[Français]
monsieur le président et membres du comité.
[Traduction]
Au nom de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, je tiens à vous remercier de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui en compagnie de nos collègues du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Je vais être bref afin de laisser le plus de temps possible aux membres du comité pour poser des questions pour leur étude sur la mise en valeur des ressources dans le Nord.
L'Agence canadienne de développement économique du Nord, aussi appelée CanNor, a été créée en août 2009. Elle gère divers programmes de développement économique pour soutenir les efforts des habitants du Nord et des Autochtones. Elle mène également des activités stratégiques et de recherche pour mieux comprendre les défis et les possibilités liés au développement économique du Nord. Elle offre, en outre, par l'entremise de son bureau de gestion des projets nordiques, des services de coordination des grands projets et des conseils à l'industrie et aux gouvernements.
L'objectif de CanNor est simple: favoriser le développement économique des trois territoires du Canada en canalisant les efforts des intervenants et des partenaires afin de maximiser les retombées du développement économique dans le Nord.
[Français]
À CanNor, nous reconnaissons que la mise en valeur des ressources énergétiques et minérales constitue actuellement le principal moteur économique nordique. Le développement des ressources naturelles du Nord offre des occasions de stimuler l'économie des régions nordiques et du Canada, d'améliorer l'emploi, l'éducation et le développement social des Autochtones du Nord, de soutenir des communautés en santé, de rehausser et d'élargir les infrastructures nordiques, et de générer de nouveaux revenus pour le gouvernement.
Tous les partenaires de la mise en valeur des ressources nordiques visent un même objectif, celui de mettre en place et d'appliquer un régime de réglementation efficace qui permette à tous les intéressés de prendre part à un processus opportun. CanNor comprend cette réalité et concentre ses efforts sur l'avancement de cette perspective.
[Traduction]
Le Bureau de gestion des projets nordiques, ou BGPN, est une composante de l'initiative visant à améliorer la réglementation dans le Nord du Canada. Créé en mai 2010, le BGPN est un organisme de services dont le but est d'améliorer le processus d'examen et d'approbation des projets de développement dans les territoires.
Le bureau fournit une orientation réglementaire à l'industrie et coordonne les activités des ministères fédéraux liées aux processus d'évaluation environnementale et d'obtention de permis. Il travaille également avec les ministères fédéraux pour coordonner les consultations de l'État auprès des groupes autochtones, et il sera le dépositaire du registre public des consultations de l'État. De plus, les gestionnaires de projet du BGPN qui travaillent dans les trois territoires collaborent avec les organismes fédéraux de réglementation, les offices du Nord et l'industrie pour résoudre les problèmes liés à des projets particuliers.
[Français]
Une fois que les projets ont obtenu l'approbation réglementaire et qu'ils passent à l'étape de la construction et de la production, les nombreuses communautés et entreprises du Nord ont plusieurs défis à relever pour pouvoir y participer pleinement et en tirer profit. Entre autres, elles doivent s'assurer d'avoir accès à une main-d'oeuvre scolarisée et bien formée, qui soit prête à l'emploi. Elles doivent également pouvoir compter sur des capitaux et des programmes de développement des entreprises, ainsi que sur les infrastructures communautaires nécessaires pour appuyer les projets régionaux de développement.
[Traduction]
À cette étape, CanNor collabore avec les clients, l'industrie et les partenaires pour relever ces défis et tirer parti des possibilités offertes par les projets de développement des ressources. Le but est d'harmoniser les intérêts et les capacités des collectivités et des entreprises locales avec les besoins des promoteurs en utilisant les programmes de CanNor et du gouvernement.
La coordination du processus d'examen des projets, avec l'aide du BGPN, et du développement économique régional, grâce aux programmes de développement économique de CanNor, est importante. À titre d'exemple, au cours des deux dernières années, les investissements stratégiques de CanNor dans le développement économique du Nord ont contribué à l'exploration des ressources grâce à un investissement de 10,7 millions de dollars dans la recherche en géoscience qui a permis de créer une base de données qui est maintenant utilisée par l'industrie pour orienter de manière stratégique ses investissements, et par le gouvernement, pour évaluer les ressources disponibles.
Nombre de programmes de CanNor appuient également la planification des besoins de l'économie, le développement des capacités et des compétences, et les projets d'infrastructure dans les collectivités nordiques et autochtones, dont voici quelques exemples: l'organisation d'ateliers et d'exercices de planification des possibilités communautaires, comme ceux qui ont été offerts dans les collectivités des Territoires du Nord-Ouest l'an dernier en vue de l'ouverture de la mine de terres rares par l'entreprise Avalon; l'offre de soutien financier à des collectivités et des organismes autochtones dans le but de négocier des ententes sur les répercussions et les avantages avec les compagnies de mise en valeur des ressources; l'offre de soutien financier au Aboriginal Pipeline Group, qui détient une participation de un tiers dans le projet de pipeline dans la vallée du Mackenzie, afin de maximiser les retombées financières à long terme pour les Autochtones dans les collectivités qui se trouvent à proximité, et
[Français]
financer les projets d'infrastructures nautiques, notamment faire progresser la mise en place de réseaux de transport et de projets de production et de distribution d'électricité et d'accès à la large bande.
Jusqu'ici, CanNor a collaboré avec des partenaires territoriaux et locaux afin de mener plus de 30 projets liés à l'infrastructure qui totalisent au-delà de 25 millions de dollars. Ces travaux ont été réalisés grâce au Fonds d'adaptation des collectivités, au Plan d'action économique ainsi qu'au programme Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord.
[Traduction]
Nous prévoyons qu'il y aura plus de 20 projets de recherche et développement dans le Nord au cours des 10 prochaines années, qui se traduiront par des investissements de plus de 15 milliards de dollars, sans tenir compte du projet de gazoduc du Mackenzie. Le Bureau de gestion des projets nordiques aura un rôle important à jouer dans la gestion et la coordination du volet réglementation de ces projets. Il importe également de mentionner que les programmes de développement économique de CanNor seront utiles pour aider les entreprises locales et autochtones à tirer pleinement parti des occasions qui se présenteront. Les travailleurs et les entreprises partout au Canada seront aussi d'importants participants au développement économique du Nord et ils en profiteront.
Le Canada est à un tournant dans le développement de ses territoires nordiques. CanNor en est bien conscient et ne ménage aucun effort pour s'acquitter du mandat qui lui a été confié de favoriser le développement économique dans le Nord en harmonisant les efforts du gouvernement fédéral avec ceux des intervenants et des partenaires pour servir l'intérêt des habitants du Nord et de tous les Canadiens.
[Français]
Merci, monsieur le président et membres du comité.
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Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de m'adresser au comité aujourd'hui.
Je suis accompagnée par ma collègue Sara Filbee, sous-ministre adjointe, Secteur des terres et du développement économique, Affaires autochtones et du développement du Nord, de même que par Mimi Fortier, notre directrice générale, Pétrole et gaz du Nord — qui pourra vous fournir des renseignements pointus au besoin —, et par Paula Isaak, directrice générale, Ressources naturelles et environnement.
[Français]
Je vous parlerai aujourd'hui du rôle du ministère relativement à l'exploitation des ressources nordiques, notamment en vous décrivant son vaste mandat à l'égard du développement du Nord du Canada ainsi que ses responsabilités en ce qui a trait à la réglementation de l'exploitation des ressources du Nord.
La mise en valeur des ressources du Nord canadien est d'une importance capitale pour les résidants de cette région et pour les Canadiens. La semaine dernière, j'ai participé à une conférence à Edmonton au sujet de l'avenir du Nord canadien. Bon nombre de conférenciers ont souligné l'importance d'une exploitation responsable des ressources.
[Traduction]
Aux termes de la Loi sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, Ie ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada est responsable du développement économique et politique du Nord. Plus précisément, il est directement responsable de la gestion des ressources, notamment des terres, des eaux, des minéraux et du pétrole et du gaz dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, tout comme les gouvernements provinciaux en sont directement responsables dans le Sud. Au Yukon, l'accent est mis sur le développement global. Le gouvernement fédéral conserve la compétence exclusive sur les ressources sous-marines dans le Nord.
Affaires autochtones et Développement du Nord Canada stimule le développement politique et économique régional du Nord de différentes façons, notamment, en négociant et en mettant en œuvre des ententes sur le règlement des revendications territoriales et sur l’autonomie gouvernementale, et en transférant des responsabilités aux gouvernements territoriaux. Au cours des dernières décennies, le gouvernement fédéral a en fait transféré de nombreuses responsabilités aux gouvernements du Nord, qui exercent maintenant des responsabilités similaires à celles des gouvernements provinciaux. Par exemple, en 2003, il a transféré au Yukon les responsabilités pour la gestion des terres et des ressources de son territoire. De plus, en janvier 2011, il a conclu un accord de principe pour transférer des responsabilités similaires aux Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement fédéral croit que le développement du Nord sera d'autant plus stimulé s’il transfère aussi les pouvoirs décisionnels pour la gestion des ressources du Nord aux gens qui vivent dans le Nord.
[Français]
L'ouverture de l'accès au Nord est essentiellement due au développement des ressources naturelles dans cette région, notamment la ruée vers l'or au Yukon, l'exploration pétrolière dans la vallée du Mackenzie et la découverte de diamants dans les actuels Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut.
[Traduction]
Selon les estimations, la région de l’Arctique recèle environ le cinquième des ressources pétrolières et gazières restantes dans le monde. Elle est donc une source importante d’énergie pour l’avenir. Elle est également la quatrième productrice de diamants au monde en volume et la troisième en valeur. L'industrie pétrolière et gazière continue de s’intéresser aux ressources sous-marines dans le Nord. Elle est sur le point de faire des investissements importants dans la mer de Beaufort où elle s'est engagée à investir deux milliards de dollars pour le forage de puits d'exploration.
[Français]
Le ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien exerce de deux façons ses responsabilités en matière de gestion des ressources naturelles: d'abord, en délivrant des droits fonciers et des droits d'exploitation de ressources de minéraux, de gravier, de pétrole et de gaz; ensuite, en élaborant des politiques et en prenant des décisions dans le cadre du processus de réglementation.
[Traduction]
Les régimes de réglementation du Nord ont été créés pour assurer le développement responsable des ressources dans une région éloignée, tout en assurant la protection de l’environnement. Ces principes sont consacrés dans les différents accords sur les revendications territoriales globales dans le Nord. De plus, ils sont énoncés dans les lois et règlements habilitants qui sous-tendent les régimes de réglementation dans les trois territoires.
Actuellement, les accords de revendications territoriales fixent les dispositions législatives qui les régissent. Le ministère collabore étroitement avec les groupes autochtones pour s'assurer que la législation respecte l’esprit et l’intention des accords sur les revendications territoriales globales.
[Français]
Chaque territoire du Nord a défini son propre régime de gestion des ressources en fonction de son développement politique. Par exemple, depuis le 1er avril 2003, le gouvernement du Yukon assume la responsabilité de la gestion des terres et des ressources sur son territoire en vertu de l'Accord de transfert au Yukon d'attributions relevant du Programme des affaires du Nord. Des lois territoriales ont été créées et régissent maintenant ces nouvelles responsabilités. Bien sûr, le Yukon ainsi que les deux autres territoires sont toujours assujettis à un grand nombre d'exigences réglementaires fédérales, qui portent notamment sur les pêches, les eaux navigables et les explosifs.
De plus, la loi sur l'évaluation environnementale au Yukon est toujours une loi fédérale. Il s'agit de la Loi sur l'évaluation environnementale et socioéconomique au Yukon.
[Traduction]
Les Territoires du Nord-Ouest comptent actuellement quatre accords de revendication territoriale: la Convention définitive des Inuvialuit, l’Entente sur la revendication territoriale globale des Gwich'in, l’Entente sur la revendication territoriale globale des Dénés et des Métis du Sahtu et l'Accord définitif des Tlichos. Des négociations sont toujours en cours dans les autres parties des Territoires du Nord-Ouest. Le cadre réglementaire varie donc considérablement en raison des différences dans ces ententes. Par exemple, la grande partie des Territoires du Nord-Ouest, à l’exception de la région désignée des Inuvialuit, est réglementée par la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, tandis que la région désignée des Inuvialuit est, elle, réglementée par la Loi canadienne sur I'évaluation environnementale.
Au fil des ans, divers partenaires ont soulevé des préoccupations concernant le fonctionnement du régime de réglementation dans les Territoires du Nord-Ouest. Le ministère a donc procédé à un examen indépendant de ces préoccupations, puis publié le rapport McCrank en 2008. Par la suite, le ministère a mis en oeuvre un plan d'action visant à améliorer les régimes de réglementation dans les Territoires du Nord-Ouest et dans le Nord, qui prévoit des investissements de 25 millions de dollars sur trois ans.
Ce plan comprend trois axes d'action: élaborer des lois et règlements, ou modifier ceux qui existent, afin de compléter ou d’améliorer le système de réglementation dans le Nord; créer un régime complet de programmes de surveillance environnementale dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut; et donner aux Autochtones une voix forte dans ce dossier.
[Français]
Le Nunavut n'a qu'un seul accord de revendications territoriales, qui a été conclu en 1993 entre les Inuits du Nunavut et le Canada. Cet accord prévoit un régime pour réglementer l'élaboration des projets ainsi que la création de cinq commissions pour piloter ces programmes. Ces commissions sont la commission d'aménagement du territoire, la commission d'évaluation environnementale, la commission de délivrance des permis d'utilisation des eaux, la commission de règlement de différends touchant les droits de surface et la commission de la gestion de la faune. Jusqu'à présent, le processus a bien fonctionné. Le gouvernement fédéral continue tout de même de mettre au point le régime de réglementation. En fait, il espère présenter de nouveau dès que possible au Parlement la nouvelle loi sur l'aménagement du territoire et l'évaluation des projets au Nunavut. La création du projet de loi constitue le dernier engagement que le Canada n'a pas encore honoré dans le cadre de l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut.
En plus de ses responsabilités pour la gestion des ressources, le ministère prend très au sérieux ses responsabilités en matière de protection de l'environnement et de développement durable. Ces derniers temps, le ministère a concentré ses efforts sur la surveillance de l'environnement et sur les sciences de l'Arctique.
[Traduction]
Un des éléments clés du plan d'action visant à améliorer les régimes de réglementation dans le Nord est de mettre en place deux programmes de surveillance environnementale communautaire: le Programme de surveillance des effets cumulatifs dans les Territoires du Nord-Ouest et le programme de surveillance générale du Nunavut. Ces programmes visent l’excellence en gestion environnementale et en intendance, par un suivi efficace et une évaluation des impacts cumulatifs du développement.
Notre ministère s’est engagé à surveiller et à évaluer les impacts cumulatifs du développement, non seulement des ressources terrestres, mais également des ressources sous-marines. L’été dernier, notre ministre a annoncé l’allocation de 28,8 millions de dollars sur cinq ans pour mener à bien l’initiative d’Évaluation environnementale régionale de Beaufort. II s’agit d’une initiative multipartite de subventions publiques et de fonds du secteur privé pour parrainer des travaux de recherche environnementale et socio-économique régionale, afin de recueillir des renseignements essentiels pour la gestion future de la mer de Beaufort.
La construction de la Station de recherche du Canada dans l'Extrême-Arctique est aussi un projet très emballant dans le domaine de la science et de la surveillance environnementale. Cette nouvelle station, qui sera située à Cambridge Bay, sera un centre multidisciplinaire de calibre mondial, ouvert à l'année, qui effectuera des travaux de recherche scientifique et de surveillance environnementale de pointe dans l’Arctique. Quatre domaines prioritaires ont été établis, dont un axé sur la mise en valeur des ressources qui vise à s'assurer que celle-ci se fera de manières rentable et écologique et qu'elle favorisera également le développement social.
Pour aider la station à devenir un centre de calibre mondial, le gouvernement fédéral a investi 85 millions de dollars dans le Fonds pour l’infrastructure de recherche dans l’Arctique de son pan d'action environnemental. Cet investissement permettra d'assurer la mise en place d'un solide réseau d'infrastructure.
[Français]
Pour soutenir les travaux scientifiques internationaux sur l'Arctique, le Canada a joué un rôle important dans l'Année polaire internationale, qui a débuté en 2007-2008. Celle-ci se clôturera par une dernière conférence intitulée « De la connaissance à l'action » et elle aura lieu à Montréal en avril 2012. Le programme de l'Année polaire internationale est le plus important programme de recherches multidisciplinaires axé sur les régions arctiques et antarctiques.
[Traduction]
Je vais maintenant vous parler brièvement de nos responsabilités dans l'exploitation des ressources dans les réserves, essentiellement au sud du 60e parallèle. Ma collègue, Sara Filbee, est responsable de ce dossier.
[Français]
Au sud du 60e parallèle, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada a pour mandat de gérer les obligations juridiques de l'État, conformément à la Loi sur les Indiens, ainsi que le Règlement sur l'exploitation minière dans les réserves indiennes et le Règlement sur le bois des Indiens.
[Traduction]
II y a un potentiel minier considérable sur les terres des réserves. Selon le dernier inventaire des ressources minérales, qui a été réalisé en 1991, près de la moitié des trois milles réserves indiennes ont le potentiel de receler d'importants gisements de minéraux métalliques ou de minéraux non métalliques. On pourrait en effet y extraire des diamants, du gypse, du graphite, du charbon, de la potasse, de l’uranium et de l’or.
La plupart des activités minières sur les réserves portent sur l’extraction de sable et de gravier. Toutefois, on s’intéresse maintenant à l’extraction d’autres minéraux métalliques et non métalliques.
[Français]
L'État doit également gérer les ressources pétrolières et gazières sur les terres des Premières nations, aux termes de ses obligations fiduciaires et réglementaires liées. Pétrole et gaz des Indiens du Canada, un organisme de service spécial, gère ces ressources au nom de l'État.
Pétrole et gaz des Indiens du Canada a pour responsabilité de gérer les ententes d'exploitation des ressources pétrolières et gazières d'une cinquantaine de Premières nations. Tous les fonds qu'il perçoit sont versés dans les comptes en fiducie des Premières nations. De plus, il aide les Premières nations à gérer et à contrôler elles-mêmes leurs ressources pétrolières et gazières.
[Traduction]
Comme je l’ai expliqué brièvement, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada joue un rôle important dans le développement des ressources dans le nord, en élaborant les politiques nécessaires, en transférant des responsabilités et en réglant les revendications territoriales. II a également un rôle à jouer dans la gestion des terres et des eaux, ainsi que la responsabilité d’améliorer les régimes d’évaluation environnementale. Enfin, il cherche à améliorer les connaissances sur l’environnement arctique, afin de protéger l’environnement arctique et de garantir la pérennité des écosystèmes de la région.
Merci de m’avoir accordé de votre temps. J’attends avec impatience nos discussions.
:
Merci, monsieur le président. Tout cela est très intéressant.
J'aimerais commencer par quelques questions. Habituellement, je pose environ sept questions à la fois et je donne ensuite aux gens le temps de répondre. Toutefois, je n'ai qu'une question ce matin, mais elle comporte environ 14 volets, alors je vais commencer immédiatement.
Monsieur Bloom, j'ai vraiment aimé votre exposé.
Vous avez mentionné que votre organisme avait été créé en août 2009. Quel est votre budget annuel? Où avez-vous trouvé vos employés? S'agit-il de nouveaux employés, ou êtes-vous allé les chercher dans d'autres ministères? Il me semble que nous avons créé une agence de développement économique dans le but de faciliter les transactions entre le secteur privé et le gouvernement du Canada, ce qui revient à créer plus d'organismes gouvernementaux pour aider le secteur privé à traiter avec encore plus d'organismes du gouvernement. Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris.
Je n'essaie pas d'être cynique; à mon avis, il est bon d'avoir une agence de coordination. Il me semble que votre agence aide à coordonner tous les éléments qui permettront de faire avancer les dossiers.
Toutefois, il me semble que ce genre de choses devrait toujours avoir été à la disposition des ministères. Je me demande comment on en est arrivé à créer votre agence, comment vous avez constitué votre effectif — c'est-à-dire d'où viennent vos employés et s'ils possèdent l'expérience voulue. Pouvez-vous nous parler de leur expérience et comment elle s'applique à la question du Nord? En effet, la plupart des questions liées au Nord sont très complexes et, je pense, requièrent une bonne dose d'expertise.
Pouvez-vous nous préciser où les 15 milliards de dollars seront investis, dans quels types de projets, et ce que le gouvernement devrait faire pour faciliter cet investissement?
Puisque votre création est très récente — elle date de 2009 —, j'aimerais savoir si vous avez fait partie du processus de réduction des formalités administratives. Il me semble que votre organisme serait le mieux placé pour poser des questions au sujet de la réduction des formalités administratives, afin de nous permettre de franchir toutes les étapes associées à la réglementation fédérale et de lancer des projets.
Madame King, je vais vous poser une question plutôt simple et directe. J'aimerais savoir combien il nous reste d'accords de revendication territoriale à régler dans les territoires.
Ce qui a le plus attiré mon attention, c'est le transfert de responsabilités. Comme vous le savez, les lois sur le transfert des ressources naturelles, en 1930, ont donné aux provinces compétence sur leurs propres ressources naturelles. Dans le Nord, les trois territoires semblent avoir adopté une approche improvisée à ce sujet.
Nous avons le transfert de la responsabilité environnementale. Votre agence tente-t-elle d'éliminer cet aspect? Envisagez-vous de transférer plus de responsabilités environnementales aux territoires?
La question qui me préoccupe le plus est celle de l'obligation de consulter et certains des problèmes qui s'y rattachent. Pouvez-vous nous expliquer la différence entre l'obligation de consulter dans le cadre d'un accord sur une revendication territoriale qui a été signé et une revendication territoriale qui n'a pas été ratifiée par un accord? Quelles sont les différences, et quels sont certains des défis auxquels se mesurent le secteur privé et le gouvernement lorsqu'ils tentent de concrétiser des projets?
J'espère qu'il vous reste assez de temps pour répondre.
:
D'accord. Merci d'avoir posé ces questions. L'organisme a en effet été créé il y a un peu plus de deux ans, en août 2009. Son budget annuel actuel est de 44 millions de dollars. Là-dessus, 30 millions de dollars sont affectés au financement de programmes. Il s'agit en fait de programmes de contributions dont nous nous occupons; j'en ai d'ailleurs mentionné quelques-uns plus tôt. Enfin, nous utilisons environ 14,5 millions de dollars pour couvrir nos coûts de fonctionnement dans les trois territoires dans lesquels nous sommes présents.
Votre question au sujet du personnel révèle un esprit perspicace; vous avez raison, il s'agit d'un travail technique et il faut comprendre comment fonctionnent les choses dans le Nord. Le noyau de CanNor, si vous me permettez l'expression, provient en fait du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Ces gens, à l'aide de leurs programmes, sont venus nous aider à bien comprendre le sujet. Nous avons également créé des ressources complémentaires, comme un bureau de gestion des projets nordiques. Don James, qui est assis à mes côtés, vous donnera un bon exemple de l'expertise technique restreinte, mais approfondie, qui est requise pour des projets de ce genre. Vous avez aussi raison lorsque vous dites qu'il faut comprendre le processus de réglementation. Mais pour pouvoir introduire une valeur ajoutée au processus, il est aussi important de comprendre comment le secteur privé conçoit l'élaboration de grands projets.
Il ne fait aucun doute que nous avons envoyé une équipe très expérimentée sur le terrain; d'ailleurs, elle évolue et se perfectionne avec le temps. Comme je l'ai mentionné plus tôt, le fait que nous nous occupons à la fois d'orienter et d'appuyer les grands projets de développement économique communautaire sur le terrain caractérise certainement la création de CanNor. Le but de l'initiative est en effet de veiller à ce que les efforts de développement entraînent réellement des répercussions positives dans le Nord et que ces répercussions soient réparties entre les collectivités.
Comme je l'ai dit, il est important de pouvoir compter sur une équipe de ce genre pour y arriver. Vous vous êtes informé sur les investissements de l'ordre de 15 milliards de dollars et vous avez parlé de la réponse du gouvernement. Le fait que je sois ici fait partie de cette réponse; en effet, le gouvernement considérait qu'il était extrêmement important d'avoir un point central. J'ai participé à la même réunion que Janet à Edmonton, la semaine dernière, et j'ai été très impressionné par le nombre d'organismes et de personnes présentes. En fait, on y a dit la même chose que vous, c'est-à-dire qu'il était temps qu'un organisme se consacre entièrement au sujet, car AINC, avant notre création, s'en occupait seulement en partie.
Je ne m'occupe pas de réglementation; en fait, je dois faire en sorte que ceux qui s'en occupent fassent leur travail. Je dois également veiller à ce que l'industrie le comprenne dans la mesure du possible. Cela ajoute-t-il vraiment une valeur au processus? Je peux seulement vous répéter ce que m'ont dit les représentants de grandes entreprises lorsqu'ils sont venus au bureau ou lorsque je les ai rencontrés dans le cadre de conférences de grande envergure. Ils m'ont dit vraiment aimer le fait de pouvoir consulter un organisme qui est en mesure de leur fournir des directives claires à ce sujet.
J'ajouterai un commentaire au sujet de la réduction des formalités administratives; il découle du commentaire précédent sur la question que vous avez posée. Notre travail, au nord du 60e parallèle, consiste à garder le système du gouvernement fédéral centré sur la rationalisation et la simplification de la réglementation. Comme je l'ai dit, je n'ai pas les mains liées par les fonctions de réglementation comme mes collègues, alors il m'est possible de les pousser et de veiller à ce que nous en tirions le plus d'avantages possible pour les Canadiens, tout en gardant à l'esprit qu'il faut passer par un processus établi par la loi.