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Monsieur le président, il est un peu étrange de me trouver de ce côté-ci après avoir été pendant 10 ans de l'autre côté.
Tout d'abord, permettez-moi de remercier tous mes collègues du soutien unanime qu'ils m'ont offert à la Chambre. Je remercie également bon nombre d'entre eux des bons commentaires qu'ils ont formulés à mon intention. À bien des égards, nous ne faisons aujourd'hui qu'officialiser ce que nous nous sommes dit dans le cadre d'une kyrielle de discussions à bâtons rompus que nous avons tenues sur la présente question au cours des quelques derniers mois.
J'aimerais également vous présenter mes excuses puisque je ne vous ai pas fourni de version écrite de mon exposé et que je ne présenterai pas d'observations en français. J'avais prévu faire un exposé en français, mais lorsque j'ai su que le débat allait être télédiffusé, je me suis dit qu'il serait préférable que je m'en tienne à l'anglais.
Je vais maintenant formuler quelques observations fondamentales.
Tout d'abord, j'aimerais vous fournir quelques renseignements qui vous permettront de mieux comprendre le contexte et l'origine de ma suggestion d'étude concernant l'élection des présidents de comité. En octobre 2002, au cours d'un jour réservé à l'opposition, les partis d'opposition ont déposé une motion visant le passage à un régime dans le cadre duquel les présidents seraient élus par les membres des comités eux-mêmes. Cette motion a d'ailleurs été adoptée avec le soutien d'un nombre considérable de membres du gouvernement. Auparavant, les présidents étaient nommés, comme c'est le cas dans bon nombre de parlements de type britannique, bien que, en Nouvelle-Zélande et en Australie, les membres des comités élisent les présidents comme nous le faisons ici.
Dans le cadre de nos recherches et de nos réflexions sur les réformes parlementaires que nous pourrions mettre en oeuvre sur cette question, nous nous sommes penchés sur le modèle britannique, dans le cadre duquel les présidents sont élus par tous les députés de la Chambre. J'encourage les membres qui souhaitent effectuer des recherches plus poussées sur le sujet à examiner les observations qui ont été formulées le 31 octobre 2002 durant le jour réservé à l'opposition. Pendant mon discours, j'avais attiré l'attention sur quelques commentaires qu'avait faits celui qui occupe aujourd'hui les fonctions de ministre de la Justice. L'ancien député néo-démocrate de Palliser, Dick Proctor, avait également dit des choses pertinentes sur la question qui nous occupe.
Quel est le raisonnement qui sous-tend le changement que je vous propose d'examiner et que, du moins je l'espère, vous proposerez à la Chambre? Ma proposition ne doit pas être assimilée à une critique du régime actuel. Comme je l'ai indiqué dans mes notes d'allocution, le régime que je propose est non seulement bon et plus efficace, il est aussi le meilleur que l'on puisse adopter. Nous ne devons pas nous contenter d'un bon régime ou d'un régime plus efficace — nous devons disposer du meilleur qui soit. J'estime que le passage à un régime où les comités doivent rendre plus directement des comptes à l'intégralité de la Chambre, où la fonction des comités est plus importante et où cette fonction est liée plus directement à la Chambre représenterait un progrès. J'ai mentionné cela lorsque je me suis adressé à la Chambre. Les parlementaires auraient tout intérêt à ce qu'un tel régime soit instauré, vu qu'ils seraient tous appelés à participer à l'élection des présidents et qu'ils seraient tous appelés à contribuer, dans une certaine mesure, au processus. Là encore, cela accroîtrait la crédibilité et la souplesse du mode de scrutin.
Cela soulèvera quelques questions, et j'espère que vous en débattrez. Je me suis sciemment efforcé de formuler ma motion en des termes qui ne soient pas trop prescriptifs, vu que je pense que, si nous devons proposer la présente réforme à la Chambre, nous devons établir un consensus sur quelques-uns des éléments d'ordre pratique dont elle s'assortit. J'espère que, au moment d'examiner tout cela et de réfléchir à des questions, vous vous concentrerez non pas uniquement sur le principe général de ma suggestion, mais également sur quelques-uns de ses rouages. C'est ce que vous devez faire.
Je vais maintenant aborder quelques questions que nous devons examiner, et je formulerai des suggestions à propos de chacune d'elles.
Tout d'abord, est-ce que le changement s'applique uniquement aux présidents, ou également aux vice-présidents? J'ai délibérément exclu les vice-présidents de tout cela, vu que, en tant que membre du parti au pouvoir, je ne voulais pas donner l'impression que je tentais de tirer parti de notre majorité à la Chambre pour imposer quelque chose aux autres partis. J'ai été très clair là-dessus. Le fait d'englober les vice-présidents dans la réforme ne me poserait personnellement aucun problème, et, en fait, je serais favorable à cela, mais j'estime que la prise d'une telle mesure exige l'appui non seulement des membres du gouvernement, mais également de ceux de l'opposition.
Quelle est la procédure de révocation du président? Là encore, j'ai quelques suggestions à ce propos, car il arrive qu'un président ne fasse pas l'affaire. Les membres auront peut-être des suggestions à ajouter aux miennes. Les présidents doivent-ils être élus chaque année? Une élection doit-elle être tenue après une prorogation? À quelle fréquence devrait-on élire ou réélire les présidents? Diverses options s'offrent à nous. En outre, on devra examiner les modes de scrutin, à propos desquels j'ai également quelques propositions. M. Reid nous présentera un peu plus tard une suggestion de mode de scrutin qui, selon moi, serait tout à fait applicable.
Je pourrai formuler des suggestions à mesure que vous progressez dans votre examen de quelques-unes des questions de nature plus fondamentale et plus technique. Elles vous amèneront à réfléchir à la manière dont cela pourrait être mis en oeuvre et aux mesures les plus efficaces que la Chambre pourrait prendre afin de mettre cela en oeuvre si jamais la présente proposition lui était présentée et qu'elle décidait d'y souscrire.
J'ai également quelques propositions de base à vous faire à propos de l'étude que vous mènerez. Elle n'a pas à être exhaustive. En l'occurrence, les spécialistes de la question qui nous occupe sont, à bien des égards, ceux qui sont assis autour de la table, ce qui est tout à fait singulier. J'ai fait partie du comité pendant 10 ans. Quelques-uns d'entre vous font partie du comité depuis plus de 10 ans, et certains autres ont moins d'ancienneté, mais le fait est que vous êtes des experts en la matière.
Il pourrait être utile d'effectuer un examen de la littérature. Il pourrait également être utile de consacrer une heure à des témoignages par téléconférence de représentants d'autres parlements du Commonwealth ou de type Westminster, plus particulièrement des parlements du modèle britannique. De plus, il ne serait pas inutile d'entendre les témoignages d'anciens greffiers, d'autres personnes possédant une bonne connaissance du Règlement et éventuellement d'anciens parlementaires des divers caucus.
Une séance pourrait être consacrée aux témoignages, et peut-être une autre à la mise au point des mécanismes sur lesquels tout le monde pourrait s'entendre. Un rapport très simple de une ou deux pages, voire un peu plus, pourrait être rédigé.
Voilà mes attentes.
Je suis conscient du fait que votre horaire est chargé et que, par conséquent, votre temps est limité, mais je vous suggère de rédiger un modeste rapport afin d'orienter la Chambre dans l'éventualité où cette question lui serait de nouveau soumise dans l'avenir.
Merci, monsieur le président. J'ai très hâte de répondre aux questions des membres.
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Merci de cette question, monsieur Lukiwski.
En ce qui a trait aux rouages, je vous dirai que je ne suis pas attaché à une suggestion particulière. Cela dit, je répondrai à quelques-unes des questions que mes collègues m'ont posées à l'extérieur d'ici.
À propos des situations de gouvernement majoritaire ou minoritaire, je soulignerai tout d'abord que je ne propose pas que l'on apporte des changements en ce qui concerne les personnes admissibles à la présidence des comités. Selon ma motion, si 24 postes de président doivent être comblés, 20 d'entre eux le seront par des membres du gouvernement, et les quatre autres, par des membres de l'opposition.
Je trouve intéressant de constater que la première question que m'ont posée les membres du gouvernement était celle de savoir si les membres de l'opposition pourraient élire tous les présidents en situation de gouvernement minoritaire. En fait, les membres de l'opposition m'ont posé, littéralement le même jour, la question de savoir si le gouvernement pourrait, dans une telle situation, choisir les titulaires des quatre postes de président dévolus à l'opposition.
Je ne propose pas que l'on modifie les critères d'admissibilité — le gouvernement conserverait ses 20 postes, et l'opposition, ses quatre postes.
Ce que j'envisage, c'est que, très peu de temps après l'élection du Président de la Chambre des communes, on présenterait aux députés, en vue de la tenue d'un scrutin préférentiel, un bulletin de vote — ou si l'on juge cela préférable, une série de bulletins de vote — où figurerait la liste des comités et des candidats à la présidence de chacun d'entre eux. Les députés devraient indiquer sur ce bulletin leurs choix par ordre de préférence.
Bien entendu, les membres devraient proposer leur nom à l'intérieur de délais prescrits. À mon avis, le régime dont nous disposons actuellement pour l'élection du Président, dans le cadre duquel les gens retirent leur nom, ne serait pas approprié dans le cas qui nous occupe. Les députés devraient proposer leur nom.
Le jour du scrutin, les députés devraient déposer le bulletin de vote lié à l'élection du président du comité dont ils font partie dans une salle prévue à cette fin, peut-être celle où siègent les comités en question. Ensuite, les greffiers procéderaient au dépouillement et annonceraient les résultats. Il s'agirait d'un mécanisme très simple. Je pense que la plupart d'entre nous seraient à l'aise avec un tel mode de scrutin, que nous utilisons déjà dans le cadre de la plupart des investitures où il y a plus de un candidat.
J'ai évoqué le problème que pourrait poser la révocation d'un président de comité. À mes yeux, il y a diverses solutions à un tel problème. Le principe que je tente d'établir est le suivant: chaque comité doit rendre des comptes à l'ensemble de la Chambre. La composition des comités reflète celle de la Chambre, de sorte qu'il y aura une certaine continuité entre un comité et l'ensemble de la Chambre si une élection est annulée ou si un président est révoqué.
Ce que je suggère dans les cas où l'on souhaite annuler une élection ou révoquer un président, c'est qu'un vote soit d'abord tenu au sein du comité concerné. Le résultat serait ensuite présenté à la Chambre, et le motionnaire et le président du comité auraient tous deux l'occasion de plaider très brièvement leur cause. La Chambre tiendrait ensuite un vote, mais il devrait éventuellement s'agir d'un scrutin secret, et non pas d'un vote par assis et levé à la Chambre ou d'un autre vote du genre, car nous ne voulons pas que les travaux du comité en question empiètent sur ceux de la Chambre. Voilà la proposition qui me semble la plus raisonnable.
Monsieur Lukiwski, avez-vous une question ou une observation de nature technique à formuler?
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Oui, bien sûr, monsieur le président.
Il ne s'agit pas de la première fois que je me présente devant le comité. J'ai présenté un témoignage à titre d'expert dans cette même salle en 1999. Il s'agissait d'une réunion concernant la Loi sur la clarté, et le président du comité était Peter Milliken. Ma crédibilité s'est détériorée depuis, à telle enseigne que je suis à présent obligé de déposer des motions d'initiative parlementaire afin d'être invité à témoigner ici.
Des voix: Oh, oh!
M. Scott Reid: C'est exactement ce que je ferai aujourd'hui. Je vais vous présenter la motion M-489, que j'ai déposée et qui a été renvoyée au comité. Elle vise à modifier l'article 4 du Règlement régissant les travaux de la Chambre.
Contrairement à la motion proposée par M. Trost, la mienne est déjà formulée. En fait, vous pourrez en consulter le libellé. De toute évidence, j'espère que vous y jetterez un coup d'oeil, que vous conviendrez qu'il s'agit d'un petit bijou auquel il n'y a rien à changer et que vous l'adopterez sans la moindre modification. Cela dit, je demeure réaliste, et je suis donc conscient du fait que vous voudrez la modifier. Le cas échéant, vous disposez d'un texte à examiner. Cependant, ma motion concerne un processus quelque peu différent de celui proposé par M. Trost — elle concerne une question d'ordre pratique.
Les agents immobiliers disent que, pour convaincre un acheteur, on doit lui vanter non seulement les particularités de ce que l'on tente de lui vendre, mais également les avantages qu'il procure. Par conséquent, si vous le permettez, je vais vous présenter les trois principales caractéristiques de ma motion, ou les trois principales modifications qui en découlent.
Tout d'abord, je propose l'instauration d'un mode de scrutin préférentiel aux fins de l'élection du Président. Bien entendu, le terme « préférentiel » renvoie à un type de scrutin dans le cadre duquel les électeurs classent les candidats par ordre de préférence en indiquant celui qui représente leur premier choix, leur deuxième choix, leur troisième choix et ainsi de suite. Il s'agit exactement du même type de scrutin que celui que M. Trost a proposé. Il s'agit d'un processus que bon nombre des personnes ici présentes connaissent bien. Un certain nombre de partis l'utilisent afin de désigner leur chef. Bien souvent, on l'utilise au moment de procéder à des nominations. J'ai moi-même été nommé à la suite d'un scrutin de ce genre, qui a tendance à aboutir à un résultat plus consensuel. Je pense que tous ceux qui ont participé à un scrutin préférentiel confirmeront qu'il a effectivement donné lieu à un résultat consensuel.
La proposition comporte également une disposition relative aux bris d'égalité. L'alinéa 4(8)a) et le paragraphe 4(11) du Règlement révisé prévoiraient un bris d'égalité, ce qui n'est pas le cas sous le régime du Règlement en vigueur, où un cas d'égalité dans le cadre de l'élection du Président est concevable. En fait, un tel cas d'égalité dans le cadre de l'élection du Président est déjà survenu. Si j'ai bonne mémoire, cela s'est passé dans les années 1990. Nous disposons à présent d'un mécanisme qui nous permet de régler un tel problème.
Enfin, ma motion, prévoit un traitement plus discret à l'égard de ceux qui obtiennent le moins grand nombre de voix et se retrouvent complètement au bas de la liste. Cela n'existe pas en ce moment. Ainsi, afin d'éviter tout malaise, nous ne dévoilerons pas le nombre total de voix obtenues par les candidats; ceux qui ont obtenu moins de 5 % des voix seront automatiquement éliminés de la course, de sorte que l'on saura de qui il s'agit. Les gens que nous voudrons probablement protéger le mieux contre ce type de malaise sont ceux qui sont susceptibles de l'éprouver. Par exemple, il n'y a rien d'embarrassant à finir deuxième. Ainsi, ces dispositions offrent une plus grande discrétion à ce chapitre.
Notre histoire a été marquée par trois processus d'élection des Présidents. De l'époque de la Confédération au début des années 1950, le premier ministre déposait une motion à la Chambre afin de proposer un candidat, et les députés prenaient ensuite part à un vote dans le cadre duquel ils étaient généralement assujettis à la ligne de parti. Le candidat à la présidence lui-même appartenait au parti ministériel. Un tel processus donnait lieu à tous les problèmes que vous pouvez imaginer en ce qui concerne la crédibilité du Président.
À compter des années 1950, à l'époque où Louis St-Laurent occupait le poste de premier ministre, on a adopté un processus dans le cadre duquel le premier ministre déposait une motion appuyée par le chef de l'opposition. Cela supposait des consultations. Il s'agissait d'une amélioration. Dans un premier temps, les consultations étaient très brèves, mais il semble que, au fil du temps, elles aient pris de l'importance. Quoi qu'il en soit, on a jugé que ce processus n'était pas adéquat. À partir de 1986, on a adopté le régime actuel, que l'on qualifie de scrutin uninominal à plusieurs tours.
On constate que les diverses administrations du Commonwealth ont recours à un certain nombre d'options, par exemple le vote libre sur une motion, que j'ai mentionné; le scrutin uninominal à plusieurs tours; le système uninominal majoritaire à un tour, qui est en vigueur à Chypre, par exemple; et enfin, celui que je propose, à savoir le scrutin préférentiel, qui est utilisé par la Chambre haute de l'Inde et l'a été par la Chambre des lords.
Je transmettrai à la greffière un document que vous pourrez consulter. Il s'agit d'un document unilingue anglais qui donne un aperçu de tous les régimes existants. La greffière déterminera s'il convient de le faire traduire — il pourrait s'agir d'une tâche difficile. Cela dit, vous pourrez le consulter. Il s'agit d'un regroupement de documents glanés sur divers sites Web.
Je vais maintenant vous parler des avantages du régime dont je propose l'adoption. Son avantage le plus important tient au fait qu'il est susceptible de donner lieu à une élection clairement impartiale et non partisane.
Il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé au cours des deux élections de Président qui ont été tenues à ce jour au Royaume-Uni, à savoir celles de 2006 et de 2011. Là-bas, contrairement à ce qui se fait ici, les résultats de chaque tour de scrutin sont enregistrés. La Chambre basse, à savoir la Chambre des communes, utilise le même régime que nous, à savoir un scrutin uninominal à plusieurs tours et elle enregistre le nombre de voix obtenues par chaque candidat — pas simplement comme cela se fait ici —, de même que le nom des candidats éliminés. La Chambre des lords utilise le scrutin préférentiel, mais le nom de chaque candidat éliminé à chaque tour est dévoilé, de même que le nombre de votes qu'il a obtenus à la suite des transferts.
Il est intéressant de souligner que, en 2006, une candidate du Parti travailliste, la baronne Hayman, a remporté la course à la présidence de la Chambre, mais le candidat indépendant, Lord Grenfell, s'est classé au second rang à l'issue d'une élection au cours de laquelle il a connu une ascension rapide après chaque tour de scrutin. À la fin du premier tour, la baronne Hayman avait recueilli 201 voix, et au huitième et dernier tour, elle en a obtenu 263, soit une hausse de 62 voix. Pour sa part, Lord Grenfell est passé de 103 à 236 voix — il a donc plus que doublé ses suffrages du premier au dernier tour. Il s'agissait d'un candidat indépendant. Les gens ont tendance à se détourner de leur premier choix et d'accorder leur faveur au candidat le plus indépendant à titre de deuxième et de troisième choix.
Au cours de la deuxième élection, qui a lieu en 2011, la baronne D'Souza, une transfuge — autrement dit, une candidate indépendante — a mené la course du début à la fin, et elle l'a remportée. À chaque tour de scrutin, elle obtenait un nombre de voix supérieur à celui du tour de scrutin précédent. À mes yeux, cela dénote une tendance évidente à favoriser les candidats impartiaux. Cela dit, je reconnais le caractère incomplet de cette étude, mais il s'agit là des données probantes dont nous disposons.
J'ai également une citation très intéressante à vous lire. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je conclurai là-dessus. Il s'agit de propos tenus par Lord Tyler, membre de la Chambre des lords qui anime un blog hébergé sur le site Web de la Chambre. Ceux qui le désirent peuvent discuter avec les lords dans la blogosphère. Je vais vous faire part de commentaires qu'il a tenus en 2009 à propos de la différence entre l'élection du Président de la Chambre des communes et de celle du Président de la Chambre des lords. Ses propos m'ont semblé intéressants.
Voici ce qu'il a affirmé:
Je me demande si quelqu'un d'autre s'est penché sur la différence entre les deux régimes utilisés aux fins de l'élection des Présidents des deux chambres du Parlement. En 2007, la Chambre des lords a eu recours à un scrutin préférentiel afin d'élire notre excellente présidente, Helene Hayman. Hier soir, la Chambre des communes a utilisé le scrutin uninominal à plusieurs — et interminables — tours.
Bien que ces deux régimes nous assurent que le gagnant aura obtenu au moins 50 % des voix — et nous permettent donc d'éviter quelques-unes des grossières distorsions créées par le système uninominal majoritaire à un tour —, ils ont un effet différent sur ceux qui sont appelés à voter.
Le scrutin préférentiel incite l'électeur à adopter une démarche minutieuse, et donc positive, vu qu'il doit indiquer sur son bulletin de vote ses choix par ordre de préférence. Les candidats les moins prisés sont progressivement éliminés de la course, de sorte que l'on ne se retrouve jamais avec une personne à laquelle la plupart des gens s'opposent. Ce régime optimise la proportion d'appuis dont bénéficiera le candidat qui remportera l'élection.
Pour ma part, j'estime que le régime de la Chambre des lords est préférable. À chaque étape de la procédure à laquelle les parlementaires ont participé hier pendant plusieurs heures, les électeurs sont encouragés à réévaluer les chances qu'ont les candidats restants d'être élus, et de modifier leur choix en vue d'empêcher l'élection du candidat qu'ils préfèrent le moins. D'après les commentaires glanés ici et là, il est bien évident que le dernier tour s'est transformé en une épreuve de force opposant ceux qui souhaitaient bloquer l'élection d'un candidat et ceux qui voulaient à tout prix éviter l'élection de l'autre. En d'autres termes, le régime a optimisé l'appui négatif.
Je ne veux pas laisser entendre que c'est ce qui s'est produit dans notre propre Chambre des communes, mais selon ce que j'ai pu observer dans le cadre de scrutins de ballottage comme ceux qui ont été utilisés afin d'élire le chef de l'Alliance canadienne — parti dont j'ai été membre avant la création du Parti conservateur du Canada —, la meilleure stratégie à employer au moment d'un scrutin final consiste à descendre en flammes celui auquel on s'oppose. Cela permet d'optimiser le nombre de voix du candidat que l'on privilégie, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je crois que le scrutin préférentiel est un régime plus efficace que l'on devrait adopter, dans la mesure du possible.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Reid, je vous remercie d'être ici.
Je dois vous dire que, pour un certain nombre de raisons, j'ai hâte que nous procédions à l'examen de votre motion d'initiative parlementaire et que nous rédigions une étude à son sujet.
Le régime actuel comporte des lacunes. À coup sûr, même si nous le conservons, nous devrons apporter des modifications au Règlement — du moins, je recommanderais qu'on le fasse. À mes yeux, il est absurde de conserver un régime dans le cadre duquel ceux qui ne veulent pas occuper les fonctions de Président doivent en informer la Chambre alors que nous devrions disposer d'un régime où ce sont ceux qui souhaitent assumer ces fonctions qui devraient avoir à le signaler.
À chaque début de session parlementaire, nous procédons à l'élection d'un Président, et invariablement, quelques personnes oublient de faire retirer leur nom du bulletin de vote. Cela crée une situation gênante pour elles, car elles doivent se lever en Chambre et indiquer à tous ceux qui sont présents qu'elles ont péché par omission et qu'elles ne veulent pas occuper le fauteuil.
Je pense qu'il s'agira d'une étude agréable et très importante. De toute évidence, l'élection d'un Président constitue l'une des fonctions les plus importantes d'une démocratie fonctionnelle. On doit s'assurer que la personne qui occupe le fauteuil est impartiale, et je sais qu'il est parfois difficile de le faire. Nous sommes tous enclins à la partisanerie.
Je crois que, dans certains cas, le Président peut mettre un certain temps à se faire à l'idée qu'il doit être complètement, véritablement et honnêtement impartial au moment de rendre des décisions et d'écouter les arguments formulés par tous les députés de la Chambre. Ainsi, l'étude en tant que telle est importante.
M. Reid, j'ai tendance à être d'accord avec vous sur la question du scrutin préférentiel. Selon moi, l'élément le plus important que vous avez mentionné tient à la nature consensuelle des résultats auxquels il donne lieu. Ce mode de scrutin n'est peut-être pas parfait, mais j'estime que, au bout du compte, la personne élue à l'issue d'un certain nombre de tours bénéficie du soutien de la majorité de la Chambre, ce qui, à mes yeux, est extrêmement important.
Je sais qu'il y aura des discussions à propos du maintien du statu quo. Là encore, comme nous sommes tous portés à la partisanerie, il y a des choses à dire concernant la tenue d'une élection à multiples tours. Les gens peuvent faire campagne entre les divers tours. Ils peuvent tenter de conclure des ententes. Cela crée une atmosphère et une fébrilité dignes d'un congrès de partis politiques. Dans le cadre d'un scrutin préférentiel, on inscrit une seule fois ses choix sur un bulletin de vote, et c'est tout — le dépouillement et le dévoilement des résultats finaux peuvent exiger un certain temps, mais il n'y a qu'un seul tour de scrutin. Je crois que notre étude sera très intéressante et très agréable à mener.
J'ai une question toute simple à vous poser. Elle va quelque peu au-delà du contenu de votre motion d'initiative parlementaire, qui ne porte que sur l'élection d'un Président. J'aimerais savoir ce que vous avez prévu pour ce qui est du vice-président. J'aimerais que vous nous indiquiez si vous croyez que le régime actuel devrait être modifié à ce chapitre, ou si vous êtes convaincu que la procédure actuelle de nomination des vice-présidents est adéquate.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de votre exposé, monsieur Reid.
En fin de compte, comme vous l'avez mentionné, l'objectif consiste à mettre fin à la partisanerie de manière à renforcer l'indépendance du Président. C'est l'objectif que vous souhaitez réaliser, et je pense qu'une vaste majorité, voire la totalité des parlementaires respectent et souhaitent cela.
Durant les années que j'ai passées au sein d'une assemblée législative provinciale, j'ai été témoin de situations où le premier ministre nommait directement le Président. Ce régime a évolué, et nous en sommes arrivés à un point où les Présidents sont élus. On peut constater que cela a changé les choses. Il y avait beaucoup plus de partisanerie dans les années 1990, par exemple, et à la suite de notre première élection de Président, on a vu que les relations entre les députés et le Président avaient considérablement changé.
Si je dis cela, c'est parce que je suis d'accord avec vous. Vous avez mentionné que la façon de faire est en constante évolution. Ce que vous proposez, c'est que nous nous penchions sur les mesures que nous pourrions prendre pour améliorer l'élection du Président et, si tout se passe bien, renforcer le sentiment d'impartialité et d'indépendance dont il a été question.
Ma question est la suivante: abstraction faite des élections, avez-vous d'autres idées à formuler quant à ce que nous pourrions faire pour renforcer ce sentiment d'indépendance? Par exemple, un Président doit toujours faire l'objet d'une mise en candidature. Je pense que cela nous permettrait probablement d'en faire beaucoup plus en vue de la réalisation de quelques-uns de vos objectifs. Pouvez-vous nous fournir d'autres exemples de mesures qui, selon vous, permettraient aux Présidents d'assumer leurs fonctions de façon plus indépendante et moins partisane?
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Le plus évident, c'est celui que vous avez mentionné. Je suis content que vous l'ayez fait. J'essayais de trouver une façon de l'intégrer à mes observations, et vous m'avez ouvert la porte.
Au Royaume-Uni, le Président de la Chambre des Lords n'a jamais à faire face à une élection libre. Il est nommé à vie, ou encore, dans certains cas, le poste est réservé au titulaire dès sa naissance, selon l'identité de cette personne et la façon dont elle arrive là. Mais il ne fait pas face à une élection libre de la même façon au sein de son parti.
À la Chambre des communes, la tradition a évolué. Bien entendu, leur Chambre des communes date d'avant l'avènement des partis. La tradition a évolué, et le Président n'a pas d'adversaire lorsqu'il demande à être réélu. J'entends par là que les autres partis ne présentent pas de candidats.
Je ne sais pas comment le processus fonctionne pour ce qui est des nominations internes des partis. J'imagine que le parti accepte aussi de ne pas présenter de candidats. La personne renonce à son statut de membre du parti et devient... Ce qui est entendu, c'est que, lorsqu'on devient président, on ne retourne plus jamais au sein de son parti. À la fin de la carrière à la Chambre des communes, lorsque le Président ne souhaite plus demander d'élection libre, il peut être nommé à la Chambre des Lords. On s'attend à ce qu'il y siège à titre d'indépendant ou de ce qu'on appelle un apostat. Les liens avec le parti d'origine sont coupés de façon définitive, pour la vie.
Néanmoins, il y a des élections contestées. C'est considéré comme étant un manquement à l'étiquette, mais cela s'est déjà produit. Dans les années 1930, la Chambre des communes a chargé un comité d'examiner cette question, sous la direction de Lloyd George, un ancien premier ministre. Le comité s'est penché sur la question de savoir si les présidents devraient être assurés d'être réélus au moyen de l'établissement d'un district électoral spécial, d'une circonscription spéciale, dans laquelle seul le Président se présenterait. On a décidé de ne pas procéder ainsi, essentiellement parce que le titulaire du poste ne serait plus un député, il aurait un autre statut et ne serait pas élu de la façon habituelle, ce qui fait qu'on a pensé que la convention selon laquelle personne ne se présente contre le Président valait mieux qu'une règle établie.
C'est un bon exemple du genre de choses dont je parlais dans ma réponse à Mme Latendresse tout à l'heure.
Il y a eu une tentative d'instauration du même système au Canada. Le président Lamoureux a annoncé en 1968 qu'il ne se représenterait pas. Il avait été candidat libéral, avait réussi à se faire élire, était devenu président, puis avait décidé de se présenter non pas comme libéral, mais plutôt comme indépendant. Il a demandé aux autres partis de ne pas présenter de candidats contre lui. Les conservateurs n'ont pas présenté de candidats contre lui, mais le NPD en a présenté un. Cette pratique n'a donc pas été reprise. Par la suite, les Présidents ont recommencé à se présenter contre d'autres partis aux élections. Soit dit en passant, M. Lamoureux a été réélu malgré la concurrence.
Je crois que cela met en lumière un point important. Si nous souhaitons passer à cet aspect du système en vigueur au Royaume-Uni — cela pourrait se produire dans le cadre du scrutin préférentiel comme du système actuel —, il pourrait très bien être indiqué que les partis commencent à discuter à la Chambre. Au bout du compte, il faudrait que l'appareil de chacun des partis concernés voie aussi si nous pouvons nous mettre d'accord pour adopter le système en question.
L'avantage est évident: moins de partisanerie. L'inconvénient, c'est qu'on s'attendra alors — ce ne sera pas obligatoire, mais ce sera très fortement attendu — à ce que la personne élue Président au cours d'une législature demeure en poste au cours de la suivante, si elle souhaite être réélue. Vous ne serez peut-être pas prêts à faire cette concession.
Si nous décidions de procéder ainsi, le comité pourrait se pencher là-dessus. Il serait utile d'avoir quelques renseignements à présenter à ce sujet, mais la décision ne sera pas prise par le comité. Ce seront les leaders des partis à la Chambre qui la prendront.
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Merci, monsieur le président.
Si vous permettez, j'ai déjà parlé de ce que je vais aborder, et je vais en parler encore une fois, mais en en faisant mon thème principal. Auparavant, ce n'était que l'une de mes raisons.
Monsieur le président, je vous affirme avec le plus grand respect que la motion est irrecevable selon moi. La raison principale pour laquelle elle l'est, c'est que toute cette affaire de l'étude que le comité a entreprise, à partir d'une motion adoptée à la Chambre — et c'est important dans le contexte, que nous soyons sous les ordres de la Chambre, ce qui fait que, dans une certaine mesure, nous ne sommes pas maîtres de notre destin dans ce dossier. Concernant ce point de la motion, nous avons présenté un rappel au Règlement au Président, lequel l'a pris en délibéré, ce qui veut dire qu'il n'est pas totalement dénué de fondement, à première vue, puisque le Président estime devoir l'examiner et en tenir compte. Nous attendons sa décision.
Monsieur le président, je pense qu'il serait tout à fait approprié, conforme et sensé que, avant que nous n'examinions une motion du comité sur la question, nous permettions au Président de décider si la motion était recevable ou non et que nous fassions ainsi preuve de respect à son égard. Sinon, les travaux que nous sommes en train de faire ne sont plus pertinents, puisque, comme ils nous ont été demandés par la Chambre et que le Président affirme une autorité importante en étant à tout le moins disposé à examiner la motion, il nous semble que la chose à faire et la marque de respect à témoigner, monsieur le président, serait de garder la motion au moins en suspens jusqu'à ce que le Président ait rendu une décision définitive sur la motion initiale qui a été présentée il y a quelques semaines.
Voilà mon rappel au Règlement, monsieur le président, en ce qui concerne la pertinence de la motion et le fait qu'elle soit recevable ou non, et j'affirme avec respect qu'elle ne l'est pas.
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Je suis d'accord. En réalité, ce que je vais dire va porter précisément sur les observations formulées par M. Lukiwski, puisque je pense qu'il a apporté de l'eau à mon moulin.
Il a dit que le comité peut faire ce que bon lui semble. Je n'y vois aucun problème. Toutefois, monsieur le président, la motion de M. Lukiwski parle précisément du fait que « le comité poursuive son étude, conformément à l'ordre de renvoi ». Il s'agit de l'ordre de renvoi que le Président a pris en délibéré.
Monsieur le président, avec tout le respect que je vous dois, il semble que M. Lukiswski me donne des munitions en soulignant le fait que la chose la plus importante, c'est que l'ordre de renvoi de la Chambre soit respecté, l'ordre de renvoi au sujet duquel le Président doit maintenant rendre une décision.
Si, de façon distincte, M. Lukiwski veut intervenir après coup, ou pour refaire ce qui a été fait, et affirmer que nous pouvons faire ce qui nous plaît, il s'agit là d'un débat très différent et qui ne concerne pas le présent rappel au Règlement.
J'invoque le Règlement précisément à l'égard du fait — et je suis heureux que M. Lukiwski mette l'accent là-dessus pour moi — que c'est la conformité avec l'ordre de renvoi qui rend la motion irrecevable, puisqu'elle renvoie à une action, à un ordre de renvoi de la Chambre, et que cette décision, cette motion de la Chambre est maintenant prise en délibéré par le Président, qui doit déterminer si elle était recevable et appropriée lorsqu'elle a été proposée.
Si le Président confirme la chose, il n'y a plus de motion, puisque ce serait conformément à quoi? L'étude ne pourra être menée conformément à quoi que ce soit, puisqu'il n'y aura rien. Ainsi, la seule chose qui soit sensée, selon ce que je vous soumets respectueusement, monsieur le président, c'est que la question demeure en suspens jusqu'à ce que le Président ait rendu sa décision.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il ressort manifestement des divers rappels au Règlement et autres mesures dilatoires prises par les députés du NPD, qu'ils ne veulent pas que l'étude se poursuive, et cela, pour une très bonne raison, je crois, monsieur le président: aucun argument ne peut être avancé qu'une personne raisonnable pourrait être susceptible d'admettre. Nous avons entendu les témoignages tout à fait contradictoires de et de Mme O'Brien, qui, d'après M. Mulcair est au-dessus de tout soupçon. Je pense que tous les parlementaires seraient d'accord pour dire que l'honnêteté, l'intégrité et la compétence de Mme O'Brien sont extraordinaires.
Prenons un instant pour récapituler. Ce que M. Mulcair a dit dans son témoignage, c'est que les responsables de l'administration de la Chambre étaient tout à fait au courant des plans du NPD et des mesures que le parti a prises par la suite pour héberger du personnel à Montréal, à un endroit où se trouvait aussi du personnel politique, les frais d'hébergement étant payés à l'aide des ressources parlementaires. Il a affirmé que les responsables de la Chambre étaient tout à fait au courant et que, à chacune des étapes, le NPD s'est assuré qu'ils étaient au courant des mesures qu'il prenait.
D'après Mme O'Brien, rien n'est plus faux. Dans une note de service qu'elle vous a adressée le 9 mai dernier, monsieur le président, Mme O'Brien affirme ce qui suit:
L'administration de la Chambre n'a jamais été informée que les employés travailleraient à Montréal et qu'ils exécuteraient leurs fonctions en partageant les bureaux d'un parti politique.
Cela contredit directement ce que M. Mulcair a dit dans son témoignage devant le comité.
Je ferais aussi remarquer, monsieur le président, que, dans la même note de service, Mme O'Brien revient sur l'origine de la mesure et dit ce qui suit:
Le 13 octobre 2011, deux fonctionnaires (des services des finances et des ressources humaines) ont demandé précisément à Mme Jess Turk-Browne, qui était alors chef de cabinet adjointe du chef de l'opposition, où les employés travaillaient, puisque les formulaires d'emploi indiquaient Ottawa, mais que les résidences des employés se trouvaient dans la région de Montréal. Mme Turk-Browne a confirmé que les employés travailleraient à Ottawa.
Monsieur le président, non seulement cela est faux, mais il pourrait être décidé qu'il s'agissait d'une tentative délibérée de la part du NPD de tromper les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre. Il s'agit d'un énoncé déclaratif. Lorsque les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre lui ont demandé où les employés allaient travailler, la chef de cabinet adjointe du NPD leur a répondu qu'ils travailleraient à Ottawa, et nous savons tous maintenant qu'ils n'ont jamais travaillé à Ottawa dans le cadre de ce qu'ils considèrent comme étant leur travail de sensibilisation. Ils travaillent à Montréal, ce qui contrevient directement aux règles.
Monsieur le président, en soi, cela devrait obliger le comité à étendre la portée de son étude pour faire la lumière sur la question, pour essayer de découvrir la vérité, car les déclarations de M. Mulcair et de Mme O'Brien ne peuvent être vraies toutes les deux. Elles se contredisent directement.
Monsieur le président, je n'ai pas l'intention de prendre beaucoup de temps pour formuler mon argument, puisqu'il est si manifeste que quelqu'un n'a pas dit la vérité que le comité doit poursuivre son examen et vérifier ce qui se passe. Ce qui est en jeu, monsieur le président, ce sont des millions de dollars provenant des contribuables, des ressources de la Chambre des communes, des millions de dollars qui pourraient avoir été utilisés à mauvais escient par le NPD, et, d'après Mme O'Brien, selon mon interprétation, il semble effectivement que le NPD ait délibérément tenté de tromper les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre.
J'aimerais aussi porter à votre attention, monsieur le président, une chose qui, je crois, était mon argument, et il s'agit de l'argument que M. Mulcair a essayé d'avancer devant le comité, lorsqu'il a affirmé que tout allait bien, que les travailleurs du NPD travaillaient depuis 2011 et que ce n'est qu'en avril dernier que la Chambre et le Bureau de régie interne ont dit que le NPD ne pouvait plus faire ce qu'il faisait. M. Mulcair a donc affirmé que, clairement, si une note de service a été diffusée en avril dernier pour interdire la pratique en question, cela signifie que ce que le NPD faisait depuis trois ans était permis. Ce n'était pas le cas, monsieur le président.
Ce que cela signifie, c'est que les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre n'ont pas été informés de l'endroit où les employés en question allaient travailler en 2011. S'ils l'avaient su, si M. Mulcair ou quiconque au NPD avait dit au Bureau de régie interne que le parti prévoyait mettre sur pied un programme de sensibilisation et allait payer les gens chargés de l'exécuter à l'aide des fonds de la Chambre et les installer dans le bureau d'un parti politique à Montréal, puis lui avait demandé si on pouvait le faire, la réponse aurait probablement été non. Lorsque le Bureau de régie interne a découvert où les employés travaillaient réellement, il a diffusé une note de service précisant que la chose n'était pas autorisée.
Ce qui s'est passé, je crois, monsieur le président, c'est que, après la rencontre entre Mme Jess Turk-Browne et les fonctionnaires des services financiers et des ressources humaines de l'administration de la Chambre, après que Mme Turk-Browne leur a expliqué les projets du NPD en précisant au passage que les employés en question allaient travailler à Ottawa, ce qui a permis au parti de faire approuver son programme de sensibilisation, les gens du NPD se sont ensuite dit qu'ils allaient installer les employés à Montréal et simplement n'en parler à personne. Ils se sont dit qu'ils allaient envoyer une note de service à un fonctionnaire du service des finances, à un commis à la paie pour leur dire où envoyer les chèques. Je crois que c'est ce qui s'est passé.
Un fonctionnaire du service des finances de niveau intermédiaire ou du premier échelon, un commis à la paie, si on veut, n'a aucune raison de remettre en question le contenu d'une note de service, surtout dans le cas où les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre ont dit avoir discuté de la question et donné le feu vert pour le programme en fonction de l'information reçue. Il y a une seule petite chose: les gens de la paie ont d'abord été avisés que le feu vert avait été donné pour le programme en fonction de renseignements inexacts que les fonctionnaires chargés de l'administration de la Chambre ont reçus du NPD. Voyez-vous, le NPD a dit que tous les employés du programme travailleraient à Ottawa. Ils n'ont évidemment pas remis en question la note de service qu'ils ont reçue par la suite du NPD leur indiquant où envoyer les chèques. En règle générale, les commis à la paie ne remettent rien en question. Ils font simplement leur travail et suivent les directives. La directive qu'ils ont reçue était d'envoyer les chèques aux employés de Montréal.
Les responsables de l'administration de la Chambre ne savaient pas que les employés en question allaient travailler à Montréal. D'après Mme O'Brien, ils ne savaient pas que les employés du NPD allaient travailler dans un bureau du parti. Mme O'Brien et M. Scheer, le Président de la Chambre, ont dit qu'ils n'étaient pas au courant, et pourtant, M. Mulcair a témoigné devant le comité pendant plus de deux heures et affirmé que les responsables de l'administration de la Chambre étaient au courant de l'endroit où les employés travaillaient.
Où se trouve la vérité? Si M. Mulcair a délibérément trompé le comité, c'est sérieux. C'est très, très sérieux. Nous ne connaissons pas les réponses. Je n'accuse pas M. Mulcair d'avoir délibérément trompé le comité, mais j'affirme que nous devons connaître la vérité. Nous devons connaître toute la vérité par rapport à une question très, très sérieuse. Il pourrait s'agir de millions de dollars versés illégalement à des agents travaillant à Montréal.
Monsieur le président, le NPD peut bien dire qu'il ne s'agit que d'une chasse aux sorcières de nature politique, je peux vous garantir que si la situation était inversée, nous n'entendrions que les cris et les protestations des députés de l'opposition.
Il y a deux déclarations contradictoires: celle de la greffière de la Chambre et celle du chef de l'opposition officielle. Comme je le répète constamment, les deux déclarations ne peuvent être vraies. L'une l'est, et l'autre ne l'est pas.
Il y a peut-être une explication simple. Peut-être que M. Mulcair ou le NPD peut expliquer le fait que Mme O'Brien ait affirmé n'avoir jamais été informée du projet du NPD d'héberger les employés en question à Montréal. Écoutons l'explication, mais nous ne pouvons pas l'écouter en mettant fin à l'examen comme le NPD aimerait que nous faisions. Il faut simplement que nous entendions le témoignage de Mme O'Brien et sa version des faits.
Si nous constatons l'existence d'une correspondance appuyant la version des faits de M. Mulcair, je demanderais simplement à Mme O'Brien de confirmer cela. Dans ce cas, tout rentrera dans l'ordre. Cependant, si Mme O'Brien peut appuyer sa déclaration selon laquelle l'administration de la Chambre n'a jamais été mise au courant des projets du NPD, il faut que nous entendions cela aussi, puis que nous demandions à quelqu'un au NPD pourquoi Mme O'Brien n'a pas été mise au courant, pourquoi le Président n'a pas été mis au courant des projets du NPD.
Le fait que le NPD dise qu'il ne s'agit pas d'une chose sérieuse, qu'il s'agit d'une chasse aux sorcières, alors qu'il est possible que des millions de dollars aient été mal utilisés, ne fait que renforcer les soupçons de beaucoup de gens, monsieur le président, qui pensent que le NPD savait que ce qu'il cherchait délibérément à faire allait être jugé irrecevable et contraire aux règles.
C'est pour cette raison qu'ils ne se sont pas adressés directement à Mme O'Brien, je crois. Le représentant du NPD au Bureau de régie interne n'a pas soulevé la question auprès des autres membres du bureau parce qu'il craignait que la décision du bureau soit que le NPD ne puisse se conduire de la façon dont il le fait depuis maintenant plus de trois ans.
Je fais remarquer encore une fois que, lorsque le bureau a enfin appris où se trouvaient vraiment les employés du NPD, il a immédiatement rendu la décision selon laquelle il ne serait plus permis que cela se reproduise et a mis fin à la chose immédiatement.
Vu cela, monsieur le président, il me semble pour le moins évident que, si le NPD avait demandé s'il pouvait procéder ainsi et adopter ce genre de pratiques il y a trois ans, la réponse aurait été la même, et c'est simplement qu'il l'aurait reçue plus tôt: « Non, vous ne pouvez pas. Ces employés doivent travailler à Ottawa, ou dans un bureau de circonscription, et non à Montréal, et certainement pas dans les mêmes locaux que des agents du parti. »
Très simplement, je crois que le NPD savait que sa demande serait rejetée s'il la présentait, et il ne l'a donc simplement pas présentée. Les représentants de ce parti ont simplement dit une chose aux agents chargés de l'administration de la Chambre pour ensuite en faire une autre. Ils ont dit de but en blanc aux agents de la Chambre que tous les employés travailleraient à Ottawa, ce qui n'a jamais été le cas.
C'est sérieux, et nous devons faire la lumière sur toute l'affaire. Je pense que, si les néo-démocrates étaient sérieux, s'ils croyaient sincèrement que leurs actes étaient légitimes et avaient été approuvés, ils n'auraient aucune difficulté à envoyer des représentants de leur parti, quels qu'ils soient, qu'il s'agisse de M. Mulcair ou d'autres députés, devant le comité pour justifier leurs actes. Chose certaine, nous devons à tout le moins inviter Mme O'Brien, puisqu'elle dirige l'administration de la Chambre, à venir témoigner et à nous dire pourquoi elle croit que les agents chargés de l'administration de la Chambre n'ont pas été informés.
Je vais m'arrêter là-dessus, monsieur le président. Mes collègues de l'opposition voudront peut-être dire quelque chose.
Je tiens à dire que la vraie question ici, ce n'est pas le long et merveilleux exposé de M. Lukiwski, qui a essentiellement offert un résumé d'une de nos séances antérieures. Tous les points qu'il a soulevés — à l'exception d'un seul, que j'aborderai séparément — ont été abordés quand M. Mulcair a comparu. Chacune des allégations formulées et chacun des scénarios décrits par mon collègue ont été présentés à , qui a fourni une réponse.
Le gouvernement et ses valets, les Libéraux, ont tout simplement le cœur brisé parce qu'après deux heures, ils n'ont pu cerner dans le témoignage de aucun élément qui contredisait les déclarations faites initialement, sauf pour ce qui est de la réponse donnée par le Président de la Chambre — un mot de trois lettres — à la suite d'une question posée lors d'une de nos réunions antérieures.
Voici ce qui s'est passé. Une question a été posée. Le Président y a répondu par un mot de trois lettres: « non ». Nous avons aussitôt fourni de l'information donnant à penser que la réponse fournie n'était peut-être pas des plus complète, si je puis dire. Le Président de la Chambre a ensuite fait une clarification. J'espère que je n'ai pas utilisé un terme inadéquat. Je ne veux pas laisser entendre qu'il s'agissait de quoi que ce soit d'autre qu'une réponse, qu'une clarification du Président de la Chambre.
C'est le seul fait nouveau. Tous les autres points ont été abordés… Nous avons vraiment fait le tour de la question. Avec l'appui de ses amis du Parti libéral, le gouvernement, qui est majoritaire, peut continuer à jouer à ce petit jeu, car cela fait d'excellentes manchettes. C'est merveilleux pour les Conservateurs. Je ne sais pas quand les Libéraux vont se réveiller et prendre conscience du fait qu'ils font le sale boulot du gouvernement. C'est à eux de le comprendre.
Le fait est que le seul élément nouveau qui pourrait servir d'argument en ce qui a trait à cette motion, c'est la réponse que j'ai mentionnée et à la suite de laquelle nous avons immédiatement fourni des renseignements qui ont amené le Président de la Chambre à faire une clarification. J'ai bien dit « une clarification »: je ne veux pas laisser entendre qu'il s'agit de quoi que ce soit d'autre, mais il a clarifié sa réponse à la lumière de l'information que nous avons fournie à notre personnel après la séance. C'est le seul fait nouveau.
Il est curieux que M. Lukiwski — et, bien sûr, nous essayons tous d'être des artisans du verbe — évite tout simplement d'utiliser le mot juste. Il a dit : « Eh bien, le Bureau de régie interne a diffusé une note. La justification de M. Mulcair concernant tout ce… C'était une simple note, et si nous avions eu la moindre idée de ce qui se passait, cela n'aurait pas été autorisé initialement. »
Le problème, c'est que cette déclaration n'est pas exacte. En fait, ce qui a émané du Bureau de régie interne, c'est une modification. Nous savons tous que nous avons mené une petite étude de ce terme. Nous avons eu notre propre version de l'affaire Clinton, où ce dernier s'interrogeait sur le sens du verbe « être ». Nous avons fait la même chose en ce qui concerne le terme « modification », et il est généralement convenu qu'il signifie « changement ».
S'il s'agissait seulement d'une clarification ou d'une note, je suis convaincu que tous les brillants rhétoriciens conservateurs et libéraux ici présents et assis à cette table diraient: « Une seconde. C'est seulement une clarification. Donc, ce n'est pas un changement. Utilisons le mot juste. » Mais ce n'est pas ce qu'ils ont fait.
Le mot est donc devenu « modifier ». Une modification, c'est un changement. S'ils ont dû changer les règles, c'est parce que nous n'avions pas enfreint les règles qui existaient alors. Malgré tous les efforts qu'ils ont déployés quand a comparu, les membres du gouvernement n'ont pas réussi à établir de quelque façon que ce soit que les règles ont été enfreintes et qu'elles avaient seulement besoin d'être clarifiées ou précisées. Je crois qu'à un moment donné, ils ont suggéré l'imposition d'un arrêté de suspension; voilà ce que c'était. Non, il s'agissait d'une modification. Le NDP n'a pas enfreint les règles.
Manifestement, cela n'a pas plu au gouvernement. C'est évident. Que ce soit parce que le Parti conservateur s'en voulait de ne pas y avoir pensé lui-même…
Pour mettre les choses en perspective, monsieur le président, il y a environ un an, notre whip a envoyé au Président de la Chambre — en tant que président du Bureau de régie interne — une série de points, de questions et de dossiers à l'égard desquels nous souhaitions obtenir des éclaircissements sur le plan des envois postaux et des approbations. N'oubliez pas que c'est une question à deux volets. D'un côté, il y a les bureaux satellites, et de l'autre, les envois postaux. En ce qui concerne les bureaux satellites, nous avons répondu à toutes les questions. Pour ce qui est des envois postaux, cependant, nous avons une autre version des faits.
La règle qui a été modifiée au Bureau de la régie interne abordait explicitement la question du lieu de travail. Je ne vais pas récapituler toute la séance comme le voudrait M. Lukiwski, mais je demande encore une fois à tout le monde d'examiner le hansard et d'essayer de trouver un moment où le gouvernement réussit à prendre en défaut le NPD.
N'oubliez pas que M. Mulcair n'était pas obligé de comparaître. La Chambre aurait pu finir par le forcer à le faire en vertu d'une règle procédurale, mais il n'était pas tenu de comparaître initialement, et il arrive très souvent que des ministres refusent de se présenter devant le comité. Nous savons que, même s'il n'est pas ministre, le chef de l'opposition officielle — tout comme le Président de la Chambre — touche le même salaire que les membres du Cabinet et qu'il joue un rôle important au Parlement. Pensez-vous que le gouvernement laisserait notre chef se faire traiter de la même façon que nous avons traité son ministre à l'égard de quelque chose d'aussi gros que le projet de loi ? Le ministre a accepté de comparaître durant une heure, et nous avons pratiquement garanti qu'il n'y aurait pas de perturbations et que nous ferions preuve de bonne volonté; mais c'était une comparution d'une heure.
Quand nous avons demandé que le même respect et la même courtoisie soit réservés à M. Mulcair, notre demande a été refusée. Est-ce que cela semble être un traitement équitable? Est-ce que cette attitude semble être celle de gens qui s'efforcent de faire preuve d'équité ou plutôt de gens qui tiennent les rênes du pouvoir, qui ont la majorité des votes et qui font prévaloir la tyrannie de la majorité?
Ils l'ont fait comparaître pendant deux heures. Il est venu de son propre gré et a comparu deux fois plus longtemps que le ministre quand celui-ci est venu défendre le projet de loi qui a modifié notre loi électorale; M. Mulcair a témoigné devant le comité deux fois plus longtemps que le ministre et — il ne faut pas se leurrer — il s'est fait cuisiner. Il a été bombardé de questions pendant deux heures, et à aucun moment il n'a été pris en faute. Il n'y a eu aucun moment du genre. Il a répondu à chaque question. Je pense que les membres du gouvernement ont compris qu'ils avaient perdu cette bataille, mais qu'ils se sont dit, comme cela continue de faire les manchettes: pourquoi ne pas continuer? Pourquoi pas? Et quand ils se mettent à craindre que cet acharnement sur nous soit peut-être un peu trop flagrant, les bons vieux Libéraux viennent à leur rescousse parce qu'ils adorent ça, aussi. C'est bon pour leur base partisane.
Est-ce que quelqu'un croit vraiment que ce n'est pas question de partisanerie, à part les Libéraux qui jouent les moutons de panurge? Il reste que c'est une véritable farce. Certaines procédures sont engagées. La moitié d'entre elles sont mises en oeuvre à huis clos au Bureau de régie interne. C'est des réunions secrètes de ce bureau qu'émanent la moitié de ces initiatives, et les autres se déroulent sur la scène publique. Voilà pourquoi j'ai proposé une modification. Nous allons la proposer, car, si vous voulez ouvrir cette boîte de Pandore, vous verrez qu'il y a énormément de surprises qui attendent certains partis.
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Monsieur le président, je dirais d'abord, en réaction à certaines remarques de M. Christopherson, qu'il est important que nous reconnaissions de prime abord que même M. Mulcair et les néo-démocrates ne sont pas au-dessus des lois. Nous devons suivre les règles. De fait, si l'opposition officielle a utilisé l'argent des contribuables de façon non conforme aux règles, nous devons, en tant que parti de l'opposition, essayer de tenir responsables M. Mulcair et les autres députés de son parti à cet égard.
De sérieuses allégations ont été exprimées en ce qui a trait à l'approche à deux volets — pour reprendre les mots de M. Christopherson — utilisée dans le cadre de notre étude. Le premier porte sur le bureau satellite; il y a eu une série d'allégations et de préoccupations qui ont été formulées, de même qu'un certain nombre de contradictions qui ont été cernées et qui doivent être éclaircies relativement au publipostage.
Ces derniers jours, j'ai eu l'occasion d'examiner bien des documents qui ont été fournis à tous les membres du comité. Je veux souligner — surtout à l'intention de M. Christopherson — qu'un grand pourcentage de l'information factuelle fournie provient de professionnels de la fonction publique. Il faut lire l'analyse qui a été menée concernant ces deux sujets. Si on prend le temps de lire les renseignements émanant de notre fonction publique, on arrive nécessairement à la conclusion qu'il semble y avoir certaines incohérences entre les propos de M. Mulcair et du Nouveau Parti démocratique et la possibilité qu'il y ait eu une intention d'enfreindre les règles établies.
J'ai lu les exposés. J'ai profité de la comparution de M. Mulcair l'autre jour pour lui poser une question très directe au sujet des envois massifs. Vous vous rappellerez que, quand j'ai essayé d'obtenir des renseignements, il y a eu un peu de frustration. J'espérais obtenir un peu plus d'information, mais je n'ai pas pu aller au fond des choses à cause de l'opposition venant du NPD.
Je voulais savoir quels représentants de la Présidence M. Mulcair et les néo-démocrates avaient rencontrés avant de recourir au publipostage, car M. Mulcair avait clairement indiqué qu'il avait communiqué avec elle. Quand le Président a dit qu'il n'y avait pas eu de telles réunions, j'ai été très étonné. Puis, cet après-midi, M. Christopherson a dit devant le comité que des éclaircissements avaient été fournis, comme si une certaine victoire avait été obtenue après la réunion de ce comité l'autre jour, quand le Président de la Chambre des communes a produit une lettre.
Monsieur le président, j'ai cette lettre. En voici la première phrase:
Pour éviter toute confusion au sujet de ma réponse à la première question de M. Lamoureux, qui portait sur ma connaissance d'un lot précis d'envois postaux, je souhaite confirmer que je maintiens ma réponse.
À mon sens, c'est clair comme de l'eau de roche.
Il a répondu ainsi à une des questions que j'avais posées concernant les envois postaux. Si on lit les documents qui nous ont été présentés et qui sont réputés dignes de foi à l'heure actuelle, il y a de prime abord des raisons de croire à une tentative sérieuse d'induire le public en erreur. C'est pourquoi je pense qu'il est extrêmement important de faire comparaître les professionnels de la fonction publique concernés devant le comité.
J'ai hâte d'entendre le témoignage de Mme O'Brien. Je ne comprends pas pourquoi le NPD s'opposerait — ou semble s'opposer — à ce que Mme O'Brien comparaisse aux côtés d'autres représentants de son équipe pour faire la lumière sur cette question très importante.
Les conclusions possibles sont plutôt limitées. Est-ce que le rapport qui a été fourni aux membres du Bureau de régie interne était erroné et mal rédigé, ou est-ce qu'il y a eu d'autres allégations fausses qui ont été fournies aux Canadiens afin d'éviter que le NPD soit éclaboussé?