Que la Chambre demande au gouvernement de faire preuve de soutien et de reconnaissance à l’égard des hommes et des femmes qui servent avec bravoure dans les Forces armées canadiennes, en annulant sa décision de retirer aux soldats qui combattent le groupe armé État islamique l’avantage fiscal qui leur donne de 1 500 $ à 1 800 $ par mois à l’égard de l’adversité et des risques associés à leur déploiement, et de verser rétroactivement aux membres stationnés au Camp Arifjan l’allègement fiscal qui a été annulé le 1er septembre 2016.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Avant toute chose, je tiens à offrir nos sincères condoléances à la famille et aux amis du caporal-chef Alfred Barr, ainsi qu'aux techniciens en recherche et sauvetage avec lesquels il travaillait. Le caporal-chef Barr est décédé hier. Membre du 435e Escadron de la 17e Escadre établie à Winnipeg, il participait à un exercice d'entraînement près de Yorkton, en Saskatchewan, lorsqu'un accident s'est produit. Une enquête aura lieu. Nous offrons à sa famille et à ses amis nos plus sincères condoléances.
Tous les Canadiens connaissent le rôle crucial que jouent les techniciens en recherche et sauvetage. Incarnation même du courage, ils agissent à titre de premiers répondants et vont au secours des Canadiens sur la terre ferme comme sur les mers ou les lacs, ou dans l'Extrême-Arctique. Établi à Winnipeg, le 435e Escadron se déplace partout pour secourir les personnes en détresse. L'accident malheureux qui s'est produit nous attriste grandement.
Des membres des Forces armées canadiennes participent à l'opération Impact. Ces soldats sont stationnés au Koweït et contribuent à la lutte contre le groupe armé État islamique, la terrible organisation terroriste qui fait des ravages dans tout le Moyen-Orient et qui représente une menace pour le Canada au pays. En septembre, l'opposition a appris que le gouvernement avait enlevé à ces soldats leur prime de danger.
Des indemnités de difficulté et des primes de danger sont accordées aux soldats qui sont en déploiement et qui participent à des opérations. Ils risquent leur vie. Les membres de nos forces aériennes survolent le territoire ennemi avec l'appui d'officiers de la logistique. Si ce n'était du personnel au sol qui permettait aux avions de décoller, que ce soit pour effectuer des missions de reconnaissance ou de ravitaillement ou se rendre dans le coeur de l'action à bord des Aurora et transmettre les renseignements recueillis pour la poursuite de l'opération, ils seraient incapables d'accomplir le travail qu'ils font sur le terrain. Il est important d'appuyer ces soldats.
Rien n'empêche les terroristes du groupe État islamique de traverser à pied la frontière irakienne et de s'attaquer aux Canadiens, aux Américains et aux autres alliés déployés au Koweït. Nous savons avec certitude que les combats se poursuivent à Mossoul et que les membres du groupe État islamique sont en fuite. Soutenus par les forces d'opérations spéciales et d'autres alliés, les Forces de sécurité irakiennes et les pershmergas sont en train de chasser le groupe État islamique de l'Irak. Les membres de ce groupe armé sortent donc de leur trou de Mossoul, comme des rats, et cherchent à se réfugier ailleurs. Le Koweït devient donc la cible idéale. Plus de 300 militaires canadiens s'y trouvent.
Il faut comprendre que les indemnités de risque et de difficulté non imposables que reçoivent les soldats ne leur sont pas versées seulement en raison des risques auxquels ils sont exposés sur le terrain. Elles tient aussi lieu de compensation pour les difficultés supplémentaires avec lesquelles doivent composer les membres de leur famille au Canada, qu'il s'agisse de leurs parents, de leur conjoint ou partenaire ou de leurs enfants. Ces soldats doivent recevoir ce soutien financier en raison des coûts supplémentaires associés au fait qu'ils sont loin de leurs proches. Ils partent pendant une période de six à huit mois. Lorsque l'un des conjoints est déployé à l'étranger, l'entretien du terrain et de la maison, les séances de hockey des enfants et les services de garde entraînent des coûts supplémentaires.
C'est une question d'équité. Il s'agit de prévoir des compensations en vue d'appuyer les familles à la maison. Sans ce soutien et ces ressources pour les familles, il est difficile de trouver des Canadiens prêts à servir et à être déployés, pour les raisons dont nous discutons aujourd'hui.
Hier, à la Chambre, la députée de a demandé au ministre si les 15 militaires en poste au Camp Arifjan au Koweït recevraient une paie rétroactive.
Voici la réponse du ministre, qui est publiée dans le Hansard:
Je tiens également à rectifier les observations de la députée au sujet des gestes posés par l'ancien gouvernement conservateur. En fait, l'ancien gouvernement a envoyé des militaires au Koweït sans leur accorder d'indemnité non imposable, un élément sur lequel nous nous étions penchés.
C'est la deuxième fois que le ministre fait cette affirmation, laquelle contredit les réponses qu'il a données à des questions au Feuilleton. D'après ces réponses, que le ministre a lui-même signées et déposées, tous les membres des Forces armées canadiennes déployés à l'un ou l'autre des emplacements de l'opération Impact au Koweït ont obtenu un allégement fiscal du 5 octobre 2014 au 1er septembre 2016, soit de la date où les troupes ont été stationnées au jour où il le leur a retiré. La vérité, c'est que l'allégement fiscal a été en vigueur tant que nous étions au gouvernement.
Peter MacKay, un ancien ministre fédéral de la Défense, a affirmé que cette question avait été soulevée à quelques reprises quand des soldats canadiens étaient déployés en Afghanistan. Il existe un comité, composé de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, du Conseil du Trésor et de la Défense nationale, qui est chargé de se rendre sur les lieux et de déterminer si les militaires déployés sont exposés à l'adversité ou à des risques pour lesquels ils devraient toucher des indemnités. On a recommandé deux fois à Peter MacKay de supprimer ces indemnités, mais il a refusé. Il a fait preuve de leadership. Il a affirmé que, même si les soldats n'étaient pas stationnés à Kandahar mais à Kaboul, ils risquaient tout de même leur vie et soutenaient les opérations de nos troupes sur le terrain. En refusant cette recommandation, M. MacKay a fait preuve de leadership. La fonction publique peut prendre une décision politique, mais le ministre a toujours le pouvoir de dire non. Il peut décider de payer équitablement et convenablement les soldats canadiens, reconnaissant les dangers auxquels ils sont exposés dans le cadre des opérations et les difficultés vécues par leur famille.
Cette décision est entrée en vigueur après le déploiement des militaires. Ceux-ci sont donc allés là-bas avec la promesse qu'ils recevraient les allégements fiscaux et la prime de danger. Nous parlons de plus de 1 500 $ par mois, voire d'un montant pouvant aller jusqu'à 1 800 $ par mois qu'ils ont perdu après le déploiement. Ils sont allés là-bas et en plein milieu de leur période de déploiement, paf! Le gouvernement a pris une décision. Le ministre ne l'a pas empêché, et l'argent a été enlevé des poches des militaires, même si on leur avait laissé croire qu'ils toucheraient une prime de danger pendant leur déploiement au camp Arifjan.
Des membres de la famille de ces militaires se sont mis à communiquer avec nous. Le problème a été porté à notre attention pour la première fois le 2 septembre. L'épouse d'un militaire a écrit que cette façon de traiter les militaires canadiens est honteuse. La vie militaire est exceptionnellement difficile: à titre d'ingénieur civil, son époux gagne beaucoup moins d'argent dans l'armée qu'il pourrait en gagner dans le secteur privé. Leur mode de vie est très instable. Ils sont souvent appelés à déménager et son époux s'absente fréquemment pour des mois à la fois. Elle dit avoir sacrifié sa capacité de bâtir une carrière du fait qu'ils demeurent rarement dans la même ville plus de trois ans. De plus, les longues absences de son époux nuisent sans cesse à leur capacité de fonder une famille.
La dame poursuit en disant que son époux et elle ont néanmoins choisi ce mode de vie parce que le Canada leur tient à coeur, car c'est un pays pour lequel il vaut la peine de travailler et de se sacrifier afin de le renforcer et de l'édifier. Elle estime que l'adoption d'une telle politique sans tenir compte des conséquences fondamentales pour les familles qui se sacrifient volontiers est scandaleuse et troublante.
C'était la première fois qu'on nous informait de la situation. Puis, d'autres familles ont communiqué avec nous à partir de novembre, parce que la décision n'avait pas été annulée. Ces familles avaient tenté d'entrer en communication avec les députés libéraux, mais elles n'avaient obtenu d'eux aucune réponse et aucune réaction. Elles ont continué de faire connaître leur désarroi à l'égard de cette perte de revenu et du bris de la promesse qu'on leur avait faite avant le déploiement des troupes. On a appris, dans un journal régional, qu'un député a même répondu à l'une de ces familles qu'elle pouvait bien continuer de se plaindre, car, de toute façon, personne au Canada ne se soucie de leur sort. C'est répugnant.
Les soldats postés au Camp Arifjan, au Koweït, méritent la prime de danger et elle devrait être rétablie et calculée rétroactivement à partir du 1er septembre, date à laquelle on leur avait promis cette prime, au moment de leur déploiement.
Le 10 novembre, j'ai écrit au ministre. J'ai utilisé la voie officielle pour voir s'il donnerait une réponse. Il ne l'a pas fait. Puis, j'en ai parlé au général Vance, le chef d'état-major de la défense, lors d'une séance du comité le 15 novembre. J'ai ensuite abordé la question avec le ministre lors d'une autre séance du comité le 1er décembre et il ne m'a toujours pas donné de réponse. Nous voici en mars et nous discutons toujours de ce problème, car le gouvernement n'a rien fait pour le résoudre. Je demande donc au gouvernement de rétablir la prime de danger rétroactivement pour tous les membres des Forces armées canadiennes en poste au Koweït plutôt que d'aggraver le problème en éliminant la prime pour l'ensemble des 300 membres des Forces qui se trouvent actuellement au Koweït.
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Madame la Présidente, je tiens tout d'abord à remercier mon collègue de , qui est non seulement un expert sur les questions de défense, mais aussi une référence en matière de procédures parlementaires pour les députés plus nouveaux, comme moi. C'est également un collègue pour qui j'ai la plus grande admiration.
Je rappelle à ceux qui ne le savent pas encore que j'ai passé la majeure partie de ma vie active dans les Forces canadiennes. En effet, j'ai servi dans la réserve pendant 22 ans. J'ai commandé le Régiment de la Chaudière. J'ai aussi été déployé à Chypre sous les Nations unies, j'ai également participé à une mission de l'OTAN, en plus d'avoir enseigné à l'École militaire de Paris. Le monde des Forces canadiennes est un monde que je connais bien; j'y ai grandi.
J'ai aussi vu le sacrifice d'hommes et de femmes, des soldats, qui ont le coeur à la bonne place et qui mettent leur vie au service du Canada pour nous protéger et défendre nos valeurs. Je suis un des leurs. Je suis aussi un ancien combattant.
Un autre élément qui est souvent méconnu des gens à l'extérieur des forces, c'est que les soldats n'ont pas grand-chose à dire dans le processus décisionnel. Une fois que l'ordre arrive, on n'a pas le choix de l'écouter. On ne peut rien dire. Un militaire n'est pas syndiqué et il n'a pas un droit de réplique. C'est à prendre ou à laisser. C'est tout ou pantoute, comme on le dit chez nous.
Lorsqu'on dit aux soldats qu'ils seront déployés au Moyen-Orient pour une mission, comme celle de l'opération IMPACT, pour combattre le groupe État islamique, les militaires se regardent et se disent qu'ils y vont. Ils n'en ont pas le choix. Cela fonctionne ainsi.
Dans plusieurs cas, le militaire est la principale, sinon la seule, source de revenu du ménage. Les soldats sont souvent transférés d'une base à l'autre aux quatre coins du pays, et il est très difficile pour les conjoints et conjointes d'avoir un travail à la hauteur de leur talent. De plus, lorsque les militaires canadiens sont déployés à l'étranger, c'est autant de ménages canadiens qui doivent fonctionner avec une ressource en moins. C'est un défi important. D'ailleurs, je salue les conjoints et conjointes de nos militaires déployés à l'étranger.
Non seulement les militaires, mais aussi leurs conjoints ou conjointes, font un sacrifice ultime. Les conjoints qui sont séparés pendant des mois ne savent pas si leur partenaire va revenir de mission. Ils ont alors un stress supplémentaire: seront-ils en mesure de boucler le budget à la fin du mois? Lorsqu'on additionne cette coupe à la hausse des coûts de la facture énergétique dans certaines provinces, je peux dire que je partage totalement le stress de mes frères et soeurs d'armes et celui de leur conjoint.
C'est en considérant l'ensemble de ces éléments qu'on comprend tout le ressentiment et le mépris éprouvés par des militaires déployés à l'étranger pour combattre le groupe État islamique, ceux qui veulent voir la fin du monde comme on le connaît, qui voient leur paie réduite par autant que 1 800 $ par mois. C'est un coup de poignard dans le dos de nos militaires.
Non seulement les libéraux ont attendu une fois que le déploiement soit fait pour annoncer aux militaires qu'ils n'avaient pas droit à leurs avantages, mais ils ont aussi fait pire.En effet, en rapatriant nos CF-18 de la lutte contre les terroristes du groupe État islamique et en augmentant le volet terrestre de la mission, les libéraux ont augmenté les risques pour nos troupes. Maintenant, ils éliminent la prime de danger des soldats déployés dans des conditions dangereuses.
Je rappelle aussi que nos partenaires de l'alliance, les autres pays qui partagent avec nous le combat contre le groupe État islamique, partagent souvent les mêmes installations que les Canadiens, et ce, à leur avantage financier, car eux, ils n'ont pas subi de coupe.
La mission est donc assez dangereuse pour un soldat américain, mais pas pour un soldat canadien. Ce deux poids, deux mesures démontre tout l'amour de ce gouvernement libéral pour nos hommes et femmes en uniforme. D'ailleurs, je rappelle que nous avions soulevé cette question à plusieurs reprises auprès du ministre.
Mon collègue de lui a écrit en novembre dernier pour parler des conséquences insensées d'une telle décision. On a aussi soulevé la question auprès du Comité permanent de la défense nationale, lorsque le ministre témoignait sur le Budget supplémentaire des dépenses. On n'a pas eu de réponse autre le fait qu'il a demandé au chef d'état-major de voir à ce problème. Or pour le ministre, s'occuper de nos soldats et de leur bien-être, c'est de laisser à un subalterne le soin de régler le dossier.
Comment les libéraux considèrent-ils qu'ils vont régler le problème? Ils le feront en coupant dans les avantages de l'ensemble des soldats déployés. Nous voyons bien quel poids a le autour de la table des ministres: il est si puissant qu'à partir du mois de juin, aucun des soldats n'aura droit aux avantages reliés au danger. À partir de juin prochain, c'est donc terminé. Plus aucun soldat de l'opération IMPACT n'y aura droit. Voyons! Cela n'a aucun sens.
En outre, le ministre est si puissant que, en septembre dernier, il n'a pas été capable de faire renverser la décision de réduire à hauteur de 1 800 $ le salaire et les avantages mensuels de nos soldats déployés au camp Arifjan. C'est honteux. J'ai honte de cette situation qui témoigne du manque de respect envers nos soldats.
Lorsque nous étions au pouvoir, nous nous étions assurés de simplifier le processus pour déterminer les avantages auxquels nos soldats avaient droit avant d'être déployés. Les soldats déployés contre le groupe État islamique ont bénéficié des avantages liés au danger de la mission, car ils y avaient droit. À l'exception de nos éléments basés au Qatar, nos soldats ont tous bénéficié des avantages reliés au danger depuis le début de la mission. Quand on veut, on peut.
Si les libéraux ne me croient pas, il devraient croire leur propre ministre. En effet, il l'a lui-même confirmé par écrit, à la partie h) de sa réponse à la question Q-600:
Tous les membres des Forces armées canadiennes déployés à l'un ou l'autre des emplacements de l'Op IMPACT au Koweït ont obtenu un allégement fiscal du 5 octobre 2014 [...] au 1er septembre 2016.
L'ensemble des soldats déployés en Irak bénéficiaient de cet avantage. Alors, le ministre induit la Chambre en erreur lorsqu'il dit qu'il n'y avait pas de prime de danger pour les soldats envoyés au Koweït dès le début de la mission. On ne sait pas s'il tente de couvrir son incompétence ou celle de ses collègues.
Toute cette histoire et ces explications me laissent toujours une question en tête: qui, au sein de ce gouvernement, est satisfait de couper dans les avantages de nos soldats envoyés au Moyen-Orient? On sait que cette décision fait l'affaire de quelqu'un, mais on ne sait pas encore qui. S'il s'agissait d'un irritant, ce problème aurait pu être réglé assez rapidement, mais cela ne semble pas être le cas.
Depuis des mois, le ministre dit avoir mandaté le chef d'état-major pour étudier la question. Depuis des mois, tous nos soldats envoyés en mission ont perdu leurs avantages. Je reviens donc à ma question initiale: qui, au sein de ce gouvernement, est satisfait de cette décision?
Est-ce le , qui a été très silencieux sur cette question? Après tout, le bien-être de nos soldats semble être le dernier de ses soucis. Il semble préférer s'envoler à bord d'un hélicoptère italien pour aller chez l'Aga Khan plutôt que de se préoccuper de nos soldats, qui ont droit à un traitement juste et équitable. Cela en dit beaucoup sur ses priorités.
S'agit-il plutôt de notre millionnaire qui dépense sans compter, l'homme au déficit éternel, l'homme qui a de l'argent? En fait, il n'en a pas vraiment, car se sont les générations futures qui paieront. Pour ces gens, cela n'a aucun intérêt.
Je ne comprends pas comment le gouvernement peut accepter d'être aussi ignoble envers les Canadiens qui luttent pour éliminer le groupe État islamique. Comme le disait Brian Mulroney au sujet de l'apartheid, les libéraux sont du mauvais côté de l'histoire sur cette question et seront éventuellement jugés pour ce manque de respect.
Qui est responsable de ce manque de respect? Qui considère que c'est la bonne décision que de couper dans les avantages de nos soldats envoyés en mission pour lutter contre le groupe État islamique? Est-ce la ? Elle aime tellement nos troupes qu'elle est heureuse de saigner nos forces armées en les forçant à acquérir une flotte intérimaire de Super Hornet désuets dont l'Aviation royale canadienne n'a pas besoin. Cette décision va nous handicaper pour les prochaines décennies.
En faire moins avec plus de moyens semble être la devise de ce gouvernement. Tout ce que l'on voit de sa part, c'est un manque de respect envers nos hommes et nos femmes en uniforme.
Le fait est que tous, du premier au dernier, sont responsables de cette situation ignoble. On n'a pas à chercher très loin pour comprendre pourquoi nos forces canadiennes ont autant de problèmes de recrutement. Qui voudrait travailler pour un employeur qui coupe dans le salaire de ses employés après les avoir envoyés à l'autre bout du monde, dans un endroit où plusieurs personnes ne souhaitent que les voir morts? C'est cela, un gouvernement libéral.
Grâce au précédent gouvernement, les troupes déployées partout au Moyen-Orient, à l'exception de celles envoyées au Qatar, ont pu bénéficier d'un allégement fiscal depuis leur déploiement. Les libéraux devront éventuellement s'expliquer pour ce qu'ils ont fait aux enfants du Canada en disant que c'était ce qu'ils avaient de meilleur à offrir.
Je sympathise avec nos troupes et avec leurs conjointes, qui doivent maintenant vivre avec une réduction imprévue de leurs revenus. J'ai honte du Canada à cause de ce gouvernement. J'espère que les libéraux finiront par se réveiller et corriger la situation. Sinon, on saura vraiment qu'ils se contrefoutent totalement de nos hommes et de nos femmes en uniforme.
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Madame la Présidente, tout d'abord, j'aimerais moi aussi exprimer mes condoléances à la famille du caporal-chef Barr et au 435
e Escadron de transport et de sauvetage. En fait, j'ai rendu visite à l'escadron il n'y a pas très longtemps. Il s'agit de la deuxième perte vécue par cette unité, moins de deux ans après le décès du sergent Mark Salesse, avec qui j'ai moi-même servi dans le même régiment.
D'autres députés ont parlé du travail effectué par les techniciens en recherche et en sauvetage. Je peux assurer à la Chambre et aux Canadiens que ces techniciens représentent les spécialistes du milieu de la recherche et du sauvetage. Seulement quelques personnes sont choisies pour jouer ce rôle.
Je prends la parole au sujet de la motion sur les indemnités de risque et de difficulté accordées aux membres des Forces armées canadiennes. Je tiens à assurer aux Canadiens que la sécurité et le bien-être de nos militaires figurent parmi les grandes priorités du gouvernement. Voilà pourquoi j'en ai fait une priorité de l'Examen de la politique de défense.
Nous faisons tout en notre pouvoir pour assurer la sécurité de notre personnel, ici et à l'étranger. Ayant moi-même vécu l'expérience du théâtre des opérations, je peux témoigner du travail exceptionnel de nos militaires. Je me soucie de nos troupes déployées au Koweït. Ma visite dans ce pays m'a confirmé que nous devons veiller à leur bien-être et les rémunérer adéquatement.
Encore une fois, je tiens à préciser que, lors de ma visite au Koweït, qui a eu lieu environ un mois après ma nomination comme ministre de la Défense nationale, les soldats canadiens à la base aérienne Ali Al Salem ne bénéficiaient pas de l'exonération fiscale. Ce n'est qu'à mon retour, en février 2016, que j'ai pu travailler avec mes collègues, qui veulent aussi que l'on prenne bien soin des soldats canadiens, en vue d'obtenir l'approbation nécessaire pour accorder l'indemnité non imposable. Je tiens à corriger les affirmations de certains députés. Les soldats canadiens ne bénéficiaient pas de l'exonération fiscale lorsqu'ils ont été déployés dans le cadre de cette mission. Elle ne leur a été accordée qu'en février 2016, après ma visite au Koweït.
À ma surprise, j'ai appris qu'un comité interministériel avait réduit certaines indemnités de risque en se fondant sur des règles établies et modifiées en 2014. Comme j'ai dit aux députés dans une lettre datée du 8 février, non seulement nous partagions leurs préoccupations, mais nous avions des mesures à proposer dont nous étions prêts à discuter en personne. J'ai sous la main une copie de cette lettre datée du 8 février 2017.
C'est pourquoi cette question retient beaucoup mon attention et je me suis personnellement investi dans la motion d'aujourd'hui. Nous appuyons la motion concernant les membres des Forces canadiennes qui ont été déployés au camp Arifjan lorsque le niveau de risque a été ajusté.
De plus, le gouvernement s'emploie à verser une rémunération adéquate à tous les militaires canadiens déployés dans le cadre d'une mission. C'est pourquoi j'ai demandé au chef d'état-major de la Défense d'examiner l'approche employée pour évaluer les risques et déterminer quelles sommes doivent être versées. Je fournirai les détails aux députés dès qu'ils seront disponibles.
Je suis heureux de pouvoir souligner que nous sommes très fiers de l'excellence opérationnelle des militaires canadiens. Ces hommes et ces femmes sont les héritiers d'une longue et fière tradition. Ils répondent vaillamment à l'appel du devoir. Nos soldats ont acquis leur réputation de redoutables combattants sur le front occidental, pendant la Première Guerre mondiale. Les troupes canadiennes ont pris part à la plupart des grandes batailles qui ont eu lieu entre avril 1915 et novembre 1918. Elles ont participé à la victoire des Alliés.
Les troupes canadiennes ont de nouveau fait preuve de bravoure au cours de la Deuxième Guerre mondiale, lors de laquelle plus d'un million de Canadiens et de Terre-Neuviens ont servi dans les forces armées de notre pays. Plus de 45 000 d'entre eux ont fait le sacrifice de leur vie, et 55 000 autres ont été blessés. Compte tenu de la population du Canada, qui était de seulement 11 millions d'habitants, il s'agit d'une contribution remarquable.
À une époque plus récente, lors de la première guerre du Golfe, les troupes canadiennes ont encore démontré leur courage. Ce fut une autre page importante de l'histoire militaire du Canada. Plus de 4 000 membres des Forces armées canadiennes ont fait partie de la coalition internationale rassemblée dans la région du golfe Persique pour obliger les forces irakiennes à quitter le Koweit voisin, qu'elles avaient envahi.
Nos courageux militaires ont également marqué le siècle en luttant contre le terrorisme et en contribuant à instaurer un régime démocratique en Afghanistan. La mission a fait appel à plus de 40 000 soldats, ce qui représente le plus grand déploiement depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le rôle essentiel qu'ont joué les Forces canadiennes dans diverses guerres a consolidé la place du Canada sur la scène internationale: le pays a gagné le respect et l'admiration tant de ses alliés que de ses adversaires. Il en est de même pour sa volonté inébranlable de maintenir la paix. Au début des années 1950, plus de 26 000 Canadiens ont répondu à l'appel des Nations unies, nouvellement créées, pour aider à maintenir la paix et la sécurité internationales en Corée. Les Canadiens ont participé à de multiples missions de paix depuis; il suffit de penser à celles au canal de Suez, au Sinaï, à Chypre, en Bosnie et en Somalie. À maintes reprises, les membres des Forces armées canadiennes ont accepté de mettre leur vie en danger, que ce soit pour défendre avec courage les valeurs du pays ou pour favoriser la paix et la sécurité internationales.
Cette fière tradition se perpétue aujourd'hui: la communauté internationale continue de se tourner vers le Canada lors de périodes difficiles. Les opérations en cours partout dans le monde confirment le fait que les Forces armées canadiennes ne laissent pas tomber les pays en crise.
Je souhaite souligner le travail de nos troupes au Moyen-Orient, dont l'opération Artemis, qui regroupe les activités canadiennes de contre-terrorisme et de sécurité maritime dans la région de la mer Rouge, du golfe d'Aden, du golfe d'Oman et de l'océan Indien.
Dans le cadre de l'opération Impact, qui constitue la contribution du Canada à la coalition internationale visant à affaiblir et à vaincre Daech, les Forces armées canadiennes ont déployé 830 soldats d'élite afin de mener des opérations aériennes, d'entraîner et de conseiller les forces de sécurité irakiennes, de consolider des forces régionales et de fournir des services médicaux aux forces de la coalition. En date du 6 mars, l'Aurora avait survolé environ 5 300 points d'intérêt, tandis que le Polaris avait transféré approximativement 40,5 millions de livres de carburant aux avions de la coalition. Voilà ce que font les militaires des Forces armées canadiennes.
Vient ensuite l'opération Fréquence, dans la région du Sahel. L'Aviation royale canadienne y a déployé un C-17 Globemaster afin d'aider l'un de nos principaux alliés, la France, à transporter son personnel et son équipement jusque dans cette région de l'Afrique de l'Ouest où elle combat Daech. Les Forces armées canadiennes ont effectué leur troisième vol le mois dernier dans le cadre de cette opération.
C'est bien sûr sans oublier la contribution du Canada à l'opération Reassurance, en Europe de l'Est. Les Forces armées canadiennes ont déployé quelque 450 soldats ainsi qu'une frégate de la marine dans le Centre et l'Est de l'Europe afin de contribuer aux mesures d'apaisement et de dissuasion de l'OTAN. Ce mois-ci, environ 200 membres de la Force opérationnelle terrestre de l'opération Reassurance participent à l'exercice multinational Allied Spirit VI, en Allemagne. Les soldats du Canada et de nos alliés et partenaires de l'OTAN participeront à un entraînement destiné à améliorer la capacité de collaboration entre les forces militaires de l'Europe. Outre une compagnie d'infanterie, la contribution de la Force opérationnelle terrestre à cet exercice prendra la forme de soutien logistique et médical.
Plus tôt cette semaine, ma collègue des Affaires étrangères et moi avons annoncé que l'opération d'entraînement militaire Unifier, en Ukraine, sera prolongée jusqu'à la fin mars 2019. Environ 200 membres des Forces armées canadiennes continueront de contribuer, grâce à divers entraînements, au perfectionnement professionnel des soldats ukrainiens. Nous participerons également à la réforme institutionnelle stratégique de la Défense ukrainienne. On le voit donc bien: le monde peut compter sur les extraordinaires militaires canadiens pour faire leur part, quel que soit l'endroit du monde où on a besoin d'eux et quel que soit le risque.
Depuis des générations, les militaires canadiens effectuent des missions où ils s'exposent à de grands risques. Les risques sont inhérents à l'important travail que les membres des Forces canadiennes accomplissent pour le Canada et ses citoyens. Voilà pourquoi l'évaluation des risques n'est pas une chose que nous prenons à la légère. Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai demandé au chef d'état-major de la Défense, le général Vance, d'entreprendre un examen complet des règles relatives à l'allégement fiscal pour les militaires. Cet examen permettra de formuler des recommandations sur le meilleur moment et la meilleure façon de traiter les indemnités de difficulté et de risque lorsque nous envoyons des troupes à l'étranger. L'approche très politique que l'opposition a choisi d'adopter à l'égard de cette question pourrait donner aux Canadiens la fausse impression que les membres des Forces canadiennes réclament une meilleure rémunération, mais ce n'est pas le cas. Les militaires font d'énormes sacrifices pour servir leur pays. Nous voulons saluer cet esprit de sacrifice et faire en sorte qu'ils bénéficient d'un système de rémunération équitable et transparent.
Ce sont là des problèmes que le député d'en face n'a pas su régler au cours des 10 dernières années. Les conservateurs ont eu l'occasion de faire quelque chose, mais ils n'ont rien fait.
En 2013, le premier ministre Stephen Harper ainsi que Chris Alexander et Peter MacKay ont promis pas moins de 15 fois de résoudre ce problème, mais nous voici aujourd'hui à ramasser les pots cassés. Le manque d'investissement des conservateurs dans les Forces armées canadiennes pendant 10 ans a fait en sorte que nous nous retrouvons dans cette situation. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous sommes attardés à cette question lors de l'examen de la politique de défense. J'ai offert à mes collègues d'en face de travailler ensemble afin de trouver des idées. Ils pourraient avoir des solutions auxquelles nous n'avons pas pensé et dont nous pourrions tenir compte dans le cadre d'une collaboration. Je suis disposé à collaborer avec eux et je le serai toujours, mais rien ne s'est passé depuis que je leur ai proposé de travailler ensemble.
Nous devons passer en revue les niveaux de difficulté et de risque qui sont associés à chacune des opérations, pas à une seule opération. L'évaluation doit tenir compte des conditions et des dangers réels auxquels sont exposés les soldats dans des zones géographiques particulières et au cours d'opérations précises. Bien sûr, les niveaux de difficulté et de risque associés au rôle des soldats évoluent au fil du temps, ce qui peut avoir des répercussions sur leur rémunération et entraîner pour eux des conséquences d'ordre fiscal. La sécurité des hommes et des femmes qui sont déployés est un élément faisant partie d'un ensemble beaucoup plus vaste.
Lorsque nous parlons d'évaluation des risques, nous parlons en réalité de la façon dont nous nous occupons de notre famille militaire. Cela comprend les réseaux de soutien des militaires, ainsi que les familles et les amis qui s'occupent de ceux-ci. Les membres des forces armées ne peuvent bien remplir leur rôle que s'ils savent que leur famille jouit d'un appui dans la collectivité pendant qu'ils sont à l'étranger. Savoir que l'on s'occupe de leur famille est essentiel à la tranquillité d'esprit des militaires lorsqu'ils partent en mission à l'étranger. Je peux en témoigner moi-même.
Les Forces armées canadiennes reconnaissent les nombreuses contributions des familles des militaires et le rôle crucial qu'elles jouent pour ce qui est de soutenir les troupes. Le Programme de services aux familles des militaires et l'Unité interarmées de soutien du personnel existent pour garder les familles fortes et résilientes. Les outils et les services qu'ils offrent aident les familles des militaires dans différentes sphères de leur vie, que ce soit sur les plans physique, mental, affectif ou financier. Les Forces armées canadiennes offrent également accès à un large réseau de soutien social et de services-conseils professionnels, afin d'aider les familles des militaires malades, blessés ou morts au combat. Nous voulons que les familles soient vraiment en mesure de soutenir les militaires actifs et de se soutenir les unes les autres.
Il est difficile pour les gens à l'extérieur des forces armées de comprendre les difficultés auxquelles se heurtent les familles des militaires. Les déménagements fréquents constituent l'un des principaux défis. Le gouvernement tente de compenser les difficultés financières liées aux déménagements au moyen du Programme de réinstallation intégré des Forces armées canadiennes. Ce programme offre de multiples avantages pour aider les familles des militaires à absorber les coûts liés à la réinstallation. De plus, l'indexation au coût de la vie, qui tient compte des réalités financières dans les nouvelles régions, aide les familles lorsque les militaires participent à des missions.
L'obtention de soins de santé constitue une autre difficulté à laquelle se heurtent de nombreuses familles de militaires lorsqu'elles se déplacent au Canada. Les familles des militaires actifs ne reçoivent pas de soins médicaux par l'intermédiaire des Forces armées canadiennes. Seuls les militaires eux-mêmes ont accès à ces soins. Les familles doivent recourir aux services fournis par les systèmes de soins de santé provinciaux et territoriaux. Ces familles espèrent qu'un médecin de famille pourra les accepter lorsqu'une autre famille militaire est affectée ailleurs. Néanmoins, j'ai été impressionné par le nombre de dirigeants communautaires qui ont manifesté leur intérêt et leur soutien dans ce dossier et souhaitent appuyer les membres actifs et leur famille.
L’équipe des Services aux familles des militaires des Forces armées canadiennes bénéficie de l’appui de groupes tels que le Collège des médecins de famille du Canada, le Cercle canadien du leadership pour les familles des militaires et des vétérans, l’Institut Vanier de la famille et l’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans. Mon épouse, qui pratique la médecine familiale, a fait partie de cette équipe, sensibilisant des collègues aux difficultés des familles de militaires et les encourageant à les prendre comme patients.
Les Forces armées canadiennes se sont jointes à ces organisations en vue d’élaborer des outils éducatifs destinés à tous les professionnels de la santé du pays. Par exemple, j’ai récemment contribué au lancement du guide intitulé « Médecins de famille - Travailler auprès des familles des militaires », qui donne aux médecins des tuyaux leur permettant d’offrir aux militaires des soins adaptés. Cela sera très utile pour faire en sorte que les familles des militaires reçoivent l’appui et les services dont elles ont besoin.
Il est tout aussi important de prendre soin des êtres chers qui reviennent d’une mission militaire. La transition à la vie civile est souvent difficile, surtout après une maladie ou une blessure. Les Forces armées canadiennes collaborent avec Anciens Combattants Canada afin d’améliorer les services offerts aux militaires malades ou blessés, aux vétérans et aux membres de leur famille. Dans le cadre de l’examen de la politique de défense, nous nous penchons sur les possibilités d’amélioration des services. Les Forces armées canadiennes font en outre preuve de leadership dans le domaine de la santé mentale. Nous avons fait des investissements considérables pour aider ceux qui sont susceptibles d’avoir des problèmes de santé mentale et leur offrir l’aide dont ils ont besoin.
Nous vivons dans une période remplie de risques et de défis, c’est indéniable. Nul ne peut contester le courage, l’engagement et le dévouement des membres des Forces armées canadiennes qui sont prêts à relever ces défis, et nul ne peut contester non plus que ceux qui sont prêts à faire le sacrifice de leur vie pour défendre nos valeurs et notre souveraineté méritent de recevoir les meilleurs services, les soins les plus appropriés et un soutien maximum pour faire leur travail.
De l’avis du gouvernement, la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui montre que nous sommes tous d’accord pour dire que les hommes et les femmes qui servent dans les Forces armées canadiennes méritent ce qu’il y a de mieux. Notre gouvernement s’est engagé, sans aucune ambiguïté, à fournir le soutien nécessaire à nos soldats, à nos aviateurs et à nos marins, au Canada ou dans le pays où ils sont déployés. Les soins et les services offerts aux membres des forces armées sont un dossier prioritaire pour le gouvernement, pour le et pour moi. Nous nous employons à assurer la sécurité de nos militaires — ainsi que celle de leur famille — partout où ils sont déployés.
J’invite tous les partis à nous aider à soutenir tous les militaires canadiens, peu importe où ils sont déployés.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
J’ai déjà eu l’occasion, depuis le début de la discussion, ce matin, de faire valoir quelques-uns des arguments que j’allais présenter en amorce de cette intervention, et je vais les répéter ici. Je suis très heureux de constater que tous les partis à la Chambre sont disposés à appuyer la motion, dont l’objet est évident. Elle nous engage à fournir aux soldats canadiens le soutien dont ils ont besoin lorsqu’ils font un travail difficile et dangereux sur le terrain.
Je trouve désolant que ce soit devenu un peu un ballon politique, mais ce qu’on peut en tirer de bon, c’est que le ministre s’est engagé à agir, et j’espère que c’est accepté de bonne foi dans le camp conservateur.
Nos interventions à l’étranger s’inscrivent presque toujours dans un partenariat. J’ai eu le privilège de faire partie du voyage que notre comité de la défense a effectué à Washington cette semaine. Nous avons discuté de ces partenariats et de leur fonctionnement. Entre autres réalisations, nous avons rappelé aux Américains le partenariat qui unit nos deux pays et nous leur avons fait part de notre inquiétude au sujet des dommages que pourraient causer à la coopération canado-américaine et à nos relations de défense certains propos extravagants tenus par leur président durant sa campagne et par la suite. Bien honnêtement, je ne pense pas que ces propos visaient directement le Canada, mais ils pourraient avoir des effets néfastes.
Hier, nous avons eu le grand privilège de rencontrer le sénateur John McCain et de nous entretenir avec lui un bon bout de temps. Nous lui avons, je pense, bien fait comprendre que nous ne pouvons pas permettre que des propos excessifs sur la primauté des intérêts américains viennent perturber nos accords en vigueur. Non seulement le Canada est le premier marché d’exportation de 35 États américains, mais dans le secteur de la défense, nos industries sont tellement intégrées que les chaînes d’approvisionnement traversent la frontière dans les deux sens. Dans les questions de défense, la priorisation des intérêts américains est toujours passée par une coopération avec le Canada, et nous devons préserver cette coopération.
Nous avons rencontré le sénateur Reid, le démocrate bien connu au comité sénatorial des forces armées. Nous avons pu lui parler des emplois qui disparaîtraient dans sa circonscription si les relations de nos deux pays en matière de production de défense étaient perturbées, une fois de plus, par ce discours extravagant sur la primauté des emplois américains. Les chaînes de production canadiennes et américaines sont hautement intégrées.
Nous avons aussi rencontré cinq représentants. Je crois que ce qui les a le plus surpris, c’est lorsque nous avons mentionné le nombre d’immigrants au Canada et le fait que notre population née à l’étranger est beaucoup plus importante que celle des États-Unis. Encore une fois, lorsqu’ils ont parlé de sécuriser leurs frontières, nous avons soulevé les problèmes fortuits auxquels sont parfois confrontés les Canadiens qui veulent faire des affaires aux États-Unis. J’ai des exemples, dans ma circonscription, de personnes nées à l’extérieur du Canada qui travaillent dans les technologies de pointe. Elles doivent fréquemment se rendre à San Francisco pour leur travail, et cela leur a nui — quoique je ne crois pas que c'était volontaire. Je ne crois pas que le président des États-Unis visait réellement ces personnes, mais il leur a causé beaucoup de problèmes.
Lorsqu’il est question des Canadiens qui servent à l’étranger, comme c'est le cas dans cette motion à la portée très restreinte, nous devons nous rappeler qu’il y a toujours eu un partenariat plus large, que ce soit avec les États-Unis, au Moyen-Orient dans ce cas, ou par l’entremise des Nations Unies ou de l’OTAN.
Nous avons aussi abordé en partie l’insistance marquée du président concernant la nécessité de dépenses représentant 2 % du PIB pour se qualifier comme un bon partenaire, selon la définition même des États-Unis, au sein de l’OTAN. Nous avons pu souligner que, lorsque les États-Unis nous en ont fait la demande, nous, Canadiens, avons réagi avec empressement en envoyant des soldats très professionnels. Notre présence s’est fait sentir grâce à des gens qui savaient comment accomplir la difficile tâche qui leur était confiée.
Parmi les éléments dont nous avons aussi tenté de parler figurait la mission actuelle au Moyen-Orient, dans le cadre de laquelle les Canadiens ont joué un rôle très important, et qui ne doit pas être perdue de vue dans ces discussions concernant les relations entre nos deux pays.
Je ratisse peut-être un peu large ici, parce qu’il est important que la Chambre consacre plus de temps à parler de l’importance de la défense et de l’importance du rôle du Canada à l’échelle internationale, particulièrement maintenant, alors que les politiques du président des États-Unis sont parfois imprévisibles et ne sont pas toujours réfléchies, particulièrement lorsqu’elles sont exprimées sous forme de gazouillis.
Il est très important que le Canada représente un facteur de stabilité. À cette fin, il est essentiel que les Forces canadiennes soient prêtes à servir dans le cadre de ces missions internationales. Cela signifie que la formation doit être disponible, que le recrutement doit être assuré, que l’équipement nécessaire doit être fourni, et que les troupes doivent recevoir le soutien nécessaire, tant sur le terrain que lorsqu’elles reviennent au pays.
Nous avons notamment entendu les Américains dire qu’ils s’interrogent parfois sur l’état de préparation de nos militaires, tout comme ils le font pour leurs propres effectifs. Avons-nous consacré suffisamment de temps pour nous assurer que nos forces sont prêtes à être déployées? Ont-elles reçu la formation nécessaire? Disposent-elles de l’équipement requis? Ont-elles des munitions? Sommes-nous en mesure de les transporter vers le théâtre des opérations?
Nous nous sommes concentrés sur un aspect très limité de cette question aujourd’hui dans la motion, à savoir le caractère approprié de la rémunération qui est versée à ceux qui effectuent un travail difficile et dangereux, mais nous devons tenir compte de la question plus large du niveau de préparation des Canadiens pour prendre en charge ces rôles dans le cadre des partenariats internationaux.
Je suis très fier d’avoir fait partie de la délégation. Je crois que nous pouvons nous féliciter, à juste titre, en tant que comité, d’avoir représenté le Canada à Washington et non pas les partis que nous représentons ici à la Chambre. Le seul fait que notre réunion avec M. McCain, qui devait durer au départ une demi-heure, ait été prolongée d’une autre demi-heure parce qu’il était d’avis qu’il s’agissait d’une réunion importante montre bien la nécessité de faire passer le message aux Américains que notre partenariat avec eux est précieux, que nous avons l’intention de faire notre part et que nous ne leur ferons pas faux bond.
Nous devrons assurer un suivi de notre côté en haussant le budget des dépenses d'ordre militaire. Nous pouvons dire que, pour une fois à la Chambre, il existe un consensus parmi les partis: les dépenses sont insuffisantes au titre des fonctions de préparation. Nous ne dépensons pas suffisamment pour que les militaires canadiens soient bien équipés. Il faut intensifier les efforts à ce chapitre.
J’ai hâte de prendre connaissance du budget des libéraux et de voir les progrès que nous allons réaliser dans l'atteinte de l'objectif de porter les dépenses à 2 % du PIB, aussi arbitraire cette proportion soit-elle.
Lorsque je m’adresse aux gens de ma circonscription qui servent dans l’armée, je sens encore qu'ils ont une certaine réticence à me parler de ce qui se passe parce que je suis député de l’opposition. Cependant, je dois dire que l’ambiance générale s’est beaucoup améliorée à ce chapitre. Les gens n’hésitent pas à s’exprimer au sujet des lacunes qu’ils perçoivent dans le niveau de préparation.
Nous savons tous, compte tenu du contrat de sous-marins qui a été conclu, qu’il a fallu beaucoup de temps pour que ces sous-marins soient prêts à être utilisés. Nous avons consacré une somme considérable d’argent à leur mise à niveau en vue des missions conjointes, mais ils sont maintenant prêts. Ils sont maintenant opérationnels et ils représentent un élément névralgique de la contribution du Canada, qu'il s'agisse de participer aux coalitions ou de respecter ses obligations internationales.
L’un des aspects qui me préoccupent, de même que le parti que je représente, a trait aux activités que le Canada a toujours menées dans le cadre de tels partenariats, des activités qui sont très dangereuses, c’est-à-dire celles qui visent le maintien de la paix. Il y a presque un an, nous avons reçu l’engagement du ministre que le Canada reprendrait ses activités de maintien de la paix en Afrique. Il s’agit d’un autre cas où les troupes canadiennes seraient manifestement en droit de toucher une rémunération équitable pour s’acquitter de missions très difficiles. Les Américains attendent cela de nous et ils nous l’ont très clairement fait savoir, au cours des derniers jours, lors de notre passage au Pentagone, au Sénat et à la Chambre des représentants.
Il y a certaines missions que nous pouvons accomplir plus facilement que les Américains. Certaines sont très difficiles et dangereuses, mais elles le sont un peu moins pour nous, Canadiens, que pour les Américains. L’une d’elles est le maintien de la paix, étant donné que le Canada n’a pas de passé colonial extérieur, même si nous en avons un chez nous. Nous n’avons pas eu de colonies à l’étranger. En tant que pays bilingue, nous avons également la capacité de déployer des militaires pouvant travailler aussi bien en français qu’en anglais. En Afrique, il est très important de pouvoir travailler en français.
Nous devons faire les choses correctement, si nous voulons envoyer des militaires canadiens accomplir ces missions, et je crois que nous devons leur demander d’y aller. Nous devons nous assurer qu’ils ont la formation, l’équipement, la rémunération et le soutien dont ils ont besoin avant de les envoyer s’acquitter de ces tâches difficiles. Je suis déçu de la tournure du débat d’aujourd’hui, parce que nous cherchons à régler le problème lié à la compensation après les avoir envoyés sur le terrain. Je ne voudrais pas que cela se produise à nouveau lors d’une prochaine mission. Je veux que nous réglions ce problème une fois pour toutes. Je prends au sérieux la promesse du ministre de régler ce problème. J’ai hâte qu’il présente son budget pour savoir si nous disposerons des ressources nécessaires pour envoyer des Canadiens jouer un rôle important de contrepoids aux Américains dans un monde aussi hostile et dangereux.
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Madame la Présidente, je profite de cette occasion pour exprimer ma plus profonde gratitude au député d’, qui m’a beaucoup aidée à comprendre les dossiers du comité de la défense nationale, dont je fais partie avec lui. Ce fut un honneur pour moi de représenter les électeurs de ma circonscription, North Island—Powell River, pendant cette étude très importante.
J’aimerais également profiter de l’occasion pour souligner l’ardeur et le dévouement du député de à l’égard des forces armées, et pour le remercier d’avoir présenté cette importante motion. Le Nouveau Parti démocratique est fier de l’appuyer, et moi aussi.
Je me réjouis d’avoir l’occasion de parler de la décision du gouvernement de priver les soldats qui combattent le groupe État islamique de cet avantage fiscal de 1 500 $ à 1 800 $ par mois, qui est en fait une prime pour les difficultés et les risques liés à leur déploiement.
Je ne saurais dire tout le respect que j’éprouve pour les membres des Forces canadiennes. Plusieurs membres de ma propre famille occupent des fonctions diverses au sein de cette organisation. C’est dire que nous la tenons en haute estime, tout comme les autres familles canadiennes qui ont des proches dans les Forces canadiennes. Nous ne devons jamais sous-estimer le sacrifice que cela représente, non seulement pour nos militaires, mais aussi pour ceux et celles qui les appuient.
C’est un honneur pour moi de représenter la 19e Escadre Comox, et je le fais avec beaucoup d’humilité. L’escadre est l’épine dorsale de notre collectivité. Elle nous rappelle constamment que nous avons la chance de vivre dans la paix et la sécurité. Elle nous rappelle aussi tout ce que ces hommes et ces femmes contribuent à notre tissu social. Elle nous rappelle enfin tous ces miracles qui ont pu s’opérer, malgré le manque de financement et d’équipement adéquat. J’ai une très grande admiration pour l’efficacité extraordinaire des militaires. Comox, c’est aussi toutes ces familles très unies autour d’elle, mais également le souvenir de tous ceux que nous avons perdus.
J’ai eu la chance de rencontrer le commandant de l’escadre de notre collectivité. Je le remercie sincèrement de sa patience et de sa compréhension, car j’ai appris beaucoup de choses sur ce qui se passe dans notre circonscription et sur le rôle de l’escadre dans notre collectivité.
La lutte contre le groupe État islamique nécessite de bons services de renseignement sur le terrain. Je suis terriblement fière des aviateurs de la 19e Escadre Comox qui ont participé directement à l’opération Impact, qui est la contribution militaire du Canada à la force de stabilisation au Moyen-Orient. Je veux parler du 407e Escadron de patrouille à longue portée, qui fait partie intégrante de la 19e Escadre Comox.
Avec l’appareil CP-140 Aurora, nous avons de bien meilleures chances de vaincre l’État islamique en Irak et au Levant dans la république d’Irak. Le CP-140 Aurora de la 19e Escadre se verra attribuer d'importantes missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. Il devra également assurer la coordination des frappes sur tout le territoire et la coordination des missions de reconnaissance armée, qui fourniront des renseignements cruciaux aux forces de la coalition. L’appareil peut aussi, en cas de besoin, effectuer des missions de recherche et de sauvetage. À la date du 4 mars 2017, l’appareil Aurora avait effectué 732 missions de reconnaissance, et j’en suis extrêmement fière.
Notre priorité, à la Chambre, et de nous assurer que les membres des Forces canadiennes ont la formation, les équipements et le soutien dont ils ont besoin pour exécuter, chaque jour et en notre nom, des tâches difficiles et dangereuses. Malheureusement, les gouvernements qui se sont succédé ont négligé d'accorder à nos forces armées le financement nécessaire pour mener à bien les missions qui leur étaient confiées, tout en assurant leur propre sécurité. Ils ont notamment négligé de faire les acquisitions nécessaires et de financer d’importants projets d’immobilisations des Forces armées canadiennes.
L’expérience que j’ai vécue a été très positive puisqu’elle m’a permis de représenter ma circonscription et la base qui s'y trouve. J’ai en effet eu l’occasion de visiter les installations et de rencontrer un grand nombre de personnes qui sont là pour défendre notre pays. J’ai été très impressionnée par la flexibilité des militaires, par leur détermination à assurer la protection quotidienne des Canadiens, et par la fierté qui les anime lorsqu’ils sont en mission à l’étranger. Ils ne renoncent jamais. Ils vont jusqu’au bout de leur mission, quelle que soit sa difficulté.
Mais il ne s’agit pas seulement d’équipements. Le gouvernement doit également assurer des services de soutien adéquats aux soldats qui rentrent au Canada, afin qu’ils puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin. Pas plus tard qu’hier soir, la Chambre a adopté le projet de loi sur le syndrome de stress post-traumatique. Je me réjouis que le projet de loi ait été renvoyé en comité pour qu’on puisse élaborer un dispositif fédéral sur l'état de stress post-traumatique. C’est très important car cela nous permettra de mieux venir en aide à nos militaires, sans oublier les familles qui doivent faire face à ce genre de situation lorsqu'ils rentrent au pays.
Récemment, j’ai eu l’occasion de représenter le Canada à une réunion de l’OTAN. J’en suis ressortie extrêmement fière de l’incroyable réputation dont jouissent les Forces canadiennes. Nos partenaires n’ont cessé de souligner la bonne volonté, la flexibilité, le professionnalisme et l’entraînement de nos soldats. J’en ai été extrêmement fière.
Nous savons, et nous en avons la preuve tous les jours, que lorsque nous défendons une cause sur la scène internationale, nous pouvons compter sur ceux qui défendent notre pays, car ils l’ont fait à maintes reprises dans le passé. Nous devons contribuer à sauver des vies sur le terrain en participant à la solution de cette crise humanitaire qui s’enlise en Syrie et en Irak.
Le Canada devrait être à l'avant-plan des efforts déployés pour alléger les souffrances des civils coincés dans ce conflit. On a entendu à maintes reprises que, partout dans le monde, les gens touchés par une crise font confiance aux remarquables soldats canadiens, qui, tous les jours, prennent leur défense. Je pense qu'il est important de trouver des façons d'accueillir les réfugiés qui viennent au Canada, surtout depuis que le président américain a décidé de renier l'engagement de son pays à leur égard. Le Canada doit augmenter l'aide humanitaire qu'il fournit dans les camps de réfugiés de la région, plus particulièrement en Jordanie, étant donné que le gouvernement et la société de ce pays sont sur le point de s'effondrer à cause de la crise des réfugiés.
Les détails de la mission doivent être précisés. Je ne suis pas sûre que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, les conservateurs ont été très honnêtes dès le départ au sujet de la mission. Ils ont induit les Canadiens en erreur au sujet de la participation des soldats à des combats terrestres et ils n'ont pas réussi à justifier la participation militaire du Canada.
L'annonce faite récemment au sujet des changements apportés au rôle miliaire du Canada montre que le gouvernement actuel suit l'exemple du gouvernement précédent. L'annonce initiale du a soulevé plus de questions qu'elle n'a apporté de réponses en ce qui concerne le rôle du Canada dans la lutte contre le groupe État islamique. Alors qu'un plus grand nombre de militaires se trouvent sur le front, comme l'a indiqué le premier ministre, nous souhaitons maintenant connaître l'engagement pris par le Canada à l'égard d'un rôle militaire accru pour une durée indéterminée, sans paramètres pour évaluer la réussite de la mission. Il est tout à fait normal que les militaires canadiens sachent ce qu'on leur demande de faire et comment la réussite sera définie.
Alors que des troupes canadiennes sont déployées dans des zones de conflit, les militaires sur le front qui doivent combattre les forces ennemies devraient toucher l'avantage fiscal supplémentaire qui a été accordé aux militaires ayant participé à des déploiements antérieurs. Des militaires canadiens ont participé à des combats armés au cours du présent déploiement et, pourtant, le gouvernement persiste à dire qu'il s'agit d'une mission de conseils et d'assistance. Il faut absolument connaître la vérité. Si des militaires canadiens participent à des opérations de combat contre le groupe État islamique, comment le gouvernement peut-il justifier sa décision de leur retirer l'avantage fiscal lié à ce type d'opérations?
Je tiens seulement à dire ceci en guise de conclusion. Je suis si fière de voir que tous les députés de la Chambre appuieront cette motion. Lorsqu'on demande aux militaires canadiens de risquer leur vie et à leur famille de les laisser partir dans des pays étrangers où ils braveront d'énormes obstacles, il est crucial de les appuyer le mieux possible et de faire en sorte que leur famille reçoive ce dont elle a besoin.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
J'ai l'honneur et le privilège de prendre la parole en tant que députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke au sujet de la motion présentée par mon collègue conservateur du comité de la défense. En tant que porte-parole du Parti conservateur en matière de défense, le député conservateur de la circonscription manitobaine de fait un travail exceptionnel au nom des femmes et des hommes qui servent actuellement leur pays au sein des Forces armées canadiennes. Je suis ravie de travailler avec un député aussi informé et dévoué.
La motion d'aujourd'hui vise à demander au gouvernement fédéral:
de faire preuve de soutien et de reconnaissance à l’égard des hommes et des femmes qui servent avec bravoure dans les Forces armées canadiennes, en annulant sa décision de retirer aux soldats qui combattent le groupe armé État islamique l’avantage fiscal qui leur donne de 1 500 $ à 1 800 $ par mois à l’égard de l’adversité et des risques associés à leur déploiement, et de verser rétroactivement aux membres stationnés au Camp Arifjan l’allègement fiscal qui a été annulé le 1er septembre 2016.
Nous appuyons les soldats canadiens sans réserve. Au Moyen-Orient, ils sont sur les lignes de front pour contribuer aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme. Même si ce sont des soldats de premier ordre, je crois que le leur réserve un traitement de deuxième ordre qui minimise les dangers auxquels ils doivent faire face tous les jours. Tous les autres soldats de la coalition ont droit à une compensation sous la forme d'une baisse d'impôt sur le revenu. En septembre dernier, 15 soldats en mission au Koweït se sont fait dire qu'ils devaient payer un montant supplémentaire de 1 500 $ à 1 800 $ en impôt. Le gouvernement libéral a évalué à la baisse le niveau de risque auquel ils doivent faire face. Par conséquent, en augmentant leurs impôts, il leur a, par le fait même, enlevé une partie de leur prime de danger. Les soldats ont fait appel de cette décision qu'ils estimaient injuste.
Les conservateurs croyaient également que cette décision était injuste. Ainsi, lorsque le a témoigné devant le comité parlementaire de la défense, mes collègues et moi avions des questions difficiles à lui poser. J'aimerais maintenant citer les propos du ministre parce qu'ils sont sans équivoque; c'était du moins l'avis des membres conservateurs du comité de la défense lorsqu'ils les ont entendus. Le député conservateur de a dit ceci:
La première question que je souhaite poser a trait à l'opération IMPACT. Je vous ai envoyé une lettre, monsieur le ministre [...] le 10 novembre dernier, au sujet de certaines de nos troupes qui sont postées au sein de la force aérienne d'intervention au Koweït. Nous comptons plus de 300 troupes là-bas et 15 d'entre elles se trouvent à la base aérienne américaine, Camp Arifjan. Elles n'obtiennent pas la même prime de danger ni les mêmes considérations fiscales que le reste de nos troupes au Koweït.
Vous engagez-vous à apporter les correctifs nécessaires afin de régler cette iniquité et de vous assurer qu'elles obtiennent la même solde et les mêmes avantages que toutes nos autres troupes qui participent à l'opération IMPACT?
Le a répondu ceci:
Absolument. Il y a même eu certains changements supplémentaires à mon arrivée en poste et au moment de ma première visite. Nous étions en mesure de régler certains des aspects directs qui relevaient de mon autorité et également d'obtenir le soutien du ministre des Finances. Pour les personnes dont vous parlez, les forces militaires doivent travailler avec le Conseil du Trésor à certains sujets, mais nous tentons de surmonter les obstacles en fonction des règles fixées afin de nous assurer qu'il y a plus de justice pour nos troupes en temps de déploiement.
Si les députés avaient assisté avec moi à cette réunion du comité de la défense et qu'ils avaient entendu la réponse du ministre, je pense que, comme moi, ils auraient compris que le ministre disait que les compensations des 15 soldats allaient être rétablies. Cependant, tout comme avec la taxe sur le carbone et l'imposition des régimes de santé, lorsque les libéraux voient une injustice fiscale, leur solution par défaut est d'augmenter les impôts pour tout le monde, et c'est exactement ce qui a été fait. Le n'a pas aidé les 15 soldats dont l'exemption fiscale a été annulée; le Parti libéral a annulé l'exemption de tous les autres soldats qui servent au Koweït.
Le savait depuis des mois qu'un petit groupe de soldats canadiens participant à la lutte contre le terrorisme international étaient privés de leur prime de danger, tandis que d'autres soldats déployés ne l'étaient pas. Lorsque le porte-parole du Parti conservateur a soulevé cette question, le Parti libéral a choisi de priver tous les soldats de leur prime de danger. Maintenant, ce sont plus de 300 soldats qui vont perdre jusqu'à 9 000 $ pour un déploiement de six mois à cause d'un pantin qui préfère recevoir ses ordres de mission du marionnettiste en chef du premier ministre, Gerald Butts, plutôt que d'écouter sa propre conscience. Il est incroyable de voir avec quelle rapidité le gouvernement minimise les risques auxquels les soldats sont confrontés au Moyen-Orient en supprimant leur prime de danger. Les risques de décès sont bien réels. Ces 1 800 $ par mois que les libéraux soutirent aux troupes et à leur famille sont des broutilles en comparaison de l'absence d'un proche qui sert son pays avec fierté. Cette perte est inestimable. Ce sont aussi des broutilles en comparaison des milliards de dollars gaspillés dans les projets futiles d'aide internationale du premier ministre.
Lorsque l'ancien ministre conservateur de la Défense a été confronté au même problème, il a coupé court aux tracasseries bureaucratiques afin que les troupes n'y perdent pas au change.
En 2014, avant que les soldats canadiens soient envoyés pour la première fois au Koweït, le gouvernement conservateur s'est assuré qu'ils pourraient recevoir la totalité de la prime de danger. J'invite les Canadiens à vérifier ces faits sur le site Web de Finances Canada.
Les apologistes libéraux ont complètement tort d'insinuer que la politique scandaleuse de retrait de la prime est la faute des autres. Les premières coupes des libéraux remontent au 1er septembre 2016. À la base de Petawawa, on se prépare au déploiement estival, et les militaires me demandent si leur solde va être réduite, s'ils auront des uniformes adéquats — parce qu'ils se rappellent la décision des libéraux de Chrétien d'envoyer des soldats en Afghanistan sans uniformes adéquats — et ils se demandent ce que les libéraux vont encore leur enlever.
Si le ne tient pas tête au marionnettiste en chef du et qu'il n'intervient pas maintenant, cela aura une incidence sur bien d'autres soldats participant à d'autres missions, à partir de cet été. Les libéraux agissent mal en retirant 1 800 $ par mois aux soldats qui risquent leur vie. Les députés ministériels doivent vraiment se demander si le coût d'un siège au Conseil de sécurité des Nations unies mérite qu'on accorde moins de valeur à la vie des soldats canadiens en leur enlevant la prime de danger.
Les libéraux ne se gênent pas pour emprunter des milliards de dollars, mais ils sous-estiment les hommes et femmes qui portent l'uniforme des Forces canadiennes. Quand le va-t-il cesser de financer les dépenses effrénées du aux dépens de nos militaires? Le ministre de la Défense — je tiens à le dire — est un fier ancien combattant et devrait connaître mieux que quiconque l'importance de l'indemnité de danger, non seulement pour les militaires, mais également pour leur famille qui reste au Canada. Les membres des Forces canadiennes qui ont connu la décennie de sombres compressions des budgets militaires savaient que les libéraux réduiraient les dépenses du secteur militaire s'ils revenaient au pouvoir, mais jamais ils ne se seraient imaginé que le le ferait littéralement à leur dépens, ce qui affecte leur famille.
Au nom de nos concitoyens qui portent l'uniforme, je demande au , d'un part, de cesser de suivre les ordres du et, d'autre part, de défendre nos troupes et de rétablir les primes de danger pour tous nos militaires qui participent à la lutte contre le terrorisme international. Je suis fière du travail qu'ils accomplissent, en particulier des forces spéciales qui sont présentement sur le terrain de même que des militaires qui participent aux frappes aériennes et qui sont basés au Koweït.
Puisque je représente la circonscription où se trouve la garnison de Petawawa, la plus grande base militaire au pays et le siège du Régiment d'opérations spéciales du Canada, la façon dont nos soldats sont traités est une question qui me tient très à coeur. Je considère les soldats et leur famille comme des membres de ma famille élargie. Dans notre collectivité, nous partageons les hauts et les bas, et nous faisons front commun.
Quand le Parti libéral a nommé le député de , un ancien réserviste, comme ministre de la Défense, les militaires canadiens ont nourri l'espoir qu'il agissait peut-être ainsi pour tenter de se racheter de la décennie de noirceur. Or, la décision du gouvernement actuel d'enlever la prime versée aux soldats en zone de guerre et son mauvais traitement des anciens combattants blessés ont détruit tous les bons sentiments qu'avaient inspiré la nomination du député de Vancouver-Sud comme ministre de la Défense.
Le dégoût envers les libéraux qu'éprouvaient les militaires ayant vécu la décennie de noirceur et ayant mal digéré la décision politique de démanteler le Régiment aéroporté du Canada est maintenant ressenti par une nouvelle génération de soldats. N'oublions pas que les anciens combattants sont dégoûtés de la façon dont on traite les futurs anciens combattants. Les anciens combattants se moquent du nombre de nouveaux fonctionnaires embauchés ou du fait que des bureaux vides sont rouverts dans les circonscriptions des ministériels. Ils ne veulent pas entendre le Parti libéral ressasser les dernières élections et ressortir la vieille rhétorique de campagne qu'ils ont utilisée pour jeter de la poudre aux yeux des anciens combattants et de leurs familles.
Les réponses toutes faites et vides de sens du Cabinet du ne sont pas acceptables pour les anciens combattants. Ils veulent qu'on agisse. Les fausses promesses du ne les intéressent pas. Sous les libéraux, les militaires canadiens ont l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre. Les familles sentent qu'on les a trompées. Je demande au gouvernement libéral de faire enfin son travail, d'annuler cette décision honteuse et de soutenir les militaires courageux qui nous protègent.
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Madame la Présidente, je suis heureux de partager mon temps de parole avec mon estimée collègue qui vient de parler et qui représente fièrement depuis des années les gens de la BFC Petawawa. Il n'est pas surprenant qu'elle soit ici depuis plus longtemps que bien des députés quand on voit combien elle défend avec brio les membres des Forces armées canadiennes.
Je suis content d'avoir l'occasion de tirer les choses au clair concernant les idées fausses qui ont été défendues par certains députés, mais plus encore, de permettre à la Chambre de faire ce qu'il se doit.
Hier, trois projets de loi d'initiative parlementaire ont fait l'objet d'un vote et ont été adoptés. Deux de ces projets de loi étaient contraires à ce que voulait le gouvernement. Mais les Canadiens, eux, ont eu ce qu'ils voulaient grâce à leurs représentants élus. Les députés qui écoutent le débat concernant la motion d'aujourd'hui doivent savoir que les Canadiens de partout au pays voudraient qu'ils fassent la bonne chose encore une fois et qu'ils votent en faveur la motion, car elle répare une injustice. Il s'agit bel et bien d'une injustice même si certains députés refusent de l'admettre.
Lorsque des membres des Forces armées canadiennes sont déployés à l'étranger, la politique qui s'applique généralement veut que le salaire de ces membres soit exonéré d'impôt pendant qu'ils se trouvent dans le théâtre des opérations. Ils peuvent se soumettre à un labyrinthe bureaucratique, à un ensemble de règles, pour évaluer s'ils sont admissibles à l'exonération d'impôt. Le processus existe, mais il n'est pas nécessairement juste.
Le problème ici — et c'est une tendance que nous observons chez le gouvernement —, c'est que les libéraux se cachent tout le temps derrière les règles et ensuite rejettent le blâme sur elles lorsque les choses tournent mal. Parce qu'ils sont dénués du gros bon sens qui permet de déterminer la bonne chose à faire, parce qu'ils suivent aveuglément un ensemble de règles en raison de leur manque de boussole éthique, nous savons qu'ils changeront les règles. Après tout, s'ils ne peuvent prendre les bonnes décisions, c'est que les règles ne sont pas justes. Ils n'ont pas non plus de repères sur la question de la discrimination génétique. Ils se cachent encore une fois derrière les règles. La situation est la même par rapport à la loi de Wynn. Ils n'ont pas de repères pour régler ce dossier. C'est pourtant ce à quoi les Canadiens s'attendent de leurs députés.
Les députés, tout particulièrement ceux qui comme moi doivent parcourir de grandes distances pour venir ici, reçoivent des milliers de dollars chaque année pour leurs dépenses courantes lorsqu'ils sont ici, à Ottawa. Cela nous permet de mieux faire notre travail. Nous ne sommes pas à la maison les mardis soirs pour tondre la pelouse ou déneiger notre allée. Nous ne pouvons pas payer de notre poche les dépenses supplémentaires qui découlent du fait que nous sommes loin de notre domicile. Nous avons besoin de notre salaire pour subvenir aux besoins de notre famille, dans notre circonscription, là où nous vivons vraiment.
C'est le même problème qui se pose dans ce dossier. La façon de l'aborder est différente, mais c'est exactement le même problème. Les militaires risquent leur vie pour servir le Canada. Nous pouvons bien discuter du fait qu'ils devraient ou non participer à une mission quelconque, mais là n'est pas la question. La réalité, c'est que des soldats des Forces armées canadiennes sont déployés actuellement et que 15 d'entre eux ne reçoivent plus cette compensation depuis septembre dernier. Cette année, il est prévu que 300 autres militaires la perdront. C'est absolument inacceptable.
Il faut que la Chambre et les députés libéraux prennent le taureau par les cornes et qu'ils réalisent que la solution est simple. Il suffit de demander au et au . Ils peuvent régler ce problème d'un simple trait de plume. C'est ce qui s'est passé quand les conservateurs formaient le gouvernement. La situation avait été portée à l'attention du ministre des Anciens Combattants et du ministre de la Défense: « Lorsque le comité interministériel a recommandé de retirer les mêmes compensations » — c'était lorsque Stephen Harper était premier ministre — « à nos troupes en Afghanistan, nous avons réduit les tracasseries administratives afin que ces troupes reçoivent exactement ce qu'elles méritent. »
Je vais citer ce qui avait été dit à l'époque, car ceux qui étaient aux commandes alors avaient une ligne directrice à ce sujet. Ils savaient quelle était la bonne chose à faire. Ils ne se cachaient pas derrière des règles.
« Cette décision au sujet de la prime de difficulté et de risque a été prise par des fonctionnaires. Nous estimons qu'elle est inappropriée, et le gouvernement entend la réexaminer. » C'est ce qu'a dit l'attachée de presse de Peter MacKay, l'ancien ministre de la Défense, le 10 avril 2013. « Cette décision était inappropriée, et nous demandons qu'elle soit réexaminée. » Ce sont les paroles prononcées le même jour par celui qui était alors ministre des Anciens combattants.
« Nos soldats sont partis avec un salaire convenu, incluant des primes de risque pour ces missions, et voilà qu'en plein déploiement le gouvernement réduit drastiquement le revenu sur lequel comptent ces soldats et leur famille. » C'est ce qu'avait dit le sénateur libéral Roméo Dallaire.
Lorsque les troupes ont été trop payées en raison d'une erreur ministérielle, l'ancien ministre de la Défense, Peter MacKay, a montré comment nous protégions les personnes qui nous défendent, et nous ne leur avons pas demandé de rembourser les sommes payées en trop. Plutôt que de pénaliser les soldats déployés à l'étranger qui ont reçu 1 600 $ en trop, nous avons jugé qu'il serait inapproprié de même leur demander de rembourser ce petit paiement excédentaire. L'erreur était la faute du ministère, et non des soldats qui servaient à l'étranger et qui avaient sans doute déjà dépensé ou investi l'argent. Il n'est pas question de millions ou de milliards de dollars. Il est question de 15 soldats qui recevaient entre 1 500 $ et 1 800 $ par mois, et de 300 autres soldats.
Pour un gouvernement qui n'accorde aucune importance à équilibrer le budget, ni en ce moment ni dans l'avenir prévisible, les libéraux ne peuvent pas prétendre qu'ils équilibreront le budget sur le dos des soldats et des anciens combattants. Nous avons déjà vu cela auparavant. Toutefois, je ne crois pas que le gouvernement d'en face ait la moindre intention d'équilibrer le budget.
Si nous demandons aux Canadiens ce qui serait assez important pour justifier que le gouvernement s'endette, ils répondraient sans conteste: indemniser les hommes et les femmes membres des Forces armées canadiennes qui nous protègent quotidiennement ainsi que les anciens combattants qui ont vaillamment servi par le passé. S'il existe un groupe de personnes pour lequel le Canada doit s'endetter ou accumuler un déficit, c'est celui-là.
Nous devons obtenir le consentement unanime de la Chambre à l'égard de cette motion. Le problème n'est pas ce qu'un tel ou une telle a dit, ou ce qui a été fait il y a plusieurs années ou ce qui a été fait au fil des ans. Le vrai problème, c'est qu'une injustice a été commise envers 15 soldats qui sont déployés à l'étranger, et qu'une autre injustice est sur le point d'être commise envers 300 autres soldats. Nous pouvons corriger le tir. C'est pour cette raison que les Canadiens nous ont élus et que nous les représentons à la Chambre.
Tandis que j'ai la parole, j'aimerais parler de quelque chose qui se passe dans ma circonscription et de la raison pour laquelle cette question me tient autant à coeur. L'équipe de soldats qui a été déployée en Afghanistan, indépendamment de la mission actuelle, était composée de Canadiens de la prochaine génération. Les missions des générations précédentes remontent à la guerre de Corée, à la guerre froide et à la Seconde Guerre mondiale. Le dernier soldat canadien à avoir été tué en Afghanistan était le caporal-chef Byron Greff, résidant de ma circonscription et de ma ville natale de Lacombe, en Alberta. J'aimerais demander l'appui des personnes à l'échelle du pays ou des personnes qui nous écoutent à l'instant même. Un projet est actuellement en cours pour honorer ce sacrifice ultime: nous aimerions ériger un monument d'un véhicule blindé léger dans ma collectivité de Lacombe. Plusieurs campagnes de financement sont en cours, dont la vente d'autocollants. J'estime que les gens participeront en grand nombre à ce projet pour les mêmes raisons que nous débattons à la Chambre aujourd'hui.
Les gens de ma collectivité et de partout au Canada souhaitent vraiment montrer leur appui envers ceux et celles qui oeuvrent au sein des Forces armées canadiennes. Je sais que je peux compter de l'appui de ma collectivité à cet égard. Je sais aussi que je peux compter sur le même genre de soutien de la part de mes collègues à la Chambre, quelle que soit leur allégeance politique, lorsque viendra le temps de voter sur cette motion. C'est la bonne chose à faire.
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Monsieur le Président, à la différence du gouvernement Harper, l'actuel gouvernement estime important que le Canada collabore avec ses partenaires internationaux. D'ailleurs, le gouvernement a établi que cette collaboration était la meilleure formule pour permettre au Canada d'être efficace sur le terrain. Tout bien considéré, l'opération se déroule plutôt bien, ce qui prouve que le gouvernement a pris une décision judicieuse.
J'aimerais revenir sur certains points. Il est important de reconnaître le rôle que jouent les membres des Forces canadiennes. À cet égard, je cite des propos que le a tenus le 14 février, qui mettent vraiment en lumière l'importance que le gouvernement accorde aux Forces canadiennes. Il a dit ceci:
Nous sommes déterminés à fournir le matériel et le soutien nécessaires aux extraordinaires militaires qui servent notre pays, en première ligne et partout dans le monde, et à leur rendre hommage et à reconnaître leur valeur.
Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement a fait part de son intention de soutenir nos troupes de façon réelle et tangible et il maintient cet engagement.
Le est, entre autres, un ancien combattant d'Afghanistan décoré et il a fait un travail remarquable pour reprendre ce que le Parti conservateur nous avait laissé et aller de l'avant. Le débat d'aujourd'hui en est un bon exemple.
Les députés d'en face cherchent à réécrire l'histoire. Il arrive qu'il convienne, au bénéfice de ceux qui nous écoutent et de toute personne qui suit le débat, de remettre les pendules à l'heure.
J'ai présenté des faits et la députée de a réagi en se fermant les yeux, en refusant de voir la réalité en face. Elle a continué de répandre des réflexions et des préoccupations à la limite de la vérité.
Je sens qu'il est nécessaire de récapituler les faits.
Nous sommes tous reconnaissants du travail important et incroyable qu'accomplissent les membres des Forces armées canadiennes pour nous au pays et à l'étranger. Il arrive que le travail des troupes canadiennes comprenne un certain niveau de risque ou de difficulté. Il existe un comité spécial d'évaluation de la difficulté formé d'un représentant de la GRC, de nombreux membres des Forces armées canadiennes et, si je ne m'abuse, d'un représentant du Conseil du Trésor. Le comité suit un protocole serré pour faire son évaluation. Dans le cas des déploiements outre-mer, le comité tient compte de la difficulté et d'autres facteurs de risque. Grâce à ces différents critères et au protocole serré qu'il suit, le comité est en mesure de faire une évaluation et de remettre des recommandations au gouvernement.
J'aurais dû le dire au début de mon allocution, monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Ce comité d'experts comprend la réalité sur le terrain. Il faut également être conscient que l'évaluation se fait après le déploiement.
En septembre 2014, l'ancien premier ministre Stephen Harper a décidé d'envoyer des membres des Forces canadiennes au Koweït. Les députés conservateurs tentent de nous faire croire que ce déploiement était accompagné d'une directive gouvernementale prévoyant le versement d'une indemnité de difficulté et de risque à ces militaires. Ce n'est pas ce qui est arrivé. Le gouvernement précédent n'a pas dit qu'il allait verser une indemnité de difficulté et de risque lorsqu'il a déployé des militaires en septembre 2014.
En fait, ce qui s'est vraiment passé, c'est qu'un comité établi depuis de nombreuses années a été chargé d'évaluer le niveau de difficulté de la mission. Le comité a procédé à cette évaluation et a formulé des conclusions en juin 2015, je crois. À cette époque, Stephen Harper était toujours premier ministre. Dans les jours, les semaines ou les mois qui ont suivi la réception des conclusions du comité, le gouvernement précédent n'a pas pris de décision quant à l'octroi de ce qu'on appelle souvent une « prime de danger » aux militaires canadiens déployés au Koweït. Les conservateurs n'ont pas pris immédiatement de décision à cet égard.
J'ai trouvé intéressant que, selon l'ancien ministre conservateur de la Défense nationale, les conservateurs disent au gouvernement qu'il devrait simplement verser l'indemnité. Eh bien, ce n'est pas ce qu'a fait Stephen Harper. En fait, les militaires ont été déployés en octobre 2014. Les conservateurs disent au et au gouvernement de simplement verser l'indemnité. Or, ils ne l'ont pas fait eux-mêmes.
Après les élections, le nouveau gouvernement a été confronté à toute une série de priorités. J’affirme que le a assumé sa responsabilité et a soumis le dossier à la discussion. Qu’il l’a porté à l’attention du , et que le dossier a été approuvé en 2016. Il y a tout juste un an. C’est notre gouvernement qui a rendu cette mesure rétroactive. Il est cocasse que le Parti conservateur essaie de s’attribuer le mérite d’une décision qui, à l’évidence, a été prise par le gouvernement libéral, sur la recommandation d’un comité.
Aujourd’hui, les conservateurs essaient de réécrire l’histoire en disant que c’est ce que le gouvernement doit faire. Or, le a clairement indiqué à la Chambre que c’était une politique que le gouvernement Harper ne voulait pas changer. Le gouvernement libéral a dit qu’il allait examiner cette politique. Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Le gouvernement est en train de revoir cette politique, et l'on connaîtra éventuellement les résultats de ce réexamen. En attendant, les conservateurs cherchent à donner l’impression que ce sont eux qui font avancer le dossier, alors qu’ils n’ont absolument rien fait lorsqu’ils étaient au pouvoir. C’est notre gouvernement qui en a pris la décision et qui a rendu la mesure rétroactive. Les conservateurs voudraient faire croire qu’ils sont plus à l’écoute de la population que le gouvernement actuel, ce qui est faux.
Nous sommes conscients de ce qui se passe. Nous savons que les niveaux de risque évoluent. Si les facteurs de risque diminuent, cela signifie que les Canadiens et les Canadiennes qui sont déployés à l’étranger ne sont pas confrontés à autant de risques ou de difficultés, mais ce n’est pas à moi d’en faire l’évaluation. Pour cela, je fais confiance au comité sur les difficultés et les risques qui se compose de professionnels.
J’estime que le gouvernement agit de manière responsable. Nous comprenons la situation. C’est nous qui avons rendu cette mesure rétroactive. Nous sommes conscients qu’il est nécessaire d'examiner la politique, et c’est précisément ce que le est en train de faire. Maintenant, nous n’avons plus qu’à attendre les résultats de cet examen.
Je suis heureux d’avoir eu l’occasion de m'exprimer à ce sujet.
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Monsieur le Président, le consensus à la Chambre n'est pas toujours facile à atteindre.
Il y a cependant un point sur lequel nous nous entendons tous: les militaires canadiens méritent tout notre respect. Nous devons appuyer les soldats que nous déployons de par le monde et reconnaître les dangers et les inconforts auxquels ils sont confrontés. Nous devons les rémunérer correctement pour leurs sacrifices.
Le ministère de la Défense nationale s'est doté d'un processus impartial et transparent pour respecter ces obligations. Chaque militaire en déploiement touche une rémunération complète dont fait partie une gamme d'avantages sociaux. Il arrive que cette rémunération comprenne une indemnité de difficulté et une indemnité de risque, accordées en deux versements mensuels servant de compensation pour les conditions dans lesquelles ils travaillent, et qui sont plus inconfortables, plus stressantes et plus dangereuses que celles que connaissent leurs collègues des bases situées au Canada.
Décider qu'une mission justifie ces indemnités n'est pas de nature bureaucratique. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada est membre du comité, mais le président de ce comité a le grade de brigadier-général. À sa gauche et sa à droite se trouvent des lieutenants-colonels, des majors, des agents de la Gendarmerie royale du Canada, des hommes et des femmes en uniforme qui ont déjà été affectés au loin, qui connaissent les réalités du combat et qui ont fait les mêmes sacrifices que ceux que l'on attend des troupes actuellement à l'étranger.
D'autre part, aucun membre du comité ne relève de la chaîne de commandement. Chacun prend ses décisions sans subir d'influence de l'extérieur, sans crainte de représailles, et sans s'inquiéter des budgets d'exploitation. Les coûts ne sont jamais un facteur. L'unique intérêt du comité consiste par conséquent à juger des degrés de risque et de difficulté des conditions réelles des lieux, à attribuer des degrés de risque et de difficulté que représentent les stress réels et les dangers véritables du terrain et enfin, à attribuer des degrés de risque et de difficulté qui soient objectifs et défendables.
Le comité étudie les 21 facteurs différents qui ont une incidence sur la cote de difficulté d'une mission donnée. Le comité pèse chaque élément, de la qualité de l'eau potable à la réceptivité de la population locale et aux exigences des routines quotidiennes des militaires, en passant par la disponibilité et la propreté des toilettes. Il en va de même de la cote de risque, pour laquelle le comité soupèse six facteurs, qui vont de l'instabilité civile, à la menace posée par les forces adverses, à la présence de maladies infectieuses et aux risques de catastrophes naturelles. Il examine la probabilité de concrétisation de chaque danger et prend en considération la gravité de ses répercussions possibles sur les militaires.
Sur quelle preuve repose leurs conditions? Elles proviennent tout droit de la source: 30 jours après le début d'une nouvelle mission, le comité demande des renseignements en provenance directe du cadre des opérations. Dans le cas des opérations au Koweït, des militaires haut gradés ont présenté un rapport de 20 pages sur les conditions dans le théâtre des opérations.
Un médecin qui connaissait bien la mission et un officier du renseignement rompu aux réalités du Moyen-Orient lui ont aussi communiqué leurs différents points de vue. À l'époque, des militaires étaient en déploiement dans trois emplacements au Koweït. Ils étaient d'abord là où se trouvaient les CP-140 Aurora et les CC-150 Polaris. Ils étaient ensuite à l'endroit où décollaient et revenaient se poser les chasseurs CF-18. Par la suite, ils étaient à l'endroit où un petit groupe d'état-major était affecté. En octobre 2014, ces trois emplacements étaient classés à risque moyen. Toutefois, comme on peut l'imaginer, la sécurité de la région fluctue.
La situation change sans cesse et, à certains égards, elle change de façon frappante.
Pour ce motif, le comité revoit régulièrement les degrés attribués en ce qui concerne le risque et la difficulté pour s'assurer qu'ils reflètent les conditions réelles d'une opération donnée dans un lieu spécifique. En mars 2016, quand le comité a réévalué les cotes de risque du Koweit, elles avaient légèrement baissées pour les trois opérations. Deux d'entre elles avaient glissé juste au-dessous du seuil de risque moyen. La position de l'une d'elle, par rapport au seuil de risque, avait encore baissé six mois plus tard, à un moment où les conditions avaient suffisamment changé pour justifier un autre examen.
Finalement, en décembre 2016, le comité a étudié une évaluation combinée des deux emplacements koweïtiens où des militaires étaient en déploiement dans le cadre de l'opération IMPACT. Le degré de difficulté avait grimpé et les indemnités versées aux militaires ont, elles aussi, augmenté immédiatement. Le degré de risque, par contre, avait baissé.
Les militaires continueront de toucher des indemnités de risque calculées selon le taux antérieur supérieur pendant les six mois à compter de cette décision. Autrement dit, ils ont six mois de grâce, soit jusqu'en juin 2017, avant de voir se refléter sur leur chèque de paie leur cote de risque réelle. Il n'y a donc pas eu de changement pour les militaires jusqu'à maintenant.
Pour certains députés de la Chambre, la question à l'étude n'est pas la hauteur de la solde proprement dite mais bien l'allégement fiscal qui lui est appliqué. Il est écrit noir sur blanc dans la Loi de l'impôt sur le revenu que les indemnités de risque des missions à risque de moyen à élevé sont admissibles à l'allégement fiscal. Toute mission dont la cote de risque atteint ou dépasse 2,5 fait automatiquement l'objet d'un allégement fiscal. Les missions dont la cote de risque se situe entre 2 et 2,49 en font l'objet quand le les désigne comme étant à risque moyen.
Le a toujours demandé au des désignations de risque moyen pour les militaires canadiens. Il a toujours demandé pour eux cet allégement fiscal, et il l'a toujours obtenu. Cependant, lorsque la cote de risque d'une mission glisse sous le seuil du risque moyen, la décision n'appartient plus au .
La Loi de l'impôt sur le revenu ne prévoit tout simplement pas d'allégement fiscal pour les missions à risque relativement faible. Les deux emplacements koweïtiens se trouvent en ce moment dans cette catégorie. Les brigadiers-généraux, les capitaines de frégates, les lieutenants-colonels et les représentants du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada s'entendent sur ce point.
Le comité s'est conformé à toutes les règles de son mandat, et ce, afin de s'assurer de donner la même considération à tous les militaires où qu'ils soient. Leurs évaluations relatives aux affectations au Koweït sont équitables, objectives et ancrées dans les réalités du théâtre des opérations. Si, d'aventure, ces réalités changeaient, le comité réévaluerait les degrés de difficulté et de risque de ce pays.
D'ici là, nous continuerons d'appuyer les militaires canadiens, nous continuerons de leur verser une rémunération de première classe et nous continuerons de leur fournir d'excellents avantages sociaux. Nous continuerons de veiller à ce que les militaires tirent des avantages personnels, professionnels et financiers de leur dur travail qui est très apprécié et très respecté.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Tout d'abord, je veux exprimer mes condoléances à la famille et aux compagnons d'armes du caporal Alfred Barr. Il était membre du 435e Escadron de transport et de sauvetage, qui fait partie la 17e Escadre de Winnipeg, au Manitoba. Il est décédé d'un accident durant un entraînement hier, près de Yorkton en Saskatchewan. J'offre mes sincères condoléances à sa famille, à ses camarades de l'Aviation royale canadienne ainsi qu'à l'ensemble des Forces armées canadiennes.
L'incident nous rappelle que les militaires affrontent le danger tous les jours, qu'ils participent à un entraînement ou à une mission à l'étranger, tout comme le font les premiers intervenants lorsqu'ils enfilent leur uniforme pour accomplir leur devoir et protéger la population. Le danger fait partie de leur quotidien. Je souhaite offrir mes condoléances à la famille et aux collègues du caporal.
Je veux également remercier le député de ainsi que le député de et porte-parole adjoint des conservateurs en matière de défense nationale d'avoir présenté la motion à l'étude aujourd'hui. Je dois admettre en toute franchise que j'ai peine à croire qu'il faille consacrer une journée de séance de la Chambre pour débattre du retrait possible de l'avantage fiscal accordé aux militaires déployés dans des zones dangereuses à l'étranger. Je trouve incroyable que nous ayons à en débattre.
D'un simple trait de plume, le pourrait indiquer au de procéder à l'annulation. C'est aussi simple que cela. Ce matin, d'autres députés ont mentionné une situation semblable qui s'est produite avec l'honorable Peter MacKay. Il s'est assuré de corriger une injustice à l'égard des membres des Forces armées canadiennes en protégeant les primes de danger non imposables. Je trouve incroyable que nous prenions du temps aujourd'hui pour débattre de cette question.
La base de Borden est près de la région que je représente. La base fait partie intégrante de la région. Elle emploie 3 200 militaires et 1 500 civils. Elle héberge aussi le Groupe d'instruction de la Génération du personnel militaire, qui est visité annuellement par 16 000 militaires des Forces armées canadiennes, et un bon nombre d'entre eux passent du temps dans la collectivité. La ville de Barrie, et toutes les villes du centre de l'Ontario en fait, sont très attachées à la base et à son apport dans la région. Je tiens à saluer aussi le colonel McGarry, qui est le commandant de la base, et le colonel honoraire Jamie Massie pour le travail qu'ils accomplissent pour faire en sorte que tous les militaires et les populations civiles s'intègrent à merveille, comme c'est le cas.
Pourquoi sommes-nous ici aujourd'hui? La réponse est simple. Des membres des forces armées ont été avisés que certaines de leurs indemnités non imposables seront éliminées. En septembre, CTV a révélé que, suivant la révision à la baisse du risque de la mission par les forces armées, le gouvernement avait décidé de retirer aux 300 membres des Forces canadiennes déployés au Koweït un avantage fiscal s'élevant jusqu'à 1 800 $ par mois, et ce, bien que certains d'entre eux se rendent régulièrement en Irak dans le cadre de leurs fonctions.
Je rappelle aux députés que ces régions sont très dangereuses. Je comprends que ce n'est pas l'Irak, mais les hommes et les femmes des Forces canadiennes qui servent leur pays avec bravoure risquent leur vie chaque fois qu'ils revêtent leur uniforme et qu'ils sont déployés partout dans le monde. Hier, à Kaboul, des militants du groupe État islamique déguisés en médecins ont tué 38 personnes au cours d'un attentat dans un hôpital de Kaboul. Nos soldats sont confrontés à ce type de menaces tous les jours.
Il est malhonnête de minimiser de façon quelconque les dangers qui guettent nos militaires; nous ne leur rendons pas service. Quel que soit l'endroit où les soldats sont déployés et les dangers auxquels ils sont exposés, le moins que l'on puisse faire sur le plan monétaire est de s'assurer qu'ils obtiennent ce qu'ils méritent et, surtout, que leur famille obtienne ce qu'elle mérite.
Je suis le porte-parole de mon parti pour les anciens combattants et je siège au comité des anciens combattants. On a entendu beaucoup de témoignages sur la transition de la vie militaire à la vie civile, le stress post-traumatique et les traumatismes liés au stress et leur incidence sur la santé mentale des soldats. Ces problèmes ont autant d'effet sur la famille des militaires. Les familles vivent des difficultés quotidiennes du fait que leurs proches sont déployés à l'étranger et qu'elles ne savent pas ce qu'ils font et les dangers qui les guettent. Songeons au stress additionnel qu'éprouvent les familles des militaires lorsqu'elles ne sont pas indemnisées comme elles devraient l'être.
Ce matin, pendant que j'écoutais le débat dans mon bureau, j'ai fait quelques calculs. C'est en février que cette question a vraiment été soulevée, même si le problème se pose depuis septembre dernier. Notre porte-parole en matière de défense en a parlé avec le ministre. Il a inscrit une question au Feuilleton. Mes calculs de ce matin ont révélé que, depuis le 15 février, près de 1,3 milliard de dollars a été versé, par le gouvernement libéral, pour divers projets dans l'ensemble du pays, et que ce montant n'inclut pas les 650 millions de dollars annoncés hier pour les enjeux liés à la santé génésique. Le coût rétroactif de cette compensation offerte aux hommes et aux femmes qui servent notre pays est d'environ 3 millions de dollars. Depuis que cette question a été soulevée, le gouvernement libéral a dépensé 1,3 milliard de dollars, et 650 millions hier.
Pourquoi? Voilà la question. Pourquoi ne nous occupons-nous pas des militaires? Un simple trait de plume réglerait la question. Nous avons une obligation envers les familles de militaire, nous devons les soutenir pendant que l'être cher sert notre pays à l'étranger.
Qu'est-ce que les familles des militaires canadiens et des anciens combattants doivent comprendre lorsque le gouvernement refuse de veiller à leurs besoins financiers? C'est à croire qu'en ne les rémunérant pas suffisamment et, en l'occurrence, en abolissant leurs indemnités non imposables, on réduit par le fait même les risques qu'ils courent à l'étranger. De telles mesures suscitent, à mon avis, beaucoup de méfiance envers le gouvernement. Elles accentuent la détresse psychologique des militaires et, en fait, de ceux qui sont de retour chez eux. Elles rendent les Forces canadiennes moins attrayantes et nuisent au recrutement. À quoi bon chercher à recruter des gens si le gouvernement ne répond pas aux besoins des militaires et déprécie leur rôle en ne les rémunérant pas suffisamment? Pourquoi voudrait-on s'enrôler dans les Forces canadiennes si le gouvernement ne soutient ni les militaires qui vont en mission ni leur famille? C'est très inquiétant.
C'est la troisième fois que je le dis aujourd'hui. Nous consacrons toute la journée à ce débat. Le dossier traîne depuis septembre dernier. Le gouvernement a annoncé qu'il allait faire des consultations et étudier la question. Pourtant, un seul trait de plume permettrait de régler la question.
Au nom des courageux militaires et de leur famille, j'implore le gouvernement de régler le problème.
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Monsieur le Président, pour les personnes à l'écoute aujourd'hui, je précise que le gouvernement libéral a choisi de retirer un avantage fiscal qui représente de 1 500 à 1 800 $ par mois aux soldats canadiens qui combattent actuellement le groupe armé État islamique et qui sont postés au Koweït. La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui réclame que la Chambre:
[...] demande au gouvernement de faire preuve de soutien et de reconnaissance à l’égard des hommes et des femmes qui servent avec bravoure dans les Forces armées canadiennes, en annulant sa décision de retirer aux soldats qui combattent le groupe armé État islamique l’avantage fiscal qui leur donne [cet avantage] à l’égard de l’adversité et des risques associés à leur déploiement, et de verser rétroactivement aux membres stationnés [à cet endroit] l’allègement fiscal qui a été annulé le 1er septembre 2016.
Voilà qui me semble plutôt raisonnable. J'espère sincèrement que tous les députés appuieront la motion, pour plusieurs raisons.
Je garderai les raisons techniques pour la fin de mon discours, mais j'aimerais parler brièvement d'un principe plus général. Je suis très préoccupée par la façon dont les Canadiens voient l'armée ainsi que son rôle et sa nécessité, de même que certaines des décisions qui ont été prises au cours de la présente législature sur l'utilité et la fonction de l'armée.
Lors du dernier jour du Souvenir, un de mes amis qui a servi dans l'armée m'a envoyé un billet de blogue rédigé par la femme d'un soldat parti en déploiement. La blogueuse tentait de décrire leur relation ainsi que les attentes et les difficultés auxquelles elle et son mari se heurtent. Pour le mari, il s'agissait de l'angoisse physique et mentale que vit une personne en déploiement, et pour la femme, il était question du manque et de la solitude qui jalonnent inévitablement la relation. Ce qui m'a vraiment frappée dans ce billet, c'est sa conclusion, qui disait que les épreuves à surmonter en valaient toutefois la peine parce que le couple contribuait à assurer un monde meilleur. Ce qui m'a vraiment frappée, c'est le fait que la femme qui a rédigé ce billet a présenté la situation comme une lutte personnelle qu'elle et son mari vivent, une lutte qu'ils devraient confiner à la sphère privée. Laisser les hommes et femmes en uniforme en venir à penser que leurs difficultés relèvent du domaine privé et que la collectivité et le pays dans leur ensemble ne les appuient pas et ne leur offrent aucun soutien est très inquiétant; tous les Canadiens devraient en avoir honte.
Je crains que ce soit à la fois une bénédiction et une malédiction que le Canada n'ait connu aucun conflit majeur au sein de ses frontières ou de véritable guerre mondiale depuis trois générations. De nombreux Canadiens, et surtout les jeunes générations — c'est certainement le cas de ma cohorte et de mes contemporains — croient que la guerre est quelque chose qui se passe ailleurs. Nous pensons que la paix et la liberté dont nous bénéficions au Canada sont coulées dans le béton, immuables, et qu'elles ne peuvent pas être menacées.
S'il y a une chose que j'ai apprise pendant les six années où j'ai exercé des fonctions de députée, où j'ai pu me rendre dans certaines zones de conflits et parler à des gens et où j'ai participé à des votes sur le déploiement des hommes et des femmes qui composent nos forces armées, c'est bien qu'il n'y a rien de plus faux que cette idée. En réalité, les droits dont nous bénéficions au Canada sont fragiles et doivent être protégés. Tandis que nous pouvons compter sur les précieux innovateurs et entrepreneurs de notre pays pour en faire croître l'économie, il ne faut pas perdre de vue la réalité: ce sont les militaires canadiens qui protègent nos libertés. Je me dis parfois que nous sommes arrivés à un moment de l'histoire de notre pays où nous sommes en train d'oublier cette réalité, qui est de plus en plus absente de nos pensées quotidiennes. Je vois cette tendance se manifester lorsque deux gouvernements d'affilée regardent des achats militaires s'éterniser et que de très mauvaises décisions sont prises. Les ministres doivent suivre attentivement le travail des fonctionnaires de leur ministère pour éviter que ceux-ci ne prennent des décisions qui, dans leur univers à eux, peuvent leur paraître logiques, mais qui ne sont pas dans l'intérêt des membres des Forces armées canadiennes. J'ai vraiment l'impression que c'est ce qui se passe aujourd'hui. J'ai l'impression qu'un comité de fonctionnaires a pris une décision concernant les militaires canadiens, défenseurs de ce qui est bon et juste et protecteurs de nos libertés, mais que ces fonctionnaires ne voient pas réellement le coût de leur décision.
Ce matin, j'ai parlé à un ami qui a participé à plusieurs missions militaires. Je lui ai demandé pourquoi c'est important.
Il a répondu que c'est bien beau de laisser un comité prendre la décision ou d'être dans cette enceinte pour débattre de cette question et s'y opposer d'une façon ou d'une autre, mais « [...] pendant que vous restez dans vos beaux bureaux, ici, nous devons endurer l'odeur des fosses à incinération ». Je lui ai demandé de quoi il s'agit. C'est quand les soldats doivent brûler leurs déchets avec du carburant d'avion.
Ils doivent composer avec des F-16 Hellcats qui atterrissent à deux heures du matin, les savoureux repas de la salle à manger qu'ils doivent avaler malgré un système gastro-intestinal mis à rude épreuve, les alarmes des détecteurs de produits chimiques, les sirènes des raids aériens et le risque d'être ciblés par des voitures piégées. Nous pouvons porter des vêtements civils, mais pas eux. Le Koweït, où ces soldats sont actuellement déployés, ce n'est pas comme le Canada. Tout leur coûte plus cher. S'ils obtiennent un répit, ils finiront par payer encore plus cher.
Pour reprendre les termes de la conversation, ils ne se font peut-être pas tirer dessus tous les jours, mais « les risques sont très élevés ». Les hommes et les femmes qui sont là-bas ainsi que les familles qui les attendent à la maison doivent payer un coût tant financier qu'émotionnel.
Peut-être des bureaucrates sont-ils assis en ce moment même dans l'antichambre du gouvernement, en train d'étudier une sorte de tableau matriciel sur l'évaluation des risques. Je constate que les soldats étatsuniens reçoivent des avantages fiscaux. Je ne suis pas au courant des différences salariales, je l'admets, mais ils reçoivent certainement une exemption fiscale.
J'ai vérifié la recommandation du gouvernement du Canada aux voyageurs pour le Koweït. Il est question d'un risque accru de terrorisme. Il ne s'agit pas d'un environnement où on irait volontairement, mais nos militaires y vont, alors il me semble tout à fait raisonnable de leur accorder cette petite exemption fiscale. Pour revenir à ce que j'ai dit auparavant, cela montrerait que les Canadiens comprennent le vrai prix du fardeau que portent nos militaires.
J'ai quelques autres commentaires à faire, très rapidement. Le gouvernement présentera probablement un budget avec un déficit de 50 milliards de dollars. Comme mon collègue l'a dit, je ne comprends pas pourquoi le gouvernement refuse d'appuyer nos militaires avec cette décision; il pourrait le faire d'un trait de plume. Il existe un précédent pour cette décision: lorsque nous étions au pouvoir, nous avions eu une discussion semblable au sujet des troupes déployées en Afghanistan. Nous avions décidé de faire essentiellement ce que la motion d'aujourd'hui demande.
Je trouve particulièrement préoccupant que le gouvernement libéral ait décidé d'éliminer cet avantage fiscal quand les militaires avaient déjà accepté leur déploiement. Cette décision a privé les militaires et leur famille d'une somme à laquelle ils s'attendaient et qu'ils méritaient. Je ne peux pas imaginer envoyer un militaire dans environnement aussi stressant, lui demander de servir le Canada et d'être conscient que les libertés canadiennes ne sont pas immuables, puis lui dire: « Oh, en passant, un comité de bureaucrates a réévalué votre niveau de risque; vous ne recevrez plus cette prestation spéciale à laquelle vous vous attendiez. »
Les militaires canadiens et leur famille doivent prendre des décisions difficiles pour gérer leur budget. Une somme de 1 500 $ à 1 800 $ par mois peut sembler minime à certains députés, mais elle n'a rien de minime pour la famille des militaires.
Il est tout à fait honteux que la discussion d'aujourd'hui soit nécessaire. Je suis embarrassée d'avoir à intervenir à la Chambre pour dire que le gouvernement s'apprête à afficher un énorme déficit parce qu'il dépense allègrement pour tout, sauf pour ces militaires. Cela m'échappe complètement.
C'est la deuxième fois que les élus doivent intervenir de la sorte. Je commence à penser que le processus ne fonctionne pas et que les bureaucrates du ministère de la Défense nationale qui prennent ces décisions sont sérieusement déconnectés de la réalité. Quand j'ai lu la lettre d'explication que le a fait parvenir au porte-parole de notre parti, mon collègue manitobain, j'ai tout de suite su qu'elle avait été écrite par un bureaucrate, car elle était truffée d'expressions creuses comme « application d'un tableau matriciel » et « niveau de risque ». Pour la compassion, on repassera. Le ministère de la Défense nationale octroie des milliards de dollars aux bureaucrates pour qu'ils nous expliquent pourquoi nous ne pouvons pas construire de bateaux, il peut sûrement verser une prime non imposable de 1 500 $ aux militaires qui lui permettent de s'acquitter de son mandat, non? Il me semble que cela tombe sous le sens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
La motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui reconnaît les risques que posent l'opération Impact et notre lutte contre le groupe État islamique. Personne ne peut nier que tous les déploiements comportent un élément de risque.
Je suis heureux d'exprimer mon appui à la motion dont nous débattons cet après-midi, ainsi que d'appuyer le gouvernement, qui est lui aussi en faveur de cette motion.
Peu importe la mission, il est impossible d'éliminer tous les risques. Nous pouvons cependant protéger les soldats canadiens en les préparant bien. Cela signifie, bien sûr, leur offrir l'entraînement et l'équipement voulus pour faire leur travail. Nous devons aussi veiller à ce qu'ils reçoivent, en temps opportun, des soins de santé mentale et physique qui répondent à leurs besoins précis.
Les services de santé que le Canada fournit aux militaires sont adaptés à la mission. Ils sont différents pour tous les déploiements. Leur ampleur et leur nature varient au cas par cas.
[Français]
Comment fait-on ce travail? Le et les Forces armées canadiennes consultent le pays hôte et les alliés sur le terrain. Ils examinent des facteurs comme la géographie, de l'emplacement de nos opérations à l'isolement de nos troupes, en passant par l'austérité de l'environnement. Ils prennent en considération des facteurs comme la présence ou l'absence d'installations médicales alliées dans la région visée, les restrictions imposées par les autorités locales concernant les voyages et le degré de facilité des déplacements. Ils analysent aussi chaque menace à la sécurité.
Toutes ces considérations, sans oublier le nombre des membres du personnel canadien à déployer, aident à déterminer les services mis en place pour les femmes et les hommes en uniforme.
[Traduction]
Comme les députés peuvent l'imaginer, ces services peuvent prendre toutes sortes de formes. Toutefois, la motivation principale est toujours la même: s'assurer que les militaires ont accès à d'excellents soins et soutiens avant, durant et après une mission.
Avant de pouvoir confirmer leur mission, les membres des Forces canadiennes doivent subir un dépistage préalable au déploiement auprès de nos professionnels de la santé militaires. Le but de ce dépistage consiste à signaler tout trouble de santé préexistant qui pourrait causer des problèmes durant la mission. Un simple mal d'oreille, par exemple, peut déranger grandement un soldat en déploiement et l'empêcher de faire son travail efficacement. Il peut également embrouiller le jugement d'un pilote et entraîner des conséquences catastrophiques. Avant de partir, les soldats subissent aussi un examen dentaire, et ils se font vacciner contre les maladies infectieuses actuelles et émergentes qui existent dans la région où ils seront déployés.
Un autre des objectifs importants du dépistage préalable au déploiement est de vérifier que, du point de vue psychosocial, chacun des membres est prêt à prendre part à une mission. Les leçons apprises des missions précédentes montrent que la plupart des blessures de stress ne sont pas causées uniquement par un traumatisme. Nous savons que le risque de blessures de stress est plus élevé chez les personnes qui ont déjà eu des problèmes de santé mentale avant leur déploiement, comme des troubles d'anxiété chronique, ou chez celles qui vivent dans un contexte social ou familial problématique, notamment en raison de tensions matrimoniales ou du stress lié à la prise en charge d'un parent malade. Une partie du processus de dépistage préalable au déploiement a pour but de permettre aux membres de cerner tout problème existant qui devrait être réglé avant le déploiement.
Les troupes doivent également suivre une demi-journée de formation avec des pairs dans le cadre du programme En route vers la préparation mentale. Cette formation enseigne aux membres des techniques pour atténuer les incidences du stress et leur donne des outils, comme l'établissement d'objectifs, la visualisation et le monologue interne, et des stratégies pour tirer profit de leur force intérieure et réagir aux défis qui peuvent survenir au cours de leurs missions.
[Français]
Un autre apprentissage essentiel que les militaires tirent de cette formation est de savoir lorsqu'ils se sentent bien et lorsqu'ils devraient aller chercher de l'aide.
Les Forces armées canadiennes ont aplani nombre d'obstacles à la demande d'aide. Trop longtemps, demander de l'aide a été perçu comme un signe de faiblesse. Nos militaires souffraient en silence par peur de perdre la confiance de leurs collègues ou de compromettre leur carrière.
Cependant, l'organisation a changé. L'institution a réalisé beaucoup de progrès pour installer une culture dans laquelle toute personne est à l'aise d'affirmer qu'elle ne va pas bien. À aucun moment, les militaires canadiens en déploiement ne sont laissés à eux-mêmes sans ressource, pas même après avoir joué leur rôle dans la mission.
Quant aux personnes qui quittent la vie militaire pour des raisons médicales, le et les Forces armées canadiennes collaborent étroitement avec Anciens Combattants Canada et d'autres partenaires pour faciliter une transition réussie à la vie civile.
Ces mesures sont prises pour que les militaires blessés ou malades et leur famille aient accès à des avantages sociaux, des services et une rémunération.
[Traduction]
Pour d'autres soldats, le retour à la maison peut, en soi, être un facteur de stress important. Le rajustement à la vie au Canada et la réunification avec les êtres chers après avoir vécu des réalités radicalement différentes peuvent être difficiles. Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes s'assurent donc d'offrir un soutien adéquat à ce moment-là également. Dans les trois à six mois, les militaires subissent un dépistage post-déploiement effectué par des professionnels de la santé physique et mentale dont le rôle est tout simplement de vérifier que le militaire fonctionne bien dans tous les aspects de sa vie, de l'aider à faire la transition vers une vie normale, de l'aider à reconstruire une relation saine avec sa famille, et de déceler tout signe de blessure de stress opérationnel.
Pour les militaires de service qui ont besoin d'aide, le ministère de la Défense nationale met à disposition d'excellents services spécialisés. Vingt-huit cliniques de santé mentale et sept centres de soins pour trauma et stress opérationnels sont situés sur des bases militaires partout au Canada. En tout, il existe 33 emplacements où le personnel malade ou blessé peut obtenir un soutien de qualité, quelle que soit sa collectivité d'appartenance au Canada. Le personnel peut également composer le numéro 1-800 24 heures par jour, 365 jours par année. Évidemment, tous ces services sont offerts sans frais.
Les militaires sont l'une des ressources les plus précieuses du Canada et les plus chères aux Canadiens. Malheureusement, certains tombent malades ou sont blessés alors qu'ils sont de service. Les Forces armées canadiennes ont à coeur de faire en sorte que tous leurs membres reçoivent des soins et un soutien de qualité. Non seulement il est de le devoir de le faire, elles sont fières d'aider nos marins, nos soldats et nos aviateurs à vivre pleinement leur carrière et leur vie.
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Monsieur le Président, je vous remercie de me donner l'occasion de contribuer à la discussion d'aujourd'hui sur la façon dont le Canada montre son soutien pour les membres de nos forces armées. J'aimerais prendre quelques instants aujourd'hui pour souligner une partie du travail qu’ils font et rappeler à mes collègues à quel point les Forces armées canadiennes sont essentielles à notre sécurité et à notre bien-être. En tant que parlementaires, en tant que représentants de nos concitoyens canadiens, notre principale responsabilité consiste à assurer la sûreté et la sécurité de notre pays et de ses citoyens ainsi que de leur prospérité.
Pour les Forces armées canadiennes, la priorité est la même. Bien que leurs opérations internationales soient généralement celles qui retiennent le plus l'attention, il y a des dizaines de milliers d'hommes et de femmes des forces armées qui travaillent ici au pays chaque jour pour défendre notre pays et notre continent, sur terre, sur mer et dans les airs. L’aspect le plus connu et l'un des plus importants de leur travail est sans aucun doute notre contribution au Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord, ou NORAD. En tant que premier commandement binational du monde et celui qui a eu le plus de succès, il constitue un lien important avec nos voisins du sud et un élément essentiel du système de systèmes qui défend notre espace aérien et assure la surveillance de nos abords maritimes. L’année 2017 est celle du 60e anniversaire de ce partenariat incroyable, qui ne fait que se renforcer tandis que NORAD évolue pour s’adapter à l'environnement de sécurité moderne.
Le Canada travaille également fort avec nos alliés à plusieurs missions. Trois ont beaucoup retenu l’attention des médias dernièrement. Nous avons récemment prolongé notre engagement à l'égard de l’opération Unifier en Ukraine. Deux cents membres des Forces armées canadiennes environ seront déployés en Ukraine jusqu'à la fin de mars 2019. Dans le cadre de l'opération Unifier, nous aidons l'Ukraine à se doter des moyens dont elle a besoin pour préserver sa souveraineté, sa sécurité et sa stabilité.
Les soldats canadiens sont de bons formateurs et mentors et ils mettent ces capacités à profit en partageant leurs connaissances et leurs compétences avec les membres des forces armées ukrainiennes. Jusqu'à présent, nous avons formé plus de 3 200 soldats ukrainiens et la plupart d'entre eux ont reçu une formation en tactique d'infanterie. Cependant, le Canada a également mis en œuvre plus de 90 programmes de formation depuis le début de la mission en 2015. Beaucoup ont enseigné des compétences et des capacités spécialisées telles que la neutralisation des explosifs et munitions, la formation médicale et, celle que je préfère, la logistique militaire.
L'aide apportée par le Canada à l'Ukraine comprend également un équipement militaire non létal destiné à renforcer les capacités des forces armées ukrainiennes. Plus d'un million de Canadiens sont de descendance ukrainienne, alors nous pouvons supposer que cette mission est très importante pour eux, mais c'est aussi une mission importante pour tous les Canadiens.
Ce qui se passe en Ukraine menace la sécurité des frontières dans la région et est très préoccupant pour nos alliés de l'OTAN en Europe. L'OTAN est la pierre angulaire de la politique de défense du Canada et la force de l'alliance réside dans la défense collective. Les menaces à la sécurité de certains de nos membres sont importantes pour tous les membres.
L’opération Reassurance est la mission du Canada à l'appui de nos alliés et partenaires de l'OTAN en Europe de l'Est. Dans le cadre de l'opération Reassurance, nous avons participé à la patrouille aérienne de l'OTAN dans les États baltes, une mission défensive ayant pour but de protéger l'espace aérien de nos alliés. La force opérationnelle aérienne a également été déployée dans le cadre d’une mission d’entraînement en Roumanie afin d'améliorer l'interopérabilité avec les forces aériennes alliées. Cet entraînement est essentiel pour la capacité des alliés de l'OTAN de se battre côte à côte. Il donne également à l'Aviation royale canadienne une expérience inestimable.
Le Canada déploiera une autre force opérationnelle aérienne en Islande et en Roumanie cette année. Les CF-18 que nous envoyons continueront d'assurer des patrouilles aériennes et de s'entraîner avec nos alliés.
La Marine royale canadienne a également contribué à l'opération Reassurance. Notre force opérationnelle maritime a maintenu une présence constante dans la région au sein du groupe maritime permanent de l'OTAN. Le NCSM St. John's a remplacé récemment le NCSM Charlottetown dans le cadre de notre contribution au groupe maritime permanent de l'OTAN. Le mois dernier, le NCSM St. John's a terminé trois semaines d’entraînement en mer Noire avec les nations alliées et partenaires.
La dernière composante de l'opération Reassurance est la force opérationnelle terrestre. Elle a été déployée il y a près de trois ans, en mai 2014, et la septième rotation de soldats canadiens est arrivée en Pologne le mois dernier. Ils participent maintenant à l'exercice multinational Allied Spirit VI, en Allemagne.
Le Canada montre son engagement envers l’OTAN en envoyant nos valeureux militaires participer à l’opération Reassurance. Je pense que je parle pour nous tous quand je dis « félicitations » pour cette fantastique collaboration avec nos alliés.
J’aimerais faire le point sur l’opération Impact, notre contribution à combattre et à vaincre Daesh. Je pense qu’il est clair pour les députés ici présents que Daesh est un fléau et une menace pour la sécurité régionale et internationale. Nous le savons, nos alliés le savent, et le monde entier le sait. Nous participons aux efforts déployés pour affaiblir et, éventuellement, vaincre ce groupe terroriste.
La Force opérationnelle interarmées en Irak, ou FOII, assure le commandement et le contrôle de l’opération Impact, et coordonne les opérations au quartier général de la coalition. La FOII recueille et traite le renseignement, aide à planifier et à exécuter des opérations militaires et facilite la mise en place d’un détachement d’aviation tactique et d’installations médicales.
Dans le secteur aérien, l’Aviation royale canadienne a effectué 2 802 sorties depuis sa base au Koweït. Elle a livré du carburant à des avions alliés et a effectué d’importants vols de reconnaissance.
Entretemps, sur le terrain, des militaires du Commandement – Forces d’opérations spéciales du Canada forment et aident les membres des forces irakiennes et leur fournissent des conseils. Ils aident les officiers irakiens à parfaire leurs compétences pour être en mesure de lutter efficacement contre Daesh et d'accroître la sécurité dans la région et le pays.
Nous devons appuyer nos soldats déployés un peu partout dans le monde. Nous devons reconnaître les dangers et les difficultés auxquels ils font face et les rémunérer adéquatement pour leurs sacrifices.
Le Ministère de la Défense nationale s’est doté d’un processus impartial et transparent pour respecter ses obligations. Chaque militaire en déploiement touche une rémunération incluant une compensation complète. Il arrive que cette compensation comprenne une indemnité de difficulté et une indemnité de risque, qui sont versées en deux versements mensuels à titre de compensations pour les conditions dans lesquelles ils travaillent, qui sont plus difficiles, plus stressantes et plus dangereuses que celles que connaissent leurs collègues des bases situées au Canada.
Nous réévaluons régulièrement les difficultés et les risques associés à chaque pays. Entretemps, nous veillerons à ce que les militaires déployés à Arifjan lors de la dernière évaluation du niveau de risque continuent de recevoir les mêmes indemnités. Nous continuerons d’appuyer nos soldats et de leur fournir une rémunération et des avantages sociaux de premier ordre. Nous continuerons de veiller à ce que nos soldats tirent des avantages personnels, professionnels et financiers de leur travail acharné, qui mérite tout notre respect et toute notre reconnaissance.
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Monsieur le Président, c’est avec fierté que je prends part à ce débat. Je m’en voudrais si moi-même ou l’un de mes collègues ne soulignait pas la perte de l’un de nos courageux soldats. Hier, le caporal-chef Alfred Barr, qui faisait partie du 435
e Escadron de transport et de sauvetage, basé à Winnipeg, est décédé dans un accident. Au nom de tous mes amis et de tous mes proches, je transmets mes plus sincères condoléances à la famille, aux amis et aux collègues du caporal-chef Barr. Je le remercie d'avoir servi notre pays.
Nous abordons aujourd’hui un grave sujet. Encore une fois, nous voyons le gouvernement libéral flouer nos soldats en leur retirant leurs avantages fiscaux. Le texte de la motion dont nous sommes saisis se lit comme suit:
Que la Chambre demande au gouvernement de faire preuve de soutien et de reconnaissance à l’égard des hommes et des femmes qui servent avec bravoure dans les Forces armées canadiennes, en annulant sa décision de retirer aux soldats qui combattent le groupe armé État islamique l’avantage fiscal qui leur donne de 1 500 $ à 1 800 $ par mois à l’égard de l’adversité et des risques associés à leur déploiement, et de verser rétroactivement aux membres stationnés au Camp Arifjan l’allègement fiscal qui a été annulé le 1er septembre 2016.
Nous privons de leur argent et de leurs avantages fiscaux ces femmes et ces hommes courageux qui nous servent et qui répondent à l’appel sans hésitation.
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Toute la journée, j’ai attentivement suivi ce débat. Je suis soulagé d’entendre que le gouvernement appuiera la motion. J’espère que, d’ici la fin de la journée, les libéraux appuieront la motion dans son intégralité et feront en sorte que ces femmes et ces hommes courageux qui sont là-bas et qui se sont vus retirer leurs avantages en septembre puissent les récupérer avec pleine rétroactivité.
Je poursuivrai toutefois mon discours tel que prévu. Jusqu’à ce que la motion soit adoptée, il est important de consigner avec exactitude ce dont nous parlons aujourd’hui.
Le 1er septembre 2016, le gouvernement libéral a mis fin aux mesures d’allègement fiscal offertes à 15 militaires canadiens en mission au camp Arifjan, au Koweït, alors que pour les 300 soldats canadiens également au Koweït dans le cadre de l’opération Impact, rien n'a changé.
Cependant, lors de sa rencontre trimestrielle de décembre 2016, le Comité ministériel sur les conditions difficiles et les risques a annoncé aux troupes qu’à compter de janvier de cette année, toutes les mesures d’allègement fiscal pour les membres des Forces armées canadiennes déployés au Koweït dans le cadre de l’opération Impact seraient annulées. Un changement bureaucratique, un simple trait de plume allait avoir une incidence sur la vie de ces femmes et ces hommes courageux qui endossent l’uniforme pour servir notre pays et arborer fièrement notre drapeau, pour préserver notre liberté et promouvoir les valeurs canadiennes à l’étranger. Et voilà que ces hommes et ces femmes sont confrontés à des difficultés financières.
La bonne nouvelle, c’est que ce changement ne prendra effet que le 1er juin 2017, ce qui laisse aux membres et à leur famille le temps de s’adapter à cette décision. Quelle gentillesse de la part des libéraux! Au lieu de prendre le temps de réfléchir à ce choix, ils ont trouvé une solution tout aussi pitoyable. Plutôt que de rétablir les indemnités que nos militaires au camp d’Arifjan méritent, ils ont choisi de révoquer la compensation pour tous nos militaires qui ont combattu le groupe État islamique. Je comprends, grâce au débat d'aujourd'hui, que les libéraux sont en train de reconsidérer leur décision et de réexaminer la question, mais je les mets au défi de soutenir notre motion et de maintenir cette compensation.
L’arrogance du gouvernement libéral est sans précédent. Les libéraux reviennent sur l’allègement fiscal des hommes et des femmes qui défendent les valeurs canadiennes, qui font que le Canada demeure fort et libre. Les hommes et les femmes de nos Forces armées canadiennes quittent volontairement leur famille pour partir à l’étranger exécuter des tâches dangereuses et risquer leur vie pour notre pays. Ils sont absents lors de tous les grands événements familiaux, comme les anniversaires de naissance, les fêtes, les cérémonies de remise de diplômes, les naissances et les décès.
Au lieu de fournir une compensation qui, disons-le, n'est qu'une goutte dans l'océan pour les libéraux adeptes des impôts et des dépenses, ils choisissent de s’en prendre à ceux qui sacrifient leur vie de leur plein gré. Au lieu de remercier nos troupes, ils disent à celles qui sont déployées à l'étranger qu’elles ne sont pas suffisamment en danger pour que cela justifie les montants supplémentaires de 1 500 ou 1 800 $ par mois.
J’aimerais citer des statistiques, parce que les statistiques racontent la vraie histoire. En voici que la Chambre aimera entendre. Durant la dernière semaine de relâche, du 24 février au 5 mars, les députés libéraux ont voyagé à travers le Canada et étalé leur générosité aux frais des contribuables en faisant 188 annonces de prêts, subventions, contributions et contrats gouvernementaux d’une valeur combinée de 1,25 milliard de dollars. Je le répète aux fins du compte rendu: 1,25 milliard de dollars. Et maintenant, ils vont crier sur tous les toits qu’ils dépensent. En plus, ils viennent d’annoncer que 650 millions de dollars supplémentaires seront dépensés à l’étranger, quand en fait, ceux qui mettent leur vie en danger et qui sont les plus vulnérables, ceux qui arborent une feuille d’érable sur l’épaule, qui la protègent et lui font honneur à l’étranger — comme ils le font pour toutes les valeurs canadiennes — se font dire qu’on va réduire leur salaire. C’est une vraie honte.
Le a jugé nécessaire de réduire les allégements fiscaux de nos militaires, et c’est tout simplement inacceptable. Les libéraux savent depuis des mois que les troupes canadiennes qui sont déployées dans la lutte contre le groupe État islamique n'ont pas été suffisamment indemnisées pour les difficultés et les risques liés à leur mission, mais la décision a tout de même été prise de sabrer dans cette aide financière alors que les troupes avaient déjà accepté de s’engager dans la lutte. En réduisant cet allègement, les libéraux ont trompé nos troupes et leurs familles en les privant de l’argent durement gagné auquel ils s’attendaient, sur lequel ils comptaient, et surtout, qu'ils méritent.
Je ne faisais pas partie du gouvernement précédent ni de l'autre avant lui, mais ce que j'ai entendu aujourd'hui et dans les derniers mois, c'est qu’à chaque fois que les libéraux doivent justifier certaines de leurs mesures, ils aiment toujours dire que le premier ministre Harper et son gouvernement ont parti le bal, et qu’ils ont tout simplement suivi. Ils aiment désigner un coupable, mais c’est de la poudre aux yeux, et c'est inacceptable. Les libéraux étaient au courant de cette situation. S'ils voulaient vraiment montrer l’exemple, ils défendraient ceux qui risquent leur vie pour notre pays et nos collectivités, mais il faut croire qu'il est acceptable pour les libéraux de mépriser nos héros comme ils le font.
Il s’est produit hier soir quelque chose d’extraordinaire. La Chambre a appuyé unanimement mon projet de loi, le , et nous avons collectivement exprimé, à la Chambre, notre reconnaissance aux courageux militaires qui servent notre pays et nos collectivités. Collectivement, nous avons suscité un espoir, et je me réjouis à l'idée de travailler avec tous mes collègues pour faire en sorte que le projet de loi C-211 soit renforcé et adopté le plus rapidement possible, car à chaque minute, chaque heure, chaque jour qui passe, nous avons d’autres pertes de vie à déplorer.
Dans le cadre de la préparation du projet de loi , j'ai entendu des histoires tragiques de femmes et d’hommes qui ont servi notre pays avec fierté. Leurs histoires étaient profondément touchantes, et je ne les oublierai jamais. J'ai aussi eu l'honneur de rencontrer des amis et des familles ayant survécu à celles et ceux que nous avons perdus au combat, et à celles et ceux que nous avons perdus ici au pays parce que nous n'avons pas assumé la responsabilité que nous avons de veiller à ce que nos soldats soient sains et saufs, qu’ils aient toutes les chances de réintégrer nos collectivités et de subvenir aux besoins de leur famille. Je me répète, mais ces militaires ne sont pas en bonne santé. Lorsqu'ils sont déployés, nos soldats et leur famille sont soumis à un stress émotionnel, physique et financier. Nous devons fournir à nos soldats tous les outils possibles pour qu’ils réussissent leur mission, tant à l'étranger qu'à leur retour au pays.
Il est tout simplement honteux d’enlever ce crédit d'impôt aux Canadiens qui ont répondu à l'appel et qui ont décidé sans hésiter de se mettre au service de notre pays. C’est entièrement contraire aux convictions de tous ceux qui étaient réunis ici hier soir, et au message que la Chambre a envoyé à tous les Canadiens qui étaient à l’écoute et aux membres de nos forces armées, ces vaillants militaires qui, jour après jour, servent notre pays et nos familles.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de participer à ce débat très important. Je voudrais féliciter mon collègue de . Il travaille très fort pour sa circonscription, ainsi que pour nos soldats.
[Traduction]
Cette motion traite d’une question très importante et je pense qu'il nous incombe d’agir immédiatement et que le gouvernement doit lui aussi emboîter le pas. Je commencerai par examiner le contenu de la motion, puis je parlerai des raisons pour lesquelles je crois qu’il est important pour nous de l’appuyer. J'indiquerai aussi quelles mesures devraient être prises par la suite.
Cette motion de l’opposition a été proposée par le Parti conservateur et demande au gouvernement de rétablir un avantage fiscal généralement accordé aux soldats qui se trouvent dans une situation dangereuse dans le cadre d’un déploiement. Le gouvernement a cessé de verser cette compensation à certains membres des Forces armées canadiennes qui combattent le groupe armé État islamique. La motion demande à ce que cette compensation soit rétablie, et surtout, qu’elle soit versée de façon rétroactive. Il ne s’agit pas seulement de rétablir le versement de cette compensation pour l’avenir, mais de rétablir rétroactivement le paiement de la prime de danger qui aurait dû être versée.
Comme nous débattons de cette motion et examinons attentivement chaque mesure du gouvernement qui en découle, il est très important de souligner également l'aspect de la rétroactivité. Nous ne parlons pas seulement de rétablir le paiement pour l’avenir. De ce côté-ci de la Chambre, nous reconnaissons qu’une injustice a été commise envers nos valeureux compatriotes en uniforme, et que cette injustice doit non seulement être réparée dès maintenant, mais qu'il faut également remédier à l’injustice passée en faisant des améliorations pour l’avenir.
Nous sommes d’avis que cette prime de danger n’aurait pas dû être supprimée, et je vais donner des raisons précises pour expliquer notre position.
Tout d’abord, il s’agit d’une question d’équité élémentaire. Je ne parle pas d’équité seulement au sens objectif de traiter les gens comme il se doit, mais bien d’équité au sens du respect des engagements pris. Si un militaire s’engage dans un déploiement dangereux en croyant recevoir une prime de danger et que cette prime lui est retirée sans même — dans certains cas — un préavis suffisant pour qu’il puisse planifier ses finances personnelles, il s’agit d’une réelle injustice. Objectivement, le fait de ne pas verser de prime de danger dans ces cas est une injustice. Cependant, le fait de ne pas respecter les engagements pris et de ne pas satisfaire les attentes créées constitue également une injustice. Nous voyons ici qu’il s’agit bel et bien d’une réelle injustice.
En général, le gouvernement devrait honorer les engagements qu’il prend envers ses employés. En particulier, s’il s’agit de militaires qui sont partis pour une mission dangereuse et qui sont sur le terrain et ne sont donc pas ici au Canada pour défendre leurs intérêts, les députés devraient reconnaître que le fait de procéder en cours de route à des changements de politique qui auront une incidence financière négative sur les militaires et de le faire pendant que les militaires sont en déploiement constitue une injustice fondamentale. Encore une fois, il faut réparer cette injustice pour l’avenir, mais également pour ce qui s’est déjà produit dans le passé. Voilà pourquoi la motion inclut la notion de rétroactivité.
Ensuite, la seconde raison pour laquelle le gouvernement n’aurait pas dû faire les changements et pour laquelle cette injustice doit être réparée dans l’avenir est le moral de nos forces. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons entendu des militaires nous parler des conséquences de la suppression de la prime de danger sur leur moral. Cette mesure envoie le message que nos militaires ne sont pas soutenus et cela a clairement des répercussions négatives sur leur moral. Ce n’est certainement pas le message que nous souhaitons leur envoyer.
La chose responsable à faire est non seulement d’appuyer nos militaires, mais également de saisir toutes les occasions qui se présentent à nous pour manifester ce soutien. Nous ne devons pas envisager des changements de politique, comme la suppression de la prime de danger, qui ont des conséquences négatives sur le moral de nos militaires en déploiement. Je crois que nous devons faire attention à ce genre d’initiative. L’orientation stratégique prise n’était pas appropriée. Nous devons réparer cette injustice pour corriger le passé, mais également pour éviter que cela ne se reproduise dans l’avenir.
Je voudrais également parler d'une question connexe, celle de l'équité. L'équité, c'est donner suite à ses engagements, mais c'est aussi reconnaître qu'il s'agit d'une situation dangereuse et qu'il faut par conséquent accorder la prime de danger qui est normalement accordée dans les situations d'une telle nature.
Nous vivons dans un monde où il n'y a pas tout simplement une ligne de front et où quiconque se trouve derrière la ligne de front ne participe pas à l'action. La guerre d'aujourd'hui est beaucoup plus complexe. Nous savons que toutes nos troupes déployées dans la lutte contre Daech sont dans des situations dangereuses et peuvent être exposées à différents types d'attaques. La prime de danger a pour but de reconnaître la difficulté, le stress et l'impact potentiel sur les militaires et leur famille qui sont associés au fait d’être dans ce genre de situation. Il s’agit de reconnaître ce fait et de rémunérer adéquatement nos soldats en conséquence. Cela fait partie de l'engagement que nous prenons envers les membres de nos forces armées.
Il faut également tenir compte des notions élémentaires de justice fondamentale, le fait que nous payons ce qui leur est dû à la lumière de la situation dans laquelle nous leur demandons de se mettre. Par conséquent, c'est fondamentalement la bonne chose à faire que de établir cette compensation. C'est pourquoi nous présentons cette motion, parce qu'elle traite de deux questions d'équité. Il y a l’équité qui consiste à donner ce qui a été promis, mais aussi celle qui consiste à donner ce qui est dû. Cette mesure contribue également à remonter le moral de nos forces armées.
Dans le contexte de cette discussion, il y a quelques points généraux qui devraient être soulevés au sujet des débats et conversations politiques que nous avons ici.
Je suis frustré, en tant que député de l'opposition conservatrice, d'être témoins de cette tendance qu’a le gouvernement libéral à bloquer des propositions de solutions particulières en disant qu'il effectue un examen plus général sur le sujet. C'est ce qui s’est passé lors d'un vote qui a eu lieu hier soir. Heureusement, nous avons pu renvoyer le projet de loi au comité de toute façon, mais le gouvernement s'opposait au projet de loi, pas nécessairement à cause d'objections particulières aux mesures proposées, mais parce qu'il disait qu'il devait attendre d’effectuer un examen plus général. Ici encore, en ce qui concerne cette motion, le gouvernement dit qu'il doit procéder à un examen plus général de cette question.
Les députés de ce côté-ci de la Chambre se demandent pourquoi, au lieu de toujours attendre d'effectuer un examen plus large, nous ne prenons pas les mesures précises qui sont nécessaires pour régler les problèmes réels de justice et d'équité dans l'immédiat. C'est exactement ce que nous demandons. Le gouvernement peut certainement avoir une conversation sur l'orientation générale du Canada sur le plan de la défense nationale, mais il s'agit ici d'une question de justice et d'équité à l'égard de nos militaires qui travaillent d'arrache-pied. Acquittons-nous d'abord de notre obligation envers eux. Réglons ce problème maintenant au lieu de l'éviter en faisant allusion à un examen approfondi.
Nous avons observé que le gouvernement fait beaucoup de dépenses. Il veut dépenser l'argent des contribuables dans toutes sortes de domaines, mais, paradoxalement, il procède de la mauvaise façon et au mauvais endroit pour faire des économies de bouts de chandelle aux dépens des soldats. C'est une situation qui se présente souvent avec les gouvernements dépensiers. Ils veulent vider les coffres, mais finissent par s'apercevoir, lorsque les coffres sont vides, qu'il reste des priorités importantes qui nécessitent de l'argent. C'est pour cette raison que les conservateurs préconisent la prudence financière. Nous le faisons justement pour pouvoir investir nos ressources dans des domaines vitaux lorsque ceux-ci en ont le plus besoin. Nous devons donc dépenser l'argent des contribuables prudemment, afin d'en avoir à notre disposition lorsque nous en avons vraiment besoin.
Certains ministériels ont indiqué avoir l'intention d'appuyer la motion. Je m'en réjouis, mais les motions sont, au bout du compte, non contraignantes pour le gouvernement, alors qu'en fait nous visons la mise en oeuvre pleine et entière de cette motion. J'espère que si le gouvernement décide de l'appuyer et qu'elle est adoptée, il aura la décence de la mettre en oeuvre en totalité, y compris la partie sur la rétroactivité, et de veiller à s'exécuter dans les plus brefs délais. Il aura l'appui de l'opposition. Il faut bien entendu régler le problème de la prime de danger pour l'avenir, mais aussi de façon rétroactive.
Je suis fier d'appuyer cette motion, et j'espère que le gouvernement s'activera à ce sujet dans les plus brefs délais.