Que la Chambre a) reconnaisse que la multiplication des pertes d’emplois et l’accès réduit à l’assurance-emploi ont contribué à la croissance des inégalités économiques et à la création d’une situation dans laquelle trop de Canadiens peinent à joindre les deux bouts; b) demande au gouvernement de tenir ses promesses électorales et de respecter ses engagements pris dans le discours du Trône quant au renforcement du régime d’assurance-emploi « pour qu’il soutienne plus efficacement à la fois l’économie du pays et tous les Canadiens et Canadiennes qui en ont besoin », en adoptant dès maintenant les mesures suivantes pour (i) établir un seuil d’admissibilité de 360 heures, peu importe le taux de chômage régional, (ii) annuler les modifications néfastes apportées par le gouvernement précédent, qui obligent les travailleurs au chômage à quitter leurs communautés et d’accepter une baisse de salaire et qui ont mené à la suppression du Projet pilote sur la bonification des semaines de prestations d'assurance-emploi pour aider les travailleurs saisonniers, (iii) protéger la caisse d’assurance-emploi afin qu’elle serve uniquement à aider les Canadiens, notamment en leur offrant de la formation, et qu’elle ne serve plus jamais à augmenter les revenus du gouvernement.
— Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec l'honorable députée de .
Je suis très fière de déposer et de présenter à la Chambre notre motion de l'opposition portant sur l'importance de l'accessibilité à l'assurance-emploi. Au Canada, nous avons la chance d'avoir mis en place des filets sociaux afin d'aider les citoyens qui traversent une période difficile à pouvoir subvenir à leurs besoins le temps qu'ils retombent sur leurs pieds. Malheureusement, ces filets sociaux s'effritent.
Nous pouvons remarquer une tendance grandissante selon laquelle les familles ont de plus en plus de difficulté à joindre les deux bouts, où l'économie est chancelante et où non seulement les bons emplois sont plus rares, mais où ils sont généralement à temps partiel et pas mal plus précaires. Des secteurs complets de notre économie sont soit en panne soit en train de disparaître totalement. Nous conviendrons donc, je l'espère, qu'il est grand temps de commencer à réparer nos filets sociaux, et d'aider tous les Canadiens et Canadiennes à s'en sortir et à vivre une vie meilleure.
L'assurance-emploi est un filet très important. Elle aide les personnes qui perdent leur emploi à payer leurs factures, à mettre du pain sur leur table et à aider leurs enfants à aller à l'école. C'est bénéfique tant pour les travailleurs que pour les employeurs qui ont besoin de travailleurs saisonniers qualifiés pour faire rouler leur entreprise. On ne se le cachera pas, plusieurs entreprises, dont les clubs de golf, ont besoin d'une expertise. À cause de la réforme de l'assurance-emploi, ce sont des travailleurs saisonniers. On s'entendra pour dire que, l'hiver, dans les régions nordiques comme le Québec, il n'y a pas de golf. Ces personnes doivent donc recevoir de l'assurance-emploi, mais elles sont qualifiées et ont de la formation, tant pour la tonte de gazon que pour l'entretien. Cela peut paraître banal, mais cette expertise est importante pour ces clubs de golf. Malheureusement, avec les modifications qui ont été apportées à l'assurance-emploi, l'expertise s'en va.
Au cours des deux dernières décennies, on a mis à mal l'accessibilité à l'assurance-emploi. Soyons francs, les gouvernements précédents ont sérieusement détricoté l'assurance-emploi. Évidemment, il y a un problème majeur: il devrait être interdit de piger dans la caisse de l'assurance-emploi à qui mieux mieux pour équilibrer le budget. Au cours des années, on l'a vu, on pigeait dans la caisse de l'assurance-emploi qui appartient aux travailleurs. Ce sont les cotisations des travailleurs, et l'on équilibre le budget sur le dos des travailleurs. C'est inacceptable.
C'est plus de 57 milliards de cotisations qui ont été prises pour renflouer le budget du gouvernement. Si l'on avait laissé l'argent dans la caisse, l'accessibilité serait toujours au rendez-vous. Malheureusement, le résultat est que, en décembre dernier, mois pour lequel nous avons des données, seulement 38,9 % des Canadiens sans emploi recevaient des prestations. Ce n'est pas parce que ces personnes se sont trouvé un emploi ou parce que la situation économique va bien. C'est parce que, souvent, nos travailleurs se découragent. En effet, la nouvelle réforme mise en place par le dernier gouvernement fait en sorte que les travailleurs se découragent.
Je vais prendre un exemple dans ma circonscription, Jonquière. À Kénogami, précisément, un bureau de Service Canada a été fermé. En plus d'avoir de la difficulté à faire des heures et à avoir de l'information, ces gens ne peuvent plus se présenter à un bureau. Ce n'est plus accessible, parce qu'il a été fermé. Les travailleurs se découragent donc et on se retrouve maintenant avec des gens qui vivent dans la pauvreté parce qu'ils ne touchent pas de prestations d'assurance-emploi.
C'est également un cercle vicieux. En effet, les Canadiens qui n'ont pas accès à l'assurance-emploi occupent des emplois plus précaires qui permettent difficilement d'accumuler suffisamment d'heures pour avoir droit aux prestations. Ce n'est pas moi qui l'invente. Le directeur parlementaire du budget a lui-même énoncé ce problème.
J'ai beaucoup d'exemples à donner qui proviennent de ma région et de ma circonscription, Jonquière. On y trouve beaucoup de travailleurs saisonniers qui sont pourtant qualifiés et qui font un travail qu'ils aiment beaucoup.
Ils ont choisi de venir s'établir en région, non seulement parce que nous avons vraiment une très belle qualité de vie au Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais aussi parce qu'ils exercent un travail pour lequel ils sont qualifiés et dont ils sont fiers.
Des entreprises de l'industrie des ressources naturelles doivent mettre à la porte des employés parce que le prix de la matière première est trop bas et que ce n'est pas rentable. Lorsqu'un employeur veut réembaucher ces travailleurs, ils ne sont plus là parce qu'ils ont dû s'exiler, à cause de l'inaccessibilité à l'assurance-emploi. Dans mon comté, Jonquière, plusieurs personnes doivent partir à l'extérieur de la région. J'en ai croisé d'ailleurs plusieurs qui vont chercher un emploi à l'extérieur du Québec. Elles quittent leur famille, elles vendent leur maison. Cela fait en sorte qu'il y a une dévitalisation de nos milieux, de nos municipalités et de notre région. Surtout, nous perdons des travailleurs qualifiés qui possèdent une bonne expertise.
Il y a même des travailleurs de concessionnaires d'automobiles qui n'ont pas pu reprendre leur travail après un lockout de trois ans. Ce sont des emplois de service et cela redémarre tranquillement, mais, depuis la réforme de l'assurance-emploi, ces personnes n'ont pas droit aux prestations à la suite du conflit. Il n'y a pas une assez grande ouverture dans la loi pour qu'elles se qualifient pour accéder à leurs prestations. Ces gens vont donc malheureusement rester dans l'attente de retrouver le travail pour lequel ils ont étudié, pour lequel ils sont qualifiés, auquel ils croient et pour lequel ils veulent rester dans notre région. Malheureusement, ils vont se retrouver sous le seuil de la pauvreté, sans revenu.
Nous devons protéger, une fois pour toutes, la caisse de l'assurance-emploi, afin qu'elle serve uniquement à aider les Canadiens, non seulement en leur fournissant des prestations, mais aussi en leur donnant de la formation. Lorsqu'il y a perte d'emplois pour les travailleurs et travailleuses, il devrait y avoir suffisamment d'argent disponible pour leur offrir de la formation et leur permettre de se replacer dans leur milieu, dans leur région.
Évidemment, il faut aussi annuler les modifications néfastes apportées par le gouvernement précédent. J'étais bien heureuse d'entendre, en campagne électorale, que nous n'étions pas les seuls à demander d'abroger la réforme de l'assurance-emploi. On ne se le cachera pas, cela a été un sujet très diffusé, pendant la campagne électorale. Plusieurs personnes qui sont présentement députés du côté du gouvernement ont fait la promotion et étaient en faveur de l'abolition de la réforme de l'assurance-emploi et même pour la diminution du nombre d'heures, afin d'améliorer l'accessibilité.
Obliger des travailleurs à accepter un emploi avec un salaire jusqu'à 30 % inférieur à celui de leur précédent emploi, sous peine de risquer de perdre leurs prestations, c'est tout simplement prendre les travailleurs pour des moins que rien. Il y a plusieurs éléments liés à la modification des prestations de l'assurance-emploi. Cela peut concerner le nombre d'heures travaillées, mais aussi le territoire. Par exemple, avec la réforme des conservateurs, une mère de famille qui a décidé de s'établir dans une municipalité pourrait se retrouver à ne pas pouvoir retravailler à se replacer. Bien sûr, c'est un choix de s'établir dans une municipalité, mais on doit conserver des endroits où ces personnes peuvent travailler. Lorsqu'on parle des travailleurs saisonniers, ce n'est pas la faute des travailleurs, c'est la faute de l'industrie s'ils ne peuvent pas travailler. Par exemple, les débroussailleurs qui aménagent nos belles forêts canadiennes ne peuvent pas aller travailler en forêt en hiver. Ils ne peuvent exécuter leur travail de débroussailleur durant cette saison.
J'en aurai pour toute la journée à discuter de ce sujet, mais, en conclusion, ce sont les raisons pour lesquelles nous proposons un seuil unique de 360 heures pour tout le monde, peu importe l'endroit où les gens demeurent. J'espère aussi avoir un bon appui, ici à la Chambre, de la part de mes collègues, pour pouvoir apporter des modifications, pour avoir des prestations universelles, pour diminuer le nombre d'heures afin d'avoir une plus grande accessibilité et aussi pour remettre en place des services. Enfin, ce qui est très important, c'est de ne plus jamais piger dans la caisse de l'assurance-emploi.
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Monsieur le Président, je suis très fière de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de la motion du NPD, qui demande essentiellement au nouveau gouvernement libéral d'agir immédiatement pour corriger le régime d'assurance-emploi, et ce, dans l'intérêt des Canadiens.
Le NPD a toujours pris la défense des travailleurs canadiens, qui ont besoin d'un filet de sécurité sociale solide auquel ils peuvent se fier. Ce filet de sécurité a été mis à mal au cours des dernières décennies. Les attaques les plus brutales ont été commises par des gouvernements libéraux et conservateurs précédents, qui ont posé dans les années 1990 des gestes ayant causé beaucoup de tort, tout particulièrement au régime d'assurance-emploi.
Au cours des derniers mois, les députés ministériels ont fait bien des promesses sur la manière dont ils prévoient corriger le régime d'assurance-emploi, sur lequel nombre de leurs électeurs comptent eux aussi, mais nous ne savons toujours pas quelle forme prendra cet appui. En fait, en dépit des engagements pris par le parti au pouvoir au cours de la campagne électorale, celui-ci ne s'est certainement pas engagé à cesser de piller la caisse d'assurance-emploi à coup de milliards de dollars.
Je suis d'avis que les députés devraient connaître leur histoire, alors jetons-y un coup d'oeil. Retournons dans les années 1990. Le premier ministre libéral de l'époque avait fait adopter une série de mesures qui avaient entraîné une chute radicale de l'admissibilité à l'assurance-emploi. Il convient de mentionner que les bases permettant ces changements avaient été jetées par le gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney. Toutefois, lorsque les libéraux ont repris le pouvoir, ils n'ont pas boudé l'occasion qui leur était donnée de poursuivre le démantèlement du régime d'assurance-emploi.
En 1994, le ministre Axworthy a proposé une réforme de l'assurance-emploi et l'adoption d'un nouveau projet de loi qui, en 1996, allait changer de façon radicale le fonctionnement de ce qui s'appelait alors l'assurance-chômage. Nous sommes ainsi passés d'une forme d'assurance à un régime attribuant davantage aux bénéficiaires la responsabilité de régler leurs problèmes d'emploi. Les conséquences de ces mesures ont été désastreuses.
Entre 1990 et 1997, le nombre de chômeurs recevant des prestations a presque été réduit de moitié. Le lien direct entre les compressions imposées à l'assurance-emploi et l'augmentation des inégalités de revenus au Canada n'a pas été souligné que par des économistes et des chercheurs progressistes, mais par de nombreux autres encore, dont le Conference Board du Canada. Les libéraux des années 1990 ont continué à promouvoir les modifications qu'ils souhaitaient et nous vivons encore aujourd'hui avec les conséquences de cette transformation. L'assurance-emploi est l'un des liens les plus forts de notre filet de sécurité sociale. Il n'est donc pas surprenant que sa mise à mal ait entraîné une hausse vertigineuse des inégalités.
Jetons un coup d'oeil à l'une des décisions les plus navrantes qui aient été prises à ce jour au sujet de l'assurance-emploi, c'est-à-dire celle prise par le gouvernement libéral de spolier la caisse de l'assurance-emploi de quelque 51 milliards de dollars. Comme beaucoup le savent, cet argent n'appartenait pas au gouvernement, mais bien aux travailleurs et employeurs qui avaient cotisé à la caisse. L'argent a été pris à même les cotisations versées au régime par les employeurs et les travailleurs du pays, alors qu'il aurait dû être gardé pour sa véritable fonction: aider les travailleurs de façon soutenue.
Les gouvernements conservateurs qui ont précédé le gouvernement actuel ont mis en oeuvre à toute vapeur des changements dangereux qui ont soumis les travailleurs canadiens à d'énormes pressions. Même si seulement la moitié des chômeurs canadiens avaient accès à l'assurance-emploi lorsque les libéraux ont apporté des changements, pendant les années 1990, les conservateurs ont multiplié les obstacles rendant l'accès aux prestations d'assurance-emploi plus difficile. Nombre de ces changements étaient mesquins. Ils obligeaient les travailleurs à accepter des emplois situés à jusqu'à une heure de route de leur lieu de résidence, et de surcroît, à un salaire inférieur. Nous avons souvent entendu les conservateurs nous dire que, pour chaque emploi à pourvoir, ils comptaient trouver un Canadien apte à occuper le poste, mais, dans le cas des travailleurs saisonniers en particulier, ils ont créé des conditions forçant les gens à abandonner leur métier et à quitter leur collectivité d'origine.
Aujourd'hui, moins de quatre chômeurs canadiens sur dix ont accès à l'assurance-emploi. Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, le taux d'admissibilité a atteint un creux historique de 36,5 %.
Comment en sommes-nous arrivés là? En multipliant les obstacles à l'accès aux prestations d'assurance-emploi.
L'augmentation du nombre d'heures de travail nécessaire pour avoir droit à des prestations, nombre qui varie actuellement entre 420 et 700 heures, selon l'endroit où l'on vit, constitue un obstacle considérable à l'accès aux prestations. Un Canadien vivant dans l'Ouest du pays peut être obligé de travailler beaucoup plus longtemps qu'un Canadien vivant dans l'Est avant d'avoir droit à des prestations d'assurance-emploi. La fluctuation des taux d'accès d'une région à l'autre a comme conséquence imprévue d'empêcher le gouvernement de tenir compte des changements rapides dans la situation économique de certaines parties du pays. Il nous faut des changements à cet égard. Voilà pourquoi le NPD défend sa proposition actuelle, en compagnie de beaucoup d'autres personnes, proposition qui a pour but d'établir un seuil universel d'admissibilité de 360 heures pour les travailleurs, quel que soit leur lieu de résidence.
Le gouvernement de l'Alberta demande une diminution du nombre d'heures nécessaire et exige que le gouvernement fédéral tienne compte de la dégradation rapide de la situation économique dans cette partie du pays. La première ministre, Mme Notley, a déclaré que les Albertains devraient pouvoir bénéficier du même accès aux prestations que leurs concitoyens d'ailleurs au pays. Nous espérons que le gouvernement fédéral répondra à leurs besoins.
Ce changement radical dans la situation économique des gens de l'Alberta, de la Saskatchewan, de Terre-Neuve-et-Labrador et d'autres régions du pays est l'une des raisons pour lesquelles nous considérons comme prioritaire de présenter cette motion à la Chambre aujourd'hui. L'instauration d'un seuil universel d'admissibilité, peu importe le taux de chômage régional, devrait être une priorité pour le gouvernement. Le principe du seuil régional n'a jamais eu de sens; ces derniers mois, il a été montré que c'est une mauvaise approche pour administrer un programme de première importance.
Le fait est que l'assurance-emploi devrait être accessible à tous les travailleurs qui en ont besoin, peu importe où ils vivent, et que le régime doit tenir compte de la conjoncture économique des diverses régions du pays afin qu'on puisse changer rapidement les choses. Un seuil moins élevé permettrait aussi à davantage de Canadiens d'accéder au régime. Nous espérons que le gouvernement prendra cela en considération dès maintenant.
Nous sommes fiers également de présenter une proposition qui supprimerait d'autres aspects des réformes nocives des conservateurs, notamment la nécessité pour les Canadiens de se déraciner afin de trouver un emploi. On ne devrait pas leur imposer un trajet d'une heure comme critère d'admissibilité aux prestations pour lesquelles ils ont cotisé.
De plus, nous sommes fiers de présenter des mesures visant à protéger la caisse d'assurance-emploi de l'ingérence politique et à garantir que les cotisations versées par les travailleurs et les employeurs ne soient utilisées qu'à leur intention et non pour financer les baisses d'impôt des Canadiens les plus riches ou des grandes sociétés.
Compte tenu de l'opportunité de la motion, nous espérons que les députés de tous les partis estimeront que le gouvernement fédéral doit agir immédiatement.
[Français]
La motion présentée par ma collègue de arrive à point. Nous devons réitérer la nécessité d'abolir les réformes de l'assurance-emploi adoptées par le gouvernement précédent, une abolition qui trouve un large consensus tant au Québec que dans les Maritimes.
Quiconque ayant eu à passer par le processus d'assurance-emploi saura que le nombre d'embûches à l'accès au programme est devenu insurmontable pour un trop grand nombre de travailleurs et de travailleuses.
C'est vrai à un point tel que plus de 6 Canadiens sur 10 perdant leur emploi se voient privés de leurs prestations. Cela veut dire qu'une grande majorité de Canadiens qui perdent leur emploi peuvent se retrouver sans aucun revenu dès que leur situation professionnelle se dégrade.
Comme je l'ai dit, c'est le fruit d'une succession de réformes ayant démantelé cette portion importante de notre régime de sécurité sociale menées à la fois par les conservateurs et les libéraux.
Ce chantier doit être entrepris avec sérieux, et nous espérons que nous arriverons avec la société civile et le groupe de chômeurs à maintenir la pression sur le gouvernement, afin qu'il entreprenne de bâtir un filet de protection sociale qui réponde aux besoins des travailleurs et des travailleuses.
[Traduction]
La motion à l'étude aujourd'hui porte essentiellement sur une question de justice, un principe qui devrait guider chacun d'entre nous, parlementaires canadiens. Il est question de rendre justice aux familles et aux travailleurs canadiens. Remédions aux lacunes du régime d'assurance-emploi.
:
Monsieur le Président, la motion de l'opposition me donne l'occasion de parler du filet de sécurité sociale en matière d'emploi au Canada, des changements qu'il faut instaurer d'urgence et des raisons pour lesquelles nous nous opposons à la motion.
Un système où 95 % des travailleurs sont couverts dans une région contre seulement 26 % dans une autre est un système qui ne fonctionne pas. Le chômage et le rythme élevé des pertes d'emploi dans certaines régions qui dépendent largement des matières premières sont des dossiers prioritaires pour le gouvernement.
Ces dernières années, le marché du travail, la situation démographique et les soutiens aux familles et aux collectivités ont poursuivi leur évolution rapide. L'ancien modèle y est parfois mal adapté, ce qui, malheureusement, fait en sorte que certains travailleurs passent à travers les mailles d'un filet de sécurité créé pour les aider et auquel ils ont eux-mêmes cotisé. Voilà un véritable problème, et c'est d'ailleurs pourquoi les libéraux, durant la campagne électorale, ont pris un engagement ferme à cet égard envers les Canadiens.
Nous ne ménageons aucun effort afin de renforcer le programme d'assurance-emploi pour qu'il serve à la fois l'économie canadienne et les Canadiens qui en ont besoin. Notre objectif est de le moderniser afin qu'il soit juste et flexible et qu'il réponde aux besoins de tous les Canadiens.
Je vais maintenant présenter à la Chambre les projets qui sont en cours.
Nous nous sommes engagés à éliminer la règle DEREMPA, qui s'applique aux personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active, et nous sommes prêts à l'éliminer. C'est un changement particulièrement scandaleux que le gouvernement précédent avait instauré. Malheureusement, il n'en est pas question dans la présente motion. J'espère que cela ne signifie pas que le NPD s'oppose à ces changements.
En premier lieu, les règles en vigueur désavantagent les immigrants et les jeunes. Il s'agit d'un programme inefficace qui rend la participation des jeunes au marché du travail encore plus difficile. Les jeunes Canadiens et les immigrants méritent des chances égales. Voilà pourquoi nous nous débarrasserons de ces dispositions mesquines du gouvernement conservateur. Les modifications que nous apporterons à la règle DEREMPA feront en sorte que tous les Canadiens soient traités équitablement dans le cadre de notre régime d'assurance-emploi. Ces modifications permettront d'accroître le nombre de Canadiens pouvant toucher des prestations.
En second lieu, et nous sommes ici d'accord avec la motion de l'opposition, il est question de modifier les changements apportés en 2012 qui forcent les travailleurs à s'éloigner de leur collectivité et à accepter des postes moins bien rémunérés que ceux qu'ils avaient. C'était, et c'est toujours, totalement inadmissible, et nous nous efforçons de rectifier le tir. Nous nous sommes engagés à le faire pendant la campagne électorale et nous avons l'intention de tenir notre promesse.
Nous sommes aussi résolus à aider les jeunes familles, point dont il n'est pas question dans la motion de l'opposition. Cela signifie-t-il, encore une fois, que l'opposition appuie le régime actuel pour ce qui concerne les prestations parentales de l’assurance-emploi? Nous croyons comprendre que le régime ne répond pas aux besoins des familles et de la classe moyenne. Nous nous sommes engagés à offrir un programme de prestations parentales beaucoup plus flexible.
En complément, nous avons l'intention d'instaurer une prestation de compassion qui soit plus flexible. De nombreux Canadiens finissent par prendre soin de parents âgés ou d'autres membres de la famille malades, et le régime doit être plus inclusif qu'il l'est actuellement. Le plan libéral vise à offrir ces prestations aux personnes qui prodiguent des soins à des membres de la famille gravement malades. Il s'agit encore une fois d'un aspect auquel l'opposition a choisi de ne pas accorder la priorité.
Lorsque les gens perdent leur emploi, le moment où ils touchent leur premier chèque est important. Le temps presse. Ils s'attendent à recevoir leurs prestations aussi rapidement que possible. Voilà pourquoi le gouvernement réduira de deux à une semaine les délais d'attente ou la franchise.
Nous améliorerons les normes de service en améliorant la prestation des services, contrairement au précédent gouvernement, qui avait choisi de l'affaiblir. Nous commencerons par simplifier les règles. Les règles actuelles sont compliquées, pénalisent les travailleurs et coûtent cher au gouvernement en salaires d'administrateurs.
Nous sommes également déterminés à réduire les taux de cotisation à l'assurance-emploi, ce qui aidera les entreprises, surtout les petites, en réduisant leurs charges sociales. L'initiative aidera tous les cotisants, autant les employés que les employeurs.
Voici certains des principes fondamentaux de l'assurance-emploi: un prestataire a droit aux prestations régulières de l'assurance-emploi s'il occupait un emploi assurable; s'il a perdu son emploi pour des raisons indépendantes de sa volonté; s'il n'a pas travaillé et n'a touché aucun salaire pendant au moins 7 jours consécutifs au cours des 52 dernières semaines; s'il a travaillé le nombre requis d'heures d'emploi assurable au cours des 52 dernières semaines ou depuis sa dernière demande d'assurance-emploi, selon la période la plus courte; s'il est prêt et disposé à travailler tous les jours; et s'il cherche activement un emploi et tient un registre dans lequel il consigne le nom des employeurs qu'il a contactés et le moment où il a communiqué avec eux.
Le programme d'assurance-emploi aide également les gens à atteindre un équilibre entre le travail et les responsabilités personnelles grâce aux prestations spéciales de l'assurance-emploi. Par exemple, un travailleur pourrait réclamer des prestations de maladie, des prestations de maternité pour une grossesse, des prestations parentales pour la naissance ou l'adoption d'un enfant, des prestations de compassion pour les aidants naturels et des prestations pour les parents d'enfants gravement malades.
Le programme d'assurance-emploi ne vise pas seulement à imposer des cotisations et à distribuer des prestations. C'est là qu'entrent en jeu les ententes sur le développement du marché du travail. Chaque année, le gouvernement verse 2 milliards de dollars à toutes les provinces et tous les territoires pour les programmes et services d'emploi, qui visent principalement à aider les prestataires d'assurance-emploi, actuels et anciens, à se préparer à l'emploi et à décrocher un emploi.
Le gouvernement s'engage à investir plus dans les ententes sur le développement du marché du travail avec les provinces et les territoires, de même qu'à appuyer la formation des travailleurs sans emploi.
De plus, nous nous engageons à accroître les ententes sur le Fonds canadien pour l'emploi, qui offrent actuellement 500 millions de dollars chaque année aux provinces et aux territoires. Le Fonds canadien pour l'emploi est unique parce qu'il offre des services à l'emploi et aide les chômeurs non admissibles aux prestations de l'assurance-emploi.
Nous continuerons aussi d'améliorer les outils et services existants comme le Guichet-Emplois, qui vise à aider les Canadiens sans emploi à retourner au travail.
Comme les députés peuvent le constater, nous nous attaquons au problème du chômage de toutes les manières possibles. Le gouvernement garde aussi un oeil sur les taux d'emploi et de chômage du pays, car il est conscient que c'est maintenant que les Canadiens ont besoin d'aide.
Mon collègue du Cabinet, le , a posé un geste en ce sens cette semaine. Il savait en effet que l'Alberta traverse une période difficile, et il lui a offert, au nom du gouvernement fédéral, de lui avancer l'équivalent d'un paiement du programme de stabilisation fiscale, ce qui revient à environ 251 millions de dollars.
Je peux assurer aux députés que les Canadiens qui ont besoin dès maintenant de prestations d'assurance-emploi en reçoivent. L'Alberta compte aujourd'hui deux fois plus de prestataires de l'assurance-emploi qu'il y a un an. En quelques mois, le nombre de prestataires a grimpé de 30 % en Saskatchewan, et il a aussi augmenté en flèche à Terre-Neuve-et-Labrador.
Les critères de l'assurance-emploi demeurent néanmoins adaptables, et ils doivent toujours refléter la réalité économique, en plus de répondre aux besoins de l'Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador.
De la manière dont est conçu le régime d'assurance-emploi, nous disposons d'une certaine marge de manoeuvre pour l'adapter si jamais les conditions économiques devaient se détériorer ou si la situation devait changer dans tel ou tel marché du travail local. Nous nous fions pour ce faire aux taux de chômage régionaux. Lorsque, dans une région donnée, le taux de chômage augmente, les critères d'admissibilité sont abaissés et la durée des prestations est augmentée. C'est ce qui se passe dans les régions touchées par la baisse du prix des matières premières.
Le programme Travail partagé constitue un autre moyen par lequel le régime d'assurance-emploi peut venir en aide aux Canadiens. Ce programme de rajustement permet aux employeurs et aux employés d'éviter les mises à pied lorsque l'entreprise connaît un creux temporaire qui est indépendant de la volonté de l'employeur, par exemple parce que le marché des matières premières tourne au ralenti. Il offre du soutien du revenu aux employés admissibles qui acceptent de réduire momentanément leurs heures de travail, le temps que leur employeur se remette sur pied. L'objectif est que tous les employés participants recommencent à travailler leur nombre normal d'heures à la fin de l'entente de travail partagé.
Ce programme permet notamment aux employeurs de garder leurs employés talentueux et d'éviter d'avoir à payer ce qu'il leur en coûterait pour embaucher et former de nouveaux employés une fois les choses revenues à la normale. Il permet par le fait même aux employés de conserver leur travail et de ne pas perdre leurs compétences ni leurs contacts au sein du marché du travail.
Bien que le programme d'assurance-emploi soit conçu pour faire face à des conditions économiques variables et à des circonstances en évolution, il doit aussi tenir compte du marché du travail d'aujourd'hui, qui change rapidement. Nous devons veiller à ce que le programme corresponde mieux aux réalités du marché du travail contemporain et à ce qu'il réponde aux besoins à la fois des travailleurs et des employeurs du pays.
Nous savons aussi que, en matière d'assurance-emploi, la prestation des services est essentielle. Nous souhaitons faire en sorte qu'il soit le plus simple possible pour les Canadiens de toucher les prestations auxquelles ils ont droit. Dans ce contexte, nous allons examiner le régime d'assurance-emploi en vue de moderniser notre système de soutien du revenu destiné aux chômeurs.
Service Canada, qui s'occupe de la prestation des services au gouvernement fédéral, continue de moderniser ses services afin que tous les Canadiens puissent bénéficier d'améliorations continues à son modèle opérationnel, dont l'accroissement des services en ligne pour les clients et les employeurs. Nous sommes également résolus à améliorer les normes de service et à accélérer le délai de paiement relativement au programme d'assurance-emploi. Ces efforts de modernisation permettront aux Canadiens d'avoir un meilleur accès à un plus large éventail de renseignements et de services, peu importe où ils habitent.
Partout au pays, les employés des bureaux de Service Canada tiennent à mieux servir les Canadiens. Service Canada continuera de veiller à ce que la mise en oeuvre du programme de transformation des services d'assurance-emploi réponde aux besoins et à ce qu'elle soit rentable.
Le gouvernement comprend l'urgence de se pencher sur le taux de chômage et sur la nécessité d'assurer un soutien de revenu temporaire. Nous avons souligné un certain nombre de changements importants. Le prochain budget exposera les mesures promises à la population et approuvées par elle. Nous voulons que les besoins des particuliers soient pris en compte, que les modifications au régime s'appuient sur une analyse rigoureuse des faits et que le coût des diverses mesures et leurs répercussions sur le marché du travail soient étudiés attentivement.
Le gouvernement travaille rapidement et avec diligence afin d'offrir du soutien aux Canadiens au moment où ils en ont le plus besoin. Nous sommes conscients que des changements s'imposent et nous prenons des mesures pour bonifier le régime d'assurance-emploi.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais indiquer que je vais partager mon temps de parole avec la députée d'. Cette jeune et dynamique collègue incarne cette génération montante de jeunes femmes que nous sommes très fiers de compter au sein de notre caucus, tout comme les nouveaux élus et nouvelles élues qui se sont joints à notre formation politique au cours de la dernière élection.
Aujourd'hui, nous avons l'occasion de réaffirmer l'importance de l'assurance-emploi. C'est un outil important pour les travailleuses et les travailleurs lorsqu'ils sont confrontés à la regrettable situation d'une perte d'emploi. Cela fait partie des réalités du marché, et nous avons en place un système qui permet d'atténuer les effets dramatiques d'une telle perte. Je pense par exemple aux jeunes familles qui sont victimes d'une perte d'emploi. L'assurance-emploi est là pour ces situations.
Au cours de la dernière décennie, notre gouvernement s'est affairé à renforcer les mécanismes, notamment pour les plus vulnérables. Nous avons vu certaines prestations s'ajouter pour des gens qui vivent des problèmes de santé ou des démêlées avec la justice, par exemple. Nous avons toujours travaillé à améliorer le régime d'assurance-emploi, et nous sommes ouverts à d'autres améliorations. J'ajouterais que j'en ai bénéficié moi-même il y a plus de 20 ans et que je l'ai apprécié à ce moment. Nous avions des enfants en bas âge, et cela nous a permis de boucler la boucle.
Malheureusement, aujourd'hui, les néo-démocrates font fausse route. Ils nous présentent une motion qui contient des faussetés, mais surtout qui va dans le sens contraire de celui où une réforme doit aller, c'est-à-dire de chercher à faire en sorte que les personnes qui se retrouvent sans emploi aient plus d'occasions d'augmenter leur revenu et non pas de les appauvrir. Malheureusement, c'est ce que la motion néo-démocrate nous propose. Elle propose des mesures improductives, inefficaces et coûteuses, en plus de contenir des faussetés sur lesquelles je reviendrai.
Ce que nous proposent carrément les néo-démocrates, c'est deux mois de travail pour un an de chômage. Nous savons déjà que lorsqu'on reçoit une prestation d'assurance-emploi, c'est une fraction du revenu que l'on avait. Cela voudrait donc dire que l'on confinerait potentiellement des travailleurs à un revenu inférieur sur une plus longue période, alors que le but de l'assurance-emploi est de donner un revenu décent pendant la période sans emploi, mais également de créer des conditions favorables au retour sur le marché du travail.
En plus, ces mesures seraient coûteuses pour le régime. Nous savons que c'est un régime dont la contribution vient des employeurs et des employés. Cela exercerait une pression importante sur tout le monde. Certains ont estimé que la proposition irréaliste qui nous est faite par les néo-démocrates aujourd'hui pourrait coûter jusqu'à 4 milliards de dollars supplémentaires. D'une part, nous savons déjà que les entreprises ont besoin d'avoir le maximum de ressources pour investir dans la productivité et pour être compétitives par rapport aux compétiteurs que l'on retrouve sur les marchés internationaux. D'autre part, les employés devraient cotiser davantage pour financer une mesure qui serait coûteuse, inefficace et qui, somme toute, les appauvrirait.
Benoît Bouchard, un ancien ministre conservateur, a très bien expliqué et défendu cette position il y a déjà de cela un bon moment, soit en 2009, à l'émission Le club des ex, à laquelle j'ai eu moi-même le plaisir de participer avec mon ami Simon Durivage. Benoît Bouchard a dit qu'on ne pouvait pas uniformiser à 360 le nombre d'heures requises pour être admissible à l'assurance-emploi. On paierait pendant des années, parce que lorsque la crise économique serait terminée, on reviendrait à une période d'emploi normale.
Cette mesure était donc proposée en pleine crise économique. Ce qui s'est passé il y a 20 ans va se passer encore. On va travailler 9 semaines, on va se mettre sur le chômage et on va avoir des prestations pendant 50 semaines.
M. Bouchard a également dit que c'est la raison pour laquelle Claude Forget, dans son rapport publié en 1986, avait déclaré qu'il fallait éliminer la concurrence que le régime faisait à l'emploi.
Je répète donc qu'il faut éliminer la concurrence que le régime fait à l'emploi. J'ai le privilège de venir d'une région où le dynamisme entrepreneurial est phénoménal.
On sort d'une campagne électorale. Dans Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, la réalité que je vis depuis une décennie est une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. J'ai rencontré des chefs d'entreprises qui, comme à Sainte-Justine, doivent prendre la difficile décision d'investir parfois au sud de la frontière, parce qu'ils ne sont pas en mesure de trouver de la main-d'oeuvre qualifiée chez eux. Cela constitue un frein à la croissance économique et à celle de nos collectivités.
On sait maintenant à quel point le gouvernement actuel semble n'en avoir que pour les grandes villes. Pourtant, les régions sont le poumon économique de notre pays. Les secteurs manufacturier et agricole sont importants, et ils jouent un rôle critique dans les régions. Ces entreprises ont besoin d'être épaulées par le gouvernement. Or elles ont de la difficulté à trouver de la main-d'oeuvre qualifiée.
La mesure proposée aujourd'hui par les néo-démocrates réduirait encore davantage le bassin de main-d'oeuvre potentielle. Les salaires de ces emplois en région sont très intéressants. Ces emplois offrent des revenus qui permettent d'élever une famille et de vivre décemment. C'est la réalité dans Bellechasse—Les Etchemins—Lévis, la réalité que j'ai vécue pendant la crise économique et pendant la réforme que notre gouvernement a mise en place.
J'aimerais maintenant revenir sur les propos tenus ce matin par la députée de . Elle a mentionné que les travailleurs saisonniers, et plus spécifiquement ceux des clubs de golf, n'ont pas d'emploi pendant l'hiver. Elle évoquait que la réforme avait donc eu un impact. J'ai assisté à des rencontres où le Club de Golf Lac-Etchemin faisait part de la difficulté de conserver, d'une saison à l'autre, sa main-d'oeuvre qualifiée pour entretenir et exploiter les terrains de golf. Or, dans la salle, le directeur général de la station de ski Mont-Orignal était présent dans la salle. Il est inutile de dire qu'il y avait un appariement tout à fait logique entre ces deux entreprises. Finalement, les employés ont la possibilité de travailler pour le club de golf en été et pour la station de ski en hiver. Les employés ont donc des revenus nettement supérieurs à ceux qu'ils pourraient avoir s'ils percevaient des prestations d'assurance-emploi. C'est une situation avantageuse pour tout le monde. Il y a davantage d'argent dans les poches des travailleurs et des travailleuses. De plus, il y a davantage de possibilité de créer des emplois pour répondre aux pénuries de main-d'oeuvre de la région. Du même coup, cela entraîne davantage d'activité économique. Évidemment, en ce qui a trait au mont Orignal, on aurait besoin d'un peu de neige, mais cet hiver nous ne sommes pas choyés.
Mon temps de parole s'écoule rapidement, et j'ai à peine abordé le premier point que je voulais soulever, soit celui de la réforme. Bien sûr, c'est important de préciser que l'argent appartient aux travailleurs et aux travailleuses, aux employés, et j'espère que le gouvernement le confirmera. Le gouvernement ne peut pas puiser dans cette caisse.
Je tiens à rappeler que notre gouvernement conservateur a épongé les déficits et qu'il a aidé les travailleurs et les employés. Le gouvernement a injecté plus de 10 milliards de dollars dans la caisse de l'assurance-emploi pour compenser la crise économique. Le résultat de nos politiques, c'est que, aujourd'hui, la caisse de l'assurance-emploi est excédentaire parce que nous avons créé 1,3 million d'emplois. Le meilleur remède contre le chômage, c'est la création d'emplois. Nous souhaitons que le gouvernement adopte cette priorité.
Je conclurai en mentionnant que des améliorations peuvent être apportées. Par exemple, je pense à l'Institut de recherche en politiques publiques, un organisme canadien indépendant, bilingue et sans but lucratif qui fait des recommandations. On y retrouve des personnes comme Michel Bédard et Pierre Fortin. La recommandation des néo-démocrates ne se retrouve pas dans celles des organismes crédibles qui ont montré la voie à suivre pour réformer l'assurance-emploi.
En conclusion, le meilleur remède contre le chômage est la création d'emplois. Malheureusement, ce n'est pas ce que proposent les néo-démocrates aujourd'hui. Je n'ai donc pas l'intention d'appuyer la motion.
:
Monsieur le Président, je remercie le député de de partager son temps avec moi. Je sais que le temps qu’il a passé au gouvernement lui a donné l’occasion d’étudier et d’évaluer ce programme très important et de faire des consultations à ce sujet.
[Français]
Je respecte ses commentaires et sa connaissance des enjeux.
[Traduction]
Je n’appuierai pas la motion proposée par le NPD. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises à la Chambre, j’ai travaillé avec bon nombre de Canadiens à titre d’adjointe de direction du député d’Elgin—Middlesex—London. De 2004 à 2010, j’ai directement aidé des électeurs en ce qui concerne leurs demandes d’assurance-emploi. Cette expérience m’a permis d’acquérir de précieuses connaissances qui me sont grandement utiles dans mon nouveau rôle.
Ce n’est évidemment pas un nouveau débat à la Chambre, et bon nombre d’entre nous ont déjà pris la parole à ce sujet. Des études, des débats et des consultations ont déjà eu lieu sur cette question, et cela coûterait en fin de compte jusqu’à 4 milliards de dollars, selon une étude de 2009.
J’ai entendu bon nombre de gens mentionner que des Canadiens ne reçoivent actuellement pas de prestations d’assurance-emploi, mais il faut examiner les chiffres que nous avons devant nous. Je vais utiliser des termes simples pour m’assurer que tous les Canadiens qui regardent le débat aujourd’hui comprennent bien. Les chiffres que je mentionne se fondent sur mes nombreuses années d’expérience à examiner les données, les cotisations des gens au régime d’assurance-emploi et la manière dont les prestations sont versées.
À l'heure actuelle, un nouveau demandeur doit compter 910 heures pour avoir droit à des prestations. Cela représente environ 24 semaines de travail à temps plein au cours d'une période de 52 semaines. Il y a aussi les heures d'activité sur le marché du travail pour les personnes qui redeviennent membres de la population active, mais je n'en parlerai pas pour éviter de semer la confusion.
Aujourd'hui, le montant maximal de cotisations qu'un Canadien peut verser à l'assurance-emploi est de 930,60 $. Par contre, la prestation maximale qu'une personne peut toucher est actuellement de 524 $ par semaine. Un simple calcul suffit pour constater qu'en moins de deux semaines, les cotisations versées annuellement seront récupérées. Quand nous examinons ces chiffres, il est vraiment important de comprendre que le régime est fortement subventionné par le gouvernement canadien. Par conséquent, quand nous parlons des prestataires, nous ne devons pas perdre de vue l'écart entre des cotisations d'environ 930 $ et des sommes récupérées allant jusqu'à 45 000 $. Force est d'admettre que cela n'est pas équilibré.
Je vais citer directement le site Web de Service Canada:
Vous pouvez recevoir des prestations régulières [d'assurance-emploi] pendant une période variant de 14 à 45 semaines. Le nombre de semaines au cours desquelles vous pourriez recevoir des prestations dépend du taux de chômage dans votre région et du nombre d'heures d'emploi assurable que vous avez accumulées au cours de votre période de référence, qui correspond généralement aux 52 dernières semaines précédant la date de début de votre demande.
Ce n'est là qu'un aspect des prestations d'assurance-emploi, car il existe une foule d'autres variables et nombres d'heures requises pour les prestations spéciales, comme les prestations de maternité, les prestations parentales et les prestations de maladie. Si nous nous en tenons aux prestations moyennes, nous devons reconnaître d'autres facteurs qui entrent en ligne de compte, notamment les 14 meilleures semaines de rémunération, un changement très important que nous devons au gouvernement conservateur et dont je suis très fière. Comme je l'ai dit, j'ai vu de nombreux Canadiens en profiter. Au moment de calculer les prestations, il faut aussi tenir compte du supplément familial pour certaines familles à faible revenu qui gagnent moins de 25 000 $. À cela s'ajoutent les exigences de retour sur le marché du travail pour les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active.
Je mets en doute la déclaration faite au sous-alinéa b)ii) de la motion, selon laquelle le gouvernement précédent a obligé des travailleurs au chômage à quitter leur communauté. Je ne sais pas si la députée qui a présenté cette motion a déjà travaillé avec des prestataires de l'assurance-emploi, mais personnellement je n'ai jamais rien vu de la sorte. En fait, tout chômeur qui remplit une demande de prestations reçoit une liste des possibilités d'emplois dans sa région qui correspondent à ses qualifications. L'initiative se nomme « Jumeler les Canadiens et les Canadiennes aux emplois disponibles ». À mon avis, il s'agit d'un outil fantastique. Comme nous l'avons entendu à maintes reprises à la Chambre, les Canadiens cherchent du travail, ils ne réclament pas l'aumône, et cet outil peut les aider à réintégrer le marché du travail. J'ai personnellement vu trois ou quatre offres d'emplois apparaître juste après qu'un chômeur ait fait une demande de prestations. Cette initiative motive les gens et leur permet de trouver un nouvel emploi qui corresponde à leurs compétences.
J'aimerais parler de nouveau de ce qui est publié sur le site Web de Service Canada, notamment au sujet des responsabilités des demandeurs des prestations. J'ai essayé de raccourcir la liste, mais je tiens à montrer la logique des exigences du programme d'assurance-emploi. Je suis désolée que la liste soit si longue, mais nous devons examiner les responsabilités des demandeurs.
Tout chômeur qui demande des prestations régulières doit être prêt et disposé à travailler. La même exigence s'applique aux pêcheurs qui peuvent être considérés comme des travailleurs saisonniers.
La personne doit chercher activement un emploi et accepter toute offre d'emploi convenable. Je précise qu'on parle d'un emploi convenable. Nous ne demandons donc pas aux gens de faire un travail qu'ils ne feraient habituellement pas ou pour lequel ils ne sont pas qualifiés.
La personne doit également se chercher un emploi, rédiger un curriculum vitae et une lettre de présentation, s'inscrire à des outils de recherche d'emploi, assister à des ateliers de recherche d'emploi ou de salons de l'emploi, réseauter et communiquer avec des employeurs éventuels, présenter des demandes d'emploi, participer aux entrevues, garder un registre détaillé comme preuve de ses efforts de recherche d'emploi, déclarer à Service Canada tous les refus d'emploi, déclarer toute période pendant laquelle elle n'est pas disponible pour travailler, respecter ses rendez-vous avec le bureau, informer le bureau de toute cessation d'emploi, déclarer les périodes où elle est à l'extérieur du Canada et déclarer tout emploi et toute rémunération.
Cela me semble extrêmement raisonnable. Je dis à mes enfants que, s'ils cherchent un emploi, ce sont les étapes que tous les Canadiens devraient suivre, qu'ils soient en chômage ou à la recherche d'un premier emploi. C'est très raisonnable. Si une personne cherche un emploi dans sa ville, elle doit commencer par frapper aux portes ou consulter Internet. C'est exactement ce que Service Canada exige des prestataires d'assurance-emploi.
J'ai cherché autant comme autant et je n'ai rien trouvé qui corrobore le paragraphe 2 de la motion, sur la nécessité pour quelqu'un de quitter sa région. Ce n'est écrit nulle part. J'espère que quelqu'un pourra éclairer ma lanterne, car je ne vois rien d'explicite à ce sujet.
Après avoir examiné les responsabilités du prestataire, quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi consiste une demande déraisonnable? Les prestataires sont tenus de se chercher de l'emploi, de rédiger leur CV et de se présenter aux entrevues.
Nous, l'opposition officielle, avons maintes fois affirmé en ces murs que, dans la situation économique actuelle, les Canadiens ne demandent pas la charité: ils se cherchent un emploi. Voilà une des principales raisons pour lesquelles je n'appuierai pas une motion de cet acabit. Les Canadiens cherchent un emploi, et nous en avons parlé maintes fois. Nous devons bâtir notre économie et procurer des occasions d'emploi à nos concitoyens. Je pourrais proposer un remède tout simple, comme de s'atteler au projet Énergie Est. Nous avons souvent entendu cette proposition à la Chambre. Mais le gouvernement en place semble faire la sourde oreille.
Nous voyons plutôt le NPD nous présenter des motions, et ce pourrait être simplement parce que ces députés ont l'impression, eux aussi, que le gouvernement ne veut pas coopérer. Malheureusement, je sais que ce n'est pas la vraie raison puisqu'avant qu'il y ait des pertes d'emplois au Canada, la plateforme du NPD prévoyait déjà une réduction du nombre d'heures de travail nécessaire. Comment pourrait-on assurer la viabilité d'un programme destiné à aider les Canadiens qui perdent leur emploi s'il fallait travailler seulement 360 heures, soit un peu moins de 10 semaines, pour avoir droit à des prestations? Autrement dit, 45 jours de travail suffiraient, dans une année qui en compte 365. Je crois que nous devons poser la question en des termes très simples.
J'ai entendu un de mes collègues d'en face parler de l'agriculture. Or, je viens d'une circonscription agricole et je sais qu'il y a des moments où les agriculteurs et leurs employés ne peuvent pas travailler dans les champs. Le député a parlé de quatre mois de température sous zéro, mais la motion qui nous est présentée fait comme si c'était l'hiver pendant 10 mois. Alors, il faut prendre le temps d'examiner les chiffres proposés. Aussi, quand on parle des périodes de chômage, il ne faut surtout pas se servir de l'agriculture et des terrains de golf comme point de référence.
Je vois cette motion comme une solution à très court terme. Il est important de trouver des solutions à long terme, et la création d'emplois est justement une solution de ce genre.
Hier soir, je parlais avec mon mari. J'aime toujours préparer mes discours, aller sur l'application FaceTime et lui faire part de mes réflexions. Il m'a demandé si 10 semaines d'emploi à temps plein sur 52 semaines, c'était vraiment tout ce qu'il fallait. Il m'a regardé sans comprendre, d'une façon un peu étrange. Je trouve intéressant d'entendre son point de vue. Il ne travaille pas pour le gouvernement canadien et il n'est pas engagé en politique. C'est simplement mon mari qui me dit cela. On ne peut qu'imaginer ce que disent tous les Canadiens. C'est censé être un programme, un filet de sécurité sociale, pas une approche claire à l'égard de solutions durables à long terme.
Avant octobre 2015, le gouvernement conservateur a créé des plans réfléchis pour aider les Canadiens et il a apporté des améliorations. Durant la crise économique, le gouvernement conservateur a fait des changements destinés à aider les employés grâce à des initiatives comme le Programme de travail partagé, qui est très efficace pour éviter les mises à pied lors d'un ralentissement économique temporaire. Il y a eu également le projet pilote des 14 meilleures semaines, qui permettait de calculer les prestations des employés en fonction des 14 meilleures semaines de rémunération. De plus, le programme Travail pendant une période de prestations est une initiative qui donne aux Canadiens la possibilité de gagner davantage et de garder plus d'argent dans leurs poches pendant qu'ils touchent des prestations. Le gouvernement précédent a aussi fait adopter la Loi sur l'équité pour les travailleurs indépendants, afin de permettre aux travailleurs autonomes de bénéficier des prestations de maternité, des prestations parentales, des prestations de maladie et des prestations de compassion de l'assurance-emploi.
Les prestations spéciales de l'assurance-emploi pour les parents d'enfants gravement malades, qui sont versées pendant un maximum de 35 semaines, sont un autre bon exemple de mesure instaurée par les conservateurs. L'ancien gouvernement a aussi instauré un programme qui aide les parents d'enfants disparus ou assassinés.
Comme le dit la motion, j'estime qu'il faut protéger la caisse d’assurance-emploi afin qu’elle serve uniquement à aider les Canadiens, notamment en leur offrant de la formation. Il faut continuer de permettre à tous les Canadiens d'avoir accès aux programmes et aux possibilités qui s'offrent à eux par l'entremise des initiatives de Service Canada.
Dans un monde idéal, personne n'aurait besoin d'assurance-emploi, mais la motion dont nous sommes saisis ne permet pas d'améliorer les possibilités d'emploi et les options qui s'offrent aux Canadiens; globalement, elle dénote une grande irresponsabilité financière. Si nous adoptions ce plan, le régime ne serait plus viable. Nous avons besoin d'emplois et d'un plan de création d'emplois. Voilà l'élément important qui manque et que nous devrions rechercher, si nous souhaitons obtenir l'égalité. Le régime d'assurance-emploi ne favorise pas l'égalité; c'est plutôt la création d'emplois qui est synonyme d'égalité.
Je sais que le temps avance et j'attends avec impatience la suite du débat.
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Monsieur le Président, je n'ai jamais été aussi heureux qu'aujourd'hui de voir que les microphones de la Chambre peuvent relayer ma voix, parce qu'il était hors de question que je demeure muet sur un sujet aussi important que celui de la défense des travailleurs et des travailleuses. De crainte que la voix me cède, j'annoncerai tout de suite que je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Lors de la 41e législature, j'ai eu la chance d'être porte-parole en matière d'assurance-emploi et d'être formé par l'un des plus gigantesques défenseurs de l'assurance-emploi et des droits des travailleurs et travailleuses, l'ancien député d'Acadie-Bathurst Yvon Godin, que je salue bien bas au passage et que je remercie pour toutes ces années où il m'a partagé sa fougue, mais surtout son savoir.
Le sujet qui nous préoccupe ce matin est particulièrement important et repose sur trois assises essentielles qui ont été autant escamotées par les libéraux que par les conservateurs au fil des dernières années.
J'en ai pour preuve que chacune des réformes apportées au régime d'assurance-emploi depuis sa création a eu pour effet deux choses: augmenter la difficulté d'être admissible au régime et réduire les prestations qu'on peut en recevoir.
Or on parle d'assurance-emploi. Un régime d'assurance, cela dit bien ce que cela dit. Des gens y cotisent pour avoir des prestations en cas de besoin. Les critères sont bien particuliers et bien développés dans une police d'assurance.
Imaginons donc que, après avoir choisi une assurance-vie, une assurance-automobile ou une assurance biens-meubles, on nous informe du prix qu'elle va nous coûter et qu'on nous dise qu'il y a 64 % des chances qu'on ne soit pas indemnisé au moment où on en aurait besoin. On chercherait probablement un autre assureur assez rapidement.
Le problème, c'est qu'en matière d'assurance-emploi, il n'y a qu'un régime au Canada, et que les employeurs et les travailleurs qui y cotisent et qui le font vivre sont ceux qui y ont à peu près le moins droit.
Curieusement, depuis le début de ce débat, on entend toutes sortes de faussetés, notamment concernant le sauvetage du régime d'assurance-emploi par l'ancien gouvernement conservateur, qui y avait injecté 9 milliards de dollars, mais s'était remboursé par la suite. En effet, s'il a injecté 9 milliards de dollars dans ce régime, c'est parce qu'il en avait d'abord prélevé 52 milliards. Si on fait 52 moins 9, on constate que le régime avait tout à fait les moyens de s'autofinancer, et voilà la clé du régime.
Qu'on me permette de saluer un autre ancien collègue de la Chambre, Robert Chisholm, qui avait déposé, lors de la 41e législature, un projet de loi visant à protéger les cotisations des employeurs et des employés à la caisse d'assurance-emploi et visant à ce que chacun des dollars versés à cette caisse ne puisse être utilisé à d'autres fins qu'à celles prévues dans la Loi sur l'assurance-emploi.
On sait qu'un jugement de la Cour suprême a légalisé, en quelque sorte, ce détournement de la caisse d'assurance-emploi et l'utilisation des fonds par un ancien gouvernement libéral. Eh bien, ce n'est pas parce que la chose est légale qu'elle nous apparaît légitime. C'est pourquoi, au NPD, nous nous battons depuis des mois et des années pour dire que la caisse doit être protégée. Aucun gouvernement, peu importe sa couleur, ne peut utiliser les fonds de cette caisse autrement que pour soutenir les travailleurs.
Je parlerai maintenant du deuxième point le plus important. Curieusement, au moment où j'étais porte-parole, on parlait beaucoup de chômage au Québec et dans l'Est, mais l'économie roulait plutôt à fond de train dans l'Ouest du pays, particulièrement en Alberta. Je disais à chaque fois qu'il s'agissait d'un régime d'assurance.
Je souhaite à tous d'être parmi les privilégiés qui passent leur vie à payer une assurance et qui n'en récoltent rien parce qu'ils n'en ont pas besoin. Toutefois, une assurance, c'est une assurance, et quand le malheur frappe, il faut être capable de réagir.
Or voilà que le malheur frappe en Alberta, et ils se retrouvent exactement dans la même situation que tous les travailleurs de l'Est du pays, du Québec et de l'Ontario, qui ont connu les affres du stress peut-être bien avant eux.
Le 360 heures est la marque de départ. Il n'y a aucune raison au monde qui justifie que le facteur de stress subi par une personne qui perd son emploi est différent d'une région à l'autre, car la perte d'un emploi est un des facteurs de stress les plus importants dans une vie. Il n'y a aucune raison pour que l'assurance maladie, par exemple, soit offerte différemment d'une région à l'autre parce que le taux de santé ou de maladie est différent. C'est absurde. Quand on est malade, on a besoin de l'assurance maladie et on obtient le service. Quand on perd notre emploi, on a besoin de l'assurance-emploi et, si on y a cotisé, on devrait y avoir accès avec un seuil fixé à 360 heures.
Depuis tout à l'heure, j'entends les mêmes raisonnements un peu courts de nos amis conservateurs, qui envoient sur la place publique le fait qu'on peut devenir cotisant à l'assurance-emploi avec deux mois de travail, et c'est comme si on se faisait un rythme de vie. Toutefois, 360 heures, pour une personne qui travaille avec un horaire atypique ou dans une situation précaire avec peu d'heures de travail par semaine, ce n'est pas deux mois de travail, c'est souvent six ou huit mois de travail.
J'en ai pour preuve la fermeture de tous les Target qui a eu lieu au Québec il y a quelques mois à peine, et qui a laissé la majorité des employés qui y travaillaient chaque semaine, sans aucune possibilité d'avoir accès à l'assurance emploi. Alors 360 heures, ce n'est pas deux mois de travail, mais c'est souvent plusieurs mois de travail pour des gens qui ne sont pas parmi les mieux nantis de cette société, et qui auront bien besoin de ce petit coup de pouce.
Il faut bien savoir aussi que l'assurance-emploi est proportionnelle au revenu. Le salaire hebdomadaire des travailleurs précaires à temps partiel est nettement moindre que celui de ceux qui travaillent 40 heures par semaine, comme le calculent nos amis conservateurs. C'est totalement injuste et à côté de la réalité que de dépeindre cette société comme formée de personnes qui souhaitent vivre en travaillant deux mois par année et, le reste du temps, se laisser vivre par l'assurance-emploi. C'est totalement ridicule.
Voici un autre point important, car j'ai dit que j'en avais trois et je terminerai là-dessus, ce sont les conséquences infâmes — le mot n'est pas trop faible — de la réforme conservatrice. J'en ai malheureusement trop à dire pour le temps qu'il me reste. Toutefois, parlons seulement de la notion d'emploi convenable.
On a déjà entendu à la Chambre, un ancien ministre des Finances nous dire qu'un emploi convenable, c'était n'importe quel emploi qu'on peut occuper. Par exemple, imaginons un enseignant avec une formation universitaire qui développe une expertise. Dans les premières années de sa pratique, comme c'est souvent le cas, il se voit congédié à la fin de l'année scolaire, puisqu'on n'est pas capable de lui garantir que la clientèle sera suffisante l'année suivante pour lui assurer un poste. Ce travailleur, si on lui demande d'aller récolter des fraises, va devoir faire la démonstration qu'il est incompétent pour ramasser des fraises. Je ne connais pas beaucoup de personnes qui ne sont pas capables de ramasser des fraises. Alors, ce serait un emploi convenable.
C'est totalement ridicule de dire que cet enseignant, qui a développé une expertise et une compétence dont la société a besoin, va être privé de son travail pour être envoyé faire un travail pour lequel il ne se prédestine pas. Ce n'est pas le genre de contribution qu'il veut offrir à la société. Pire encore, si cet enseignant y allait pour combler les mois de carence, au moment de quitter son champ de fraises pour revenir à l'enseignement, si on lui offre un contrat, il sera identifié comme ayant fait un départ volontaire et il ne sera pas admissible à l'assurance-emploi s'il perd son emploi d'enseignant. C'est le monde à l'envers. Ce sont moult détails qui ne tiennent pas la route.
Je vois que je dois cesser de m'insurger, même si les sujets demeurent encore nombreux. Toutefois, je suis disponible prêt à répondre aux questions.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de parler aujourd'hui de l'assurance-emploi. Je ne sais pas si mes collègues le savent, mais je viens d'une région rurale, une région éloignée, où il y a beaucoup d'industries saisonnières. Plusieurs de mes concitoyens vivent donc la réalité de l'assurance-emploi. Ils aimeraient bien pouvoir faire autrement, mais cela fait partie de la réalité de ma région.
Selon moi, un des points particulièrement importants de la motion est celui qui vise à sécuriser une fois pour toutes la caisse de l'assurance-emploi. Il faut comprendre que la caisse de l'assurance-emploi est le bas de laine des travailleurs, c'est l'argent que les travailleurs économisent. Les employeurs y cotisent aussi. En effet, la caisse de l'assurance-emploi est payée par les travailleurs et les employeurs. Le gouvernement n'y met pas d'argent. Logiquement, cette caisse devrait donc appartenir aux travailleurs. Le gouvernement ne devrait pas pouvoir y puiser comme bon lui semble pour équilibrer un budget. Or c'est malheureusement ce qu'ont fait les gouvernements précédents.
En effet, de 1996 à 2008, les gouvernements libéraux et conservateurs ont volé 57 milliards de dollars à la caisse de l'assurance-emploi. Les travailleurs avaient amassé cette somme d'argent à la sueur de leur front, et les employeurs y avaient aussi cotisé. Des gouvernements qui volent 57 milliards de dollars dans la caisse de l'assurance-emploi, c'est comme des parents qui, incapables de payer leurs factures et d'équilibrer leur budget, décident de puiser dans le petit cochon de leurs enfants pour y prendre l'argent que ceux-ci ont gagné à la sueur de leur front en gardant des enfants ou en tondant des pelouses. Tout le monde s'entendra pour dire que voler ses enfants pour équilibrer son budget n'a aucun sens.
Être obligé de faire cela démontre un grand manque de capacités financières. On doit sécuriser la caisse de l'assurance-emploi une fois pour toutes, précisément pour que les gouvernements cessent d'y piger chaque fois qu'ils doivent équilibrer leur budget. Cette habitude est totalement inacceptable.
La caisse est profitable, surtout si on tient compte des 57 milliards de dollars qui y ont été volés. La caisse serait parfaitement en santé si on n'avait pas volé cette somme d'argent. En 2016, il y a eu un excédent de 3,3 milliards de dollars. La caisse appartient aux travailleurs, elle est là pour les protéger en cas de perte d'emploi et on doit cesser d'y puiser. Il faut la sécuriser une fois pour toutes. C'est une priorité pour plusieurs personnes et plusieurs organismes voués à la défense des droits des travailleurs et à la défense des droits des chômeurs.
L'accessibilité à l'assurance-emploi est un autre problème important. À l'heure actuelle, moins de 40 % des travailleurs y ont accès. Le pays compte plusieurs travailleurs, et de tous ceux qui perdent leur emploi, seulement 40 % réussissent à recevoir des prestations lorsqu'ils en ont besoin. Or il s'agit d'un régime d'assurance. Est-ce normal qu'un régime d'assurance censé couvrir les pertes d'emploi indemnise les gens dans seulement 40 % des cas? Cela n'a absolument aucun sens, d'autant plus que les cotisations sont justement payées par les travailleurs. Il faut s'assurer que la caisse de l'assurance-emploi sert à indemniser les travailleurs et sert aux gens qui en ont besoin aux moments où ils sont particulièrement vulnérables.
Il faut également parler du délai de carence de deux semaines. Cela crée une situation extrêmement difficile à vivre. En plus du délai de carence de deux semaines, au cours duquel on ne reçoit absolument rien, il faut compter d'autres délais qui n'en finissent plus.
Le dernier gouvernement conservateur a tellement massacré le programme de l'assurance-emploi que ce dernier est pratiquement inaccessible. De plus, les durées de traitement sont complètement exagérées.
Des gens appelaient à mon bureau pour dire qu'après trois mois, ils n'avaient toujours pas obtenu de réponse. Quand on gagne un salaire précaire, on ne peut pas vivre trois mois sans aucun revenu.
Donc, la plupart des gens sont obligés de s'endetter en attendant de savoir s'ils vont réussir à avoir de l'assurance-emploi, la plupart du temps en obtenant du crédit à très haut taux d'intérêt, la majorité du temps en utilisant des cartes de crédit. Ce sont des situations qui sont inacceptables pour nos travailleurs; le délai de carence doit être éliminé pour assurer un meilleur accès à notre programme d'assurance-emploi et faire en sorte que l'on n'insécurise pas les travailleurs lorsqu'ils perdent leur emploi.
De plus, il faut abaisser le taux d'admissibilité. Ce taux, en nombre d'heures, varie d'une région à l'autre, et cela devient discriminatoire. Par exemple, pour les gens qui sont en début de carrière, atteindre ce taux d'heures peut être très difficile. C'est pour cela que nous voulons ramener ce taux à 360 heures. Quand on travaille à temps plein, ce n'est pas nécessairement si difficile d'atteindre les 360 heures, mais quand on n'obtient pas un emploi à temps plein, c'est là qu'on a de la difficulté à arriver aux taux requis pour avoir accès à l'assurance-emploi, qui sont assez élevés.
Nombre de fois, des gens sont venus me voir en me disant qu'il leur manquait des heures et qu'ils n'avaient aucun recours. Je le sais très bien, ce sont des gens qui ont travaillé fort et autant qu'ils ont pu pour essayer d'accumuler des heures et qui n'ont jamais réussi. Souvent, c'est en raison de leur emploi et des caractéristiques en lien avec les emplois.
Justement, l'assurance-emploi doit tenir compte des réalités des travailleurs. Ce ne sont pas les travailleurs qui sont saisonniers. C'est l'industrie qui l'est. Prenons les travailleurs agricoles: ils aimeraient bien travailler 12 mois par année, mais après un certain temps, il y a de la neige et le foin ne pousse plus. C'est la réalité. Nous ne pouvons rien y faire, c'est comme cela.
L'industrie touristique, par exemple, a une saison. On aimerait bien qu'il y ait des touristes à l'année, mais ce n'est pas le cas. Donc, il faut comprendre que ce ne sont pas les travailleurs qui sont saisonniers, mais bien les industries. C'est pour cela qu'il faut être capable de les appuyer, sinon, nous allons faire en sorte que toutes nos industries saisonnières vont être complètement désertes en termes de capacité à trouver de la main-d'oeuvre.
Il faut comprendre aussi la réalité des gens qui travaillent sur appel. Quand on parle, par exemple, de préposés aux bénéficiaires, dans la majorité des centres hospitaliers, ce sont des gens qui travaillent sur appel en début de carrière, jusqu'à ce qu'ils aient assez d'ancienneté pour avoir un poste plus appréciable et obtenir un emploi à temps plein. En début de carrière, ils vont travailler sur appel, ils vont faire des remplacements, pendant les vacances d'été par exemple. Ils vont avoir des grosses périodes neutres. Si chaque fois on oblige ces travailleurs sur appel à aller prendre un emploi ailleurs, ils n'accumuleront jamais assez d'ancienneté pour obtenir un poste à temps plein.
C'est la base. Il faut faire en sorte que les gens qui sont sur appel et pour qui nous savons que le nombre d'heures de travail sera très irrégulier pendant les deux ou trois premières années de leur carrière ne soient pas obligés d'aller prendre un emploi ailleurs. Sinon, ils ne réussiront jamais, justement, à sécuriser leur situation de travail.
Il faut aussi faire en sorte que les réalités régionales soient prises en compte par l'assurance-emploi. Forcer un travailleur qui demeure dans une MRC à aller travailler dans une autre MRC et à voyager loin cause énormément de problèmes. Cela cause des problèmes quant aux moyens de transport, à l'hébergement. Cela engendre des dépenses. Donc si on oblige un travailleur à aller travailler pour 70 % de son salaire à 100 km de chez lui, avec l'augmentation des coûts de garderie, de transports, et autres, on va se retrouver avec des gens qui vont même travailler à perte à cause de cette augmentation. Cela n'a aucun sens. Il faut comprendre les réalités des régions et arrêter de délocaliser nos travailleurs.
Il y a des emplois qui sont atypiques. Il y a des travailleurs autonomes qui choisissent de cotiser. Il faut faire en sorte que, lorsqu'on parle de l'assurance-emploi, on comprend les réalités régionales et on n'essaye pas de faire une espèce de loi toute croche qui ne comprend pas toutes les particularités liées au travail. Je crois qu'il est important d'avoir un régime d'assurance-emploi qui correspond aux besoins des travailleurs et qu'une fois pour toutes on fasse un vrai bon programme plutôt que de tenter de le réparer à la pièce, petit à petit.
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Monsieur le Président, j'avise la Chambre que je vais partager mon temps de parole avec le député du .
Je me lève aujourd'hui à la Chambre pour exprimer mon désaccord concernant cette motion qui, malgré de bonnes intentions, est complètement inadéquate en regard du problème réel vécu par les travailleurs et travailleuses canadiens qui ont subi des pertes d'emploi dernièrement, surtout après les changements apportés au régime d'assurance-emploi par le gouvernement précédent. Ce régime est un acquis si important non seulement pour le bien-être de notre main-d'oeuvre, mais aussi pour la stabilité de notre économie.
Je rappelle que j'ai fait la transition professionnelle de banquière à travailleuse sociale, avec comme mission d'aider les Canadiennes et les Canadiens moyens à mieux comprendre et gérer leurs ressources personnelles et publiques.
En organisant des ateliers sur la littératie financière, et en tant que chargée de cours en politique sociale au niveau universitaire, j'ai souvent constaté une méconnaissance du programme d'assurance-emploi et même une stigmatisation autour de son usage comme élément central de notre filet de sécurité sociale, et ce, peu importe le niveau socioéconomique des membres de mes groupes.
Notre régime d'assurance-emploi moderne est le produit d'un travail acharné depuis les années 1930, l'ère de la Grande Dépression, un travail effectué par les deux principaux partis de la Chambre, libéral et conservateur, en collaboration avec le Sénat, les provinces et les territoires.
Il y avait bien sûr des divergences d'opinion en ce qui concerne la juridiction appropriée pour administrer un tel programme, l'admissibilité au programme et le montant des indemnités. Les débats furent très intéressants. Cependant, durant ces années difficiles, il a été reconnu que la crise économique de l'époque n'était aucunement de la faute des travailleurs et qu'il n'était ni digne ni prudent pour une société d'ignorer le bien-être de sa force de travail, autrement dit, sa colonne vertébrale.
Bien sûr, quand ces travailleurs sont devenus des militaires dans les années 1940, le besoin de leur assurer un régime d'assurance-emploi à leur retour au pays est apparu encore plus indispensable. C'était la meilleure façon de gérer les hauts et les bas du marché du travail, qui sont les résultats normaux des cycles d'activité d'une économie industrielle.
La nécessité de pouvoir bénéficier d'un régime d'assurance-emploi accessible sans jugement a été démontrée quand le programme a été démocratisé dans les années 1970, afin de protéger plus que 90 % des travailleurs, incluant les travailleurs saisonniers, et d'offrir des indemnités pour la maladie et la maternité.
Bien que ce programme était financé par les contributions des employés et des employeurs, le gouvernement fédéral était quand même toujours responsable d'essuyer les pertes. Il était donc essentiel de faire en sorte que le programme soit toujours solvable, ce qui a nécessité quelques ajustements au fil des années. En général, le programme fonctionnait bien.
Cependant, en 2012, le gouvernement précédent a resserré les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi, dans son obsession de réduire les dépenses à tout prix, même sur le dos des Canadiennes et Canadiens au statut précaire. C'était rendu à un point tel qu'une personne qui avait le malheur de perdre son emploi, même après de nombreuses années de contribution, était obligée d'occuper un emploi pouvant être situé à plus de 60 kilomètres de son domicile et à un salaire très inférieur à son revenu habituel, et ce, après une recherche d'emploi de seulement quelques mois.
Le mécanisme de l'offre et de la demande est à la base du marché du travail. Toutefois, en raison de ces changements ordonnés par le gouvernement précédent, la liberté du travailleur et son rapport de négociation avec son employeur ont été réduits de façon néfaste.
D'autres limitations ont été imposées, comme le seuil d'admissibilité de 910 heures et la période de carence de deux semaines, ayant pour but de punir les travailleuses et les travailleurs qui ont eu le malheur de perdre leur emploi. Ces limitations n'aidaient d'aucune manière ces personnes à s'intégrer dignement au marché du travail.
L'honorable député qui propose la motion que l'on débat demande à notre gouvernement d'honorer nos engagements pris lors du discours du Trône, c'est-à-dire que le système d'assurance-emploi sera renforcé pour qu'il soutienne plus efficacement à la fois l'économie du pays et tous les Canadiens et Canadiennes qui en ont besoin.
Je poursuis en citant la lettre de mandat de la , tel que publiée sous le site Web du :
[...] À titre de ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail, votre objectif global consistera à aider les Canadiens à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour obtenir des emplois de bonne qualité. Vous serez en mesure d’atteindre cet objectif en travaillant avec les provinces, les territoires, les municipalités, les systèmes d’éducation postsecondaires, les employeurs et les travailleurs à améliorer nos systèmes de formation afin de bâtir le capital humain dont les Canadiens et les employeurs ont besoin. Vous entreprendrez cette tâche en collaboration avec les provinces et les territoires.
Plus particulièrement, je m’attends à ce que vous travailliez avec vos collègues et dans le respect des lois, règlements et processus du Cabinet établis pour mener à bien vos grandes priorités:
Améliorer notre régime d’assurance-emploi afin de mieux l’harmoniser aux réalités du marché du travail d’aujourd’hui et de façon à ce qu’il serve les travailleurs et les employeurs. L’atteinte de cet objectif passera notamment par l’accomplissement des tâches suivantes:
éliminer les récents changements apportés au régime d’assurance-emploi, lesquels se sont révélés néfastes pour les travailleurs au chômage;
réduire les cotisations à l’assurance-emploi;
entreprendre un vaste examen du régime d’assurance-emploi dans le but de moderniser notre système de soutien au revenu des travailleurs au chômage, qui prive actuellement trop de travailleurs au chômage du filet de sécurité que constitue l’assurance-emploi;
éliminer la discrimination envers les immigrants, les jeunes travailleurs et les parents qui réintègrent le marché du travail afin qu’ils soient traités de la même manière que les autres travailleurs de leur région;
réduire la période d’attente pour les nouveaux prestataires, en la faisant passer de deux semaines à une semaine;
travailler avec le ministre des Finances pour veiller à ce que les cotisations à l’assurance-emploi servent exclusivement à financer les programmes d’assurance-emploi;
et travailler avec la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement afin d’établir des normes de services transparentes relativement aux prestations d’assurance-emploi pour faire en sorte que les Canadiens et les Canadiennes touchent rapidement les prestations auxquelles ils ont droit.
De plus, la ministre doit:
améliorer l’accès des travailleurs à des programmes de formation professionnelle de qualité qui permettent aux Canadiens et aux Canadiennes de se diriger vers de bonnes carrières [...]
C'est ainsi que notre gouvernement répondra au problème très sérieux des inégalités économiques dernièrement aggravées par les nombreuses pertes d'emplois partout au pays. C'est avec un nouveau programme efficace présenté à la Chambre que notre gouvernement, tel que décrit dans le mandat de la ministre, va s'assurer que notre société est juste et équitable et qu'elle offre l'occasion à tout individu d'exploiter son plein potentiel.
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Monsieur le Président, les Canadiens nous ont demandé de faire les choses autrement. Ils souhaitent que leur gouvernement voie d'abord et avant tout à leurs intérêts et ils s'attendent à ce que nous agissions dans les domaines qui comptent le plus à leurs yeux.
Quels sont ces domaines? Depuis une dizaine d'années, l'emploi et l'économie arrivent en tête des préoccupations de la majorité des Canadiens. C'est donc logique qu'ils constituent aujourd'hui la priorité absolue du gouvernement.
Nous sommes conscients que le taux de chômage grimpe en flèche et que le régime d'assurance-emploi est plutôt mal nommé. Certains Canadiens qui auraient besoin de s'en prévaloir n'y ont en effet pas accès. Dans le Canada du XXIe siècle, il n'y a absolument aucune raison pour qu'une famille se demande si elle pourra acquitter ses factures à la fin du mois.
Le Canada figure parmi les cinq meilleurs pays où il fait bon vivre. Il est à peu près temps que tous les Canadiens le sachent, bien sûr, mais surtout qu'ils le ressentent au quotidien. Le gouvernement veut faire de cette statistique une réalité pour tous les Canadiens. Voilà pourquoi nous nous sommes fermement engagés à stimuler l'économie, à créer des emplois, à renforcer la classe moyenne et à aider les personnes qui travaillent d'arrache-pied pour en faire partie.
Le gouvernement a promis d'améliorer le régime d'assurance-emploi pour qu'il reflète le marché de l'emploi actuel, c'est-à-dire faire en sorte qu'il profite à la fois aux employeurs et aux employés, qu'il soit adapté à la famille canadienne d'aujourd'hui, qu'il apporte un soutien aux personnes qui perdent leur emploi, qui sont obligées de prendre soin d'un parent gravement malade ou qui doivent simplement acquérir de la formation afin d'améliorer leurs perspectives de carrière.
En premier lieu, nous nous attaquerons à la discrimination dont sont victimes les travailleurs canadiens les plus à risque sur le plan économique, dont les jeunes travailleurs et les néo-Canadiens.
La plate-forme est tout à fait claire. Nous n'exigerons plus que les travailleurs qui soumettent une demande d'assurance-emploi aient accumulé 910 heures d'emploi assurable, qu'il s'agisse ou non d'une première demande. En outre, nous avons promis de réduire la période d'attente d'une semaine, d'améliorer les normes de service et d'accélérer le paiement des prestations. Voilà qui aidera les Canadiens à recevoir les prestations qu'ils méritent en temps opportun et aussi rapidement que possible. Nous sommes résolus à renforcer le programme de sorte qu'un plus grand nombre de Canadiens puissent toucher des prestations en cas de besoin.
Nous allons également améliorer la prestation de compassion afin de la rendre plus flexible, plus inclusive et plus facile à obtenir. Elle allégera le fardeau de ceux qui ont besoin d'aide financière parce qu'ils doivent sans préavis prendre soin d'un parent gravement malade.
Nous avons également pris l'engagement d'annuler les changements apportés en 2012 obligeant les travailleurs au chômage à quitter leur famille et leur localité pour accepter un emploi moins bien rémunéré. Les travailleurs qui ont cotisé au programme d'assurance-emploi méritent une protection. Ils méritent de pouvoir se prévaloir des programmes sociaux auxquels ils cotisent. L'important, c'est de donner une plus grande souplesse au régime de l'assurance-emploi afin de le rendre plus juste et mieux adapté aux besoins des prestataires; c'est l'engagement que nous avons pris.
Nous voulons aider les Canadiens à trouver un emploi et à atteindre leurs objectifs de carrière à long terme, même s'ils passent quelque temps au chômage en cours de route. Nous savons que ce n'est pas facile, mais les améliorations que nous proposons leur donneront la protection nécessaire pour tenir le coup.
Chaque situation de travail est différente. Les situations familiales sont souvent complexes, c'est pourquoi il faut que la formation et l'éducation évoluent rapidement. La modernisation du régime de l'assurance-emploi vise à le rendre plus souple afin qu'il s'adapte aux réalités d'aujourd'hui. Il est dans l'intérêt des familles et de notre économie de faire en sorte que les Canadiens restent au travail. De son côté, le gouvernement continuera de renforcer et de promouvoir les outils et services qui sont là pour les aider à retourner au travail.
Dans le cadre d'ententes sur le Fonds canadien pour l'emploi, par exemple, le gouvernement consacre 500 millions de dollars par année à toutes les provinces et tous les territoires pour financer la formation de tous les Canadiens, qu'ils travaillent ou non. Aux termes des ententes sur le développement du marché du travail avec les provinces et les territoires, près de 2 milliards de dollars par année viennent financer les programmes et services d'emploi.
Le gouvernement continuera d'investir dans l'avenir et la prospérité des Canadiens; ce sont des questions qui nous tiennent à coeur et les initiatives que nous avons prises en témoignent.
Enfin, nous continuerons de travailler avec la Commission de l'assurance-emploi du Canada pour établir le taux de cotisation annuel en fonction du nouveau seuil d'équilibre sur une période de sept ans. Nous veillerons à ce que le taux de cotisation ne soit pas plus élevé que nécessaire pour couvrir le coût prévu du programme d'assurance-emploi. Comme l'énonce notre plateforme, nous nous engageons à réduire le taux de cotisation à l'assurance-emploi l'année prochaine pour réduire les coûts salariaux pour les travailleurs et les employeurs.
Nous savons que nous pouvons respecter ces engagements, et j'ai hâte de pouvoir les rayer de notre liste de promesses.
Il est temps de changer le régime d'assurance-emploi pour aider les travailleurs canadiens à long terme. Nous avons un plan et nous allons réussir. Pour l'instant, nous devons agir rapidement pour aider les travailleurs affectés par l'instabilité économique du pays. Nous ferons tout en notre possible pour donner de l'argent aux Canadiens qui en ont le plus besoin.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis fier d'intervenir à la Chambre au sujet de la motion néo-démocrate dont nous sommes saisis, qui presse le gouvernement à intervenir de façon urgente pour que les Canadiens qui ont perdu leur emploi reçoivent des prestations. Comme les pertes d'emploi sont en hausse, le gouvernement doit immédiatement prendre des mesures en matière d'assurance-emploi pour aider les Canadiens.
Les travailleurs canadiens cotisent à l'assurance-emploi, mais au fil des ans, il leur est devenu de plus en plus difficile de toucher des prestations. Avant que les libéraux n'instaurent un régime d'austérité dans les années 1990, environ 80 % des chômeurs touchaient les prestations auxquelles ils avaient droit. Peu après la période d'austérité imposée par les libéraux, moins de 50 % des travailleurs qui avaient perdu leur emploi touchaient des prestations d'assurance-emploi.
Les conservateurs ont poursuivi le régime d'austérité amorcé par les libéraux et, à l'heure actuelle, seulement 39 % des chômeurs au Canada bénéficient de l'assurance-emploi. Qui plus est, les conservateurs ont mis fin au projet pilote sur la bonification des semaines de prestations d'assurance-emploi, destiné à aider les régions aux prises avec un très fort taux de chômage. Grâce à ce programme, les travailleurs saisonniers ne se retrouvaient pas sans prestations au début de la saison d'emploi.
Si j’étais vendeur d’assurances et que je devais convaincre des gens de souscrire mes polices en leur disant que seulement 40 % d’entre eux recevraient une compensation si quelque chose de terrible leur arrivait, quel serait mon taux de succès? J'expliquerais à mes clients potentiels qu’ils devraient me faire chaque mois des versements prélevés à même leur paie pour que je les aide si une tragédie survenait. Le seul problème, c’est que moins de 40 % de mes clients réussiraient à faire approuver leurs demandes d'indemnisation. Je sais que je ne donnerais jamais un sou à pareil vendeur, et je sais que c’est le cas de la majorité des Canadiens. On ne sait trop pourquoi les conservateurs se sont dit qu’ils pouvaient faire la même chose à leurs concitoyens et demeurer au pouvoir.
Les conservateurs ont aussi fait un changement qui permettait aux travailleurs de conserver 50 % des revenus gagnés en travaillant tout en recevant des prestations. Le problème avec ce changement, c'est le même problème que les conservateurs ont eu pendant qu’ils étaient au pouvoir. Ce changement a grandement profité aux Canadiens les mieux nantis et a pénalisé les travailleurs à faible revenu.
Par le passé, les personnes à faible revenu avaient le droit de maintenir leurs gains en deçà d'un certain seuil afin d'atténuer l'inégalité. À la suite de pressions exercées par le NPD, les conservateurs ont modifié cette formule impopulaire et adopté une mesure temporaire qui aurait permis aux personnes ayant déjà participé au programme de choisir, sur une base individuelle, la méthode qui leur convenait le mieux. C'est pourquoi nous avons prévu dans notre plateforme de laisser les travailleurs choisir la formule qui serait avantageuse pour eux.
Le Nouveau Parti démocratique a été le seul à s'engager explicitement à rétablir le programme pilote prolongeant la période de prestations d'assurance-emploi. Bien entendu, cela ne nous empêche pas de travailler avec le gouvernement à la remise en oeuvre du programme. Je sais qu'on prête une oreille attentive du côté du gouvernement.
Je me souviens de la conférence de presse à l'Île-du-Prince-Édouard au cours de laquelle le député de avait dit avoir constaté personnellement les répercussions des changements sur la population. Je comprends très bien ce qu'il voulait dire. Je le cite:
Quand des gens se présentent à votre bureau en pleurs deux mois avant que la saison d'activité revienne parce qu'ils n'ont pas d'argent et se demandent comment ils vont mettre du pain sur la table, vous saisissez immédiatement l'aspect humain de la situation.
Je sais exactement ce qu'il ressent. Je l'ai déjà dit et je vais le répéter. Pendant sept ans, j'ai travaillé pour une ancienne députée et je recevais des gens qui avaient des problèmes avec l'assurance-emploi dans la circonscription. Les nouveaux députés devront s'y habituer. L'aide aux citoyens constitue un volet énorme du travail des députés. Je rencontre souvent des gens à qui il manque 20 heures de travail pour avoir droit à des prestations d'assurance-emploi. Ils parlent de toute l'information qu'ils doivent fournir, et à quel point c'est pénible. Ce sont des expériences difficiles sur le plan émotif. Souvent, les familles ont vraiment de la difficulté à se nourrir. Un programme d'assurance-emploi qui ne répond qu'à 39 % des besoins, c'est simplement insuffisant.
Nous pouvons collaborer avec le gouvernement libéral pour que ce programme offre une sécurité aux Canadiens qui perdent leur emploi et qui ont droit aux prestations. Le problème est que, pendant longtemps, nous avons demandé aux Canadiens de cotiser au régime, puis les gouvernements libéraux et conservateurs ont mis en place toute une série d'obstacles que les gens doivent franchir, même pour bénéficier des programmes qu'ils ont financés.
Pour se qualifier au régime d'assurance-emploi, on doit respecter une foule d'exigences, notamment le nombre d'heures travaillées dans une période de référence, selon la situation de chacun et la région du pays où l'on vit. Le calcul du nombre d'heures travaillées repose sur le taux de chômage régional à un moment donné. Pourquoi maintenir un régime qui exerce une discrimination entre les travailleurs qui ont besoin de prestations de maternité ou de prestations de maladie et les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active? Il faut simplifier le régime.
Le NPD propose un régime rationalisé, dans lequel un travailleur doit avoir accumulé 360 heures l'année précédente pour avoir droit à des prestations, peu importe son lieu de résidence au pays. Le seuil de 360 heures a été proposé par le NPD au terme de vastes consultations menées auprès de divers groupes de femmes, associations d'étudiants, syndicats et organismes de lutte contre la pauvreté.
Cette amélioration du programme d'assurance-emploi comporte des coûts imputés à même le régime, mais nous avons de la chance que le compte d'assurance-emploi affiche un excédent important, et ce serait amplement suffisant pour absorber les coûts liés à ce changement. Mais encore faut-il que nous prenions des mesures pour protéger la caisse. Si j'ai l'intention d'appuyer cette motion, c'est en grande partie parce que je suis convaincu de l'importance de protéger la caisse d'assurance-emploi contre des gouvernements qui font passer leur ambition politique avant le bien-être des Canadiens qu'ils représentent.
Pendant des années, les libéraux et les conservateurs ont traité le compte de l'assurance-emploi comme si c'était la caisse noire du gouvernement. Comme je l'ai dit, ils ont sabré les prestations et ils ont dépensé l'argent ailleurs.
La dernière fois que les libéraux étaient au pouvoir, ils ont pris 54 milliards de dollars des travailleurs et des employeurs qui avaient cotisé à la caisse de l'assurance-emploi, et ils ont affecté cet argent à une variété de programmes, comme des réductions d'impôt et des subventions sans condition aux grandes sociétés.
Quant aux conservateurs qui étaient au pouvoir jusqu'à tout récemment, ils aiment se vanter d'avoir eu un budget équilibré, ce qui était suspect à plus d'un égard, comme nous en avons déjà discuté en Chambre. Ils ont pigé dans la caisse de l'assurance-emploi afin de pouvoir dire qu'ils avaient un budget équilibré.
La caisse de l'assurance-emploi a été constituée par les cotisations des travailleurs et des employeurs pour financer les prestations de l'assurance-emploi, et non pour permettre à un certain parti de jeter de la poudre aux yeux en faisant croire qu'il tient ses promesses électorales. Les libéraux ont maintenant l'intention de nous plonger dans un déficit, et nous ne saurions permettre à un gouvernement qui est dans cette situation de voler l'argent des travailleurs canadiens pour dorer les chiffres à l'intention des médias. Nous pouvons travailler ensemble afin de nous assurer que cela ne se produira jamais. Les 360 heures proposées comme critère d'admissibilité pourraient être financées par l'argent déjà prévu à cette fin.
À voir ce qui se passe depuis quelques mois, il y a toutefois de quoi se demander si le gouvernement est vraiment capable d'amener des changements. Il y a des pertes d'emplois un peu partout au Canada, et on intente des procès bureaucratiques qui visent à empêcher les travailleurs de bénéficier de l'aide dont ils ont grand besoin et à laquelle ils ont droit.
Le premier projet de loi des libéraux a servi à accorder un allégement fiscal aux riches, c'est-à-dire à certains des Canadiens qui gagnent le plus, y compris aux députés libéraux. Cette mesure, qu'ils présentent comme un allégement fiscal pour la classe moyenne, profitera en réalité à 90 ou 95 % des gens qui gagnent le plus. Tous ceux qui gagnent de 100 000 à 200 000 $ profiteront de l'allégement fiscal maximal. Lorsqu'on étudie la mesure en profondeur, on constate qu'il s'agissait seulement d'un exercice de relations publiques.
Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, nous les avons souvent fustigés parce que leurs programmes favorisaient systématiquement les plus riches. Jusqu'à présent, les libéraux sont tombés dans le même panneau: ils abandonnent les Canadiens ordinaires. En fait, la population a confié aux libéraux le mandat d'engager le Canada dans une meilleure voie que celle des conservateurs. Les Canadiens peuvent être certains que les néo-démocrates proposeront des mesures positives et collaboreront avec les libéraux pour que le gouvernement n'aide plus seulement l'élite et les privilégiés.
La motion dont nous sommes saisis, qui se fonde sur les recommandations d'organismes de lutte contre la pauvreté ou de défense des droits des femmes, d'associations étudiantes et de syndicats, permettrait de rendre l'accès aux prestations d'assurance-emploi équitable. Elle permettrait aussi de mettre fin à la pratique odieuse qui consiste à puiser dans la caisse d'assurance-emploi pour financer les allégements fiscaux accordés aux entreprises ou pour faire croire, à court terme, que le budget est équilibré.
Nous implorons les libéraux de respecter leurs promesses, de réparer les dommages que les conservateurs ont causés au régime d'assurance-emploi et d'adopter notre motion afin de soulager immédiatement les trop nombreux Canadiens que la conjoncture économique fait souffrir.
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Monsieur le Président, quand la récession a frappé à la fin de 2008, Ottawa a pris des mesures temporaires pour stabiliser l'économie et aider les ménages à joindre les deux bouts. Parmi ces mesures, la plus importante a été l'ajout de cinq semaines aux prestations d'assurance-emploi. Quand l'économie se porte mal, les travailleurs prennent plus de temps que d'habitude pour trouver un nouvel emploi. C'est particulièrement vrai quand un secteur ou une région subit la majorité des pertes d'emplois, comme ce qui se produit actuellement en Alberta et dans l'industrie énergétique. L'ajout de cinq semaines de prestations tiendrait compte de cette réalité et donnerait aux travailleurs le temps nécessaire pour trouver un bon emploi. En élargissant l'accès aux prestations, les mesures de relance seraient plus efficaces et équitables.
Les mesures visant l'assurance-emploi promises par les libéraux pendant la campagne électorale et qui doivent entrer en vigueur en janvier 2017 semblent évidentes et certaines d'entre elles doivent être adoptées maintenant. On pourra discuter en profondeur des détails de ces changements au fil du temps, mais il y a aussi la solution à portée de la main dont il est question dans la motion que nous présentons aujourd'hui.
Premièrement, il y a la promesse de supprimer l'exigence d'admissibilité fixée à 910 heures d'emploi assurable pour les nouveaux venus sur le marché du travail et pour ceux qui le réintègrent. Si le gouvernement fédéral éliminait immédiatement l'exigence plus élevée visant ce groupe, il rendrait l'accès à l'assurance-emploi plus juste, surtout pour ceux qui viennent d'entrer sur le marché du travail.
Deuxièmement, les chômeurs se heurtent à d'importants retards, notamment pour ce qui est de faire approuver leurs prestations, d'obtenir des décisions relativement à leurs appels ou même d'obtenir des réponses à leurs questions. La réduction des services de première ligne au cours des dernières années a été catastrophique pour le programme d'assurance-emploi. Il faut embaucher plus de personnel pour faire en sorte que les prestations soient payées sans tarder. Il faudrait également peu de temps pour abolir les changements apportés en 2012 à l'assurance-emploi, notamment pour annuler les trois paliers de travailleurs, revenir à l'ancienne définition d'emploi convenable et rétablir le projet pilote sur les 14 meilleures semaines de rémunération, qui a donné lieu à la création d'une norme nationale unique pour l'établissement des prestations.
Enfin, les programmes de formation professionnelle existants sont importants, car ils aident les travailleurs à faire la transition vers de nouveaux emplois.
Les libéraux ont également promis au cours de la campagne électorale d'accorder 200 millions de dollars de plus pour financer les initiatives provinciales en matière d'alphabétisation et la formation axée sur les compétences essentielles, qui visent les personnes qui ne sont pas admissibles à l'assurance-emploi. Bien que ces initiatives ne fassent pas partie du programme d'assurance-emploi, elles fourniraient une aide là où les besoins sont les plus criants.
Nous croyons que ces changements peuvent être apportés rapidement et sans heurt. Nous saluons l'engagement du gouvernement pour ce qui est d'effectuer d'importants investissements dans l'infrastructure. Les libéraux ont promis d'effectuer les investissements tant attendus afin d'accroître le nombre de logements abordables, ainsi que d'améliorer le transport en commun et les réseaux d'aqueduc municipaux au cours des prochaines années. Ces investissements sont nécessaires et favoriseront la croissance économique et le bien-être des Canadiens, mais ils ne donneront pas à l'économie le coup de pouce dont elle a besoin actuellement. L'assurance-emploi peut aider à combler les lacunes, et c'est ce dont nous voulons discuter aujourd'hui.
Dans la région de Windsor-Essex, où se trouve ma circonscription, Windsor—Tecumseh, le taux de chômage est de 9,6 %, ce qui est beaucoup plus élevé que le taux national actuel de 7,2 %. Ces chômeurs, tout comme les chômeurs dans le reste du pays, ont perdu leur emploi sans qu'ils y soient pour quelque chose et ils sont à la merci des forces du marché, qu'ils n'ont pas créées et sur lesquelles ils n'ont aucun contrôle.
Des députés ont fourni des chiffres plus tôt aujourd'hui. Comme je voulais savoir ce que ces chiffres relatifs au chômage signifiaient pour ma région, j'ai moi aussi fait quelques calculs sommaires improvisés, simplement pour illustrer mon propos. Bien que mes calculs ne soient pas tout à fait scientifiques, ils sont suffisamment précis pour dresser un portrait assez saisissant de l'urgence des questions abordées par la motion, telle qu'elle a été énoncée aujourd'hui.
La région de Windsor, qui comprend Windsor et le comté d'Essex, compte 319 246 habitants, dont environ 215 491, ou 67,5 %, sont en âge de travailler.
Comme le taux de chômage s'élève à 9,6 %, cela correspond à 20 618 personnes. Or, selon les chiffres du gouvernement, 5 640 personnes reçoivent actuellement des prestations d'assurance-emploi. Sur 20 618 chômeurs, il y en a 5 640 qui obtiennent des prestations. Voilà combien de chômeurs ont droit aux prestations d'assurance-emploi. C'est une dure réalité.
On songe aussitôt aux quelque 16 000 personnes qui sont sans emploi, mais qui, pour quelque raison que ce soit, n'ont pas accès à l'assurance-emploi. Je sais que quelques-unes de ces 16 000 personnes sont des étudiants, et qu'un petit nombre d'entre eux ne seront pas en mesure de travailler. Je présente ces chiffres pour donner une idée générale du nombre de personnes qui pourraient se voir refuser l'accès à des prestations d'assurance-emploi dans la région de Windsor—Essex.
Je sais que les députés conviennent que ces chiffres sont horribles, parce que nous savons faire la part des choses entre les chiffres et les personnes.
J'ajouterais également que, même si le débat que nous tenons peut nécessiter beaucoup de chiffres et de statistiques, nous n'oublions pas que les données sur le chômage vont au-delà des chiffres dans un tableau ou une feuille de calcul. Ces chiffres représentent des membres d'une famille, des amis et des voisins. Ce sont des parents qui élèvent leurs enfants, les travailleurs de demain. Ce sont des fils et des filles qui offrent, en tant qu'aidants naturels, les soins dont nous avons tous besoin avec l'âge.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, divers changements apportés au cours des deux dernières décennies ont fait en sorte qu'il est de plus en plus difficile d'avoir accès aux prestations d'assurance-emploi. En 1990, 83 % des Canadiens en chômage recevaient des prestations, mais ce pourcentage a grandement diminué; en effet, en 1998, lorsque l'ancien gouvernement libéral a procédé à une refonte du programme pour le rendre beaucoup moins généreux, seulement 42 % des Canadiens avaient droit à des prestations. Par la suite, en 2012, le gouvernement Harper a apporté d'autres changements, et le ratio prestataires-chômeurs a chuté sous la barre des 40 % pour la première fois en près de 40 ans. D'autres changements apportés en 2013 ont fait baisser le taux d'admissibilité à 37 %, un plancher historique. L'admissibilité est alors devenue conditionnelle au respect de règles absurdes; ainsi, un prestataire devait accepter n'importe quel emploi jugé convenable par le gouvernement, même si cet emploi n'était aucunement lié à son domaine professionnel, supposait une baisse de rémunération de 30 % et nécessitait un déplacement d'une durée d'une heure.
Le nombre de pertes d'emplois augmente. Dans ce contexte, les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts et ils ont immédiatement besoin de l'aide du gouvernement. Après 20 ans de réformes apportées par les gouvernements conservateur et libéral, notre régime d'assurance-emploi ne fonctionne plus du tout, et il n'offre pas aux familles canadiennes l'aide dont elles ont besoin. Les libéraux et les conservateurs ont réduit de façon draconienne l'accès aux prestations d'assurance-emploi, et, maintenant, la majorité des Canadiens sans emploi ne bénéficient d'aucune protection.
Plus de 80 % des chômeurs touchaient des prestations d'assurance-emploi avant que les libéraux ne saccagent le programme avec leurs réformes des années 1990. Après celles-ci, moins de 50 % des chômeurs étaient admissibles à l'assurance-emploi. Sous les conservateurs, l'accès aux prestations d'assurance-emploi a connu des creux historiques, moins de 4 chômeurs canadiens sur 10 touchant des prestations régulières.
En décembre, le mois le plus récent pour lequel nous avons des données, seulement 38,9 % des chômeurs canadiens recevaient des prestations. Par rapport au mois de novembre, le nombre total et la proportion de chômeurs recevant des prestations avaient diminué, alors que le nombre de Canadiens sans emploi avait augmenté.
Le fait qu'un nombre peu élevé de Canadiens touchent des prestations d'assurance-emploi est aussi dû à une mauvaise gestion économique. Selon le directeur parlementaire du budget, de nombreux chômeurs canadiens non admissibles à des prestations d'assurance-emploi sont sans travail depuis plus d'un an ou occupaient un emploi précaire où il est difficile d'accumuler suffisamment d'heures. À l'heure actuelle, pour avoir droit à des prestations régulières d’assurance-emploi, un travailleur doit avoir accumulé entre 420 et 700 heures durant les 52 semaines précédant sa demande. Le nombre d'heures est calculé à partir du taux de chômage dans la région du demandeur. Les personnes qui deviennent ou redeviennent membres de la population active doivent avoir accumulé 910 heures pour être admissibles à des prestations régulières d'assurance-emploi.
Le NPD préconise depuis longtemps un seuil de 360 heures pour les travailleurs, peu importe la région où ils vivent. Selon les calculs du NPD durant la campagne, le coût de cette proposition se chiffrerait à 1,2 milliard de dollars, une somme que le programme d'assurance-emploi peut aisément absorber étant donné l'actuel surplus et en présumant que la caisse à laquelle cotisent les employeurs et les employés est protégée.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je profite de l'occasion pour expliquer ce qui, selon moi, est à l'origine d'une des grandes réussites économiques de notre gouvernement: l'amélioration des compétences en milieu de travail. Le perfectionnement de la main-d'oeuvre est l'une des principales priorités du gouvernement libéral. Pour favoriser la croissance économique, nous devons répondre aux besoins de tous les secteurs de l'économie et de toutes les régions du pays.
Je sais très bien que le taux de chômage et de sous-emploi s'élève à 11 % dans ma circonscription, . C'est quelque chose qui me préoccupe. Je suis donc heureuse que le gouvernement adopte une approche globale afin d'améliorer les choses pour les sous-employés et les chômeurs. Il s'assure, de manière générale, que nous élaborions des stratégies qui fonctionnent. En acquérant de nouvelles compétences et en perfectionnant leurs compétences existantes, les employés pourront contribuer davantage à la société, avoir une meilleure estime de soi et devenir plus motivés, ce qui rendra notre société plus productive et compétitive et améliorera la qualité de vie.
Il est bien d'offrir une aide financière aux gens pendant qu'ils cherchent du travail, mais nous devons aller plus loin. Nous devons offrir aux Canadiens les outils qui les aideront à s'en sortir dans le marché du travail d'aujourd'hui. Trop de gens ne possèdent plus les compétences qui les rendent aptes au travail. J'en connais de nombreux exemples dans ma circonscription.
Nous avons l'intention d'offrir aux gens une voie qui puisse les mener vers des débouchés et du travail qui correspond aux exigences du marché d'aujourd'hui. Nous croyons que, avec la bonne préparation et l'acquisition des bonnes compétences, une grande partie des chômeurs pourront réintégrer le marché du travail sans avoir à déménager ou à accepter un emploi faiblement rémunéré.
Par l'entremise des ententes sur le développement du marché du travail, le gouvernement du Canada fournit chaque année plus de 2 milliards de dollars aux provinces et aux territoires pour les programmes et les services d'aide à l'emploi. La priorité est d'aider ceux qui ont touché ou qui touchent actuellement des prestations d'assurance-emploi à se préparer en vue de réintégrer le marché du travail et à obtenir un emploi.
Le gouvernement libéral collaborera étroitement avec les provinces et les territoires pour améliorer la formation professionnelle. Nous veillerons à ce que la formation corresponde mieux aux besoins du marché du travail et nous améliorerons les outils offerts pour aider les chômeurs à retourner au travail.
Nos initiatives complètent un large éventail de programmes déjà offerts dans les provinces et les territoires à cette fin. Par exemple, les ententes sur le Fonds canadien pour l'emploi permettent d'offrir 500 millions de dollars par année aux provinces et aux territoires. L'objectif est de soutenir la formation de tous les Canadiens, sans égard à leur situation professionnelle, par l'entremise de la Subvention canadienne pour l'emploi et d'autres initiatives de formation financées par les employeurs.
Les services d'aide à l'emploi accordent la priorité aux chômeurs non admissibles à l'assurance-emploi et aux travailleurs salariés peu spécialisés. Le gouvernement attache beaucoup d'importance aux travailleurs canadiens et à ce titre, nous continuerons d'améliorer et de promouvoir les outils et services offerts, comme le Guichet-Emplois, pour aider les personnes sans emploi à retourner au travail. Nous collaborerons avec nos collègues des provinces pour veiller à ce que les gens aient accès aux services et à la formation dont ils ont besoin pour composer avec les transitions du marché du travail.
Nous savons tous que les emplois de l'avenir exigeront une main-d'oeuvre hautement qualifiée. Nous voulons que la main-d'oeuvre canadienne soit compétitive à l'échelle internationale. Pour ce faire, nous devons nous adapter aux nouvelles réalités du marché.
Nous travaillons en collaboration et en partenariat avec l'ensemble des provinces et des territoires, et nous faisons en sorte que les Canadiens aient accès à l'éducation et aux programmes de formation dont ils ont besoin pour réussir dans le monde du travail. Les mesures que nous mettons en place sont conçues pour appuyer tant les employés que les employeurs dans toutes les régions du pays.
Nous envisageons d'apporter une vaste gamme de changements pour accroître l'équité, de même que l'efficacité, du programme. À titre d'exemple, nous avons l'intention d'éliminer la discrimination à l'égard des personnes qui intègrent ou qui réintègrent le marché du travail. Nous essayons d'annuler les changements apportés par les conservateurs, en 2012, au régime d'assurance-emploi qui a forcé des chômeurs à s'éloigner de leurs collectivités et à accepter des emplois moins bien rémunérés que le leur. Ces règles ont eu des conséquences négatives pour un grand nombre de travailleurs, notamment des travailleurs saisonniers. En outre, nous accroîtrons la flexibilité du congé parental dans le cadre du régime d'assurance-emploi afin de mieux répondre aux besoins des familles. Un autre exemple est notre engagement à réduire la période d'attente pour les demandeurs d'assurance-emploi, qui témoigne de notre désir d'appuyer les personnes en quête d'emplois. Cela aiderait les travailleurs qui perdent leurs emplois à toucher plus rapidement des prestations.
Ce ne sont que quelques-unes des améliorations auxquelles nous travaillons afin de bonifier le programme d'assurance-emploi, et c'est l'esprit dans lequel nous moderniserons nos programmes d'assurance-emploi maintenant et à l'avenir. Notre objectif ultime est d'aider les Canadiens à trouver de bons emplois qui soient significatifs et bien rémunérés, et qui renforcent notre économie. Les résidants de Don Valley-Est seront très fiers de savoir que c'est ce à quoi nous oeuvrons.
Au cours de cet important processus de changement, nous nous attacherons à renforcer le programme d'assurance-emploi pour qu'il reflète les besoins de tous les Canadiens. L'assurance-emploi rejoint des millions de Canadiens, soit comme prestataires soit comme employeurs. Elle constitue une partie essentielle de notre filet de sécurité sociale; voilà pourquoi l'assurance-emploi, la formation et le perfectionnement des compétences sont des priorités aussi importantes pour le gouvernement. J'espère que tous les députés travailleront avec nous au fil de nos modifications du programme et de nos consultations à son égard.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous remercier de l'occasion qui m'est donnée de vous entretenir d'une question qui est au coeur de nos objectifs en matière d'emploi et de nos communautés dans tout le Pontiac et la Vallée-de-la-Gatineau.
Il s'agit de la mise en place d'un régime d'assurance-emploi axé sur la justice et la compassion, ce qui correspond aux besoins du marché de l'emploi et qui soutient l'économie canadienne, y compris l'économie de nos régions.
Notre régime d'assurance-emploi constitue l'un des piliers de notre filet de sécurité sociale. Dans l'ensemble, ce régime est assez efficace. Il accomplit ce pour quoi il est conçu, c'est-à-dire apporter du soutien aux personnes qui cherchent un emploi ou qui cherchent à améliorer leurs compétences.
Les Canadiens et les Canadiennes savent qu'ils peuvent compter sur un certain appui financier lorsqu'ils terminent un emploi. Ils savent aussi qu'ils bénéficieront d'un encadrement dans la recherche d'un nouvel emploi ou dans l'acquisition de nouvelles habiletés et de nouvelles compétences. Par ailleurs, le régime les aide à trouver l'équilibre entre les responsabilités professionnelles et personnelles à la suite d'une maladie ou d'autres obligations familiales, y compris la naissance ou l'adoption d'un enfant, ou la prestation de soins à un proche.
Notre intention est claire. Nous allons faire en sorte que notre régime continue de s'harmoniser aux réalités du marché du travail du pays et qu'il apporte un soutien à ceux et à celles qui en ont besoin. Toutefois, pour cela, il doit rester d'actualité. Cela signifie qu'il doit évoluer au fil du temps. Le monde du travail change à un rythme effréné. Les compétences requises évoluent avec les développements technologiques et les demandes des consommateurs. Nous le savons tous. Des emplois considérés comme essentiels un jour, peuvent soudainement devenir obsolètes, et les personnes qui occupent ces emplois peuvent se retrouver dans une situation précaire très rapidement. Nous n'avons qu'à penser à la chute du prix des produits de base et à ses conséquences sur les diverses régions du pays.
Le régime d'assurance-emploi prévoit les dispositions qui permettent de réagir aux changements économiques. Le régime divise le pays en 62 régions économiques. Lorsque le taux de chômage d'une région augmente, les critères d'admissibilité aux prestations sont réduits et la durée des prestations est augmentée. Donc, le régime est flexible pour s'ajuster aux conditions économiques locales qui évoluent constamment.
Nous devons faire en sorte que le régime réponde aux réalités d'aujourd'hui et qu'il s'aligne sur les besoins des travailleurs et des employeurs. À cet effet, notre gouvernement est fermement engagé à offrir des programmes qui reflètent nos valeurs et les besoins de nos communautés. Nous reconnaissons que, à l'heure actuelle, il existe des composantes du régime qui pourraient être améliorées. C'est pourquoi nous entendons éliminer la discrimination envers les personnes qui deviennent ou redeviennent des membres de la population active.
Notre intention est de mettre fin aux règlements qui défavorisent les personnes qui arrivent sur le marché du travail ainsi que celles qui reviennent sur le marché dans le but que ces dernières soient traitées de la même façon que les autres travailleurs de la région. Dans le même ordre d'idées, les règlements actuels démontrent un manque de respect profond envers les travailleurs saisonniers, une réalité dans le Pontiac qui est très frustrante. Le travailleur saisonnier est pourtant un élément clé de notre économie. Certains secteurs tels que l'industrie maraîchère, l'industrie des pourvoyeurs, l'industrie de la transformation des produits de la mer et l'industrie de la foresterie se fient à une main-d'oeuvre temporaire. C'est la nature de la chose. Dans ce même esprit de justice, nous allons renverser les changements apportés à l'assurance-emploi en 2012, qui ont contraint les travailleurs sans emploi à s'éloigner de leur collectivité et à accepter des emplois moins bien rémunérés.
Les mesures que nous allons mettre en place sont conçues pour soutenir à la fois les employés et les employeurs dans toutes les régions du pays. Ce ne sont là que quelques-unes des améliorations que nous comptons apporter au régime de l'assurance-emploi. En voici quelques autres.
Par exemple, d'ici 2017, nous travaillerons à réduire la période d'attente pour recevoir des prestations, afin que les travailleurs qui perdent leur emploi puissent recevoir leurs prestations plus rapidement.
De plus, nous allons apporter plus de souplesse aux congés parentaux dans le cadre du régime d'assurance-emploi, afin de mieux répondre aux besoins de ces familles. Notre gouvernement est déterminé à soutenir les parents et les proches aidants en leur offrant des prestations d'assurance-emploi plus flexibles, facilement accessibles et englobantes. Voilà l'esprit dans lequel nous entendons gérer le régime d'assurance-emploi à l'avenir.
Notre objectif final est d'aider les Canadiens et les Canadiennes, y compris les Pontiçois et les Pontiçoises, à trouver de bons emplois qui sont valorisants et bien rémunérés, et de renforcer notre économie et l'économie de nos régions.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé aujourd'hui avec le député de .
Je suis heureuse de prendre la parole pour appuyer la motion présentée par l'opposition aujourd'hui, plus précisément par la députée de . C'est une motion qui demande à la Chambre des communes de constater que les Canadiens ont besoin d'un meilleur accès aux prestations d'assurance-emploi. De plus, elle demande au gouvernement d'agir immédiatement. Elle est d'un grand intérêt pour les gens que je représente, dans la circonscription d'Essex.
Au cours des dernières années et des dernières décennies, le Sud-Ouest de l'Ontario a perdu des dizaines de milliers d'emplois bien rémunérés dans le secteur de la fabrication. Au Canada, 11 % du PIB vient de ce secteur, qui emploie plus de 1,7 million de Canadiens, y compris un bon nombre d'habitants du Sud-Ouest de l'Ontario. Au cours des 10 dernières années, alors que les conservateurs étaient au pouvoir, le secteur de la fabrication a perdu 400 000 emplois bien rémunérés. Ces pertes ont eu des répercussions dans l'ensemble de ma circonscription, y compris à Amherstburg, Belle River, Essex, Harrow, Kingsville, Lakeshore et LaSalle.
Selon Service Canada, la région de Windsor, qui comprend ma circonscription, a un taux de chômage de 9,6 %. C'est l'un des taux les plus élevés au pays. Il est nettement plus élevé que la moyenne nationale de 7,2 %. En réalité, nous savons que le taux réel est probablement beaucoup plus haut que le taux de 9,6 %, que Statistique Canada a calculé selon des critères restreints. En effet, seules les personnes qui sont activement à la recherche d'un emploi sont comptées dans ces statistiques.
Dans une région comme celle que je représente, qui est affligée par un chômage chronique depuis des années, les gens cessent tout simplement de chercher du travail ou ils acceptent un emploi moins rémunérateur ou à temps partiel. Certains occupent même deux ou trois emplois à temps partiel pour joindre les deux bouts. D'autres cherchent à se recycler, comme je l'ai fait en 2008 après avoir été licenciée de mon emploi dans le secteur automobile.
Lorsque j'ai commencé à travailler à la chaîne d'assemblage chez Ford, nous étions 6 700 travailleurs; 20 ans plus tard, il n'en reste que 1 500. Les gens de ma circonscription méritent de bénéficier de conditions d'admissibilité équitables à l'assurance-emploi. Lorsque des travailleurs perdent leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté et que peu de débouchés s'offrent à eux dans la région, ils ont besoin de temps pour décider de leur avenir et de celui de leur famille.
Hier, j'ai publié un éditorial dans le Windsor Star au sujet d'un certain Neil de London. Les Canadiens ont fait la connaissance de Neil lors d'une entrevue qu'il a eue en tête à tête avec le et qui a été présentée sur la chaîne CBC. Cette entrevue avec Neil n'a pas seulement mis en lumière les inquiétudes de toute une génération de travailleurs au sujet de leur situation financière à la retraite, elle m'a aussi rappelé les compagnons de travail que j'ai côtoyés pendant les 19 années que j'ai passées chez Ford et les conversations que j'ai eues avec les électeurs d'Essex lorsque j'ai fait du porte-à-porte. Bref, elle m'a remis en mémoire les raisons pour lesquelles je travaille maintenant à Ottawa à titre de députée d'Essex.
Les questions que Neil a posées au ont sensibilisé l'ensemble de la population à ses préoccupations. Elles exprimaient la grande anxiété ressentie dans les villes manufacturières du Sud-Ouest de l'Ontario. Neil est devenu le visage de dizaines de milliers de familles. Ses questions étaient concrètes et poignantes. Hélas, le premier ministre a répondu à très peu d'entre elles.
Les pertes d'emplois qui s'accumulent inquiètent les gens des quatre coins du Canada. Nous savons que l'Alberta et la Saskatchewan connaissent une période anormale de ralentissement économique et subissent les contrecoups du repli du prix de l'énergie. La conjoncture économique a fait perdre leur emploi à des dizaines de milliers de travailleurs, ce qui signifie que des dizaines de milliers de familles se demandent comment elles parviendront à joindre les deux bouts et à retrouver un emploi valorisant.
Lorsque les pertes d'emplois s'accumulent, comme en Alberta au cours de la dernière année ou dans le Sud-Ouest de l'Ontario au cours des dernières décennies, les travailleurs doivent, en toute justice, pouvoir toucher des prestations d'assurance-emploi, car après tout, ils ont cotisé au régime pendant très longtemps. La première ministre de l'Alberta, l'honorable Rachel Notley, sait que l'assurance-emploi est un outil important pour aider les familles à traverser ces temps difficiles. Elle a déclaré que son gouvernement espérait que des ajustements seront rapidement apportés au régime d'assurance-emploi afin d'en élargir les conditions d'admissibilité et de prolonger la période de prestations, qui est plus courte en Alberta que partout ailleurs au Canada.
Les libéraux ont beaucoup parlé, pendant la campagne électorale, d'élargir les conditions d'admissibilité aux prestations d'assurance-emploi, mais bon nombre de Canadiens savent que c'est un gouvernement libéral qui a causé une bonne partie des problèmes que connaît aujourd'hui l'assurance-emploi. En fait, les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédé ont resserré les critères d'admissibilité et ont puisé 57 milliards de dollars dans la caisse d'assurance-emploi. Ce sont eux qui ont dénaturé le régime d'assurance-emploi, qui devrait servir à assurer un revenu aux travailleurs qui ont le malheur de perdre leur emploi.
Lorsqu'on remonte aux années 1990, on constate que le gouvernement libéral de l'époque a mis en oeuvre un programme d'austérité dévastateur en réduisant les transferts aux provinces et aux villes tout en éliminant des services dont les Canadiens avaient besoin. Sous les libéraux, le régime d'assurance-emploi a subi une transformation radicale qui a resserré les exigences d'admissibilité. En 1990, huit Canadiens sur dix étaient admissibles à des prestations d'assurance-emploi, mais après les changements apportés par le gouvernement libéral, le nombre de personnes admissibles a chuté à moins de 50 % des chômeurs.
Parlons de ce que le gouvernement libéral a fait avec le Compte d'assurance-emploi.
Pour faire une brève mise en contexte, lorsque les employeurs et les travailleurs cotisent à l'assurance-emploi, l'argent est versé dans un compte consolidé dans un but précis et très simple, car les cotisations sont destinées à soutenir les travailleurs qui ont perdu leur emploi. Elles ne sont pas censées servir à quoi que ce soit d'autre, qu'il s'agisse de financer des baisses d'impôt pour les sociétés ou de verser des subventions à l'industrie des combustibles fossiles. Les cotisations d'assurance-emploi sont destinées aux travailleurs sans emploi.
Ce que les libéraux ont fait au Compte d'assurance-emploi était inadmissible. Ils y ont ponctionné environ 50 milliards de dollars. Au lieu de réduire les cotisations des petits entrepreneurs et des travailleurs, le gouvernement a pris l'argent pour s'en servir à sa guise. Au lieu de faciliter aux chômeurs l'accès à l'assurance-emploi, il a pris l'argent pour lui. Au lieu d'élargir les possibilités de recyclage pour les chômeurs ou de s'attaquer à la grave pénurie de main-d'oeuvre qualifiée qui sévissait partout au pays, le gouvernement libéral a fait main basse sur 50 milliards de dollars qui se trouvaient dans la caisse de l'assurance-emploi et en a privé les travailleurs canadiens.
C'est bien beau que les libéraux parlent aujourd'hui de réparer le gâchis des conservateurs, mais n'oublions pas le passé scandaleux du parti au pouvoir dans ce dossier.
Revenons au XXIe siècle et voyons ce que les conservateurs ont fait de l'assurance-emploi.
Quand la récession s'est intensifiée, en 2012, les conservateurs s'en sont pris aux travailleurs canadiens au lieu de s'occuper de l'économie. Ils ont entrepris une réforme en profondeur du régime d'assurance-emploi afin de rendre encore plus difficile l'accès aux prestations, surtout pour les travailleurs saisonniers et les petits salariés. Le nombre de personnes admissibles à l'assurance-emploi a été plus bas que jamais. Rappelons-nous qu'en 1990, huit personnes sur dix étaient admissibles aux prestations d'assurance-emploi. Après les changements apportés par les libéraux, il n'y en avait plus que cinq sur dix environ. Après les conservateurs, seulement quatre Canadiens sur dix avaient droit aux prestations d'un fonds auquel ils avaient cotisé.
Les conservateurs ont mis en place de nouvelles règles qui forcent les travailleurs à accepter un emploi dont le salaire pourrait être de 30 % inférieur à leur salaire précédent, ou qui pourrait se situer à jusqu'à une heure de route de leur résidence. Refuser un tel emploi, c'est risquer de perdre ses prestations.
Les conservateurs ont aussi modifié les règles du projet pilote sur le travail pendant une période de prestations, au détriment des petits salariés. Ils ont également éliminé le programme pilote de prolongation des prestations d'assurance-emploi, qui prolongeait de cinq semaines la période de prestations des travailleurs vivant dans une région où sévit un taux de chômage élevé.
Inspiré par le mauvais exemple des libéraux, le gouvernement conservateur a détourné 3 milliards de dollars de la caisse d'assurance-emploi et utilisé cet argent pour combler la perte de revenus causée par ses cadeaux fiscaux aux entreprises, des cadeaux de plusieurs milliards de dollars.
Le président du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, a très bien résumé la situation: « Comment peut-on trouver acceptable de laisser des excédents annuels s'accumuler dans la caisse d'assurance-emploi alors que 63 % des chômeurs ne reçoivent aucune prestation? »
Le gouvernement fédéral a déjà trop pigé dans la caisse d'assurance-emploi. C'est assez. On ne pourra jamais récupérer les fonds odieusement détournés des Canadiens que le chômage rend vulnérables.
La motion d'aujourd'hui propose un plan d'action clair.
Premièrement, elle propose d'établir un seuil d’admissibilité de 360 heures, peu importe le taux de chômage régional. À l'heure actuelle, le nombre d'heures requis va de 420 à 700, ce qui empêche de nombreux travailleurs canadiens d'être admissibles. L'application du même nombre d'heures pour tous serait une bonne chose pour les travailleurs. C'est une proposition à laquelle souscrivent 80 groupes canadiens, y compris des groupes voués à la lutte contre la pauvreté, des groupes de femmes, des syndicats et des groupes d'étudiants.
Deuxièmement, la motion propose d'annuler certaines des modifications néfastes apportées par le gouvernement conservateur à l'assurance-emploi. Obliger les travailleurs à accepter un emploi mal rémunéré loin de leur domicile exerce une pression excessive sur les familles et empêche les travailleurs de trouver un emploi qui leur convient. Débarrassons-nous de ces mesures inutiles et rétablissons le projet pilote visant à aider les travailleurs saisonniers.
Troisièmement, la motion demande au Parlement de protéger la caisse d’assurance-emploi afin qu’elle serve uniquement à aider les Canadiens, notamment en leur offrant de la formation, et qu’elle ne serve plus jamais à augmenter les revenus du gouvernement. C'est une partie extrêmement importante de la motion.
J'invite mes collègues à reconnaître les injustices du passé et à appuyer la motion d'aujourd'hui, s'ils veulent que le programme d'assurance-emploi serve de nouveau aux fins auxquelles il a été créé.
Je remercie la députée de d'avoir présenté cette motion à la Chambre aujourd'hui.
Au nom des gens que je représente, dans , je vais voter en faveur de cette motion.