:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir aujourd'hui d'intervenir dans le cadre de l'étude du projet de loi . Chaque fois que je prends la parole ici, comme chacun d'entre nous, je dois me souvenir que je le fais en tant que représentant des citoyens de ma circonscription de Mégantic—L'Érable.
Bien que je sois nouvellement élu, il est possible, dans le brouhaha de notre magnifique capitale nationale, de se laisser emporter par tout ce qui nous entoure. C'est en pensant à mes concitoyens et concitoyennes que j'ai préparé cette intervention.
Si mes collègues me le permettent, je voudrais également profiter de cette occasion pour souligner le fait que, hier, la Direction de santé publique de l'Estrie a rendu public le rapport sur l'état des gens de Lac-Mégantic, à la suite de la tragédie de Lac-Mégantic. Ce rapport révèle que les citoyens ont encore de la difficulté et ils ont encore besoin de l'appui des gens de la Chambre. Je pense que tous les parlementaires ici présents sont d'accord pour dire publiquement que nous allons appuyer les citoyens et citoyennes de Lac-Mégantic, qui ont souffert à la suite de cette tragédie. J'invite le gouvernement à collaborer avec l'ensemble des parlementaires pour que l'on puisse réussir à passer au travers de cette tragédie qui, bien sûr, a été un moment très difficile pour les gens de Lac-Mégantic. Pour cela, cela prendra les ressources nécessaires et nous allons tous travailler ensemble, avec tous les partis, d'une manière non partisane et non politique, pour que les citoyens de Lac-Mégantic reçoivent les services dont ils ont besoin.
D'abord et avant tout, qu'on me permette de souligner que l'intervention que je vais faire dans le cadre du projet de loi ne se veut pas du tout contre les syndicats ni contre les patrons des syndicats, et surtout pas contre les travailleurs syndiqués qui travaillent fort pour gagner leur salaire et faire vivre leur famille.
Ce que je souhaite aujourd'hui, c'est justement parler de ces milliers de travailleurs et travailleuses qui n'ont aucun intérêt corporatif ni partisan. Ils sont heureux dans leur travail. Ils aiment être bien représentés par leur syndicat et le soir, en revenant à la maison, ils sont tout aussi heureux de se retrouver avec leur famille, en oubliant leur boulot jusqu'au lendemain matin. C'est cela le quotidien de la majorité des travailleurs et des travailleuses, celles et ceux qu'on n'entend pas et que, trop souvent, nous avons tendance à tenir pour acquis.
Ici, à la Chambre, au sein des différents paliers de gouvernement, que ce soit au niveau local, provincial ou encore fédéral, plusieurs tentent de s'approprier la voix de ces travailleurs silencieux. Les groupes de pression, les syndicats, tous prétendent parler au nom de tous leurs membres et à leur place. C'est facile de le faire puisque ces gens ne nous entendent pas. Ils ne participent pas aux réunions des grands décideurs et, au risque de décevoir, ils ne liront probablement pas les délibérations de la Chambre aujourd'hui, en retournant à la maison.
Pourquoi? C'est parce qu'ils sont occupés. Ils travaillent fort pour gagner leur salaire, pour s'occuper de leur famille, de leur maison. Ils sont aussi occupés à payer leurs comptes. Ils s'attendent à ce que nous, les députés, fassions notre travail comme eux font le leur, c'est-à-dire que nous nous occupions des affaires de notre circonscription, de notre pays, que nous gérions leur argent, comme si c'était le nôtre et que nous nous assurions que le Canada aura un meilleur avenir. C'est ce que ces milliers de travailleurs et travailleuses attendent de nous.
Ils s'attendent aussi à la même chose de la part de leur syndicat. Ils s'attendent à ce que leurs représentants syndicaux s'occupent de leurs conditions de travail, des relations avec leurs employeurs et qu'ils soient là quand survient un problème. Comme nous, les représentants syndicaux sont élus. Comme nous, ils font leur possible pour bien représenter leurs membres, comme nous le faisons pour nos citoyens.
Qu'on me permette ici de saluer le travail des syndicats qui ont contribué à construire le Canada d'aujourd'hui en améliorant la condition de vie de l'ensemble des travailleurs et des travailleuses.
Le projet de loi abroge deux lois dont les objectifs étaient pourtant très clairs: permettre aux syndiqués de se prononcer quant au choix de leur accréditation syndicale par vote secret, à l'abri des pressions et de l'intérêt corporatif des grands syndicats.
Nous avons tous entendu ces histoires de signatures de cartes d'adhésion syndicale un peu bizarres, qui se font sous la pression de trois ou quatre personnes pas toujours très bien intentionnées. Ce sont souvent des gens qui ne font même pas partie du groupe de collègues de travail de la personne sollicitée.
Je me demande sincèrement comment un travailleur peut refuser de donner sa signature à ces trois ou quatre personnes, lorsqu'elles ne veulent pas quitter son appartement, sa maison ou le restaurant où il se trouve avant d'avoir obtenu ce qu'ils veulent.
La loi donnait justement une porte de sortie à ce travailleur en prévoyant que sa décision finale soit prise par vote secret. Cela veut dire que, devant deux ou trois individus qui insistent fortement pour qu'il signe cette carte et qui ne veulent pas quitter sa résidence, il n'aurait qu'à dire oui, en sachant qu'il a une porte de sortie.
En effet, il y aurait un vote secret pour lui permettre de prendre sa décision de façon éclairée et sans aucune pression, ni de la part des centrales syndicales ni de la part de ces trois ou quatre personnes qui voulaient la forcer à signer cette fameuse carte d'adhésion.
Avec cette loi, ces trois ou quatre individus ne seraient pas restés très longtemps dans le hall d'entrée de la résidence de ce travailleur dont ils voulaient la signature. C'est cela, la réalité. Je me demande pourquoi certains syndicats usent encore aujourd'hui de ces méthodes pour représenter des travailleurs et travailleuses. Est-ce vraiment pour défendre les intérêts de leurs syndiqués ou futurs syndiqués? Ne serait-ce pas tout simplement par pur intérêt corporatif, pour faire grossir leur propre organisation et pour obtenir les cotisations syndicales qui suivent?
Le vrai enjeu qui entoure cette vieille méthode, c'est l'argent des travailleurs et des travailleuses. Malheureusement, certains syndicats sont prêts à tout pour aller chercher le bien des travailleurs et des travailleuses et ne se soucient pas de leur bien-être.
Comme le dit l'expression, « le syndicat veut votre bien, et il va l'avoir ». C'est cela, la réalité. Pourquoi le gouvernement libéral, dans un de ses tout premiers gestes en tant que nouveau gouvernement, s'attaque-t-il à cette protection démocratique des travailleuses et des travailleurs canadiens? J'aimerais vraiment comprendre.
Au-delà de la partisanerie, comment ce gouvernement libéral qui, depuis le début de cette session, se drape de beaux principes démocratiques, peut-il, à la première occasion, saborder une loi qui donnait enfin une voix aux travailleuses et aux travailleurs qui travaillent fort et qui ne veulent pas avoir de problèmes?
Cette loi leur donnait une porte de sortie en leur permettant enfin de se prononcer en toute sécurité sur leur volonté d'adhérer à un syndicat.
J'ai écouté les commentaires des députés de l'autre côté de la Chambre et, depuis le début du débat sur ce projet de loi, je n'ai pas eu de réponse claire. J'ai entendu les interventions de notre collègue qui a fait un travail exceptionnel depuis le début.
Il a beaucoup d'expérience en tant que député de l'opposition. Il a réussi à mettre en évidence les avantages de ces deux projets de loi. J'ai écouté les réponses que la ministre lui a données, mais malheureusement, je ne comprends toujours pas.
Je dois donc conclure que le projet de loi n'a qu'un seul but: permettre de perpétuer les vieilles méthodes syndicales qui avaient cours dans le passé. Nous avons tenté de corriger cette situation pour le bien des travailleurs et des travailleuses.
Pourquoi le gouvernement libéral agit-il ainsi? À force de chercher, on finit par trouver des réponses. Si on ne les reçoit pas de la part de l'autre côté, on cherche un peu plus loin et on se sert de notre mémoire. On pense à ce qui s'est passé auparavant qui pourrait expliquer pourquoi le gouvernement libéral tient absolument à rétablir les vieilles méthodes syndicales. Je pense que j'ai trouvé une partie de la réponse en pensant à tout ce qui s'est dit dans la dernière campagne électorale fédérale.
Au cours de l'année dernière, bien avant la campagne électorale, les grandes centrales syndicales ont fait une énorme campagne pour prendre position contre le Parti conservateur, et ce, à l'aide de millions de dollars de l'argent des travailleurs et des travailleuses, celui qu'ils leur ont donné pour les représenter et négocier leurs conditions de travail. Le chat sort du sac.
D'ailleurs, voici quelques exemples de ce qu'on pouvait lire dans toutes ces feuilles de propagande syndicale qui ont été remises à tous les syndiqués de mon comté au cours de la dernière année. Notamment, on pouvait y lire « bilan du gouvernement conservateur » et « ce que vous devez savoir pour voter pour une meilleure qualité de vie ». Ensuite, on expliquait ces affirmations.
C'est de l'électoralisme financé à même les fonds publics! Ces documents ont été payés par tous les Canadiens, à partir de crédits d'impôt, et ont été remis aux syndiqués pour qu'ils prennent position.
Il y avait d'autres belles phrases un peu partout, telles que « mépris du Parlement » et « un antisyndicalisme primaire ». Puis, sur une belle page, les syndicats prétendaient mieux connaître les valeurs des travailleurs et des travailleuses que ces derniers: « vos valeurs et votre vision de l'avenir ». Ils disaient donc aux travailleurs quoi penser. C'est ce qu'ils ont dit aux syndiqués en utilisant l'argent des contribuables du Canada.
Plus loin, on disait aux syndiqués ce qu'ils devaient savoir pour voter pour leur sécurité et celle de leurs proches. On disait qu'il y avait moins de sécurité dans les transports. On se servait donc de la tragédie de Lac-Mégantic pour contrer ce qu'on avait fait. C'est absolument invraisemblable.
Comme je le mentionnais au début de mon intervention, des gens veulent récupérer des tragédies pour se faire du capital politique et faire avancer leur cause. Comme on l'a vu récemment dans la région de Québec, des gens parlent de Lac-Mégantic uniquement pour faire parler d'eux. On ne veut pas cela. Je voulais simplement mettre cela entre parenthèses.
Voici d'autres extraits: « de multiples raisons pour voter contre Harper », « bilan des conservateurs », « ce que vous devez savoir pour voter », etc.
:
Madame la Présidente, vous avez raison, et je m'en excuse.
Pour revenir à la question « Pourquoi faut-il se défaire des conservateurs? », j'ai trouvé des citations et en voici une belle, sinon la plus belle:
Engagez-vous ! Prenez le temps de contribuer au changement ! Nous sommes à la recherche de personnes bénévoles dans différentes circonscriptions. Notre objectif est de parler au plus grand nombre de nos concitoyens et concitoyennes [pour leur dire] d’aller voter [...] pour qu’un changement de gouvernement ait lieu.
On offre même une formation pour aller voter. C'est démocratique, mais qu'on me permette de douter un peu des motifs et des motivations derrière ce grand élan démocratique de nos syndicats. Ce message a été remis à tous les syndiqués.
Voici une autre belle citation que j'ai trouvée en écoutant les débats et en lisant les différents comptes rendus de nos débats ici.
Dans une réponse à mon collègue de Louis-Saint-Laurent, qui demandait à la ministre d'expliquer en quoi il pouvait être antidémocratique de tenir un scrutin secret pour la syndicalisation des travailleurs, voici ce que la ministre a déclaré:
C'est antidémocratique parce que le gouvernement précédent n'a pas fait de consultation. Il n'est pas venu dans notre circonscription et n'a apparemment même pas consulté les employeurs.
Si je suis sa logique et si je comprends bien la ministre, le projet de loi est donc antidémocratique.
Quand la ministre va-t-elle venir dans la circonscription de Mégantic—L'Érable pour consulter les travailleurs et travailleuses de mon comté? C'est incroyable. Quand va-t-elle aussi venir consulter les entrepreneurs de ma région? S'engage-t-elle ici, à la Chambre, à visiter chacune des circonscriptions canadiennes pour demander à chaque travailleur et à chaque travailleuse leur opinion sur le projet de loi ?
J'invite la ministre à venir dans mon comté et j'invite mes collègues d'en face à le faire également. Je vais leur organiser toute une visite.
Non seulement la ministre va pouvoir consulter chacun des travailleurs et chacune des travailleuses, expliquer sa position et connaître la position des travailleurs et des travailleuses, mais elle découvrira aussi, du même coup, une région très dynamique, des entrepreneurs motivés et des gens qui travaillent fort.
Toutefois, elle va aussi rencontrer des travailleuses et des travailleurs qui ne partagent pas son opinion sur le projet de loi et qui n'ont pas les moyens de se payer un séjour dans notre capitale nationale pour se faire entendre par le gouvernement. Elle va surtout rencontrer des gens qui n'ont pas du tout envie de venir entendre ce qui se dit ici, parce qu'ils sont trop occupés à gagner leur vie et à s'occuper de leur famille.
Entre nous, sans révéler le nom de personne, puisque le vote est secret, je vais faire une confidence à la Chambre. Je sais que cela restera ici. Quand la ministre va venir dans ma circonscription, elle va aussi rencontrer des travailleurs et des travailleuses syndiqués qui ont voté pour le Parti conservateur. Elle va en rencontrer.
En effet, plusieurs travailleurs et travailleuses syndiqués ont voté pour le Parti conservateur et ont choisi d'appuyer le parti, malgré les millions de dollars que les grands patrons de syndicats ont décidé de dépenser pour battre les méchants conservateurs, qui leur ont demandé de rendre des comptes aux travailleurs et travailleuses.
Elle va entendre de leur part qu'ils ne sont pas contents du tout de la manière dont leur chef a dépensé l'argent de leurs cotisations syndicales lors de la dernière campagne électorale. Ces gens se sont sentis floués parce que leur argent a servi à combattre leurs propres convictions démocratiques. Ils sont en colère parce que leur argent n'a pas servi à défendre leurs conditions de travail, mais plutôt à promouvoir une idéologie politique partisane qui n'est pas la leur.
Ce que 86 % des travailleurs et travailleuses syndiqués souhaitent, c'est que l'argent qu'ils ont gagné durement serve à ce pour quoi ils la versent, et non pour se faire dire pour qui voter ou ne pas voter.
Les syndicats sont les seules organisations à recevoir autant d'argent public à ne pas devoir faire preuve de transparence. Pourquoi le gouvernement libéral est-il contre cela?
Pour toutes ces raisons, je vais voter contre le projet de loi .
:
Madame la Présidente, je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Je suis fier de pouvoir prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . La guerre contre le mouvement syndical est terminée. Ce projet de loi vise à annuler le legs du gouvernement précédent, qui a fait adopter à toute vapeur deux mesures antisyndicales, les projets de loi et , juste avant les dernières élections. Ces mesures ont consisté à établir des obligations faisant double emploi en matière de communication de l'information ainsi qu'à compliquer la tâche d'accréditation syndicale et à faciliter le retrait d'une accréditation. Avec le projet de loi C-4, le gouvernement actuel a pour but d'abroger ces deux projets de loi punitifs.
Nous avons décidé de procéder à cette abrogation pour trois raisons: les projets de loi et sont inutiles, ils nuisent aux négociations collectives et ils n'ont été adoptés que pour des motifs idéologiques.
Donc, premièrement, les projets de loi que nous comptons abroger sont inutiles. Personne n'a réclamé l'adoption des projets de loi et . Ni les employés, ni les syndicats, ni même les employeurs n'ont exprimé le désir de voir de tels projets de loi adoptés. C'était une solution à un problème qui n'existait même pas. Les députés du parti qui formait le gouvernement précédent étaient les seuls champions des projets de loi C-377 et C-525. Comme motif, ils brandissaient ostensiblement leur désir de favoriser la transparence financière et la reddition de comptes parmi les syndicats et de leur insuffler un esprit démocratique. Or, ce raisonnement était fautif dans le temps et il l'est encore maintenant. Premièrement, il est faux de prétendre que les syndicats ne font pas preuve de transparence et que leurs membres ne peuvent pas en consulter les états financiers ou en connaître les dépenses. Cette information a toujours été mise à la disposition des syndiqués. Les syndicats sont des organisations qui existent par et pour leurs membres et qui leur communiquent l'information dont ils ont besoin. Cette information est par ailleurs confidentielle.
[Français]
Mes collègues de l'autre côté de la Chambre ne cessent de soutenir que les syndicats sont des organisations non démocratiques. Encore une fois, cette affirmation est incorrecte.
Les syndicats se rencontrent régulièrement et tous les membres sont invités à participer. Ces réunions autorisent les membres à tenir les dirigeants responsables. La discussion et le débat ont lieu durant ces réunions, et les solutions, de même que même les divergences d'opinion, y sont présentées. La totalité de ces éléments constitue les préceptes d'un système démocratique.
Les syndicats procèdent également aux votes entre les membres. Ainsi, les décisions sont prises par les membres eux-mêmes. Les décisions et les directions sont données par les membres du syndicat. D'autre part, les directeurs sont élus par les membres de l'organisation syndicale et ils peuvent ainsi être retirés de leurs postes. Encore une fois, ce dernier point est un principe clé de l'exercice démocratique.
[Traduction]
Je parle d'expérience. Je viens d'un milieu syndiqué. Au cours des 12 années qui ont précédé mon élection, j'ai été fonctionnaire dans la fonction publique de l'Ontario et j'ai pratiqué le droit en tant que procureur de la Couronne. Je connais très bien les critères de transparence et de reddition de comptes que les syndicats sont tenus de respecter.
L'ancien gouvernement a fait valoir un autre argument à l'appui de ses mesures législatives: pour les syndicats, elles ne représentaient qu'une légère augmentation des obligations liées à la communication de renseignements financiers. Encore une fois, c'est inexact. L'exigence relative aux rapports contenue dans l'ancien projet de loi prévoit la soumission d'au moins 24 rapports détaillés par les syndicats de toute taille, des groupes les plus petits aux grands organismes nationaux. La collecte et la gestion de ces rapports coûteraient des millions de dollars au gouvernement, soit 11 millions de dollars pour mettre en place le mécanisme de surveillance, et 2 millions de dollars par année par la suite. Ce n'est pas moi qui le dis, mais l'Agence du revenu du Canada et le directeur parlementaire du budget. Pour que les choses soient claires, je précise que, dans les projets de loi C-377 et , l'ancien gouvernement conservateur augmentait la portée de la réglementation gouvernementale, et donc la taille de l'État, ce qui aurait accru les tracasseries administratives et, surtout, le montant que les contribuables canadiens auraient dû débourser pour cette bureaucratie additionnelle. L'ironie de la situation est palpable.
Pour ce qui est du deuxième argument, je dirais que les anciennes dispositions législatives faisaient obstacle à la négociation collective. Comme je l'ai dit au début de mon intervention, le projet de loi rendait l'accréditation des syndicats plus difficile et facilitait la révocation de cette accréditation. Avec le nouveau projet de loi , nous abrogerions ces dispositions. Le gouvernement reconnaît que l'accréditation d'un syndicat est un élément essentiel du processus de négociation collective.
Comme je l'ai souligné, j'ai été pendant 12 ans procureur de la Couronne spécialisé dans le droit constitutionnel. L'alinéa 2d) de la Charte des droits et libertés protège la liberté d'association. Dans son interprétation de cette disposition, la Cour suprême a inclus « le droit à un processus véritable de négociation collective ». Pourquoi la négociation collective est-elle importante au point de justifier une garantie constitutionnelle? La Cour suprême a expliqué la raison au paragraphe 58 de ce qu'on appelle la décision MPAO.
La Cour suprême a fait les observations suivantes:
Cette garantie permet de protéger les individus contre des entités plus puissantes. En s’unissant pour réaliser des objectifs communs, des personnes sont capables d’empêcher des entités plus puissantes de faire obstacle aux buts et aux aspirations légitimes qu’elles peuvent avoir. Le droit à la liberté d’association confère donc certains pouvoirs aux groupes vulnérables et les aide à corriger les inégalités au sein de la société. Il protège ainsi les groupes marginalisés et favorise la formation d’une société plus équitable.
La négociation collective est importante parce qu'elle permet de promouvoir un processus juste et équitable. Nous le comprenons, et nous n'allons pas gaspiller davantage l'argent des contribuables en plaidant ce genre de cause devant les tribunaux. Sur ce, je tiens seulement à souligner que la contestation fondée sur la Charte que le Syndicat de la fonction publique de l'Alberta a lancée contre l'ancien projet de loi a été suspendue dès que le gouvernement a annoncé qu'il allait abroger les mesures législatives punitives de l'ancien gouvernement.
Cela dit, je ne suis pas le seul à comprendre que la négociation collective constitue un excellent moyen de corriger les inégalités. D'autres personnes le comprennent également. Je pense par exemple aux électeurs de ma circonscription, Parkdale—High Park. Je pense aussi à des gens comme le président du Congrès canadien du travail, M. Hassan Yussuff, qui est mon voisin dans Roncesvalles Village et qui défend sans relâche les droits des travailleurs. Je pense à des gens comme Wyatt Bilger, un vaillant charpentier qui habite dans ma circonscription et qui est membre de la section locale 27 du syndicat des charpentiers. Je pense également aux nombreux artistes, cinéastes, interprètes et producteurs de télévision de ma circonscription, qui apportent une grande contribution à la culture dans notre collectivité et qui sont aussi de fiers membres de l'ACTRA, l'Alliance des artistes canadiens du cinéma, de la télévision et de la radio. Je pense aux vaillants gens de métier et employés du secteur manufacturier de Parkdale—High Park, qui sont membres de l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, d'Unifor et des Travailleurs canadiens de l'automobile.
Ces personnes et ces groupes comprennent tous la même chose que le gouvernement nouvellement élu: les milieux de travail où il y a un processus de négociation collective ont un effet positif net, et non un effet négatif net, sur nos collectivités.
Le troisième argument, c'est que l'ancienne mesure législative était motivée par des considérations idéologiques. Il n'y avait aucune justification pour l'adoption des projets de loi et , hormis un sentiment antisyndicaliste rigide. Pour illustrer ce point, on n'a pas à chercher plus loin que l'adoption précipitée des projets de loi par le Parlement. Le projet de loi a été l'un des quatre projets de loi qui sont arrivés au Sénat juste avant l'émission des brefs en vue de la dernière élection générale. Il a été étudié rapidement par le Sénat, puis a été adopté, mais l'un des quatre projets de loi qui avaient reçu l'appui de tous les partis à la Chambre a été abandonné au Feuilleton du Sénat afin que le projet de loi puisse être adopté.
Je parle du projet de loi , qui avait été présenté en tant que projet de loi d'initiative parlementaire par mon collègue du NPD, le député d'. Le projet de loi C-279 visait à modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne afin d'inclure l'identité de genre comme motif de discrimination illicite. Tous les partis ont appuyé ce projet de loi d'initiative parlementaire à la Chambre pendant la 41e législature. Cependant, plutôt que de défendre ce projet de loi au Sénat, le gouvernement précédent a décidé de promouvoir l'adoption du projet de loi . Les conservateurs ont choisi d'attaquer les syndicats plutôt que d'appuyer le projet de loi C-279, qui aurait protégé les droits et les libertés des Canadiens transgenres et à genre variable, qui méritent le même traitement et les mêmes droits que tous les autres Canadiens.
En plus de s'attaquer aux syndicats, les conservateurs ont fait savoir aux Canadiens transgenres et à genre variable que leurs droits n'étaient pas prioritaires. Heureusement, le gouvernement libéral s'est engagé à rectifier plusieurs erreurs des conservateurs, dont celle-là. Ainsi, l'engagement du gouvernement à modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne pour y ajouter l'identité de genre au nombre des motifs de distinction illicites figure dans la lettre de mandat de la procureure générale du Canada.
Nous avons vu, par le passé, cette idéologie motiver des guerres contre l'environnement, la fonction publique et les politiques fondées sur des données probantes. Nous intervenons pour mettre fin à ces guerres. Grâce au projet de loi , le gouvernement met fin à la guerre contre les syndicats.
Certes, le rôle du gouvernement actuel et de tout gouvernement est de créer des emplois, mais pas n'importe quels emplois: des emplois de qualité, stables et bien rémunérés. Nous savons que les syndicats contribuent à l'atteinte de cet objectif. Ils voient à ce que les travailleurs reçoivent une rémunération équitable, favorisent la sécurité des travailleurs et veillent à leur sécurité d'emploi et à leur bien-être.
Les travailleurs qui se sentent en sécurité sont plus productifs, ce qui a un effet positif sur l'économie. C'est un point dont nous sommes conscients, contrairement à l'ancien gouvernement. Je le répète, la guerre contre les syndicats est terminée. Dans la quête du progrès, les syndicats ne sont pas des ennemis, mais des alliés. Le gouvernement est résolu à collaborer avec eux, au lieu de lutter contre eux, afin de stimuler le développement économique du Canada.
Voilà pourquoi j'encourage vivement les députés à voter en faveur du projet de loi .
:
Madame la Présidente, le gouvernement abroge deux mesures législatives qui ont modifié la façon dont les syndicats fonctionnent.
Le projet de loi a imposé des tracasseries administratives inutiles et a placé les syndicats dans une position désavantageuse lors des négociations collectives.
Le projet de loi a compliqué la tâche des employés voulant se syndiquer et a facilité la révocation de l'accréditation d’un syndicat à titre d’agent négociateur.
[Français]
Les mesures que prend le gouvernement dans le cadre de ce nouveau projet de loi, le projet de loi , s'inscrivent dans un plan visant à faire en sorte que les lois du travail du Canada servent au mieux les employés et les employeurs.
Ce nouveau projet de loi s'inscrit dans le plan du gouvernement de renforcer la classe moyenne de notre formidable pays et de garantir la reconnaissance du rôle important des syndicats pour protéger les droits des travailleurs canadiens.
[Traduction]
Le gouvernement a d'abord accordé une baisse d'impôt aux travailleurs canadiens. Dans la circonscription que je représente, ce sont les infirmiers, les enseignants, les soldats et bon nombre d'autres fonctionnaires qui bénéficient de cette baisse d'impôt.
Après la baisse d'impôt, nous instaurerons la nouvelle Allocation canadienne aux enfants, une allocation mensuelle non imposable liée au revenu qui sortira des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté et aidera neuf familles canadiennes sur dix.
Nous aiderons aussi nos anciens combattants en rétablissant leur droit d'obtenir une pension à vie et en veillant à leur santé physique et mentale, ainsi qu'à celle de leur famille. Le gouvernement a l'obligation sacrée d'appuyer sans réserve ceux qui se sont battus pour assurer notre sécurité et notre liberté, sans rien demander en retour.
Le gouvernement rétablira la relation de nation à nation avec les peuples autochtones du pays, une relation fondée sur le respect mutuel, la reconnaissance des droits et la compréhension des connaissances traditionnelles.
[Français]
Ce projet de loi est aussi une question de respect et d'équité, de prospérité économique nationale et de soutien de la classe moyenne, formée de ces vaillants travailleurs qui contribuent à l'essor de nos collectivités et de notre économie.
Il est manifeste que le gouvernement précédent ne croyait ni en l'équité ni en l'importance du rôle des syndicats. Ses actes étaient motivés par un désir de miner le mouvement syndical.
[Traduction]
Les projets de loi et allaient à l'encontre du concept de relations de travail harmonieuses. De surcroît, ce n'est pas l'ensemble du milieu des affaires qui les réclamait. Ces mesures étaient inutiles et elles ont compliqué la tâche aux syndicats.
Les deux projets de loi antisyndicaux que le projet de loi à l'étude cherche à invalider représentaient une attaque directe du gouvernement conservateur contre les syndicats. Ils minaient le droit des travailleurs des secteurs sous réglementation fédérale de se syndiquer et imposaient des fardeaux lourds et indus en matière de reddition de comptes à tous les syndicats.
[Français]
Le gouvernement actuel emprunte une avenue différente, qui consiste à tendre l'oreille aux groupes syndicaux, aux collectivités et aux juristes qui ont sonné l'alarme à savoir que ces projets de loi violaient probablement des droits reconnus par la Charte. De l'avis de nombreux constitutionnalistes, le projet de loi serait probablement anticonstitutionnel.
Les experts en protection des renseignements personnels ont dit qu'il compromettrait les renseignements personnels de millions de Canadiens. Le projet de loi est aussi discriminatoire à l'égard des syndicats. Il ne tient pas compte d'autres types d'organisations telles que, par exemple, les associations professionnelles. En outre, sept provinces s'y sont opposées, car elles jugeaient qu'il empiète sur leurs compétences.
[Traduction]
Comme l'a si bien affirmé mon collègue le , le projet de loi était une solution à la recherche d'un problème.
Pour tout dire, sur les milliers de cas que le Conseil canadien des relations industrielles a dû trancher en 10 ans, seulement deux fois a-t-il trouvé qu'on s'était livré à des pratiques douteuses durant des activités d'organisation syndicale.
C'est pour cette raison que le gouvernement a pris des mesures musclées pour renforcer les relations de travail après 10 ans d'acrimonie entre les syndicats et les conservateurs. C'est pour cette raison que le gouvernement a présenté une mesure abrogeant ces deux projets de loi antisyndicaux.
[Français]
La circonscription de , que j'ai l'honneur chaque jour de représenter, est le lieu de résidence de nombreux travailleurs vaillants qui ont été touchés défavorablement et injustement par les projets de loi mesquins et .
Notre circonscription se compose de fonctionnaires éduqués, professionnels et fiers, dont bon nombre prennent soin de notre population vieillissante.
[Traduction]
Elle compte des scientifiques et chercheurs universitaires, qui font la promotion d'approches et de solutions créatrices aux problèmes existentiels de la société et découvrent de nouvelles façons de voir le monde, de créer des débouchés économiques et de favoriser le bien-être social et la pérennité de notre environnement.
Notre circonscription compte également près de 1 000 employés civils à la base de Gagetown. Ces gens, oeuvrant aux côtés des hommes et femmes en uniforme, assurent le bon fonctionnement des lumières et des édifices et la sécurité des routes dans la plus grande base d'entraînement militaire du Canada.
La contribution financière et économique de ces fonctionnaires professionnels est énorme. La base de Gagetown contribue à elle seule pour plus de 600 millions de dollars par année à l'économie du Nouveau-Brunswick.
La base, le plus grand actif immobilier du gouvernement fédéral et le plus important facteur contribuant au dynamisme socioéconomique de la circonscription, cesserait tout simplement de fonctionner sans les efforts diligents et infatigables des employés civils, l'appui familial dont ils bénéficient et même l'appui de toute la ville d'Oromocto, la ville modèle du Canada, qui a surgi il y a un peu plus de 50 ans pour servir la base et répondre à ses besoins.
Les projets de loi et n'étaient pas de simples attaques contre la main-d'oeuvre civile à la base Gagetown. Elles ont été perçues comme des attaques contre la collectivité d'Oromocto. Lorsque j'ai fait du porte-à-porte l'hiver, le printemps, l'été et l'automne derniers, aux quatre coins d'Oromocto, les résidants m'ont répété, encore et encore, qu'ils se sentaient largement trahis par l'ancien gouvernement et qu'ils estimaient qu'il était temps d'apporter un changement positif.
Le 19 octobre, les gens d'Oromocto se sont exprimés clairement en faveur de ce véritable changement.
[Français]
Comme la l'a déclaré à maintes reprises, nous nous sommes engagés à abroger ces projets de loi parce qu'ils nuisent aux relations de travail entre les travailleurs et les employeurs. À Oromocto, les relations de travail ont eu des conséquences néfastes sur le moral de la collectivité.
Les syndicats jouent un rôle de taille pour protéger les droits des travailleurs et stimuler la classe moyenne. L'ancien gouvernement a torpillé bon nombre des droits fondamentaux du travail pour lesquels les syndicats avaient combattu si fort. Ce faisant, les travailleurs ont eu plus de mal à se former librement en association, à négocier collectivement de bonne foi et à travailler dans un environnement sûr.
Le gouvernement entend rétablir les lois sur le travail justes et équilibrées qui reconnaissent le rôle important des syndicats au Canada et qui respectent leur grande contribution à l'essor et à la prospérité de la classe moyenne.
[Traduction]
Cela commence par l'abrogation des projets de loi et , des mesures législatives qui amoindrissent et affaiblissent le mouvement syndical au Canada. De ce côté-ci de la Chambre, nous savons que le projet de loi subira probablement un test rigoureux au Sénat. Il est toutefois malheureux d'entendre des députés d'en face déclarer qu'ils vont ordonner au Sénat de rejeter le projet de loi et de maintenir en place les mesures qui désavantagent le mouvement syndical au Canada.
Je crois que le Sénat existe pour étudier les projets de loi et y recommander des améliorations. J'espère que la Chambre haute servira exactement à cela et qu'elle travaillera en collaboration avec tous les parlementaires.
Les Canadiens ont élu un gouvernement qui leur a promis de fonder ses décisions sur des données probantes. Dans l'ensemble, il y avait bien peu de données probantes pour appuyer l'adoption de ces deux projets de loi. Les Canadiens ont élu un gouvernement qui travaille fort pour rétablir un processus décisionnel juste. Dans l'ensemble, il n'y avait rien de juste dans ces projets de loi.
Le gouvernement a promis de défendre les intérêts des Canadiens, et c'est exactement ce que nous avons entrepris de faire. Le projet de loi va dans ce sens.
:
Madame la Présidente, je veux vous annoncer que je vais partager mon temps de parole avec l'honorable députée d'.
C'est un plaisir de me lever à la Chambre pour débattre du projet de loi . Tout d'abord, j'aimerais mentionner mon appui au projet de loi. Le NPD s'est opposé vigoureusement à la tentative de l'ancien gouvernement conservateur de limiter les droits des syndicats et de changer les règles régissant les relations de travail.
Ce projet de loi reflète une des promesses mises en avant par le NPD durant la dernière campagne électorale. Pour autant que j'accueille favorablement ce projet de loi, je dois mentionner tout le travail que l'on doit encore faire pour les droits des travailleurs et des travailleuses sur leurs conditions de travail.
Le projet de loi permet de rétablir et de respecter les droits des travailleurs et des travailleuses. Comme des milliers d'autres citoyens et citoyennes dans ma circonscription, Jonquière, je suis très fière de venir du mouvement syndical. Étant moi-même une ancienne présidente de section locale pendant huit ans, j'ai su bien administrer ma section locale.
J'ai entendu plusieurs commentaires ici, à la Chambre, depuis que nous débattons du projet de loi et, malheureusement, je ne cacherai pas que j'ai eu un certain pincement au coeur. Pendant huit années, j'ai dû rendre des comptes à mes membres directement, soit en assemblée ou même sur mon lieu de travail. J'ai dû aborder des sujets très délicats auprès de mes membres, défendre autant des anciens que des nouvelles personnes dans le milieu de travail.
Lorsque nous faisions des assemblées syndicales, c'était un devoir de présenter des états financiers aux membres. Et il en est de même dans toutes les sections locales, dans tous les syndicats. Ce sont les membres eux-mêmes qui doivent décider si, oui ou non, ils sont d'accord avec les dépenses que leur syndicat fait au sein même de leur organisation. Nous devons être transparents et être redevables envers nos membres. C'est inscrit dans toutes les lois et tous les syndicats se doivent de le faire.
Au cours de ces huit années, je l'ai fait et nous avons même instauré un système de vérification, qui existe aussi dans tous les syndicats. Un syndic à l'intérieur même de notre syndicat est là pour vérifier tous les livres et tous les états de compte. Je dois dire que, lorsqu'il y a une anomalie, s'il manque une facture ou si une dépense est faite par erreur ou par omission, on se le fait rappeler et on est toujours redevable envers ce mouvement et envers nos membres.
Les syndicats et leurs membres n'ont pas besoin d'un gouvernement pour leur dicter quoi faire parce qu'ils ont déjà des règlements. Ils ont déjà leurs propres règles et celles-ci sont adoptées par les membres, soit en assemblée, soit au sein d'un conseil spécial, qui lui-même est élu par les autres membres. Donc, le processus de transparence est toujours présent et, à chaque étape, on est toujours redevable envers les membres du syndicat.
Si par hasard une personne, un travailleur ou une travailleuse n'était pas d'accord avec le processus — peu importe tout le processus qui se passe à l'intérieur même du syndicat ou sa représentation —, un bel organisme existe; il s'appelle le Conseil canadien des relations industrielles, le CCRI. Ce comité est là pour ces gens-là. Il est impartial et il est là pour défendre les membres, les travailleurs, les travailleuses s'ils sentent qu'ils ont été lésés dans leurs droits. Donc, il y a même un processus de plaintes. Nous n'avons pas besoin d'une loi, comme les conservateurs ont voulu instaurer, pour gérer l'organisation même du syndicat.
Le mouvement syndical se réjouit de l'introduction du projet de loi qui vise, entre autres, à abroger les projets de loi inéquitables et du gouvernement précédent. Les néo-démocrates se sont opposés aux projets de loi à toutes les étapes parce qu'il s'agissait d'une mesure législative aussi inutile qu'irresponsable qui faussait l'idée même de l'équité, de la justice dans la négociation entre les parties et qui portait atteinte au droit fondamental à la libre négociation.
C'était une attaque partisane contre les hommes et les femmes qui vont au travail tous les jours pour subvenir aux besoins de leur famille. Ces mêmes personnes ont voté pour faire élire des représentants à la Chambre des communes afin de défendre leurs intérêts.
J'ai d'ailleurs été très déçue de voir le député de réitérer son soutien pour des projets de loi de sa formation politique, alors qu'il n'était même pas un député du parti à l'époque.
Blâmer les syndicats pour la défaite de son parti, c'est un peu comme tirer un boulet rouge sur la marmotte qui annonce que l'hiver va être plus long. Au bout du compte, ce sont les travailleurs qui ont parlé et les conservateurs n'ont pas eu leur soutien, et ce, tout simplement parce qu'ils ont brimé leurs droits en tant que travailleurs et travailleuses.
Je vais me permettre d'éclairer quelque peu la lanterne de mon collègue de , parce qu'il semble s'être égaré entre Québec et Ottawa.
La Banque mondiale a constaté qu'un taux de syndicalisation élevé conduit à une plus grande égalité des revenus, à une baisse du chômage et de l'inflation, à une productivité accrue et à une réaction plus rapide au ralentissement économique. Je crois que l'économie a bien besoin d'un bon coup de pouce par les temps qui courent.
Les conservateurs ont mis tous les oeufs dans le même panier, et on connaît le résultat aujourd'hui. On oublie malheureusement trop souvent l'apport du mouvement syndical aux travailleurs et travailleuses: des salaires minimums, la rémunération des heures supplémentaires, les normes de sécurité au travail, les congés parentaux et de maternité, les vacances payées et la protection contre la discrimination et le harcèlement sexuel.
Encore hier, nous avons voté pour une motion déposée par le NPD visant l'équité salariale. Je remercie tous les partis qui ont appuyé cette motion. Je reste perplexe par contre devant le refus des députés conservateurs d'appuyer notre motion, et surtout devant le refus de leur chef qui était jusqu'à tout récemment ministre de la Condition féminine.
Le projet de loi est un formidable premier pas. Il reste cependant beaucoup de travail à faire pour s'assurer de réparer les erreurs du passé, telles que l'attaque contre les congés de maladie introduite dans le projet de loi omnibus .
De plus, il faut aussi examiner ce que nous pouvons améliorer, outre les réparations nécessaires dues aux mauvaises décisions des conservateurs. Il serait grand temps de moderniser certaines parties dépassées du Code canadien du travail.
Depuis près de 60 ans, le Code canadien du travail n'a pas été revu en profondeur. Je joins donc ma voix à celle de ma collègue de , pour souligner l'importance de donner suite aux recommandations du rapport publié à la suite de l'examen du Code canadien du travail en 2006.
Nous avons déjà trop tardé pour y donner suite. Bon nombre de ces recommandations et de ces mises à jour indispensables seraient avantageuses pour les nombreux travailleurs et travailleuses. Citons par exemple la sécurité au travail et le retrait préventif pour les femmes enceintes. Au Québec, selon les normes de la CSST, les femmes ont droit à un retrait préventif après 26 semaines de grossesse pour les protéger et pour protéger leur foetus. Dans le Code canadien du travail, cela n'existe pas. Nous avons donc un grand pas à faire encore. Nous devons travailler davantage pour améliorer la condition de nos femmes, nos futures mères et bien sûr, celle de tous les travailleurs et travailleuses. Chaque travailleur mérite d'être protégé.
Certains travailleurs ne tentent que trop difficilement de mettre du pain sur la table chaque jour. Nous incitons donc le gouvernement à rétablir le salaire minimum fédéral, à adopter des lois antibriseurs de grève et à se battre pour une plus grande équité salariale.
Je suis heureuse d'avoir eu ce temps de parole et d'avoir pu débattre de ce projet de loi, car beaucoup de travailleurs et travailleuses, partout au Canada, ont malheureusement vu leurs droits brimés par ce que les conservateurs ont fait.
Il y a beaucoup de processus, de lois et de règles à l'intérieur des syndicats. Par conséquent, tout ce mouvement est déjà bien établi.
Je constate que mon temps de parole s'est écoulé, mais je pourrais m'étendre longtemps sur ce sujet.
:
Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer le projet de loi , Loi modifiant le Code canadien du travail, la Loi sur les relations de travail au Parlement, la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique et la Loi de l'impôt sur le revenu. Ce projet de loi est important parce qu'il vise à abroger des mesures législatives hostiles aux syndicats et aux travailleurs que l'ancien gouvernement conservateur a fait adopter.
Le NPD a tout fait pour s'opposer aux projets de loi et à toutes les étapes du processus législatif. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit tout à fait en faveur de l'abrogation de ces mesures législatives.
Je vois d'un bon oeil les modifications proposées par le gouvernement et j'estime qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction, mais il y a beaucoup d'autres mesures à prendre pour défendre les droits des travailleurs et leurs conditions de travail. Les néo-démocrates demandent au gouvernement de rétablir le salaire minimum fédéral, d'adopter une loi interdisant le recours aux briseurs de grève, et de mettre en oeuvre une loi prévoyant des mesures actives d'équité salariale, comme le disait la motion néo-démocrate que la Chambre a adoptée il y a quelques jours. Le NPD demande aussi au gouvernement de recommencer à négocier de bonne foi avec les fonctionnaires fédéraux en commençant par abroger la section 20 du projet de loi , qui porte sur les congés de maladie.
Après une décennie de noirceur, je suis soulagée que le gouvernement libéral commence à rétablir certains droits des travailleurs auxquels s'attaquait l'ancien gouvernement conservateur.
En ma qualité de députée d'Essex, je suis déterminée à défendre avec vigueur les intérêts des travailleurs de ma circonscription et de tout le Canada. La lutte de la classe ouvrière canadienne pour la syndicalisation et les gains qu'elle a obtenus ont profité à toute la population. Les efforts déployés par les syndicats pour obtenir un milieu de travail équitable pour tous les travailleurs du pays ont commencé en 1872 avec la demande d'une réduction de la journée de travail, mais ils ont porté également sur la modification du congé de maternité et du congé parental, le droit à un milieu de travail sûr et bien plus encore.
Ma circonscription compte des syndiqués qui oeuvrent dans différents domaines: industrie de l'automobile, soins de santé, soins de longue durée, éducation, administrations municipales, métiers, commerce de détail et secteur public. L'un des avantages de l'appartenance à un syndicat est l'existence d'un contrat légalement exécutoire qui garantit les conditions de travail, la sécurité d'emploi, des congés payés, le salaire, des avantages sociaux, un programme de santé et de sécurité et bien d'autres choses.
Les syndiqués gagnent en moyenne 5 $ de plus l'heure que les non-syndiqués. Pour les femmes, la différence est de 6,65 $ l'heure. Les salaires plus élevés négociés par les syndicats permettent d'injecter chaque semaine 789 millions de dollars de plus dans l'économie canadienne.
Les syndicats aident aussi grandement les collectivités. Dans ma circonscription, Essex, les travailleurs syndiqués donnent généreusement à Centraide et à d'autres organismes sans but lucratif, ce qui a un effet positif énorme non seulement sur leur vie à eux, mais aussi sur celle d'autres personnes dans toutes nos localités. Les lacunes causées par les réductions de programmes et les compressions du gouvernement sont comblées par des syndiqués altruistes qui continuent de se montrer très généreux même quand ils ont des difficultés dans leur propre secteur.
J'ai passé beaucoup de temps l'année dernière à faire du porte-à-porte dans les différentes localités de ma circonscription, Essex, pour m'entretenir avec les gens. Leurs histoires et leurs difficultés étaient celles de tous les travailleurs canadiens: il y a beaucoup de chômage sans qu'ils y soient pour quoi que ce soit. Or, le taux de chômage dans notre région est l'un des plus élevés au Canada, et il y a beaucoup de chômeurs qui n'ont toujours pas droit à des prestations d'assurance-emploi.
Les travailleurs peinent à joindre les deux bouts. Dans nos collectivités, il y a plein de travailleurs pauvres, qui n'ont d'autre choix que de travailler au salaire minimum dans des emplois à temps partiel ou temporaires, cumulant souvent deux ou trois emplois, juste pour joindre les deux bouts. Malheureusement, c'est une réalité qu'on voit de plus en plus partout au Canada. Selon les statistiques, 60 % des nouveaux emplois au Canada sont des emplois précaires, à temps partiel, temporaires, contractuels ou à la pige ou de travailleurs autonomes. Ce sont des chauffeurs de taxi, des enseignants à contrat, des nettoyeurs de bureaux et des commis. Bien souvent, ils n'ont ni régime de retraite, ni avantages sociaux, ni sécurité d'emploi.
Comme parlementaires, il nous incombe de trouver ensemble des solutions qui amélioreront la vie de tous les Canadiens. Mais, au cours de la dernière législature, les conservateurs ont forcé l'adoption de mesures législatives, les projets de loi et , qui visaient à affaiblir les syndicats et à faire en sorte qu'il soit plus difficile pour les Canadiens travaillant pour un employeur sous réglementation fédérale d'adhérer à un syndicat.
C'est comme projets de loi d'initiative parlementaire que ces deux projets de loi ont été étudiés par le Parlement, bien qu'il ait été parfaitement clair qu'il s'agissait d'initiatives dirigées par le gouvernement. Même maintenant, les conservateurs menacent d'utiliser leur pouvoir au Sénat pour bloquer la mesure législative qui rétablirait les droits des travailleurs. Les Canadiens en ont assez du Sénat qui n'est pas élu, n'a de comptes à rendre à personne et fait l'objet d'une enquête. Il n'y a aucune place dans notre démocratie pour ces sénateurs qui chamboulent le travail réalisé par les représentants des Canadiens ici, à la Chambre des communes.
Le projet de loi était une mesure législative inutile et discriminatoire conçue pour imposer des exigences de déclaration lourdes et ridiculement détaillées aux syndicats. Sous l'apparence d'une initiative destinée à améliorer la transparence, le projet de loi C-377 n'avait absolument rien à voir avec celle-ci. Ceux qui connaissent le fonctionnement des sections locales des syndicats le savent. Ayant été syndiquée, je sais que ce sont les membres qui déterminent le montant des cotisations syndicales et ce à quoi elles serviront. La transparence entre les syndiqués et les chefs syndicaux élus ne pose jamais problème. Les syndiqués peuvent toujours avoir accès aux renseignements financiers concernant l'utilisation de leurs cotisations. Pas un sou n'est dépensé sans que les membres n'en aient été informés.
Les exigences de déclaration du projet de loi enliseraient les syndicats dans un tel bourbier administratif que leur capacité à servir leurs membres en serait grandement amoindrie. Selon le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, ce projet de loi allait à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés en violant le droit des Canadiens à la liberté d'association et les droits relatifs à la vie privée des employés des syndicats.
La mise en oeuvre du projet de loi coûterait également des millions de dollars. Le directeur parlementaire du budget a estimé qu'il coûterait plus de 2,4 millions de dollars alloués par l'Agence du revenu du Canada. En fait, on a estimé qu'il en coûterait à l'ARC environ 21 millions de dollars, les deux premières années, pour créer la base de données, puis environ 2,1 millions de dollars par année par la suite. L'abrogation du projet de loi C-377 permettrait au gouvernement et aux syndicats d'économiser des millions de dollars et, comme je l'ai déjà mentionné, de maintenir le soutien essentiel offert par les travailleurs syndiqués à leurs collectivités là où il y a des besoins en raison des compressions du gouvernement.
Le projet de loi , le projet de loi du gouvernement dont nous sommes saisis aujourd'hui, vise également à abroger les dispositions mises en oeuvre par le projet de loi , une autre mesure présentée par un député conservateur d'arrière-ban et pilotée par le gouvernement conservateur dans l'intention de s'en prendre au mouvement syndical. Le projet de loi C-525 modifiait fondamentalement le processus d'accréditation ou de révocation de l'accréditation d'un syndicat représentant des employés fédéraux; il rendait essentiellement plus difficile l'accréditation et plus facile la révocation de l'accréditation. Il n'est pas étonnant que les travailleurs veuillent se syndiquer. Comme je l'ai souligné tout à l'heure, les emplois syndiqués offrent généralement des salaires plus élevés, de meilleurs avantages sociaux et de meilleures conditions de travail que les emplois non syndiqués. Le projet de loi C-525 toucherait tous les travailleurs sous réglementation fédérale qui veulent obtenir une accréditation syndicale ou s'en départir, y compris les travailleurs du secteur de l'énergie, du transport aérien, des télécommunications, du transport ferroviaire et des postes.
Auparavant, les travailleurs sous réglementation fédérale qui voulaient se syndiquer obtenaient automatiquement leur accréditation si plus de 50 % des employés signaient une carte indiquant qu'ils souhaitaient être membres d'un syndicat. C'est ce qu'on appelle le système de vérification des cartes. Si la proportion d'employés qui signaient une carte se situait entre 35 et 50 %, il fallait tenir un vote pour demander aux employés s'ils souhaitaient se syndiquer. Le projet de loi a modifié toutes ces règles. Il a rendu illégal le système de vérification des cartes et l'a remplacé par un processus en deux étapes. Premièrement, il a fait passer le pourcentage de cartes signées requis pour déclencher un vote de 35 à 40 %. Deuxièmement, il a instauré un processus de vote supervisé par le gouvernement. Ces changements étaient fondamentalement injustes et faisaient en sorte que les travailleurs qui souhaitaient se syndiquer étaient nettement désavantagés.
Les projets de loi et n'étaient pas dans l'intérêt des travailleurs. Ils constituaient plutôt une attaque contre le mouvement syndical au Canada et avaient pour objectif de nuire à celui-ci. Les néo-démocrates défendront toujours les intérêts des travailleurs canadiens. Je suis fière que notre parti ait joué un rôle de premier plan à cet égard et se soit opposé à ces projets de loi à la Chambre, au sein des comités qui les ont étudiés et dans les médias. La mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui, qui vise à abroger les projets de loi C-377 et C-525, est un pas dans la bonne direction. Je suis aussi fière que la Chambre ait adopté la motion proposée cette semaine par le NPD, qui réclamait des mesures immédiates pour garantir l'équité salariale. Nous devons aussi aller de l'avant afin de rétablir et d'améliorer les droits à la négociation collective et d'offrir des conditions de travail plus justes à tous les Canadiens.
:
Madame la Présidente, je vous signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour demander l'appui de la Chambre à l'égard du projet de loi , qui abrogerait les modifications législatives découlant des projets de loi et de la législature précédente.
Je suis fier du fait qu' comprend de nombreuses entreprises et usines. J'ai rencontré des gens et j'ai entendu des récits d'entreprises qui ont commencé dans un garage et qui sont devenues des marques internationales. Qu'il s'agisse d'usines ou de commerces, nombre d'entre eux sont des exemples de réussite locale qui ont maintenant une portée nationale, voire internationale.
Ce n'est pas un hasard qu' accueille également de nombreux syndicats et travailleurs syndiqués. On y retrouve un vaste éventail d'employés, notamment des travailleurs de la construction, des gens de métier, des travailleurs d'usine, des employés administratifs, des enseignants et des fonctionnaires. Ce n'est pas un hasard que ma circonscription accueille un si grand nombre d'entreprises florissantes et d'organisations syndicales. Les deux vont ensemble et doivent collaborer pour que notre économie soit prospère.
Comme nous l'avons déjà déclaré, le gouvernement est d'avis que des relations de travail justes et équilibrées sont absolument essentielles pour la prospérité des travailleurs canadiens et la croissance économique de notre pays. Tant les employeurs que les syndicats jouent un rôle essentiel pour faire en sorte que les travailleurs touchent un salaire décent, soient traités de façon équitable et exécutent leurs fonctions dans des environnements sains et sécuritaires.
Ce sont nos lois sur le travail qui assurent un équilibre entre les droits des syndicats et ceux des employeurs. Or, plusieurs projets de loi adoptés lors de la législature précédente ont changé notre régime de relations de travail. Les projets de loi et , des projets de loi d'initiative parlementaire appuyés par l'ancien gouvernement, ont perturbé l'équilibre fragile entre les syndicats et les employeurs.
Le projet de loi oblige les organisations ouvrières et les fiducies de syndicat à fournir à l'Agence du revenu du Canada des renseignements sur leurs actifs, leurs passifs, leurs revenus et leurs dépenses, ainsi que sur les salaires versés à leurs cadres, à leurs administrateurs et à d'autres employés désignés. Elles doivent également fournir de l'information sur le temps que les cadres consacrent à du lobbying politique et à des activités non liées aux relations de travail. Cette information doit ensuite être publiée sur le site Web de l'ARC.
Cela impose aux syndicats un fardeau administratif indu. Au titre du Code canadien du travail, les syndicats des lieux de travail sous réglementation fédérale et les organisations représentant les employeurs doivent déjà fournir leurs états financiers à leurs membres, sur demande et gratuitement. Il est à noter que huit provinces imposent des mesures semblables en matière de divulgation des renseignements financiers.
Pourquoi les syndicats devraient-ils se soumettre à ces exigences coûteuses et redondantes en matière de rapports, alors qu'elles ne s'appliquent pas à d'autres organisations comme les organisations professionnelles, qui bénéficient également d'un statut semblable au titre de la Loi de l'impôt sur le revenu?
Il y a ensuite la question de la publication de ces renseignements. Si on les publie sur le site Web de l'ARC, les employeurs auront accès à des renseignements essentiels, notamment sur l'argent qui a été réservé pour un fonds de grève. On peut comprendre aisément que cela place les syndicats dans une position très désavantageuse lors des négociations collectives.
Essentiellement, le projet de loi rompt l'équilibre du système. Cela m'amène à parler du projet de loi , qui fait également pencher la balance en faveur des employeurs.
Avant le projet de loi , les travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale qui souhaitaient former un syndicat pouvaient le faire de manière assez simple et directe. Si une majorité d'employés avaient signé une carte d'adhésion, ils pouvaient s'adresser au Conseil canadien des relations industrielles pour obtenir une accréditation à titre d'agent négociateur pour les travailleurs en question. Dans les cas où moins de la majorité, mais au moins 35 % des employés avaient signé une carte, on pouvait tenir un vote d'accréditation. Pourquoi a-t-on remplacé le système de vérification des cartes, qui a pourtant bien fonctionné durant de nombreuses années, par un système que plusieurs intervenants, y compris le Conseil canadien des relations industrielles, estimaient moins efficace et plus vulnérable à l'interférence de l'employeur?
Le projet de loi exige que les syndicats obtiennent l'appui d'au moins 40 % des membres avant de tenir un vote secret, ce qui rend plus difficile l'obtention du droit de vote. Par ailleurs, même lorsqu'une majorité de travailleurs ont clairement manifesté leur appui en signant une carte de membre, un vote secret devait avoir lieu pour que soit obtenue l'accréditation à titre d'agent négociateur.
Le système de vérification des cartes, qui repose sur l'obtention du soutien de la majorité, n'est pas moins démocratique qu'un scrutin obligatoire. Il a déjà aussi prouvé son utilité et son efficacité pour évaluer les sentiments des employés. Selon le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public, le processus en deux étapes avantage nécessairement les personnes qui veulent que les syndicats organisent deux scrutins. En ralentissant le processus, l'employeur peut pousser ses employés à voter non, même si c'est contraire à l'éthique, en les intimidant ou en les harcelant. Ce ne sont pas tous les employeurs qui vont empêcher les syndicats de faire leur entrée dans leur entreprise, mais il y en a.
Essentiellement, les projets de loi et désavantagent les syndicats et compliquent la vie des travailleurs canadiens qui souhaitent se syndiquer.
Pourquoi compliquerait-on la vie des syndicats et de leurs membres? Nous sommes conscients que les syndicats contribuent concrètement à protéger les droits des Canadiens. Comme l'a dit le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, les projets de loi et « n'étaient rien d'autre qu'une tentative visant à miner la capacité des syndicats à accomplir leur travail important pour protéger les emplois, promouvoir la santé et la sécurité au travail et défendre les intérêts de tous les travailleurs et travailleuses canadiens ».
Autrefois, le régime fédéral encadrant les relations de travail jouissait du respect et de l'assentiment à la fois des syndicats et des employeurs, car, depuis des dizaines d'années, les modifications au Code canadien du travail résultaient de processus éprouvés et authentiques misant sur la consultation et le consensus. Comme je le disais plus tôt, les relations de travail doivent demeurer justes et équilibrées si on veut que les travailleurs canadiens réussissent et que l'économie du pays aille bien. En annulant les changements législatifs apportés par les projets de loi et , nous contribuerons à restaurer cet équilibre.
J'espère sincèrement que tous mes collègues députés nous aideront à atteindre cet objectif en appuyant le projet de loi .
:
Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir d'intervenir dans les débats sur les questions importantes à la Chambre.
Le projet de loi à l'étude viendrait corriger une injustice. Le précédent gouvernement a eu tort lorsqu'il a employé des moyens détournés dans l'exécution de son programme législatif; en effet, il s'est servi d'un projet de loi d'initiative parlementaire afin de poser un geste politique nuisible au mouvement syndical au Canada. En s'en prenant au syndicalisme, le gouvernement a également nui à tous les aspects de notre économie, phénomène que je m'attarderai à détailler.
Lorsque je siégeais à l'Assemblée législative du Manitoba, j'ai eu l'occasion de participer à toutes sortes de débats sur les syndicats et la législation ouvrière. C'est d'ailleurs en 1998, dans un dossier concernant une loi du travail, que la législature manitobaine a connu ses moments les plus tumultueux.
Certains se rappelleront peut-être du recours à ce qu'on appelle l'arbitrage des propositions finales. C'est un gouvernement néo-démocrate qui avait adopté la méthode. Lorsqu'un gouvernement conservateur le remplaça, le premier point à son ordre du jour était l'élimination de l'arbitrage des propositions finales.
Je me souviens très bien la levée de boucliers. Lorsque nous nous sommes réunis en comité, plus de 100 personnes de divers segments de la société ont voulu y participer. Nous nous sommes réunis plusieurs fois en soirée, pendant des heures, parfois jusqu'à trois ou quatre heures du matin. Cela a été mon baptême des relations de travail. J'ai pu comprendre l'importance de bien faire les choses, ce que le gouvernement précédent n'a pas su faire.
Si les conservateurs reconnaissaient l'importance des relations de travail, ils n'auraient jamais tenté de présenter de façon détournée des lois inappropriées en matière de travail, par l'entremise d'un projet de loi d'initiative parlementaire. Le gouvernement avait le choix; il a choisi la confrontation avec le mouvement syndical du Canada.
Je crois sincèrement que les conservateurs ne comprennent pas ou ne reconnaissent pas le précieux travail qu'ont fait les syndicats dans le passé et qu'ils continuent de faire aujourd'hui ni leur rôle important pour l'avenir. Le Parti libéral a toujours respecté ce travail. Nous reconnaissons et valorisons les contributions des syndicats, pour les travailleurs d'aujourd'hui et ceux de demain.
Les députés devraient savoir que le projet de loi a été présenté en réaction à deux anciens projets de loi d'initiative parlementaire dont il a été amplement question à la Chambre aujourd'hui. Nous avons entendu des députés ministériels dire à quel point ces projets de loi étaient merveilleux. Nous avons entendu des néo-démocrates dire qu'il s'agissait de mauvais projets de loi. Nous avons aussi entendu des députés ministériels expliquer pourquoi ces mesures législatives n'auraient jamais dû être présentées.
Pour offrir une perspective différente, je dirais que, si le gouvernement conservateur précédent avait réellement souhaité modifier ainsi les lois sur le travail, il aurait dû présenter les mesures législatives sous forme de projets de loi d'initiative ministérielle. C'est ce que nous avons fait dans le cas du projet de loi à l'étude aujourd'hui, le premier ministre et la ministre responsable des lois sur le travail étant mis en cause. C'est ainsi que les choses auraient dû se passer, mais ce ne fut pas le cas.
Des députés se demandent ce qu'aurait donné la présentation des projets de loi sous cette forme. En pareil cas, les ministres sont tenus de consulter les nombreux groupes d'intervenants et de collaborer avec eux. Cependant, dans le cas de ces deux projets de loi, le ministre d'alors n'a pas pu mener de consultations ni travailler de concert avec les divers intervenants, ce qui, selon moi, aurait relevé de sa compétence. Cela n'a pas été fait parce que les mesures législatives ont été présentées sous forme de projets de loi d'initiative parlementaire, ce qui impose des contraintes.
Les députés disposeront de plus de temps pour débattre du projet de loi dont nous sommes saisis que nous n'en avions eu lorsque ces mesures législatives avaient franchi les étapes de la deuxième et de la troisième lecture avant d'être finalement adoptées. Il en est ainsi parce que l'étude des projets de loi d'initiative parlementaires fait l'objet de contraintes strictes. Le processus de renvoi au comité a aussi été modifié.
Si le gouvernement avait voulu, pour une raison inexplicable, faire de ces mesures législatives des projets de loi d'initiative ministérielle, il est très probable, selon moi, qu'ils n'auraient jamais été adoptés. Je suis convaincu que les conservateurs n'auraient jamais pu obtenir un consensus.
L'ancien gouvernement aurait dû prendre ce dossier au sérieux. Il ne l'a pas fait. En fait, il cherchait plus à faire des gains politiques qu'à faire régner l'harmonie au sein du mouvement syndical du Canada, de l'industrie en général et de l'économie canadienne. Les conservateurs tenaient davantage à pouvoir dire aux intervenants et aux groupes intéressés qu'ils ne ménageaient pas les syndicats. Leurs méthodes étaient injustes, mais ils ne s'en faisaient pas de scrupules.
Je siégeais dans l'opposition lorsque ces mesures législatives ont été mises aux voix. C'était très décevant. Nous, libéraux, savons qu'il est très important de favoriser et de maintenir l'harmonie dans les relations patronales-syndicales. C'est ce que les gouvernements devraient faire, et non chercher à semer la discorde ou à rendre les choses plus inéquitables. Nous devrions chercher à créer l'harmonie et à atteindre un consensus, et non l'inverse. C'est ce que permettra de faire le projet de loi .
Le seul groupe qui s'opposera à cette mesure législative sera en majeure partie dirigé par le Parti conservateur. Reconnaissons toutefois que, si nous sommes saisis de ce projet de loi aujourd'hui, c'est en réalité parce que c'était une promesse.
Mon collègue de la région de l'Atlantique, qui était notre porte-parole à l'époque, a expliqué pourquoi le projet de loi d'initiative parlementaire présenté comportait des lacunes fondamentales. Il avait raison. Cette mesure législative est foncièrement imparfaite. C'est pourquoi il faut la modifier. C'est pourquoi le chef du troisième parti à ce moment-là, qui est aujourd'hui le , s'est engagé à réparer le mal. C'est la raison d'être du projet de loi .
J'entends beaucoup parler de législation du travail de la part du Nouveau Parti démocratique et je tiens à mettre les députés en garde. La ministre du Travail de l'Ontario avait présenté un exposé à un comité. Elle avait signalé que, si les projets de loi d'initiative parlementaire étaient adoptés, le gouvernement fédéral allait outrepasser ses limites constitutionnelles et s'immiscer dans un domaine de compétence provinciale. Je me réjouis que mes collègues néo-démocrates appuient le projet de loi. Je les en félicite. Ils ne doivent cependant pas oublier que certaines mesures législatives devraient plutôt relever des provinces. Nous devons respecter les domaines de compétence ou, à tout le moins, en discuter avec nos homologues provinciaux.
Par exemple, il a beaucoup été question d'une loi antibriseurs de grève au Manitoba dans les années 1970 et au début des années 1980. Elle n'a pas été adoptée par l'Assemblée législative du Manitoba. Le gouvernement d'Howard Pawley a plutôt décidé d'instaurer l'arbitrage des propositions finales, que j'ai déjà mentionné. Autant que je sache, le seul gouvernement à avoir adopté une véritable loi antibriseurs de grève, si j'ai bonne mémoire, est un gouvernement libéral du Québec. Les choses ont peut-être changé ces dernières années. Je ne pourrais dire. Un grand nombre de mesures législatives sur le travail sont adoptées par les provinces.
Ce que nous proposons aujourd'hui s'inscrit dans un engagement électoral, mais, lorsqu'il s'agit d'apporter des changements reliés au travail, nous devons collaborer avec les principaux intéressés. C'est ce que j'aimerais recommander, surtout aux conservateurs. Ils devraient tenir compte de la façon dont les travailleurs et l'ensemble de l'industrie, l'économie, sont touchés lorsqu'ils présentent, en passant par la porte de derrière, des projets de loi que personne n'a réclamés, si ce n'est un membre du Parti conservateur qui, incidemment, est député. Le projet de loi en est donc un que tous les députés devraient appuyer.
:
Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du projet de loi .
Je suis très préoccupé, comme de nombreux Canadiens je pense, par beaucoup de choses qui ont été débattues et discutées aujourd'hui. On a parlé du scrutin secret comme d'une tracasserie administrative inutile et contraire aux fondements de notre démocratie. J'ai du mal à croire que de nombreux députés libéraux et néo-démocrates aient dit une telle chose. On parle de scrutin secret, le mode utilisé pour élire pratiquement tous les dirigeants politiques dans notre pays — à l'échelon fédéral, provincial et municipal —, et ils trouvent qu'il s'agit d'une tracasserie administrative inutile.
J'aimerais leur demander comment ils sont arrivés à la Chambre, selon eux. Préféreraient-ils que le scrutin ne soit pas secret, ou même qu'il n'y ait pas de scrutin du tout? Je m'interroge sur leur état d'esprit quand ils disent qu'un scrutin secret est antidémocratique.
Il est également assez paradoxal que la première mesure législative présentée par le nouveau gouvernement, qui a tout particulièrement axé sa campagne sur l'ouverture, la transparence et la responsabilité, soit un projet de loi qui mine totalement la transparence et la reddition de comptes prévues dans les mesures législatives que nous avions présentées à propos des syndicats. Je trouve cela extrêmement paradoxal et, à mon avis, il s'agit d'une autre promesse non tenue du nouveau gouvernement libéral.
En tant que député de l'Alberta, je trouve tout aussi frustrant de devoir m'interroger sur les raisons pour lesquelles le gouvernement propose ce projet de loi et pourquoi il le fait maintenant. Tous les jours, je reçois des appels de soudeurs, de serveuses, de tuyauteurs et de travailleurs du secteur du forage qui me demandent quand le gouvernement proposera une stratégie qui les aidera à se remettre au travail. Quand le gouvernement annoncera-t-il un plan qui aidera les familles qui peinent à joindre les deux bouts? Ce sont des gens qui ont perdu leur emploi ou qui risquent de le perdre. Quelle est la priorité du gouvernement alors que des milliers d'Albertains ont été mis à pied?
Selon l'étude sur le marché du travail qui a été publiée aujourd'hui, 22 000 emplois à temps plein ont été perdus en Alberta pendant le mois de janvier seulement. Le taux de chômage de l'Alberta a grimpé à 7,4 %; c'est la première fois depuis 1988 qu'il est supérieur à la moyenne canadienne. Selon certaines prévisions, d'ici la fin de 2016, il dépassera les 8 %, le plus haut taux depuis le lancement du Programme énergétique national du Parti libéral.
Alors que des milliers de travailleurs — non seulement de l'Alberta, mais aussi de la Saskatchewan, du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve — perdent leur emploi en raison du ralentissement du secteur de l'énergie, le gouvernement pense avant tout à récompenser les chefs syndicaux qui ont contribué à son élection au lieu de parler aux familles touchées par les pertes d'emplois. Je dois donc dire à ces familles que l'Alberta n'est vraiment pas un sujet prioritaire dans les discussions et les débats de la Chambre des communes. L'économie canadienne ne fait pas partie des priorités, ni les familles touchées par les pertes d'emplois. La priorité, c'est de récompenser les grands chefs syndicaux qui ont contribué à l'élection des libéraux. Cela est terriblement frustrant.
Les libéraux ont l'intention d'abroger cette mesure législative, alors qu'elle vise à accroître la transparence et la reddition de comptes parmi les chefs syndicaux. Cela me semble tout à fait irresponsable. Malgré les propos de la ministre, l'abrogation de cette mesure et la présentation du projet de loi constituent une attaque contre les travailleurs canadiens.
D'après la , l'abrogation des projets de loi et permettra de rétablir un juste équilibre à l'endroit des syndicats. Mais en réalité, le projet de loi avantagera les dirigeants syndicaux aux dépens des travailleurs.
Je tiens à souligner que la vaste majorité des syndiqués sont en faveur de dispositions législatives comme celles que nous avons présentées dans les projets de loi et . Dans le cadre d'un sondage mené par la firme Léger, 86 % des syndiqués ont indiqué qu'ils appuyaient de telles mesures législatives. Par ailleurs, les résultats d'un sondage similaire indiquent que 84 % des Canadiens appuient les mesures législatives visant à accroître la transparence et la reddition de comptes de la part des syndicats. Ils veulent pouvoir voter dans le cadre d'un scrutin secret pour élire les dirigeants syndicaux ou régler certaines affaires syndicales, et ils veulent savoir à quoi servent leurs cotisations syndicales. Je ne pense pas que ce soit trop demander.
Les Canadiens appuient la transparence et la reddition de comptes. Les syndiqués appuient la transparence et la reddition de comptes. Pourtant, le gouvernement libéral, lui, n'adhère pas à ces principes. C'est une tendance inquiétante. En fait, on dirait que c'est un thème qui guide le nouveau gouvernement libéral.
L'une des premières choses que la a faites après avoir été nommée à son poste a été de déclarer qu'elle ne tiendrait pas compte de la Loi sur la transparence financière des Premières Nations, qui permet aux communautés des Premières Nations de savoir comment leurs dirigeants gèrent leurs finances.
La première mesure législative de la est un projet de loi qui minerait la transparence et la reddition de comptes par les syndicats. Les députés constatent-ils un thème récurrent? Moi, si.
J'ai écouté une députée libérale aujourd'hui affirmer qu'un scrutin secret constitue en quelque sorte une tracasserie administrative supplémentaire qui détruit l'essence même de notre démocratie. Je ne peux tout simplement pas croire que le fait de demander aux syndiqués de voter dans le cadre d'un scrutin secret est trop exigeant. Ces députés doivent réfléchir à nouveau à leur position. Sans justification crédible et sans discussion en bonne et due forme avec les syndiqués, le gouvernement libéral sape deux mesures législatives qui constituaient une victoire pour les syndiqués.
L'objet du projet de loi est en fait très simple. Il s'agit d'une occasion pour le gouvernement de s'acquitter d'une dette envers les dirigeants syndicaux qui ont aidé à faire élire la , une ancienne députée provinciale du NPD au Manitoba.
La semaine dernière, on a appris que le Parti libéral avait été reconnu coupable d'avoir accepté des dons illégaux de la part d'un syndicat lors d'un événement organisé pendant la campagne électorale. L'équipe du avait explicitement demandé au syndicat de faire en sorte que certains de ses membres servent de figurants à l'occasion d'un événement. L'équipe de campagne était au courant que ces syndiqués toucheraient 100 $ chacun.
Ce n'est pas la seule activité du genre qu'il ait organisée. Il y en a une autre à laquelle a participé le conseil des charpentiers du district de Vaughan et une autre encore où étaient présents des membres de la section d'Oakville de l'Union internationale des opérateurs de machinerie lourde. Disons que les relations sont bonnes avec les syndicats, et je serais curieux de savoir si des dons illégaux ont aussi été versés lors de ces deux activités de campagne.
Depuis les élections, le a rencontré trois fois les représentants des Teamsters, trois fois aussi ceux du syndicat des ingénieurs et même ceux du plus important syndicat des États-Unis, la Fédération américaine du travail. Il semble avoir fait une priorité de ces rencontres avec les syndicats puisqu'il en a tenu une bonne dizaine. Pourtant, pendant ce temps, des milliers d'emplois se sont envolés en fumée dans le secteur de l'énergie, et ce n'est pas fini. Combien de fois le premier ministre a-t-il rencontré les travailleurs ou les représentants du secteur pétrolier et gazier? Une fois, et c'était hier, à Calgary. On voit bien quelles sont les priorités actuelles du gouvernement libéral.
La reddition de comptes et la transparence étaient au coeur de la campagne du Parti libéral. Il appert cependant clairement qu'il n'a aucune intention de tenir les promesses qu'il a faites pendant la campagne à ce sujet. Les Canadiens méritent mieux que cela.
L'ancien gouvernement conservateur a effectué des réformes en profondeur au niveau fédéral afin de rétablir la confiance des Canadiens envers leurs institutions politiques. Le premier projet de loi présenté par les conservateurs a été la Loi fédérale sur la responsabilité, dont nous sommes très fiers de ce côté-ci de la Chambre. Cette loi a instauré la reddition de comptes et la transparence au profit des Canadiens. Elle ne les a pas minées.
La Loi fédérale sur la responsabilité a réformé le financement des partis politiques. Elle a réduit l'influence de l'argent sur les politiciens en interdisant les contributions de la part des syndicats et des sociétés, et elle a uniformisé les règles du jeu pour les donateurs particuliers.
Nous avons également présenté les projets de loi et afin d'exiger de la part des syndicats une transparence accrue et une meilleure reddition de compte envers le mouvement ouvrier et les Canadiens. Ces mesures législatives visaient expressément à préserver les droits démocratiques des travailleurs canadiens et à donner au public l'assurance que les syndicats utilisent leur argent judicieusement et efficacement. L'adoption de ces projets de loi devait permettre à la population de jauger le rendement, l'intégrité financière et la saine gestion des organisations ouvrières.
Certains des opposants au projet de loi l'ont décrit aujourd'hui comme étant antisyndical. Ils ont affirmé que les dépenses des syndicats ne devraient pas faire l'objet d'un examen minutieux par les Canadiens, et encore moins par leurs propres membres. Je ne suis pas d'accord. Ces syndicats sont subventionnés en très grande partie par les contribuables canadiens. Le gouvernement fédéral offre aux organisations ouvrières des avantages fiscaux généreux et une exemption d'impôt sur les profits réalisés sur les investissements, le revenu provenant d'un emploi et les profits générés par les centres de formation. Même si elles bénéficient de ces avantages fiscaux importants, ces organisations n'étaient pas tenues, par le passé, de divulguer comment elles s'étaient servies de ces avantages.
Les renseignements sur toutes les dépenses du gouvernement fédéral, y compris des députés comme moi et tous mes collègues à la Chambre, sont accessibles au public. Mes dépenses sont inscrites sur mon site Web. Les gens peuvent les vérifier maintenant. On demande aux provinces, aux municipalités et aux organismes de bienfaisance de rendre publics leurs états financiers. Les seuls qui ne sont pas obligés de le faire sont les syndicats.
Il est frustrant que des syndicats, qui devraient rendre des comptes à leurs membres et qui reçoivent de généreux avantages fiscaux financés par les contribuables, ne croient pas qu'ils devraient eux aussi avoir l'obligation de divulguer publiquement leurs données financières.
Dans la plupart des cas, l'argent est prélevé sur la paie, que l'employé souhaite être syndiqué ou non. Il fait ensuite l'objet d'exemptions d'impôts qui causent chaque année un manque à gagner de 500 millions de dollars dans le Trésor public.
Je pense, comme le confirment les sondages que nous avons effectués, que la plupart des Canadiens considèrent qu'on devrait déclarer ces sommes et divulguer ce qu'on en fait. Le projet de loi exigeait des syndicats qu'ils communiquent cette information, ce qui était un pas dans la bonne direction pour les syndicats et les travailleurs canadiens. Il veillait à ce que les employés syndiqués et les Canadiens puissent savoir comment les syndicats dépensent les cotisations de leurs membres et connaître l'investissement fiscal et financier qu'elles représentent.
Le projet de loi imposait simplement des exigences aux syndicats en matière de transparence et de reddition de comptes. Il exigeait des organisations syndicales qu'elles soumettent tous les ans une déclaration publique de renseignements à l'Agence du revenu du Canada. Il en a été question aujourd'hui. On a dit qu'il s'agit déjà d'une exigence dans sept provinces. Tout à coup, quand on demande que l'exigence s'applique à l'ensemble du pays, on fait comme si cela devenait un fardeau écrasant. S'il est vrai que c'est déjà une exigence dans bien des cas, est-il vraiment si difficile d'envoyer une copie supplémentaire à l'ARC?
Les exigences de divulgation incluraient les états financiers, y compris les sommes versées pour des activités politiques et de lobbying et les salaires versés aux dirigeants ainsi qu'aux membres du personnel. Rien de plus.
En outre, le projet de loi obligeait l'ARC à afficher ces renseignements sur un site Web pour que le public puisse y avoir accès. Loin d'isoler les syndicats, le projet de loi n'imposait rien de plus que ce qui est exigé en ce moment des organismes de bienfaisances enregistrés au Canada. Je suis membre du Club Rotary depuis de nombreuses années. Nous effectuons nos vérifications financières. Nous effectuons nos vérifications de fin d'exercice et veillons à ce qu'elles soient mises à la disposition du public. Nous ne considérons certainement pas cela comme étant un fardeau incroyable.
Si les organismes de bienfaisance au Canada arrivent à le faire, les syndicats qui touchent un demi-milliard de dollars chaque année en subventions des contribuables peuvent aussi y arriver. Les membres réclament ces mesures.
Si la estime que la transparence et la reddition de comptes sont si dévastatrices pour les syndicats canadiens, pourquoi tant d'autres pays ont-ils des lois semblables et des syndicats qui prospèrent? Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Allemagne et même la France socialiste ont des lois semblables qui obligent leurs syndicats à rendre publics leurs documents financiers. Certaines organisations syndicales canadiennes le font même déjà. Si leur administration centrale est située aux États-Unis, elles sont tenues de rendre également publics leurs états financiers canadiens.
Certains ont dit que cela imposait un fardeau injuste aux syndicats. Ces mesures législatives existent aux États-Unis depuis des décennies et n'ont eu aucune incidence sur les négociations collectives. Le fait est que le projet de loi ne réglemente pas les activités des syndicats ni leur participation aux négociations collectives ou la façon dont ils dépensent leur argent.
Le projet de loi ne va pas à l'encontre de la Charte canadienne des droits et libertés. Il a su résister à la contestation constitutionnelle. Par exemple, l'ancien juge de la Cour suprême du Canada Michel Bastarache a donné son opinion sur le projet de loi . Il a fait valoir que sa constitutionnalité serait reconnue par le tribunal auquel il avait siégé. Donc, un ancien juge de la Cour suprême a dit que les mesures législatives que nous avons proposées n'étaient pas inconstitutionnelles.
Les projets de loi permettent tout simplement une plus grande transparence et une plus grande reddition de comptes, deux points sur lesquels ont misé les libéraux pendant leur campagne électorale, mais qu'ils ne semblent pas pressés de mettre en oeuvre.
Comme je l'ai dit plus tôt, un sondage réalisé par Léger Marketing en 2013 a révélé que, parmi les 1 400 Canadiens interrogés, 83 % voulaient voir une telle mesure législative adoptée par les syndicats et 84 % des syndiqués étaient du même avis. Un sondage Nanos de 2011 révélait des résultats similaires. L'opinion des gens n'a donc pas changé. Pour une raison que j'ignore, le Parti libéral veut nous faire croire qu'entre 2013 et 2016, les syndiqués ont fait un virage à 180 degrés sur cette question.
La a-t-elle consulté des syndiqués avant de présenter le projet de loi ? Si 84 % des syndiqués appuyaient, en 2013, le genre de mesure législative que nous proposions dans les projets de loi et , qu'est-ce qui a changé en trois ans? Qu'est-ce qui a changé en trois ans qui fait que, maintenant, le gouvernement libéral croit que les syndiqués l'implorent d'abroger ce genre de mesures législatives?
Je suis certain qu'il y a eu des protestations, mais je parierais qu'elles venaient des dirigeants syndicaux, et non des syndiqués, que les libéraux ont omis de consulter avant de présenter cette mesure législative.
Cette semaine, j'ai demandé à la ministre de l'Emploi si elle avait consulté des syndiqués avant de présenter ce type de mesure législative. Elle n'a pas réussi à répondre. Je pense qu'en réalité les libéraux ne l'ont pas fait. Elle a simplement répondu qu'elle avait parlé à 22 000 résidants de sa circonscription durant la campagne électorale.
Voici ce que j'aimerais lui demander. A-t-elle expliqué à ces gens que son projet de loi favoriserait une approche moins démocratique? Leur a-t-elle demandé s'ils étaient d'accord pour que le gouvernement piétine les fondements mêmes de la démocratie et élimine le vote secret? Croit-elle que le point de vue de sa circonscription, située au Manitoba, représente le Canada entier? J'aimerais avoir ses commentaires à ce sujet.
L'intérêt public exige que les syndicats divulguent leurs données financières parce qu'ils bénéficient d'allégements fiscaux. Cette mesure bénéficie aussi aux syndiqués, puisqu'ils peuvent exercer leur droit démocratique dans le cadre d'un vote secret. Par ailleurs, tout gouvernement gagne à mener des consultations, comme nous l'avons fait quand nous avons élaboré cette mesure. Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, a accueilli favorablement le projet de loi . Il a déclaré que, dans presque tous les milieux de travail syndiqués, les employés étaient obligés de payer une cotisation syndicale. Il serait donc logique que les syndicats soient tenus de divulguer leur utilisation de ces fonds. Il a ajouté qu'une telle divulgation renforcerait la transparence et la reddition de comptes à l'égard des activités syndicales. M. Kelly n'était pas le seul à soutenir le projet de loi C-377. Des avocats, des syndiqués et des professeurs ont signalé leur appui à cette mesure quand ils ont témoigné devant le comité de la Chambre et le comité sénatorial.
Les lois canadiennes du travail visent à protéger les droits des travailleurs, à faire en sorte que leur lieu de travail soit équitable et productif et à veiller à ce qu'ils puissent travailler dans un milieu où ils ont le sentiment de pouvoir s'exprimer selon leur conscience. Il s'agit d'atteindre un équilibre et de créer un milieu équitable, où les travailleurs peuvent faire eux-mêmes les choix qui correspondent le mieux à leurs besoins. Le gouvernement libéral tente d'abroger des lois qui ont créé un milieu axé sur la reddition de comptes, la transparence et l'équité au profit des travailleurs. Les libéraux entendent rétablir un système qui ne fonctionnait pas et qui n'était pas équilibré. Ce n'est pas ce que souhaitent les Canadiens.
La affirme que le gouvernement abroge les projets de loi et dans le but de rétablir l'équilibre dans le milieu. Or, c'est exactement ce que la loi précédente a fait. Celle-ci avait pour grand principe de donner à tous les travailleurs sous réglementation fédérale le droit démocratique à un vote secret, libre et juste, à plus forte raison quand il s'agit de donner ou de révoquer une accréditation syndicale. La loi reconnaissait le droit de tous les travailleurs canadiens de s'associer pacifiquement, qu'ils souhaitent ou non être représentés par un syndicat. Le choix leur revient et ils devraient pouvoir exprimer ce choix par un vote secret. Ce choix ne devrait pas revenir à leurs dirigeants syndicaux. Le système se prêtait aux abus, car il était possible d'exercer une contrainte ou de l'intimidation pour forcer un travailleur à voter en faveur d'un syndicat. On ne devrait pas juger déraisonnable le fait de demander un vote secret, car ce ne l'est pas. Il en va de même dans tous les systèmes démocratiques au pays. Toutes les personnes qui votent ont ce droit fondamental. Les travailleurs qui expriment leur opinion concernant l'appartenance à un syndicat devraient aussi jouir de ce droit. Le vote secret est la seule façon de réaliser cela.
On dirait que les libéraux se sont donné pour objectif et pour mandat de modifier tous les modes de scrutin du pays. On voit tout de suite que le gouvernement n'a aucun respect pour le droit de vote des Canadiens. Même ici, à la Chambre, il veut éliminer les scrutins secrets. Il veut que les syndicats reviennent au système de vérification des cartes. Selon lui, les Canadiens n'ont pas le droit de s'exprimer par voie de référendum sur les changements qui pourraient bouleverser le mode de scrutin grâce auquel ils choisissent leurs gouvernants. Morceau par morceau, le gouvernement libéral entend démanteler la démocratie canadienne.
Au printemps de l'an dernier, j'ai rencontré les représentants syndicaux d'une raffinerie de gaz du Sud de l'Alberta. Leur organisation comptait environ 80 membres. Je voulais connaître leur point de vue sur la mesure législative que nous avions présentée. Ils ont été honnêtes. Ils m'ont dit que les têtes dirigeantes de leur syndicat, dans l'Est du pays, leur mettaient de la pression pour qu'ils votent contre les conservateurs à cause des projets de loi et . Je leur ai demandé qui ils favorisaient pour vrai et pour qui ils avaient l'intention de voter. Ils m'ont répondu qu'ils allaient voter conservateur et qu'ils appuyaient non seulement ces deux projets de loi, mais aussi leur contenu, car ils voulaient voir les états financiers de leurs dirigeants syndicaux et ils voulaient avoir la liberté de pouvoir voter selon leur conscience, dans le cadre d'un scrutin secret.
Maintenant que nous sommes saisis du projet de loi , je demanderais à la de prendre la parole et d'être honnête avec les Canadiens. La raison pour laquelle elle a présenté le projet de loi C-4, c'est qu'il s'agit d'une façon de s'acquitter d'une dette à l'égard des dirigeants syndicaux qui ont aidé à la faire élire. Ce projet de loi ne sert pas les intérêts des Canadiens.