Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement a manqué de s’engager à élaborer une politique environnementale basée sur des principes et appuyée par des actions, politique dont le besoin est urgent afin de s'attaquer à la crise du changement climatique, et la Chambre est d'autant plus d'avis que le gouvernement a persisté à ignorer les pouvoirs législatifs et réglementaires qu’il a et qui lui permettraient de prendre des mesures immédiates et décisives pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada dans une mesure suffisante pour que le pays atteigne des cibles de réduction réalistes et basées sur des recherches scientifiques, la Chambre exhorte donc le gouvernement à: a) user des pouvoirs législatifs, réglementaires et financiers qu’il possède déjà pour mettre sur pied immédiatement un plan national d’atténuation du changement climatique qui prévoie la mise en vigueur de règlements visant à réduire les rejets de gaz à effet de serre et qui s’applique à l’ensemble de l’économie et à investir dans les énergies renouvelables, les technologies propres et l’efficacité énergétique afin que le Canada puisse être compétitif dans la nouvelle économie verte; b) cesser de mettre l’avenir environnemental et économique du Canada en péril en l’obligeant à attendre que les États-Unis prennent des mesures au lieu de prendre ses propres initiatives dans ce dossier des plus vitaux; c) établir une cible canadienne et juridiquement contraignante de réduction à long terme des émissions de gaz à effet de serre consistant à les diminuer d’ici 2050 de 80 p. 100 sous leur niveau de 1990; d) faire un rapport annuel au Parlement sur les politiques et propositions élaborées pour atteindre la cible de 80 p. 100 et les corriger, au besoin; e) instituer un groupe apolitique d’experts approuvé par le Parlement et chargé d'établir une démarche fondée scientifiquement en vue d’atteindre la cible de réduction de 80 p. 100 de manière à ce que le Canada fasse sa part pour que la température de la planète n’augmente pas de plus de 2 oC; f) revenir sur sa décision de supprimer le programme écoÉNERGIE, qui accordait aux Canadiens un rabais quand ils rendaient leurs résidences plus écologiques en utilisant des produits et des services économes d’énergie; g) rétablir la réputation internationale du Canada en matière d’environnement en respectant l’engagement international que le pays a pris lors des négociations de Copenhague de verser sa juste part des nouveaux capitaux accordés aux pays en développement pour les aider à adapter leur industrie et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin d'atténuer la crise du changement climatique; h) donner suite à l’engagement pris par le Canada en 2009, lors du Sommet du G20 de Pittsburgh, d’éliminer graduellement les subventions inefficientes aux sociétés qui exploitent les combustibles fossiles et à faire rapport des progrès réalisés en ce sens; i) convoquer d’ici 90 jours une rencontre des premiers ministres sur le changement climatique afin de mettre à profit les pratiques exemplaires et le leadership dont font preuve les gouvernements provinciaux, les administrations municipales et le secteur privé.
-- Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à remercier ma collègue, la députée d', qui a appuyé la motion dont la Chambre est aujourd'hui saisie et qui, je le rappelle, est aussi récipiendaire d'un prix Nobel, qui lui a été remis pour sa participation au Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. C'est un grand privilège de l'avoir avec nous à la Chambre des communes et au sein du caucus du Parti libéral du Canada. Je la remercie pour son bon travail.
Bien honnêtement, j'aurais préféré ne jamais avoir à proposer une motion comme celle-là à la Chambre. Nous sommes malheureusement rendus au point où elle est devenue nécessaire, puisque le Canada prend de plus en plus de retard.
Nous prenons du retard sur tellement de fronts qu'à notre avis, il est extrêmement important que la Chambre fasse savoir au gouvernement qu'il devrait appuyer cette motion et commencer à prendre des mesures draconiennes, et pas seulement selon la définition que les conservateurs donnent au mot « draconien ». En effet, ces derniers se plaisent à considérer les changements climatiques comme un coût à assumer. Et à considérer les mesures qui permettraient de les contrer comme un fardeau.
De notre côté, nous croyons plutôt qu'il s'agit d'une occasion à saisir. Une occasion économique. Une occasion qui créera de l'emploi et contribuera à protéger l'environnement.
Nous demandons au gouvernement d'adopter une politique environnementale basée sur des principes afin de s'attaquer à la crise du changement climatique. Où en sommes-nous, 52 mois après l'arrivée du nouveau gouvernement conservateur réformé? Eh bien, 52 mois et trois ministres de l'Environnement plus tard, le Canada n'a toujours pas de plan de lutte aux changements climatiques. En fait, le Canada est le seul pays de l'OCDE, le seul pays du G7 et le seul pays du G20 à ne pas avoir de plan exhaustif de lutte aux changements climatiques.
L'avenir énergétique du Canada ne repose sur aucune stratégie. Les Canadiens comprennent qu'il y a un lien entre l'énergie, la consommation de combustible fossile, la création de gaz à effet de serre, les répercussions sur l'atmosphère et l'augmentation de la température. Ils comprennent les grands principes scientifiques.
Ce qu'ils ne comprennent pas, c'est pourquoi, après 52 mois, nous n'avons toujours pas de plan de lutte aux changements climatiques ni de stratégie énergétique. Pour être honnête, je crois qu'ils sont en outre profondément dépassés par la manière dont le Canada a abandonné, voir abdiqué son rôle traditionnel de leader international discret dans ce secteur de première importance.
Bref, il semble que le gouvernement utilise la question des changements climatiques pour semer la division et qu'il adopte un mode de gestion de crise à cet égard. C'est juste un problème qu'il veut gérer, endiguer et marginaliser. Le gouvernement se tient loin de cet enjeu et refuse de s'en occuper vraiment. Il se contente de sauter d'un bloc de glace à l'autre tandis que les glaces de l'Arctique fondent. Il gère la crise au lieu de s'occuper du problème de manière systématique et approfondie.
Il fait preuve d'une incohérence complète jusqu'à présent, et c'est extrêmement troublant. Il n'existe aucun lien. Les dépenses relatives aux programmes n'ont pas de lien avec les incitatifs fiscaux et les mesures fiscales dissuasives. Les mesures fiscales en place nous mènent souvent dans la mauvaise direction.
Il y a deux ans, par exemple, je me suis farouchement opposé au crédit d'impôt pour les laissez-passer de transport en commun mis en place par le parce que je trouvais que ce n'était pas une utilisation efficace de l'argent des contribuables. Avec cette mesure très onéreuse, il nous en coûte environ 7 000 $ pour réduire d'une tonne les gaz à effet de serre. À notre avis, cette somme aurait dû être investie dans les infrastructures de transport en commun à un moment où nos villes ont besoin désespérément de ressources supplémentaires.
Le gouvernement n'a réalisé aucun progrès cohérent à l'égard des mesures et des dispositions que notre gouvernement avait prises afin de mettre d'abord de l'ordre dans nos affaires. Il est important que le gouvernement au pouvoir donne l'exemple. Comme Shakespeare l'avait dit, les médecins doivent se guérir eux-mêmes mais, dans ce cas-ci, le médecin ne remarque même pas que quelque chose cloche.
Le gouvernement fédéral pourrait en faire bien plus pour remettre de l'ordre dans nos affaires. A-t-il rendu plus écologique son système d'approvisionnement, sa façon d'acquérir des biens et des services? Il est le principal propriétaire et employeur du pays.
Demande-t-il au propriétaire des édifices qu'il loue d'améliorer l'efficacité énergétique de ces édifices? Quand il fait construire un nouvel édifice, exige-t-il qu'il respecte la norme LEED or ou platine, pour donner l'exemple aux Canadiens?
Il n'y a eu aucun progrès. Malgré les supplications, les ouvertures et les négociations entre l'opposition officielle et le gouvernement concernant les dépenses d'infrastructure, ou les dépenses de stimulation de l'économie, des milliards de dollars sont dépensés sans qu'on veille à ce que ces dépenses soient vertes, à ce qu'elles favorisent l'efficacité énergétique ou assurent une économie propre. On sent de la résistance de la part du gouvernement, qui fait la sourde oreille lorsqu'on l'exhorte à profiter de ces dépenses pour que cette institution qu'on appelle le gouvernement du Canada montre la voie à suivre. En bref, qu'est-ce que l'on constate?
Je pense que la plupart des Canadiens, franchement, seraient d'accord pour dire que le gouvernement met en danger notre avenir, sur les plans environnemental et économique. J'y reviendrai.
Le a établi un plan ambitieux et innovateur en réaction aux changements climatiques. Certains éléments de ce plan se trouvent dans la motion. Je les examinerai plus en détail dans quelques instants.
Le plan et la demande du sont fondés sur le concept selon lequel le Canada participe à une course à l'économie propre telle qu'on en n'a jamais vu auparavant, course qui nécessite une amélioration constante de l'efficacité énergétique. Il faut donner de nouveaux outils à notre économie pour que l'on produise davantage avec moins.
Pourquoi l'État de la Californie a-t-il supprimé le concept de rebuts dans la plupart de ses lois? La Californie décrit maintenant les rebuts comme des bénéfices non récupérés. La Californie comprend que l'existence de déchets prouve que nous n'avons pas tiré toute l'énergie possible des ressources, que nous perdons des bénéfices, des emplois, des capitaux et des investissements.
Cette course à laquelle nous participons maintenant malgré nous — en fait le gouvernement fédéral n'y participe pas, mais plusieurs provinces le font — est simplement une question d'efficacité énergétique. Il s'agit d'apprendre à faire davantage avec moins de matière première, par exemple. Il faut aussi apprendre à utiliser moins d'eau dans nos processus de transformation. Nous savons que, si nous produisons davantage avec moins, nous faisons du Canada une source de solutions.
J'ai trouvé très encourageante l'annonce faite dans le discours du Trône du gouvernement ontarien, il y a deux semaines, quant au rôle de fournisseur de solutions dans le domaine des technologies d’approvisionnement en eau propre et de traitement des eaux usées que jouera l'Ontario sur la scène internationale. C'est un moment charnière. Un jalon a été posé. Un gouvernement a manifesté le désir de devenir le chef de file dans ce domaine, et ce, au moment où l'eau douce commence à manquer sur notre planète. Y a-t-il des gens qui croient que nous n'aurons pas besoin de nous démener pour conquérir ce marché des technologies d’approvisionnement en eau propre et de traitement des eaux usées? Bien sûr que non.
Quand on se concerte à l'échelle nationale pour faire preuve de leadership, on permet au Canada de fournir les solutions dont le monde aura besoin et qu'il cherche déjà.
Le gouvernement se plaît à dire que le Canada est une superpuissance énergétique. Nous sommes d'accord. Le Canada est une superpuissance en ce qui concerne l'uranium, l'hydroélectricité, les combustibles fossiles et d'autres sources d'énergie, dont le charbon, le gaz et le pétrole. Toutefois, ne serait-il pas normal pour une superpuissance énergétique de se dire que c'est elle qui a le plus à perdre et le plus à gagner des décisions qui se prendront, tant à l'échelle continentale qu'à l'échelle mondiale, pour faire face à la crise des changements climatiques? Ne croirait-on pas que le rôle du gouvernement serait de mener le peloton parce que nos intérêts sont en cause et risquent fortement d'être affectés?
Si le gouvernement prétend que le Canada est une superpuissance énergétique, comment se fait-il qu'on n'est pas plus actifs sur la scène internationale quand il s'agit d'informer, de diriger et d'exercer une influence sur les résultats, au lieu de jouer un rôle de second ordre?
Je dirai, un peu à la manière d'une annonce, que le Parti libéral du Canada ne tolérera pas que le Parti conservateur du Canada lui fasse la morale à cet égard. Notre parti est le père de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. C'est notre parti qui a établi le poste de commissaire à l'environnement et au développement durable et qui, tout dernièrement, a convaincu le Parlement, grâce à un projet de loi d'initiative parlementaire, de doter notre pays d'une stratégie nationale sur le développement durable.
Nous avons toujours été disposés à collaborer avec le gouvernement et nous le demeurons. Là n'est pas le problème. L'opposition officielle aimerait voir des progrès dans le dossier de la crise des changements climatiques. Nous avons besoin d'un plan.
Permettez-moi de dire quelques mots sur le texte de cette motion. Nous demandons au gouvernement de cesser de prétendre qu'il a besoin de pouvoirs additionnels et qu'il ne dispose pas de tous les pouvoirs de réglementation dont il aurait besoin pour agir sans délai.
J'ai essayé l'autre jour d'expliquer ce principe à mes quatre adolescents. En résumé, je leur ai dit que c'était un peu comme le slogan de cette importante entreprise du domaine sportif qui dit « Fais-le ». Le gouvernement a les pouvoirs dont il a besoin.
Pourquoi les gouvernements chinois et américain investissent-ils des sommes importantes dans les technologies propres et les fonds d'investissement? Le gouvernement aime bien parler d'harmonisation avec les États-Unis. La plupart des Canadiens sont un peu méfiants à cet égard parce qu'ils craignent de voir le Canada renoncer à sa souveraineté. Jusqu'où doit-on pousser ce principe d'harmonisation avec les États-Unis? Lorsque nous demandons au gouvernement de nous expliquer pourquoi les États-Unis investissent 18 fois plus d'argent par habitant dans les énergies et les technologies propres, il n'est soudainement plus question d'harmonisation.
Le premier point est très important. Le gouvernement n'a pas besoin de pouvoirs supplémentaires pour agir dès maintenant afin de réglementer, par exemple, les gaz à effet de serre. C'est une chose que nous avons faite lorsque nous formions le gouvernement précédent, au moment où nous avons modifié la Loi canadienne sur la protection de l'environnement pour y inclure six gaz à effet de serre. Cela démontre qu'un gouvernement, tant celui que nous formions avant d'être défait que le gouvernement actuel 52 mois plus tard, a le pouvoir de réglementer dès maintenant.
Il y a un autre aspect à la crise des changements climatiques. Nous devons cesser d'insister pour que le Canada attende que les États-Unis agissent d'abord, ou pire encore, tente de se cacher derrière ces difficiles et complexes négociations de traités internationaux qui ont eu lieu récemment à Copenhague. Ce n'est pas vrai et je considère même que le gouvernement fait preuve de négligence en agissant ainsi.
Les États-Unis ont une énorme longueur d'avance sur le Canada puisqu'ils jouissent d'une nouvelle administration démocrate. À peine 10 mois après le renvoi de l'administration républicaine, le gouvernement démocrate avait déjà présenté quelque 1 400 pages de projets de loi et pris des mesures, par l'intermédiaire de comités, pour recueillir le point de vue de la société américaine, des industriels, des environnementalistes, des chefs de file des milieux écologistes et des dirigeants syndicaux. Ils ont fait tout cela en 10 mois.
En 52 mois, nous n'avons vu passer aucune mesure législative sur les changements climatiques. Il n'y a aucun projet de loi à ce sujet. Le gouvernement a présenté la Loi canadienne sur la qualité de l'air il y a quatre ou cinq ans. Ce projet de loi a été réécrit par quatre partis d'opposition. Il faisait consensus parmi les partis d'opposition qui l'appuyaient. Mais le , parce que c'est ce qu'il fait quand il est au pied du mur, a prorogé le Parlement enterrant par là-même le projet de loi et freinant le Canada davantage.
Pourquoi donc le président Obama est-il allé à Copenhague non pas seul mais accompagné de six de ses dix ministres les plus importants? Notre , quant à lui, se sentait en fait embarrassé d'assister à la conférence de Copenhague et une fois là-bas, il a refusé de prononcer un discours devant les délégués des Nations Unies qui étaient présents. En outre, comme j'aime à le dire, il a refusé de défendre le Canada derrière le lutrin. Par contre, il a bien évidemment participé au dîner qui réunissait les chefs d'État.
Les États-Unis, en tant que pays souverain, sont en train d'élaborer un système, comme il se doit. Les Américains élaborent un système et s'attaquent au problème des changements climatiques en prenant en compte les réalités naturelles qui leur sont propres, leurs défis et la spécificité de leur économie.
Quand le gouvernement dit que nous harmonisons, veut-il dire en fait que, dans l'élaboration des mesures nationales destinées à lutter contre les changements climatiques, les États-Unis prendront en compte, par exemple, les éléments de l'économie canadienne dont il faut s'occuper, le secteur manufacturier canadien, les réalités naturelles canadiennes, nos forêts boréales, nos Grands Lacs, nos bassins hydrographiques? Les conservateurs sont-ils sérieux? Je n'imaginerais jamais que les États-Unis puissent songer à élaborer des mesures nationales en accordant plus d'attention aux particularités du Canada que nous le ferions. C'est encore une fois la preuve que le gouvernement se cache derrière les États-Unis ou derrière le processus des traités internationaux, qu'il n'est pas sérieux et qu'il nous rend de fait encore plus vulnérables. Nous sommes aujourd'hui plus vulnérables que les États-Unis, par exemple, qui vont fixer un prix pour les émissions de carbone.
En passant, le a prononcé un discours-programme à Londres il y a trois ans et demi. C'était dans le cadre de sa tournée sur le thème des superpuissances énergétiques. Les députés s'en souviennent-ils? Dans le discours fondateur qu'il a prononcé à Londres, il a dit que, dans un délai de cinq ans, le Canada établirait le prix du carbone à 65 dollars la tonne, qu'il aurait un système de plafonnement et d'échange et qu'un marché canadien d'échange de droits d'émissions serait en place. Tout cela s'est évaporé. Tout cela a disparu. Toute cette question — du moins, les moyens de la gérer — s'est volatilisée, et ce, malgré la disposition des partis de l'opposition à coopérer.
Nous voulons fixer, pour 2050, un objectif juridiquement contraignant de réduction à long terme des émissions de gaz à effet de serre de 80 p. 100 par rapport au niveau de 1990. C'est l'année de référence reconnue internationalement, et imposée par la loi au Canada. Soit dit en passant, le gouvernement a appuyé cet objectif à Copenhague. Nous sommes à au moins deux ans d'un traité international juridiquement contraignant, mais nous savons qu'il y a consensus sur la nécessité de faire en sorte que la température n'augmente pas de plus de 2 °C.
Nous demandons au gouvernement de présenter un rapport annuel au Parlement. Comment allons-nous réduire les émissions de 80 p. 100 au cours des quarante prochaines années? Je suis convaincu que nous pouvons atteindre cette cible nationale, mais il nous faut des rapports annuels. Nous avons besoin d'un groupe apolitique d'experts. Il faut mettre le processus à l'abri des enjeux partisans. Les Canadiens s'attendent à mieux de la part de la Chambre des communes et ils méritent mieux. C'est le gouvernement qui tient le gouvernail. Il peut collaborer avec nous à l'établissement d'un groupe d'experts non partisans chargé de nous conseiller sur les questions scientifiques et de modélisation, sur la marche à suivre et sur les modèles économiques à adopter. Comment pourrons-nous atteindre une telle cible au cours des quarante prochaines années tout en préservant notre prospérité économique? Je sais que nous en sommes capables.
Nous demandons au gouvernement de revenir sur sa décision d'éliminer le programme de rénovation domiciliaire si populaire destiné aux gens qui veulent bien faire en investissant dans l'efficacité énergétique. Du jour au lendemain, sans préavis, le gouvernement a annoncé l'élimination d'un programme dont la popularité a triplé au cours des trois dernières années, contrariant ainsi les projets des Canadiens qui veulent bien faire.
Nous voulons également que le gouvernement agisse et qu'il respecte ses engagements envers les pays les plus pauvres, les pays les plus vulnérables de la planète qui seront les plus touchés par les effets des changements climatiques. Je parle de ces pays. Comme quelqu'un l'a déjà dit, les valeurs intrinsèques chères au Canada comprennent le multilatéralisme et débordent nos frontières. Les réfugiés environnementaux sont maintenant une réalité.
Si le gouvernement ne me croit pas, il n'a qu'à écouter les chefs d'état-major interarmées des États-Unis qui ont dit il y a deux ans à peine que les changements climatiques constitueront l'un des grands enjeux du prochain siècle en matière de sécurité internationale. Il devrait prendre exemple sur le gouvernement du Royaume-Uni dont la politique en matière de changements climatiques se trouve sous une rubrique de la sécurité nationale. Ils savent ce que nous savons de ce côté-ci de la Chambre. Nous devons aller de l'avant.
Nous demandons au gouvernement de cesser progressivement de consentir des subventions visant des combustibles fossiles inefficients, non seulement pour rééquilibrer les investissements dans les énergies non renouvelables, mais aussi pour augmenter les investissements dans les énergies renouvelables. Ça s'en vient, et nous le savons. Alors, qu'attendons-nous? Comme l'a dit dans un excellent discours qu'il a prononcé il y a quelque temps, nous demandons à ce que les investissements dans les énergies renouvelables soient quadruplés d'ici 2017, lorsque le Canada célébrera son 150e anniversaire.
En terminant, nous demandons au de convoquer une rencontre des premiers ministres sur les changements climatiques et l'énergie dans les 90 jours suivant l'adoption de cette motion, advenant que cette dernière soit adoptée à l'issue d'un vote qui aura lieu plus tard aujourd'hui. Nous devons mettre à profit les pratiques exemplaires de nos provinces, de nos villes et du secteur privé, entre autres.
Nous devons accorder plus d'importance à cette question. Elle le mérite. Le doit faire preuve de leadership dans ce dossier. Les provinces en ont grandement besoin. Elles ont besoin d'un engagement et d'un soutien envers leurs programmes. Comme elles travaillent chacune de leur côté, l'approche est fragmentée au Canada. Nous pouvons faire mieux. Nous sommes dans une course et nous pouvons la gagner. Il y va de l'avenir de nos espèces, de notre biodiversité, de nos terres, de notre intégrité, de l'intégrité écologique de notre territoire, et bien plus.
Bref, il est question des générations qui ont bâti ce pays et des générations futures.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec le député de , un homme qui est lui aussi passionné par l'environnement.
Tout d'abord, j'espère que le Parti libéral renoncera finalement à appuyer le projet de loi du NPD. Nous verrons bien. Le projet de loi C-311 contraindrait le Canada à renoncer à l'objectif nord-américain harmonisé qui est une réduction de 17 p. 100 des émissions sous le niveau de 2005 d'ici 2020. De plus, cela isolerait économiquement le Canada et le replongerait dans une grave récession. Le Parti libéral reprendra peut-être ses esprit. Nous verrons bien.
Nous avons appris des témoins provenant de tout le Canada qui ont été entendus pendant les nombreuses heures d'audiences du Comité permanent de l'environnement et du développement durable que le projet de loi était irresponsable et causerait du tort au Canada. Les libéraux, je le répète, ont même appelé ce projet de loi « projet de loi de fortune » et l'ont qualifié d'irresponsable.
L'Accord de Copenhague, sur les changements climatiques, qui a été élaboré pendant deux semaines de travaux intenses en décembre dernier, représente un point tournant majeur pour le Canada et pour chacun des 117 pays qui l'ont signé. Cet accord crée une communauté internationale fonctionnelle qui a un but commun, soit s'attaquer aux changements climatiques d'une manière globale et fondée sur des principes. Le Canada est un membre respecté et engagé de la communauté internationale qui relève le défi.
L'accord reconnaît que les changements climatiques sont un sujet mondial qui nécessite une réponse mondiale. Il prévoit des actions de mitigation par tous les grands émetteurs. Il prévoit des rapports et examens internationaux des progrès que toutes les parties font dans la mise en oeuvre de ces actions. Il prévoit des apports financiers prévisibles et progressifs dans le but de contribuer à la mise en oeuvre des actions de mitigation et d'adaptation à l'échelle mondiale. Tout cela est très bien.
De plus, au fil du temps, les politiques internationales et nationales du Canada et des autres pays signataires seront fondées sur l'Accord de Copenhague. Et il s'agit du premier accord mondial exhaustif sur les changements climatiques qui comprend des engagements de la part de toutes les grandes puissances industrielles émettrices, comme les États-Unis, la Chine et l'Inde. C'est ce que nous demandions et c'est ce que nous avons réalisé.
Le fait d'avoir rapproché si près d'un point commun un si grand nombre de pays et de programmes constitue aujourd'hui une réussite remarquable. Au bout du compte, toutefois, l'Accord de Copenhague sera fructueux non seulement parce qu'il nous permettra tous d'aller de l'avant, mais également grâce à la façon dont il sera mis en oeuvre. Il est fondé sur les initiatives entreprises par des gouvernements nationaux, sur l'intégration de tous les principaux joueurs et sur des solutions pratiques.
Le discours du Trône reprenait l'engagement que le gouvernement a pris à Copenhague de verser sa juste part des 30 milliards de dollars du fonds de démarrage rapide prévu dans l'accord pour aider les pays en développement à mettre en oeuvre des mesures de lutte contre les changements climatiques.
C'est pourquoi, le week-end dernier, le Canada a participé à Bonn à une réunion où les États signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ont discuté des prochaines étapes visant à transformer l'Accord de Copenhague en un traité international exécutoire.
La semaine prochaine, le se rendra à Washington, D.C., pour participer au Forum des principales économies où l'on discutera des changements climatiques et de la voie à suivre. Des progrès considérables avaient été réalisés à ce forum, qui regroupe 17 des principaux pays développés et en développement, afin de faire avancer certains points clés faisant l'objet de négociations avant la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques.
C'est pourquoi la motion de l'opposition constitue un recul et non un progrès. Peut-être que les libéraux n'ont pas réalisé ce qu'ils faisaient. Leur motion est fondée sur un objectif exclusivement canadien et ne tient absolument pas compte du fait que les changements climatiques représentent un problème nécessitant une approche collective et coordonnée, ainsi qu'un traité international exécutoire. Un pays ne peut s'attaquer seul aux changements climatiques, surtout un pays comme le Canada, qui produit 2 p. 100 des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Prenons, par exemple, l'approche harmonisée du Canada et des États-Unis. L'Accord de Copenhague a l'appui des deux pays, ce qui signifie que notre objectif déclaré qui consiste à harmoniser nos politiques avec celles des Américains, sans toutefois les rendre identiques aux leurs, dispose maintenant d'un cadre international exécutoire, d'une base. Mike Holmes, un homme que je respecte, dit ceci: « Faites-le comme il faut du premier coup. » Les libéraux proposent une initiative dépourvue de cadre ou de bases qui n'a aucun sens. C'est illogique.
Notre approche, l'approche internationale, est simple et logique. Nos économies sont si intégrées que tout effort fructueux de réduction des émissions à l'échelle du continent doit passer par une étroite collaboration entre le Canada et les États-Unis, et donc par une harmonisation de nos politiques, de notre réglementation et de nos normes.
L'harmonisation de notre approche avec celle des Américains en matière de changements climatiques permettrait d'optimiser la réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en maintenant la compétitivité et la prospérité économiques. Cela signifie des emplois, ce que les Canadiens veulent, et c'est ce que nous offrons.
Une approche coopérative en matière de changements climatiques est également bénéfique pour le Canada, car elle favorise les efforts conjoints de recherche et de développement en matière de technologies liées à l'énergie propre.
Lors du sommet des leaders nord-américains qui s'est déroulé en août dernier, notre a convenu avec les présidents Obama et Calderon d'un programme de travail concerté comprenant des projets ayant trait au captage et au stockage du carbone, au torchage du gaz naturel et à l'efficacité énergétique. Ils se sont également entendus pour préparer le terrain en vue de créer un réseau électrique continental intelligent digne du XXIe siècle; j'ai bien dit continental.
Nous ne voulons pas suivre la voie illogique que proposent les libéraux, voie qui créerait des obstacles au commerce et placerait le Canada en position de désavantage concurrentiel. Nous ne voulons pas non plus en faire moins que nos principaux partenaires commerciaux, risquant ainsi de voir de nouvelles barrières tarifaires nous barrer l'accès au marché américain.
À l'heure où le monde se remet de la pire crise économique dont on se souvienne, ce que les Canadiens veulent et ce dont le Canada a besoin, ce n'est certes pas l'accroissement du fardeau fiscal et l'isolement que proposent les libéraux.
Sur la scène continentale, d'excellents progrès ont été accomplis en travaillant de concert avec les États-Unis. Nos deux pays viennent d'annoncer conjointement l'application de nouvelles et rigoureuses normes d'émissions des véhicules aux modèles de 2011, soit ceux de l'an prochain, et des années suivantes. Les États-Unis se sont engagés à mettre en oeuvre l'accord de Copenhague; nous sommes appelés à travailler en collaboration encore plus étroite avec eux afin de favoriser davantage le dialogue sur les énergies propres.
Le dialogue sur l'énergie propre a été établi quand notre a rencontré le président Obama il y a plus d'un an afin d'optimiser la collaboration à l'égard des nouvelles technologies, notamment la capture et le stockage du carbone, les réseaux intelligents de distribution d’électricité et les travaux de recherche et de développement en matière d’énergie propre. Nous faisons des progrès importants dans tous ces domaines.
Le travail sur les changements climatiques ne se fera pas exclusivement sur la scène internationale et continentale. Nous prenons en effet beaucoup de mesures à cet égard ici même au Canada.
Depuis 2007, le Canada a investi dans une gamme de programmes ÉcoAction, dont un grand nombre encourage l'utilisation de nouvelles technologies.
En 2009, le Plan d’action économique du Canada comprenait un investissement de plusieurs milliards de dollars dans des initiatives comme le Fonds pour l’énergie propre et le Fonds pour l’infrastructure verte. Ces fonds prévoient près de 2 milliards de dollars pour le développement de technologies énergétiques propres et de projets d’infrastructure verte prometteurs, qui sont tous avantageux pour le Canada et le reste du monde. L’importance accordée à la technologie et à l’innovation dans le domaine des changements climatiques sera maintenue.
Le gouvernement a l'intention de poursuivre dans la voie qu'il a choisie, à savoir collaborer avec le reste du monde afin de lutter contre les changements climatiques. Nous continuerons aussi d'utiliser les outils dont nous disposons afin de nous assurer que notre approche en matière de changements climatiques est durable et qu'elle répond aux besoins de la génération actuelle sans nuire à la capacité des générations futures de répondre à leurs besoins.
J'aimerais lire une citation de Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui a tenu ces propos avant le sommet de Copenhague. Il a dit:
Le Canada a eu la vie compliquée au cours des dernières années parce qu'il a signé le Protocole de Kyoto, mais son principal partenaire commercial, les États-Unis, ne l'a pas fait. Cela a créé un grand déséquilibre.
Il a dit que ce que le Canada faisait était encourageant et qu'il négociait de façon très constructive dans ce processus. Il a affirmé que l'ancien gouvernement libéral n'avait rien fait. Ce dernier a créé un gâchis environnemental, et nous travaillons dur pour réparer les dégâts. Les libéraux doivent appuyer nos bons plans.
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Monsieur le Président, j'espère que le Parti libéral laissera tomber le projet de loi et finira par admettre qu'une telle mesure serait dévastatrice tant pour nos relations avec le gouvernement Obama que pour notre économie.
J'aimerais également remercier le Parti libéral de son appui concernant l'Accord de Copenhague. Je crois que, dans la motion, qui a été rédigée par le député d', on reconnaît ce qu'a fait le gouvernement conservateur à Copenhague en vue de conclure un accord dont le Canada peut être fier et grâce auquel il peut retrouver sa réputation en matière de bonne gérance environnementale, réputation qui avait été entachée par 13 ans d'inaction du Parti libéral.
Je vais prendre quelques minutes pour aborder un par un les éléments de la motion, le premier étant l'élément a). Pour ce qui est de s'attaquer aux changements climatiques, le gouvernement dispose d'un certain nombre d'outils, et il en a d'ailleurs utilisé plusieurs. Il use de ses pouvoirs réglementaires pour établir de nouvelles normes rigoureuses relatives aux émissions d'échappement, normes qui sont harmonisées avec celles des États-Unis. Il propose un règlement sur la teneur en carburant renouvelable, qui est actuellement à l'étape de l'appel de commentaires, et il élargit la portée des normes d'efficacité énergétique et les resserre.
Le gouvernement a investi dans les programmes écoÉnergie et écoTransports et dans l’infrastructure verte, notamment dans des projets en matière d'énergie. Le gouvernement offre aussi des mesures incitatives fiscales pour promouvoir les technologies vertes et encourager le recours aux transports en commun. Nous avons également transféré des fonds directement aux provinces et aux territoires pour les aider à réduire les émissions.
Le gouvernement continuera à se servir de ces outils de manière responsable et efficace, de manière à favoriser les progrès environnementaux et une économie canadienne concurrentielle.
Un autre domaine dans lequel le gouvernement peut agir et où il a effectivement agi, c'est celui des dépenses de programmes directes. En 2009, Pew Research a noté que le Canada se classait au sixième rang en matière d'investissements dans les énergies propres, comparativement aux États-Unis, qui se situent au onzième rang.
En ce qui concerne le fait d'aligner les efforts du Canada sur le plan des changements climatiques sur ceux des États-Unis, comme il a été mentionné dans l'élément b) de la motion, il s'agit d'une question purement pratique.
Nos économies et, en fait, notre environnement physique sont si étroitement intégrés qu'il ne serait pas logique d'aller de l'avant en faisant cavalier seul. C'est d'autant plus vrai à un moment où les économies des deux côtés de la frontière commencent à se relever de la pire crise financière dans l'histoire récente.
La réalité, c'est que si le Canada en fait plus que les États-Unis pour s'attaquer aux changements climatiques, il deviendra non concurrentiel. S'il en fait moins, il court le risque de subir des sanctions commerciales punitives. Ni l'un ni l'autre de ces scénarios n'est souhaitable ou nécessaire.
Le gouvernement du Canada est actif et appuie les négociations internationales sur les changements climatiques engagées en vertu de l'Accord de Copenhague, dont il est question en c). Ces discussions viennent à peine de commencer et, par conséquent, il est insensé que le Canada établisse déjà, par voie législative, une cible pour 2050. Toute décision d'établir une telle cible devrait être prise à la suite d'une discussion nourrie au Canada et refléter les discussions engagées à l'échelle internationale, dans le cadre du Sommet de Copenhague.
En ce qui concerne le point d), le gouvernement est déjà totalement transparent au sujet des mesures qu'il prend pour lutter contre les changements climatiques. Il fait déjà un rapport annuel au Parlement sur toutes les mesures qu'il prend pour lutter contre les changements climatiques et fournit de l'information détaillée sur leurs répercussions. Nous avons publié, pas plus tard qu'aujourd'hui, un rapport d'inventaire national pour 2008, lequel montre que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 2,1 p. 100, ou 16 mégatonnes de C02, par rapport à 2007. C'est un succès fulgurant en si peu d'années au pouvoir. Notre gouvernement — contrairement aux libéraux qui n'ont pas levé le petit doigt pendant 13 ans et qui assisté, impassibles, à l'augmentation de près de 30 p. 100 des émissions — a agi dans le dossier des changements climatiques et a obtenu des résultats. Nous reconnaissons néanmoins qu'il faut en faire plus, et nous le ferons.
En ce qui concerne le point e), le gouvernement du Canada continuera à tenir des consultations pour décider des mesures qu'il prendra à l'avenir afin de lutter contre les changements climatiques. Ceci dit, c'est le gouvernement qui est tenu de rendre des comptes au Parlement et aux Canadiens, et il ne peut pas se soustraire à sa responsabilité d'élaborer une stratégie pour atteindre les objectifs de réduction des émissions.
Contrairement au point f) de la motion à l'étude, le programme écoÉNERGIE n'a pas été supprimé. Il est toujours en vigueur et continuera à accorder, jusqu'au 31 mars 2011, des rabais aux Canadiens qui font des travaux de rénovation écoénergétiques.
Toutefois, le programme écoÉNERGIE Rénovation — Maisons, comme tous les autres programmes d'efficacité énergétique et de réduction des émissions, fait l'objet d'une évaluation pour s'assurer qu'il utilise les recettes fiscales de la manière la plus efficace possible. Autrement dit, avec le budget dont il dispose actuellement, le programme écoÉNERGIE Rénovation — Maisons continuera d'exister jusqu'au 31 mars 2011, tel que prévu initialement. Cela n'a pas changé. Les 300 millions de dollars restants seront versés aux propriétaires actuellement inscrits au programme, pour les aider à mener à bien leurs rénovations.
La différence, c'est que jusqu'à ce qu'une décision finale soit prise à propos de l'avenir du programme, depuis le 31 mars dernier, aucun nouveau participant n'est admis à la première étape du programme, soit l'évaluation préalable.
Pour ce qui est du point g), j'aimerais parler de certaines des dispositions de l'Accord de Copenhague. Le Canada a déjà accepté de faire sa part pour aider les pays en développement à s'adapter à l'incidence des changements climatiques. Nous contribuerons au fonds de démarrage rapide de 3 milliards de dollars aussitôt que la part du Canada aura été déterminée. Le récent budget fédéral prévoit une disposition pour cette contribution.
À propos du point h) sur la réunion du G20 à Pittsburgh, le a déjà pris l'engagement d'éliminer progressivement les subventions inefficaces relatives aux combustibles fossiles. Celles-ci ne font qu'encourager le gaspillage. Le et Ressources naturelles Canada contribuent aux efforts internationaux visant à examiner ces subventions. Dans le budget de 2007, nous avons commencé à retirer les déductions pour amortissement accéléré destinées aux sables bitumineux.
Enfin, en ce qui concerne le point i), en plus d'avoir facilité l'établissement d'un cadre coopératif international, le processus de Copenhague a également eu une incidence positive sur la politique nationale. En prévision du sommet de Copenhague, le a rencontré tous les premiers ministres provinciaux et territoriaux et a établi avec la plupart d'entre eux une entente améliorée en matière de politique et de programmes de lutte contre les changements climatiques.
J'espère que ce compte-rendu des mesures prises par le gouvernement dans le dossier des changements climatiques répond aux préoccupations soulevées dans la motion d'opposition. Nous sommes reconnaissants à l'opposition de partager l'intérêt que nous avons dans la recherche de solutions aussi durables que l'environnement que nous voulons protéger.
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Monsieur le Président, c'est avec une grande joie que je prends la parole aujourd'hui sur la motion d'opposition du Parti libéral qui traite de la question des changements climatiques. Je tenterai donc, dans les 20 prochaines minutes, de faire la démonstration qu'à huit mois de la Conférence sur les changements climatiques à Cancún, il nous faut apporter une réponse concrète qui nous permettra de faire face à la crise des changements climatiques que nous vivons actuellement.
D'ailleurs, je ne sais pas si c'est une coïncidence que nous vivons aujourd'hui, mais il est un peu paradoxal de voir la motion de l'opposition du Parti libéral être présentée à quelques heures d'un important vote sur le projet de loi du NPD. C'est comme si le Parti libéral tentait de faire la démonstration que la meilleure réponse à une initiative législative résidait dans une motion parlementaire. Il n'y a rien de plus fort sur le plan législatif qu'un projet de loi, qu'il soit gouvernemental ou qu'il émane d'un député.
D'ailleurs, par le passé, le Parti libéral avait fait preuve de leadership. Je me rappelle lorsque le Parti libéral avait présenté le projet de loi , parrainé par le député d'. Ce projet de loi visait à mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto. À l'époque, le Parti libéral avait compris que pour faire en sorte que des accords internationaux sur les changements climatiques, plus précisément celui du Protocole de Kyoto, puissent trouver un écho concret sur le plan réglementaire, cela prenait un projet de loi. C'est ce que le NPD a compris durant les dernières années, et ce n'est pas vrai qu'une motion parlementaire peut se substituer à un projet de loi d'initiative parlementaire.
C'est la raison pour laquelle, dans quelques heures, nous appuierons le projet de loi , comme nous avons appuyé le projet de loi qui avait été présenté à l'époque par le député d' du Parti libéral.
Cependant, nous estimons louable la motion présentée par le Parti libéral, que je qualifierais de motion fleuve. Depuis 13 ans que je siège au Parlement, j'ai rarement vu une motion de l'opposition aussi longue. Je l'ai lue et relue. Il n'y a pas moins de 10 points dans cette motion. Elle aurait pu se limiter à trois ou quatre éléments qui auraient fort bien résumé la position de ce Parlement, comme le Bloc québécois l'avait fait à la veille de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques.
Qu'avait dit le Bloc québécois à quelques semaines de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques? Il avait limité sa motion d'opposition à trois points. Premièrement, le Canada devait s'engager à mettre tous les moyens à sa disposition afin de limiter l'augmentation des températures à 2 oC par rapport à la période préindustrielle. Deuxièmement, il devait s'engager à réduire, d'ici 2020, de 25 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Troisièmement, il devait s'engager à donner aux pays en développement les moyens technologiques et financiers pour s'adapter aux changements climatiques.
La motion aurait pu se limiter à cela, mais non, nous avons une motion en 10 points, que nous appuyons, naturellement. Malgré tout, la motion aurait pu être plus claire.
Prenons le premier point. Le Parti libéral souhaite que le gouvernement puisse:
[...] user des pouvoirs législatifs, réglementaires et financiers qu'il possède déjà pour mettre sur pied immédiatement un plan national d'atténuation du changement climatique qui prévoie la mise en vigueur de règlements visant à réduire les rejets de gaz à effet de serre et qui s'applique à l'ensemble de l'économie et à investir dans les énergies renouvelables, les technologies propres et l'efficacité énergétique afin que le Canada puisse être compétitif dans la nouvelle économie verte;
On ne peut pas être contre ce premier élément de la motion. D'ailleurs, on est un peu surpris qu'aujourd'hui, en 2010, le Parti libéral soumette une proposition de règlement. Je me rappelle ce que nous proposait le Parti libéral en 1997-1998, alors que j'étais ici à la Chambre. Il ne nous proposait pas une approche réglementaire dans la lutte contre les changements climatiques, mais une approche volontaire.
Il proposait de négocier, secteur par secteur, des ententes de réduction de gaz à effet de serre, ces ententes n'ayant nullement force de loi. On a fait cela dans les pâtes et papiers, on a fait cela dans l'industrie de l'acier, pour se rendre compte que l'approche volontaire proposée par le gouvernement Chrétien de l'époque ne nous a pas permis de respecter nos engagements internationaux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, le Parti libéral se rend compte que l'approche volontaire présentée par le gouvernement libéral de l'époque n'a pas atteint ses objectifs et qu'il faut donc revenir à une approche réglementaire.
Or, devant nous, il y a un gouvernement conservateur qui a bien un cadre réglementaire en matière de lutte aux changements climatiques. Mais on cherche encore, depuis toutes ces années, les règlements en matière de réduction de gaz à effet de serre. On ne trouve aucune approche qui aurait pu faire réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Le gouvernement a deux moyens dans sa poche, à sa disposition: l'approche réglementaire et la mise en place d'une fiscalité plus verte, qui permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de donner des coups de pouce sur le plan fiscal à des industries environnementales qui contribuent à la réduction de gaz à effet de serre. J'y reviendrai un peu plus tard.
Mais nous n'avons devant nous qu'un cadre réglementaire sans cible et sans règlement sur les émissions de gaz à effet de serre. Nous sommes en faveur des règlements sur les changements climatiques. Cependant, ce que nous souhaiterions voir adopté, ce n'est pas l'approche sectorielle qui est présentée par le gouvernement fédéral, qui consiste à mettre sur le même pied d'égalité tous les secteurs industriels du Canada, particulièrement les grands émetteurs industriels.
Au Québec, on estime que nous avons pris nos responsabilités dès le début des années 1990. D'ailleurs, le Manitoba a été l'une des premières provinces à mettre en place un plan de lutte contre les changements climatiques. Ces plans ont donné des résultats concrets: en 2007, on a assisté à une réduction de 23,6 p. 100 des émissions gaz à effet de serre dans les secteurs industriel et manufacturier par rapport à 1990.
Aujourd'hui, ce que semble nous proposer le gouvernement fédéral, tous partis confondus, c'est de mettre sur le même pied d'égalité le secteur manufacturier québécois, qui a réduit ses émissions de gaz à effet de serre, et les autres grands émetteurs industriels. Je pense évidemment à l'industrie pétrolière et gazière du Canada. On ne peut pas accepter cela car cette approche favorise le principe du pollueur-payé plutôt que le principe du pollueur-payeur.
Nous disons oui à une réglementation, mais appliquons, comme mes collègues en ont parlé tout à l'heure, l'approche qui a été développée notamment dans une université en Autriche, qui s'appelle le modèle triptyque, selon lequel on laisserait la responsabilité aux provinces. Le Canada peut évidemment négocier sur la scène internationale un objectif de réduction de gaz à effet de serre, comme l'Europe l'a fait d'ailleurs avec une réduction de 8 p. 100 dans le cadre du Protocole de Kyoto. Mais laissons aux provinces le soin d'atteindre leur objectif comme elles l'entendent, dans leurs champs de compétence. En effet, il faut se rappeler qu'en vertu de la Constitution, les ressources naturelles relèvent des provinces.
C'est cette approche asymétrique que nous propose le gouvernement depuis tant d'années à l'intérieur de la fédération canadienne. Oui à un objectif pancanadien de réduction de gaz à effet de serre, mais gardons des objectifs de réduction par province.
Le deuxième point apporté par le Parti libéral vise à « cesser de mettre l'avenir environnemental et économique du Canada en péril en l'obligeant à attendre que les États-Unis prennent des mesures au lieu de prendre ses propres initiatives dans ce dossier des plus vitaux ». On a effectivement constaté, au cours des dernières années, que le gouvernement central fédéral a fait preuve de laxisme et d'une absence de leadership en matière de changements climatiques. Or cela a amené les provinces à décider de négocier des ententes avec des États américains à l'intérieur de groupes climatiques.
C'est la démonstration que des nations, que la nation du Québec peut négocier avec des États américains et faire avancer le dossier climatique plus rapidement que le gouvernement fédéral n'a pu le faire au cours des dernières années.
Le meilleur exemple, c'est probablement la réglementation sur les véhicules automobiles. Pendant plusieurs années, Ottawa a refusé de mettre en place des normes de fabrication des véhicules automobiles comparables à celles de la Californie. Pour sa part, le Québec a décidé d'harmoniser ses normes avec celles de la Californie. Il a réussi à inciter les gouvernements centraux à adopter des normes fédérales plus acceptables sur le plan environnemental.
Cela démontre que le Québec peut davantage influencer la lutte contre les changements climatiques à l'échelle continentale que le gouvernement fédéral.
Le point c) de la motion parle d'« établir une cible canadienne et juridiquement contraignante de réduction à long terme des émissions de gaz à effet de serre consistant à les diminuer d'ici 2050 de 80 p. 100 sous le niveau de 1990; ». C'est probablement l'élément le plus faible de la motion, et c'est regrettable. On se serait attendu à plus du Parti libéral du Canada.
On peut fixer des objectifs à long terme, mais on doit aussi fixer des objectifs à court et à moyen terme. Où sont les objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour 2020? Depuis quelques années, les scientifiques disent que si nous voulons limiter l'augmentation des températures à deux degrés Celsius, les pays industrialisés doivent réduire de 25 p. 100 leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990 d'ici 2020, et non d'ici 2050.
On est devant une motion et un gouvernement qui visent à remettre les problèmes à plus tard. On refuse de s'attaquer à la crise climatique à court et à moyen terme en repoussant les efforts à 2050. On ne peut pas accepter cela, particulièrement au moment où les pays industrialisés se réuniront au Canada dans le cadre du G20. On doit lancer un message clair: dans huit mois, à Cancún, on sera prêt à prendre des engagements à court terme et à moyen terme.
Malheureusement, cette motion ne fait pas état d'un effort à court et à moyen terme. Elle parle d'efforts à long terme qui sont louables et auxquels on ne peut s'opposer. Cependant, la problématique est urgente et on doit e fixer des objectifs à court et à moyen terme.
Au point d) de la motion, il est question de « faire un rapport annuel au Parlement sur les politiques et propositions élaborées pour atteindre la cible de 80 p. 100 et les corriger, au besoin; ». Il semble que ces éléments aient été repris du projet de loi du Parti libéral de l'époque. Cela vise fort probablement à faire jouer un rôle au commissaire à l'environnement . Le Parlement doit se pencher sur l'atteinte des objectifs. On est tout à fait d'accord sur cette proposition.
La motion parle ensuite d'« instituer un groupe apolitique d'experts approuvé par le Parlement et chargé d'établir une démarche fondée scientifiquement en vue d'atteindre la cible de réduction de 80 p. 100 [...] ». Il est clair qu'il faut s'assurer que les objectifs qu'on va fixer ne suivent pas les aléas des changements politiques à Ottawa. La science doit retrouver sa capacité de permettre aux élus de prendre de bonnes décisions.
La Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère a fait l'objet de coupes budgétaires. Le gouvernement tente de museler ses scientifiques d'Environnement Canada en leur donnant un guide de communication et en leur disant que leurs recherches, leurs rapports et leurs documents doivent être fondés sur les aspirations et le programme politique du gouvernement. Tout cela est un non-sens. Dans une saine gouvernance, il faut s'assurer que les scientifiques jouissent d'un maximum d'indépendance sur le plan scientifique.
Dans ce cadre il est effectivement nécessaire d'avoir un groupe d'experts scientifiques indépendants qui fera des recommandations aux parlementaires, au gouvernement sans qu'elles ne soient influencées par les aléas politiques d'Ottawa.
La sixième proposition veut « revenir sur sa décision de supprimer le programme écoÉNERGIE ». La première chose qu'a faite ce gouvernement lorsqu'il a pris le pouvoir a été de proposer une révision des programmes. Il a demandé au Conseil du Trésor d'évaluer les programmes d'écoÉNERGIE et de les mettre en trois colonnes: les programmes qu'il faut abolir, les programmes qu'il faut maintenir et les programmes qu'il faut améliorer et bonifier.
Cela a été terrible pour l'économie propre et surtout pour une volonté et une vision de relance d'une économie plus verte. On a donc aboli le programme écoAUTO. Ce programme n'était pas parfait. Il offrait des incitatifs fiscaux à des individus qui achetaient des véhicules consommant près de 9 litres/100 km. Toutefois, il y avait une volonté gouvernementale de changer le paradigme fiscal du gouvernement pour que les citoyens décidant d'acheter des véhicules éconergétiques puissent bénéficier d'une redevance. Je suis convaincu que cette mesure respectait ce que j'appelle une évaluation stratégique environnementale permettant une meilleure gouvernance, une meilleure fiscalité verte.
Des entreprises du secteur environnemental nous ont dit que le Programme d'encouragement à la production des énergies éoliennes (EPÉÉ) bénéficiait d'une aide fiscale de 1 ¢ à 1,5 ¢ du kilowattheure produit par énergie éolienne. Ce programme avait beaucoup de succès. Il a permis de favoriser les énergies éoliennes. On constate que les budgets qui ont suivi ne donnaient pas un sou à l'EPÉÉ ni d'aide fiscale à l'industrie éolienne. Cela a pour conséquence que des entreprises du Canada nous disent qu'elles quitteront le Canada et iront dans certains États américains parce que la fiscalité aux États-Unis leur permettra de prendre leur envol.
On est en train de perdre ce virage vert. Le Canada ne se rend pas compte des décisions qu'il prend au moment même où l'ensemble des économies mondiales qui ont vécu et qui vivent d'ailleurs des crises financières, climatiques ou alimentaires s'entendent toutes pour dire qu'il faut un New Deal vert. Il faut relancer l'économie sur des fondements qui permettront de bâtir une économie qui ne sera pas à l'âge de pierre du développement, mais véritablement tournée vers l'avenir.
D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, au mois d'octobre 2008, l'ONU lançait un message clair aux pays industrialisés et parlait d'un New Deal vert. Il faut réinvestir dans les énergies renouvelables, favoriser l'efficacité énergétique, rendre nos bâtiments plus écologiques. Force est de constater que le gouvernement a manqué cette occasion.
J'aurais pu parler encore très longtemps, mais je me limiterai à quelques minutes. Cette motion de l'opposition officielle est évidemment louable et intéressante. Nous appuierons cette motion, mais nous aurions souhaité qu'elle aille plus loin et qu'elle respecte davantage les principes présentés dans le projet de loi C-311 pour faire face à la crise climatique que nous vivons actuellement, à huit mois de l'importante conférence sur les changements climatiques de Cancun.
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Monsieur le Président, j'espérais partager mon temps de parole avec le député de , mais comme je manquerai de temps, j'aimerais au moins le remercier de son travail inlassable pour le compte des Canadiens en vue de faire enfin bouger les choses dans le dossier des changements climatiques à l'échelle planétaire.
J'aimerais exprimer mon appui à l'égard de la motion présentée par le député d'. J'espère que tous les députés jugeront opportun d'appuyer les mesures proposées, lesquelles s'imposent et se font attendre depuis longtemps. Je suis d'accord avec le député qui vient de dire qu'il aurait été utile d'inclure les objectifs à court et à moyen terme, mais ceux-ci l'ont fort heureusement été dans le projet de loi de mon collègue, le projet de loi .
Je conviens avec le député que le gouvernement dispose en vertu de la Constitution des pleins pouvoirs nécessaires pour agir promptement afin de respecter les engagements et les obligations de notre pays en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques. Notre retard dans ce dossier est d'abord attribuable à l'idée qu'une nouvelle loi devait être adoptée, loi qui fut ensuite modifiée, promulguée et laissée de côté. Ensuite, le gouvernement a fait traîner en longueur un processus de consultation qui était en cours depuis une quinzaine d'années.
Une autre excuse qui a été invoquée a été la nécessité d'attendre de voir ce que feraient tous les pays représentés à la conférence de Copenhague. La plus récente excuse est la nécessité d'attendre que les États-Unis nous dictent nos cibles et notre action dans le dossier des changements climatiques. Toutefois, pendant que le gouvernement canadien attend que les États-Unis passent à l'action, le gouvernement Obama nous distance royalement. En effet, le budget de 2009 du président Obama prévoyait des dépenses par habitant 14 fois plus élevées que celles prévues chez nous, et le budget de cette année prévoit des dépenses par habitant 18 fois plus élevées que celles prévues au Canada. Pour la synchronisme nord-américain, on repassera.
De plus, le budget du président Obama prévoit un investissement de 85 millions de dollars pour offrir à environ 14 000 travailleurs une formation relative aux emplois verts, et un investissement de 75 millions de dollars dans l'effort de revitalisation de l'enseignement. Voilà ce que j'appelle un investissement dans l'éducation pour assurer l'avenir. Combien ce gouvernement-ci a-t-il investi? Rien du tout. Il n'a affecté aucun montant aux emplois verts et à la formation, et cela aurait été une bonne idée d'ajouter cet élément à la motion du député.
Les néo-démocrates estiment que les emplois verts, la formation et des programmes de transition équitables sont indispensables pour soutenir une relance économique vigoureuse et durable. La loi américaine prescrit l'amélioration de l'efficacité énergétique des immeubles gouvernementaux comme mesure pour stimuler la création d'emploi et la croissance à long terme. On s'est engagé, aux États-Unis, à rénover 75 p. 100 des immeubles gouvernementaux en deux ans, ce qui fera épargner des milliards de dollars aux contribuables américains.
Au Canada, en réponse à une demande de renseignements que j'avais présentée l'année dernière, le gouvernement fédéral nous a fait savoir qu'il n'y avait que six des 26 000 immeubles fédéraux où on avait à peine entrepris des travaux d'amélioration du rendement énergétique. Que fait-on du synchronisme? Je reconnais que les pouvoirs législatifs et financiers dont le gouvernement a besoin pour agir existent depuis longtemps. Bon nombre de ces mesures législatives ont été intentionnellement laissées de côté, et ce, malgré nos obligations à l'échelle internationale aux termes du Protocole de Kyoto et, plus récemment, de l'accord de Copenhague.
Le gouvernement continue de faire fi de la volonté de tous les Canadiens qui demandent qu'on agisse dans le dossier des changements climatiques. Même les études menées par le gouvernement démontrent les répercussions de ces changements sur les régions des Prairies et de l'Arctique, sur la progression de l'infestation de dendroctone du pin et sur la gravité des inondations. Malgré tout cela, le gouvernement ne fait rien.
Bon nombre de Canadiens en subissent déjà les répercussions économiques. Ils doivent maintenant s'en remettre aux tribunaux pour forcer le gouvernement à respecter ses obligations juridiques en matière de réduction des gaz à effet de serre.
J'espère que le député d' et ses collègues appuieront le projet de loi , qui fixe des objectifs de réduction fondés sur données scientifiques et exige que le gouvernement rende compte au Parlement des mesures prises pour respecter ces objectifs. Dans sa vérification de 2009, le commissaire fédéral à l'environnement et au développement durable a parlé de graves lacunes en ce qui concerne les initiatives du gouvernement en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, y compris le crédit d'impôt pour le transport en commun et le Fonds en fiducie pour les changements climatiques.
J'appuie sans réserve l'affirmation selon laquelle le gouvernement dispose des outils financiers dont il a besoin, mais a échoué lamentablement en ce qui a trait à leur application. Le budget de 2010 intitulé « Tracer la voie de la croissance et de l'emploi » le démontre clairement. Il ne reste rien des belles paroles du gouvernement à l'égard de l'équilibre budgétaire et de l'environnement.
Ce même budget, dans lequel le gouvernement présente le Canada comme une superpuissance énergétique propre, fait disparaître les seuls programmes principaux qui pourraient promouvoir le développement et l'utilisation de notre secteur de l'énergie renouvelable qui a déjà été en plein essor. Il fait disparaître le programme écoÉNERGIE Rénovation. Il porte un grave coup aux évaluations environnementales des grands projets énergétiques et d'infrastructure. La North American Insulation Manufacturers Association estime que le gouvernement a manqué de perspicacité en annulant le programme d'amélioration du rendement énergétique des maisons, qui profitait aux propriétaires de maisons, à l'économie et à l'environnement. Ce n'est pas ce que j'appelle des rapports étroits avec l'entreprise au Canada.
Le plus inique, c'est que le budget accorde une autre réduction d'impôt aux grandes sociétés d'énergie, qui font déjà des profits et qui ne sont d'ailleurs pas assez réglementées, et qu'il leur fait cadeau de centaines de millions de dollars simplement pour qu'elles mettent une technologie à l'épreuve. Pourquoi supprimer les programmes qui ciblent les réductions d'énergie? Pourquoi ne pas investir dans des initiatives qui donnent des résultats?
Cela contredit l'engagement de cesser de subventionner le secteur des combustibles fossiles que le Canada a pris au Sommet du G20, à Pittsburgh, en 2009. Les États-Unis réduiront progressivement les subventions aux secteurs pétrolier et gazier d'ici 2020. Le Trésor américain récupérera ainsi près de 37 milliards de dollars.
Où sont les mesures qui donneraient suite à la promesse d'aider des pays en développement à s'adapter aux effets des changements climatiques? Le Canada s'est déshonoré: il est le seul pays du G8 qui ne se soit pas engagé à l'égard d'un montant, malgré les engagements qu'il a pris à Copenhague. Les Canadiens craignent qu'avec les compressions qu'on effectuera dans l'aide internationale l'an prochain, on laissera tomber le nouvel engagement.
La lutte contre les changements climatiques nécessite de l'argent neuf, au-delà de nos engagements en matière d'aide publique au développement. Ce financement doit être prévisible, substantiel et adéquat et répondre aux besoins ciblés dans les pays en développement.
Le financement et le soutien technologique pour l'atténuation et l'adaptation dans les pays en développement sont essentiels à la conclusion d'un accord mondial sur les changements climatiques.
Il sera essentiel de surmonter les échecs passés sur les deux fronts pour qu'un accord solide sur les changements climatiques puisse être conclu. Nous devons être à la table des pays du G8 en juin. Si nous voulons engager la planète dans une voie qui permettra d'éviter les dangereux effets des changements climatiques, nous devons avoir l'assurance que le Canada respectera ces engagements.
Enfin, selon la coutume, les ministres de l'Environnement se réunissent dans le cadre des réunions du G8. Pourquoi s'attend-on...