:
Bonjour, monsieur le président et membres du comité. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter de l'examen de la Loi sur le lobbying. Je suis accompagnée de René Leblanc, commissaire adjoint, et de Bruce Bergen, avocat-conseil.
Je présente aujourd'hui au comité un rapport sur mon expérience relativement à l'application de la loi au cours des cinq dernières années. Ce rapport contient mes recommandations pour améliorer la Loi sur le lobbying.
Lors de ma comparution du 14 décembre devant ce comité, j'ai souligné un certain nombre d'enjeux liés à l'examen de la Loi sur le lobbying. Aujourd'hui, j'aimerais donner davantage de détails à ce sujet.
[Traduction]
Laissez-moi commencer en disant qu'à mon avis, plusieurs aspects de la Loi sur le lobbying ont permis d'améliorer la transparence. Plus de 5 000 lobbyistes sont enregistrés pour faire du lobbying auprès de titulaires d'une charge publique fédérale et, chaque mois, des centaines de communications avec des titulaires d'une charge publique désignée sont déclarées par les lobbyistes. Cependant, d'après mon expérience, certaines modifications clés à la loi pourraient accroître la part d'activités de lobbying qui sont divulguées et me permettraient d'appliquer la loi avec plus de fermeté.
Le registre de lobbyistes contient une mine d'information sur ceux qui se livrent à des activités de lobbying moyennant paiement, mais il n'inclut pas d'information sur les activités de lobbying qui ne représentent pas une « partie importante des fonctions » des organisations ou entreprises. Ce seuil est difficile à calculer et encore plus difficile à faire appliquer. C'est pourquoi je recommande que les dispositions sur « une partie importante des fonctions » soient retirées de la loi. Parallèlement, je recommande aussi que le Parlement s'interroge sur ceux que la loi devrait cibler et détermine s'il faut restreindre le nombre d'exemptions. Je me ferai un plaisir d'étudier cette question avec le Parlement au cours de ses délibérations.
À l'heure actuelle, il incombe au premier dirigeant d'une entreprise ou d'une organisation de déclarer les activités de lobbying de cette dernière. Je suis d'avis que cette responsabilité est importante et devrait être maintenue. Cela dit, je crois qu'on pourrait accroître la transparence en exigeant que le nom des personnes qui se livrent à des activités de lobbying auprès de titulaires d'une charge publique désignée soit aussi indiqué dans la déclaration mensuelle des communications. Présentement, seuls les premiers dirigeants y figurent même s'ils n'ont pas assisté à la réunion.
Je recommande aussi que toutes les communications « orales » soient divulguées, peu importe qui en est à l'origine ou si elles étaient organisées à l'avance ou non. À l'heure actuelle, seules les communications orales et organisées sont divulguées mensuellement. Le fait de supprimer « et organisées » accroîtrait la transparence, puisqu'on divulguerait les réunions ou autres communications « fortuites » entre les lobbyistes et les titulaires d'une charge publique désignée lorsque les discussions portent sur des sujets devant être enregistrés.
[Français]
En vertu de la loi, j'ai le mandat d'élaborer et de mettre en oeuvre des programmes éducatifs afin de sensibiliser le public à la loi. Je suis d'avis qu'en communiquant la raison d'être ainsi que les exigences de la loi et du Code de déontologie des lobbyistes, on peut accroître la conformité. C'est pourquoi je recommande que ce mandat explicite demeure dans la loi.
En ce qui a trait à mes pouvoirs d'application de la Loi sur le lobbying, les seules options qui me sont disponibles sont les renvois à la police pour les infractions à la loi et les rapports au Parlement pour les infractions au code. En décembre, j'ai mentionné que ces mesures d'application n'étaient pas nécessairement appropriées aux différents niveaux de gravité des infractions.
[Traduction]
Lorsque je renvoie un cas à la GRC, la loi exige que je suspende mon enquête jusqu'à l'aboutissement de l'enquête de la GRC. Depuis juillet 2008, la GRC prend en moyenne huit mois pour examiner chaque cas. Dans aucun cas la GRC n'a porté d'accusation. Étant donné que je ne peux pas poursuivre mon enquête tant que la GRC n'a pas pris de décision, cela affecte la rapidité avec laquelle je peux rendre des décisions ou déposer des rapports au Parlement.
Lors de ma comparution en décembre, j'ai indiqué que les lobbyistes divulguent volontairement qu'ils se sont enregistrés en retard ou qu'ils n'ont pas transmis leurs déclarations mensuelles des communications à temps. Je vois cela comme un signe encourageant, que beaucoup de lobbyistes veulent se conformer à la loi. Je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt public de renvoyer de tels cas à la GRC aux fins d'enquêtes criminelles. Pour des infractions de ce type et d'autres transgressions mineures, j'ai décidé d'éduquer les contrevenants et d'effectuer un suivi de leur dossier. Je ne considère pas que je dégage ainsi ces personnes de leur responsabilité. Le fait d'utiliser ce genre de mesures de rechange encourage d'autres personnes à faire une divulgation volontaire. De plus, comme je l'ai mentionné, on continue d'exercer un suivi auprès des personnes faisant l'objet de mesures d'éducation et de mesures correctives pour veiller à ce qu'elles continuent de se conformer à leurs obligations.
Pour cette raison, je recommande l'adoption d'un mécanisme administratif de sanctions pécuniaires. Ceci permettrait d'établir un continuum entre les mesures d'éducation auxquelles j'ai actuellement recours et les très longs processus de renvoi à un agent de la paix ou de rapport au Parlement.
[Français]
Même si des pénalités sont prévues dans la loi actuelle, personne n'a jamais encore été reconnu coupable ni même accusé d'une infraction à la Loi sur le lobbying. Je suis d'avis que, à moins que des modifications ne soient apportées à la loi afin d'y ajouter un ensemble de mesures d'application, les possibilités que quelqu'un soit reconnu coupable d'une infraction à la Loi sur le lobbying sont faibles.
Comme je l'ai mentionné auparavant, la Loi sur le lobbying exige que les enquêtes soient menées en secret. N'y voyez pas une indication que je n'applique pas la loi. C'est tout à fait le contraire. J'applique rigoureusement la loi en utilisant toutes les mesures qu'elle met actuellement à ma disposition. J'ai renvoyé six cas à la GRC, j'ai déposé trois rapports au Parlement relativement à des infractions au code et trois rapports ont été soumis à des personnes visées par des enquêtes pour leur donner l'occasion de présenter leur point de vue, comme l'exige la loi.
[Traduction]
Je continue de croire que le fait de mener des enquêtes en secret garantit l'intégrité de ces enquêtes, en plus de protéger la réputation des personnes qui peuvent avoir été faussement accusées, ce qui est important. Cependant, j'ai commencé à confirmer aux comités parlementaires que certains examens administratifs et enquêtes avaient été mis au grand jour lorsque l'affaire était manifestement déjà connue du public. Par conséquent, j'estime que la loi devrait être modifiée de manière à inclure des dispositions offrant à la commissaire, ou toute personne agissant en son nom, une certaine immunité contre les poursuites criminelles ou civiles, notamment pour diffamation.
J'aimerais maintenant profiter de l'occasion pour répondre à certaines critiques que vous avez peut-être entendues dans les médias. En ce qui a trait à l'application de la règle 8 du Code de déontologie des lobbyistes concernant l'influence répréhensible, ma directive et mes rapports au Parlement indiquent clairement qu'un lobbyiste qui aide quelqu'un à se faire élire sert les intérêts de cette personne, ce qui peut constituer ou non une infraction au code, suivant la nature des activités de lobbying du lobbyiste en question.
Mon interprétation reflète le jugement de la Cour d'appel fédérale qui a rejeté assez catégoriquement l'ancienne interprétation de la règle 8 et a fourni une orientation claire relativement à la manière dont celle-ci devait être interprétée. Contrairement à ce que les médias ont avancé, ma directive n'interdit pas aux lobbyistes de se livrer à des activités politiques.
Je crois que les lobbyistes sont des professionnels et que je leur ai fourni des renseignements suffisants pour leur permettre de prendre des décisions éclairées. Ils peuvent ainsi faire preuve de prudence lorsqu'ils se livrent à des activités politiques et tenir compte de leurs activités de lobbying. En fait, certains lobbyistes ont indiqué que la directive et les clarifications étaient suffisantes et organisent leurs activités en conséquence.
On a également soulevé la question de mon choix de ne pas rendre de décisions anticipées sur les activités politiques que les lobbyistes peuvent exercer sans risque.
Premièrement, j'aimerais préciser que je ne réglemente pas les activités politiques.
Deuxièmement, j'applique la loi que le Parlement a adoptée. Mes décisions peuvent faire l'objet d'un contrôle judiciaire en vertu de la loi. Par conséquent, il est essentiel qu'elles soient toutes justes et basées sur tous les faits pertinents. Je veux donc éviter de conseiller les lobbyistes sur des situations hypothétiques à partir d'informations qui pourraient facilement changer une fois les conseils donnés. Non seulement cela exposerait le lobbyiste en question à un risque, mais cela compromettrait également ma capacité à faire enquête dans l'éventualité où je devrais examiner des allégations contre cette personne. Ma neutralité et ma capacité d'être juste et impartiale seraient compromises.
[Français]
En conclusion, je veux assurer les membres du comité que j'applique la Loi sur le lobbying telle qu'elle a été adoptée par le Parlement. À titre de responsable de la mise en oeuvre de la loi, j'ai hâte de travailler avec le comité dans le cadre de l'examen de la Loi sur le lobbying afin de trouver des façons d'accroître encore plus la transparence ainsi que de meilleures mesures de conformité.
Monsieur le président, ceci met fin à mon allocution. Je vous remercie de votre attention, et c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions ainsi qu'à celles des membres du comité.
:
Merci beaucoup, madame Shepherd.
Comme Mme Shepherd l'a mentionné dans son exposé, on entend beaucoup parler des questions entourant la version actuelle de la Loi sur le lobbying. Selon moi, et moi seulement, il faut réviser ou amender considérablement la loi.
Au cours des dernières années, le comité, ses membres et le public ont multiplié les plaintes, démarches et interventions à propos de cette loi. Il était question de certaines des dispositions dont Mme Shepherd a parlé, mais aussi d'autres aspects que le comité examinera très attentivement pendant son étude. Je vais en énumérer quelques-unes, mais la liste n'est pas exhaustive.
En quoi consiste le lobbying? En avons-nous une définition satisfaisante?
L'interdiction quinquennale visant, notamment, tous les titulaires d'une charge publique et les députés est-elle raisonnable et justifiée dans la société d'aujourd'hui?
On a dit sur certaines tribunes que les titulaires d'une charge publique désignée enregistrent et déclarent de façon proactive leurs contrats avec les lobbyistes. Est-ce une bonne politique gouvernementale?
Mme Shepherd a fait allusion à la règle du 20 p. 100, ou de la part importante des fonctions que doivent occuper les activités de lobbyisme. Nous constatons que certains s'occupent de relations gouvernementales sans toutefois devoir s'enregistrer à titre de lobbyistes parce que, selon eux, leurs activités de lobbyisme auprès de titulaires d'une charge publique fédérale désignée ne représentent pas plus de 20 p. 100 de leurs fonctions. Est-ce une bonne politique gouvernementale? Mme Shepherd recommande naturellement de modifier considérablement cette disposition.
La commissaire au lobbying devrait-elle surveiller de façon proactive les emplois et autres activités des anciens titulaires d'une charge publique? Comme Mme Shepherd l'a souligné, les lobbyistes ont exprimé de nombreuses préoccupations entourant la règle 8 du Code de déontologie des lobbyistes. Que peuvent-ils faire exactement pour aider les partis politiques ou les candidats? Naturellement, Mme Shepherd a affirmé que la règle actuelle est claire, même si les lobbyistes ne partagent pas son opinion.
Il faudra discuter de toute la question de la transparence. En fait, des plaintes ont été déposées il y a des années, mais nous ne savons pas exactement où en sont les dossiers.
Le manque flagrant de rigueur dans l'application de la Loi sur le lobbying constitue selon moi l'un des problèmes majeurs. Le seul fait qu'aucune accusation n'ait été portée au cours des 22 dernières années est très éloquent. À mon avis, ce qui réduit l'efficacité de la loi actuelle, c'est qu'elle réduit le rôle des agents de la paix et des procureurs de la Couronne à une fonction administrative. Au cours des 22 dernières années, la communauté des agents de la paix ne s'est naturellement pas montrée très enthousiaste à l'idée d'engager des poursuites en vertu de cette loi.
La commissaire a seulement le pouvoir de signaler les dossiers problématiques à la Chambre; c'est sérieux, puisqu'elle ne peut suspendre personne ni prendre d'autres mesures. Lorsqu'une affaire a été portée à l'attention de la Chambre, comme c'est arrivé à deux ou trois reprises il y a un mois environ, que peut faire la Chambre, ou que devrait-elle faire?
Je voulais simplement vous présenter deux ou trois exemples de questions sur lesquelles le comité devra se pencher très attentivement. Je crois que nous jouerons un rôle très important grâce à cette étude. Comme je l'ai dit, nous recevons aujourd'hui le premier témoin de l'étude, et probablement le plus important: madame la commissaire en personne.
Cela étant dit, nous allons commencer le premier tour.
Monsieur Easter, vous avez sept minutes.
:
Merci, monsieur le président.
Comme vous l'avez indiqué, je suis à votre entière disposition de 16 h 30 à 17 h 30. Bien entendu, on ne sait jamais quand on sera interrompu par un élan démocratique. Nous y avons tous participé, mais nous sommes maintenant de retour. Je me suis engagé à rester jusqu'à 17 h 30, et je suis prêt à revenir la semaine prochaine, si cela peut aider mes collègues.
Cela fait déjà quelque temps que notre gouvernement s'intéresse au concept de gouvernement transparent. Chose certaine, en ma qualité de président du Conseil du Trésor, je travaille sur ce dossier depuis quelques mois. Je suis très reconnaissant du travail du comité et de l'intérêt qu'il porte à ce dossier.
Certains se demandent si c'est par hasard que nous parlons d'un gouvernement transparent, d'information ouverte et de données ouvertes.
Je dirais que cet exposé, qui était prévu depuis quelque temps, a en quelque sorte été dépassé par les événements. Certains peuvent voir cela comme un heureux hasard. D'autres peuvent avoir des vues différentes.
J'aimerais vous décrire ce que nous avons fait jusqu'à présent. Nous avons adopté une nouvelle approche visant à publier toute l'information. C'est une initiative qui a déjà été entreprise par d'autres gouvernements. Certains ministères avaient déjà déployé des efforts en ce sens, dans une certaine mesure, et nous avons maintenant mis tous nos efforts en commun.
[Français]
Je voudrais vous féliciter pour votre travail et votre objectif en vue d'avoir un portail plus ouvert et plus spécifique pour nos concitoyennes et concitoyens.
[Traduction]
C'est aussi ce que nous comptons faire.
Je m'efforcerai d'être bref, compte tenu de l'heure, mais je tiens à vous montrer, si vous ne l'avez déjà vu, ce dont il s'agit.
Monsieur le président, voici ce à quoi ressemble le site.
Nous parlons d'un gouvernement ouvert. Nous divisons ce concept en trois parties, soit des données ouvertes, une information ouverte et, enfin, un dialogue ouvert.
J'ai déjà expliqué cela quelque peu en public, et ce qu'on entend par des données ouvertes.
Tout d'abord, comme nous le savons tous, tous les ministères et organismes ont accès à d'énormes quantités de données tirées de tout le travail qui se fait. De façon générale, ces données n'ont jusqu'ici pas été accessibles au simple citoyen dans un format facilement lisible. Comme la demande et les attentes grandissent toujours aux chapitres de l'ouverture et de la transparence, et comme le gouvernement possède énormément d'information qu'il peut légalement divulguer, nous avons ordonné à 10 ministères de commencer à présenter leurs données dans un format plus facilement accessible et lisible.
C'est une approche globale. Elle est progressive, en ce sens qu'elle n'est pas encore tout à fait au point. C'est un travail de longue haleine. Il se poursuivra, avec vos conseils aussi, et il évoluera.
Des données ouvertes, ce sont des données du gouvernement présentées dans des formats pratiques afin que les citoyens, les organismes sans but lucratif et d'autres puissent y accéder, savoir ce qui existe et exploiter ces masses de données à des fins utiles.
Le plan comporte cinq volets, dont nous avons déjà parlé. Il faut d'abord constituer un portail de données du gouvernement du Canada qui soit accessible au public, puis ouvrir et élargir l'accès aux données que possèdent les ministères et organismes fédéraux, et ensuite, en explorer le potentiel. Nous voulons poursuivre cette démarche, et je sais que votre comité nous y aidera.
Certaines politiques ont été formulées relativement aux données ouvertes, qui devront continuer d'évoluer non seulement en fonction de la demande, mais aussi de la capacité technologique existante pour donner accès à l'information. Je vais mettre l'accent sur la politique de gestion de façon à accroître toujours plus cet accès. Nous parlons d'un projet pilote, mais ce n'est pas un essai pour voir si cela fonctionne. C'est un engagement sérieux et de grande échelle auquel participent 10 ministères pour l'instant, mais tous les ministères sont avisés des attentes qui se profilent à l'horizon. Je ne veux pas dire que c'est la voie de l'avenir, mais c'est la voie du présent. Nous sommes en train d'élaborer une stratégie à long terme du gouvernement du Canada sur les données ouvertes, qui comporte des étapes clés. Nous avons déjà rempli notre engagement de créer le portail, mais nous voulons aller plus loin.
À titre d'exemple de ce que j'entends par les données brutes et de ce qu'il en advient, Environnement Canada accumule des quantités incalculables de données sur tout ce qu'on peut imaginer qui concerne le climat, la météorologie et plein d'autres choses encore. Je n'essaierais même pas d'en faire une liste. De plus en plus, nous allons pousser les ministères à créer leur données dans des formats accessibles et utiles à la population. Il suffira d'aller en ligne pour voir le type d'information que fournit Environnement Canada. Les gens pourront alors utiliser cette information à leur guise. Je ne cherche pas à faire la publicité du ministère, mais avec cette information, son réseau météorologique a pu concevoir une application liée aux observations météorologiques actuelles et aux données sophistiquées de modélisation, qui permet d'accéder en continu aux données météorologiques dans tout le pays.
Notre gouvernement n'a pas décrété que c'est ce qui doit arriver, mais en rendant les données disponibles, nous permettons aux gens d'y accéder et de les exploiter à des fins de recherche et d'éducation. En fait, ces données ont été recueillies pour le public, alors si certains veulent en faire une application, libre à eux. Nous constatons même que certains les exploitent à des fins commerciales, et nous n'y voyons rien de mal.
Le ministère des Ressources naturelles utilise des données géospatiales de tous les types imaginables. Il y a une compagnie de Toronto qui peut extraire ces données, que ce soit au sujet de la congestion des villes, de l'approvisionnement en électricité, des émissions atmosphériques, ou de tout ce qu'on voudra, et avec ces données, elle peut faire des évaluations de la vie au quotidien. C'est une compagnie de Toronto qui fait cela. Là encore, je ne fais pas de publicité, ce n'est qu'un exemple. ESRI Canada peut extraire ces données brutes et les utiliser selon ses besoins, et les données peuvent aussi être accessibles et utiles pour d'autres.
Alors que ce soient les entrepreneurs, les chercheurs, les universitaires ou les organisations de bénévoles, ils ont accès à ces énormes quantités de données brutes — il y a maintenant 261 000 ensembles de données — et avec ce que nous avons pu mettre en ligne rien qu'avec un portail, nous arrivons au deuxième rang à l'échelle mondiale. Nous allons poursuivre nos progrès dans l'année qui vient. Nous espérons pouvoir doubler la quantité de données disponibles. Il faut perfectionner le système. Il est en place et les gens peuvent l'exploiter, mais nous voulons qu'il évolue. Voilà donc pour les données ouvertes, qui peuvent être extraites et utilisées à peu près de toutes les façons imaginables.
Le deuxième élément — j'essaie vraiment d'aller vite —, c'est l'information ouverte. Nous demandons aux ministères d'avoir une approche proactive en tout et de rendre l'information sur leurs activités accessible, cette fois encore, au moyen d'un portail, au titre de l'information ouverte. Évidemment, le public a le droit de savoir, mais il doit aussi pouvoir accéder à l'information.
Les ministères, vous le savez, commandent constamment des rapports et recueillent de l'information, et nous voulons que les rapports et l'information sur leurs activités soient disponibles et accessibles afin que les intéressés puissent savoir exactement ce qui se passe. Alors, si vous le voulez bien, j'en parlerai dans le contexte des discussions que nous avons depuis deux semaines, sur l'accès à l'information.
Nous demandons maintenant aux ministères — ceux qui participent au projet pilote, mais tous les autres devront le faire aussi — de résumer les demandes d'accès à l'information qu'ils reçoivent. Évidemment, nous ne révélons pas les noms des demandeurs — ce sont des renseignements protégés — mais il faut que le public puisse savoir le genre de renseignements qui sont demandés au gouvernement et s'il les fournit ou non et, dans la négative, ce qui l'en empêche.
Donc, nous versons en ligne des résumés des demandes d'accès à l'information complétées. Les demandes et les paiements pourront aussi un jour se faire par voie électronique, ce qui accélérera nettement le processus. Si vous avez déjà eu à traiter une demande d'accès à l'information, vous savez qu'elle doit parfois passer par de nombreux ministères, ce qui retarde la réponse. Cette méthode accélérera le processus et obligera les ministères à acheminer les demandes rapidement, et ainsi ils ne pourront pas causer de retards indus.
La dernière chose, c'est que tous les ministères, littéralement, font toutes sortes de rapports et d'études, lesquels devraient être accessibles à tout un chacun. C'est dans cette optique que nous travaillons avec le commissaire aux langues officielles en ce moment. Nous voulons lancer un projet pilote pour afficher les rapports que commande le gouvernement dans ce que nous appelons une bibliothèque virtuelle, mais la traduction pose problème.
Si un ministère reçoit un rapport qu'il a commandé à ses propres fins, ce rapport peut lui être remis dans l'une ou l'autre des deux langues officielles. Si nous voulons donner systématiquement accès à tous les rapports dans les deux langues officielles, le coût de leur publication sera prohibitif. Alors, nous travaillons de concert avec le commissaire aux langues officielles pour déterminer quelle forme prendra cette bibliothèque virtuelle et comment la population pourra avoir accès à tous les rapports et à toutes les analyses que fait le gouvernement.
Enfin, et je terminerai là-dessus, le troisième portail est celui du dialogue ouvert. C'est le portail des « Consultations auprès des Canadiens ».
Vous le savez, les gouvernements consultent. Ils procèdent à des consultations publiques, et il est important, quel que soit le gouvernement au pouvoir, de consulter les gens de tous les milieux, d'un bout à l'autre du pays, et d'être accessible pour eux. Évidemment, les Canadiens ne peuvent pas tous être présents aux rencontres, mais, un dialogue ouvert leur permettra de participer à toutes les consultations. En exigeant des ministères qu'ils mettent l'information en ligne et qu'ils prévoient des mécanismes pour recevoir les commentaires... Et ceux qui auront formulé des commentaires pourront aussi obtenir une réponse comme s'ils étaient réellement allés à la rencontre publique, voir si leur réponse a été entendue, si on en a accusé réception, et en quoi elle contribuera à l'avancement du processus.
Vous savez que nous avons la Commission sur la réduction de la paperasse. Les gens pourraient accéder à la liste des consultations publiques que cette commission mène. Un clic sur l'une d'elles fait ouvrir une fenêtre. Voilà. C'est ici, gouvernement ouvert, Commission sur la réduction de la paperasse. Les gens peuvent transmettre leurs commentaires en ligne et s'attendre à recevoir une réponse et à ce que leurs commentaires soient pris en considération.
Nous demandons aux ministères de rendre toutes les consultations en cours accessibles en ligne aux citoyens, que cette consultation soit menée par un député, un comité ou une autre personne. Je pourrais poursuivre, mais je ne veux pas vous priver de la chance de poser quelques questions, rapidement. C'est l'orientation que nous avons prise. C'est déjà un fait accompli. Les citoyens peuvent déjà accéder à cette information par ces portails. Nous apprenons par l'expérience, alors je ne vais pas présenter d'excuses pour les petits défauts. Nous voulons apporter des améliorations. Nous voulons élargir l'accès. Le gouvernement ouvert, ce sont des portails ouverts sur les données, l'information et le dialogue.
Je vous remercie, monsieur le président.