:
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de présenter le projet de loi à l'étape de la troisième lecture. Cet important projet de loi met en oeuvre des initiatives clés du Plan d'action économique de 2014.
Le budget de cette année illustre encore mieux le leadership responsable dont fait preuve le gouvernement. Il s'appuie sur nos forces et continue de mettre en oeuvre le plan du gouvernement pour stimuler la croissance et l'emploi. Nos efforts en vue de soutenir l'emploi et la croissance sont fondés sur notre plan de retour à l'équilibre budgétaire en 2015. Cet engagement à l'égard de la responsabilité financière a aidé à faire en sorte que le Canada conserve son avantage financier sur la scène internationale, avantage durement gagné, qui favorisera une économie saine et croissante pouvant créer des emplois stables et bien rémunérés pour tous les Canadiens.
En effet, le plan de retour à l'équilibre budgétaire du gouvernement ne constitue pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d'accroître le potentiel économique du Canada, d'améliorer les possibilités d'emploi pour les Canadiens et de hausser notre niveau de vie. C'est pour cette raison que nous avons fait du retour à l'équilibre budgétaire la pierre angulaire de notre Plan d'action économique. À cette fin, le Plan d'action économique de 2014 continue de mettre l'accent sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme, le genre de prospérité à long terme sur laquelle nos enfants pourront compter et dont seront reconnaissantes les générations futures.
[Français]
Cependant, je dois rappeler aux députés que la situation économique mondiale reste fragile et que les difficultés hors de nos frontières peuvent toucher le Canada.
Voilà pourquoi il est vraiment important que notre gouvernement conservateur exécute son plan d'action économique, qui permet de créer des emplois et de stimuler la croissance économique.
Le projet de loi C-43 ne dévie pas de ces objectifs. Il soutient l'emploi et la croissance, aide les familles, renforce les communautés et continue à améliorer l'équité et l'intégrité du régime fiscal.
J'aimerais souligner aujourd'hui certaines des mesures clés du budget qui figurent dans le projet de loi C-43. Ce faisant, je vais démontrer comment ce gouvernement fait preuve d'un leadership solide et responsable avec cette importante mesure législative.
[Traduction]
Tout d'abord, j'aimerais parler de certaines mesures que le gouvernement a prises pour simplifier notre régime fiscal et le rendre plus équitable. Il a entre autres éliminé les échappatoires fiscales et renforcé l'observation des règles fiscales pour veiller à ce que tous les Canadiens paient leur juste part d'impôts. Depuis 2006, le gouvernement a pris des mesures importantes pour faire de notre pays un chef de file mondial de l'énergie propre, notamment par la réglementation, par des investissements dans les technologies et l'innovation et par des incitatifs à vaste portée. Le gouvernement a aussi appuyé ces secteurs par des moyens fiscaux, en élargissant l'admissibilité à la déduction pour amortissement accéléré pour investissement dans le matériel de production d'énergie propre.
En 2013, nous avons incité les entreprises à investir dans les nouvelles technologies de l'énergie propre en élargissant l'éventail de déchets organiques admissibles pouvant être utilisés pour la production de biogaz et la gamme d'équipement admissible servant à traiter les gaz générés par des déchets. La mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui capitaliserait sur cette réussite en élargissant l'admissibilité à la déduction pour amortissement accéléré en ce qui concerne le matériel de production d'énergie propre, de façon à y inclure l'équipement de production d'électricité par hydrolienne et une gamme plus vaste d'équipements utilisés pour gazéifier des combustibles résiduaires admissibles.
Toutefois, ce n'est pas tout. La mesure législative à l'étude aujourd'hui vise à faire en sorte que les Canadiens puissent obtenir les emplois disponibles en les aidant à acquérir les compétences qui leur permettront de se faire embaucher ou d'obtenir un meilleur emploi.
[Français]
Au Canada, les apprentis des métiers spécialisés acquièrent la majeure partie de leurs compétences dans un milieu de travail rémunéré et ils suivent une formation technique pendant des périodes variant de six à huit semaines par année. Ces périodes de formation technique requises par leur programme représentent un coût considérable, notamment les frais de scolarité, l'outillage et l'équipement, et la perte de revenus.
C'est pourquoi, dans le but d'aider à jumeler les Canadiens et les emplois offerts, nous avons créé le prêt canadien aux apprentis. Cette initiative va aider les apprentis des métiers désignés Sceau rouge en leur donnant accès à des prêts sans intérêt de plus de 100 millions de dollars par année afin de leur permettre de terminer leur formation.
Plus précisément, le projet de loi C-43 propose de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu afin d'appliquer le crédit existant pour les intérêts sur les prêts étudiants — un crédit d'impôt non remboursable pour les intérêts des prêts approuvés au titre du Programme canadien de prêts aux étudiants et de programmes provinciaux similaires — aux intérêts liés au prêt canadien aux apprentis.
En aidant les Canadiens à acquérir les compétences requises pour trouver un nouveau travail ou un emploi meilleur, nous investissons directement et efficacement dans le plus grand atout de notre pays: nos gens, ceux qui soutiennent l'économie dans son ensemble.
[Traduction]
Nous proposons également d'améliorer notre régime fiscal en mettant à jour la Loi de l'impôt sur le revenu ainsi que la Loi sur la taxe d'accise. Plus tôt cette année, le gouvernement a rendu publiques, aux fins de consultation, des propositions législatives présentant des changements techniques à la Loi de l'impôt sur le revenu, à la Loi sur la taxe d'accise et à des règlements connexes.
À la suite de cette consultation publique, on a intégré au projet de loi des modifications visant à exempter de la taxe sur les produits et services ou de la taxe de vente harmonisée les services d’affinage de métaux précieux fournis à des personnes non-résidentes qui ne sont pas inscrites sous le régime de la TPS/TVH, de même qu'à apporter des modifications techniques aux dispositions concernant les immeubles afin d’assurer le traitement cohérent des divers types d’habitations et de veiller à ce que la règle d’évaluation spéciale visant les logements subventionnés s’applique comme il se doit dans le cadre des règles de la TPS/TVH sur le lieu de fourniture ainsi que dans le contexte d’un changement de taux de TPS/TVH.
Nous continuerons de renforcer l'excellent bilan du gouvernement en ce qui concerne l'amélioration de l'équité et de l'intégrité du régime fiscal canadien. C'est exactement l'objectif visé par le projet de loi , et certaines des mesures que nous venons de mentionner le montrent bien.
Il n'est pas seulement question de mesures fiscales dans ce projet de loi. En effet, il met également en oeuvre de nombreuses mesures budgétaires positives, dont j'aimerais maintenant parler. Parallèlement, j'aimerais revenir sur certaines faussetés propagées par l'opposition, qui voudrait faire croire aux Canadiens que c'est la réalité.
Le projet de loi propose d'établir une structure de gouvernance pour un nouveau centre de recherche en sciences et technologie de calibre mondial qui serait une plaque tournante de la recherche canadienne et internationale sur l'Arctique. La Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique, ou SCREA, renforcera la position du Canada comme chef de file mondial dans le domaine de la recherche de pointe dans l'Arctique, et soutiendra l'économie locale de la région en créant des emplois.
L'opposition accuse constamment le gouvernement de ne pas mener des consultations et d'avoir une aversion pour les sciences. Cette station de recherche montrera clairement que le gouvernement souhaite exercer une forme d'intendance sur les terres de l'Arctique canadien et rassembler l'industrie, les universitaires, les gouvernements autochtones, ainsi que des intervenants internationaux, afin de mettre à profit leurs connaissances, leur expérience et leurs ressources.
Il est également important de signaler que le gouvernement a participé activement à toutes les phases du projet, et que ce dernier bénéficie d'un appui massif. Je ne pourrais être plus fier des mesures prises par le gouvernement dans le projet de loi, car elles permettront au Canada de cimenter sa position de chef de file mondial à l'égard des questions concernant l'Arctique et de la recherche scientifique.
L'opposition tente aussi de convaincre la population que le gouvernement prive d'aide sociale les gens qui en ont vraiment besoin. Ce n'est pas du tout vrai. En fait, rien n'est plus faux.
Le projet de loi permettrait simplement aux provinces et aux territoires d'imposer des périodes de résidence minimales avant qu'une personne ait droit à l'aide sociale. Ce sont les provinces et les territoires qui détermineraient la durée de cette période de résidence minimale. Cela permettrait aux provinces et aux territoires de rendre des comptes aux contribuables, qui estiment que les réfugiés, et plus particulièrement les faux demandeurs d'asile, ne devraient pas recevoir des soins de santé supérieurs à ceux auxquels les Canadiens ont accès.
En apportant ces changements, le gouvernement protégerait notre système d'immigration contre les personnes qui voudraient profiter des soins de santé, de l'aide sociale et des autres avantages sociaux financés par les contribuables. De nombreuses personnes ont tenté de le faire au cours des dernières années.
Permettez-moi de le dire encore une fois pour la gouverne de l'opposition. Le gouvernement est déterminé à aider tous les nouveaux arrivants, y compris les véritables réfugiés, à s'intégrer dans la société canadienne et à contribuer pleinement à notre collectivité et à notre économie. Ceux qui sont véritablement dans le besoin continueront de bénéficier plus rapidement de la protection du Canada.
Une autre mesure clé de ce projet de loi appuie la création d'emplois et contribue à la croissance de l'économie canadienne. C'est le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises proposé par le gouvernement. Cette mesure réduirait de 15 % les cotisations d'assurance-emploi et permettrait aux petites entreprises d'économiser plus de 550 millions de dollars sur deux ans. C'est de l'argent réel que nous rendrions aux petites entreprises — aux créateurs d'emplois. C'est de l'argent qu'elles utiliseraient pour aider à payer le coût de l'embauche de nouveaux travailleurs et tirer profit de nouveaux débouchés économiques. Ce faisant, elles appuient la croissance et la création d'emplois.
Ces petites entreprises se trouvent partout au pays, notamment dans ma circonscription, North Vancouver. Toutes nous ont fréquemment dit que les pertes d'emplois sont surtout attribuables à l'augmentation des charges sociales. Nous avons écouté les petites entreprises, les spécialistes des affaires qui comprennent ce que cette mesure fera pour la création d'emplois.
Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a dit que le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises était « [...] une nouvelle extrêmement importante pour les petites entreprises et une bonne nouvelle pour les gens qui sont à la recherche d'un emploi [...] »
Bien sûr, nous pouvons nous attendre à ce que les députés de l'opposition continuent de s'en prendre aux créateurs d'emploi au moyen de hausses d'impôt massives, comme la taxe sur le carbone de 20 milliards de dollars, et de bêtement ignorer ce que les petites entreprises disent au sujet de cette mesure. Ils feront valoir que leurs idées de Régime de pensions du Canada élargi et d'année de travail de 45 jours — qui coûteraient 4 milliards de dollars aux contribuables canadiens et des milliers d'emplois — sont les meilleures options pour la création d'emploi. Si nous demandons à n'importe quelle petite entreprise si elle préférerait une augmentation des charges sociales, nous obtiendrons une réponse sans équivoque.
Nous ne nous excuserons pas d'écouter les préoccupations des petites entreprises. Le gouvernement continuera de réduire les charges sociales pour 90 % des entreprises et d'appuyer certains des principaux créateurs d'emploi du Canada. Plus de 780 000 petites entreprises profiteront de ce programme.
[Français]
Cette mesure législative aide également les consommateurs. Par exemple, notre gouvernement a un solide bilan de soutien aux consommateurs dans l'industrie des télécommunications. Depuis la dernière mise aux enchères du spectre sans fil, en 2008, les pris ont baissé de près de 20 % et les emplois dans l'industrie du sans fil ont augmenté de 25 %.
La mesure législative présentée aujourd'hui repose sur ce bilan en interdisant aux fournisseurs de services sans fil de faire payer leurs clients pour fournir des factures papiers. L'engagement pris dans le discours du Trône de 2013 consistait à mettre un terme à la pratique de facturer la facturation.
De plus, des modifications sont présentées afin de simplifier le processus de certification du matériel de télécommunication utilisé par les consommateurs et les entreprises.
[Traduction]
Enfin, j'aimerais parler d'un éventail de mesures qui, selon moi, sont essentielles pour renforcer le secteur financier du Canada.
Les coopératives de crédit jouent un rôle important dans les collectivités et l'économie canadiennes. D'un bout à l'autre du pays, les coopératives de crédit et les caisses populaires travaillent d'arrache-pied pour servir leurs membres de la meilleure façon possible. Certaines mesures contenues dans le projet de loi visent à appuyer un réseau dynamique et solide de coopératives de crédit au Canada.
Plus précisément, le gouvernement s'affaire à éclaircir la réglementation fédérale qui s'applique aux coopératives de crédit provinciales et à aider celles qui souhaitent être assujetties à la réglementation fédérale. Au nombre des initiatives prévues, mentionnons l’accès des centrales provinciales de coopératives de crédit aux outils d'intervention fédéraux, comme les prêts consentis par la Société d'assurance-dépôts du Canada; le fait que le Bureau du surintendant des institutions financières mettra fin à la supervision des centrales provinciales de coopératives de crédit; et les changements apportés au cadre fédéral régissant les coopératives de crédit afin de promouvoir la croissance et la compétitivité des coopératives de crédit qui souhaitent offrir des services à l'échelle nationale en simplifiant le processus fédéral des fusions, qui passera de plusieurs étapes à une seule.
Il semble qu'il existe un certain intérêt. Par conséquent, à mesure que nous prendrons appui sur ces mesures, nous allons continuer de consulter les provinces et l'industrie pour faire en sorte que le régime fédéral des coopératives de crédit soit aussi clair et simple que possible.
Un temps de parole de 20 minutes ne me permet de parler que d'un petit nombre des mesures positives contenues dans le projet de loi . Parmi les autres mesures prévues, mentionnons que le gouvernement doublera le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants, le faisant passer à 1 000 $, et qu'il en fera un crédit d'impôt remboursable. C'est un moyen de remettre de l'argent dans les poches des familles canadiennes pour qu'elles puissent inscrire leurs enfants à des activités sportives ou parascolaires.
Le projet de loi propose également de renforcer le régime canadien de propriété intellectuelle afin d’améliorer les conditions d’investissement des entreprises ainsi que leur accès aux marchés internationaux, tout en réduisant les coûts et les formalités administratives. Il prévoit de nouvelles normes en matière de rapports de manière à ce que le Canada respecte l’engagement qu’il a pris en 2013 auprès du G8 d’accroître la transparence des entités exerçant des activités dans les industries extractives. De plus, il créerait de nouveaux répertoires dans la banque nationale de données génétiques qui contiendraient le profil d'identification génétique de personnes disparues, ce qui permettrait aux familles des victimes de disposer de meilleurs outils pour tourner la page.
J'aimerais rappeler aux députés que, depuis la récession mondiale, le Canada a créé, net, près de 1,2 million d'emplois. C'est l'un des meilleurs bilans de création d'emplois parmi les pays du G7. Le Fonds monétaire international et l'OCDE prévoient toujours que le Canada comptera parmi les économies affichant la plus forte croissance au sein du G7 cette année et l'an prochain. Par ailleurs, la classe moyenne du Canada figure maintenant parmi les plus riches du monde industrialisé, devançant pour la première fois celle des États-Unis. Enfin, l'Organisation internationale du travail a indiqué dernièrement, dans son Rapport mondial sur les salaires, que le Canada se classe au deuxième rang parmi les pays du G20 au chapitre des gains en matière de salaires. Les Canadiens ont de quoi se réjouir.
Nous n'avons pas obtenu ces résultats en attendant, les bras croisés, que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes, ou en évitant de prendre un engagement solide et d'adopter un plan éprouvé en vue de favoriser la création d'emplois et la croissance. Le projet de loi fournit un programme complet et audacieux qui continuera de créer des emplois pour les Canadiens et de consolider notre avenir économique.
J'encourage vivement les députés à adopter cet excellent projet de loi.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour parler, en troisième lecture, du projet de loi , le deuxième projet de loi de mise en oeuvre du budget.
J'en suis heureux parce que je vais être un des rares députés de la Chambre qui auront l'occasion de prononcer un discours sur ce projet de loi en troisième lecture puisque le gouvernement, comme mon collègue de l'a mentionné, a limité le débat à une seule journée. On a une seule journée pour un projet de loi budgétaire massif. Il compte 460 pages et 401 articles. Il modifie des dizaines de lois, que ce soit par création, par amendement ou par élimination de ces lois. C'est un projet de loi pour lequel nous avons eu très peu de temps en comité par rapport à l'ampleur des mesures qui sont proposées. C'est un projet de loi dont le processus a encore été déficient de façon importante. Non seulement il est beaucoup trop massif pour une étude en deux semaines — c'est le temps que nous avons passé en comité —, mais il l'est aussi pour les comités auxquels nous avons référé certaines de ses sections. Je rappelle que ces comités n'ont pas de pouvoir autre que celui d'écouter et de proposer des recommandations au comité des finances qui, lui, n'aura pas entendu ses témoins. Ce processus est complètement inadéquat. Quiconque croit dans une démocratie parlementaire ne peut avancer que ce processus est tout à fait adéquat pour la bonne gouvernance.
Le résultat, comme on l'a vu dans les projets de loi budgétaires passés du gouvernement, en est une foule de lacunes, d'erreurs, d'omissions et d'erreurs de mauvaise de gouvernance se retrouvent dans ces projets de loi et doivent être corrigés, par la suite, dans des projets de loi budgétaires subséquents. Ce n'est pas la façon de gouverner d'une façon efficace.
J'ajouterai que plusieurs des éléments qui se retrouvent dans ce projet de loi démontrent que le gouvernement refuse de suivre des principes de bonne gouvernance.
L'un de ces éléments — c'est la question que je viens de poser au secrétaire parlementaire — est probablement l'une des mesures les plus dispendieuses du projet de loi. Cette mesure permet aux entreprises qui paient moins de 15 000 $ de cotisations à l'assurance-emploi de bénéficier d'un crédit impôt, sans aucune condition, pour supposément créer de l'emploi. C'est tiré à même du fonds de l'assurance-emploi qui, comme on le sait, prévoit un surplus dans les années à venir. Ce surplus serait donc déjà dépensé. On estime que la mesure coûtera plus d'un demi milliard de dollars, environ 550 millions de dollars.
Pour que le gouvernement abandonne les revenus de 550 millions de dollars à même la caisse de l'assurance-emploi, on s'attendrait à ce qu'il puisse y avoir des résultats garantis en matière de création d'emplois. Ce n'est pas le cas. La seule analyse que nous avons eue de façon indépendante nous vient du directeur parlementaire du budget, qui a estimé que la mesure allait créer 800 emplois. Seulement 800 emplois. La seule organisation qui est venue devant le comité et qui a contredit les chiffres du directeur parlementaire du budget, c'est l'organisation dont les membres vont bénéficier de cette mesure d'abord et avant tout. C'est l'organisation qui a fait la promotion de cette mesure et dont l'étude est la seule sur laquelle le gouvernement repose sa décision.
Lorsqu'une mesure coûte plus d'un demi milliard de dollars, on s'attendrait à ce que le ministère des Finances fasse une analyse indépendante, à ce que le ministère des Finances puisse estimer l'impact qu'aura ce congé de cotisations sur la création d'emplois. Toutefois, le lui-même est venu en comité et nous a dit qu'aucune de ces analyses n'a été effectuée par le ministère des Finances, que la seule analyse sur laquelle il se reposait était, au bout du compte, celle de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Celle-ci fait du bon travail. Elle représente ses membres et va chercher auprès du gouvernement des acquis et des mesures qui vont bénéficier à ses membres. C'est son travail. C'est justement la raison pour laquelle le gouvernement devrait se fier à une analyse indépendante avant d'adopter une telle mesure. Il ne doit pas sous-contracter — c'est ce qu'il a fait au bout du compte — le travail du ministère des Finances et le confier à une organisation externe qui, a priori, va permettre à ses membres d'en bénéficier. C'est l'une des mesures qui démontrent clairement que ce gouvernement déraille complètement en ce qui a trait au principe de bonne gouvernance. Je dois dire que j'ai rarement vu un gouvernement procéder de manière aussi erronée et aussi erratique que ce gouvernement en matière d'économie.
Ça paraît que nous sommes en période préélectorale, puisque la plupart des mesures qui se retrouvent à l'intérieur du projet de loi ne stimulent en rien la croissance économique et la création d'emplois, à l'exception de celles que nous allons appuyer. En effet, dans un projet de loi de 460 pages, nous retrouverons évidemment des mesures non seulement acceptables, mais qui vont dans le sens de la croissance économique et de la création d'emplois. Toutefois, un grand nombre de ces mesures ne vont pas dans ce sens. Celles-ci devraient être étudiées de façon séparée dans leur propre projet de loi, mais le gouvernement refuse de le faire.
Même en ce qui concerne les mesures strictement fiscales ou économiques, le gouvernement démontre clairement que ce n'est pas uniquement le crédit d'impôt dont je viens de parler qui n'a pas été analysé par le ministère des Finances, mais l'ensemble de ces mesures. Elles n'ont pas été analysées par le ministère des Finances ni par des sources indépendantes, dont l'analyse n'est pas retenue par le gouvernement.
Le gouvernement se vante de doubler le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants. Le but est noble, mais c'est une mesure extrêmement dispendieuse. On estime que cela va plus que doubler les revenus qui seront abandonnés ainsi et qui seront distribués aux parents d'enfants qui exercent des activités physiques.
Encore une fois, c'est un but noble, mais le crédit d'impôt est-il une bonne manière d'atteindre cet objectif? Une analyse d'impact a-t-elle été faite? En comité, une experte en matière fiscale est venue nous dire que le crédit d'impôt n'atteignait aucunement ou très peu les objectifs fixés par le gouvernement, qui sont d'accroître l'activité physique chez les enfants, et que ce n'était pas la bonne manière de le faire.
Les questions que les députés conservateurs posaient au Comité permanent des finances portaient davantage sur des anecdotes. Ils disaient que certains de leurs concitoyens ou concitoyennes bénéficiaient de ce crédit et aimaient cela. L'analyse fiscale de l'efficacité d'un crédit d'impôt, qui doit être faite de façon indépendante par le gouvernement, doit reposer sur l'analyse fiscale elle-même des chiffres et non sur des anecdotes. On ne peut pas gouverner sur la base d'anecdotes. C'est une façon irresponsable de le faire.
Un autre élément qui va justifier notre position à l'étape de la troisième lecture du projet de loi C-43, c'est le manque de consultation préalable du gouvernement concernant plusieurs des mesures. Comme je l'ai mentionné, il y a eu 401 articles. La quatrième partie du projet de loi porte sur des mesures autres que des mesures fiscales. Cette partie est elle-même l'une des plus volumineuses et porte sur une variété de sujets qui n'ont bien souvent rien à voir avec le budget et l'économie en général. On pourrait s'attendre à ce que le gouvernement puisse au moins faire ses devoirs et consulter les intervenants de cette industrie, dont l'opinion devrait compter pour assurer l'efficacité des mesures.
Par ailleurs, la section portant sur des modifications à la Loi sur l'aéronautique vise à centraliser les pouvoirs du ministère et du ministre en matière d'expansion et de modification des aéroports. Cela pourrait effectivement augmenter les risques de faire disparaître la consultation locale en cas de proposition controversée, parce que ces dispositions donnent un pouvoir discrétionnaire au ministre. Nous pouvons le constater dans le cas de l'expansion de l'aéroport de l'île de Toronto.
Est-ce que le Conseil des aéroports du Canada a été consulté avant cette mesure? Non. Est-ce que l'Association des pilotes fédéraux du Canada a été consultée avant cette mesure? Non. Comment peut-on proposer des mesures comme celle-ci sans avoir fait ses devoirs au préalable? Est-ce la seule mesure proposée dans le projet de loi C-43 où les conservateurs ont manqué à leurs responsabilités envers les citoyens? Non. Je pourrais en citer d'autres, toujours dans cette quatrième partie.
Par exemple, on modifie la réglementation qui s'applique aux coopératives de crédit sans en connaître les répercussions profondes. Encore une fois, est-ce que le Credit Union Central of Canada, l'organisme qui représente les caisses de crédit, a été consulté? Est-ce que la Fédération des caisses Desjardins a été consultée? Non. Alors, comment peut-on avancer de telles mesures qui auront des effets significatifs sur différentes industries?
Comment peut-on prétendre qu'on fait preuve de diligence dans ce processus alors qu'on ne prend pas la peine de s'assurer qu'il n'y aura pas de lacunes dans ces textes ou qu'ils n'auront pas d'effets pervers?
Il y a certaines mesures avec lesquelles nous sommes d'accord, mais elles sont diluées. En effet, elles ne respectent pas entièrement les engagements que les conservateurs ont pris, entre autres la fin des frais « payer pour payer », soit ceux que les consommateurs doivent payer pour recevoir une facture écrite. L'élimination de ces frais est proposée dans ce projet de loi pour les entreprises de télécommunication. C'est parfait.
De ce côté-ci de la Chambre, nous demandons l'élimination des frais « payer pour payer » depuis des années. Nous revenons de façon répétée sur ce point. Je demande donc au gouvernement pourquoi il s'est arrêté là, alors qu'il s'était engagé à éliminer ces frais pour l'industrie bancaire également. Le gouvernement n'est même pas allé au bout de son engagement. Il faut croire que l'industrie bancaire possède de meilleurs lobbyistes que l'industrie des télécommunications. On sait que ce gouvernement ne tient pas nécessairement à avoir de bonnes relations avec l'industrie des télécommunications; c'est la seule raison que je peux voir pour cette décision. Encore une fois, c'est aller à mi-chemin pour les consommateurs, alors que le gouvernement devait aller au bout des revendications des consommateurs dans ce dossier.
L'ensemble des mesures proposées par le gouvernement, non seulement dans le projet de loi C-43 mais également dans l'ensemble de ses politiques économiques, est sans ligne directrice réelle. Le gouvernement n'a pas de politique générale vers laquelle il devrait tendre ou se diriger et qui pourrait enfin encadrer ses efforts pour s'assurer qu'ils ne sont ni perdus ni purement électoraux, comme nous pouvons le voir en grande partie dans le projet de loi C-43 et comme, j'en suis persuadé, nous allons le voir dans le rapport des consultations prébudgétaires. C'est vraiment du saupoudrage.
Ce gouvernement n'a pas de politique industrielle digne de ce nom. Pourtant, dans la partie 4 du projet de loi, on inclut des mesures qui favorisent l'acquisition d'entreprises par des intérêts étrangers grâce à une dilution de la Loi sur investissement Canada. Il n'y a pas eu de consultations réelles en ce sens. La Loi sur investissement Canada a besoin de de beaucoup plus de transparence et d'une ligne directrice beaucoup plus précise pour éliminer ou réduire la possibilité de décisions arbitraires et de décisions pour lesquelles les investisseurs étrangers n'auraient pas d'explication. Il faut que le gouvernement aille dans une direction dans laquelle ces investisseurs pourraient s'attendre à beaucoup plus de prévisibilité de sa part, ce qui est essentiel lorsqu'on veut attirer des intérêts étrangers.
Il n'y a pas de politique ou de stratégie globale en matière de santé. Le gouvernement pourrait jouer un rôle de leader. Bien sûr, la santé est un domaine de compétence provinciale, nous le reconnaissons, mais cela n'empêche pas le gouvernement de pouvoir travailler avec les provinces, de jouer un rôle de leader et de faire en sorte d'avoir une politique pancanadienne en matière de santé avec laquelle les provinces et les territoires sont d'accord. Toutefois, on effectue des changements unilatéraux, et la crainte que nous avons, c'est qu'on tente dans ce projet de loi plus spécifiquement de politiser l'Agence de la santé publique du Canada.
Il n'y a pas de politique crédible de la part de ce gouvernement pour assurer une sécurité à la retraite. Pourtant il y a des modifications qui créent d'autres véhicules de placement sans toutefois améliorer la sécurité du revenu. De plus, il n'y a pas de politique énergétique cohérente de la part de ce gouvernement. Malgré cela, des modifications sont faites à la loi portant sur le transport maritime. Des changements sont apportés pour permettre au secteur gazier et pétrolier ainsi qu'aux entreprises extractives de suivre les mêmes règles fiscales en matière de droit d'association ou encore d'environnement au Canada que dans les pays en voie de développement. En fait, on leur permet de suivre des textes de loi qui sont beaucoup moins rigoureux que ceux que nous pourrions avoir ici.
Alors que nous pourrions jouer un rôle sur le plan de ce développement et de l'implantation de politiques cohérentes dans les pays avec lesquels nous traitons, le gouvernement va dans la direction opposée. C'est extrêmement frustrant de revenir à la Chambre dans une perspective de troisième lecture avec très peu de temps pour parler de ce projet de loi, comme cela a été le cas en comité.
C'était le cas au Comité permanent des finances, bien sûr. Toutefois, d'autres comité, malgré qu'ils soient sans pouvoir en la matière, ont tenté tant bien que mal d'attirer des témoins afin de les entendre sur des projets de loi dont la portée était assez importante et qui auraient dû être scindés en plusieurs projets de loi.
C'est extrêmement frustrant, parce que cela démontre clairement que ce pays s'en va dans la mauvaise direction. La plupart des députés du gouvernement vont présenter des discours, pour ceux qui auront la chance de le faire, et vont vanter les mérites de leurs politiques économiques.
Lorsque le secrétaire parlementaire répondait à une question au sujet de la performance de ce gouvernement, particulièrement en 2008, lorsque la récession a frappé, il a mentionné que ce gouvernement a été à la fine pointe des actions gouvernementales partout dans le monde pour mitiger les effets de la crise économique.
Or ce n'est pas ce que les conservateurs ont fait. Pendant l'élection de 2008, ils niaient qu'une crise économique s'en venait. D'ailleurs, je me souviens très bien des commentaires du , qui minimisait la crise économique à venir, alors que nous avons vu quelle ampleur elle avait. À la télévision nationale, il a simplement dit que c'était un bon moment pour acheter des actions en bourse et investir dans le secteur des valeurs mobilières. C'était tout à fait irresponsable.
Nous avons exigé de ce gouvernement qu'il investisse en particulier dans les infrastructures, dans les secteurs où l'entreprise privée ne pouvait ou ne voulait plus investir en raison de la conjoncture, et qu'il compense l'échec de l'entreprise privée, qui devait investir et assurer une économie florissante. Le gouvernement a dû jouer son rôle, et c'est en grande partie grâce à l'opposition. Se vanter d'avoir pris les devants et d'avoir agi seul est tout à fait irresponsable. Il s'agit d'une interprétation complètement erronée de ce à quoi nous faisons face.
Nous ne sommes pas sortis du bois. Nous avons besoin de mesures concrètes de la part de ce gouvernement qui ne sont pas purement électoralistes, mais qui sont davantage axées sur ce qu'ils prétendent être leur slogan, c'est-à-dire la création d'emplois et la croissance. Ce n'est pas ce que nous voyons dans ce projet de loi.
C'est la raison pour laquelle nous devrons nous y opposer. Avant de ce faire, j'aimerais proposer la motion suivante.
Je propose, appuyé par le député de :
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
« cette Chambre refuse de donner troisième lecture au projet de loi C-43, Loi no 2 portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 11 février 2014 et mettant en oeuvre d'autres mesures, parce qu'il:
a) modifie des dizaines d'autres lois sans débat ni suivi parlementaires adéquats;
b) ne prend pas de mesures afin de créer de l'emploi et de lutter contre la faiblesse de la croissance économique;
c) cherche à limiter l'accès des demandeurs d'asile à l'aide sociale même s'il n'y a aucun besoin financier ou demande de la part des provinces pour une telle mesure;
d) apporte des modifications au droit des brevets qui pourrait entraîner des poursuites coûteuses contre le gouvernement;
e) met en place un crédit d'impôt dont les effets n'ont pas été analysés par le gouvernement et qui réduira de manière considérable les fonds de la caisse d'assurance-emploi; et
f) n'honore pas la promesse du gouvernement de protéger les petites entreprises contre les frais de transaction et d'interdire aux banques d'imposer des frais payer pour payer. ».
:
Monsieur le Président, en prenant la parole relativement au projet de loi d'exécution du budget du gouvernement, à l'étape de la troisième lecture, je déplore que nous nous retrouvions encore une fois avec un méga projet de loi omnibus.
[Français]
Cette mesure législative comporte de nombreuses lacunes, mais je vais commencer par parler de ses failles conceptuelles. En effet, elle couvre beaucoup trop de sujets qui ne sont pas de nature budgétaire et ils ne devraient donc pas figurer dans une loi d'exécution du budget.
[Traduction]
En vérité, le projet de loi n'est qu'un écran de fumée conçu dans le but de faire adopter une multitude de changements à toute vapeur sans les soumettre ni à un examen minutieux ni à une analyse rigoureuse. Ses 400 articles distincts qui couvrent 460 pages modifieraient d'innombrables lois. Le projet de loi constitue un énième abus de pouvoir et témoigne de l'irrespect constant du gouvernement envers le Parlement et de son manque flagrant de discernement.
Passons en revue certaines des mesures que propose le projet de loi.
Parlons tout d'abord du crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Lorsque le a témoigné au comité des finances, il a reconnu que son ministère n'avait pas soumis la mesure à la moindre analyse économique avant d'y affecter plus d'un demi-milliard de dollars puisés à même les deniers publics.
[Français]
Selon les spécialistes entendus par le Comité permanent des finances, ce crédit d'impôt est très mal conçu et il va malheureusement inciter les employeurs à mettre à pied des travailleurs ou à réduire leurs heures dans le but de profiter des économies d'impôt promises.
[Traduction]
Le directeur parlementaire du budget nous a dit que le fameux crédit pour l'emploi ne créerait que 800 emplois en deux ans, ce qui correspond à une facture d'environ 700 000 $ par emploi. De toute évidence, il s'agit d'une mesure de création d'emplois exagérément coûteuse et inefficace. Nous savons qu'il existe de meilleurs moyens de gérer un demi-milliard de dollars en fonds publics et, en parallèle, de créer des emplois. D'autres mesures, voire des investissements mieux réfléchis, permettraient de stimuler l'économie et l'emploi de façon plus efficiente.
Nous avons proposé une solution de rechange ciblée. Le plan des libéraux prévoit un congé de cotisation à l'assurance-emploi de deux ans pour les entreprises qui créent des emplois, c'est-à-dire celles qui embauchent bel et bien du personnel et dont les charges sociales s'alourdissent. Voilà un véritable incitatif à l'embauchage. Notre proposition corrigerait les lacunes du crédit d'impôt que propose le gouvernement. Des organismes canadiens qui défendent les intérêts des employeurs appuient d'ailleurs notre plan, notamment la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, Restaurants Canada ainsi que Manufacturiers et Exportateurs du Canada.
Deuxièmement, arrêtons-nous à la toute dernière offensive du gouvernement contre les demandeurs du statut de réfugié. Parce que les tribunaux ont rejeté ses tentatives précédentes de priver les demandeurs d'asile de soins médicaux adéquats, le gouvernement conservateur veut maintenant faciliter la tâche aux provinces pour refuser de l'aide sociale à ces demandeurs. Cette politique impitoyable et répressive n'a manifestement pas sa place dans un projet de loi omnibus d'exécution du budget.
Troisièmement, il y a la restructuration de l'Agence de la santé publique du Canada. Le gouvernement rétrograderait l'administrateur en chef de la santé publique, mesure qui pourrait présenter des risques éventuels pour la santé des Canadiens. Au comité des finances, des experts nous ont expliqué que l'Agence de la santé publique du Canada avait été créée dans la foulée de la crise du SRAS au Canada. Ils nous ont dit que, à l'époque, on avait délibérément conféré à l'administrateur en chef de la santé publique un statut équivalent à celui de sous-ministre afin que le titulaire de ce poste ait le pouvoir et l'autonomie nécessaires pour collaborer avec les provinces et apporter de véritables changements. Le projet de loi omnibus annulerait une partie de ces efforts positifs.
Le projet de loi omnibus tente également de corriger certaines des erreurs contenues dans les autres projets de loi omnibus déjà présentés par les conservateurs. Par exemple, dans le dernier projet de loi omnibus d'exécution du budget, le projet de loi , les conservateurs ont oublié d'inclure un crédit d'impôt pour les intérêts payés sur les prêts canadiens aux apprentis. Dans le même projet de loi, ils ont également oublié d'inclure les entreprises étrangères de services monétaires dans la catégorie des entités étrangères visées par les dispositions de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
Les conservateurs ont également oublié de prévoir le remboursement des droits payés sur les produits du tabac détruits, lorsqu'ils ont haussé ces droits dans le projet de loi C-31. Par ailleurs, toujours dans le même projet de loi, ils ont oublié d'assujettir les régimes de pension agréés collectifs aux mêmes règles de TPS que les régimes de pension agréés.
Il y a toute une série d'oublis, et ce résultat déplorable tient non seulement à une incompétence et à un manque d'attention aux détails inadmissibles dans les domaines de l'administration publique et de la gestion économique, mais aussi à une faille dans l'approche globale qui consiste à regrouper tous ces changements dans un projet de loi omnibus d'exécution du budget, sans permettre aux comités pertinents du Parlement d'examiner et de mettre aux voix les mesures qui se rapportent à leur domaine de politique publique et à leur champ de compétence.
Cette longue série d'oublis montre que le gouvernement aurait sans doute oublié de tenir compte des besoins des Canadiens. En revanche, je ne pense pas que, lors des prochaines élections, les Canadiens auront oublié les échecs du gouvernement actuel.
Justement, un des principaux échecs est le manque de consultation, comme en témoigne clairement ce projet de loi omnibus. Le gouvernement n'a pas consulté les groupes du secteur de l'aviation lorsqu'il a modifié les règles concernant les aérodromes. Il n'a pas écouté l'avis de la seule entreprise internationale au Canada qui oeuvre dans le domaine de la mise en place de câbles lorsqu'il a exclu cette activité de la définition de transport maritime international. Il n'a pas non plus écouté les gouvernements provinciaux lorsqu'il a persisté à adopter des mesures destinées à priver les réfugiés de l'aide sociale.
Les Canadiens ont clairement indiqué qu'ils ont besoin de croissance économique et d'emplois et que le gouvernement doit en faire sa priorité absolue. Le gouvernement n'est malheureusement pas à l'écoute des besoins et des aspirations des Canadiens et ne fait absolument rien pour favoriser la croissance et la prospérité.
Prenons par exemple le nouveau plan de fractionnement du revenu du gouvernement, qui coûtera 2,4 milliards de dollars cette année. Seulement 14 % des Canadiens, les plus privilégiés de la société, profitent de cette mesure. Elle néglige complètement les parents seuls et les parents qui touchent tous les deux un revenu similaire.
Le regretté Jim Flaherty a clairement exprimé ses doutes à l'égard de ce nouveau système. Il a dit ceci:
Je crois que le fractionnement du revenu doit être analysé longuement et rigoureusement [...] pour qu'on sache qui en bénéficie et dans quelle mesure, parce que je ne suis pas convaincu que, dans l'ensemble, ce soit avantageux pour la société.
Si les conservateurs suivaient son conseil et analysaient le fractionnement du revenu longuement et rigoureusement, ils constateraient que cette mesure ne permet ni de favoriser la croissance et la prospérité ni d'appuyer bon nombre des familles canadiennes qui ont le plus besoin d'aide. Cette mesure alourdit davantage le déficit du gouvernement cette année. Le gouvernement aurait enregistré un excédent, ou du moins il y serait presque arrivé, si ce n'était de ce plan de fractionnement du revenu, qui nous replonge dans une situation déficitaire.
Les conservateurs empruntent pour favoriser un petit groupe relativement bien nanti de la population au moyen du fractionnement du revenu, mais ils négligent un groupe vulnérable de personnes qui ont fait preuve de patriotisme et de vrai courage en servant les Canadiens, à savoir les anciens combattants.
Non content de fermer des bureaux des Anciens Combattants, le gouvernement n'a pas utilisé 1,1 milliard de dollars qui devaient être investis pour venir en aide aux anciens combattants. Au lieu de suivre les directives du Parlement et d'utiliser ces fonds pour répondre aux besoins des anciens combattants, le gouvernement a récupéré cet argent pour le verser dans le Trésor fédéral.
Paralèllement, le gouvernement lésinait en ce qui concerne des investissements dans les services de santé mentale essentiels pour les anciens combattants. Dans son récent rapport, le vérificateur général a constaté que 80 % des anciens combattants ont dû attendre près de huit mois pour savoir s'ils étaient admissibles à des services de santé mentale à long terme, et ceux qui font partie du segment restant de 20 % ont dû attendre encore plus longtemps.
Le gouvernement conservateur insiste constamment sur l'importance de l'armée mais il fait preuve d'un étonnant manque de compassion et de respect envers les anciens combattants et leur famille. Il essaie même de soutenir devant les tribunaux qu'il n'a pas d'obligation sacrée envers ceux qui ont servi dans les Forces armées canadiennes.
Les priorités d'un gouvernement libéral seraient bien différentes de celles du gouvernement actuel sur les plans économique et social. Nous estimons que les membres des Forces armées canadiennes et les anciens combattants ne devraient recevoir rien de moins que les meilleurs soins et le meilleur soutien de la part d'un pays et d'un gouvernement reconnaissants. Nous aurions comme objectifs d'assurer un traitement équitable de tous les membres de la société et de renforcer la classe moyenne canadienne grâce à un programme de création d'emploi et de croissance.
Nous ferions croître l'économie d'une façon qui profiterait à tous les Canadiens en investissant des sommes importantes dans l'infrastructure, l'innovation et le commerce. Nous travaillerions en partenariat avec les provinces et les municipalités canadiennes. Nous collaborerions avec des investisseurs progressistes, notamment les fonds de pension du Canada, pour investir massivement dans l'infrastructure. Nous suivrions l'exemple de pays chefs de file comme le Royaume-Uni et l'Australie. Cette année, l'Australie investit 13 milliards de dollars de fonds fédéraux dans l'infrastructure et met à contribution les administrations des États et les fonds de pension pour injecter 60 milliards de dollars dans l'infrastructure.
Nous avons la capacité, grâce à un programme d'infrastructure avant-gardiste et novateur, de favoriser la création d'emploi et la croissance à court terme en cette période de stagnation séculaire, de croissance lente et de faible création d'emploi. Nous pouvons favoriser la création d'emploi et la croissance à court terme, mais nous pouvons aussi rendre notre économie plus concurrentielle à long terme en répondant aux besoins pressants du Canada en matière d'infrastructure.
En réalité, il s'agit probablement pour nous d'une occasion unique d'investir dans l'infrastructure, étant donné le faible rendement des obligations, les taux d'intérêt réels négatifs, les infrastructures qui tombent en ruine, la stagnation du marché de l'emploi et la faible croissance de l'économie. Lorsqu'on regroupe tous ces facteurs, on ne s'étonne pas que des gens comme David Dodge ou des organismes comme l'OCDE ou le FMI affirment que les pays comme le Canada doivent investir massivement dans l'infrastructure.
Ce n'est pas le moment pour le gouvernement de faire ce qu'il a fait dans le dernier budget, c'est-à-dire réduire de 89 % les dépenses d'infrastructure qui étaient prévues pour avoir un excédent théorique à la veille des élections.
Les dépenses d'infrastructure doivent être considérables, uniformes et étalées sur une longue période, pas seulement versées en fonction du calendrier électoral.
En tant que gouvernement, nous investirions dans de meilleurs renseignements sur le marché du travail pour bien comprendre le déséquilibre des compétences qui explique les emplois sans travailleurs et les travailleurs sans emplois, pour remédier à la pénurie de main-d'oeuvre et, en même temps, pour offrir des débouchés aux jeunes Canadiens qui ont besoin de travail.
Il y a 200 000 emplois de moins pour les jeunes Canadiens aujourd'hui qu'avant le ralentissement. Au Canada, nous avons entre autres besoin de meilleures données sur le marché du travail. Nous devons investir dans des organismes comme Statistique Canada. Nous devons nous assurer que les jeunes Canadiens et leurs familles en savent davantage sur les emplois d'aujourd'hui et ceux de l'avenir. Nous avons besoin de meilleures données et besoin de les rendre faciles à consulter pour les jeunes Canadiens de sorte qu'ils puissent commencer à penser à long terme dès l'école secondaire de premier cycle, non seulement à ce qu'ils veulent faire, mais aussi aux salaires associés aux divers emplois pour qu'ils aient un jour les moyens d'avoir un chez-soi. Dans l'histoire récente, nous n'avons jamais vu autant de jeunes Canadiens vivre chez leurs parents, dormir sur le divan du sous-sol parce qu'ils ne peuvent tout simplement pas trouver un travail qui leur permet de subvenir à leurs besoins financiers.
L'un des principaux facteurs de l'endettement élevé des ménages canadiens actuellement est le soutien financier fourni aux enfants adultes qui ne sont pas capables de trouver un emploi, du moins pas un emploi suffisamment rémunérateur pour vivre. Les familles canadiennes d'aujourd'hui sont plus endettées que jamais, soit 1,65 $ pour chaque dollar de revenu annuel. Les parents et les grand-parents soutiennent financièrement des jeunes qui ont des compétences, qui ont fait de bonnes études, mais dont les compétences ne correspondent pas aux besoins du marché du travail. Il nous faut remédier à cette lacune, notamment en informant comme il faut les jeunes Canadiens au moment où ils planifient leur carrière et leur vie. Il faut les renseigner sur les types d'emplois et les métiers qui leur permettront de bien gagner leur vie.
Nous devons oeuvrer avec les provinces pour rétablir l'honneur et le respect rattachés aux métiers. Au cours des 30 dernières années, le respect manifesté à l'égard des métiers a diminué. Nous devons maintenant inverser cette tendance, car nous savons qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre dans les métiers spécialisés et que ce sera un débouché intéressant pour les jeunes, à condition de pouvoir les renseigner comme il faut. Je pense que nous verrons de plus en plus de jeunes choisir une carrière dans un métier spécialisé.
Nous devons également investir davantage dans la formation et les stages d'apprenti. Nous devons mesurer l'ampleur du phénomène des stages non payés, par exemple. Nous avons demandé au gouvernement de donner à Statistique Canada le mandat de recueillir des statistiques sur les stages non payés. On nous a dit qu'il y avait plus de stages non payés que jamais auparavant. C'est le principe de l'offre et de la demande.
Beaucoup de jeunes Canadiens cherchent désespérément du travail. Ils veulent acquérir l'expérience initiale dont ils ont besoin pour démarrer leur carrière, mais ils ne sont pas capables. Or, les stages non payés risquent d'accroître considérablement l'inégalité des chances, car seuls les enfants des familles privilégiées peuvent se permettre de travailler sans être rémunérés. Autrement dit, un enfant né dans une famille privilégiée est plus susceptible de commencer sa carrière du bon pied et d'acquérir une certaine expérience de travail.
Ce constat a d'énormes répercussions à long terme sur l'égalité des chances. Un rapport récent du FMI nous apprend que l'inégalité des chances n'est pas seulement un problème social; c'est aussi un facteur qui nuit à la croissance économique. Voilà pourquoi des problèmes comme les stages non payés et l'inégalité des revenus sont importants. Nous devrions à tout le moins éviter d'aggraver la situation en modifiant la fiscalité avec une mesure comme le fractionnement du revenu, qui risque d'accroître les inégalités.
Nous devons aussi reconnaître que la nature du travail et de la formation a changé au cours des 30 dernières années, pas seulement au Canada mais dans l'ensemble du monde industrialisé. Le bon vieux temps, où l'on obtenait un diplôme ou apprenait un métier, qui assurait ainsi son avenir et faisait en sorte qu'on n'avait plus jamais besoin de retourner à l'école, à l'université ou au collège, est chose du passé. De la même façon, l'époque où l'on travaillait pendant 30 ans et où l'on partait à la retraite avec une montre en or et un régime de pension à prestations déterminées est révolue depuis longtemps.
Nous devons moderniser le Programme canadien de prêts aux étudiants dans le cadre d'un train de mesures non seulement prévues pour les jeunes qui terminent leurs études secondaires, mais conçues pour suivre ces gens tout au long de leur carrière et de leur vie. Il n'existe pas vraiment de mesures destinées aux gens dans la trentaine qui ont de jeunes enfants, mais qui découvrent que leurs compétences ne correspondent pas aux besoins du marché du travail actuel. Pour eux, c'est un moment où il est très difficile de financer les études et la formation requises pour obtenir un emploi qui leur permettra de subvenir aux besoins de leur famille. Si nous pouvions accompagner les gens tout au long de leur carrière et des étapes de leur vie pour les aider à acquérir les compétences dont ils ont besoin pendant toute cette période, cela favoriserait la productivité et la compétitivité, ainsi que la création d'emplois et la croissance.
Nous estimons aussi qu'il est important de recommencer à élaborer les politiques publiques à partir de décisions fondées sur des données probantes, plutôt qu'à partir de données inventées pour justifier des décisions, comme le font les conservateurs. Dans une perspective idéologique, on peut penser qu'une décision est la bonne, mais on risque d'être surpris quand on examine cette décision à la lumière des faits. Il est important d'obtenir les meilleurs renseignements et données — scientifiques ou statistiques — possible.
Nous vivons dans une ère de mégadonnées. Les entreprises et les gouvernements intelligents investissent des sommes énormes pour en savoir davantage sur leurs clients et les tendances démographiques afin de se préparer en conséquence. À l'échelle mondiale, la seule entité que je connaisse qui ait choisi délibérément, au cours des 10 dernières années, de réduire la qualité et la quantité des données qu'elle recueille est le gouvernement conservateur. C'est un point de vue idéologique aberrant.
Plutôt que de diviser les Canadiens avec des idéologies, un gouvernement libéral les rapprocherait au moyen d'idées fondées sur des faits et en faisant preuve de créativité, d'imagination et d'innovation, et ce, dans le but de créer les emplois et de favoriser la croissance dont les Canadiens ont besoin.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir de prendre la parole à nouveau au nom des électeurs de ma circonscription, les habitants de Crowfoot, dans le centre de l'Alberta. J'ai le plaisir de servir cette circonscription depuis 14 ans.
C'est également un plaisir de pouvoir partager mon temps de parole avec le député de aujourd'hui.
Il y a toutes sortes de questions que nous pouvons aborder dans les débats sur les budgets, les projets de loi d'exécution du budget et l'économie. Le deuxième projet de loi d'exécution du budget contient un certain nombre de mesures. Il y en a trois en particulier dont j'aimerais parler ce matin. J'aimerais dire quelques mots sur l'économie. L'opposition se plaît à brosser un bien sombre portrait de l'économie canadienne. J'aimerais brièvement parler du fait que le Canada occupe le premier rang au chapitre de la création d'emplois et de la croissance dans le monde industrialisé.
J'aimerais également consacrer un peu de temps aux mesures que nous avons présentées pour aider les gens à garder leur emploi et faire en sorte de créer un climat propice à la création d'emplois, et aux façons de veiller à ce que les gens aient les compétences nécessaires pour les occuper.
Et enfin, j'aimerais parler un peu de ce que le gouvernement conservateur a fait, dans ce projet de loi budgétaire et d'autres mesures, pour appuyer les familles et les collectivités. Que ferait le gouvernement en grave période de ralentissement économique mondial? Que ferait-il pour aider les familles?
J'aimerais tout d'abord parler de l'état de l'économie canadienne. Grâce aux décisions financières et économiques prudentes qui ont été prises avant la récession en 2008-2009, le Canada est l'une des économies avancées du monde à avoir connu la plus forte reprise économique et enregistré les bilans les plus solides. Confronté à une crise mondiale sans précédent, le gouvernement conservateur a présenté son plan d'action économique, qui a stimulé l'économie, protégé les emplois canadiens durant la récession et investi dans la croissance à long terme.
Aujourd'hui, notre PIB réel est considérablement supérieur à ce qu'il était avant la récession. C'est un des PIB les plus performants des pays du G7. L'économie canadienne affiche l'un des meilleurs bilans au chapitre de la création d'emplois des pays du G7 depuis le début de la reprise: elle a créé plus de 1,2 million d'emplois depuis juillet 2009.
Le Canada a bien résisté à la tempête économique, et le reste du monde l'a remarqué. Bloomberg a classé le Canada au deuxième rang des meilleurs pays où faire des affaires. Expansion d'une entreprise? Démarrage d'une entreprise? Le Canada est au deuxième rang des meilleurs pays où faire des affaires. Le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques prévoient que le Canada fera partie, cette année et l'an prochain, des économies du G7 en plus forte croissance.
Toutefois, cela ne veut pas dire que notre travail est terminé. Bien que la récession soit loin derrière pour le Canada, ses effets sur l'économie mondiale subsistent toujours. Les signes de cette période éprouvante se manifestent partout dans le monde. La dette européenne est trop élevée et l'inflation, très faible. Vu l'incertitude de la conjoncture économique mondiale en ce moment, il est crucial que nous ciblions prudemment nos initiatives de manière à remplir des objectifs qui continueront de renforcer le Plan d'action économique du Canada. Voilà pourquoi le projet de loi prévoit des mesures qui contribueraient à soutenir les emplois et la croissance.
L'an dernier, nous avons réformé le système de formation professionnelle afin de mieux aider les Canadiens à obtenir un emploi de qualité. Le Plan d'action économique de 2014 du gouvernement prévoit des mesures supplémentaires pour que le financement fédéral des programmes serve à combler les besoins du marché en main-d'oeuvre. Premièrement, le gouvernement est résolu à faire en sorte que les Canadiens puissent trouver les offres d'emploi et acquérir les compétences voulues pour se faire embaucher ou pour obtenir un meilleur emploi.
Au Canada, les apprentis dans les métiers spécialisés acquièrent la plus grande partie de leur apprentissage dans le cadre de stages rémunérés en milieu de travail. Ils doivent suivre une formation technique. Les apprentis peuvent devoir engager des coûts importants pour mener à terme ces périodes de formation technique exigées par ce genre de programme. Voilà pourquoi nous avons créé, dans le premier projet de loi d'exécution du budget, le prêt canadien aux apprentis. Cette initiative aide sans contredit les apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge, puisqu'il leur donne accès à une enveloppe de prêts sans intérêt de plus de 100 millions de dollars chaque année pour les aider à terminer leur formation.
En outre, le projet de loi propose que la Loi de l'impôt sur le revenu soit modifiée afin d'étendre l'application du crédit d'impôt pour intérêts payés sur les prêts aux étudiants.
En aidant les Canadiens à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour se faire embaucher ou pour obtenir de meilleurs emplois, nous appuyons également les petites entreprises. C'est exactement ce que recherchent les petites entreprises. Elles recherchent des gens qui sont aptes à travailler. Les entreprises veulent embaucher des gens qui possèdent déjà les compétences nécessaires lorsqu'ils commencent leur nouvel emploi. Les entreprises ne veulent pas consacrer beaucoup de temps à la mise à niveau des compétences des nouveaux employés. Elles veulent que les nouveaux employés aient des compétences suffisantes dont ils peuvent faire profiter leur employeur.
Nous sommes conscients du fait que les petites entreprises créent de bons emplois. Nous sommes également conscients que les petites entreprises sont le moteur de la croissance économique et de la prospérité. Les petites entreprises emploient la moitié des travailleurs et des travailleuses du secteur privé au pays. Elles comptent pour les deux cinquièmes du produit intérieur brut du Canada provenant du secteur des entreprises. C'est pourquoi je suis heureux que le projet de loi dont nous sommes saisis comprenne le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Cela signifie que 90 % des employés qui cotisent à l'assurance-emploi au Canada, c'est-à-dire 780 000 chaque année, bénéficieront directement de ce crédit.
En outre, le crédit n'entraînera aucune formalité administrative supplémentaire pour les entreprises. La somme sera simplement remboursée par l'Agence du revenu du Canada. Le crédit n'entraînera donc pas de formalité administrative compliquée pour les petites et moyennes entreprises. L'Agence du revenu du Canada fera le calcul et fera parvenir le remboursement. Cela plaît aux petites entreprises.
Le député de prendra la parole après moi. La chambre de commerce de Brandon a déclaré que le crédit « [...] a apporté rapidement une solution aux petits employeurs et, en fin de compte, il fait en sorte que les entreprises aient un peu plus d'argent à investir et que les employés aient également un peu plus d'argent. C'est certainement bénéfique pour les petites entreprises [...] Le crédit offrira sans aucun doute un certain répit aux petites entreprises, qui sont au coeur de notre économie. » La chambre de commerce a compris. Le député a compris. Il nous fait part des préoccupations et des besoins des localités qu'il représente.
Jayson Myers, le président-directeur général de Manufacturiers et exportateurs du Canada, a également fait l'éloge de l'initiative. Il a déclaré que « le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises aidera un moteur — les milliers de petites entreprises — de l'économie canadienne à devenir plus concurrentiel ».
C'est ce que le gouvernement veut faire. Nous voulons donner aux entreprises la possibilité d'être plus concurrentielles et de se tailler une place dans l'économie mondiale. En créant ce crédit pour l'emploi, le gouvernement diminue encore les impôts des Canadiens et des petites et moyennes entreprises.
Enfin, je veux parler de la façon dont le gouvernement aide les familles du pays. Contrairement à l'opposition, nous croyons que ce sont les Canadiens, et non l'administration publique et l'appareil gouvernemental, qui devraient profiter des surplus budgétaires. Nous voulons nous assurer que cet argent est remis aux familles, aux aînés, bref, à tous les Canadiens.
Nous nous inscrivons en faux contre les commentaires du chef libéral, qui croit que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes. Nous croyons plutôt qu'il faut faire preuve de discipline, établir ses priorités et exercer un jugement solide pour arriver à l'équilibre budgétaire. Il est important de comprendre qu'un budget équilibré n'est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d'arriver à ses fins. À l'heure actuelle, le gouvernement consacre 11 sous par dollar au remboursement de la dette fédérale. En équilibrant le budget et en réduisant le fardeau de la dette, nous pourrons dégager des deniers publics pour créer des infrastructures et des programmes sociaux, plutôt que de consacrer cet argent au remboursement de la dette. Le plan que nous proposons permettra également de maintenir les taux d'intérêt à un faible niveau, ce qui inspire confiance aux consommateurs et aux investisseurs. Il renforce aussi la capacité du pays de relever des défis à plus long terme, comme le vieillissement des infrastructures, et il contribue à garantir la justice et l'équité pour les générations futures. Le gouvernement est fier d'être en mesure d'équilibrer le budget et d'aider les familles canadiennes à faire de même.
Je vois que mon temps est écoulé. J'aimerais simplement ajouter que nous avons aussi créé le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants et de nombreux autres crédits d'impôt dont je pourrai parler pendant la période réservée aux questions et aux observations.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi Loi n
o 2 sur le plan d'action économique de 2014. J'aimerais remercier le député de de partager avec moi le temps de parole qui lui est attribué en tant que ministre d'État aux Finances.
Il y a un peu plus d'un an, j'ai eu l'honneur d'être élu pour représenter la circonscription de Brandon—Souris. À l'époque, je me suis engagé, auprès des électeurs de ma circonscription, à appuyer les mesures visant à poursuivre la croissance économique dans la région que je représente.
Le Plan d'action économique est bon pour les résidants de Brandon—Souris ainsi que pour tous les Canadiens. Le gouvernement appuie les initiatives qui laissent plus d'argent aux petites entreprises et plus d'argent dans les poches des apprentis ainsi que des familles de travailleurs.
Comme l'a mentionné plus tôt mon collègue, le député de , le gouvernement est déterminé à mettre fin aux pratiques de facturation injustes des entreprises de télécommunications et à réduire le fardeau administratif des organismes de bienfaisance.
Le gouvernement reconnaît l'importance fondamentale des petites entreprises. Elles stimulent notre économie et représentent 82 % de l'économie du Manitoba et un pourcentage similaire ailleurs au Canada. Voilà pourquoi nous avons présenté le crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Selon les prévisions, il réduira de 15 % les cotisations d'assurance-emploi pour les deux prochaines années.
Toutes les petites entreprises dont les cotisations d'assurance-emploi s'élèveront à 15 000 $ ou moins seront admissibles au crédit. On estime que cette mesure permettra aux petites entreprises d'économiser plus de 550 millions de dollars durant cette période. La nouvelle initiative aidera les entreprises locales à embaucher de nouveaux employés et à créer des emplois dans le Sud-Ouest du Manitoba.
Les petites entreprises sont le moteur de l'économie canadienne. Elles emploient environ 70 % de l'ensemble de la main-d'oeuvre du secteur privé. En outre, elles représentent près de 90 % des exportateurs canadiens et environ 41 % du produit intérieur brut du secteur privé canadien. Il est essentiel que nos petites entreprises locales demeurent compétitives à l'échelle mondiale et continuent de prospérer. Ce sera possible grâce au crédit pour l'emploi visant les petites entreprises, qui permettra aussi aux petites entreprises de bénéficier de meilleurs débouchés.
Le gouvernement a également créé le prêt canadien aux apprentis. Ce prêt permettra aux apprentis inscrits aux métiers désignés Sceau rouge d'accéder à des prêts sans intérêt d'au plus 4 000 $ par période de formation technique. On s'attend à ce qu'au moins 26 000 apprentis présentent une demande de prêt chaque année. À l'heure actuelle, il y a plus de 50 métiers désignés Sceau rouge, et ils représentent presque 90 % de tous les apprentis et plus de 80 % des gens de métier au Canada.
Comme pour les prêts aux étudiants de niveaux collégial et universitaire, les apprentis ne commenceront pas à payer des intérêts et à rembourser le prêt canadien aux apprentis tant qu'ils n'auront pas terminé ou quitté leurs programmes de formation. Cela permettra aux apprentis d'être sur un pied d'égalité avec les étudiants des collèges et universités.
Comme bien d'autres circonscriptions, la circonscription que je représente connaît une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée. Les employeurs s'arrachent les travailleurs spécialisés. Or, pour chaque poste non comblé, on rate une occasion de développer l'économie locale.
Moi qui suis père et même grand-père, je sais qu'il est important que les enfants pratiquent une activité physique. Dans ma circonscription et dans bien d'autres, le hockey, le soccer, le baseball et, à n'en pas douter, le curling sont des sports populaires. Le gouvernement sait aussi que les sports coûtent cher.
Nous avons donc haussé le montant maximal des dépenses pouvant être réclamées au titre de ce crédit d'impôt. Pour 2014 et les années subséquentes, le montant maximal passera de 500 à 1 000 $. De plus, à compter de 2015, ce crédit d'impôt sera remboursable, ce qui sera avantageux pour les familles à faible revenu.
À l'heure actuelle, le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants profite à 1,4 million de familles. Lorsque ces mesures seront pleinement en vigueur, environ 850 000 familles profiteront d'un allégement fiscal supplémentaire. Ce crédit d'impôt s'applique au hockey, au soccer, aux leçons de golf, à l'équitation, à la voile, aux quilles, bref à toutes les activités qui exigent un effort physique comparable.
Grâce à ces initiatives, nous aidons les familles du Sud-Ouest du Manitoba et des quatre coins du Canada. Nous contribuons ainsi à améliorer la condition physique des enfants tout en aidant financièrement les familles.
Le gouvernement aide aussi les consommateurs canadiens en ne permettant plus aux entreprises de télécommunications de facturer la facturation. En effet, certaines entreprises faisaient payer des frais aux Canadiens qui reçoivent leurs factures de téléphone ou de services sans fil par la poste. Nous avons donc mis un terme à cette pratique injuste.
Bien souvent, les aînés et les personnes à faible revenu n'ont pas accès à Internet. Ils sont donc désavantagés parce qu'ils ne peuvent pas recevoir leurs factures par voie électronique. Nous avons entendu leurs doléances et nous avons mis fin à cette pratique injuste. Le gouvernement s'y est engagé dans le discours du Trône de 2013 et c'est ce qu'il fait en présentant le projet de loi dont nous sommes saisis.
De plus, le Plan d'action économique propose de modifier le Code criminel de façon à permettre aux organismes de bienfaisance d'utiliser des outils électroniques modernes pour recueillir des fonds. Chaque année, les organismes de bienfaisance du Canada amassent des millions de dollars grâce à des loteries destinées à financer leurs bonnes oeuvres. Comme la loi est dépassée, ils ne peuvent pas utiliser l'ordinateur ou d'autres technologies modernes pour vendre les billets de loterie. Ils doivent donc traiter toutes les ventes manuellement et expédier les billets aux clients par la poste. Ce processus leur coûte cher en temps et en argent.
Le gouvernement propose de modifier le Code criminel afin que les organismes de bienfaisance puissent utiliser l'ordinateur pour la vente de billets de loterie. Ils pourraient ainsi profiter du commerce électronique pour émettre les billets de loterie et envoyer un reçu aux donateurs. Grâce à ce changement, qui autoriserait la vente électronique de billets, les organismes de bienfaisance épargneraient des millions de dollars en frais d'administration. À titre d'exemple, la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC considère qu'elle pourrait économiser 1 million de dollars par année en frais d'administration si les billets de loterie pouvaient se vendre par Internet. Ce changement permettrait aux organismes de bienfaisance de consacrer une plus grande partie de leur budget à leurs initiatives et à leurs programmes, comme il se doit.
Bref, ce projet de loi est excellent pour l'économie, pour les familles, pour les consommateurs et pour les organismes de bienfaisance du pays.
Je suis toujours résolu à soutenir la croissance de l'économie canadienne, à appuyer les créateurs d'emplois et à soutenir les familles de travailleurs partout au pays. J'encourage vivement les députés à appuyer ce projet de loi afin que nous puissions continuer d'améliorer la vie des Canadiens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l'excellent député de , qui fait un travail merveilleux. C'est sans doute le meilleur député que Sherbrooke ait jamais eu depuis la Confédération.
Je pourrais dire que je m'adresse à la Chambre avec plaisir sur ce projet de loi. Toutefois, je dois dire que je ne le fais pas nécessairement avec plaisir, parce que nous avons un autre projet de loi budgétaire omnibus devant nous, un autre projet de loi qui brime nos institutions démocratiques.
De plus, il ne nous permet pas de faire un bon travail en tant que parlementaires et de débattre des enjeux qu'il contient. On parle d'une cinquième édition de la série des « omnibudgets ». Elle n'est pas en vente. D'ailleurs, je ne pense pas que beaucoup de personnes veuillent l'acheter. C'est comme recevoir une série de livres que personne ne veut lire, qui sont trop longs et qui contiennent trop d'éléments néfastes. Finalement, ce sont des bouquins d'horreur.
Le projet de loi C-43 compte 460 pages et plus de 400 articles touchant des douzaines de lois. La plupart des changements proposés dans ce projet de loi mammouth n'ont même pas de lien avec le budget de 2014 du printemps passé.
Je comprends que le gouvernement se presse de changer le pays et de le mettre à son image. Par contre, il le fait sournoisement pour que ni les journalistes, ni les parlementaires ni les Canadiens ne puissent se prononcer assez longuement sur les mesures contenues dans le budget.
J'aimerais en donner un exemple. Qu'on m'excuse d'utiliser mon téléphone. Nous sommes à l'ère moderne, et les gens communiquent avec moi comme ils le font avec tous mes autres collègues de façon incroyable avec la nouvelle technologie.
Pour revenir à mon exemple, mes concitoyens sont inquiets des dispositions du projet de loi C-43 concernant les aéroports, qui centralisent les pouvoirs du ministre en matière d'expansion et de modification des aéroports, ce qui augmente les risques de faire disparaître la consultation locale en cas de proposition controversée, comme dans le cas de l'expansion de l'aéroport de l'île de Toronto.
Également, certains de mes concitoyens ont soulevé la question de la sécurité dans les aéroports privés. Qui surveillerait les allées et venues, et les contenus des petits avions, si le gouvernement ne met pas en place un système de suivi? Comment fondamentalement s'assurer que tous les aéroports ou les municipalités qui les accueillent ont les mesures d'urgence nécessaires en place en cas de catastrophe aérienne? Le gouvernement fédéral accompagnera-t-il les municipalités pour qu'elles aient tous les outils nécessaires en vue d'assurer la sécurité des citoyens canadiens?
La réalité au NPD, c'est que nous sommes près des gens. C'est la raison pour laquelle j'ai pris le temps de lire le commentaire d'un de mes concitoyens. Les gens sont inquiets que les mesures de ce projet de loi omnibus aient un effet sur leur sécurité et la sécurité aérienne de tout le pays. Avec légitimité, ils se demandent quelles pourraient en être les conséquences, si leur municipalité sera consultée concernant ces changements et si ces changements auront des répercussions sur la sécurité de leur famille.
Ce n'est qu'un commentaire. Néanmoins, cela démontre à quel point mes concitoyens, les Canadiens et Canadiennes veulent discuter des mesures cachées dans ce projet de loi.
[Traduction]
Le projet de loi modifie des dizaines de lois sans lien entre elles sans surveillance ni débat parlementaires suffisants. Par ailleurs, il ne prévoit rien de significatif pour créer des emplois et remédier à la faiblesse de la croissance économique.
La circonscription que je représente est l'une des plus pauvres du Québec. Elle est aux prises avec des difficultés dans plusieurs secteurs. Le secteur forestier, qui constituait la base économique de la région, est en crise depuis plusieurs années. C'est aussi une région agricole, mais le prix de divers produits agricoles a posé problème par le passé, ce qui a accentué la pauvreté.
Il est très difficile pour les personnes âgées, mais surtout pour les jeunes, de trouver un emploi dans la circonscription de Pontiac. Il est très difficile d'y garder un emploi et les changements apportés par le gouvernement actuel à l'assurance-emploi ont amplifié le problème. En gros, en raison de ces changements, toute la région de Pontiac perd ses meilleurs cerveaux, ses travailleurs qualifiés et ses jeunes du fait qu'ils sont forcés de s'éloigner pour trouver un emploi. Ils sont forcés de prouver qu'ils doivent s'éloigner. Par conséquent, des localités comme Low, Kazabazua et même Danford Lake ont de la difficulté à les retenir. Comment ces localités assureront-elles leur pérennité? Malheureusement, elles se demandent bien de quel secours pourrait leur être ce budget?
Quels sont les investissements dans l'industrie forestière? Le gouvernement avait promis, à un moment donné, d'injecter plusieurs millions de dollars dans l'industrie forestière pour en assurer le renouvellement et lui permettre de se doter de nouvelles technologies. Le problème, c'est que le montant n'est pas suffisant, d'autant plus qu'il n'y a aucune garantie que les collectivités rurales et défavorisées recevront une partie de ces fonds. Quand on sait qu'il faut des millions de dollars pour renouveler ne serait-ce qu'une industrie dans une ville donnée, force est de constater qu'un investissement de 225 millions de dollars, réparti à la grandeur du pays, ne ferait rien ou presque rien pour aider les gens du Pontiac.
J'aimerais préciser que j'ai appuyé un projet de loi à la Chambre qui permettrait de garantir l'utilisation de produits de bois canadiens par Travaux publics. Il semble raisonnable que les contribuables s'attendent à ce que le gouvernement du Canada utilise des produits canadiens lorsqu'il construit des infrastructures au Canada, et le bois est un matériau particulièrement efficace pour la construction de bon nombre d'édifices.
Par ailleurs, le projet de loi se veut une attaque en règle contre certaines des personnes les plus vulnérables de notre société, dont les demandeurs d'asile.
De plus, la mise en place d'un crédit à l'embauche a déjà été qualifiée de gaspillage et de dépense extraordinairement coûteuse par les experts et par le directeur parlementaire du budget. Le gaspillage de l'argent des contribuables sera encore plus grand avec le projet de loi omnibus.
Il y a presque 300 000 chômeurs canadiens de plus qu'avant la récession et, comme je l'ai dit, le projet de loi ne prévoit rien pour les aider à réintégrer le marché du travail ou pour remplacer les 400 000 emplois perdus dans le secteur manufacturier depuis l'arrivée en poste de l'actuel — des pertes qui touchent surtout le sud de l'Ontario, mais aussi des endroits comme le Pontiac.
C'est une question de choix. Les conservateurs peuvent choisir d'aider les riches et les grandes sociétés du pays qui ont l'oreille du et du gouvernement, ou ils peuvent choisir d'utiliser le budget pour aider ceux qui sont dans le besoin. Ils peuvent choisir de fournir à ces derniers les services nécessaires de manière efficace. Ils peuvent aussi choisir d'investir dans la santé, le bien-être et la sécurité des Canadiens.
Toutefois, les choix qui ont été faits ne sont pas les bons. Ils sont fondamentalement contraires à l'intérêt public, et il est malheureux de voir une telle indifférence à l'égard du bien-être de centaines de milliers de Canadiens.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre la parole au nom des citoyens de Sherbrooke, ce magnifique comté que je représente avec fierté depuis déjà trois années, au sujet du projet de loi , deuxième loi d'exécution du budget. C'est un autre projet de loi omnibus. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle ainsi, puisqu'il contient 460 pages et 400 articles. Je ne pourrai donc pas me pencher sur chacune de ses mesures et sur leur effet sur l'économie.
Ce qui est déplorable, c'est que ces mesures n'ont parfois aucun lien avec l'économie. Tout le monde est d'accord là-dessus. Même le ministre est d'accord pour dire que la plus grande partie de son projet de loi d'exécution du budget n'a aucun lien avec le budget. Je ne sais pas pourquoi on a décidé de mettre ces mesures dans un projet de loi d'exécution du budget. On pourrait avancer plusieurs théories, mais la plus probable, c'est que les conservateurs veulent cacher certaines choses.
Lorsqu'on cache quelque chose parmi 460 autres articles, il devient difficile pour le Canadien moyen qui s'informe par l'intermédiaire des médias et des Débats de la Chambre des communes de savoir tout ce qui se trouve dans le projet de loi.
Alors, malgré qu'on appuie certaines mesures ouvertement, nous nous opposons au projet de loi dans son ensemble, puisque la plus grande partie des mesures qu'il contient sont néfastes et que ce n'est pas la bonne façon de faire. Nous nous opposons également à la façon dont cela a été fait. C'est une répétition des multiples projets de loi d'exécution du budget du passé. Le gouvernement conservateur nous a habitués à ce genre de projets de loi omnibus qui contiennent tellement de choses. Il est difficile d'en faire un résumé en 10 minutes, comme je vais essayer de le faire.
Je voulais mentionner les problèmes causés par ce processus qu'on vu par le passé et qu'on voit encore aujourd'hui. J'espère que ce sera terminé à la prochaine session parlementaire, lorsqu'on reviendra à l'hiver de 2015.
Ce projet de loi est la preuve que les conservateurs se foutent du Parlement et de l'apport des parlementaires au processus législatif. Le gouvernement conservateur utilise sa majorité dans le but de faire adopter des choses sans consulter convenablement le Parlement. On a des semblants de discussion sur les amendements en comité, alors qu'on sait très bien que le seul but du gouvernement conservateur majoritaire est de faire adopter le plus de choses le plus rapidement possible, sans débat et en limitant le plus possible l'apport des parlementaires aux projets de loi.
Puisque ce sont parfois des projets de loi techniques, l'expertise de chaque côté de la Chambre des communes permettrait de les améliorer, car les lois proposées par le gouvernement sont rarement parfaites. Ainsi, on pourrait aller chercher un consensus. Toutefois, le consensus, les conservateurs ne nous y ont pas habitués. Ce n'est pas leur façon de diriger notre pays, malheureusement, même si cela pourrait être beaucoup plus efficace et avantageux et augmenter la confiance des Canadiens dans nos institutions.
Quel est le bilan économique des conservateurs depuis leur arrivée au pouvoir? Je vais essayer de démystifier ce que les conservateurs tentent de nous faire croire depuis quelques années. Ils se disent des grands défendeurs de notre économie, alors que les faits prouvent le contraire.
Aujourd'hui, on a un déficit commercial de plus de 60 milliards de dollars. C'est une balance commerciale déficitaire de plus de 60 milliards de dollars. Pourtant, lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, le surplus de la balance commerciale était de 26 milliards de dollars. À l'heure actuelle, le déficit commercial est de plus de 60 milliards de dollars.
La situation du chômage chez les jeunes me tient particulièrement à coeur. Les jeunes ont aujourd'hui un taux de chômage de 13,4 %, ce qui est plus que le double du taux national. Donc, il est évident que quelque chose se passe à cet égard et que des mesures doivent être prises pour essayer de régler ce problème. Évidemment, ce n'est pas ce que les conservateurs ont entrepris de faire dans ce budget.
Il y a 300 000 Canadiens de plus qui sont aujourd'hui sans emploi. Ce sont 375 000 emplois qui ont été perdus dans le secteur manufacturier. C'est un secteur qui était très actif et très vivant à et dans les Cantons-de-l'Est. Toutefois, malheureusement, il a subi les contrecoups de la mauvaise gestion des conservateurs. Ce sont 375 000 emplois qui ont été perdus dans le secteur manufacturier. Pourtant, ce secteur a des emplois bien rémunérés et de bonnes conditions de travail. C'est probablement à cause d'un manque de leadership à cet égard de la part du gouvernement actuel que ce secteur a beaucoup de difficultés et a des défis importants à relever.
C'est important de dire que les défis sont importants pour ce secteur. Malheureusement, le gouvernement conservateur n'a proposé que de petites mesures et ne vient pas vraiment en aide à ce secteur qui en a vraiment besoin. On s'entend pour dire que la situation actuelle de la mondialisation fait en sorte que notre secteur manufacturier est en compétition directe avec des pays émergents qui ont des conditions très différentes au sein de leur marché national, ce qui fait que nos entreprises sont en compétition avec des compagnies qui proviennent de ces pays.
À l'heure actuelle, il est important d'appuyer ces compagnies et de les appuyer en matière d'innovation. L'innovation est l'une des clés pour aider le secteur manufacturier et lui permettre de rester compétitif face aux entreprises qu'on retrouve dans les pays émergents. Cela veut dire qu'il faut qu'il y ait des technologies uniques et très novatrices pour être en mesure de continuer à compétitionner avec ces pays et créer des emplois de qualité avec des conditions de travail de qualité. C'est quelque chose qui est très important pour le comté de .
Il y a d'autres choses à souligner par rapport au budget. Je vais essayer d'en faire un résumé pour informer les gens de Sherbrooke à propos de ce qu'on y retrouve.
On retrouve des changements touchant l'accès à l'aide sociale pour les demandeurs du statut de réfugié. C'est une question importante pour Sherbrooke. Je suis très impliqué dans plusieurs organismes qui accompagnent et aident les personnes qui arrivent au Canada et les réfugiés. Une grande partie de la population immigrante et réfugiée se retrouve à Sherbrooke. Chaque année, plus de la moitié des nouveaux arrivants sont des réfugiés.
Cela veut dire qu'ils arrivent en provenance de pays qui éprouvent des difficultés. Parfois, ces personnes fuient des situations dangereuses dans leur pays et même des menaces à leur vie. Ces personnes viennent se réfugier au Canada. Ce n'est pas sans raison qu'on parle d'un statut de réfugié. Malheureusement, les conservateurs, et ce n'est pas la première fois, s'attaquent à nos réfugiés. Je trouve cela complètement déplorable. Ce sont souvent des personnes qui sont parmi les plus vulnérables de notre société. Ce sont elles qu'on devrait appuyer davantage à leur arrivée au Canada, accompagner dans leurs démarches et aider financièrement.
Par contre, dans ce projet de loi, on inclut ce qui avait été proposé par un député conservateur d'arrière-ban, c'est-à-dire de permettre aux provinces d'imposer des exigences de résidence aux personnes n'ayant pas de statut permanent et de refuser l'accès à l'aide sociale la plus élémentaire aux demandeurs d'asile et à ceux qui n'ont pas de statut de résident permanent au Canada. Cela veut dire qu'un réfugié va arriver à et le gouvernement provincial pourrait, en vertu de certaines conditions, lui refuser l'accès à l'aide sociale.
En somme, cette personne arrive ici. Elle est démunie, elle est sans le sou et elle doit s'adapter à la réalité canadienne. Elle peut arriver ici au cours de l'hiver. De nouveaux citoyens sont arrivés cette semaine en provenance de l'Afrique. Ils sont arrivés pour la première fois dans un pays froid comme le Canada.
Il faisait -10 degrés et ils étaient démunis. C'est très important de les appuyer. Il y a des situations conflictuelles dans leur pays. On doit absolument les aider lorsqu'ils arrivent au Canada et non pas les laisser tomber, comme le gouvernement conservateur l'a fait à maintes reprises, et qu'il le fait une fois de plus dans le projet de loi C-43.
Mon temps de parole étant écoulé, je serai maintenant très heureux de répondre aux questions de mes collègues, s'ils en ont.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le .
Je remercie la Chambre de me permettre de prendre la parole au sujet du projet de loi . Le projet de loi mettrait en oeuvre des mesures importantes annoncées dans le Plan d'action économique de 2014. Les mesures proposées dans le projet de loi aideraient de façon concrète les travailleurs canadiens.
Plus que jamais, il fait bon d'être Canadien. Nous avons la chance de vivre dans l'un des meilleurs pays du monde, dont l'économie fait l'envie du monde entier après la récession. Cependant, il ne faut pas non plus oublier ce que nous avons dû subir. Nous n'oublierons jamais la grande récession, le pire ralentissement économique depuis la Grande Crise, qui a fait perdre 10 billions de dollars aux marchés mondiaux, et qui a fait disparaître 62 millions d'emplois. La grande récession nous a donné une leçon: nous ne pouvons jamais tenir notre prospérité pour acquise. Nous devons constamment redoubler d'effort pour favoriser la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme, et c'est exactement ce que fait le gouvernement en mettant en oeuvre le Plan d'action économique du Canada. Nous avons récupéré tous les emplois perdus pendant la récession, mais nous sommes allés encore plus loin, puisque nous avons permis la création nette de plus de 1,2 million d'emplois depuis le creux du ralentissement, et la plupart sont des emplois à temps plein bien rémunérés dans le secteur privé. Plus encore, dans toute l'histoire du pays, il n'y a jamais eu autant de travailleurs.
Grâce au travail qu'ils accomplissent, les Canadiens sont tous mieux nantis. Une analyse publiée récemment dans le New York Times a révélé que le revenu de la classe moyenne canadienne après impôt, qui accusait un retard important en 2000, semble maintenant plus élevé qu'aux États-Unis. En fait, la classe moyenne du Canada fait partie des plus riches du monde industrialisé.
Or, malgré nos réussites, nous ne pouvons pas nous permettre de nous asseoir sur nos lauriers. Le Canada rejette la médiocrité. C'est pourquoi nous adoptons des mesures qui touchent tous les secteurs de l'économie. Je ne peux malheureusement pas parler de toutes les mesures contenues dans le projet de loi . Aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur les mesures qui créent des emplois, qui stimulent la croissance et qui appuient les travailleurs canadiens et leur famille.
Je commencerai par parler de la création d'emplois. Veiller à ce que les Canadiens possèdent les compétences requises pour être embauchés joue un rôle essentiel à cet égard. Au Canada, les apprentis dans les métiers spécialisés acquièrent la plupart de leurs connaissances dans le cadre de stages rémunérés en milieu de travail. Ils doivent également suivre une formation technique pendant de courtes périodes allant de six à huit semaines chaque année. Les apprentis sont confrontés à des difficultés, car le coût associé à la formation technique exigée par leur programme peut être très élevé. Il peut y avoir des dépenses liées à des frais, à des outils et à du matériel, et à la subsistance. C'est pour cela que nous avons créé le prêt canadien aux apprentis dans le premier projet de loi d'exécution du budget. Cette initiative aidera les apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge en leur donnant accès à une enveloppe de prêts sans intérêt de plus de 100 millions de dollars chaque année pour qu'ils puissent achever leur formation.
Les paramètres du Programme canadien de prêts aux apprentis sont semblables à ceux du Programme canadien de prêts aux étudiants. Voilà pourquoi, à notre avis, les deux doivent être traités de manière similaire sur le plan fiscal. Le projet de loi propose donc de modifier la Loi de l'impôt sur le revenu pour élargir aux intérêts payés sur un prêt canadien aux apprentis le crédit d'impôt pour intérêts sur les prêts aux étudiants, qui est non remboursable et est offert pour les prêts approuvés en vertu du Programme canadien de prêts aux étudiants et des programmes provinciaux analogues. Nous sommes fiers d'aider les Canadiens à obtenir les compétences dont ils ont besoin pour occuper les emplois qui les intéressent.
Pour créer encore plus de bons emplois bien rémunérés, le projet de loi va alléger le fardeau fiscal des petites entreprises. Car rappelons-nous que les petites entreprises — et les entrepreneurs qui sont à leur tête — sont le véritable moteur de notre économie. Grâce au gouvernement, le Canada est ouvert aux affaires. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, en 2013, il est passé du sixième au deuxième rang du classement Bloomberg des pays les plus intéressants où faire des affaires. Selon KPMG, c'est au Canada que le fardeau fiscal total des entreprises est le plus faible du G7; en fait, il est 46 % plus bas qu'aux États-Unis. Nous ne nous assoirons pas sur nos lauriers pour autant. Nos infatigables entrepreneurs méritent qu'on laisse davantage d'argent dans leurs poches, car ils pourront ainsi prendre de l'expansion et créer de l'emploi.
Voilà pourquoi on trouve dans la mesure législative d'aujourd'hui le nouveau crédit pour l'emploi visant les petites entreprises. Grâce à lui, le taux des cotisations d'assurance-emploi des petites entreprises passera, en 2015 et 2016, de 1,88 $, qui est le taux actuel, à 1,60 $ par tranche de 100 $ de rémunération assurable. Toutes les entreprises dont les cotisations d'assurance-emploi s'élèveront à 15 000 $ ou moins durant ces années seront admissibles au crédit. Chaque année, ce sont approximativement 780 000 employeurs — soit 90 % des employeurs canadiens qui cotisent à l'assurance-emploi — qui en bénéficieront donc directement. Et les bonnes nouvelles pour les propriétaires d'entreprise ne s'arrêtent pas là, puisque ce crédit n'entraînera aucune paperasse supplémentaire. L'Agence du revenu du Canada calculera en effet automatiquement le montant du crédit dans la déclaration de revenus de leur entreprise.
En tout et pour tout, notre crédit pour l'emploi visant les petites entreprises réduira le taux de cotisation à l'assurance-emploi de presque 15 %. Nous prévoyons qu'il permettra aux petites entreprises d'économiser plus d'un demi-milliard de dollars au cours des deux prochaines années.
Ce crédit pour l'emploi est une autre initiative prise par le gouvernement afin de réduire le fardeau fiscal de l'ensemble des Canadiens. Ce dernier n'a d'ailleurs jamais été aussi bas en plus de 50 ans. La famille moyenne de quatre personnes paie aujourd'hui 3 400 $ de moins d'impôt grâce aux mesures prises par le gouvernement.
Ce montant ne comprend même pas nos dernières mesures de réduction du fardeau fiscal des vaillantes familles canadiennes. Nos mesures vigoureuses tranchent nettement avec ce que proposent le Parti libéral et le NPD. Contrairement à eux, nous n'avons pas l'intention d'augmenter le fardeau fiscal des familles canadiennes, de creuser le déficit des finances publiques et de faire croître la dette.
La différence entre le gouvernement conservateur et l'opposition est très simple. Ils veulent mettre plus d'argent dans les poches des bureaucrates d'Ottawa et en enlever aux vaillantes familles. Ils auraient besoin d'alourdir le fardeau fiscal pour financer leurs stratagèmes irresponsables, et ce n'est pas l'approche que privilégie le Parti conservateur. Nous croyons qu'il faut renforcer les familles et mettre plus d'argent dans les poches de ceux ont le plus à coeur le sort des enfants, soit leurs parents.
En octobre, nous avons offert aux vaillantes familles des allégements fiscaux supplémentaires qui seraient avantageux pour la totalité des familles canadiennes ayant des enfants. Nous avons augmenté et étendu la Prestation universelle pour la garde d'enfants, créé l'allégement fiscal pour les familles et haussé les limites des déductions pour les frais de garde d'enfant. Un peu auparavant, en octobre, nous avions annoncé notre intention de doubler le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants et d'en faire un crédit remboursable.
Le projet de loi nous confirme que le gouvernement doublerait la limite des dépenses admissibles pour ce crédit d'impôt, limite qui passerait à 1 000 $ pour l'année 2014 et les années subséquentes. Les parents pourraient tirer parti de la nouvelle limite de 1 000 $ dès le printemps 2015, lorsqu'ils produiront leur déclaration de revenus pour 2014. À partir de la déclaration de revenus pour 2015, les familles à faible revenu pourront profiter elles aussi du crédit puisqu'il deviendra alors remboursable.
Le gouvernement vient ainsi encore une fois alléger le fardeau fiscal des Canadiens à faible revenu. Depuis 2006, nous avons entièrement rayé un million de Canadiens du rôle d'imposition.
Je termine mon intervention comme je l'ai commencée. Nous traversons une période où l'économie est fragile. Les Canadiens ne veulent pas que le gouvernement s'assoie sur ses lauriers. Ils veulent que nous prenions des mesures, que nous créions des emplois, que nous stimulions la croissance et que nous assurions la prospérité non seulement pour la génération actuelle, mais pour nos enfants et nos petits-enfants. C'est la priorité absolue et c'est précisément ce que ferait le projet de loi . Il mettrait en oeuvre les mesures que les Canadiens attendent de notre part et veillerait à ce que le Canada continue de faire l'envie du monde après la récession.
Je voudrais donc demander à tous les députés d'appuyer ce projet de loi important.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour parler du projet de loi et des avantages qu'il aurait pour les consommateurs et les entreprises du pays.
Le gouvernement a pris des mesures décisives pour accorder la priorité aux consommateurs canadiens. Il a réduit les impôts et les taxes à près de 180 reprises, ce qui permet aux familles d'économiser en moyenne 3 400 $ par année. Il s'est aussi engagé à faire en sorte qu'il soit plus facile pour les PME d'investir, d'innover, de croître et de créer des emplois. Il maintient un faible taux d'imposition, gèle les taux de cotisation à l'assurance-emploi pour l'année prochaine, réduit les tracasseries administratives et renoue avec l'équilibre budgétaire. Le Canada est un des pays les plus concurrentiels sur le plan fiscal et il a le meilleur bilan des pays du G7 en matière de création d'emplois. Nous allons continuer dans cette voie.
Le budget de 2014 donne suite à ces engagements, notamment au moyen de mesures axées sur le consommateur pour s'assurer que les familles en aient pour leur argent durement gagné. Il prévoit aussi des mesures pour aider les PME à prospérer.
Plus précisément, dans le cadre du Plan d'action économique de 2014, le gouvernement s'est engagé à instaurer des sanctions administratives pécuniaires en cas de violation des règles dans le secteur des télécommunications; il a éliminé la pratique consistant à facturer la facturation afin que les Canadiens n'aient pas à payer de frais supplémentaires pour recevoir des factures papier; il a précisé les interdictions à l'égard des infractions aux règles d'Industrie Canada concernant la mise aux enchères du spectre, de façon à assurer des enchères équitables et concurrentielles qui offrent aux Canadiens les meilleurs avantages possibles; il a modernisé le cadre de protection de la propriété intellectuelle du Canada afin qu'il corresponde davantage aux pratiques internationales et de réduire le fardeau administratif pour les entreprises canadiennes; et il a continué d'assurer aux entreprises et aux investisseurs du pays l'accès aux marchés dont ils ont besoin pour prospérer dans l'économie mondiale.
J'aimerais prendre quelques instants pour expliquer ces importantes initiatives et les avantages qu'elles comportent pour les consommateurs canadiens et les petites entreprises.
Notre gouvernement s'engage à faire en sorte que les sociétés de télécommunications à respecter les règles du jeu. C'est pourquoi nous présentons de nouvelles mesures d'application qui renforceront la protection des consommateurs dans ce secteur. Le projet de loi modifierait la Loi sur les télécommunications et la Loi sur la radiocommunication afin de conférer au CRTC et au ministre de l'Industrie le pouvoir d'imposer des sanctions administratives pécuniaires aux entreprises et aux individus qui violeraient les règles. Les sanctions imposées aux entreprises pourraient atteindre 10 millions de dollars pour une première infraction et pourraient s'élever à 15 millions pour les infractions subséquentes. Ces nouvelles mesures dotent les organismes de réglementation canadiens des outils nécessaires pour faire en sorte que les entreprises se conforment aux règles. Elles protègent ainsi les consommateurs canadiens et encouragent la concurrence au sein du marché, en favorisant le respect de la réglementation et en fournissant les correctifs appropriés en cas d'infraction.
Les Canadiens ont fait savoir clairement qu'ils s'attendent à des prix plus bas et à un meilleur service de la part des fournisseurs de services de télécommunications. C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé à mettre fin aux pratiques déloyales qui consistent à facturer la facturation et ainsi à accorder la priorité aux intérêts des consommateurs canadiens.
De plus en plus de Canadiens voient de nouveaux frais apparaître sur leur facture mensuelle, y compris celle pour les télécommunications sans fil. Ces frais sont imputés à tous les clients qui reçoivent leur facture par la poste. De plus en plus de Canadiens se voient imposer ces nouveaux frais par des compagnies dont ils sont clients depuis des dizaines d'années.
En août, le Centre pour la promotion de l'intérêt public a publié un rapport dans lequel on estime que les Canadiens ont déboursé annuellement entre 495 et 734 millions de dollars pour des factures et des relevés de comptes mensuels papier des secteurs des services bancaires et des télécommunications.
Selon nous, les Canadiens ne devraient pas payer davantage pour obtenir une copie papier de leur facture de téléphone ou de services sans fil. C'est pourquoi nous nous engageons, dans le Plan d'action économique de 2014, à mettre fin à cette pratique déloyale. Le projet de loi fait cesser la facturation de la facturation, en ajoutant une disposition à la Loi sur les télécommunications qui interdit explicitement à toute personne qui fournit des services de télécommunication d'imposer des frais à ses abonnés pour l'obtentin d'une facture papier. Toute entreprise qui enfreint cette règle s'exposerait à des amendes pouvant aller jusqu'à 15 millions de dollars.
Les Canadiens ont aussi clairement indiqué qu'ils veulent que leur gouvernement prenne des mesures pour offrir de meilleurs choix, de meilleurs prix et un meilleur service dans le secteur des communications sans fil au Canada. Je suis fier de dire que le gouvernement a présenté des mesures pour contribuer à créer une industrie du sans-fil saine, robuste et concurrentielle.
Par exemple, nous avons mis en oeuvre une politique selon laquelle « inutilisation égale abandon » pour faire en sorte que les entreprises de télécommunications sans fil qui n'utilisent pas leurs licences de spectre les perdent. Nous avons pris des mesures importantes pour accroître le spectre sans fil disponible pour fournir aux Canadiens l'accès dont ils ont besoin pour les appareils de leur choix.
En janvier, le gouvernement a dévoilé les détails entourant la vente aux enchères du spectre de 2 500 mégahertz, qui profitera aux Canadiens dans les régions urbaines et rurales. En février, nous avons annoncé les résultats de la vente aux enchères du spectre de 700 mégahertz, la plus fructueuse vente aux enchères de ce genre de l'histoire du Canada, qui a permis de générer environ 5,3 milliards de dollars de revenus pour les contribuables et de placer les spectres de qualité supérieure entre les mains d'au moins quatre fournisseurs de services sans fil dans chaque région du Canada.
Le projet de loi ferait en sorte que les ventes aux enchères soient menées de façon juste et transparente, dans le respect des règles de conduite et dans l'intérêt de tous les Canadiens. Plus particulièrement, le projet de loi modifierait la Loi sur la radiocommunication pour exiger que toute personne assujettie aux règles relatives à la vente aux enchères du spectre est passible d'une sanction administrative pécuniaire pouvant atteindre 15 millions de dollars en cas de non-conformité.
Ces mesures amélioreraient le respect de la réglementation dans le secteur des communications sans fil et feraient en sorte que les consommateurs canadiens puissent profiter de meilleurs services.
Le gouvernement comprend également que la réduction des formalités administratives pour les petites et moyennes entreprises est essentielle pour la croissance économique du Canada. Dans le budget de 2014, le gouvernement s'est engagé à moderniser le cadre de propriété intellectuelle du Canada en ratifiant cinq traités internationaux. Plus tôt cette année, le gouvernement a adopté les trois premiers traités liés aux marques de commerce: le protocole de Madrid, le Traité de Singapour et l'Arrangement de Nice.
Le projet de loi propose des modifications à la Loi sur les brevets et à la Loi sur les dessins industriels pour ratifier les deux autres traités, le Traité sur les droits des brevets et l'Arrangement de La Haye.
Dans l'ensemble, les modifications au projet de loi C-43 harmoniseraient le régime de propriété intellectuelle avec les pratiques internationales, en uniformisant et en simplifiant les processus administratifs pour réduire les coûts et les formalités administratives pour les petites entreprises. Plus particulièrement, ces modifications permettraient à une entreprise de solliciter la protection de dessins industriels dans de nombreux pays en ne présentant qu'une seule demande dans une seule langue moyennant un paiement unique. Les économies sur les plans administratif et financier pour les entreprises canadiennes seraient énormes.
Les modifications harmoniseraient également l'administration du régime canadien de brevets avec les normes internationales, simplifiant le processus de demande et réduisant le risque d'erreurs.
La modernisation du régime canadien de propriété intellectuelle et son alignement sur les normes internationales continueront de favoriser un milieu propice à la croissance et au succès des entreprises dans l'économie mondiale. Ces mesures rendront le Canada plus ouvert au commerce et aux investissements et réduiront encore davantage les obstacles à la circulation internationale de biens et services.
Le gouvernement est également déterminé à faciliter l'investissement, l'innovation, la croissance et la création d'emplois pour les petites et moyennes entreprises. Le projet de loi modifie le fonctionnement de la Banque de développement du Canada, qui aide les petites et moyennes entreprises à croître et à réussir dans un environnement économique mondial où la concurrence est de plus en plus féroce.
Les modifications proposées à la Banque de développement du Canada donneraient plus de souplesse aux PME qui souhaitent étendre leur marché au-delà de nos frontières. Elles établiraient également une plus vaste gamme de services de consultation à l'intention des PME et aideraient la BDC à recourir à des partenariats avec divers organismes afin multiplier ses liens avec le milieu des affaires.
La BDC est la seule banque au Canada à travailler exclusivement avec les entrepreneurs; les modifications législatives contenues dans le projet de loi lui permettraient également de venir en aide aux PME.
En conclusion, les modifications proposées dans le projet de loi C-43 font suite à un certain nombre d'engagements du gouvernement visant à rendre le Canada plus fort et plus prospère. Ces initiatives, conjuguées aux autres mesures contenues dans le projet de loi, présentent des avantages importants pour les consommateurs, les familles et les petites entreprises du Canada.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Aujourd'hui, je me lève avec plaisir pour prendre la parole sur le projet de loi budgétaire C-43. C'est la 77e fois que le gouvernement dépose une motion d'attribution de temps. Aujourd'hui, cela concerne une chose aussi importante que le projet de loi budgétaire. Le gouvernement nous a donné deux jours pour en débattre après l'étape du rapport et un jour, aujourd'hui, à l'étape de la troisième lecture. C'est ainsi que nous devons débattre au Parlement d'un projet de loi de plus de 460 pages et plus de 400 articles, et qui modifiera une douzaine de lois du pays.
Nous souhaitons donc tenir un débat intelligent sur un budget important pour les Canadiens et les Canadiennes. On sait que 10 minutes passent assez vite, mais je ne pourrais passer à côté des propos de notre collègue conservateur, selon lequel le NPD désire créer des emplois à 45 jours par année. Chaque fois qu'on pose une question concernant l'assurance-emploi, on dit que le parti néo-démocrate veut que le monde ne travaille que 45 jours par année.
On a appris dans le Globe and Mail que le avait annoncé qu'il serait obligé d'engager plus de 400 agents téléphoniques au ministère pour répondre aux appels des personnes âgées et des travailleurs, en raison du retard dans les dossiers de l'assurance-emploi, de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
Ce même gouvernement veut réduire les cotisations à l'assurance-emploi des employeurs d'un demi-million de dollars, en nous disant que cela va créer de l'emploi au Canada. Or Mme Doucet, qui a une entreprise de couronnes de Noël dans une ville de ma région, a dit que la réforme de l'assurance-emploi décourageait les travailleurs saisonniers.
Quant à lui, le gouvernement dit avoir des raisons de faire ces compressions. Il dit vouloir créer des emplois et aider le monde à travailler plutôt qu'être au chômage. Le gouvernement traite les travailleurs et travailleuses de paresseux et de lâches. Ce n'est pas la première fois que je dénonce les gestes du gouvernement à la Chambre, et je vais continuer de le faire.
Les gens attendent jusqu'à 25 semaines pour obtenir leurs prestations du Supplément de revenu garanti, qui vient en aide aux plus vulnérables. Il s'agit de personnes âgées qui ne disposent d'aucune autre pension s'ajoutant à leurs prestations de la Sécurité de la vieillesse et qui ont besoin d'un supplément. Est-ce qu'une personne peut vivre avec 543 $ par mois, en plus de devoir attendre 25 semaines?
Cette semaine et la semaine dernière, le avait le culot de dire qu'il avait demandé que des agents du Tribunal de la sécurité sociale travaillant sur des dossiers de l'assurance-emploi travaillent sur ceux de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti. Or le traitement des dossiers de l'assurance-emploi par le Tribunal de la sécurité sociale a déjà accumulé six mois de retard.
Hier et aujourd'hui, le ministre l'a reconnu et a dit que 400 personnes seraient engagées. Or former une personne afin qu'elle soit en mesure de traiter un dossier de l'assurance-emploi ou de la Sécurité de la vieillesse prend de 12 à 18 mois.
On a même admis que le nombre de plaintes aux bureaux de Service Canada était rendu à 10 000. On a fermé des bureaux et diminué le personnel qui travaillait en première ligne.
À Pleasantville, à Terre-Neuve-et-Labrador, de 100 à 150 personnes se rendent au bureau de l'assurance-emploi parce qu'elles ne peuvent joindre personne par téléphone. Même si demain matin, on engageait 400 personnes pour travailler à Service Canada, elles ne répondraient pas au téléphone. Les conservateurs ont mis les citoyens dans tout un mess. Ils devraient avoir honte de toucher à un programme et à une responsabilité qu'ils avaient envers les personnes âgées, les travailleurs et travailleuses et de rire d'eux.
Notre collègue à la Chambre des communes qui vient de Madawaska—Restigouche a dit ce qui suit dans les journaux. Je ne nommerai pas le député qu'il cite, mais il vient d'Acadie—Bathurst, semble-t-il.
La campagne de terreur menée par [le député d'Acadie—Bathurst] et compagnie n'a pas donné les résultats escomptés. Ils ont fait peur au monde et partout dans la région, les gens le voient.
Oui, les gens de cette région voient bien qu'ils ne peuvent pas recevoir de prestations d'assurance-emploi. Oui, ils voient qu'ils doivent attendre six mois pour faire entendre leur cause par le Tribunal de la sécurité sociale. Oui, dans ma circonscription, les personnes âgées voient qu'elles ne peuvent pas avoir le Supplément de revenu garanti et qu'elles doivent vivre avec 553 $ par mois. Oui, les gens voient qu'ils sont obligés de demander des prestations d'aide sociale.
Plutôt que de laisser les députés de la Chambre des communes s'exprimer, dans un pays démocratique, sur le projet de loi , les conservateurs imposent une motion d'attribution de temps pour qu'on n'en débatte qu'une journée. C'est honteux.
C'est honteux de voir un gouvernement dire aux citoyens que le NPD, entre autres choses, veut que les gens ne travaillent que 45 jours par année. C'est honteux qu'il traite les travailleurs et travailleuses de lâches et de paresseux. En réalité, c'est ce qu'ils font dans leurs discours.
C'est complètement inacceptable pour l'homme et la femme qui a travaillé toute sa vie et qui veut prendre sa retraite. C'est ce même gouvernement qui a fait passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.
Oui, je suis fier de faire partie du NPD et de dire que nous allons ramener à 65 ans l'âge donnant droit à la Sécurité de la vieillesse. Oui, je suis fier de dire que je suis avec le NPD et non avec les conservateurs qui crucifient les travailleurs et travailleuses, les personnes âgées, les gens ordinaires. Ils vont couper 36 milliards de dollars dans le secteur de la santé d'ici 2017. Oui, je suis fier du NPD qui a dit que ces 36 milliards de dollars allaient revenir dans le secteur de la santé.
C'est à souhaiter que les Canadiens et les Canadiennes sont conscients de ce que les conservateurs feront, si jamais ils étaient reportés au pouvoir.
Les conservateurs s'attaquent aux plus démunis et aux plus vulnérables de notre société. C'est honteux de traiter de la sorte les gens qui arrivent à leur retraite alors qu'ils ont travaillé toute leur vie.
C'est ce genre de choses que fait ce projet de loi qui, en plus, vient diminuer les cotisations des employeurs. Ce n'est pas ce qui va créer 800 000 emplois, comme le gouvernement essaie de le faire croire.
Qu'est-ce que font les entrepreneurs de chez nous alors que les conservateurs coupent dans l'assurance-emploi pour les employés saisonniers? Ils vont dans l'Ouest, mais cela est artificiel. Notre économie nationale ne peut pas reposer sur un seul élément, c'est-à-dire les puits de pétrole.
Le prix du pétrole est à la baisse. S'il y avait des mises à pied dans l'Ouest, qu'arriverait-il à tous ceux qui prennent l'avion chaque semaine pour aller travailler dans l'Ouest? Les conservateurs se vantent d'avoir créé des emplois, mais ils n'ont été créés qu'à un endroit parce que le prix de l'énergie avait augmenté. Des emplois ont été créés dans l'Ouest, mais pas chez nous, dans l'Atlantique, ni dans les régions rurales du pays. Si l'on veut que les gens n'aient plus à recourir à l'assurance-emploi, il faut créer des emplois. Or ce n'est absolument pas ce que fait ce budget. Les conservateurs devraient avoir honte de la manière dont ils mènent le pays.
Il faut souhaiter que les Canadiens et Canadiennes s'en souviennent lors des prochaines élections et qu'ils les mettent à la porte une fois pour toutes ou pour longtemps.
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Monsieur le Président, c'est toujours très difficile de parler à la suite de mon collègue d', mais cela prend quelqu'un pour le faire, et je vais donc prendre la tâche comme défi.
Je suis contente de pouvoir parler de ce projet de loi, mais on nous a encore imposé un bâillon, et on a seulement un jour pour débattre du projet de loi à cette étape, ce qui est très décevant.
On parle d'un autre projet de loi omnibus sur la mise en oeuvre du budget. C'est la cinquième fois que cela se produit. La première fois, on pensait que c'était scandaleux de mettre tant de choses dans un énorme document très difficile à comprendre pour mes concitoyens et les citoyens en général. On est amené à considérer tous les dossiers en même temps. On espérait que cela ne se reproduirait jamais plus au Parlement.
Malheureusement, on en est rendu à la cinquième édition des projets de loi omnibus de mise en oeuvre du budget. Je tiens à souligner que cela fait 2 190 pages de projets de loi omnibus auxquelles ce Parlement a dû faire face en raison du mépris des conservateurs pour le processus législatif. Ce projet de loi omnibus comprend 460 pages et plus de 400 articles. On y modifie une douzaine de lois et on est en train de faire tout ce débat de manière accélérée.
Je mets au défi n'importe quel citoyen canadien très informé au sujet de la politique de suivre ce qu'on est en train de faire au Parlement ainsi que chaque loi qu'on modifie. Dans un gros document de 460 pages, c'est très difficile pour les citoyens de voir ce qu'on fait avec tout cela. Il y a tellement de contenu.
On constate que cela fait partie d'un stratagème conservateur pour cacher beaucoup de changements dans un énorme document et de dire par la suite qu'on a voté contre. En effet, on vote contre parce que ce volumineux document contient trop de choses. Il y a peut-être une bonne chose dans ce document, mais la bonne chose est incorporée à un paquet de mauvaises choses. Leur manière de fonctionner est donc très problématique.
Sur ce, allons au fond de la chose et parlons du contenu. Un aspect hyperimportant de l'économie, c'est l'emploi. Tous les députés à la Chambre vont avouer que c'est probablement la priorité; il faut créer des emplois au Canada et s'assurer que les gens ne sont pas en chômage.
Toutefois, on a 300 000 nouveaux chômeurs depuis la dernière récession et il faut trouver des emplois. On doit remplacer les 400 000 emplois manufacturiers perdus. C'est énorme. Cela fait 700 000 personnes sans emploi. Cela me préoccupe énormément. L'été dernier, j'ai fait beaucoup de porte-à-porte, et c'était choquant de voir le nombre de personnes dans la fin de la cinquantaine et le début de la soixantaine qui avaient perdu leur emploi dans le secteur manufacturier. Malheureusement, personne ne voulait les embaucher. Même s'ils avaient été formés dans un autre domaine, s'ils avaient postulé et s'ils étaient prêts accepter vraiment n'importe quel poste, ces personnes étaient incapables de trouver un travail et elles avaient épuisé leur fond de retraite. Quel avenir y a-t-il pour eux?
En outre, on va maintenant faire passer l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse à 67 ans. Je pense qu'on s'en va dans la mauvaise direction et plusieurs de mes concitoyens sont de cet avis. C'est très préoccupant pour ces gens qui sont chez eux et qui vont perdre leur maison. Ils ne peuvent pas se trouver un emploi malgré toute leur bonne volonté.
La solution conservatrice qu'on retrouve dans ce projet de loi omnibus est un crédit d'impôt que le directeur parlementaire du budget a jugé être une énorme dépense et un gaspillage de ressources. Il n'a pas eu de belles choses à dire à ce sujet. Le crédit d'impôt pour l'emploi va coûter 550 millions de dollars à l'État. C'est d'ailleurs de l'argent qu'on va piger dans la caisse d'assurance-emploi pour créer 800 emplois. N'importe qui, même quelqu'un de nul en mathématiques, peut facilement comprendre que ce sont des dépenses énormes pour très peu de résultats.
Pire encore, le ministère des Finances n'a même pas fait l'analyse du programme avant d'aller de l'avant. Ce n'est pas acceptable. On a un pour une raison.
C'est pour qu'il scrute les dépenses et pour qu'il évalue les programmes que le gouvernement veut établir. Il faut que l'évaluation soit faite. C'est la moindre des choses à laquelle on peut s'attendre. À l'heure actuelle, nous allons voter à propos d'un projet de loi qui n'a même pas été dûment évalué par le ministère des Finances. Je pense que les Canadiens ont un problème majeur avec cela, d'autant plus qu'on sait que seulement 800 emplois seront créés à un coût de 550 millions de dollars.
Ce qu'on doit faire, c'est de s'attaquer au chômage récurrent et au sous-emploi structurel chez les jeunes. Le taux de chômage chez les jeunes qui cherchent un emploi mais qui ne sont pas en mesure d'en trouver est de 13,4 %. C'est vraiment un taux de chômage élevé pour cette partie importante de la population. Ce sont des personnes qui veulent travailler et qui ont beaucoup de connaissances, mais elles ne sont malheureusement pas en mesure de trouver un emploi. Toutefois, en même temps, on leur dit de donner leur temps gratuitement en tant que stagiaires.
Ce n'est pas cela, un vrai plan économique. Un vrai plan économique, un vrai budget, irait de l'avant pour mettre les jeunes au travail. Un vrai plan économique ferait des propositions comme celles du NPD pour établir un crédit qui va spécifiquement encourager les employeurs à embaucher des jeunes travailleurs. Ce sont des projets de cette nature qui vont vraiment faire la différence.
Il y a beaucoup d'autres éléments qu'on ne retrouve pas dans ce projet de loi. On dit vouloir aider les consommateurs. Ce sont des propos que les conservateurs ont utilisé à maintes reprises. On a aboli les frais de deux dollars pour les factures en format papier provenant des compagnies de télécommunications, mais on a omis d'inclure les relevés provenant de toutes les banques. Est-ce qu'on parle vraiment de toutes les factures qu'on peut recevoir? La réponse est non. Une autre chose qui a été ignorée, c'est d'établir une réglementation touchant les guichets automatiques. Ceux-ci imposent parfois des frais de quatre à cinq dollars par transaction. C'est de l'argent que les familles canadiennes pourraient avoir dans leurs poches. Compte tenu du fait que le taux d'endettement des familles canadiennes est de 166 % de leur revenu, on devrait tous travailler ensemble pour réduire les dépenses des familles sur des petites choses de cette nature. Il faut mettre en place un cadre réglementaire qui n'est pas seulement volontaire, mais obligatoire pour s'attaquer à ces frais bancaires qui font mal aux familles. On ne voit rien à ce sujet dans le projet de loi.
Comme l'ont mentionné mes collègues, le gouvernement a décidé de poursuivre son projet de repousser l'âge de l'admissibilité à la retraite à 67 ans malgré la forte opposition de la population. Il n'en est pas question dans le projet de loi.
On aimerait également que soit clarifié ce que veut dire la notion d'un bénéfice net pour le Canada. On est souvent mis devant ce concept du bénéfice net, mais celui-ci n'est défini que de façon extrêmement vague. Il y a des approbations touchant des ententes commerciales importantes avec des compagnies étrangères qui veulent acheter nos ressources canadiennes ou des compagnies canadiennes, mais cette notion de bénéfice net reste vague. Pourquoi ne pas travailler de façon à clarifier ce que signifie un bénéfice net pour le Canada? On a vu des situations où ce n'était pas tout à fait clair. Si on veut s'assurer qu'il va y avoir des bénéfices économiques, des retombées pour les Canadiens et pour l'économie, il importerait de clarifier la signification de ce qu'est un bénéfice net. Toutefois, le gouvernement ne le fait pas.
Plusieurs de mes collègues et moi avons participé à la guignolée en fin de semaine. Les besoins sont vraiment criants. Il y a eu une augmentation de 25 % au chapitre l'utilisation des banques alimentaires au Canada. Les gens ont besoin d'aide. Ils se tournent vers leur gouvernement pour obtenir de l'aide. Que fait ce dernier? Il s'attaque aux gens les plus vulnérables de notre société. Au lieu de leur donner un coup de main, il sabre dans les programmes qui existent pour les aider et il leur tourne complètement le dos. Le gouvernement fait semblant qu'ils n'existent pas et ne les aide pas.
Ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai été élue. J'ai été élue pour faire une différence et pour aider ces personnes. C'est ce que je vais faire en votant contre le projet de loi C-43.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le .
Je suis ravi de prendre la parole au sujet du projet de loi Loi no 2 sur le plan d'action économique de 2014. En préparant mes observations, j'ai été frappé par l'importance de la date à laquelle je prends la parole. C'est la deuxième fois que je prends la parole au sujet du budget présenté plus tôt cette année. J'ai pris la parole à la Chambre la première fois le 4 avril. Dans mes observations, j'ai loué le travail du regretté , car, à l'époque, il venait de quitter son poste de ministre de longue date des Finances pour siéger comme simple député de Whitby—Oshawa. C'était le 4 avril. Malheureusement, six jours plus tard, nous avons perdu notre ami Jim. Je pense que la Chambre et tous les Canadiens reconnaissent que nous débattons aujourd'hui de son dernier budget et de son cadeau au Canada pour assurer notre avenir économique.
En relisant mes observations, je me suis rendu compte que c'est aujourd'hui que la nouvelle députée de — comme elle n'occupe pas encore son siège, je crois que je peux dire qu'elle s'appelle — prendra son siège, dans environ une heure. Elle occupera son siège en tant que fière membre du caucus conservateur et ancienne mairesse de Whitby qui a travaillé ardemment avec des gens comme , notre et l'actuel gouvernement.
Il convient parfois de reconnaître, à la Chambre, ces dates importantes et l'incroyable dévouement à l'intérêt public de gens comme Jim et Pat.
Dans les observations que j'ai faites à la Chambre le 4 avril, j'ai souligné plusieurs parties du budget, plus particulièrement: les mesures visant les PME; la recherche et le développement en innovation, comme les travaux à l'Institut universitaire de technologie de l'Ontario; le commerce et une partie de notre travail à cet égard; et le réinvestissement dans le Fonds du Souvenir pour les anciens combattants, une mesure que la légion a demandée, laquelle permettrait de continuer le travail centenaire du Fonds du Souvenir pour les anciens combattants de l'ère moderne et les anciens combattants ayant servi après la guerre de Corée, qui étaient peut-être indigents lorsqu'ils sont décédés.
Je pense que tous les députés à la Chambre sont bien servis par l'équipe qui travaille pour eux dans leur circonscription. Il est important que je le souligne aujourd'hui, car Sheryl, Stacy et Danielle, de ma circonscription, sont à Ottawa en ce moment pour suivre une formation. Sans ces personnes, qui nous aident à servir les électeurs, nous ne pourrions pas offrir les mêmes services aux Canadiens.
Aujourd'hui, mes observations seront axées sur différentes parties du budget et sur les modifications connexes, qui sont importantes pour le Canada et pour notre prospérité. Je tiens surtout à expliquer pourquoi certaines de ces mesures font partie du projet de loi. Bien souvent, mes collègues du NPD aiment parler du nombre de pages que comptent les projets de loi d'exécution du budget, mais, en fait, ils n'ont pas lu ces pages.
Notre économie figure parmi les économies les plus avancées au monde. Lorsque nous proposons des mesures fiscales qui visent à favoriser la croissance et la création d'emplois, et que nous voulons écouter les familles et favoriser la sécurité dans nos collectivités, nous devons prendre des règlements corrélatifs et apporter certaines modifications. Si nous examinons ces mesures de près, nous constatons qu'elles correspondent en fait aux demandes des Canadiens.
Le crédit d'impôt pour la condition physique des enfants a été extrêmement populaire. Il favorise l'activité saine chez nos jeunes et aide les familles à payer les coûts d'inscription aux sports et aux activités physiques, qui ont augmenté. Le projet de loi doublera ce crédit d'impôt et en fera un crédit remboursable à compter de l'an prochain.
Je suis très fier que le ait décidé de faire cette annonce au Abilities Centre à Whitby et d'avoir pu y assister. Les familles ont directement pu profiter de cette mesure. Nous la prolongeons et nous la bonifions.
Les consommateurs, surtout les aînés de ma circonscription, m'ont souvent demandé pourquoi ils devaient payer pour payer. Ils voulaient savoir pourquoi ils devaient payer pour obtenir une facture papier si c'est ce qu'ils souhaitaient. Le projet de loi prévoit une disposition à ce sujet, et celle-ci fait partie des mesures de protection des consommateurs que nous proposons: les consommateurs auront le choix de payer en ligne ou de la même façon qu'avant. Cette mesure fait aussi partie de notre plan pluriannuel visant à rendre le secteur des communications sans fil plus concurrentiel et plus responsable.
Le projet de loi prévoit également l'ajout de sanctions pécuniaires administratives au Code sur les services sans fil; nous continuerons ainsi nos efforts visant à faire diminuer le coût des services de téléphonie sans fil pour les familles et les entreprises canadiennes.
En réponse aux observations formulées par les organismes de bienfaisance, le budget prévoit une mesure faisant fond sur les mesures exceptionnelles qui ont été prises dans le budget précédent; pensons à l'instauration du super crédit pour premier don, qui a incité les Canadiens à contribuer aux organismes de bienfaisance. Nous prendrions assise sur ce crédit et nous permettrions aux organismes de bienfaisance, aux organismes sans but lucratif et aux groupes religieux de faire des collectes de fonds et des activités par ordinateur; ils pourraient ainsi mener des campagnes de financement modernes. Nous écoutons les organismes de bienfaisance, et nous agissons.
Le projet de loi tient aussi compte d'observations formulées par des organismes non gouvernementaux. Je me souviens d'avoir rencontré Kady Séguin de Publiez ce que vous payez lorsque j'ai mené des consultations sur le secteur de l'extraction. L'engagement que le a pris lors du sommet du G8 en Écosse, lequel vise à ce que les sociétés d'exploitation des ressources publient ce qu'elles paient à l'étranger, se trouve aussi dans le projet de loi. Nous écoutons, et nous contribuons ainsi aux efforts que déploient certains organismes non gouvernementaux.
Les propriétaires, et surtout les propriétaires de petites entreprises, constateront que les recommandations que certains groupes, notamment la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, ont formulées en leur nom se trouvent dans cette mesure législative. Le crédit pour l’emploi visant les petites entreprises, dont profiteraient 90 % des employeurs qui cotisent à l'assurance-emploi, diminuerait leurs cotisations d'assurance-emploi de jusqu'à 15 %; cette mesure protégerait les emplois actuels et favoriserait la création d'emplois. Nous sommes à l'écoute, voilà pourquoi avons adopté cette mesure.
Nous avons entendu, partout au pays, des défenseurs des droits des victimes. La déclaration des droits des victimes se trouve dans ce projet de loi d'exécution du budget. On y trouve aussi une mesure demandée par de nombreuses personnes, dont mon amie, la chef du Parti vert, qui réclame depuis longtemps la création d'une base de données génétiques des personnes disparues, afin que des familles éplorées puissent obtenir des réponses. Des groupes de défense des victimes demandent aussi qu'on investisse dans cette base de données. La réponse à leurs souhaits se trouve ici. Voilà la preuve que nous écoutons les victimes. Voilà la preuve que nous écoutons les groupes de partout au pays.
Cela donne aussi l'occasion à de petits groupes de résidants, notamment dans ma circonscription, de faire avancer une cause. Au moment de mon élection, en 2012, j'ai rencontré un groupe de personnes qui s'inquiétaient des travaux d'aménagement en cours autour du petit aérodrome de Greenbank. On transportait vers ce terrain de grandes quantités de matériaux de remblayage. Les gens croyaient que, parce qu'il s'agissait d'un aérodrome, l'administration locale et le gouvernement provincial ne pouvaient pas établir de règlement. Ce n'est pas le cas, et nous avons éclairci ce point. Les opérations de remblayage et les autres opérations semblables ne relèvent du gouvernement fédéral que lorsqu'elles touchent directement l'aspect aéronautique. Il y a lieu de clarifier ce point, de toute évidence, et c'est le but d'une autre disposition. Nous écoutons les Canadiens. Bon nombre d'entre nous ont demandé qu'on modifie la Loi sur l'aéronautique de façon à préciser dans quelle mesure le ministre peut établir des règlements, d'une part sur l'aménagement des petits aérodromes répartis partout au pays et, d'autre part, à propos des consultations concernant l'aménagement de ces aérodromes.
Ce qu'il y a de bien avec un budget qui permet au Canada de renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici un an, de dépenser dans les secteurs prioritaires et d'alléger le fardeau fiscal de certains groupes, comme les familles et les petites entreprises, c'est que, d'une certaine façon, il nous ramène à ce que j'ai dit au début de mon intervention: le fruit du travail de Jim Flaherty se perpétuera dans l'économie stable qu'il nous a léguée. Un budget comme celui-ci garantit que notre économie repose sur des bases solides.
Il faut exercer une gestion prudente. Les budgets ne s'équilibrent pas d'eux-mêmes. Il faut définir des priorités. Il faut dresser un plan. Il faut établir un climat propice à la création d'emplois, à l'innovation et à la croissance.
Le budget marquera un tournant. Fort de ses succès à l'échelle nationale, le Canada sert d'exemple à ses homologues du G7. Le Canada sera le premier membre du G7 à renouer avec l'équilibre budgétaire après de nombreuses années. Le plus impressionnant, c'est qu'il y sera parvenu sans négliger de créer des emplois, de dépenser dans les domaines stratégiques — ainsi, les transferts en santé aux provinces, comme la mienne, l'Ontario, atteignent des niveaux records — ou d'endiguer globalement l'expansion de l'appareil gouvernemental. Après tout, on ne peut pas constamment demander aux petites entreprises, aux familles et aux personnes âgées d'en faire plus simplement pour augmenter la taille ou la portée de l'appareil gouvernemental et permettre aux ministères de prendre de l'expansion.
C'est avec joie et tristesse que je souligne que le projet de loi concrétisera la vision que nous a léguée M. Flaherty dans son dernier budget. Une fois adopté, il garantira un avenir prospère au Canada.