:
Merci beaucoup. Bonjour tout le monde.
Conformément à l'alinéa 108(3)g) du Règlement et à la motion adoptée par le comité le jeudi 22 avril 2010, nous étudions aujourd'hui le chapitre 2 intitulé La modernisation de la gestion des ressources humaines du rapport de la vérificatrice générale du Canada paru au printemps 2010. Nous accueillons aujourd'hui, du Bureau du vérificateur général, Mme Sheila Fraser, vérificatrice générale du Canada, M. Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint et Mme Marie Bergeron, directrice principale, de même que Mme Michelle d'Auray, secrétaire du Conseil du Trésor du Canada, Mme Susan Cartwright, conseillère principale, Examen de la législation de la Loi sur la modernisation de la fonction publique, et M. Ross MacLeod,
[Français]
sous-ministre adjoint au Bureau du dirigeant principal des ressources humaines du Secteur de la gouvernance, de la planification et des politiques.
[Traduction]
Bienvenue à tous et à toutes.
Avant de céder la parole à nos témoins, j'aimerais faire une demande. L'un de nos témoins ayant des difficultés d'horaire, j'ai demandé aux membres du comité si on pouvait modifier légèrement le programme de la réunion, mais il semblerait maintenant que cela ne soit plus nécessaire. Je demande néanmoins au comité si un de nos témoins peut partir avant la fin de la séance, si certaines questions ont reçu leurs réponses.
Êtes-vous d'accord?
Des voix: D'accord.
Le président: Très bien. Je vous remercie.
Madame Faille.
:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 2 intitulé La modernisation de la gestion des ressources humaines.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Ronnie Campbell, vérificateur général adjoint, et de Marie Bergeron, directrice principale, qui étaient chargés de cette vérification.
La Loi sur la modernisation de la fonction publique, qui modifie quatre textes législatifs, vise à transformer la manière dont le gouvernement fédéral recrute, gère et appuie ses employés. C'est une initiative complexe qui fait appel à une multitude d'intervenants.
Dans le cadre de la présente vérification, nous avons cherché à savoir si les organismes centraux, les ministères et les organismes avaient mis en oeuvre les nouvelles exigences de la loi, s'ils avaient présenté les rapports exigés et s'ils avaient rendu compte des progrès réalisés relativement à la mise en oeuvre de cette loi. Nous avons vérifié si ces organismes avaient exercé leurs nouvelles responsabilités et leurs nouveaux rôles conformément à la loi. Nous nous sommes aussi penchés sur les préparatifs en vue du prochain examen législatif requis par la loi.
On a fini le travail en vue de cette vérification en septembre 2009.
Nous avons constaté que les exigences clés de la loi ont été mises en oeuvre. On applique désormais le nouveau principe du mérite et les gestionnaires se servent de leurs nouvelles marges de manoeuvre en matière de dotation. On a créé de nouveaux organismes comme le Tribunal de la dotation de la fonction publique et l'École de la fonction publique du Canada. Le gouvernement a institué le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines au Secrétariat du Conseil du Trésor, qui assumera différentes responsabilités du Secrétariat en matière de ressources humaines.
Nous avons constaté que les entités avaient, en général, respecté les exigences en matière de production de rapports.
Cependant, même si les rapports fournissent des renseignements sur les activités de mise en oeuvre, ils en donnent peu sur les réalisations intérimaires ou sur l'impact réel de la loi. Le gouvernement s'était pourtant engagé à faire rapport sur les progrès réalisés en 2005.
Nous avons aussi constaté que le Secrétariat du Conseil du Trésor n'avait pas entièrement défini un ensemble d'indicateurs de rendement qui lui permettrait de faire rapport sur les résultats de la mise en oeuvre des changements. Par conséquent, le Secrétariat a une capacité limitée de faire le lien entre les résultats et les attentes, de déceler des tendances et d'évaluer l'effet des changements.
[Français]
Il est important de disposer de renseignements de qualité sur les progrès et les réalisations liés à l'adoption des nouvelles dispositions législatives afin d'en évaluer les conséquences. De plus, nous avons observé que, dans son dernier rapport annuel tout comme dans ses rapports précédents, la Commission de la fonction publique signale qu'il faut plus de temps maintenant pour doter un poste qu'avant l'entrée en vigueur de la nouvelle loi.
La loi prévoit un examen de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique et de la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique en 2010, soit cinq ans après leur entrée en vigueur. Il incombe au président du Conseil du Trésor de faire rapport sur les résultats de cet examen. Une équipe d'examen a été formée et les préparatifs se poursuivent. L'objectif est de présenter un rapport en 2010 ou au début de 2011.
Monsieur le président, nous savons que la mise en oeuvre de la Loi sur la modernisation de la fonction publique est un processus en transition. Cependant, je crains que le manque d'information sur les mesures et les réalisations intérimaires ne limite la capacité de l'équipe d'examen de présenter des renseignements utiles pour étayer son examen et d'informer le Parlement de manière à lui permettre de proposer des modifications ou des améliorations. Il faut, en effet, disposer d'information complète sur les réalisations pour pouvoir surmonter les difficultés qui se présentent, surveiller les progrès réalisés et avoir l'assurance que les résultats attendus sont obtenus.
Nous avons formulé, à l'intention du Secrétariat du Conseil du Trésor et de l'équipe d'examen, des recommandations sur l'information nécessaire à l'examen législatif. Les entités concernées ont accepté nos recommandations et formulé des engagements en conséquence. Le comité souhaitera peut-être leur demander de quelle façon elles régleront cette question.
[Traduction]
Monsieur le président, voilà qui termine ma déclaration préliminaire. Mes collègues et moi-même répondrons avec plaisir aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de l'invitation à prendre la parole devant vous ici aujourd'hui. Monsieur le président, je vous félicite pour votre nomination à la présidence du comité.
Je suis accompagnée, comme vous l'avez indiqué, de Susan Cartwright, qui dirige l'examen législatif de la Loi sur la modernisation de la fonction publique à titre de conseillère principale du Bureau du Conseil privé, et de M. Ross MacLeod, sous-ministre adjoint de... Je ne vais pas lire son titre en entier, mais vous dire qu'il est chargé de la planification et des politiques du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines, au Secrétariat du Conseil du Trésor.
Il nous fait plaisir d'être ici afin de vous parler de la modernisation de la gestion des ressources humaines au sein du gouvernement fédéral. La modernisation est essentielle pour assurer une fonction publique hautement performante. J'aimerais remercier la vérificatrice générale pour son chapitre sur la mise en oeuvre de la Loi sur la modernisation de la fonction publique.
[Français]
Ce chapitre, comme l'a indiqué Mme Fraser, contient deux recommandations. La première touche le Secrétariat du Conseil du Trésor. La seconde porte sur le travail que ma collège Mme Cartwright a entrepris avec son équipe dans le cadre de l'examen législatif de la Loi sur la modernisation de la fonction publique.
Selon la recommandation faite au Secrétariat, nous devrions donner des renseignements plus opportuns au Parlement et nous devrions signaler si les modifications à la gestion des ressources humaines ont donné les résultats escomptés en vertu de la LMFP. Nous sommes d'accord, comme Mme Fraser et le rapport l'ont noté, et nous accueillons l'avis de la vérificatrice générale à cet égard. Nous reconnaissons, bien que les modifications aux lois aient été complètement mises en oeuvre, qu'il est toujours essentiel de faire du travail dans certains domaines et qu'il y a comme toujours place à l'amélioration.
Cela comprend la présentation, au Parlement, de nos rapports portant sur les questions de ressources humaines. Bien que nous ayons éprouvé quelques retards, nous sommes maintenant confiants d'avoir mis les systèmes en place pour que les rapports ultérieurs soient déposés en temps beaucoup plus opportun.
[Traduction]
J'aimerais également préciser que la gouvernance de la gestion des personnes continue d'évoluer. Donc, notre approche d'évaluation et de comparaison progresse. Cela dit, nous sommes heureux des progrès que nous avons réalisés quant à l'évaluation de l'état de la gestion des ressources humaines à l'échelle du gouvernement.
Deux de nos outils d'évaluation les plus importants dans ce domaine sont le Cadre de responsabilisation de gestion du Secrétariat du Conseil du Trésor et le Cadre de responsabilisation en gestion de la dotation mis au point par la Commission de la fonction publique.
Le Cadre de responsabilisation de gestion énonce les attentes du Conseil du Trésor face aux hauts gestionnaires pour une saine gestion de la fonction publique. Il s'articule autour de neuf éléments clés qui, collectivement, déterminent la gestion. Il évalue les ministères selon plusieurs aspects des ressources humaines, notamment l'engagement des employés, le leadership, l'équité en matière d'emploi, l'apprentissage des employés, la gestion du rendement, la planification intégrée des ressources humaines et des activités, la dotation et les langues officielles. Il permet également de discuter du contexte ministériel dans lequel s'inscrit la gestion des ressources humaines.
Comme le processus d'évaluation du CRG est mené une fois l'an, nous avons récemment lancé un « tableau de bord » concernant la gestion des personnes. Ce tableau permet aux administrateurs généraux, aux praticiens en ressources humaines et aux gestionnaires de suivre en direct le rendement de leur organisation en cours d'année et de fixer des cibles d'amélioration pour diverses mesures.
Le tableau de bord, qui vient d'être instauré cette année, fournit des données clés sur les tendances et les enjeux en gestion des personnes. En outre, il me permet, en tant qu'administrateur général, de me concentrer sur les éléments clés et d'engager mes gestionnaires. Je peux suivre mon progrès tout au long de l'année et une fois par année, je peux évaluer ma situation globale.
[Français]
Quant au Cadre de responsabilisation en gestion de la dotation, il aide la Commission de la fonction publique à examiner et évaluer le rendement des mesures de dotation. Il permet aussi d'offrir une rétroaction aux organismes délégués de la fonction publique. Il précise les secteurs clés d'un système de nomination bien géré qui progresse vers un processus de dotation plus souple et plus efficient. Il consolide le respect des valeurs relatives aux nominations.
Ces deux outils — le Cadre de responsabilisation de gestion du Secrétariat et le Cadre de responsabilisation en gestion de la dotation de la Commission — sont maintenant bien intégrés à la fonction publique. Ces outils sont utilisés pour mesurer le progrès dans l'atteinte des objectifs de la Loi sur la modernisation de la fonction publique. Qui plus est, l'environnement de la gestion des personnes continue par contre à évoluer, et les aspects que nous évaluons sont loin d'être statiques.
[Traduction]
Au cours de la période de presque cinq ans depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, en plus des changements à la gouvernance des ressources humaines, notre contexte opérationnel a énormément changé. Il a été influencé par la récente crise financière économique, l'arrivée d'une nouvelle génération de fonctionnaires, la diversité croissante de notre main-d'oeuvre et l'impact grandissant de la technologie sur nos habitudes de travail. Ainsi, seulement en 2009, il y a eu trois changements majeurs: la mise en oeuvre de la Loi sur la gestion des dépenses, l'instauration de la Loi sur la rémunération équitable dans le secteur public et la création du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines.
[Français]
Je prends note du temps qui est écoulé. Je vais donc sauter le reste des éléments de ma présentation et vous dire que la fonction publique fédérale est un organisme très complexe. C'est le plus important employeur au pays. Nous fonctionnons dans un environnement qui est constamment en changement. Nous prenons des mesures ponctuelles et périodiques pour en assurer l'évolution selon les cadres et les obligations de la Loi sur la modernisation de la fonction publique.
Je vais maintenant me tourner vers ma collègue.
[Traduction]
Je vais demander à ma collègue Susan Cartwright de vous décrire l'examen législatif actuellement en cours.
:
Mesdames et messieurs membres du comité, monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui. Il me fait plaisir de vous parler de l'examen législatif de la Loi sur la modernisation de la fonction publique (LMFP). L'examen porte sur l'application de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique et la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique — deux composantes de la LMFP.
Comme l'a mentionné la secrétaire, la vérificatrice générale a fait une recommandation relative au travail de mon équipe. Mon équipe doit s'assurer que l'information fournie à l'appui de l'examen législatif permettra au président du Conseil du Trésor de présenter dans son rapport au Parlement des renseignements utiles sur la mesure dans laquelle les attentes liées à la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique et à la Loi sur l'emploi dans la fonction publique ont été satisfaites et de proposer des changements, notamment des améliorations.
Nous sommes entièrement d'accord sur l'objectif visant à avoir des renseignements pertinents et utiles. Nous en avons tenu compte à l'étape de planification et au début de notre examen. Afin que notre examen soit rigoureux et crédible, nous avons entrepris un éventail d'activités pour obtenir l'information dont nous avons besoin. Permettez-moi d'en mentionner quelques-unes.
Nous avons commencé par examiner la loi, article par article, pour bien en comprendre l'esprit, les objectifs et les modifications. Ensuite, nous avons déterminé les données et renseignements dont nous avions besoin ainsi que les meilleures sources où les obtenir. Dans la mesure du possible, nous avons utilisé les données existantes. Si de nouveaux renseignements étaient nécessaires, nous avons essayé de les recueillir de manière coordonnée pour en maximiser l'efficacité et l'efficience. Nous avons donc consacré nos efforts à regrouper les renseignements essentiels, à les analyser et à en tirer des conclusions pertinentes.
[Français]
Très vite, nous avons reconnu l'importance de travailler avec des partenaires et des intervenants clés qui partagent tous un intérêt pour la gestion des personnes et détiennent d'importants renseignements. Cela inclut le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines, la Commission de la fonction publique du Canada, les sous-ministres, les agents négociateurs et les professionnels des ressources humaines. Nous voulions en apprendre sur les expériences des intervenants. Nous voulions également que notre examen soit utile et une occasion d'apprentissage pour tous, incluant nos partenaires et intervenants.
Nous avons donc élaboré une vaste stratégie d'engagement qui nous a permis de consulter plus de 500 personnes et organismes à l'échelle du pays. Citons entre autres des administrateurs généraux, des gestionnaires, des employés, des professionnels des ressources humaines, des représentants d'agents négociateurs, diverses collectivités et divers groupes visés par l'équité en matière d'emploi. Ces personnes ont toutes fourni d'importants renseignements qualitatifs.
Nous avons aussi utilisé diverses méthodes de collecte de données. Il importait que ces activités rassemblent des personnes représentant différents ministères, groupes, professions et régions.
En tant que conseillère principale qui dirige cet examen, j'ai aussi eu des discussions bilatérales avec des cadres supérieurs de la Commission de la fonction publique du Canada et du Bureau du dirigeant principal des ressources humaines. Nous avons aussi rencontré de nombreux anciens administrateurs généraux, de hauts fonctionnaires fédéraux retraités, des spécialistes en matière de changements organisationnels, des universitaires et d'autres personnes. Cela nous a permis à la fois de tirer partie de leurs connaissances et de leur expérience, et de compléter l'information obtenue d'autres sources.
Nous avons aussi consulté d'anciens cadres supérieurs de la fonction publique, des professionnels des ressources humaines et des agents négociateurs qui étaient en poste à l'époque où la Loi sur la modernisation de la fonction publique a été élaborée et déposée au Parlement. Ces consultations nous ont fourni un contexte historique important.
J'ai aussi participé à deux séances de discussions informelles organisées par l'École de la fonction publique du Canada. C'était un autre moyen d'entendre les points de vue des fonctionnaires de l'ensemble du pays.
Nos recherches quantitatives et qualitatives nous informent sur la façon dont la loi est appliquée, sur les pratiques solides, sur les progrès ainsi que sur les domaines où des rajustements pourraient être nécessaires. Nous nous sommes adressés aux organismes suivants: le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines, la Commission de la fonction publique du Canada, le Tribunal de la dotation de la fonction publique, la Commission des relations de travail dans la fonction publique et l'École de la fonction publique du Canada.
[Traduction]
Enfin, j'aimerais mentionner que nous avons aussi tenu quelques consultations auprès de fonctionnaires d'autres administrations tant au Canada qu'à l'étranger. Nous avons également étudié ce qu'ont fait d'autres pays qui ont récemment réformé leurs lois sur les ressources humaines. En résumé, nous sommes dans une excellente position pour mener à terme cet examen législatif. Nous complétons notre analyse afin de formuler des options et des recommandations. Nous présenterons notre rapport au président du Conseil du Trésor au début de 2011. Nous avons pris note de l'intérêt qui a été manifesté à l'égard de l'examen et nous avons hâte que ses résultats soient rendus publics.
D'ici là, je pense que...
:
Merci pour cette question.
Nous convenons qu'il y a des problèmes concernant les délais pour le dépôt du rapport annuel au Parlement sur la gestion des ressources humaines. Honnêtement, l'une des raisons principales du délai a été le grand nombre de changements organisationnels, lors de la création de l'agence du service public et, plus récemment, lors de l'intégration et l'élimination de l'agence et sa réintégration au sein du Secrétariat du Conseil du Trésor.
Ce sont les mêmes personnes et la même organisation qui produisent toute une gamme de rapports qui doivent également être déposés au Parlement — par exemple, le rapport annuel sur les langues officielles, le rapport annuel sur l'équité d'emploi et le rapport annuel de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles. Nous avons tendance à produire les rapports au Parlement qui ont un échéancier précis en vertu d'obligations légales, puis nous travaillons sur le rapport de la gestion des ressources humaines au Parlement. C'est surtout dû au grand nombre de changements qui ont eu lieu dans un court laps de temps et au besoin de respecter les obligations légales pour les autres rapports, et seulement ensuite s'occuper de ce rapport en question.
Nous avons pris des mesures, maintenant que l'organisation s'est stabilisée, pour mettre en place un système de production de rapports plus rapide, et nous devrions constater des améliorations dans ce domaine.
:
Il y a deux volets à la situation, je dirais. Oui, le délai a augmenté pendant la période de transition, et il commence maintenant à diminuer, quoique de façon marginale, je dirais, mais il diminue. Honnêtement, je dirais que le plus grand changement à ce sujet a été la division des rôles et des responsabilités, si je peux dire, entre les agents et les gestionnaires des ressources humaines, pour s'assurer que les gestionnaires sont à l'aise avec la marge de manoeuvre prévue dans la loi et que les règles sont respectées.
Il y a eu beaucoup de changements mis en oeuvre suite à cette loi, par exemple, les consultations informelles, la capacité de doter les changements aux processus de dotation collective, et la façon dont on pouvait faire l'appariement entre les personnes, les compétences et les postes. Il a fallu du temps pour que les gens se familiarisent avec la marge de manoeuvre, si je puis dire, et la maîtrisent. Lorsqu'on a travaillé dans un contexte très axé sur le respect des règles et que l'on se fait dire, « Vous pouvez faire les choses différemment », il faut du temps pour s'adapter.
Il y a eu une petite hausse, mais maintenant on commence à constater une diminution. Elle est petite, je l'admets, mais on voit des changements.
:
Merci, monsieur le président. J'ai une question pour Mme d'Auray.
Je m'excuse, madame Fraser.
D'abord, il y a deux semaines, j'ai siégé au Comité des opérations gouvernementales. Nous avons reçu Mme Barrados et son rapport sur l'utilisation des agences d'aide temporaire et le manque de suivi constaté lorsque le gouvernement donne des contrats. Elle avait d'autres recommandations, mais, également, elle montrait du doigt les gens du Conseil du Trésor par rapport au manque de suivi et d'analyse.
Cet examen que vous avez entrepris s'appuie-t-il sur une analyse de rentabilisation? Vous pouvez peut-être aussi me répondre par rapport à l'utilisation des agences d'aide temporaire, à la progression de leur utilisation.
:
Si elles sont disponibles sur les sites Internet, il serait peut-être intéressant de les obtenir. En effet, dans les principales recommandations émanant de ces vérifications, on reproche l'absence de mesures de rendement et de données permettant de gérer et évaluer les ressources humaines à l'intérieur du ministère.
Je sais qu'au plus haut niveau, vous rencontrez actuellement des sous-ministres et vous déterminez comment moderniser les choses. Cependant, des rapports annuels sont émis sur les problèmes et les façons dont les processus d'embauche sont contournés. Dans la fonction publique, une personne chargée de l'embauche dépense des fonds pour constituer des banques de candidats, mais les systèmes sont contournés.
Je vous donne l'exemple très simple du programme Échanges Canada. Le rapport de vérification interne dit noir sur blanc qu'il y a de possibles conflits d'intérêts en jeu, que les gens ne répondent pas aux critères d'admissibilité habituels pour les fonctionnaires.
Ne trouvez-vous pas, quand vous parlez à des fonctionnaires, que ces méthodes utilisées pour contourner les règles ont un effet sur leur moral?
:
Je comprends la différence de points de vue entre les agents de négociation et l'équipe de gestion. La difficulté, c'est que c'est vraiment un changement de culture. Si l'on change la culture, il faut assez de personnes pour ces comités, ce qui signifie qu'il faut aider les agents de négociation à en trouver.
À titre de personne qui gagnait sa vie en tant qu'agent de négociation... Oui, assez souvent, nous n'avons pas suffisamment de gens, ce qui veut dire que vous devez nous aider à en trouver. Que cela semble juste ou pas, la réalité est que chacun d'entre nous, sauf quelques rares personnes dans le monde des agents de négociation, travaillent pour vous, et pas l'inverse. Alors il faut trouver comment y arriver. C'est un changement culturel significatif.
Je suis curieux à ce sujet, parce que la mise en oeuvre initiale du projet de loi est clairement dirigée — et veillez ne pas voir cela comme un commentaire de quelqu'un qui est biaisé, comme si je ne voyais qu'une seule dimension. La mise en oeuvre de la loi est vraiment un processus descendant, et ce devrait l'être, parce qu'elle est décidée en haut de la hiérarchie. Alors la question est de savoir quelle est la vision? Je reconnais que le processus de mesure ne fait que débuter et que nous essayons de recueillir certaines données.
Les premières observations de ceux qui vivent ce changement culturel en milieu de travail... Que vous disent-ils, ont-ils l'impression que cela leur est toujours imposé? Ou voyez-vous un niveau de participation parce que les gens croient qu'ils contribuent au changement?
:
Si vous me le permettez, monsieur le président, je vais débuter, ensuite je vais demander à Mme Cartwright de poursuivre, parce qu'elle a eu des conversations à propos de ces situations.
Du côté des relations de travail, je dirais que nous avons constaté des difficultés à trouver des membres, si je peux dire, des deux côtés de la table, pour le syndicat et la gestion. La plupart des organisations... et je sais que dans les divers ministères où j'étais, nous avons trouvé des arrangements. Nous avons trouvé le temps. Nous avons fixé une marge de manoeuvre qui nous permettait en réalité d'avoir de bonnes discussions sur les différents points tout en respectant un échéancier qui convenait aux agents de négociation afin qu'ils puissent participer.
En ce qui concerne l'opinion des gestionnaires et des employés sur la mise en oeuvre des divers aspects de la loi, les changements, je pense que nous arrivons maintenant à une période... Cela revient un peu à la question posée par le président. Nous arrivons à une maturité au plan de la compréhension des possibilités offertes par la marge de manoeuvre, les éléments des divers aspects de la loi qui ont été changés.
Par exemple, je dirais que les administrateurs généraux participent beaucoup plus au dossier de la gestion des ressources humaines. Ils songent à une planification intégrée. Ils s'assurent plus qu'auparavant que leurs employés ont les bons outils pour leur travail. Ce n'est pas qu'ils ne s'y intéressaient pas, mais cela devient une partie intégrante de leurs responsabilités et c'est là une partie intégrale et assez importante du temps consacré aux questions de gestion et de gestion des personnes.
Les gestionnaires constatent maintenant la même chose. Alors il y a des effets dans toutes nos organisations.
Peut-être que Susan pourrait donner plus de détails.
:
Merci monsieur le président.
Les séances de participation que nous avons eues l'étaient en fait avec des gestionnaires, des professionnels des RH et des employés, et il y a eu plusieurs séances avec des nouveaux fonctionnaires. Le dynamisme lors des séances de participation a démontré clairement que les gens sur le terrain participent beaucoup aux changements apportés par la LMFP, surtout la Loi sur l'emploi dans la fonction publique.
La participation des gens sur le terrain est un peu moins importante du côté des relations de travail, mais ils participent quand même beaucoup, car ils constatent des avantages réels qu'ils nous ont décrits, comme ceux tirés des discussions informelles et des systèmes de gestion informelle de conflits. L'un des objectifs fondamentaux de la LMFP était de créer plus de possibilités de règlement informel des problèmes aussi près de la source que possible.
Alors oui, sur le terrain, les gens participent assurément.
:
Merci monsieur le président.
Évidemment, l'ensemble du processus de modernisation de la loi visait un certain nombre d'objectifs, dont celui de donner aux ministères une plus grande marge de manoeuvre et de les doter de meilleurs outils de gestion des ressources humaines dont ils ont besoin, plutôt que d'utiliser l'approche rigide qui était en place et très axée sur le respect des règles. On constatait que la dotation prenait beaucoup de temps. Je pense que le processus engendrait beaucoup de frustrations. Redonner la gestion des ressources humaines aux sous-ministres pour qu'ils y participent était l'un des objectifs importants.
Comme la secrétaire l'a mentionné, les changements législatifs sont tous en place. Changer la façon dont les ressources humaines sont gérées au gouvernement fédéral est vraiment un changement culturel énorme dont la mise en place prendra du temps. Nous voyons des indices, comme nous l'indiquons dans le rapport, que les sous-ministres participent plus à cette gestion, ce qui est excellent. Nous voyons des signes que les ministères commencent à utiliser la marge de manoeuvre. De même, les comités patronaux-syndicaux ont été constitués.
La vérification a été faite il y a un an. C'était au tout début du processus, mais des indices montrent que les objectifs de la loi commencent à prendre racine. Nous aurions aimé voir plus de mesures quantitatives pour mieux définir les objectifs et pour faire le suivi afin d'assurer le succès de cette initiative.
:
Merci, monsieur le président.
Quelques éléments. Prenons un exemple: lorsque les bassins étaient créés — il s'agit essentiellement d'un groupe de personnes admissibles à un ensemble de postes, ou à des postes génériques — l'ancienne loi et les politiques exigeaient que ceux qui en faisaient partie soient cotés. S'il y avait 10 personnes dans un bassin, elles étaient cotées de 1 à 10.
Pour embaucher quelqu'un qui faisait partie du bassin, ou pour lui faire une offre, il fallait suivre l'ordre, que les candidats soient ou non les mieux adaptés pour le poste, ce qui a créé des situations très difficiles, par exemple si quelqu'un arrivait au troisième rang pour un poste, sans que ce soit la meilleure solution. Même si les compétences sont bonnes, l'expérience et les autres qualités du candidat pouvaient ne pas être les meilleures mais il fallait tout de même l'embaucher.
En vertu des nouvelles politiques, dans un bassin de 10 personnes, on peut choisir celle qui est la meilleure pour le poste, selon les compétences et les exigences du poste. Cela donne donc plus de souplesse et permet aux personnes figurant dans le bassin de pouvoir accepter des postes différents. En effet, les membres du bassin, les employés, pouvaient aussi se voir offrir un seul emploi.
Ce n'est qu'un petit exemple, mais qui a son importance, parce que nous faisons beaucoup de dotation par bassin, de la dotation collective, en fonction de postes génériques, afin de gagner du temps. C'est donc un des gains de souplesse importants que nous avons faits grâce à la loi.
Par ailleurs, pour garder l'exemple des bassins de candidats, notons qu'on s'en sert partout au pays. Vous vous souviendrez que les zones nationales de sélection ont aussi été adoptées dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi, à la demande des parlementaires, qui était justifiée, pour élargir l'accès aux emplois dans la fonction publique à l'ensemble des Canadiens. Nous avons donc maintenant un plus grand choix et un ensemble de candidats plus riche tout en ayant plus de flexibilité pour que les gestionnaires trouvent la meilleure personne, en temps opportun.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être présents.
Madame d'Auray, à la première page de votre discours d'ouverture, vous dites que la « modernisation est essentielle pour assurer une fonction publique hautement performante ». Le mot « performante » m'a accroché parce que, dans sa déclaration d'ouverture, Mme Fraser a dit que « le Secrétariat du Conseil du Trésor n'avait pas entièrement défini un ensemble d'indicateurs de rendement qui lui permettrait de faire rapport sur les résultats ».
Vous voulez que la modernisation soit performante, mais il est difficile de déterminer qu'elle l'est s'il n'y a pas d'indicateurs pour justifier les résultats. Il est facile de dire que ça va bien, mais comment fait-on pour le savoir, à part en se le disant l'un l'autre? Il faut que des systèmes, des critères d'évaluation, soient mis en application. On parle ici d'indicateurs.
Comment pouvez-vous parler d'une fonction publique hautement performante si vous n'êtes même pas en mesure d'établir adéquatement, par des moyens concrets, la façon d'évaluer le rendement?
:
Madame d'Auray, serait-il possible de fournir au comité les indicateurs précédents et les nouveaux indicateurs? Cela nous permettra peut-être de voir l'évaluation ou les progrès que vous avez pu faire.
Je reviens au commentaire de la vérificatrice générale, qui indiquait que les ensembles d'indicateurs de rendement n'étaient pas en place. J'aimerais recevoir cette liste.
Mme Michelle d'Auray: Monsieur le président, ça me fera plaisir.
M. Jean-Claude D'Amours: Je reviens sur la question du rapport annuel. On demande aux entreprises privées et à bien des organisations de respecter des règles. Quand on est le 31 mars 2008 et qu'on s'attend à recevoir des documents, on ne s'attend pas à les obtenir deux ans plus tard. On demande aux entreprises privées, lorsque vient le temps de faire leur déclaration de revenu, ou aux organismes sans but lucratif, lorsque vient le temps de présenter leurs états financiers, de respecter des délais. Plus tôt, vous sembliez dire que c'est peut-être moins prioritaire étant donné que ce n'est pas indiqué dans la loi. Pourtant, en ce qui a trait au Parlement, une certaine responsabilisation doit se faire. En effet, vous avez des obligations de reddition de comptes devant le Parlement.
J'en arrive à ma question, qui est assez facile. Trouvez-vous acceptable que ces délais soient si longs alors qu'on parle de reddition de comptes aux parlementaires, ceux que le public a élus pour le représenter? Trouvez-vous cela acceptable?
:
Je vais continuer dans la même veine que mon collègue M. D'Amours, qui a posé une question sur les délais, les rapports, le suivi que vous faites. La vérificatrice générale a mentionné plus tôt qu'elle voulait voir des résultats d'études quantitatives.
Vous avez dit, madame Cartwright, que vous vous étiez penchée sur cette question. Par contre, j'ai posé une question sur les analyses de rentabilisation. Sur quelles données repose l'examen que vous faites dans le cadre des rapports annuels que vous déposez? J'ai de la difficulté à croire que vous êtes en mesure de nous fournir des rapports dans les délais voulus, considérant les données dont disposent les ministères pour faire le suivi de leurs programmes de ressources humaines. Vous avez dit avoir pris des moyens nécessaires pour nous remettre des rapports à temps.
Pouvez-vous nous donner plus de détails sur les moyens que vous avez pris pour vous assurer que ces données étaient pertinentes et justifiées?
Pour ma part, je n'ai rien vu qui ressemblait à une analyse de rentabilisation. J'aimerais savoir quelles données quantitatives nous pouvons nous attendre à trouver dans le prochain rapport annuel que vous allez déposer.
:
Peut-être que je devrais préciser, monsieur le président, l'une de nos recommandations, qui portait sur les indicateurs de rendement.
Au cours des deux dernières décennies, il y a eu de nombreuses initiatives pour réformer la gestion des ressources humaines. Je crois que de nombreux observateurs seraient d'accord pour dire qu'elles n'ont pas toutes obtenu du succès, et je suis généreuse. Cette modernisation, cet effort déployé pour changer la loi, était vraiment un effort considérable de la part de la fonction publique. Beaucoup de temps, beaucoup d'efforts et beaucoup d'études ont été consacrés à la résolution de problèmes qui étaient évidents.
Je vais vous donner un exemple. Des gens se demandent pourquoi le changement était nécessaire. Je crois que nous avons fait une vérification à la fin des années 1990 qui démontrait qu'il y avait quelque 70 000 règlements dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Le système, un système très difficile était complètement régi par des règlements. Les gestionnaires ne géraient pas les ressources humaines, et il était évident que les choses devaient changer. Le gouvernement a réagi et est allé de l'avant avec cette initiative.
Il est vraiment primordial que cette initiative fonctionne. Elle doit réussir. Lorsque nous avons fait la vérification en 2005, soit lorsque la loi venait tout juste d'être adoptée et que la mise en oeuvre commençait, nous avons dit qu'il était vraiment important pour le gouvernement de mettre en place des indicateurs afin de savoir si les objectifs établis étaient atteints, surtout parce que des initiatives du passé n'avaient jamais abouti à quoi que ce soit. Le gouvernement à l'époque, en 2005, a convenu que oui, il devait y avoir des indicateurs. Eh bien, quatre ans plus tard, nous n'avons toujours pas un ensemble complet d'indicateurs. Nous avons des préoccupations relativement à l'examen législatif à venir, parce que le gouvernement devra pouvoir être en mesure de dire aux parlementaires ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas et comment il pourra ou non faire le suivi de cette loi au fil du temps.
Il s'agissait de notre principale préoccupation. Nous voyons que les éléments exigés en vertu de la loi ont été mis en place, mais obtient-on les résultats escomptés? Voilà vraiment ce qui sous-tend, selon moi, nos recommandations dans ce rapport. Nous reconnaissons qu'il y a certains indicateurs. Nous croyons simplement qu'ils doivent être plus exhaustifs. Les données n'ont peut-être pas fait l'objet d'un suivi au fil du temps; certains indicateurs ont changé d'une année à l'autre. Alors comment le gouvernement et le Parlement sauront-ils quelles sont les tendances et si les objectifs sont atteints?
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Si vous le permettez, monsieur le président, la fonction publique de base ou l'administration publique de base compte plus de 200 000 employés. Pour que nous et Mme Cartwright ayons une idée de l'ampleur des changements et de la façon dont ils étaient ressentis, de consulter ou appeler 500 personnes sur 200 000 n'est pas démesuré.
Je vous dirais que la Loi sur la modernisation de la fonction publique et les changements apportés à la loi ont fait en sorte que les administrateurs généraux ne font désormais que de la gestion, si je peux m'exprimer ainsi, pour être claire. Je dirais qu'en fait il y a une tendance. C'est un peu difficile, comme on le disait pour la question des mesures, de mesurer la chose. Comment y arriver? Comment demander à un administrateur général aujourd'hui ce qui a changé dans ses façons de faire d'hier et d'aujourd'hui? On peut demander combien de temps était consacré à une certaine tâche hier comparativement à aujourd'hui. Nous sommes actuellement à la recherche de points de référence à cet égard.
Nous devons aussi nous pencher sur les structures de gouvernance. Combien de temps consacrons-nous aux ressources humaines à la table de gestion? Je vous dirais que c'est environ 100 p. 100 de plus qu'auparavant. Encore une fois, il est très difficile de quantifier... C'est un peu un jeu de devinette. Je ne crois pas que la fonction publique ait grandi relativement à la mise en oeuvre de ces lois; en fait, elles nous ont donné davantage de flexibilité.
Je vais vous donner un autre exemple. Nous étions complètement paralysés par les procédures de grief, parce qu'il s'agissait de la seule façon pour les gens de se plaindre. En vertu de la loi, nous avons mis en pratique — pas juste en place, mais aussi en pratique — un processus de résolution informel des différends. Si vous examinez les plaintes qui sont transmises au tribunal de la fonction publique, elles sont réglées avant même d'arriver au tribunal pour être entendues. Il s'agit en fait d'une économie considérable de temps et d'efforts. On gère donc les ressources humaines comme n'importe quel autre organisme, c'est-à-dire qu'on gère les personnes, on interagit avec elles plutôt que de dire simplement « Ai-je versé ce document au dossier? Oui. Ai-je fait ceci? Oui. » C'était l'objectif de cette loi. On voulait se débarrasser de la gestion fondée sur les règlements au profit de la gestion des personnes en tant que personnes.
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Note de la rédaction: inaudible].... un système fondé sur des règles, mais je présume que vous ne vouliez pas dire que vous les avez toutes éliminées. Vous vouliez dire que nous étions accablés de tellement de règles que nous ne pouvions pas fonctionner. Je sais qu'un syndicat est maintenant en place de votre côté, et en toute honnêteté, il y a encore tout un tas de règles.
Je suis étonné par le commentaire que vous avez formulé, à savoir que vous deviez mettre en place un règlement informel, alors que ces éléments dans le secteur privé sont inclus dans des conventions collectives qui précisent que la première étape, c'est la discussion, qu'à la deuxième étape, c'est la rédaction. Ça m'étonne vraiment. Néanmoins...
J'examine le rapport de Mme Fraser, et je vois qu'on y parle de gestionnaires qui évoquent les changements « culturels », si je puis dire... Je pense que les personnes qui travaillent dans le domaine des ressources humaines et celles qui oeuvrent dans d'autres secteurs, même si celui-ci se rapporte aux ressources humaines d'une autre façon, savent que ces changements culturels sont très difficiles à apporter. Manifestement, certains de vos gestionnaires ont mentionné qu'il s'agit d'un processus lent, qui n'a pas cours de la façon...
C'est peut-être leur opinion, et ça peut bien être l'état des choses dans leur domaine, mais je demande si vous pourriez nous dire ce que pensent les gestionnaires qui estiment que le processus est lent. Est-ce que vous recevez ce genre de commentaire? Doit-on...?
Je sais que mon ami, M. Shipley, a affirmé avoir discuté avec 500 personnes. Je dirais qu'il faut parler à 5 000 personnes si on veut mettre en place un changement culturel au sein de l'organisation et non seulement une nouvelle règle.
Je me demande si vous avez ou non reçu ce genre de commentaire de ces gens.
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Monsieur le président, j'aimerais dire que mes gestionnaires me font ce genre de commentaire de façon régulière. Ils me parlent de gestion des ressources humaines et de questions connexes, de la rapidité ou de la lenteur des progrès accomplis dans certains domaines. Je dirais aussi que nos systèmes informatiques en frustrent certains, qui ne sont pas capables d'obtenir l'information dont ils ont besoin rapidement pour pouvoir prendre des décisions. Alors je dirais que oui, on entend ce genre de commentaire sur la façon d'améliorer les choses régulièrement.
Un autre point que nous n'avons pas soulevé ou dont nous n'avons pas discuté, c'est les professionnels des ressources humaines ou les praticiens eux-mêmes. Le changement qu'ils ont vécu était important et le demeure. Vous avez raison, je n'ai pas affirmé que nous avions éliminé toutes les règles. Nous en avons éliminé certaines, et c'était le but. Mais les praticiens des ressources humaines ont vécu un changement et sont toujours en train de le vivre dans une large mesure, c'est-à-dire qu'ils découvrent comment gérer sans nécessairement disposer de règles. Ils doivent aussi interagir avec des gestionnaires qui veulent combler des postes, perfectionner leurs employés et les gérer de façon à respecter les règles, puisqu'elles existent toujours, tout en faisant preuve d'une grande souplesse.
Après avoir été régis par des règles pendant très longtemps, ce changement est considérable. Ce n'est pas seulement les sous-ministres, les gestionnaires et les employés qui ont été touchés; ce sont aussi les praticiens des ressources humaines. Je dirais qu'ils vont changer complètement de façon imminente. C'est un processus qui prend du temps.
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Merci, monsieur le président, et merci à nos témoins d'être venus ici aujourd'hui.
Je suis ravi d'apprendre qu'il y a un changement dans la mentalité des gens aux ressources humaines, comme on l'a dit plus tôt, et que celui-ci est fondé sur les négociations directes plutôt que sur les règles. Je pense que ceux qui se sont retrouvés dans ce genre de situations comprennent à quel point les choses peuvent être difficiles. Bien sûr, au chapitre des différences entre les différents processus de grief, tabler sur la résolution de conflits informelle représente un aspect clé.
J'aimerais que vous me donniez vos commentaires à ce sujet, madame d'Auray, dans quelques instants, mais d'abord, j'aimerais poser quelques questions et commencer par Mme Fraser.
Vous avez dit au début que vous n'avez pas effectué de vérification au sujet des répercussions de la Loi sur la gestion des ressources humaines. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi? Ensuite, dans votre réponse, j'aimerais que vous me parliez de vos conclusions quant aux rôles et responsabilités des sous-ministres.
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Merci, monsieur le président.
Tel que mentionné dans la vérification, nous avons tenté de déterminer si la loi avait été mise en oeuvre, mais nous ne nous sommes pas penchés sur ses effets, et ce, pour deux raisons. D'abord, il est clair que l'examen de l'efficacité ne fait pas partie du mandat du vérificateur général; nous examinons ce qu'ont fait les ministères pour évaluer leur efficacité. La question des indicateurs de rendement et de l'information connexe nécessaire est en lien avec cela.
De plus, il serait plus approprié à mon avis d'attendre de voir ce qui est en train d'être fait en ce qui concerne l'examen législatif portant sur les processus du gouvernement, l'évaluation de ce qui doit être fait et les progrès accomplis jusqu'ici.
En ce qui concerne les sous-ministres, le rapport note qu'un changement a été apporté, ce qui est une chose très positive. Les sous-ministres assument leurs responsabilités en lien avec la gestion des ressources humaines et y jouent un rôle actif. Je pense qu'il s'agit d'un élément extrêmement positif.
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À propos des responsabilités des sous-ministres et de l'attention qu'on accorde aux ressources humaines, il serait négligent de ma part de ne pas mentionner l'un des éléments qui a découlé de la LMFP, si je peux le dire ainsi, c'est-à-dire l'initiative du greffier sur le renouvellement de la fonction publique. Nous avons commencé à faire la synthèse de certains des principaux éléments sur lesquels il faut continuer à se centrer et à améliorer, soit les domaines essentiels à la gestion des ressources humaines et à la réalisation des objectifs de la LMFP, mais surtout un bon rendement de la part des gestionnaires des ressources humaines.
Franchement, des quatre piliers de la LMFP, la planification intégrée est le plus important, peut-être pas très passionnant, en tout cas primordial. Pendant longtemps, on préparait un plan pour les ressources humaines et la planification des activités, mais ils ne se recoupaient jamais et n'étaient jamais élaborés dans la même pièce. Je sais que ça peut vous surprendre, mais maintenant, le plan des ressources humaines et la planification des activités s'articulent harmonieusement. C'est un élément indispensable à un plan de dotation. Il est difficile, si on ne sait pas ce dont on aura besoin pour mener ses activités dans trois ans ou cinq ans, d'élaborer un plan de dotation qui énonce les compétences nécessaires et la formation qu'on doit offrir ou que l'école doit offrir pour atteindre des objectifs devant être réalisés en deux ou trois ans.
La planification intégrée est probablement l'élément le plus important qui intéresse les administrateurs généraux. Les gestionnaires y participent, puisque la planification des activités est élaborée par les gestionnaires, et le plan des ressources humaines y est intimement lié également.
Je suis désolée, j'ai du mal à m'arrêter tellement la planification intégrée me passionne.
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Merci, monsieur le président.
Madame d'Auray, un peu plus tôt, je vous ai demandé de nous fournir la liste des indicateurs. J'aimerais aller un peu plus loin. J'apprécierais que vous envoyiez au comité certains détails, à la suite des commentaires de Mme Fraser. On a mentionné que certains indicateurs étaient en place, mais que d'autres partaient. C'était dur à suivre. En réalité, il est difficile de comprendre comment on peut établir des résultats concrets. On a l'impression de parler du recensement! J'aimerais que vous puissiez nous indiquer, dans le document que vous allez nous fournir, quels indicateurs ont été mis en place, lesquels ont été enlevés et à quelles dates ces mesures ont été décidées. J'apprécierais énormément que vous fournissiez ces documents au comité.
D'autre part, en ce qui a trait aux délais pour remettre le rapport annuel, mon collègue M. Bains vous a posé la première question du comité. Vous avez répondu que certaines choses étaient demandées par la loi et devaient constituer des priorités par rapport aux autres documents.
Vous avez dit que les délais n'étaient pas acceptables, mais comment allez-vous établir les priorités? Vous avez beau dire que vous n'êtes pas contente de cela, mais comment allez-vous faire pour modifier la situation?
Madame d'Auray, j'aimerais vous poser une question à propos du mémoire que vous nous avez présenté. Vous avez indiqué, comme le greffier du Conseil privé l'a déclaré dans son dernier rapport annuel à l'intention du premier ministre, que le renouvellement de la fonction publique était fondé sur la planification. La collaboration est franchement impressionnante. Il s'agit, en partie, de retourner à la planification intégrée. Vous avez parlé de recrutement, du perfectionnement des employés, du renouvellement de la main-d'oeuvre et de la mobilisation du personnel.
Pourriez-vous nous parler des trois derniers, mais surtout du perfectionnement des employés et du renouvellement de la main-d'oeuvre, pour nous donner une idée de ce qui se fait dans ces domaines?
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Merci, monsieur le président.
En ce qui concerne le développement, nous avons commencé par un élément très important qui peut paraître très élémentaire. Nous voulions nous assurer que chaque employé disposait d'un plan de perfectionnement et d'apprentissage. Ce n'était pas fait régulièrement pour tous les employés, comme c'est le cas actuellement. Chaque employé doit avoir un plan de perfectionnement et d'apprentissage.
La prochaine étape pour nous, ce sera d'examiner les compétences de base et de déterminer si oui ou non, nous devrions organiser des activités d'apprentissage ou de développement.
L'essentiel ici c'est la formation. On a pris certaines obligations. Si vous êtes un gestionnaire à un certain échelon, vous devez avoir une formation en gestion financière, en gestion de ressources humaines et en gestion de contrat. Ces règles ont été mises en place pour favoriser une professionnalisation rigoureuse. Il s'agit de changements qui ont été apportés.
Au chapitre du renouvellement du milieu de travail, sur nombre de fronts, nous examinons maintenant comment utiliser les outils collaboratifs, certaines personnes les appellent les médias sociaux, ou la prochaine génération d'Internet et d'Intranet pour veiller à ce qu'il ait un échange de renseignements. Le profil démographique représente un défi. Malheureusement, nous vieillissons tous — cela dépend de notre perspective, mais c'est mon cas — et nombre de gens au sein de la fonction publique prennent leur retraite. Nous sommes le reflet de ce qui se passe au sein de la population en général. Nous disposons de connaissances et d'informations que nous devons préserver, et nous devons aussi intégrer une nouvelle génération, qui est habituée à travailler avec les outils d'une façon bien différente.
Pour renouveler le milieu de travail, il faut savoir comment faire cette transition. Comment utiliser les outils technologiques dont nous disposons pour faire éclater les barrières hiérarchiques qui subsistent? Comment créer un outil wiki pour discuter des politiques ou de la structure institutionnelle et essayer de trouver quelqu'un qui pourrait m'apporter des précisions à ce sujet? Voilà de quoi nous parlons dans le cadre du renouvellement du milieu de travail.
Je pense avoir dit un peu plus tôt que nombre de questions fondées sur les règles ou assujetties à celles-ci en ce qui concerne le milieu de travail ou la gestion étaient souvent axées sur les règles, par opposition aux solutions à ces problèmes.
Pour ce qui est de la résolution informelle de conflits, de la discussion, c'est-à-dire que les gestionnaires et les employés s'attaquent au problème de front au lieu de remplir des formulaires, revêtait une importance cruciale. Ces processus sont en fait en place et fonctionnent bien. Comme nous le savons, cela n'exclut pas la nécessité de disposer de processus et de procédures formels si les méthodes de résolution informelle de conflits ne fonctionnent pas. Ce genre de processus a été mis en place et on les utilise toujours.
Au chapitre de... Veuillez m'excuser, votre deuxième question portait sur...?
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Merci, monsieur le président.
Madame Fraser, je vous remercie d'être restée jusqu'à la fin. D'ailleurs, je pense que cela vous permet de voir un peu quelles sont nos préoccupations.
Monsieur MacLeod, vous avez dit que vous déposerez un rapport en novembre. C'est dans deux semaines. Je regarde la documentation qu'on a reçue aujourd'hui et rien ne peut me laisser croire qu'un rapport sera déposé en novembre. Vous dites que vous en déposerez un autre au début de 2011, mais sans en préciser la date. C'est inquiétant, parce qu'on n'a pas de date réelle et aucun document, non plus, ne nous fait part...
Madame Fraser, vous nous faites part de vos inquiétudes, ce qui est tout à fait légitime.
Je sais, madame d'Auray, que vous travaillez très, très fort, mais je n'ai rien vu dans ce que j'ai lu aujourd'hui pour me rassurer. Rien ne m'indique que cela fonctionne bien, que des changements vont se faire en temps et lieu.
Pouvez-vous me dire, combien de personnes sont touchées par ces changements? Une étude a-t-elle été faite? Il y aura des changements dans la fonction publique, des gens prennent leur retraite. Quelles sont les zones d'âge que l'on trouve, combien de gens allez-vous devoir remplacer au cours des prochains mois, des prochaines années? Est-il possible d'avoir ces informations? On dirait que c'est réservé à un cercle fermé. Ce serait intéressant que le comité, les gens qui travaillent ici, aient cette information.
Comment se fait-il qu'on n'ait aucune information, absolument rien sur le rapport du mois de novembre? Où sera-t-il déposé, comment, qu'est-ce qu'il contient? On aurait dû, aujourd'hui déjà, avoir quelque chose de tangible là-dessus, mais il n'y a absolument rien. Le mois de novembre est dans deux semaines, à moins qu'on ne parle du mois de novembre de l'année suivante, je ne sais pas, mais il faudrait être un peu plus clair là-dessus. Je vous laisse la parole.
Monsieur MacLeod, j'aimerais que vous me répondiez, s'il vous plaît.
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Madame d'Auray, vous savez que nous sommes impatients de recevoir les documents que vous nous avez promis. Nous avons hâte de les recevoir.
Un grand merci à vos collègues, Mme Cartwright et M. MacLeod, et, madame Fraser, à vos collègues, M. Campbell et Mme Bergeron. Merci beaucoup d'être venus ici aujourd'hui.
Nous allons maintenant passer aux travaux du comité. La séance demeure toutefois publique.
Le premier point à l'ordre du jour est toujours cet avis de motion de Mme Faille. Si j'ai bien compris, Mme Faille aimerait en débattre à une autre occasion. C'est bien ça?
[Français]
Voulez-vous le faire aujourd'hui?