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Monsieur le Président, je prends la parole au sujet de la motion présentée par mon parti dans le cadre d'une journée de l'opposition. Il s'agit d'une motion extrêmement importante, et je me réjouis de savoir qu'elle recueillera sans doute l'appui de tous les partis, quoique je n'en suis pas si certain après avoir entendu certains commentaires au cours de la période des questions.
Si notre motion est adoptée, elle conférera au directeur général des élections le pouvoir dont il a besoin pour s'acquitter de son mandat. En l'occurrence, le véritable enjeu est de s'assurer que notre institution nationale la plus précieuse bénéficie de la meilleure protection possible. Ces outils ont été réclamés par le directeur général des élections, et ils sont nécessaires. Nous croyons que notre motion mérite un solide appui.
Nous devons faire toute la lumière sur le scandale des appels automatisés frauduleux, non seulement dans le cas qui nous occupe immédiatement, mais pour contrer un problème plus vaste au Canada, soit la désaffection des citoyens. Le taux de participation aux élections est à la baisse dans notre pays. En 1950, ce taux tournait autour des 80 p. 100. Aux dernières élections, il dépassait à peine les 60 p. 100. Cette chute de 20 p. 100 devrait être un signal d'alarme. Tout pointe vers l'existence d'un problème grave qui doit être réglé.
Au rythme où évolue le déclin actuel, on peut s'attendre à ce que la participation tombe sous les 50 p. 100 dans un avenir rapproché. Il n'y a pas si longtemps, nous nous moquions des États-Unis en raison du faible taux de participation aux élections américaines. Maintenant, le taux de participation électorale au Canada est pratiquement le même qu'aux États-Unis. C'est un problème énorme qui, à mon avis, n'est pas simplement dû à l'apathie ou au désintérêt des citoyens. Cela s'inscrit dans une problématique plus large, qui repose en fait sur le travail des partis politiques. À l'heure actuelle, tous les partis communiquent avec leurs partisans. Cet exercice est au coeur du processus électoral, et il se répète à toutes les campagnes électorales. Mais souvent, on se concerte pour décourager les électeurs. Étant donné qu'ils disposent souvent de ressources limitées pour faire campagne, les partis politiques ont tendance à ignorer les non-électeurs.
Cela a un effet cumulatif, qui a été noté par la Commission royale sur la réforme électorale, au début des années 1990. En vertu de cet effet cumulatif, le taux de participation continuera de chuter de plus en plus, et nous devons intervenir pour empêcher cela. Malheureusement, rares sont les recommandations de cette excellente commission royale qui ont été appliquées. Toutefois, je dois complimenter mes collègues d'en face. Ils ont pris certaines mesures dignes de mention. Premièrement, ils ont adopté une loi instaurant la tenue d'élections à date fixe et imposé aux partis politiques des limites de dépenses. Interdire aux organisations et aux syndicats de leur faire des dons était aussi une bonne initiative que je ne peux qu'applaudir.
En plus du problème de la baisse continue de la participation électorale au Canada, nous avons un nouveau problème, qui vient tout juste d'apparaître, à savoir la possibilité de fraude visant à museler les électeurs. C'est un énorme problème. On voit parfois des partis négliger les électeurs, essayer de les décourager à coup d'images déplaisantes ou de propos détestables, mais la fraude visant à empêcher des électeurs de voter est un problème beaucoup plus grave. C'est quelque chose de nouveau qui vient de s'échouer sur le rivage du Canada et nous devons donner au directeur général des élections des pouvoirs suffisants pour s'y attaquer.
Parmi les allégations qui font l'objet d'une vaste enquête d'Élections Canada, on trouve le problème des appels automatisés et des appels en direct pour dire aux électeurs que leur bureau de scrutin a déménagé ou que ses heures d'ouverture ont changé. On m'a signalé ces deux types d'appels dans ma circonscription, Burnaby—Douglas. Un électeur m'a écrit dans un courriel qu'il avait reçu un appel automatisé lui disant que les heures d'ouverture de son bureau de scrutin avaient changé. Je faisais du porte-à-porte samedi dernier et un autre électeur m'a dit qu'il avait reçu un appel pour lui dire que son bureau de scrutin avait déménagé alors que ce n'était clairement pas vrai. Ces deux électeurs ont eu l'intelligence de ne tenir aucun compte de ces appels automatisés et sont allés gaiement exercer leur droit de vote.
Ce sont des allégations graves qui doivent vraiment faire l'objet de l'enquête la plus approfondie possible. C'est pourquoi le directeur général des élections a besoin de nouveaux pouvoirs et des outils voulus pour faire le nécessaire et aller au fond des choses. Il faut renforcer ses pouvoirs d'enquête en lui permettant d'exiger tous les documents nécessaires des partis politiques pour s'assurer qu'on a respecté la Loi électorale du Canada.
Des milliers de dollars ont été dépensés pour la Commission royale sur la réforme électorale. Les documents représentent une excellente lecture du vendredi soir pour un député à la Chambre et ils valent la peine qu'on en prenne connaissance. Un groupe d'experts a dit que nous risquions de subir un sérieux déclin démocratique au Canada et que d'accorder plus de pouvoirs au directeur général des élections était l'une des principales mesures susceptibles de raffermir notre démocratie.
On dépense des millions de dollars pour envoyer des soldats se battre à l'étranger, pour envoyer des observateurs suivre les élections tenues dans d'autres pays en vue d'y instaurer la démocratie. Je ne vois pas comment nous pouvons faire cela avec un tel sans-gêne alors même que notre propre démocratie canadienne est aux prises avec l'un des pires scandales, s'il est avéré, que nous ayons jamais connus dans l'histoire canadienne.
Tout est là. Le directeur général des élections a besoin de ce pouvoir pour tirer l'affaire au clair et donner aux Canadiens l'assurance ou bien que tout est conforme et qu'il s'agit d'une erreur quelconque, ou bien qu'il y a un véritable problème et qu'il faut faire enquête pour prouver les allégations ou les réfuter. Nous pourrions alors modifier la Loi électorale pour empêcher de telles manoeuvres.
Ce ne sont pas les seuls problèmes qui affligent notre système démocratique au Canada. Non seulement la participation électorale diminue élection après élection, mais la participation des citoyens entre les élections est également en baisse. Les deux sont souvent étroitement liés.
Je suis fier de dire que j'ai récemment présenté une motion qui, si elle est adoptée, va changer le mode de présentation des pétitions à la Chambre. Actuellement, elles ne peuvent être présentées que sur papier. Je propose de passer aux cyberpétitions. J'espère que ma motion sera adoptée. Cela permettrait d'accroître la participation des citoyens entre les élections. On ferait participer des gens qui n'interviennent pas normalement. Avec cette proposition, les citoyens pourront présenter des pétitions signées en ligne. Le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a adopté une loi spécifiant que si une pétition recueille plus de 50 000 signatures, elle sera débattue à la Chambre des communes. Le débat doit avoir lieu en dehors des heures normales de session pour ne pas entraver les travaux ordinaires de la Chambre. C'est une façon de donner aux citoyens un accès direct au processus démocratique. Il est temps d'en faire autant au Canada.
Nous avons tous entendu parler de ces problèmes d'appels automatiques frauduleux et inadmissibles et de toutes les questions que cela entraîne. Il y a tout un débat pour savoir s'il faut donner des pouvoirs d'enquête au directeur général des élections. Ce qu'il faut, c'est proposer quelque chose de positif et de proactif pour encourager les citoyens à participer à l'administration de leurs collectivités. Il faudrait aller de l'avant avec cette idée de cyberpétitions.
Ce que demande la motion de cette journée d'opposition, c'est que les pouvoirs d'enquête d'Élections Canada soient renforcés en accordant au directeur général des élections le pouvoir d'exiger de tous les partis politiques le dépôt des documents nécessaires pour assurer leur conformité avec la Loi électorale.
Nous proposons aussi que toutes les compagnies de télécommunication fournissant des services de contact avec les électeurs à l'occasion d'élections générales soient enregistrées auprès d'Élections Canada. C'est une idée magnifique. J'y ai réfléchi toute ma vie. Je suis ravi qu'on puisse le faire au Canada.
La troisième proposition, c'est que l'identité de tous les clients de compagnies de télécommunication au cours d'une élection générale soit enregistrée et vérifiée. La technologie a évolué. Autrefois, on faisait du porte-à-porte, on envoyait des lettres, on organisait des réunions et on faisait sortir le vote. Mais maintenant nous avons d'énormes circonscriptions et il faut communiquer avec des millions de Canadiens, donc évidemment on se sert des télécommunications. Au XXIe siècle, ce qu'il nous faut, c'est une Loi électorale du XXIe siècle pour que cette nouvelle technologie soit utilisée au profit des électeurs et non à leurs dépens.
Cette motion est extrêmement importante. J'ai cru hier, d'après ce que le avait dit, qu'il appuierait la motion, mais les choses ont l'air un peu différentes aujourd'hui. Attendons de voir le résultat du vote. Personnellement, j'appuie cette motion de tout coeur.
L'affaire des appels automatisés frauduleux fait les manchettes. Une fois qu'on aura enquêté et infligé une amende ou une peine de prison aux responsables, on n'en parlera plus, mais cela recommencera. Pour protéger notre système démocratique, il faudrait avant tout donner aux agents indépendants chargés de surveiller le processus électoral les pouvoirs dont ils ont besoin pour le faire correctement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur la motion présentée par le député du NPD qui représente .
Je dirai d’abord que comme le gouvernement a déjà adopté la Loi fédérale sur la responsabilité, une loi qui a instauré un changement durable et important en matière de responsabilisation au gouvernement, il n’est pas du tout opposé à cette motion. Le gouvernement appuie sans réserve la transparence et la responsabilité. C’est pour cette raison que le Parti conservateur a fait preuve d’ouverture et remis tous les dossiers disponibles aux représentants d’Élections Canada, pour qu’ils fassent toute la lumière sur les allégations concernant Guelph. Des gestes comme ceux qui sont allégués dans la circonscription de Guelph sont inacceptables, et nous continuerons de faire tout en notre pouvoir pour aider les enquêteurs d’Élections Canada.
Les partis d’opposition utilisent toutefois cette motion pour poursuivre leur campagne de salissage en multipliant les attaques non fondées à la Chambre des communes et dans les médias. Au cours du débat d’aujourd’hui, ils ont encore fait, et je suis convaincu qu’ils continueront de faire, de fausses allégations et des calomnies à l’endroit des députés et candidats conservateurs et, ce qui est encore pire, à l’endroit des bénévoles et des partisans de notre beau parti. Il demeure clair que ces députés n’ont aucun renseignement sur lequel fonder leurs attaques. Ce ne sont que des rumeurs.
J’aimerais aujourd’hui utiliser le temps qui m’est alloué pour parler d’une mesure gouvernementale qui appuie véritablement la responsabilité, plutôt que d’une campagne de salissage sans fondement, menée à des fins bassement partisanes.
En matière de responsabilité, le gouvernement n’a de leçon à recevoir de personne. En 2006, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avions promis de responsabiliser la machine gouvernementale, et c’est exactement ce que nous avons fait.
L’un des premiers grands projets de loi présentés par le gouvernement a été la Loi fédérale sur la responsabilité. De fait, je sais que le projet de loi a été le premier projet de loi présenté par le gouvernement en 2006. Cette loi, et le plan d’action afférent, était l’une des initiatives les plus détaillées jamais lancées pour responsabiliser le gouvernement et elle a apporté des changements durables et importants à la machine gouvernementale.
Nous avons renforcé et rationalisé le fonctionnement du gouvernement de notre pays tout en rendant cette institution plus efficace et plus responsable envers les électeurs canadiens. Nos mesures ont contribué à rétablir la confiance des Canadiens à l’égard de leurs institutions gouvernementales. La Loi fédérale sur la responsabilité modifiait 46 lois existantes et en créait deux nouvelles. Certains de ces changements sont entrés en vigueur avec la sanction royale, le 12 décembre 2006, et d’autres étaient assujettis à des dates définies dans la loi ou fixées par décret.
La présentation du projet de loi faisait partie du Plan d'action sur l'imputabilité fédérale, qui divisait en 14 catégories — ou thèmes — les principaux éléments de la Loi fédérale sur la responsabilité. En outre, ce plan prévoyait différentes initiatives en matière de politiques. Nous avons réformé le financement des partis politiques et fixé une limite aux contributions. Nous avons interdit les contributions occultes, mais il semble que, depuis cette époque, le NPD ait choisi d'en accepter. Nous avons élargi le rôle du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et du vérificateur général. Nous avons renforcé la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes et fait le ménage dans les pratiques du gouvernement en ce qui a trait aux sondages et à la publicité. Nous avons donné plus de mordant aux lois portant sur l'accès à l'information en obligeant les sociétés d'État à s'y conformer, et nous avons amélioré les processus de vérification et de reddition de comptes des ministères.
Notre bilan révèle sans l'ombre d'un doute que les conservateurs n'ont pas fait qu'une simple profession de foi en ce qui a trait à la transparence du gouvernement, nous avons fait en sorte que les Canadiens aient un gouvernement transparent, ouvert et responsable. Nous sommes la quintessence du gouvernement responsable.
Pour ce qui est de la situation actuelle, puisque Élections Canada a commencé à examiner les allégations provenant des médias et de diverses autres sources concernant un cas précis, soit celui de la circonscription de , le gouvernement et le Parti conservateur du Canada se sont montrés ouverts et transparents: nous avons mis tous nos dossiers à la disposition d'Élections Canada pour faciliter l'enquête. Le Parti conservateur n'a pas orchestré ce stratagème et il ne savait pas que de telles activités étaient pratiquées dans cette circonscription, mais l'opposition continue sa campagne de salissage sans fondement contre notre parti. Si les députés de l'opposition voulaient vraiment appuyer Élections Canada dans son enquête dans ce cas précis, ils devraient faire comme nous et lui fournir tous leurs dossiers portant sur les appels effectués lors de la dernière campagne électorale: voilà ce qu'on entend par transparence absolue.
Les deux partis de l'opposition ont dépensé des millions de dollars pour téléphoner à des centaines de milliers d'électeurs pendant la dernière campagne électorale, et ils ont jusqu'à présent refusé de divulguer ces renseignements aux responsables d'Élections Canada. Pourquoi n'en font-ils pas leur priorité absolue au lieu de continuer leur campagne de salissage sans fondement? Les Canadiens doivent se poser cette excellente question. Si l'on découvre que des gestes répréhensibles ont été commis, le Parti conservateur du Canada veut que les responsables soient poursuivis en justice.
Je ne m'oppose pas à la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui et dans laquelle on demande au gouvernement de proposer des modifications législatives visant à renforcer les pouvoirs du directeur général des élections afin de lui permettre d'enquêter sur ces allégations exagérées. Toutefois, j'aimerais préciser que le Parti conservateur du Canada a fourni tous les renseignements nécessaires à Élections Canada afin de l'aider à faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé dans Guelph. Nous le faisons de plein gré. Rien n'empêche actuellement le NPD et le Parti libéral de transmettre de leur plein gré tous leurs dossiers à Élections Canada. Comme le l'a affirmé, nous avons été très clairs en ce qui concerne les activités du Parti conservateur du Canada. Tous les appels faits par le parti sont documentés. Tous ces documents sont à la disposition d'Élections Canada. Nous attendons avec impatience de voir quels documents seront transmis à Élections Canada en ce qui concerne les activités téléphoniques des néo-démocrates et des libéraux pendant la campagne.
Le Parti conservateur du Canada a mené une campagne électorale propre et respectueuse de l'éthique, et il ne tolérerait jamais le genre d'activités alléguées par les partis de l'opposition. Le Parti conservateur n'avait rien à voir avec ces faux appels dans Guelph. Si qui que ce soit participant à l'organisation d'une campagne locale est impliquée dans cette affaire, nous nous assurerons que cette personne ne puisse plus travailler dans d'autres campagnes. Empêcher les électeurs de voter est une infraction très grave, et s'il y a eu la moindre irrégularité, les responsables doivent être poursuivis avec toute la rigueur de la loi. Lors d'une campagne électorale, l'objectif d'un parti politique, et des politiciens, est de convaincre les électeurs de voter, et non de les empêcher de voter.
Toutefois, ces allégations exagérées et cette campagne de salissage sans fondement que les partis de l'opposition continuent de mener contre nous portent atteinte aux millions d'électeurs qui ont voté de façon légitime lors des dernières élections. Les partis de l'opposition ont dépensé des millions de dollars pour faire des centaines de milliers d'appels durant la campagne. Avant de continuer leur campagne de salissage, ils devraient prouver que leurs propres téléphonistes n'étaient pas les auteurs des appels qu'ils dénoncent.
La motion dont la Chambre est saisie vise trois changements: que les pouvoirs d'enquête d'Élections Canada soient renforcés en accordant au directeur général des élections le pouvoir d'exiger de tous les partis politiques le dépôt des documents nécessaires pour assurer leur conformité avec la Loi électorale; que toutes les compagnies de télécommunications fournissant des services de contacts avec les électeurs au cours d'une élection générale soient enregistrées auprès d'Élections Canada; et que l'identité de tous les clients de compagnies de télécommunications au cours d'une élection générale soit enregistrée et vérifiée. Le Parti conservateur est le seul parti qui a consigné tous les appels qu'il a faits lors de la dernière campagne électorale et qui a mis ces documents à la disposition d'Élections Canada. Pourquoi sommes-nous les seuls à l'avoir fait? Les députés de l'opposition continuent pourtant de mener une campagne de salissage non fondée contre le gouvernement et à lancer de fausses allégations contre des dizaines de députés et de candidats conservateurs.
J'aimerais prendre quelques instants pour aborder quelques-unes des allégations de l'opposition.
Après plusieurs semaines d'attaques injustifiées dirigées contre nous à la Chambre et dans les médias, il est évident que l'opposition n'a rien pour corroborer les allégations qu'elle faites dans le cadre de cette campagne de salissage. Lors des dernières élections, les Canadiens ont rejeté ce type de dénigrement.
Dans le cas de la circonscription de , comme on l'a déjà signalé, le Parti conservateur du Canada a mis à la disposition d'Élections Canada tous les renseignements concernant les appels qu'il a faits durant la campagne électorale. Il est évident que le Parti conservateur n'a pris aucune part aux appels trompeurs qui auraient été faits dans cette circonscription. Si des actes répréhensibles ont a été commis, nous nous attendons à ce que les auteurs en soient tenus pleinement responsables.
Le NPD et le Parti libéral ont fait un certain nombre de nouvelles allégations à propos d'appels semblables visant à induire délibérément les Canadiens en erreur, qui auraient été faits dans d'autres circonscriptions lors de la dernière campagne électorale. Le Parti conservateur du Canada nie catégoriquement toute participation concernant ces appels. Cependant, lors d'une entrevue à l'émission Power and Politics à la CBC, lorsqu'on a demandé à huit reprises à la par intérim si elle détenait des preuves, elle n'a pas pu en fournir. Il en va de même pour le député de et pour le chef par intérim du Parti libéral. Ils n'ont aucune preuve. Ils ne font que lancer des allégations non fondées.
Les néo-démocrates affirment que les électeurs de ont reçu des appels frauduleux. Or, le président de l'association de circonscription du NPD, Wolfgang Ziemer, réfute cette affirmation en indiquant qu'il serait très mal placé pour jeter de l'huile sur le feu, s'il y a bel et bien un feu et qu'il ne sait pas du tout comment la circonscription s'est retrouvée dans cette liste.
Les libéraux affirment pour leur part que les électeurs de ont reçu des appels frauduleux, mais le candidat libéral dit que ce n'est pas vrai. Dans un reportage diffusé le jeudi 1er mars sur Global News, Barry Peters déclarait qu'il ne se souvenait pas d'avoir entendu parler d'appels douteux lorsqu'il faisait du porte-à-porte, ni lorsqu'il était retourné à son bureau.
Toujours selon les libéraux, des partisans de leur parti auraient reçu des appels à des heures indues, ce qu'on pourrait considérer comme du harcèlement de la part de personnes prétendant agir pour le compte du Parti libéral. Or, leur parti a versé des millions de dollars à des entreprises pour qu'elles fassent des appels et qu'elles lisent aux Canadiens les messages qu'il leur avait donnés, mais les libéraux n'ont toujours pas fourni ces messages, ni leurs listes téléphoniques. Nous voulons savoir pourquoi.
Au cours de la campagne qu'il a menée dans Haldimand—Norfolk, le libéral Bob Speller s'est plaint que des appels harcelants étaient faits en son nom tard en soirée, mais 4 062 $ ont été versés à First Contact pendant sa campagne pour faire des appels. La candidate libérale dans Niagara Falls, Bev Hodgson, s'est plainte que des appels harcelants étaient faits en son nom au milieu de la nuit. First Contact a reçu 11 300 $ dans le cadre de sa campagne. Le scénario est le même pour le candidat libéral dans , Mark Eyking, au nom de qui 11 753 $ ont été versés à First Contact.
On observe une tendance ici: First Contact, First Contact, First Contact.
Les libéraux ont affirmé que les appels provenaient des États-Unis, mais c'est le Parti libéral qui a retenu des services de téléphonie aux États-Unis pendant la dernière campagne électorale. Une enquête de CBC réalisée pendant la campagne a permis de déterminer que les appels — ceux-là mêmes dont se plaignent les libéraux — avaient été effectués dans des centre associés à leur parti. CBC a découvert un lien entre ces appels et les centres associés aux libéraux.
N'oublions pas que c'est aussi le Parti libéral qui a avoué récemment qu'un de ses propres employés, Adam Carroll, était l'instigateur de l'odieuse et sournoise campagne de salissage anonyme à l'endroit du . Voilà que s'ajoute un autre chapitre à la longue tradition libérale de manoeuvres louches tout juste bonnes à miner la démocratie.
Au cours de la campagne électorale de 2011, les libéraux ont été accusés d'avoir volé des pancartes électorales de leurs opposants, ce qui constitue une violation de la Loi électorale du Canada. Pendant la même campagne, on a surpris Joe Volpe et une personne qui travaillait à sa campagne en train de faire main basse sur des brochures du Parti vert directement dans des boîtes aux lettres. Or, il se trouve que M. Carroll, celui qui, comme je viens de le dire, est à l'origine de l'odieuse et sournoise campagne de salissage contre le , a aussi travaillé pour la campagne de M. Volpe.
En 2004, le Parti libéral a mené un sondage téléphonique tendancieux. Monsieur le Président, vous vous souviendrez peut-être qu'on demandait alors aux gens ce qu'ils pensaient du fait que les conservateurs étaient à la solde de groupes chrétiens de la droite. C'était scandaleux. Dégoûtés par ce genre de manoeuvres, certains libéraux, notamment le député actuel de , ont condamné les activités de leur propre parti.
N'oublions pas non plus le scandale des commandites au cours duquel les libéraux ont admis avoir accepté des enveloppes remplies d'argent liquide — argent qui n'a jamais été déclaré — afin de les remettre aux responsables de circonscriptions dites « orphelines » pour qu'ils puissent financer leurs campagnes.
Il incombe aux libéraux de prouver qu'ils ne sont pas à l'origine des appels en question avant de continuer à formuler des allégations très graves et dénuées de tout fondement et de s'adonner à une autre campagne de salissage odieuse et anonyme contre des dizaines de députés et candidats conservateurs honnêtes et remarquables, qui ont participé aux dernières élections.
En conclusion, ce sont des coups tordus comme ceux que je viens d'énumérer qui ont entraîné la chute du Parti libéral et qui ont incité la population à réclamer haut et fort des gouvernements plus responsables. Le gouvernement conservateur s'est fait élire grâce à un programme fondé sur la responsabilité, et la Loi fédérale sur la responsabilité nous a aidés à regagner la confiance des Canadiens dans les institutions gouvernementales.
Je ne m'oppose pas à la motion présentée par le député d', mais je rejette catégoriquement les allégations et la campagne de salissage sans fondement des partis de l'opposition.
Le gouvernement et le Parti conservateur du Canada ont fait preuve d'une ouverture et d'une transparence exemplaires pour qu'Élections Canada puisse connaître tous les détails des appels qui ont été faits lors de la dernière campagne électorale. Pour leur part, les libéraux et les néo-démocrates, comme je l'ai dit à maintes reprises à la Chambre, ont dépensé des millions de dollars pour effectuer des centaines de milliers, voire des millions, d'appels téléphoniques lors de la dernière campagne électorale. Si l'opposition souhaite vraiment collaborer avec Élections Canada, elle devrait lui transmettre tous les relevés des appels qu'elle a faits lors de la dernière campagne électorale, comme le Parti conservateur du Canada l'a déjà fait.
Il est intéressant de voir que la Chambre des communes a repris ce débat aujourd'hui. Bien sûr, nous savons quelles sont les motivations du député: poursuivre la campagne de salissage sans fondement dont la Chambre est saisie depuis maintenant plusieurs jours. Mais les Canadiens ne sont pas dupes. D'après les messages que j'ai reçus de gens partout au pays — des travailleurs de campagne bénévoles aussi bien que de simples électeurs —, les Canadiens se demandent pourquoi la Chambre des communes ne s'occupent pas de leurs priorités. Ils veulent savoir ce qui se passe à la Chambre des communes.
Il est clair qu'il n'y a pas eu suppression de votes aux dernières élections. La réponse du député qui a parlé avant moi induisait en erreur, car il laissait entendre qu'il parlait de pourcentages alors que je parlais en nombres absolus. Il sait pertinemment que, de 2008 à 2011, les pourcentages d'électeurs ont augmenté et non diminué. Il le sait très bien, mais il choisit de ne pas révéler cette information à la Chambre et c'est regrettable.
Dans presque toutes les circonscriptions du pays, on a observé une hausse du taux de participation des électeurs. C'est formidable, car c'est la preuve que nous avons renversé une tendance. Comment avons-nous fait? Nous avons ajouté des jours de vote plutôt que d'en enlever. Nous avons renversé la vapeur en encourageant tous les électeurs canadiens à aller voter.
Le Parti conservateur a fait la même chose que les autres partis. Nous avons communiqué avec les partisans du Parti conservateur et les avons encouragés à aller voter. Nous avons réussi à former un gouvernement majoritaire conservateur fort et stable, qui a pris la tête du pays, et nous en sommes fiers. Ce gouvernement majoritaire fort et stable formé par les conservateurs a entrepris de s'occuper des priorités des Canadiens, notamment de protéger l'économie, de leur redonner espoir et de leur offrir de meilleures perspectives. Nous nous concentrons sur les priorités de tous les Canadiens, y compris la protection des victimes, en présentant de nouvelles mesures législatives concernant la criminalité.
Les conservateurs ne se contentent pas de cela. Nous nous employons à réparer les erreurs monumentales du passé, comme le registre des armes d'épaule. D'autres députés ont mentionné Nipissing—Timiskaming. Je pense que les électeurs de cette circonscription se sont exprimés clairement lors des dernières élections en ce qui concerne le registre des armes d'épaule. Nous ne pouvons pas l'ignorer.
Nous ne pouvons pas non plus ignorer le fait que le Parti libéral tente de faire oublier le programme qu'il a présenté lors de la dernière campagne électorale. C'est la raison pour laquelle il s'est livré à une campagne de diffamation qui consiste à lancer des accusations sans fondement, sans aucune preuve tangible. Au cours de la campagne électorale, le Parti libéral a proposé aux Canadiens d'alourdir le fardeau fiscal et de faire des dépenses inutiles. Dans un contexte où les Canadiens s'inquiètent de ce problème et où l'on voit les difficultés rencontrées par d'autres pays à cause du gaspillage, voilà ce que le Parti libéral a proposé pendant la dernière campagne. Voilà pourquoi les électeurs n'ont pas voté pour les libéraux.
Tout un ramassis de candidats libéraux défaits se font entendre ces jours-ci et insinuent qu'il s'est produit quelque chose de fâcheux et que c'est la seule raison pour laquelle ils ont perdu les élections. Pourtant, dans presque toutes ces circonscriptions, en tout cas certainement dans celles qu'on a mentionnées, le taux de participation des électeurs était à la hausse. Plus de gens sont allés voter, non moins de gens.
Plus de gens ont voté pour le Parti conservateur, car ils nous ont considérés comme les seuls capables d'aider le Canada à surmonter la crise économique mondiale. Ils ont fait confiance au et au du Canada. Ils ont fait confiance aux candidats conservateurs dans l'ensemble du pays. Ils ont fait confiance aux bénévoles qui accomplissent le dur travail d'aller frapper aux portes. Ils ont fait confiance à tous les gens, qu'il s'agisse d'amis ou de membres de leur famille, qui sont venus leur dire qu'ils allaient voter pour le Parti conservateur.
Voilà comment les conservateurs ont remporté les dernières élections. Nous avons gagné grâce à notre travail acharné. Nous avons gagné grâce à notre détermination. Nous avons gagné parce que nous avons une vision et un plan. Nous aspirons à faire du Canada un pays encore meilleur que ce qu'il a été, car nous pensons que les meilleurs jours du Canada sont encore à venir.
Comme je l'ai dit, les conservateurs n'ont aucune objection à conférer davantage de pouvoirs et à soutenir la motion présentée à la Chambre, mais disons les choses franchement: notre parti est celui qui opte pour la transparence. Notre parti est celui qui favorise la reddition de comptes envers les Canadiens. Notre parti est celui qui croit en un gouvernement ouvert. Notre parti est celui qui tient les promesses qu'il a faites aux Canadiens. Ne l'oublions jamais.
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Monsieur le Président, j'aimerais informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec l'honorable député de .
Je suis heureuse d'avoir l'opportunité de me lever aujourd'hui pour partager ma réflexion face à une question importante qui est au coeur de la légitimité de cette Chambre, soit la démocratie.
Les conservateurs semblent s'enraciner dans de vieilles habitudes. Après une année, presque jour pour jour, un autre scandale sur la fraude électorale éclate. Je commence à me poser sérieusement des questions sur la démocratie dans laquelle nous vivons.
Je suis découragée de réaliser à quel point cette fraude électorale s'inscrit dans ce qui semble être « une ligne de conduite » du gouvernement. Depuis les dernières années, de plus en plus de stratagèmes poussant les limites de ce qui est acceptable ou non dans la politique canadienne sont mis de l'avant par ce gouvernement. Il a été condamné, pas plus tard que l'an dernier, pour une fraude électorale pendant les élections de 2005-2006. Ce débat de cinq ans, qualifié « d'administratif » par le lui-même, démontre un mépris grandissant du gouvernement envers les institutions démocratiques canadiennes.
Cette perception est renforcée par les comportements que le avait eus lors de la débâcle de l'an dernier. Comme le rapportent les nombreux professeurs d'université signataires d'une lettre d'opinion publiée dans La Presse, le 25 avril dernier, et je cite:
Ses attaques les plus virulentes ont été réservées aux juges qu'il a plus d'une fois décrit comme des « activistes » qui se mêlent de politique alors que, ce faisant, c'est plutôt [le premier ministre] qui se trouvait à politiser l'administration de la justice. Il s'agit-là d'une pente dangereuse au bout de laquelle ce ne sont pas les juges qui ont le plus à perdre. [...] Lorsque nos juges craindront la critique des dirigeants politiques, voire de possibles représailles, les droits du simple citoyen ne feront guère plus de poids devant ceux de l'État. Jamais nos précédents dirigeants n'avaient osé s'aventurer dans cette direction.
Une revue de presse de Manon Cornellier, publié dans Le Devoir, le 3 mars dernier, démontre l'émoi avec lequel les Canadiens réagissent à ce nouveau scandale.
Les citoyens de ce pays sont tannés, sont frustrés et sont indignés. Leur confiance dans le système électoral est encore plus ébranlée. Comment les blâmer alors que des révélations de plus en plus accablantes sont divulguées systématiquement? Comment le gouvernement peut-il blâmer les partis d'opposition représentant les préoccupations réelles des citoyens d'orchestrer une campagne de salissage, alors que nous sommes en plus informés des tactiques douteuses de ce gouvernement?
L'indignation générale ressentie par les Canadiens de toutes les régions de ce pays démontrent combien les citoyens du Canada deviennent de plus en plus cyniques face à la politique et face à notre gouvernement. Je suis particulièrement préoccupée par les conséquences graves que ce sentiment de plus en plus important aura sur nos générations futures.
Je suis heureuse de faire partie d'une vingtaine de jeunes députés de cette Chambre, car j'espère que notre implication en politique redonnera espoir à la jeunesse canadienne. Nous devons leur montrer notre engagement et surtout notre intégrité.
Comment est-ce possible lorsque ce gouvernement accumule les contradictions? Il a aboli le registre de contrôle des armes à feu. Il change les règles du recensement, entre autres, à cause de l'intrusion dans la vie privée des gens, mais n'hésite pas du tout à déposer un projet de loi potentiellement dangereux pour les droits et libertés des personnes, soit le projet de loi . C'est à ni rien comprendre.
Nous devons à tout prix reconnaître que ce scandale nous démontre que le paysage électoral n'est plus le même au Canada. L'époque de l'innocence, de la confiance, vient malheureusement de prendre fin. Les Canadiens sont témoins d'un scandale qui démontre jusqu'à quel point certains acteurs vont jouer avec le système électoral afin d'empêcher la participation des gens dans une institution fondamentale à nos droits et nos libertés. C'est grave, c'est triste, c'est décevant et c'est déplorable.
Au Canada, une bonne foi existait au-delà de nos différences politiques. Nous étions tous d'accord pour dire que le respect de la démocratie et de la liberté d'expression étaient primordiaux. Il est clair que ce n'est plus le cas. Le scandale sur la fraude électorale nous démontre qu'il y a des acteurs qui ne s'empêchent pas de détourner le système afin de donner de fausses informations aux électeurs et de les harceler.
Ce n'est pas juste une question d'appels automatisés. Cela aurait été le même scandale si le moyen utilisé avait été un courriel ou une lettre. C'est la fraude électorale qui est déplorable et l'utilisation de moyens de communication pour mal informer les électeurs et leur participation.
Le NPD propose quelque chose de très important avec la motion d'aujourd'hui. Le NPD propose d'agir de façon rigoureuse pour trouver les coupables et rétablir la confiance des Canadiens dans le système électoral.
C'est une motion audacieuse qui vise seulement à donner des pouvoirs additionnels au directeur général des élections pour qu'il puisse aller au fond de ce scandale. Les Canadiens partout au pays trouveraient qu'une telle motion s'impose. Je suis contente de savoir que le gouvernement va l'appuyer. Cependant, ce gouvernement prouve qu'il a peur des résultats d'une enquête, peur de découvrir qui est responsable de la fraude électorale qui a insulté tant de Canadiens. Pourquoi cette lâcheté de la part du gouvernement?
Perdre la confiance des électeurs est le réel enjeu ici, car perdre la confiance de ses électeurs, c'est perdre sa propre légitimité en cette Chambre. Si les citoyens regardent avec cynisme leur propre système électoral — le pilier des fondations démocratiques de ce pays — et que les observateurs sont inquiets au sujet du respect de la liberté du système judiciaire, comment pouvons-nous accepter que de telles machinations se reproduisent? Il est de la responsabilité du gouvernement d'empêcher que de tels scandales aient lieu. Il s'agit d'un autre exemple parmi une longue liste de cas de mauvaise gestion des fonds publics.
Je me suis levée aujourd'hui en pensant à mes électeurs. Ce sont eux les plus grandes victimes de cette machination. C'est un affront aux droits fondamentaux des citoyens de participer, de s'exprimer et de s'organiser dans une collectivité démocratique et participative. Grâce à leur droit de vote, les citoyens de Terrebonne, de Blainville et de Sainte-Anne-des-Plaines, tout comme les citoyens de Guelph, de Nipissing-Timiskaming et d'ailleurs, ont la chance d'influencer directement les politiques fédérales une seule fois tous les trois ou quatre ans. Il s'agit d'un moment très important pour eux, car les élections provoquent des réflexions sur leur destin collectif, sur leurs rêves, leurs valeurs. C'est cette réflexion, cette discussion, cette participation qui est sacrée. C'est avoir le droit de penser, de s'exprimer. C'est pendant les cinq semaines de campagne électorale que les gens s'impliquent en plus grand nombre.
Mes électeurs sont très inquiets, et avec raison. Que vont-ils penser de la qualité de notre démocratie dorénavant? Comment puis-je leur dire avec confiance que leurs droits fondamentaux d'expression démocratique seront respectés à l'avenir?
Je tiens à souligner qu'à Terrebonne, Blainville et Sainte-Anne-des-Plaines, il y a plusieurs anciens combattants qui ont mis en péril leur propre vie afin de nous offrir ce droit sacré. Il y a des femmes — et c'est aujourd'hui la Journée internationale de la femme — qui ont lutté pour obtenir le droit de vote. Or en cette Chambre, malheureusement, on est en train de débattre pour savoir si ce droit de vote a été violé. Je trouve ça incroyablement pitoyable. On s'est indigné que Maurice Duplessis ait fait voter des morts. Je me demande ce qui est pire entre faire cela et empêcher les vivants de voter.
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Monsieur le Président, je félicite ma collègue de pour son excellent discours. On va encore assister à plusieurs bons discours de mes collègues au cours des prochaines minutes. En cette Journée internationale de la femme, je tiens à exprimer ma grande fierté de côtoyer des dames d'une aussi grande qualité. On constate chaque jour que la qualité du caucus du NPD est améliorée par la présence de ces femmes. Tout d'abord, je souhaite à toutes les femmes de la planète, peu importe de quelque allégeance politique, race ou religion qu'elles soient une journée empreinte de bonheur, de joie, de sourires, de même que plusieurs autres journées comme celle-là, je l'espère, dans le futur.
Aujourd'hui, nous débattons d'une motion sur le respect des droits et libertés démocratiques extrêmement importants dans un pays comme le nôtre, un pays civilisé et industrialisé qui a toujours été un chef de file en matière de droits démocratiques, et qui a même aidé beaucoup de nations de la planète à ce que leurs droits sont respectés. Ce droit doit être exercé de façon libre et éclairée, afin de voter pour un parti ou un autre. C'est un droit qui, dans la plupart des pays démocratiques, est reconnu dans la Constitution. Ici, il est notamment reconnu dans la Charte canadienne des droits et libertés de la personne.
Mais tout au cours de l'histoire de l'humanité et de notre société contemporaine, les femmes ont maintes fois été victimes d'injustices et brimées dans ce droit. Plusieurs, et pas seulement des femmes, je le disais tout à l'heure avec grande tristesse, sont morts au combat pour avoir tenté de voter et de se présenter à des élections. Cela revêt une grande importance aujourd'hui. Discuter de ce sujet, aujourd'hui en 2012, revêt une importance qui dépasse largement le scandale auquel nous faisons face ces jours-ci. Oui, ce sont de supposées fraudes. Appelons cela un scandale.
Bien que la motion de l'honorable député de se concentre surtout sur la manière de renforcer l'intégrité de notre démocratie, cela est rendu nécessaire par la présumée fraude électorale qui s'est déroulée sournoisement lors des dernières élections. De quoi s'agit-il, justement? D'abord, il y a eu des appels automatisés le jour des élections ou un peu avant par des personnes prétendant travailler pour Élections Canada et transmettant des informations erronées sur le lieu des bureaux de vote. Ensuite, des appels ont été faits pour demander aux électeurs pour qui ils avaient l'intention de voter; et si ces électeurs répondaient qu'ils ne voteraient pas pour le Parti conservateur, ils recevaient un autre appel au cours des jours suivants d'une personne prétendant cette fois-là travailler pour Élections Canada et fournissant des informations totalement frauduleuses sur le lieu des bureaux de vote. Enfin, et c'est ce qui est le plus inquiétant, des partisans d'autres partis ont reçu des appels harcelants réalisés par des personnes affirmant travailler pour le parti que ces partisans appuyaient, des partisans libéraux dans ce cas-ci. Les gens se faisaient injurier à 2 heures, 3 heures ou 6 heures le matin. C'est inacceptable dans une société civilisée comme la nôtre.
Parmi les compagnies impliquées, on retrouve RackNine, une compagnie qui fournit des services d'appels automatisés souvent utilisée par le Parti conservateur. Les liens entre RackNine et le Parti conservateur sont très forts. RMG, pour sa part, est une entreprise qui travaille dans le domaine des relations avec les électeurs, de la gestion de bases de données et de campagne de financement pour le Parti conservateur et plusieurs autres groupes de droite, entre autres. L'ancien directeur de campagne des conservateurs, Tom Flanagan, a même attribué la victoire électorale de son parti en 2006 à l'entreprise RMG.
Quelles sont les règles enfreintes? Ce sont des dispositions de la Loi électorale du Canada, notamment l'alinéa 281g) qui stipule:
281. Il est interdit à quiconque, au Canada ou à l’étranger:
g) de volontairement empêcher ou s’efforcer d’empêcher un électeur de voter à une élection;
L'alinéa 482b), quant à lui, précise:
482. Commet une infraction quiconque:
b) incite une autre personne à voter ou à s’abstenir de voter ou à voter ou à s’abstenir de voter pour un candidat donné par quelque prétexte ou ruse, notamment en tentant de lui faire croire que le scrutin à une élection n’est pas secret.
Le directeur général des élections a même remis une série de recommandations au Président de la Chambre des communes sur la réforme législative après la 40e élection générale. Il a, entre autres, sollicité le pouvoir de réclamer aux partis politiques tout document ou information jugés nécessaires pour vérifier s'ils respectent les exigences de la loi relatives aux rapports de dépenses électorales. Présentement, seules les campagnes locales doivent déposer des pièces justificatives à l'appui de leurs comptes de dépenses électorales. Dans sa demande, le directeur général des élections a précisé que ses homologues des provinces ont ce pouvoir et a rappelé que c'est sur la base de leurs rapports de dépenses électorales que les partis politiques reçoivent des fonds publics. C'est extrêmement inquiétant de lire de telles choses.
Mais quel est le fond de la question? Il s'agit d'éthique et de morale. Là, le gouvernement a beaucoup à apprendre. Il est décevant de voir qu'il ne respecte pas la volonté de 61 p. 100 des électeurs qui n'ont pas choisi son parti, son idéologie et son manque flagrant d'intégrité.
J'ai moi aussi j'ai l'impression d'avoir devant moi un parti qui n'accepte nullement les résultats des dernières élections et qui fait ou fera tout en son pouvoir — accordé par seulement 39 p. 100 des électeurs — afin que cela ne se reproduise plus. C'est comme si on assistait au début d'une dictature. C'est comme si ce gouvernement voulait tout mettre en place pour que les gens votent pour lui et qu'on se conforme à ce que dicte son parti. Pourtant, l'actuel a fait sa campagne électorale justement sur l'importance de la responsabilité des députés des partis politiques, de l'intégrité et du respect du vote.
Où en est rendu le à ce sujet? C'est un cul-de-sac. Il n'y a aucun geste concret du sur l'extrême importance de rendre les électeurs plus confiants envers notre système politique. Certes, il est le chef de son parti, mais il est aussi le de tous les Canadiens et Canadiennes. Un a le devoir de défendre l'intégrité du processus électoral et du système démocratique, de s'assurer que les députés rendent des comptes et que le vote des électeurs est respecté. Ils sont libres de voter pour qui ils veulent, et cette liberté est garantie par la Charte canadienne des droits et libertés.
Présentement, le gouvernement en place ne fait que rejeter les accusations sur les autres partis. Il refuse de faire face à la situation et il rejette complètement la faute sur les autres. On a droit à une stratégie de distraction et de confusion de la part du parti au pouvoir depuis que des accusations ont été portées contre ce gouvernement totalement irrespectueux des valeurs démocratiques pourtant si chères aux Canadiens et Canadiennes. Comme je l'ai dit auparavant, nous étions des chefs de file au chapitre du respect de la démocratie. Ici, à la Chambre, nous étions capables de débattre de lois, d'amender et d'adopter des motions respectueuses du choix de chacun. On ne peut pas faire cela présentement. Le gouvernement en est à sa 17e motion d'attribution de temps.
Entre la fraude électorale des conservateurs et les tactiques déloyales des libéraux, il n'est pas surprenant que les Canadiens trouvent Ottawa corrompu. Seul le NPD respecte et reste déterminé à faire progresser les choses pour les familles canadiennes. Les conservateurs doivent commencer à coopérer avec Élections Canada et arrêter de blâmer tous les autres, y compris Élections Canada, pour cette soi-disant fraude électorale.
Le NPD veut non seulement faire toute la lumière sur la situation déplorable qui aurait pu survenir lors des dernières élections, mais il veut également s'assurer que d'importantes réformes sont adoptées maintenant. La motion parle de six mois, mais il faut agir maintenant pour éviter que ce genre de scandale ne se reproduise. Le gouvernement ne fait rien pour apporter son aide à l'enquête sur la soi-disant fraude électorale des dernières élections, ni pour s'assurer que ce genre de pratique ne se répétera pas.
C'est pour cela que notre motion permettrait de renforcer les pouvoirs d'Élections Canada en lui donnant une meilleure capacité pour procéder à ses enquêtes. C'est ce qu'on veut. On va appuyer cette motion de toute notre force.
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Monsieur le Président, je suis contente de participer à ce débat. C'est une affaire regrettable, mais elle existe et nous devrons aller au fond des choses. On peut ne pas aimer ce qu'on entend, mais il faudra s'y mettre. Une chose est sûre: rien de cela ne résulte de ce que les libéraux ont pu faire.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. Je vais partager mon temps de parole avec mon excellent collègue de . Quant à l'auteur des manoeuvres visant à empêcher ce dernier de revenir siéger ici, je suis tellement contente que cette personne ait perdu. Nous avons un excellent député et nous voulons le garder.
Ce matin, en ouvrant mon journal, j'ai lu avec surprise et plaisir que le gouvernement avait enfin changé son fusil d'épaule sur une importante question de responsabilité électorale nationale. La manchette disait avec optimisme que le gouvernement s'apprêtait à faire volte-face et à donner à Élections Canada les pouvoirs d'enquête que cet organisme a clairement réclamés.
En dépit de cette prédiction et de mon espoir que cette question serait peut-être enfin réglée de manière positive, le a donné aujourd'hui le signal qu'il s'apprêtait peut-être à faire encore volte-face dans ce dossier qui est très important pour les Canadiens. Après avoir résisté pendant des semaines, le gouvernement a enfin, mais à contrecoeur, cédé aux pressions du public, ou enfin peut-être. On verra ce qui se passera pendant la fin de semaine.
Les députés comprendront la confusion qui existe quant à la position des conservateurs. Il y a à peine deux jours, le a pris la parole à la Chambre et a tenté de convaincre les Canadiens, comme il l'avait fait dans le dossier des manoeuvres de transfert de fonds, qu'il était le seul député à n'avoir jamais entendu parler de la demande d'Élections Canada qui réclame des pouvoirs plus étendus. Cette déclaration choquante et incroyable a été faite à la suite de manoeuvres coordonnées et honteuses de la part de députés ministériels en vue de bloquer l'octroi de nouveaux pouvoirs de vérification plus étendus au directeur général des élections. De quoi ont-ils donc peur s'ils sont tous tellement innocents?
Quelle est la position du gouvernement à 16 h 25 en ce jeudi après-midi? Le gouvernement devrait peut-être mettre cartes sur table à propos de certaines questions: les dépenses consacrées aux médias durant les élections de 2006, les manoeuvres visant à tromper les électeurs durant les élections de 2011 et la position du gouvernement sur l'octroi à Élections Canada du pouvoir de tirer tout cela au clair rapidement et de manière décisive pour éviter que l'on continue d'entendre les tirades qui ont été proférées à la Chambre aujourd'hui et les autres jours.
Les appels automatisés et les manoeuvres visant à museler les électeurs aux dernières élections semblaient émaner de quelque part au sein du parti au pouvoir. Nous n'en connaissons pas avec certitude tous les détails, mais au lieu d'aider à dissiper ces inquiétudes, le gouvernement a adopté une stratégie semblable à celle qu'il avait adoptée à l'occasion des manoeuvres d'entrée et de sortie de fonds, et cette stratégie consiste à nier tout en bloc, à distraire l'attention et à dissimuler. Voilà le plan de défense.
Si seulement le gouvernement cessait de bétonner et commençait plutôt à collaborer avec ceux qui veulent tirer cette affaire au clair, il n'aurait pas besoin de continuer à agir comme il l'a fait aujourd'hui. La stratégie consistant à tout nier en bloc, à distraire l'attention et à dissimuler a été en fait, de la part des conservateurs, une série de faux-fuyants, les réponses changeant continuellement à chaque nouvelle question qu'on leur pose.
Parlons donc de ce que nous savons réellement. Quand le gouvernement a été confronté à des accusations dans Guelph, il a congédié un employé subalterne, affirmant que ce jeune homme de 23 ans agissait seul et qu'il avait ourdi ce stratagème de son propre chef. Il doit être un brillant sujet pour avoir fait tout cela tout seul. Ensuite, le gouvernement a manoeuvré pour contrer les efforts d'Élections Canada visant à obliger les partis à produire des documents, pour soutenir par la suite qu'il ignorait tout à ce sujet. Ensuite, pour distraire l'attention, il a affirmé à tort que le Parti libéral avait payé des entreprises américaines pour museler nos électeurs. Voilà bien l'une des déclarations les plus ridicules que j'aie entendues depuis presque 13 ans que je siège à la Chambre.
Cette absurdité vient s'ajouter au fait qu'au début du mois, soit cinq ans après les événements, les conservateurs ont enfin admis avoir fait, intentionnellement et de façon coordonnée, des transferts illégaux lors de la campagne électorale de 2006. En conséquence, le Parti conservateur devra rembourser 230 198 $ aux contribuables. Ce sont des faits. Nous n'inventons rien. Ce ne sont pas des paroles, mais des faits établis qui viennent d'être portés à l'attention du public. Le gouvernement ne les conteste pas. Nous nous souvenons tous que les conservateurs ont déjà fait exactement la même chose à la Chambre. Ils ont prétendu que ce n'était pas vrai, ils ont nié, ils ont cherché à distraire l'attention des gens et ils ont camouflé des actes illicites.
La vérité n'a commencé à se faire jour que lorsque la GRC et Élections Canada, munis d'un mandat de perquisition, ont pu faire une descente au bureau central du Parti conservateur. C'est inconcevable qu'ils aient dû agir ainsi avec l'un des principaux partis politiques du Canada.
Au cours de la campagne électorale de 2006, les dépenses du Parti conservateur ont excédé les limites de plus de 1,3 million de dollars. Ces activités illégales ont permis de transférer des fonds des campagnes régionales à la campagne nationale des conservateurs afin de contourner les règles en vigueur. Pour ne pas se faire prendre, les conservateurs ont évité d'enfreindre trop les règles. Ils se sont contentés de les contourner. Les manoeuvres intentionnelles et coordonnées des conservateurs leur ont permis de réclamer à Élections Canada une remise à laquelle ils n'avaient pas droit. Les députés se souviendront que chaque vote nous procure de l'argent.
En novembre dernier, dans le cadre d'une affaire connexe dont étaient saisis les tribunaux criminels de l'Ontario, certains hauts dirigeants du Parti conservateur ont plaidé coupable à quatre accusations de violation délibérée de la loi électorale au cours de la campagne électorale de 2006. Il ne s'agit pas de députés néo-démocrates ou libéraux, mais bien de quatre conservateurs, qui ont plaidé coupable et qui ont dû payer l'amende maximale prévue par la Loi électorale du Canada. Je suppose qu'ils n'avaient pas encore eu leur leçon.
Les gestes qu'ils ont commis ont été confirmés par les tribunaux. Veuillez donc m'excuser si j'ai du mal à accepter ce que nous racontent maintenant les conservateurs.
Il est évident que des choses ont été faites pour empêcher des électeurs de voter aux élections de 2011, comme le prouve le congédiement d'un employé du Parti conservateur. Jusqu'ici, plus de 30 000 Canadiens ont fait part à Élections Canada de leurs préoccupations concernant les élections de 2011.
Alors, que faut-il faire? Il faut faire la lumière sur cette affaire, qui constitue un outrage scandaleux à notre droit démocratique le plus fondamental, le droit de vote. C'est un droit d'une importance capitale, auquel tiennent tous les députés et tous les Canadiens. Des personnes ont donné leur vie pour que nous ayons ce droit. Nous ne pouvons donc pas nous croiser les bras et permettre que les résultats du scrutin soient complètement faussés par des tactiques déloyales pendant la campagne électorale.
Comme le parti au pouvoir a déjà été reconnu coupable de manoeuvres électoralistes, il doit collaborer avec les autorités de manière à rassurer les Canadiens et à leur montrer que la démocratie se porte très bien dans notre bien-aimé pays. Il faut donner à Élections Canada les pouvoirs et les ressources voulus pour qu'il fasse toute la lumière sur ce scandale. Nous ne pouvons pas attendre encore cinq ans, comme nous l'avons fait pour l'affaire des transferts, afin que les conservateurs puissent enfreindre d'autres lois.
Je suggère une autre stratégie aux conservateurs. S'ils sont innocents, ils n'ont qu'à coopérer. S'ils sont coupables, qu'ils disent la vérité aux Canadiens.
De quoi est-il question aujourd'hui? Élections Canada veut et doit avoir le pouvoir d'obliger les partis politiques à fournir la preuve de leurs dépenses électorales en produisant des reçus et des relevés détaillés. C'est un pouvoir très simple, qui améliorera la reddition de comptes pour les élections passées et futures. C'est aussi une exigence à laquelle doivent déjà se plier les particuliers aux fins de l'impôt. Pourquoi les conservateurs ou les gens des autres partis n'auraient-ils pas à fournir la preuve de leurs dépenses pour obtenir un remboursement des contribuables?
La question est la suivante: pourquoi le gouvernement s'oppose-t-il à cela? S'il n'a rien à cacher, finissons-en et donnons à Élections Canada les outils et les ressources nécessaires.
On connaît le dicton « La vérité vous rendra libre ». Je sais que le aime beaucoup les chansons des Beatles. À son dernier bain de foule, il n'a cessé de répéter qu'« il s'en tire avec un peu d'aide de ses amis », comme dans la chanson With a little help from my friends. J'espère qu'il pourra aussi prendre note d'une autre chanson appropriée de John Lennon intitulée Gimme Some Truth. Au cas où il n'en connaîtrait pas les paroles, elle dit simplement ceci: « Tout ce que je veux, c'est la vérité, dis-moi seulement la vérité ».
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Monsieur le Président, depuis deux semaines, la Chambre est captivée, je dirais même obnubilée, par une question de toute première importance qui touche notre raison d’être elle-même: la possibilité qu’une vaste fraude électorale complexe, organisée à l’échelle nationale, ait été menée au moyen d’appels frauduleux pour empêcher les Canadiens de voter.
La participation au scrutin est un devoir sacré que nous essayons d’enseigner à nos enfants quand ils sont encore tout jeunes. Cette responsabilité citoyenne et cette participation s’inscrivent dans le contrat social d’une société démocratique. Hélas, d’une élection à l’autre la participation au scrutin stagne ou diminue, car les électeurs sont de plus en plus désenchantés, de plus en plus cyniques, de plus en plus démobilisés. Par conséquent, les Canadiens sont de moins en moins nombreux à voter. Maintenant que des groupes organisés tentent d’entraver l’exercice du droit de vote, qui pourrait le leur reprocher?
Élections Canada et la Loi électorale du Canada constituent l’un des derniers remparts pour les Canadiens. Cette organisation et cette loi nous distinguent de la majorité des autres pays et suscitent leur respect. Il y a quelques semaines à peine, avant la controverse sur les appels automatisés destinés à empêcher les électeurs d’aller voter, le gouvernement conservateur s’est servi de sa majorité au comité pour refuser à Élections Canada les pouvoirs supplémentaires que l’organisme réclamait pour s’acquitter de l’important mandat qui consiste à assurer l’intégrité des élections. Coïncidence étrange — ou peut-être pas —, quelques semaines plus tard Élections Canada recevait plus de 31 000 appels de personnes lui demandant de faire enquête au sujet d’appels frauduleux et malveillants destinés à perturber le vote et qui avaient été effectués pendant la campagne électorale et le jour du scrutin.
La motion que nous examinons aujourd’hui demande au gouvernement de doter Élections Canada, comme il se doit, des outils qui lui permettront de mener des enquêtes encore plus détaillées lors des futures campagnes électorales. Il faut notamment donner au directeur général des élections le pouvoir de demander directement tous les documents nécessaires aux partis politiques, de faire respecter la Loi électorale du Canada et de veiller à ce que les centres d’appels et autres entreprises de télécommunications soient enregistrés et identifient clairement leurs clients.
Le jour des élections, il y a près d’un an, après avoir visité des électeurs et rencontré des citoyens un peu partout dans la ville, mon épouse et moi-même avons découvert en arrivant à mon bureau de campagne une situation chaotique. Mon personnel de campagne avait peine à répondre aux appels de centaines d’habitants de Guelph qui avaient reçu des appels automatisés frauduleux de la part de quelqu’un qui prétendait travailler à Élections Canada. Cette personne leur avait dit qu’en raison de la forte participation, leur bureau de scrutin avait été réinstallé au Old Quebec Street Mall. Nous avons envoyé aussi rapidement que possible des chauffeurs pour que les électeurs puissent se rendre aux vrais bureaux de scrutin. Dans certains cas, nous y sommes arrivés de justesse.
Je me souviens très clairement d’une conversation avec une jeune femme qui accompagnait son père, un homme âgé qui avait reçu cet appel. Le Old Quebec Street Mall n’était pas du tout dans leur quartier, mais ils avaient fait un effort pour s’y rendre et ils avaient découvert qu’ils avaient été trompés. Frustrés, ils s’apprêtaient à rentrer chez eux quand ils m’ont vu dans le centre. La jeune femme m’a expliqué qu’après avoir reçu un appel indiquant que leur bureau de scrutin avait été déplacé, elle et son père étaient venus et avaient fait la queue, mais qu’on les avait renvoyés. Ils étaient fatigués et frustrés. Elle devait ramener son père chez lui, et ils ne pourraient pas voter. Je les ai regardés partir avec tristesse, conscient que quelque chose, quelqu’un ou un groupe de gens mal intentionnés les avait empêchés d’exercer leur droit de vote. J’ignorais, à ce moment, qu’il s’agissait d’une vaste campagne organisée dans tout le Canada, ce que nous sommes en train de constater.
Dans les semaines qui ont suivi les élections, j'ai présenté une liste de 80 noms que nous avons réussi à dresser le jour du scrutin, avec des commentaires et, dans certains cas, les numéros de téléphone qui étaient apparus sur les afficheurs. Ces 80 électeurs ont reçu un appel automatisé d'une personne qui disait travailler pour Élections Canada et qui les dirigeait vers le mauvais bureau de scrutin. Ces événements ont été signalés dans les médias de Guelph, mais n'ont été rapportés dans les médias nationaux que tout récemment. C'est ce qui a poussé les Canadiens d'un bout à l'autre du pays à se rappeler ce qui s'est produit ce jour-là. Nous savons maintenant que le numéro qui est apparu sur un si grand nombre d'afficheurs portait le tristement célèbre indicatif régional 450. Il s'agissait d'un téléphone cellulaire jetable, qui avait été acheté par un certain Pierre Poutine, habitant rue Séparatiste, à Joliette, au Québec, mais utilisé dans Guelph. Il s'agit bien évidemment d'un pseudonyme ridicule, inspiré du nom d'un restaurant situé dans Guelph. L'appareil a été utilisé pour faire deux appels à RackNine, le centre d'appels conservateur. Le premier a été fait probablement pour créer un compte, tandis que le deuxième a servi à enregistrer et à distribuer l'appel malveillant et frauduleux, qui a induit des électeurs en erreur le jour du scrutin.
Pierre Poutine n'était pas le seul lien entre Guelph et la société RackNine. Une personne qui a travaillé pour la campagne du candidat conservateur entretenait aussi des rapports commerciaux secrets avec RackNine. Or, cela est illégal aux termes de la Loi électorale du Canada.
Il y a quelques semaines à peine, dans les jours qui ont suivi la divulgation de toute cette affaire, le gouvernement conservateur s'est fait un plaisir de sacrifier un employé de 23 ans. Le a déclaré que l'affaire était close, le jeune homme ayant servi de bouc émissaire. Chose intéressante, celui-ci a nié toute implication dans cette affaire. Il a demandé au véritable coupable de se manifester. Au cours des dernières semaines, nous avons pris connaissance de l'ampleur considérable du stratagème des appels frauduleux qui ont été faits un peu partout au pays. Nous savons maintenant que l'opération était beaucoup trop compliquée pour qu'un sympathisant conservateur dans Guelph puisse s'y prendre tout seul.
Dans ma circonscription, des électeurs ont été dirigés à tort vers l'Old Quebec Street Mall, tandis que dans Saanich—Gulf Islands, en Colombie-Britannique, des électeurs ont été dirigés à tort vers l'église unie St. John's. À l'autre bout du pays, à Sydney, en Nouvelle-Écosse, on a dit à des électeurs qu'ils devaient faire un détour de 30 kilomètres pour aller voter à New Waterford. Des incidents de ce genre ont été signalés dans des circonscriptions partout au Canada. Il fallait pouvoir compter sur une organisation d'envergure nationale, d'importantes ressources financières et un accès à une liste nationale d'électeurs identifiés comme étant des sympathisants libéraux, néo-démocrates ou verts, ou encore comme étant des gens qui refusaient de dire pour qui ils allaient voter.
Le Parti conservateur veut faire croire aux Canadiens qu'il s'agit strictement d'une campagne de salissage orchestrée par l'opposition. Pourtant, il ne peut pas nier l'évidence: plus de 31 000 Canadiens se sont plaints de ces appels trompeurs au cours des dernières semaines et des milliers d'autres ont téléphoné à leur candidat le jour des élections.
Pensons par exemple à Arnold Dodds, de Kingston, qui a signalé avoir reçu un appel au cours de la campagne électorale pour lui demander d'appuyer le Parti conservateur. Il a alors répondu qu'il était un sympathisant conservateur, mais que comme les conservateurs avaient fermé une prison agricole pour rien, il ne voterait plus pour eux. Personne ne s'étonnera qu'on l'ait rappelé le jour des élections pour l'envoyer voter au mauvais endroit. Peggy Walsh Craig a elle aussi été réorientée vers le mauvais bureau de scrutin dans , tout comme Raymond Young dans , au Cap-Breton.
La même chose s'est répétée à l'échelle du Canada. Les conservateurs peuvent bien accuser tous ces gens de se livrer à des attaques sans fondement, mais leur déni et leurs allégations dénotent clairement leur propre insécurité. Il est impossible que tant de Canadiens aient inventé de toutes pièces une fraude électorale de cette ampleur. Depuis le lancement de l'enquête dans Guelph, Élections Canada a décidé d'élargir son enquête et d'y inclure les circonscriptions de Thunder Bay, Kingston et Nipissing—Timiskaming.
Ce qui se dégage visiblement des manoeuvres scandaleuses employées au cours de la dernière campagne électorale, c'est que la Loi électorale du Canada doit être revue afin de mieux outiller les enquêteurs d'Élections Canada. La politique est désormais une industrie professionnelle où règnent les mercaticiens, les experts en communications et les subterfuges empruntés au mouvement néoconservateur américain. À Ottawa comme dans tout le pays, le Parti conservateur a instauré un climat où il est acceptable de salir son adversaire. Il l'a fait à Michael Ignatieff. Il l'a fait au député de . Jack le taliban était une invention des conservateurs. Dernièrement encore, les conservateurs ont laissé entendre que quiconque s'opposait à leur projet de loi tout à fait inacceptable sur la surveillance de la navigation dans Internet était l'ami des pornographes juvéniles. Pour eux, il n'y a pas de bonne politique, juste de la politique partisane.
Il faut apporter ces changements pour le bien de l'État et de notre démocratie. Pour obtenir les résultats recherchés, il faudra fournir au directeur général d'Élections Canada les outils nécessaires pour lui permettre d'exercer une surveillance efficace et de veiller au respect des obligations des partis politiques en matière de rapports financiers. Élections Canada — son directeur général en particulier — devrait surtout avoir le pouvoir d'exiger des partis qu'ils déposent des preuves documentaires relatives à leurs dépenses. Ainsi, les députés conservateurs ne pourraient plus se justifier en répétant ad nauseam qu'il incombe à l'opposition de fournir des documents, ce qui nous blanchirait de l'accusation ridicule d'avoir voulu empêcher nos propres partisans de voter.
Ce qui est arrivé dans la circonscription de Guelph est tout à fait déplorable, parce que l'on a dissuadé de nombreuses personnes d'aller voter. Lorsque j'étais dans ma circonscription la semaine dernière, j'ai parlé à Donald Miller. Il m'a dit qu'il avait reçu l'un de ces appels automatisés et qu'on lui avait dit, à tort, de se rendre au centre commercial Old Quebec Street. Fatigué, exaspéré, lui qui est à mobilité réduite, M. Miller a abandonné et a décidé de ne pas aller voter. Le jour des élections, j'ai envoyé un message téléphonique à nos partisans, et la station de radio locale a prévenu les auditeurs que les appels automatisés étaient faux et qu'il fallait se rendre dans les bureaux de scrutin initiaux. Cet homme, qui a servi son pays dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale m'a dit qu'il avait alors su trouver la force d'aller voter. Il n'aurait jamais laissé ces gens lui enlever un droit pour lequel il s'était battu.
C'est pourquoi il faut modifier la Loi électorale du Canada. Nous devons faire en sorte que les Canadiens, comme cet ancien combattant, ne soient plus jamais victimes d'une telle abomination; ils le méritent bien. Ces appels automatisés doivent faire l'objet d'une enquête approfondie: qui, quoi, où et pourquoi. Il faut absolument tout faire en notre pouvoir pour éviter qu'un tel drame se répète.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de me lever aujourd'hui et je veux dire aux gens qui sont présents, ou qui regardent CPAC, combien le discours des conservateurs est totalement absurde depuis plusieurs jours. Malheureusement, j'apprécie beaucoup d'entre eux en dehors de cette Chambre. Ce sont des individus très sympathiques. Cependant, quand vient le temps de défendre les erreurs et les élucubrations loufoques qui se passent ici, on met la faute sur les libéraux.
Un député a posé une question et a dit que les libéraux avaient fait la même chose. J'ai sincèrement l'impression d'être encore au secondaire, dans la cour de récréation, quand on dit que celui qui le dit est celui qui l'est. C'est totalement absurde. Le discours des conservateurs est complètement incohérent. Les conservateurs ridiculisent une situation aussi importante qui touche au quotidien les droits humains fondamentaux contenus dans la Charte canadienne des droits et libertés. Jour après jour, ils rient au visage des Canadiens et des députés qui font leur travail ici. C'est vraiment intolérable.
Il est important de souligner aujourd'hui les racines profondes du mot « démocratie ». Son étymologie vient du mot « dêmos », qui veut dire « peuple », et « kratos », qui veut dire souveraineté. Donc en fait, la démocratie est un régime politique fondé sur le principe que la souveraineté appartient à l'ensemble des citoyens et que ceux-ci peuvent s'exprimer au moyen du suffrage universel. Toutes les sociétés occidentales connaissent ce fondement, peu importe les élections. Cela appartient aux fondements mêmes de notre société.
Quand on contrevient au droit de vote, aux droits fondamentaux, aux élections et au système politique d'un pays, qu'est-ce qui fonctionne dans ce pays? En tant qu'étudiante en droit, j'ai toujours admiré les institutions démocratiques. Je me suis toujours battue pour les droits fondamentaux des gens. Aujourd'hui, le chien de garde du gouvernement jappe durant la période des questions en disant que les libéraux devraient donner la preuve que ce ne sont pas eux qui ont fait des appels. Pourquoi auraient-ils fait des appels pour que leurs propres députés ne soient pas élus? Franchement, c'est complètement incohérent.
Le NPD aurait fait des appels au Québec pour dire aux gens de ne pas aller voter pour le NPD? Franchement, c'est complètement incohérent. On voit bien ici que les conservateurs tournent en rond et courent après leur queue, comme mon collègue le disait, et qu'ils ne savent plus quoi dire pour justifier le scandale qui est en train de leur éclater en pleine face.
Les Canadiens et Canadiennes s'attendent à ce que le processus électoral soit honnête et fiable. Je rappelle qu'un processus honnête implique le respect des lois. Il est important de faire toute la lumière sur ce scandale. Si les conservateurs n'ont rien à voir avec cela et qu'ils sont absolument sûrs qu'il n'y a eu aucune fraude électorale, pourquoi continuent-ils de se cacher derrière des réponses complètement absurdes et des accusations absolument mal fondées?
Ils disent que les libéraux portent des accusations mal fondées, mais ils font exactement la même chose. Qu'ils arrêtent de tourner en rond, qu'ils répondent aux questions et qu'ils fassent le travail pour lequel ils ont été élus par les Canadiens plutôt que de faire ce qu'ils pensent qu'ils doivent faire. C'est très clair: les Canadiens ont le droit de savoir. Chaque jour, les conservateurs disent qu'ils veulent protéger les générations futures, or c'est exactement ce que fait la motion du NPD. Elle protège le système démocratique pour les générations futures; elle protège le système électoral pour les prochaines élections.
Alors, ils viennent tous les jours en cette Chambre prétendre vouloir protéger la Sécurité de la vieillesse pour les générations futures, mais ça m'étonnerait. En plus, ils disent qu'ils veulent protéger les générations futures et l'économie, mais ensuite, quand on essaie de modifier les lois pour que des choses aussi fondamentales que le système électoral soient respectées, ils ne veulent point le faire. C'est complètement intolérable.
Quand ils nous reviennent ensuite à la période des questions en parlant de générations futures, de la protection de la jeunesse, je ne les crois pas, les Canadiens ne les croient plus, c'est faux. J'espère que le gouvernement prendra notre motion en considération et qu'il votera en sa faveur. Ensuite, ils pourront peut-être dire qu'ils tiennent à protéger notre système électoral, la démocratie et les générations futures. On verra ce qui arrivera lundi prochain quand on votera sur notre motion. Le gouvernement y sera-t-il favorable? Encore plus, va-t-il tenir compte de la motion et l'appliquer?
Lorsqu'on parle d'une participation plus élevée des gens aux élections, j'aimerais insister sur le fait que, comparativement, la participation électorale au Canada est moindre que celle de beaucoup d'autres pays. On a entendu plusieurs députés conservateurs dire que le taux de participation avait augmenté. Pourtant, on est un des pays occidentaux qui a le plus faible taux de participation aux élections, surtout, chez les jeunes. C'est un fait. Je ne tiens pas à comparer le Canada aux autres pays, mais je tiens juste à dire que le simple fait qu'il y a eu une petite augmentation dans le taux de participation ne justifie pas le refus de donner du pouvoir au directeur général des élections, à Élections Canada. En aucun cas, cet argument n'a un sens ici. On fait partie des pays où il y a le plus faible taux de participation, particulièrement chez les jeunes.
C'est donc important aujourd'hui de prendre une décision pour les générations futures, pour la protection de notre système démocratique et surtout pour empêcher que les gens perdent confiance en cette Chambre. On est tous ici pour la même raison, on est tous ici pour représenter les Canadiens. Peu importe qu'on soit dans le gouvernement ou dans l'opposition officielle, ça ne change pas la raison pour laquelle on est là, soit celle de défendre les intérêts des Canadiens, de protéger notre Constitution et notre démocratie. Je suis complètement outrée, aujourd'hui, de voir les conservateurs relancer la balle dans le camp des libéraux, des néo-démocratiques, alors qu'ils devraient être là pour la même raison, soit protéger notre démocratie et notre système électoral.
C'est clair que s'ils votent contre la motion, c'est qu'ils ne sont pas là pour cela. J'ai bien hâte de voir quelles seront les questions qu'ils me poseront. On verra quelle sera leur position. Je leur demande de me poser des questions et de me dire s'ils vont appuyer notre motion, s'ils vont appuyer notre démocratie et notre système électoral. On verra bien quand j'aurai fini mon discours.
On sait aussi que, selon le gouvernement, on est avec eux ou on ne l'est pas. On sait que pour le gouvernement, une bonne idée est une idée américaine. On sait combien les Américains sont parfaits et que le Canada devrait tendre à les imiter parce qu'ils ont un tellement beau pays. Ici, on nie complètement tout ce que les Canadiens ont accomplit dans notre pays et qui fait qu'on est le plus beau pays au monde. Je suis tellement fière de le dire et de dire aussi que je viens de la plus belle province du pays, le Québec.
On sait que plusieurs conservateurs s'inscrivent à l'école d'été de Karl Rove. Tout le monde sait qui est Karl Rove, l'un des plus grands stratèges américains de George W. Bush, connu pour ses coups truqués. Alors, allons tous en choeur apprendre comment truquer les élections au Canada! Il serait temps de lâcher le vote idéologique « rovien » qui a mis au monde le Pierre Poutine canadien, de quitter la basse tactique politique et de contrer les fraudes électorales.
S'il n'y a pas de fraude électorale pourquoi les conservateurs refusent-ils de participer aux enquêtes? Pourquoi rejettent-ils la faute sur les partis d'opposition? Pourquoi ne donne-t-on pas simplement les pouvoirs au directeur général des élections? Il fera son enquête et découvrira qu'il n'y avait pas de fraude. C'est très bien. Alors, pourquoi refuser cela? C'est surtout très drôle que, chaque jour, ce gouvernement vienne nous bassiner les oreilles avec ses idéologies de tough on crime: il faut respecter la loi, il faut mettre les criminels en prison, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut dépenser de l'argent pour bâtir des prisons. Or, quand il s'agit d'une chose aussi fondamentale que notre système démocratique, on dit que non, qu'on ne peut pas et qu'Élections Canada a les pouvoirs nécessaires. On ne veut pas les lui donner.
Pourquoi? Je ne le sais pas. On ne le saura probablement jamais, à moins que les conservateurs décident de donner ce pouvoir au directeur général des élections pour qu'il puisse faire son enquête. À ce moment-là, le gouvernement pourra vraiment dire qu'il est transparent, ouvert et tough on crime.
J'aimerais parler d'une semaine dans la vie du ; c'est super excitant. Le secrétaire parlementaire a déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y a aucune preuve que des appels frauduleux ont été faits aux électeurs lors des dernières élections. Pourtant, en plus des preuves envoyées par le NPD à Élections Canada, 31 000 personnes ont contacté Élections Canada. Le secrétaire parlementaire est-il en train de nier la participation de ces 31 000 personnes? Est-il en train de dire que ces 31 000 personnes ont menti et que tout ce scandale a été monté par les partis de l'opposition? Est-ce vraiment ce qu'il est en train de nous dire? Pendant toute la semaine, moi-même et tous mes collègues avons été accusés de mener une campagne de salissage. Le secrétaire parlementaire peut-il se lever et dire à ces 31 000 Canadiens et à beaucoup d'autres dans une dizaine de circonscriptions qu'ils sont des menteurs, qu'ils n'ont jamais reçu d'appels?
Est-il prêt à se lever et à dire maintenant à la Chambre que les Canadiens sont des menteurs et qu'ils ont inventé ça? C'est vraiment absurde. Il ne va pas le faire parce qu'il sait très bien qu'il y a eu une fraude électorale et qu'une enquête doit être menée. Mais quand Élections Canada pourra-t-il obtenir les pouvoirs dont il a besoin? C'est la question qu'on pose au gouvernement. On dépose une motion aujourd'hui pour ça et j'espère sincèrement que le gouvernement va se réveiller.
Ça fait plusieurs fois que le dit ailleurs dans le monde combien le Canada est une société démocratique et juste. C'est vrai. Je suis vraiment fière de faire partie de cette société, mais je vais être encore plus fière lorsque le gouvernement adoptera notre motion aujourd'hui et donnera à Élections Canada la justice qu'il demande. Les Canadiens ont aussi le droit que justice soit rendue.
Le gouvernement met la faute sur Élections Canada. Le député de a dit qu'il soupçonne qu'en fin de compte, si Élections Canada a les ressources pour mener une enquête adéquate, il se rendra compte qu'il est lui-même grandement responsable. Le gouvernement met la faute sur Élections Canada, sur les partis de l'opposition, sur les Canadiens, mais il refuse de mettre la faute sur lui-même.
Je me sens comme dans une cour d'école ici. On entend des choses du genre « celui qui le dit, c'est celui qui l'est », qu'on n'a pas de preuve et qu'on ne peut donc rien dire. Ça ne se passe pas comme ça. On est des adultes et on est à la Chambre des communes. On représente les Canadiens. Peut-on agir comme tels et prendre nos responsabilités?
Vous êtes le gouvernement. Vous devez adopter des lois. Vous devez faire en sorte que justice soit rendue. Vous devez faire en sorte que les Canadiens aient confiance en notre Parlement, en notre système de justice. Monsieur le Président, je m'adresse bien à vous.
Une voix: Arrêtez de crier, on vous entend très bien.
Mme Ève Péclet: Je suis désolée, mais j'ai le droit d'expression. Je m'exprime comme je veux à la Chambre et aucun conservateur ne me dira comment parler et quoi dire. Il ne manque plus qu'on me dise comment m'exprimer. Je parle ici au nom des Canadiens, des gens de ma circonscription. Si je veux crier à l'injustice et à l'inaction de ce gouvernement, je vais le faire aujourd'hui même, à la Chambre. Je suis désolée, mais si je veux crier et dire aux députés du gouvernement qu'ils sont complètement incohérents, qu'ils ont fraudé les élections, qu'ils ont défait notre système électoral...