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Bonjour à tous. je vous souhaite la bienvenue au Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes.
Nous formons un comité très occupé, qui se concentre sur le commerce international. C'est une année particulièrement chargée pour nous. Nous devons examiner l'AECG. Nous avons beaucoup d'enjeux litigieux avec les États-Unis, dont ceux du bois d'oeuvre et des produits agricoles. Nous étudions actuellement le PTP. Comme beaucoup d'entre vous le savez, le PTP rassemble actuellement 12 pays, qui produisent 40 % du PIB mondial. Plus de 800 millions de personnes font partie de ce bloc commercial. Si on l'analyse comme il faut, on se rend compte qu'il va toucher tous les Canadiens, les producteurs comme les acheteurs. Ainsi, il risque fort d'avoir des effets d'une manière ou d'une autre sur nos vies.
Notre comité mène des consultations un peu partout au pays, en plus de tenir des séances à Ottawa. C'est la neuvième province que nous visitons dans ce cadre. Nous finissons par le Canada atlantique. Nous avons également tenu des vidéoconférences avec les territoires.
Je m'appelle Mark Eyking. Je suis président du Comité et je viens du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Je ne vis pas très loin de ce coin de pays, mais je viens d'un autre. Il y a beaucoup de Terre-Neuviens qui vivent au Cap-Breton.
Les membres du Comité ne sont pas tous présents aujourd'hui. Certains ont dû rester à Ottawa pour garder le phare pour nous. Notre Comité se compose de députés de tous les partis, de partout au pays. Tracey Ramsey et Dave Van Kesteren viennent du Sud de l'Ontario. M. Ritz vient de la Saskatchewan, Mme Ludwig du Nouveau-Brunswick, Mme Lapointe du Québec et M. Dhaliwal de la Colombie-Britannique.
Nous avons reçu plus de 125 mémoires. Nous avons entendu presque 300 témoins. Nous faisons également une chose que la plupart des comités ne font pas: nous recevons des commentaires du public, du citoyen moyen, et nous avons reçu 20 000 courriels à ce jour. Nous continuerons d'en recevoir pendant toute la poursuite de notre étude, jusqu'à la fin octobre.
De plus, nous tenons une tribune libre à la fin de chaque séance, pour que les citoyens qui souhaitent nous toucher quelques mots puissent prendre le micro. Cette initiative est assez bien reçue, et nous avons un taux élevé de participation.
Nous poursuivrons probablement nos consultations jusqu'à la fin octobre. Nos analystes prépareront ensuite un rapport avec nous, et nous déposerons notre rapport final à la Chambre des communes probablement à la fin de l'année ou au début de la prochaine.
Comme vous le savez, jamais auparavant les Canadiens ne se sont autant intéressés au commerce. Si vous avez suivi le débat présidentiel aux États-Unis l'autre soir, vous aurez remarqué que le commerce est un enjeu central. Nous, les Canadiens, nous préoccupons toujours de ce que pensent les Américains et des orientations qu'ils comptent prendre, parce qu'elles ont une grande incidence sur nous. Bien sûr, les États-Unis sont un joueur important dans le PTP, donc nous suivons la situation de près.
Nous sommes heureux d'être ici, à Terre-Neuve. Nous avons eu un excellent vol. Nous avons été poussés par un vent arrière depuis l'Île-du-Prince-Édouard, hier. Un certain nombre d'entre nous sommes sortis sur la rue George, où j'ai mangé des langues de morue, et c'était délicieux. Nous n'avons pas encore vécu notre « Screech-In » donc je me demande bien quand il adviendra. C'est toujours un plaisir d'être à Terre-Neuve-et-Labrador. Je rappelle à mes collègues que nous ne sommes pas seulement à Terre-Neuve, mais à Terre-Neuve-et-Labrador.
Nous entendrons trois ou quatre groupes de témoins aujourd'hui. Je remercie les membres de notre premier groupe d'être ici aujourd'hui. Nous recevons des représentants des Citizens against CETA, des Manufacturiers et exportateurs du Canada, de la Newfoundland and Labrador Federation of Labour et du St. John's Board of Trade.
Messieurs dames, je vous demande de limiter votre exposé préliminaire à moins de cinq minutes. Nous aurons ainsi assez de temps pour que vous puissiez échanger avec tous les députés ici présents.
Nous commencerons par le St. John's Board of Trade.
Monsieur Whelan, la parole est à vous.
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Merci, monsieur le président, de me permettre de m'exprimer devant le Comité aujourd'hui sur le Partenariat transpacifique.
Comme vous l'avez mentionné, je prends la parole devant vous aujourd'hui à titre de président du St. John's Board of Trade. Notre organisme est la voix des gens d'affaires de Terre-Neuve-et-Labrador et un ardent défenseur de la prospérité économique à long terme.
Étant moi-même propriétaire d'entreprise et membre actif du conseil du commerce depuis longtemps, j'ai vraiment à coeur toutes les composantes d'une économie saine. Le St. John's Board of Trade appuie sans réserve cette possibilité de travailler avec la région de l'Asie-Pacifique pour transformer notre économie.
Le principe directeur du commerce est ce que les économistes appellent « l'avantage comparatif ». Il s'agit de l'aptitude d'une personne ou d'un groupe à exercer une activité économique particulière, comme de fabriquer un produit ou d'offrir un service, plus efficacement que toute autre activité. Autrement dit, déterminez ce que vous faites le mieux et exportez-le. Cela va toutefois dans les deux sens. Si nous avons une spécialité ou un domaine de compétences que nous pouvons offrir à un autre pays en échange de sa spécialité ou de son domaine de compétences, les deux pays en profiteront.
Il y a d'innombrables exemples, dans la province et à l'échelle du pays, où la clé du succès a été la collaboration. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles nous appuyons le PTP, mais pendant le temps dont je dispose aujourd'hui, j'en soulignerai trois.
Il y a d'abord les débouchés économiques. Terre-Neuve-et-Labrador ne s'est pas particulièrement démarquée sur le plan commercial dernièrement. Dans bien des régions du Canada, comme à Terre-Neuve-et-Labrador, il pourrait y avoir bien plus d'entreprises qui exportent leurs produits. Le problème, c'est en partie que nous n'arrivons pas à diversifier nos marchés et à percer les marchés à forte croissance comme celui de la ceinture du Pacifique. La région de l'Asie-Pacifique représente un marché de plus en plus important pour les entreprises de Terre-Neuve-et-Labrador et du Canada en général. En 2014, les entreprises de Terre-Neuve-et-Labrador ont exporté des produits et services d'une valeur de plus de 7 milliards de dollars vers des pays comme le Japon, le Chili et notre plus grand partenaire commercial, les États-Unis. Cependant, ce ne sont là que trois des 14 pays qui font partie du Partenariat transpacifique. Nous pourrions donc avoir des échanges commerciaux avec beaucoup d'autres pays. Le PTP offre un énorme potentiel de croissance pour notre province et notre pays. Si le Canada ne ratifie pas cet accord, ces 11 autres pays s'offriront des conditions privilégiées desquelles nous serons exclus. En éliminant les obstacles au commerce, le PTP créera de nouveaux débouchés pour les entreprises de Terre-Neuve-et-Labrador, du Canada et du Pacifique.
La deuxième raison pour laquelle nous appuyons le PTP, c'est la nécessité de moderniser nos accords commerciaux internationaux. L'innovation et la technologie changent le monde des affaires. De nos jours, plus de 10 % des biens et 60 % des services sont vendus en ligne. Les industries du savoir comme celles des services financiers, des conseils en gestion et de la technologie de l'information font partie des cinq secteurs d'exportation qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada. Cela dit, il n'y a rien, dans nos accords commerciaux actuels, qui empêcherait les autres pays de bloquer la circulation de données ou d'imposer des obligations d'entreposage local des données. Le PTP contribuera à faire entrer le libre-échange dans l'univers numérique et à adapter nos accords commerciaux internationaux à la façon de faire des affaires dans le monde technologiquement avancé d'aujourd'hui.
La troisième raison pour laquelle nous l'appuyons rappelle la position de la Chambre de commerce du Canada. Le PTP nous serait favorable pour des raisons environnementales. En effet, il oblige les pays participants à maintenir et à appliquer des lois et règlements environnementaux robustes, sous la menace de sanctions économiques. Il y a même un groupe d'écologistes qui est allé jusqu'à dire que les dispositions du PTP sur la protection de l'environnement étaient les plus fortes jamais vues dans l'histoire de nos accords commerciaux.
Pour conclure, nous reconnaissons qu'il y a des gens qui pourraient souffrir de cet accord et qu'il y aura des choix difficiles à faire. Je me fais l'écho du président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, qui a dit: « Des travailleurs et des entreprises doivent affronter des difficultés, et les gens qui s'inquiètent méritent notre respect, mais si nous nous bornions à négocier les accords commerciaux qui n'ont aucune incidence sur personne, nous cesserions complètement de participer à de telles négociations. »
Nous croyons que l'avenir des futures générations de la province et du pays sera bien plus prometteur si nous saisissons les occasions qui s'offrent à nous grâce au PTP. Les membres du St. John's Board of Trade appuient le PTP et souhaitent sa ratification rapide.
Je vous remercie beaucoup de votre invitation et du temps que vous nous accordez ce matin.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et membres du Comité. Je vous souhaite la bienvenue dans notre belle province de Terre-Neuve-et-Labrador.
[Traduction]
Au nom des 65 000 travailleurs et travailleuses et des organismes associés qui composent notre fédération, j'aimerais remercier le Comité de nous donner l'occasion d'exprimer l'opinion importante des travailleurs et des travailleuses concernant l'incidence de la ratification du PTP non seulement sur Terre-Neuve-et-Labrador, mais sur l'ensemble du Canada.
Nous aimerions également féliciter le gouvernement de reconnaître l'importance de tenir un dialogue ouvert et transparent sur le PTP, un accord commercial qui a été négocié par l'ancienne administration en secret, exclusivement avec les défenseurs des intérêts commerciaux.
À notre avis, les accords commerciaux internationaux négociés par les gouvernements précédents au Canada ont rarement mené à l'amélioration des conditions des travailleurs. Les soins de santé, l'approvisionnement, les services publics, les lois sur le travail et les salaires ont tous souffert des accords commerciaux précédents, et ce sont les travailleurs canadiens et leurs familles qui en paient le prix. Ces accords visent de moins en moins le commerce en tant que tel et de plus en plus l'accroissement de la richesse et de l'influence des grandes entreprises.
Un nombre important de recherches indépendantes fait ressortir les résultats positifs négligeables qui découleront de cet accord, ainsi que ses répercussions négatives sur les travailleurs, particulièrement les personnes à faible ou moyen revenu. Je souligne notamment une étude de l'Institut C.D. Howe, qui date de 2016 et qui prévoit que l'effet macroéconomique du PTP sur l'économie canadienne se limitera à une maigre croissance de 0,068 % du PIB d'ici 2035. Le plus intéressant est peut-être même que cette étude ne prévoit qu'une baisse de 0,026 % du PIB d'ici 2035 si le Canada ne ratifie pas le PTP.
Ces conclusions concordent avec celles d'une étude récente de la Commission du commerce international des États-Unis, selon lesquelles le PTP alourdira le déficit commercial des États-Unis et n'aura presque aucune incidence positive sur l'économie américaine. De même, une étude de l'Université Tufts prévoit une perte nette globale de 58 000 emplois au Canada si le PTP entre en vigueur, ainsi qu'une aggravation du problème de l'inégalité des revenus.
Les engagements pris dans le PTP en ce qui a trait à l'admission temporaire touchent un bien plus large éventail de professions dans divers secteurs que les accords commerciaux antérieurs. Il interdit même aux pays d'appliquer toute forme de critère associé aux besoins économiques ou de quotas numériques ou encore de réaliser des études d'impact sur le marché du travail. Ainsi, les employeurs qui embauchent des travailleurs migrants sous le régime du PTP pourront le faire même dans les régions où le taux de chômage est élevé et où il y a des travailleurs locaux qualifiés disponibles.
De plus, contrairement au programme des travailleurs étrangers temporaires, qui peut être réformé, le système d'admission temporaire prévu par le PTP ne pourra pas facilement être modifié une fois le traité ratifié. Le fait d'autoriser les grandes multinationales à contourner la réglementation actuelle concernant l'évaluation des travailleurs étrangers ne contribuera pas à la santé du marché du travail. Son seul effet sera une augmentation du taux de chômage, le plafonnement des salaires et une dégradation des conditions de travail.
En raison de la petite taille du marché du travail de Terre-Neuve-et-Labrador comparativement à ceux de la plupart des autres provinces, il sera difficile pour la province d'absorber autant de travailleurs étrangers, et leur effet sera amplifié. L'impact collectif sur le marché du travail national sera important lui aussi et exercera une pression à la baisse sur les salaires, fera augmenter le taux de chômage et aggravera les inégalités.
Outre ces répercussions sur les marchés du travail, je souligne l'absence de toute obligation contraignante favorisant l'amélioration et une protection accrue des droits des travailleurs. Selon le chapitre 19 de l'accord, les employeurs ne seront tenus de se conformer qu'aux lois et règlements en matière de travail de leur propre pays, qu'ils soient bons ou mauvais. Cette tentative d'établir les droits des travailleurs et d'en faire la promotion aura concrètement pour effet d'affaiblir les lois canadiennes en matière de travail.
Si le PTP prescrit que les parties doivent se doter de lois régissant le salaire minimum, les heures de travail, la santé et la sécurité en milieu de travail et les droits à la syndicalisation, il ne prescrit aucune norme minimale en la matière. Sans norme minimale acceptable, la reconnaissance de l'importance des droits des travailleurs a peu de poids.
Les obligations d'application sont toutes aussi faibles. Il devra y avoir non-respect systématique des mesures relatives à l'emploi jusqu'à ce qu'un effet négatif sur le commerce et l'investissement s'observe avant que toute forme de correctif s'impose.
Si l'on compare ce niveau de protection des travailleurs au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États auquel les entreprises ont accès, on voit clairement à quel point le PTP favorise les intérêts des entreprises et non ceux des travailleurs. Cet aspect du PTP accélère l'abaissement du plancher pour les travailleurs et la course mondiale au nivellement par le bas, particulièrement sur les questions plus importantes pour les travailleurs.
Un autre aspect hautement problématique du PTP est l'inclusion de protections généreuses des investissements étrangers par le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États. Le fait d'accorder aux investisseurs étrangers le droit de réclamer une indemnisation lorsque la réglementation visant à protéger l'intérêt public contrevient à leurs objectifs commerciaux affaiblit clairement la démocratie. Ces dispositions limiteront notre pouvoir d'adopter et d'appliquer des lois qui protègent notre qualité de vie, qui régissent la santé et la sécurité en milieu de travail, les normes du travail et même des questions comme le changement climatique et l'environnement.
Terre-Neuve-et-Labrador ressent directement les répercussions de cette mesure.
Je suis heureux d'être ici au nom des 60 000 manufacturiers et exportateurs du Canada et des 2 000 membres directs de notre association pour discuter du Partenariat transpacifique. Je présenterai une perspective de Terre-Neuve-et-Labrador sur le PTP.
Selon les MEC de Terre-Neuve-et-Labrador, les membres et les non-membres des secteurs manufacturier et de l'exportation semblent très peu connaître les aspects positifs et négatifs du PTP de même que ses avantages. Ceux qui connaissent le PTP ne mettent l'accent que sur ses effets positifs ou négatifs dans leur secteur de l'industrie. Le secteur des fruits de mer est celui qui semble suivre de plus près le processus entourant le PTP, mais ses membres ne posent pas beaucoup de questions.
Des 10 principales destinations d'exportation de Terre-Neuve-et-Labrador, seuls les États-Unis et le Japon font partie du PTP. L'un d'eux représente un marché de 6 milliards de dollars. Les exportations vers le Japon représentent 190,8 millions de dollars.
Les gens qui connaissent le PTP comprennent que tous les pays doivent ratifier l'accord. N'importe quel pays peut appliquer son droit de veto. Il y a un fort sentiment selon lequel les États-Unis n'auraient pas très envie de signer de grands accords commerciaux après la récession de 2008, et leur philosophie « acheter américain » pourrait les mener à bloquer le PTP.
Il y a trois principaux éléments que les MEC estiment fondamentaux dans tous les accords commerciaux. Le premier, c'est que l'accord doit créer des règles du jeu équitables pour les manufacturiers et exportateurs canadiens et leur assurer un accès équitable à l'exportation vers les marchés étrangers par rapport aux droits de nos concurrents d'exporter leurs produits au Canada. Le deuxième, c'est que l'accord doit favoriser les exportations à valeur ajoutée du Canada et pas seulement l'exportation de ressources naturelles. Le troisième, c'est que l'accord ne doit pas compromettre les chaînes d'approvisionnement intégrées du secteur manufacturier que les accords de libre-échange antérieurs ont permis d'établir, particulièrement l'ALENA.
Les MEC appuient l'adhésion du Canada au PTP et son accord de principe en raison de la petite taille du marché intérieur du Canada, de l'importance qu'accordent nos manufacturiers à l'exportation, de la présence de nos principaux partenaires commerciaux à la table de négociations et des nouveaux débouchés importants qu'il présente.
Honnêtement, le Canada a jusqu'à maintenant connu peu de succès avec ses accords de libre-échange. Outre l'ALENA, très peu d'entre eux, voire aucun n'a mené à une augmentation de nos exportations. Par contre, il ne semble pas non plus y avoir eu d'augmentation massive des importations. Bref, des accords de libre-échange ont été signés, mais les affaires en général se poursuivent comme avant.
Cette fois-ci, ce sera différent. Nous nous apprêtons à ratifier un accord avec des pays très ambitieux, coordonnés et axés sur l'exportation. Si nous ne nous dotons pas de stratégies nationales similaires pour assurer notre succès, le Canada a beaucoup à perdre. Nous avons besoin d'une stratégie nationale favorisant notre compétitivité nationale, mais nous aidant aussi à affronter la concurrence mondiale.
L'une des premières choses que nous constatons, c'est que le libre-échange a ouvert la porte à une concurrence accrue. Ce peut et ce doit être perçu comme une bonne chose. Cependant, nous devons être prêts à affronter cette concurrence. Le secteur privé est prêt à rivaliser avec la concurrence selon des règles du jeu équitables, mais les règles ne sont souvent pas équitables dans le monde des affaires. Si notre régime d'imposition des sociétés est concurrentiel mondialement, ce n'est pas le cas de bien d'autres éléments. Les entreprises canadiennes doivent composer avec un coût élevé des intrants, un fardeau réglementaire beaucoup plus coûteux que dans d'autres pays, des coûts de main-d'oeuvre supérieurs et des coûts énergétiques supérieurs. Parallèlement à cela, les outils d'aide à l'investissement en innovation et en technologie de pointe sont loin d'équivaloir à ceux qu'offrent nos concurrents étrangers à leurs entreprises.
Les MEC estiment que si le PTP s'accompagne d'un bon réseau de soutien et d'autres sources de commerce international, le Canada pourrait doubler sa production manufacturière et ses exportations à valeur ajoutée d'ici 2030. C'est pourquoi nous avons lancé Industrie 2030, une conversation nationale sur l'avenir de la fabrication et de l'exportation au Canada. Nous souhaitons l'élaboration d'une stratégie nationale à long terme et d'un plan directeur pour atteindre ces objectifs de croissance.
Je vous remercie du temps que vous nous avez consacré ce matin. J'ai hâte d'en discuter avec vous.
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Merci beaucoup. Je vous remercie infiniment de me donner l'occasion de m'adresser à vous.
Citizens against CETA est un nom qui semble plutôt imposant pour un groupe local de citoyens inquiets. En juin dernier, nous avons soumis un mémoire rempli de chiffres qui réfutaient les prétendus avantages du Partenariat transpacifique, ou PTP, mais aujourd'hui, j'aimerais vraiment vous parler de valeurs.
Dans Le Capital au XXIe siècle, un livre méticuleusement documenté qui porte sur la richesse et le revenu, l'économiste français Thomas Piketty parvient à la conclusion que nous nous dirigeons vers une période d'inégalité sans précédent. Si nous voulons renverser la tendance, l'auteur soutient que nous devons tout miser sur la démocratie.
Je crois que si l'inégalité ne cesse de croître, c'est justement parce que la démocratie est menacée dans le monde entier. Les agresseurs ne sont ni les terroristes ni les États voyous, mais plutôt des sociétés internationales soutenues par les élites financières. L'arme utilisée est le contrat.
Le PTP et l'accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, ou AECG, sont de gigantesques contrats qui définissent non pas ce que les entreprises peuvent faire ou non dans notre pays, mais plutôt ce que le gouvernement lui-même peut faire ou non. Ainsi, toute mesure gouvernementale d'aujourd'hui et de demain, si elle n'est pas clairement définie ou énoncée dans le contrat, pourrait être contestée par les sociétés devant les effroyables tribunaux étrangers, où l'intérêt public et la protection de l'environnement ne valent rien. Devant ces instances, tout se résume au droit qui découle du contrat.
Selon Gus Van Harten, spécialiste des traités d'investissement à Osgoode Hall, ces ententes contractuelles ont réussi ce qu'aucun parlement n'a été en mesure de faire auparavant dans le système de common law britannique, à savoir d'entraver les parlements à venir. Ce n'est pas une mince affaire.
Je crois que le gouvernement s'endort au volant quand vient le temps de reconnaître que ces accords commerciaux menacent nos droits démocratiques. Mais je conviens que les passagers sur le siège arrière sont eux aussi endormis, soit la population. Dans les deux cas, c'est parce que nous vivons à une époque où les valeurs économiques l’emportent sur tout le reste.
Je suis une professeure d'études sociales à la retraite. Au tournant du siècle, chaque cours qui permettait une discussion sur la démocratie et la politique a été aboli du programme d'études secondaires de la province, puis remplacé par un cours d'éducation économique. Cela n'a pas été sans conséquence. Lors de l'élection fédérale de 2011, la dernière pour laquelle nous connaissons la répartition par âge, seulement 29 % de nos jeunes de 18 à 24 ans ont pris la peine de voter.
Je crois que la même négligence de nos valeurs démocratiques se retrouve au sein du gouvernement. Les valeurs économiques sont désormais au centre de tout, et plus précisément les valeurs économiques néo-libérales qui favorisent le libre-échange.
Votre Comité a maintenant toutes sortes de preuves concrètes — j'ai lu les mémoires — qui remettent en question les allégations du Parti libéral sur les avantages du libre-échange. Je souhaite attirer votre attention sur deux rapports importants qui ont été publiés la semaine dernière. Le premier est une étude de l'Université Tufts qui porte sur l'AECG. Le rapport dit que l'AECG va entraîner une hausse du chômage et de l'inégalité, des pertes pour le bien-être collectif, de même qu'une réduction du commerce à l'intérieur de l'UE. Voilà qui laisse entendre, bien sûr, que l'AECG n'est pas la référence ultime en matière d'accords commerciaux, contrairement à ce que maintiennent le et la . Le premier ministre et la ministre du Commerce international vont-ils maintenant revenir en arrière et réclamer l'arrêt de l'acceptation provisoire de l'accord? Eh bien, je pense que tout dépend de leurs vraies valeurs.
Le nouveau rapport de l'Organisation de coopération et de développement économique, ou OCDE, qui vient d'être publié est encore plus intéressant, même s'il favorise aveuglément une libéralisation accrue du commerce. En tant que moteur de la croissance du PIB, le commerce a reculé de façon constante depuis 2009. En fait, la croissance du commerce a ralenti cette année dans l'ensemble de l'économie mondiale. Ce qui est vraiment intéressant, c'est que ce ralentissement risque de se poursuivre, d'autant plus que les pays émergents s'affranchissent de leur dépendance aux exportations et choisissent plutôt de développer des marchés intérieurs pour augmenter leur PIB.
Quant aux pays de l'OCDE, les citoyens obligent de plus en plus les gouvernements à remettre en question les avantages du modèle de libre-échange qui a creusé les inégalités, entraîné des pertes d'emplois et entravé la capacité du gouvernement à régler ces deux problèmes.
Pensez à la façon dont le PTP est soudainement devenu un enjeu électoral aux États-Unis. Pensez au Brexit, ou à la semaine dernière, lorsque 320 000 Allemands ont manifesté contre le PTP et l'AECG dans les rues de plusieurs villes.
Vous savez, ces incidents ne seront pas isolés. Selon le rapport de l'OCDE, les résultats des élections et des sondages dans les pays de l'OCDE indiquent que les électeurs délaissent la division traditionnelle entre la gauche et la droite au profit d'une division pour ou contre la mondialisation. Il s'agit là d'un développement majeur dont vous devez tenir compte.
Vous avez selon moi une responsabilité énorme en tant que membres du Comité du commerce, et je sais à quel point vous travaillez fort. Je suis persuadée que vous surveillez de près l'évolution de l'opinion publique et des recherches d'un peu partout contre ces accords commerciaux. Mais vous êtes aussi influencés par l'enthousiasme idéologique inébranlable que manifestent encore envers le libre-échange ceux qui contrôlent les politiques au sein des deux principaux partis.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je vous remercie d'être avec nous ce matin. Vos exposés étaient excellents. Il y a des idées que nous avions déjà entendues, et d'autres qui donnent une tout autre dimension à certaines vieilles idées. Nous vous remercions du temps et de l'énergie que vous y avez consacrés.
J'aimerais commencer par le représentant de la chambre de commerce de St. John's, puisque c'est vous qui avez brisé la glace, monsieur Whelan, mais aussi parce que M. Haire a soulevé un autre point qui ressemblait à certains de vos propos.
Monsieur Haire, lorsque vous avez parlé d'avantage relatif et de diversité commerciale, vous avez affirmé que notre pays n'investit pas suffisamment dans la recherche-développement, dans l'innovation et dans ce genre de choses. Je suis persuadé que M. Whelan serait d'accord.
Quel rôle le gouvernement et les entreprises doivent-ils jouer en partenariat pour veiller à rectifier le tir? Dans quelle proportion est-ce notre responsabilité? Dans quelle proportion est-ce la vôtre?
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Merci beaucoup pour vos présentations de ce matin. J’ai tellement de questions à poser, je pense que j’aurai du mal à faire le tri. Vous nous avez tous donné un excellent aperçu.
Monsieur Haire, vous avez dit que nos accords commerciaux antérieurs n’ont pas été bons, et c’est la vérité. Sous l’égide du gouvernement précédent, nous avons conclu plus d’accords commerciaux qu’à toute autre époque, mais nous n’en avons pas vu les avantages. Dans les faits, nos échanges commerciaux ont diminué après la signature de la plupart des accords de libre-échange avec un autre pays. Les responsables d’Affaires mondiales ont même reconnu dans l’évaluation des répercussions économiques publiée il y a deux semaines que, dans le cadre du PTP, nos échanges commerciaux avec l’ensemble de nos partenaires de libre-échange actuels diminueront. C’est donc dire que nos échanges commerciaux avec les États-Unis, le Mexique, le Chili — tous les pays avec lesquels nous avons conclu un accord — diminueront.
Si j’en juge par ce que les gens de ce groupe ont dit, notre plus important partenaire commercial est bien connu — il s’agit des États-Unis. La signature d'un accord qui mettrait cette relation en péril ou qui entraînerait une baisse des échanges commerciaux avec ce pays n’aurait pas grand sens non plus au point de vue des affaires, car c’est le marché dans lequel la plupart des gens font des échanges commerciaux. Je suis sûre que cela aura aussi des conséquences pour vous.
Je veux parler d’emplois. Je veux parler des 58 000 emplois qui risquent d’être perdus. J’aimerais demander à mon collègue, M. Dhaliwal, de bien vouloir présenter le document auquel il a fait allusion, car je n’en ai jamais entendu parler moi non plus. Je lui demanderais de bien vouloir le soumettre au Comité pour que nous puissions l’étudier, car la seule étude qui englobe la main-d’oeuvre — ce qui n’est pas le cas de notre évaluation des répercussions économiques — montre la perte de 58 000 emplois.
J’aimerais que vous me disiez quelle en serait l’incidence, vous qui représentez 65 000 membres. Pouvez-vous aussi nous donner un aperçu de votre situation actuelle en ce qui concerne les emplois, le chômage et les inégalités?
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Dans notre récent budget, le gouvernement a prédit, seulement en fonction de ses propres décisions budgétaires, que le taux de chômage dans notre province augmentera à presque 20 % au cours des cinq prochaines années, que le marché du travail reviendra à ce qu’il était en l’an 2000 et que cela entraînera évidemment un ralentissement de la croissance économique. Nous en voyons déjà les signes, par exemple des fermetures d'usines. La fermeture de Scotsburn Dairy juste la semaine dernière a fait en sorte que 300 personnes se retrouvent sans emploi.
Cela se passe de toute façon. Manifestement, dans une économie fondée sur les ressources naturelles, le prix du pétrole et les décisions gouvernementales ont une incidence là-dessus. Quand on songe à ce qui pourrait survenir…
Le Canada exporte déjà beaucoup de matières premières. Lorsque nous parlons de diversification, nous essayons de changer cette situation. Comment faire pour exporter des produits déjà finis à valeur ajoutée? Le Règlement des différends entre investisseurs et États y imposera des restrictions. Toute mesure permettant de s’approvisionner à l’échelon local ou, de notre point de vue, tout ce qui fera en sorte qu’il soit un peu plus facile d’embaucher des gens de Terre-Neuve-et-Labrador, sera contestée et l’a déjà été dans le contexte d’accords commerciaux antérieurs.
À part les pertes d’emploi prévues, le PTP aura aussi pour effet de faire baisser les salaires en raison d’un afflux de travailleurs temporaires ou qualifiés d’autres pays signataires du PTP. Bien qu’il y soit question de normes de travail, le PTP ne contient aucune disposition écrite qui garantira que ces normes de travail assurent une bonne qualité de vie: il ne contient ni minimum ni mesure d’application, ou les mesures d’application qu'il prévoit sont très faibles. Ces aspects de l’accord commercial nous montrent clairement qu’il ne profitera pas aux travailleurs de notre province.
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Bonjour, et un grand merci à vous tous. Merci pour vos présentations très intéressantes qui portaient à réflexion.
Je vais essayer de poser mes questions rapidement, mais je vais d'abord vous parler un peu de mes antécédents. J'ai obtenu un titre professionnel en commerce international à la fin des années 1990 qui me donne probablement une différente perspective à l'égard du commerce. J'ai enseigné le commerce pendant près de 20 ans, et il ne m'est jamais arrivé de ne pas orienter mes étudiants et les sociétés vers la responsabilité sociale d'entreprise. Je pense que c'est crucial.
Sur ce, ma première question s'adresse à vous, monsieur Whelan. Vous avez dit que pour ce qui est de se préparer à faire commerce et de trouver des débouchés, il est clair qu'il est vraiment primordial de se joindre à une chambre de commerce ou de travailler avec Manufacturiers et Exportateurs du Canada. J'ai discuté avec mes collègues et d'autres témoins du fait qu'il arrive souvent que les entreprises ne savent pas ce qu'elles ignorent, si bien qu'elles n'exportent pas dans leurs deuxième ou troisième années.
À la Chambre de commerce de St. John's, travaillez-vous avec les entreprises à vous attacher à certains éléments de la responsabilité sociale d'entreprise, qu'elle soit nationale ou internationale?
Pendant environ sept ans, j'ai travaillé avec Cuba, non seulement à enseigner le commerce, mais aussi le développement social, et à donner des cours à l'Université de Cienfuegos. Il est clair que j'ai été à même de constater l'effet que le manque d'investissements sérieux dans les échanges commerciaux a sur un pays, surtout à la lumière des restrictions imposées par les États-Unis et les effets dévastateurs qu'elles peuvent avoir.
Nous sommes un pays de 33 millions d'habitants. Si nous ne faisions que du commerce interprovincial du nord au sud et d'est en ouest, où en seraient les provinces à l'heure actuelle et à l'avenir pour ce qui est d'essayer de couvrir les coûts de l'éducation et des soins de santé? Pouvons-nous subvenir à nos besoins de l'intérieur en faisant très peu de commerce et d'exportations — et aussi d'importations?
La question s'adresse à tout le monde, car nous devons aussi nous pencher sur l'aspect importation.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être venus et merci de l'invitation. Quel endroit merveilleux. Chaque fois que je viens ici, je me sens tellement bien accueilli.
J'ai apprécié les questions de Mme Ludwig. J'allais continuer dans la même veine, mais je vais bifurquer un peu.
La première fois que j'ai été élu, les États-Unis représentaient 28 % du PIB mondial total. Pensez-y: ils représentent 5 % de la population, mais 28 % du PIB. Maintenant, leur pourcentage a baissé considérablement. Je pense que les derniers chiffres se situent autour de 20 % ou 21 %, ou quelque chose du genre. Quoi qu'il en soit, nous vivons à côté d'un des marchés les plus importants dans le monde entier. Nous sommes les personnes les plus chanceuses sur terre. Honnêtement, je préfère être ici. J'ai déjà entendu des Sud-Coréens se plaindre des États-Unis; je leur ai dit que je préfère vivre ici qu'être voisin de la Chine communiste.
Quoi qu'il en soit, fait assez intéressant, les Américains... car nous avons entendu pas mal d'opinions divergentes sur la question de savoir si on devrait aller de l'avant ou même résilier ces accords. Les Américains tiennent actuellement un débat animé pour déterminer s'il y a lieu d'éliminer le libre-échange, de résilier l'ALENA. Il n'est même pas question du PTP, ou du moins le Parti démocrate n'a pas le courage d'en discuter parce que les gens ont tellement envie de l'éliminer.
Je vais partir dans une autre veine. Je vais demander à chacun d'entre vous quel sera, selon vous, l'effet sur l'économie canadienne si les Américains décident que nous devons résilier les accords de libre-échange ou arrêter d'en conclure.
Je vais commencer par vous, madame Reid, et je demanderai ensuite à M. Haire et aux autres.
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Je vais vous donner un exemple. J'étais au téléphone cette semaine avec une entreprise d'Angleterre, du Royaume-Uni, pour parler de faire affaire ensemble. Nous avons commencé à parler du Brexit. Il fera en sorte qu'il me soit plus difficile de fournir à mes clients un service qui n'est pas offert localement, mais qui est offert par cette entreprise du Royaume-Uni.
Sans accords, nous nous imposons, en fait, des restrictions au commerce international. Lorsque nous avons des accords, nous avons une base pour avancer.
Pour répondre à votre question, ce serait terrible. Je pense qu'en temps de grande détresse économique, nous craindrions qu'un pays comme les États-Unis ne devienne insulaire, et c'est exactement ce qu'on fait remarquer. Il s'agit de notre principal partenaire commercial, alors s'il devient insulaire, nous perdrons des débouchés commerciaux. Nous aurons besoin du PTP, de l'AECG et d'un nouvel accord avec le Royaume-Uni pour contrer directement les problèmes occasionnés par le Brexit.
C'est tout le temps que nous avions. Nous terminons notre séance exactement à l'heure prévue. Je sais gré à tout le monde d'avoir respecté l'horaire. Il est un peu plus difficile de connaître le point de vue de tout le monde lorsque les témoins sont aussi nombreux. Je vous sais gré d'être venus, de nous avoir faire part de vos commentaires et d'avoir dialogué avec les députés.
S'il y a des points que vous n'avez pas réussi à communiquer aujourd'hui ou que vous estimez devoir ajouter à vos présentations, prière de les envoyer au greffier.
Les commentaires que vous avez formulés aujourd'hui dans le cadre de votre dialogue avec les députés figureront dans notre rapport final. Merci d'être venus.
Nous allons faire une pause de cinq à dix minutes avant d'entamer la séance avec le prochain groupe.
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Je demanderais à tous les députés de bien vouloir regagner leurs places.
Je souhaite la bienvenue aux témoins à la réunion du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes. Je ne sais pas si vous avez entendu nos remarques de tout à l'heure, mais nous sommes un comité très occupé. Cette année, nous composons avec la modification de l'accord européen. Nous avons bien des questions qui concernent les États-Unis — le bois d'oeuvre et les produits agricoles — au moment où on se parle.
Un des sujets les plus importants auquel nous nous attaquons cette année est le PTP et l'incidence qu'il aura sur les Canadiens, ainsi que les débouchés qu'il offre et les défis qu'il présente. C'est un accord de taille. Il concerne 12 pays et représente 40 % du PIB mondial. Il est ici question de 800 millions de consommateurs. D'une manière ou d'une autre, cet accord influera sur l'ensemble des Canadiens de diverses façons.
Nous avons pas mal voyagé et travaillé à partir d'Ottawa, où nous avons reçu des mémoires. Nous en avons reçu plus de 125 et entendu près de 300 témoins. Nous avons pas mal fait le tour de huit provinces. Nous sommes maintenant ici, nous irons en Nouvelle-Écosse demain, et nous avons tenu des réunions par vidéoconférence avec les territoires.
Nous sommes un des premiers comités de la Chambre des communes à s'ouvrir pas mal au public. Nous avons reçu des courriels — plus de 20 000 — et nous continuons d'en recevoir. Nous tenons aussi une tribune publique à la fin, dans le cadre de laquelle les membres de l'auditoire peuvent formuler des commentaires.
Nous sommes très fiers de notre comité et nous recevons beaucoup de commentaires. Nous apprenons aussi beaucoup de choses concernant le contenu de l'accord et la façon dont il influe sur les Canadiens.
Nous terminerons notre processus de consultation à la fin d'octobre et nous rédigerons ensuite un rapport pour la Chambre des communes. Finalement, il reviendra aux députés de décider de la voie à suivre après cela.
Sans plus attendre, je souhaite la bienvenue aux témoins. Au cours de la prochaine heure, j'aimerais m'assurer que vous ayez la chance de formuler vos commentaires et de dialoguer avec chaque député présent, alors si vous pouviez limiter vos remarques liminaires à cinq minutes ou moins, je vous en saurais gré.
Nous allons commencer avec le représentant de la Social Justice Cooperative of Newfoundland and Labrador. Nous accueillons aussi les représentants de l'Association of Seafood Producers et d'Ocean Choice.
Bill Hynd, la parole est à vous.
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Premièrement, je tiens à remercier le Comité de permettre à la Social Justice Cooperative de témoigner.
Le Partenariat transpacifique nous est présenté comme un autre accord de libre-échange qui rehaussera les débouchés commerciaux et, ce faisant, contribuera à la croissance économique. Si seulement c'était le cas.
On nous dit que l'effet de ruissellement stimulera l'activité économique et créera plus d'emplois pour tous. S'il n'était question que de réduire les droits de douane et d'accroître le commerce, je suis sûr que l'opposition au PTP sera bien moindre. Cependant, toute analyse coûts-avantages sérieuse du PTP révèle que les coûts aux plans social, environnemental et politique sont simplement trop élevés et que les avantages économiques sont limités.
À la base, le PTP vise moins à accroître le commerce qu'à garantir les droits des investisseurs commerciaux. Voilà pourquoi des gens comme Joe Stiglitz, lauréat du prix Nobel d'économie, s'y opposent si fermement. Dans une entrevue récente qu'il a accordée à la SRC, M. Stiglitz a qualifié le PTP de pire accord commercial de tous les temps, et a appelé le Canada à en exiger la renégociation. L'ennui, c'est que la renégociation n'entre pas en ligne de compte ou n'est pas une possibilité. M. Stiglitz a aussi cosigné une lettre avec 200 des plus éminents professeurs de droit et d'économie aux États-Unis et s'est présenté devant le Congrès américain pour s'opposer à l'inclusion du Règlement des différends entre investisseurs et États. Ces spécialistes s'opposent fermement à l'inclusion de pareil régime, car il crée un système juridique parallèle qui accorde aux multinationales un pouvoir excessif.
Il y a quelques semaines, a été l'hôte d'une Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial pour lutter contre le sida, la tuberculose et la malaria. Son site Web décrit le Fonds mondial comme ceci:
En s’unissant autour d’une vision commune en faveur d’un avenir meilleur et plus sain, la communauté internationale peut lutter plus efficacement contre des maladies et s’attaquer aux enjeux qui y sont liés, tels que la pauvreté, l’accès limité à l’éducation ainsi que les inégalités sociales et politiques, qui touchent de façon disproportionnée les femmes, les filles et les jeunes.
Notre premier ministre mérite des félicitations pour le soutien énergique qu'il apporte à cette noble cause. Cependant, sa préoccupation à l'égard du Fonds mondial ne cadre pas avec l'appui que donne son gouvernement au PTP. Médecins sans frontières, une des plus prestigieuses organisations humanitaires médicales au monde, a dit du PTP qu'il était l'un des pires pactes commerciaux, car il limite l'accès de millions de personnes parmi les plus défavorisées au monde à des médicaments abordables permettant de sauver des vies. Médecins sans frontières dépend de l'accès aux médicaments génériques pour traiter les personnes souffrant du VIH, de tuberculose, de malaria et d'autres maladies infectieuses. Les nouvelles règles en matière de propriété intellectuelle seront allongées et renforcées, et elles permettront la création de nouvelles mesures de protection des brevets et des données pour les produits pharmaceutiques. Cela ne fera qu'augmenter les prix et pourrait toucher des milliers ou des millions de personnes désespérées qui ont besoin de se procurer des médicaments génériques.
Nous sommes d'avis que les besoins en matière de santé publique devraient l'emporter sur la cupidité commerciale.
Pour en revenir au Canada, il est le seul pays développé doté d'un système de soins de santé universel qui n'offre pas de couverture nationale des médicaments d'ordonnance. Les coûts des médicaments par habitant au Canada sont les deuxièmes plus élevés au monde. Il y a tout simplement trop de récits de personnes malades qui ont dû se passer de leurs médicaments d'ordonnance parce qu'elles n'avaient pas les moyens de se les payer. Trop de gens doivent choisir entre la nourriture ou les médicaments.
Le Canada a besoin de se doter d'un régime d'assurance-médicaments qui offre aux patients dans le besoin certains médicaments à faible prix ou gratuitement. Il ne devrait pas appuyer d'accord qui imposera des dispositions élargies en matière de propriété intellectuelle, y compris des mesures de protection des brevets et des données, lesquelles se traduiront par une hausse du prix des médicaments pour la population en général. Des travaux de recherche menés par le Centre canadien de politiques alternatives ont estimé que le Canada pourrait ajouter 636 millions de dollars annuellement au prix des médicaments au pays, et qu'il ne devrait signer aucun accord promouvant le Règlement des différends entre investisseurs et États, qui permet aux compagnies pharmaceutiques de contourner les tribunaux canadiens et de faire appel à un processus d'arbitrage non judiciaire. Comment se peut-il que les gouvernements n'aient pas le droit de porter plainte contre des investisseurs étrangers, mais que ceux-ci aient le pouvoir d'intenter des poursuites contre des nations souveraines?
Eli Lilly poursuit le Canada pour 500 millions de dollars au titre du Règlement des différends entre investisseurs et États, tandis qu'une entreprise canadienne tente d'actionner, pour 15 milliards de dollars, le gouvernement étatsunien qui tente de prendre des mesures pour contrer les changements climatiques.
Nous disons simplement que, si vous signez ces accords, nous pouvons nous attendre à ce que ces types de comportements soient plus fréquents. S'il nous est possible de signer un pacte de l'ONU sur les changements climatiques de façon transparente, alors il est peut-être temps pour nous de renégocier un accord commercial plus transparent, qui appuie les gens et qui promeuve la Déclaration universelle des droits de l'homme, laquelle a été rédigée à l'origine par un Canadien. C'est l'essentiel.
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Bonjour. Je m’appelle Martin Sullivan et je suis le directeur général d’Ocean Choice International. Merci de m’avoir invité à témoigner devant le Comité et à vous faire part de notre opinion concernant le PTP.
Avant de vous communiquer notre perspective sur le PTP, j’aimerais d’abord vous donner un petit survol de notre entreprise.
OCI, comme on l'appelle communément, est une entreprise familiale fondée à Terre-Neuve-et-Labrador, mais qui a aussi des opérations ailleurs dans les Maritimes. Nous employons environ 1 700 personnes annuellement, en majorité à Terre-Neuve-et-Labrador, mais aussi dans les Maritimes et dans nos points de vente ailleurs dans le monde. De plus, nous achetons du poisson à plus de 1 400 pêcheurs dans la province. La masse salariale totale pour les pêcheurs et les employés s’élève à environ 130 millions de dollars par année. Nous gérons six installations de transformation et six navires hauturiers au Canada atlantique.
Dans notre réseau mondial de vente et de marketing, nous vendons environ 80 millions de livres de fruits de mer — qui représentent 20 espèces différentes — à plus de 400 clients dans plus d’une trentaine de pays. Nous avons des points de vente dans six pays. Nous avons fait des investissements considérables pour essayer de maximiser la valeur de tous les produits que nous vendons.
Nos ventes annuelles se chiffrent à quelque 280 millions de dollars canadiens, divisés à peu près également entre l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie. Nous sommes d’ardents promoteurs des pêches durables fondées sur des données scientifiques et nous collaborons régulièrement avec le MPO aux recherches scientifiques sur de nombreuses espèces. Environ 90 % de nos fruits de mer sont certifiés par le Marine Stewardship Council ou en voie de l’être.
En ce qui concerne le Partenariat transpacifique, nous croyons qu’il est primordial pour notre industrie d’ouvrir des débouchés commerciaux comme ceux-là puisqu’elle dépend du commerce pour survivre. Nous croyons que les accords commerciaux comme le PTP constituent un facteur important pour accroître la taille de l’assiette économique et qu’ils généreront des revenus supplémentaires pour tous les participants. Il nous arrive trop souvent de nous lancer dans des batailles pour partager une assiette économique modeste au lieu d’essayer de collaborer à l’accroître afin de permettre à tous les participants d’avoir un meilleur retour sur leurs investissements.
Comme vous le savez, le PTP est une initiative commerciale importante à laquelle participent 12 pays — dont sept nouveaux partenaires d’accords de libre-échange — qui compte un marché combiné de près de 800 millions de personnes et un PIB de presque 29 billions de dollars. La région de l’Asie-Pacifique est celle qui nous offre les principaux débouchés économiques progressifs. Notre entreprise vend actuellement à six des 12 pays signataires du PTP, et nous voyons bien des possibilités d’accroître nos ventes dans ces six pays et d’élargir nos opérations dans une bonne partie des autres.
Des accords commerciaux antérieurs nous ont montré les débouchés extraordinaires et la valeur ajoutée découlant de la mise en oeuvre. La réduction des droits de douane accroîtra les possibilités et la compétitivité du secteur canadien des fruits de mer sur le marché international. C’est surtout le cas lorsque vous prenez les concurrents dans des pays comme la Chine, la Russie, la Corée du Sud et la Thaïlande, qui sont signataires du PTP.
Dans cet accord particulier, nous verrons une réduction des droits de douane sur nombre d’espèces qui importent à Terre-Neuve-et-Labrador et au reste du Canada atlantique, notamment le crabe des neiges vendu au Japon. Les droits de douane de 4 % seront éliminés au moment de l’entrée en vigueur. On éliminera aussi immédiatement les droits de douane de 5,3 % sur les crevettes et les crevettes transformées exportées au Japon, ce qui augmentera les débouchés pour notre secteur des crevettes cuites et décortiquées. Les droits de douane sur le homard seront réduits ou éliminés dans un certain nombre des pays signataires du PTP. Les droits de douane de 15 % sur les pétoncles exportés au Japon seront éliminés sur 10 ans tandis que ceux qui sont imposés sur les filets surgelés seront soit réduits, soit éliminés.
Pour un pays comme la Malaisie, tous les droits de douane seront immédiatement éliminés, ce qui accroîtra beaucoup les débouchés pour nos fruits de mer.
Les exemples sont trop nombreux pour que je vous les cite en détail ici. Nous aurons aussi de solides dispositions sur les mesures non tarifaires, qui sont importantes sur le plan du règlement des différends.
Notre industrie a profité des avantages que peut offrir la libéralisation du commerce et l’incidence énorme qu’elle a sur les revenus dans notre secteur. C’est particulièrement vrai en région rurale, où habitent la plupart de nos employés et des pêcheurs qui nous approvisionnent. La réduction des droits de douane et les nouveaux débouchés commerciaux qui en ont découlé dans ces pays pour de nombreux produits ont rehaussé la prospérité de nos gens et de nos collectivités. À titre d’exemple, les ventes de crabe des neiges — qui importent à Terre-Neuve-et-Labrador ainsi qu’aux autres provinces maritimes — ont connu une expansion en Asie, surtout au Japon, en plus du marché étatsunien traditionnel, ce qui a donné lieu à une hausse importante des prix pour les pêcheurs cette année, soit autour de 3 $ la livre. Je me souviens de l’époque où nous payions 35 ¢ la livre au début des années 1990, avant la signature de certains de ces accords commerciaux. C’est donc dire que l’économie du Canada atlantique rural a bénéficié d’une hausse des revenus, et qu’on a observé des résultats semblables dans le cas d’autres espèces.
En favorisant l'accès exempt de droits, nous permettons à de tout nouveaux marchés d'acheter nos produits sous diverses formes, ce qui ajoutera beaucoup de valeur à notre industrie et permettra à tous les participants de se partager une « tarte économique » de plus grande envergure. Par exemple, nous pourrions obtenir plus pour nos filets sur le marché américain, écouler nos parties de crabe nature au Japon, nos poissons entiers en Chine, nos pétoncles nature en Australie et nos poissons étêtés et éviscérés dans le sud de l'Europe. En matière de consommation de poisson, chaque marché a sa culture et ses traditions qui diffèrent des nôtres. Le fait de signer des accords de libre-échange avec un nombre toujours plus grand de pays est très lucratif pour le Canada. Nous croyons que ces accords ont eu un effet très positif sur les revenus des gens de l'industrie ainsi que sur les collectivités où ils vivent.
Pour terminer, sachez que nous appuyons énergiquement le Partenariat transpacifique, la réduction des mesures tarifaires et l'amélioration de l'accès aux marchés, et que nous encourageons le Canada à finaliser et à mettre en oeuvre cet important accord commercial.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens d'abord à remercier le Comité permanent du commerce international pour cette occasion qui m'est donnée de vous faire part de ces quelques brèves observations au sujet du Partenariat transpacifique.
Au cas où ce ne serait pas clair, permettez-moi d'entrée de jeu de vous dire avec la plus ferme conviction et sans la moindre équivoque que je n'appuie pas le Partenariat transpacifique.
Le 16 septembre 2016, j'ai présenté un mémoire au nom de la section de St. John's du Conseil des Canadiens. Je suis ici aujourd'hui pour vous faire part des réserves de ma section au sujet de cet accord commercial controversé. Bien que je représente une section locale du Conseil des Canadiens et le Conseil en général, je veux que vous sachiez que je ne fais pas que répéter simplement et aveuglément la position officielle d'un organisme citoyen qui jouit d'un grand respect et d'un vaste soutien. Le Conseil ne s'est pas adressé à nous pour que nous intervenions. C'est nous — ma section, mes collègues et moi — qui sommes allés voir le Conseil, parce qu'il représentait nos valeurs et nos points de vue relativement à un certain nombre d'enjeux névralgiques, dont le commerce. Les opinions que vous entendrez ici sur le Partenariat transpacifique ne sont pas seulement celles du Conseil; ce sont aussi mes opinions et celles de mes compatriotes de la section de St. John's.
Le Conseil des Canadiens a été fondé en 1985 pour inciter les Canadiens à se regrouper pour travailler à la justice sociale, économique et environnementale au Canada et à l'étranger. Nous sommes l'organisme phare du Canada en matière d'action sociale. Nous mobilisons quelque 100 000 Canadiens et notre réseau compte plus de 60 sections réparties à l'échelle du pays. Grâce à nos campagnes, nous faisons la promotion de la qualité de l'eau, du commerce équitable, de l'énergie verte, du système de santé publique et d'une démocratie dynamique. Nous sensibilisons les gens et nous leur donnons des moyens pour leur permettre de tenir nos gouvernements et nos entreprises responsables de leurs actes.
Permettez-moi d'être clair: contrairement à ce qu'affirment certains chefs politiques et certains leaders du monde des affaires, le Conseil des Canadiens n'est pas contre le commerce. Nous sommes pour le commerce équitable. Nous appuyons les accords commerciaux qui respectent les droits de peuples, les travailleurs et l'environnement, et qui réduisent les inégalités entre les nations et au sein des nations.
À l'origine, le commerce était défini comme étant l'acte ou le processus d'acheter, de vendre ou d'échanger des produits à l'intérieur d'un pays ou d'un pays à l'autre. Les accords commerciaux modernes ne portent plus seulement sur l'échange de produits et de services entre les pays ou sur la réduction des mesures tarifaires. Non, les accords commerciaux modernes sont devenus des chartes exhaustives et complexes où sont consignés les droits de sociétés multinationales énormes et très puissantes qui souhaitent officialiser leur prétention à maximiser leurs profits aux dépens des droits des peuples et de l'environnement.
Les aspects les plus dommageables et les plus insidieux des accords de libre-échange sont probablement les dispositions qui portent sur la dynamique investisseurs-État ou les mécanismes de règlement des litiges investisseurs-État. En tant que citoyen de Terre-Neuve-et-Labrador, je sais bien comment ces dispositions fonctionnent, car j'ai vu ce qu'ont pu faire celles du chapitre 11 de l'ALENA.
En 2011, Stephen Harper a autorisé le paiement de la somme record de 130 millions de dollars à AbitibiBowater dans le but d'éviter une poursuite aux termes dudit chapitre 11. En 2012, ExxonMobil a gagné la poursuite qu'il avait intentée en réaction à l'insistance du premier ministre Danny Williams, qui voulait que la société consacre quelques millions de dollars dérisoires à la recherche et au développement.
Aux termes de l'ALENA, le Canada fait l'objet de deux fois plus de réclamations — 34 — que les États-Unis et le Mexique. Les investisseurs canadiens n'ont gagné aucune de leurs réclamations, mais nous avons dû verser près de 180 millions de dollars. Il y a actuellement 8 réclamations en suspens, pour un total de 2,5 milliards de dollars, ce qui comprend une poursuite de 500 millions de dollars intentée par Eli Lilly.
Les dispositions investisseurs-État sont une violation du droit des États nations d'appliquer les lois, les politiques et les programmes qui sont dans l'intérêt supérieur des citoyens. La prémisse sous-jacente de ces lois, de ces politiques et de ces programmes va à l'encontre du droit qu'ont les personnes morales de faire des profits. En essence, le concept des dispositions concernant les recours investisseurs-État est un affront à la démocratie et une attaque qui cible la souveraineté des nations.
Un autre affront à cette transparence et à cette responsabilisation si souvent promises dans notre démocratie est la façon ultra-secrète dont le Partenariat transpacifique et d'autres accords commerciaux ont été négociés. Le Canada a amorcé les discussions sur cet accord pharaonique en octobre 2012. Puis, durant des années, le gouvernement Harper a mené ses négociations dans le plus grand secret. C'est très loin de ce qui s'est produit en Nouvelle-Zélande, où l'on a tenu à garder les regroupements de gens d'affaires et les citoyens au courant de ce qui se passait en organisant une série de séances réunissant les parties concernées et le négociateur en chef du pays. D'autres ont soulevé beaucoup d'autres problèmes qui sont associés au Partenariat transpacifique, et tous ces problèmes ont une incidence sur les Canadiens ordinaires.
La majorité des Canadiens sont très occupés à gagner et à vivre leur vie. Les enjeux d'un accord commercial international peuvent sembler secondaires. La plupart du temps, ces questions ne sont pas au sommet des priorités de nos concitoyens. Or, plus ils en apprennent sur le Partenariat transpacifique, plus ils sont contre. Fait intéressant, l'opposition citoyenne à cet accord prend de plus en plus d'ampleur des deux côtés du spectre politique. Tant Bernie Sanders que Donald Trump ont obtenu l'appui de millions de personnes à cause de leurs positions respectives sur les accords commerciaux en général, et sur le Partenariat transpacifique en particulier. Il est évident que les citoyens sont en train de prendre conscience de la fausseté des promesses associées à cette nouvelle génération d'accords commerciaux. Il est aussi très intéressant de constater que les candidats à la présidence des États-Unis s'opposent tous les deux au Partenariat transpacifique.
Avec tout le respect que je dois aux membres de ce comité, je ne peux pas m'empêcher de me demander si tout ce processus d'audiences publiques à la grandeur du pays n'est pas tout simplement une mise en scène du gouvernement Trudeau, qui espère au fond que les États-Unis renonceront à l'accord le temps venu. Il y a une certaine ironie au fait de me retrouver à dépendre du gouvernement américain pour préserver les Canadiens d'un accord commercial qui ne serait pas dans leur plus grand intérêt.
Merci, monsieur le président.
Bienvenue dans notre province, et merci de cette invitation à comparaître devant le Comité et de cette chance qui m'est donnée de vous faire part du point de vue de notre organisme en ce qui concerne le Partenariat transpacifique.
Avant de passer à nos observations au sujet du Partenariat transpacifique, permettez-moi de vous dire qui nous sommes et ce que nous faisons.
En résumé, nous sommes une association commerciale sectorielle et nous représentons les producteurs de produits de la pêche — tant les petits que les gros — de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Nos membres sont surtout des entreprises qui appartiennent à des familles, mais nous en comptons aussi quelques-unes qui appartiennent à des pêcheurs.
En termes de valeur et de quantité, nos membres produisent la vaste majorité des produits de la pêche de la province, soit environ 90 % des crevettes pêchées en zone côtière et plus de 80 % du crabe des neiges — ces deux produits comptent pour la majeure partie de la valeur de l'industrie — et la grande majorité des poissons pélagiques, comme le capelan, le maquereau, le hareng, et des pourcentages variés de poissons de fond. L'association est aussi cliente de plusieurs intervenants de l'industrie qui détiennent la certification du Marine Stewardship Council, une écocertification indépendante. C'est notre association qui a donné la première certification dans le domaine des pêches au Canada, la première de la côte Est du continent, et qui a certifié la plus importante pêcherie de crevettes nordiques au monde.
L'obtention de la certification du Marine Stewardship Council est un élément important du maintien de l'accès aux marchés. C'est ce que j'appelle la démocratie des marchés. Elle assure aux clients qui souhaitent acheter les produits de pêches durables que le poisson en provenance de Terre-Neuve-et-Labrador est pêché dans une optique de durabilité. À l'heure actuelle, nous détenons quatre certificats pour la crevette dans les Maritimes et à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que pour le crabe des neiges dans la province. J'en parle parce que c'est une question commerciale et parce que je crois que cela pourrait vous intéresser.
J'ai comparu plus souvent devant des comités de la Chambre qui traitent de commerce que devant ceux qui s'occupent des pêches. Cela me convient tout à fait, car je crois que notre industrie est axée sur le commerce. Terre-Neuve-et-Labrador exporte entre 80 et 90 % de sa production, ce qui est considérable.
Depuis la fondation de notre association, en 2014, les exportations de l'industrie se sont chiffrées à environ 10 milliards de dollars. C'est une importante contribution à l'économie de la province. C'est aussi une importante contribution à la région — grâce aux relais en matière de transport — et au pays en général. Bien que certains disent avec raison que nous avons perdu les pêches dans les années 1990 avec le moratoire et qu'il est vrai que la contribution globale des pêches au PIB a reculée par rapport à la croissance de l'économie dans son ensemble, le développement de la pêche aux mollusques a eu pour effet de doubler — et même plus — la valeur des pêches en comparaison de ce qu'elle était au temps des poissons de fonds. Les pêches restent le plus important employeur du secteur privé de la province. En fait, je suis fier d'annoncer que la valeur de la production a atteint l'an dernier un sommet historique de 1,2 milliard de dollars.
En tant qu'industrie axée sur le commerce — et c'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui —, nous appuyons le Partenariat transpacifique. Compte tenu de la réduction des mesures tarifaires annoncée, nous croyons que cet accord commercial favorisera le développement des exportations pour les pays participants. Il y a un potentiel de croissance. Il ne faut pas penser seulement à ce qui se vend actuellement, mais à ce qui pourrait se vendre demain.
Comme je l'ai indiqué dans un communiqué de presse publié lorsque l'accord a été annoncé, notre industrie est axée sur l'exportation, purement et simplement. L'élimination des mesures tarifaires et un accès équitable aux marchés sont des enjeux cruciaux pour nous. Nous sommes certes heureux d'écouler notre production dans notre province et dans l'ensemble du pays, mais, dans les faits, c'est 80 à 90 % des produits de la mer de Terre-Neuve-et-Labrador qui seront vendus sur les marchés internationaux. Il en est ainsi depuis toujours et il en sera toujours ainsi. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes établis là au départ. La morue, dans notre cas, avait une réelle valeur d'échange sur le marché boursier européen. C'est très surprenant.
Nous avons des centaines d'années d'expérience dans le domaine de l'exportation, et nous ne cesserons jamais d'exporter. D'autres secteurs d'activités cherchent peut-être à embaucher des experts-conseils ou à assister à des séminaires afin de se préparer au Partenariat transpacifique, à l’Accord économique et commercial global ou à l'accord avec la Corée du Sud. Ils tenteront de comprendre comment ils peuvent accéder à ces marchés. Entretemps, les producteurs de Terre-Neuve-et-Labrador, eux, continuent de faire ce qu'ils ont toujours fait: vendre à l'échelle internationale, exporter dans le monde entier.
Ce qui est particulièrement intéressant avec le Partenariat transpacifique, c'est que les pays concernés constituent une part importante — et croissante — des marchés clés du monde pour les produits de la pêche, à la fois des marchés établis et des nouveaux marchés. Or, les droits tarifaires sur les produits de la pêche dans les pays visés par le Partenariat transpacifique sont passablement élevés. À certains endroits, ils atteignent même les 34 %.
Prenez n'importe quelle activité commerciale et pensez aux marges nécessaires pour en assurer la rentabilité. Ensuite, essayez de voir quel effet de tels droits tarifaires peuvent avoir sur ces marges. En essence, c'est comme si ces pays tentaient de nous empêcher de vendre nos produits et privaient les consommateurs de poisson de qualité. De tels droits plombent l'accès aux marchés. Ils imposent une limite à ce que nous pouvons vendre.
Un point que j'avais soulevé, en mai, lorsque j'ai comparu par téléphone devant ce comité, vaut la peine d'être répété. La réduction des droits tarifaires n'est pas qu'une simple question mathématique appliquée au marché de tel ou tel pays du Partenariat transpacifique. Lorsque les droits changent dans un marché donné ou dans plusieurs marchés — comme cela est censé se produire avec cet accord —, cela peut avoir une incidence sur le flux des échanges commerciaux vers d'autres pays évoluant à l'extérieur du Partenariat transpacifique. Cela peut se traduire par un rendement additionnel sur des marchés existants en raison de l'apparition soudaine de nouveaux compétiteurs, et ce, même si le flux des échanges ne bouge pas.
En terminant, je dirai simplement que nous appuyons le Partenariat transpacifique. Nous appuyons la réduction des obstacles au commerce. Nous appuyons l'amélioration de l'accès au marché. Nous croyons que nous en ressortirons tous gagnants.
Encore une fois, je remercie le Comité de cette invitation à comparaître, et je vous informe que je reste à votre entière disposition pour répondre à toutes vos questions.
Merci.
Voilà qui met fin aux exposés. Avant de continuer, je tiens à rappeler à tous que nos travaux se déroulent dans les deux langues officielles. Il y a donc des traducteurs au fond de la pièce et vous pouvez écouter les délibérations grâce aux casques d'écoute qui sont à votre disposition. À peu près au même endroit, il y a aussi du café. Vous n'avez pas le droit de prendre de photos ou de vidéos en cours de séance, mais vous pouvez le faire entre deux séances.
Avant de passer aux députés, j'ai une question rapide à poser. Je présume qu'elle s'adresse à vous deux. Cela concerne le processus de certification. Je suis du Cap Breton et je sais que nos pêcheurs s'intéressent à cela.
Premièrement, à l'échelle de la planète, quelle proportion de produits de la pêche sauvage fait l'objet d'une certification, quel pourcentage? Je pense à une société comme Red Lobster, aux États-Unis. Est-ce que c'est quelque chose qu'elle écrit sur son menu? Est-ce que c'est quelque chose qu'elle recherche? Est-ce que c'est un aspect très important pour les acheteurs, comme ceux du Japon, des États-Unis ou de l'Europe? Cette certification est-elle vraiment en train de prendre son envol? Les acheteurs la recherchent-ils? Quel est votre point de vue à ce sujet?
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Tout à fait. Le Canada est parmi les meneurs à l'échelle internationale. Comme le mentionnait Martin, je crois, la plupart de vos produits de la mer ont la certification du Marine Stewardship Council.
Pour ce qui est de Red Lobster, Martin est mieux placé que moi pour en parler. La certification est de plus en plus présente. On la voit dans l'industrie de la restauration, dans les services alimentaires et, tout particulièrement, dans le commerce de détail. Nous voyons l'étiquette dans nos magasins, et même pour des produits en provenance d'autres régions. L'étiquette MSC est bien connue.
Cela diffère selon les pays, évidemment. Dans certains États, comme au Royaume-Uni, la certification était absolument essentielle pour la crevette nordique. Il y a des endroits où elle gagne en importance, comme en Chine.
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Nous avons 1 700 employés dans le Canada atlantique et nous achetons de 1 400 pêcheurs indépendants. Lorsque nous nous engageons dans de nouveaux accords commerciaux et que nous tentons de trouver de nouveaux débouchés, nous recherchons toujours de nouvelles façons d'augmenter la valeur. La multiplication des marchés et des débouchés donne un pouvoir accru aux entreprises. Si nous vendons à cinq pays, et que nous écoulons une espèce particulière dans deux ou trois d'entre eux, nous pouvons répartir ces stocks en cinq — en en allouant une partie à chacun d'eux — et ainsi faire monter les prix.
C'est ce que j'ai vu dans notre industrie. Plus nos accords commerciaux se développent, plus nous avons de débouchés, de possibilités. Dans les années 1980, nous écoulions 70 ou 80 % de nos produits sur le marché américain, et nous n'avions pas ces possibilités. L’Accord de libre-échange nord-américain et tous les autres accords commerciaux que le Canada a conclus ont multiplié les possibilités. Nous avons désormais plus de pouvoir lorsque nous nous attaquons à des marchés. Si vos affaires se limitent à un seul marché, vous n'allez pas obtenir le meilleur prix, mais si vous faites affaire sur plusieurs marchés, vous avez la possibilité de dire à chacun que vous n'allez pas lui vendre toute votre production, mais que vous allez lui en vendre une partie moyennant un certain prix.
D'après ce que j'ai vu dans notre secteur d'activité, c'est vraiment ce qui se produit avec ces accords commerciaux. Ils nous ont donné un moyen formidable de rapporter plus d'argent dans notre province et notre pays. Cette valeur est partagée entre tous les participants. Le commerce se traduit par des prix plus élevés pour les pêcheurs, de meilleurs débouchés pour les entreprises et une augmentation des recettes pour le gouvernement attribuable à la hausse des revenus. Dans notre optique, c'est une situation où tout le monde gagne, et c'est vraiment ce qui se produit étant donné que nos stocks de poisson ne sont pas illimités.
Monsieur Sullivan, vous avez mentionné que vous employez 1 700 personnes à Terre-Neuve-et-Labrador et que vous avez six bureaux de ventes à l'étranger. Dans l'éventualité d'un changement apporté aux accords commerciaux — disons que nous ne ratifions pas le Partenariat transpacifique, mais que les États-Unis et le Japon le font —, comment cela pourrait-il créer des complications, des difficultés ou des occasions ici, à Terre-Neuve-et-Labrador, pour l'industrie de la pêche?
Vous pourriez peut-être aussi faire un lien avec le coût élevé des médicaments, parce qu'il s'agit là d'une préoccupation que nous avons entendue partout au pays. Quelles en seront les répercussions, et comment pouvons-nous également payer les coûts des médicaments, même dans l'état actuel des choses, au niveau provincial?
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Eh bien, il y a là plusieurs questions.
Mme Karen Ludwig: Je sais.
M. Martin Sullivan: Si le Canada n'était pas partie à l'accord et que les pays concurrents l'étaient, cela nous désavantagerait certainement sur le plan commercial. Il n'y a pas de doute là-dessus. Nous avons vu comment, par exemple, un petit pays comme l'Islande, qui a conclu un accord commercial avec la Chine, a pu augmenter sa compétitivité par rapport aux autres pays de l'Atlantique Nord. Au fond, de notre point de vue, si nous pouvons miser sur ces accords commerciaux et offrir des possibilités de travail mieux rémunéré aux gens, alors ils auront plus de moyens financiers.
Comme je l'ai dit, nous ne comprenons pas tous les menus détails de l'accord, et je ne prétends pas être un spécialiste en la matière, mais en tant que producteurs, exportateurs et employeurs de taille à l'échelle régionale, nous essayons d'accroître les retombées pour le pays afin de permettre aux gens de gagner de meilleurs revenus et d'améliorer leur vie et afin d'assurer la pérennité des collectivités rurales. C'est vraiment ce qui importe à nos yeux.
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Merci, monsieur le président.
Merci, messieurs, de vos exposés. La seule chose que vous avez en commun, même si vos opinions divergent, c'est que vous êtes tous deux très passionnés. Nous nous en réjouissons, et nous vous en remercions.
M. Butler a déjà corrigé M. Kavanagh sur l'affaire Abitibi, alors je n'y reviendrai pas, mais je vais dire un mot sur le caractère secret du PTP et des autres accords commerciaux. On avait la possibilité de signer une entente de non-divulgation, et des centaines de particuliers et d'entreprises en ont profité. Ils ont été informés, au jour le jour, de chaque question qui les concernait. Ces renseignements ont été mis à la disposition des gens. Aucun gouvernement ne négocie des ententes par l'entremise de la population, des médias ou peu importe. C'est que nous observons actuellement dans le domaine de la santé. C'est le même constat en ce qui concerne le projet de gaz naturel liquéfié proposé par Petronas. Ces négociations ne sont pas du domaine public parce que cela ne se fait tout simplement pas. Bref, on avait la possibilité de signer des ententes de non-divulgation avant d'entamer le processus.
J'aimerais m'adresser à vous deux, messieurs Sullivan et Butler. Tout d'abord, merci de vos exposés. Je sais que vous abordez la question uniquement du point de vue des droits de douane, mais il y a certainement des normes de travail et des normes environnementales qui entreront en ligne de compte lorsque vous tenterez d'accéder à des marchés étrangers et intérieurs. Cela permet vraiment d'uniformiser les règles du jeu pour bon nombre des parties auxiliaires d'un accord commercial.
Seriez-vous disposés à faire des investissements pour entrer dans l'économie mondiale, sachant qu'ils ne seraient pas garantis?
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Ce serait, bien entendu, très difficile.
L'hon. Gerry Ritz: Exactement.
M. Martin Sullivan: Quand nous entretenons des échanges commerciaux avec des pays comme la Chine, nous sommes certes conscients de leurs pratiques douteuses, mais nous avons remarqué que le salaire des travailleurs a augmenté de plus de 10 fois depuis que nous avons commencé à établir ces relations commerciales au début des années 2000.
Les accords commerciaux ne sont peut-être pas parfaits et ils suscitent des inquiétudes, mais tout compte fait, pouvons-nous avoir une certaine influence sur ces pays, c'est-à-dire les amener à modifier leur vision des choses et à changer d'avis? Je crois que nous avons une influence considérable. Durant mes multiples voyages en Asie, j'ai observé un changement radical en Chine, à titre d'exemple, ainsi que dans d'autres pays de l'Asie du Sud-Est à la suite de la libéralisation des échanges commerciaux.
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J'ai toujours dit que la stabilité et la prévisibilité commerciales favorisent les investissements, l'efficacité et l'innovation. Vous en êtes la preuve vivante, grâce à vos expansions. Il faut diversifier son portefeuille commercial, au même titre que son portefeuille d'investissement.
En traitant avec un plus grand nombre de pays, au lieu de tout vendre aux États-Unis — comme vous l'avez souligné à juste titre, Martin —, on s'assure de l'honnêteté des Américains, parce qu'on fait affaire avec six autres pays qui veulent acheter le même produit. Cela permet donc de renforcer la position du Canada. Afin de payer les coûts de soins de santé et tous les coûts sociaux du pays, on a besoin de citoyens qui ont les moyens de payer des taxes. Quand on améliore l'économie rurale à Terre-Neuve grâce à de telles mesures, on réunit les conditions propices à tous ces programmes sociaux. C'est, au bout du compte, une prophétie qui se réalise d'elle-même.
Par ailleurs, nous entendons souvent dire que les accords commerciaux n'ont servi à rien et que tout est au point mort. Pourtant, comme vous l'avez dit, Martin — et Derek aussi, dans une certaine mesure —, chaque accord commercial que nous avons conclu a donné des résultats positifs, parfois minimes, mais toujours favorables.
J'aimerais que vous nous en disiez un peu plus à ce sujet parce que nous entendons parler de l'étude menée par l'Université Tufts — une université américaine — en ce qui concerne la perte de 58 000 emplois, mais on n'examine jamais le côté positif. Nous avons entendu beaucoup de petites entreprises. Aujourd'hui, un jeune homme a augmenté ses résultats de 25 %. Ce n'était qu'un seul cas, mais on parle d'une augmentation de 25 %. L'objectif, c'est de pouvoir élargir son empreinte.
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Bienvenue, monsieur, et bienvenue à tous les autres qui viennent de se joindre à nous.
Nous en sommes à notre dernier groupe, toujours dans le cadre de notre étude du PTP. Nous avons déjà visité la plupart des provinces et nous avons terminé nos consultations avec les territoires. Les gens nous ont fourni beaucoup d'observations. Jusqu'ici, nous avons reçu 20 000 courriels, presque 300 témoins et 130 mémoires. C'est un projet de grande envergure, qui se poursuivra jusqu'à la fin octobre. Nous préparerons ensuite un rapport, que nous présenterons au Parlement.
Comme vous le savez bien, monsieur Taylor, il s'agit d'un accord très important, qui regroupe 12 pays représentant 40 % du PIB et 800 millions de consommateurs. Je crois que c'est un de ces accords qui touchent tous les Canadiens, d'une façon ou d'une autre; il est vrai que certains accords sont plus positifs que d'autres, mais notre travail est d'écouter les Canadiens. À cet égard, nous tiendrons une tribune libre à la fin de la séance. Avec tout ce qui se passe aux États-Unis, le dossier du commerce suscite de l'intérêt plus que jamais.
Sans plus tarder, monsieur, vous disposez de cinq minutes. Nous vous saurions gré de respecter cette limite de temps. Nous passerons ensuite aux échanges avec les députés.
Vous avez la parole.
Je m'appelle Ron Taylor, et je suis le directeur général de la Newfoundland and Labrador Association of Technology Industries. Je tiens à vous remercier de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui.
C'est curieux, parce qu'à titre d'intervenant du secteur des technologies, j'ai l'occasion de parcourir le monde et, dans le cadre de mes voyages, je vois divers niveaux de sécurité. Au cours des 14 années que j'ai passées à St. John's, je crois bien que c'est la première fois que je vois de telles mesures de sécurité ici. C'est un peu intéressant de vivre cela ici. J'en ai certainement l'habitude puisque je me rends souvent dans des établissements à accès restreint et équipés de vitres pare-balles à l'entrée, mais il est curieux de voir cela dans mon patelin.
Merci beaucoup de nous avoir invités ici. Le commerce international fait partie intégrante du secteur des technologies à Terre-Neuve-et-Labrador, comme en témoigne la croissance exponentielle que nous avons connue ces dernières années.
Permettez-moi de vous parler un peu de ce que nous faisons et de ce à quoi nous contribuons. Nous supervisons environ 165 ou 170 entreprises situées ici, à Terre-Neuve-et-Labrador. Leurs chiffres d'affaires totalisent environ 1,6 milliard de dollars par année. Fait intéressant, il y a 10 ans, ce montant était de 460 millions de dollars. Nous prévoyons qu'il doublera encore au cours des 10 prochaines années. Nous en devons une bonne partie aux transactions menées à l'extérieur du Canada et, dans bien des cas, à l'extérieur de l'Amérique du Nord. En matière de commerce international, si une entreprise canadienne du secteur des technologies n'a pas accès aux marchés internationaux, elle ne prendra pas d'expansion.
Parlons maintenant de la libéralisation des échanges. Bien entendu, si vous étiez là à l'époque des négociations de l'ALENA, vous vous souviendrez sans doute du climat d'appréhension qui régnait alors: le ciel allait nous tomber sur la tête et les Américains allaient se servir de l'ALENA pour venir nous engloutir. Bien entendu, rien de tout cela ne s'est produit. En fait, beaucoup de gens disent aujourd'hui que l'ALENA a certainement procuré des avantages réels aux Canadiens.
Je crois que nous avons la même réaction à l'égard du PTP et de l'AECG — l'objet de mon exposé aujourd'hui, comme vous le savez —, en ce qui concerne la libéralisation des échanges et la réduction des barrières et des tarifs. Je crois comprendre que le PTP permet de réduire environ 18 000 barrières et tarifs. Pour nous, les répercussions sont énormes. Dans un secteur où la plupart des échanges commerciaux se font à l'étranger, l'élimination de telles difficultés nous facilite beaucoup la tâche.
Nous avons la chance de vivre dans ce coin-ci du monde; certes, il peut être difficile de transporter des marchandises entre les pays, mais la technologie permet d'éliminer ces obstacles. C'est pourquoi notre secteur a connu une croissance notable, qui se poursuit encore.
Si on examine certains des géants du secteur des technologies, comme Apple, Google, Facebook, on constate qu'ils appuient tous le PTP. L'ouverture des frontières permet d'accéder plus facilement aux marchés, ce qui joue un rôle énorme. Le PTP protégera des choses comme... en fait, il empêchera les gouvernements de ralentir la circulation des données et d'exiger le stockage de données dans un endroit particulier, si bien que nous pourrons utiliser l'infonuagique le plus possible. Ce sera certes avantageux pour nous.
D’un point de vue technologique, en ce qui a trait au travail de notre organisation, je sais que certains détails n'ont pas encore été communiqués, mais d'après nos observations et nos entretiens avec quelques-uns des principaux acteurs du secteur des technologies en Amérique du Nord, tout porte à croire que cet accord servira au mieux nos intérêts. Dans le milieu des technologies, nous n'entrevoyons vraiment rien d'inquiétant. Nous aimons l'idée d'ouvrir les marchés et de faire venir des gens ici. Pour nous, l'arrivée d'entreprises étrangères à Terre-Neuve-et-Labrador dans le secteur des technologies ne constitue nullement un obstacle. Au contraire, nous considérons cela comme une occasion de partenariat et une source de débouchés.
Bref, du point de vue de notre organisation et de nos membres, nous appuyons à coup sûr cette initiative.
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Avant de céder la parole aux députés, j'aimerais rappeler quelques points.
Nous travaillons dans les deux langues officielles. Vous trouverez, au fond de la salle, le matériel pour l'interprétation, et il y a aussi du café à votre disposition. Sachez également qu'il est interdit de prendre des photos ou des vidéos durant la séance.
Toutefois, avant de commencer, je vois que nous sommes censés recevoir un autre témoin: Kathleen Connors. Je ne sais pas si elle est là. Son nom figure sur la liste.
Si elle n'est pas là, nous allons poursuivre. C'est correct.
Nous allons donc entendre les députés, à commencer par M. Ritz.
À vous la parole, monsieur, pour cinq minutes.
Vous ne verrez pas nos noms sur beaucoup de produits, mais nous fabriquons des composantes qui se trouvent à l'intérieur d'un grand nombre d'entre eux. En fait, nous accomplissons une quantité de travail incroyable aux États-Unis, dans les domaines de l'aérospatiale, de la défense et de la sécurité océanique. Nous faisons affaire avec bon nombre des principaux intégrateurs de systèmes de défense et constructeurs d’aéronefs aux États-Unis, ainsi qu'avec les principales institutions financières. Une bonne partie de notre travail porte sur le blanchiment d’argent, la surveillance de groupes terroristes, etc. On trouve, dans la région, des entreprises de logiciels qui sont des chefs de file mondiaux en la matière.
Pour une petite organisation, plus l'accès aux marchés est facile et moins il y a d'incertitudes... Habituellement, avant d'entrer sur un marché qui n'est pas visé par un accord de libre-échange, nous commençons par nous poser les questions suivantes: quels sont les obstacles, quels sont les aspects qui méritent notre attention...
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Je m'excuse de vous interrompre, mais j'ai une autre question, et je sais que je vais manquer de temps.
Je crois que le Comité s'inquiète également que les PME ne soient pas en mesure d'avoir accès aux marchés étrangers. Seulement 10,4 % des petites et moyennes entreprises faisaient des exportations en 2011, et il faut surmonter d'énormes défis pour avoir accès à ces marchés. Lorsque nous arrivons dans des collectivités et que nous entendons que la vaste majorité des entreprises sont de petites et moyennes entreprises ou des microentreprises, pour reprendre votre expression, c'est d'autant plus inquiétant pour la viabilité non seulement de votre secteur, mais également d'autres secteurs.
J'aimerais parler de la localisation des données. J'ai entendu des gens me confier que la localisation des données en vertu du PTP est une très grande source d'inquiétudes pour eux. En gros, il n'y aura aucune manière de nous assurer de conserver les données au Canada. Les données pourraient être envoyées aux États-Unis, et les Américains ont bien entendu le Patriot Act et d'autres mesures qui s'appliquent aux États-Unis. J'habite près de la frontière américaine dans le sud-ouest de l'Ontario.
Pourriez-vous nous parler de la localisation des données en vertu du PTP?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour et bienvenue, monsieur Taylor. Je vous remercie de nous entretenir aujourd'hui de cet aspect méconnu de l'industrie. Comme l'a dit Mme Ramsey, nous n'avons pas beaucoup entendu parler de technologie jusqu'à maintenant.
On parle ici de 165 compagnies, de petites entreprises. C'est très intéressant. D'après ce que j'ai compris, vous travaillez principalement au développement de logiciels liés au domaine aérospatial, à celui de l'aviation et des banques ainsi qu'à tout ce qui est sécurité.
Parmi les 12 pays de l'accord du Partenariat transpacifique, y en a-t-il un où il est plus difficile d'ouvrir des portes en vue de vendre vos logiciels?
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Je crois que les gens s'inquiètent toujours de la protection de leurs renseignements personnels financiers, médicaux et juridiques. Ils veulent savoir que ces renseignements sont protégés. Ils savent qu'au Canada nous avons des règlements, des coupe-feu et des manières d'y arriver. Je crois que les gens ne savent pas ce qui se passe lorsque leurs renseignements sortent du pays. Que se passe-t-il lorsque leurs renseignements sont dans le nuage? D'après mon expérience, je sais à quel point c'est sécuritaire, mais rien ne l'est totalement.
Les gens se demandent ce qui se passe et veulent savoir si leurs renseignements sont en sécurité. Nous en sommes témoins dans la province lorsqu'il y a des atteintes à la protection des données et que des gens ont accès à des choses auxquelles ils ne devraient pas avoir accès, mais nous avons des manières de vérifier le tout ici. Il faut comprendre que le PTP offre le même type de protection. Dans le cas contraire, je crois que les gens hésiteront et seront inquiets. Je crois que c'est normal d'avoir une telle réaction. Je tiens à savoir que mes données sont en sécurité et protégées. Je tiens à m'assurer qu'un tiers qui se trouve à 10 000 miles d'ici ne consulte pas des données sur moi auxquelles il ne devrait pas avoir accès.
Nous le faisons, indépendamment du PTP. Nous le faisons à l'échelle mondiale en collaboration avec tous les grands fournisseurs, et nous avons été témoins de certains des défis. Le secteur des technologies ne ressemble pas à la majorité des industries traditionnelles. Il évolue à la vitesse de la lumière et change très rapidement. Bon nombre de possibilités s'offrent à nous. Cependant, chaque fois qu'une possibilité se présente, des portails ou des choses peuvent être créés, et des gens peuvent y avoir accès et s'en servir pour commettre des actes malveillants. J'en suis conscient.
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Lorsque je suis arrivé ici il y a 12 ans, je me rappelle que des gens m'ont demandé: « Vous avez travaillé partout dans le monde. Pourquoi avez-vous choisi de vous installer à Terre-Neuve? » Je leur répondais que la province offre des possibilités. Il y a vraiment de grandes choses qui se passent ici.
Par exemple, en ce qui concerne les technologies sans fil et la transmission d'énergie sans fil, une grande partie de nos technologies se retrouvent sous l'eau. Par le passé, les branchements étaient les points faibles, même dans le cas des planeurs sous-marins, en raison de la corrosion. Ce n'est plus un problème lorsque tout est encastré. Cela permet de grandement en réduire les risques.
Prenons tout simplement ce qui se trouve sur votre pupitre aujourd'hui. Voyez le nombre de fils nécessaires pour brancher tous les appareils. L'avenir, c'est de trouver une manière d'alimenter en énergie et de recharger des appareils grâce à une technologie sans fil. Bonté divine, nous n'avons qu'à jeter un coup d'oeil derrière nos bureaux pour voir tous les fils qui s'y trouvent. C'est dément.
La province compte un chef de file mondial qui attire l'attention d'entreprises comme Boeing. Il s'agit de Solace Power, et cette entreprise collabore avec l'armée américaine. Pensez aux soldats moyens sur le terrain. Si je ne m'abuse, un soldat transporte des blocs-piles qui pèsent environ 25 livres. C'est assez incroyable pour un soldat, dont tout l'équipement est alimenté en énergie par une technologie sans fil, d'être en mesure de monter à bord d'un camion, d'une voiture ou d'un navire et de recharger automatiquement son équipement pendant qu'il se déplace. C'est ce que nous faisons ici.
Les gens sont notamment surpris lorsqu'ils viennent ici que nous soyons un chef de file mondial dans les technologies océaniques. Nous connaissons beaucoup de succès dans le domaine. Nous avons également des technologies de calibre mondial dans le domaine des mouvements de capitaux et la lutte contre la fraude, le blanchiment d'argent et le terrorisme. Ces technologies existent ici, et l'ensemble du secteur connaît beaucoup de succès.
J'ai mentionné que je voulais doubler encore le tout d'ici 10 ans. Hier soir, je me trouvais dans une pièce avec 130 jeunes personnes qui s'intéressent aux technologies touchant le système des soins de santé, et c'est époustouflant de voir ce sur quoi elles travaillent déjà. Terre-Neuve-et-Labrador, l'innovation dont font preuve nos gens, leur esprit d'entrepreneuriat et la grande quantité de talents dans la province, même si nous sommes peu nombreux, voilà ce qui m'épate toujours. C'est notamment ce qui m'a incité à venir ici, et c'est certainement l'une des raisons pour lesquelles j'y reste.
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Nous essayons de créer un tel environnement ici. Par le passé, Terre-Neuve-et-Labrador dépendait énormément de ses ressources naturelles, mais les ressources naturelles sont cycliques. Elles vont et viennent, et les niveaux de prix fluctuent. Nous n'avons qu'à regarder ce qui s'est passé dans le secteur du pétrole et du gaz naturel au cours des dernières années.
Le grand avantage du secteur des technologies, c'est que nous vendons des connaissances et que nous ne sommes pas désavantagés. La croissance du secteur des technologies de pointe et tous les éléments connexes sont infinis. Sa croissance est exponentielle. Il est vrai que la nature insulaire de Terre-Neuve nous cause parfois des problèmes. Ce n'est pas facile d'y faire livrer des choses ou d'en expédier ailleurs. Cependant, ces obstacles n'existent pas dans le secteur des technologies. Nous ne sommes pas plus avantagés ou désavantagés en étant à Terre-Neuve que si nous étions à Toronto ou à Silicon Valley. À vrai dire, un grand nombre de nos entreprises sont à Silicon Valley dans des incubateurs d'entreprises.
En février, j'accompagnerai 16 entreprises du secteur des jeux vidéo au plus grand salon mondial pour les développeurs de jeux vidéo. Nous avons des activités à New York. Ils prétendent être « Silicon Valley » et essaient de devenir l'endroit où aller sur la côte Est si vous êtes dans le secteur des technologies.
Nous n'en sommes encore qu'au début ici. Partout où je regarde, nous accomplissons un travail incroyable en vue de mettre en place des écosystèmes pour favoriser le développement d'entreprises en démarrage, de rendre possible l'innovation en dehors des grands centres urbains, d'y travailler et de créer un milieu où toutes ces jeunes personnes bourrées de talents peuvent accomplir un travail de pointe.
À bien des endroits, il y a beaucoup de gens talentueux sur le terrain, mais ils ne savent pas par où commencer. Il faut mettre en place de tels écosystèmes et des systèmes d'innovation. Ainsi, si vous avez une idée, vous savez l'endroit où vous pouvez aller pour parler à quelqu'un demain. Vous serez évidemment orientés vers des ministères fédéraux et provinciaux qui pourront vous aider, mais l'important est de mettre en marche votre projet. C'est en grande partie ce que nous faisons. Nous sommes un joueur important dans l'écosystème qui favorise le développement d'entreprises en démarrage. L'endroit où cela se produit n'a pas vraiment d'importance, tant que cela se produit.
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Merci de me donner l'occasion de prendre la parole.
Je limiterai mes commentaires à certaines répercussions qu'aurait l'accord sur l'environnement et les personnes les plus vulnérables de notre société.
Le Canada a promis de faire la transition vers une économie à faible intensité de carbone. Pendant que les gouvernements canadiens discutent de la manière de nous assurer d'un avenir axé sur les énergies propres, nous devons en même temps composer avec le PTP qui risque de faire dérailler ce processus et qui menace de miner les progrès économiques et environnementaux réalisés.
Cet accord menace dangereusement le bien commun, parce qu'il favorise les multinationales. Dans le cadre d'accords commerciaux similaires, le Canada a déjà été poursuivi en justice 35 fois, et 63 % de ces contestations devant les tribunaux portaient sur des mesures liées à la protection de l'environnement. Le PTP risque fort probablement d'accroître le nombre de poursuites, en particulier en ce qui concerne le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États.
Avec l'élimination des restrictions concernant les exportations de gaz, cet accord stimulerait encore plus l'exploitation des combustibles fossiles et accélérerait le rythme de l'exploration et de l'extraction du gaz naturel. Par ailleurs, il est fort probable que les emplois dans le secteur manufacturier canadien soient envoyés au Vietnam ou en Malaisie en vue d'y profiter d'une main-d'oeuvre bon marché. La production de biens dans ces pays génère de deux à quatre fois plus d'émissions de carbone. Qui plus est, l'augmentation connexe des émissions de gaz à effet de serre en raison du transport aurait de terribles conséquences sur l'environnement, ce qui porterait un autre dur coup sur la vie des générations actuelles et futures dans le monde.
Il ne fait aucun doute que les dangers découlant de la signature d'un accord qui protégeait les intérêts des grandes multinationales...
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Bonjour, mesdames et messieurs. Merci de me donner l'occasion de prendre la parole ici aujourd'hui.
Je m'intéresse grandement à la protection de l'environnement dans la province depuis environ trois décennies. À plusieurs reprises, les évaluations environnementales m'ont laissée perplexe. Ce processus est régi par une loi canadienne, et nous espérons que cette loi veille aux intérêts non seulement des entreprises, mais aussi des Canadiens. Le gouvernement devrait se préoccuper des millions de Canadiens, de leurs droits et des droits de l'environnement au Canada.
Je ne connais pas vraiment les détails du PTP. Je sais toutefois que l'ALENA a permis à des entreprises d'intenter des poursuites en justice, comme à Digby Neck en ce qui concerne le projet de carrière de Bilcon, une entreprise américaine, si je ne m'abuse. L'entreprise voulait exploiter une carrière et un port et faire circuler des navires par la baie de Fundy. Le processus lié à l'évaluation environnementale a porté ses fruits lorsque les gens de la région se sont opposés au projet. Cependant, l'entreprise a maintenant décidé de contester la décision en vertu de l'ALENA. Elle cherche à obtenir 101 millions de dollars américains du gouvernement du Canada.
C'est bien beau. Les grandes entreprises ont les moyens d'intenter des poursuites en justice. Toutefois, qu'en est-il des gens? Si le projet de carrière allait de l'avant et que les tribunaux donnaient raison à l'entreprise quant à sa contestation soulevée en vertu de l'ALENA, les gens seraient-ils indemnisés pour la détérioration de leur qualité de vie? Recevraient-ils des centaines de milliers de dollars pour les dédommager de la perte de la valeur de leur propriété? Qu'en est-il des baleines dans la baie de Fundy? Comment pourrons-nous les indemniser?
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Merci, monsieur le président.
Je travaille pour la Fraternité internationale des ouvriers en électricité. J'aimerais vous parler de mobilité de la main-d'oeuvre. L'économie de notre province est fondée sur l'exploitation de nos ressources naturelles. Nous avons notamment plusieurs projets en cours dans les secteurs de l'exploitation pétrolière et gazière et de l'aménagement hydroélectrique. Dans le contexte de la mondialisation de l'économie, la protection des travailleurs canadiens est au coeur de nos préoccupations. Les Canadiens doivent passer en premier. C'est notre priorité.
J'ai négocié les conventions relatives au raccordement permanent avec la Nouvelle-Écosse au moyen de lignes de transmission partant du barrage hydroélectrique des chutes Muskrat, ce qui comprenait bien évidemment tout l'équipement nécessaire à ce projet. Nous travaillons en partenariat avec l'entreprise énergétique Nalcor pour la réalisation de ce projet. Nous nous demandons s'il sera toujours possible, une fois le PTP conclu, d'établir des partenariats semblables avec des entreprises canadiennes et de protéger le droit des Canadiens d'être les premiers considérés pour occuper les emplois offerts.
Il ne fait aucun doute que nous avons besoin d'une certaine expertise. Nos conventions collectives prévoient ainsi la possibilité de faire venir au pays des travailleurs étrangers pour faciliter le transfert de technologie et l'entretien des pièces d'équipement fabriquées ailleurs dans le monde. C'est l'un des éléments qui nous préoccupent.
Il y a aussi la question de la mobilité de la main-d'oeuvre entre les différentes régions du Canada. S'il y a pénurie de monteurs de lignes électriques à Terre-Neuve, nous aimerions pouvoir recruter les travailleurs disponibles dans toutes les autres provinces. Si nous n'en trouvons pas, nous devrions pouvoir en faire venir des États-Unis ou d'un autre pays. Notre syndicat ne s'oppose pas du tout à cette façon de faire. Les conventions collectives que nous avons conclues pour le développement de ces projets hydroélectriques comportent d'ailleurs des dispositions à cet effet.
L'équipement utilisé pour ce projet vient de différentes parties du monde. Certaines pièces sont fabriquées en Chine, d'autres en Inde, d'autres encore en Turquie. Il y en a d'un peu partout. Il va de soi que des représentants des fabricants seront présents pour l'installation de ces équipements. Nous travaillons avec ces gens-là pour veiller à ce que le transfert technologique se fasse sans mettre en péril des emplois canadiens de telle sorte que nos travailleurs puissent continuer à gagner leur vie dans l'industrie de la construction.
Lorsque je parle de mobilité, c'est exactement à cela que je pense: nous voulons que les Canadiens aient la priorité. Si des groupes autochtones vivent à proximité de ces projets de construction, nous leur donnons le premier choix quant aux emplois offerts pour autant qu'ils possèdent les compétences et les qualifications requises.
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Je m'appelle Tony Middleton. Je suis un professeur d'informatique à la retraite et je prends la parole en tant que simple citoyen.
Au Canada comme aux États-Unis, la richesse est de moins en moins bien répartie. Des emplois de qualité sont délocalisés. Les niveaux d'endettement mettent en péril la stabilité économique. Aux États-Unis tout particulièrement, la stabilité est maintenue par l'accroissement de la dette. Si les Américains ne pouvaient plus s'endetter, ils devraient renoncer à toute stabilité économique. Certaines études indépendantes indiquent que les traités commerciaux risquent d'envenimer les choses.
En outre, ces traités limitent notre capacité de réparer les torts déjà causés. Les poursuites visant à régler des différends entre investisseurs et États peuvent contrecarrer les efforts déployés par les gouvernements pour stimuler l'économie nationale. D'énormes sommes d'argent peuvent être en cause dans ces poursuites qui s'appuient sur des projections de bénéfices parfois assez fantaisistes.
Les poursuites visant le règlement de différends entre investisseurs et États ont essentiellement pour effet de donner aux tribunaux étrangers préséance sur ceux du pays. C'est comme si l'on révisait la Constitution du pays visé. On ne modifie pas la Constitution à proprement parler; on se contente de faire en sorte qu'elle soit de moins en moins pertinente.
Merci