Les forces navales du Canada dans la région de l’Atlantique sont constituées de la flotte, d’une unité de plongée, d’une unité de radoub, d’un groupe d’approvisionnement et de logistique, d’un centre de fusion de l’information et du renseignement et d’un quartier général naval.
Mes efforts ont toujours comme but de conserver et d’accroître la préparation opérationnelle de ces forces, d’assurer l’excellence des opérations et de préserver la remarquable réputation de la Marine royale canadienne aux yeux de nos alliés en tant que marine exceptionnelle. La mention élogieuse méritoire de la marine des États-Unis qu'a récemment reçue le NCSM Toronto illustre nos objectifs fermes.
Comme les puissances navales comprennent des ressources particulières en matière d’aviation, je tiens à préciser que les hélicoptères de la flotte sont basés à la 12e Escadre Shearwater. Quant à la 14e Escadre Greenwood, elle héberge les aéronefs de patrouille à long rayon d’action qui transmettent des informations de repérage, de ciblage et de surveillance à nos forces navales.
Des infrastructures et des services appuient les éléments opérationnels de la puissance navale. Ils sont regroupés à la Base des Forces canadiennes Halifax, sans contredit la plus grande base des Forces armées canadiennes.
[Français]
La flotte est composée de sept frégates de la classe Halifax, du dernier destroyer de la classe Iroquois, de six navires de patrouille de la classe Kingston et d'un sous-marin de la classe Victoria.
Environ 2 700 membres de la Force régulière des Forces armées canadiennes servent à bord de ces navires et près de 1 500 membres assurent les activités de soutien de la préparation dans différentes capacités.
En outre, les 2 100 fonctionnaires qui oeuvrent principalement dans les domaines technique et opérationnel forment un élément essentiel de l'équipe de la défense qui appuie la Flotte canadienne de l'Atlantique.
[Traduction]
Le projet de modernisation des navires de la classe Halifax est le principal centre des activités. Le projet a atteint un jalon important récemment, lorsque le NCSM Fredericton a été déployé dans le cadre de l’opération Reassurance de l’OTAN. L’équipage du navire exécute sa mission de sécurité maritime avec brio dans la mer Méditerranée, en compagnie des alliés du Canada membres de l’OTAN.
Outre le NCSM Fredericton, trois autres navires ont été modernisés par Irving Shipbuilding et leur état de préparation augmente rapidement. En effet, chacun des navires peut participer à des affectations. La collaboration entre le gouvernement, la marine et l’industrie est toujours exceptionnelle et contribue au retour rapide à l’état de préparation de ces superbes navires de guerre merveilleusement efficaces et grandement utiles. Maintenant que les principaux navires de la flotte reprennent leur utilité opérationnelle, les pressions en matière d’emploi du temps et d’état de préparation s’allègent. Deux frégates ayant subi des travaux de modernisation se consacrent pleinement à venir en aide à l’Aviation royale canadienne pour livrer l’hélicoptère Cyclone, dans le cadre de leurs activités de préparation et de défense du continent.
[Français]
Il est important de mentionner que les opérations navales font partie de projets multinavires coordonnés par des forces sous-marines et aériennes éclairées par des réseaux de renseignement et d'information et dirigées par des points de commandement et de contrôle. Par conséquent, des exercices importants du groupe opérationnel doivent être conçus à l'échelle nationale et en collaboration avec nos alliés, afin d'assurer la préparation opérationnelle. Aucun navire, aucune flotte ni aucune marine n'a la capacité de mener une opération maritime complexe sans l'aide d'autrui.
[Traduction]
Dans le cas du groupe opérationnel de la flotte de l’Atlantique, il mène actuellement des exercices avec son homologue de la marine des États-Unis, au large de la côte Est. Le NCSM Montréal et le navire amiral Athabaskan y participent. L’échange de ressources entre les deux marines va de soi, afin d’atteindre le plus important niveau d’apprentissage possible.
Le récent retrait du service des navires de ravitaillement de la classe Protecteur entraîne des défis. Cependant, les relations avec nos alliés sont solides et des calendriers préparés avec minutie, de même qu’une planification serrée de la flotte, font en sorte que les forces navales du Canada continuent de recevoir l’entraînement nécessaire en vue des opérations de ravitaillement difficiles, tout en conservant dans une certaine mesure leur liberté de circuler dans les vastes étendues de l’Atlantique Nord et de l’Europe.
Le sous-marin Windsor participe à certaines parties de l’exercice du groupe opérationnel dans le cadre de son processus de validation de la disponibilité opérationnelle. La disponibilité technique et opérationnelle du sous-marin atteindra sa pleine capacité cet été. Le sous-marin sera ensuite prêt à être utilisé dans le théâtre des opérations de l’Atlantique, et sera appuyé par des éléments de soutien logistique, technique et opérationnel.
Je suis très heureux d’annoncer que les investissements dans un nouvel abri à sous-marins à Halifax, ainsi que la modernisation de la plateforme synchronisée connexe, ont permis au Windsor de faire réparer rapidement une génératrice diesel défectueuse. En même temps, les réparateurs de navires de la marine ont installé un système de capteurs et de traitement de la même variété que les sous-marins d’attaque de la Marine des États-Unis. Cette réussite illustre bien la nécessité d’un lien étroit entre la flotte et la capacité de réparation solide de navires.
Nos efforts qui sont liés à la préparation opérationnelle misent sur le maintien d’un niveau de préparation élevé d’un groupe opérationnel naval canadien, composé d’éléments des flottes des côtes Est et Ouest pour soutenir une force à la fois agile, apte à se déployer rapidement et appuyée sur le plan logistique, en plus d’être capable d’exécuter un large éventail de tâches en matière de défense et de sécurité.
Dans les Caraïbes, deux navires de patrouille, le Shawinigan et le Goose Bay, ainsi que deux autres dans le Pacifique, le Nanaimo et le Whitehorse, sont exploités pour soutenir la Force opérationnelle interorganisationnelle Sud, qui est dirigée par la Garde côtière des États-Unis. Chaque navire accueille un détachement d’application de la loi des États-Unis duquel relève la lutte contre le trafic de drogues. Cette mission importante vise la répression du trafic de drogues destinées au Canada et aux États-Unis, de même que la réduction des recettes générées par le commerce illégal qui affaiblit les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Durant ces missions, nos navires participent au renforcement des capacités aux côtés des forces navales de 14 États partenaires et ils contribuent à la mission et appuient l’engagement régional. Ils demeurent prêts à agir en cas d’appel à l’aide humanitaire ou de secours aux sinistrés.
[Français]
Dans l'Artique, la Flotte canadienne de l'Atlantique est un solide partenaire dans l'approche pangouvernementale visant à exercer et à protéger la souveraineté canadienne. Nos navires participent régulièrement à l'opération Nanook et ils sont des partenaires indispensables de la Force opérationnelle interarmées, de la Garde côtière canadienne, du ministère des Pêches et des Océans, du Service hydrographique du Canada, de l'Agence des services frontaliers du Canada, de la GRC et du gouvernement du Nunavut, entre autres.
Ces relations serrées ont été concrétisées en 2014, lors de la recherche des navires disparus de l'expédition de Franklin.
[Traduction]
La plateforme de collaboration créée par le centre des opérations de la sûreté maritime améliore l’efficacité des interactions interministérielles afin que les partenaires de sécurité puissent réagir efficacement et rapidement aux menaces émergentes. On met en pratique ce genre d’intervention au moyen de scénarios d'exercices chaque année, et conformément à mon mandat au Commandement de la Force opérationnelle interarmées. J’établis des liens avec les autorités fédérales et provinciales pour veiller à ce que les organismes partenaires forment un réseau et connaissent très bien les capacités militaires qui peuvent aider à gérer les conséquences de situations de crise, de désastres naturels ou de situations de crises humanitaires. Les interventions maritimes du Canada dans la crise du virus Ebola, l’importation de drogues illégales, les catastrophes maritimes importantes et le terrorisme constituent des exemples concrets mettant en valeur la collaboration et la coopération efficaces.
Outre ces activités dans l’Arctique et les Amériques, et à l’heure actuelle, dans le cadre de l’opération Reassurance de l’OTAN, les navires militaires contribuent à la connaissance du domaine maritime lors de chaque journée en mer. Par ailleurs, un navire de guerre est utilisé comme navire de garde et est prêt à partir en mer avec un préavis de huit heures, 365 jours par année. Bien que des navires soient déployés en mer, le personnel sur la terre ferme travaille sans cesse pour établir et améliorer les relations avec nos partenaires, soit avec des organisations comme le NORAD; dans le cadre de la coopération internationale en matière de recherche et sauvetage; avec la Force opérationnelle interarmées de l’Atlantique, la Garde côtière des États-Unis et la marine des États-Unis; et dans le cadre de scénarios de théâtre de guerre anti-sous-marine.
Pour conclure, j’aimerais parler brièvement des activités de recherche et sauvetage et du commandement de la région de recherche et sauvetage de Halifax. Cette région comprend les zones terrestres des provinces de l’Atlantique, le Labrador et la moitié de l’île de Baffin, ainsi que les zones océaniques de l'ouest de l’Atlantique Nord, de la mer du Labrador et du détroit de Davis.
Mon mandat est axé sur la prestation de services aéronautiques et maritimes de recherche et sauvetage, à l’aide d’aéronefs de l’Aviation royale canadienne et de navires de la Garde côtière canadienne. Étant donné la portée du domaine maritime, les températures extrêmes fréquentes, la glace annuelle, les routes maritimes internationales achalandées, les activités de pêches nationales et internationales, le tourisme et l’unique site extracôtier de production pétrolière au Canada, les opérations de recherche et sauvetage dans la région sont à la fois nombreuses et exigeantes. Malgré tout, elles sont très bien gérées grâce à l’expertise et au professionnalisme des équipages d’embarcation de sauvetage et d’aéronefs, et des techniciens en recherche et sauvetage. La liaison constante avec divers intervenants de recherche et sauvetage, les exercices tactiques et opérationnels, de même que la collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, permettent d’assurer le fonctionnement optimal du système.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de faire un survol du mandat très vaste et complexe en matière de défense et de sécurité de la marine, de la Force opérationnelle interarmées de l’Atlantique, du centre des opérations de la sûreté maritime et des opérations de recherche et sauvetage.
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C’est une excellente question et une question très large.
Il existe plusieurs menaces à l’échelle internationale en ce moment ou plusieurs situations qui se développent rapidement, notamment, les troubles persistants dans plusieurs pays arabes et du Moyen-Orient et l’agression de la Russie envers l’Ukraine. Chacune est différente; je ne pourrais pas établir un lien entre la Russie et le printemps arabe. Le gouvernement du Canada a démontré qu’il avait la ferme intention politique d’accroître sa présence avancée à l’aide des éléments des Forces armées canadiennes.
Un des éléments retenus est la Marine royale du Canada. Nous participons activement à la Force opérationnelle multinationale 150, la FOM-150, dans le nord de la mer d’Arabie et dans l’océan Indien. Cette force opérationnelle multinationale est actuellement dirigée par un commodore de la Marine royale du Canada et de 20 officiers canadiens. Elle est composée de navires de la France, de la Grande-Bretagne, du Pakistan, de l’Arabie saoudite et des États-Unis, et parfois, de navires de la garde côtière américaine.
Pourquoi sommes-nous là? Nous y sommes pour démontrer l’intérêt du Canada envers ces voies maritimes importantes et stratégiques qui passent par le détroit d’Ormuz où se concentre une source d'énergie importante pour la planète. Nous y sommes pour en apprendre davantage sur l’océan Indien, pour épauler les États aux vues similaires et les États qui désirent promouvoir l’utilisation légitime des mers et les idéaux démocratiques et les aider à bâtir leur capacité militaire. Nous y sommes pour apprendre des relations entre les pays de la région et accroître la confiance de ces pays envers les Forces armées canadiennes.
Nous n’avons pas de navire sur place. Nous avons retiré notre navire de la FOM-150 pour l’installer dans la mer Méditerranée en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine et pour rassurer nos alliés de l’OTAN, notamment la Bulgarie, la Roumanie et la Turquie, que l'organisation entend respecter son article 5 concernant une défense collective n’importe où, n’importe quand. Notre marine fait ce qu’elle peut dans le cadre d’un déploiement avancé avec les marines des États aux vues similaires au sein de la coalition et du FOM-150 ou des membres de l’OTAN.
Dans l’Arctique canadien, il ne fait aucun doute qu’il y a de plus en plus d’activités. Celles-ci sont principalement commerciales et touristiques ou portent sur les changements climatiques et dans le régime des glaces. Toutefois, il y a des activités militaires dans le nord, mais c’est principalement mes collègues du NORAD qui s’en chargent. La Marine royale du Canada continue de mener des activités dans l’Arctique en partenariat avec les autres ministères du gouvernement afin d’aider à la gestion des déversements de pétrole, aux activités de recherche et de sauvetage, lors d’écrasements d’avions qui utilisent les voies polaires ou lorsqu’une situation militaire se développe sur le terrain. Mais, je ne veux pas dire qu'il y a des gestes d'agression ou des menaces militaires dans l’Arctique.
La Force opérationnelle multinationale 150 dans la mer d’Oman et les voies maritimes qui se rendent de l’Afrique jusqu’au sud de l’Europe par le canal de Suez suit en fait le parcours de la drogue jusqu’aux États-Unis, et c’est justement à cet égard que le NCSM Toronto a reçu une mention élogieuse méritoire. La mission de cette force est la lutte antiterroriste et la sécurité maritime. Son objectif est d’empêcher que soient utilisées les voies maritimes mondiales pour le transport de marchandises illicites et de terroristes et d’autres activités, comme le passage de clandestins et l’envoi d’armes. Nous sommes là pour collaborer avec des nations aux points de vue similaires et des services de police, comme Interpol et la GRC, et essayer d’aller à la source de ces activités illégales.
En Amérique du Nord, nous faisons de même avec les Centres des opérations de la sûreté maritime. Les partenaires en la matière sont le SCRS, la GRC et l’Agence des services frontaliers du Canada. Nous avons tous intérêt à fermer les voies maritimes en ce qui concerne en particulier les gros navires qui transportent des conteneurs et les navires de moins de 300 tonnes qui peuvent en fait se glisser entre les mailles de notre couverture radar, si nous n’y sommes pas attentifs.
Les COSM sont une plateforme très efficace que le Canada a créée. Voici un exemple pour vous donner une idée de l’efficacité des COSM, qui ont normalement le regard tourné vers l’océan. Lors de la fusillade sur la Colline parlementaire et le tragique événement survenu à Saint-Jean-sur-Richelieu, les partenaires des COSM à Halifax ont tourné leur attention vers l’intérieur des terres et m’ont appelé pour me dire que les trois services de police canadiens, soit l’ASFC, le SCRS et la GRC, assuraient la sécurité de leurs partenaires en matière de défense. Cela provenait du partenariat créé pour avoir un oeil sur ce qui se passe à l’extérieur. Ces partenaires m’ont permis d’avoir la certitude que nos effectifs étaient en sécurité à Halifax, pendant que nous essayions de comprendre l’étendue de ce qui était survenu à Ottawa.
Je dirais que cette relation est très efficace. Cela nous permet de faire des exercices avec un scénario antiterroriste, comme nous l’avons fait l’année dernière à Pictou, en Nouvelle-Écosse.
Les forces d’opérations spéciales canadiennes ont participé à ce scénario. Elles ont effectué des attaques en mer en utilisant leurs propres capacités maritimes, qui concordent avec les capacités de la Marine royale canadienne et des autres organismes, comme la Garde côtière et ses navires et ses aéronefs.
Ensuite, nous avons fait appel aux capacités en matière de décontamination de l’armée canadienne pour nous occuper des agents chimiques qui peuvent être utilisés lors d’une attaque terroriste.
Voilà le genre de réflexion que les militaires font. Nous ne le faisons pas seuls. Nous sommes appuyés par des partenaires pangouvernementaux, ce qui permet à tous les éléments de la sécurité de fonctionner en vue de lutter contre la menace terroriste.
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Monsieur, vous touchez précisément au coeur de ma mission. En effet, l'une de mes principales tâches journalières consiste à acquérir une connaissance du domaine maritime.
La connaissance du domaine maritime ne se limite pas à une carte des mers avec des points figurant la position des navires ou des glaces. Pour chaque navire, pour chaque bateau, il faut connaître l'itinéraire, le propriétaire, l'agent, l'assureur, l'organisme qui nolise ou le courtier; il faut savoir qui fait partie de l'équipage et connaître la nature de la cargaison. Il s'agit donc d'avoir une compréhension très détaillée de l'intention de ces déplacements. Dans 99,9 % des cas, tout est en règle et complètement légal, mais dans un secteur aussi complexe qui met en jeu des courtiers, des agents, des propriétaires, des conteneurs, des assureurs et des produits, il arrive qu'un petit détail nous échappe.
Notre travail consiste à fournir une connaissance du domaine maritime au NORAD, qui est client de cette connaissance. Il se préoccupe de la nature des bâtiments: s'agit-il d'un sous-marin, d'une plateforme de lancement pour missiles de croisière, d'un navire pour le lancement de missiles balistiques, ou d'un navire qui recueille des renseignements, comme celui qui croise actuellement au large de la côte Est des États-Unis? Une telle présence constitue-t-elle une menace pour la sécurité de l'Amérique du Nord?
Depuis les attentats du 11 septembre, le NORAD s'est donné une fonction appelée « alerte maritime », qui est une fonction auxiliaire de la défense aérospatiale. Nous transmettons des renseignements au NORAD, et il les transforme en alerte.
Cette fonction fait le mieux ses preuves lors des exercices de théâtre de guerre anti-sous-marine, puisque les missiles de croisière lancés à partir d'un sous-marin sont probablement la plus grande menace.
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Je vais y aller très prudemment.
Les sous-marins génèrent une quantité phénoménale de renseignements en raison de leurs liens avec l'extérieur, et notre façon de savoir ce que sont leurs intentions relève d'une information très compartimentée.
Je me contenterai de dire que les pays se sont mis à construire des sous-marins après une longue pause dans la construction navale. Les océans nordiques accueillent désormais de nouveaux sous-marins à missiles balistiques et de nouveaux sous-marins offensifs en période de rodage.
Dans l'océan Indien, un constructeur a importé de nouveaux sous-marins. L'un de nos principaux concurrents mondiaux s'est mis à vendre un certain type de sous-marins à des marines étrangères, qui s'en servent pour surveiller des régions ou en bloquer l'accès. Les sous-marins sont des armes incroyables qui sont capables de couvrir de grands pans d'océans, puisqu'ils peuvent s'y cacher et agir un peu à la façon d'une mine: vous devez présumer qu'ils sont là. Ils recueillent des renseignements et forcent tous ceux qui ont des activités dans ces régions à redoubler de prudence.
Pour nos adversaires potentiels, l'utilité des sous-marins ne fait aucun doute, et ils sont des constructeurs assez doués à ce chapitre.
Nous travaillons en alliance avec l'Angleterre, la France, les États-Unis, la Norvège, les Pays-Bas, l'Allemagne et tous les alliés du NORAD, et la réunion de toutes ces forces est beaucoup plus puissante que celle d'un adversaire potentiel isolé.
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Les navires ont commencé à nous être livrés en 1990. Leur construction d'origine incorporait donc des technologies des années 1990. Il s'agissait alors d'une technologie très performante. Mais, comme vous pouvez vous l'imaginer, les ordinateurs de cette époque prenaient passablement de place et demandaient un apport important d'air conditionné. Ce n'est qu'un des aspects qui ont changé en raison de la modernisation. Beaucoup de choses ont été miniaturisées, et cela a permis de libérer beaucoup d'espace. Sur un navire de cette taille, l'espace libéré peut être utilisé pour autre chose.
Je vais vous donner trois exemples de ce que la modernisation a permis de faire. Il y a d'abord la libération de l'espace. Grâce à cela, les quatre principaux bâtiments peuvent être transformés en navires phares, ce qui nous permettra de couvrir cette période durant laquelle nous n'avons ni navire canadien de combat de surface ni ce bâtiment de classe Iroquois qui nous permettait d'assumer des fonctions de commandement. Nous avons donc libéré de l'espace dans la salle des opérations afin d'y installer des consoles de commandement et de contrôle. En procédant de la sorte, nous nous sommes dotés d'une capacité à titre transitoire en attendant la suite.
Un autre élément de la modernisation est le contrôle des avaries sur les vieux bâtiments. La capacité de garder le navire à flot et de combattre les incendies et les inondations est une capacité distincte du fonctionnement des machines, de l'équipement auxiliaire et de la climatisation. En fait, sur un bateau de guerre lancé en mer, les deux capacités ne font qu'une. Vous devez être en mesure de combattre les incendies et les inondations tout en faisant fonctionner les machines. À vrai dire, une bonne partie des machines contribue à remédier aux avaries. Nous avons donc fondu ces deux capacités l'une à l'autre en un seul système de gestion intégré. Il s'agit donc d'un formidable système comportant de grands écrans qui demandent beaucoup d'électricité et devant lesquels les officiers se tiennent debout, ce qui leur permet de mener de façon intuitive la lutte aux avaries qui se produisent durant la bataille. Notre travail est de nous battre, de survivre aux avaries et de sortir gagnant de l'échange.
En troisième lieu, nous avons amélioré le fonctionnement et les capacités du système de capteurs, de radars et d'armes, notamment pour ce qui se passe au-dessus de la surface. Nous avons procédé à la mise à niveau du système de missiles, nous avons ajouté un radar tridimensionnel, nous nous sommes dotés de radars beaucoup plus précis pour le contrôle des tirs, et nous avons modernisé des éléments du système de feu et de guerre électronique afin que le navire puisse, par exemple, faire face aux attaques de missiles de cinquième génération d'un adversaire potentiel, survivre à ces attaques et avoir le dessus sur l'ennemi. Nous travaillons activement au développement de cette nouvelle suite de combat.
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Je dois avouer que nous sommes une marine à fonctions multiples. Nous ne voulons pas être catégorisés d'une façon particulière, alors nous essayons de développer une force qui soit agile, prompte à réagir, polyvalente, et reprogrammable en fonction des missions.
Notre sous-marin est un très petit sous-marin. Il n'a pas la grande capacité sous-marine d'un bâtiment nucléaire. Il peut aller dans les eaux peu profondes et surveiller les côtes, les baies, les bras de mer et les eaux des plateaux continentaux. Il tire avantage de la façon dont le son voyage dans l'océan, et il peut se cacher en utilisant des chenaux sonores et des attributs des fonds marins là où les sous-marins nucléaires ne seraient tout simplement pas l'outil indiqué. C'est un complément aux gros sous-marins nucléaires qui croisent en haute mer. Il peut être utilisé en haute mer. En fait, le sous-marin a été construit par les Britanniques pour sillonner le passage Groenland–Islande–Royaume-Uni, qui est très agité et très froid, et où il est particulièrement difficile de faire la chasse aux sous-marins.
Nous savons que nous avons un bon sous-marin. Il ne manque jamais de faire ses preuves lorsqu'il se mesure aux meilleurs sous-marins de la planète, et ceux-ci ont beaucoup de difficulté à l'affronter. J'ose penser que nos hommes s'en donnent eux aussi à coeur joie avec ces sous-marins, mais il y a un respect mutuel pour ces deux classes de bâtiment foncièrement différentes.
Pour ce qui est de la deuxième partie de votre question, sachez que nous recherchons les scénarios avec d'autres marines et d'autres pays qui nous permettront de développer toujours davantage cette marine très utile qui est la nôtre. Nous prendrons part à des exercices de grande envergure, nous créerons des scénarios qui ne nous emprisonneront pas dans la seule lutte anti-sous-marins et qui tiendront compte du fait que nous pouvons aussi escorter, mener des opérations d'interdiction maritime ou procéder à des arraisonnements antidrogue.
À l'heure actuelle, nous bâtissons la troisième génération de la capacité de notre équipe d'arraisonnement, qui est ni plus ni moins qu'une équipe d'intervention tactique en mer. Nous arrivons à un niveau qui est tout juste en dessous de celui des forces d’opérations spéciales de lutte au terrorisme. Nous cherchons continuellement des moyens d'étendre l'utilité de notre marine.
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C’est toujours une question à laquelle il est difficile de répondre, mais je pense avoir un exemple à vous donner qui illustre ce à quoi vous souhaitez en venir, madame.
Autour de la mer d’Oman et de l’océan Indien, il y a de nombreux États et de nombreuses zones de conflit. De nombreux enjeux entrent en concurrence et, en particulier, le transport d’énormes quantités d’énergie vers les marchés mondiaux. Toutefois, ce plan d’eau comprend aussi la Corne de l’Afrique, dont le problème de piraterie a été réduit considérablement.
Ce que la plupart des gens ne savent pas, c’est que les drogues provenant de l’Iran, du Pakistan et de l’Afghanistan traversent clandestinement ces eaux par bateau. Elles sont chargées dans des boutres arabes, c’est-à-dire des genres de bateaux de pêche. Souvent l’équipage ignore qu’il transporte des drogues. Elles sont cachées dans la coque ou les boiseries des bateaux. Elles sont envoyées en Afrique de l’Est, en Tanzanie et au Kenya, et sont ensuite transportées par voie terrestre vers le sud de l’Europe. Certaines de ces drogues atteignent en fait l’Amérique du Nord.
Mais la question n’est pas là. Le gouvernement nous a confié cette mission à des fins d’antiterrorisme et de sécurité maritime. Le lien qui existe entre ces drogues et le terrorisme a trait au financement des envois de drogues. Les acheteurs, les intermédiaires, les gens autorisés à transporter les drogues hors de l’Afghanistan ou les personnes, quelles qu’elles soient, fournissent des revenus aux organisations terroristes. C’est l’une de leurs principales sources de revenus. En interceptant les drogues, nous privons les terroristes de l’appui financier dont ils ont besoin pour embaucher et entraîner leur personnel, pour acheter leurs munitions et leurs explosifs et pour exercer leurs activités.
C’est un élément crucial. C’est là la contribution que le NCSM Toronto a apportée et dont le chef des opérations navales a reconnu le mérite la semaine. Nos marins ont effectué huit importants arraisonnements qui leur ont permis de saisir plus de stupéfiants que n’importe quelle force policière de la planète serait en mesure d’en retirer des rues pendant une année. La quantité de drogues retirée des voies navigables est 100 fois plus élevée que celle saisie par n’importe quel service de police. Cela porte un coup au portefeuille de quelqu’un et nuit au terrorisme.
Voilà un facteur non étatique auquel la marine s’est attaquée. C’est aussi le même facteur qui entre en jeu dans les Caraïbes. Les narcodollars échangés dans les Caraïbes déstabilisent des États comme le Mexique. Ils corrompent et sapent les pouvoirs publics. Nos préoccupations ne limitent donc pas à la présence de ces stupéfiants dans nos rues.
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Oh, nous sommes absolument ravis de la modernisation des navires de la classe Halifax. Le projet avance très rapidement vers une complète réussite à de nombreux égards. Les capacités de la nouvelle technologie nous donnent indiscutablement accès à des fonctions plus nombreuses que celles offertes par les anciens systèmes.
Le nombre de navires dont nous disposons est un critère de qualité en soi, et nous verrons le nombre de nos navires augmenter assez rapidement grâce à la livraison d'une classe complètement nouvelle de navires appelés les navires de patrouille extracôtiers pour l'Arctique ou les navires de la classe Harry DeWolf. Cela transformera la marine canadienne en une partenaire à part entière du domaine arctique.
Notre flotte de sous-marins a traversé une période difficile, mais nous sommes en bonne voie d'exploiter trois sous-marins, parce que nous avons investi des ressources, du talent et de l'intelligence dans notre formation avec nos alliés, afin d'élever notre flotte à un haut niveau de préparation.
Malheureusement, nous avons désarmé trois de nos navires qui, pendant leur durée de vie de plus de 40 ans, nous ont ravis. Toutefois, nous n'aurions pas pu leur demander d'en faire plus. Nous éprouvons de la tristesse pour les marins qui ont investi beaucoup de leur temps dans ces navires, mais notre marine est en train de faire une transition rapide vers les navires modernisés de la classe Halifax et de collaborer avec une force aérienne modernisée. Nous pouvons voir devant nous l'arrivée des Cyclones. Nous croyons en nos sous-marins comme personne d'autre, et on nous demande de participer à des opérations internationales parce que notre force est toujours efficace et pertinente.
Je dirais, monsieur, que nous avons saisi la fin du cycle de nos activités et que nous l'avons secoué vigoureusement. Nous appelons cela « faire évoluer les activités de notre marine ». Nous avons vidé de leur contenu toutes les façons dont nous avons exercé nos activités auparavant. Nous avons jeté par terre toutes les pièces du jeu de Scrabble, et nous avons réécrit nos doctrines, nos politiques et notre façon de planifier les activités de la Marine royale du Canada, de manière à toujours accorder la priorité à la mise sur pied de notre flotte. Nous nous sommes peut-être amèrement reproché la façon dont nous faisions les choses dans nos écoles, la façon dont nous gouvernions la marine et la façon dont se chevauchait le travail de certaines personnes, mais nous avons rationalisé nos activités autant que faire se peut afin de faire la transition vers notre flotte modernisée.
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Monsieur, la marine est très fière de sa longue tradition en matière d’opérations dans le Nord et de l’aide qu’elle apporte au reste du gouvernement en vue de trouver des solutions aux problèmes dans l’Arctique.
Le NCSM Labrador était un navire de la marine en 1954. Il a parcouru le passage du Nord-Ouest, a contribué à la création du réseau DEW et a assuré une présence canadienne dans le Nord au cours d’une période où notre souveraineté était notre priorité; c’était à l’époque de la guerre froide. Durant les années 1970 et 1980, nous avons transporté des missions scientifiques et des équipes universitaires dans le Nord. Nous y sommes retournés de plus belle 10 ans plus tard en 2001, soit l’année des attentats du 11 septembre. Nous avons été les premiers à faire des exercices des forces interarmées dans le Nord avec l’opération Narwhal, ou l’exercice Narwhal — comme nous l’appelions à l’époque —, qui est devenue l’opération Nanook.
À nos yeux, l’Arctique est du domaine maritime. C’est un archipel, une mer intérieure, l’océan Arctique, la baie de Baffin, le détroit de Davis et la mer de beaufort. Nous y avons été un bon partenaire. Nous devons tout simplement étendre la période au cours de laquelle nous pouvons être le partenaire dans ce domaine maritime, et c’est ce que les NPEA nous permettront de faire.
Dans le cas d’opérations de recherche et de sauvetage, il y aura probablement une composante maritime, parce que les Autochtones utilisent les eaux pour se déplacer dans l’Arctique. Dans le cas de l’écrasement d’un hélicoptère ou d’un avion dans le Nord, ce sera très souvent dans l’eau, et il faudra faire des opérations de plongée. Si le nombre de navires augmente, il pourrait y avoir un accident. Il pourrait y avoir des blessés, et nous pourrions devoir évacuer des gens. C’était justement le scénario l’année dernière de l’opération Nanook. Il pourrait également y avoir un problème environnemental dans notre magnifique Nord canadien, et c’est un aspect sur lequel la Garde côtière et Transports Canada se penchent.
La marine est bien positionnée; elle l’était bien; et elle le sera exceptionnellement bien grâce aux navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique. Ce sont d’énormes navires polyvalents qui peuvent parcourir de longues distances et transporter un grand volume. C’est le meilleur soutien — un soutien pour l’armée, un soutien pour les forces policières — pour les autres ministères fédéraux. Nous avons déjà mis en place le travail d’équipe en vue d’assurer une présence pangouvernementale dans le Nord.
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Merci. Je remercie le témoin d’avoir répondu franchement à la question de mon collègue, Jack Harris.
Selon moi, il est important que les gens qui nous regardent ou qui nous écoutent sachent qu’il y a des députés qui demandent des comptes au gouvernement pour avoir dit une chose et en avoir fait une autre. Nous cherchons à savoir la manière dont cela influe sur les Forces canadiennes. En toute franchise, je crois que c’est raisonnable que les députés ministériels se félicitent du fonctionnement exceptionnel du gouvernement, mais la réalité demeure qu’il y a eu des réductions budgétaires massives. De plus, quelqu’un a dit que l’approvisionnement était « un gâchis total rongé par des disputes et le fractionnisme au sein du gouvernement, sans espoir d’amélioration à l’horizon ». Cela influe sur les opérations des Forces canadiennes. Je crois donc que ce sont des questions justifiées et que les Canadiens ont le droit de les poser. Je vous remercie donc de vos réponses respectueuses.
J’ai quatre petites questions, et nous avons seulement le temps pour de brèves réponses.
Premièrement, j’aurais une question sur ce que vous avez dit au sujet du retrait de trois de nos navires. De votre point de vue, si vous avez participé à la prise de cette décision, est-ce que ce sont les réductions d’effectifs au sein de la Marine royale canadienne ou les réductions budgétaires qui expliquent leur retrait beaucoup plus tôt que prévu?
Deuxièmement, en ce qui concerne les appareils Cyclone, nous nous réjouissons de l’idée de les avoir, mais le gouvernement avait affirmé que ces appareils seraient livrés en 2009. Nous n’en avons toujours pas. Voici ma question. Ces grands retards ont-ils en fait influé sur les opérations des Forces maritimes de l’Atlantique et de la Force opérationnelle interarmées en Atlantique?
Ma troisième question porte sur les appareils Aurora, soit l’un des nombreux échecs en matière de livraison. Ces appareils devaient être remplacés d’ici 2020. Selon le professeur Sloan, le report à cet égard jusqu’en 2035 semble être d’ordre financier; autrement dit, c’est lié aux réductions budgétaires en prévision des élections. Voici ma question. Si seulement 10 des 18 Aurora sont modernisés, cela sera-t-il suffisant pour effectuer des activités de surveillance et de reconnaissance dans l’ensemble du vaste territoire maritime du Canada?
Quatrièmement, une note d’information mentionne que les centaines d’accords que l’armée a conclus avec nos alliés concernant le partage d’installations et de services sont remis en question en raison de la bureaucratie mise en place par le gouvernement. Cette situation a-t-elle influé sur les accords de partage conclus avec nos alliés quant à des opérations interarmées ou à des installations communes?