:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre aujourd'hui afin de discuter du projet de loi . Il s'agit d'une importante mesure législative puisque, pour la première fois en 20 ans, elle comporte des changements importants dans la manière dont nous accordons des permis d'arme à feu au Canada.
[Traduction]
Dans ce projet de loi plein de bon sens, il y a huit mesures importantes qui mettent en lumière l’approche claire que prend le gouvernement conservateur à l'égard des politiques concernant les armes à feu, à savoir, tout particulièrement, que les politiques doivent favoriser la sécurité, tout en étant sensées.
J’ai servi dans les Forces canadiennes pendant 20 ans, et j’ai donc acquis une excellente connaissance des armes à feu ainsi que des mesures de sécurité et des responsabilités relatives aux armes à feu. De retour à la vie civile, j’ai suivi le processus pour obtenir mon permis de possession et d’acquisition. En tant que propriétaire d’une arme à feu et tireur sportif, je peux dire que les changements importants contenus dans le projet de loi sont nécessaires et que les propriétaires d’armes à feu au Canada respectueux de la loi en sont très heureux.
[Français]
Je peux aussi affirmer que ces politiques, et ce projet de loi plus généralement, sont soutenues par un nombre important de Canadiens d'un océan à l'autre.
Avant de me lancer dans les détails, j'aimerais élaborer un préambule à mes commentaires en expliquant ce que je crois que ce débat concerne. Il s'agit d'un débat concernant la culture. La chasse, la pêche, le piégeage et le tir sportif sont une composante fière de notre héritage canadien.
[Traduction]
N’eût été ces activités, les courageux hommes et femmes qui ont colonisé le Canada n’auraient tout simplement pas pu entreprendre et poursuivre l’exploration de ce qui est devenu le meilleur pays au monde. Non seulement cela, mais de nombreux jeunes Canadiens peuvent se rappeler avec bonheur des excursions de chasse avec leur famille.
[Français]
Nous devrions faire la promotion de ce genre d'activité.
[Traduction]
Toutefois, les politiques sur les armes à feu concoctées par le gouvernement libéral précédent ont souvent servi à dissuader les gens de se livrer à ces activités traditionnelles canadiennes. Les politiques qui criminalisent la possession d'armes à feu décourageront simplement les gens de pratiquer ces activités. Les tracasseries administratives inutiles ont eu le même effet.
L’ancien ministre libéral de la Justice et père du registre des armes d’épaule, Allan Rock, a affirmé être venu à Ottawa convaincu que seuls les policiers et les militaires devaient avoir des armes à feu. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes complètement en désaccord avec cette vision des choses.
[Français]
C'est précisément pourquoi nous avons présenté le projet de loi qui se trouve devant nous aujourd'hui.
[Traduction]
Comme je l’ai dit il y a un instant, le projet de loi s’ajoute aux mesures que nous prenons pour mettre en place des politiques sur les armes à feu qui sont sensées tout en assurant la sécurité des gens. Ces deux thèmes sont récurrents dans tout le projet de loi.
J’aimerais tout d’abord vous parler de la façon dont le projet de loi assurerait notre sécurité.
Le gouvernement conservateur a pris des mesures énergiques pour s’attaquer à l’utilisation criminelle des armes à feu. Nous avons adopté une série de mesures pour que les criminels qui utilisent des armes à feu aillent en prison pour très longtemps. Par exemple, nous avons créé une nouvelle infraction pour criminaliser les fusillades depuis une voiture en marche et autres fusillades de ce genre. Le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui donne suite à cette initiative grâce à trois autres mesures.
Premièrement, nous instituerons une formation obligatoire sur le maniement sécuritaire des armes à feu pour les personnes qui font l’acquisition de leur première arme à feu. Voilà un changement très important parce que, par le passé, les gens devaient simplement réussir l’examen, ce qui ne signifiait pas pour autant qu’ils connaissaient véritablement la façon de manier leur arme à feu en toute sécurité. Ce changement reçoit un large appui. Par exemple, Pierre Latraverse de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs a dit que le projet de loi simplifie les démarches d'octroi de permis pour les utilisateurs respectueux de la loi, tout en renforçant la sécurité et l'éducation.
Deuxièmement, dans le domaine de la sécurité publique, le projet de loi modifierait le Code criminel afin de renforcer les dispositions relatives aux ordonnances d’interdiction de possession d’armes à feu en cas de condamnation pour une infraction impliquant de la violence familiale.
[Français]
Il s'agit d'un élément clé. Je vais donc le répéter afin de le mettre en valeur. Les interdictions de possession d'armes à feu seront obligatoires dans le cas de crimes conjugaux sérieux. En fait, près de deux tiers de tous ceux condamnés pour homicide conjugal avaient un historique de violence conjugale. Ce changement tient du gros bon sens.
[Traduction]
Voilà ce que Tony Rodgers, directeur exécutif de la Nova Scotia Federation of Anglers and Hunters, avait à dire:
Le projet de loi modifie le Code criminel afin de renforcer les dispositions relatives aux ordonnances d'interdiction de possession d'armes à feu, en cas de condamnation pour une infraction avec violence conjugale; c'est un pas dans la bonne direction.
La dernière mesure de sécurité publique prévue dans cette loi dont j'aimerais parler est celle qui porte sur l’échange de renseignements lorsque des entreprises importent au Canada des armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte.
[Français]
Je me permettrai de développer ce point important. Lorsqu'un commerce importe une arme à feu restreinte ou prohibée, il doit remplir des formulaires et la marchandise doit être examinée par l'Agence des services frontaliers du Canada à la frontière. Le commerce doit aussi enregistrer les armes à feu lorsqu'elles sont reçues au magasin avant qu'elles puissent être vendues.
Cependant, les deux agences opèrent en silos. Si un commerce dit à l'Agence des services frontaliers du Canada qu'il a 5 000 unités et qu'il en enregistre uniquement 3 000 auprès de la GRC, personne ne compare les chiffres. En conséquence, 2 000 unités pourraient se retrouver sur le marché noir. Il s'agit d'un problème significatif, particulièrement en Colombie-Britannique. C'est pourquoi cela a été soulevé lors des rencontres fédérales, provinciales et territoriales, et c'est pourquoi cela nous fait plaisir d'agir en ce qui concerne cet important enjeu.
[Traduction]
J'aimerais maintenant mentionner les cinq mesures que nous prévoyons pour avoir des politiques sensées en matière d'armes à feu.
Premièrement, nous créerions une période de grâce de six mois à la fin de la période de validité de cinq ans des permis pour faire en sorte que les particuliers ne soient pas immédiatement considérés comme des criminels en raison de retards attribuables à la paperasserie entourant le renouvellement de permis.
[Français]
Certains ont affirmé à tort que ce changement était fait uniquement pour satisfaire le lobby des armes à feu, puisque aucun autre permis n'a de période de grâce à la fin de sa validité.
[Traduction]
Cependant, j'aimerais répliquer à cet argument en disant que si je laisse mon permis de conduire, mon permis de détention d'un chien, mon permis de pêche ou tout autre permis se périmer, je devrai peut-être payer une amende ou être assujetti à une autre sanction réglementaire. Si je laisse mon permis d'armes à feu se périmer, je pourrais aller en prison pendant une période considérable. Il est clair que la menace de peine d'emprisonnement pour une erreur administrative mérite que l'on fasse preuve de clémence.
Cependant, nous ne voulons pas que l'on abuse de cette nouvelle mesure. Voilà pourquoi, en application de la loi, une personne ne serait pas autorisée à acheter de nouvelles armes à feu ou munitions ou même à utiliser ses armes à feu pendant cette période. Par contre, une personne ne deviendrait pas criminelle du jour au lendemain à cause d'une simple erreur de bonne foi. C'est une question de gros bon sens. À part les personnes simplement opposées aux armes à feu pour des raisons idéologiques, personne ne peut être en désaccord avec cette mesure.
Même le député néo-démocrate d' a été forcé d'avouer, en comité, que c'était sensé. Concernant la période de grâce, il a dit: « Je suis d'accord avec nos autres témoins pour dire que, peut-être, le refus d'une demande de renouvellement ne devrait pas entraîner immédiatement une accusation criminelle. »
La prochaine mesure pour avoir des politiques sensées en matière d'armes à feu est de convertir le permis de possession simple en permis de possession et d’acquisition. Encore une fois, c'est une décision sensée.
Le permis de possession seulement a été créé par l'ancien gouvernement libéral dans le but de protéger des droits acquis. Ainsi, les gens qui ne souhaitaient pas participer au nouveau régime bureaucratique pouvaient conserver leurs armes, mais ne pouvaient pas en acheter d'autres. Les propriétaires d'armes à feu de ce groupe ont environ 60 ans, en moyenne, et détiennent des armes depuis plus de 20 ans. De toute évidence, ils savent manier des armes en toute sécurité. C'est pourquoi le changement législatif proposé accorderait à ces quelque 600 000 personnes le droit d'acheter des armes.
Permettez-moi de citer encore une fois M. Pierre Latraverse, de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Il a dit ceci:
C'est une mesure très positive étant donné que, dans ces conditions, il n'y aura qu'un seul permis. Celui-ci sera beaucoup plus représentatif de ce qu'est la possession d'une arme à feu. Présentement, il y a deux permis: le permis de possession et le permis de possession et d'acquisition. Si vous avez simplement un permis de possession, vous ne pouvez pas acheter d'armes à feu. Il faut que vous « repassiez dans la machine » pour pouvoir acheter un permis de possession et d'acquisition.
Avec la fusion, un chasseur n'aura pas à suivre de nouveau tout le processus des demandes administratives pour acheter une autre arme à feu.
[Français]
La prochaine mesure sensée est la fin de la paperasserie inutile concernant les autorisations pour le transport des armes restreintes et prohibées. Actuellement, un individu qui cherche à faire du tir à la cible avec une arme à usage restreint doit remplir des formulaires quand il souhaite se rendre à un stand de tir.
[Traduction]
Il arrive parfois que les contrôleurs provinciaux des armes à feu accordent des autorisations plus larges, mais j'aborderai cette question et celle de leur pouvoir discrétionnaire plus tard.
Les formulaires sont envoyés au contrôleur des armes à feu, puis classés dans un tiroir, et on ne les revoie plus. Les renseignements ne sont pas transmis aux responsables de l'application de la loi et ne se prêtent pas à des recherches. Outre le registre coûteux et inefficace des armes d'épaule, que le gouvernement conservateur est fier d'avoir éliminé, il s'agit d'un autre gaspillage considérable de l'argent des contribuables dans le cadre du registre des armes à feu. Il est insensé d'exiger toute cette paperasse inutile.
J'aimerais citer un éditorial publié plus tôt ce mois-ci dans le National Post. On peut y lire ce qui suit:
Les objectifs du système de contrôle des armes à feu […] sont valables et importants. La façon de procéder pour atteindre ces objectifs, toutefois, laisse à désirer et impose aux citoyens des formalités administratives qui vont bien au-delà de ce qui est nécessaire.
Prenez, par exemple, le système actuel servant à contrôler le transport autorisé d'armes à autorisation restreinte […] L'acheteur éventuel d'une arme de poing doit être titulaire d'un permis d'armes à feu à autorisation restreinte et il doit démontrer qu'il a une raison valable d'acheter l'arme […] L'arme doit être rangée, déchargée, à l'intérieur d'un contenant verrouillé ou dans un coffre-fort. Elle doit être munie d'un deuxième verrou de détente même quand elle est rangée dans un contenant verrouillé. L'arme de poing ne peut être transportée légalement que du domicile du propriétaire jusqu'à une salle de tir ou à un atelier de réparation, puis de retour au domicile, et le propriétaire de l'arme doit emprunter un itinéraire raisonnablement direct.
Et ce n'est pas tout. Le propriétaire de l'arme doit ensuite faire la demande d'un formulaire tout à fait distinct, soit une autorisation de transport. Cette autorisation répète ce que le permis établit déjà, soit que le propriétaire légitime d'une arme enregistrée ne peut transporter cette arme qu'en empruntant un itinéraire direct de son domicile jusqu'à certains endroits autorisés.
À quoi cela sert-il? Quiconque est autorisé à posséder une arme de poing remplit déjà les exigences légales pour utiliser cette arme dans un établissement certifié, et quiconque n'est pas autorisé à transporter une arme ne devrait pas avoir le droit d'en posséder une pour commencer. Tout le système lié aux autorisations de transport est redondant.
Cela n'a aucun sens et le public ne s'en voit pas mieux protégé. Voilà deux bonnes raisons d'appuyer l'important projet de loi à l'étude.
Passons à d'autres dispositions du projet de loi.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, il mettrait un terme au pouvoir arbitraire accordé aux contrôleurs des armes à feu, dont les décisions touchant directement les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois seront supervisées, comme il se doit, par les dirigeants élus.
Les règles et les procédures actuellement en vigueur dans l'ensemble du pays forment un tout sans queue ni tête. Il est ridicule qu'elles soient si différentes en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario. Il faut que les normes soient harmonisées dans tout le pays.
[Français]
La dernière mesure que j'aimerais aborder est, à mon opinion, l'une des plus importantes de tout le projet de loi: nous allons permettre au gouvernement dûment élu d'avoir le mot final dans les décisions de classification.
Pourquoi un changement aussi important? Comme plusieurs l'ont noté, le gouvernement a déjà le pouvoir de restreindre davantage la classification d'une arme à feu, mais il n'a pas le pouvoir d'en assouplir la classification.
Cette faiblesse a été clairement apparente le 25 février 2014. Ce fut le jour où des dizaines de milliers de Canadiens se sont réveillés pour découvrir que le Programme canadien des armes à feu les avait déclarés criminels d'un trait de plume. De façon unilatérale, sans consulter le ministre ni aucun autre Canadien, un changement avait été fait à la table de référence des armes à feu.
[Traduction]
Aucune loi, aucun règlement, ni même un décret ne venaient autoriser un tel changement.
[Français]
Plus inquiétant encore, il n'y avait aucune façon de corriger l'erreur. C'est pourquoi ce projet de loi est si important.
[Traduction]
Je le répète, tout comme le l'a fait lui-même à maintes reprises, dès que le projet de loi recevra la sanction royale, la classification légale des armes à feu Swiss Arms et de modèle CZ858 redeviendra « sans restriction ».
Il en ressort clairement que le gouvernement conservateur veille aux intérêts des chasseurs, des agriculteurs et des tireurs sportifs respectueux des lois. Qu'en est-il des autres partis? Eh bien, je m'attends à ce qu'on nous dise durant tout le reste du débat combien les armes à feu sont épouvantables et qu'il faut restreindre davantage leur utilisation. Ce ne serait pas étonnant, puisque les libéraux et les néo-démocrates se sont engagés à ramener le coûteux et inefficace registre des armes d'épaule dès qu'ils en auront l'occasion.
[Français]
Ce qui m'a frappé cependant, c'est le degré de mépris à l'encontre des propriétaires d'armes à feu. Le député de a fait allusion à une équivalence morale entre les chasseurs et les terroristes. Il s'agit du même député qui a dit dans le passé que les raisons émotionnelles des chasseurs n'étaient pas suffisantes pour justifier de ne pas bannir la vente de munitions.
[Traduction]
Et à ceux qui objecteront qu'il s'agit d'un député peu expérimenté qui dit n'importe quoi, je propose d'écouter ce qu'en pense le chef libéral lui-même. Selon lui, le projet de loi:
[...] permettrait de transporter librement des armes de poing et des fusils d'assaut dans le coffre d'une voiture n'importe où dans une province. On pourrait même laisser la voiture dans le stationnement d'un magasin Canadian Tire ou d'une aréna.
Il est allé jusqu'à reprendre les mêmes propos dans une publicité destinée à amasser des fonds. C'est d'un ridicule éhonté. Ou bien le chef libéral cherche à semer la panique dans la population, ou bien il n'a pas la moindre idée de la manière dont sont réglementées les armes à feu au Canada. À moins que ce ne soit les deux.
J'étais content que les membres conservateurs du comité de la sécurité publique demandent à l'un des plus éminents spécialistes canadiens des armes à feu, Tony Bernardo, ce qu'il pensait de cette publicité. Voici ce qu'il a répondu: « J'ai vu les publicités, et elles sont inexactes. »
Par surcroît de précaution, la question a aussi été posée à des fonctionnaires impartiaux. La sous-ministre adjointe du ministère de la Sécurité publique a répondu un simple « non » quand on lui a demandé si ces publicités étaient exactes.
Les faits sont là. N'en déplaise au Parti libéral, le dossier des armes à feu est tout ce qu'il y a de sérieux. Tous les chefs dignes de ce nom devraient défendre les droits des propriétaires d'armes à feu, et on voit tout de suite que le seul qui le fera est le .
[Français]
En conclusion, j'aimerais rappeler aux députés de la Chambre que nous parlons de la culture de chasse, de pêche et de tir sportif du Canada. Nous parlons d'activités extérieures importantes qui sont appréciées par plus de 4 millions de Canadiens. Nous devrions faire la promotion de ces activités et non les rendre plus inaccessibles.
[Traduction]
Avant que mes collègues d'en face ne nous demandent pourquoi le prétendu lobby des armes à feu a influé autant sur le projet de loi, je leur rappellerai qu'on parle ici de Canadiens ordinaires qui prennent plaisir à ces activités.
J'aimerais rappeler à mes collègues les propos de Greg Farrant, de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario:
Les détenteurs d'armes à feu au Canada sont des juges, des avocats, des fermiers, des électriciens, des mécaniciens, des plombiers, des comptables et même des politiciens fédéraux [qui] représentent des circonscriptions urbaines et y vivent. Ils ne sont ni des criminels, ni des membres de gangs. Ils sont des propriétaires légitimes d'armes à feu respectueux de la loi.
Espérons que les députés se rappelleront ces paroles quand ils se prononceront sur cette mesure législative importante, parce que je peux leur garantir que les Canadiens qui s'intéressent au dossier des armes à feu et des droits des propriétaires suivent le débat de près.
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour m’opposer au projet de loi , la soi-disant Loi sur la délivrance simple et sécuritaire des permis d’armes à feu, étudiée à l'étape de la troisième lecture.
Après avoir présenté le projet de loi en octobre et l’avoir laissé dormir au Feuilleton, le gouvernement a soudainement jugé urgent au mois d’avril d’aller de l’avant et de le faire adopter. Je me demande encore pourquoi il faut agir dans l’urgence. Toutefois, le résultat est clair: nous avons un projet de loi qui a fait l’objet d’une étude très expéditive ici au Parlement.
Le gouvernement s’est servi de l’attribution de temps pour expédier le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture et il a ensuite fixé des délais très serrés pour son étude en comité, s’assurant ainsi que nous ne puissions pas l’étudier en profondeur. Nous n’avons eu que deux jours pour entendre des témoins, soit les 28 et 30 avril, et un délai très court pour même inviter des témoins. Il n’y a eu que trois jours entre le moment où l’attribution de temps a été proposée et l’audition des premiers témoins.
En conséquence, le projet de loi nous est de nouveau présenté sans que plusieurs témoins importants aient pu se faire entendre, comme des agents d’application de la loi oeuvrant ou non aux premières lignes.
Cela est tout particulièrement troublant, puisqu’il semble qu’aucune consultation n’a eu lieu avec les gens du milieu de l’application de la loi avant la présentation du projet de loi. Les consultations qui ont été effectuées l’ont été bien après la présentation du projet de loi, et elles ont été faites en privé. Personne d’autre n’a été consulté, et il est clair que les groupes de victimes, que le gouvernement prétend toujours garder en tête lorsqu’il s’agit de lutter contre le crime, n’ont pas été invités à se prononcer.
Le secrétaire parlementaire a essayé d’attribuer cette étude superficielle à l’opposition qui n’aurait pas fait son travail. Voilà une accusation bien curieuse, car il admet implicitement que le projet de loi n’a pas fait l’objet d’une attention suffisante. L’accusation est également fallacieuse pour plusieurs raisons, mais surtout à cause du délai limité que le gouvernement a imposé pour l’étude du projet de loi en comité, qui s’est soldé par une seule semaine, c’était à prendre ou à laisser, pour entendre les témoins.
Nous sommes maintenant confrontés à un autre phénomène troublant, soit la réticence des témoins à comparaître devant le comité de la sécurité publique. Peut-être cela est-il dû aux insultes et aux attaques contre leur intégrité que certains ont dû essuyer de la part de ministériels lorsqu’ils ont comparu pendant les audiences sur le projet de loi . Peut-être craignent-ils de se voir privés de financement, puisque que certains groupes qui se sont opposés au gouvernement ont perdu leur financement pour leurs programmes. S’ils représentent un organisme de charité, peut-être craignent-ils que leur organisme puisse faire l’objet d’une vérification par le gouvernement conservateur. Peu importe la cause, le résultat, c’est que nous avons le projet de loi qui nous revient inchangé du comité de la sécurité publique, si ce n’est une modification d’ordre administratif sur le nombre d’articles.
Pour en revenir au contenu du projet de loi , certains députés du côté gouvernemental contestent une déclaration que j’ai faite lors du débat à la deuxième lecture, à savoir que le projet de loi ne semble fondé sur le bon sens que du point de vue du lobby des armes à feu. Je maintiens ce que j’ai dit, mais je préciserais que les conservateurs ont essayé d’attribuer un sens très large au terme « lobby des armes à feu », un sens que peu d’autres personnes lui donneraient en réalité.
De ce côté-ci de la Chambre, lorsque nous employons le terme, nous ne parlons pas de tous les propriétaires d'armes à feu, de tous les chasseurs et de tous les pêcheurs, mais bien d'un groupuscule composé, entre autres, de certains marchands et fabricants d'armes et de quelques lobbyistes rémunérés qui passent tout leur temps à traîner au Parlement à faire la promotion d'un programme étriqué. Ce programme consiste à supprimer toutes les restrictions imposées aux armes à feu au Canada.
La première cible de ce programme étriqué était le registre des armes à feu, qui a maintenant disparu à jamais. Le lobby passe maintenant à ses autres objectifs et le projet de loi s'inscrit dans le cadre de ses efforts. Très peu de propriétaires d'armes à feu sont au courant de ce programme, et moins on en parle au Parlement, moins ils en entendront parler.
Les conservateurs continuent de promouvoir les idées dangereuses de ce lobby des armes à feu. Ils représentent une petite minorité de Canadiens et, j'ajouterais, une petite minorité de propriétaires d'armes à feu. Selon une de ces idées, le moindre règlement relatif aux armes à feu constitue une tracasserie administrative qui dresse le gouvernement et la police contre les propriétaires d'armes à feu et brime ni plus ni moins les droits et libertés des Canadiens.
Comme je l'ai déjà souligné, à l'instar de ses alliés du lobby des armes à feu, le a pris l'habitude de s'inspirer des arguments des Américains quand il parle des armes à feu. Cela n'a jamais été aussi patent que le 23 juillet 2014, lorsqu'il a déclaré ceci: « La possession d'armes est un droit, mais un droit qui vient avec des responsabilités. »
Voilà qu'un ministre en exercice, qui plus est un ministre responsable d'un des principaux portefeuilles juridiques du pays, contredit carrément la Cour suprême du Canada. En 1993, dans l'affaire Regina c. Hasselwander, le plus tribunal du pays déclarait en effet ceci:
Contrairement à la Constitution américaine, la Constitution canadienne ne garantit pas le droit de porter des armes. En effet, la plupart des Canadiens préfèrent la tranquillité d'esprit et le sens de la sécurité qui découlent du fait de savoir que la possession d'une arme automatique est interdite.
Bref, il ressort clairement du discours qu'a tenu le ministre en juillet dernier que le gouvernement se plie malheureusement aux exigences du lobby des armes à feu et que, dans ce cas-ci, il le fait de manière plutôt transparente de sorte que sa base lui accorde son appui politique.
Les conservateurs aiment à dire que les libéraux font des envois postaux au sujet du registre et de la réglementation des armes à feu. Or, ils font exactement la même chose. Je me permets toutefois de rappeler à la Chambre quelques initiatives au sujet de dispositions réglementaires précises où transparaît clairement l’influence du lobby des armes à feu.
En 2011, le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile a rédigé un nouveau règlement pour les expositions d’armes à feu qui aurait exigé des choses que la plupart des Canadiens estimeraient relever du bon sens, comme informer la police locale des expositions qui doivent avoir lieu dans son territoire et exiger que les armes exposées soient attachées par un fil, tout comme le sont les téléphones portables dans les points de vente. Ce règlement relatif aux expositions d’armes à feu aurait dû entrer en vigueur en 2012, mais non, cela n’est pas arrivé. Les conservateurs ont préféré bazarder tout le règlement proposé après des plaintes du lobby des armes à feu prétendant que les nouvelles exigences entraîneraient des coûts trop lourds. Nous aurions sans doute dû voir cela venir lorsque le Comité consultatif canadien sur les armes à feu, dominé par le lobby des armes, a demandé, dans son rapport de mars 2012, que le règlement sur les expositions d’armes à feu soit rejeté.
Un autre règlement devait entrer en vigueur en décembre 2012. Il exigeait que chaque arme à feu fabriquée au Canada porte un numéro de série unique, ce qui est en fait exigé par des traités internationaux auxquels le Canada est partie et ce qui, là encore, semble tomber sous le sens, si on veut que la police puisse retracer les armes utilisées pour commettre des crimes ou si on veut combattre le trafic international des armes légères. En novembre 2013, pour la deuxième fois, les conservateurs ont discrètement reporté l’entrée en vigueur de cette exigence jusqu’à décembre 2015, après les prochaines élections.
Qu’en est-il du projet de loi ? Nous devrions sans doute nous réjouir de ce que le gouvernement ait abandonné les recommandations outrancières du Comité consultatif canadien sur les armes à feu. Il proposait des permis d’une durée de 10 ans et l’autorisation de la revente des armes saisies par les forces policières. Nous savons que les policiers se sont opposés énergiquement à ces deux mesures, mais voici maintenant qu’on voit dans les médias que le lobby des armes déplore que le projet de loi C 42 n’aille pas assez loin dans ce sens.
Les néo-démocrates ont une opinion différente, une position qui fait clairement passer la sécurité publique avant tout. Ils croient que la sécurité publique doit toujours l’emporter sur la politique, lorsqu’il s’agit des permis d’arme à feu et de la réglementation des armes. Les conservateurs aiment à prétendre qu’ils comprennent les ruraux, mais je me permets de dire que beaucoup de députés de nos rangs, dont moi, sont d’origine rurale et que beaucoup représentent des circonscriptions rurales. Pour ma part, je représente une circonscription qui s’étend depuis le centre-ville de Victoria jusqu’au point de départ de la Piste de la côte Ouest, à Port Renfrew. Je connais donc un peu les propriétaires d’armes à feu respectueux des lois, pour qui la chasse est plus qu’un simple prétexte à utiliser dans les arguments contre l’enregistrement des armes à feu et les permis d’armes à feu.
Il est fort curieux qu’un gouvernement qui prétend donner la priorité aux intérêts des zones rurales en matière de réglementation des armes ait rejeté l’amendement que le NPD a proposé au Comité de la sécurité publique pour préserver le droit des habitants des zones rurales et éloignées de se présenter à l’examen sans avoir suivi un cours sur la sécurité des armes.
Qu’on ne s’y trompe pas: nous, néo-démocrates, sommes d’accord pour qu’un cours de cette nature soit exigé. Nous admettons cependant qu’il y a au Canada de vastes territoires où, concrètement, ce cours n’est pas offert. Nous sommes heureux que le projet de loi maintienne l’exemption prévue pour les Autochtones, mais pourquoi le gouvernement a-t-il rejeté nos propositions voulant que la même exemption soit consentie à d’autres ruraux de régions éloignées?
Je reviens au contenu du projet de loi à l’étude pour réitérer des arguments que j’ai fait valoir à l’étape de la deuxième lecture.
À mes yeux, malgré ce que dit le titre abrégé du projet de loi, il n’y a rien de sensé dans les deux principales dispositions de cette mesure: faire de la classification des armes un processus politique et supprimer l’exigence voulant qu’on ait un permis de transport pour avoir dans un véhicule des armes à feu à autorisation restreinte. Ces deux propositions n’ont aucune raison d’être, sous l’angle de la sécurité publique. Elles ne font que répondre aux plaintes explicites du petit lobby des armes à feu. Tout le reste de ce que les conservateurs veulent faire par le projet de loi peut se faire sans ces deux dispositions.
J’aborderai pour commencer la première modification proposée, le changement des modalités de la classification dans les catégories des armes à feu sans restrictions, à autorisation restreinte et interdites.
En ce moment, les recommandations relatives à la classification, selon les définitions contenues dans la loi, sont formulées par des experts en armes à feu de la GRC. La signature du ministre est nécessaire, mais il ne dispose d’aucune latitude à cet égard, pourvu que les recommandations reçues respectent la portée des définitions données dans la loi. Il est curieux d’entendre les députés d’en face prétendre que les fonctionnaires prennent la décision et que le ministre ne peut pas la rejeter. Toutefois, la définition qui figure actuellement dans la loi permet en fait au ministre de passer outre la recommandation pour les armes qui, légitimement, peuvent être utilisées pour chasser ou pratiquer une activité sportive.
Pourquoi le ministre n’a-t-il pas pu annuler cette nouvelle classification? Clairement, parce que les armes Swiss Arms Classic Green ne peuvent être utilisées pour la chasse ou les activités de loisir une fois qu’elles ont été modifiées pour devenir des armes semi-automatiques.
Le projet de loi propose que le cabinet puisse refuser de tenir compte des recommandations de classification formulées par des experts de la GRC chargés de la sécurité publique pour y substituer les diktats de sa grande sagesse sur la classification des armes. Les députés d’en face soutiennent que le ministre aurait le droit de consulter qui il veut, et certains conservateurs ont avancé que ceux qu’il y a lieu de consulter, ce sont les fabricants d’armes. Ce sont eux qui conseilleraient le cabinet sur la classification des armes qu’ils essaient de vendre.
Le projet de loi va encore plus loin en permettant au cabinet d’accorder des exemptions pour des armes et des munitions qui doivent normalement être interdites.
Pourquoi avoir senti le besoin d’apporter ces changements? À cause d’un seul cas qui a été mentionné: la reclassification d’un seul modèle d’arme Swiss Arms Classic Green. Il s’agit d’armes de style militaire qui se vendaient au Canada, au départ, comme des armes semi-automatiques limitées à cinq balles. Avant 2013, il y avait environ 2 000 de ces armes au Canada. Elles valent quelque 4 000 $ l’unité. Pourquoi, dans ce cas, leur classification a-t-elle été modifiée?
La décision a été prise parce que la GRC a découvert chez des marchands d’armes à Calgary des modèles remis à neuf qui pouvaient être utilisés comme des armes automatiques. Ces armes étaient devenues des armes automatiques capables de tirer un grand nombre de balles d’un seul mouvement de la gâchette. C’est exactement le type de matériel que la désignation des armes « interdites » visait à écarter des rues au Canada.
Lorsque la reclassification a provoqué un tollé, les conservateurs se sont empressés d’accorder une amnistie de deux ans, en mars 2014. Cette amnistie repose sur des fondements législatifs au mieux douteux, à mon sens. Maintenant, nous sommes saisis du projet de loi , qui apporte une solution durable, puisqu’il donne à l’actuel gouvernement conservateur le pouvoir de décider si ces armes dangereuses doivent rester dans nos rues.
À part le risque que nous courons de voir des armes automatiques utilisées dans la rue, il faut se rendre compte qu’un important principe est en jeu. Lorsque nous élaborons des lois, nous le faisons en public après un débat public. Ces lois demeurent en vigueur jusqu’à ce qu’un autre débat public permette de croire qu’il est temps de les changer. En fait, le projet de loi à l’étude a pour but de créer un processus permettant au Cabinet de modifier notre système de classification des armes à feu ainsi que la classe de chaque arme et des munitions correspondantes par simple décision prise à huis clos sans le moindre débat public.
Qui siégera au Cabinet après les prochaines élections? Quelle que soit la réponse à cette question, je sais que je ne veux pas que les décisions soient fondées sur des considérations politiques. Je veux qu’elles soient prises sur la base des recommandations professionnelles formulées par des fonctionnaires chargés d’assurer la sécurité des Canadiens.
L’autre changement important prévu dans le projet de loi est la suppression de l’obligation, imposée dans la plupart des provinces, d’avoir un permis dans tout véhicule transportant une arme à feu à autorisation restreinte et l’interdiction faite aux provinces de réintroduire cette obligation. À l’heure actuelle, le permis doit mentionner la raison du transport de l’arme à autorisation restreinte et préciser qu’il ne s’applique qu’entre le point A et le point B. Ainsi, il est relativement facile pour la police de faire respecter l’interdiction du transport illicite d’une arme à feu.
Le projet de loi intègre le permis de transport dans le permis de possession. Cela autoriserait automatiquement le transport d’une arme à feu entre le domicile du propriétaire et une liste de cinq catégories d’endroits: club ou champ de tir, armurerie, exposition d’armes à feu, poste de police ou poste frontalier permettant de quitter le Canada. Dans ma seule circonscription, cela représente des centaines de possibilités pour ceux qui souhaitent violer la loi en transportant une arme dans leur véhicule sous prétexte de se rendre à l’un de ces endroits. Avec ce changement, il deviendrait pratiquement impossible pour la police de mettre en vigueur l’interdiction du transport illicite d’une arme à feu. Malheureusement, le comité n’a pas pu entendre des témoins des organismes de police pour toutes sortes de raisons que j’ai déjà mentionnées.
Le projet de loi comprend d’autres dispositions sur lesquelles les néo-démocrates s’interrogent. Les députés de l’autre côté ont parlé du délai de grâce. Je répète une fois de plus ce que les néo-démocrates ont dit: le fait d’oublier par inadvertance de renouveler son permis ne devrait pas entraîner automatiquement une condamnation au criminel. Toutefois, le gouvernement est allé à l’autre extrême en supprimant toute sanction contre les gens qui omettent de renouveler leur permis. Nous sommes d’avis que si l’omission a vraiment été commise par inadvertance, il faudrait quand même imposer une sanction, mais elle pourrait être moindre qu’une condamnation entraînant la création d’un casier judiciaire.
Y a-t-il dans ce projet de loi des dispositions que les néo-démocrates trouvent bonnes? Nous nous félicitons bien sûr des mesures qui facilitent l’interdiction de la possession d’une arme à feu en cas de violence familiale et qui élargissent les exigences relatives aux cours sur la sécurité des armes à feu.
Il est évident que la sécurité publique n’est pas la priorité centrale des conservateurs dans le projet de loi . En fait, les deux principales dispositions semblent créer de nouveaux risques pour la sécurité publique.
Les interviews que les médias ont faites auprès des amis du gouvernement qui font partie du lobby des armes à feu ont mis en évidence plusieurs choses. Premièrement, il y a des liens étroits entre ce lobby et le Parti conservateur, surtout au chapitre des collectes de fonds. Deuxièmement, le lobby ne se contentera pas du projet de loi et exigera bien plus à l’avenir. Les liens étroits qui existent entre les conservateurs et le lobby des armes à feu sont la raison pour laquelle on ne peut plus se fier aux conservateurs quand ils font dépendre la sécurité publique des permis accordés aux propriétaires d’armes à feu et de la réglementation de ces armes. En définitive, c’est la raison pour laquelle nous voterons contre le projet de loi.
Nous avions la possibilité de tenir un débat complet et équitable ici même, au Parlement. Nous avions la possibilité d’entendre des témoins représentant tous les points de vue. Malheureusement, le gouvernement avait déjà décidé de supprimer ces possibilités dans le cas du projet de loi C-42. Comme je l’ai dit, cette mesure est restée au Feuilleton depuis octobre dernier. Pour moi, il est inexcusable que le gouvernement décide tout à coup de faire adopter le projet de loi dare-dare dans un si court laps de temps. Cette mesure doit faire l’objet d’une étude complète. Nous devons entendre le point de vue des organismes policiers sur les incidences du projet de loi. Nous devons entendre davantage de Canadiens et différents autres groupes. Le gouvernement a fait ce qu’il fallait pour que le comité entende des représentants des groupes de chasse et de pêche. Ces gens sont des intervenants légitimes dont nous avons été heureux de connaître le point de vue. Toutefois, il ne suffit pas d’entendre un seul son de cloche pour élaborer les meilleures lois possibles.
Le gouvernement nous accuse de chercher à faire peur aux gens, et je suppose que nous l’accusons de la même chose. La peur dont il est question ici se fonde sur une véritable inquiétude relative à la sécurité publique, de sorte qu’il est faux de dire que nous cherchons à faire peur aux gens. Nous parlons de ce qui arrive dans de nombreuses villes et municipalités du pays. Nous avons l’exemple de Surrey, en Colombie-Britannique, où le nombre de meurtres a atteint 25, je crois, en l’espace de deux mois. Les actes de violence commis à l’aide d’armes à feu se multiplient. Nous devons donc nous assurer que les changements effectués au moyen de mesures telles que le projet de loi ne contribueront pas à attiser la violence. Nous avons été témoins d’actes du même genre commis dans le centre-ville de Toronto. Nous avons vu qu’en Colombie-Britannique, le recours aux armes à feu s’est étendu à des collectivités telles qu’Abbotsford. C’est un peu comme un cancer envahissant. Nous devons faire tout notre possible — grâce à des règlements raisonnables et aux mesures que j’ai mentionnées, comme l’estampillage d’un numéro de série sur les armes fabriquées au Canada — pour aider les agents de police à faire leur travail et à protéger nos collectivités contre les actes de violence commis à l’aide d’armes à feu. Il n’est pas seulement question de chasseurs et de pêcheurs, même si nous avons l’obligation d’adopter des lois qui soient raisonnables et pratiques pour eux. Il s’agit aussi de la sécurité de nos grandes collectivités. Dans ce cas, je soutiens que le gouvernement n’a pas réussi à assurer l’équilibre puisqu’il ne s’est soucié que d’un seul côté du débat
Que va dire le gouvernement aux familles de Surrey? Que répondra-t-il à ceux qui disent qu'il faut s'attaquer à la violence armée là-bas? Nous avons entendu le ministre dire au cours de la période des questions aujourd'hui qu'à un moment donné, dans le futur, le gouvernement fournira plus de ressources de la GRC. Il ne pouvait pas dire exactement quand, mais il a dit qu'il y aurait de l'argent dans l'avenir. Le gouvernement affirme avoir augmenté le budget de la GRC, de l'Agence des services frontaliers du Canada et du SCRS. Toutefois, lorsque nous regardons réellement le budget, comme le ministre nous invite à le faire, nous constatons que les coupes effectuées depuis 2012 ne seront pas compensées avant encore quatre ans. Alors, comment nos organismes d'application de la loi peuvent-ils lutter contre ces épidémies de violence armée qui surviennent dans les secteurs urbains?
À cause du niveau élevé de ressources requises pour lutter contre les menaces terroristes, nous avons entendu tout juste cette semaine que la GRC est forcée d'éliminer certains programmes, comme le programme Condor, qui ciblait les délinquants qui se retrouvaient illégalement en liberté après avoir fait défection d'une maison de transition ou s'être évadés d'un établissement de détention. La GRC avait un groupe de travail spécial pour que les gens qui devaient être derrière les barreaux y soient ramenés. Toutefois, elle a dû éliminer ce programme par manque de fonds.
Une fois de plus, nous revenons à la case départ avec un gouvernement qui aime dire qu'il s'attaque au crime mais ne fournit pas les ressources nécessaires et qui, par inadvertance, pourrait finir par empirer les choses dans les secteurs urbains à cause de son approche idéologique en matière de la délivrance des permis d'armes à feu et de réglementation dans ce domaine.
En conséquence, une fois encore, les néo-démocrates réclament un régime de réglementation et de délivrance de permis d'armes à feu qui donnera la priorité à la sécurité publique, ce qui n'est pas le cas du projet de loi .
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Monsieur le Président, en fin de semaine, j'ai eu l'occasion de tenir une assemblée publique dans ma circonscription, Winnipeg-Nord, et personne n'a soulevé la question du registre des armes à feu, de leur contrôle ou du projet de loi . En fait, je peux probablement compter sur les doigts d'une main le nombre de mes concitoyens qui ont soulevé cette question au cours des dernières années.
Par contre, une question qui revient systématiquement est celle de la criminalité et de la sécurité. Le problème de la criminalité et de la sécurité touche tout le monde, en ville ou en région. Il s'agit d'un dossier dont on parle beaucoup. Je suppose que je ne suis pas le seul député à s'être entretenu de ce sujet avec ses concitoyens. Les habitants de nos circonscriptions veulent que le gouvernement leur parle des mesures qu'il est prêt à prendre pour essayer d'améliorer la sécurité dans leurs collectivités, peu importe l'endroit où ils vivent.
Certains aspects du projet de loi sont positifs, car ils permettraient d'améliorer la situation, et j'y reviendrai. Toutefois, d'autres aspects du projet de loi suscitent beaucoup d'inquiétudes sur le plan de la sécurité publique. Je reviendrai là-dessus aussi dans quelques instants.
Malheureusement, quand j'examine le projet de loi , je me demande pourquoi nous en sommes saisis aujourd'hui. Qu'est-ce qui a bien pu motiver le gouvernement à présenter ce projet de loi?
Il est intéressant de noter qu'en 2014, le programme des armes à feu de la GRC a modifié en douce le statut des carabines de marque Swiss Arms et de certains fusils CZ858 de fabrication tchèque, les faisant passer d'armes sans restriction à armes prohibées. Ces armes avaient été légales au Canada pendant des années. Le 30 août 2014, la Gazette de Montréal titrait: « Les conservateurs limitent la capacité de la GRC de reclassifier les armes à feu dans le but d'amadouer les passionnés des armes à feu. » Cet article a le mérite d'avoir cerné l'un des graves défauts du projet de loi que présente aujourd'hui le gouvernement. Il s'agit d'une mesure législative motivée par des raisons politiques; en effet, le gouvernement essaie ainsi de courtiser les amateurs d'armes à feu.
Le gouvernement a assez bien réussi à éviter que la question du registre des armes d'épaule tombe dans l'oubli, parce qu'il estime que cela favorise ses intérêts politiques. Ce qui semble avoir été relégué au second plan, c'est la question de la criminalité et de la sécurité dans nos collectivités. Quand les conservateurs abordent le sujet, ils parlent souvent des industries de la chasse, du piégeage et de la pêche, du tir sportif et d'autres activités du genre, et c'est très bien. J'en dirai davantage à ce sujet plus tard. Cependant, nous n'entendons pas nécessairement parler de l'autre côté de la médaille. On ne parle pas de l'importance de la sécurité. Certains aspects de la mesure législative traitent de ce sujet, mais ce n'est pas nécessairement ce que le gouvernement choisit de mettre en évidence.
Je me permets de passer en revue ce que propose la mesure législative. Elle crée une période de grâce de six mois à l'expiration d'un permis de cinq ans, afin que les gens ne soient pas criminalisés dès l'expiration du permis s'il y a des retards administratifs liés au renouvellement. Il a déjà été question de cette disposition et elle est très valable.
La mesure législative simplifierait l'obtention du permis en éliminant le permis de possession seulement, ou PPS, et remplacerait tous les PPS existants par des permis de possession et d'acquisition.
Cette mesure législative obligerait les demandeurs d'un premier permis à suivre une formation théorique sur la sécurité des armes à feu.
J'ai non seulement eu l'occasion de m'entretenir de plusieurs de ces points avec plusieurs personnes, car je m'attendais à prendre la parole à propos de cette mesure législative, mais je suis aussi allé dans un magasin de matériel de chasse pour avoir une meilleure idée de ce qu'on en pense dans le milieu. Certains aspects de cette mesure législative, surtout en ce qui a trait à la sécurité, récoltent beaucoup d'appuis, même d'adeptes d'armes à feu qui veulent un plus grand contrôle des armes. Il y a des dispositions dans la mesure législative qui font l'unanimité.
Elle modifierait le Code criminel pour renforcer les dispositions concernant les ordonnances d'interdiction de possession d'armes à feu dans les cas où une personne serait condamnée pour une infraction avec violence familiale.
Elle réduirait les formalités administratives inutiles pour les autorisations de transport en les intégrant au permis pour certaines activités courantes légales. Là encore, certains ont exprimé des préoccupations à cet égard.
Elle permettrait de limiter le pouvoir discrétionnaire du contrôleur des armes à feu par voie de règlement. Cette disposition inquiète aussi et j'en reparlerai.
La mesure législative autoriserait la communication de renseignements relatifs à l'importation d'armes à feu dans les cas où des armes à autorisation restreinte ou prohibées seraient importées par une entreprise au Canada.
Enfin, d'après ce que je comprends, elle permettrait aussi au gouvernement d'avoir le dernier mot dans les décisions de classification après avoir reçu l'avis d'un expert indépendant.
Il est très important d'indiquer clairement, au début du débat, que le Parti libéral ne peut pas appuyer le projet de loi tel qu'il nous est proposé. Je pense que le gouvernement était déjà passablement conscient que les partis de l'opposition, en particulier le Parti libéral, auraient beaucoup de difficulté à appuyer le projet de loi, dont l'apport sur le plan de la sécurité publique est discutable. Certaines dispositions du projet de loi n'amélioreront aucunement la sécurité. Par conséquent, à titre personnel et au nom du Parti libéral, il me serait difficile d'appuyer le projet de loi s'il s'agit avant tout d'améliorer la sécurité des Canadiens.
Par l'intermédiaire de son porte-parole, le Parti libéral n'a pas ménagé les interventions pour faire valoir l'idée que, si le gouvernement avait vraiment souhaité agir de manière constructive concernant le projet de loi , il lui aurait fallu être disposé à le scinder en deux parties. J'ai la nette impression que certaines parties du projet de loi auraient pu être adoptées à l'unanimité il y a longtemps. En choisissant de faire la sourde oreille, le gouvernement se retrouve encore une fois à devoir recourir à une motion d'attribution de temps ou à une motion de clôture pour adopter un projet de loi et réaliser son programme législatif.
Malheureusement, le gouvernement limite ainsi la possibilité, pour les députés, de débattre du projet de loi et de faire entendre les objections de leurs électeurs concernant un projet de loi important qui aura en fin de compte des conséquences importantes dans toutes les régions du Canada, y compris dans la circonscription de Winnipeg-Nord.
Le projet de loi vise à dispenser les propriétaires d'armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte de l'obligation d'avoir un permis de transport pour les transporter dans leur véhicule. Donc, ils pourraient transporter librement une arme de poing ou une arme automatique partout dans leur province, y compris lorsqu'ils se rendraient à l'épicerie ou à un terrain de soccer. Des députés ont rappelé les mots du chef du Parti libéral, qui a parlé d'une personne se rendant à un magasin Canadian Tire.
Le gouvernement essaie de donner l'impression que, lorsqu'une arme automatique gardée sous clé serait transportée dans un véhicule, de la maison au champ de tir, le transport se ferait forcément sans interruption. C'est ridicule. Je crois que rien ne peut vraiment laisser croire cela.
J'ai déjà été porte-parole en matière de justice à l'Assemblée législative du Manitoba, il y a plusieurs années. En 2003 ou 2004, je crois qu'on a compté 14 000 vols d'automobile en une année au Manitoba. Si on tenait compte du nombre total d'automobiles par habitant dans n'importe quelle autre province, on se rendrait quand même compte qu'il y a eu deux fois plus de vols d'automobile au Manitoba que dans n'importe quelle autre province.
En tentant activement de combattre ce problème, nous avons découvert qu'un grand nombre de ces vols étaient commis par des jeunes. Il n'était pas rare qu'un jeune vole 30 véhicules en une année. On parle non pas d'une dizaine, mais probablement de plusieurs centaines de jeunes. Cela avait des conséquences très graves.
Quand on leur posait la question, les gens répondaient toujours qu'il s'agissait d'un problème, peu importe la région où ils habitaient, même si c'était encore plus vrai dans certains secteurs. Il faut dire que, quand on atteint un tel nombre de vols de voiture et qu'on sait pourquoi ces voitures se font voler, c'est indéniablement un problème. Pour faire partie d'un gang, les jeunes devaient voler un nombre x de véhicules; c'était leur initiation. Le nombre de personnes impliquées dans un gang ou un autre a atteint des sommets en 2002-2003. C'est très difficile d'obtenir des données fiables, mais j'ai calculé qu'il devait y en avoir de 1 500 à 3 000, ce qui est très élevé quand on compare à la population totale. Pensons au nombre de véhicules qui se faisaient voler. Et partout, dans tous les quartiers.
Qu'on songe à assouplir certaines règles de manière à faciliter le transport des armes prohibées devrait nous inquiéter. Mon rôle à moi devrait consister à faire état des réserves que suscite ce projet de loi chez les électeurs de ma circonscription. Ces derniers, de leur côté, devraient nous demander, à moi et au , si nous contribuons à rendre nos rues plus sûres en adoptant une mesure législative qui faciliterait le transport des armes automatiques et à autorisation restreinte. Voilà notamment pourquoi je me réjouis que le Parti libéral ait adopté le point de vue qu'il défend au sujet du projet de loi.
Les conservateurs disent souvent que la police et les forces de l'ordre en général sont de leur côté. Or, j'ai travaillé avec des policiers. J'ai notamment fait partie d'un comité sur la justice et les jeunes durant de nombreuses années. Par définition, les problèmes touchant aux gangs sont à prendre très au sérieux. Je soupçonne d'ailleurs que Winnipeg n'est pas la seule dans son cas et que de nombreuses autres villes du pays ont elles aussi leurs zones à risque. Selon moi, il s'agit d'un problème qui touche tout le monde.
À mes yeux, nous ne devrions pas traiter la question aussi à la légère que nous l'avons fait jusqu'ici. On nous répète sans cesse qu'il s'agit seulement du transport des armes et que les gens respectent la loi. Bien sûr qu'ils respectent la loi. Les propriétaires d'armes à feu sont des citoyens merveilleux qui respectent la loi et qui pratiquent toutes sortes de professions. Or, ce ne sont pas eux qui, comme je le crains ou comme le craignent les électeurs de ma circonscription, vont semer la violence ou en faire planer la menace sur nos quartiers.
Il importe aussi de reconnaître que le projet de loi enlèverait aux policiers — les spécialistes de la sécurité au Canada — le pouvoir de classer les armes à feu pour le donner aux politiciens. Je suis surpris qu'il n'y ait pas eu plus de commentaires à ce sujet. Je sais que le porte-parole du Parti libéral a eu l'occasion de soulever la question un certain nombre de fois. C'est une question très sérieuse. Nous avons un gouvernement qui aime penser qu'il connaît mieux que quiconque ce qui devrait constituer une arme prohibée ou à autorisation restreinte. Il veut en faire une décision politique plutôt que de s'en remettre aux spécialistes.
Je me souviens d'entrevues dans lesquelles il était question des changements à la sécurité sur la Colline du Parlement et de ce que la GRC, les gendarmes locaux et les formidables gardiens de sécurité devraient faire pour protéger le public, le personnel et les députés.
Quand j'ai posé une question au sujet de la sécurité, j'ai reçu une réponse assez claire. Lorsqu'il est question de sécurité, nous devrions nous en remettre aux spécialistes. Ils ont des compétences que nous n'avons pas en tant qu'élus. Si certaines décisions soulèvent des questions, les ministères sont là pour les régler. Les partis de l'opposition ont des porte-parole. Rien ne les empêche de passer des coups de fil, d'envoyer des courriels ou de rédiger des lettres. Ils ont de nombreuses options pour mieux comprendre pourquoi une décision a été prise. Qui sait? Ils pourraient finir par renverser une décision.
Au lieu de cela, qu'avons-nous? Un qui voit cela comme une question grâce à laquelle il a tout à gagner s'il peut adopter une loi et dire aux propriétaires d'armes à feu et aux lobbyistes que les conservateurs se sont battus pour eux. Le gouvernement ne s'est pas battu pour nous. Il a manqué de respect aux organismes professionnels qui comprennent, comme la fonction publique. Commettront-ils des erreurs? À certains moments, oui, mais je peux vous assurer qu'ils en commettront moins que le gouvernement. Pourquoi le gouvernement présenterait-il des projets de loi qui politiseraient cette question et permettraient au ou au ministre responsable de prendre des décisions? Je crois que c'est inacceptable.
En terminant, je tiens à reconnaître que les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois exercent diverses professions. Les libéraux en sont conscients. Nous reconnaissons aussi l'apport précieux des chasseurs, des trappeurs, des pêcheurs et des tireurs sportifs. Ces activités génèrent des retombées économiques. C'est un merveilleux mode de vie.
Cela dit, je vais laisser le gouvernement réfléchir à un autre aspect du débat. Il faut parler de la sécurité. Oui, certains aspects de la mesure législative sont positifs, et si le gouvernement les avait présentés dans un projet de loi distinct, ils auraient reçu l'appui du Parti libéral du Canada. Par contre, comme le gouvernement cherche à repousser les limites, à politiser le système et, à certains égards, à rendre nos collectivités un peu moins sûres, nous ne pouvons pas, en toute conscience, appuyer cette mesure législative.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon estimé collègue de .
Je suis ravi d'intervenir aujourd'hui dans le débat sur le projet de loi , Loi visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d’armes à feu. Il s'agit d'une excellente mesure pour les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois dans l'ensemble de l'Alberta et du Canada. Je suis fier de pouvoir être ici aujourd'hui pour l'appuyer.
Au nom des propriétaires d'armes à feu respectueux des lois dans ma circonscription, Macleod, je tiens à remercier le d'avoir présenté cet important projet de loi. Je m'en voudrais de ne pas également remercier le député de , qui vient du même coin que moi. Cela fait des années qu'il mène la charge dans le dossier pour protéger les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois et pour éliminer les tracasseries administratives inutiles.
Aujourd'hui, de nombreux groupes de tireurs sportifs et de chasseurs dans l'ensemble du Canada ont communiqué avec nous pour manifester leur appui à l'égard du projet de loi. L'Association canadienne des policiers est également en faveur du projet de loi. Des résidants du Sud de l'Alberta ont eux aussi communiqué avec moi pour manifester leur appui. S'ils appuient le projet de loi, c'est parce que celui-ci cadre avec l'image que se fait le gouvernement conservateur des politiques sur les armes à feu: elles doivent être sensées et assurer la sécurité des Canadiens. Dans l'ensemble, le projet de loi vise à offrir une loi sensée sur la sécurité des armes à feu, ce qui fait défaut depuis trop longtemps.
Je me servirai du temps dont je dispose aujourd'hui pour répondre à certaines des questions que j'ai entendues lorsque j'ai discuté de cet important projet de loi avec des habitants de Macleod et de l'ensemble du Canada.
Certains ont demandé pourquoi ces changements sont apportés maintenant. Comme nous l'avons entendu aujourd'hui, certains députés à la Chambre semblent croire que nous faisons de l'à-plat-ventrisme en vue des élections. Rien n'est plus faux. Ce projet de loi ne porte pas sur le passe-temps de quelqu'un; il porte sur un moteur économique important au pays. En fait, la chasse et le tir sportifs représentent une industrie d'un milliard de dollars au Canada.
C'est un mode de vie, tant en milieu rural qu'urbain. Il y a littéralement des millions de Canadiens de tous les horizons qui aiment se livrer à ces activités traditionnelles. Pour eux, cela n'a rien à voir avec un soi-disant lobby des armes à feu. Ils pratiquent la chasse pour le plaisir que leur procure un mode de vie qui leur est cher.
Certains ont également demandé pourquoi nous combinons différents permis et accordons de nouveaux droits aux titulaires de permis de possession seulement. D'autres ont également soutenu que le projet de loi obligerait les détenteurs d'armes à feu à suivre un cours obligatoire sur le maniement sécuritaire des armes à feu.
Je tiens à être bien clair. Ce projet de loi simplifierait le système de permis d'armes à feu en permettant aux propriétaires expérimentés d'armes à feu d'en acheter d'autres s'ils le souhaitent. Aucune nouvelle exigence de formation ne leur serait imposée.
En outre, ce projet de loi éliminerait la paperasse en fusionnant le permis de possession et d'acquisition, le PPA, et le permis de possession seulement, le PPS.
Durant le débat, des députés ont posé des questions sur la nécessité d'avoir un délai de grâce de six mois à l'échéance des cinq ans de validité du permis d'armes à feu. Ce délai de grâce de six mois protégerait les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi en évitant qu'ils ne deviennent des criminels sur papier du jour au lendemain en raison d'une erreur administrative. En effet, plusieurs résidants de ma circonscription, Macleod, m'ont interpellé au sujet de ce problème au cours des derniers mois. Le fait d'oublier de renouveler ce permis entraîne une peine minimale obligatoire de trois ans d'emprisonnement. Cette peine très sévère s'applique uniquement à ce permis. Voilà pourquoi ce changement est si important. Il donnerait aux gens le temps de se mettre en règle.
Certains ont demandé pourquoi nous exigerions une formation normalisée sur la sécurité des armes à feu. Ceux qui réussissent l'examen ne devraient-ils pas simplement recevoir leur permis d'armes à feu?
Nous sommes d'avis que rien ne remplace l'apprentissage dans une salle de classe. La sécurité des armes à feu est extrêmement importante. Je pense que tous mes collègues à la Chambre sont d'accord avec cette affirmation. Les Canadiens comprennent que la sécurité des armes à feu va de pair avec la possession d'une arme à feu. Voilà pourquoi quatre demandeurs de permis d'armes à feu sur cinq suivent déjà la formation offerte.
La décision de faire de l'autorisation de transport une modalité des permis pour les armes à autorisation restreinte a amené certaines personnes à demander s'il faudra être un membre en règle d'un club de tir ou d'un champ de tir pour obtenir un permis. La réponse claire à cette question est non. Il n'y aurait aucune disposition juridique exigeant que l'on soit membre en règle d'un champ de tir afin de pouvoir transporter ses armes à feu à autorisation restreinte.
Les réformes proposées dans le projet de loi ne présentent aucun danger, et elles sont sensées. Elles établissent un équilibre raisonnable entre la lutte contre l'utilisation criminelle des armes à feu et l'élimination des tracasseries administratives des propriétaires d'armes à feu. Malheureusement, le gouvernement conservateur est le seul qui se porte à la défense des chasseurs, des agriculteurs et des tireurs sportifs respectueux des lois. Nous savons tous très bien que le Parti libéral incarne encore les propos tenus par Allan Rock, ancien ministre de la Justice qui a dit être venu à Ottawa avec la ferme conviction que seuls les policiers et les militaires devraient avoir des armes à feu.
Le député libéral de a dit que les « raisons émotionnelles » des amateurs d'armes à feu ne justifient pas la décision de continuer de permettre la vente de munitions. Imaginons un peu cela. S'il n'en tenait qu'aux libéraux, ce serait la fin de la chasse et du tir sportif.
L'automne dernier, j'ai eu l'occasion de visiter le centre national d'entraînement au biathlon à Canmore. J'ai eu l'occasion de travailler avec certains des meilleurs tireurs du Canada sur le champ de tir à Canmore. J'ai constaté avec intérêt que des centaines de jeunes du Sud de l'Alberta s'y entraînaient et participaient à des compétitions de biathlon. Ces jeunes pratiquent un sport de plein air qu'ils aiment, et ils ne sont évidemment pas en train de s'aventurer sur la mauvaise voie.
S'il n'en tenait qu'à l'opposition, il n'y aurait plus de club de biathlon à Canmore, car les Canadiens n'auraient plus accès aux munitions. L'impossibilité pour les Canadiens de chasser sonnerait le glas de Pheasants Forever Canada, l'une de nos organisations de conservation les plus dévouées qui s'intéresse à la restauration de l'habitat, à la sensibilisation du public, à l'éducation et aux politiques et programmes de gestion des terres.
Le point de vue de l’opposition est choquant et ne tient pas compte des mesures réelles, efficaces et sensées qu’il faut prendre pour s’attaquer aux crimes commis avec des armes à feu. Notre gouvernement conservateur estime qu’il faut retirer les armes à feu des mains de ceux qui ont une prédisposition à commettre des crimes et placer ceux qui commettent des crimes avec des armes à feu derrière les barreaux pour très longtemps.
Toutefois, l’opposition fait traîner les choses ou s’oppose carrément à toutes les mesures que nous proposons pour nous attaquer aux crimes commis avec une arme à feu, aux crimes commis par des gangs et aux crimes liés à la drogue. Au lieu de mettre les criminels derrière les barreaux, l’opposition semble favorable à l’idée d’obliger les chasseurs respectueux de la loi à enregistrer les armes qu’ils utilisent pour chasser les faisans. C’est absolument illogique, mais les libéraux et les néo-démocrates sont déterminés à ramener le registre des armes d’épaule sous une forme ou une autre, peu importe ce qu’ils en disent ici aujourd’hui.
Or, nous ne permettrons pas que cela arrive.
Le député de n’aurait pas pu mieux dire lorsqu’il a affirmé que le contrôle des armes à feu a coûté au Parti libéral au moins 60 sièges dans les régions rurales du Canada.
Le gouvernement conservateur ne tournera jamais le dos aux Canadiens qui vivent dans les régions rurales et je ne tournerai jamais le dos aux propriétaires d’armes à feu respectueux de la loi dans ma circonscription, Macleod. J’invite les députés de l’opposition à se défaire de leur vieux discours usé et à appuyer ces mesures sûres et sensées.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet d’un projet de loi aussi important, qui vise à protéger les droits de millions de Canadiens. Je veux bien sûr parler du projet de loi , Loi visant la délivrance simple et sécuritaire des permis d’armes à feu. Le projet de loi propose, entre autres, de supprimer les formalités administratives inutiles qui entourent l’autorisation de transport d’armes prohibées et à utilisation restreinte, de limiter le pouvoir discrétionnaire des contrôleurs des armes à feu, et de donner au gouvernement élu le dernier mot en ce qui concerne la classification des armes à feu.
J’aimerais profiter de l’occasion pour mettre au clair des faussetés, des contrevérités et des inexactitudes qui ont été proférées par les libéraux et les néo-démocrates au cours du débat sur ce projet de loi.
Premièrement, les libéraux ont essayé de galvaniser leurs bailleurs de fonds en prétendant qu’avec le projet de loi, le ciel allait nous tomber sur la tête et qu’on allait trouver des armes à feu dans les coffres de toutes les voitures garées dans les parcs de stationnement des centres d’achats, partout au Canada. Nous savons bien que cela n’a aucun sens. Les règlements d’application de la Loi sur les armes à feu indiquent clairement les endroits où les armes à autorisation restreinte peuvent être déposées, et quiconque a lu le projet de loi sait que rien n’a changé sur ce plan.
Toutefois, le député de a bien fait son travail. Au cours de l’étude de ce projet de loi important au comité, il a demandé à la sous-ministre adjointe au Secteur de la sécurité communautaire et de la réduction du crime, une fonctionnaire impartiale, si le message libéral était exact, et elle a répondu que non. Nous connaissons tous le penchant des fonctionnaires à tenir des propos pleins de circonvolutions. Voilà une condamnation plutôt claire et simple du chef du Parti libéral et de ses messages inexacts.
Nous avons aussi entendu le député libéral de établir une équivalence morale entre les chasseurs et les terroristes. Ce type d’hyperbole ridicule serait choquante si on ne savait pas qui en est l’auteur. Elle vient d’un député qui a déjà préconisé l’interdiction de la vente de balles pour régler le problème des crimes commis avec des armes à feu.
Considérons les faits. D’après les données de Statistique Canada, les Canadiens sont 26 fois plus exposés à mourir d’une chute plutôt qu’à cause d’un accident avec une arme à feu ou d’un homicide. Le risque de mourir dans un accident de la route est 24 fois plus élevé; celui de se noyer est 3 plus élevé, et le risque de mourir d’un accident de vélo est à peu près égal à celui de mourir à cause d’une arme à feu.
De toute évidence, les libéraux ne savent pas définir correctement les priorités lorsqu’il s’agit de concilier le droit de propriété privée et la sécurité publique. Peut-être l’interdiction des vélos sera-t-elle la prochaine grande politique libérale.
Pour ce qui est de l’exactitude des faits, les néo-démocrates ne s’en tirent pas beaucoup mieux. D’abord, le chef du NPD a dit qu’il rétablirait le registre des armes d’épaule qui est inefficace et constitue une dépense inutile. Il est allé jusqu’à dire qu’il voulait contrôler toutes les armes à feu au Canada. Cela, même si le député néo-démocrate de a dit très clairement que le NPD ne proposerait jamais aucune mesure pour exiger l’enregistrement des fusils de chasse et carabines.
Les ruraux veulent savoir qui est le vrai porte-parole des néo-démocrates, car ceux-ci semblent livrer des messages différents au centre-ville d’Ottawa et de Montréal et dans le Canada rural.
La confusion règne donc dans les rangs des néo-démocrates, qui sont aussi coupés de la réalité. Le député néo-démocrate d’a dit un certain nombre de fois que le avait lui-même autorisé la reclassification des modèles Swiss Arms et CZ-858. C’est clairement inexact. Mais j’ai pris le temps de vérifier les faits. J’ai consulté la base de données qui regroupe tous les décrets du conseil, et je n’ai pu en trouver aucun qui porte sur cette question.
De toute évidence, ce qui s'est produit, c'est que les responsables du Programme canadien des armes à feu ont procédé unilatéralement à un reclassement, sans en aviser les élus. Il est important que nous changions les choses le plus rapidement possible, car cette situation porte atteinte à nos principes démocratiques. Ces commentaires malheureux ont été formulés par le même député qui a réprimandé deux témoins experts devant le comité de la sécurité publique avant de terminer sa diatribe comme suit: « Eh bien, je ne vois pas l'utilité de continuer de vous poser des questions puisque tout ce que vous nous avez dit jusqu'ici est irréfutable. » Il est clair que les députés d'en face sont hostiles aux armes à feu. Ces gens ne seront pas satisfaits tant que les armes à feu ne seront pas toutes interdites au Canada.
Il semble que les néo-démocrates et les libéraux continuent de croire que la chasse et le tir sportif sont l'apanage de campagnards rétrogrades. Le fait est qu'ils ont tort. Selon une estimation prudente, environ quatre millions de Canadiens s'adonnent à ces activités chaque année.
Voici ce qu'a déclaré Greg Farrant, de la Fédération des pêcheurs et chasseurs de l'Ontario, devant le comité de la sécurité publique:
Les détenteurs d'armes à feu au Canada sont des juges, des avocats, des fermiers, des électriciens, des mécaniciens, des plombiers, des comptables et même des politiciens fédéraux [...] [qui] représentent des circonscriptions urbaines et y vivent. Ils ne sont ni des criminels, ni des membres de gangs. Ils sont des propriétaires légitimes d'armes à feu respectueux de la loi.
Or, il est clair que les députés d'en face ne l'ont pas encore compris. Certains députés libéraux et néo-démocrates se servent du débat sur les armes à feu pour mener une campagne de salissage contre les amateurs de plein air. Ils affirment que ceux qui sont prêts à se soumettre à des règles claires font partie d'un lobby des armes à feu à l'américaine et prônent un retour aux lois du far west, comme l'a dit une députée néo-démocrate du Québec. Tout cela est parfaitement ridicule et même offensant pour les millions de Canadiens qui possèdent des armes à feu et qui sont respectueux des lois. Enfin, dans quelques mois, les électeurs feront savoir à leurs députés s'ils veulent que l'on adopte des mesures de sécurité sensées comme celles qui se trouvent dans le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui.
J'ai hâte d'expliquer aux électeurs de ma circonscription pourquoi je suis prêt à réduire les formalités administratives imposées aux honnêtes Canadiens. J'espère que ceux qui s'opposeront à ce projet de loi, dont nous avons grandement besoin, seront prêts à répondre aux questions auxquelles ils devront sans doute répondre.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'annonce que je partagerai mon temps de parole avec la députée d', puisque, encore une fois, le projet de loi comporte toutes les caractéristiques de la plupart des projets de loi conservateurs, une de ces caractéristiques étant de proposer une motion d'attribution de temps le plus rapidement possible après le dépôt du projet de loi, brimant ainsi bon nombre de députés de leur droit de parole à la Chambre et, surtout, du droit d'y faire résonner la voix de ceux qui les ont élus. De façon à permettre au plus grand nombre de pouvoir trouver un écho dans ce discours, je partage mon temps de parole avec la députée d'.
D'ailleurs, parmi les caractéristiques de ce gouvernement, s'il en est, nous pourrions parler des nombreux huis clos et des études bâclées en comité, ce qui me semble être aussi le cas du projet de loi . Chose curieuse, que j'ai peine à m'expliquer, l'intervenant précédent, à qui j'ai eu la chance de poser une question, affirmait d'entrée de jeu dans sa réponse que le projet de loi n'était pas parfait. Soit, la perfection n'est peut-être pas de ce monde et elle est difficile à atteindre mais cela rend encore plus incompréhensible une autre des caractéristiques de la façon de mener les affaires qu'a ce gouvernement, à savoir de n'accepter aucun amendement. Si le gouvernement sait déjà qu'un projet de loi est imparfait et que le rôle de tout député de l'opposition est justement de chercher à parfaire le projet de loi, puisque nous ne détenons pas le programme législatif, il est quand même curieux que d'un projet de loi à l'autre, le gouvernement n'accepte à peu près jamais les amendements proposés.
Or le projet de loi , déposé par le , nous rappelle, hélas, certaines des approches caractéristiques du gouvernement. Je me dois d'en citer quelques autres, qui sont malheureusement devenues des classiques. Dans ces classiques, nous retrouvons l'usage systématique de la politique de la division, notamment entre le monde rural et le monde urbain, sur des questions sensibles comme celle des armes à feu, comme si ces deux mondes devaient être antinomiques, ce qui n'est pas le cas. Nous retrouvons aussi, et c'est une hypothèse mais je la formule quand même parce qu'elle m'apparaît de plus en plus évidente, une tentative de s'approprier les enjeux de sécurité publique pour palier l'absence de leur vision économique ou, à tout le moins, l'absence de résultats obtenus en matière économique malgré une vision dont nous pourrions débattre longtemps. De toute évidence, le troisième point auquel je fais référence est la satisfaction recherchée des intérêts de lobbyistes au détriment de l'intérêt public.
J'ajouterais même peut-être une quatrième spécificité des conservateurs, soit l'expertise indiscutable quand vient le temps de choisir un titre abrégé pour un projet de loi. Il est difficile d'être encore plus sarcastique avec le titre abrégé dans ce cas-ci: Loi visant la délivrance simple — j'irais presque jusqu'à dire simpliste — et sécuritaire des permis d'armes à feu. On pourrait presque croire que c'est le lobby des armes à feu lui-même qui s'est chargé de l'attribution du titre de ce projet de loi.
Ainsi, en m'opposant au projet de loi , je m'oppose tout autant à la culture de la peur, à l'esprit de division et aux manichéisme que les conservateurs cherchent à enraciner dans chacune de leurs initiatives. En voulant à tout prix politiser le dossier des armes à feu, les conservateurs finissent par complètement rater la cible. Ce projet de loi prévoit accorder un délai de grâce de six mois aux propriétaires d'armes à feu qui auraient oublié de renouveler leur permis. Soit! Je peux convenir que cela nous arrive à tous. Il m'est même arrivé d'oublier de renouveler mon permis de conduire. J'en ai payé les frais. Il ne s'agissait pas de prison ou de dossier judiciaire mais d'une amende me rappelant mes devoirs de citoyen.
Cette disposition législative ignore les principes les plus élémentaires en matière de sécurité publique. Ce délai de grâce privera pendant six mois, rappelons-le, les services de police de renseignements sur les propriétaires d'armes à feu. En effet, chaque fois qu'un propriétaire renouvelle son permis d'arme à feu, le processus exige la mise en oeuvre d'évaluations visant à diagnostiquer les problèmes de santé mentale. En identifiant la présence de troubles psychologiques, ce processus prévient les comportements à risque chez certains propriétaires d'armes à feu. Cependant, le délai de grâce de six mois va court-circuiter l'efficacité de cette évaluation préventive et pourrait mettre en danger la sécurité de nos concitoyens.
En mettant en avant cette mesure préjudiciable, les conservateurs affichent d'abord leur souci de satisfaire une minorité représentée par des lobbyistes, au détriment de l'intérêt général. Toutefois, marquer des points politiques semble être l'une des principales vertus sur laquelle se base ce gouvernement pour son programme législatif.
En continuant l'examen de ce projet de loi, j'ai tout de même cru entrevoir probablement ce qui m'est apparu, en tout cas, comme étant la seule bonne disposition du projet de loi . En effet, le projet de loi exige de chaque demandeur de permis de suivre le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu. J'étais presque prêt à applaudir, je me suis quand même gardé une petite gêne en me disant que c'était trop beau pour être vrai, et le reste de la lecture m'a donné raison.
Ce cours serait offert par un instructeur désigné par un contrôleur des armes à feu provincial — les mêmes à qui on ne cesse d'enlever des pouvoirs —, mais si l'inclusion de ce cours dans ce projet de loi prouve que rien n'est perdu et que nous sommes en droit d'espérer des signes de progrès avec ce gouvernement, force nous est de reconnaître que la bienveillance des conservateurs montre rapidement ses limites dans la mesure où ce cours, le seul, sera difficilement accessible aux personnes résidant dans des zones rurales ou éloignées. Là encore, nous retrouvons les vieilles habitudes conservatrices pour ce qui est de mesures législatives que nous pourrions appeler, je dirais, davantage un mirage législatif qu'une mesure législative. De plus, le projet de loi mine la mesure législative actuelle en matière de réglementation du transport des armes à feu. Personne ne devrait faire confiance aux conservateurs pour prendre les mesures de sécurité nécessaires en matière d'armes à feu.
Rappelons qu'en vertu des dispositions actuelles, le transport des armes à feu exige de leurs propriétaires la détention d'une autorisation de transport pour qu'ils soient en mesure d'acheminer leurs armes. Le projet de loi rend possible la possession de l'autorisation de transport dès lors que le propriétaire reçoit son permis d'arme à feu. Dès qu'une personne reçoit son permis, l'autorisation de transport de ses armes lui est automatiquement fournie. Là encore, les conservateurs affichent leur volonté de démanteler la réglementation sur le transport des armes à feu et de nuire potentiellement à la sécurité publique pour plaire à une base électorale.
Cette mesure entraînera son lot d'effets pervers, car elle rendra moins compliqué le transport des armes à feu prohibées et les armes à feu à autorisation restreinte. En ce sens, le projet de loi va véritablement nuire à la capacité des services de police de lutter efficacement contre le transport non autorisé des armes à feu. Voilà pourquoi toute modification à la Loi sur les armes à feu doit se faire avec prudence et avec l'objectif prioritaire d'améliorer la sécurité publique, objectif qui est loin de l'être dans la lecture que j'ai pu faire de ce projet de loi.
Puisque déréglementer le transport des armes à feu est loin de satisfaire l'appétit gargantuesque de certains lobbyistes, les conservateurs se demandent, à plus forte raison, pourquoi ils ne devraient pas aller plus loin et s'attaquer aux normes qui régissent la classification des armes. Pour parvenir à leurs fins, les conservateurs ont recours au procédé habituel, soit centraliser, une autre manoeuvre moult et moult fois utilisée par ce gouvernement depuis le début: concentrer des pouvoirs dans les mains du ministre. Ainsi, avec le projet de loi , la Sécurité publique aurait le pouvoir d'établir les définitions et les classifications des armes à feu.
C'est déjà une horreur d'avoir aussi peu de temps, mais je l'assume parce que j'ai accepté de partager mon temps de parole. Je vais donc conclure, parce que le temps me manque, mais qu'on me permette quand même de dire et de rappeler brièvement les raisons pour lesquelles je m'oppose à ce projet de loi. Le projet de loi incarne la philosophie des conservateurs, à savoir leur manie d'analyser les problèmes avec un regard simpliste et purement électoraliste. Ce projet de loi a pour objectif premier de caresser dans le sens du poil une minorité de propriétaires d'armes à feu pour qui les considérations sécuritaires sont reléguées au second plan.
Fidèles à leurs habitudes, les conservateurs cultivent l'esprit de division entre les Canadiens des différentes collectivités. Ainsi, j'invite l'ensemble des députés à voter contre ce projet de loi dangereux et inefficace.
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Monsieur le Président, c'est vraiment un honneur pour moi de me lever aujourd'hui à la Chambre, au nom des citoyens d'Alfred-Pellan, pour prendre la parole sur le projet de loi conservateur
Cela fait quatre ans maintenant que je sers la population d'Alfred-Pellan. J'ai la chance de siéger au Comité permanent de la sécurité publique et nationale et d'être la porte-parole adjointe en matière de sécurité publique. J'ai donc pu assister au débat; j'aurais aimé dire que c'était un débat de fond, mais malheureusement ce ne l'était pas. J'ai assisté au débat en comité et j'ai participé aux échanges avec les différents témoins venus nous communiquer leurs opinions sur le projet de loi . Beaucoup de choses intéressantes en sont ressorties.
Comme la plupart de mes collègues le savent, sur les questions concernant les armes à feu, j'aime beaucoup souligner que je suis moi-même chasseuse. J'ai mon permis de chasse. J'ai suivi le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu et le cours d'initiation à la chasse. J'ai la chance d'être issue d'une famille qui, depuis plusieurs générations, est très fière d'aller à la chasse et à la pêche. Avec mes cousines, je fais partie de la première génération de femmes qui prend le relais et qui va à la chasse et à la pêche sur différents territoires au Québec. Nous en sommes très fières. Me faire catégoriser et me laisser enfermer dans une petite case par le gouvernement conservateur qui me dit qu'il va protéger mes droits et mon sentiment de liberté en tant que chasseuse, je n'y crois pas. En effet, quand nous creusons un peu le projet de loi et que nous nous attardons aux différentes dispositions, nous nous rendons compte que, dans le fond, il y a une certaine politisation du débat, en ce qui a trait aux armes à feu au Canada.
Ce qui ressort du débat, avec les prises de position des conservateurs sur le sujet, c'est vraiment une politique de division entre les différentes régions du Canada. Je dois dire que c'est très déplorable, quand les conservateurs se targuent d'être les grands défenseurs de la sécurité publique. On aurait dû rallier les gens autour du débat sur la mesure législative concernant les armes à feu et faire des consultations adéquates sur le sujet. C'est ce qui a manqué.
Comme mon temps de parole est très restreint, je vais me concentrer rapidement sur différents points principaux du projet de loi .
J'ai consulté différents groupes d'experts. J'ai aussi consulté différentes associations de policiers pour connaître leurs positions sur le projet de loi . La première chose qui est ressortie, c'est malheureusement le manque de consultation à ce sujet. En fait, la plupart des corps policiers ont été informés après le fait de ce que le gouvernement conservateur voulait faire en matière de législation sur les armes à feu. Cela me semble déplorable, quand on essaie de parler de sécurité publique et quand on veut avoir de son côté les services de police qui auront à appliquer ces lois.
J'ai consulté différents services de police, au Québec en particulier. Ils m'ont parlé de leurs préoccupations face au projet de loi . Une des premières préoccupations a trait au transport des armes à feu. Actuellement, si quelqu'un veut transporter des armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte, en direction ou en provenance d'un club, d'un champ de tir, d'un poste de police, d'une armurerie, d'une exposition ou d'un point de sortie du Canada, il doit avoir un trajet déjà prescrit quand il est autorisé à transporter des armes à feu prohibées ou à autorisation restreinte. Malheureusement, avec le projet de loi , ces dispositions vont disparaître. L'autorisation sera accordée automatiquement avec le permis d'arme à feu, ce qui complique beaucoup le travail des policiers et policières partout au pays. Le gouvernement conservateur serait au courant de cela, s'il avait consulté nos différents corps policiers à ce sujet.
Le deuxième sujet très important est la classification des armes à feu. Selon moi, il y a une grave lacune. Je suis franchement déçue de voir cela de la part du gouvernement fédéral. À l'heure actuelle, la classification des armes à feu et des munitions, qu'elles soient sans autorisation, à autorisation restreinte ou prohibées, s'effectue dans le cadre du Programme canadien des armes à feu, administrée par la Gendarmerie royale du Canada.
Le projet de loi va conférer un nouveau pouvoir au Cabinet en général, celui de passer outre les définitions de la classification des armes à feu énoncées à l'article 84 du Code criminel. Cela se fera par l'ajout d'un règlement prévoyant certaines exceptions.
Si cela ce n'est pas politiser le débat, je ne sais pas ce que c'est! En effet, la possibilité de regarder quelles armes à feu seraient à autorisation restreintes, prohibées ou sans restriction est extrêmement importante, et cela devrait se faire avec des experts. Les gens qui sont nommés au Cabinet, peu importe le parti qui se retrouve au pouvoir, sont souvent des gens extrêmement qualifiés, mais pas nécessairement dans ces domaines. Or j'ai vraiment très peur qu'on politise le débat, parce que peu importe qui se trouvera au pouvoir aura la possibilité de décider, comme bon lui semble, de la classification des armes à feu.
En ce moment, le système est intéressant. Il est encore possible de chercher à l'améliorer. C'est la GRC qui le gère, mais c'est quand même le ministre de la Sécurité publique qui appose son sceau, au bout du compte.
Je ne sais donc pas exactement où s'en vont les conservateurs ni ce que le décide de faire et ce qu'il dit à ses collègues. Toutefois, cela alimente franchement une certaine politique de la division. Je sais que j'utilise beaucoup le terme « déplorable », mais je trouve cela franchement déplorable dans cette situation particulière.
J'ai assisté aux différentes audiences qui se sont tenues dans le cadre du projet de loi . Beaucoup de choses ont été dites sur le sujet et ce qui a été le plus retenu c'est vraiment le manque de consultation. Je reviens toujours à la province de Québec, parce que c'est de là que je viens. Ma circonscription, Alfred-Pellan, est très près de la région montréalaise, et 80 % du territoire est agricole, mais se trouve sur l'île de Laval. Nous sommes très proches d'un milieu vraiment très urbain. Nous sommes à la fois très urbanisés, dans des petites concentrations, mais aussi très ruraux. Je suis fière de représenter une telle région, mais ce dont je ne suis pas fière, en ce moment, c'est de voir comment le gouvernement conservateur essaie de diviser la population dans ces différentes régions, le côté urbain contre le côté rural, par des projets de loi comme celui qui nous est présentées aujourd'hui.
Ce qui m'énerve le plus c'est que, encore une fois, le projet de loi passe outre aux demandes du Québec. On n'a même pas consulté le gouvernement du Québec sur ce sujet. On l'a informé par la suite. Le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes disait:
Ça va à l'encontre du concept de la sécurité du public, de la sécurité des citoyens. Et lorsque le gouvernement fédéral nous annonce qu'il fait ça au nom de la sécurité des citoyens, je crois qu'il y a une incohérence extrême [...]
C'est rare que je sois d'accord avec des libéraux, mais je dois dire que je suis entièrement d'accord avec cette citation de M. Fournier. J'aurais aimé voir un gouvernement fédéral prendre son leadership à coeur et consulter les provinces et les territoires dans le cas d'un projet de loi aussi important. On a essayé de nous faire croire qu'il n'était pas important, qu'il ne servait qu'à retirer des éléments qui auraient dû l'être depuis longtemps. Or, en fouillant comme il faut dans le projet de loi , on réalise que, au contraire, c'est le genre de projet de loi pour lequel il y aurait dû y avoir une très vaste consultation afin qu'il n'y ait pas de point de vue qui divise dans ce projet de loi particulier.
J'aimerais souligner un autre aspect — et cela a aussi été fait par les différents services de police que j'ai consultés —, et c'est la délivrance du permis d'armes à feu. C'est un permis qu'on peut renouveler tous les cinq ans. Or le gouvernement conservateur veut instaurer, pour de bon, de façon permanence, une période de grâce de six mois. Encore une fois, cela complique encore davantage le problème qu'ont nos différents corps de police dans la province de Québec, mais aussi dans le pays en général.
Je vois que mon temps est compté. Je vais m'assurer de répondre du mieux possible aux différentes questions qui me seront posées par mes collègues de tous les côtés de la Chambre, mais je dois dire que je ne pourrai pas voter en faveur du projet de loi . On y propose une politique qui divise beaucoup trop. Par le fait même, encore une fois, les conservateurs font cavalier seul. Ils tentent de politiser le débat, ce que je déplore entièrement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , mais, d'abord, je signale que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Au Canada, les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi sont traités depuis trop longtemps comme des criminels de droit commun. Ils sont traités ainsi simplement parce qu'ils pratiquent des activités typiquement canadiennes, comme la chasse ou le tir sportif, ou simplement parce qu'ils tirent leur subsistance de la terre.
En fait, l'ancien ministre libéral Allan Rock a même dit, lorsqu'il est venu à Ottawa, qu'il croyait fermement que seuls les policiers et les militaires devraient pouvoir avoir des armes à feu au Canada. Quel affront pour les habitants des régions rurales du pays.
Le gouvernement ne pourrait être plus en désaccord avec Allan Rock. Nous croyons qu'il devrait y avoir des lois pour combattre l'usage des armes à feu à des fins criminelles, mais nous croyons aussi qu'on ne devrait pas avoir besoin d'un diplôme en droit pour s'adonner à un passe-temps qui remonte aux origines du Canada lui-même.
Autrement dit, nous préconisons des politiques sûres et sensées sur le contrôle des armes à feu. C'est pourquoi nous avons sévi contre les membres des gangs de rue qui possèdent illégalement une arme à feu. C'est pourquoi nous avons instauré des peines plus sévères pour les personnes qui utilisent des armes à feu pour commettre des crimes. C'est pourquoi nous avons érigé en infraction le fait de tirer avec une arme à feu depuis une automobile en marche ou de prendre part à d'autres fusillades de ce genre.
C'est aussi pourquoi nous avons aboli le registre des armes d'épaule, qui était coûteux et inefficace, et abrogé des règlements inutiles. C'est aussi pour cette raison que nous discutons aujourd'hui de ce projet de loi sensé et important.
Parlons de quelques-unes des mesures importantes qu'il prévoit. Nous simplifierons le système de délivrance des permis en éliminant le permis de possession seulement et en le transformant en permis de possession et d'acquisition. Cette mesure, lorsqu'elle recevra la sanction royale, permettra à 600 000 Canadiens de se procurer des armes à feu. C'est une bonne nouvelle pour les propriétaires d'armes à feu respectueux des lois et les entreprises canadiennes.
Le projet de loi instaurera aussi une période de grâce de six mois après l'expiration du permis de cinq ans. Cette période permettra aux gens qui oublient de renouveler leur permis de se présenter au bureau de renouvellement des permis sans craindre d'être considérés comme des criminels parce qu'ils ont fait une erreur.
En outre, aux termes du projet de loi, ceux qui acquièrent une arme à feu pour la première fois seraient tenus de suivre le Cours canadien de sécurité dans le maniement des armes à feu et de réussir l'examen. Les députés croient peut-être que cette exigence a toujours existé, mais, auparavant, les gens n'étaient pas tenus de suivre un cours pour obtenir leur permis. Nous estimons qu'il est important que tous les propriétaires d'armes à feu aient une solide connaissance du maniement sécuritaire de leurs armes.
Certains ont dit que cela obligera ceux qui détiennent un permis de possession seulement depuis de nombreuses années à suivre ce cours pour pouvoir recevoir leur nouveau permis converti. C'est absolument faux, ce n'est pas le but et ce n'est pas le cas.
Qui plus est, le projet de loi mettrait fin aux tracasseries administratives inutiles concernant le transport d'une arme à feu à autorisation restreinte. Au lieu d'imposer des formalités administratives sans fin, le projet de loi autoriserait le détenteur d'un permis de possession à transporter une arme à feu; autrement dit, ce qu'on appelle l'autorisation de transport serait intégrée au permis. Certains ont dit craindre que cette disposition n'entraîne dans une certaine mesure le transport d'armes dissimulées, ce qui est absolument faux. Les mêmes mesures de manutention sécuritaires demeureront en vigueur: il faudra notamment mettre l'arme non chargée hors service et la placer dans un contenant verrouillé avant de la transporter.
De plus, le projet de loi mettrait fin au pouvoir arbitraire et discrétionnaire des contrôleurs des armes à feu au Canada. Les lois sur les armes à feu doivent être appliquées de façon uniforme partout au Canada. Il ne doit pas y avoir de divergences entre les provinces. Une telle approche est inefficace et sème la confusion chez les citoyens respectueux des lois de notre pays. Des fonctionnaires non élus ne doivent pas prendre des décisions qui pourraient avoir des répercussions sur les droits de propriété de millions de Canadiens.
De surcroît, le projet de loi mettrait un terme au problème de la reclassification arbitraire et injuste d'armes à feu, comme il y en a eu ces dernières années. En février dernier, il a suffi d'un seul trait de plume d'un bureaucrate pour que des milliers de Canadiens deviennent des criminels du jour au lendemain. Pas un seul représentant élu n'avait été consulté à propos de cette décision. Le gouvernement est en désaccord avec cette décision en particulier et avec le processus en général. C'est la raison pour laquelle ce projet de loi instaurerait un mécanisme de surveillance donnant au gouvernement élu le pouvoir de renverser les décisions malavisées prises par des bureaucrates au sujet de la classification.
Enfin, le projet de loi renforcerait les dispositions du Code criminel relatives aux ordonnances d'interdiction de possession d'armes. Toute personne ayant déjà été déclarée coupable d'une infraction de violence familiale grave se verrait automatiquement enlever le droit de posséder une arme à feu, et ce, pour une bonne raison. Selon les données des services de police, presque 95 000 personnes ont été victimes d'actes de violence familiale en 2011. Ce nombre représente un quart des victimes des crimes violents signalés à la police. Entre 2 000 et 2010, les deux tiers des individus accusés du meurtre de leur conjointe avaient des antécédents de violence conjugale contre leur victime. Voilà pourquoi ce projet de loi est très important. Il réduirait les tracasseries administratives pour les chasseurs, les agriculteurs et les tireurs sportifs qui respectent la loi, mais il aurait aussi pour effet de raffiner notre système de contrôle des armes à feu pour le rendre plus efficace et plus rationnel.
Nous avons entendu les autres partis nous annoncer leur position. Le chef du Parti libéral nous dit que, si c'était à refaire, il se prononcerait pour le maintien du registre des armes d'épaule coûteux et inefficace. Le député libéral de est d'avis que des raisons d'ordre affectif ne suffisent pas pour justifier la poursuite de la vente de munitions au public canadien. Le chef du NPD manifeste clairement son désir de rétablir le registre des armes d'épaule. Il a qualifié récemment d'utiles les données contenues dans ce registre. Mais il semble quand même comprendre que les Canadiens de l'Ouest et du Nord du pays n'ont pas de patience pour les régimes bureaucratiques du genre. Alors qu'il prenait la parole au Yukon, le chef du NPD a affirmé qu'il n'envisageait pas de rétablir le registre. Alors, qu'est-ce qu'il compte faire au juste? On dirait que ses intentions varient selon le public auquel il s'adresse: la tribune de la presse à Ottawa ou le citoyen ordinaire dans l'Ouest ou le Nord du pays.
Il s'agit d'adopter des politiques sensées sur la sécurité entourant les armes à feu. C'est une question de gros bon sens. Je suis fier d'appuyer ce projet de loi et j'espère que tous les députés feront de même.
Le Canada est un grand pays diversifié où la chasse, la pêche et la vie en plein air font partie du patrimoine historique. Le projet de loi sera bénéfique pour les citoyens respectueux des lois de l'ensemble du pays, et je demande à tous les députés de voter pour.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que j'interviens aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Je suis aussi ravi que mon collègue et ami de se joigne à moi.
Plusieurs députés de ce côté-ci de la Chambre, dont je suis, font partie du caucus conservateur de la chasse et de la pêche. Ils font un travail remarquable afin de protéger et de promouvoir un patrimoine précieux dont nous sommes fiers, celui de la chasse, du piégeage et de la chasse sportive, sans oublier les agriculteurs qui utilisent des armes à feu dans leurs activités quotidiennes. Ces députés soutiennent un mode de vie traditionnel, positif et sain.
Je parlerai d'abord de l'importance des armes à feu et du rôle qu'elles jouent au Canada avant de me concentrer plus précisément sur le projet de loi .
Je suis heureux d'avoir pu remplacer un collègue au sein du Comité de la sécurité publique au moment où le comité étudiait ce projet de loi. Parmi les multiples témoignages que nous avons entendus, j'ai été particulièrement frappé par celui de Greg Farrant, qui représente l'Ontario Federation of Anglers and Hunters. De toute évidence, M. Farrant connaît bien les débats entourant ce projet de loi. Il comprend la situation. Il a d'ailleurs témoigné quand le gouvernement a présenté une mesure visant à éliminer le registre des armes d'épaule.
Ce qu'il faut retenir, c'est son argument sur la taille de la communauté qui pratique des activités de chasse et de piégeage en Ontario et partout au Canada. Il a dit que nous sommes toujours étiquetés, et je dis « nous » parce que je viens d'une famille de chasseurs qui remontent à plusieurs générations. J'ai grandi dans le territoire du Yukon, où j'ai pratiqué la chasse. Cela faisait partie de mon mode de vie et continuera de faire partie de ma vie pendant encore longtemps. J'utilise donc « nous » dans ce sens. Nous sommes perçus par l'opposition comme faisant partie du lobby en faveur des armes à feu, comme si cela avait un sens péjoratif. C'est ce qu'a dit Greg Farrant. Il a dit que nous sommes toujours perçus comme un lobby des armes à feu, comme si cela était une mauvaise chose.
Parlons de ce qu'est le lobby des armes à feu. Nous le disons avec fierté, et nous le disons en nous fondant sur notre connaissance, de ce côté-ci de la Chambre, de ce que représente exactement au Canada le lobby des armes à feu. Il ne s'agit pas d'un terme négatif ou péjoratif dont on devrait avoir honte. Que fait le lobby des armes à feu? Le lobby des armes à feu participe à des activités patrimoniales relatives à la chasse. Il verse des millions de dollars pour la conservation au Canada. En fait, selon une récente étude menée aux États-Unis, le groupe qui est quatre fois plus susceptible que tout autre groupe de contribuer efforts et argent à des projets de conservation est le groupe composé des chasseurs. C'est exact. Les chasseurs sont quatre fois plus susceptibles que tout autre groupe de contribuer argent, temps et efforts à la promotion des importants principes liés à la conservation. Il y aurait lieu de les en féliciter.
Au contraire, l'opposition surnomme la communauté des chasseurs le lobby des armes à feu, un terme qui viserait à les couvrir de honte et à jeter le discrédit sur l'ensemble d'entre eux.
J'affirme qu'ils ont besoin d'être fiers de ce simple fait. Ce sont eux qui se trouvent sur les terres. Ce sont eux qui ont été les premiers à reconnaître le besoin de protéger et de préserver notre patrimoine environnemental. Ce sont eux qui reconnaissent la diminution des ressources ou le besoin d'adopter des pratiques et des principes de conservation dans une zone ou une région particulière pour une espèce particulière. Ce n'est pas seulement l'espèce qu'ils chassent, mais aussi les ruisseaux, les habitats, les lacs et les forêts qui contribuent aux processus de vie des populations d'espèces sauvages dans notre pays. Ces personnes sont celles qui sont responsables de l'abondance, de la protection et de la préservation des espèces sauvages, des lacs, des terres et des eaux de notre nation.
L'abondance des espèces sauvages n'est pas accidentelle au Canada, pas plus que la protection et la préservation du milieu sauvage et celles des lacs, des rivières et des ruisseaux.
Comment cela se produit-il? Qui en est à l'origine? C'est le lobby des armes à feu: les chasseurs, les pêcheurs à la ligne, les trappeurs, les tireurs sportifs et les athlètes, les propriétaires d'armes à feu qui en portent et passent du temps dans le milieu sauvage.
D'où proviennent nos lois en matière de sécurité? Nous ne les avons pas créées ici à la Chambre des communes, n'est-ce pas? Non. Quiconque possède une arme à feu dans ce pays sait, en tant que personne éthiques, sûres et respectueuses des lois au Canada, qu'elles ont été les premières à promouvoir et à enseigner le maniement sécuritaire des armes à feu. Ce sont elles qui ont fixé les 10 règles de la sécurité des armes à feu; les députés d'en face seraient incapables d'en nommer trois, mais probablement 90 % des députés de ce côté-ci les connaissent sur le bout de leurs doigts, comme s'il s'agissait d'une bible pour nous. Ces règles ont été créées par la communauté des chasseurs et non par des politiciens.
Nous pouvons remercier le lobby des armes à feu. Nous pouvons remercier les agents de conservation de la nature. Nous pouvons remercier les chasseurs, les trappeurs, les tireurs sportifs et les athlètes du pays qui utilisent les armes à feu de façon sécuritaire, responsable et éthique chaque jour dans ce pays pour respecter ces règles fondamentales que nous appelons maintenant des lois.
N'est-ce pas paradoxal que nous soyons ici rassemblés aujourd'hui pour défendre, modifier ou actualiser les lois créées par les principaux intéressés eux-mêmes? C'est parce qu'ils comprennent que la possession d'une arme à feu vient avec des responsabilités. Les armes à feu permettent de protéger et de préserver un important mode de vie, mais elles viennent avec des responsabilités. Or, ce sont ces groupes, et non la Chambre des communes ou les assemblées législatives provinciales, qui ont d'abord créé ces lois.
Je suis fier d'appuyer les mesures figurant dans le projet de loi , car il ne faut surtout pas que les personnes qui ont créé ces lois et qui se donnent beaucoup de mal pour conserver, préserver et protéger un mode de vie essentiel à la bonne marche du pays croulent sous les formalités administratives inutiles, qu'elles soient considérées illico comme des criminels ou qu'on fasse d'eux des criminels à cause d'une simple erreur administrative.
Pour que les gens puissent plus aisément avoir une arme à feu, pour simplifier les choses et pour alléger les formalités administratives, le projet de loi intégrera le permis de possession seulement au permis général nécessaire pour posséder une arme à feu. Il regroupera également sous un seul permis certaines des règles relatives à l'autorisation de transport. De cette façon, les gens n'auront plus à multiplier les démarches pour se procurer une kyrielle de papiers d'autorisation, qui étaient souvent source d'erreur et qui compliquaient en réalité la vie des policiers cherchant à déterminer si une personne qui transportait une arme à feu à autorisation restreinte jusqu'au champ de tir était dans la légalité ou non. Le projet de loi regorge de mesures sensées qui feront en sorte qu'au lieu d'avoir à se procurer de nombreux permis — comme c'est actuellement le cas — pour transporter leur arme à feu jusqu'au champ de tir, chez l'armurier, au poste de police ou à un point d'entrée, ils n'aient plus qu'un seul permis à obtenir.
Le projet de loi permettra de franchir un autre pas pour établir un juste équilibre entre la possession responsable d'armes à feu et la sécurité publique. Il imposera des peines plus sévères aux personnes reconnues coupables de violence familiale, ainsi que des conditions plus strictes pour les gens qui se comportent de manière violente et participent à des actes de violence. Qui a réclamé de telles mesures? Ce sont les gens qui font partie du lobby des armes à feu, qui s'y intéressent et qui sont des propriétaires responsables. Ils sont tout aussi offusqués, sinon plus, par l'utilisation illégale d'armes à feu que n'importe quel député à la Chambre pourrait l'être parce que, lorsque quelqu'un s'écarte du droit chemin ou se sert d'une arme à feu de manière illégale et inappropriée, cela a d'importantes répercussions sur eux. Ces comportements répréhensibles sont contraires à ce que les propriétaires d'armes à feu enseignaient bien avant que nous adoptions des lois et à ce qu'ils enseignent maintenant. Ils sont bien sûr en faveur des mesures de sécurité publique plus strictes que nous mettons en place. Ils ne veulent cependant pas être traités comme des criminels en raison de simples erreurs administratives.
Le projet de loi réduira les tracasseries administratives et officialisera quelques-unes des dispositions qui n'étaient pas assorties auparavant de lignes directrices claires, telles que les règles visant à déterminer ce que les contrôleurs des armes à feu peuvent faire. Les décisions variaient selon les provinces, ce qui semait la confusion partout parce qu'elles n'étaient pas clairement définies. La mesure législative précisera clairement ce que les contrôleurs des armes à feu peuvent faire et les conditions qu'ils peuvent ou non mettre en place afin que les propriétaires d'armes à feu, le public et les forces de l'ordre sachent à quoi s'en tenir et que nous ne voyions pas de décisions comme celle prise par un contrôleur des armes à feu en Ontario, qui a décidé arbitrairement que tout propriétaire d'armes à feu voulant se rendre à un champ de tir avec une arme à autorisation restreinte avait besoin d'une invitation d'un autre champ de tir. Cette exigence n'était énoncée dans aucune mesure législative. Elle avait été inventée par ce contrôleur. De toute évidence, les propriétaires d'armes à feu doivent savoir quelles sont les restrictions et les conditions raisonnables qui peuvent leur être imposées dans le cadre de leur permis et qui ne sont pas inventées. C'est ce que fera le projet de loi.
Je laisse les députés sur la pensée suivante. Un Canadien sur cinq pratique la chasse, le piégeage et le tir sportif au pays, ce qui rapporte 15,5 milliards de dollars à l'économie nationale. De ce côté-ci de la Chambre, notre parti défendra jour après jour les intérêts des propriétaires d'armes à feu respectueux des lois. J'aimerais encourager les députés de l'opposition à se joindre à nous et à appuyer les mesures prévues dans le projet de loi , mais leurs témoignages au comité indiquent qu'ils n'ont clairement pas l'intention de le faire, et c'est tant mieux pour nous. Nous serons le parti qui défend les intérêts des propriétaires d'armes à feu respectueux des lois.
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Monsieur le Président, je désire informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole.
J'ai écouté pas mal tous les débats, dont une partie à mon bureau et une autre partie, ici, à la Chambre.
J'aimerais parler au nom des gens de Gatineau et de différents groupes avec qui j'ai eu de bonnes discussions et avec qui j'ai énormément parlé de tous les projets de loi du gouvernement conservateur. Ils me rejoignent dans cette vision que nous avons au Nouveau Parti démocratique par rapport à ce que sont les armes, dans leur sens large, et à ce que représente le projet de loi , un bel exemple qui illustre la difficulté qu'a le gouvernement de bien équilibrer la sécurité et les droits.
Nous le constatons aussi avec le projet de loi : les conservateurs ont de la difficulté à équilibrer la question de la sécurité avec celle des droits de la personne. De plus, ils tentent toujours de diviser pour mieux régner. C'est peut-être ce qui devient frustrant à la longue. Le projet de loi est un bel exemple de ce Parlement dysfonctionnel que nous avons.
Aujourd'hui, nous entamons les quatre dernières semaines à la Chambre. Quand j'examine tout ce qui aura été fait pendant quatre ans, cela n'aura été qu'une suite sans fin de projets de loi. Les députés du côté des banquettes gouvernementales auront simplement tenté de se positionner contre nous constamment, alors que les 308 députés de la Chambre que nous sommes, sont censés y être pour tenter d'améliorer le mieux-être de leurs concitoyens, soit des Canadiens de partout.
Tout l'après-midi, à la suite de la période des questions, tous les propos tenus par les députés des banquettes conservatrices nous donnaient l'impression que nos questions sur le projet de loi nous plaçaient forcément contre les chasseurs et contre les « law-abiding firearm owners ». Je trouve cela absolument réducteur et insultant.
Nous comptons tous des gens dans nos comtés et dans nos caucus qui sont de fiers chasseurs, qui font les choses correctement et légalement et qui respectent cet objet qui s'appelle une arme à feu. En écoutant nos collègues d'en face, nous avons l'impression que parce que nous nous interrogeons sur le bien-fondé d'une loi et sur ce qu'elle vise réellement, ils sont automatiquement pour les chasseurs et nous sommes contre.
Quand nous examinons attentivement les 16 pages du projet de loi, plus de la moitié ne concerne absolument pas la question de réduire de ce qu'ils appellent le red tape.
J'examine les titres, et je sais que d'autres avant moi l'ont mentionné, mais je ne réussis pas encore à comprendre pourquoi les titres abrégés en anglais et en français ne disent pas la même chose. En français, on parle d'une . On a inscrit le mot « sécuritaire » dans le projet de loi.
[Traduction]
En anglais, cependant, le titre abrégé du projet de loi est « Common Sense Firearms Licensing Act ».
[Français]
À titre de porte-parole en matière de justice, j'aurai souvent mentionné que le diable est dans les détails avec le gouvernement conservateur, et c'est souvent avec cette loupe. C'est le travail que nous sommes mandatés de faire par la population.
Tout près de 70 % de la population n'a pas voté pour ce gouvernement. Cette population a le droit d'avoir sa voix à la Chambre et de dire « attention » au gouvernement , et le fait de dire cela ne veut pas dire automatiquement que nous sommes contre tous les volets du projet de loi.
Lorsque j'ai fait mon discours à l'étape de la deuxième lecture, nous étions sous le coup d'une motion d'attribution de temps. D'ailleurs, c'est l'autre mode qui montre que ce Parlement est dysfonctionnel, puisque pratiquement tous les projets de loi auront été sous le coup d'une motion d'attribution de temps.
Le gouvernement se sera longtemps traîné les pattes concernant le projet de loi .
C'était le projet de loi dont on devait traiter au lendemain des événements du 22 octobre. Or, si c'était un projet de loi si bon, si simple et si extraordinaire, pourquoi le gouvernement l'a-t-il retiré de l'agenda pour le présenter à nouveau cinq ou six mois plus tard sous le coup d'une motion d'attribution de temps? Il s'est traîné les pieds et il l'a glissé sous le tapis pour ne pas trop soulever les passions, puisque des éléments nous portaient à croire, comme le disait un député, qu'il pourrait y avoir un problème sérieux dans les milieux urbains.
Alors que mes collègues des régions rurales nous demandent de comprendre les besoins des chasseurs, des sportifs et des collectionneurs, mes collègues des régions urbaines envoient un cri du coeur à tous ces law-abiding gun owners pour leur dire qu'il y a un problème sérieux dans les milieux urbains. Peut-on simplement s'asseoir ensemble et tenter de trouver des solutions qui répondraient à tous les besoins? Cela n'est pas naïf ou fleur bleue, c'est seulement dire que, avec de la bonne volonté et en travaillant ensemble, on peut arriver à faire de bonnes choses.
Il est possible d'enlever les irritants qui nuisent aux gens qui respectent la loi, qui possèdent des armes légalement et qui commettent peut-être une petite erreur d'enregistrement, car ils ne méritent certainement pas de se retrouver avec un dossier criminel. À ce sujet, je suis tout à fait d'accord, mais peut-on aussi s'assurer qu'on ne rend pas la vie plus facile aux contrebandiers de fusils et d'armes et qu'on ne rend pas la classification des armes tellement simpliste et facile qu'on cause de graves problèmes? C'est notre devoir le plus fondamental.
Les conservateurs se plaisent souvent à nous attaquer personnellement parce que nous avons certaines positions. Certains vont même jusqu'à tenter de nous nuire dans des communiqués de presse et devant certains groupes. Pour ma part, je suis relativement active auprès du Club de chasse et pêche Les Membres Sportifs de Gatineau. Je les rencontre souvent et j'aime jaser avec eux. Ils ont des activités, et un jour, je les accompagnerai fort probablement, puisque je suis une fille qui aime s'impliquer à fond, pas seulement avec des paroles, mais aussi avec des gestes, à la différence du gouvernement conservateur.
À l'époque, ces gens me disaient que la création du registre des armes d'épaule leur donnait l'impression d'être des criminels, alors qu'ils ne l'étaient pas du tout. Les conservateurs s'en sont beaucoup servi. Plutôt que d'enlever les irritants reliés à ce registre, ils en ont fait une matraque pour diviser les Canadiens. Or la très grande majorité, sinon la totalité des Canadiens savent très bien qu'on n'élimine pas la chasse ou le biathlon et que je n'ai aucunement l'intention de le faire.
D'ailleurs, certains jeunes cadets de mon comté ont récemment gagné des prix dans des compétitions de biathlon. C'est extraordinaire de les voir. Toutefois, ils apprennent à un jeune âge à bien manipuler une arme et ils savent très bien que c'est comme une voiture. Ils savent qu'il faut faire attention lorsqu'on l'utilise et qu'on ne peut pas procéder n'importe comment. Il y a des règles.
Ce projet de loi comporte des éléments extrêmement perturbateurs. Je répète qu'il ne vise pas à diminuer le red tape. Il comprend plusieurs dispositions criminelles et il donne le pouvoir au Cabinet de procéder, par réglementation, à des changements de classification, ce qui est inquiétant.
Mes collègues qui siègent au Comité permanent de la sécurité publique et nationale ont fait beaucoup d'efforts pour enlever ces irritants au moyen d'amendements, et ceux-ci nous auraient permis d'accorder notre appui au projet de loi en question.
Fidèles à eux-mêmes, les membres conservateurs du comité ont malheureusement toujours l'ordre de dire non aux demandes, même raisonnables, de l'opposition.
Je voterai fièrement contre ce projet de loi. Je souhaite encore une fois longue vie à tous les chasseurs du Canada; je ne suis pas contre eux.