:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les membres du comité de leur dur labeur. Je suis heureux d’être là aujourd’hui.
Je vous présente mon sous-ministre, John Knubley, qui est en fonction depuis septembre.
Félicitations.
Voici également Mme Marta Morgan, sous-ministre déléguée, et Mme Susan Bincoletto, qui, comme vous venez de le dire, monsieur le président, est la DPF.
Les trois comparaissent avec moi pour la première fois à titre officiel.
Je demanderais aux membres du comité de se joindre à moi pour leur faire bon accueil dans leurs nouvelles fonctions.
Des voix: Bravo!
L'hon. Christian Paradis: C’est en mars que j’ai comparu la dernière fois devant le comité, lors du dépôt du Budget principal des dépenses, et, aujourd’hui, je veux profiter de l’occasion qui m’est offerte pour vous faire part des derniers développements sur divers fronts.
Je veux vous donner un bref aperçu des défis économiques actuels et des principaux éléments de la réponse de notre gouvernement à ce jour, pour ensuite vous informer sur l’état d’avancement de trois grandes priorités ministérielles, soit le renforcement du secteur manufacturier, la stimulation de l’innovation en entreprise et le soutien de l’économie numérique.
[Français]
Comme je vous l'ai indiqué la dernière fois, à titre de ministre de l'Industrie, je suis responsable d'un grand nombre de politiques et de programmes différents qui visent à renforcer la compétitivité des entreprises canadiennes. En réalité, nous nous efforçons actuellement de nous acquitter de notre mandat dans le contexte d'une reprise fragile de l'économie mondiale. Les entreprises de l'ensemble du Canada doivent toujours relever de nombreux défis.
Notre gouvernement comprend ces défis. C'est pourquoi nous avons pris des mesures pour favoriser une croissance économique à long terme, forte et durable, et pour favoriser la création d'emplois à valeur ajoutée et de haute qualité pour les Canadiens et Canadiennes partout au pays. Quand la récession a frappé, nous avons pris une décision de poids en mettant en oeuvre notre Plan d'action économique pour soutenir l'économie canadienne.
[Traduction]
Notre gouvernement a fourni un soutien vital aux entreprises et aux travailleurs partout au pays lorsqu’ils en ont eu le plus besoin. Ce programme de stimulants ciblés a fonctionné: depuis juillet 2009, près de 822 000 emplois ont été créés. Aussi, il y a aujourd’hui 390 000 emplois de plus qu’avant le début de la récession. Plus de 98 p. 100 des emplois créés depuis juillet 2009 sont des emplois à plein temps, plus de 75 p. 100 sont dans le secteur privé et environ les deux tiers sont dans des secteurs industriels où les salaires sont élevés.
Notre rendement économique dépasse largement les niveaux d’avant la récession et le Canada se classe au premier rang des pays du G7 quant à la compétitivité du régime fiscal. Maintenant qu’il y a reprise économique, nous continuons d’intervenir dans les secteurs clés afin de consolider l’économie canadienne et assurer la prospérité à long terme.
Pour favoriser les affaires, nous avons mis en place un crédit à l’embauche à l’intention des sociétés, nous maintenons les impôts à un faible niveau et nous réduisons les tracasseries administratives.
Pour encourager une économie novatrice, le plan économique de 2012 prévoit un engagement de 1,1 milliard de dollars étalé sur cinq ans pour financer directement la recherche-développement et participer à hauteur de 500 millions de dollars au capital de risque. Les entreprises les plus innovatrices seront ainsi encouragées et pourront croître et créer des emplois.
Pour promouvoir le marché canadien, le gouvernement a réduit les tarifs douaniers visant le matériel de production et pilote un programme d’échanges commerciaux ambitieux.
Pour renforcer nos infrastructures, nous avons engagé 14,8 milliards de dollars sous forme de stimulants. Dernièrement, nous avons fait connaître la conclusion d’une entente par le Canada et l’État du Michigan en vue de la construction d’un pont du domaine public qui reliera Windsor et Détroit.
En outre, le ratio de la dette au PIB du Canada est le plus faible des pays du G7; le pays jouit encore de la cote de crédit AAA. Notre plan pour retrouver l’équilibre budgétaire est bien défini.
Cette évolution a été remarquée. Dans leurs prévisions, tant le FMI que l’OCDE affirment que le Canada fera partie des chefs de file économiques parmi les pays industrialisés au cours des deux prochaines années; le magazine Forbes a désigné le Canada comme étant le meilleur pays au monde pour les affaires.
[Français]
Au sein de mon portefeuille, je mets l'accent sur le soutien à la création d'emplois et à la croissance. Durant l'été, j'ai participé à une série de tables rondes avec les dirigeants d'entreprises. Leur point de vue est que la solidité des principaux indicateurs de l'économie du Canada en fait un excellent endroit pour faire des affaires. Les messages qu'ils m'ont adressés étaient clairs: ils souhaitent que notre gouvernement cherche avant tout à créer un environnement d'envergure internationale pour nos entreprises et leur permettre de prospérer plus facilement à l'échelle du pays. Nous partageons cette préoccupation et nous nous engageons à créer les conditions qui permettront aux entreprises d'investir, de sorte que le secteur privé puisse prospérer et créer des emplois.
[Traduction]
Dans mon portefeuille ministériel, une priorité fondamentale est accordée à la promotion des investissements privés dans le secteur manufacturier. Vous savez que le secteur manufacturier est très important pour l’économie canadienne. En effet, il emploie plus de 1,75 million de travailleurs, dont 60 000 en recherche-développement. C’est le premier secteur d’investissements étrangers directs et il représente plus de 63 p. 100 de nos exportations. Le secteur manufacturier accapare près de la moitié de la recherche-développement réalisée par l’entreprise privée au Canada.
Par ailleurs, ce secteur change et fait face à des défis d’ordre mondial. Le ralentissement économique, la concurrence des pays à faible prix de revient et le rythme accéléré des percées technologiques accentuent la pression sur les manufacturiers canadiens.
Face à des changements d’une telle ampleur, nos entreprises doivent mettre au centre de leurs préoccupations le développement technologique et adopter de nouveaux procédés qui amélioreront leur production et leur avantage concurrentiel. Dans ce contexte, l’innovation est cruciale. La recherche-développement est capitale. L’ouverture de nouveaux marchés s’impose. L’acquisition des compétences nécessaires chez les travailleurs est essentielle.
[Français]
Les récentes améliorations apportées à la politique sur les retombées industrielles et régionales garantiront que les approvisionnements du gouvernement en matière de défense généreront des activités d'une grande valeur pour notre industrie. Des mesures de cette nature aideront par ailleurs les entreprises canadiennes à être plus productives, de sorte qu'elles soient concurrentielles au sein de l'économie mondiale.
L'industrie aérospatiale est un autre élément du secteur manufacturier qui est important pour le pays. Nous sommes un chef de file mondial au chapitre de la production de produits et de services adaptés aux activités aérospatiales et spatiales. Cet important segment de l'économie canadienne génère 41,2 milliards de dollars de revenus et offre aux Canadiens près de 162 000 emplois hautement qualifiés, qu'ils soient directs, indirects ou induits.
Les marchés mondiaux des industries aérospatiale et spatiale sont marqués par une très forte concurrence et sont axés sur l'élaboration de technologies innovatrices. Pour maintenir leur statut de chef de file à l'échelle internationale, les entreprises canadiennes doivent continuer à investir lourdement dans la R&D. Les industries aérospatiales canadiennes ont relevé ce défi puisqu'elles investissent chaque année plus de 1,5 milliard de dollars dans la R&D afin de créer des technologies de pointe de nouvelle génération.
Les entreprises canadiennes oeuvrant dans ces industries comptent donc parmi les plus innovatrices au pays. Compte tenu de l'importance de leur secteur pour l'avenir économique de notre pays, j'ai lancé en février dernier l'Examen des programmes et des politiques de l'aérospatiale et de l'espace, qui est sous l'égide de l'hon. David Emerson.
Cet examen vise à produire des recommandations concrètes et neutres sur le plan financier à propos de la façon dont les politiques et les programmes fédéraux peuvent maximiser la compétitivité des industries aérospatiale et spatiale. M. Emerson a travaillé en étroite collaboration avec l'Association des industries aérospatiales du Canada afin d'étudier les principaux enjeux. Par exemple, les thèmes de l'innovation et de l'accès aux marchés et leur développement, le perfectionnement des compétences, les approvisionnements et le développement du réseau des fournisseurs étaient au rendez-vous. M. Emerson est en train de donner une conférence de presse — elle est peut-être terminée, à l'heure actuelle — à ce sujet dans le cadre du lancement du rapport.
[Traduction]
Le rapport de M. Emerson aborde lui aussi les enjeux auxquels est confronté le secteur de l’aérospatiale. Le Canada est un chef de file de longue date dans le domaine de l’espace et il continuera de l’être. Dernièrement, j’ai fait savoir que le Canada avait l’intention de renouveler son engagement de partenaire dans le programme de la Station spatiale internationale. Je suis particulièrement fier que Chris Hadfield ait été choisi pour commander la Station durant la mission qui devrait commencer en décembre; c’est la première fois qu’un Canadien est nommé à ce poste.
Comme je l’ai dit, j’ai hâte de recevoir le rapport de M. Emerson aujourd’hui.
Le secteur manufacturier illustre lui aussi l’importance de l’innovation pour maintenir une entreprise sur le marché. C’est pourquoi notre gouvernement, depuis son entrée en fonction, traite en priorité le dossier des sciences et de la technologie. La stratégie actuelle a été déployée en 2007; elle établit que l’innovation est mue par la collaboration entre chercheurs et industriels et par la commercialisation de nouvelles technologies.
Depuis 2006, notre gouvernement a contribué près de 8 milliards de dollars en soutien dans le domaine des sciences et de la technologie. Cette participation a fait la différence. Nous avons été en mesure d’appuyer des politiques et des programmes nouveaux de tout premier ordre et nous travaillons en collaboration plus directe avec le secteur privé.
Vous savez sans doute que le Canada doit continuer d’oeuvrer à l’amélioration du rendement de l’innovation en entreprise. Le maintien de l’avantage concurrentiel du Canada sur le marché mondial et de la qualité de vie de sa population en dépend de plus en plus. En dépit du niveau élevé du soutien du gouvernement fédéral en faveur de la R.-D. en entreprise, le Canada continue d’être en retard sur les autres pays dans nombre de domaines: dépenses de R.-D. en entreprise, commercialisation de nouveaux produits et services, et croissance du rendement. C’est la raison pour laquelle nous avons fait appel à un groupe d’experts pour qu’il se penche sur la question du soutien du gouvernement fédéral en recherche-développement.
Dans le cadre du budget 2012, notre gouvernement a donné suite à un grand nombre des conseils de ce groupe d’experts; ainsi, il a augmenté le soutien aux sociétés en forte expansion, aux collaborations entre chercheurs, aux occasions d’achat d’innovation et aux efforts de croissance de l’accès au capital de risque. De fait, le budget atteint 1,1 milliard de dollars pour le soutien direct à la recherche-développement.
[Français]
Je voudrais aussi vous parler de l'économie numérique
À la fin du mois dernier, j'ai eu le plaisir de m'adresser aux membres de l'Institut international des communications. Comme je l'ai dit à cette occasion, une vigoureuse économie numérique est essentielle à notre prospérité future. Nous comprenons l'importance du secteur des technologies de l'information et des communications, dont les investissements en R & D sont les plus importants au sein du secteur privé. Ce secteur fournit plus de 500 000 emplois de haut niveau et bien rémunérés au Canada. Le secteur des TIC est un élément essentiel de notre avenir. Pour devenir plus productives et compétitives, les entreprises de tous les secteurs de l'économie ont besoin des TIC. C'est pourquoi nous avons pris des mesures afin de favoriser une utilisation accrue des TIC en investissant 80 millions de dollars sur trois ans dans la mise en oeuvre du Programme pilote d'adoption de la technologie numérique, qui vise à aider les petites et moyennes entreprises à adapter ces technologies. On estime que ce programme devrait aider plus de 600 entreprises.
[Traduction]
De la même façon, par le truchement de la Banque fédérale de développement, nous assurons un soutien aux entreprises en quête de technologies numériques. L’adaptation de la Loi sur le droit d’auteur aux réalités de notre temps et l’adoption d’une législation antipourriels ont notamment permis d’accroître la confiance des consommateurs et des entreprises dans le cybermarché.
Vous vous rappellerez que, plus tôt cette année, nous avons fait connaître les détails de la mise aux enchères de bandes de fréquences pour la prochaine génération de services sans fil évolués qui permettront de composer avec la concurrence et d’attirer de solides investissements. Par la suite, une nouvelle ronde de consultations a porté sur le mode de mise aux enchères et sur le contrat de licence. Les points de vue exprimés sont actuellement étudiés et les décisions prises seront communiquées au début de l’année prochaine. Tous les efforts actuellement déployés nous font croire que le Canada dispose du potentiel d’être un chef de file mondial dans la conception, l’adoption et l’utilisation des technologies numériques.
Pour terminer, monsieur le président, je considère que ces initiatives favoriseront le renforcement de la position concurrentielle du Canada. Combinées, ces démarches appuient les objectifs de création d’emplois et de stimulation de la croissance que poursuit notre gouvernement à l’intention de l’ensemble de la population canadienne.
Merci beaucoup de m’avoir écouté aujourd’hui.
Monsieur le président, membres du comité, je vous remercie de cette invitation. J'aimerais signaler que je suis accompagné du président de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, M. Paul LeBlanc.
En Atlantique, il est clair pour nous que l'APECA joue un rôle crucial pour favoriser une économie régionale solide, et ce, de plusieurs façons. Nous le faisons en aidant les entrepreneurs à améliorer leurs compétences en affaires et leur productivité, en appuyant l'innovation et sa commercialisation — qui, croit-on, sont les fers de lance du progrès économique —, et ce, en faisant la promotion du développement et de l'adoption de technologies et de processus nouveaux et en facilitant l'accès aux marchés internationaux.
En résumé, pour atteindre ces objectifs, nous disposons de trois programmes principaux: le Programme de développement des entreprises, qui offre des contributions remboursables pour la création, l'expansion ou la modernisation de petites et moyennes entreprises; le Fonds des collectivités innovatrices, qui nous permet de faire des investissements menant à la création d'emplois et au développement de capacités à long terme dans les collectivités rurales et, finalement, le Fonds d'innovation de l'Atlantique, qui est la base de l'APECA et est un moteur pour la promotion de partenariats publics-privés qui motivent la recherche et développement ainsi que sa commercialisation. Grâce à ce fonds, l'APECA a aussi réussi à inspirer de nombreux brevets et accords d'octroi de licences ainsi qu'à attirer des chercheurs et des scientifiques très compétents.
[Traduction]
Forte de ces trois programmes qui demeurent financés par des budgets robustes et prévisibles, l’APECA a obtenu des résultats très positifs en 2011-2012.
Je suis particulièrement fier des résultats obtenus dans le cadre de notre Plan d’action pour la construction navale en Atlantique, qui a pour but d’aider les collectivités et les petites et moyennes entreprises des quatre provinces de l’Atlantique à profiter des retombées de notre stratégie de construction navale de 33 milliards de dollars. Cet investissement sans précédent créera des emplois, favorisera l’innovation et contribuera à bâtir une industrie de calibre mondial en milieu rural ou urbain.
Jusqu’à maintenant, plus de mille petites et moyennes entreprises des régions urbaines et rurales de l’Atlantique ont participé à l’une ou l’autre de nos activités, profitant de renseignements et de conseils et ayant l’opportunité d’établir des contacts d’affaires qui leur permettront d’accéder à cette chaîne d’approvisionnement et à d’autres dans le futur.
Autre résultat bien concret de notre Plan d’action pour la construction navale en Atlantique, des PME ont déjà commencé à se prévaloir des programmes de l’APECA pour obtenir les certifications, équipements et technologies nécessaires pour se préparer.
Au cours de la dernière année, l’APECA a aussi été très active en matière de commerce international. L’an dernier seulement, l’Agence a permis à 200 petites et moyennes entreprises de diversifier leurs activités et d’explorer les marchés internationaux en plein essor, tels ceux de l’Inde, de la Chine, du Brésil et des Caraïbes.
[Français]
Nous continuons de cibler des marchés lucratifs aux États-Unis et nous obtenons d'excellents résultats. Par exemple, grâce à un investissement de 140 000 $ de l'APECA, une délégation d'entreprises de la région de l'Atlantique a participé au Salon international des produits de la mer de Boston. Cette participation a généré 5,5 millions de dollars en ventes immédiates, et les ventes pour la prochaine année devraient dépasser 8,7 millions de dollars.
Nous avons mis en oeuvre une méthode pour mesurer l'impact des investissements que nous faisons dans des initiatives semblables. Les résultats démontrent que nous obtenons vraiment une bonne valeur pour l'investissement des contribuables dans ces initiatives.
L'énergie est un autre secteur très prometteur pour le Canada atlantique. Le projet de développement de Muskrat Falls, à Terre-Neuve-et-Labrador, est un excellent exemple de ce genre de possibilités à développer.
[Traduction]
En septembre dernier, j’ai retrouvé mon cher collègue, le ministre , à Charlottetown lors de la conférence nationale des ministres responsables de l’énergie pour y annoncer les résultats d’un important projet de recherche mené dans le cadre de la Porte d’entrée de l’énergie de l’Atlantique. Les travaux de recherche ont permis de cerner d’importantes possibilités qui résulteraient d’une collaboration entre les provinces, les services publics et les parties prenantes dans le Canada atlantique, notamment le potentiel réel pour nos entreprises de développer des technologies d’énergie renouvelable.
J’ai également accompagné une délégation canadienne à Dublin en octobre dernier pour la Conférence internationale sur l’énergie marine. La délégation était composée de 22 entreprises et organismes principalement du Canada atlantique. Là-bas, j’ai aussi eu l’honneur d’annoncer que Halifax accueillera la prochaine conférence, en 2014. Ce fait est une preuve supplémentaire que le Canada atlantique et le Canada sont reconnus en tant que chefs de file dans le secteur de l’énergie marine.
Certains des travaux de recherche-développement les plus intéressants dans ce domaine sont menés en ce moment même en Nouvelle-Écosse. Peu de gens de là-bas, et même d’ici, sont conscients du potentiel de la baie de Fundy, laquelle transporte plus de 160 milliards de tonnes d’eau à chaque marée. C’est plus que l’ensemble de toutes les rivières et de tous les ruisseaux d’eau douce du monde entier, et elle le fait en moins de sept heures. Les possibilités pour les promoteurs et les chercheurs sont intéressantes, tout comme le potentiel de développement d’une énergie renouvelable pour les générations à venir.
Vous savez sans doute que l’Atlantique abrite aussi le Fundy Ocean Research Centre for Energy, situé à Parrsboro, en Nouvelle-Écosse. Il s’agit d’une installation de recherche et de démonstration de pointe axée sur les technologies dans le domaine de l’énergie marémotrice. Des travaux de recherche dans ce domaine sont également menés dans deux universités du Canada atlantique, soit l’Université Acadia et l’Université Dalhousie.
[Français]
Bien que je sois satisfait des progrès de la dernière année, je suis conscient que ces occasions emballantes s'accompagnent de certains défis. L'un de ces défis est la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Si nous voulons tirer avantage des possibilités qui s'offrent à nous, nous devons veiller à ce que nos entreprises aient les travailleurs spécialisés dont elles ont besoin pour prendre de l'essor, innover, soutenir la concurrence et prospérer. Nous devons faire en sorte que nos propres citoyens, en particulier nos jeunes, aient accès à la formation et aux programmes nécessaires pour décrocher ces emplois.
En tant que gouvernement et agence, nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec les quatre provinces de l'Atlantique, nos universités, nos collèges communautaires, les regroupements d'industries et nos autres partenaires afin de faire face à ce défi particulier. Il n'y a aucun doute dans mon esprit que le Canada atlantique a tous les atouts pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain. Nous allons continuer d'être présents pour aider la région à réaliser son plein potentiel.
Monsieur le président, je vais terminer sur ces propos et je vais bien sûr tenter de répondre aux questions des membres du comité.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour mesdames et messieurs, et chers collègues. Je vous remercie tous de cette formidable invitation à être ici ce matin. C’est une occasion de prendre la parole devant vous, d’échanger diverses idées et de répondre à des questions des membres du comité.
Comme vous le savez, mon honorable collègue, le ministre , a abordé brièvement la façon dont le gouvernement soutient la capacité du Canada en sciences, en technologie et en innovation en vue de bâtir une économie du savoir concurrentielle à l’échelle mondiale. J’aimerais vous en dire davantage à ce sujet. Vu que mon portefeuille comprend aussi l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario, je vais aborder quelques-uns de ses programmes en plus de vous parler des efforts du gouvernement dans le domaine des sciences et des technologies.
Depuis que nous avons lancé la Stratégie des sciences et de la technologie en 2007, nous nous employons à tirer profit des avantages des S-T et de l’innovation. Nous avons renforcé le soutien fédéral pour la recherche de pointe de nombreuses façons grâce aux trois conseils subventionnaires. En outre, nous avons créé les Bourses d’études supérieures du Canada Vanier, les Bourses postdoctorales Banting et le Programme des chaires d’excellence en recherche du Canada afin d’attirer et de retenir les chercheurs les plus talentueux dans le monde.
Ces organisations et programmes, ainsi que la Fondation canadienne pour l’innovation — la FCI — et Génome Canada, ont reçu d’importants investissements fédéraux pour soutenir leurs mandats de recherche. Cette année, nous avons d’ailleurs annoncé 500 millions de dollars de plus pour la FCI par l’entremise du Plan d’action économique 2012.
Nous avons également maintenu le financement des programmes de base des conseils subventionnaires fédéraux visant à appuyer la recherche fondamentale et les programmes de bourses d’études pour les étudiants. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, le Canada continue d’arriver en tête du G7 au chapitre des dépenses en R-D pour le secteur de l’enseignement supérieur, exprimées en pourcentage du PIB.
Au-delà des chiffres, nous savons que ces investissements sont payants. Le mois dernier, le Conseil des académies canadiennes — le CCA — a en effet publié un rapport sur l’état des S-T au Canada. Il a conclu que le domaine de la recherche au Canada est sain et en croissance, concurrentiel à l’échelle internationale et bien respecté. Le rapport renfermait cette constatation clé: parmi les auteurs des documents scientifiques les plus cités dans le monde, l’entreprise de recherche du Canada était classée au quatrième rang globalement, derrière seulement les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Le Canada joue donc dans la cour des grands dans sa production de documents scientifiques et de ceux auxquels les chercheurs font référence. Cela témoigne non seulement de la productivité du Canada en sciences, mais aussi de notre fiabilité comme source de solides connaissances. Pour ce qui est de la recherche fondamentale axée sur les découvertes, elle demeure essentielle dans l’approche de notre gouvernement. Mais nous croyons aussi dans le potentiel transformateur des sciences sur le marché et la nécessité d’améliorer les dépenses en recherche-développement des entreprises.
L’an dernier, le Rapport du groupe d’experts sur le soutien fédéral de la R-D dans le secteur privé a exposé les défis et formulé un certain nombre de recommandations. Notre gouvernement est en train de donner suite à plusieurs de ces recommandations grâce à des mesures annoncées dans le Plan d’action économique de cette année.
En effet, nous sommes en train de doubler la taille d’une de nos initiatives le plus couronnée de succès, le Programme d’aide à la recherche industrielle — le PARI —, en vue d’augmenter sensiblement le soutien de la R-D effectuée par les petites et moyennes entreprises. Nous avons aussi annoncé 67 millions de dollars pour aider le Conseil national de recherches dans ses efforts pour se recentrer sur la recherche pertinente pour l’industrie.
Notre gouvernement demeure par ailleurs déterminé à investir dans les sciences fondamentales. Nous nous employons aussi à promouvoir l’innovation et la commercialisation des idées. À cet égard, il est bon de noter que l’un n’a pas à se faire au détriment de l’autre. Nous savons en effet que le Canada peut devenir un chef de file international à la fois dans la recherche fondamentale et la recherche appliquée.
Maintenant, comme ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario — FedDev —, je peux vous entretenir des initiatives qui sont en train d’avoir un effet très positif dans toute cette région.
L'économie de l'Ontario continue de s'améliorer par rapport aux niveaux d'emploi et de PIB d'avant la récession. Pour l'instant, FedDev Ontario a directement engagé près de 1,1 milliard de dollars au titre du financement de base de ses programmes et d'autres programmes gouvernementaux dans la région. Il reste néanmoins du travail à faire. Les niveaux affichés par la recherche et le développement dans le secteur privé de l'Ontario sont inférieurs à ceux de nombreuses autres économies avancées et les retombées de la commercialisation ne sont pas à la hauteur, ce qui rejoint les tendances nationales.
Or, nous savons que la clé de l'innovation et de la croissance économique réside dans la création de partenariats. Ces partenariats exigent la participation de petites et moyennes entreprises et d'établissements postsecondaires qui disposent de vastes ressources en termes de capacité de recherche, d'équipement et de talent. C'est pourquoi nous avons lancé notre Initiative pour la recherche appliquée et la commercialisation, redoublant ainsi nos efforts en vue de tisser des partenariats entre les établissements postsecondaires et le secteur privé.
La capacité de recherche et d'essai que les 24 universités et collèges participants sont en train d'offrir dans ce contexte aide plus de 540 entreprises du Sud de l'Ontario à élaborer de nouveaux produits et à multiplier les perspectives du marché. Le succès est énorme.
Nous cherchons également à résoudre les difficultés que connaissent les petites entreprises du Sud de l'Ontario quand elles cherchent à avoir accès à un capital de risque pour pouvoir lancer une nouvelle affaire. Grâce à notre initiative Investir dans l'innovation des entreprises, nous avons pu obtenir que le secteur privé investisse 117,9 millions de dollars pour aider les entreprises à démarrer et à surmonter les premières étapes critiques. Le nombre d'investisseurs providentiels et de capital-risqueurs qui sont présents dans la région à l'issue de ce programme a augmenté de 250 à 650. Cela aussi a été un énorme succès.
En fait, j'aimerais vous donner un exemple. Avec une contribution d'environ 755 000 $ obtenue dans le cadre de cette initiative, Wave Accounting Incorporated, une entreprise de Toronto qui élabore des logiciels de comptabilité en ligne pour les petites entreprises, a pu obtenir une somme supplémentaire de 1,5 million de dollars d'un investisseur providentiel. L'initiative a créé 46 nouveaux emplois, ce qui a plus que quadruplé le nombre que nous avions escompté au départ. Par ailleurs, l'entreprise a pu obtenir 17 millions de dollars de plus depuis notre première campagne de financement. Sa clientèle se compose désormais de plus de 250 000 petites entreprises du monde entier et cette croissance devrait selon toute attente se poursuivre tout aussi vigoureusement à l'avenir.
Par l'entremise de notre Initiative pour la prospérité, nous sommes en train de faire des investissements stratégiques pour le développement des secteurs de croissance économique pour le sud de l'Ontario, dont l'informatique haute vitesse, la fabrication de matériaux de pointe, les médias numériques, la transformation des aliments et la construction écologique, pour ne citer que quelques exemples. Dans le cadre de certains des projets que nous finançons, des établissements postsecondaires sont en train de travailler avec des petites entreprises à la mise en marché de produits et procédés novateurs qui aideront le Sud de l'Ontario à se forger un nom comme lieu propice aux affaires dans ces secteurs de forte croissance.
Par exemple, nous avons récemment attribué 20 millions de dollars à l'Université de Toronto pour créer une plateforme collaborative en matière de recherche et d’innovation dans le Sud de l’Ontario, qui rassemble un consortium de sept universités et un partenaire chef de file de l’industrie, IBM Canada. Cet investissement est en train de contribuer au développement de logiciels d'informatique dématérialisée à haute vitesse et haute performance. Cette infrastructure aidera les chercheurs et les entreprises à élaborer des produits et services qui exigent la capacité d'analyser des volumes massifs de données, que les scientifiques appellent les « big data ».
Je puis vous affirmer que l'ordinateur le plus puissant du pays est en train d'être utilisé pour ce projet. Le consortium s'en servira pour aborder certains des problèmes les plus complexes que le monde doit résoudre dans des domaines aussi variés que la gestion des ressources et les infrastructures urbaines, ou encore les troubles neurologiques.
Chers collègues, nous avons attribué près de 207 millions de dollars à 44 projets dans le cadre de ce seul fonds, l'Initiative pour la prospérité, avec un effet multiplicateur supérieur au double de ce montant. Le total s'élève donc à 577 millions de dollars. Des investissements de la sorte auront des résultats durables pour l'économie de la région.
Pour répondre au besoin d'améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises, nous avons collaboré avec des intervenants régionaux, dont Manufacturiers et Exportateurs du Canada. Ainsi, 95 millions de dollars ont pu être consacrés à aider plus de 800 manufacturiers de toute la région du Sud de l'Ontario. Selon MEC, notre soutien contribuera à la création de 5 000 nouveaux emplois.
FedDev Ontario offre également certains programmes d'infrastructure nationale et de développement économique communautaire, notamment dans le cadre du Programme de développement des collectivités. Nous travaillons avec nos partenaires pour veiller à ce que les collectivités rurales aient accès aux opportunités de développement économique.
Nous sommes extrêmement fiers des progrès que nous avons réalisés grâce à nos investissements directs dans des initiatives en vue de créer un Avantage du Sud de l'Ontario. Au mois d'août, ces initiatives avaient déjà récolté 963 millions de dollars.
En tant que résident de Cambridge, étant né et ayant grandi dans le Sud de l'Ontario, je sais que la région a des gens incroyables dans ses collectivités. J'ai la chance de pouvoir m'en apercevoir en personne grâce à mes nombreuses visites, aux tables rondes auxquelles je participe et aux discussions que j'entretiens régulièrement avec les parties prenantes en ma qualité de député et de ministre d'État. Ces activités me permettent de constater le potentiel de la région et les résultats des travaux de FedDev.
Monsieur le président, j'aimerais conclure mes commentaires à présent et donner l'occasion aux membres du comité de me poser toute question qu'ils pourraient avoir sur le Budget supplémentaire des dépenses (B).
Merci.
:
Dans ce sens, votre question est excellente. FedDev a été créé pour deux raisons: d’abord, parce que la nation faisait face à un grave ralentissement économique dû non pas à nos actions mais aux événements qui survenaient à l’étranger, et ensuite parce que l’Ontario fait face à des problèmes très particuliers comme l’industrie automobile et ce genre de choses.
Au début, FedDev a dû bien sûr stimuler l’économie aussi rapidement que possible. Nous avons choisi d’établir des partenariats avec des gens qui avaient de l’expérience pratique dans ce domaine, comme Manufacturiers et Exportateurs du Canada, la Banque de développement du Canada et le PARI, à titre d’exemples.
Nous avons cherché des secteurs qui nous permettaient d’injecter des fonds dans l’économie. J’admets qu’au début, il a fallu créer de l’emploi. Nous avons reçu des demandes de reconstruction de stades et autres travaux à court terme — du pavage, des travaux d’infrastructure comme des bordures de trottoir — et nous avons approuvé ces travaux. À mesure que l’économie a changé, nous avons changé aussi. Nous n’avons pas permis qu’elle stagne. Il était crucial de demeurer souples et de nous adapter à son évolution.
À ce moment-là, nous avons commencé à regarder... Je vais vous donner un exemple. Si nous approuvions des travaux de pavage, nous le faisions pour une piste d’aéroport, autrement dit nous n’approuvions pas juste des travaux de deux semaines destinés à stimuler l’économie, mais des travaux qui allaient produire des avantages économiques dans l’avenir parce que ce pavage permettrait d’allonger la piste de l’aéroport, qui pourrait accueillir de plus grands aéronefs.
Notre façon de penser évoluait aussi dans le cadre des avantages à susciter pour l’Ontario. Autrement dit, nous offrions du capital de risque aux gens qui créaient une entreprise et de l’aide aux sociétés qui se lançaient dans les nouveaux marchés d’exportation que nous avions ouverts en signant de nouvelles ententes commerciales.
Nous aidions les scientifiques à lancer plus rapidement leurs produits sur le marché. Nous aidions les étudiants et les nouveaux diplômés à se placer dans le monde des affaires afin que leur poste corresponde à la formation qu’ils avaient reçue. Comme nous l’avons dit, cela avantageait beaucoup les sociétés qui étaient faibles dans le domaine de la recherche et développement.
Ce sont les programmes que nous menons à l’heure actuelle. Il s’agit d’emplois de meilleure qualité et plus durables qui répondent parfaitement aux besoins de l’économie. Nous menons aussi certains projets très avant-gardistes comme le consortium pour l’eau et le projet de nuage informatique à l’Université de Toronto que j’ai mentionné plus tôt. Nous sommes convaincus que ce sont les types d’emploi hautement techniques et nécessitant de grandes connaissances que nous voulons et dont l’Ontario a besoin mais qui produiront des avantages périphériques et transférables dans tout le pays.
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C’est une très bonne question. Je vous remercie de me la poser.
Tout a commencé lorsque nous avons observé des changements dans l’économie du Sud de l’Ontario. Nous avons décidé de considérer la création de programmes qui créeraient plus d’emplois, qui stimuleraient le marché du travail et qui aideraient vraiment l’économie des petites collectivités, tout particulièrement, à croître et à se diversifier. Lors des consultations et des tables rondes que nous avons tenues, nous avons appris que le manque de capital de risque est un important frein à ce type de croissance. En vérité, c’est comme cela que le programme est né.
La création de ce programme en particulier a été annoncée en même temps que les autres, à l’intérieur d’une période de quatre à six semaines à l’automne 2010, encore une fois, pour démontrer le changement de cap de FedDev, qui se trouvait à lancer une série de programmes qui allaient répondre à pratiquement tous les besoins de quelque entrepreneur que ce soit.
À ce jour, le programme a permis à plus ou moins 172 candidats de se partager environ 102 millions de dollars d’aide, mais ses effets positifs sont encore plus importants que cela. En fait, hier soir on m’a appris qu’une entreprise de Kanata qui a obtenu un tout petit prêt dans le cadre de ce programme est allée à l’émission Dragons’ Den. Tous les dragons ont fait des offres, et les entrepreneurs ont accepté l’une d’elles.
Je dois dire que le fonctionnement croisé des programmes constitue un sous-système qui appuie le système en entier, qui est un ensemble de parties. Le capital de risque est l’une de ces parties. Les travailleurs qualifiés en sont une autre. Nous savons que dans le Sud de l’Ontario, il y a des gens qui ont de très bonnes idées, mais qu’ils n’ont pas les ressources nécessaires pour les mettre sur le marché. Nous nous sommes donc dotés de programmes qui contribuent au développement des produits ou des procédés afin qu’ils arrivent beaucoup plus rapidement sur le marché.
Mais nous savons aussi que le Canada compte beaucoup de nouvelles entreprises. Nous sommes l’un des pays qui en comptent le plus au monde. Encore une fois, lorsque ces facteurs sont réunis, il faut peu de temps pour que se présente un investisseur providentiel avec du capital de risque. Je ne veux pas me lancer dans l’histoire du capital de risque au Canada, mais il n’y en a pas beaucoup, et ce n’est certainement pas une vieille tradition. Ainsi, ce programme ne concerne pas que les investisseurs locaux, car les investisseurs viennent maintenant de partout dans le monde, et c’est exactement à cela qu’il sert.
Nous ne serons pas toujours là, mais ce commencement et le fait que nous puissions montrer nos capacités aux États-Unis et aux autres investisseurs sont les résultats que nous voulons voir. Nous sommes donc ravis en ce moment, et je suis heureux de penser que les effets positifs vont durer longtemps.