La Chambre reprend l'étude, interrompue le 30 octobre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour une troisième fois et adopté.
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Monsieur le Président, jamais on n'a vu une telle stratégie de « gros bras » pour modifier une loi sur les musées nationaux. Je félicite les gens de l'autre côté de la Chambre.
La façon que le gouvernement a de voir le Parlement comme l'appendice du corps fédéral a de quoi rendre absolument bileux. Or les conservateurs ne nous demandent pas seulement de consentir béatement à ce qu'ils nous enfoncent un musée dans la gorge. En fait, ce qu'ils nous demandent, c'est de leur faire confiance. Celle-là, c'est la meilleure.
Au moment où ils s'apprêtent à fermer l'actuel Musée canadien des civilisations, ils nous demandent de croire qu'il restera un musée aussi populaire, aussi accessible, aussi fréquenté et aussi apolitique qu'il l'a été depuis 20 ans. Surtout, les députés conservateurs nous demandent de nous fier à leurs paroles quand ils nous jurent que le nouveau musée ne sera pas sujet à l'ingérence du gouvernement. On sait que ce dernier a une passion manifeste pour certains thèmes historiques, du moins, quand on les leur présente à la télé dans de beaux clips de 30 secondes.
Finalement, ils demandent aux citoyens de fermer les yeux et de se laisser tomber vers l'arrière, en supposant que quelqu'un y sera pour les attraper. Il se trouve que l'on a beaucoup plus de raisons de ne pas les croire que de raisons de leur faire confiance.
On sait ce que signifient les engagements des conservateurs par rapport à l'indépendance des sociétés d'État. On sait ce que représente leur ingérence ailleurs au gouvernement. Je pense particulièrement au projet de loi , la démonstration la plus évidente de leur goût pour la gestion un peu trop proactive dans les organismes indépendants. On sait que là où l'indépendance et l'autonomie sont requises, le gouvernement a les deux mains plongées dans le fonctionnement interne.
Les conservateurs nous demandent aussi de leur faire confiance lorsqu'ils nous disent qu'ils ont consulté des experts. Pourtant, les associations nationales d'archéologues, d'anthropologues et d'historiens se sont indignées publiquement de ne pas avoir été consultées. Les conservateurs nous demandent de leur faire confiance, comme on aimerait faire confiance au gouvernement du Canada pour qu'il protège nos institutions nationales, comme Bibliothèque et Archives Canada et Parcs Canada, des institutions que les conservateurs ont expressément lessivées au cours des dernières années. Ils les ont vidées de leurs experts et de leurs chercheurs, des individus qui font le dur travail de protéger notre histoire. Je n'ai pas besoin de répéter que quatre archéologues sur cinq ne sont plus à l'emploi de Parcs Canada et de ses lieux historiques nationaux, grâce au conservateurs. Ce genre de comportement est stupéfiant. Ils nous demandent de leur faire confiance.
Ce soir, ils nous demanderont de leur faire confiance pour qu'ils créent un musée autonome, libre de choisir son contenu et ses orientations, alors que l'on nous annonce précisément quel sera son contenu et à quel point il sera nouveau et amélioré, et que des doutes importants subsistent quant à l'ingérence actuelle au Musée canadien des civilisations. Après tout ce temps, ce que l'on entend partout, c'est qu'on ne leur fait pas confiance. Toute la question est là.
Force est de constater que ce projet n'a pas été une initiative du musée ni de ses experts qu'on aurait ensuite proposée aux milieux universitaires, aux intervenants et, ensuite, au public. En comité, le ministre de l'époque nous a bien dit que tout a commencé sur son propre bureau. C'était son idée. C'est ce qu'il a dit en comité. Il s'est mis à réfléchir à cette idée en mai 2011. Puis, une annonce a été faite sur place, au musée, par le ministre, alors que les employés et les experts du musée étaient eux-mêmes tenus à distance par des gardes de sécurité.
Ce n'est qu'à la suite de cette annonce qu'on a songé à présenter le projet de loi. C'est curieux. On a aussi pensé à informer les partis de l'opposition, et c'est seulement après tout cela que l'on a pensé à consulter le public. Enfin, on a songé à en parler aux historiens, aux archéologues, aux muséologues et aux experts en la matière. C'est le monde à l'envers!
Les députés d'en face ont dit que nous avions du culot de nous opposer à ce projet de loi avant son dépôt à la Chambre. Ils nous ont dit que nous manquions de respect envers la chose parlementaire. Venant d'eux, c'est complètement pathétique. La réalité, c'est qu'au moment de déposer leur projet de loi, ils avaient déjà les deux mains dans le plâtre. Ils avaient déjà fermé et démonté le Musée canadien de la poste, sans préavis et dans le plus grand secret. Ils avaient déjà prévu de défaire la grande salle sur l'histoire du Canada.
Finalement, l'étape parlementaire de leur projet de démonter le Musée canadiens des civilisations était tout simplement un irritant pour eux, un dos d'âne sur la voie rapide vers un musée créé par les conservateurs pour leur bon plaisir. En rejetant toutes nos propositions d'amendements en comité, ils ont confirmé cette impression.
On va maintenant parler de consultations. Nous ne sommes pas les seuls à nous dire que le gouvernement ne veut entendre l'opinion de personne sur ce projet. En comité, le président de la Société canadienne d'anthropologie, Lorne Holyoak, a dit qu'il considérait que le musée et le gouvernement n'avaient pas fait l'effort de consulter adéquatement la communauté professionnelle des historiens, des anthropologues et des archéologues.
[Traduction]
Le président de la Société canadienne d'anthropologie a dit ceci à propos de la consultation concernant le musée:
Les réunions tenues jusqu'à maintenant au sujet du nouveau musée ne correspondent pas à la définition d'une véritable consultation, à savoir une discussion officielle entre plusieurs groupes avant la prise d'une décision. Les réunions publiques tenues en automne dernier étaient des séances de remue-méninges ou de sensibilisation, mais pas de véritables consultations.
[Français]
Les associations nationales d'historiens et d'archéologues ont dit la même chose. Eux non plus n'ont pas été consultés.
On a demandé au PDG du musée de s'exprimer sur le sujet en comité, et ma collègue d', qui est elle-même archéologue, lui a demandé si les Canadiens ainsi que les experts du musée avaient été consultés sur les changements du mandat. Le PDG du musée a répondu qu'ils n'ont pas demandé aux Canadiens s'ils pensaient que le mandat devait changer.
[Traduction]
Voici ce qu'il a dit lors des audiences du Comité permanent du patrimoine canadien:
Monsieur le président, nous n'avons pas demandé aux Canadiens de nous dire s'ils croyaient que la mission du musée devait être modifiée.
C'est le PDG du musée qui a tenu ces propos.
Encore une fois, il y a un écart important entre ce que le gouvernement nous a promis de faire et ce qui s'est réellement passé au musée. Il est très difficile pour nous de donner notre appui et, comme nous le savons tous, il est impossible pour les Canadiens de se fier à un processus manquant de clarté. Le processus n'a pas été aussi ouvert qu'il aurait pu l'être. Cela nuit à la crédibilité du gouvernement et mine notre confiance.
[Français]
Il a été clair pour tout le monde que les consultations se faisaient à propos d'un fait accompli. Même le maire de Gatineau n'avait pas été consulté. Il a été invité à l'annonce du ministre, où il a appris l'existence de ce projet en même temps que tout le monde. Il avait l'air pas mal surpris, soit dit en passant. Ensuite, on lui a demandé son opinion sur un projet qui avait déjà été lancé.
[Traduction]
Cette absence complète de consultations a eu des effets particulièrement évidents sur les Premières Nations et la communauté nippo-canadienne.
En juin dernier, un groupe de membres des Premières Nations a décidé de visiter le Musée canadien des civilisations pour voir un artéfact important qui est exposé dans la salle du Canada, au cinquième étage. J'encourage mes collègues à voir cette exposition énorme et très impressionnante. Ces personnes étaient allées voir le Nishga Girl, un bateau de pêche construit par des Canadiens d'origine japonaise qui avait été injustement confisqué par le gouvernement canadien durant la Seconde Guerre mondiale, puis donné au Musée des civilisations par un des chefs héréditaires de la Première Nation des Nisga'as.
Les membres des Premières Nations sont venus visiter le musée en juin pour voir le bateau qu'ils avaient donné, et ils ont découvert qu'il n'était plus là. Il avait été entreposé, et le musée était sur le point de s'en débarrasser. Cette erreur a suscité une grande colère chez les Premières Nations et au sein de la communauté nippo-canadienne. Nous en avons parlé à la Chambre, et le a fait preuve, comme d'habitude, de beaucoup de délicatesse et a dit que le bateau avait été entreposé.
Les responsables du musée ont depuis présenté des excuses à Winnipeg aux dirigeants des deux communautés et ont promis de remettre le bateau dans l'exposition.
C'est ce qui se produit quand il n'y a pas de consultations, quand les politiciens tentent de créer leurs propres expositions, et quand les gens au sommet ne croient pas que les consultations sont importantes.
[Français]
Il me semble finalement que ce gouvernement ne tente pas de changer le Musée canadien des civilisations pour le manque d'histoire dans le musée actuel, ni à cause d'une présence insuffisante des Premières Nations ni pour toute autre erreur de contenu que les conservateurs ont déjà évoquée à la Chambre et qu'ils continuent de répandre dans les médias. C'est peut-être plutôt parce que les conservateurs ne sont pas satisfaits de la version de l'histoire présentée, une histoire archéologique, culturelle et communautaire, une histoire de survie, de commerce et d'échange, une histoire des bâtisseurs du continent, une histoire qui, finalement, n'est pas rentable sur le plan politique ou identitaire à leurs yeux.
Pour terminer, au fond, on a affaire ici à un problème de crédibilité et de confiance. On ne peut pas faire confiance à ce gouvernement qui a épuisé chaque occasion, qui a exagéré l'histoire et qui l'a déformée à ses propres fins politiques. Il est passé à saute-mouton au-delà des experts qui pourraient lui en apprendre beaucoup sur l'histoire du Canada, sur sa valorisation et sur sa promotion.
On ne peut pas faire confiance à un gouvernement qui a dépensé 70 millions de dollars en publicités télévisées portant sur la guerre de 1812 lors du Super Bowl et qui continue de vider les sites archéologiques et historiques de leur personnel et de leurs archéologues.
Le député de a osé nous dire la semaine dernière qu'on s'opposait à l'histoire. Je réponds qu'au contraire, on la défend, alors que les conservateurs nuisent à l'histoire en coupant l'oxygène aux chercheurs. Nous non plus, pour toutes ces raisons, nous ne pourrons pas appuyer le projet de loi .
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Monsieur le Président, j'ai écouté le député d'en face et je pense qu'il croit que les ministériels téléphoneront tous les jours ou toutes les semaines aux administrateurs du musée pour leur dire quoi exposer, et quelles anecdotes et quels événements marquants de l'histoire du Canada raconter, ce qui est totalement absurde. C'est de la paranoïa. Ce sont des propos alarmistes et c'est totalement inapproprié.
Il est illogique de penser qu'un député ou tout un parti dénigre l'histoire du Canada. Nous, à l'instar des Canadiens, ne le comprenons tout simplement pas. C'est le moment idéal pour planifier un nouveau musée à Ottawa et au Canada, car nous célébrerons bientôt le 150e anniversaire de notre pays. C'est une occasion sans précédent pour célébrer notre histoire et les réalisations qui nous distinguent en tant que Canadiens.
En 2012, nous avons, entre autres, célébré la guerre de 1812, le 19e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy et le jubilé de diamant de Sa Majesté la reine. Nous avons également annoncé, en octobre 2012, la création du Musée canadien de l'histoire. Durant l'annonce du nouveau musée, le député de et ancien ministre du Patrimoine canadien a déclaré ceci: « Les Canadiens méritent d’avoir un musée national de l’histoire qui relate notre passé et présente les trésors de notre pays au monde entier. » Je suis tout à fait d'accord.
Notre gouvernement croit qu'il est essentiel de saisir pleinement toutes les occasions qui se présentent de célébrer notre histoire. Une fois adopté, ce projet de loi permettra de faire du Musée canadien des civilisations le Musée canadien de l'histoire.
Certains remettent en question la nécessité de ce changement. Les statistiques leur offrent une réponse très claire à cet égard. Plus de 75 % des Canadiens sont d'avis qu'apprendre l'histoire du Canada renforce leur attachement à leur pays. Pourtant, moins de 50 % d'entre eux sont capables de réussir un examen de citoyenneté mettant à l'épreuve leurs connaissances générales sur le Canada. Seulement 26 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans connaissent l'année de la Confédération. Seulement 37 % savent que la bataille de la crête de Vimy a eu lieu pendant la Première Guerre mondiale, et 76 % des Canadiens sont gênés des lacunes dans les connaissances de la population canadienne au sujet de notre histoire. Il faut que cela change.
Nos enfants méritent d'en savoir davantage sur notre histoire longue et complexe. Le gouvernement se prépare à répondre à ce besoin fondamental de tous les Canadiens. Après tout, notre histoire est un aspect clé de notre identité. La création du Musée canadien de l'histoire fournirait aux Canadiens une occasion fantastique de découvrir et de goûter la richesse de l'histoire du Canada et leur donnerait la chance d'apprendre l'histoire du Canada et de son peuple. Nous discutons aujourd'hui d'un projet de loi qui fera de ce musée une réalité.
Grâce à des consultations faites en ligne, dans des kiosques et à l'occasion de tables rondes, les Canadiens nous ont fait connaître leur opinion. Nous les avons sondés sur divers sujets, notamment sur les meilleurs moyens à prendre pour rejoindre les Canadiens de partout au pays, que ce soit avec des expositions itinérantes s'arrêtant dans les musées locaux, avec des applications créées pour les téléphones intelligents et les tablettes ou avec des capsules sur l'histoire diffusées dans les cinémas. Plus de 20 000 Canadiens ont pris le temps de dire au musée ce qu'ils attendaient du nouveau Musée canadien de l'histoire. Les résultats de cette consultation se trouvent dans la section « À propos du Musée canadien de l'histoire » du site Web du Musée canadien des civilisations.
Monsieur le Président, j'ai oublié de vous signaler tout à l'heure que je voudrais partager le temps qui m'est accordé avec le député de , si cela vous convient.
Avant de critiquer la consultation effectuée par des experts au musée, les gens devraient jeter un coup d'oeil au rapport.
Les Canadiens de toutes les régions devraient avoir la possibilité d'enrichir leurs connaissances sur l'histoire du Canada. Et pour leur donner davantage d'occasions de le faire, le nouveau musée conclura des accords avec des musées de partout au pays pour qu'ils accueillent des expositions itinérantes, pour les faire bénéficier de son expertise et pour leur prêter des artéfacts et d'autres pièces de ses vastes collections, ce qui rehaussera les programmes locaux. Il s'agit d'un plan formidable dont profiteront des centaines de petits musées du Canada.
Le Musée canadien de l'histoire abriterait un espace de plus de 43 000 pieds carrés consacré aux expositions permanentes, en 2016. Cet espace permettra au musée de présenter une histoire plus complète du Canada à tous les visiteurs. L'ajout de cette aire d'exposition et le rajeunissement des aires actuelles est rendu possible par un investissement fédéral unique de 25 millions de dollars.
Toutefois, rien de tout cela ne signe la fin des activités internationales du musée. Le nouveau mandat est explicite. Un des buts du nouveau musée est de sensibiliser les Canadiens à l'histoire du monde et aux autres cultures. Je cite:
Le Musée canadien de l’histoire a pour mission d’accroître la connaissance, la compréhension et le degré d’appréciation des Canadiens à l’égard d’évènements, d’expériences, de personnes et d’objets qui incarnent l’histoire et l’identité canadiennes, qu’ils ont façonnées, ainsi que de les sensibiliser à l’histoire du monde et aux autres cultures.
Du fait qu'il aura un mandat différent, le musée doit logiquement changer de nom pour devenir le Musée canadien de l'histoire, nom qui reflétera mieux la mission dont sera investi ce nouveau musée. Même si la mission du nouveau musée sera centrée sur le Canada, il continuera de présenter de grandes expositions étrangères itinérantes, que nous estimons importantes pour la vitalité et la réputation d'un musée national.
Il est important de souligner que le nouveau mandat concordera parfaitement avec les nouvelles orientations stratégiques approuvées par le conseil d'administration même du musée, et non par des membres du gouvernement, plus particulièrement sa décision de mieux refléter nos réalisations nationales en montrant les dimensions sociales, culturelles, humaines, militaires et politiques de la vie canadienne. En vertu de ce nouveau mandat, le Musée canadien de l'histoire accordera plus d'attention aux événements et aux réalisations qui ont jalonné le Canada et en ont fait ce qu'il est devenu.
Le dernier crampon du chemin de fer du CP, le fameux chandail numéro 9 de Maurice Richard, le Rocket, et des objets ayant appartenu à Terry Fox ne sont que quelques-uns des artefacts qui illustrent l'histoire canadienne et qui nous touchent.
Il y aura de nouvelles possibilités d'interprétation, tant dans les salles d'exposition du musée que dans les musées d'histoire de tout le pays qui pourront bénéficier de prêts du Musée canadien de l'histoire. Comme jamais auparavant, le nouveau musée national donnera à la population l'occasion d'apprécier et de célébrer son identité canadienne.
Le Musée canadien des civilisations planifie une série d'expositions temporaires qui refléteront son nouveau mandat et qui susciteront l'enthousiasme à propos des changements dans sa programmation. Pas plus tard que la semaine dernière, il a d'ailleurs annoncé qu'il présentera, en 2015, Les Grecs — d'Agamemnon à Alexandre le Grand, une exposition qui mettra à l'honneur 5 000 ans de culture hellénique.
Les détracteurs du rôle du futur Musée canadien de l'histoire sur la scène internationale doivent comprendre qu'il demeurera strictement le même qu'actuellement. Il en ira de même du mandat du musée au chapitre de la recherche et des collections.
À l'occasion de la Journée internationale des musées, qui se tient tous les 18 mai, mon collègue, le , qui était alors ministre du Patrimoine canadien, a signalé que les musées canadiens accueillent à peu près 30 millions de visiteurs par année. Voilà pourquoi notre gouvernement est fier d'investir dans les programmes et les politiques à l'appui du secteur muséal canadien, qui regroupe plus de 2 500 établissements. Nous avons conscience de l'apport remarquable de nos musées à la société et à la culture canadiennes, de même qu'à notre économie.
Les musées sont des foyers de dialogue et d'apprentissage. Nous devons donc absolument conjuguer nos efforts pour faciliter la naissance du Musée canadien de l'histoire. L'établissement se verra confier un mandat redéfini, alors il est logique qu'il soit rebaptisé Musée canadien de l'histoire, un nom qui reflétera davantage sa nouvelle orientation puisqu'il sera axé sur le Canada. Il continuera d'accueillir des expositions internationales majeures, élément essentiel au dynamisme et à la réputation d'un musée national. Il y aura de nouvelles possibilités d'interprétation, aussi bien dans les galeries mêmes de l'établissement que dans les musées d'histoire des quatre coins du pays qui emprunteront des artefacts à même le fonds du Musée canadien de l'histoire.
J'ai hâte de visiter le nouveau Musée canadien de l'histoire. J'exhorte tous les députés à appuyer le projet de loi afin de concrétiser cette vision pour le plus grand bien de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, j'aimerais moi aussi féliciter le député d' de son excellent discours à l'appui de cette mesure législative. Cela dit, je crois que les propos du député du NPD, qui a dit — à tort — que le député d' est un adolescent, révèlent que la confusion règne au sein de ce parti concernant certaines questions. Je tiens à exprimer mon désaccord au sujet de ces propos, même si je l'admire beaucoup.
Je suis heureux de prendre la parole pour appuyer le projet de loi , qui donnerait lieu à la création du Musée canadien de l'histoire. Le projet de loi est très court. Il est très clair et précis. Il propose une série de modifications ciblées à la Loi sur les musées afin de transformer le Musée canadien des civilisations en Musée canadien de l'histoire.
La création du Musée canadien de l'histoire ne serait pas un acte isolé. Il s'agirait de l'un des volets de la stratégie globale adoptée par le gouvernement pour mieux faire connaître et apprécier l'histoire de notre pays. Le point de départ de cette stratégie n'est pas cette mesure législative, ni la décision de créer un nouveau musée. Le gouvernement conservateur s'est efforcé de combler les lacunes dans la façon dont les musées canadiens présentent l'histoire remarquable du Canada.
En 2008, nous avons créé le Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg, et en 2010, le Musée canadien de l'immigration du Quai 21 à Halifax. Le gouvernement reconnaît la nécessité de présenter divers pans de notre histoire à l'échelle du pays. Ces musées ont été les premiers à être créés à l'extérieur de la région de la capitale nationale.
Le discours du Trône de 2011 indiquait que les Canadiens et Canadiennes sont unis par des valeurs fondamentales et par une histoire et un but communs. Dans ce discours, le gouvernement conservateur s'était engagé à joindre sa voix à celle des Canadiens pour célébrer notre patrimoine. Ce thème a été renforcé dans le discours du Trône de 2013. La stratégie du gouvernement est illustrée par le fait qu'il accorde la priorité aux étapes marquantes de la création de notre pays, dont nous soulignerons le 150e anniversaire en 2017.
Comme nous le savons, les premiers efforts déployés en ce sens par le gouvernement conservateur visaient à souligner le bicentenaire de la guerre de 1812 et à mieux faire connaître les répercussions de ce conflit sur notre pays. D'autres anniversaires et dates importantes ont été choisis; ils seront soulignés d'ici le 150e anniversaire du Canada. Pour ce qui est de la guerre de 1812, je me souviens que partout au Canada, les gens ont grandement apprécié qu'on leur donner l'occasion de souligner ce pan de notre histoire. Je me souviens de la cérémonie que nous avons organisée à Barrie en lien avec la guerre de 1812. Je me rappelle aussi que les gens de la collectivité y ont participé afin de souligner ce jalon important. Plusieurs jeunes gens de notre collectivité en ont beaucoup appris à ce sujet grâce à cet événement.
Parmi les autres événements que nous commémorerons en 2013 et 2014, mentionnons le 100e anniversaire de la première expédition canadienne dans l'Arctique, le 150e anniversaire des conférences de Charlottetown et de Québec, le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale, le 75e anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, et le 200e anniversaire de naissance de Sir John A. Macdonald. Le député de n'est pas à la Chambre en ce moment, mais je sais qu'il se réjouit particulièrement de cette célébration.
Le 11 juin, le a annoncé une série de mesures supplémentaires pour appuyer la stratégie du gouvernement pour mettre en valeur l'histoire du Canada. J'aimerais prendre un instant pour en présenter quelques-unes. D'abord, le Fonds pour l'histoire du Canada rapprochera les jeunes Canadiens de leur histoire de plusieurs façons, notamment par l'entremise des Prix d'histoire du gouvernement du Canada, qui rendront hommage à des élèves et à des enseignants remarquables qui manifestent un intérêt pour la célébration de l'histoire du Canada.
Le Canada compte des enseignants remarquables qui font beaucoup pour inspirer les jeunes Canadiens et les intéresser à notre histoire. Je pense notamment à Clint Lovell de l'école Eastview, à Barrie, dans le secteur est de ma circonscription, qui a reçu un prix il y a deux ans à Ottawa. Cet exemple a inspiré la collectivité. Ce prix souligne la contribution de gens qui se passionnent pour l'histoire canadienne. J'ai été ravi qu'on témoigne cette reconnaissance à M. Lovell. Il ne fait aucun doute que nous devons continuer de récompenser ainsi nos remarquables éducateurs.
Grâce au Fonds pour l'histoire du Canada, le gouvernement a également conclu un partenariat avec l'Institut Historica-Dominion, afin de produire de nouvelles capsules des Minutes du patrimoine et de permettre à un plus grand nombre d'anciens combattants et de membres actuels des Forces canadiennes de rencontrer des élèves en classe.
La deuxième mesure est l'amélioration d'une gamme de programmes afin que les musées et les groupes de jeunes qui souhaitent mettre en valeur l'histoire du Canada dans leur collectivité aient un meilleur accès à du financement. Par exemple, le programme Échanges Canada offre aux jeunes Canadiens davantage de possibilités de participer à des activités axées sur l'histoire. Le Fonds du livre du Canada encourage les projets collectifs, et met l'accent sur la promotion des ouvrages portant sur l'histoire du Canada. Le Fonds du Canada pour les périodiques, par l'entremise des volets Innovation commerciale et Initiatives collectives, soutient la promotion de magazines et de contenu axés sur l’histoire. Le Musée virtuel du Canada finance les expositions en ligne et les balados sur le thème des célébrations de 2017 et offre un nouveau contenu sur l’histoire à l’intention des enseignants et des élèves.
Enfin, dès cette année, la période du 1er au 7 juillet sera désignée Semaine de l'histoire du Canada. Cette semaine fournira aux Canadiens l'occasion d'en apprendre davantage sur leur histoire grâce à des activités organisées à l'échelle locale et nationale.
La création du Musée canadien de l'histoire constitue un élément important d'une stratégie multidimensionnelle axée sur l'exploration et la préservation de notre histoire afin d'aider les Canadiens à mieux la connaître, la comprendre et l'apprécier. Le projet de loi n'est qu'une des composantes de cette initiative extraordinaire.
Nous savons qu'à la création du musée s'ajoute la formation d'un réseau des musées d'histoire du Canada. Sous la direction du Musée canadien de l'histoire, les différents établissements travailleront ensemble afin d'échanger des histoires et des objets qui en sont les témoins, de permettre la présentation au musée national d'expositions historiques provenant d'autres musées du Canada et d'offrir aux petits musées la possibilité d'emprunter des objets faisant partie de la collection nationale.
Nous avons tous dans nos régions des musées qui seront enchantés d'avoir cette possibilité. Je pense notamment au musée du comté de Simcoe, au nord de Barrie, dans la circonscription de Simcoe—Grey. La grande région du comté de Simcoe sera absolument ravie d'une telle possibilité.
Pour rendre cela possible, le Programme d'aide aux musées permettrait aux musées, y compris les petits musées, d'emprunter des objets d'exposition faisant partie de la collection nationale du Musée canadien de l'histoire. Nous savons que les frais liés à l'expédition et à l'assurance des artéfacts sont souvent trop élevés pour les petits musées. Nous voulons aider ces musées à exposer les objets de la collection nationale dans l'ensemble du pays, d'où les changements que nous avons apportés au Programme d'aide aux musées.
Le Programme d'aide aux musées aiderait les institutions à créer et à partager des expositions, grâce à l'élimination de l'exigence, pour les expositions, de circuler à l'extérieur de leur province ou territoire d'origine. Nous sommes conscients que l'histoire locale et provinciale est un aspect essentiel de l'histoire nationale. Il faut permettre de communiquer cette histoire. Nous croyons qu'en éliminant l'exigence, pour les expositions, de circuler à l'extérieur de leur province d'origine, on permettrait un partage accru des expositions et une meilleure connaissance de l'histoire canadienne.
Ces initiatives sont prometteuses, et nous espérons que les Canadiens en tireront profit pour les générations à venir. La création du Musée canadien de l'histoire, proposée dans le projet de loi , fait partie intégrante de cette stratégie globale en matière d'histoire.
J'exhorte tous les députés à appuyer le projet de loi et à contribuer aux efforts déployés par le gouvernement et d'autres intervenants afin de préserver et de promouvoir l'histoire canadienne, une histoire tout à fait extraordinaire.
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Monsieur le Président, je tiens à dire que je vais partager le temps dont je dispose avec la députée de .
J'ai l'honneur et le devoir de me lever à la Chambre pour m'opposer au projet de loi , qui semble être en lien direct avec le plan des conservateurs qui vise, non pas à éliminer l'histoire, mais à la contrôler. Un député conservateur a même dit à la Chambre qu'on cherchait à contrôler l'histoire.
La nouvelle image et le recentrage du Musée canadien des civilisations en Musée de l'histoire canadienne du projet de loi , et anciennement le projet de loi , marquent la poursuite de la tentative des conservateurs de réécrire véritablement notre histoire.
Je suis fière de notre histoire, mais dans ce projet de loi, on présente l'histoire sous un angle moins complet et un peu trop politique pour pouvoir dire que c'est de l'histoire. Il rendra plus étroite la mission du musée, et je crains sérieusement que ce soit fait dans le but d'exclure la diversité des expériences qui composent notre histoire, comme celles des francophones, celles des Premières Nations, celles des femmes, etc.
Le Musée canadien des civilisations est une institution importante de l'Outaouais, une région que je représente en partie en tant que députée de la MRC de Papineau, avec 1,2 million de fréquentations l'an dernier et des revenus de 15 millions de dollars. Un changement de vocation du musée mal réalisé pourrait donc entraîner des conséquences désastreuses pour l'industrie touristique de la région de l'Outaouais, et par conséquent, pour ma région. En effet, son économie et plusieurs emplois pourraient être en jeu.
Le Musée canadien des civilisations est le musée le plus populaire du Canada. C'est un véritable moteur économique par sa force d'attraction touristique. Je ne peux pas mettre assez l'accent sur le fait que cette institution attire les gens en Outaouais, aide l'industrie touristique de la MRC de Papineau, en particulier, et fait rouler l'économie. Imaginons-nous sans ces portes d'entrées situées en Outaouais, ces gros musées tels que le Musée canadien des civilisations, qui amènent les gens à reconnaître l'Outaouais dans le monde entier. Cela fera quand même une assez grande différence chez nous si c'est mal fait.
Malgré ce fait évident, la décision de transformer ce musée n'a vraiment été prise que par le bureau du ministre. On voit que cette décision est politique, car les intervenants de l'Outaouais n'ont pas été consultés dans ce processus. Quand des gens de ma circonscription en Outaouais disent que ce changement les affectera, qu'ils n'ont pas été consultés et qu'ils auraient aimé l'être, je pense que cela ne s'appelle pas de la consultation.
En même temps, les conservateurs continueront de dépenser des millions de dollars jusqu'en 2014 pour commémorer la guerre de 1812 et gaspillent l'argent des contribuables à de belles vitrines, à des commémorations et à des coupes de ruban.
Dans ma circonscription, un canal a été construit à cause de ce qui s'est passé en 1812: le canal de Grenville. Or il est carrément abandonné. Il est en train de tomber en miettes et il est complètement délaissé et ignoré par le gouvernement. Pourtant, il est réel et il a contribué à notre histoire canadienne. Mais non! Ça ne compte pas. Par contre, les Freedom of the Town events dans des villes qui n'auraient jamais fait cela, on peut les financer.
Bref, c'est de la réécriture qui se fait dernièrement dans cette filière. Il est évident que cette initiative fait partie de cet effort plus large de promotion des symboles plutôt conservateurs. À mes yeux, c'est une véritable stratégie de réécriture de l'identité canadienne réalisée surtout dans le but de parler de militarisme et de monarchie. Loin de moi — je veux absolument le souligner — l'idée d'aller contre la valorisation de notre histoire militaire. Je n'ai rien contre nos héros militaires.
En fait, la première fois que je suis venue à Ottawa, quand j'étais petite, c'était parce que mon oncle recevait l'Ordre du mérite militaire remis par la gouverneure générale. C'est lui qui m'a emmenée au Musée canadien des civilisations pour la première fois. Cela me rend donc un peu émotive.
Lorsque la plupart des Canadiens viennent pour la première fois à Ottawa, quand ils sont jeunes, avec l'école par exemple, ils vont au Musée canadien des civilisations. Ils découvrent là énormément de choses. Il ne faut pas enlever cela aux générations à venir de Canadiens et de Canadiennes.
Cela étant dit, une histoire qui célèbre seulement le militarisme, comme est en train de le faire le gouvernement conservateur, relègue les femmes au second rang. On ne parle jamais des femmes en temps de guerre, surtout quand on parle de l'histoire plus ancienne. Actuellement, des femmes servent en Afghanistan, entre autres, mais quand on parle d'histoire, on ignore complètement la situation des femmes et comment les femmes ont contribué à bâtir le pays.
J'avais soulevé cet aspect pendant l'étude sur les célébrations de la guerre de 1812 au Comité permanent du patrimoine canadien. Franchement, j'ai bien vu que je n'étais vraiment pas la seule à le dire.
À cause de tous ces changements, j'ai aussi l'impression que les conservateurs sont en train de refiler davantage de tâches importantes à nos petits musées, qui font vraiment beaucoup avec le peu de ressources qu'ils ont. Ils sont fantastiques. Pour illustrer cela, je vais parler de deux d'entre eux qui se trouvent dans ma circonscription.
Le Centre d'interprétation du patrimoine de Plaisance est un musée important et exceptionnel de ma circonscription. Il est essentiellement consacré à l'histoire locale de la Petite-Nation, en Outaouais. Cette région, fière et irrésistible, méritait un musée qui définit son histoire locale. Ce centre d'interprétation a donc été fondé en 1994, et comme le Musée canadien des civilisations, il comprend une exposition permanente et des expositions temporaires qui se succèdent. Actuellement, l'une d'elles porte sur les parcours d'eau et sur l'importance des cours d'eau dans l'histoire de la Petite-Nation. L'exposition temporaire concerne Champlain et son passage sur la rivière des Outaouais et célèbre donc le 400e anniversaire de son passage.
Ce centre amène beaucoup de monde dans la région. Par exemple, ceux qui étaient intéressés à suivre le parcours de Champlain et qui ont fait toutes les activités du 400e anniversaire dans la région outaouaise et sur la rivière, sont passés chez nous, à Plaisance, à cause de cela. Cela fait aussi partie de la façon dont fonctionne l'industrie touristique en Outaouais.
Sur la rivière des Outaouais, on trouve aussi le Musée régional d'Argenteuil. Il a été fondé en 1938. C'est le deuxième plus ancien musée privé au Canada et il est situé dans l'ancienne Caserne-de-Carillon à Saint-André-d'Argenteuil. Il a été acheté par la Société historique du comté d'Argenteuil. Plusieurs membres fondateurs étaient vraiment bien connus, notamment Maude Abbott. C'est grâce à eux et à leur dévouement qu'on a pu valoriser la région.
Malheureusement, les petits musées luttent seuls, sans avoir suffisamment d'aide. C'est pourquoi je trouve tellement désolant le fait que cette débrouillardise et cette passion des gens pour l'histoire soit face à un gouvernement conservateur qui abandonne l'histoire, la culture, de même que notre économie, notre environnement et cette façon de faire dont nous sommes fiers.
Je demande donc une dernière fois aux députés de la Chambre de ne pas appuyer ce projet de loi, mais de voter contre, car il aura vraiment des effets néfastes, non seulement sur ma région, mais aussi sur la façon dont on s'identifie en tant que Canadiens et Canadiennes. Je trouve cela vraiment désolant.
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Monsieur le Président, je suis triste d'être la dernière à m'exprimer sur le projet de loi . Encore une fois, nous sommes sous le coup d'une motion d'attribution de temps.
Je suis certaine que bien d'autres personnes auraient beaucoup à dire sur le sujet, de part et d'autre, pas seulement du côté de l'opposition officielle, mais aussi du côté du gouvernement.
On parle du Musée canadien des civilisations, or je suis probablement la seule à la Chambre qui l'ait vu pousser. Je travaillais au 25, rue Laurier, alors que j'étais jeune étudiante en droit à la firme Beaudry Bertrand. Devant nous était en train de s'ériger le Musée canadien des civilisations. Ce dernier avait été construit à la suite de plusieurs promesses de différents gouvernements au début des années 1980. Elles concernaient ma belle région de l'Outaouais, qui est juste de l'autre côté de la rivière, puisqu'il y avait un profond déséquilibre entre la fonction publique canadienne, qui se trouvait sur la rive ontarienne, et celle qui se trouvait sur la rive québécoise.
L'une des innombrables promesses que les partis, conservateur ou libéral, ont faites au fil du temps était d'ériger un musée du côté québécois. C'est ainsi que le grand Musée canadien des civilisations a été construit. À l'époque, il s'appelait le « Musée de l'Homme ». On a changé son nom, bien sûr, puisqu'il était discriminatoire dans un contexte d'égalité hommes-femmes. Il est donc devenu le grand Musée canadien des civilisations.
Pourquoi nous insurgeons-nous donc? J'étais stupéfaite quand j'ai vu ce projet de loi déposé ici. L'ex-ministre du Patrimoine canadien s'insurge parce qu'on ose remettre en question sa grande et brillante idée de changer la nature du musée, mais c'est un musée qui fonctionne très bien. Les musées servent à aider les gens à parfaire leur culture et sont un outil de développement touristique et économique extraordinairement puissant. D'ailleurs, le Musée canadien des civilisations fonctionne très bien en Outaouais, à un point tel que c'est probablement le musée le plus performant, selon les statistiques. Or on va changer la nature de ce musée.
Le gouvernement conservateur, par la voix de son ministre de l'époque, nous parlait de consultations, mais il s'agissait de consultations bidon. Une vraie consultation demande l'avis de la population et des partenaires, par exemple, Tourisme Outaouais. Est-ce qu'un certain musée a besoin de rénovations, de changer de vocation ou de nom? Ce sont des questions auxquelles une consultation doit chercher à répondre.
Or ce n'est pas du tout le genre de consultations qu'on a faites. On a fait une annonce. À un moment donné, le gouvernement a dit qu'il avait 25 millions de dollars à donner pour changer une certaine salle, et il a fait miroiter cette somme en demandant à la Ville de Gatineau si elle était d'accord avec les changements. Qui cracherait sur 25 millions de dollars? Je ne connais pas bien des gens qui le feraient...
Des voix: Oh, oh!
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Je vous remercie, monsieur le président.
C'est drôle d'entendre les conservateurs hurler parce qu'on leur parle d'économie et de développement touristique important. Ils mettent une sorte de nuage au-dessus d'une région en changeant quelque chose qui fonctionnait bien. Cela me dépasse comme ce n'est pas possible.
Je veux surtout dénoncer à la Chambre le fait qu'on prétende qu'il y a eu des consultations valables. Chaque fois que j'ai entendu les débats tenus à la Chambre sur l'ancien projet de loi , qui est devenu le projet de loi , j'ai entendu le ministre dire qu'il avait le consentement de la Ville de Gatineau et de son maire. On joue avec les mots et on fait du patinage de fantaisie avec ce type de commentaires. On a mis des mots dans la bouche de gens, des mots qu'ils n'ont jamais prononcés. Dans ce contexte, je trouve qu'on a induit beaucoup de gens en erreur. On donne l'impression qu'on va changer quelque chose d'extrêmement bon.
Je ne sais pas comment le gouvernement va réagir. La région n'est déjà pas avantagée sur le plan du partage de la fonction publique, à moins que l'on ne prétende que les coupures de postes qui ont eu lieu à Ottawa permettent d'assurer le fameux 75/25 qui a toujours été promis en Outaouais. Couper des postes à Ottawa n'amène pas un nouvel équilibre. Ce n'est pas ça, de la création d'emplois.
C 'est exactement ce qui est en train de se produire avec ce musée. C'est ce qui inquiète grandement les acteurs économiques de ma région et inquiète grandement Tourisme Outaouais. C'est certain que lorsqu'un ministre arrive avec un chèque de 25 millions de dollars, les gens vont peut-être être un peu gênés de s'exprimer sur certains sujets. Ce que je peux dire, c'est que, dans la région, cette question a créé un vent d'inquiétude.
J'encourage les gens de l'autre côté à faire autre chose que d'aller à des soirées thématiques de self-congratulation et d'aller voir le musée une journée où ce sont les touristes qui y sont et de voir ce qui les attire à visiter le Musée canadien des civilisations. Je ne dis pas qu'un musée de l'histoire canadienne n'est pas important, qu'il n'est pas nécessaire et qu'on n'a pas tous intérêt à mieux connaître notre histoire, mais pourquoi changer la vocation d'un grand musée? Comme le disait mon collègue de , est-ce tout simplement pour satisfaire un outil de propagande de l'État? Cela crée des problèmes assez sérieux merci.
Évidemment, les conservateurs ont reçu l'ordre de voter d'une certaine façon. C'est malheureux. J'aurai vu ce musée grandir et s'épanouir. Les conservateurs peuvent bien rire, mais je peux dire que la région qui n'est pas très loin du Parlement les entend rire. Les gens s'en rappelleront. Ces députés de l'autre côté ont trouvé très comique de voir que l'on peut changer une formule gagnante. On verra si la nouvelle formule fonctionne bien. Entretemps, selon eux, si cela occasionne certains problèmes économiques ou touristiques dans une région donnée, who cares ? Quelle est la phrase du ? C'est: « I couldn't care less ». C'est le message que les conservateurs envoient. En 2015, la population de l'Outaouais votera pour dire au gouvernement: « We couldn't care less ».