:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Je concentrerai mes observations sur la façon dont le projet de loi permettra de renforcer la relation qui existe entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer parce qu'il facilite la négociation commerciale d'ententes de service.
Le réseau de transport ferroviaire de marchandises du Canada est un lien vital avec les marchés mondiaux et les chaînes d'approvisionnement parce qu'il facilite l'importation et l'exportation de millions de dollars de marchandises et de produits manufacturés chaque jour. Notre économie dépend des milliards de dollars générés par les produits manufacturés et les denrées d'exportation du Canada, comme les grains, les pâtes et papiers, le charbon et la potasse. Les consommateurs et les entreprises du pays doivent également avoir l'assurance que les marchandises conteneurisées qui arrivent tous les jours de l'Asie et de l'Europe pourront être acheminées efficacement vers les villes canadiennes.
Le projet de loi aidera les milliers d'entreprises qui dépendent du transport ferroviaire des marchandises et les Canadiens qui travaillent dans ces secteurs. Étant donné l'importance du transport ferroviaire pour le commerce et l'économie du Canada, le projet de loi C-52 contribuera, en fin de compte, à la création d'emplois et à la croissance économique du pays.
L'objectif du projet de loi C-52 est de favoriser l'adoption d'ententes de service entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer. Ces ententes peuvent contribuer à renforcer la relation expéditeur-compagnie de chemin de fer. Elles peuvent aider les entreprises à planifier de quelle façon elles achemineront leurs marchandises vers les marchés. Ces dernières années, les compagnies ferroviaires et leurs partenaires de la chaîne d'approvisionnement, notamment les expéditeurs, les ports et les terminaux, ont signé un grand nombre de ces ententes. Cela a permis d'améliorer le service ferroviaire, la collaboration, la communication, et, au bout du compte, l'efficience de la chaîne d'approvisionnement. En somme, les ententes de service sont un outil qui renforce la prévisibilité et la fiabilité des services de transport ferroviaire des marchandises.
Le projet de loi appuie l'adoption de pratiques exemplaires dans ce secteur. À cette fin, le projet de loi comporte deux parties. Il accorde aux expéditeurs le droit à une entente de service et il crée un processus d'arbitrage afin d'établir les stipulations du service en cas de rupture des négociations. Le plus important, c'est que cette nouvelle disposition constituerait un incitatif sérieux à la négociation d'ententes de service sur le plan commercial.
L'expéditeur qui souhaite une entente de service pourrait pressentir une compagnie de chemin de fer. À ce moment-là, cette dernière serait tenue de lui fournir une réponse dans les 30 jours. Cela garantirait que les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer tentent d'abord de trouver des solutions commerciales adaptées à leurs relations de service.
En cas d'échec des négociations, l'expéditeur peut recourir à l'arbitrage pour obtenir une entente de service obligatoire. Toutefois, pour que le processus d'arbitrage puisse débuter, il faut au préalable que l'expéditeur ait fourni un préavis de 15 jours à la compagnie de chemin de fer. Cette période de 15 jours encouragerait la négociation commerciale, étant donné qu'elle accorderait aux deux parties une dernière chance de trouver un compromis avant le début de l'arbitrage.
En bout de ligne, on s'attend à ce que les recours aux ententes de service se multiplient. À l'avenir, un expéditeur qui a besoin d'une entente de service pourrait en obtenir une, que ce soit par la négociation commerciale ou par l'arbitrage.
D'aucuns feront sans doute valoir que la mesure proposée imposera aux compagnies de chemin de fer des tracasseries administratives accrues qui constitueront un fardeau pour elles. Je peux leur répondre que non. Nous fournissons une solution en cas d'échec du service. Nous nous attendons à ce que les compagnies de chemin de fer et les expéditeurs continuent de collaborer ensemble et d'amplifier le succès des mesures proactives recommandées à la suite de l'examen des services de transport ferroviaire des marchandises.
Ce projet de loi est important car il fournit un cadre en vue de rehausser les normes de respect des ententes de service. Cela comporte de nombreux avantages. En facilitant une meilleure collaboration entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer grâce à la négociation d'ententes de service, les parties peuvent s'entendre sur des stipulations de service précises et sur des normes de rendement. Les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer sauraient clairement ce que les uns attendent des autres. Ils pourraient ainsi mieux collaborer afin de rendre leurs interactions quotidiennes plus efficientes.
Ces ententes de service pourraient également solidifier la relation entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer en déterminant la marche à suivre en cas d'interruption du service. Des protocoles de communication pourraient être mis en place et des plans de rétablissement pourraient énoncer les mesures et le délai prévus pour la reprise du service.
Les expéditeurs et les compagnies ferroviaires du Canada pourraient également utiliser les ententes de service pour jeter les bases d'une expansion des affaires qu'ils concluent ensemble. Les négociations relatives à une entente de service pourraient donner aux expéditeurs l'occasion de discuter de plans de croissance du transport ferroviaire et d'examiner comment le service ferroviaire pourrait être adapté pour répondre à cette croissance. Le droit légal à une entente de service, appuyé d'un processus d'arbitrage advenant l'échec des négociations commerciales, serait donc très puissant.
Partout au Canada, les expéditeurs, qu'ils soient petits ou grands et qu'ils expédient des conteneurs universels ou des produits bruts, auraient le droit de conclure une entente de service établissant une feuille de route avec la compagnie de chemin de fer pour concrétiser les avantages que je viens tout juste d'expliquer.
Toutefois, vous n'avez pas à me croire sur parole. Voici ce que dit M. Rick White, directeur général de la Canadian Canola Growers Association, au sujet du projet de loi :
La Canadian Canola Growers Association se réjouit de voir l'inclusion de nombreux éléments d'importance dans le projet de loi C-52, notamment le droit de négocier un accord sur les niveaux de service en cas d'échec des négociations commerciales.
Compte tenu que plus de 85 % des semences, de l'huile et du tourteau de canola sont exportés dans plus de 50 marchés dans le monde, un service de transport ferroviaire efficace et efficient est essentiel au succès des agriculteurs et de notre industrie toute entière.
Cela m'amène au commerce canadien et à nos initiatives en matière de portails et de corridors. Les compagnies de chemin de fer ont joué un rôle primordial dans la colonisation et l'expansion économique du Canada, et elles continuent de jouer un rôle important. Les réseaux de chemin de fer font partie intégrante du système de transport du Canada.
Le gouvernement conservateur a vu à renforcer nos infrastructures de transport par divers moyens, notamment les portes d'entrée et les couloirs commerciaux stratégiques. Grâce à de telles initiatives, notre gouvernement, de concert avec ses partenaires, fait des investissements considérables pour réduire la congestion dans les couloirs clés de manière à accroître notre capacité à mettre à profit les perspectives commerciales, qui se multiplient. Nos initiatives relatives aux portes d'entrée incitent par ailleurs les acteurs à s'investir et favorisent le dialogue avec eux, deux éléments essentiels au fonctionnement de nos portes d'entrée. C'est efficace, c'est prouvé. C'est par la coopération que les acteurs ont pu régler des problèmes fonctionnels et rendre nos portes d'entrée plus efficaces.
La disposition du projet de loi qui concerne les ententes de service favorise de tels partenariats. Ce sont eux qui rendront notre chaîne d'approvisionnement efficiente et fiable, nous permettant ainsi de satisfaire à la demande des marchés actuels, en expansion et en devenir. En ce sens, cette mesure législative viendrait donc étayer le programme économique de notre gouvernement.
À titre de président du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, j'ai pu, à l'instar de ses autres membres, entendre de vive voix les expéditeurs et d'autres acteurs expliquer à quel point le projet de loi est important. J'ai été ravi de découvrir que cette mesure jouit d'un appui phénoménal. Le comité a aussi pris connaissance du témoignage de groupes concernés, comme Port Metro Vancouver, en Colombie-Britannique; Steve Ashton, ministre de l'Infrastructure et des Transports du Manitoba; ou l'Administration portuaire d'Halifax. Aux quatre coins du pays, les Canadiens sont favorables au projet de loi.
Certes, les parties intéressées n'obtiennent pas nécessairement tout ce qu'elles veulent dans les ententes comme celles-ci, mais, à mon avis, elles devront admettre que nous avons présenté un projet de loi équilibré. C'est pourquoi je l'appuie.
Permettez-moi de lire brièvement quelques extraits de témoignages que nous avons entendus:
[L]e projet de loi C-52 est très important pour Port Metro Vancouver [...] Le rendement passé des sociétés ferroviaires a rendu le projet de loi C-52 indispensable. Je pense que ce dernier s’est adéquatement acquitté de la tâche délicate d’obliger les intervenants à prendre des mesures, tout en leur permettant d’adapter les ententes en fonction des besoins des expéditeurs. [...] Je recommande que le projet de loi C-52 soit approuvé [...]
Nous devons comprendre qu’il peut arriver, selon les circonstances, qu’une partie soit incapable de conclure en agissant de bonne foi une entente négociée. Dans un tel cas, le projet de loi C-52 propose un mécanisme en vue de briser cette impasse.
Le texte législatif prévoit le droit de demander à un arbitre d'établir un accord. À ce titre, le projet de loi C-52 représente un pas en avant, et il doit être adopté.
Je ne lirai pas tout le compte rendu des audiences, mais ces citations donnent une idée à la Chambre des témoignages que nous avons entendus au comité.
Jusqu'à maintenant, j'ai décrit les avantages du projet de loi sur le plan des ententes de service qui sont en place et j'ai montré que le projet de loi renforce le commerce canadien. J'ai également passé en revue certains témoignages que nous avons entendus au Comité des transports durant l'étude du projet de loi.
Je voudrais maintenant me tourner vers un secteur qui est très important pour moi, l'agriculture. Je représente la circonscription rurale de , et, quoique le transport ferroviaire ne soit pas extrêmement courant dans mon coin de pays, j'ai assurément constaté que les agriculteurs sont très préoccupés par l'acheminement de leurs produits de la ferme jusqu'aux marchés.
Ayant été agriculteur moi-même, je sais que le secteur de l'agriculture est rempli d'incertitudes. C'est pourquoi je suis très heureux que nous allions de l'avant avec le projet de loi pour que les agriculteurs canadiens soient protégés par ces ententes de service; ainsi, ils sauront qu'ils auront toujours une option viable pour faire transporter leurs produits.
Comme je l'ai dit, l'agriculture est l'un des piliers de l'économie dans ma circonscription et assurément de l'économie canadienne dans son ensemble. L'agriculture du Canada, et même tout le secteur de l'agroalimentaire, joue un rôle vital dans la création d'emplois et la prospérité de notre économie. Cependant, nos agriculteurs ont besoin d'un service ferroviaire efficient, efficace et fiable pour pouvoir faire transporter leurs denrées de la ferme jusqu'aux clients, pas seulement au Canada mais partout dans le monde.
C'est exactement ce que le projet de loi apportera à nos agriculteurs, qui travaillent fort. Il leur garantira le droit d'avoir une entente de service avec les compagnies de chemin de fer de manière à renforcer la clarté, la prévisibilité et la fiabilité pour le transport de leurs denrées.
En outre, je soutiens que ce projet de loi sera avantageux non seulement pour les expéditeurs, mais aussi pour les transporteurs ferroviaires qui bénéficieront des changements, car le projet de loi ne crée pas d'antagonisme entre l'expéditeur et le transporteur ferroviaire. Le but est plutôt d'encourager les transporteurs et les expéditeurs à travailler ensemble.
La Loi sur les services équitables de transport ferroviaire des marchandises aidera les expéditeurs à gérer et à faire croître leurs entreprises, tout en garantissant que les compagnies de chemin de fer puissent exploiter un réseau efficient, à l'avantage de tous les utilisateurs. Nous aurons ainsi une chaîne d'approvisionnement solide et compétitive dans le secteur du transport par rail, ce qui est crucial pour le succès de l'économie canadienne. En cette époque de difficultés économiques mondiales, tous les secteurs de l'économie doivent travailler ensemble pour assurer la croissance, créer des emplois et garantir la prospérité à long terme.
Avant de terminer, je vais anticiper sur les questions que des députés de l'opposition à la Chambre pourraient poser sur le projet de loi et y répondre. Je vais commencer par la question que l'on posera peut-être, à savoir pourquoi le projet n'a pas été déposé plus tôt. La réponse est très simple: cela prend du temps de bien faire les choses.
Pour cette mesure législative, nous avons pris le temps nécessaire pour tenir des consultations auprès des intervenants dans ce dossier. Nous avons soigneusement pris connaissance des mémoires que nous avons reçus afin de pouvoir proposer un cadre qui serait avantageux pour toutes les parties en cause. Ce fut un long processus, mais il a été fructueux, comme les députés peuvent le constater à la lecture des témoignages que j'ai cités tout à l'heure, et nous présentons maintenant à la Chambre un projet de loi très utile.
J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier tous les membres du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. J'en vois certains ici, des deux côtés de la Chambre. Nous n'avons pas toujours été d'accord sur tout, mais en définitive, nous avons un bon projet de loi, et je m'en voudrais de ne pas signaler l'excellent travail et le soutien du . Nombreux sont ceux qui réclament ce projet de loi depuis des années, notamment les expéditeurs. Le ministre l'a présenté, et nous sommes ici aujourd'hui pour en discuter à la Chambre.
Une question qui a été soulevée à propos de ce projet de loi concerne la possibilité que les nouvelles dispositions nuisent à l'efficacité des chemins de fer canadiens. Ce ne sera pas le cas. Lorsqu'il prend une décision, l'arbitre doit prendre en considération l'efficacité du réseau ferroviaire et l'obligation, pour les compagnies de chemin de fer, d'assurer le service à tous les expéditeurs.
Finalement, certains se demandent peut-être pourquoi le projet de loi n'énumère pas tous les éléments qui doivent figurer dans une entente de service. Je vais leur répondre. C'est parce que ces ententes ne sont pas une solution universelle. Chaque situation faisant intervenir des expéditeurs et des services ferroviaires sera différente des autres et comportera des besoins spécifiques. La formule retenue confère donc à l'arbitre la souplesse nécessaire pour prendre les bonnes décisions.
Je pense que les décisions arbitrales seront rares, mais la formule est assez souple pour que les deux parties puissent dialoguer, et l'arbitre n'interviendrait que si elles ne parvenaient pas à conclure une entente satisfaisante.
En conclusion, les ententes de service sont un outil commercial important qui facilite les relations entre l'expéditeur et la compagnie de chemin de fer, car elles rendent le service ferroviaire plus simple et plus prévisible. Comme l'ont déclaré certaines associations après le dépôt du projet de loi en décembre 2012, ces ententes serviront de plateforme à la poursuite de la collaboration avec les compagnies canadiennes de chemin de fer.
Ce projet de loi devrait faire merveille pour les expéditeurs et les services ferroviaires au Canada, et apporter d'énormes avantages à tous les secteurs, y compris l'agriculture.
L'objectif du gouvernement est de faciliter l'adoption d'ententes de service entre les expéditeurs et les compagnies de chemin de fer lorsque les expéditeurs veulent en conclure une. Or, c'est précisément l'effet qu'aura le projet de loi .
J'exhorte les députés à appuyer ce projet de loi. J'espère que mes collègues d'en face vont l'appuyer et voter en faveur de son adoption.
Au cours des discussions sur le projet de loi, j'ai beaucoup parlé d'agriculture, car de nombreux produits agricoles doivent être transportés, mais nombre de députés ont dit que le projet de loi allait s'appliquer à tous les produits, notamment aux engrais, aux produits forestiers et à la potasse. C'est donc un projet de loi très important.
La Saskatchewan est le plus gros producteur mondial de potasse, dont une bonne partie est exportée après avoir été transportée par train. L'industrie minière doit, elle aussi, faire transporter toutes sortes de produits. On parle même, actuellement, d'une augmentation du transport de pétrole brut par train, même s'il faut reconnaître, je pense, que les oléoducs sont une solution préférable. Quoi qu'il en soit, le monde des affaires envisage toujours toutes les solutions disponibles, et le rail en fait partie.
:
Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais dire que je partagerai mon temps de parole avec l'excellente députée de .
Je suis content de me lever à la Chambre aujourd'hui pour discuter du projet de loi qui vise à donner aux clients des services de transport ferroviaire le droit d'établir des ententes de services avec les sociétés ferroviaires et à mettre en place un processus d'arbitrage lors de l'échec des négociations. Malgré ses faiblesses, le projet de loi est très important pour l'économie canadienne, spécialement pour les secteurs agricole, minier et forestier, qui utilisent beaucoup le transport ferroviaire.
Le projet de loi n'est pas parfait. Toutefois, c'est tout de même bien de réaliser qu'après tant d'années de belles paroles et d'inaction, les conservateurs ont finalement agi et ont déposé le projet de loi.
À ce sujet, j'aimerais remercier ma collègue de qui, en déposant son propre projet de loi sur la protection des clients des compagnies de chemin de fer, a réussi à faire bouger le gouvernement conservateur, qui a présenté son propre projet de loi six mois plus tard. Mieux vaut tard que jamais.
Mon discours se divisera en trois parties. En premier lieu, je vais souligner l'importance de renforcer la position des expéditeurs dans le domaine du transport ferroviaire au Canada. Par la suite, je vais démontrer que le projet de loi ne va pas assez loin pour améliorer les services et protéger les expéditeurs. Enfin, je vais terminer en proposant des amendements basés sur les recommandations que la Coalition des expéditeurs par rail avait présentées au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Pourquoi est-il important d'agir afin d'améliorer les services de transport ferroviaire? Parce que l'un des moyens de transport les plus utilisés au Canada est le rail. Au Canada, plus de 70 % du transport de surface des marchandises s'effectue par voie ferrée. On peut donc imaginer le poids économique des chemins de fer.
Cela m'amène à parler de mon deuxième point. Malgré l'importance de ce mode de transport pour de nombreux expéditeurs, les interruptions de service, les retards et les diverses lacunes de rendement de la part des transporteurs ferroviaires sont choses communes. C'est une situation qui affecte bon nombre de secteurs, comme ceux des ressources naturelles, de l'agriculture, des produits forestiers, des mines, des produits chimiques et de l'automobile.
Dans le cas du secteur agricole, 80 % des engagements de service ne sont pas respectés par les transporteurs ferroviaires. Je parle ici de retards ou même de trains qui n'a arrivent pas du tout, ou encore de wagons endommagés ou d'un nombre insuffisant de wagons. En plus des pertes occasionnées par ce genre de problème — je pense ici à des récoltes qui peuvent pourrir —, la mauvaise qualité des services de transport ferroviaire mine la capacité des exportateurs canadiens de concurrencer sur les marchés mondiaux. Il s'agit d'une situation qui, chaque année, coûte plusieurs centaines de millions de dollars à l'économie canadienne.
Tentons maintenant de comprendre d'où proviennent ces problèmes. L'une des sources de ces problèmes est certainement la situation de quasi-monopole. Comme mon collègue d' l'a précédemment mentionné dans sa question, le problème est le monopole des sociétés ferroviaires au Canada. Dans la plupart des régions du pays, les expéditeurs ne peuvent pas choisir leur transporteur ferroviaire, parce qu'ils n'ont accès qu'au CN ou au CP. Même dans le cas où les deux sociétés sont présentes, l'une des deux sociétés affiche habituellement des prix trop élevés, ce qui ne laisse pas beaucoup de choix aux expéditeurs. Dans une certaine mesure, la situation de monopole a été rendue possible par les libéraux, lorsque ceux-ci étaient au pouvoir. En effet, ce sont eux qui ont privatisé le CN en 1995. Comme ils n'ont pas prévu de mesures de protection des expéditeurs, ils ont ainsi cimenté le quasi-monopole que l'on connaît aujourd'hui.
À l'époque, l'une des deux options aura été de privatiser les activités, tout en veillant à ce que le réseau ferroviaire demeure public, ce qui aurait également bénéficié à VIA Rail. Présentement, VIA Rail est obligé d'utiliser, en très grande majorité, des voies louées qui appartiennent au CN.
[Traduction]
Lorsque j'étais porte-parole adjoint en matière de transports, j'ai rencontré les représentants de la Western Canadian Shippers' Coalition, qui m'ont expliqué ce dont la coalition avait besoin pour favoriser la croissance économique dans l'Ouest, dans les Prairies. Je suis convaincu que les membres de la coalition seront heureux de voir ce projet de loi devenir une réalité. Ils attendent depuis plus de cinq ans. En fait, ils attendent depuis sept ans.
Je précise que la Western Canadian Shippers' Coalition regroupe d'importantes compagnies canadiennes telles que l'Alberta Newsprint Company, l'Al-Pac Forest Industries Inc., la Canadian Forest Products Inc., la Canadian Oilseed Processors Association, la Commission canadienne du blé, la Coal Valley Resources Inc., la Coalspur Mines Ltd., la Dunkley Lumber Ltd., la Grand Cache Coal Corporation, la Lehigh Cement, la Chemtrade, la Millar Western Forest Products et la Suncor, parmi bien d'autres grandes entreprises canadiennes. Un bon nombre de ces compagnies exercent leur activité dans le secteur des ressources naturelles.
Le gouvernement a tendance à croire qu'il est le meilleur ami du secteur des ressources. Ce secteur compte sur le gouvernement pour agir comme organisme de réglementation et ainsi assurer un service fiable. Lorsque cette responsabilité est assumée correctement, les compagnies prospèrent et se développent. À l'inverse, en l'absence de leadership, si le gouvernement ne s'acquitte pas de son rôle d'organisme de réglementation, les compagnies ne font que subir les événements, et parfois elles en souffrent carrément. Or, le projet de loi leur permettrait seulement de subir les événements. Il ne leur permettrait pas de prospérer et de se développer.
Le NPD préférerait que ces compagnies prospèrent et contribuent à la santé du secteur des ressources et de celui de l'agriculture. Des amendements ont été proposés au comité par ces deux secteurs. Le NPD a écouté les intervenants, mais le gouvernement était tellement pressé qu'il n'a pas porté attention à ce que les compagnies demandaient. Je vais lire ce qu'elles ont demandé et ce dont les conservateurs n'ont pas tenu compte.
Les compagnies voulaient que les ententes de service soient modifiées. Elles voulaient, premièrement, ajouter des détails sur les éléments des ententes de service; deuxièmement, supprimer la notion d'« exploitation », car cela limiterait la capacité de négocier et d'arbitrer les ententes de service; troisièmement, prévoir un mécanisme de règlement des différends dans les ententes de service en cas de manquement au contrat; quatrièmement, limiter la latitude laissée aux sociétés ferroviaires pour imposer des frais non prévus dans les ententes de service; cinquièmement, limiter l'arbitrage des négociations aux points soulevés par l'expéditeur; sixièmement, limiter la latitude laissée aux sociétés ferroviaires pour soulever dans l'arbitrage des questions qui concernent le réseau, par exemple, trouver des excuses commodes pour ne pas accepter les demandes des expéditeurs dans les négociations et l'arbitrage.
Les néo-démocrates croyaient que ces amendements étaient très réfléchis, et le gouvernement avait un choix à faire. Il pouvait soit écouter le secteur des ressources et les agriculteurs canadiens, soit écouter un monopole qui a manipulé le gouvernement tout au long de l'histoire du pays. Malheureusement, comme l'a dit le député d', il semble que le gouvernement ait choisi de se ranger du côté du monopole, du moins en ce qui concerne ces amendements.
M. Dan Albas: Un duopole.
M. Jamie Nicholls: Un duopole, bien sûr, je lui concède ce point.
J'aimerais citer des propos concernant les monopoles:
Ils avaient commencé à considérer le gouvernement [...] comme un simple appendice à leurs affaires privées. Nous savons maintenant qu'il est tout aussi dangereux d'être gouverné par l'argent organisé que par le crime organisé.
Ces paroles ont été prononcées par Franklin Roosevelt, un démocrate. Contrairement à ce que soutient le gouvernement, le « d » de « NPD » est pour « démocratique ». Au cours des 50 dernières années, notre parti a été le seul à défendre les droits démocratiques de tous les Canadiens, plutôt que ceux de quelques privilégiés. Face aux propos diffamatoires tenus par les députés d'en face, nous tenons à nos principes. Nous ne les abandonnons pas pour accéder au pouvoir. Nous ne demeurons pas silencieux face à l'adversité.
Comme je l'ai déjà dit, la collaboration est essentielle à une saine concurrence au pays. Le gouvernement aurait dû écouter les agriculteurs ou les travailleurs du secteur des ressources. Les conservateurs ont plutôt décidé, coup après coup, d'écouter quelques privilégiés pour leur permettre d'abuser de leur pouvoir, et pour leur donner carte blanche afin d'écraser la concurrence au pays. Les Canadiens méritent mieux.
En 2015, le NPD fera preuve de leadership pour sortir le pays de la précarité économique et mettre un terme aux scandales et à la corruption afin d'assurer aux Canadiens l'avenir prospère auquel ils s'attendent.
:
Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir à la Chambre au sujet du projet de loi . C'est là un sujet très important pour mes électeurs, ainsi que pour les gens des collectivités rurales, en particulier dans l'Ouest du Canada.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais saluer l'excellent travail de ma collègue, la députée de , qui revendique depuis des années l'équité dans le secteur des transports. Elle a travaillé fort pour réformer cette loi et pour faire valoir le point de vue du NPD.
Ce point de vue vise fondamentalement l'équité et l'égalité de traitement pour tous ceux qui dépendent du service ferroviaire pour leur travail, leurs affaires ou leurs activités industrielles et, surtout, pour les collectivités qui ont besoin d'un service ferroviaire équitable pour que leurs employeurs et leurs industries soient convenablement traités.
Au NPD, nous nous sommes prononcés nettement en faveur du projet de loi, mais nous sommes convaincus qu'il va falloir le renforcer. Nous ne sommes pas satisfaits des délais consentis par le gouvernement, ni de l'attitude timorée qu'il a semblé adopter face aux grandes sociétés de ce secteur, même s'il n'y a pas lieu de s'en étonner.
Comme nous le savons, la mesure proposée accorde aux clients des services de transport ferroviaire de marchandises, ou expéditeurs, le droit à des ententes de service avec les compagnies de chemin de fer. Il établit aussi un processus d'arbitrage, sous l'égide de l'Office des transports du Canada, en cas d'échec des négociations, ainsi que des sanctions advenant le non-respect des décisions arbitrales.
D'importants amendements souhaités par les expéditeurs et parrainés par le NPD ont malheureusement été rejetés en comité. Sans ces amendements, nous croyons que le projet de loi demeure un succès partiel pour les expéditeurs et qu'il devra être renforcé à l'avenir.
Il est important que les parties concernées et le gouvernement sachent que l'affaire n'est pas réglée. Comme pour toute chose, mais particulièrement dans ce domaine, il y a place à l'amélioration.
Le projet de loi ne règle que partiellement les problèmes que rencontrent les clients des services de transport ferroviaire des marchandises attribuables au pouvoir commercial abusif des grandes compagnies ferroviaires.
Après des années de palabres et d'inaction, le gouvernement conservateur a finalement déposé une mesure législative pour s'attaquer au fait que beaucoup d'expéditeurs ne peuvent même pas obtenir une entente de service parce que les compagnies de chemin de fer refusent de négocier.
Étant donné que le projet de loi ne couvre que les nouvelles ententes de service, les ententes actuelles et les violations de contrat, qui sont autant de sources de perte de revenus pour les expéditeurs, ne sont pas visées.
J'ai discuté avec de nombreuses personnes concernées, et je voudrais citer les propos de certaines d'entre elles qui ont appuyé publiquement la position plus globale du NPD, soit que la loi doit être étayée.
J'admets que ce sont majoritairement des gens qui oeuvrent dans le domaine minier qui souhaitent que la loi soit consolidée. En tant que représentant d'une région qui dépend de l'industrie minière, fier de dire qu'il est originaire et résidant d'une ville minière, je sais pertinemment que pour acheminer le minerai et les marchandises dont le secteur des mines a besoin pour faire son travail et pour exporter son produit, des services ferroviaires équitables sont essentiels.
Pierre Gratton, représentant de l'Association minière du Canada, a déclaré:
L'AMC salue l'initiative du gouvernement de proposer le projet de loi C-52. Toutefois, nous sommes d'avis que, à moins qu'il ne soit amendé, le projet de loi ne permettra pas au gouvernement de remplir sa promesse « d'améliorer l'efficacité, la rentabilité et la fiabilité de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement du transport ferroviaire des marchandises ».
Étant donné que je viens de l'Ouest du Canada, je comprends et je reconnais, à l'instar de nombreux collègues de l'Ouest, l'importance de l'agriculture dans notre région, surtout pour la production céréalière. Je veux citer les propos tenus par Richard Phillips, des Producteurs de grains du Canada. Voici ce qu'il a déclaré:
Je crois que ce que nous cherchons ici, c'est le niveau et la rapidité de service nous permettant d'honorer nos engagements commerciaux. Voilà ce qui nous intéresse vraiment. [...] Quand Pulse Canada s'est rendu en Colombie pour y signer un accord, nous cherchions à accroître nos exportations dans ce pays. Mais les Colombiens ont déclaré qu'ils n'étaient pas sûrs de nous acheter plus de marchandises parce que les dates de livraisons n'étaient pas assez fiables.
Visiblement, notre capacité d'exportation soulève des préoccupations. Ce sont de graves préoccupations soulevées par nos clients concernant la fiabilité et la rapidité de la livraison des céréales, un produit de base. C'est inacceptable. Cela montre clairement pourquoi nous ne devons pas partir du principe que « l'affaire est dans le sac » et que nous devons continuer à faire avancer le dossier. Nous devons continuer à écouter les intervenants et chercher à mettre en place un système vraiment équitable de transport ferroviaire dans notre pays.
En tant que personne fière de venir de l'Ouest du Canada, j'aimerais citer les propos tenus par Ian May, de la Western Canadian Shipper's Coalition. Voici ce qu'il a déclaré:
Depuis que le gouvernement s'occupe de ce projet de loi, nous avons entendu dire que le service s'était amélioré. Je peux vous dire que ce n'est pas le cas. Il y a deux semaines à peine, des usines ont failli cesser leurs activités parce qu'elles ne pouvaient expédier leurs wagons dans l'Ouest canadien, et ce n'est pas un cas unique. J'ignore si cet état de fait coïncide avec une meilleure compréhension du projet de loi C-52 et peut-être avec le fait qu'il fait contrepoids à une mesure favorable aux expéditeurs qui aurait permis de rendre les règles équitables, comme nous disons dans notre jargon.
La Western Canadian Shipper's Coalition, qui regroupe de nombreux intervenants et a énormément d'influence dans l'Ouest du Canada, dit clairement que le projet de loi ne va pas assez loin, que le service ferroviaire offert pose de graves problèmes et que les usagers ne sont pas bien traités. Cela m'inquiète énormément. Au cours des dernières années, et assurément depuis que j'ai l'honneur d'être député et de représenter le Nord du Manitoba au Parlement, il m'apparaît clairement, jour après jour, que les gens qui habitent dans mon coin de pays ne sont vraiment pas bien traités par le gouvernement.
Je tiens à dire que les compressions à Via Rail, par exemple, ont touché directement les gens du nord du Manitoba et que cet impact négatif continuera de se faire sentir cet été, quand le tourisme reprendra. Les gens touchés sont ceux qui habitent le long de la ligne desservant la baie et à Churchill, car ils dépendent du service ferroviaire fiable et de qualité assuré par Via Rail.
Je tiens aussi à dénoncer le manque d'imagination et d'engagement à l'endroit d'un autre pôle d'échange, à savoir le port de Churchill. C'est vraiment une porte ouverte sur le commerce dans l'Arctique qui offre de riches possibilités, pas seulement pour le Manitoba mais pour tout le Canada. Pourtant, le gouvernement a gaspillé l'occasion de faire de véritables investissements. Le démantèlement de la Commission canadienne du blé telle qu'on la connaissait a joué un grand rôle dans le recul que nous avons subi. On sait que depuis l'année dernière, les expéditions par le port de Churchill sont très loin des prévisions.
Je veux aussi dénoncer l'inaction du gouvernement pour ce qui est d'investir dans un réseau routier ouvert toute l'année dans le Nord du Manitoba, qui rehausserait la qualité de vie de nombreux Autochtones et Métis habitant cette région du pays, et multiplierait les possibilités de développement économique.
Nous sommes donc en face d'un gouvernement qui ne rate jamais l'occasion de faire preuve de myopie, négligeant les intérêts des Canadiens du Nord, des régions rurales et de l'Ouest, comme on peut le voir dans ce projet de loi qui devrait en offrir plus. Je conviens avec mes collègues que les Canadiens de l'Ouest, du Nord et des régions rurales méritent beaucoup mieux.
:
Monsieur le Président, je ne suis guère étonné. Les députés néo-démocrates sentent que les libéraux les talonnent; c'est pourquoi ils sont un peu agités et nerveux.
Nous sommes ici pour parler du projet de loi , ce que je vais faire à l'instant.
Des voix: Oh, oh!
M. Mark Adler: Je suis heureux de cet accueil enthousiaste de la part des députés de l'opposition et j'espère bien qu'ils vont appuyer le projet de loi C-52.
Tout d'abord, je tiens à remercier le de ses efforts inlassables en vue d'élaborer ce projet de loi, qui permettra d'accroître l'équité au sein de ce secteur de notre économie. Évidemment, j'aimerais aussi remercier mes collègues du Comité des transports, de l'infrastructure et des collectivités, en particulier son président, qui a travaillé d'arrache-pied pour que le projet de loi soit étudié rapidement par le comité.
Comme l'a déclaré le ministre le 11 décembre 2012, « ce projet de loi aidera les expéditeurs à maintenir et à développer leur entreprise, tout en veillant à ce que les compagnies de chemin de fer puissent gérer un réseau de transport efficace pour tous ».
Le projet de loi sera avantageux pour l'ensemble de notre économie. Compte tenu de son importance au pays, le service ferroviaire doit être clairement défini pour les expéditeurs. Ces derniers doivent aussi avoir l'assurance que les sociétés ferroviaires pourront leur offrir un service efficient et efficace. C'est seulement ainsi que les expéditeurs peuvent planifier et saisir convenablement les débouchés commerciaux.
J'aimerais expliquer certaines des dispositions proposées dans le projet de loi . En premier lieu, tout expéditeur acquerrait le droit de conclure une entente de services avec une compagnie ferroviaire et disposerait d'une procédure efficiente à cet effet en cas d'impasse dans les négociations commerciales. C'est indispensable. Chaque expéditeur pourrait demander à sa compagnie ferroviaire de conclure une telle entente. C'est un élément capital. La compagnie disposerait désormais de 30 jours pour répondre à cette demande. Il s'agit d'un gain appréciable pour tous les expéditeurs, y compris les PME, qui pourraient ainsi négocier de gré à gré.
En deuxième lieu, si les parties étaient incapables de s'entendre sur le plan commercial, l'expéditeur pourrait se prévaloir d'une procédure rapide et efficace en vue de conclure une entente. Par l'entremise de l'Office des transports du Canada, il pourrait aller en arbitrage, un recours décisif qui permettrait de définir de façon claire et précise les modalités de prestation des services de la compagnie ferroviaire.
Depuis des années, les expéditeurs se plaignent d'être forcés d'assumer des coûts additionnels ou de perdre des ventes à cause d'un service ferroviaire inadéquat, surtout lorsqu'ils sont aux prises à des problèmes récurrents, par exemple des retards dans l'acheminement des wagons. Les entrepreneurs et les agriculteurs canadiens conviendront que cela nuit grandement à leurs activités. La plupart des expéditeurs reconnaissent que la situation s'est améliorée au cours des dernières années, mais ils estiment qu'il faut mettre en place un mécanisme coercitif efficace si l'on veut que la situation s'améliore encore davantage.
Ce qui m'amène à mon troisième point important: nous voulons tenir les compagnies ferroviaires responsables de leurs services défaillants. Une amende pouvant atteindre 100 000 $ par contravention à une entente de services pourrait être imposée à l'issue d'une procédure arbitrale. Concrètement, il s'agirait de sanctions administratives pécuniaires régies par l'Office des transports du Canada. Exposer les compagnies ferroviaires à de telles conséquences les obligera à répondre de leurs manquements.
Maintenant, permettez-moi d'expliquer comment fonctionnerait cette nouvelle disposition. Lorsqu'un expéditeur soupçonne une société de transport ferroviaire d'enfreindre un accord de service arbitré par l'office, il peut demander à celui-ci d'étudier la situation. Si l'office confirme qu'il y a eu interruption de services et que l'accord n'a pas été respecté, il peut imposer une amende à la société de transport ferroviaire.
Cette amende potentielle importante inciterait fortement au respect des accords de service arbitrés par l'office. Le montant de l'amende imposée dépendrait de la gravité de l'infraction. Comme dans tout système d'administration de peines pécuniaires géré par un organisme de réglementation, les amendes seraient versées à la Couronne et non à l'expéditeur. L'office est l'organe approprié pour confirmer qu'une infraction a bel et bien eu lieu et pour fixer une amende en conséquence. En fait, selon cette nouvelle disposition, le rôle de l'office serait d'étudier les causes à l'origine de l'infraction et de déterminer, au cas par cas, les conséquences qui s'imposent.
Il est judicieux que ce soit à l'office que l'on confie le pouvoir d'imposer des amendes. Durant les consultations entourant ce projet de loi, les expéditeurs et les transporteurs ferroviaires ont reconnu l'expertise de l'office en matière de transport ferroviaire des marchandises. En plus de cet outil puissant d'exécution de la loi, les expéditeurs disposeront de deux autres mécanismes pour régler les problèmes en matière de services de transport ferroviaire.
Bien évidemment, tous les expéditeurs conserveront le droit de porter plainte auprès de l'office. Tous les expéditeurs conserveront également le droit de réclamer des dommages-intérêts devant les tribunaux, à la suite d'interruptions de services de transport ferroviaire. Ces droits demeurent, peu importe que l'expéditeur ait conclu un accord arbitré par l'office ou un accord commercial.
Premièrement, un expéditeur peut porter plainte auprès de l'office en vertu de la disposition existante concernant le niveau de service, qui oblige les transporteurs ferroviaires à fournir un service adéquat. S'il confirme que le transporteur a manqué à ses obligations, l'office peut, en vertu des vastes pouvoirs dont il dispose, lui imposer toute une gamme de mesures correctives.
La nouvelle disposition sur les accords de service complète le recours qui existe actuellement pour l'étude des plaintes concernant les interruptions de services. Un accord de service qui stipule clairement les obligations du transporteur ferroviaire permet d'établir précisément les manquements à ces obligations et facilite le dépôt d'une plainte lorsque l'expéditeur le juge nécessaire.
Deuxièmement, les expéditeurs seront toujours en mesure d'intenter des poursuites pour les dommages attribuables aux interruptions de services de transport ferroviaire. Réclamer des dommages devant les tribunaux constitue un moyen particulièrement important pour les expéditeurs qui cherchent à être indemnisés pour les pertes ou les coûts importants causés par une interruption de services de transport ferroviaire.
Les expéditeurs voulaient que les nouvelles mesures d'application, comme les sanctions administratives pécuniaires, ne fassent pas obstacle aux recours déjà en place. Ce nouveau mécanisme d'application rigoureux ne pourrait d'aucune façon perturber, remplacer ou miner les recours actuellement offerts aux expéditeurs.
Je suis convaincu que, dans la plupart des cas, les expéditeurs et les sociétés ferroviaires seraient capables de conclure des ententes de service dans un cadre commercial comprenant des protocoles de communication applicables en cas d'interruption de service. En outre, je m'attends également à ce que les accords commerciaux prévoient des plans de relance pour atténuer les effets de toute interruption de service.
La grande force du projet de loi , c'est que tous ses éléments contribueraient à faire avancer les négociations.
Une fois que le projet de loi sera en vigueur, les expéditeurs seront davantage en mesure de négocier des ententes de service avec les sociétés ferroviaires dans un cadre commercial. Les sociétés ferroviaires et les expéditeurs ont dit privilégier les solutions commerciales.
Tous les intervenants pourront ainsi continuer de travailler en partenariat, et je crois fermement que le projet de loi offre un mécanisme d'application rigoureux. Il s'agit de la meilleure approche pour proposer des solutions et des innovations de nature commerciale qui améliorent le réseau de transport ferroviaire des marchandises, un réseau qui contribuera à la croissance économique du pays, qui aidera les expéditeurs et les sociétés ferroviaires à prendre de l'expansion et à saisir de nouveaux débouchés, et qui favorisera la création d'emplois et la prospérité pour le Canada et les Canadiens.
J'encourage fortement l'ensemble des députés à voter en faveur du projet de loi , qui permettrait non seulement d'améliorer le réseau ferroviaire, mais aussi de favoriser la croissance économique, la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec le député de . Moi aussi, je tiens à remercier ma collègue de pour ce qu'elle a fait en tant que porte-parole en matière de transports. Elle a travaillé infatigablement auprès d'un groupe qui tient à ce que des améliorations soient apportées à la Loi sur les transports, et elle s'est efforcée d'améliorer le projet de loi.
Le projet de loi modifie la Loi sur les transports au Canada. On l'attendait depuis longtemps.
Les transports ferroviaires constituent l'épine dorsale de l'économie canadienne. Ils sont présents dans l'ADN de notre histoire, et sont en contact direct avec une partie très importante de notre économie. Plus de 70 % des marchandises expédiées par voie terrestre passent par les chemins de fer. Notre pays est immense et ouvert sur le monde entier. Il mise beaucoup sur les exportations et a donc absolument besoin de bons réseaux de transport.
La plupart d'entre nous connaissons bien le secteur ferroviaire. Dans ma famille, mon grand-père, mon mari et ma mère ont, tous les trois, travaillé dans les chemins de fer. Le train fait partie de notre pays, de notre histoire et de notre économie actuelle. Il compte beaucoup pour un très grand nombre de Canadiens.
Ce que nous avons constaté au cours des travaux préparatoires et de l'étude du projet de loi, c'est que 80 % des engagements de service envers les clients du secteur agricole ne sont pas respectés par les compagnies de chemin de fer; il s'agit là de produits alimentaires, d'aliments pour le bétail et de matériel agricole. On déplore d'importants retards, des wagons en nombres insuffisants, et cetera. D'après l'examen des services de transport ferroviaire des marchandises, 80 % des expéditeurs ne sont pas satisfaits du service qu'ils obtiennent.
Quelle est l'origine du problème? On croirait qu'après deux siècles environ, le service ferroviaire fonctionnerait correctement, mais parfois, lorsque les gouvernements agissent avec précipitation pour régler un problème, ils en créent d'autres. Il arrive que lorsque des gouvernements ont des oeillères idéologiques, ils refusent délibérément de voir les problèmes qu'ils créent.
En 1995, les libéraux étaient pressés de montrer qu'ils se ralliaient à la privatisation. Ils voulaient prouver au monde qu'ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs à cet égard. L'une des compagnies qu'ils se sont empressés de privatiser a été le CN. Ils ont privatisé l'entreprise et les voies ferrées. Ce qu'ils ont oublié de faire, c'est de prévoir des garanties pour les Canadiens, pour les expéditeurs et pour le service voyageurs relativement à l'accès aux voies ferrées. Ils ont essentiellement cédé le tout au secteur privé.
Le CN se porte très bien. Il a engrangé des profits de 2,7 milliards de dollars. Bravo. Ses affaires vont bien. D'ailleurs, nous avons appris cette semaine que son président-directeur général avait touché un salaire de 48 millions de dollars. Je suis sûr qu'il a travaillé d'arrache-pied pour chaque cent.
Le hic, c'est que ces décisions idéologiques ont causé des difficultés. Ce sont les libéraux, en 1995, qui sont à l'origine des problèmes, mais franchement, ni les libéraux, ni les conservateurs après eux, n'ont fait quoi que ce soit, pendant près de 20 ans, pour les régler, avant ce projet de loi. Par surcroît, c'est avec des mesures lacunaires qu'ils essaient de redresser la barre.
Je peux vous dire tout de suite que nous appuierons le projet de loi à l'étape du rapport et à celle de la troisième lecture, malgré sa faiblesse. Ce n'est pas une mesure qui offre aux Canadiens la solution dont ils ont vraiment besoin.
Le projet de loi accordera aux clients des services de transport ferroviaire des marchandises, ou expéditeurs, le droit de conclure des ententes de service avec les compagnies de chemin de fer. Il est scandaleux qu'ils n'aient pas pu avoir ce droit plus tôt, spécialement avec les deux principaux acteurs du secteur, le CN et le CP. Il instaurera aussi un processus d'arbitrage sous la direction de l'Office des transports du Canada, en cas d'échec des négociations. Des sanctions sont aussi prévues advenant le non-respect des décisions arbitrales.
C'est une bonne chose. Les Canadiens méritent des services marchandises ferroviaires fiables et justes. C'est évident et logique.
Les expéditeurs paient cher, mais ils ont besoin d'être plus forts face aux deux grandes sociétés qui forment un duopole. Ensemble, ces deux sociétés forment un monopole à deux têtes. Or, le projet de loi ne s'attaque qu'en partie à leur pouvoir.
Lors de l'étude en comité, les expéditeurs ont formulé des recommandations raisonnables, pratiques et modestes. Malheureusement, les conservateurs les ont écartées d'emblée, sans les examiner de façon sérieuse.
À titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances, je peux certainement en témoigner. Les projets de loi d'exécution du budget sont toujours des projets de loi omnibus énormes. Nous en étudions un autre cette semaine, le projet de loi , qui regroupe toutes sortes de changements apportés à plusieurs lois, dont un bon nombre n'ont rien à voir avec les finances et les budgets. Nous avons vu que les conservateurs n'acceptent jamais d'amendement aux projets de loi d'exécution du budget. Des experts dans différents secteurs ont dit au Comité des finances que le gouvernement aura des problèmes s'il va de l'avant avec certains changements, comme par exemple l'élimination du poste d'inspecteur général du Service canadien du renseignement de sécurité. L'expert qui a aidé à créer le SCRS nous a dit que cette mesure entraînerait des problèmes, mais cela n'a rien changé. Les conservateurs sont plus compétents que les experts et ils ont quand même décidé d'aller de l'avant avec leurs changements.
Dans ce cas-ci, ils ont entendu les témoignages d'experts qui ont expliqué pourquoi certains changements devraient être apportés. Toutefois, les conservateurs n'ont pas pris au sérieux les avis de ces experts. Ils ont rejeté du revers de la main les changements proposés. C'est un peu triste, parce que le rôle de la Chambre consiste à discuter, à débattre, à s'informer et, en fin de compte, à faire des compromis afin d'adopter les meilleures lois possibles pour les Canadiens.
D'autres améliorations doivent être apportées au projet de loi. Le NPD va continuer à collaborer avec les entreprises et les expéditeurs de toutes les régions du pays afin d'améliorer cette mesure législative et de s'attaquer aux tarifs marchandises non concurrentiels et à l'escroquerie dont sont victimes les expéditeurs. Des entreprises d'un bout à l'autre du pays se sont plaintes de la piètre qualité du service. Elles souffrent des perturbations du service ferroviaire et des coûts inacceptables. Dans certains cas, des produits agricoles pourrissent parce qu'ils ne peuvent pas être expédiés. On nous a parlé de contrats perdus parce qu'on ne pouvait pas garantir que les marchandises seraient expédiées de façon fiable. Cette situation fait des entreprises canadiennes des fournisseurs non fiables. On nous a aussi parlé de correspondances ratées avec des bateaux pour le transport et l'expédition. Les industries canadiennes sont confrontées quotidiennement à ce problème.
Les piètres services de transport ferroviaire font mal aux exportateurs canadiens. Ils nuisent à notre compétitivité à l'échelle internationale et nous font perdre des emplois, ce qui est ironique quand on songe que le gouvernement parle constamment de la création d'emplois. Toutefois, dans la réalité, le gouvernement rate souvent ses objectifs et c'est le cas avec cette mesure législative.
Nous avons proposé un certain nombre d'amendements clés qui avaient été demandés par les expéditeurs. Ces amendements ont été défendus par le NPD, mais ils ont été rejetés par le comité. Sans ces amendements, le projet de loi ne corrigera qu'en partie la situation qui existe. Cela dit, il mérite tout de même notre appui. Je veux cependant souligner notre insatisfaction face au résultat final. Ce n'est pas la mesure que les expéditeurs souhaitaient obtenir. Par conséquent, il y aura lieu de renforcer cette mesure législative dans l'avenir.
Je constate à regret que mon temps de parole est presque écoulé. J'aurais bien d'autres choses à dire. Je remercie les députés de m'avoir accordé leur attention et je serai heureuse de répondre à leurs questions.
:
Monsieur le Président, je remercie ma collègue de de son excellent discours et des réponses qu'elle a données aux gens qui lui posaient des questions. Je suis toujours impressionné par la qualité de son travail en tant que porte-parole en matière de finances. Je suis persuadé que, si elle était aujourd'hui ministre des Finances, le Canada s'en porterait beaucoup mieux.
Aujourd'hui, je prends la parole sur le projet de loi . Il nous provient du bureau du , qui est aussi l'un de mes voisins de circonscription.
Je tiens à dire que, bien que le NPD et moi-même nous apprêtions à appuyer ce projet de loi, qui est un pas dans la bonne direction, nous trouvons dommage que le gouvernement ait eu l'esprit fermé, lors de son étude en comité.
En tant que députés de l'opposition, que nous soyons libéraux ou néo-démocrates, nous avons mis en avant des amendements qui étaient appuyés par des témoins et des experts en la matière, et systématiquement, les conservateurs ont voté contre.
Je tiens à féliciter aussi ma collègue de pour son incroyable travail en tant que porte-parole en matière de transports. Sérieusement, je l'échangerais aussitôt pour le ministre de Roberval, qui est justement ministre des Transports. Encore là, les transports en commun du Canada s'en porteraient beaucoup mieux.
Je vais entrer dans le vif du sujet. Pour ceux à qui ce projet de loi n'est pas familier, je tiens à dire qu'il s'attaque partiellement aux problèmes des clients des services de transport ferroviaire qui n'ont pas accès à des services adéquats en raison du monopole des grandes sociétés ferroviaires.
Par contre, comme le projet de loi ne couvre que les nouvelles ententes de service, les ententes actuelles et les violations de contrats — sources importantes de pertes de revenu pour les expéditeurs — ne sont pas touchées par le projet de loi . C'est l'une de ses lacunes. On aurait aimé y remédier au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités, mais cela n'a pas été fait.
Compte tenu du temps qui m'est accordé aujourd'hui, je vais surtout aborder trois points.
D'abord, les expéditeurs du Canada méritent des services de transport ferroviaire justes et fiables, qui valent ce qu'ils paient. La nécessité de renforcer la position des expéditeurs vis-à-vis le monopole du CN et du CP n'est que partiellement abordé dans le projet de loi , comme je l'ai mentionné.
Ensuite, les six recommandations des expéditeurs, à l'étape du comité, étaient raisonnables, pratiques et modestes. C'est pourquoi on les a mises en avant. Néanmoins, les conservateurs les ont rejetées sans les prendre en considération. Je vais en parler davantage un peu plus tard.
Enfin, d'autres améliorations sont nécessaires.
Je tiens à dire que le NPD continuera de travailler avec les expéditeurs et, surtout, directement avec la députée de , porte-parole du NPD en matière de transports. Les expéditeurs nous ont fait part de leurs préoccupations, et il est évident qu'en dépit de l'adoption de ce projet de loi, ce dossier ne sera pas clos.
Nous allons continuer de travailler avec les expéditeurs pour améliorer le projet de loi et pour s'attaquer au problème des prix excessifs causés par le manque de concurrence. C'est ce qui est problématique, et on le reproche aux conservateurs, car on sait que ces derniers sont du côté du lobby des grandes sociétés ferroviaires.
Personnellement, je crois que c'est biaisé. Le gouvernement conservateur aurait pu se sentir un peu gêné. Il aurait peut-être pu regarder attentivement ce projet de loi et les demandes des expéditeurs, et ne pas systématiquement pencher du côté du lobby ferroviaire.
Les expéditeurs sont souvent de petites PME. Or je me porte à la défense des PME. Ma circonscription est située dans le Québec rural, au Saguenay—Lac-Saint-Jean. À cet endroit, pour ceux qui ne le savent pas, les industries principales sont la foresterie et la production d'aluminium. Il y a même la mine Niobec et de l'agriculture, évidemment. Toutes ces choses peuvent transiter par voie ferrée.
Ce projet de loi et l'avenir des chemins ferroviaires au Canada me touchent directement. Au bout du compte, plus on améliorera le système ferroviaire, plus on développera l'économie qui utilise ce moyen de transports, qui est beaucoup plus écologique que le transport par camion.
Par rapport au premier point que j'ai mentionné, plusieurs expéditeurs ne sont pas satisfaits des services qui leur sont rendus en considérant le montant qu'ils paient pour ces services. Ils décrient surtout les interruptions de service de transport ferroviaire et les coûts excessifs de plusieurs centaines millions de dollars à l'économie canadienne chaque année.
Pour les industries canadiennes, cela peut vouloir dire que les récoltes agricoles pourrissent, que les usines et les mines font du surplace et qu'elles ratent les navires de transport. Cela peut aussi vouloir dire que les services de transport ferroviaire inadéquats nuisent aux exportateurs canadiens, nuisent à notre compétitivité sur la scène internationale et coûtent des emplois canadiens.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre des plumes sur le marché international parce que les sociétés ferroviaires n'arrivent pas à s'organiser adéquatement.
De plus, les clients de services de transport ferroviaire de marchandises, des agriculteurs aux sociétés minières, sont pénalisés par le quasi-monopole des sociétés ferroviaires. Dans la plupart des régions du pays, les expéditeurs ne peuvent choisir le transporteur ferroviaire parce qu'ils n'ont accès qu'au CN ou au CP. C'est le cas dans ma région. Même là où les deux sociétés ferroviaires sont présentes, l'une des deux pratique habituellement des prix trop élevés, ce qui ne laisse guère de choix à l'expéditeur.
Les expéditeurs font couramment les frais d'interruptions de service, de retards et de diverses lacunes sur le plan du rendement de la part du CN et du CP. Les livraisons et les cueillettes sont effectuées à temps ou ne le sont pas du tout. Le nombre de wagons demandé diffère souvent de celui des wagons fournis et les wagons sont parfois endommagés.
La situation touche bon nombre de secteurs, comme ceux des ressources naturelles, de la fabrication, de l'agriculture, des produits forestiers, des mines, des produits chimiques et de l'automobile.
Les produits de ces industries sont, pour une bonne part, destinés à l'exportation. La piètre qualité des services de transport ferroviaire mine donc la capacité des exportateurs canadiens de soutenir la concurrence sur les marchés mondiaux.
Par exemple, les fèves de soya d'Argentine jouissent d'un avantage concurrentiel dans les marchés comme le Japon et la Chine parce qu'elles sont livrées plus rapidement et de façon plus ponctuelle que celles provenant du Canada, même si la distance totale parcourue par les produits canadiens est sensiblement plus courte. On voit là qu'il y a quand même un problème avec notre système ferroviaire.
Les expéditeurs font part de leur mécontentement au gouvernement conservateur depuis des années, mais les conservateurs n'ont pris aucune mesure concrète. Depuis 2007, l'approche consiste à en parler et à attendre. On a commencé par promettre de demander à un groupe d'experts d'étudier la question.
Je sais que le gouvernement conservateur aime retarder à l'infini l'adoption de bons projets de loi, toutefois, à un moment donné, il faut passer du mode consultatif au mode proactif.
Ce que nous voulons est clair. Les agriculteurs et d'autres entreprises font les frais depuis des années de la piètre qualité des services de transport ferroviaire de marchandises sans parvenir à vraiment retenir l'attention d'Ottawa. Je suis content qu'ils aient eu une oreille attentive en la députée de .
Afin de corriger véritablement la situation, le NPD prône le renforcement de la position des expéditeurs. Nous prenons le parti des entreprises et des exportateurs, et nous sommes déterminés à leur procurer les services de transport ferroviaire de marchandises qu'ils méritent.
Le projet de loi ne couvrira que les nouvelles ententes en matière de service, pas celles qui existent déjà, et cela pose un problème. Beaucoup d'expéditeurs continueront donc à vivre avec des services non fiables et injustes sans pouvoir avoir recours au processus de résolution dans les cas de violations des ententes de service déjà existantes.
L'arbitrage n'est disponible que pour les expéditeurs en train de négocier de nouvelles ententes. Au lieu d'offrir une aide rapide et fiable par l'entremise de la résolution de conflit à tous les expéditeurs, le projet de loi offre un processus d'arbitrage limité pour un petit groupe d'expéditeurs.
Le processus d'arbitrage présenté pourrait s'avérer très coûteux pour les expéditeurs et leur imposer un fardeau de la preuve injuste en leur demandant de prouver qu'ils ont besoin des services de la société de transport ferroviaire.
Nous réclamons notamment l'inclusion de pénalités dans les accords en matière de service afin de dédommager les expéditeurs pour les interruptions de service, les dommages et la perte de productivité.
Dans sa version actuelle, le projet de loi prévoit des amendes d'au plus 100 000 $ qui seraient versées au gouvernement fédéral, et non à l'expéditeur. Pour avoir un effet dissuasif, les amendes devraient être plus élevées, compte tenu du fait que le CN a réalisé un bénéfice de 2,7 milliards de dollars en 2012.
Le NPD défendra les communautés agricoles, minières et forestières, comme dans mon comté, et luttera pour mettre fin au traitement inacceptable et aux services de transport ferroviaire non fiables des grandes sociétés de transport ferroviaire.
Nous avons besoin d'un projet de loi plus solide pour protéger les clients. Nous travaillerons avec les expéditeurs pour leur obtenir les services de transport ferroviaire justes et fiables qu'ils méritent.
La piètre qualité des services de transport ferroviaire cause aux expéditeurs canadiens des centaines de millions de dollars de dommages chaque année. Des emplois canadiens sont en jeu. Il faut agir dès maintenant.
:
Monsieur le Président, c'est un plaisir de pouvoir intervenir au sujet du projet de loi. J'ai eu l'occasion de présider le Comité des transports, qui a entendu la plupart des témoignages. Nous avons certainement entendu les préoccupations exprimées.
Avant de continuer, j'aimerais féliciter le ainsi que le . C'est un dossier plutôt difficile. On n'a pas le luxe de se tromper dans un tel dossier, car on n'aura pas nécessairement de deuxième chance. Ils ont travaillé longuement ensemble. Ils ont écouté les intervenants et toutes les personnes qui ont intérêt à ce qu'on trouve une solution juste. Le projet de loi dont nous sommes saisis répondrait à beaucoup des problèmes dont ont parlé les intervenants durant les négociations.
Tout d'abord, j'aimerais dire que j'appuie le projet de loi. En ma qualité de nouveau président du Comité de l'agriculture, je sais qu'il avantagera le secteur ainsi que mes électeurs à Brandon et Souris.
On a pour la première fois décidé de présenter un projet de loi sur les services équitables de transport ferroviaire des marchandises en 2011. L'objectif était d'accorder aux expéditeurs le droit à un accord sur les niveaux de service avec les sociétés ferroviaires et de prévoir un processus en vue de conclure un tel accord en cas d'échec des négociations. Beaucoup de gens se demandent sans doute pourquoi ce nouveau projet de loi est important. Pourquoi est-il important pour l'agriculture et les agriculteurs? Comme dans toute entreprise commerciale, il ne suffit pas d'avoir un excellent produit — et j'estime effectivement que les produits agricoles canadiens sont excellents —, il faut également pouvoir l'acheminer jusqu'au marché de façon efficace et opportune.
Dans l'ensemble du Canada, les producteurs et les transformateurs exportent de 50 % à 85 % de leur production, et comptent sur l'efficacité du service ferroviaire pour acheminer leurs produits jusqu'à leurs clients. Aujourd'hui, les agriculteurs expédient 65 % de leurs fèves de soya, 70 % de leur blé et plus de 83 % de leurs légumineuses à l'étranger. L'année dernière, le Canada a battu son record en exportant 47,7 milliards de dollars en produits agricoles et fruits de mer; cette année-là, les exportations vers les marchés clés comme la Chine, Hong Kong et la Russie ont considérablement augmenté.
Nous n'avons pas fini. Nous sommes en bonne voie d'augmenter nos revenus d'exportation et d'élargir nos marchés. Le tiers de ces exportations reposent sur l'excellente industrie canadienne des grains, qui est aussi un puissant moteur économique et un important créateur d'emplois, les deux priorités du gouvernement au cours des dernières années. Cette industrie rapporte 15 milliards de dollars aux exploitations agricoles. L'emploi et la croissance économique sont liés aux exportations. Un service ferroviaire efficace préserve la réputation de nos exportateurs agricoles sur les marchés étrangers. Si nos acheteurs sont satisfaits de la livraison, ils continueront d'acheter des produits canadiens plutôt que de se tourner vers d'autres sources d'approvisionnement.
Le gouvernement continue à mettre l'accent sur le commerce parce qu'un emploi sur cinq dans notre merveilleux pays en est tributaire. Dans le cadre de notre stratégie gouvernementale de croissance économique et de prospérité, nous poursuivons un programme commercial très ambitieux. Je veux dire aux députés de l'opposition qu'il est regrettable qu'ils n'aient pas été en mesure d'approuver notre programme, qui continue à faire progresser le Canada, et plus particulièrement nos producteurs agricoles.
En fait, ce programme commercial, qui est le plus ambitieux de toute l'histoire canadienne, constitue un élément clé de notre Plan d'action économique. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons conclu des accords commerciaux avec neuf pays, et il y en a beaucoup d'autres dans le panier. Nous avons récemment publié le Rapport sur l'accès aux marchés du secteur agricole et agroalimentaire , qui décrit quelques-uns des principaux gains que nous avons marqués sur le plan commercial au cours des dernières années. Ces gains comprennent la reprise des exportations de boeuf vers la Corée du Sud, un marché qui pourrait atteindre 30 millions de dollars d'ici 2015; l'exportation accrue de canola vers la Chine, un marché d'une valeur de 1,6 milliard de dollars; et, récemment, l'exportation accrue de boeuf vers le Japon, ce qui doublera notre part du marché là-bas.
Je comprends qu'avancer des chiffres rend parfois les gens perplexes mais, ce qui est important à retenir, c'est que la prospérité des producteurs du Manitoba, des agriculteurs canadiens, des transformateurs d'aliments et de l'économie dépend des échanges commerciaux.
Comment le projet de loi pourrait-il faire en sorte que les agriculteurs puissent compter sur un réseau de chemin de fer plus efficace et plus fiable? La Loi sur les services équitables de transport ferroviaire des marchandises serait surtout utile aux expéditeurs, car elle leur donnerait de nouveaux outils qui leur permettraient d'équilibrer les règles du jeu dans leur relation commerciale avec les sociétés ferroviaires. Ce changement fondamental favoriserait le transport ininterrompu et sans anicroche des produits canadiens jusqu'aux consommateurs. Agriculture et Agroalimentaire Canada appuie cet engagement grâce au Groupe de travail sur la logistique du transport des récoltes, lequel offre une tribune sur les questions liées au transport. Le 20 novembre 2012, le a annoncé le nouveau mandat du groupe de travail, qui a été chargé de trouver des gains d'efficacité et de réduire les coûts dans l'ensemble de la chaîne de valeur des produits alimentaires.
Nous savons tous que la croissance, pour notre magnifique pays, passera par l'étranger, et le gouvernement conservateur continue de collaborer étroitement avec l'industrie pour ouvrir de nouveaux marchés tout en renforçant et en élargissant les relations commerciales existantes. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre en danger cette industrie. Les producteurs et les marchands de céréales reçoivent des commandes de partout dans le monde et le transport de leurs produits vers les marchés se fait principalement par chemin de fer.
Je suis heureux de vous apprendre que l'industrie appuie fermement cette nouvelle mesure législative. Voici ce que le président des Producteurs de grains du Canada, Stephen Vandervalk, a dit:
Ce nouveau projet de loi répondra en grande partie aux besoins en transport de nos agriculteurs. Nous sommes ravis que le Parlement se penche sur ce projet de loi, parce que nous y avons consacré beaucoup d'efforts.
Pulse Canada soutient aussi cette nouvelle mesure législative. Je cite Gord Bacon:
Nous sommes très heureux que le gouvernement agisse, parce que nous attendons depuis longtemps que la prévisibilité et la fiabilité du trafic ferroviaire soient améliorées.
L'organisme Keystone Agricultural Producers a témoigné de son appui en affirmant ce qui suit:
Voilà longtemps que nous demandons que les expéditeurs puissent conclure des accords sur les niveaux de service.
La fiabilité des services ferroviaires est un enjeu majeur lorsque nous commercialisons nos céréales; plus tôt ce projet de loi sera adopté, le mieux ce sera.
Ce projet de loi n'a rien de compliqué. Les deux parties discuteront et s'entendront. L'interruption des services ferroviaires entache notre réputation d'exportateur dans les marchés à l'étranger. Si nos acheteurs craignent qu'il y ait des problèmes de livraison, ils se trouveront rapidement d'autres sources d'approvisionnement. Nous ne voulons pas que nos clients y pensent à deux fois avant d'acheter au Canada. Le gagne-pain des familles d'agriculteurs du Canada dépend de la prestation ininterrompue, en temps opportun et efficace des services ferroviaires. Il faut agir dès maintenant, et je demande que l'on adopte ce projet de loi le plus rapidement possible.
J'aimerais aussi vous faire part de quelques observations que des gens m'ont faites.
Richard Paton, PDG de l'Association canadienne de l'industrie de la chimie, a déclaré: « [...] le projet de loi est donc crucial, pour assurer non seulement la compétitivité de notre industrie mais également la productivité globale et la prospérité du Canada. »
Je tiens à féliciter toutes les parties qui ont collaboré à cette mesure législative. Il s'agissait d'un défi de taille, aussi bien pour les parlementaires que pour les membres des comités qui se sont réunis en vue de la forger. Pour sa part, Jim Dinning a très bien su jeter les bases nécessaires pour en arriver à ce résultat. Au bout du compte, je suis convaincu que les ententes de services représenteront pour les gens insatisfaits de la prestation de services ferroviaires un moyen de résoudre leurs problèmes.
Je félicite également les compagnies ferroviaires, y compris celles qui évoluent sur de courtes distances, ainsi que tous les acteurs de cette industrie. Ils n'ont ménagé aucun effort pour instaurer un climat propice à la croissance qui nous ouvrira de nouvelles perspectives et qui fera des services ferroviaires un pilier de l'expédition dans l'Ouest et dans le reste du pays, jusqu'à nos marchés du Sud et du monde entier.
J'invite tous les députés à appuyer le projet de loi.
:
Monsieur le Président, je vous remercie d'essayer de rétablir l'ordre. Je l'apprécie beaucoup.
Je disais donc que beaucoup de personnes, qu'il s'agisse de députés ou d'expéditeurs, ont exprimé leur déception. En effet, la mesure législative n'atteint pas pleinement les objectifs souhaités par les expéditeurs. Ils attendent ce projet de loi depuis longtemps.
Le débat relatif aux accords sur les niveaux de service au pays a commencé en 2006-2007. Avant cela, il était surtout question des accords sur l'établissement des coûts de revient et des tarifs marchandises, et on cherchait à déterminer si les agriculteurs et les autres expéditeurs en recevaient pour leur argent. Il était alors question de la nécessité d'effectuer des examens des coûts et du moment auquel ces examens devraient être effectués, des recettes découlant des tarifs marchandises et du fait que ces recettes étaient partagées ou non entre toutes les parties au processus, qu'il s'agisse de l'expéditeur, du port ou de l'entité recevant les exportations.
En 2006-2007, tous les efforts ont été centrés sur la question des accords sur les niveaux de service. C'est à ce moment que le présent débat a réellement commencé.
Le gouvernement a songé à tout cela pendant un bon moment et, en 2008, il a reconnu qu'il s'agissait d'une question légitime, que les niveaux de service étaient peut-être déficients et qu'il était nécessaire d'effectuer un examen des niveaux de service offerts aux expéditeurs par les sociétés ferroviaires.
Je tiens à souligner qu'il n'est pas uniquement question ici du secteur agricole. Pour important que soit le secteur agricole, le groupe des expéditeurs englobe les acteurs qui transportent presque tout par chemin de fer. Cela inclut le secteur forestier, le secteur des produits chimiques, le secteur des fertilisants, le secteur des mines et du minerai et le secteur de la fabrication. C'est un vaste échantillon de tous ceux qui dépendent du réseau ferroviaire. En général, ils se plaignaient des services qu'ils obtenaient, les jugeant déficients.
Comme je l'ai dit, le gouvernement était d'accord en principe, mais il y a eu un problème ici, à compter de 2008, et il a décidé de diligenter un examen officiel. Le groupe d'experts chargé de cet examen a été nommé à l'automne de 2009. Il s'est mis au travail assez rapidement et a complété son mandat en l'espace d'un an environ. Le rapport final a été prêt à l'automne 2010 et publié officiellement au début de 2011. En mars, le gouvernement a déclaré qu'il acceptait les conclusions du groupe d'examen et qu'il allait les mettre en oeuvre.
Essentiellement, les experts ont dit que le marché des services de transport était fondamentalement non concurrentiel, qu'il n'existait pas un juste équilibre entre les expéditeurs, d'une part, et les chemins de fer, d'autre part, et qu'il y avait effectivement une distorsion du pouvoir du marché qui était à l'avantage des chemins de fer. Voilà la teneur du rapport du groupe d'experts nommé par le gouvernement qui a été rendu public au début de 2011.
En mars de 2011, le gouvernement a déclaré qu'il acceptait ce principe sur le fond et qu'il allait agir. La discussion s'est poursuivie sans proposition précise de la part du gouvernement. En fait, il a renvoyé toute la question à un autre comité d'examen présidé par M. Jim Dinning, de l'Alberta. Malgré ses efforts pour dégager un consensus entre les chemins de fer et les expéditeurs, il n'a pas pu faire progresser les choses plus loin, de sorte que le processus s'est enlisé tout au long de 2011 et de 2012. À la fin de 2012, en décembre de l'année dernière, le gouvernement a finalement déposé un projet de loi. Nous sommes maintenant à la moitié de 2013.
Je rappelle simplement à la Chambre que tout ce processus a débuté en 2007. Par conséquent, cela a été long, et les expéditeurs ont attendu patiemment une mesure législative qui, ils l'espéraient, répondrait à leurs préoccupations. Malheureusement, ils sont déçus parce qu'à leur avis cette mesure laisse à désirer.
Essentiellement, les expéditeurs attendaient quatre choses du projet de loi. Ils voulaient une mesure qui leur reconnaisse le droit à un accord sur les niveaux de service obligatoire avec les compagnies de chemin de fer. C'était la première chose.
Deuxièmement, ils voulaient que le projet de loi énonce les services essentiels que doivent fournir les chemins de fer, et indique la façon dont on peut mesurer leur rendement. C'était leur deuxième revendication. Ils voulaient plus de précision quant à la définition et l'évaluation des services.
Troisièmement, en cas de perturbation du service ferroviaire, si le niveau de service qu'ils avaient demandé par contrat ne leur était pas fourni comme prévu, ils voulaient avoir droit à une indemnisation pour les dommages subis à cause des services déficients qu'ils avaient reçus.
J'aimerais préciser que lorsque le comité d'examen a examiné toutes les situations anecdotiques évoquées par les expéditeurs, il a indiqué que l'expéditeur agricole type de l'Ouest du Canada ne pouvait s'attendre à obtenir exactement ce qu'il avait demandé que dans 50 % des cas. C'est là une statistique assez convaincante. Si l'on ne peut espérer obtenir qu'une fois sur deux le service de transport qu'on a commandé, on a un sérieux problème, surtout si l'on s'adresse aux chemins de fer. Évidemment, la situation était sérieuse, et les expéditeurs voulaient être en mesure de se faire indemniser pour les dommages subis. Ils espéraient ne pas avoir à faire de réclamations, mais ils voulaient être indemnisés pour leurs dommages si le niveau de service était inférieur à ce à quoi ils s'attendaient.
Enfin, le quatrième élément concernait le mécanisme de résolution des conflits.
Le droit d'obtenir une entente de service était le premier point sur lequel ils voulaient négocier. En cas d'échec des négociations, le litige devait être renvoyé à l'arbitrage de l'Office des transports du Canada, qui imposerait alors une sentence arbitrale. Et c'est précisément ce qui occupe une bonne partie du projet de loi . Ce qui fait défaut, ce sont les autres éléments demandés, c'est-à-dire les précisions dans la définition des services à fournir, et les conséquences en cas de rendement insatisfaisant. Autrement dit, c'est la possibilité, pour les expéditeurs, d'être indemnisés pour les dommages subis.
Ces deux éléments-là, soit les précisions dans la définition et la possibilité d'indemnisation pour les dommages subis, ne figurent pas dans le projet de loi . C'est essentiellement pour ces deux raisons que le milieu des expéditeurs juge ce projet de loi laisse à désirer.
En ce qui concerne la définition des niveaux de service, le gouvernement considère qu'il suffit de s'en tenir à la formulation qui figure dans la Loi sur les transports au Canada depuis déjà 40 ou 50 ans, et qu'il n'est pas nécessaire de l'améliorer ou de la préciser pour répondre aux préoccupations des expéditeurs. Je crois, en toute franchise, que le gouvernement devra admettre qu'il fait fausse route à ce sujet, puisque la définition énoncée dans la loi cause des problèmes depuis plusieurs années. Elle manque de clarté. Elle est même d'un flou extrême. Par conséquent, on ne peut pas se contenter de dire qu'on continuera d'utiliser les mêmes définitions des niveaux de service et qu'on se croisera les doigts en espérant que tout ira bien. Si on procède ainsi, le gouvernement, les expéditeurs et les sociétés de chemin de fer seront très déçus. L'histoire a démontré que la formulation actuelle est inadéquate. Comme on le sait, la folie consiste à refaire la même chose, encore et encore, en espérant obtenir un résultat différent.
Le résultat ne sera pas différent. La définition fournie dans la loi ne permettra pas de changer les choses et de régler le problème dont se plaignent les expéditeurs. Comme l'a confirmé le comité d'examen mandaté par le gouvernement, ce problème n'a rien d'une préoccupation imaginaire inventée par les expéditeurs; c'est un problème légitime.
Deuxièmement, en ce qui concerne l'application de la loi, qu'arrive-t-il quand les niveaux de service sont inadéquats et ne satisfont pas aux normes auxquelles les expéditeurs sont en droit de s'attendre? La solution proposée par le gouvernement ne consiste pas à verser des indemnités aux expéditeurs. Il compte plutôt établir un système de sanctions administratives pécuniaires, c'est-à-dire imposer des amendes quand le service ne répond pas aux normes. Certains pourraient voir dans cette suggestion un mécanisme de sanctions et d'application de la loi et penser qu'il pourrait donner de bons résultats. Le problème, par contre, c'est que l'amende est versée au gouvernement. Elle s'ajoute aux recettes générales de l'État.
Cela devient simplement une source de recettes fiscales additionnelles pour le Trésor du gouvernement du Canada et n'a absolument aucun lien avec le problème des transports qui se pose concrètement. Ce dont les expéditeurs ont besoin, c'est d'être indemnisés. Si une cargaison n'est pas livrée à temps et n'atteint pas le client ou le marché, cela représente une pénalité monétaire pour l'expéditeur. Il perd des revenus, des profits et il engage des dépenses supplémentaires parce que le système de transport lui a fait défaut.
On a beau dire qu'on va taper sur les doigts de la compagnie de chemin de fer et que celle-ci va payer une amende au gouvernement, on n'est pas plus avancé. Cette amende ne fait pas bouger d'un pouce un boisseau supplémentaire de blé ou une tonne de bois-d'oeuvre de plus. Tout ce que cela fait, c'est de transférer un peu d'argent de la compagnie du chemin de fer au gouvernement. De son côté, l'expéditeur est pris avec les mêmes problèmes: un service déficient pour lequel il n'y a aucun remède parce qu'il ne peut pas recouvrer les dommages subis à moins de s'adresser aux tribunaux, avec toutes les démarches chicanières que cela implique.
Nous venons de décrire la situation des petits expéditeurs et les désavantages qu'il subissent. Les compagnies de chemin de fer, pour leur part, ont beaucoup plus d'argent à consacrer aux avocats dans le processus judiciaire et, sans nul doute, ce déséquilibre va continuer de favoriser les compagnies de chemin de fer et de désavantager les expéditeurs.
C'est probablement sur le terrain que ce déséquilibre est le plus flagrant. N'oublions pas que le comité a dit que le problème tenait à l'origine au fait que les règles n'étaient pas les mêmes pour tous. Elles favorisaient les compagnies de chemin de fer, tandis que les expéditeurs se retrouvaient essentiellement dans une position de marché captif. Ils n'étaient pas en mesure de trouver une autre compagnie de chemin de fer pour transporter leurs produits ni de faire valoir leurs droits parce que la loi ne leur conférait aucun droit, de sorte qu'ils étaient pris dans une situation désavantageuse.
La meilleure illustration de ce déséquilibre est probablement le fait que les compagnies peuvent et ont toujours pu faire payer unilatéralement des frais de surestaries à l'expéditeur si ce dernier ne livre pas sa marchandise en temps voulu ou de la manière prévue. La compagnie de chemin de fer peut faire payer une pénalité comptant à l'expéditeur, appelée « surestaries », si celui-ci ne respecte pas ses obligations, mais l'inverse n'est pas vrai, c'est-à-dire que l'expéditeur n'a pas la possibilité de faire payer une pénalité comptant ou une indemnisation versée par la compagnie de chemin de fer si celle-ci n'accomplit pas la tâche prévue au contrat. Par conséquent, les compagnies de chemin de fer ont le pouvoir de punir les expéditeurs, tandis que les expéditeurs n'ont pas le pouvoir de punir les compagnies de chemin de fer. C'est l'exemple classique du déséquilibre fondamental qui existe dans cette situation, déséquilibre dont les expéditeurs espéraient qu'il serait finalement rectifié par ce nouveau projet de loi.
Voilà les problèmes fondamentaux. Dans une certaine mesure, ce projet de loi fera avancer les choses. Tous les expéditeurs jouiront d'un droit légiféré afin de conclure des accords sur les niveaux de services avec les sociétés de chemin de fer compétentes. Ils pourront d'abord tenter de négocier des accords de ce genre. Tant mieux si les négociations portent leurs fruits. Tout le monde espère que les choses marcheront ainsi et qu'il ne sera pas nécessaire d'avoir recours au cadre législatif et réglementaire pour que les parties puissent parvenir à une entente. Cependant, si l'expéditeur n'arrive pas à conclure un accord avec les sociétés ferroviaires, le projet de loi prévoit une mesure supplémentaire — ce qui est bien —, à savoir que l'expéditeur pourra s'adresser à l'Office des transports du Canada et obtenir de celui-ci un règlement par voie d'arbitrage. Ces mesures prévues dans le projet de loi sont positives.
Cependant, ce qui pose problème, je le répète, c'est le libellé du projet de loi ou, devrais-je plutôt dire, l'absence de définition de l'expression « niveau de services ». Comme c'est le cas depuis des décennies, on continue d'utiliser le même libellé vague, ce qui fait partie du problème. Il faudra éclaircir ce que signifie l'expression « niveau de services » et comment on mesure celui-ci. La deuxième lacune importante, c'est que, en cas de défaut d'exécution de la part de la société ferroviaire, l'expéditeur ne pourra pas s'adresser à l'Office des transports du Canada dans le cadre d'un processus de règlement des différends. Il ne pourra donc pas obtenir des dommages-intérêts liquidés pour régler son problème, à savoir que, en raison du défaut d'exécution de la société ferroviaire, ses marchandises ne sont pas transportées.
L'expéditeur ne gagne rien si la société de chemin de fer paie une pénalité au gouvernement. L'argent se retrouve dans les poches du gouvernement, pas dans celles de l'expéditeur, même si c'est lui qui a le problème.
Ces questions ont fait l'objet de discussions lors de l'étude en comité. Des députés de la Chambre ont abordé ces questions, en comité et ailleurs, avec les expéditeurs de tout le pays. Selon eux, le projet de loi est un pas dans la bonne direction en raison de la disposition légale qui crée le droit d'établir des ententes sur les niveaux de service. Comme ils me l'ont dit verbalement et par écrit, c'est mieux que rien. Ils voudraient beaucoup plus, mais c'est mieux que rien.
Les libéraux appuieront cette mesure législative à contrecoeur pour cette raison, parce qu'elle apporte de légères améliorations par rapport à la situation qui existait auparavant. Nous aurions préféré améliorer nettement les choses. Cela demeure possible. Le processus parlementaire n'est pas encore terminé.
Avant que le processus soit terminé et que cette mesure législative reçoive la sanction royale, on peut espérer que le gouvernement aura l'occasion de réfléchir à deux points importants, à savoir: premièrement, définir de façon plus efficace les niveaux de service et la façon de les mesurer; deuxièmement, veiller à ce que les sociétés de chemin de fer offrent un service adéquat en accordant le droit aux expéditeurs de toucher des dommages-intérêts, au lieu d'imposer une pénalité qui sera versée au gouvernement.
Si le gouvernement acceptait de modifier ces deux points, les expéditeurs seraient beaucoup plus satisfaits de cette mesure législative qu'ils ne le sont aujourd'hui. Je pense que nous l'acceptons tous à contrecoeur sous sa forme actuelle, mais le gouvernement se rendra compte dans un an ou deux qu'il doit revenir sur cette question.
Un examen législatif de la Loi sur les transports au Canada aura lieu en 2015. La question va se présenter de nouveau parce que le gouvernement n'aura pas saisi maintenant l'occasion de faire les choses correctement, comme il se doit.
:
Monsieur le Président, je m'intéresse énormément au débat de ce soir, et j'en tire un peu de fierté. Le projet de loi me tient à coeur, car j'étais responsable du dossier des chemins de fer au moment de l'Examen des services de transport ferroviaire des marchandises. J'ai pu annoncer l'intention du gouvernement de présenter ce projet de loi.
Nous en sommes à l'étape de la troisième lecture. C'est une bonne chose non seulement pour la Chambre, mais aussi pour le pays, car tous les partis ont indiqué qu'ils appuient la mesure législative. De nombreuses raisons font qu'il s'agit d'un excellent projet de loi.
J'expliquerai d'abord pourquoi nous avons présenté le projet de loi et pourquoi celui-ci est essentiel. J'aimerais faire un petit retour en arrière, afin d'expliquer à la Chambre et aux Canadiens ce qui était vraiment à l'origine du problème.
Lorsqu'on m'a confié le dossier des chemins de fer, les wagons du CN dans l'Ouest étaient livrés à temps dans environ 52 % à 55 % des cas pour les envois de céréales. Voilà une bien piètre performance. Comment les agriculteurs de l'Ouest pouvaient-ils envoyer leurs produits de la ferme au port afin de les exporter sur les marchés internationaux s'ils ne pouvaient compter sur l'arrivée ponctuelle des wagons que dans 55 % des cas?
Comme l'a mentionné mon collègue de Wascana, le CN s'est considérablement amélioré au cours de l'examen. Une nouvelle équipe de gestion s'est jointe au CN et s'est affairée à apporter des améliorations, ce qui a porté ses fruits. La société est passée de 55 % à 90 % en une période d'un an, un an et demi, et ce, seulement parce les yeux étaient rivés sur elle et qu'elle a consacré toute son attention à l'amélioration de ses services, qui faisaient l'objet d'un examen.
De nombreux expéditeurs nous ont demandé de poursuivre l'examen et de maintenir les projecteurs braqués sur les sociétés et les chemins de fer pour qu'ils maintiennent un niveau de service élevé. Nous les avons invités à conclure des accords de service avec tous les expéditeurs. Ils se sont engagés à le faire et ont signé autant d'accords de service de transport que possible. En fait, je sais pertinemment que certaines industries — peut-être celle du charbon — ont des accords depuis plus de 10 ans; c'est donc que des accords à long terme ont été signés à l'époque.
Ce projet de loi ne traite pas vraiment des accords eux-mêmes. C'est intentionnel, car ils sont tellement diversifiés. Comme les besoins des expéditeurs varient d'une industrie à l'autre, les accords de services varieront aussi d'un expéditeur à l'autre, tout comme le type de wagons, qui ne sera pas le même selon que l'on veuille transporter du charbon, de la potasse ou du bois, par exemple. Mais au fond, tous ces gens veulent avoir un bon service. Or, ce projet de loi leur laisserait beaucoup de souplesse, car les accords pourraient comprendre toute sorte de pénalités. Nous ne connaissons pas la teneur des accords, et ce n'est pas nécessaire. Toutefois, lorsque deux parties en viennent à un accord, il faut qu'un mécanisme soit en place pour que certaines choses se produisent.
Tout d'abord, il faut faire en sorte que l'accord conclu soit respecté. C'est ce que vise le projet de loi. Il prévoit des pénalités pour l'expéditeur ou le transporteur ferroviaire qui enfreindra les dispositions de l'accord.
Ensuite, il faut pouvoir faire quelque chose au cas où il serait impossible pour les parties de s'entendre. Si les négociations entre l'expéditeur et le chemin de fer sont menées au meilleur de leur capacité, qu'il s'agisse de produits forestiers, d'oeufs, de charbon ou de potasse, peu importe le produit, s'ils ne peuvent en venir à une entente, ils sont vraiment coincés. La mesure est un instrument qui leur permet d'obtenir un règlement arbitral définitif qui leur précise clairement ce qui est juste dans une entente. C'est ce que réclamaient les représentants du secteur ferroviaire et les expéditeurs.
Au lieu de se sentir pris au piège et d'affirmer que la volonté de négocier fait défaut chez leurs vis-à-vis, ce projet de loi leur assure que, s'ils ne peuvent arriver à s'entendre, il y aura un règlement arbitral. Il ne précise pas qui va gagner ou perdre à la suite de cet arbitrage; il exige simplement qu'il ait lieu. Et grâce à cela, le système dans son ensemble se trouvera amélioré. Si l'on examine attentivement les données du rapport d'examen des services ferroviaires, comme l'ont fait le comité et le gouvernement, on constate que les deux parties avaient beaucoup de choses à se reprocher.
Ne choisissons pas de gagnants ou de perdants. Réglons simplement l'affaire dans le meilleur intérêt du pays. Voilà la raison d'être de la Chambre. Sa mission consiste à élaborer une mesure législative qui permettra au pays de progresser. Peu nous importe qui gagne ou perd. Nous voulons que le système soit juste pour que les deux parties sortent gagnantes. Le Canada sort vainqueur parce que nous acheminons la marchandise jusqu'aux ports, et ensuite, aux marchés internationaux, pour le plus grand bénéfice des compagnies de chemin de fer, des expéditeurs et de tout le pays. Voilà pourquoi il faut appuyer le projet de loi.
Le commerce international est vraiment la clé de notre avenir. Nous sortons tout juste d'une grave récession économique qui a ébranlé le monde entier. Elle a ébranlé l'Amérique du Nord. Elle a ébranlé les États-Unis, notre principal partenaire commercial. L'an dernier, nos échanges se sont chiffrés à 528 milliards de dollars. Le commerce tripartite entre le Mexique, le Canada et les États-Unis s'élève à près d'un billion de dollars par année. Lorsqu'on commence à compter en billions, cela représente beaucoup d'argent.
L'ALENA a permis la création de près de 40 millions d'emplois chez nous. J'adore la carte affichée à l'ambassade du Canada aux États-Unis. On peut y voir, pour chaque État, les revenus des échanges avec le Canada et le nombre d'emplois que ces échanges ont créés. Il s'agit d'une information très efficace que nos cousins américains doivent comprendre plus directement. Tout comme les Canadiens d'ailleurs. Les revenus liés au commerce et le nombre d'emplois créés dans chaque province figurent aussi sur cette carte. Je la recommande à tout le monde.
Pourquoi est-ce que je mentionne cela? Parce qu'un emploi sur cinq au Canada est créé grâce au commerce, grâce aux exportations. Soixante pour cent de notre PIB vient du commerce. Est-il en croissance ou en décroissance? Les dernières statistiques que j'ai vues indiquent une augmentation du commerce international de 73 % entre aujourd'hui et 2025. C'est un chiffre impressionnant. Les pays qui vont tirer profit de cette croissance du commerce vont en sortir gagnants. J'aime le fait que nous sommes bien placés pour en tirer profit. Nous sommes sur le point de signer un accord de libre-échange avec l'Europe et j'espère que ce sera fructueux. Ce marché compte 500 millions d'habitants et il a un PIB de 17 billions de dollars et nous pouvons en profiter. D'autre part, si l'on se tourne vers la côte Ouest, avec le Partenariat transpacifique, on parle de 110 millions d'habitants et d'un PIB de 17,6 billions de dollars.
Il y a là d'immenses possibilités, pas seulement du côté de la Chine et de l'Inde, mais aussi de nos partenaires transpacifiques. Tout dépendra de ce que nous avons à offrir à ces marchés. Nous travaillons aussi à un accord commercial bilatéral avec le Japon. Nous nous efforçons d'augmenter notre commerce avec la Chine, qui est un joueur incontournable, en particulier quand il s'agit des chemins de fer et d'acheminer nos produits vers la côte Ouest.
Que veulent-ils? Ils veulent deux choses, la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique. Le Canada peut offrir les deux et les chemins de fer ont un grand rôle à jouer à cet égard. Avant que les compagnies de chemin de fer et les expéditeurs commencent à s'invectiver, pourquoi ne se tournent-ils pas plutôt vers les occasions qui se présentent à nous? Pourquoi ne pas nous tourner vers les occasions qui s'offrent au Canada? Jamais l'occasion n'a-t-elle été si belle de créer une situation gagnante pour les industries canadiennes. Il peut s'agir de produits manufacturés et transportés aller-retour par rail, comme on le fait avec les États-Unis pour les automobiles. Nous pouvons même fournir aux États-Unis des produits qui viennent de Chine par le port de Prince Rupert en deux jours et demi de moins que par tout autre port de la côte Ouest. Le transport prend deux jours et demi de moins parce que la marchandise est débarquée à Prince Rupert et acheminée directement à Chicago pour approvisionner la plus grande économie du monde, celle des États-Unis. Tout cela grâce à nos chemins de fer et à notre réseau de transport.
Certains ont critiqué ce projet de loi, se demandant pourquoi nous n'avons pas inclus les envois vers les États-Unis dans cet accord sur les services ferroviaires. Je peux dire que les États-Unis examinent de très près ce projet de loi. Les Américains se demandent comment il fonctionne, de quel genre d'appui il bénéficie, et s'il sera vraiment efficace. Je crois qu'il sera efficace. Les Américains veulent vraiment l'examiner, et peut-être même s'en inspirer dans leur propre pays. Ainsi, on créera un système uniformisé entre le Canada et les États-Unis, qui est et demeurera toujours notre principal partenaire commercial.
C'est un excellent projet de loi pour bien des raisons. C'est un projet de loi fabuleux pour les marchés internationaux.
Les réseaux ferroviaires transportent énormément de marchandises: environ 240 million de tonnes. Au pays, environ 70 % du transport de surface des marchandises se fait par train. Cela comprend les marchandises en vrac comme les grains, le minerai, les produits forestiers et les produits énergétiques.
Hier soir, j'ai parlé à un représentant du Canadien national qui m'a dit qu'un nombre incroyable de wagons sont commandés pour approvisionner les marchés en énergie. Cela découle de la résistance aux oléoducs. Que les oléoducs soient construits ou non, il n'y a aucun doute que le réseau ferroviaire contribuera de façon importante au transport des produits énergétiques vers les régions côtières et au-delà.
Il est très important que ce projet de loi appuie non seulement le secteur agricole, qui fournit les grains et les céréales, mais aussi le secteur de l'énergie, le secteur minier, l'industrie de la potasse, etc. C'est un excellent projet de loi qui contribuerait grandement à égaliser les chances.
Mon collègue a dit que le CN était autrefois l'un des pires quant au service fourni. J'aurais tendance à être d'accord avec lui. C'est peut-être le contraire aujourd'hui, et le CP a plus de difficulté à assurer le service que le CN. C'est assez difficile à contester, et c'est sans doute vrai.
Nous avons entendu les arguments du président du CN. Il se demande pourquoi nous présentons ce projet de loi. Il craint que cela n'entrave les négociations et amène les parties en présence à quitter la table des négociations. Mais c'est tout le contraire qui va se produire. Le projet de loi va amener les parties à la table de négociation, car si elles n'en viennent pas à une entente de service, elles devront très rapidement s'en remettre à l'arbitrage prévu dans la loi, qui imposera une solution. Voilà ce que la loi est censée faire. C'est pourquoi elle sera si efficace.
Est-ce qu'elle sera très fréquemment invoquée? Sans doute pas. Du moins, je l'espère. Je souhaite même qu'elle ne soit jamais invoquée. Si la loi s'applique, les petits jeux seront terminés. Il y aura un règlement par voie arbitrale. À défaut, quelqu'un d'autre devra intervenir. Cela se fera très vite, et ne coûtera pas très cher. Dès la première contestation, un précédent aura été créé. La suite des choses en découlera et les ententes de service devront s'y conformer.
Je ne pense pas qu'on ait à recourir massivement à cette mesure législative, mais elle est indispensable, parce que le gestionnaire du CN ou du CP ne sera peut-être pas toujours un interlocuteur aimable et disposé à faire ce qu'il faut. Quand nous adoptons une loi, c'est pour longtemps, et c'est dans l'intérêt du pays. Cela n'a rien à voir avec la personnalité des parties en présence.
Je me souviens des représentants de l'industrie forestière. Nous étions à quelques heures de la conclusion d'un accord avec le secteur forestier canadien. Nous avons invité ses représentants à la table de négociation. Nous avons tout fait pour les convaincre. Nous n'y sommes pas parvenus. Maintenant, ce serait différent, car nous avons une mesure législative qui prévoit l'arbitrage. Je me garderai bien de dire qui va gagner et qui va perdre en arbitrage, car je n'en sais rien, mais je sais qu'il y aura une sentence arbitrale exécutoire.
Il est très important que les wagons arrivent en gare au moment opportun pour que le produit se rende du lieu de production au marché. C'est la première chose à faire pour créer l'économie, les emplois et la prospérité dont notre pays a besoin pour progresser.
On a beaucoup parlé des pénalités, qui seront encaissées par le gouvernement. En effet, nous ne voulons pas que les gagnants ou les perdants se servent de la loi pour en faire autre chose qu'un outil qui garantit que des services seront fournis au bon moment.
Les ententes de service pourraient prévoir toutes sortes de pénalités, si les parties sont d'accord. Si l'entente n'est pas réalisée, les pénalités prévues pourraient devenir un moyen de pression pour exiger l'application de l'entente de service.
C'est un grand jour pour moi aujourd'hui. Le processus a été long et a comporté des consultations considérables.
J'ai des extraits de ce qu'ont dit les représentants des industries agricole, forestière, minière, du charbon et de la potasse. Ils affirment que cette mesure législative contribue grandement à changer la dynamique entre les sociétés ferroviaires et les expéditeurs. Ils sentent que le gouvernement les appuiera dans un processus de règlement par arbitrage qui ne dressera pas les parties l'une contre l'autre. Cette mesure a vraiment pour but de faire en sorte qu'une entente convenant aux deux parties puisse être conclue et que le service soit offert comme il se doit. On n'insistera jamais assez sur l'importance primordiale d'un service prévisible, sans lequel les expéditeurs ne pourront pas prospérer et acheminer leurs produits jusqu'au marché.
Je félicite le Comité permanent des transports, qui a travaillé fort pendant des années pour obtenir ce résultat. Le est intervenu et n'a pas ménagé les efforts pour que nous arrivions où nous en sommes ce soir.
Ce soir est un grand soir. Pensons-y. À quand remonte la dernière fois où tout le monde à la Chambre s'est prononcé en faveur d'une mesure législative de fond comme celle-ci? J'ai beau reculer très loin dans le temps, je n'en vois pas. Je sais que des projets de loi sans importance fondamentale ont obtenu un appui unanime, mais pas de mesures législatives de l'importance de celle-ci, qui modifie le paradigme et change la dynamique. C'est probablement la mesure législative concernant les relations entre expéditeurs et sociétés de chemin de fer la plus importante depuis au moins 50 ans. C'est donc un grand soir. C'est une mesure législative importante.
Je suis fier d'exprimer mon appui à ce projet de loi et j'ai hâte que nous passions au vote, qui aura lieu demain, je l'espère. Nous enverrons ensuite le projet de loi au Sénat et il recevra la sanction royale très rapidement.
:
Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour appuyer le projet de loi .
Avant de commencer, je me dois de mentionner que, bien que ce débat porte sur une mesure législative importante, le gouvernement a encore une fois imposé l'attribution de temps. C'est la 37e fois qu'il a recours à cette tactique. Qu'a-t-il contre la démocratie parlementaire? Pourquoi est-il si résolu à étouffer le débat et à empêcher les députés de se prononcer sur des projets de loi importants? Mon collègue a souligné l'importance de cette mesure. C'est justement parce qu'elle est importante que je me désole de voir les conservateurs recourir encore aux mêmes tactiques.
Quand on examine le projet de loi, on voit qu'il accorde aux clients du fret ferroviaire, donc aux expéditeurs, le droit de conclure des ententes de service avec les sociétés ferroviaires, particulièrement le CN et le CP. Comme mon collègue l'a mentionné, le projet de loi met également en place un processus d'arbitrage mené par l'Office des transports du Canada pour les négociations qui échouent, de même que des sanctions en cas de violation des résultats de l'arbitrage.
Tout cela est bien beau, mais je veux que nous examinions ce que cela signifie. Nous sommes, soit dit en passant, en faveur de ce projet de loi. Toutefois, nous pensons qu'il est incomplet. Il ne règle pas tous les problèmes des expéditeurs, des agriculteurs et de tous les autres intervenants, même s'il constitue un pas dans la bonne direction.
Nous qualifions ce projet de loi de tout petit pas dans la bonne direction. Comme le bon comportement devrait toujours être récompensé, je dirai que c'est une mesure législative qui va dans la bonne direction. Nous avons entendu dire que ce projet de loi n'atténuera pas tous les problèmes que connaissent les expéditeurs, mais qu'il contribuera néanmoins grandement à régler quelques-uns d'entre eux. On pourrait dire que c'est mieux que rien. Voilà pourquoi nous appuyons le projet de loi.
Je voudrais souligner le travail de la députée de dans ce dossier. C'est une excellente porte-parole en matière de transport. Elle est dévouée, passionnée et a travaillé sans relâche avec les différentes associations d'expéditeurs, les représentants des sociétés minières, les producteurs de légumineuses, la Commission canadienne du blé, l'industrie automobile ainsi que les sociétés minières et les fabricants de produits chimiques.
Je crois que c'est son engagement, sa compassion et sa ténacité qui ont forcé le gouvernement conservateur à finalement présenter le projet de loi à la Chambre. Honnêtement, il a longtemps tergiversé avant de le présenter, très longtemps après la publication du rapport. Il a mis beaucoup de temps à agir.
La députée de a présenté un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , Loi sur la protection des clients des compagnies de chemin de fer. C'est son militantisme, son travail sur le terrain, le travail qu'elle accomplit à la Chambre ainsi que les pressions exercées par les expéditeurs qui ont forcé les conservateurs à présenter le projet de loi.
Je pense que nous devrions toujours reconnaître le mérite des députés qui travaillent sans relâche pour défendre nos agriculteurs, les sociétés minières, les fabricants d'automobiles, qui doivent livrer leurs voitures, ainsi que toutes les autres industries primaires, y compris l'industrie forestière. Nous sommes vraiment enchantés du travail qu'elle a accompli.
J'aimerais revenir sur des propos qui ont été tenus il y a quelques minutes. Le CN a réalisé des bénéfices de 2,7 milliards de dollars en 2012, en une seule année. Or, il ne serait passible que d'une amende de 100 000 $. En passant, cette amende ne sera pas versée aux expéditeurs, mais au gouvernement.
Je regarde cela et je pose la question à savoir lequel des groupes de pression a eu le dessus. Il suffit d'examiner le projet de loi. J'ai consulté les expéditeurs de ma circonscription et visité un port où arrivent les grains et les légumineuses et j'ai appris une chose extraordinaire, qui vous surprendra également, monsieur le Président. Les députés savent-ils que le Canada est le principal fournisseur de légumineuses de l'Inde? Dans ma naïveté, j'ai toujours pensé que les lentilles, les pois chiches et toutes ces légumineuses étaient importées au Canada en provenance de l'Inde et d'autres pays. Quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que c'est le contraire. C'est le consul du Canada à Chandigarh qui me l'a appris. Il a donné les chiffres et m'a demandé si je savais que le Canada est le plus important exportateur de légumineuses vers l'Inde. Beaucoup de ces légumineuses transitent par le port de Vancouver et le port de Delta.
Les gens d'affaires de ma collectivité, ceux qui reçoivent et expédient, m'ont parlé de la situation dérisoire qui existe en ce moment. Ils doivent parfois attendre des jours et des jours avant que le train promis se présente. S'ils prennent trop de temps à décharger le wagon quand il arrive, ils écopent d'une amende, mais il n'y a aucune conséquence pour la compagnie de chemin de fer si le train arrive en retard, si le nombre de wagons est insuffisant ou si les wagons sont endommagés au point d'être inutilisables.
J'ai examiné en détail les livres de l'un de ces hommes d'affaires, qui voulait me montrer l'incidence de ce mauvais service pour son entreprise. Disons qu'il n'obtient pas la cargaison à temps, que la cargaison de légumineuses en provenance des Prairies n'arrive pas chez lui à temps. Cela signifie qu'il a non seulement des camions et des camionneurs qui attendent, mais aussi de la main-d'oeuvre qui attend pour décharger les wagons, sans compter qu'il a une période réservée au port. Devinez quoi? Il doit payer toutes ses personnes et tous ces services, même s'il n'a rien à se reprocher, juste parce que la compagnie de chemin de fer a du retard ou ne livre pas tous les wagons à la date prévue.
Je croyais qu'il ne s'agirait que de quelques dollars çà et là, alors j'ai été bien étonné d'apprendre combien les expéditeurs doivent payer s'ils ne vident pas les chariots à temps. Cela dit, j'ai aussi été scandalisée par les droits portuaires qu'ils doivent acquitter lorsqu'ils ne se présentent pas au moment prévu, sans compter que plus ils attendent, plus ces droits grimpent. On est loin du simple calcul des coûts de revient. Le projet de loi obligerait les compagnies ferroviaires à verser une compensation — non, pas une compensation, une amende dérisoire puisqu'elle serait plafonnée à 100 000 $ alors que ces entreprises engrangent des profits de 2,7 milliards de dollars. Savez-vous à qui irait cet argent? Non, il ne servirait pas à dédommager les expéditeurs et les destinataires, ceux qui cultivent et qui expédient les produits: il serait versé à l'État.
J'ai beau me gratter la tête, je ne comprends pas la logique. Le gouvernement a-t-il réellement intérêt à optimiser l'efficacité du projet de loi lorsqu'il sait pertinemment qu'il touchera 100 000 $ chaque fois qu'un train du CN sera en retard? Cela ne ressemble pas à une sanction: on dirait que le gouvernement s'est concocté un boni. Il faut vraiment se pencher là-dessus.
Notre réseau ferroviaire, c'est la pierre angulaire de notre pays. C'est indéniable. Nous savons toutes sortes de choses à propos des débuts du CP et du CN, certaines glorieuses, d'autres beaucoup moins. Nous savons que 70 % des biens acheminés par voie de surface le sont par rail. C'est loin d'être négligeable. Lorsque nous affirmons que les expéditeurs écopent, nous ne parlons pas d'une poignée de personnes.
Voici un autre chiffre qui m'a complètement estomaquée: les compagnies ferroviaires faillissent à 80 % de leurs engagements en matière de services auprès de la clientèle agricole. Si j'avais à noter la qualité de ce service, il mériterait donc un gros F. Ces entreprises livrent la marchandise en retard 80 fois sur 100. Cette marchandise doit être expédiée rapidement parce que des gens l'attendent et qu'en plus, elle pourrait pourrir en chemin — sans compter l'escalade des coûts indirects que j'ai mentionnée tout à l'heure.
Il y a des retards. Il n'y a pas assez de wagons, et certains arrivent endommagés. On commande 12 wagons, et devinez combien on en obtient? Une personne à qui j'ai parlé m'a dit que parfois les expéditeurs n'obtiennent que la moitié des wagons demandés. Cela impose toutes sortes de tensions au système. Je le répète, ce projet de loi ne tient pas compte des pertes encourues par les expéditeurs. J'invite mes collègues, même à cette heure tardive, à bien étudier ce projet de loi, car tout est entre leurs mains.
Selon le Comité d’examen des services de transport ferroviaire des marchandises, 80 % des expéditeurs sont insatisfaits. En passant, il ne s'agit pas que d'un secteur. Bien entendu, le secteur agricole joue un rôle important dans ce domaine, mais il y a aussi les secteurs forestier, des ressources naturelles, des produits manufacturés, minier, des produits chimiques et, comme je l'ai dit plus tôt, il y a toute la ceinture agricole. Voilà des années que les principaux intervenants des secteurs agricole, minier et forestier réclament une loi sur le transport ferroviaire des marchandises.
Permettez-moi de vous citer quelques exemples: Pulse Canada, les Producteurs de grains du Canada, l'Association des produits forestiers du Canada et l'Association minière du Canada. J'aimerais encore une fois préciser que les nombreux gens d'affaires de ma collectivité qui oeuvrent dans l'industrie du transport à qui j'ai parlé n'ont eu que des louanges à l'égard de la députée de , qui a tellement travaillé à ce dossier.
Les expéditeurs du Canada méritent un service de transport ferroviaire des marchandises équitable et fiable pour l'argent qu'ils dépensent. En ce moment, le CN et le CP semblent détenir un double monopole au pays. Le projet de loi ne prévoit rien au sujet de ce monopole, car il ne contient rien au sujet de l'établissement des prix, qui constitue pourtant un élément essentiel. Il y a aussi le fait qu'aucune compensation n'est prévue pour les expéditeurs.
Les expéditeurs ont présenté six recommandations sensées, pratiques et modestes à l'étape de l'examen au comité. Elles ont toutes été rejetées. Voilà une tendance qui n'est que trop familière. Je suis vice-présidente du Comité de l'immigration, et peu importe les amendements que nous proposons — même si le ministre estime qu'ils semblent bons et que nous le prenons au mot —, ils sont tout simplement rejetés.
En l'occurrence, cependant, il ne s'agissait pas d'amendements de l'opposition. Ce sont les expéditeurs eux-mêmes qui les avaient proposés, les entrepreneurs, l'épine dorsale de notre pays qui paye des impôts et qui espérait que le gouvernement uniformise les règles du jeu. Encore une fois, le gouvernement n'a pas réussi à uniformiser les règles du jeu pour les secteurs dont j'ai parlé, dont l'agriculture. Encore une fois, il a préféré privilégier les grandes sociétés, ses amis au CP et au CN.
Les députés savent que le NPD n'abandonnera jamais. Nous n'avons pas l'intention de partir. Nous comptons travailler de plus en plus fort. Nous continuerons de travailler avec les expéditeurs pour régler les problèmes comme l'exploitation dont ils sont victimes et les tarifs marchandises non concurrentiels.
Les députés comprennent-ils cela? Le gouvernement avait l'occasion de régler le problème, d'agir de manière globale, au lieu de proposer une solution quasiment insignifiante. On peut parler de l'économie à la Chambre. On peut parler de l'emploi. On peut parler de toutes sortes de choses. Mais en l'occurrence, le gouvernement avait l'occasion concrète de prendre une mesure qui appuierait notre économie, le secteur agricole, le secteur de l'exploitation minière, l'industrie forestière et le secteur de l'automobile. Il a encore une fois pris une décision à courte vue qui changera à peine la situation.
N'oublions pas que 70 % des marchandises expédiées par voie terrestre passent par les chemins de fer dans notre grand pays — soit dit en passant, tout le monde sait que l'expédition par rail est bien plus écologique que par camion. Le gouvernement avait l'occasion de venir en aide aux producteurs de légumineuses, aux producteurs de grains, au secteur de l'exploitation minière et à l'industrie forestière.
Nous savons que les perturbations dans les services de transport ferroviaire des marchandises et les coûts de service inacceptables coûtent des centaines de millions de dollars par année à l'économie canadienne. Les gens d'affaires à qui j'ai parlé lorsque je me suis intéressée aux pertes qu'ils encourent m'ont dit que ces pertes touchent l'ensemble de la collectivité. Leur incidence se fait sentir dans l'ensemble du pays. Quelques gens d'affaires m'ont dit qu'ils ont absolument...
Des voix: Oh, oh!