[Français]
Monsieur le président et membres du comité, je suis heureux d'avoir l'occasion de me présenter devant vous aujourd'hui. Je suis accompagné de quelques-uns de mes collègues de l'état-major supérieur.
Je suis certain que les membres du comité seront intéressés d'apprendre comment, à ce jour, la GRC a progressé vers les changements positifs que l'on attend d'elle. Je crois aussi que l'invitation du comité a un lien avec les reportages diffusés dans les médias, il y a quelques mois, au sujet de plaintes formulées à mon égard.
[Traduction]
À la suite des reportages, on a demandé à Reid Morden d'évaluer le milieu de travail. M. Morden a indiqué que les relations entre les cadres supérieurs étaient malsaines, tendues et conflictuelles. Il a précisé que certains trouvaient mon style de gestion controversé, tandis que d'autres l'appuyaient. De plus, j'aurais parfois exacerbé les tensions. M. Morden nous a recommandé d'apporter des changements plus rapidement.
L'état-major supérieur s'occupait déjà d'apporter des changements. Nous avons reconnu que les cadres supérieurs devaient collaborer plus étroitement pour accélérer le processus. C'est ce que nous faisons et l'objectif nous unit.
Je suis heureux d'annoncer que nous progressons. Nous continuons de nous améliorer et de profiter des changements apportés, comme l'indique notre récent rapport Progrès — Transformation de la Gendarmerie royale du Canada.
Monsieur le président, je crois que nous avons remis au greffier des exemplaires pour tous les membres du comité.
Le rapport souligne quelques-unes des nombreuses améliorations et des meilleures pratiques que mettent en oeuvre nos employés partout au pays. Nous sommes déterminés à ce que la GRC soit « une organisation responsable, digne de confiance et souple, composée d'employés motivés à se démarquer par un leadership exceptionnel et à fournir des services de police de toute première classe. » Permettez-moi de donner quelques exemples.
Lorsque j'ai été nommé commissaire, la GRC n'atteignait jamais les objectifs de recrutement. Grâce à des mesures vigoureuses, ciblées et simplifiées, nous dépassons les objectifs pour doter les postes vacants et renforcer et diversifier les effectifs, qui représentent mieux les communautés servies.
[Français]
Nous avons pris des mesures pour réduire la bureaucratie en éliminant les étapes superflues et en exploitant mieux la technologie, afin de soulager nos employés, et surtout les policiers opérationnels, pour qu'ils aient plus de temps productif et qu'ils soient tous les jours davantage en contact avec la population et les collectivités qu'ils servent.
[Traduction]
Les politiques, la formation et les exigences concernant la présentation de rapports et la reddition de comptes ont été renforcées, notamment en ce qui concerne le recours à la force. La nouvelle stratégie d'apprentissage facilite la formation continue, nécessaire aux services de police dans un monde qui change vite. Cela nous aidera à développer et à maintenir des effectifs compétents et professionnels.
Récemment, nous avons créé le Bureau de l'intégrité professionnelle, qui encourage les décisions éthiques dans l'organisation. L'agent de l'intégrité professionnelle, Joseph Hincke, était major-général dans les Forces canadiennes. Il supervise les activités dans bien des domaines, dont les valeurs et l'éthique, la discipline et la reconnaissance des employés.
M. Hincke soutient la politique sur les enquêtes et les examens externes, qui a été adoptée cette année et qui répond aux préoccupations légitimes des citoyens sur la façon dont les employés de la GRC enquêtent sur les cas graves, comme la mort d'un détenu. À juste titre, les gens s'attendent à ce que notre travail soit examiné de façon indépendante, professionnelle et approfondie. La politique exige que nous confiions, si possible, ces enquêtes à des agences indépendantes, comme l'ASIRT en Alberta, ou à d'autres services de police.
[Français]
Notre politique appuie notre objectif général, soit d'obtenir une supervision indépendante, robuste et crédible pour la GRC.
[Traduction]
En outre, nous disons sur toutes les tribunes que les gouvernements doivent mettre sur pied de telles agences d'enquête indépendantes. C'est important, et je suis heureux de savoir que la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse prennent des mesures à cet égard.
Monsieur le président, ce n'était que quelques exemples tirés du rapport, affiché sur Internet. Je répète que nous avons remis des exemplaires au greffier.
J'aimerais parler brièvement de changements considérables apportés récemment à la haute direction et à la structure de l'organisation. Après avoir consulté les partenaires et d'autres parties, nous avons créé deux nouveaux postes de sous-commissaire, les sous-commissaires de l'Est et de l'Ouest, et nous avons éliminé les postes de sous-commissaire des régions du Pacifique, du Nord-Ouest, du Centre et de l'Atlantique.
Les importantes responsabilités du commandant divisionnaire ont été séparées de celles du sous-commissaire régional. Cela permet à tous les commandants divisionnaires de se concentrer sur les activités et les questions qui les concernent. De plus, le sous-commissaire peut ainsi s'acquitter de ses responsabilités principales, soit appuyer les commandants divisionnaires et améliorer le leadership de la GRC, à titre de membre de l'état-major supérieur.
Les sous-commissaires de l'Est et de l'Ouest doivent renforcer les liens avec la direction générale et entre les régions et les divisions, et ils doivent encourager et gérer les priorités nationales et régionales. Ils joueront un rôle important dans la formation et le suivi des commandants divisionnaires et d'autres. Les sous-commissaires de l'Est et de l'Ouest faciliteront et soutiendront les conseils régionaux des commandants divisionnaires, aux prises avec des problèmes qui les concernent tous, par exemple, dans les provinces de l'Atlantique et les trois territoires du Nord. Nous espérons que leur travail sera déterminant dans la gestion de nos contrats avec les services de police et pour les changements que nous apporterons de façon continue.
[Français]
Nous comptons également sur nos sous-commissaires pour jouer un rôle central dans la gestion de nos contrats de services de police et dans nos activités courantes de transformation.
[Traduction]
Il y a eu des changements parmi les commandants divisionnaires et les cadres supérieurs. Nous avons choisi des candidats très compétents, et je pense que cela augure bien pour la GRC et les changements qui s'imposent.
Par exemple, le surintendant principal Russell Mirasty, qui sera bientôt sous-commissaire, a été nommé commandant de la division F, en Saskatchewan. Russell a occupé divers postes dans les six divisions et, depuis 2009, il est directeur général des services de police autochtones, à la direction générale d'Ottawa. Il est membre de la bande de Lac La Ronge, qui se situe dans le nord de la Saskatchewan et qui est la plus importante Première nation de la province. M. Mirasty maintient de solides liens avec sa communauté et il parle couramment le cri.
Récemment, nous avons annoncé que Norm Lipinski, chef adjoint de la police d'Edmonton, se joindra à nous en tant que commissaire adjoint et commandant du district du Lower Mainland de la division E, en Colombie-Britannique. Alors qu'il servait dans la police d'Edmonton, le chef adjoint Lipinski a coordonné deux importants examens de l'organisation. Le comité chargé de l'examen des poursuites policières a élaboré des politiques de formation, et son professionnalisme a favorisé la mise en oeuvre de la formation continue en éthique et la mise sur pied du comité éthique de la police d'Edmonton. Nous nous estimons très chanceux que Norm fasse partie de la haute direction, qui s'efforce de préparer la GRC à relever les importants défis qui l'attendent et de fournir aux Canadiens les services de police les plus efficaces et les plus efficients possible.
Je répète que nous avons fait des progrès considérables. Je crois toutefois que, si nous voulons vraiment transformer la GRC et faire en sorte qu'elle demeure un chef de file mondial, nous devons agir avec audace.
Mes collègues de l'état-major supérieur et moi croyons que le meilleur moyen d'y arriver, c'est de renforcer la gestion et la gouvernance de la GRC. Il faut nous donner les responsabilités, les pouvoirs et la souplesse nécessaires pour mieux gérer les ressources financières et humaines. Nous avons besoin du statut d'employeur distinct, appuyé par un conseil de gestion.
Les changements souhaités ne sont ni simples, ni faciles à apporter. Il n'y a pas de panacée. Je crois néanmoins que, si nous améliorons beaucoup la gouvernance et la gestion, cela permettra de transformer l'organisation. Je suis conscient que l'état-major supérieur et moi aurons besoin du soutien et de l'accord de bien d'autres. En effet, nous ne sommes pas seuls à décider de la gouvernance de la GRC, car les gouvernements sont partie prenante.
Quelles que soient les décisions, j'ai une confiance absolue dans le professionnalisme, l'intégrité, le dévouement et la passion de nos employés et je suis convaincu qu'ils nous permettront d'apporter les changements nécessaires pour que la GRC reste un des services de police les plus novateurs, les plus efficaces et les plus dynamiques du monde.
Monsieur le président, je vous remercie de nouveau de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui. C'est avec plaisir que mes collègues et moi répondrons aux questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins de comparaître.
Commissaire, je me souviens de votre première visite devant le comité, et je me souviens de vous avoir fait part de mon expérience dans la PPO. Mon premier commissaire était effectivement un civil. Concernant cette transition, après notre réunion, j'ai discuté avec certains... et ici, je dois faire attention à mon langage, mais je les appelle les vieux chnoques d'une autre époque et ils m'ont dit qu'habituellement, la transition ne se fait pas vraiment en douceur, à savoir que lorsque quelqu'un vient de l'extérieur de l'organisation, surtout lorsqu'un civil prend l'uniforme, dans un organisme paramilitaire, il y a parfois de la résistance.
Mais après un certain temps, cette résistance s'atténue parce qu'à mon humble avis, lorsque vous dirigez un organisme de la taille de la GRC — ou n'importe quel corps policier ou organisme paramilitaire —, il y a certaines décisions qui doivent être prises au niveau de l'organisme. Vous dirigez un organisme, alors, il y a la chaîne de commandement, mais cela prend effectivement un certain temps. N'ayant pas eu le privilège de passer par le Dépôt, vous devez vous former à la mentalité de la GRC, et je pense, personnellement, que vous réussissez très bien à le faire.
Mais ma question et mes observations sont en lien avec les nombreuses personnes qui vont regarder la réunion d'aujourd'hui et qui ont une expérience dans les forces policières municipales. À l'échelon municipal, vous ne verriez jamais ce qui arrive ici, parce que ces questions de personnel seraient réglées derrière des portes closes. Mais c'est là la différence entre Ottawa et un corps policier municipal.
Normalement, comme je l'ai dit, ces question de personnalité ou de personnel seraient réglées en privé, mais nous sommes à Ottawa. Ces questions sont hautement politisées et très chargées politiquement, et tout le monde cherche à tirer un avantage. Mais mon espoir — et je crois qu'il est unanime ici, je l'espère —, c'est que nous voulons tous que vous, la GRC et vous, soyez le meilleur organisme policier que cette nation ait jamais eue, parce que nous avons besoin de cela en ce moment.
Ma première question s'adresse au sous-commissaire Killam. Il y a eu certaines discussions ici au sujet de la présentation d'une plainte ou d'un grief. J'ignorais que l'état-major disposait d'une procédure de règlement des griefs, mais je suppose qu'il doit y en avoir une. Je soupçonne qui n'y en a pas, mais... Premièrement, y a-t-il une procédure de règlement des griefs, et, sous-commissaire, avez-vous déjà appliqué cette procédure de règlement des griefs? Puis-je également vous demander directement, si vous avez un problème avec le commissaire, que feriez-vous à ce sujet et qu'est-ce que l'organisme croit qu'il devrait faire à ce sujet?