Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait reconnaître les contributions que les Canadiens d'origine italienne ont apportées à la société canadienne, la richesse de la langue et de la culture italienne ainsi que l'importance de sensibiliser la population et de faire honneur au patrimoine italien pour les générations à venir en déclarant le mois de juin, chaque année, Mois du patrimoine italien.
— Monsieur le Président, oggi e una grande giornata. C'est un grand jour aujourd'hui.
Aujourd'hui, j'ai le plaisir de prendre la parole à la Chambre pour présenter ma motion d'initiative parlementaire, la motion M-64, visant à désigner le mois de juin mois du patrimoine italien.
Je suis ravie d'avoir l'appui de mes collègues italiens du caucus libéral, qui ont travaillé avec moi à ce dossier et appuient la motion. Je remercie ceux qui sont à la Chambre aujourd'hui pour témoigner de leur appui et raconter leur histoire.
Je remercie les membres de la collectivité qui nous ont fait cette proposition. L'une de ces personnes est présente à la Chambre aujourd'hui; il s'agit de mon ancienne collègue, Marilyn Iafrate, du conseil de Vaughan.
Je signale à la Chambre que j'ai aussi d'autres appuis. J'ai reçu aujourd'hui une lettre du Congrès national des Italo-Canadiens, auquel se joignent l'Association des gens d'affaires et professionnels italo-canadiens et l'Ordre des fils d'Italie au Canada pour appuyer sans réserve ma motion.
Le Conseil ethnoculturel du Canada, ou CEC, est le seul organisme national non partisan et à but non lucratif qui regroupe des organismes ethnoculturels, et le Congrès national des Italo-Canadiens en est un fier membre. Le conseil vise notamment à encourager les communautés ethnoculturelles à promouvoir l'harmonie et l'acceptation de la diversité et du multiculturalisme, qui font partie des piliers de notre grand pays, et il appuie ma motion sans réserve.
Cette motion vise à désigner chaque année, le mois de juin comme Mois du patrimoine italien afin de reconnaître les contributions que les Canadiens d'origine italienne ont apportées à la société canadienne. Elle propose de désigner un mois pour célébrer la richesse de la langue et de la culture italiennes ainsi que pour souligner l'importance de sensibiliser la population et de faire honneur au patrimoine italien pour les générations à venir.
Les gens pourraient se demander pourquoi la motion propose de choisir le mois de juin. C'est parce que l'Italie célèbre sa fête nationale le 2 juin. De plus, en 2010, la province de l'Ontario a adopté le projet de loi 103, Loi proclamant le mois de juin Mois du patrimoine italien. Le mois de juin est donc le choix tout désigné.
Certaines personnes pourraient se demander pourquoi c'est moi, une députée qui n'est pas d'origine italienne, qui parraine cette motion. C'est parce que j'ai la grande fierté de représenter la circonscription où on trouve la deuxième population d'Italo-Canadiens en importance au Canada. J'ai eu la chance d'être parmi les premiers députés à pouvoir présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, ce qui m'a permis de souligner les contributions importantes des Italo-Canadiens grâce à cette motion. J'espère qu'elle sera adoptée d'ici juin 2017, juste à temps pour les célébrations du 150e anniversaire du Canada.
Les Italiens jouent un rôle très actif dans ma circonscription et j'ai souvent pu compter sur leur soutien chaleureux au fil des ans. Je sais toute l'importance que cette motion a pour eux. C'est avec beaucoup de fierté que je les représentais à l'époque où j'étais conseillère régionale et que je les représente aujourd'hui en tant que députée. Loin de s'adresser uniquement aux Italo-Canadiens de ma circonscription, ma motion est au contraire destinée à tous les Italo-Canadiens, puisque notre pays célèbre son multiculturalisme.
Les Canadiens semblent avoir trouvé le juste équilibre, et c'est en très grande partie grâce au travail des immigrants, qui partagent avec nous leur culture et leurs traditions et qui font tout pour que leurs voisins et les Canadiens en général puissent contribuer à faire du Canada un pays meilleur.
Depuis 100 ans, les Italo-Canadiens ont énormément contribué à faire de notre pays ce qu'il est. Quand ils sont arrivés au Canada, ils se sont heurtés à bien des écueils. Ils avaient cependant leur riche patrimoine culturel, leur attachement aux valeurs familiales et leur grande éthique professionnelle pour les aider, et ils ont été nombreux à connaître le succès. Aujourd'hui ils se démarquent autant dans le milieu communautaire que dans celui des affaires, et ils contribuent à façonner notre pays.
À voir la manière dont croissent la ville de Vaughan et une bonne partie de la région d'York, on perçoit immédiatement la touche italienne. Chaque région d'Italie est reconnue pour ses artisans et pour les compétences qu'ils ont emmenées avec eux lorsqu'ils sont arrivés ici. On peut dire qu'ils en ont fait profiter le pays au grand complet. Le Canada était pour eux une terre de possibilités, mais c'est leur talent, leur ambition et leur éthique professionnelle qui leur auront permis de faire leur chemin.
Les Italiens sont reconnus pour le vin, le prosciutto, le parmesan, la sauce marinara, sans oublier la célébrissime pizza, autant d'excellentes créations culinaires que j'ai le plaisir de pouvoir déguster dans ma circonscription. Il ne faudrait pas non plus oublier le style légendaire à l'italienne d'Armani, de Gucci et de tous les autres dessinateurs de mode. Vêtements, voitures, meubles, et cetera: les Italiens ont tâté de tout et ils ont toujours réussi à imposer leur style.
Pensons par exemple au grand journaliste et fondateur du Corriere Canadese, Dan Iannuzzi, au pionnier de la radiodiffusion, Johny Lombard, ou à l'étoile du monde de la musique, Guy Lombardo.
Je pense aussi à Frank Iacobucci, juge de la Cour suprême, et à Laura Sabia, activiste et féministe renommée. Ils ont tous les deux reçu l'Ordre du Canada.
Nous pourrions sûrement nommer encore beaucoup d'Italo-Canadiens qui ont fait leur marque, car ils ont su se tailler une place dans toutes les sphères de la vie canadienne.
Certains sont devenus d'éminents politiciens. En voici quelques-uns qui ont servi à l'échelon fédéral.
Dans les années 1950, Hubert Badanai, maire de Fort William, a été le premier député libéral fédéral d'origine italienne. En 1981, Charles Caccia, élu député de Davenport, à Toronto, en 1968, a été le premier député d'origine italienne à devenir ministre, un poste que lui a confié nul autre que le premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Ils ont ouvert la voie à d'autres Italo-Canadiens, notamment mon ami Maurizio Bevilacqua, maire de Vaughan et député de 1988 à 2010, sans oublier les députés italo-canadiens qui siègent actuellement à la Chambre des communes.
Je prends un instant pour parler un peu de tout ce que les Italo-Canadiens ont apporté au Canada, car je crois que bien des gens seront surpris d'apprendre depuis combien de temps les Italiens contribuent à l'histoire de notre pays.
Les Italo-Canadiens sont parmi les premiers Européens à venir s'établir au Canada. Il y a plus de 500 ans, Giovanni Caboto, ou Jean Cabot, un navigateur italien de Venise, a exploré les côtes de Terre-Neuve et les a revendiquées au nom de l'Angleterre.
En 1524, un autre Italien, Giovanni da Verrazzano, a exploré une partie du Canada atlantique pour le compte de la France.
Dans les années 1600, des Italiens ont servi dans l'armée de la Nouvelle-France, et plusieurs centaines de soldats italiens ont servi dans l'armée britannique pendant la guerre de 1812. Ceux-ci se sont ensuite installés en Estrie et dans le Sud de l'Ontario.
Des artisans, des musiciens et des enseignants italiens sont venus s'établir au Canada tout au long du XIXe siècle. En 1881, près de 2 000 personnes d'origine italienne vivaient au Canada, principalement à Toronto et à Montréal.
À la fin du XIXe siècle, des millions d'Italiens ont émigré, et un grand nombre d'entre eux sont venus s'établir au Canada. Ils ont aidé à construire nos chemins de fer et ils ont travaillé dans nos mines et dans nos industries. En 1901, près de 11 000 personnes d'origine italienne vivaient au Canada. Ils n'ont pas tous connu du succès. Certains ont été induits en erreur et se sont retrouvés au chômage ou sans ressources dans de grandes villes, ou alors ils travaillaient dans des camps de travail ou des camps de bûcherons dans le nord de l'Ontario. Dans les premiers temps, ils se faisaient souvent exploiter.
Cependant, à mesure que des Italiens se sont installés et ont connu du succès, ils ont parrainé des membres de leur famille et des habitants de leurs anciens villages, ils ont lancé des entreprises et se sont entraidés, tout en aidant à faire avancer notre pays.
Tout au long des années 1900, ceux qui s’installaient dans les villes travaillaient dans la construction et les usines, ou bien étaient maraîchers, épiciers, artisans, barbiers ou cordonniers.
Après des débuts modestes, certains ont très bien réussi comme Onorato Catelli de Montréal, dans le secteur de la transformation alimentaire. Dans la péninsule du Niagara et la vallée de l’Okanagan, les Italiens ont prospéré grâce aux vergers, aux vignobles et aux fermes maraîchères. Nombre d’entre eux cultivaient des terres en périphérie des villes, pour la consommation locale. Encore aujourd’hui dans la circonscription, ils cultivent la terre et vendent leurs produits au bord des routes. De nombreuses familles de la communauté ont des jardins potagers qui servent à nourrir parents et amis pendant tout l’été et l’automne.
En 1930, plus de 29 000 Italiens avaient émigré au Canada, mais la Grande Dépression a mis fin à cette immigration. Les choses ont empiré après 1935. Lorsque l’Italie s'est alliée à l’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, les Canadiens d’origine italienne ont été désignés comme sujets d’un pays ennemi et ont fait l’objet de préjugés et de discrimination généralisés. Les hommes ont perdu leur emploi, des magasins ont été vandalisés, les libertés civiles ont été suspendues et des centaines d’entre eux ont été internés au camp de Petawawa, dans le nord de l’Ontario.
À la suite de cela, de nombreux Italiens ont anglicisé leur nom et nié leur héritage. À l’époque, la vie au Canada n’était pas facile pour eux.
Avec le boom économique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, le Canada a recommencé à accueillir les immigrants italiens.
En 1958, l’Italie surpassait la Grande-Bretagne comme source d’immigration au Canada. Dans les villes où ils installaient, les Italiens créaient des quartiers ethniques appelés « Petite Italie » avec leurs propres magasins, restaurants, églises et clubs. Ces quartiers sont très prisés par tous les Canadiens soucieux d’avoir un goût d’Italie.
Au fil des ans, la taille de ces quartiers a diminué à mesure que de plus en plus d'Italo-Canadiens ont déménagé en dehors des banlieues. Toutefois, désirant continuer à vivre dans des quartiers appuyant leur culture, ils ont emmené avec eux leurs boutiques et restaurants, mettant en valeur le meilleur de la culture italienne.
En 2006, 60 % des Italo-Canadiens vivaient en Ontario, 21 % au Québec et 10 % en Colombie-Britannique, et environ 95 % habitaient dans des villes. La plus importante population d'Italo-Canadiens se trouve à Toronto, suivie de celle de Montréal, qui représente environ la moitié de celle de Toronto. Un nombre considérable d'Italo-Canadiens vivent dans les villes un peu partout au pays, un total de près de 1,5 million de personnes déclarant aujourd'hui être d'origine ethnique italienne, du moins en partie.
Pour les Italiens, la famille et la religion sont des piliers interreliés de leur identité culturelle. Malgré les unions interculturelles, la famille et un lien étroit avec la culture italienne sont une source de force et de fierté. Les Italo-Canadiens forment le groupe affichant le plus haut taux de propriétaires fonciers au Canada, ce qui montre bien l'importance qu'ils accordent à l'unité familiale avec, en son centre, la maison.
Autre source de fierté: leur engagement envers les groupes communautaires italo-canadiens et le large éventail d'activités mises sur pied pour exprimer leur identité ethnoculturelle. J'ai personnellement été témoin de leur générosité exceptionnelle lorsqu'il s'agit d'appuyer ceux dans le besoin et d'améliorer les programmes et les installations nécessaires au bien commun et au renforcement de la collectivité, comme des hôpitaux, des centres pour aînés et beaucoup de programmes de soutien social.
La presse et les médias italo-canadiens sont aussi de grands champions de la cohésion sociale et ont contribué à rassembler les concitoyens italiens et les Canadiens en général. Le premier journal de langue italienne a été publié à Montréal à la fin du XIXe siècle. En 1950, il existait d'innombrables journaux et magazines en italien partout au Canada. Aujourd'hui, nous avons le Corriere Canadese et de nombreux journaux communautaires qui traitent de l'actualité et de la culture italiennes. Il y a aussi la station de télévision multilingue OMNI TV, établie en Ontario, qui diffuse quotidiennement des émissions en italien et dans d'autres langues, de même que Telelatino Network, une chaîne de télévision spécialisée qui diffuse du contenu en italien et en espagnol à l'échelle nationale. À l'heure actuelle, l'italien et le chinois sont les deux langues non officielles les plus présentes sur les ondes radio et télé au Canada.
Je suis extrêmement fière de la contribution des Canadiens d'origine italienne à la construction de notre magnifique pays et je suis honorée de présenter une motion visant à désigner le mois de juin Mois du patrimoine italien. Je suis ravie d'avoir obtenu le plein appui des membres du caucus libéral qui sont d'origine italienne et de voir plusieurs d'entre eux présents un peu partout à la Chambre aujourd'hui, alors que nous entamons l'étude de la motion.
Je vais être attentive à toutes les préoccupations soulevées durant le débat. J'espère que nous arriverons à collaborer et à obtenir un appui unanime pour cette importante motion.
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Monsieur le Président, nous avons tendance ici à débattre surtout des sujets sur lesquels nous ne sommes pas d'accord. Cependant, il y a un sujet qui, je crois, fait l'unanimité: la reconnaissance de la contribution unique des Canadiens d'origine italienne. J'ai dit à une personne de ma circonscription que j'allais prendre la parole pour appuyer cette initiative. Sa réaction a été des plus enthousiastes, et une discussion s'en est suivie sur la pizza, les pâtes, l'art, la sculpture et tout ce que nous associons à la culture italienne.
Le véritable objectif de mon appui aujourd'hui est de reconnaître les gens, ces Canadiens d'origine italienne, qui ont vraiment enrichi notre grand pays. Je voudrais expliquer ce que j'entends par cela. À une certaine époque, une approche de l'immigration voulait que les néo-Canadiens abandonnent leur culture pour adopter les moeurs canadiennes. Dans le cas de nombreux Canadiens d'origine italienne, et je précise que je ne le suis pas, leur culture a été non seulement adoptée, mais partagée. En effet, dans de nombreuses villes de notre grand pays, y compris à Ottawa, il existe une Petite Italie. Je ne doute pas que nous sommes plusieurs à aimer visiter ces quartiers. Grâce à ce type d'endroits, nos collectivités ont été enrichies et notre horizon s'est élargi. De nos jours, on parle souvent de multiculturalisme. Pour de nombreux Canadiens d'origine italienne, il s'agit simplement d'une façon agréable de partager entre amis et voisins, en profitant pleinement de tout ce que la vie offre.
Par exemple, le club italo-canadien de Kelowna fête ses 50 ans au sein de la collectivité. Il s'agit d'un anniversaire important et le club veut partager ses réalisations avec toute la collectivité. Certains députés se demandent peut-être ce que font les clubs italo-canadiens. Eh oui, ils font la promotion de la langue et de la culture italienne par l'intermédiaire de la nourriture, de la musique et du vin. N'est-ce pas merveilleux? Toutefois, ce qui est encore plus important, c'est qu'ils redonnent à la collectivité et participent à de nombreuses campagnes de financement communautaires. Par exemple, le club italo-canadien de Kelowna a recueilli plus de 13 000 $ pour venir en aide aux victimes des tremblements de terre, ce qui constitue tout un exploit compte tenu du fait que le club ne compte qu'environ 130 familles.
Je ne suis pas sûr du nombre de clubs italo-canadiens qui existent au Canada; j'ignore aussi combien de collectivités comptent leur propre petite Italie. Ce que je sais par contre, c'est que nous possédons tous, que nous soyons d'origine italienne ou non, une compréhension de la culture et de la langue italienne ainsi que de la façon propre aux Italiens de profiter de la vie, souvent à travers des festivités, mais aussi par le travail et l'innovation. Quand j'étais conseiller municipal, nous avons modernisé une usine de traitement des eaux usées, et pour ce faire, nous avons employé plusieurs systèmes de haute technologie conçus en Italie. Lorsque nous avons amené ces systèmes ici, une grande partie du travail a été reconnue comme étant véritablement de pointe et bon nombre des employés de la municipalité m'ont aussi déclaré apprécier ces innovations. Les Italiens du monde entier, et surtout les Italo-canadiens qui partagent cet héritage, sont très fiers de la qualité de leur travail.
Cela s'étend au-delà d'un seul secteur de l'infrastructure publique. Je sais que les camions de l'entreprise Brutus Bodies de Penticton, qui appartient à la société Nor-Mar Industries, utilisent des grues italiennes, et c'est une des raisons pour lesquelles leurs produits sont en aussi forte demande. Lorsqu'une entreprise fait affaire avec des compagnies de renom, qui innovent et qui entretiennent des liens avec le Canada, il est beaucoup plus facile pour elles de vendre leurs produits.
Après avoir parlé d'innovation, j'aimerais simplement revenir aux liens qui ne cessent de se resserrer entre le Canada et l'Italie. Mon grand-père, qui est décédé récemment — que Dieu ait son âme —, a servi comme militaire en Afrique du Nord, puis en Italie. Il m'avait dit éprouver le plus grand respect pour les Italiens et m'avait parlé des difficultés que bon nombre d'entre eux avaient éprouvées pendant la Seconde Guerre mondiale. Son amour pour l'Italie n'a fait que croître au fil des ans.
L'amour et les relations que les Canadiens d'origine italienne ont apportés au Canada permettent d'enrichir notre culture et notre compréhension et de resserrer les liens commerciaux entre les deux pays.
J'ai cru comprendre que, la semaine prochaine, nous allons débattre de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. J'ai parlé à la Chambre de bon nombre de systèmes italiens novateurs de traitement des eaux usées. J'ai parlé des grues que Nor-Mar utilise pour ses véhicules. Toutes ces choses seront soudainement libres de droits de douane. Les Canadiens auront plus facilement accès aux Italiens, et vice-versa. Les deux pays pourront mieux se comprendre et mettre en commun leurs services et leurs compétences, ce qui sera avantageux pour tout le monde.
J'aimerais profiter du fait que j'ai la parole pour remercier la députée qui a proposé la motion à l'étude aujourd'hui. Je lui suis reconnaissant d'avoir pu parler de l'enrichissement que la communauté italo-canadienne apporte dans la vie de nombreux résidants de Central Okanagan—Similkameen—Nicola, moi y compris.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis fière de prendre la parole dans cette enceinte pour appuyer la motion M-64 visant la création du Mois du patrimoine italien.
La reconnaissance des nombreuses contributions des Canadiens d'origine italienne est essentielle pour comprendre la mosaïque culturelle dynamique qui constitue l'essence même de notre pays. Il est important de prendre le temps de se remémorer les raisons pour lesquelles notre diversité a fait du Canada un pays merveilleux car, à moins d'être Autochtone, nos ancêtres étaient des immigrants. Au moment où la population augmente et vieillit, cela nous rappelle que le Canada a besoin de nouveaux arrivants pour continuer de croître.
Le multiculturalisme est une valeur canadienne fondamentale et le NPD est fier d'avoir toujours appuyé cette valeur et honoré la diversité de notre pays. Il existe de nombreux récits à l'échelle nationale sur les connaissances et l'expertise que les immigrants italiens ont apportées à la société canadienne. Ces récits forment une histoire où des immigrants italiens se sont établis dans de nombreuses communautés partout au Canada.
Dans ma circonscription, North Island—Powell River, un immigrant italien du nom de Joseph Rodello a construit un hôtel et un magasin près du quai de Comox dans les années 1870. Plus tard, son nom a été donné à une rue qui longe l'hôpital St. Joseph.
En fait, de nombreux immigrants italiens sont venus dans la vallée de Comox au XXe siècle pour travailler, principalement dans les mines de charbon. Fuyant souvent la pauvreté de régions reculées de la planète, ils s'y sont installés à la recherche d'une vie meilleure pour leur famille respective. Leur empreinte est d'ailleurs toujours visible dans la région.
Depuis plus de 20 ans, la société culturelle italienne de Campbell River tient une activité annuelle au parc provincial de Miracle Beach, où des centaines de personnes se réunissent pour profiter du plein air, célébrer leur culture et savourer de la cuisine familiale. La vente de saucisses et de spaghettis artisanaux a permis d'amasser plus de 21 000 $ à l'appui de soins de qualité pour les habitants de Campbell River et de North Island.
À Powell River, lorsque la papeterie a ouvert ses portes, de nombreux Italiens ont immigré pour y travailler. Un bon nombre d'entre eux s'est installé dans la région de Wildwood, où se trouve encore aujourd'hui le centre culturel italien. Dans les belles années de la communauté italienne de Powell River, une grande quantité de nourriture était produite dans les jardins et sur de petites fermes. On cultivait des fruits et des légumes et on élevait un peu de bétail. La sécurité alimentaire posait peu problème grâce à l'abondante production locale et aux excellentes conditions de culture attribuables à la longue saison fertile et aux terres remarquablement riches de la région.
Quand on songe à l'incidence à long terme, il y a encore beaucoup de ces vergers à Powell River, quoique bon nombre soient plus ou moins abandonnés. Toutefois, les gens d'aujourd'hui bénéficient encore de tout leur labeur, puisque de plus en plus de gens récoltent les fruits et en font don aux divers organismes qui alimentent le nombre croissant d'itinérants et de personnes qui ont faim à Powell River.
Dans ma carrière en tant que directrice exécutive du centre d'accueil des immigrants de North Island, je me souviens avoir entendu l'histoire d'un immigrant italien. Sa famille s'était établie sur la côte ouest du Canada et souhaitait que le reste de la parenté vienne la rejoindre. Cet homme s'est rendu en bateau à Halifax. Or, beaucoup de nouveaux arrivants ne comprenaient pas très bien à quel point le Canada est un grand pays. Il m'a raconté cette histoire intéressante, disant qu'il s'estimait chanceux d'avoir apporté son accordéon avec lui. Une fois arrivé à Halifax, il s'est rendu compte qu'il devait se rendre à l'autre extrémité d'un très vaste pays. Par conséquent, il a utilisé son accordéon pour gagner de l'argent afin de traverser le pays et de retrouver sa famille.
Ce sont des histoires comme celles-là qui enrichissent la merveilleuse diversité de notre pays. Nous constatons la richesse qu'ont apportée les Italiens et la forte culture qu'ils ont créée au Canada, une culture axée sur la communauté, la famille et l'importance de se nourrir les uns les autres.
Il y a 1,4 million de Canadiens qui sont d'ascendance italienne. Bien qu'aujourd'hui la communauté italo-canadienne soit solide et dynamique, il faut reconnaître qu'il y a eu des moments beaucoup plus difficiles dans son histoire. L'allégeance du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale a fait que de nombreux Italo-Canadiens se sont fait cibler comme étant des étrangers ennemis. Nous savons maintenant que la communauté italienne s'est épanouie au Canada malgré ce chapitre sombre et a contribué à notre mosaïque multiculturelle.
Les nombreuses organisations à qui nous avons parlé de cette motion ont été emballées et l'ont appuyée avec enthousiasme. Ma province, la Colombie-Britannique, a déjà établi le mois de juin comme étant le mois du patrimoine italien il y a plusieurs années.
Je suis très fière d'appuyer la motion, qui prévoit un moment pour nous permettre de souligner l'apport de gens qui sont venus s'établir dans notre pays. C'est un apport qui est loin d'être négligeable, que ce soit dans la construction de l'infrastructure urbaine, dans les secteurs de la fabrication et du textile ou grâce à la connaissance que ces gens avaient des arts et métiers. Ces femmes et ces hommes ont travaillé très fort pour bâtir le Canada que nous connaissons aujourd'hui.
La motion dont nous sommes saisis permettra aux Canadiens de souligner et de célébrer le riche patrimoine culturel que la communauté italienne nous a apporté. Je suis heureuse de l'appuyer.
[Le député s'exprime en italien.]
[Français]
Bonjour, monsieur le Président. C'est avec une immense fierté que je prends la parole aujourd'hui en qualité de fils d'immigrants italiens au sujet de cette motion, qui désignerait juin comme mois du patrimoine italien.
La motion reconnaît les contributions que les Canadiens d'origine italienne ont apportées à la société canadienne, la richesse de la culture et de l'histoire italiennes au Canada et l'importance de sensibiliser la population et de faire honneur au patrimoine italien pour les générations à venir.
Pour beaucoup d'immigrants italiens, l'histoire des Canadiens d'origine italienne en est une de sacrifices et de dur labeur, de réalisations et de réussites et, au bout du compte, d'intégration à ce magnifique pays. Les Canadiens d'origine italienne disent souvent que l'Italie est leur pays d'origine, mais que le Canada est leur patrie.
Cette année, cela fera 57 ans que ma famille est au Canada. Mes grands-parents et leurs sept enfants ont quitté le Sud de l'Italie et la province de la Calabre avec pour seul bagage ce qu'ils pouvaient transporter. Ils se sont embarqués sur le navire Vulcania, à Naples et ont vogué jusqu'au Quai 21, à Halifax. Comme beaucoup d'immigrants italiens, ils ont quitté leur pays en quête d'un avenir meilleur. Ils se sont installés sur la côte Ouest du Canada, où ils ont travaillé dans la construction, dans des usines de pâtes à papier et dans des conserveries de poisson.
Je songe humblement à mes parents, mes tantes et mes oncles, qui connaissaient peu l'anglais et qui étaient peu instruits lorsqu'ils sont arrivés au Canada. Malgré cela, ils étaient fiers, avaient une bonne éthique de travail et manifestaient une volonté inébranlable d'assurer un avenir meilleur à leurs enfants.
Je songe à mon père, qui a occupé divers métiers comme beaucoup d'immigrants italiens. Il a été menuisier, couvreur et tôlier. Il m'a enseigné les valeurs que sont l'intégrité, la volonté ferme de réussir et l'engagement envers la famille.
Ma mère travaillait inlassablement dans une conserverie de poisson. Le matin, tout était prêt pour mes deux frères et moi. Puis, à la fin d'une longue journée de travail, elle rentrait à la maison pour faire à manger et veiller à ce que la maison reluise de propreté. Mes parents m'ont enseigné qu'il était important non seulement de travailler fort, mais aussi d'épargner. C'est le genre de personnes qu'ils étaient.
Je pense à l'apport de pionniers qui ont ouvert la voie pour beaucoup d'entre nous: Frank Iacobucci, juge de la Cour suprême à la retraite; Charles Caccia, grand environnementaliste, militant social et député de Davenport de 1968 à 2004; Pietro Rizzuto et Peter Bosa, deux sénateurs nommés par Pierre Trudeau; Johnny Lombardi et Gaetano Gagliano, dont l'héritage dans le milieu des médias se perpétue encore aujourd'hui.
Je pense au succès de la communauté d'affaires canado-italienne, qui s'étend d'un bout à l'autre du pays, à des noms comme Bratty, Bosa, De Gasperis, Sorbara, Cortellucci, DeZen, Aquilini, Muzzo, Baldassarre et Saputo, pour n'en nommer que quelques-uns.
Je pense à la richesse et à la vitalité de communautés italiennes comme celles de la promenade Commercial, à Vancouver, de la rue College et du quartier St. Clair, à Toronto, et de l'arrondissement Saint-Léonard, à Montréal.
J'ai l'honneur de représenter la circonscription de Vaughan—Woodbridge, qui compte la plus forte concentration de Canadiens d'origine italienne au pays. J'ai un immense plaisir à rendre visite, en tant que député, à des groupes d'aînés dont beaucoup racontent l'histoire de leur arrivée au Canada, les difficultés auxquelles ils se sont heurtés, y compris la discrimination et l'étroitesse d'esprit, et les sacrifices auxquels ils ont consenti pour leurs enfants. Ils sont tous fiers d'être Canadiens et reconnaissants de la chance que le Canada leur a donnée d'avoir un avenir meilleur.
Je vais maintenant lire un extrait du texte qui figure sur la plaque du monument érigé en Ontario à la mémoire des travailleurs italiens morts en service.
Pendant la grande diaspora des Italiens qui ont émigré entre 1870 et 1970, des milliers d'Italiens ont quitté leur mère patrie en quête d'une vie meilleure pour leur famille. Bon nombre d'entre eux se sont établis en Ontario, où ils ont fait les travaux les plus difficiles du siècle dernier [...]
creuser les réseaux d'égouts de nombreuses villes ontariennes;
élaborer les structures des nouvelles centrales hydroélectriques;
bâtir les immenses ponts et tunnels de nos infrastructures de transport;
extraire du minerai dans le Nord de l'Ontario;
ériger des immeubles résidentiels et commerciaux.
C'est cette industrie de la construction florissante qui a permis de bâtir cette magnifique province.
Je me sens honoré d'être ici aujourd'hui et de faire partie de ce groupe de personnes extraordinaires qui ont choisi de faire du Canada leur pays. Nous sommes très fiers d'être Canadiens, car ce pays magnifique, diversifié et tolérant nous a beaucoup donné.
Je remercie les députés de tous les partis d'appuyer cette motion très importante, qui donne un sentiment de fierté à tous les Italo-Canadiens.
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Buongiorno, signor Presidente.
C'est un plaisir d'intervenir à la Chambre au sujet de la motion M-64, consacrée au mois du patrimoine italien.
Les Italo-Canadiens ont grandement contribué à bâtir la société canadienne, un fait que notre parti souligne depuis toujours. En désignant le mois de juin « Mois du patrimoine italien », on rappelle qu'il est important de faire connaître ce patrimoine aux générations futures, puisque l'histoire des Italiens est aussi celle du Canada.
Fait peu connu, on considère généralement que le deuxième Européen à avoir découvert l'Amérique du Nord était l'explorateur Giovanni Caboto, que les enfants connaissent aussi sous le nom de Jean Cabot. On croit maintenant qu'il a d'abord touché terre en Nouvelle-Écosse, ce qui voudrait dire que le premier Européen à fouler le sol du Canada était italien.
Peu de gens savent que la diaspora italienne du Canada est la sixième en importance dans le monde et compte 1,3 million d'Italo-Canadiens. D'ailleurs, il est impossible de parler de la culture et du patrimoine canadiens sans mentionner la richesse et la chaleur de la culture et du patrimoine italiens.
J'aimerais dire quelques mots sur la communauté italienne qui vit dans ma circonscription, Oshawa.
Plus tôt ce mois-ci, j'ai eu le bonheur de souligner le 50e anniversaire du centre récréatif italien d'Oshawa. J'aimerais prendre quelques instants pour parler un peu des membres et de ce qu'ils font, parce qu'ils occupent une place très importante dans ma collectivité.
Le président actuel, Tony Rizzuto, dirige une organisation dynamique. En fait, je commence très souvent ma journée avec un cappuccino préparé par Michelle, qui est en congé de maternité depuis la semaine dernière, de sorte que Gianni a dû prendre la relève. J'y vais parfois à l'heure du midi, et un sandwich porte même mon nom, c'est le « Colin ». Les gens se montrent toujours très accueillants lors des activités sociales.
Nous avons un club de bocce fort dynamique, et c'est Nick et Frances qui en sont responsables, mais ils ont aussi l'aide des autres membres. L'organisation a même aidé à embellir un parc à Oshawa, le parc Radio, qui est situé à proximité du centre commercial Oshawa Centre. Je ne sais pas si certains députés ont déjà joué au bocce, mais, s'ils en ont l'occasion, je les encourage à venir y jouer à notre club, où les gens sont très amicaux et dynamiques.
Lors de nos barbecues annuels, par exemple, Nick, Frances et tous les membres se réunissent et se montrent très accueillants. Ils partagent également leur soppressata faite maison, qui connaît toujours un vif succès. C'est vraiment très agréable.
Toutefois, les choses n'ont pas toujours été comme cela. Nous avons dû commencer quelque part, et ils ont eux aussi dû commencer quelque part.
En 1954, un groupe de jeunes Italiens fraîchement arrivés ont créé le club de football Oshawa Inter, une équipe de football amateur qui leur rappelait l'Italie. Le club a connu un énorme succès et l'enthousiasme qu'il a généré a contribué à la naissance du club récréatif italien d'Oshawa, qui fait la promotion d'activités sportives et d'événements sociaux et culturels.
Aujourd'hui, le club fait partie intégrante de la collectivité et constitue l'une des raisons pour lesquelles j'estime que les Canadiens d'origine italienne méritent une reconnaissance du genre de celle dont nous discutons aujourd'hui. Leur chaleur et leur hospitalité font en sorte que tous se sentent les bienvenus.
Le club récréatif italien d'Oshawa est né de la fusion de deux clubs italiens: le club Oshawa Italia et le centre social et récréatif italien d'Oshawa. Les deux organismes se sont entraidés durant une période difficile et ont finalement décidé de s'unir. Je vais en dire un peu plus là-dessus.
En 1966, lorsque de nombreux édifices historiques et de nombreuses oeuvres d'art ont été détruits par les inondations qui ont frappé la ville de Florence, les deux clubs ont uni leurs efforts et lancé une campagne de financement au terme de laquelle ils ont pu envoyer des dizaines de milliers de dollars aux Florentins. Hélas, un an plus tard, un énorme tremblement de terre secouait la Sicile, jetant des milliers de personnes à la rue et en tuant des centaines d'autres. Encore une fois, les deux clubs ont organisé une campagne de financement commune avec comme président d'honneur le fondateur de la General Motors du Canada, le colonel Sam McLaughlin. Le succès obtenu lors de ces deux campagnes et le fait que les deux clubs aient uni leurs efforts constituaient une raison suffisante pour qu'ils envisagent de fusionner. C'est ainsi qu'est né l'Oshawa Italian Recreation Club.
Au départ, il aidait de toutes sortes de façons les immigrants italiens à se sentir davantage chez eux, par exemple en mettant sur pied un organisme social pour les aider à s'intégrer à la société canadienne, en les aidant à obtenir leur passeport italien ou à demander telle ou telle pension, et ce genre de choses. Il n'avait pas pour autant comme seul objectif d'aider les immigrants italiens, puisqu'il a organisé de nombreuses activités et campagnes de financement dans notre collectivité — notamment pour l'hôpital général d'Oshawa —, et qu'il a toujours obtenu énormément de succès. Il a lancé un programme parascolaire pour les enfants du primaire et il commandite encore aujourd'hui diverses équipes de hockey mineur et de soccer. Il continue surtout de recueillir des fonds pour toutes sortes d'organismes caritatifs de la région, du Canada et de l'étranger.
Ce que j'essaie de dire, c'est que les Canadiens d'origine italienne ont contribué considérablement à la société canadienne, à l'échelle tant nationale qu'internationale. L'Oshawa Italian Recreation Club a été créé comme lieu de rencontre pour les immigrants italiens. C'était un endroit où ils pouvaient se sentir chez eux. Je dois dire que, de nos jours, tous les gens qui entrent dans ce club s'y sentent chez eux. La communauté italienne est fort bien intégrée et implantée à Oshawa, et le club continue de faire la promotion des activités récréatives et de la culture de l'Italie.
Chaque année, au mois de juin, Oshawa organise un grand festival que l'on nomme « la semaine de la fiesta ». Il s'agit de l'un des plus anciens festivals multiculturels du Canada. Tous les ans, sans exception, la communauté italienne locale partage sa culture. La danse, la cuisine et la bonne humeur sont en vedette. Tout le monde est bienvenu.
Si les députés visitent ma localité à un autre moment que la semaine de la fiesta, ils pourront tout de même profiter de la culture italienne. En effet, à distance de marche de mon bureau, ils peuvent trouver de nombreux bons restaurants italiens. Deux d'entre eux, Fazio's et Tutto's, appartiennent à la famille Fazio. Ils y verront Tino, Nicholas, Rosaleen et Martin. Ils accueillent toujours les gens très chaleureusement. Ils travaillent fort, et ils contribuent à notre collectivité. Au coin de la rue, il y a le restaurant Avanti's dirigé par la famille Albis. Tony, Ida et Domenic s'assurent toujours que les clients se sentent chez eux, et ils servent aussi d'excellents repas. Leur four à bois permet de cuire de délicieuses pizzas en quelques minutes, et je recommande ce restaurant à tout le monde. Nous avons une merveilleuse communauté italienne à Oshawa.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nous appuyons la motion, qui invite le gouvernement à reconnaître les contributions que les Canadiens d'origine italienne ont apportées à la société canadienne en partageant leur culture et leur langue grâce à des programmes d'éducation et à des clubs communautaires, comme l'Oshawa Italian Recreation Club.
Je voudrais prendre quelques instants pour ouvrir une parenthèse. À l'approche de mon 10e anniversaire de mariage, je cherchais une façon de célébrer en grand. La femme qui avait passé 10 ans à mes côtés méritait certainement quelque chose de spécial. J'ai pensé à l'une des plus belles surprises que je pouvais lui faire. Elle adore cuisiner, et je cherchais un endroit où profiter d'une semaine en amoureux, sans les enfants. Il y a une célèbre école de cuisine canadienne en Toscane. Un monsieur nommé Umberto Menghi possède d'excellents restaurants un peu partout dans la région de Vancouver. Il offre aussi une expérience culinaire en Toscane. J'ai réussi à organiser le tout en secret. J'ai fait les valises de ma femme, je suis passé la prendre et nous sommes partis fêter notre 10e anniversaire de mariage. C'étaient parmi nos meilleures vacances à vie. Un délicieux déjeuner nous attendait chaque matin. Nous nous rendions ensuite au cours de cuisine. Nos hôtes ont fait l'impossible, quelque chose qu'ils ne pensaient pas réussir: ils m'ont appris à cuisiner. Je sais maintenant comment un peu de sale e pepe peut tout changer. Tout ce que nous avons cuisiné était bene, molto bene.
Une voix: Il y a donc encore de l'espoir pour vous.
M. Colin Carrie: Monsieur le Président, il y a encore de l'espoir pour tout le monde ici à la Chambre. Si quelqu'un a la chance de manger à l'un des restaurants de ce Canadien, il ne faut pas la rater.
J’ai également eu l’occasion de visiter l’Italie et d’apprécier son art, sa culture et, en abondance, sa gastronomie.
Pour terminer, j’appuie cette excellente motion qui nous permet de célébrer tout ce qui est italien et tout ce qui est canadien d’origine italienne. C’est d’ailleurs un Italien qui m’a attiré en politique, le sénateur Consiglio Di Nino, l’un des dirigeants de la communauté italienne et l’une des grandes personnalités du Sénat. Je crois qu’il venait de la Calabre ou qu’il a des amis dans la région. Il a consacré sa vie à faire du Canada un endroit où il fait bon vivre.
Nous appuierons donc la motion. Grazie.
:
Monsieur le Président, je suis vraiment fier d'être ici cet après-midi pour appuyer la motion de ma collègue de .
Je m'appelle Giuseppe Edoardo Peschisolido. Je suis le fils de Margherita et Loreto Peschisolido. Ma grand-mère est Domenica Peschisolido et mon grand-père est Giovanni Peschisolido.
[Le député s'exprime en italien.]
[Français]
Je parle aussi un peu le français.
[Traduction]
Cette motion a à voir avec la culture, la musique et tout ce que les Italiens ont apporté d'exceptionnel à l'ensemble de notre civilisation et au Canada. Comme mon collègue de l'a souligné, on ne parle pas seulement de langue, de culture, de philosophie ou d'architecture. On parle des gens. On parle de toutes ces personnes d'ascendance italienne qui sont venues au Canada pour se bâtir une nouvelle vie et, surtout, pour offrir une nouvelle vie à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
Mon collègue de a parlé avec éloquence des pionniers qui ont ouvert la voie à la communauté italienne.
Quand j'étais jeune, mon bon ami Pino Correale, qui était comme mon fratello, et moi allions au centre Columbus, qui a été construit grâce aux efforts acharnés du sénateur Consiglio Di Nino et de Sam Ciccolini.
Ma collègue de a parlé du Corriere Canadese et d'anciens députés. Joe Volpe est revenu à l'avant-scène en tant que propriétaire et éditeur du Corriere Canadese afin de faire résonner une voix italienne forte à Toronto. Le credo du Corriere Canadese est qu'il faut être fier de son héritage italien tout en étant résolument Canadien.
Je crois que c'est ce que nous célébrons aujourd'hui. Nous célébrons l'intégration de millions de Canadiens d'origine italienne qui sont arrivés ici sans rien en poche.
La famille du député d', tout comme la mienne, est arrivée pendant la deuxième vague d'immigration. Ma mère et mon père et mes grands-parents sont arrivés complètement démunis d'un village nommé Ceprano, situé entre Naples et Rome. Je le mentionne parce qu'il s'agissait d'une ligne de ravitaillement pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour ma mère, mon père et mes grands-parents, pendant huit ou neuf ans le travail et l'éducation se sont résumés à « ne pas se faire tuer pendant la guerre ». Eux et bien d'autres gens sont arrivés ici avec rien.
Mes parents et mes grands-parents sont débarqués à Halifax. Comme la famille de mon collègue d', ils se sont dit qu'ils devaient être arrivés au mauvais endroit — au purgatoire plutôt qu'au paradis. Puis ils se sont établis à Toronto et ma mère est entrée à l'école. Ma mère — Marguerite, surnommée Mina — avait 14 ans et ses camarades de classe avaient 6 ou 8 ans. Comme on peut s'en douter, elle n'est pas restée à l'école bien longtemps. Elle s'est mise à travailler.
C'est ce que beaucoup d'immigrants ont fait. Ils ont travaillé. Mon père, Lorato, est mon héros. Quand je lui montrais mon bulletin et que j'étais tout fier de ma note de 88, sa réponse était: « Et les autres 12 points, eux? »
Voilà ce qui fait la force de la communauté: l'importance de l'éducation, de la famille, de la foi, de la justice sociale. Je suis fier d'être ici cet après-midi et d'appuyer la motion de ma collègue de , et j'invite tous les députés à faire de même.