Bienvenue à tous. Nous allons poursuivre aujourd'hui notre étude sur le gouvernement transparent et les données ouvertes.
La séance de cet après-midi s'annonce particulièrement intéressante. Nous avons déjà tenu au moins six réunions dans le cadre de cette étude, mais c'est la première fois que nous avons l'occasion d'accueillir des représentants du gouvernement du Canada qui viennent nous dire quelles mesures sont prises, proposées ou planifiées en la matière.
Le comité est donc ravi d'accueillir Mme Corinne Charette, dirigeante principale de l'information au Secrétariat du Conseil du Trésor. Elle est accompagnée de Stephen Walker, directeur principal, Division de la gestion de l'information au sein de la Direction du dirigeant principal de l'information.
Nous avons deux ministères qui sont représentés. Il y a d'abord celui des Ressources naturelles. Vous vous souviendrez, chers collègues, que la commissaire à l'information avait cité ce ministère parmi les exemples les plus probants au sein du gouvernement du Canada lors de sa comparution devant notre comité. Nous accueillons donc M. Brian Gray, sous-ministre adjoint, Secteur des sciences de la Terre; M. Bill Merklinger, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances, Secteur de la gestion et des services intégrés; et M. Prashant Shukle, directeur général, Direction de l'information cartographique.
Enfin, du ministère de l'Environnement, nous recevons M. Chuck Shawcross, sous-ministre adjoint et dirigeant principal de l'information, Direction générale du dirigeant principal de l'information.
Au nom de tous les membres du comité, je tiens à vous remercier pour votre comparution cet après-midi. Je veux également vous remercier pour les efforts que vous déployez dans ce dossier. Nous allons entendre les déclarations préliminaires de chacun des ministères, après quoi nous passerons aux questions des membres du comité.
Je vais commencer avec vous, madame Charrette. Nous écoutons vos remarques préliminaires.
:
C'est très bien. Merci. Je suis désolée.
[Traduction]
Alors, je poursuis.
Au sein du Secrétariat du Conseil du Trésor ma direction est chargée d'établir les orientations stratégiques globales pour l'ensemble du gouvernement, en ce qui concerne les quatre secteurs de politique dont nous assurons la gestion et ce, conformément à la législation et en consultation avec les ministères. Nous surveillons aussi la manière dont les ministères se conforment aux instruments de politique que nous publions.
Le Secrétariat joue un rôle important de facilitateur. Nous appuyons tous les ministères et organismes en collaborant avec eux, en établissant des instruments de politique et en fournissant une orientation continue aux diverses collectivités de pratique.
Comme la question de l'accessibilité des gouvernements intéresse maintenant le public et les fonctionnaires de toutes les administrations, le Secrétariat du Conseil du Trésor, par l'intermédiaire de mon secteur, la Direction du dirigeant principal de l'information, a amorcé des travaux en vue d'élaborer des stratégies de soutien.
Le gouvernement accessible est une nouvelle expression générale qui, du point de vue du Secrétariat, désigne trois piliers ou activités principales qui appuient ces principes et qui sont déjà en cours dans l'ensemble de la fonction publique fédérale. Ces trois activités dont je vais vous parler sont les données ouvertes, l'information ouverte pour les fonctionnaires et les Canadiens, et le dialogue ouvert.
Par données ouvertes, nous entendons la capacité de fournir de l'information que le public pourra facilement trouver, obtenir et, au besoin, adapter en ligne. Mes collègues de Ressources naturelles Canada et d'Environnement Canada qui sont ici présents, discuteront de ce que leurs ministères respectifs assurent dans ce domaine.
Le fait qu'un fonctionnaire d'un ministère puisse trouver et obtenir de l'information ou avoir accès à un fonds de connaissances géré par un autre ministère, et participer à un dialogue en ligne dans le cadre de la tribune gouvernementale, tel que le Wiki du gouvernement du Canada que nous appelons GCPEDIA, c'est ce que nous appellerons l'information ouverte.
La capacité du gouvernement à participer à des dialogues en ligne avec le public en vue de solliciter des commentaires ou des rétroactions, comme l'a fait le ministre de l'Industrie le printemps dernier lors de ses consultations publiques sur la Stratégie sur l'économie numérique du Canada, c'est ce que nous appellerons le dialogue ouvert.
La Direction du dirigeant principal de l'information reconnaît que l'on pourrait améliorer encore le libre accès du public aux données ouvertes, notamment en lui permettant de trouver plus facilement des ensembles de données qui l'intéressent et d'y avoir accès dans des formats lisibles par machine. Nous sommes aussi conscients de la valeur économique et sociale potentielle de l'adaptation des ensembles de données par et pour les Canadiens.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor met au point une stratégie en consultation avec un grand nombre de ministères pour déterminer si le gouvernement du Canada devrait établir des objectifs précis en ce qui a trait aux données ouvertes. Ces objectifs permettraient de définir les politiques et les mécanismes d'intervention qui faciliteraient la gestion des données ouvertes du gouvernement à l'avenir.
En deuxième lieu, l'information ouverte pour les fonctionnaires est représentée par une tribune libre sur le savoir. Un exemple de ceci est l'adoption et l'utilisation généralisée de GCPEDIA, une tribune à laquelle contribuent maintenant plus de 21 000 utilisateurs et qui intéresse ma direction depuis 2009. Nous sommes très satisfaits de la participation des fonctionnaires dans l'ensemble du Canada. De fait, le greffier a déclaré ce qui suit dans son Dix-septième rapport annuel au Premier ministre sur la fonction publique du Canada:
L'adoption des technologies Web 2.0, par exemple les sites Wiki, peut nous aider à accroître la productivité de nos milieux de travail et à optimiser les compétences et les connaissances de tous les fonctionnaires du pays.
En ce qui concerne l'information ouverte pour les Canadiens, le gouvernement a apporté plusieurs améliorations afin d'assurer un meilleur accès à l'information. Le Canada a fait figure de chef de file dans ce domaine par rapport à plusieurs autres gouvernements. En 1983, soit avant la création d'Internet, il était le premier à adopter une législation fédérale en matière d'accès à l'information.
Depuis, le gouvernement a pris des mesures pour continuer à mettre une plus grande partie de ses renseignements à la disposition des Canadiens. Par exemple, le gouvernement a renforcé la transparence en adoptant en 2004 sa première initiative en matière de divulgation proactive, qui portait sur les frais de voyage et d'accueil, et en rendant cette information disponible en ligne.
Au fil des années, il a adopté d'autres initiatives concernant la publication en ligne, notamment pour les contrats de plus de 10 000 $ et les subventions et contributions de plus de 25 000 $.
Par la suite, grâce à l'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité en 2007, nous avons assujetti 70 autres institutions fédérales à la Loi sur l'accès à l'information et amélioré l'application de la loi par la mise en oeuvre de nouvelles politiques. Le plus récent changement mis en oeuvre est la nouvelle exigence en matière de collecte de données statistiques annuelles sur l'accès à l'information. À partir d'avril 2011, les institutions commenceront à compiler de nouveaux éléments de données, notamment le nombre de pages traitées, les échéances, les prorogations de délai, les consultations et les retards.
Enfin, cette année, le Secrétariat du Conseil du Trésor, par l'intermédiaire de la Direction du dirigeant principal de l'information, a collaboré avec des institutions gouvernementales pour que ces dernières publient sur leurs sites Web les sommaires des demandes terminées ayant trait à la Loi sur l'accès à l'information. Aujourd'hui, plusieurs institutions, y compris le Secrétariat du Conseil du Trésor, publient ces sommaires.
Le gouvernement se concentre maintenant sur les nouvelles méthodes pour initier un dialogue ouvert avec le public. Dans son ensemble, le gouvernement du Canada utilise de plus en plus de nouveaux moyens pour mobiliser les citoyens. Les consultations de la Commission sur la réduction de la paperasse qui ont débuté à la mi-janvier partout au pays et en ligne en sont un exemple récent. Le gouvernement recueille des commentaires auprès des Canadiens et affiche leurs réponses en ligne au fur et à mesure qu'elles sont disponibles. Un autre exemple que j'ai déjà mentionné est celui du ministre de l'Industrie qui a mené des consultations de fond en 2010 sur la Stratégie de l'économie numérique, lesquelles ont fourni aux Canadiens une gamme de médias sociaux qui leur ont permis de prendre part aux discussions. Des initiatives de ce genre sont de plus en plus fréquentes dans les activités quotidiennes du gouvernement.
Le Secrétariat du Conseil du Trésor reconnaît cette réalité ainsi que la nécessité de se pencher sur les exigences relatives à la gestion de l'information pour ce genre de conversations en ligne avec le public. Nous devons nous assurer que les bonnes exigences sont en place en ce qui concerne la conservation des documents ainsi que la gestion de tout renseignement personnel fourni au moyen de ce type de dialogue conformément à nos lois en vigueur.
Pour conclure, j'ajouterai que le Secrétariat du Conseil du Trésor et, plus particulièrement, la Direction du dirigeant principal de l'information continuent d'appuyer et de faciliter l'évolution des données ouvertes et du gouvernement accessible, conformément à l'engagement du gouvernement à l'égard de la transparence. Toutefois, le volume et l'étendue de nos fonds de renseignements, en conjonction avec la conformité à plusieurs de nos principaux domaines législatifs et politiques — notamment l'accessibilité, les langues officielles, l'accès à l'information, la protection des renseignements personnels et la gestion de l'information — exigent une approche et un plan soigneusement établis, que nous sommes en train d'élaborer.
Monsieur le président, c'est ainsi que je conclus mes remarques et je suis maintenant disposée à répondre aux questions du comité.
Merci.
:
Monsieur le président, distingués membres du comité, c'est avec grand plaisir que je vous parlerai aujourd'hui de l'expérience de Ressources naturelles Canada en matière de données ouvertes.
Monsieur le président, comme vous l'avez dit, j'ai avec moi aujourd'hui M. Prashant Shukle, directeur général à la Direction de l'information cartographique, et M. Bill Merklinger, sous-ministre adjoint et dirigeant principal des finances du Secteur de la gestion et des services intégrés.
Nous sommes ici pour décrire les expériences du Secteur des sciences de la Terre, de Ressources naturelles Canada en matière de géodonnées ouvertes.
Premièrement, laissez-moi vous expliquer que les géodonnées représentent l'information géographique de base ou les données géoscientifiques qui décrivent la masse continentale du Canada. Des exemples notoires de géodonnées vont de l'information géologique sur la composition de la Terre à l'information topographique qui permet de déterminer l'emplacement des bases hydrographiques et des routes.
L'aspect distinctif de ces données est qu'elles sont toutes définies par un emplacement ou une position. De plus, elles sont souvent utiles dans plusieurs applications, allant des droits de propriété à des décisions sur des politiques du gouvernement, à des évaluations environnementales, à des estimations sur le potentiel des ressources et à la navigation par GPS.
[Traduction]
Depuis la création de la Commission géologique du Canada en 1842 et tout au long de l'histoire de notre secteur, notre objectif principal a été d'offrir des géodonnées accessibles pour tous les Canadiens dans la forme la plus utile possible. Au début, la forme la plus utile possible signifiait principalement que l'on enregistrait l'information sur des cartes papier. Au fil du temps, nous avons évolué vers la gestion des collections de données géographiques sous forme de fichiers numériques sur ordinateur, même si le produit final a toujours été sur support papier, principalement sous forme de cartes. Aujourd'hui, nous rendons les données numériques brutes accessibles sur Internet dans des formats qui peuvent être manipulés, combinés et transformés selon les besoins. Malgré que les cartes soient incroyablement utiles, la gamme d'outils qui peuvent facilement être utilisés pour visualiser les tendances d'ensembles de données multiples est stupéfiante. Nous suivons cette évolution avec la motivation de continuellement améliorer l'accessibilité publique, la convivialité et la réutilisation des données que nous recueillons.
Nous sommes fiers de notre histoire qui inclut quelques étapes importantes. En 1906, le premier Atlas du Canada a été publié sous forme de livre. La dernière version imprimée du document remonte à 1993 et, l'année suivante, en 1994, l'atlas a été publié sur Internet. L'année 1925 a marqué la création d'un répertoire national de photographies aériennes du Canada. Bien que les débuts de la cartographie topographique remontent aux années 1840 au sein de la Commission géologique du Canada, ce n'est qu'en 1950 qu'un programme a été mis sur pied afin de compléter la cartographie topographique du Canada. Ce programme se terminera en 2012.
En 1998, nous avons créé un portail numérique nommé GéoGratis qui diffuse différentes sortes de géodonnées sans frais. En 2007, une grande partie des données sujettes à des frais d'utilisation ont été affichées gratuitement sur le site GéoGratis. Dans certains cas, il nous arrive encore de charger des frais aux utilisateurs si les données sont offertes sur un média physique.
Qu'est-ce que la production de données ouvertes signifie pour le Secteur des sciences de la Terre du ministère des Ressources naturelles du Canada? Premièrement, nous avons réalisé des économies parce que nous n'avons plus besoin des cycles de production de copies papier. De plus, nous n'avons pas besoin d'espace de stockage physique ni d'un vaste réseau de distribution pour diffuser les produits physiques. Cependant, il existe de nouveaux coûts pour la maintenance des serveurs, la bande passante, les licences et le téléchargement des fichiers de données.
Nous travaillons actuellement à répondre aux attentes croissantes du public pour que toutes les données soient mises à jour régulièrement. Si la demande pour des données ouvertes augmente, les coûts connaîtront sûrement une augmentation. Nous avons appris que l'accessibilité de données gratuites est très en demande. Par exemple, en 2007, le téléchargement de données géographiques a atteint un peu moins d'un million de requêtes et a augmenté à plus de 11 millions de téléchargements l'an dernier. Ces chiffres sont impressionnants, mais il ne s'agit pas ici de téléchargements de photos à la mode ou de clips vidéo au goût du jour, mais plutôt de gros ensembles de données complexes accompagnés de métadonnées détaillées. Cela signifie que les téléchargements sont effectués par quelqu'un qui a les outils pour manipuler les données et qui voit l'avantage de leur réutilisation.
Bien que les statistiques indiquent que les téléchargements sont considérés utiles, l'impact économique ou social de la réutilisation des données géographiques peut être difficile à quantifier. Parce qu'il s'agit de données ouvertes, nous ne pouvons pas toujours savoir qui sont les utilisateurs, quelles données ils apprécient et ce qu'ils obtiennent comme résultats. Sur le plan conceptuel, nous sommes d'accord que si l'acquisition initiale des données apporte une valeur monétaire, toute réutilisation supplémentaire ne peut qu'accroître les avantages. Cependant, pour mieux comprendre l'impact des données ouvertes, nous allons demander une étude quantitative sur la réutilisation de nos données au cours des deux prochaines années.
Avec plus de 10 ans d'expérience avec les données ouvertes, le Secteur des sciences de la Terre a beaucoup appris, mais souvenez-vous de nos débuts. Nous avons toujours voulu que les géodonnées que nous recueillons et gérons soient utilisées par les gouvernements, l'industrie et les citoyens. Par conséquent, nous avons passé une grande partie de notre histoire à collaborer avec d'autres ministères et organismes des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, et avec l'industrie et les concepteurs afin de former un consensus sur les normes en matière de géodonnées (même lorsqu'elles sont visualisées sur cartes papier).
Nous avons aussi pris nos responsabilités au sérieux en matière de langues officielles, de respect de la vie privée, de confidentialité, de sécurité, de propriété intellectuelle, de droit d'auteur et d'attribution. Ces responsabilités sont d'autant plus complexes que plusieurs de nos ensembles de données représentent un travail de collaboration de plusieurs organisations partenaires. Par exemple, nous rendons disponibles dans le cadre de l'initiative GéoBase des données qui viennent des organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux.
Les efforts constants d'engagement de grande envergure en ont valu la peine. Les normes et les approches que nous avons aujourd'hui sont les éléments clés permettant l'accessibilité et l'interopérabilité des données. Ces éléments produiront de futures avancées qui rendent les données ouvertes si attrayantes. Ce travail sur les normes se poursuit encore aujourd'hui.
La combinaison de la technologie d'aujourd'hui, des normes et des données alimente la demande croissante pour de l'information numérique et crée plusieurs nouveaux marchés potentiels, des avantages sociétaux et des possibilités. Ce nouveau monde n'est plus le domaine exclusif des experts techniques hautement spécialisés. De plus en plus d'utilisateurs font partie du public général et en sont à leurs premiers pas avec l'utilisation de données géographiques.
[Français]
En terminant, je tiens à réitérer que, du point de vue de Ressources naturelles Canada, notre transition volontaire vers des données ouvertes n'était pas une chose simple et ne s'est pas accomplie durant les quelques dernières années.
En effet, depuis le début de notre existence, nous avons travaillé aux concepts des données ouvertes bien avant que la communauté Internet n'invente le terme. Notre aventure a été très significative et nous commençons à voir les nombreux fruits de nos efforts.
Je vous remercie de cette belle occasion de vous parler. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
:
Bon après-midi, monsieur le président et membres du comité.
Je suis le sous-ministre adjoint de la Direction générale du dirigeant principal de l'information à Environnement Canada. En tant que dirigeant principal de l'information, je suis responsable de la gestion de notre infrastructure informatique, qui comprend des produits et des services comme les réseaux, les ordinateurs de bureau, les appareils sans fil, les courriels, les bases de données, les sites Web et les systèmes de prévisions météorologiques.
Je vous remercie de m'avoir invité à discuter avec vous aujourd'hui de la capacité actuelle d'Environnement Canada de fournir des données accessibles au public. J'aimerais également vous donner le point de vue du dirigeant principal de l'information sur des considérations relatives à la mise en oeuvre technique des sites destinés au public.
Environnement Canada recueille et publie des données météorologiques depuis aussi loin que les années 1870, par le biais du Service météorologique du Canada.
En tant que ministère à vocation scientifique, Environnement Canada produit une multitude de données — pas seulement dans le domaine de la surveillance, des prévisions et de la recherche météorologiques, mais également dans des domaines liés à la biodiversité, au suivi de l'écosystème, à la pollution atmosphérique, terrestre et marine, et aux changements climatiques.
Nos scientifiques ont une culture axée sur le partage des données, et ils s'attendent à ce qu'en collaborant avec les autres, ils augmenteront la valeur de leurs recherches, généreront des discussions et amélioreront leurs connaissances. De plus, Environnement Canada a la responsabilité de fournir aux citoyens de l'information en temps opportun pour leur permettre de protéger leur santé et leur sécurité.
Par conséquent, Environnement Canada appuie déjà le libre accès aux données, comme le démontrent les 503 ressources en matière de données disponibles sur les sites Web publics qu'il gère. Grâce à ces sites Web, les Canadiens ont accès gratuitement à des données environnementales applicables —, par exemple, sur la météo, le climat ou l'hydrologie. Certains de ces sites sont déjà configurés pour fournir des données brutes lisibles par machine, ce qui signifie qu'elles peuvent être lues par d'autres systèmes informatiques.
Les citoyens et les entreprises ont accès gratuitement aux données météorologiques, une ressource essentielle dont l'impact économique est important. Je crois d'ailleurs que David Eaves a abordé ce point lors de sa comparution lundi dernier. Les données météorologiques sont utilisées quotidiennement par les citoyens, les lignes aériennes, les entreprises de transport, les agriculteurs, les municipalités, les entreprises de production d'électricité, les entreprises de services publics et les entreprises forestières. Ces données leur permettent de prendre des décisions éclairées pour réagir aux conditions changeantes de la météo, de l'eau et du climat.
Environ 50 p. 100 de toutes les visites sur les sites Web du gouvernement du Canada concernent le site www.météo.gc.ca d'Environnement Canada, qui est notre site Web le plus populaire. Au cours du mois de novembre, le site a reçu 42,3 millions de visites, ce qui représente 1,2 milliard d'appels de fichier, et les utilisateurs ont téléchargé 11 teraoctets de données. Les visiteurs étaient principalement à la recherche de leurs prévisions météorologiques locales, des données de radar météorologique ainsi que des résumés provinciaux, les zones les plus visitées étant les pages de plus de 800 villes, de l'imagerie radar à l'échelle locale, régionale et nationale, des flux RSS et des avertissements météorologiques.
Pour les besoins scientifiques plus spécialisés de l'industrie canadienne, y compris le secteur de la météorologie à valeur ajoutée, le milieu universitaire, ainsi que les pairs des autres pays, Environnement Canada offre un service de distribution des données (dd.weatheroffice.gc.ca). Il s'agit là d'un accès en tout temps aux modèles de prévision météorologique numérique, aux données radar en temps réel, à l'information sur les villes en format xml, de même qu'à tous les produits météorologiques sous forme de texte produits par Environnement Canada. Au cours de l'année 2010, le site a connu une moyenne de 6,6 millions de visites par mois, englobant 132,2 millions d'appels de fichier et téléchargeant jusqu'à 3,2 teraoctets de données.
En plus des observations météorologiques et de l'imagerie satellite et radar, un vaste éventail de renseignements publics comme les niveaux d'eau, la qualité de l'air et des prévisions météorologiques pour le public et la communauté maritime sont également disponibles en ligne.
Un autre ensemble de données important est l'Inventaire national des rejets de polluants (INRP). Il s'agit du relevé, prescrit par la loi canadienne et accessible au public, des polluants rejetés dans l'air, dans l'eau ou déversés sur le sol, éliminés et envoyés au recyclage. Je crois que vous avez déjà entendu d'autres témoins vous expliquer comment des citoyens ont utilisé récemment les données de l'INRP pour créer une carte électronique avec zoom des polluants rejetés par région au Canada.
À la Direction générale du dirigeant principal de l'information, nous devons tenir compte d'un certain nombre d'éléments pour la mise en oeuvre technique du libre-accès aux données sur les sites Web publics. Par exemple, nous devons disposer de politiques, de directives, de normes et d'orientation sur l'accès à l'information, la sécurité, l'accessibilité, les langues officielles, etc., et nous assurer que celles-ci sont respectées pendant la mise en oeuvre du système.
Il nous faut également exiger l'utilisation de données bien structurées et d'une saine gestion des fichiers. Il nous faut disposer d'une architecture bien définie, échelonnable, souple et normalisée. Nous devons appliquer les principes sur le libre accès aux données lors du développement et de la mise en oeuvre de systèmes futurs, identifier et prévoir tous les coûts permanents liés à la maintenance et établir un calendrier de mise en oeuvre réaliste sur le plan des ressources et des besoins. Finalement, nous devons évaluer les coûts, la faisabilité et la valeur de la migration des ensembles de données et des renseignements dans des formats permettant le libre accès à ceux-ci.
Il est important de noter que les progrès constants dans le domaine de l'informatique et des télécommunications ont rendu le partage et le traitement de l'information plus faciles et abordables que par le passé. L'innovation est et sera encore rapide grâce aux technologies et à l'accès plus facile à l'information.
D'un point de vue historique, le premier courriel au Canada remonte seulement à 1985, le premier fureteur au monde, à 1992, Facebook, à 2004, et Twitter, à 2006.
En regardant plus loin dans l'avenir, nous pouvons envisager d'autres innovations, notamment les données en formats lisibles par machine, qui permettraient les communications machine à machine.
Enfin, Environnement Canada a toujours été un chef de file dans le domaine de la prestation de données de façon ouverte et libre, et demeure déterminé à continuer de faire preuve de leadership en permettant l'accès à ses données.
Je vous remercie beaucoup de votre invitation et je suis impatient de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci beaucoup. Nous sommes heureux que vous soyez ici pour nous informer des progrès réalisés.
Je crois que ma première question ne vous surprendra pas. Le gouvernement a-t-il vraiment une stratégie de transparence gouvernementale? Dans l'affirmative, pourriez-vous nous en expliquer les tenants et aboutissants en nous parlant des quoi, quand et comment?
Tout ce que nous avons entendu, c'est qu'à moins que l'initiative de transparence ne vienne d'en haut, rien ne semble bouger. Nous sommes un peu préoccupés par le fait que sans vraie stratégie — les quoi, quand et comment —, nous n'allons nulle part.
Je pense que nous craignons un peu que le Government Information Quarterly dise que nous étions jadis la meilleure démocratie parlementaire, mais que nous sommes maintenant la pire. De plus, dans un document de l'OCDE publié en novembre dernier, dans le chapitre sur le Canada, on indique qu'à l'automne 2010, un nouveau portail sera inauguré, offrant un point d'accès à guichet unique à des données fédérales, un guichet unique, bla bla bla, mais on dit aussi que nous « envisageons d'élaborer des politiques sur l'accès libre aux données ».
Cela signifie-t-il que nous n'avons pas de politique sur l'accès libre aux données? Quand pouvons-nous espérer avoir accès au portail unique, annoncé dans le document de l'OCDE pour l'automne dernier?
:
Merci, monsieur le président. Il y a beaucoup de questions; permettez-moi d'essayer d'y répondre une à la fois.
Oui, nous travaillons à un portail de libre accès aux données. En fait, nous avons été inspirés par le bon travail et l'expérience de nos collègues de RNCan et du ministère de l'Environnement relativement à leurs ensembles de données, ainsi que par la réaction extraordinaire qu'ils ont reçue et ce qu'ils apprennent en rendant ces renseignements disponibles.
Nous avons commencé à travailler à ce portail au début de l'automne ou vers la fin de l'été. Au début, nous étions peut-être trop optimistes quant à notre délai d'exécution.
Nous avions espéré être en mesure d'obtenir un point d'accès à guichet unique qui nous permettrait de regrouper les ensembles de données d'un certain nombre de ministères dans un format lisible par machine et de les rendre plus facilement accessibles aux Canadiens afin qu'ils puissent les réutiliser.
En cours de route, nous avons découvert que certains ministères offrent beaucoup de renseignements en ligne dans leur propre site Web. Cependant, toutes les données ne sont pas dans un format lisible par machine; même si elles sont accessibles à partir des sites Web des ministères, elles ne le sont pour la plupart qu'en mode lecture, c'est-à-dire qu'on peut lire le document en ligne ou l'imprimer pour le lire, mais qu'il n'est pas dans un format lisible par machine qui permettrait aux gens de le télécharger et de l'utiliser dans des applications, entre autres. Nous avons commencé à chercher un moyen de rendre un grand nombre d'ensemble de données disponibles dans ce format.
:
Monsieur le président, permettez-moi de vous donner un aperçu de la situation à Environnement Canada.
Sur le plan technologique, les gens avaient créé leurs propres portails pour donner accès à des données scientifiques. Le tout était géré individuellement à l'échelle du ministère, de façon très isolée.
En tant que dirigeant principal de l'information, je m'assure d'offrir aux contribuables canadiens des services de la plus haute qualité et le plus efficaces possible. Dans cette optique, nous avons amalgamé les données pour occuper moins de serveurs, et ainsi économiser sur les coûts. Toutefois, les données amalgamées et centralisées ne se trouvent plus là où les gens avaient l'habitude de les consulter.
Chemin faisant, j'ai réalisé l'an dernier qu'il fallait mettre en place un répertoire qui permettrait aux gens de trouver les données qu'ils cherchent, qui doivent maintenant être sur support accessible et dans les deux langues officielles. J'ai donc exploré cette possibilité. Techniquement, c'est relativement simple, mais on s'aperçoit vite qu'il faut tenir compte de toutes sortes de politiques sur les métadonnées, les langues officielles, etc.
C'est ce que nous avons fait l'été passé. L'aspect technique est raisonnablement simple, mais il faut aussi tenir compte de bien d'autres facteurs.
C'est en résumé le chemin que nous avons parcouru au point de vue technologique.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous de vous être déplacés.
Madame Charette, je suis un peu plus optimiste que certains de mes collègues. Tout cela est bien nouveau par rapport à l'âge de notre pays, et j'estime que nous avons fait un excellent travail en rendant accessibles autant de données. Ce que j'ai entendu aujourd'hui me paraît très encourageant.
Nous savons, d'après les témoignages des gouvernements provinciaux et des administrations municipales, qu'il y a un monde entre les données qu'ils diffusent et les nôtres. Des représentants municipaux nous ont dit que les données les plus consultées sont celles des horaires d'autobus et de la collecte d'ordures. Cette information est très utile à bien des gens, mais c'est extrêmement différent de ce que le gouvernement fédéral a recueilli comme données. Je soupçonne également que certaines des données que nous recueillons, ou qui sont diffusées, pourraient avoir des répercussions sur les gouvernements provinciaux et les administrations municipales.
Par conséquent, vous devez sans doute travailler étroitement avec eux ou élaborer une politique qui respecte leurs champs de compétence respectifs, de façon à ne pas diffuser des données qui pourraient les mettre dans l'embarras. Ai-je raison de croire qu'en raison de ces facteurs intergouvernementaux, il est plus beaucoup plus complexe de diffuser des données au niveau fédéral?
J'ai un dernier commentaire et une autre question à poser. Je préfère bien faire les choses plutôt que de tout précipiter.
D'abord, pouvez-vous me dire si nous travaillons avec les gouvernements provinciaux et les administrations municipales concernant la diffusion des données?
Et pour ce qui est de mon commentaire, je voulais vous féliciter du travail qui a été fait jusqu'à maintenant.
:
Merci, monsieur Calandra.
J'ai une question pour vous, madame Charette. Nous étudions la question depuis quatre ou cinq semaines. Nous avons examiné ce qui se fait dans d'autres provinces et dans certaines villes, mais aussi ce qui se passe ailleurs dans le monde, notamment aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et en Nouvelle-Zélande. D'importants pas ont été faits dans cette direction, et il semble que l'idée soit arrivée d'en haut. Quand David Cameron a pris le pouvoir, il a déclaré que c'est ce qu'ils allaient faire. Et quand Obama est arrivé au pouvoir, il a fait la même déclaration. Moins de 30 jours plus tard, un nombre important de bases de données étaient disponibles sur leurs sites Web. Deux ans plus tard, plus de 200 000 bases de données avaient été rendues accessibles, toutes en format réutilisable, conformément à ce principe.
J'ai écouté vos témoignages, et je ne suis toujours pas certain si nous avons une politique en matière de transparence gouvernementale, ou de transparence des données, comme on l'appelle. Y en a-t-il une? Est-ce que vos supérieurs, qu'on parle du sous-ministre ou du président du Conseil du Trésor, vous ont indiqué que c'était la direction à prendre?
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également nos témoins.
J'aimerais prendre quelques instants pour mettre les choses en contexte.
J'ai eu le privilège, ces derniers mois, de travailler avec le président de la Commission de la fonction publique dans le cadre d'un projet mis en oeuvre dans un pays en développement. Ce dernier pourrait probablement accroître son PIB par habitant de 30 p. 100 — maintenant, aujourd'hui, immédiatement —, mais il ne dispose pas d'une fonction publique professionnelle. Je tiens à vous féliciter, car c'est grâce à vous et aux fonctionnaires que le Canada bénéficie d'une fonction publique professionnelle et que nous pouvons exploiter toutes les occasions sociales et économiques qui s'offrent au pays.
Je rends hommage à votre professionnalisme. Je considère — sans ironie, mais en toute sincérité — que quand quelqu'un s'adresse à un fonctionnaire, ce dernier se voit comme une personne qui sert le public canadien, une personne dont le travail consiste à garder des renseignements confidentiels et à formuler des recommandations aux hautes instances politiques. Ce sont les politiciens qui dirigent le pays, conformément aux principes démocratiques. Les fonctionnaires font des recommandations, mais sous le sceau du secret. Il est rare que l'on déroge de cette pratique.
Aujourd'hui, vous nous avez exposé vos motifs et expliqué le contexte; vous nous avez également conseillé, au nom de la population canadienne, de prendre soin de maintenir cet important élément de notre société. Dix pour cent de la main-d'oeuvre canadienne a, d'une manière où d'une autre, un lien direct avec la fonction publique ou en fait partie. Ce sont ces personnes qui assurent le fonctionnement de cette institution, et je vous en remercie.
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de frictions à l'occasion. Il y en a évidemment; c'est inhérent à la nature humaine. Il n'y en a toutefois pas autant que le souhaiteraient mes collègues de l'autre côté de la table, j'en suis certain.
Une voix: Oh, allons donc, monsieur Abbott...
L'hon. Jim Abbott: Eh bien, je ne pouvais...
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je tiens également à remercier nos témoins de comparaître cet après-midi pour nous informer sur ce qui se passe réellement au gouvernement. Je crois que nous avons tous un peu de mal à comprendre ce qui se fait actuellement; nous gagnerons donc à avoir une idée de ce qui se passe et de ce que vous entendez faire.
Même si, jusqu'à présent, nous n'avons pas rencontré de témoin actif à l'échelle nationale, nous espérons le faire. Nous avons accueilli des représentants de diverses municipalités et de la province de l'Ontario, qui nous ont tous indiqué qu'il fallait essentiellement consulter le public afin de le faire participer au processus et de savoir à quoi il veut avoir accès. Je suis également d'accord avec ce qui a été dit plus tôt: les municipalités et le gouvernement fédéral recueillent des types de données complètement différents.
Tous nous ont cependant affirmé que l'on peut commencer par des solutions simples. Nous en sommes peut-être rendus là, mais je n'en suis pas certaine. Il me semble que les cartes et d'autres données sont aisément accessibles et peut-être faciles à diffuser. La plupart de ces données ne requièrent aucune traduction.
Pourriez-vous nous donner votre avis à ce sujet? Tout d'abord, comment pourrions-nous nous y prendre pour consulter le public? Commencerons-nous modestement avec des solutions faciles, comme tous le monde nous l'a recommandé jusqu'à maintenant?
En outre, à mesure que vous poursuivez vos activités et votre planification, consultez-vous le Royaume-Uni ou l'Australie, par exemple, qui ont mis en oeuvre des initiatives nationales?
:
D'accord. Merci beaucoup, madame Freeman.
Que ceux qui sont en faveur de la motion de M. Calandra, que j'ai lue tout à l'heure, lèvent la main.
Si vous êtes contre la motion de M. Calandra, veuillez lever la main.
Cela fait cinq voix en faveur de la motion, et cinq contre.
La présidence vote contre la motion, et je vais vous dire pourquoi. J'ai trois raisons.
La première, c'est qu'il m'est souvent arrivé, quand j'étais président du Comité des comptes publics, d'avoir affaire à des témoins que l'idée de témoigner devant le comité n'enchantait pas. Je pense être équitable, mais ferme. Les gens sont très occupés. Il faut leur proposer des choix, mais il faut aussi leur faire comprendre très clairement qu'ils doivent venir à l'intérieur d'un court laps de temps. Dans toutes mes années ici, on m'a fourni toutes les excuses imaginables pour ne pas venir.
La deuxième chose, c'est que dans ce cas-ci, nous avons décidé de convoquer M. Lacroix et la commissaire à l'information, et j'estime que c'est important.
Troisièmement, le Commissariat à l'information nous a appris qu'il doit déposer sa fiche de rendement, où il est question de la SRC. Je n'aime pas citer les médias, de crainte qu'ils se trompent, mais s'ils ont raison, ce rapport comportera quelques observations négatives. Il aura une valeur inestimable pour le jour où le comité recevra le représentant de la SRC, parce qu'il est évident que divers aspects ont fait l'objet de vérifications et de recherches. La discussion ne sera donc pas d'ordre politique; elle portera sur une vérification qui a été faite en bonne et due forme, et sur des preuves empiriques qui ont été recueillies sur la capacité de la SRC de se conformer à la Loi sur l'accès à l'information.
Cela étant dit, la motion est rejetée.
(La motion est rejetée.)
Le président: Puisqu'il n'y a plus rien...