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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour préciser quelques-uns des arguments du NPD contre le projet de loi à l'étape de la troisième lecture.
En analysant le projet de loi, il nous est apparu clairement que nous ne nous opposons pas aux mesures du gouvernement parce qu'il est formé par des libéraux, mais que nous nous opposons aux libéraux en raison des mesures qu'ils prennent. Cette mesure législative est truffée de propositions qui n'orienteraient pas le pays dans la bonne direction et elle ne remplit pas les engagements pris non pas par nous, mais par les libéraux, au cours de la dernière campagne électorale.
Je veux souligner quelques-unes des choses qui posent problème et suggérer d'autres façons dont le gouvernement aurait pu procéder et qui l'auraient aidé à atteindre les buts qu'il dit s'être fixés.
Je vais d'abord parler du logement. Le budget ne prévoit aucuns fonds pour une stratégie nationale pour le logement cette année, et c'est dommage. On promet de l'argent pour plus tard, mais c'est dommage, car le gouvernement peut bien parler, faire des déclarations de principes et tout le reste, c'est vraiment ce à quoi il consacre les fonds publics qui nous révèle ses priorités et ce qu'il a à coeur. Le fait qu'il n'y ait pas d'argent de prévu dans l'immédiat n'augure rien de bon.
Le NPD souhaite que le Canada élabore une stratégie nationale du logement. Dans la même optique, nous aurions aimé que le projet de loi d'exécution du budget prévoie un financement continu et obligatoire destiné au logement. En effet, une stratégie nationale solide et efficace nécessite un financement fiable et stable d'année en année. C'est ainsi qu'on pourrait augmenter de façon notable le nombre de logements abordables et de logements sociaux, car il existe actuellement des besoins criants dans ce domaine.
En incluant dans le budget des investissements à cette fin, le gouvernement aurait fait savoir qu'il a vraiment à coeur d'établir un plan national en matière de logement. En l'absence d'un tel engagement, ce dossier reste à la merci des décisions ponctuelles du gouvernement.
Le NPD a déjà proposé, par l'intermédiaire de projets de loi d'initiative parlementaire, des mesures législatives visant à établir une stratégie nationale du logement substantielle et permanente. Ces mesures décrivaient comment consulter les intéressés et comment élaborer la stratégie de façon à éviter que toutes les décisions soient prises par le Cabinet. Des Canadiens ordinaires auraient régulièrement la chance de fournir des renseignements sur leur expérience et sur celle de leurs amis, de leurs voisins et de leur famille; ces données seraient utilisées dans le cadre de la stratégie, qui bénéficierait d'un financement fiable pendant de nombreuses années.
Je donne cet exemple pour montrer que le gouvernement aurait pu utiliser le projet de loi d'exécution du budget pour renforcer et confirmer son engagement envers une stratégie nationale du logement. Je trouve décevant qu'il ne l'ait pas fait. Nous devons donc nous en tenir aux paroles des libéraux, qui disent qu'il y aura bel et bien des investissements.
Les libéraux font beaucoup de promesses. Il est difficile de croire qu'ils pourront toutes les respecter, étant donné la situation financière actuelle du pays et leurs décisions de ne pas cibler activement les grands délinquants fiscaux, par exemple, et de ne pas augmenter le taux d'imposition des sociétés. Je reviendrai là-dessus plus tard.
Une autre question traitée dans le projet de loi qui revêt une grande importance pour le NPD et moi est celle du financement de la santé. Durant la dernière campagne électorale, les libéraux et le ont fait des promesses en réponse au plan du gouvernement précédent et de Stephen Harper de faire passer de 6 % à 3 % l'augmentation habituelle des transferts en santé. Ce plan a été vertement critiqué par les libéraux lors de la dernière campagne. Dans leur plateforme, les libéraux et le premier ministre se sont engagés clairement à ne pas adopter le modèle de financement de Stephen Harper ainsi qu'à changer la façon dont le modèle retenu serait choisi. Le premier ministre a affirmé qu'il convoquerait une rencontre avec tous les premiers ministres du pays pour discuter d'un nouvel accord national sur la santé.
Après les élections, les premiers ministres des provinces ont pris le au mot et ils ont demandé d'avoir cette rencontre. À plusieurs reprises, ils ont tenu des conférences de presse conjointes pour enjoindre au premier ministre de convoquer une rencontre nationale des premiers ministres afin de discuter d'un nouvel accord national sur la santé, mais cette rencontre n'a jamais eu lieu. La mesure législative découle de cette promesse non tenue par le , celle de convoquer une telle rencontre et de faire pleinement participer les premiers ministres à la détermination de la nouvelle structure nationale de financement de la santé ainsi que du cadre connexe.
Les libéraux ont plutôt choisi de semer la division en s'adressant à chaque province séparément et en négociant avec chacune une entente qui repose essentiellement sur le même modèle de financement à la Harper auquel ils s'étaient opposés pendant la campagne électorale. C'est ce qui ressort du projet de loi.
Pour ce qui est des fonds supplémentaires que les libéraux ont promis pendant la campagne électorale pour les soins à domicile et la santé mentale, au lieu de laisser le champ libre aux provinces, comme ils le leur avaient promis pendant la campagne, à commencer par le , les libéraux s'en sont plutôt servi comme monnaie d'échange pour les forcer à signer un accord sauce Harper. Les libéraux ont utilisé cet argent pour menacer les provinces et les forcer à accepter exactement le modèle de financement que les libéraux et elles n'avaient pas arrêté de critiquer.
Bref, côté stratégie et priorités, nous avons eu droit à un changement de cap radical de la part du gouvernement, qui a manqué à sa parole dans l'un des dossiers publics les plus en vue du Canada. C'est ce qui ressort de la présente version du projet de loi. C'est honteux, selon moi, d'autant que, à bien y penser, on ne peut même pas dire que nous avons un accord national sur la santé parce que 10 accords indépendants — et encore, je devrais dire 9, puisque nous n'en sommes pas encore à 10 — ne feront jamais un accord global.
Il y avait une chance à saisir. Après que le gouvernement Harper a renoncé à l'idée ou raté l'occasion de créer un nouvel accord national sur la santé à l'échéance de l'accord sur la santé de 2004, en 2014, il y a eu un bref moment où on aurait pu rassembler les provinces pour négocier un nouvel accord sur la santé, comme l'avait fait l'ancien premier ministre Paul Martin en 2004. L'occasion était là. Les libéraux fédéraux semblaient en tout cas prêts à prendre ce rôle. Cela aurait été une bonne chose. Ils auraient dû le faire, mais ils ne l'ont pas fait. Bien qu'ils se soient donné un plus grand bâton en promettant d'investir dans les soins à domicile et les soins de santé mentale, ils ont plutôt adopté l'ultimatum de Stephen Harper.
Reste à savoir maintenant quand l'occasion se présentera de nouveau. C'est de la faute du actuel si l'on rate l'occasion de se doter d'un accord national sur la santé en bonne et due forme pour la génération à venir. Je pense que c'est profondément honteux et j'espère que les libéraux qui ont fait campagne sur l'idée que l'on aurait un nouvel accord national sur la santé réalisent qu'ils sont complices du fait que les Canadiens n'auront pas d'accord en bonne et due forme pour la génération à venir, car le mécanisme de financement prévu dans le projet de loi à l'étude n'est pas adéquat.
Vu l'absence d'un accord national sur la santé digne de ce nom, le pays n'a pas non plus de régime national d'assurance-médicaments, par exemple. Ce serait formidable si le projet de loi d'exécution du budget que nous sommes en train d'étudier contenait les dispositions nécessaires à la création d'un régime national d'assurance-médicaments. Les Canadiens de partout au pays auraient ainsi accès en toute équité à une assurance-médicaments universelle garantissant un bon accès aux médicaments sur ordonnance dont ils ont besoin. Les Canadiens paieraient seulement une partie du coût des médicaments, qui leur reviendraient moins cher. Les gouvernements pourraient par ailleurs fournir un meilleur service à un coût inférieur. Toutes sortes d'estimations ont déjà été faites. En faisant la moyenne des estimations, des plus conservatrices aux plus généreuses, il est assez raisonnable de penser que les contribuables canadiens feraient une économie d'environ 7 milliards de dollars par année si nous nous dotions d'un régime national d'assurance-médicaments.
Les députés auront peut-être peine à le croire, mais les libéraux avaient promis de créer un tel régime en 1993, et nous en sommes encore au même point aujourd'hui. Cependant, comme c'était le cas en 1993 et comme ce fut encore le cas par la suite, le NPD milite pour la création d'un régime national d'assurance-médicaments et il continuera de le faire jusqu'à ce que nous en ayons un.
Il est honteux de penser que, 25 ans après l'élection de Jean Chrétien avec une solide majorité, au terme d'une campagne où il avait promis clairement d'établir un régime national d'assurance-médicaments, nous soyons encore obligés d'en parler. Nous n'en sommes pas à discuter des détails d'un tel régime, ni à en évaluer le fonctionnement, ni à déterminer si, par telle ou telle modification, les Canadiens pourraient économiser plus d'argent encore. Non, nous en sommes encore à parler simplement de l'idée d'établir un tel régime, et je pense que c'est tout à fait honteux.
Les libéraux nous avaient promis également de rétablir les pensions à vie des anciens combattants, mais il n'en est pas du tout question dans le projet de loi. Lorsqu'on veut savoir si les engagements pris sont respectés, on n'a qu'à regarder où l'argent est dépensé. Encore une fois, la promesse faite n'a pas été tenue.
Le continue de faire des promesses et de nous demander d'attendre, en disant que cela s'en vient. Toutefois, le gouvernement a poursuivi sa démarche judiciaire, qu'il avait promis d'abandonner, contre Equitas et les anciens combattants canadiens. En agissant de la sorte, il signale qu'il n'existe pas de pacte sacré entre le Canada et ses anciens combattants. Le gouvernement consacre des fonds à cette démarche judiciaire, des fonds qui pourraient être utilisés à meilleur escient pour aider les anciens combattants qui, par leur service, ont gagné notre respect et méritent de vivre dans la dignité. Le gouvernement doit cesser de dépenser ces fonds comme il le fait actuellement.
C'est la même chose lorsqu'il est question des Premières Nations. Le gouvernement continue de gaspiller de l'argent qu'il avait promis de ne pas dépenser à se battre en cour contre les Premières Nations. Il pourrait plutôt verser ces fonds, que le Tribunal canadien des droits de la personne et beaucoup d'autres organismes ont déclaré qu'il devait aux Premières Nations et dont le versement constituait un élément important du processus de réconciliation. Ces fonds aideraient les membres des Premières Nations à se remettre sur pied et à résoudre les problèmes endémiques de leurs communautés afin qu'ils puissent tirer pleinement profit de la richesse, des ressources et de la qualité de vie que le Canada a à offrir, ce dont on les empêche depuis bien trop longtemps. Le projet de loi ne prévoit rien pour corriger ce problème.
Les anciens combattants ont affirmé clairement que les pensions à vie doivent être rétablies. C'est aussi ce que les libéraux ont affirmé, et c'est ce que préconisent depuis longtemps les néo-démocrates. On s'attendrait donc à qu'il y ait un vaste appui. Les néo-démocrates appuieraient sans aucun doute les pensions à vie, mais il n'en est nullement question dans le projet de loi.
Les libéraux parlent beaucoup de priorités en matière de dépenses, mais les résultats de l'examen de la politique de défense publiés récemment montrent bien ce que représente une priorité des libéraux en matière de dépenses. Cela veut dire que des fonds sont annoncés pour 2026, 2027 ou 2028. Lorsque nos petits-enfants auront atteint l'âge adulte, les libéraux commenceront à consacrer de l'argent à cette grande priorité.
C'est décevant d'entendre de gros chiffres lancés ici et là, notamment sur l'infrastructure, alors qu'on sait très bien que de nombreuses années s'écouleront et de nombreuses élections auront lieu avant que les fonds soient dépensés.
Le débat actuel au Parlement au sujet des priorités n'est donc pas sérieux. Nous jouons plutôt à de petits jeux avec de l'argent de Monopoly. Les libéraux peuvent annoncer tout l'argent qu'ils veulent pour 2035, mais ils n'auront jamais à distribuer cet argent. Les circonstances auront changé à diverses reprises et de diverses façons. Nous ne pouvons pas faire de prévisions. Lorsque viendra le temps de dépenser les fonds, de nouveaux budgets auront été établis, et les fonds auront été réaffectés à de nombreuses reprises. C'est commode pour le gouvernement de parler de ce qu'il fera en 2027, 2030, 2040 ou 2050. Je crois que c'est en 2055 que le gouvernement estime pouvoir équilibrer le budget.
Le débat actuel n'est pas un véritable débat. Le gouvernement rend un bien mauvais service à cet endroit et aux Canadiens lorsqu'il prétend prendre des mesures véritables en annonçant des fonds qui ne seront investis que dans 10 ans. C'est un excellent exemple des priorités du gouvernement. Les députés et les gens que nous représentons méritent mieux. Par conséquent, je ne vais pas m'excuser de mettre l'accent sur les prochaines années et les dépenses annoncées par le gouvernement, puisque le reste est à venir.
Je reviens sur le sujet du logement. Si les libéraux voulaient vraiment verser un investissement à long terme, ils l'auraient inclus dans le projet de loi. Il est vrai que des plans sur 5 ou 10 ans sont parfois nécessaires pour certains dossiers, ce qui est certainement le cas de la pénurie de logements sociaux et abordables. Cela dit, le projet de loi n'inclut pas de stratégie nationale sur le logement ni les fonds pour la financer. Il faut prévoir des fonds législatifs pour cette stratégie.
Le gouvernement semble, à tout le moins, manquer de sincérité lorsqu'il parle du besoin d'un plan à long terme, mais qu'il refuse de présenter une mesure législative connexe qui prévoirait l'argent nécessaire et qui définirait le processus de consultation pour ce type de dépenses à long terme. De telles dépenses ne doivent pas être laissées au hasard. Si un plan de 10 ans s'impose, il devrait également y avoir un cadre associé, qu'il y a lieu d'énoncer dans la loi, afin de disposer d'une garantie législative que les fonds seront versés. Rien de tel ne se trouve dans le projet de loi.
On constate toutefois la présence d'une tout autre garantie, celle d'une structure qui sera établie non pas pour 10 ans, mais indéfiniment. L'argent des contribuables canadiens servira à remplir les poches des grandes entreprises du Canada. C'est honteux. On dit que les priorités législatives peuvent être déterminées dans le projet de loi d'exécution du budget, que les sommes consenties révèlent les véritables intentions. C'est bien ce que les libéraux ont fait.
Les libéraux parlent d'un fonds de 35 milliards de dollars qui servira à privatiser l'infrastructure et à permettre qu'il soit plus facile pour de grandes sociétés — et on ne parle même pas de grandes sociétés canadiennes, mais de grandes sociétés internationales —, de devenir propriétaire d'infrastructures canadiennes et de dicter aux Canadiens ce qu'ils devront payer pour emprunter une autoroute ou un pont, de sorte qu'elles puissent réaliser un profit. Puis, lorsque l'infrastructure ne sera plus rentable, si le plan est mal conçu et ne génère pas le rendement attendu de 7 % à 9 %, ces sociétés se retireront du projet, et les contribuables canadiens paieront la facture.
Le projet de loi montre quelles sont les priorités des libéraux. Malheureusement, elles ne correspondent pas à celles qu'ils ont fait valoir en campagne électorale.
Le gouvernement parle d'ouverture et de transparence. Nous avons de très bonnes raisons de douter de sa sincérité à cet égard. Hier, nous avons entendu que le bilan des libéraux en matière de demandes d'accès à l'information, une mesure très raisonnable de leur ouverture et de leur transparence, est pire que celui du gouvernement Harper à sa dernière année de mandat.
Le processus de nomination de Madeleine Meilleur au poste de commissaire aux langues officielles était loin d’être ouvert et transparent. D’ailleurs, il n'y a plus de processus. C’est gênant. Le n’admet toujours pas qu’il a fait une erreur en pensant qu’une personne aussi partisane pouvait apparaître suffisamment indépendante pour occuper un poste de mandataire indépendant du Parlement. Il n’y a rien d’ouvert ou de transparent dans cette affaire.
Les Canadiens ont tout lieu de s’inquiéter d’un projet comme la Banque de l’infrastructure, dont ils ne peuvent attendre le genre d’ouverture et de transparence nécessaires pour savoir s’ils en ont pour leur argent.
Il est peut-être vrai que la Banque de l’infrastructure facilitera les mises en chantier, mais ce ne sera pas gratuit. Personne ne construit quoi que ce soit par charité pour les Canadiens. Les responsables saoudiens ne viendront pas investir au Canada parce que la Banque leur aura annoncé la nécessité de construire un pont, qu'ils se chargeraient de faire pour pas cher et avec des matériaux de qualité, sans rien demander en retour. Les Canadiens devront payer. Plus on construit, plus on paie. On n'a rien pour rien.
Il est ridicule que, d'un côté, les libéraux encensent certains de leurs députés et soulignent leur expérience du monde des affaires et de la finance en prétendant que ce sont des gestionnaires avisés, puis, de l'autre côté, qu'ils soutiennent que, je ne sais comment, ce ne sont pas les Canadiens qui paieront pour toutes les infrastructures qui seront financées par la Banque, alors que la facture sera en fait plus salée qu'elle ne le devrait. Les investisseurs exigeront un rendement plus élevé que les banques auprès desquelles le gouvernement pourrait emprunter, ce qu'il avait promis en campagne électorale. Honnêtement, depuis le début, le gouvernement nous roule dans la farine.
Quand nous parlons d'emprunter à un taux de 2 % pour bâtir plus d'infrastructures, les libéraux se plaisent à dire que le NPD voulait déposer un budget équilibré et qu'il n'aurait alors rien pu construire.
D'abord, les projets qui seront financés par la Banque de l'infrastructure le seront à partir d'argent emprunté, à un taux plus élevé que si l'argent provenait d'autres investisseurs. Prétendre qu'il ne s'agit pas d'un déficit encouru par les Canadiens est inexact. Les libéraux peuvent jouer avec les chiffres, les mettre dans les livres de la Banque de l'infrastructure, ou dans ceux d'investisseurs privés, en fin de compte, ce sont les contribuables canadiens qui écoperont. Personne de ce côté-ci de la Chambre ne se laisse berner par les libéraux.
L'autre chose, c'est que les libéraux ne cherchent pas d'autres sources de revenus ou des façons d'économiser de l'argent. Lorsque je parle d'un programme national d'assurance-médicament, je parle d'une façon d'économiser des sommes d'argent faramineuses. Si le gouvernement empruntait son argent à des taux de 2 % pour construire des infrastructures au lieu de taux de 7 % ou 9 %, il pourrait construire nettement plus de ponts et de rues avec son budget de 7 milliards de dollars.
Les libéraux se sont prononcés en faveur d'une motion du NPD demandant au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux paradis fiscaux et aux échappatoires fiscales. Les libéraux se sont engagés noir sur blanc à mettre fin à l'échappatoire fiscale des options d'achat d'actions pour les PDG. Ils ont laissé tomber. Cela représente presque 1 milliard de dollars par année, et beaucoup plus encore si nous nous attaquons à la question des paradis fiscaux et des fraudes fiscales. Certaines personnes estiment que ce chiffre pourrait atteindre les 50 à 60 milliards de dollars par année. C'est beaucoup d'argent. Par conséquent, l'idée qu'il n'y aurait pas assez d'argent pour faire progresser ces importantes priorités est tout simplement fausse. C'est une question de volonté politique, et de volonté du gouvernement à respecter ses engagements.
À la lumière de tout cela, manifestement, ce n'est pas la voie à suivre pour le Canada, et je ne parle pas seulement de la banque de l'infrastructure. Ce n'est pas un bon moyen de construire des infrastructures. Les Canadiens n'en auront pas pour leur argent. Il y a de meilleures façons de procéder. J'ai tenté d'en présenter quelques-unes. Non seulement ce n'est pas la bonne voie, nous ne nous approchons même pas de la voie promise par les libéraux aux dernières élections. Les Canadiens devraient s'opposer au projet de loi à tous les égards. Je sais que c'est ce que nous ferons.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, j'ai l'honneur de prendre la parole à titre de députée de Markham—Thornhill afin d'appuyer le projet de loi d'exécution du budget, un projet de loi qui, s'il est adopté, mettra en oeuvre d'importantes mesures visant à aider le gouvernement à donner suite à ses promesses faites aux Canadiens.
J'aimerais d'abord parler de certaines des promesses que nous avons déjà réalisées et qui ont permis de changer la donne pour bien des familles d'un bout à l'autre du pays. Je songe notamment à la baisse d'impôt pour la classe moyenne, qui a été rendue possible en augmentant les impôts des 1 % des Canadiens les plus riches.
[Français]
De plus, nous avons créé l'Allocation canadienne pour enfants, qui est essentielle afin d'aider les familles à faire face aux coûts importants nécessaires pour élever leurs enfants.
[Traduction]
Je suis extrêmement fière que le gouvernement soit représenté par un Cabinet composé d’un nombre égal d’hommes et de femmes.
Le budget de 2017 est la prochaine étape de notre plan à long terme. Au cours des derniers mois, j’ai rencontré des milliers de familles de Markham—Thornhill, qui m’ont fait part de leurs soucis et de leurs aspirations pour la collectivité. Elles m’ont dit combien c’est dur de voyager plusieurs heures par jour pour se rendre au travail et elles veulent voir un plan de transport en commun qui réponde à leurs besoins. Elles m’ont dit combien c’est difficile et coûteux de s’occuper à la fois de jeunes enfants et de parents vieillissants. Elles veulent que nos aînés puissent avoir une bonne qualité de vie.
J’ai également entendu parler des ambitions de mes concitoyens, qui ont porté Markham à l’avant-garde et en ont fait l’une des localités les plus diverses, les plus dynamiques et dont la croissance est la plus rapide au Canada. La circonscription de Markham—Thornhill est un chef de file en innovation. On y trouve le centre des véhicules autonomes et connectés de GM, le nouvel Espace Innovation d’IBM et le Centre de convergence de Markham, qui aide les entreprises à mettre en marché leurs technologies dans le monde. Il y a en outre des entreprises canadiennes comme le centre de production audiovisuelle à la fine pointe de la technologie d’Icon Digital et le centre de la commercialisation par Pond Technologies du fruit de ses recherches pour lutter contre les changements climatiques. Ces sièges sociaux canadiens de multinationales et ces petites et moyennes entreprises donnent l’exemple du potentiel et des ambitions de Markham—Thornhill.
En cette période où les changements de l’économie, tant au pays que dans le monde, offrent d’immenses possibilités pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie — possibilités où sont recherchés l’innovation, les compétences et les partenariats —, le budget de 2017 offre les mesures qui permettront aux Canadiens d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l’édification d’un Canada prospère. Dans cette perspective, on mise gros sur les secteurs dans lesquels le Canada peut être un chef de file, et où il a déjà des compétences de calibre mondial, comme l’intelligence artificielle.
[Français]
L'intelligence artificielle est un secteur effervescent et très prometteur qui a un potentiel immense de transformation des technologies.
[Traduction]
Le Conseil consultatif en matière de croissance économique du gouvernement du Canada considère que le domaine de l'intelligence artificielle aura des retombées dans pratiquement tous les secteurs de l'économie. Grâce aux sommes débloquées par le gouvernement fédéral et au travail remarquable des chercheurs canadiens, qui font oeuvre de pionniers, le Canada est un chef de file mondial de la recherche-développement dans le domaine de l'intelligence artificielle. Cependant, nous ne sommes pas les seuls. D'autres pays sont également conscients de l'importance stratégique de ce domaine et y injectent de l'argent. C'est pourquoi les talents canadiens et leurs idées sont recherchés partout dans le monde. Si nous voulons profiter vraiment des retombées de l'intelligence artificielle, nous devons nous assurer que les activités dans ce domaine restent au Canada. Par conséquent, nous avons consacré la somme de 125 millions de dollars, dans le budget de 2017, à la mise en oeuvre d'une stratégie pancanadienne sur l'intelligence artificielle.
Non content de s'intéresser à l'intelligence artificielle, le gouvernement appuie fortement les efforts d'innovation des entreprises en consacrant 950 millions de dollars sur cinq ans aux supergrappes. Dans des secteurs clés comme les technologies numériques et les technologies vertes, le potentiel d'accélération de la croissance économique que représentent les supergrappes est énorme. Le Fonds pour l'innovation stratégique que nous créons vise à aider les entreprises canadiennes et à favoriser leur croissance dans des secteurs dynamiques et nouveaux. Il fournira une somme de 1,26 milliard de dollars sur cinq ans. Il s'agit d'un investissement audacieux, ciblé et stratégique dans l'avenir de notre économie à l'heure où se dessinent des perspectives nouvelles au pays et où la concurrence est de plus en plus féroce dans le monde.
Le gouvernement travaille d'arrache-pied également pour consacrer des sommes considérables et sans précédent au financement des infrastructures. Nous avons plus que doublé l'enveloppe budgétaire des infrastructures afin de répondre aux besoins les plus urgents du Canada.
Les investissements prévus dans notre plan d'infrastructure transformeront le Canada et le feront entrer dans le XXIe siècle. Nous sommes conscients qu'il y a des risques et des coûts élevés à ne pas financer adéquatement les infrastructures. Voilà pourquoi le budget fait franchir une nouvelle étape à notre plan et prévoit des investissements judicieux qui favoriseront la croissance économique et renforceront les assises de la classe moyenne.
[Français]
Nous croyons que les décisions prises au niveau local sont d'une grande importance et nous voulons appuyer les municipalités pour qu'elles atteignent leurs objectifs prioritaires en infrastructures.
[Traduction]
Outre les investissements dans les infrastructures, c'est du transport en commun que les électeurs de ma circonscription me parlent le plus souvent. Les transports en commun sont essentiels à la prospérité des villes. Qu'il s'agisse de prolonger le réseau du GO Train de la station Milliken à la nouvelle station Union, d'assurer la pérennité du réseau Viva ou de relier celui de la TTC à Markham, les transports en commun doivent être rapides, efficaces et fiables. Voilà pourquoi le budget de 2017 consacrera 20,1 milliards de dollars sur 11 ans aux projets de transport en commun. De quoi changer radicalement le quotidien des habitants de et de partout au pays.
Je suis aussi très fière de faire partie d'un gouvernement qui juge essentiel d'offrir des soins efficaces et de grande qualité aux aînés du pays. Nous devons répondre aux besoins des aînés, et c'est pourquoi nous faisons le nécessaire pour améliorer leur qualité de vie. La population vieillit, et le budget de 2017 prévoit justement divers investissements de taille qui aideront les aînés à obtenir le respect qu'ils méritent. Je sais à quel point c'est important pour les électeurs de . Grâce aux 6 milliards de dollars sur 10 ans que nous investissons afin de faciliter l'accès aux soins à domicile, les Canadiens retraités pourront demeurer dans leur maison encore plus longtemps.
Nous investissons aussi 2,3 milliards de dollars sur deux ans afin d'offrir plus d'options abordables. Cet investissement améliorera les conditions de logement des aînés, en particulier des femmes âgées qui vivent seules. Cela fait suite au travail qui a déjà été réalisé par le gouvernement visant à hausser la prestation complémentaire du Supplément du revenu garanti pour offrir un soutien accru aux aînés les plus vulnérables.
De plus, le budget améliorera la vie des néo-canadiens. Beaucoup de nouveaux arrivants sont hautement qualifiés et très instruits. Ils souhaitent mettre leurs talents à profit et contribuer à la construction de notre grand pays. Cependant, ils sont souvent confrontés à beaucoup de difficultés qui limitent leurs possibilités d'emploi lorsqu'ils arrivent au Canada. Le gouvernement reconnaît que ces obstacles représentent un problème et il offre des solutions dans le budget.
Le budget propose d'affecter 27,5 millions de dollars sur 5 ans à compter de cette année, et 5,5 millions de dollars par la suite, en vue de soutenir la stratégie d'emploi ciblée pour les nouveaux arrivants. Le plan offrira une aide plus adaptée aux nouveaux arrivants avant leur arrivée au Canada: le processus de reconnaissance des titres de compétence étrangers commencera avant leur arrivée au Canada. Ce programme ambitieux éliminera les obstacles que doivent surmonter de nouveaux immigrants brillants et permettra à ces derniers de contribuer pleinement à l'économie canadienne.
Enfin, le gouvernement a démontré qu'il se soucie des jeunes Canadiens. C'est pour cette raison que j'ai hâte à la création d'un conseil des jeunes qui réunira des jeunes talentueux de tous les milieux dans ma circonscription, . Le gouvernement comprend que, pour améliorer leur sort, il doit donner à tous les Canadiens les outils dont ils ont besoin pour apprendre, se recycler, faire des découvertes et espérer en l'avenir.
Le budget de 2017 permet de promouvoir les aspects qui font du Canada un pays unique et prospère. Les investissements consacrés à l'innovation, aux infrastructures, au transport en commun et aux aînés contribuent à mettre en place les outils qui assureront la prospérité future du pays. J'estime que c'est un budget tourné vers l'avenir que tout le monde peut appuyer. Je suis fière de l'appuyer.