:
Monsieur le Président, merci. Je suis heureux de parler aujourd'hui du projet de loi , parvenu à l'étape de la troisième lecture sous le titre « Loi sur la croissance dans le secteur agricole ». Le projet de loi est un texte de loi revêtant une importance vitale pour le secteur agricole canadien. Il contient des amendements qui le rendent plus clair et plus solide.
Le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire a entendu plus de 50 témoins qui représentaient bon nombre des domaines du secteur agricole canadien. Je remercie ceux qui se sont adressés au comité et qui lui ont fait part de leur expérience, leur expertise et leurs recommandations.
L'agriculture est un secteur de l'économie qui grandit partout au Canada et dans le monde. Un rapport récent de Financement agricole Canada a montré que 30 % du produit intérieur brut du Canada est imputable à l'industrie agricole, de sorte qu'un seul autre secteur contribue plus qu'elle à la croissance économique du pays.
En outre, grâce aux politiques de notre gouvernement conservateur, les agriculteurs ont amélioré leur situation et sont prospères. En fait, selon Agriculture et Agroalimentaire Canada, le revenu monétaire net des agriculteurs devrait approcher la barre de 13 milliards de dollars. C'est le seuil le plus élevé jamais vu en près de 40 ans. Par ailleurs, on prévoit que la valeur nette moyenne par ferme atteindra un sommet inégalé de 2 millions de dollars cette année.
C'est en grande partie grâce à l'agriculture que l'économie canadienne a affiché l'un des meilleurs résultats parmi les pays du G7 après la crise financière mondiale, tant au chapitre de la production qu'à celui de la création d'emploi.
Il est clair que notre gouvernement conservateur travaille très fort en faveur des agriculteurs canadiens et qu'il propose des lois pour renforcer leur industrie.
[Traduction]
Rappelons que, en juin dernier, le Comité sénatorial permanent de l'agriculture et des forêts a publié le rapport « L'innovation agricole: Un élément clé pour nourrir une population en pleine croissance », dont la huitième recommandation se lit comme suit:
Le comité recommande qu’Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que l’Agence canadienne d’inspection des aliments ramènent la Loi sur la protection des obtentions végétales [...] aux normes de la Convention internationale pour la protection des obtentions végétales -- Acte de 1991.
Le projet de loi , dans sa version amendée, s'inscrit dans le prolongement de cette recommandation et stimulera l'innovation agricole au Canada. Je m'arrête un instant sur les amendements que le gouvernement a proposés pour renforcer le projet de loi et que le comité de l'agriculture a tous adoptés.
À la suite des discussions du avec divers intervenants, nous avons modifié la Loi sur les programmes de commercialisation agricole de manière à préciser certains éléments névralgiques du projet de loi. Nous avons également revu le libellé de la traduction afin de faciliter la compréhension de quelques articles du projet de loi.
Cela dit, je concentrerai mes observations sur l'élément le plus important du projet de loi, la protection des obtentions végétales.
[Français]
J'adresse aussi la plupart de mes commentaires au NPD, qui s'est clairement déclaré contre le projet de loi . Ce qui me préoccupe, c'est que les agriculteurs des circonscriptions néo-démocrates du Québec veulent que leur député appuient le projet de loi. Pourtant, le NPD refuse de le faire.
Je reviendrai là-dessus plus tard au cours de mon exposé, mais qu'on me permette de dire que les agriculteurs, les organisations qui les représentent et divers intervenants de partout au Canada appuient vigoureusement notre , car elle stimulera l'investissement dans la mise au point de nouvelles variétés végétales et l'innovation dans ce domaine.
[Traduction]
Voici ce que Patty Townsend, directrice générale de l'Association canadienne du commerce des semences, a affirmé au comité:
[...] si les producteurs vont mettre de côté des graines pour ensemencer leurs terres, ils doivent les emmagasiner, alors nous étions très heureux d'entendre le ministre dire qu'il allait proposer une modification pour clarifier ce terme.
La modification garantit aux obtenteurs un retour sur leur investissement. Dans le contexte du privilège accordé aux agriculteurs, elle englobe le droit d'entreposer des semences et de conserver une partie du grain récolté pour ensemencer les champs dans les saisons subséquentes.
[Français]
Enfin, au stade de la deuxième lecture du projet de loi , le député néo-démocrate de a même mis cet argument en lumière à la Chambre, et je cite:
Un des avantages de ce projet de loi réside dans le fait que les créateurs de variétés végétales pourraient voir leur investissement rapporter, et leurs recherches sur les sélections de végétaux seraient alors récompensées, ce qui stimulerait un important volet du secteur canadien de l'agroentreprise.
Je me demande donc comment ce député néo-démocrate et ses collègues peuvent voter contre le projet de loi. Toutefois, ce député ne s'est pas arrêté là, et il a dit que le projet de loi accorderait aussi aux agriculteurs le privilège de conserver des semences conditionnées pour s'en servir dans leurs propres exploitations. Il favoriserait l'accès des agriculteurs canadiens aux résultats de recherches privées sur la sélection des végétaux menées au Canada et dans d'autres pays, grâce à des régimes plus efficaces de protection des droits de propriété intellectuelle.
Une fois de plus, il est clair non seulement que le NPD tourne le dos aux agriculteurs, mais qu'il le fait aussi de façon parfaitement consciente.
Dans le même débat, la députée néo-démocrate de a déclaré que les changements apportés à la Loi sur la protection des obtentions végétales et l'adhésion du Canada à la Convention de l'UPOV de 1991 étaient bons.
En outre, quand le projet de loi a été étudié en comité, la députée de , qui est la porte-parole adjoint du NPD en matière d'agriculture, a déclaré que l'opposition officielle souscrit à de nombreux aspects de ce projet de loi, et après avoir consulté l'industrie, croit qu'il est valable.
[Traduction]
Comme je l'ai dit plus tôt, nous avons entendu plus de 50 témoins au comité. Ils ont presque unanimement appuyé le projet de loi . Tout portait à croire, d'après les commentaires qu'ils ont faits, que les néo-démocrates étaient d'accord avec eux, mais ils ont laissé leurs amis du Syndicat national des cultivateurs dicter leur politique en matière d'agriculture.
Comme je l'ai déjà dit, il est scandaleux qu'un parti politique n'écoute pas les agriculteurs canadiens.
La Loi sur la croissance dans le secteur agricole permet de renforcer les droits de propriété intellectuelle des titulaires de certificats d'obtention pour que le Canada puisse enfin adopter et mettre en oeuvre la convention de l'UPOV de 1991. Parmi les témoins, M. William Van Tassel, premier vice-président de la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec, a dit que la fédération était en faveur des changements qui feraient en sorte que les obtentions végétales respectent la convention de l'UPOV de 1991.
La loi canadienne répond actuellement aux exigences de la convention de l'UPOV de 1978. Depuis, les exigences de l'UPOV en matière de protection des obtentions végétales ont été modernisées plusieurs fois pour tenir compte des importantes innovations qui se sont produites dans le domaine de l'agriculture et des technologies permettant de créer de nouvelles variétés de plantes. Le Canada est l'un des deux seuls pays membres de l'UPOV, parmi les pays développés, dont la loi ne respecte toujours pas les exigences de la convention de 1991, ce qui désavantage les obtenteurs et les agriculteurs canadiens sur le plan de la concurrence.
Les intervenants du secteur agricole, les agriculteurs canadiens et les titulaires d'obtentions végétales conviennent tous qu'il est temps de dynamiser les investissements, l'innovation et la croissance dans ce secteur.
[Français]
Même la députée néo-démocrate de , qui a parlé du projet de loi , a déclaré à la Chambre que tous ces changements importants répondent aux préoccupations de l'électorat de sa circonscription.
Malheureusement, la semaine dernière, quand la Chambre des communes a voté sur l'innovation agricole, cette députée et tous ses collègues du NPD se sont prononcés contre le gouvernement, contre les agriculteurs de tout le Canada, et même contre le propre électorat de la députée, même si elle avait dit que le projet de loi répondait aux préoccupations de cet électorat.
Aux audiences du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, nous avons entendu M. Gary Stanford, agriculteur et président des Producteurs de grains du Canada, parler en faveur du projet de loi . Il a de nouveau abondé dans le même sens au début de novembre quand il a représenté les agriculteurs canadiens à la Conférence mondiale des céréales.
Gary Stanford veut que les agriculteurs sachent que le projet de loi contient des changements importants et positifs. Il veut aussi faire une mise au point sur ce que l'UPOV de 1991 signifie vraiment. Dans un article publié dans Real Agriculture, il a déclaré que le Canada fait partie des quelques pays où l'UPOV 1991 n'est pas en vigueur. Harmoniser notre réglementation permettra non seulement de rendre les règles du jeu plus équitables pour nos producteurs, mais aussi d'inciter les sélectionneurs étrangers à vendre leurs variétés au Canada. Ainsi, nos agriculteurs auraient accès à de nouvelles variétés que leurs concurrents utilisent déjà. Les droits des agriculteurs de conserver des semences, comme ils le font actuellement, seraient ainsi prévus dans la loi
L'organisation de M. Stanford fait partie d'un groupe général de l'industrie appelé Partenaires dans l'innovation qui s'est rangé résolument derrière le projet de loi . Ce groupe comprend 20 organisations agricoles qui représentent la majorité des agriculteurs au Canada, y compris la Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec, qui se trouve dans toutes les régions du Québec et qui réunit des syndicats représentant plus de 10 000 producteurs.
[Traduction]
Avec le projet de loi , nous prenons les mesures nécessaires pour rendre la Loi sur la protection des obtentions végétales conforme à la convention de l'UPOV de 1991, qui permet aux pays d'enchâsser dans leurs lois le droit de l'agriculteur de conserver, nettoyer, entreposer et réutiliser les semences afin de les semer de nouveau sur ses terres. M. Doug Chorney, président de l'association manitobaine Keystone Agricultural Producers, s'est montré lui aussi favorable au projet de loi lors de son témoignage devant le comité. Il a dit ceci:
Les changements à la loi vont assurer la conformité du Canada avec l'UPOV91, la convention internationale visant la protection de la propriété intellectuelle des obtenteurs. On s'attend à ce que cette convention donne lieu à une augmentation de l'investissement dans le développement de cultivars.
Lors de leurs interventions dans cette enceinte au sujet du projet de loi , les députés d', de et de ont tous parlé de l'utilité, pour les agriculteurs et les obtenteurs canadiens, des travaux de recherche réalisés à l'étranger. M. Rick White, PDG de la Canadian Canola Growers Association, a indiqué ce qui suit au comité:
De plus, le projet de loi C-18 permet la reconnaissance de données et d'examens provenant de l'étranger pour les enregistrements de nouveaux produits tels que les aliments pour bétail, les semences et les fertilisants, ce qui devrait simplifier le processus d'enregistrement, facilitant ainsi l'entrée de nouveaux produits au Canada, tout en maintenant des niveaux élevés de sécurité.
M. White n'était pas le seul à se montrer favorable à l'utilisation des données obtenues à l'étranger. D'autres témoins sont venus appuyer cette idée.
Si les experts de l'agriculture sont favorables à l'utilisation des résultats des travaux de recherche effectués à l'étranger et si les députés du NPD y sont favorables eux aussi, pourquoi voteraient-ils contre le projet de loi ? Les néo-démocrates disent avoir tenu des consultations auprès des principaux intéressés, mais ils ignorent clairement les témoignages de nombreux experts de l'agriculture. L'interlocuteur du NPD en la matière est depuis toujours le Syndicat national des cultivateurs, et ce n'est pas près de changer. Les agriculteurs du Québec et du reste du Canada ne peuvent pas faire confiance au NPD pour défendre leur gagne-pain, car la nette majorité des acteurs du monde agricole ne partagent pas les vues du Syndicat national des cultivateurs.
[Français]
Comme les agriculteurs des circonscriptions néo-démocrates du Québec appuient le projet de loi , comment le NPD leur expliquera-t-il qu'il a fait fi de leur opinion et voté contre le projet de loi C-18? Encore une fois, il est vraiment déplorable de voir un parti politique passer outre les besoins de ses intervenants et de ses électeurs.
Contrairement au NPD, notre gouvernement rencontre toutes les parties prenantes du secteur agricole de tout le Canada et il les consulte. Le a eu l'occasion de parler avec les intervenants du secteur agricole canadien des nombreuses dispositions du projet de loi, y compris celles concernant le respect de la Convention de l'UPOV de 1991.
Nous avons reçu de bonnes idées sur la façon d'accroître la clarté du projet de loi et d'en améliorer le libellé et nous leur avons donné suite. Les agriculteurs voulaient que le Canada adhère à la Convention de l'UPOV de 1991, et c'est en ce sens que notre gouvernement travaille maintenant.
Le rapport Les agriculteurs d'abord! a été notre principe directeur depuis le jour où nous avons pris le pouvoir. Le soutien à la compétitivité que ce projet de loi apporte est une façon importante et concrète de démontrer notre engagement.
[Traduction]
Le projet de loi donnerait un avantage concurrentiel aux producteurs agricoles canadiens, y compris à nos producteurs de fruits et de légumes et aux autres horticulteurs. L'industrie horticole est incroyablement diversifiée. On y retrouve 120 types de produits. Selon Statistique Canada, les producteurs canadiens de fruits et de légumes ont eu un chiffre d'affaires total de 4,3 milliards de dollars en 2013. C'est une augmentation de 5,4 % par rapport à 2012. À lui seul, le secteur de l'horticulture ornementale a des retombées économiques de 14 milliards de dollars.
Je cite Victor Santacruz, directeur général de l'Association canadienne des pépiniéristes et des paysagistes:
Nous appuyons les changements à la protection des obtentions végétales prévus dans la Convention de 1991 de l'UPOV. Le secteur canadien de l'horticulture ornementale était en situation de désavantage concurrentiel aux termes de la Convention de 1978 de l'UPOV, et nous sommes ravis de la décision qui a été prise de changer cela. Notre secteur sera maintenant au même niveau que nos partenaires commerciaux, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas.
L'accès à de nouvelles variétés et la capacité de protéger les nouvelles variétés canadiennes à l'étranger sont importants pour la compétitivité de notre secteur.
Le projet de loi est également bénéfique pour l'économie canadienne, car les secteurs de l'agriculture et de l'alimentation génèrent plus de 8 % du PIB et emploient un travailleur sur huit au pays. L'une des principales priorités du gouvernement est de promouvoir l'agriculture au Canada et partout dans le monde.
Lors de ses vastes consultations auprès des intervenants, le gouvernement a annoncé, en 2013, être parvenu à une entente concernant l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne. La semaine dernière, la Chambre a tenu un débat sur les avantages que cet accord apporterait à l'industrie agricole canadienne. Encore une fois, je crains que les députés du NPD laissent tomber les agriculteurs en votant contre l'adoption de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.
Le gouvernement conservateur est à l'écoute des agriculteurs de l'ensemble du pays. Nous prenons des décisions en fonction de ces consultations et de ce que veulent les agriculteurs, et c'est pourquoi notre cadre stratégique fédéral-provincial-territorial, Cultivons l'avenir 2, prévoit une augmentation de 50 % des investissements liés au développement des marchés, à l'innovation et à la compétitivité.
[Français]
Les agriculteurs veulent être compétitifs et se servir des technologies novatrices pour améliorer leur entreprise. Le projet de loi porte en partie sur la science, la technologie et l'innovation dans le secteur agricole. Or l'innovation est ce sur quoi repose un avenir rentable et durable pour l'ensemble du secteur agricole.
Au Canada en particulier, une industrie novatrice de l'agriculture et de l'alimentation constitue un puissant moteur de notre économie. À preuve, elle engendre des recettes monétaires agricoles supérieures à 54 milliards de dollars; elle emploie 2,1 millions de personnes, ce qui équivaut à un emploi sur huit; et la valeur de ses exportations atteint le chiffre record de 43,6 milliards de dollars.
Au Canada, les industries fruitières et maraîchères et l'industrie de la pomme de terre contribuent vigoureusement à la croissance de l'économie. Nous voulons que cette croissance se poursuive.
Pour qu'il en soit ainsi, nous devons procurer aux producteurs les outils dont ils ont besoin pour soutenir la concurrence. Nous devons donc continuer à favoriser le dynamisme de notre industrie agricole et à créer les conditions favorables à son épanouissement soutenu. Tel est l'objet de ce projet de loi.
[Traduction]
Le projet de loi renforcerait les droits de propriété intellectuelle liés aux obtentions végétales et attirerait plus d'investissements dans la recherche et le développement consacrés au secteur des grandes cultures. Nos agriculteurs pourraient ainsi demeurer concurrentiels et avoir accès aux meilleures variétés végétales, qu'elles aient été produites au Canada ou à l'étranger.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement a déployé beaucoup d'efforts pour uniformiser les règles du jeu et créer de nouveaux débouchés pour nos producteurs. Le projet de loi pourrait aider le secteur des grandes cultures en établissant un solide programme de sélection. Un tel programme pourrait accroître le rendement des variétés végétales, augmenter leur contenu nutritionnel et leur qualité, accroître leur résistance aux maladies, réduire le recours aux engrais et aux pesticides et offrir une plus vaste sélection de variétés végétales. Il est essentiel, pour garantir l'avenir du secteur agricole, d'appuyer un système moderne garantissant que les obtenteurs sont rémunérés pour leurs efforts et qu'ils puissent continuer de propose d'autres améliorations.
Comme je l'ai expliqué, le projet de loi , qui prévoit l'adoption de la convention de l’UPOV de 1991, renforcerait les droits concernant la propriété intellectuelle liée aux obtentions végétales et attirerait plus d'investissements dans la recherche et le développement consacrée au secteur des grandes cultures.
Les agriculteurs canadiens cultivent des produits de première classe et peuvent les écouler sur un marché mondial où les débouchés abondent. Le projet de loi est un aspect essentiel de notre excellent programme agricole, et il renforcerait l'agriculture au Canada. Nous veillons à ce que nos lois renforcent et optimisent la science et la technologie modernes, l'innovation et les pratiques internationales dans l'industrie agricole.
Les agriculteurs ne peuvent pas faire confiance au NPD quand il s'agit de l'avenir de leur moyen de subsistance, c'est-à-dire l'agriculture. Le NPD n'écoute tout simplement pas les agriculteurs du Canada. Il ne cesse de miser sur les intérêts étroits du Syndicat national des cultivateurs.
J'invite tous les députés, et plus particulièrement ceux du NPD, à voter en faveur du projet de loi . C'est un excellent projet de loi pour les agriculteurs, le secteur agricole et le Canada.
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Monsieur le Président, c'est toujours une fierté pour moi de m'adresser à la Chambre pour parler d'agriculture et des agriculteurs.
Le a tenté de résumer en quelques mots les efforts que nous avons déployés pour améliorer le projet de loi, les travaux du comité et les débats supposément vigoureux dont les amendements ont fait l'objet. Si je savais danser, je dirais que nous sommes loin de ce qu'on appelait à l'époque un pas de deux. La plupart du temps, à voir aller les conservateurs, on dirait qu'ils aimeraient bien pouvoir se passer du « deux » dans « pas de deux ». Parce que, quand les conservateurs n'ont plus rien de logique à dire, ils disent « non », et tant pis si c'est contraire à l'esprit même du débat.
Les conservateurs ont beau dire que nous avons eu droit à un débat vigoureux et animé, nous sommes habitués à leurs hyperboles, à leurs enjolivements et autres manigances. Le se permet une certaine licence poétique quand il décrit les travaux du comité de l'agriculture, sauf peut-être quand il affirme que ses travaux se sont déroulés dans la cordialité, du moins tant qu'il a été question de la teneur du texte.
Je tiens à remercier le président du comité, qui a fait preuve de bonté et de générosité en assurant un certain équilibre parmi les témoins. En effet, la moitié d'entre eux ont plaidé chaleureusement en faveur du projet de loi tel quel, c'est-à-dire sans amendement, même ceux du gouvernement. L'autre moitié des témoins avaient un certain nombre d'amendements à proposer, dont certains ont été couverts par les modifications apportées par le gouvernement.
Aucun des témoins n'a songé à l'amendement majeur qu'a fait le gouvernement concernant le programme de paiements anticipés et le recouvrement d'argent auprès d'agriculteurs en faillite. Ainsi, le programme suit le modèle des prêts aux étudiants. Ce n'est pas moi qui ai établi ce parallèle au sujet du fonctionnement du programme de paiements anticipés, mais bien le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Lorsque j'ai demandé des explications auprès du ministère sur les six pages d'amendements proposés pour redresser le programme, on m'a dit qu'il s'agissait d'une chose très technique, mais que ça ressemblait au programme de prêts aux étudiants.
Ceux d'entre nous qui connaissent des jeunes qui ont contracté des prêts étudiants savent que leur situation n'est pas rose. Je connais peu de clients de ce programme qui disent du bien de celui-ci, qui est perçu comme onéreux. C'est pourtant ce que le gouvernement a choisi de faire. C'est son principal amendement.
Les modifications mineures que le gouvernement a apportées au privilège aux agriculteurs n'entraîneront pas les changements que nous avions réclamés en priorité. Selon nous, conserver les semences est un droit — et non un privilège — pour les agriculteurs. Certains pourraient penser qu'il ne s'agit que de sémantique, de langage. Or, un projet de loi repose sur des mots. Ces mots sont importants. C'est pourquoi nous en discutons longuement, d'après le gouvernement. Selon celui-ci, nous devrions délibérer moins et agir davantage. Façonner une loi consiste à mettre les mots sur papier et débattre de leur signification.
Il y a une différence fondamentale entre être titulaire d'un droit et être titulaire d'un privilège au titre de la loi, et rappelons que je ne suis pas avocat. Je crois que le gouvernement a compris cette importante distinction et qu'il a délibérément décidé de conserver la notion de privilège parce qu'il a l'intention de prendre d'autres mesures. À tout le moins, il en aurait ainsi la possibilité.
Comme mon collègue de et d'autres députés l'ont souligné, le ministre peut modifier ce privilège au cas par cas. À mon avis, s'il s'agissait vraiment d'un droit essentiel, le ministre ne disposerait pas de ce pouvoir, parce qu'il se pourrait très bien qu'il soit obligé de défendre sa décision à la Chambre. Nous avons proposé que cette mesure soit enlevée du projet de loi et que, si le gouvernement souhaite changer les choses, il rédige une nouvelle mesure législative et la présente à la Chambre.
Le gouvernement prétend que cette façon de faire serait trop coûteuse et trop longue. Trop longue pour qui? Pour les producteurs de semences, bien entendu, soit les sociétés qui obtiendront la propriété des semences qu'elles souhaitent vendre parce qu'elles feront valoir qu'elles ont créé ces semences ou les ont modifiées d'une façon ou d'une autre et qu'elles sont donc titulaires des droits de propriété intellectuelle, ce qui est compréhensible.
Cependant, si le ministre permet que l'on retire des choses aux agriculteurs, comment peut-on prétendre qu'il y a équilibre? À notre avis, le projet de loi visait à établir un juste équilibre entre les besoins des producteurs des semences et les droits des agriculteurs afin que la balance ne penche pas toujours du même côté. Les titulaires de droits de propriété intellectuelle auraient encore plus de poids que ceux qui ne détiennent pas de tels droits. La décision de vendre ou non des semences leur reviendrait puisque les semences leur appartiennent, et, à moins d'en avoir déjà acheté, il pourrait être impossible d'en obtenir. À l'instar de la plupart des organisations agricoles du pays, nous estimions que cette mesure posait problème. La plupart des intéressés affirmaient qu'il fallait changer les choses.
Le ministre y a alors apporté une légère modification afin que les agriculteurs puissent entreposer des semences. Le libellé original du projet de loi ne parlait pas d'entreposage. Il leur permettait de conserver des semences et de les nettoyer, mais pas de les entreposer. Qu'allaient-ils en faire? S'ils ne pouvaient les entreposer, que feraient-ils donc après les avoir conservées? Il faut bien les mettre quelque part. Ils ne pouvaient même pas les envoyer chez leur voisin pour les entreposer, car cela constituerait une transaction commerciale, même sans échange d'argent. Aucun échange n'était permis dans la loi, même à des fins non monétaires; on pouvait seulement garder les semences chez soi. Les conservateurs ont donc apporté une légère modification pour permettre aux agriculteurs d'entreposer les semences; c'est le seul privilège accordé aux agriculteurs, même si ces derniers avaient fait valoir la nécessité de renforcer cette section davantage.
La convention de l'UPOV de 1991, le principal document en la matière, fixe le nouveau seuil en matière de propriété intellectuelle pour les semences. Cela ne fait aucun doute, et elle a été acceptée de par le monde.
UPOV est un acronyme faisant référence à la propriété intellectuelle, et la convention a été adoptée en 1991 par un certain nombre de pays. Le Canada l'a signée sous un précédent gouvernement, mais ne l'a jamais mise en oeuvre. La question est en instance depuis des lustres.
Par le passé, on a déjà tenté de ratifier la convention de l'UPOV de 1991, mais la majorité des agriculteurs s'y étaient opposés. Par conséquent, elle avait été retirée. La raison pour laquelle cette question a été remise à l'ordre du jour, c'est que, même si les agriculteurs sont encore fondamentalement réticents à l'égard de la convention de l'UPOV de 1991 et de ce qu'elle pourrait leur réserver au fil des ans, il existe actuellement peu de solutions de rechange à celle-ci.
Les fonds investis par Agriculture Canada dans les travaux de recherche publics sont en baisse depuis 25 ans. Cependant, presque tous les agriculteurs et les groupes d'agriculteurs nous diront la même chose: ils ont besoin de plus d'argent pour reprendre la recherche publique afin d'être sur un pied d'égalité avec les entreprises indépendantes qui appartiennent à des intérêts privés.
Franchement, les entreprises privées sont en affaires pour réaliser des profits, ce qui n'est pas un vilain mot. Oui, je suis un néo-démocrate, mais, pour les entreprises privées, « profit » n'est pas un vilain mot. C'est ce qu'elles cherchent à faire. Elles fournissent et vendent un produit ou un service. Il n'y a là rien de répréhensible.
Je ferai preuve d'audace en disant qu'il faut des semences pour cultiver des aliments. Il s'agit d'une équation fort simple. Quiconque met une graine dans la terre et en prend bien soin verra ses efforts récompensés. On peut faire pousser des fleurs, des légumes ou bien d'autres produits. Les agriculteurs font de l'excellent travail au pays et méritent d'avoir accès aux meilleures technologies et aux meilleures semences, mais à quel prix? En outre, est-ce qu'ils constituent un marché captif?
À notre avis, il faut trouver un moyen de mettre les choses en équilibre. Une façon d'y parvenir, c'est de protéger les agriculteurs afin qu'ils puissent soutenir la concurrence et avoir des options à leur disposition lorsqu'ils se font dire: « Voici ce que vous aurez, et voici combien cela vous coûtera. » Le problème, c'est que le gouvernement limite ces options.
De toute évidence, le projet de loi présentait pour nous un dilemme. Ce n'était pas le fait qu'une entreprise privée productrice de semences détienne une propriété intellectuelle en vertu de la convention de l'UPOV de 1991. Nous ne nous opposions pas du tout à cela.
Nous voulions équilibrer les choses, mais ce n'est pas ce que les conservateurs, eux, souhaitaient. Ils ont permis qu'il y ait un déséquilibre, car comme je l'ai mentionné plus tôt, le ministère a tout de même le droit d'éliminer certaines choses s'il le désire, même sur une base individuelle. À notre avis, ce n'est pas l'orientation à adopter. Les agriculteurs sont maintenant à la merci du ministre, au lieu de dépendre du Parlement. Les députés qui y siègent doivent maintenant pouvoir dire qu'ils ne pensent pas que les agriculteurs ont besoin de telles mesures.
Nous avons également tenté de faire adopter un autre amendement pour que les entreprises de semences elles-mêmes puissent maintenant demander à l'ACIA de ne pas enregistrer certaines semences. Si une semence n'est pas enregistrée par l'ACIA, elle demeure entièrement privée, ce qui signifie qu'un agriculteur ne peut pas la conserver, car seules les variétés enregistrées peuvent être conservées. Donc, maintenant, un agriculteur ne peut plus conserver une semence. Les entreprises de semences n'ont pas seulement le droit de faire du lobbying auprès du ministre pour voir s'il peut révoquer certains privilèges; elles ont aussi le droit de demander à l'ACIA de ne pas enregistrer une semence en particulier si c'est ce qu'elles désirent, ce qui leur donne plus de pouvoir sur le marché. En effet, moins il y a de variétés de semences enregistrées, moins les agriculteurs peuvent acheter les semences dont ils ont besoin à des prix concurrentiels.
Voilà pourquoi nous avons proposé des amendements. Nous n'avons pas rejeté le projet de loi. Nous n'avons pas, à l'étape du comité, affirmé qu'il fallait éliminer tel ou tel élément et nous n'avons pas tenté de l'anéantir. Nous n'avons pas du tout fait cela. À l'étape du comité, nous avons, avec les meilleures intentions du monde, cherché à créer un projet de loi qui serait acceptable tant pour les producteurs de semences, afin que leurs droits de propriété intellectuelle soient respectés, que pour les agriculteurs, qui sont les utilisateurs ultimes de ces produits. Voilà quel était notre objectif à l'étape du comité.
Malheureusement, mes amis de l'autre côté de la table, qui forment le gouvernement, ont décidé qu'il n'était pas nécessaire d'établir un tel équilibre. Ils croient savoir ce qui convient le mieux aux agriculteurs. C'est ce que nous avons entendu ce matin à la Chambre. Le secrétaire parlementaire a dit qu'ils savent ce qui est préférable pour les agriculteurs. Cependant, ce qu'il n'a pas dit, c'est que, lorsque nous avons reçu des témoins, des groupes agricoles et des agriculteurs, y compris les témoins des conservateurs ou, à tout le moins, des témoins qui n'avaient pas été convoqués par les néo-démocrates, ces témoins ont tous affirmé qu'il fallait apporter une modification de fond au projet de loi. Mon collègue veut laisser entendre que nous n'avons parlé qu'à un seul groupe.
L'un des amendements découlait de ma discussion avec le vice-président de Bayer CropScience AG. En février dernier, j'ai discuté par téléphone pendant deux heures avec le vice-président de Bayer. Nous avons discuté de l'amendement portant sur le privilège de l'agriculteur et de la capacité des agriculteurs d'entreposer les semences. Lorsque nous avons passé en revue l'amendement avec lui, il a déclaré que ce n'était pas vraiment ce qu'il recherchait. Il a dit souhaiter qu'une approche plus équilibrée soit adoptée. C'est à ce moment-là que nous avons proposé de rédiger un amendement qui créerait un équilibre, mais qui protégerait également les droits de propriété intellectuelle des entreprises si celles-ci mettent au point de nouvelles variétés. Il est tout à fait normal qu'une entreprise qui investit des fonds pour créer une variété et qui détient les droits de propriété puisse exiger de se faire payer pour son produit. C'est ce que prévoit la convention de l'UPOV de 1991.
Le vice-président de Bayer lui-même a dit avoir entendu nos arguments. Il a affirmé que nous avons raison et qu'il faut créer un équilibre. Laisser entendre que les néo-démocrates et le porte-parole en matière d'agriculture n'ont pas exercé une diligence raisonnable est un peu absurde, puisqu'ils ont en effet exercé une diligence raisonnable.
Nous avons parlé avec d'autres grandes sociétés de produits chimiques ainsi qu'avec des producteurs de semences, des groupes agricoles et des agriculteurs. En fait, nous avons travaillé plus fort sur le projet de loi que sur n'importe quel autre projet envoyé au comité de l'agriculture depuis que j'en fais partie, soit depuis 2008. Pourquoi? Tout simplement parce que le gouvernement était très pressé de faire adopter ce projet de loi. En effet, le projet de loi a été déposé il y a un an, mais le dossier a fait du sur-place pendant un certain temps et cela nous a donné la chance d'aller parler aux personnes concernées. Nous étions heureux d'avoir cette possibilité et nous en avons profité pour discuter avec des spécialistes des droits de propriété intellectuelle. Ces spécialistes, parmi lesquels il y avait un avocat spécialiste de l'agriculture, ont aussi témoigné devant le comité pour aborder cette question. Toutes ces discussions nous ont permis d'évaluer la situation et d'établir une approche équilibrée permettant aux agriculteurs d'obtenir les meilleurs résultats possibles — c'était notre objectif premier.
Qu'adviendra-t-il du privilège accordé aux agriculteurs, quelles pourraient être les répercussions? Nul ne le sait, puisque cette question a été confiée au ministre et non au Parlement. Il y a donc lieu de se demander à quel moment les redevances seront versées. On a posé beaucoup de questions à ce sujet: seront-elles calculées à la fin du processus ou à l'achat des semences? Lorsqu'un agriculteur achète des semences, les redevances sont payées immédiatement. Certains agriculteurs affirment qu'ils aimeraient mieux les payer à la fin, puisqu'ils n'auraient pas à débourser beaucoup d'argent si la semence n'a pas donné de bons résultats. Si la semence donne de très bons résultats, ils auraient alors à payer un pourcentage de redevances calculé en fonction de l'efficacité de la semence et de la qualité très élevée de la récolte.
Cette question devrait faire l'objet d'un débat fondamental par les groupes d'agriculteurs et les agriculteurs, mais, le problème, c'est que cette décision est entre les mains du ministre. Les néo-démocrates espèrent que le ministre aura une conversation avec les groupes d'agriculteurs, mais nous n'en sommes pas sûrs.
J'admets que tous les projets de loi doivent être assujettis à un processus réglementaire. Le problème, c'est que le gouvernement s'approprie la plupart des projets de loi dont la Chambre est saisie, et qu'il prend des décisions sans que la Chambre ait eu l'occasion d'en débattre. Il ne cesse de répéter que nous ne devrions pas nous inquiéter parce qu'il va mener des consultations. Qui mènera ces consultations? Le secrétaire parlementaire affirme qu'il y a des gens qu'il souhaite consulter, mais il y a des personnes que le NPD consulte qu'il ne veut évidemment pas écouter. Ce n'est pas ce que j'appelle de la consultation.
Il faut consulter les gens qui partagent notre opinion, mais aussi ceux qui ne la partagent pas. En fait, il serait préférable de consulter ceux qui ne sont pas d'accord avec nous parce qu'ils nous poussent à songer davantage à une mesure législative et à la façon dont elle peut être améliorée. Cela améliore également notre capacité de discuter avec ces personnes et de leur expliquer pourquoi nous nous dirigeons dans une certaine direction, ce qui leur permettra de comprendre pourquoi nous agissons de cette manière.
Il est aussi possible de changer son fusil d'épaule, comme le font les néo-démocrates dans le cas présent. Nous avons dit que nous souhaitions renvoyer le projet de loi au comité pour tenir de bonnes discussions. Cela s'est fait, nous avons eu de bonnes discussions et avons certes présenté des amendements de fond. Il est toujours difficile pour le gouvernement d'accepter des amendements de fond, je le conçois. Or, l'idée n'était pas de démanteler le projet de loi, mais plutôt de le renforcer dans l'intérêt des agriculteurs, ceux-là même que le gouvernement appuie aux dires du secrétaire parlementaire. Les amendements proposés visaient le bien des agriculteurs et découlaient principalement de ce que les agriculteurs nous ont dit, que ce soit au comité ou lors de réunions ou d'entretiens privés au cours des huit derniers mois.
Le secrétaire parlementaire dit que les néo-démocrates n'écoutent qu'un seul groupe. J'ai pourtant non pas une, mais plusieurs lettres provenant de municipalités rurales de la Saskatchewan, non pas de particuliers, mais de conseils municipaux de régions rurales, qui ont adopté une résolution réclamant le rejet du projet de loi .
Je n'ai pas reçu ces lettres la semaine dernière, mais au début de l'année, au cours du processus de consultation. Il y a six ou sept mois, les municipalités rurales de la Saskatchewan étaient d'avis que le projet de loi n'est pas avantageux pour les agriculteurs. Elles étaient toutes du même avis en mars, au début du processus, lorsqu'une copie de ces lettres m'a été envoyée, les originaux ayant été envoyés au .
Par conséquent, le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire savait pertinemment que plusieurs municipalités rurales de la Saskatchewan s'opposaient au projet de loi — même avec les amendements proposés par les néo-démocrates. Elles ont dit non, pas de carte blanche. Elles ont dit qu'elles n'en veulent pas, parce que ce n'est pas un bon projet de loi pour les agriculteurs. Pourtant, le secrétaire parlementaire et le ministre aimeraient nous faire croire que tout est rose à la campagne et que tous les agriculteurs du Canada sont d'accord avec les mesures que prend le gouvernement. Or, ce n'est pas vrai, comme dans la vie, on ne peut pas se faire aimer tout le temps par tout le monde — à moins, bien sûr, d'être le Président. Je sais que le Président nous aime toujours tous, parce que notre comportement est exemplaire.
Manifestement, les points de vue divergent. Je pensais que, en ce qui concerne ce projet de loi, le gouvernement et l'opposition étaient capables de faire suffisamment de concessions et disposaient de suffisamment de latitude pour élaborer un projet de loi vraiment significatif pour les agriculteurs canadiens. Malheureusement, à mon grand regret, j'avais tort. J'étais déçu, mais cela n'ébranle pas ma confiance dans les agriculteurs canadiens.
Les agriculteurs canadiens savent vraiment ce qu'ils veulent et ils savent comment nous le faire savoir. Je signale à mes collègues d'en face que les agriculteurs canadiens leur feront part de leurs souhaits lors des élections de 2015. À mon avis, les députés qui avaient dit ne pas vouloir de ce projet de loi et qui s'apprêtent maintenant à l'imposer à ces municipalités rurales de la Saskatchewan devraient y réfléchir à deux fois s'ils veulent se faire réélire
Je fais la même demande aux députés d'en face que celle que le secrétaire parlementaire a faite aux députés de ce côté-ci. Les députés qui représentent les gens qui vivent dans les Prairies voudront peut-être y réfléchir à deux fois lorsque viendra le temps de rentrer dans le rang et de voter en faveur du projet de loi , car, visiblement, le projet de loi est loin de faire l'unanimité chez les habitants de ces circonscriptions.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de parler du projet de loi à la Chambre aujourd'hui. Pour la gouverne de bien des auditeurs, qu'ils fassent partie du milieu agricole ou qu'ils aiment tout simplement la nourriture et essaient de comprendre les mesures que renferme le projet de loi , je profiterai des 20 prochaines minutes pour expliquer celui-ci un peu plus en profondeur et pour parler des mesures qui, selon les libéraux et moi-même, posent problème et celles auxquelles nous souscrivons.
Le projet de loi apporterait des changements à neuf textes juridiques distincts en matière d'agriculture, à savoir les lois sur la protection des obtentions végétales, les aliments du bétail, les semences, les engrais, la santé des animaux, la protection des végétaux, les sanctions pécuniaires, les programmes de commercialisation agricole et la médiation en matière d'endettement agricole. Il y a beaucoup de choses dans le projet de loi. Voilà pourquoi nous disons qu'il s'agit d'un projet de loi omnibus. Il aurait été préférable que les conservateurs, pendant leurs 10 années de règne, s'y prennent un peu d'avance et présentent des mesures distinctes afin que nous soyons saisis d'un projet de loi sensé.
Il est vrai qu'il y a beaucoup de choses dans le projet de loi, mais cela s'impose. Le projet de loi est nécessaire. Tant le milieu agricole moderne que les agriculteurs et l'industrie alimentaire en ont besoin. Il semble évident que la mesure législative vise à simplifier les processus réglementaires visant les agriculteurs et l'industrie agricole dans son ensemble.
Le projet de loi viendrait modifier certains aspects de la protection des obtentions végétales aux termes de la Loi sur la protection des obtentions végétales, notamment la durée et la portée des droits des titulaires de certificats d'obtention et les conditions de protection de ces droits. Il prévoit également certaines exceptions quant à l'application de ces droits. Cela semble compliqué, mais c'est ce en quoi le projet de loi consiste.
Il vient également modifier la Loi relative aux aliments du bétail, la Loi sur les engrais, la Loi sur les semences, la Loi sur la santé des animaux et la Loi sur la protection des végétaux. Beaucoup de lois seraient modifiées par le projet de loi.
Il autoriserait les inspecteurs à ordonner que certaines marchandises importées illégalement soient retirées du pays ou détruites. Si un producteur de l'Île-du-Prince-Édouard, par exemple, ramène de l'étranger des pommes de terre de semence contaminées, il serait désirable de pouvoir les détruire. Le député de l'Île-du-Prince-Édouard le comprend bien, car il était producteur de semences auparavant. C'est un aspect du projet de loi.
Il permettrait au de tenir compte de renseignements provenant d'un examen effectué par le gouvernement d'un pays étranger lorsqu'il les estime pertinents. Disons, par exemple, qu'on s'intéresse à un produit avantageux du point de vue agricole. Admettons qu'il s'agit d'une culture biologique. Si un examen par les pairs a été effectué en Europe ou aux États-Unis et que nos agriculteurs veulent en utiliser les conclusions, le peut s'en servir comme bon lui semble. Voilà un autre aspect du projet de loi.
Il exigerait l'obtention d'un enregistrement ou d'une licence avant d'effectuer certaines activités liées à certains engrais, semences ou suppléments importés aux fins de vente. C'est un problème qui est apparu récemment dans le secteur porcin. On avait importé certains suppléments douteux. Le projet de loi permettrait au ministre d'intervenir lorsqu'un supplément qui ne convient pas à l'industrie canadienne est importé.
Le projet de loi modifie également la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière d'agriculture et d'agroalimentaire afin, notamment, d'augmenter le plafond des sanctions pouvant être infligées pour certaines violations. J'aimerais aborder cette question tout à l'heure car cette mesure nous pose un petit problème. Comme je l'ai mentionné aux députés du gouvernement un peu plus tôt, même l'Association canadienne des éleveurs de bovins s'oppose à cette méthode de sanction en cas de violation, puisqu'elle changerait du tout au tout le rôle de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. En effet, l'agence devrait jouer les arbitres au lieu d'agir à titre de conseiller. Quand j'étais agriculteur et que les inspecteurs de l'agence venaient visiter nos installations, cela nous aidait souvent à accroître notre productivité et à offrir un meilleur produit.
Je comprends ce que les conservateurs cherchent à accomplir avec cette partie du projet de loi. Leur objectif consiste davantage à imposer des sanctions importantes aux agriculteurs — ou à tout autre producteur de nourriture — qu'à les aider à offrir un produit plus sûr et de meilleure qualité. C'est pour cette raison que cette partie du projet de loi pose problème à notre avis.
Le projet de loi modifie la Loi sur les programmes de commercialisation agricole afin de moderniser les exigences du programme de paiements anticipés, de façon à en améliorer l'accessibilité et à en perfectionner la gestion et la prestation. Nous en parlerons tout à l'heure. Quelques changements ont été apportés à cet égard et ils sont intéressants, dans l'ensemble. On aurait pu augmenter les montants, mais je crois que les autres changements traduisent bien la réalité du monde de l'agriculture.
Les gens qui nous écoutent constateront que le Parti libéral souscrit à bien des dispositions du projet de loi et souhaite qu'elles soient adoptées, mais que, par contre, d'autres dispositions lui posent problème.
Le projet de loi modifierait la Loi sur la médiation en matière d'endettement agricole de manière à préciser le processus de médiation en matière d'endettement agricole et à faciliter la participation du à ce processus lorsque celui-ci est garant d'une dette agricole. Le ministre pourrait ainsi détenir un pouvoir discrétionnaire dans le processus de médiation.
Les députés peuvent voir, d'après les nombreux amendements proposés, que ce projet de loi omnibus a suscité des inquiétudes chez les agriculteurs, car il y a une foule de mesures à assimiler et que les répercussions en sont énormes. Il faut donc se pencher attentivement sur chacune des lois qui seraient touchées. Selon moi, il faut donner au gens un aperçu des changements qui seraient apportés. À mon avis, ce que je peux faire de mieux, ce matin, dans les 20 minutes qui me sont allouées, c'est de dire aux gens ce que le projet de loi prévoit exactement, surtout aux intervenants du secteur de l'agroalimentaire, pour qu'ils le comprennent mieux.
En tant que porte-parole libéral en matière d'agriculture, je m'inquiète notamment de l'ampleur des questions abordées dans ce projet de loi omnibus. Or, plus les changements proposés sont vastes — et dans ce cas-ci, ils couvrent de nombreux domaines et de nombreuses questions relatives à la réglementation et aux normes de l'industrie —, plus les gens ont du mal à les comprendre. Comme on le sait, le gouvernement a tendance à faire adopter ses mesures de force. On aurait pu procéder autrement et faire un peu mieux les choses. Les députés de ce côté-ci auraient pu donner un coup de main aux conservateurs, mais cette aide aurait pu froisser leur amour-propre, car ils ont du mal à accepter le moindre amendement provenant de ce côté-ci. Pour que le Parlement puisse améliorer les projets de loi proposés et adopter une façon de faire proprement canadienne, le parti au pouvoir doit accepter les idées des autres partis. Or, il est très rare que le gouvernement agisse ainsi.
J'aimerais également expliquer plus en détail d'autres aspects du projet de loi. Un de ces aspects — et c'est en fait le plus litigieux d'entre tous —, c'est la Loi sur la protection des obtentions végétales. Quiconque regarde ce débat pour la première fois se demande probablement de quel sujet il est question aujourd'hui à la Chambre des communes. Toutefois, des changements sont nécessaires dans ce domaine. Si nous souhaitons pouvoir soutenir la concurrence dans notre monde moderne ou de la part des pays occidentaux qui produisent beaucoup d'aliments, il convient tout à fait de mettre en place un nouveau système.
La convention de l'UPOV de 1978 ne répondait tout simplement pas aux besoins. Nous avions besoin d'une approche plus moderne, et c'est ce que prévoit la convention de l'UPOV de 1991. Elle aide nos agriculteurs en les plaçant sur un pied d'égalité avec les grands producteurs d'aliments et de semences à l'échelle internationale. Toutefois, nous avons proposé des modifications à cette convention, car elle présentait certains problèmes.
Il s'agit d'un pas de géant pour les agriculteurs canadiens. De nombreux témoins, pour ou contre la mesure, ont comparu devant le comité. De petits producteurs, des agriculteurs biologiques et des producteurs qui utilisent des semences ou des variétés qui sont propres à une région donnée craignaient de perdre celles-ci ou de voir quelqu'un les leur voler, techniquement parlant. Je pense que certaines dispositions du projet de loi les protégeraient à cet égard.
Toutes sortes de possibilités ont été présentées au comité. Nous avons entendu des paysagistes et des horticulteurs. D'autres groupes ont signalé que, si des producteurs ou des titulaires de certificat d'obtention mettaient au point des variétés de semences qui poussent bien au Québec, il se pourrait que celles-ci conviennent également au climat des pays scandinaves. Dans cette situation, il serait possible de les vendre là-bas un jour, auquel cas le système s'avérerait alors utile. Les paysagistes et les horticulteurs ont dit qu'ils pourraient mettre au point des variétés canadiennes de roses — je crois d'ailleurs qu'ils s'y affairent actuellement — qu'ils pourraient vendre dans le Nord des États-Unis et ailleurs, et ils voulaient savoir s'ils seraient alors protégés.
Le projet de loi renferme une foule de mesures. C'est une modernisation, mais je pense que nous aurions pu agir sur deux fronts en proposant un projet de loi modernisé à l'intention des titulaires de certificat d'obtention et des agriculteurs tout en lui donnant un peu plus de mordant sur le plan de la protection des petits agriculteurs, de manière à éviter qu'ils finissent devant les tribunaux et ainsi de suite pour protéger leurs semences. Des amendements ont été apportés, mais, selon moi, ils ne vont pas assez loin.
Comme je l'ai déjà dit, le projet de loi propose également d'autoriser l'Agence canadienne d'inspection des aliments à prendre en compte les évaluations faites à l'étranger. C'est une bonne chose.
De plus, le projet de loi contient des mesures sur les licences et les enregistrements. Il augmenterait les sanctions pécuniaires imposées en cas d'infraction, et il resserrerait les mesures de contrôle frontalier à l'égard des produits agricoles. C'est un aspect essentiel, car les mesures prises à nos postes frontaliers sont importantes. Ce matin, j'ai parlé à des agriculteurs associés aux Producteurs de poulet du Canada. On laisse entrer au Canada des poulets qui ne devraient pas être acceptés. Nous devons resserrer les mesures de contrôle frontalier pour surveiller ce qui entre au pays et ce, non seulement pour protéger les agriculteurs, mais aussi pour veiller à l'innocuité des produits. Le resserrement des mesures de contrôle frontalier à l'égard des produits agricole est également une bonne chose.
Par ailleurs, le projet de loi modifierait la Loi sur les programmes de commercialisation agricole et la Loi sur la médiation en matière d’endettement agricole. On propose d'améliorer la mise en oeuvre et l'accessibilité du programme de paiements anticipés offert aux producteurs. Le projet de loi contient de nombreuses dispositions à ce sujet. Le débat entourant ces dispositions législatives a porté en grande partie sur le plafond des emprunts. La Canadian Canola Growers Association a dit que le plafond des emprunts qui peuvent être faits par les agriculteurs est trop bas.
Le Programme de paiements anticipés a été créé par les libéraux il y a plusieurs années. Voyons à quoi sert ce programme. Il peut arriver qu'ayant dépensé beaucoup d'argent au printemps pour la récolte, un agriculteur ait besoin d'argent à l'automne. Il peut alors faire un emprunt grâce au Programme de paiements anticipés. Il arrive que les agriculteurs vendent leur récolte trop rapidement simplement pour obtenir des liquidités. Le Programme de paiements anticipés a été mis en oeuvre pour aider les agriculteurs qui éprouvent des problèmes de liquidités. Évidemment, les agriculteurs doivent rembourser les sommes qui leur sont prêtées, et c'est ce qu'ils font dans 99 % des cas. C'est un très bon programme. La plupart des agriculteurs sont des gens honnêtes et travaillants qui remboursent leurs dettes. Une mauvaise récolte ou d'autres difficultés peuvent survenir, mais ils finissent par rembourser l'argent. C'est l'essence même du programme.
L'association canadienne des producteurs de canola nous dit que la limite de 400 000 $ ne suffit pas. Elle pense que la limite devrait être de 600 000 $ en raison de la taille actuelle des exploitations agricoles. Je me suis rendu au Manitoba récemment, et les agriculteurs font des investissements énormes, qu'il s'agisse de la machinerie ou d'autre chose. Nous devons tenir compte des sommes d'argent dont les agriculteurs doivent disposer.
Le projet de loi prévoit aussi des modifications législatives qui ont trait à la mise en oeuvre du Programme de paiements anticipés, de manière à ce qu'il soit mieux adapté aux besoins des agriculteurs. La loi permettrait la conclusion d'accords de garantie d'avance pluriannuels et d'accords de remboursement selon la date de livraison. Autrement dit, le projet de loi vise à assouplir le programme. Par exemple, si un agriculteur ne peut pas écouler toute sa production en un an, le remboursement pourrait être échelonné sur plusieurs années. En raison d'un sinistre, un agriculteur peut être obligé d'attendre plus d'un an pour vendre sa production. C'est une disposition importante du projet de loi.
Je voudrais revenir à la question des obtenteurs et aux dispositions que le Parti libéral voulait inclure dans ce projet de loi.
Certains agriculteurs s'inquiètent du fait qu'on limite leur droit de conserver leurs semences. C'est là que le libellé du projet de loi entre en jeu. Dans la mesure législative, il est question du droit de conserver, de réutiliser, d'échanger et de vendre des semences. Les libéraux ont proposé un amendement visant cette partie du projet de loi. L'une des choses qui nous a frappés d'entrée de jeu, et qui suscite des inquiétudes chez les agriculteurs — je les comprends fort bien d'ailleurs —, c'est que selon le projet de loi, la conservation d'une semence est considérée comme un privilège. Cette formulation n'est pas acceptable aux yeux de bien des gens, et surtout des agriculteurs. En affirmant qu'il s'agit d'un privilège, on laisse entendre qu'on pourrait priver les agriculteurs de certaines semences. C'est comme si on pouvait révoquer une licence en tout temps. Cette partie du projet de loi connaît donc un bien mauvais départ. Le Parti libéral a réclamé que la conservation d'une semence soit considérée comme un droit plutôt que comme un privilège pour que les agriculteurs puissent jouir de ce droit. Lorsque la conservation est considérée comme un droit, ils sont présumés innocents jusqu'à preuve du contraire, mais si elle est considérée comme un privilège, c'est plutôt l'inverse qui se produit.
Nous avons essayé d'obtenir plus d'explications. Le gouvernement a quelque peu modifié le libellé, mais nous espérions que celui-ci serait plus rigoureux et qu'il accorderait plus de protection aux agriculteurs. Comme ce n'est pas ce qui s'est produit, nous avons dû passer à autre chose.
Le projet de loi accroîtrait le nombre de points dans la chaîne de valeur et la chaîne de reproduction des semences où les obtenteurs pourront percevoir des redevances.
En fin de compte, ce n'est pas que les agriculteurs étaient préoccupés. Leur principale préoccupation, c'est qu'ils achètent des semences enregistrées et qu'ils doivent payer des primes s'il s'agit de très bonnes semences. Toutefois, lorsqu'ils utilisent les semences et qu'ils obtiennent une récolte, ils pourraient souhaiter, s'ils estiment qu'il s'agit de bonnes semences, les réutiliser l'année suivante. Le projet de loi devrait prévoir une telle éventualité. Il est indiqué actuellement dans le projet de loi que les agriculteurs peuvent procéder ainsi, mais il s'agit d'une importante préoccupation pour eux.
Les titulaires d'obtentions végétales qui produisent du bon grain à partir de semences qu'il leur a fallu des années pour mettre au point vont vouloir recevoir des redevances, comme n'importe qui créant un produit. Tant que les agriculteurs ne vendraient pas les semences, ils ne seraient pas pénalisés. Cependant, le libellé était vague, et nous avons cherché à le renforcer. Nous y sommes arrivés dans une certaine mesure, mais le résultat n'est pas tout à fait ce que nous recherchions.
Une autre section du projet de loi prévoit un rôle plus important pour l'Agence canadienne d'inspection des aliments en ce qui concerne les produits. L'ACIA compte utiliser le projet de loi pour établir des règles en matière de conservation de semences à la ferme et d'octroi de licences obligatoires pour la conservation et l'utilisation de produits agricoles.
Je veux explorer les modifications à la Loi sur la commercialisation des produits agricoles et au programme de paiement anticipé proposés dans le projet de loi . Nous allons passer de la Loi sur les semences à la loi sur les programmes de commercialisation. Il reste beaucoup de détails à régler mais la Fédération canadienne de l'agriculture a collaboré avec le gouvernement et reconnaît le bien-fondé de nombreuses modifications parmi celles proposées.
Je vais énumérer les principaux amendements à la loi sur les programmes de commercialisation et au programme de paiements anticipés. Les voici:
Dans le cadre du programme, tout administrateur pourra, dans une certaine limite, verser des avances sur toutes les productions, dans n'importe quelle région. Toujours dans le cadre du programme, tout fournisseur qui souhaite élargir ses responsabilités devra obtenir l'appui des représentants des producteurs de cette denrée ou de la région.
Voilà qui est sensé.
On prévoit aussi des ententes pluriannuelles, que j'ai mentionnées tout à l'heure relativement aux paiements anticipés. Cette modification entraînera le changement suivant:
Cela permettra d'établir des ententes pluriannuelles [...] Ce changement sera l'un des premiers à être mis en oeuvre, sans que des modifications réglementaires soient nécessaires. Il réduira le fardeau administratif pour ceux qui présenteront une demande plusieurs années consécutives.
Voilà qui semble très bien. Il y a aussi les remboursements sans preuve de vente:
Cette mesure fera en sorte que le calendrier de remboursement puisse être établi en fonction de la périssabilité des récoltes non entreposables et elle autorisera le remboursement en argent si le produit visé n'est pas vendu, tant et aussi longtemps que l'administrateur est convaincu que l'agriculteur a suffisamment de produits dans sa ferme pour couvrir la valeur de l'engagement. Les agriculteurs doivent encore rembourser les paiements anticipés à la date convenue, mais, grâce à cette mesure, ils ne seront pas obligés de vendre leurs produits à un moment inopportun juste pour respecter les obligations de remboursement.
J'ai abordé ce point lorsque j'ai parlé des paiements anticipés et des avantages que les agriculteurs en tirent. Ces derniers ne seraient pas obligés de vendre leurs produits immédiatement, et c'est une bonne chose. Cette partie du projet de loi ne vise pas que les producteurs de grains. Le paiement anticipé viserait également d'autres produits, comme les pommes de terre: si la récolte d'un producteur de pommes de terre est tardive, que les entrées d'argent se font attendre et qu'il serait préférable pour eux de vendre leurs produits en mars plutôt qu'en novembre, ils pourront eux aussi en bénéficier du paiement anticipé.
Une autre partie du projet de loi prévoit l'instauration de nouveaux modes de remboursement. Je poursuis la citation:
Le projet de loi conférera au gouverneur en conseil le pouvoir réglementaire d'établir de nouveaux modes de remboursement, lesquels seront élaborés en consultation avec l'industrie. Cette mesure pourrait donner une plus grande marge de manoeuvre lors de situations exceptionnelles, notamment en cas de liquidation d'exploitations agricoles.
Voilà qui est instructif, mais l'important, c'est la notion de marge de manoeuvre. Il offre une marge de manoeuvre si un agriculteur se trouve dans une situation où il ne peut pas vendre dans l'année suivant la récolte. Si un accident ou une autre situation survient, cette marge de manoeuvre permettra d'ajuster le processus de remboursement. C'est un changement positif.
Il est aussi question de l'admissibilité des agriculteurs, en ces termes:
Désormais, les producteurs qui font de l'agriculture leur activité principale ne seront plus les seuls à répondre aux critères d'admissibilité; les producteurs qui occupent une bonne partie de leur temps à un emploi à l'extérieur de la ferme pourront aussi avoir accès au programme.
C'est un changement positif. Comme je l'ai dit, ce projet de loi contient de bons éléments. Cette partie est conçue pour les petits agriculteurs ou les nouveaux agriculteurs qui ne peuvent pas compter seulement sur leur entreprise agricole pour vivre. Ils seraient désormais admissibles à des paiements anticipés, alors qu'ils n'y avaient probablement pas droit auparavant. Ces paiements les aideraient à continuer leurs activités.
Une autre partie du projet de loi porte sur les paiements anticipés. Comme je l'ai dit, les sommes prévues ne concordent pas avec la réalité actuelle. On aurait dû porter les paiement à au moins 600 000 $, voire à 800 000 $ selon certains. Nous aurions pu trouver un chiffre approprié, mais disons qu'un paiement anticipé de 600 000 $ aurait été un changement positif.
J'ai expliqué presque tous les éléments du projet de loi. Les discussions ont souvent porté sur la partie qui touche la Loi sur les semences, mais nous avons aussi fourni à la population quelques explications sur les autres parties, je crois.
Ce projet de loi contient beaucoup de bons éléments. Le Parti libéral votera en faveur de cette mesure parce qu'elle offre aux agriculteurs plusieurs éléments qui nous semblent importants. Quand nous serons au pouvoir, nous pourrons revenir sur les points qui ont été négligés et en faire davantage pour les petits agriculteurs.
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Avant de commencer, j'aimerais dire aux membres de la famille de Pat Quinn, qui ont perdu un être cher, que mes pensées et mes prières les accompagnent. Il était un Canadien remarquable.
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi sur la croissance dans le secteur agricole. Il s'agit d'un projet de loi réfléchi.
La mesure législative proposée découle de vastes consultations menées auprès d'agriculteurs et de producteurs canadiens et des organisations qui les représentent. À mon avis, c'est l'oeuvre d'un gouvernement progressiste, efficace et responsable. Ce gouvernement cible, examine et met en place des lois, des politiques et des programmes en sollicitant l'aide des citoyens les plus susceptibles d'être touchés par de telles mesures.
J'appuie le projet de loi parce qu'il favorise la croissance continue de l'industrie agricole et agroalimentaire. En effet, le projet de loi contribue notamment à la réussite de la modernisation et de la transformation de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.
Pour bien saisir cet avantage, il faut comprendre le contexte général.
Le rôle de l'agence consiste à protéger l'approvisionnement alimentaire des Canadiens ainsi que les animaux et les plantes qui en feront éventuellement partie. En somme, l'agence permet d'accroître la santé et le mieux-être des Canadiens, de leur environnement et de leur économie.
C'est en 1997 que le gouvernement du Canada a fait de l'Agence canadienne d'inspection des aliments l'entité fédérale responsable de la réglementation et de la mise en application des principales lois sur l'agriculture et l'alimentation. Auparavant, la mise en application de ces lois était une responsabilité partagée par plusieurs ministères et organismes.
Depuis la création de l'agence, en 1997, soit il y a près de 20 ans, des changements importants se sont produits dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire partout au Canada et dans le monde. Ces changements ont permis notamment d'accroître de façon spectaculaire le rendement des récoltes grâce aux progrès réalisés sur le plan scientifique.
En général, les exploitations agricoles sont de plus en plus grandes, et les économies d'échelle continuent de croître. Une terre qui, il y a une centaine d'années, parvenait à nourrir seulement 10 personnes peut maintenant en nourrir plus de 120. Il s'agit d'une augmentation considérable.
La croissance du commerce international des produits agricoles constitue un autre changement important. Aujourd'hui, les Canadiens mangent régulièrement des aliments qui sont produits ailleurs dans le monde. Le secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire met de plus en plus l'accent sur les marchés internationaux. En 2013, la valeur des exportations agricoles et alimentaires canadiennes a atteint 50 milliards de dollars, du jamais vu dans notre histoire.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui permettrait de moderniser les lois actuelles et d'appuyer la transformation de l'ACIA afin qu'elle puisse fournir les services les plus efficients et les plus efficaces possibles.
La prochaine étape appartient aux parlementaires. En approuvant ce projet de loi, les députés pourront aider à faire en sorte que les lois canadiennes demeurent au diapason des processus et des pratiques modernes. Voici pourquoi.
Certaines des lois que le projet de loi propose de modifier remontent aux années 1950. Même si elles ont été utiles pour le Canada, il faut les mettre à jour pour favoriser des progrès soutenus et ainsi aider les entrepreneurs canadiens à miser sur l'innovation, à créer une valeur ajoutée et des emplois ainsi qu'à stimuler la croissance d'un bout à l'autre du pays.
Selon des témoignages au comité permanent de la Chambre, les agriculteurs canadiens dépensent jusqu'à 4 milliards de dollars par année en engrais. C'est plus que pour tout autre apport agricole. On estime que, sans les engrais, le rendement agricole au Canada chuterait de moitié.
La Loi relative aux aliments du bétail et la Loi sur les engrais constituent le fondement légal du cadre réglementaire régissant l'utilisation d'engrais. Voici ce que Clyde Graham, président intérimaire de l'Institut canadien des engrais, a dit au comité relativement à l'état actuel du cadre réglementaire:
L'ensemble des règlements fédéraux rend service à l'industrie depuis 50 ans. Ils ont assuré aux engrais et aux suppléments un cadre réglementaire scientifique et cohérent, axé sur les principes d'innocuité et d'efficacité pour tous les produits.
[...] Cela étant dit, l'industrie [des engrais et des suppléments] appuie les nouvelles dispositions insérées dans le projet de loi qui permettent l'emploi d'outils tels que l'incorporation par renvoi, la concession de licence, les certificats d'exportation et l'acceptation des données scientifiques étrangères équivalentes.
Le projet de loi renferme les dispositions et les outils dont parle M. Graham. Le projet de loi dont nous sommes saisis propose de nouveaux contrôles élargis de la sécurité des apports agricoles par l'octroi de licences et l'enregistrement des fabricants d'aliments du bétail et d'engrais.
Je cite maintenant une autre observation pertinente formulée au comité. C'est un extrait du témoignage de Reg Schmidt, qui travaille pour Feeder Associations of Alberta:
Lorsque les membres de Feeder Associations of Alberta ont entendu parler pour la première fois, [l'automne] dernier, des modifications proposées dans le cadre du projet de loi, ils ne s'attendaient pas à ce qu'il y en ait autant. Nous nous attendions à une approche favorisant les retouches. Nous avons plutôt obtenu une série de modifications réfléchies qui actualisent, encore une fois et de façon exhaustive, un programme par ailleurs excellent.
Comme l'a dit M. Schmidt, le projet de loi prévoit une série d'améliorations. Il permettrait notamment à l'Agence canadienne d'inspection des aliments d'octroyer des licences et d'enregistrer les fabricants d'engrais et d'aliments pour bétail qui importent ou qui vendent des produits d'une province à l'autre ou à l'étranger, ainsi que leurs installations. Ces mesures permettraient d'améliorer le système actuel dans le cadre duquel les aliments et les engrais sont généralement enregistrés. L'octroi de licences et l'enregistrement des fabricants et des installations offriraient un moyen plus efficace et plus rapide de vérifier la conformité des produits agricoles aux normes strictes du Canada, notamment en matière de salubrité.
Cette façon de faire permettrait de mieux suivre et de mieux surveiller les procédés de fabrication et les produits fabriqués, d'instaurer un système plus efficace pour cerner tôt les problèmes et d'intervenir plus rapidement lorsqu'un produit doit faire l'objet d'un rappel.
L'octroi de licences et l'enregistrement des installations et des fabricants d'engrais et d'aliments nécessiteraient une réglementation. Le gouvernement collaborerait étroitement avec les parties intéressées pour élaborer un régime efficace d'octroi de licence ou d'enregistrement.
Soulignons que cette nouvelle exigence ne s'appliquerait pas aux agriculteurs qui fabriquent ces produits pour les utiliser dans leur propre entreprise agricole. Elle ne s'appliquerait qu'aux entreprises qui vendent des engrais et des aliments pour bétail au-delà des frontières de la province et du pays.
Ces modifications permettraient également au Canada d'harmoniser ses lois avec celles de ses partenaires commerciaux de l'étranger et aideraient les secteurs canadiens de l'engrais et des aliments pour bétail à maintenir leurs marchés d'exportation, en particulier aux États-Unis.
Le projet de loi nous propose aussi d'envisager autrement les problèmes liés au commerce international des produits agricoles: il prévoit un renforcement des contrôles frontaliers relatifs à ces produits.
Le projet de loi autoriserait les inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments à ordonner le rappel des aliments pour animaux, des engrais et des semences importés qui ne répondent pas aux exigences de la loi. Ces nouvelles dispositions seraient semblables aux dispositions existantes qui autorisent l'agence à ordonner le rappel de plantes et d'animaux importés qui ne épondent pas aux exigences de la loi.
L'agence prend déjà des mesures actuellement. Il lui arrive de saisir des aliments pour animaux, des semences ou des engrais non conformes. Selon les règles en vigueur, elle évalue la capacité de l'importateur de rendre le produit conforme. Lorsqu'elle juge que ce n'est pas possible ou lorsque l'importateur refuse de remédier à la non-conformité, l'agence peut être obligée de détruire ou de jeter le produit, parfois aux frais des contribuables. Dans certains cas, des poursuites judiciaires peuvent être entreprises. Bien que ces règles fonctionnent, elles obligent parfois les Canadiens à payer la facture de l'élimination des produits illégaux qui ont été saisis.
En vertu des dispositions contenues dans le projet de loi , les inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments auraient le droit de permettre à un importateur de résoudre le problème au Canada, mais uniquement s'il n'en résulte aucun danger et s'ils ont l'assurance que le problème sera effectivement résolu adéquatement et dans les meilleurs délais.
De plus, le projet de loi donnerait à l'agence de meilleurs outils pour protéger les ressources végétales et animales du Canada. Il mettrait également en place des mesures supplémentaires pour veiller à ce que les produits agricoles importés respectent les exigences strictes du Canada. Ainsi, les agriculteurs canadiens pourraient soutenir la concurrence selon des règles équitables.
J'aimerais maintenant aborder de nouveau la question de la convention de l'UPOV de 1991. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a mené une vaste consultation sur la protection des obtentions végétales. Elle a organisé des séances de consultation officielles dans l'ensemble du Canada, et elle a reçu de précieux commentaires de la part des phytogénéticiens, des agriculteurs, des horticulteurs, des vendeurs de semences et du grand public.
En se fondant directement sur ces commentaires, on a proposé une série de modifications qui permettraient d'accroître les investissements dans le domaine des obtentions végétales au Canada et d'encourager les phytogénéticiens étrangers à protéger et vendre leurs variétés ici. Les modifications permettraient également d'uniformiser les droits des titulaires de certificats d'obtention canadiens avec ceux de leurs homologues étrangers.
Ainsi, on établirait des règles équitables pour les agriculteurs canadiens, qui pourraient accéder à un plus grand nombre de nouvelles variétés novatrices leur permettant de produire des cultures avec un meilleur rendement qui sont plus résistantes aux maladies et à la sécheresse et qui répondent aux demandes particulières du marché. C'est ce que veulent les agriculteurs. Autrement dit, les modifications continueraient d'assurer la réussite des agriculteurs canadiens.
De plus, les modifications proposées dans le projet de loi reconnaîtraient de manière explicite la pratique traditionnelle et populaire qu'on appelle le privilège accordé aux agriculteurs. La pratique consiste à permettre aux agriculteurs canadiens de conserver, préparer et réutiliser les semences provenant des variétés protégées qu'ils cultivent.
À cet égard, les députés savent qu'un autre amendement a été proposé afin que la loi précise de manière explicite que l'entreposage des semences fait partie du privilège accordé aux agriculteurs. Encore une fois, cette modification démontre que le gouvernement écoute les agriculteurs et répond à leurs besoins.
Les agriculteurs du Canada sont très favorables aux réformes proposées dans le projet de loi . Par exemple, la Fédération canadienne de l'agriculture, la plus grande organisation agricole au Canada, a affiché sur son site Web une page intitulée « Le projet de loi C-18, une bonne nouvelle pour les agriculteurs ». C'est bien vrai. On y cite les propos du président de la fédération, Ron Bonnett:
Les changements proposés reflètent un certain nombre de recommandations faites par l’industrie au fil des ans et montrent que le gouvernement a prêté une oreille attentive. Nous sommes heureux que le gouvernement soit passé à l’action concrètement en proposant des modifications législatives et en procédant à des consultations officielles sur celles-ci.
On peut certes affirmer que la fédération appuie sans conteste le projet de loi. La page Web indique également que la mesure législative proposée stimulera l'innovation dans le secteur agricole et incitera davantage d'agriculteurs à planter de nouvelles variétés végétales. Le projet de loi vise à moderniser les lois canadiennes en matière d'agriculture et à favoriser l'innovation dans le secteur agricole.
Le président du Conseil canadien de la pomme de terre, Joe Brennan, a déclaré ce qui suit à propos du projet de loi et de ce que le gouvernement a fait à l'étape de l'étude en comité:
Les modifications proposées encourageront le développement et la disponibilité de variétés supérieures de pomme de terre qui rehausseront la capacité concurrentielle de l'industrie canadienne de la pomme de terre.
Le président du Conseil canadien de l'horticulture, Keith Kuhl, a souligné que la mesure législative proposée rendrait les entreprises canadiennes plus concurrentielles sur la scène internationale. Voici ce qu'il a déclaré: « Il faut absolument que les règlements sur la protection des obtentions végétales soient harmonisés avec nos partenaires commerciaux globaux. »
Nous avons entendu d'autres commentaires favorables de la part des témoins qui ont comparu devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
La Loi sur les programmes de commercialisation agricole a été mise en oeuvre il y a plus de 15 ans. Elle exige que le examine l'efficacité de cette mesure législative tous les cinq ans, en collaboration avec le . Le dernier examen s'est terminé il y a près de deux ans; le rapport d'examen a été déposé à la Chambre en novembre 2012.
Aux fins de cet examen, on a mené plusieurs activités au printemps 2011, dont neuf forums de discussion tenus dans diverses collectivités du pays. Ces séances ont attiré des représentants de l'industrie agricole, des regroupements d'agriculteurs et des institutions financières, ainsi que des agriculteurs et des administrateurs.
Les intervenants ont profité de ces séances pour donner leur point de vue au sujet de la loi et du programme qui en découle. Les participants ont discuté de la pertinence du programme, de son rendement et de son fonctionnement. Ils ont décrit certains points forts et points faibles du programme et proposé des améliorations.
Le processus d'examen comportait également un sondage ciblé. Les questionnaires ont été envoyés à quelque 3 000 producteurs qui avaient participé au programme de paiements anticipés en 2008. Les renseignements recueillis au moyen des forums de discussion et des questionnaires ont inspiré une bonne partie des modifications à la Loi sur les programmes de commercialisation agricole prévues dans le projet de loi .
En général, les modifications apportées par le projet de loi réduiront les formalités administratives que doivent remplir les producteurs et les associations de producteurs pour prendre part au programme. Elles vont plus précisément offrir d'autres moyens aux participants de rembourser leurs emprunts. Elles vont aussi élargir les critères d'admissibilité, en plus de favoriser les accords de garantie d'avance et de remboursement desdites avances. Les administrateurs seront chargés de voir à la bonne marche du processus.
J'aimerais maintenant parler des consultations que nous avons menées auprès des intervenants, car elles ont servi à la rédaction des modifications se trouvant dans une autre partie clé du projet de loi , à savoir celle qui porte sur la Loi sur la protection des obtentions végétales. Je précise que cette loi est administrée par l'ACIA. La réaction des intervenants consultés a été très positive, mais on n'a pas fini d'entendre parler du projet de loi C-18, puisque d'autres consultations auront lieu lors de la rédaction du règlement d'application.
Le gouvernement s'engage une nouvelle fois à consulter les parties concernées pour déterminer la voie la plus avantageuse pour les agriculteurs. Si la mesure législative dont la Chambre est saisie reçoit la sanction royale, certaines dispositions entreront aussitôt en vigueur, certaines autres seront mises en oeuvre progressivement, alors que les autres devront attendre que la réglementation soit modifiée.
La Loi sur la croissance dans le secteur agricole vise d'abord et avant tout à renforcer l'industrie agricole et agroalimentaire du Canada de manière à protéger la chaîne d'approvisionnement alimentaire et à favoriser la croissance économique. Pour ce faire, le projet de loi rendra le cadre législatif canadien efficace, innovateur et assez souple pour s'adapter à la réalité du XXIe siècle. La mise à jour, la simplification et l'harmonisation des lois va profiter aux agriculteurs et à l'industrie, en plus de contribuer aux initiatives de modernisation du gouvernement et de l'ACIA et de répondre aux besoins des Canadiens et des agriculteurs du pays.
J'invite tous mes collègues à appuyer le projet de loi .