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Monsieur le Président, je suis très heureux de parler ce matin d'une question de grande importance pour la circonscription de Fredericton, pour le Nouveau-Brunswick et pour l'ensemble du Canada.
Le Canada est un pays diversifié et inclusif. Ces caractéristiques font partie de notre identité. En fait, les Canadiens ont un grand respect pour la diversité au sein de leurs collectivités, et leur propension à accueillir des personnes qui ne leur ressemblent pas, que ce soit dans leur apparence ou leur mentalité, représente ce que le Canada a de mieux à offrir.
Le gouvernement a démontré et continue de démontrer par ses gestes que ce qu'il fait est représentatif de notre pays, c'est-à-dire que ses gestes correspondent à ce que le Canada a de mieux à offrir et à ce qu'il y a de meilleur au Canada.
Le projet de loi visant à modifier la Loi sur la citoyenneté, qui a été présenté à la Chambre le mois dernier, énonce des changements qui favoriseront un plus grand respect pour la diversité et l'inclusion et qui offriront une plus grande souplesse à ceux qui apportent une contribution à notre pays et qui tentent de satisfaire aux exigences pour l'obtention de la citoyenneté.
Le projet de loi aidera les immigrants à obtenir la citoyenneté plus rapidement, il les aidera à participer de façon plus fructueuse à nos collectivités et il nous aidera à renforcer le tissu socioéconomique du Canada.
Les modifications proposées dans le projet de loi abrogeront aussi les dispositions de la Loi sur la citoyenneté qui permettent de révoquer la citoyenneté — la principale caractéristique de l'identité canadienne — des personnes ayant la double citoyenneté qui commettent des actes contraires à l'intérêt national. Ces modifications feront en sorte qu'il y ait une seule classe de citoyens.
Les autres modifications qui sont proposées rehausseront encore plus l'intégrité du programme et veilleront à ce que notre système d'immigration reflète le fait que le Canada est un pays accueillant et bienveillant.
Fredericton compte plus de 6 300 immigrants, qui viennent de plus de 60 pays. En 2012 seulement, plus de 40 % des 600 résidents permanents et plus vivant à Fredericton avaient ouvert de nouvelles entreprises et contribuaient à l'économie locale et régionale.
Pour réussir, les immigrants investissent leur propre argent. Ils font l'acquisition d'entreprises existantes. Ils lancent de nouvelles entreprises. Ils embauchent des professionnels et des employés. Certains immigrants dans la région de Fredericton sont des professionnels spécialisés dont on a besoin dans des industries particulières, tandis que d'autres sont des étudiants étrangers qui sont venus dans notre collectivité et ont choisi d'élire domicile au Nouveau-Brunswick.
Les nouveaux arrivants apportent énormément à nos collectivités.
[Français]
C'est pour cela que le gouvernement encourage tous les immigrants à s'engager sur la voie de l'adhésion complète et de l'appartenance permanente à la société canadienne. Nous savons bien que l'un des piliers les plus solides pour une intégration réussie dans la vie au Canada est l'obtention de la citoyenneté canadienne.
Avec l'introduction du projet de loi , le gouvernement envisage d'aider les immigrants à devenir citoyens plus rapidement en réduisant d'un an la période durant laquelle les résidents permanents doivent être effectivement présents au Canada avant d'être admissibles à la citoyenneté. La modification proposée réduirait l'exigence relative à la présence effective à trois années comprises dans les cinq ans précédant la date de la demande, comparativement à l'exigence actuelle qui est de quatre ans sur six.
Le gouvernement propose aussi d'abroger l'exigence supplémentaire relative à la présence effective selon laquelle les demandeurs de la citoyenneté doivent être présents au Canada pendant 183 jours par année au cours de quatre années comprises dans les six ans précédant la présentation d'une demande. Le fait de conserver cette exigence ne permettrait pas aux demandeurs de bénéficier pleinement de la durée plus courte de présence effective ou du nouveau crédit en temps accordé pour la période écoulée avant l'obtention de la résidence permanente.
[Traduction]
En raison des changements qui ont été apportés par le gouvernement précédent, depuis juin l'an dernier, les adultes doivent déclarer dans leur demande de citoyenneté qu'ils ont l'intention de continuer à résider au Canada s'ils obtiennent la citoyenneté. Cette disposition a suscité de grandes inquiétudes chez certains néo-Canadiens, y compris ceux qui habitent dans la circonscription de . Ces personnes craignent que leur citoyenneté puisse un jour être révoquée si elles déménagent à l'extérieur du Canada, même pour une courte période. Ce n'est là qu'un exemple qui montre bien l'approche mesquine que le gouvernement précédent a adoptée à l'égard des nouveaux arrivants; c'est ce que les gens de et des autres régions du pays ont pu constater lorsqu'il a apporté des changements à la Loi sur la citoyenneté.
Le gouvernement actuel propose d'abroger cette disposition ainsi que d'autres dispositions législatives. Tous les Canadiens jouissent de la liberté de circulation à l'intérieur du Canada et à l'extérieur du pays; ce droit leur est conféré par la Charte des droits et libertés.
Le projet de loi tient compte du fait que les immigrants commencent souvent à développer un attachement à l'égard du Canada avant de devenir des résidents permanents, et donc, il propose d'accorder aux demandeurs un crédit pour la période pendant laquelle ils demeurent légalement au Canada avant de devenir des résidents permanents. Ce changement nous aiderait à attirer au pays des étudiants internationaux et des travailleurs d'expérience.
À l'heure actuelle, en raison des changements apportés par le gouvernement précédent, des changements que je ne comprends absolument pas d'ailleurs, les gens ne peuvent pas utiliser le temps qu'ils ont passé au Canada avant de devenir résidents permanents aux fins du calcul de la durée de présence effective minimale pour l'obtention de la citoyenneté.
Je répète, grâce aux modifications proposées dans le nouveau projet de loi, le temps passé au Canada avant l'obtention de la résidence permanente compterait dans les trois ans de présence effective exigés aux fins de la citoyenneté, jusqu'à concurrence d'un an. Ainsi, chaque journée où une personne est autorisée à être au Canada en tant que résident temporaire ou personne protégée avant de devenir résident permanent pourrait être comptée comme une demi-journée en vue de satisfaire à l'exigence pour la citoyenneté.
La circonscription de , que j'ai l'honneur de représenter, compte fièrement deux universités de calibre mondial qui ont une réputation et un passé brillants pour ce qui est d'amener des étudiants de haut calibre dans notre collectivité. L'université du Nouveau-Brunswick, l'université la plus entrepreneuriale du Canada, ainsi que l'université St. Thomas, un chef de file dans les arts libéraux, recrutent chaque année des personnes prodigieuses de partout dans le monde. Ces étudiants viennent à , au Nouveau-Brunswick, et étudient fort, s'impliquent dans le campus et, bien franchement, participent à la vie communautaire hors du campus.
Puisque nous avons tant à offrir et que le profil démographique de la province exige que nous fassions tout en notre pouvoir pour que ces étudiants puissent continuer de contribuer à notre richesse socioéconomique, pourquoi ne tenterions-nous pas autant que possible de conserver ces membres au sein de notre collectivité et de leur faciliter la voie vers l'obtention de la citoyenneté, afin de bâtir un plus fort, un Nouveau-Brunswick plus brillant et un Canada meilleur?
Les modifications proposées dans le projet de loi , dont je viens de parler, appuient l'objectif du gouvernement de faire en sorte qu'il soit plus facile pour les immigrants de bâtir une vie prospère au Canada, chose qui est bonne pour l'ensemble des Canadiens.
[Français]
Enfin, les modifications proposées dans le projet de loi auraient pour effet d'abroger, dans leur intégralité, les dispositions de la Loi sur la citoyenneté permettant de révoquer la citoyenneté aux citoyens qui ont une double nationalité et qui se livrent à certains actes contre l'intérêt national.
Ces motifs de révocation ne s'appliquent qu'aux personnes ayant la double citoyenneté ou la citoyenneté multiple. Les modifications législatives mises en vigueur par le précédent gouvernement, en mai 2015, ont donné lieu à la création de nouveaux motifs de révocation de la citoyenneté au titre desquels il est possible de révoquer la citoyenneté des personnes ayant une double citoyenneté, si elles ont commis des actes allant à l'encontre de l'intérêt national du Canada. Le projet de loi abroge ces nouveaux motifs.
Il est clair que tous les Canadiens qui commettent des crimes devraient faire face aux conséquences de leurs actes par l'intermédiaire du système de justice canadien.
[Traduction]
J'ai débuté en parlant de la diversité et de la nature inclusive du Canada. Ces caractéristiques qui définissent notre pays ont brillé de tous leurs feux au cours des derniers mois, alors que nous avons accueilli des dizaines de milliers de réfugiés syriens dans nos collectivités partout au pays. J'aimerais encore une fois rendre hommage à l'incroyable effort des habitants de Fredericton et de l'ensemble du Nouveau-Brunswick qui ont fait bien plus que leur part en acceptant plus de réfugiés par personne que toute autre région au pays.
Nous savons qu'il a toujours été dans l'intérêt supérieur du pays d'accueillir des nouveaux arrivants et de leur donner une chance. C'est dans cet esprit, par l'entremise des intentions du présent projet de loi, que nous bâtirons un Fredericton plus fort, un Nouveau-Brunswick plus brillant et, bien honnêtement, un Canada meilleur.
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Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi d'intervenir dans le débat d'aujourd'hui sur le projet de loi . Comme nous sommes à la Chambre des communes du Canada, je vais poser un geste très spécial avant d'entrer dans le vif du sujet. Je vais prêter le serment de citoyenneté, ce que je n'ai jamais fait dans cette enceinte auparavant.
Je jure
Que je serai fidèle
Et porterai sincère allégeance
À Sa Majesté la reine Elizabeth Deux
Reine du Canada
À ses héritiers et à ses successeurs
Que j'observerai fidèlement les lois du Canada
Et que je remplirai loyalement
Mes obligations de citoyen canadien.
La plupart des députés qui siègent à la Chambre et bon nombre de nouveaux députés de toutes les allégeances, j'en suis convaincu, ont participé à des cérémonies de remise des certificats de citoyenneté. Mes collègues conviennent certainement qu'il s'agit d'une cérémonie très émouvante où des gens venus saisir les occasions remarquables qui s'offrent à eux affirment solennellement leur loyauté au Canada devant des membres de leur famille, des amis et d'autres Canadiens. Dès lors, ils deviennent un élément dynamique de la société canadienne et de leur collectivité.
J'assiste aux cérémonies, à l'intérieur comme à l'extérieur, ainsi que le jour de la fête du Canada. J'écris à tous les nouveaux citoyens dans ma circonscription pour les féliciter, leur souhaiter la bienvenue, les remercier et les inviter à devenir des membres actifs de la collectivité et à vraiment mettre à profit leur citoyenneté, s'ils ne l'ont pas encore fait. Nous ne devons pas oublier cela. J'ai déjà vu ma lettre affichée sur les murs des foyers parce que les gens valorisent leur citoyenneté au plus haut point.
Il s'agit d'un débat important qui a parfois été déformé. Chose certaine, ce dossier soulève des passions. Je vais exposer de façon précise les sujets abordés dans le projet de loi , et j'espère que nous pourrons amener certains ministériels à changer leur position à cet égard. D'ailleurs, leur position n'est pas fondée sur des principes, et je vais le démontrer en ce qui concerne la révocation.
Le projet de loi ne fait pas qu'éliminer les motifs restreints de révocation que le gouvernement précédent a étendus aux crimes contre l'État; le projet de loi vise aussi à abroger les dispositions concernant l'intention de résider. Certains députés ont laissé entendre que ces dispositions compromettraient le droit à la liberté de circulation qui est garanti par la Charte. En tant qu'avocat, je ne crois pas que ce soit le cas.
Lorsque nous voyons des gens prêter le serment spécial que j'ai fait au début de mon intervention, nous nous attendons tous au fond à ce que ces derniers joignent la grande famille canadienne dans l'intention d'en faire partie. Pourquoi voudrions-nous supprimer cette disposition? Cela n'a aucun sens. Nous nous attendons à ce que les gens maintiennent des liens avec leur pays d'origine et à ce qu'ils profitent des immenses richesses et possibilités mises à la disposition des Canadiens pour aller explorer le monde. La disposition concernant l'intention de résider n'entre aucunement en conflit avec cet objectif. En fait, nous nous réjouissons que les nouveaux membres de la famille canadienne puissent ensuite — comme c'est le cas dans ma circonscription et dans la région du Grand Toronto — devenir des ambassadeurs, des défenseurs ou des collecteurs de fonds pour leur pays d'origine.
L'idée que les nouveaux citoyens devraient avoir l'intention de vivre au pays lorsqu'ils obtiennent la citoyenneté à part entière n'entrave en rien ces efforts. Par conséquent, cet argument ne tient pas la route, et le gouvernement n'a pas réussi à bien le faire valoir ni durant sa campagne électorale ni dans le débat jusqu'ici.
Le projet de loi réduirait également le nombre de jours où la personne doit être effectivement présente au pays. C'est un choix discutable, mais il n'est pas aussi controversé que d'autres dispositions. Le nombre de 183 jours par année a certainement été établi pour des raisons fiscales, mais le projet de loi vise à changer la règle actuelle de 183 jours par année et de quatre années sur six. L'obligation serait désormais de trois années sur cinq. Ce changement n'est pas aussi consternant, mais il est tout de même inclus dans le projet de loi . On ne nous en a pas encore expliqué clairement la raison, mais comme il s'agit d'un changement mineur, je ne m'y attarderai pas trop dans mes remarques.
Enfin, je voudrais soulever la question des exigences linguistiques, qui correspondent à des attentes envers les nouveaux citoyens relativement à la connaissance de l'anglais et du français. Le projet de loi modifie le groupe d'âge visé par cette exigence. Au lieu de 14 à 64 ans, ce serait de 18 à 54 ans. J'ai des réserves à l'égard de cette modification également, en particulier lorsqu'on sait que les gens demeurent sur le marché du travail jusqu'à un âge plus avancé et que les immigrés et les nouveaux citoyens jouent un rôle économique important en occupant des emplois qui ne trouvaient pas preneur, en bâtissant des entreprises et en devenant des créateurs d'emplois.
Il y a quelques années, j'ai proposé la candidature d'un de mes amis pour le prix d'immigrant canadien de l'année, et je pense que deux ou trois députés parmi nous mériteraient d'être honorés de la sorte lors de la cérémonie spéciale de remise de ce prix qui se tient chaque année. Mon ami, Ihor Kozak, s'était enrôlé dans les Forces armées canadiennes une dizaine d'années après avoir immigré en provenance de l'Ukraine. J'étais émerveillé de voir qu'après avoir embrassé sa nouvelle nationalité et les perspectives nouvelles que lui offrait le Canada et après avoir quitté une région du monde qui a encore des problèmes avec la Russie, il ne voulait pas seulement s'intégrer au Canada, mais également le servir.
Les immigrés de ma circonscription n'ont pas fini de m'étonner. Les nouveaux citoyens bâtissent des entreprises et y emploient des gens. Ils apportent leur contribution à l'économie et jouent des rôles de chef de file dans des associations philanthropiques et parmi les fidèles de leur église. Je m'en émerveille constamment. Nous devrions viser une telle intégration et ne pas hésiter à accueillir des immigrants. Nous voulons qu'ils participent pleinement à notre économie, à la vie de nos collectivités et des groupes confessionnels et à l'oeuvre des organisations civiles. Nous voulons qu'ils se présentent aux élections pour devenir députés, comme beaucoup l'ont fait. Nous devrions favoriser ce genre de comportement et ne pas nous éloigner des attentes que nous avions établies.
Toutefois, je réserverai la plupart de mes observations au premier élément que j'ai abordé relativement au projet de loi . Le gouvernement libéral a laissé entendre que les dispositions sur la révocation du projet de loi découlaient d'une position de principe et qu'un Canadien, c'est un Canadien, point à ligne. Le député de a parlé du caractère unique de la citoyenneté. Il n'existe pas.
Si le gouvernement et le ministre qui présente le projet de loi voulaient adopter une position de principe, ils supprimeraient la révocation. Le projet de loi ne met pas fin à la possibilité de révocation. Certains motifs de révocation sont supprimés, mais la possibilité de révocation de la citoyenneté de Canadiens naturalisés demeure.
Je vais montrer comment la disposition limitée concernant les crimes contre l'État que nous avons ajoutée sous l'ancien gouvernement devrait peut-être justifier davantage, sinon au moins autant, la révocation que la fraude ou les fausses déclarations, pour leur caractère répréhensible, qui est à la base même du droit criminel.
Je suis très fier du bilan du dernier gouvernement conservateur en ce qui a trait à l'immigration et aux néo-Canadiens. Pendant ses mandats, nous avons accordé la citoyenneté à 1,6 million de personnes. L'année 2014 a été une année record: plus de 263 000 nouveaux citoyens se sont joints à la famille et ont fait le serment que j'ai lu au début de mon intervention, un serment très important. De plus, nous n'avons pas réduit l'immigration, en dépit de la récession mondiale, car nous sommes conscients de l'importance des nouveaux citoyens pour notre économie et du fait qu'ils créent des possibilités pour les autres. La moyenne du gouvernement conservateur d'environ 180 000 nouveaux citoyens par année surpasse largement les quelque 164 000 sous le précédent gouvernement libéral.
Il y a plein de beaux discours sur le projet de loi , mais je n'ai pas entendu beaucoup de statistiques ou même d'arguments moraux étayant l'orientation que prend le gouvernement.
Tous les députés de la Chambre devraient reconnaître qu'un traitement égal et un traitement similaire sont deux choses différentes. Tout le monde n'est pas semblable. Nous appuyons la diversité, qui fait partie de l'égalité dont jouissent tous les Canadiens, mais il est essentiel de dire au gouvernement qu'il y a des citoyens qui ont des droits et des responsabilités en tant que Canadiens, mais aussi des droits, des responsabilités et des obligations à titre de citoyens d'autres pays. Au Canada, près d'un million de personnes ont une double citoyenneté. Quelque 200 000 personnes nées au Canada ont obtenu la citoyenneté d'un autre pays par l'intermédiaire d'un parent, et environ 750 000 Canadiens naturalisés conservent la citoyenneté de leur mère patrie ou du pays à partir duquel ils sont venus au Canada.
J'ai entendu le dire qu'un Canadien est un Canadien. S'il le voulait, il pourrait éliminer la double citoyenneté, parce que ceux qui détiennent deux citoyennetés ont parfois des obligations relatives au service militaire, comme c'est le cas pour la Grèce, ainsi que des obligations fiscales.
Par conséquent, les Canadiens ont des droits et des responsabilités, mais certains Canadiens en ont d'autres, et il faut débattre de cette question.
Je ne m'oppose aucunement à la double citoyenneté, mais j'anticipe les problèmes qui pourraient en découler. Je ne dis pas cela comme s'il s'agissait d'un simple slogan. Reconnaissons-le pour ce que c'est. Beaucoup de Canadiens chérissent la possibilité d'avoir la double citoyenneté, mais gardons-nous de prétendre que c'est la norme.
Il y a cinquante-deux pays qui n'autorisent pas la double citoyenneté. Si la Chambre veut un débat éclairé à ce sujet, j'affirme que cet aspect doit être pris en considération. Un grand nombre de ces pays sont des démocraties libérales, des alliés, des amis. L'Allemagne, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas ne permettent pas la double citoyenneté. L'Inde, le Japon, la Corée du Sud et la Chine non plus. Quand de nouveaux arrivants en provenance de l'un de ces pays obtiennent la citoyenneté canadienne, ils perdent automatiquement celle de leur pays d'origine.
Je ne dis pas que c'est ce que nous devrions faire, mais la question mérite d'être débattue. Si nous reconnaissons que la citoyenneté de certains Canadiens est assortie de droits et de responsabilités additionnelles, discutons-en. Ne présumons pas que les gestes posés par le gouvernement précédent ont miné la citoyenneté canadienne. Le gouvernement précédent reconnaissait l'importance de la citoyenneté canadienne, le devoir de fidélité et de loyauté ainsi que le partage de l'engagement entre le pays, l'État et le nouveau citoyen.
La révocation serait encore permise par le gouvernement libéral actuel dans les cas de fraude ou de fausse déclaration, mais pas dans les cas bien précis de crime contre l'État. Depuis 1977, il y a eu 56 révocations. Le chiffre est probablement plus élevé, car il est difficile de fournir des données récentes. L'une de ces révocations concernait M. Amara, l'un des 18 terroristes de Toronto, condamné pour avoir participé à un complot visant à perpétrer un attentat terroriste. Les autres révocations concernaient principalement des criminels de guerre nazis. En 2011, la citoyenneté de Branko Rogan a été révoquée avec l'aval de la Cour fédérale. Le juge Mactavish a reconnu les actes inhumains que Rogan a perpétrés durant le conflit en Bosnie et la fraude qu'il a commise lorsqu'il est venu au Canada, et cela a conduit à la révocation. Quel acte abusif a-t-il commis? Les preuves ont révélé qu'il avait maltraité des prisonniers musulmans à Bileca, en Bosnie. Sa citoyenneté a été révoquée. Pour quelles raisons? Elle a été révoquée en raison de la fraude ou de la fausse déclaration qu'il a faite à son arrivée au pays et de la reconnaissance par la cour du fait qu'il s'était livré à des actes inhumains — raison pour laquelle il avait commis une fraude. La Cour a rendu une décision morale en s'appuyant sur son comportement antérieur.
Or, si une personne perpétrait les mêmes actes inhumains répréhensibles dans ce pays, ces actes ne seraient pas considérés comme étant suffisamment répréhensibles sur le plan moral en vertu du projet de loi . Autrement dit, si on commet une fraude après avoir participé à un génocide dans un autre pays, on se fait révoquer sa citoyenneté, mais si on fait la même chose ici en perpétrant un acte de terrorisme ou de trahison, ce n'est pas considéré comme étant suffisamment répréhensible sur le plan moral. C'est une position juridique absurde.
Mes collègues du gouvernement n'ont pas encore expliqué pourquoi les actes inhumains commis à l'étranger pourraient mener à la révocation de la citoyenneté, mais pas les actes terribles commis au Canada. Nous parlons de trois cas bien précis. Nous parlons d'accusations en vertu du Code criminel, de la Loi sur la défense nationale et de la Loi sur les secrets officiels, ou Loi sur la protection de l'information, comme on l'appelle maintenant.
Nombreux sont les nouveaux membres de notre famille qui, je le rappelle, prêtent le serment suivant:
[...] j’observerai fidèlement les lois du Canada et [...] je remplirai loyalement mes obligations de citoyen canadien.
Nombre des personnes qui prêtent ce serment diraient que le fait de commettre des crimes contre l'État dont ils deviennent citoyens sera suffisamment répréhensible au plan moral pour montrer qu'ils n'ont pas honoré leurs obligations. Ce serment n'est pas pour la forme. C'est un vrai serment que l'on prête devant un juge. J'estime que le serment d'une personne qui aurait des intentions malicieuses ou frauduleuses au moment de le prêter devrait être annulé.
Le gouvernement précédent a élargi les critères de révocation pour englober les motifs très étroits de trahison, d'espionnage et de terrorisme — des crimes contre l'État. Nous avons entendu parler de la pente glissante. On a induit les Canadiens en erreur pendant la campagne électorale en laissant entendre que, s'ils commettaient un acte criminel, ces dispositions pourraient s'appliquer. Or, elles sont étroites, et que l'on me permette de dire à quel point elles sont rares. Depuis la Confédération, il y a eu huit cas de trahison, dont six au cours de la Première Guerre mondiale. Il y a eu le cas de Louis Riel, pendant les premières années du Canada, une tragédie. Telle est l'étroitesse du motif dont il est ici question.
Les cas d'espionnage sont tout aussi rares, et il est difficile d'obtenir des chiffres, mais il y en a littéralement eu moins de 10. Quant au terrorisme, 22 personnes en ont été trouvées coupables depuis que le dernier gouvernement libéral a fait adopter la Loi après les attentats du 11 septembre; de ce nombre, une seule personne s'est vu révoquer sa citoyenneté après les modifications apportées par le gouvernement conservateur.
L'absurdité de cette pente glissante et la peur suscitée par le gouvernement dans ce dossier sont lamentables. Nous parlons de motifs étroits. Les gens qui ont commis une fraude à l'égard d'actes odieux posés à l'étranger sont plus nombreux que ceux qui ont commis des actes de terrorisme ou de trahison au pays. Il faut en parler.
Je veux qu'il commence à être question du même type de justification et d'approche, car ce n'est pas nouveau pour le Canada. À vrai dire, entre 1947 et 1977, la révocation au titre des différentes versions de la Loi sur la citoyenneté a changé. Il fut un temps où communiquer avec l'ennemi ou servir dans une armée ennemie constituaient des motifs de révocation. La trahison a été un motif de révocation pendant de nombreuses années avant d'être éliminée, en 1967, époque où la trahison, la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale semblaient être des notions bien lointaines. C'était avant la montée du terrorisme à l'échelle mondiale.
Il est arrivé que d'anciens gouvernements libéraux révoquent la citoyenneté pour fraude et pour une foule d'autres motifs. L'État a le droit de le faire, car, comme certains spécialistes l'ont souligné, la citoyenneté confère le droit d'avoir des droits. Nous accordons une foule de droits aux gens avant même qu'ils obtiennent la citoyenneté, et c'est très bien. C'est ce que prévoient notre pays et la Charte. Cependant, nous devons reconnaître que la citoyenneté vient avec des droits et des responsabilités.
La révocation de la citoyenneté n'est pas une sanction pénale. Des spécialistes ont expliqué qu'elle assure le respect des conditions imposées pour faire partie de la grande famille canadienne. On pourrait très bien croire que cette description s'applique aux cas de fraude ou de fausse représentation. Mentir au sujet de son nom et de son passé, n'est-ce pas tout aussi grave que de mentir sur son intention d'observer fidèlement les lois du Canada?
Je n'ai pas entendu le moindre argument à ce sujet de la part des ministériels. Depuis la Confédération, il n'y a eu qu'une poignée de cas auxquels ces motifs limités auraient pu s'appliquer. Je m'attends à mieux de la part du gouvernement, et je crois que c'est aussi le cas des néo-Canadiens.
Dans le cas de M. Rogan, cet homme qui a commis d'atroces crimes de guerre contre les musulmans en Bosnie, il est bon que nous ne l'ayons pas laissé obtenir la citoyenneté canadienne de façon frauduleuse alors qu'il tentait de cacher ses crimes odieux. Par ailleurs, les Canadiens considéreront que, si une personne remplie de mauvaises intentions à son arrivée a prêté serment, puis s'est empressée de manigancer des crimes contre son nouveau pays, elle n'a pas respecté son serment ni les critères exigeants associés à la citoyenneté.
Le Canada a déjà eu recours à la répudiation de la citoyenneté par le passé, et ce, de façon justifiée. Même les libéraux, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ont déjà employé cette méthode à l'égard d'individus soupçonnés de terrorisme à l'étranger et détenant une double citoyenneté. Ils ont choisi de carrément les laisser croupir dans les prisons étrangères au lieu de les rapatrier. Il y a eu une poignée de cas de répudiation de ce genre, ce qui s'apparente selon moi au scénario dont nous discutons.
J'aimerais entendre autre chose que de la propagande électorale de la part du gouvernement, car c'est la citoyenneté canadienne qui est en jeu. Tout crime commis contre l'État ou correspondant aux nouveaux critères de révocation très étroits que nous avons définis bafoue notre engagement solennel commun, les valeurs que tous les Canadiens incarnent, ainsi que la liberté et les merveilleuses chances de réussite dont nous bénéficions.
Si le gouvernement souhaitait prendre une décision fondée sur des principes, il aurait éliminé la révocation. Mais comme la révocation demeurerait possible dans les cas de fraude qui impliquent des actes horribles commis à l'étranger, pourquoi des actes horribles commis ici même, sans respect pour le serment de citoyenneté, ne seraient-ils pas aussi moralement condamnables et passibles d'une révocation de la citoyenneté?
J'espère qu'il en sera davantage question pendant le reste du débat, car il faut protéger toute la valeur et l'importance de la citoyenneté canadienne.
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté.
Avant d'aller plus loin, monsieur le Président, je signale que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis fier d'appuyer le projet de loi. Je suis fier de le faire en tant que fils et petit-fils de Canadiens de première génération, en tant qu'ancien fonctionnaire ayant lutté contre le crime organisé et le terrorisme et, maintenant, en tant que député à la Chambre, au coeur même de notre démocratie.
Il ne faut pas se leurrer, le projet de loi vise en grande partie à protéger notre démocratie. Il vise à témoigner du respect aux générations d'immigrants qui ont aidé à bâtir le pays depuis le début. Il vise à protéger le processus d'obtention de la citoyenneté pour les futurs néo-Canadiens, et il vise aussi à garantir que l'égalité des citoyens demeure un droit garanti par la Charte.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons, comme l'a signalé le , que le Canada est fort, non pas en dépit de la diversité, mais en raison de celle-ci. Les nouvelles mesures politiques prévues dans le projet de loi protégeront cette valeur. Il s'agit d'une promesse clé faite pendant la campagne électorale, et les Canadiens sont en droit de s'attendre à ce que nous y donnions suite.
Quoi qu'il en soit, certains députés de l'opposition sont contre le projet de loi. En résumé, ils affirment que la mesure législative que nous proposons nuit à la sécurité des Canadiens et diminue la valeur de la citoyenneté canadienne. Rien n'est plus faux. En fait, la loi adoptée par le parti d'en face va beaucoup trop loin, crée différentes classes de citoyens, ne contribue en rien à garantir notre sécurité et ne renforce pas du tout la valeur de la citoyenneté.
Permettez-moi de souligner les lacunes de l'ancien projet de loi .
En vertu de la loi en vigueur, les Canadiens reconnus coupables de certains crimes graves, dont bien sûr le terrorisme, peuvent être privés de leur citoyenneté, mais seulement s'ils ont la citoyenneté d'un autre pays ou pourraient l'avoir. Par conséquent, il n'est pas seulement question des Canadiens qui ont la double citoyenneté; il est aussi question des Canadiens qui pourraient avoir la double citoyenneté. L'opposition considère que ces gens ne sont pas sur un pied d'égalité avec les autres citoyens.
Il n'est pas seulement question du terrorisme. Vers la fin de la dernière campagne électorale, des députés influents de l'opposition ont réclamé que l'on élargisse la liste des infractions pouvant donner lieu à la révocation de la citoyenneté. Par conséquent, je peux dire ceci au député qui exige que l'on fournisse des preuves et des faits au sujet de cette pente glissante: ils sont là. Ils font partie du domaine public. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi certains députés d'en face disent de telles choses. Qui ne souhaite pas punir un meurtrier ou, à plus forte raison, un terroriste? Qui ne souhaite pas condamner ceux qui condamnent le Canada par leurs actions violentes et motivées par des motifs idéologiques tordus?
Alors que nous réfléchissons à ces questions, je songe à ma propre expérience et au fait que j'ai participé à une poursuite contre des terroristes. J'ai travaillé sur le dossier des 18 de Toronto, de concert avec certains des meilleurs fonctionnaires que j'ai eu l'occasion de côtoyer. Le plan de ce groupe consistait à faire exploser des bombes à Toronto et à mener une attaque sur la Colline du Parlement. C'était une affaire grave et complexe, qui a suscité de l'inquiétude au sein de la population.
L'un des chefs de ce complot était Zakaria Amara. Il a été reconnu coupable. Certains de mes collègues d'en face ont parlé fréquemment de M. Amara ces derniers temps. C'est parce qu'il est né en Jordanie et qu'il est donc visé par les dispositions relatives à la double citoyenneté du projet de loi . À peine quelques semaines avant le jour des élections, M. Amara avait reçu une lettre du ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration de l'époque, qui l'informait de l'intention du gouvernement conservateur de révoquer sa citoyenneté.
Les députés de l'opposition affirment que M. Amara est la seule personne qui serait avantagée par l'adoption du projet de loi parce que cette mesure législative annulerait la procédure de révocation et lui permettrait de conserver sa citoyenneté canadienne. M. Amara ne sortira pas gagnant de l'adoption du projet de loi. Il a été condamné pour terrorisme, et il purge une peine d'emprisonnement à perpétuité. J'ai aidé la Couronne à le mettre, lui et ses complices, derrière les barreaux, et c'est là où il se trouve aujourd'hui. Les seuls gagnants sont les Canadiens qui ont vu une personne être reconnue coupable à la suite d'un procès juste et en bonne et due forme.
Arrêtons de parler de gagnants et de perdants. Les députés de l'opposition soutiennent également que révoquer la citoyenneté de M. Amara et l'expulser vers la Jordanie ou un autre endroit rendront le Canada plus sûr. Ils ont tort. En quoi est-il logique d'expulser de notre pays une personne reconnue coupable de terrorisme et de l'envoyer à l'étranger, où le Canada serait moins en mesure d'empêcher des actes terroristes futurs et où la personne expulsée serait en meilleure position pour continuer à recruter et à radicaliser d'autres individus et pourrait décider de revenir ici pour accomplir ses noirs desseins?
Je lance à mes collègues d'en face le défi de trouver une réponse crédible à cette question. Je pense qu'ils auront du mal à y parvenir.
Même si l'on regarde leurs propres politiques, on trouve des incohérences. Par exemple, les conservateurs cherchaient également à ériger en crime le fait pour les Canadiens de voyager vers certaines des régions mêmes auxquelles ils banniraient les auteurs d'actes terroristes au Canada. Comment peuvent-ils faire accepter cela aux Canadiens moyens? C'est impossible. En effet, non seulement l'expulsion des terroristes condamnés ne garderait pas les Canadiens plus en sécurité, mais je ne vois pas non plus comment cela garderait nos alliés plus en sécurité.
J'aimerais consacrer le reste de mon temps de parole à l'un des principaux éléments du projet de loi , qui vise à honorer le principe équitable de la citoyenneté canadienne.
L'opposition soutient que si nous ne retirons pas la citoyenneté aux condamnés qui détiennent la double citoyenneté ou qui y sont admissibles, nous ternissons la citoyenneté pour les citoyens « de souche », pour reprendre l'expression du parti de l'opposition. L'idée maîtresse de sa position, c'est que permettre à un terroriste condamné de demeurer parmi nous réduit la valeur de la citoyenneté.
Je tiens à être bien clair. Nous, les députés, sommes unis dans notre détermination à lutter contre le terrorisme. Le a maintes fois répété que la place des terroristes est derrière les barreaux. Personne ne devrait douter en aucun temps de sa détermination ou de celle du gouvernement de lutter contre toute personne ou toute organisation qui cause du tort à notre pays et de traduire ces personnes devant la justice.
Le précédent gouvernement n'aime peut-être pas l'admettre, mais les députés de tous les partis prennent au sérieux leur responsabilité de protéger notre pays. C'est justement l'objectif du projet de loi . Ce projet de loi prévoit que tous les criminels seront punis avec toute la rigueur des lois canadiennes et du système de justice pénale canadien. Il éliminerait l'exception prévue par l'ancien gouvernement concernant ceux qui sont ou pourraient être citoyens d'un autre pays. Cela signifie que tous les Canadiens nés ici ou naturalisés doivent obéir aux mêmes lois ou subir les mêmes conséquences. Le projet de loi prévoit que, si une personne est reconnue coupable de terrorisme au pays, elle ira en prison ici et y restera.
L'opposition dit que nous devrions compromettre l'égalité de notre citoyenneté, mais tout ce qu'elle offre en retour est une fausse promesse de sécurité.
Les Canadiens ont rejeté la politique de la division et de la peur. Ils ont clairement affirmé qu'il n'y a aucune place dans nos lois pour faire de la discrimination entre ceux d'entre nous qui sont nés ici et ceux d'entre nous qui ne le sont pas. Il incombe maintenant à nous, les députés, d'en faire autant par l'entremise du présent projet de loi.
Si j'appuie le projet de loi, c'est pour la primauté du droit. Si j'appuie le projet de loi, c'est pour accorder un vote de confiance à tous les professionnels qui travaillent dans les domaines de l'application de la loi, du renseignement et des services correctionnels. Si j'appuie le projet de loi, c'est pour le principe fondamental qui est à la base de notre identité et de notre expérience commune. Un Canadien est un Canadien.
Soyons clairs: je ne reproche pas aux députés d'en face de ressentir de la colère, ou même de la peur, face au terrorisme. Ce sont là des réactions humaines de base, et elles se déclenchent lorsqu'on voit des gens enfreindre nos lois et abuser de nos libertés. Cependant, nous ne devons pas laisser nos peurs éroder les principes et les valeurs sur lesquels repose notre pays: l'égalité, l'équité et la compassion.
Nous pouvons faire mieux que ce qui est inscrit actuellement dans la loi. Au lieu d'améliorer notre sécurité, cela nuit à notre principe d'égalité. Voilà pourquoi il faut adopter le projet de loi .
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Monsieur le Président, j'ai l'immense plaisir de prendre la parole pour appuyer le projet de loi .
Pendant les 11 semaines de la campagne électorale, je peux dire que des centaines de personnes de ma circonscription m'ont parlé de ce projet de loi. Bon nombre d'entre elles avaient une double citoyenneté. D'autres étaient de nouveaux citoyens. D'autres encore habitaient depuis un bon bout de temps au Canada. Tous ces gens craignaient que la citoyenneté ne veuille plus rien dire et que, quoi qu'ils fassent, peu importe qu'ils soient devenus des citoyens canadiens à part entière et qu'ils vivent depuis longtemps au Canada, ils puissent facilement être accusés de nuire aux intérêts du Canada et renvoyés du pays.
Personne n'est en train de dire que l'annulation de la décision des conservateurs de renvoyer les gens ayant la double nationalité qui ont commis des crimes signifierait que ces gens ne devraient pas être tenus responsables de leurs actes et être traduits en justice pour ces crimes. Ce que nous disons, c'est qu'ils sont maintenant des citoyens, et que tous les citoyens sont des citoyens. Les citoyens canadiens qui ont commis un crime contre le Canada ou qui ont compromis la sécurité des Canadiens devraient être jugés au Canada. Parce que ce sont des citoyens canadiens, ils devraient être mis sous surveillance au Canada afin de ne plus constituer une menace et être traduits en justice en sol canadien.
Lors de la dernière campagne électorale, nous avions promis d'abroger ce projet de loi et nous respectons notre promesse. Cette mesure sera très importante, non seulement pour les gens de ma circonscription, mais aussi pour les nombreux Canadiens que cette question inquiétait.
Il est aussi question de la capacité d'obtenir la citoyenneté et de la manière dont nous pouvons accélérer les choses. Actuellement, les demandeurs peuvent obtenir la citoyenneté après quatre années de résidence permanente au pays sur une période de six ans.
C'est tout à fait illogique. Cela n'a aucun sens. Il y a des gens qui arrivent au pays et qui ne sont pas encore des résidents permanents. Ils attendent d'obtenir la résidence permanente. Ils ont des entreprises. Nous vivons dans une économie mondiale où les gens ont des activités commerciales partout dans le monde. Ils exercent leurs activités et ils voyagent pour toutes sortes de raisons à des fins commerciales. Ces gens viennent faire des affaires au Canada, ils apportent leurs compétences, leurs connaissances et leurs investissements au Canada. Ils devraient pouvoir aller et venir pendant qu'ils attendent d'obtenir la citoyenneté.
Je sais qu'il y a beaucoup de jeunes qui viennent au pays avec leurs parents, qui terminent leurs études universitaires et qui vont faire des stages dans d'autres pays. Ils travaillent à l'étranger dans toutes sortes de domaines. Ils doivent passer beaucoup de temps à l'extérieur du pays pour étudier et faire des affaires. Il est extrêmement important pour le Canada de saisir la chance d'accueillir des citoyens du monde. Cela aide les étudiants internationaux qui viennent au pays et qui souhaitent devenir des citoyens canadiens.
Le chemin menant à la citoyenneté est un élément vital. J'arrive tout juste d'Europe, où l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'OSCE, discutait de toute la question de l'arrivée des réfugiés et des immigrants dans un pays. Ce qui est différent au Canada, et peut-être aux États-Unis dans une certaine mesure, c'est que nous nous efforçons de faire de la citoyenneté le fondement de ce que c'est que d'être Canadien. À l'instant où nous devenons citoyen, il y a soudainement une appartenance. Nous sommes sur un pied d'égalité avec tous les autres citoyens, que nous ayons obtenu la citoyenneté hier, il y a 20 ans, ou que nous soyons nés ici. Nous sommes tous des Canadiens et ce sentiment d'appartenance fait en sorte que les gens s'intéressent au Canada. Tout à coup, ce qui est bon pour le Canada est bon pour eux, et ce qui est bon pour eux est bon pour le Canada. Ils veulent offrir à leurs enfants les opportunités que leur offre notre pays.
La plupart des immigrants et des citoyens travaillent fort pour édifier le pays. Selon nous, la citoyenneté est la voie vers l'édification du pays.
Quand j'étais ministre, grâce aux excellents renseignements fournis par le formulaire détaillé de recensement, nous avons appris que, à partir de 2011, notre population active nette allait dépendre de travailleurs formés à l'étranger, temporaires ou permanents, souhaitant venir au Canada et devenir citoyens de notre pays. Le nombre de personnes nées ici ne suffit plus à combler nos besoins, particulièrement en ce qui concerne les travailleurs très qualifiés. Encourager les gens à venir au Canada et à faire partie de notre société pour renforcer le Canada du point de vue économique, social et culturel est un grand pas dans la bonne direction.
J'y crois fermement. L'exigence voulant que les immigrants viennent au Canada pour y vivre est essentielle, car elle offre une certaine souplesse. Elle permet aux gens de faire ces choses.
Je le répète, il faut faire preuve de bon sens. Nous affirmons maintenant que l'exigence linguistique s'appliquera aux personnes de 18 à 54 ans. La majorité des jeunes de moins de 18 ans apprennent l'anglais ou le français à l'école. La plupart des aînés de plus de 54 ans qui viennent au pays dans la catégorie du regroupement familial, de la réunification des familles, sont trop âgés pour se trouver un emploi, alors leur habileté à maîtriser une des deux langues pèse moins lourd dans la balance. Ils pourront l'apprendre par l'intermédiaire des organismes chargés de les intégrer à la collectivité.
En Colombie-Britannique, nous avons un grand nombre d'organismes de services qui font de l'excellent travail pour aider les gens à acquérir une connaissance fonctionnelle de la langue. Pour devenir de bons citoyens et bien faire leur travail, les personnes de 18 à 54 ans doivent être fonctionnelles dans leur domaine, mais aussi sur le plan linguistique. Je crois que c'est quelque chose d'important.
Une autre chose que j'aime du projet de loi, c'est que nous disons aux Canadiens que nous prenons très au sérieux tout ce qui concerne la citoyenneté. Nous autoriserons le ministre ou ses collaborateurs à saisir des documents lorsqu’ils ont des motifs raisonnables de croire que ceux-ci ont été obtenus irrégulièrement ou frauduleusement ou pourraient être utilisés de telles manières. C'est important. C'est une façon de surveiller ceux qui tentent d'obtenir leur citoyenneté avec de faux documents, en se faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas.
C'est un autre moyen de repérer des personnes qui viennent ici avec des intentions autres que celle de devenir des citoyens à part entière, de contribuer au Canada. Je crois que cela fait partie du concept de sécurité efficace. C'en est un élément important, tout comme la question du nombre de jours durant lesquels on peut avoir des motifs raisonnables de soupçonner qu'un nouvel arrivant est un criminel. Nous ajoutons quelque chose à cela. Il sera précisé que les jours passés à purger une peine — que ce soit en prison ou dans le cadre d'une mise en liberté sous condition — ne pourront pas être pris en compte pour l'obtention de la citoyenneté.
Ce projet de loi tombe sous le sens. Il souligne la grande importance de la citoyenneté pour le Canada. Il nous dit que nous cherchons à augmenter nos forces pour bâtir ce pays depuis le premier jour, depuis que nous avons commencé à venir nous y installer. Certains d'entre nous sont ici depuis plus longtemps que d'autres, et c'est mon cas. Mais l'essentiel, c'est que nous sommes tous venus bâtir un pays. Aujourd'hui, c'est un pays qui est considéré comme important parce qu'il est ouvert sur le monde. Nous voulons permettre à des gens de venir s'établir au Canada et d'y conserver leur langue, leur culture et leur sentiment d'appartenance à leur pays d'origine. Nous aiderons ainsi globalement le Canada, un pays tourné vers le commerce international, à comprendre les besoins des pays avec lesquels il veut avoir des échanges commerciaux et à se montrer sensible aux différences culturelles.
Le projet de loi doit être considéré dans une perspective plus large. Il fait partie des outils servant à bâtir un pays, à constituer une main-d'oeuvre. Il fait partie des moyens servant à réunir les familles.
Je crois que nous avons su tirer une leçon de l'expérience passée, il y a longtemps, lorsque nous avons fait venir des Chinois et que, pendant 25 ans, nous ne leur avons pas permis de faire venir leur famille. C'était épouvantable et cruel. Personne ne souhaite que les membres d'une même famille soient séparés. Une famille est une cellule indissociable. Une personne qui emmène avec lui sa famille vivre au Canada est capable d'y prendre solidement racine. Ainsi, tous ceux qui vivent sur notre territoire peuvent contribuer aux progrès que le Canada souhaite réaliser. Les enfants peuvent grandir en toute sécurité et avoir l'occasion de devenir des Canadiens à part entière.
Tout cela fait partie de notre identité. Nous avons beaucoup à enseigner au reste du monde. Lorsque j'étais en Europe, et j'y étais encore récemment, lors de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, j'ai constaté que beaucoup d'Européens voient les immigrants et les réfugiés comme les « autres ». Ils croient que ces gens vont changer le visage de l'Europe. Or, je dirais que le visage du Canada change tous les jours et d'année en année en raison de toutes les personnes qui y viennent en tant qu'immigrants ou réfugiés. Ces gens ont apporté leur contribution et bâti un pays cosmopolite d'une importance extraordinaire qui a montré au reste du monde comment résoudre des conflits de façon pacifique, voir le monde sous son vrai jour et contribuer pleinement à la société.
Je tiens à dire à quel point je suis en faveur de ce projet de loi plein de bon sens.
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Monsieur le Président, d'entrée de jeu, j'aimerais indiquer que je partagerai mon temps de parole avec le député de . J'ai bien hâte de l'entendre parler de ce projet de loi.
D'abord, je tiens à dire qu'il n'y a pas une journée qui se passe ni un matin où je me lève, sans penser à l'immense privilège que j'ai d'être ici à la Chambre pour représenter les citoyens de ma circonscription, Mégantic—L'Érable.
En tant que nouvel élu provenant d'une toute petite région du Québec, je dois dire que cette enceinte est assez impressionnante. En effet, c'est ici qu'on a réfléchi sur les lois qui ont défini le Canada d'aujourd'hui. C'est ici qu'on en a discuté et débattu. Chaque gouvernement, chaque Parlement, chaque parlementaire qui est passé par ici a eu la chance de contribuer à faire de notre jeune pays — parce que c'est encore un jeune pays — l'une des démocraties les plus admirées dans le monde, une démocratie admirée pour ses valeurs d'égalité, de compassion, de justice, d'accueil et d'ouverture.
Je suis aussi impressionné par la qualité des parlementaires de cette 42e législature du Parlement du Canada et par la diversité de ses membres. Nous n'avons qu'à lever les yeux tout autour de nous lors de la période des questions orales, et écouter les autres pour constater à quel point le Canada est un endroit unique où tous et toutes, quelles que soient leurs origines, peuvent contribuer à l'avenir de notre pays.
Qu'on me permette de citer la qui, hier, s'adressait à la Chambre dans le cadre du projet de loi .
Qu'il s'agisse d'un étudiant étranger, d'un employé de la Générale Électrique ou d'un Syrien qui vient d'arriver chez nous, nous devrions saluer, encourager et récompenser les personnes qui choisissent de venir s'établir au Canada. Elles font l'expérience du Canada. Avant que la citoyenneté compte, leur choix de vivre ici importe.
Cela n'arrivera pas tous les jours, mais la ministre a tout à fait raison. Je suis d'accord avec elle, en tout cas sur ce point de vue. Plusieurs citoyens de partout dans le monde ont choisi de vivre au Canada et parmi tous les pays de la planète, le Canada a été leur choix. C'est le premier pays qu'ils ont choisi pour venir s'établir, qu'ils ont choisi comme nouvelle terre d'accueil. Je suis tout à fait d'accord avec la ministre pour saluer, encourager et récompenser les personnes qui ont choisi de venir s'établir chez nous.
La question que nous devons nous poser, c'est pourquoi ces personnes ont-elles choisi de faire du Canada leur pays? Pourquoi ont-elles décidé de faire ce choix? C'est clair, c'est parce que le Canada est et a toujours été une terre d'accueil. Ce n'est pas depuis 10 ans ou depuis 100 ans, mais depuis toujours.
Cela ne paraît pas, mais je suis moi-même arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils d'un immigrant allemand, un mercenaire, qui est venu faire la guerre ici et qui a choisi d'y rester.
Notre citoyenneté canadienne est faite ainsi. Elle est reconnue partout dans le monde. Quand nous nous voyageons, être Canadien ou Canadienne, est un petit plus partout où nous allons. Donc, à mon humble avis, nous devons tout faire pour protéger nos valeurs et cette identité.
Comme je le mentionnais plus tôt, c'est notre rôle à nous, les parlementaires, de faire les bons choix pour les générations futures, comme les parlementaires des 41 législatures précédentes l'ont fait avant nous. Nous avons une responsabilité envers les Canadiens et les Canadiennes. Je voudrais citer le député de , ancien ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, qui disait ceci dans son discours d'hier:
La citoyenneté canadienne doit être la référence mondiale; elle ne peut pas être négociée au rabais.
C'est ce qui m'amène au projet de loi . Je suis persuadé que les intentions du gouvernement sont très honorables. Nous sommes tous ici, sans exception, pour tenter d'améliorer les choses, mais parfois, il faut l'admettre, nous faisons des erreurs. Parfois, c'est parce que nous voulons trop bien faire et que nous voulons aller un peu trop vite. Nous nous précipitons à faire des actions que nous regrettons ou que nous regretterons un jour.
Malheureusement, les conséquences de ce genre d'actions précipitées ne peuvent pas, elles, être défaites une fois faites. Lorsqu'on a fait une promesse — comme promettre un léger déficit de seulement 10 milliards de dollars — et qu'on se rend compte qu'on n'avait pas bien regardé les livres et que nos promesses vont coûter une fortune aux Canadiens, on ne peut pas revenir sur sa promesse. On doit vivre avec et, par la suite, essayer d'expliquer aux Canadiens pourquoi un léger déficit se transforme en un énorme déficit. Les actions et les paroles dites restent et on ne peut pas revenir en arrière. Cela reste une promesse brisée.
Heureusement, dans le cadre du projet de loi , il est encore temps pour ce gouvernement d'éviter de faire une erreur. En ce sens, qu'on me permette de saisir la main tendue du , qui déclarait, hier: « Nous ne prétendons pas être parfaits. » On s'en doutait un peu. Il disait ensuite: « Si certains membres du comité ou de n'importe quel parti ont des idées sur la façon d'améliorer la mesure législative, nous y serions réceptifs. »
Je vais donc soumettre mon idée. J'invite le gouvernement à ne pas se précipiter, à prendre son temps et à écouter les arguments des députés de l'opposition officielle par rapport à ce projet de loi.
Par exemple, la députée de a donné, hier, d'excellentes suggestions au ministre basées sur son expérience personnelle de fille d'immigrants qui ont choisi le Canada. J'invite tous mes collègues à lire son histoire et les raisons qu'elle évoque pour s'opposer à plusieurs aspects du projet de loi .
Mon honorable collègue a été très éloquente et elle a fait preuve d'une grande sagesse dans ses commentaires. Je la cite:
Ce qui me préoccupe, dans ce projet de loi, c'est qu'il met la charrue devant les boeufs à bien des égards. Il traite de questions qui ne sont peut-être pas de la plus haute importance en ce qui concerne la politique canadienne de l'immigration. J'espère que nous pourrons arriver à un certain consensus parce que c'est une question qui aura une incidence sur le pays au cours des 10 prochaines années.
Ce sont des paroles sages d'ouverture et de collaboration que notre porte-parole en cette matière a prononcées hier ici, à la Chambre. Le gouvernement a encore la possibilité de faire preuve d'une grande sagesse lui aussi, en prenant le temps nécessaire pour présenter un projet de loi sur la citoyenneté qui va contribuer à maintenir les hauts standards de la citoyenneté canadienne.
Comment un projet de loi qui redonne sa citoyenneté à un individu reconnu coupable d'actes de terrorisme et qui a voulu semer la mort et la peur au sein de son pays d'adoption doit-il être perçu? Est-ce qu'un tel projet de loi doit être adopté à la hâte et sans consultation? Depuis le début de la session, à chaque fois que l'on parle d'une réforme, on entend dire: « Nous allons consulter les Canadiens sur la réforme électorale, nous allons consulter les Canadiens sur le budget, nous allons consulter les Canadiens, nous avons fait telles promesses et nous allons consulter les Canadiens sur ces promesses également. »
C'est bien de vouloir consulter les Canadiens, mais parfois, dans d'autres cas, on dit: « C'est comme cela. On ne consultera pas, on a fait une promesse et on agit tout de suite pour oublier les méchantes années des conservateurs. »
Dans ce cas-ci, les élus du gouvernement auraient tout avantage à consulter les gens et à écouter. Comme le ministre l'a suggéré dans son allocution, hier, ils devraient prendre le temps d'écouter l'opposition officielle et de comprendre les enjeux sous-jacents à cette décision d'abolir le projet de loi de la manière dont ils l'ont fait.
Le Canada demeure l'un des pays les plus sécuritaires au monde. C'est pour cela que des milliers de citoyens du monde nous choisissent comme terre d'accueil. Le Canada n'est pas une terre d'accueil pour celles et ceux qui veulent la détruire par la violence et la haine. Nous devons le faire savoir haut et fort et sans détour, pour que ceux qui veulent avoir la citoyenneté canadienne le sachent.
Être Canadien ou Canadienne, c'est vouloir le succès, la réussite de tous ses concitoyens, qu'importe leur race, leur genre, leur religion, leurs croyances ou leur culture. C'est cela, être Canadien. Il n'y a qu'un genre de Canadiens et de Canadiennes: ceux et celles qui partagent ces valeurs que je partage avec les députés de la Chambre.
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Monsieur le Président, j'aimerais commencer par raconter une partie de l'histoire de ma famille. Mes grands-parents ont émigré des Pays-Bas chacun de leur côté et se sont mariés au Canada. Ils ont eu 10 enfants. J'ai plus de 80 cousins de ce côté-là de ma famille. Disons qu'ils ont donné naissance à une famille canadienne extrêmement productive.
Je salue et remercie d'ailleurs deux de mes tantes, qui ont travaillé sans relâche à ma campagne. Sans leur aide, je ne serais pas ici aujourd'hui, c'est certain.
Aujourd'hui, j'entends parler de l'intégrité de certaines des modifications apportées à la Loi sur la citoyenneté. L'ancien gouvernement conservateur a fait adopter le projet de loi , Loi renforçant la citoyenneté canadienne. Les mesures qui s'y trouvaient donnent encore plus de valeur à notre citoyenneté, en plus de nous conférer les moyens de protéger notre pays et nos citoyens en révoquant la citoyenneté des personnes ayant la double nationalité qui sont reconnues coupables de terrorisme, de haute trahison et de certaines infractions d'espionnage, ou qui prennent les armes contre le Canada.
Selon un sondage mené par NRG auprès de 1 000 personnes, 83 % des Canadiens et 85 % des immigrants du pays sont favorables à l'idée que soit révoquée la citoyenneté des terroristes. Notre projet de loi avait en outre obtenu l'appui de nombreuses associations de néo-Canadiens.
Les néo-Canadiens enrichissent notre pays et en renforcent les assises, c'est indéniable. Les expériences et perspectives particulières qu'ils ont en tant qu'immigrants contribuent à faire de notre pays ce qu'il est. Ce sont eux, le moteur de notre avenir, et nous voulons qu'ils aient toutes les chances possibles de réussir et de connaître le succès économique.
Hier, j'ai reçu l'appel d'un électeur de ma circonscription qui dirige une exploitation fourragère dans le Nord de la province, M. Ray Galas. Il souhaite que le gouvernement se concentre sur l'économie afin que les immigrants qui arrivent au Canada puissent contribuer à la prospérité de notre grand pays. Quand l'Alberta est forte, le Canada au grand complet l'est aussi et permet à tous ses citoyens de réussir.
Nous voulons aussi que les nouveaux arrivants jouissent d'une bonne partie de nos libertés. Tous les néo-Canadiens veulent se sentir en sécurité chez eux. Or, les détenteurs de la double nationalité qui commettent des actes de terrorisme nuisent à la sécurité publique qui nous tient tant à coeur.
Il y a certains choix pour punir les personnes ayant la double nationalité reconnues coupables de terrorisme. L'un d'entre eux est la prison. La révocation du droit à la citoyenneté est une punition proportionnelle à la gravité du crime. La loi que tentent d'abroger les libéraux a permis au Canada de révoquer la citoyenneté d'un terroriste confirmé, Zakaria Amara, membre des 18 de Toronto. Les députés se souviendront que M. Amara avait été condamné à l'emprisonnement à perpétuité après avoir reconnu son rôle dans la planification d'une attaque sur certains sites de Toronto. Il a été reconnu coupable d'avoir contribué en toute connaissance de cause à un groupe terroriste afin d'accroître la capacité du groupe de commettre un acte de terrorisme.
En 2007, le Canada a révoqué la citoyenneté de deux criminels de guerre nazis, ce qui renforçait le principe voulant que le Canada ne soit pas un refuge pour les personnes reconnues coupables de crimes de guerre, de génocide ou de crimes contre l'humanité.
Les libéraux veulent invalider cette loi. Les citoyens canadiens ont la responsabilité d'adopter les valeurs canadiennes. Aux termes de cette responsabilité que nous avons tous en tant que citoyens, nous sommes également responsables de préserver les principes de la démocratie et de la liberté humaine. Ce sont les pierres angulaires de notre pays.
Le Canada est un pays respectueux des lois, généreux et compatissant. Les mesures de la Loi renforçant la citoyenneté canadienne visaient à mieux protéger notre pays et à mieux combattre la menace continue à laquelle les pays du monde sont confrontés. La plupart de nos pairs ont mis en place des lois similaires.
Je souligne que le projet de loi est la première mesure législative des libéraux qui aborde l'immigration et la sécurité publique. Il est très inquiétant de penser qu'en vertu de cette loi, la double nationalité ne puisse pas être révoquée en raison de la perpétration d'un acte terroriste, mais puisse l'être en cas de fraude. Nous nous inquiétons du manque d'orientation des libéraux. La loi permettant de révoquer la citoyenneté des personnes qui ont la double citoyenneté reconnues coupables de terrorisme et d'infractions similaires est valable, adéquate et sensée. Elle permet de préserver l'intégrité de la citoyenneté canadienne. Nous n'approuvons pas la tentative des libéraux d'affaiblir notre pays. Nous continuerons de faire pression pour que le Canada demeure l'un des meilleurs pays au monde.
Je trouve aussi préoccupant qu'on élimine l'exigence selon laquelle les demandeurs devront continuer de résider au Canada s'ils obtiennent la citoyenneté. La disposition concernant l'intention de résider au Canada ne limite pas la liberté de circulation prévue par la Charte. Elle indique simplement, de façon claire, qu'on entend accorder la citoyenneté canadienne à des gens qui souhaitent s'établir ici de façon permanente. C'est une attente tout à fait raisonnable. Nous trouvons important que les demandeurs de citoyenneté maintiennent des liens solides avec le Canada.
Ce n'est pas un hasard si la citoyenneté canadienne est la plus convoitée au monde. Le Canada est reconnu comme l'un des meilleurs endroits où vivre, un pays où tous peuvent avoir accès à des emplois, un pays où règnent sécurité, espoir et liberté. Chaque année, des milliers de personnes demandent à venir vivre ici. Nous espérons que ces demandeurs nous feront profiter de leur expérience personnelle, comme l'ont fait de nombreux immigrants tout au long de l'histoire du Canada.
La combinaison de nos diverses expériences rend le Canada plus fort. Nous espérons que, grâce à leur présence parmi nous, les futurs immigrants contribueront au Canada et à sa réussite. Je trouve décevant que les libéraux aient choisi de se concentrer sur la disposition concernant l'intention de résidence plutôt que sur d'autres enjeux plus pressants, comme le nombre insuffisant de demandes soumises par des immigrants qualifiés.
Il y a un autre élément du projet de loi qui nous préoccupe. Il s'agit de la disposition réduisant la période pendant laquelle il faut avoir été effectivement présent au Canada avant de présenter une demande de citoyenneté. À l'heure actuelle, il faut avoir été présent au moins 183 jours au cours de quatre des six ans précédant la demande. Le gouvernement libéral propose de modifier cette exigence afin d'exiger la présence effective pendant au moins 183 jours au cours de trois des cinq années précédant la demande.
Le Parti conservateur estime que de strictes exigences en matière de résidence favorisent l'intégration et un attachement plus étroit au Canada. Nous nous opposons à toute disposition qui porte atteinte à l'intégrité de la citoyenneté canadienne, et nous recommandons que ces dispositions soient éliminées du projet de loi.
D'autres dispositions du projet de loi C-6 cherchent à empêcher que la citoyenneté soit accordée à un demandeur purgeant une peine avec sursis et à éviter que le temps passé à purger une telle peine ne compte dans le calcul de la durée de présence effective. Nous trouvons ces mesures raisonnables et nous les appuyons.
Nous appuyons également la disposition exigeant que l'on continue de répondre aux exigences liées à la citoyenneté jusqu'au prononcé du serment, quelle que soit la date de réception de la demande.
Le Parti conservateur estime que notre pays doit sa force à ses citoyens. L'obtention frauduleuse de la citoyenneté canadienne expose notre pays et nous rend vulnérables. Nous appuyons la mesure qui donne aux agents de la citoyenneté l'autorité de confisquer tout document frauduleux remis durant l'application de la loi, y compris durant des entrevues en personne et des audiences. L'intégrité de la Loi sur la citoyenneté n'est pas à tenir pour acquis.
Si nous permettons aux personnes ayant la double nationalité reconnues coupables de terrorisme de demeurer citoyens du Canada, nous affaiblissons la sécurité publique. Si nous réduisons le nombre de jours durant lesquels il faut avoir été effectivement présent au Canada avant de présenter une demande de citoyenneté, nous compromettons l'intégration au Canada.
En conclusion, nous étudierons le projet de loi attentivement, mais les modifications proposées suscitent de vives inquiétudes.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur et un plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour discuter du plan du gouvernement d'abroger des dispositions de la Loi sur la citoyenneté. Comme c'est une préoccupation relative à la citoyenneté, qui est au coeur de l'identité canadienne, et à l'immigration, qui est essentielle à l'histoire canadienne, c'est d'autant plus un honneur pour moi, en tant que fils d'immigrants, de prendre la parole ici aujourd'hui.
Monsieur le Président, je tiens également à mentionner que je partagerai mon temps avec la députée de .
Étant donné que les dispositions ne s'appliquent qu'aux Canadiens détenant la double citoyenneté ou plusieurs citoyennetés, elles contribuent à créer un système à deux vitesses. C'est inacceptable dans une société démocratique que les personnes détenant la double citoyenneté ou plusieurs citoyennetés puissent perdre leur citoyenneté.
C'est un point qui avait été soulevé à maintes reprises par des intervenants et des particuliers lors du dépôt initial de la précédente mesure législative, soit le projet de loi .
Des groupes très variés se sont fait entendre: l'Association du Barreau canadien, l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, le Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants et Amnistie internationale. Parmi toutes leurs préoccupations, j'aimerais en mentionner quelques-unes.
David Matas du B'nai Brith, qui a témoigné devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes, a déclaré que:
Quel que soit le crime commis, nous ne devons pas révoquer la citoyenneté de Canadiens pour des crimes commis après l’obtention de cette citoyenneté.
Je tiens à souligner le point soulevé par M. Matas.
Voici ce qu'il a ajouté:
Une fois qu’une personne a obtenu la citoyenneté canadienne, si elle commet un crime, c’est de nous qu’elle relève et nous ne devons pas voir la chose autrement.
Intervenant au nom de l'Association du Barreau canadien, Barbara Jackman a déclaré ce qui suit devant le même comité:
Cela risque d'entraîner le bannissement ou l'exil pour des personnes qui sont nées ici et qui ont grandi ici.
Elle a ajouté que nous punissons des gens par l'entremise du système de justice pénale.
Dans son mémoire sur le projet de loi présenté au Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, le Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants a déclaré que, à son avis:
Le fait de traiter les personnes ayant une double citoyenneté différemment est discriminatoire et contrevient au principe fondamental à savoir que tous les citoyens sont égaux. Des citoyens ne devraient pas subir des conséquences différentes lorsqu’ils commettent un même crime. La création de règles distinctes pour les personnes ayant une double citoyenneté crée une citoyenneté à deux vitesses, comportant moins de droits pour certains citoyens.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux particuliers et organisations qui affirment publiquement que les mesures de révocation créent deux catégories différentes de citoyenneté.
Nombre des électeurs de m’ont dit que cela était inacceptable. On me l’a répété tout au long de la campagne électorale, et je l’ai encore entendu depuis. Ce projet de loi est très largement appuyé dans . Les électeurs veulent que tous les Canadiens soient traités équitablement et avec respect. La ville de London, en Ontario, a été bâtie grâce à l’immigration, et de nombreux habitants ont la double citoyenneté ou la citoyenneté multiple. Ils sont extrêmement fiers d’être Canadiens et ils aiment et respectent énormément notre beau pays. En retour, nous nous devons de les traiter avec équité et respect.
Le gouvernement a écouté ces préoccupations, et le projet de loi y répond bien.
Aucun gouvernement ne devrait pouvoir retirer la citoyenneté à un Canadien. Tout Canadien qui commet un crime doit être puni. Évidemment, personne ne songerait à contester ce fait de notre côté de la Chambre, et je suis heureux de pouvoir dire que cela vaut aussi pour nos collègues du NPD.
La révocation de la citoyenneté franchit une limite que nous devons absolument respecter. Sans la citoyenneté, les droits et l’égalité dont nous bénéficions tous perdent leur sens. Le Canada s’enorgueillit de ses solides principes démocratiques et se veut un exemple pour les autres pays du monde. Le fait de modifier la définition de la citoyenneté nous entraîne sur une pente glissante et remet inévitablement en question notre leadership dans ce domaine.
Je rappelle à nouveau l’importance des électeurs de ma circonscription. Ce sont eux que je représente ici, et je me fonde sur ce que j’ai entendu sur le terrain, puisque je suis leur député.
Les gens de London-Centre-Nord m’ont dit sans ambages que ce qu'ils attendent de leurs élus et, plus encore, du gouvernement du Canada, ce sont le traitement équitable de tous les Canadiens et l’engagement envers les principes démocratiques, la tolérance et l’égalité.
J’aimerais en outre ajouter que si cette position reflète mes convictions et celles du gouvernement, l’ancien premier ministre conservateur John Diefenbaker l’a lui aussi défendue, et je serai heureux de développer cet argument dans le débat qui devrait suivre.
Avec la présentation de ce projet de loi, nous prenons des mesures concrètes pour rétablir un système où tous les citoyens sont traités équitablement, qu’ils aient ou non la double citoyenneté ou la citoyenneté multiple. C’est un engagement que mon parti a pris avant de former le gouvernement, et nous y donnons suite. Il s’agit d’une question de principe; il s’agit de nos valeurs fondamentales. Il ne doit y avoir qu’une seule catégorie de citoyenneté au Canada.
Je suis convaincu que les députés se préoccupent de la sécurité, et je veux maintenant aborder cette question. Je peux leur assurer à tous que nous sommes toujours parfaitement déterminés à préserver la sécurité des Canadiens. Les Canadiens reconnus coupables de trahison et de terrorisme seront traduits en justice. Comme le l’a déclaré, nous avons des tribunaux et des prisons au Canada, et les contrevenants seront punis.
En outre, des modalités sont en place avant l’octroi de la citoyenneté. Il est possible de refuser un visa ou un quelconque titre de voyage; il est possible de refuser l’entrée à quelqu’un ou d’expulser une personne du Canada pour des motifs de sécurité ou en raison d’activités criminelles. Dans de tels cas, la personne ne peut pas obtenir la citoyenneté. Par ailleurs, les motifs d’interdiction prévus dans la Loi sur la citoyenneté sont toujours en vigueur, et les personnes déclarées coupables de certaines infractions ou qui se livrent à des activités contraires à l’intérêt national se verront refuser la citoyenneté.
Par ailleurs, l’abrogation des motifs liés à l’intérêt national est sans effet sur la capacité de révoquer une citoyenneté obtenue de façon frauduleuse. Le ministre demeure habilité à révoquer la citoyenneté dans les cas de fraude de base. De plus, la Cour fédérale conserve le pouvoir de trancher dans les affaires où la fraude est liée à des questions de sécurité, à des atteintes aux droits humains ou internationaux ou à la criminalité organisée. Le pouvoir de révoquer la citoyenneté lorsque celle-ci a été obtenue par la fraude a été institué dans la première loi sur la citoyenneté canadienne, entrée en vigueur en 1947, et il demeurera inchangé.
Trois autres modifications sont proposées dans le projet de loi pour renforcer l’intégrité du programme de citoyenneté. La première vise à inclure les ordonnances de sursis parmi les motifs d’interdiction. La deuxième exige que les candidats satisfassent aux exigences de la citoyenneté dès le moment où leur demande est approuvée et jusqu’à ce qu’ils prêtent serment, et cela vaut pour tous les demandeurs. La troisième habilite le ministre à saisir les documents frauduleux ou utilisés de façon frauduleuse aux fins de l’administration de la Loi sur la citoyenneté.
Comme nous l’avons souligné, l’engagement du Canada envers la diversité et l’inclusion constitue une démarche essentielle, puissante et ambitieuse pour faire du Canada et du monde des endroits plus sûrs et plus accueillants. Un Canadien est un Canadien, et cela ne devrait jamais changer.
Le projet de loi nous aidera à mettre en œuvre ce principe et à demeurer un pays ouvert, tolérant et diversifié, comme nous l’avons été tout au long de notre histoire et, je l’espère, comme nous continuerons de l’être.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir aujourd'hui à propos du projet de loi .
Tout comme mon collègue de , je suis née de parents immigrants, ce dont je suis fière. Par conséquent, toute politique d'immigration qui crée des voies d'accès claires à la citoyenneté me tient à coeur. Le projet de loi dont nous sommes saisis aura, selon moi, des effets positifs sur ma circonscription, Davenport, où l'on trouve fort heureusement un très grand nombre d'immigrants issus de cultures très diverses. C'est ce qui contribue à la merveilleuse diversité non seulement de ma circonscription, mais aussi de notre ville et, en vérité, de tout le pays.
Le gouvernement libéral est déterminé à faire du Canada un pays diversifié et accueillant. Le gouvernement reconnaît que, loin de nous nuire, la diversité nous rend plus forts, et les Canadiens le savent. Nous savons aussi que, pour avoir une économie saine à l'avenir, nous devons instaurer une bonne politique d'immigration et créer des voies d'accès à la citoyenneté qui sont limpides, justes et empreintes de compassion.
Le et le ont été clairs dès le début: la souplesse et la diversité seront d'une importance cruciale pour l'avenir de notre pays et pour le rôle que nous jouons sur la scène internationale. Nous voulons favoriser la diversité et prendre des mesures pour veiller non seulement à ce que le chemin vers la citoyenneté soit souple et équitable, mais aussi à ce qu'il encourage tous les citoyens à être fiers d'être Canadiens.
Comme l'a si bien dit le , peu après son assermentation, devant un auditoire réuni au Haut-Commissariat du Canada à Londres:
Compassion, acceptation et confiance; diversité et inclusion. C’est grâce à ces qualités que le Canada est fort et libre. Pas seulement en principe, mais en pratique.
Ceux qui profitent des nombreux avantages de la diversité qui existe au Canada se doivent d’être de solides et fermes garants de ses qualités.
Ce qui amène les citoyens à être de solides et fermes garants de leurs qualités nationales, c'est leur attachement profond au Canada et aux valeurs que sont la compassion, le progrès, l'égalité des chances et la justice, valeurs que nous chérissons tous.
Les détracteurs des mesures présentées dans le projet de loi allégueront peut-être que la souplesse accrue que procureront les changements proposés affaiblira le sentiment d'appartenance au Canada et l'adhésion aux valeurs communes aux Canadiens, créant ce qu'on appelle une citoyenneté de complaisance. Être Canadien est un privilège et un honneur. Peu nombreux sont ceux qui le contesteraient.
Or, loin de diminuer la valeur de la citoyenneté canadienne, les mesures prévues dans le projet de loi C-6 favoriseront et intensifieront plutôt l'attachement au Canada. Surtout, en présentant le projet de loi C-6, le gouvernement libéral envoie un message différent de celui du gouvernement précédent. Il indique que nous reconnaissons que, à l'exception des membres des communautés autochtones, tout le monde, dans notre beau pays, est issu de l'immigration. Il indique aussi que les immigrants nous sont chers et que nous nous comptons chanceux que tant de personnes veuillent faire du Canada leur chez-soi, contribuer à son essor et faire leur part pour le rendre encore meilleur.
Le projet de loi s'inscrit dans l'objectif que s'est donné le gouvernement de faciliter l'établissement des immigrants au Canada. La Loi sur la citoyenneté contient et contiendra toujours plusieurs mesures contribuant à accroître l'attachement au Canada, à dissuader l'acquisition d'une citoyenneté de complaisance, à assurer l'intégrité du programme et à contrer la fraude. Tous les Canadiens devraient être traités de la même façon, qu'ils soient ou non nés au Canada ou naturalisés ou qu'ils soient aussi citoyens d'un autre pays. Pour reprendre les propos du , qu'on cite maintenant trop souvent, un Canadien est un Canadien.
Les détracteurs allégueront peut-être que les modifications apportées à la fourchette d'âges dans laquelle les demandeurs doivent démontrer leur connaissance du Canada et d'une des langues risquent de réduire l'attachement au Canada. Toutefois, le présent gouvernement comprend que, pour les jeunes demandeurs et les demandeurs âgés, ces exigences sont un obstacle à la citoyenneté. D'ailleurs, dans ma circonscription, Davenport, pour une raison ou une autre, un grand nombre de résidants sont restés résidents permanents pendant des années, voire des décennies, et ont attendu d'avoir 55 ans pour devenir citoyens canadiens. Il se peut que, même si la plupart ont travaillé durant la majeure partie de leur vie adulte au Canada et ont contribué à l'économie et à la société canadiennes, ils ne se sentaient pas à l'aise avec la langue et n'avaient pas l'assurance voulue pour passer le test linguistique actuellement requis pour devenir citoyen canadien. Or, le projet de loi C-6 définirait la fourchette d'âges pour démontrer ses connaissances de 18 à 54 ans et j'applaudis à cela. Je sais que les résidants de Davenport s'en réjouiront aussi.
Le gouvernement libéral croit en l'importance de connaître suffisamment l'une des langues officielles du Canada et de comprendre les responsabilités et les privilèges associés à la citoyenneté canadienne. Les adultes âgés de 18 à 54 ans auront encore l'obligation de montrer qu'ils connaissent suffisamment l'anglais ou le français et de réussir un test de citoyenneté.
Les changements prévus dans le projet de loi ne désavantageront pas les nouveaux venus. Les jeunes demandeurs de citoyenneté apprendront à connaître le Canada et ses langues officielles grâce à leur scolarisation, ce qui est excellent.
Les adultes d'un certain âge qui demandent la citoyenneté pourront apprendre à connaître le Canada et à parler ses langues officielles grâce à une vaste gamme de services offerts dans l'ensemble du pays. Cette souplesse permettra aux enfants, à leurs parents et à leurs grands-parents d'obtenir la citoyenneté, qui est une étape importante pour permettre aux immigrants de développer leur sentiment d'appartenance à notre société et de prendre une part plus active à la vie citoyenne.
Parmi les moyens importants que nous allons prendre pour que les immigrés s'attachent plus rapidement au Canada se trouve la disposition leur permettant de compter le temps passé au Canada avant d'en devenir un résident permanent dans le nombre de jours de présence au Canada qui est nécessaire pour acquérir la citoyenneté. La Loi sur la citoyenneté serait modifiée de manière à ce que le demandeur puisse inclure, dans le calcul de la durée de présence effective qui est obligatoire pour demander la citoyenneté, un demi-jour de présence pour chaque jour qu'il a passé au Canada en tant que résident temporaire ou en tant que personne protégée, dans les cinq années précédant sa demande, jusqu'à concurrence d'un an.
Une fois que la personne a obtenu la résidence permanente, chaque jour de présence effective au Canada comptera pour un jour complet dans le calcul de la durée de présence en vue de l'obtention de la citoyenneté. Ainsi, un demandeur pourrait avoir accumulé un maximum de 365 jours de présence en tant que résident temporaire ou en tant que personne protégée, puis, une fois devenu résident permanent, il n'aurait qu'à ajouter 730 jours de présence effective pour atteindre le total de 1 095 jours de présence qui est exigé pour obtenir la citoyenneté.
Ce changement est destiné à tenir compte de la présence au Canada d'étudiants de niveau postsecondaire qui viennent y poursuivre leurs études et qui constatent souvent que c'est un endroit formidable pour s'établir et bâtir sa carrière. D'ailleurs, on trouve beaucoup d'étudiants étrangers merveilleux dans ma circonscription, Davenport. Ce sont des gens extraordinaires, et ce serait une bénédiction de les voir demander la citoyenneté canadienne. S'ils choisissent de rester au Canada, ce sera parce qu'ils se seront mis à aimer ce pays ou qu'ils s'y seront attachés en raison du travail, de la famille ou des perspectives qu'ils y auront découvertes.
Ils ont commencé à bâtir leur vie ici, ce qui est bénéfique pour nos collectivités et, d'ailleurs, pour l'ensemble du pays. Nous devons reconnaître et encourager le choix qu'ils ont fait de faire du Canada leur demeure et en être reconnaissants. Leur expérience au Canada est importante. Leur décision de venir au Canada, de bâtir une nouvelle vie ici et de contribuer à édifier notre grande nation est également importante.
Pour le gouvernement, bien traiter nos immigrants et créer des voies viables, justes et bienveillantes vers la citoyenneté sont des questions de principe. Les Canadiens sont fiers de notre pays et de nos valeurs. Nous accueillons volontiers les immigrants. Nous les aidons à s'établir, à s'intégrer et à prospérer. C'est notre passé, notre présent et notre avenir.
Que les nouveaux arrivants soient réfugiés, membres d'une famille canadienne, ou immigrants ethniques, leurs contributions envers le Canada et envers les générations à venir seront positives. L'économie d'aujourd'hui et de demain dépend de notre capacité à adopter la bonne politique d'immigration. Le projet de loi n'est que la première de ce qui sera, j'espère, de nombreuses étapes en vue de réformer notre système d'immigration.
Nous encourageons tous les immigrants à emprunter la voie de la pleine adhésion à la société canadienne. L'un des piliers de l'intégration réussie à la vie canadienne est l'obtention de la citoyenneté. Sur ce, j'invite tous mes collègues à se joindre à moi pour appuyer le projet de loi .
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Je suis heureux que le projet de loi franchisse les diverses étapes à la Chambre des communes. Il ne comble pas nécessairement toutes les attentes des néo-démocrates, mais au moins, il permettra de changer un certain nombre d'initiatives qui nuisent non seulement à notre pays sur le plan économique, social et culturel, mais aussi aux citoyens dont nous avons besoin pour la prospérité de notre pays.
Dans ma circonscription, plus de 100 groupes ethnoculturels font partie des fondements de notre ville frontalière, où a lieu chaque jour le tiers des échanges commerciaux du pays. Elle est également l'une des plus diversifiées. C'est là où a eu lieu la guerre de 1812 et où prenait fin le chemin de fer clandestin, qui a permis à des gens de venir au Canada pour fuir l'esclavage aux États-Unis. À maintes reprises, nous nous sommes opposés au fait que des chasseurs de primes venaient chercher des gens au Canada pour les ramener aux propriétaires d'esclaves aux États-Unis afin de toucher une prime. À bien des égards, nous étions devenus un refuge contre les actes et les activités pour lesquels des changements étaient nécessaires, selon nous — qui faisions partie de l'Empire britannique à l'époque —, comme la traite des esclaves. Cette opposition fait partie intégrante de notre culture. Même si la superficie de notre pays était vaste, à l'époque, nous étions un petit pays colonial sur le plan démographique. Nous nous tenions dans l'ombre des États-Unis et nous offrions ce qu'on appelle la liberté, un refuge contre la situation qui opposait l'Union et les États du Sud et qui a fini par entraîner la guerre de Sécession. C'était toute une position à prendre pour les gens et les collectivités de notre pays à l'époque.
Par conséquent, lorsque nous parlons des changements proposés dans le projet de loi , nous ne devons pas oublier que, si nous maintenions la politique que les conservateurs ont mise en place avec le projet de loi , nous mettrions en péril notre capacité de réussir dans le monde.
Je tiens à souligner quelques exemples à l'échelle régionale qui ont également une portée nationale, dans une certaine mesure, parce que c'est une réalité qui touche bien d'autres villes frontalières.
Au cours des dernières années, notre région a non seulement accueilli beaucoup d'immigrants et de réfugiés qui ont apporté leur contribution, comme nous l'avons souligné au cours des deux dernières années en parlant des réfugiés syriens, mais elle a aussi vu arriver de façon régulière des immigrants qui ont contribué à façonner l'identité canadienne et à faire avancer de façon considérable différents dossiers régionaux.
Le projet de loi était essentiellement plus qu'un pavé dans la mare en ce qui concerne le respect de l'idéal multiculturaliste du Canada, car il a eu des effets négatifs sur notre économie et sur les familles dont nous avons besoin pour pallier l'absence de croissance démographique. Il en va de notre avenir.
Pour moi, il est intéressant d'entendre les réactions de certains Canadiens à ce sujet. Ces gens posent des questions honnêtes et pertinentes qui, selon eux, doivent être posées. Par exemple, ils se demandent qui paiera pour leur pension à l'avenir si nous n'accueillons pas suffisamment de travailleurs qualifiés et d'autres travailleurs qui contribueront à l'économie canadienne.
Fait intéressant, dans une ville frontalière comme la mienne, nous avons constaté les effets néfastes de l'augmentation du nombre de jours qu'il faut passer au Canada avant de satisfaire aux exigences relatives à la résidence. Uniquement dans ma circonscription, le problème était si grave qu'on a alloué un budget à mon bureau pour que nous puissions pour embaucher une personne, qui travaillerait quatre jours par semaine pour s'occuper des questions liées à l'immigration elle-même. Le budget associé à ce poste ne vient pas du budget global de la Chambre des communes. C'est dommage, car un nouveau bureau d'immigration avait ouvert ses portes sur le chemin Walker il y a huit ou neuf ans. On y trouvait notamment une salle où avaient lieu les cérémonies. Les gens pouvaient s'y rendre pour discuter de leur dossier et obtenir des renseignements à ce sujet. Le gouvernement précédent n'a pas seulement fait des compressions de personnel à ce bureau; il a aussi décidé qu'il ne serait plus ouvert au public.
Pour bon nombre de ces gens, l'anglais est une langue seconde. Je tiens à le souligner. Il y a des médecins, des ingénieurs, des enseignants, des gens de toutes les sphères de la société. Certains sont des travailleurs qualifiés, d'autres non. Ils tentent d'obtenir des renseignements à propos de leur demande. Certains ont un conjoint ou une conjointe, des enfants, des parents qui ne savent vraiment pas où en sont les choses. C'est une situation difficile, puisque ces gens tentent de reprendre une vie normale. Le processus est beaucoup trop long, un problème chronique depuis que je siège à la Chambre. J'espère que les modifications proposées dans ce projet de loi permettront d'améliorer la situation, du moins en partie. J'espère qu'on augmentera le nombre d'employés et qu'on rouvrira le bureau afin de permettre un traitement rapide des demandes.
Quelles sont les répercussions des délais pour les demandeurs établis dans Windsor-Ouest, à Toronto, à Montréal, dans le Nord de l'Ontario ou ailleurs au Canada? Ils doivent attendre avant de pouvoir travailler. Par le fait même, ils doivent attendre avant de commencer à payer des impôts au Canada. Fait paradoxal, plus de 10 000 travailleurs traversent la frontière chaque jour pour se rendre à Detroit, où les travailleurs qualifiés sont en demande. Ce groupe compte des médecins, des infirmières, des comptables et des experts-conseils en marketing. Bon nombre d'entre eux ont des compétences de grande valeur, mais qui ne sont pas reconnues au Canada. Certains ont des diplômes, mais ne sont pas autorisés à exercer leur profession ici. Ils peuvent utiliser leur expérience aux États-Unis, mais pas au Canada.
Des milliers de personnes dans le secteur des soins de santé partent travailler aux États-Unis. Il s'agit de médecins, d'infirmières et d'autres professionnels de la santé. Lorsque des Canadiens ont besoin de soins urgents en milieu hospitalier, ils sont envoyés à Detroit pour obtenir les soins. Nous devons payer une prime, au Canada, pour que ces personnes reçoivent des soins de la part de Canadiens travaillant à Detroit, des Canadiens qui ne sont pas autorisés à exercer leur profession dans notre pays. Nous devons payer une prime pour envoyer des gens là-bas, où ils recevront très probablement des soins de personnes s'étant vu refuser un permis d'exercer leur profession au Canada.
Les retards créés par la politique d'immigration au cours des dernières années et la question du projet de loi ont créé des contraintes pour les familles, et elles ont donc du mal à apporter une contribution.
J'ai écouté avec intérêt l'intervenante précédente, qui a affirmé qu'un Canadien, c'est un Canadien. J'étais à l'ambassade du Canada aux États-Unis avec Raymond Chrétien, qui était l'ambassadeur à cette époque. C'était la première fois qu'une annonce était faite selon laquelle cinq pays seraient inscrits sur une liste de surveillance. Les personnes qui se voyaient accorder la citoyenneté canadienne, mais qui provenaient d'un tiers pays, pouvaient être soumises à la dactyloscopie, à la prise de photos et à d'autres contrôles de sécurité. Je m'y étais opposé à l'époque, mais rien n'a été fait à ce jour. Voilà la première mesure du genre qui a été prise. Ce n'était déjà plus vrai qu'un Canadien, c'est un Canadien. Nous avons maintenant deux catégories de citoyens. Nous devons modifier cette politique également, et nous pouvons travailler en ce sens à l'avenir.
Le projet de loi nous donne l'occasion d'aborder différents sujets et de travailler à différents points contenus dans la mesure législative. Il ne convient pas que le ministre prenne des mesures unilatérales, sans surveillance judiciaire, concernant la citoyenneté d'une personne puisque cela contrevient aux droits de cette dernière. Aucun ministre de quelque parti que ce soit ne devrait avoir ce type d'influence sur un processus qui devrait être mené par les tribunaux. On devrait rendre des comptes à la personne, en raison de sa citoyenneté canadienne. Ses droits devraient être respectés. Nous devons veiller à ce que ces droits fassent l'objet d'un examen rigoureux, non seulement pour les personnes concernées, mais pour le reste de la société canadienne.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , même si je crois qu'il n'est pas à la hauteur sur certains points.
Comme l'ont dit plusieurs intervenants hier et aujourd'hui, la plupart des Canadiens sont issus de familles d'immigrants et nombre de nos parents ou grands-parents sont venus au pays pour donner une meilleure vie à leurs enfants. La famille de ma mère, la famille Munn, est venue d'Écosse pour s'établir à Terre-Neuve en 1837. J'ai été très heureux et honoré d'entendre le député d' lire mardi une déclaration sur mon arrière-grand-oncle, John Munn, qui est arrivé au pays en 1837 en tant que jeune entrepreneur et a démarré Munn and Company, l'une des plus grandes entreprises marchandes de l'histoire de Terre-Neuve, qui a été reprise par mon arrière-grand-père, Robert Stewart Munn, en 1878.
Le père de mon père, quant à lui, a connu des débuts plus modestes dans un quartier pauvre de Bristol. Il s'est établi dans la vallée de l'Okanagan, en Colombie-Britannique, en 1907 et je suis fier d'utiliser l'étui en cuir que ses collègues lui avaient donné lorsqu'il a quitté l'Angleterre. Cet étui me rappelle le courage dont il a fait preuve lorsqu'il a quitté sa vie en Angleterre pour s'établir dans le far west il y a plus de cent ans.
À mon avis, le projet de loi , qui vise à corriger de sérieuses lacunes de la loi canadienne sur la citoyenneté, est un pas dans la bonne direction. Je veux parler des dispositions du projet de loi qui consistent à abroger certaines parties du projet de loi portant sur la double citoyenneté au Canada.
Comme tous les députés, j'ai parlé à des milliers de gens de ma circonscription durant la très longue campagne électorale. Comme nous l'avons constaté la journée des élections, la plupart d'entre eux souhaitaient désespérément changer de gouvernement. Que ce soit à leur porte ou lors d'assemblées, les citoyens m'ont fait part de leurs nombreuses et profondes préoccupations au sujet de l'ancien gouvernement. J'ai été particulièrement étonné par le fait que beaucoup d'entre eux connaissaient le titre et le numéro des projets de loi qui suscitaient leurs inquiétudes.
Le fait qu'ils connaissent le projet de loi ne m'a pas tellement surpris, car celui-ci a suscité des manifestations dans ma région et fait l'objet d'une bonne couverture médiatique. J'ai été plutôt étonné de constater que beaucoup de personnes nommaient immédiatement le projet de loi comme celui qui leur inspirait le plus de craintes. Il est rare que les gens connaissent le titre et le numéro d'un projet de loi. La disposition prévoyant la révocation de la citoyenneté des personnes ayant la double citoyenneté a provoqué les discussions les plus enflammées. Il importait peu que le projet de loi ne visait supposément que les terroristes et les espions; dans un contexte où il était également question du projet de loi , plusieurs se demandaient avec beaucoup d'inquiétude qui pourrait être considéré comme un terroriste, un espion ou un traître.
Il y a quelques années, j'ai assisté à une assemblée réunissant des militants écologistes dans un sous-sol d'église de la vallée de l'Okanagan. L'assistance était essentiellement composée de personnes âgées préoccupées par la circulation des pétroliers le long de la côte du Pacifique. On leur apprenait les rudiments du porte-à-porte. Nous avons appris quelques années plus tard qu'un agent du fédéral était présent à cette réunion et que certains bénévoles avaient été suivis et pris en photos alors qu'ils faisaient du porte-à-porte dans différents quartiers.
Le gouvernement précédent traitait manifestement les militants anti-pipelines comme des traîtres, et le projet de loi est passé près d'inscrire cette vision dans la loi. Qui sait comment les gouvernements à venir définiront ces graves accusations? Voilà pourquoi je suis ravi de constater que le projet de loi abrogera les dispositions du projet de loi qui ont créé deux sortes de citoyens: ceux qui sont assurés de conserver leur citoyenneté et ceux qui pourraient la perdre au gré des caprices d'un futur ministre.
Ces dispositions du projet de loi ont été dénoncées par l'Association du Barreau canadien, l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, Amnistie internationale, le Conseil canadien pour les réfugiés et de nombreux universitaires réputés. Bon nombre de ces experts estiment que le projet de loi va à l'encontre de la Charte des droits et libertés ou du droit international. Comme bien d'autres mesures législatives du gouvernement précédent, ce projet de loi s'est vu accorder un titre digne du double discours orwellien; il s'appelait le projet de loi renforçant la citoyenneté canadienne alors qu'il visait à faire exactement le contraire.
Lorsque nous accueillons les immigrants au Canada et que nous leur accordons la citoyenneté, ils deviennent des Canadiens, des citoyens au même titre que nous tous à la Chambre. Ils méritent de jouir des mêmes droits inhérents à la citoyenneté que nous tous, qu'ils décident ou non de conserver une autre citoyenneté.
Tâchons également de nous demander pourquoi nous voudrions expulser quelqu'un du pays et lui retirer la citoyenneté, même s'il a été reconnu coupable de trahison ou d'actes de terrorisme. Préférons-nous qu'il complote contre le Canada depuis un pays étranger, où les groupes terroristes n'auront aucun mal à l'embrigader pour nuire au Canada ou à ses citoyens, ou plutôt qu'il soit hors d'état de nuire, sous les verrous, ici même, au Canada?
J'aimerais maintenant parler des nouveaux immigrants que nous accueillons. Nous sommes tous conscients des grandes contributions des immigrants au Canada. Leur travail acharné contribue à l'édification de notre pays; tâchons donc d'éliminer tout obstacle indu à la citoyenneté. Je suis heureux que le projet de loi commence à s'attaquer à ces problèmes.
Parmi ces obstacles figure l’exigence voulant que la majorité des nouveaux citoyens parlent couramment l’une de nos deux langues officielles. Ma fille travaille dans un centre d’appui aux immigrants; elle enseigne l’anglais aux réfugiés et aux nouveaux arrivants. Récemment, elle a accueilli dans ses classes des réfugiés qui nous viennent de Syrie. J’ai rencontré ses élèves et je peux témoigner de l’enthousiasme qu’ils mettent à apprendre l’anglais afin de pouvoir s’intégrer pleinement à la communauté, trouver du travail et devenir des membres productifs de notre société.
Cela dit, j’appuie la disposition du projet de loi qui ramène à 54 ans l’âge auquel cette exigence cesse de s’appliquer, parce que les immigrants âgés ont un solide soutien familial et aident leurs enfants à la maison. Les immigrants âgés ont souvent de la difficulté à apprendre une nouvelle langue et ils peuvent contribuer à la société canadienne par l’entremise de leurs enfants et d’autres membres de la collectivité.
À cet égard, je voudrais parler des très grandes difficultés que ma collègue vient de mentionner, auxquelles se heurtent les jeunes familles de nouveaux Canadiens qui essaient de faire venir leurs parents au Canada.
J’ai souvent reçu des requêtes, tout comme nombre de mes collègues certainement, de la part d’électeurs qui essaient depuis des années de faire venir leurs parents afin qu’ils vivent avec eux ici, au Canada. Cela me fend le cœur de devoir leur dire qu’ils devront attendre encore six ans et demi. Entretemps, leurs parents vieillissent. Ils ne pensent pas qu’il soit utile de poursuivre le processus, ils éprouvent trop de frustration. Alors j’espère que le gouvernement tiendra ses promesses et éliminera rapidement le retard accumulé en remplaçant le système actuel par un système équitable et vraiment efficace.
J’aimerais aussi rappeler que le financement de nombreux centres de soutien aux immigrants dans notre pays a été réduit au cours des deux dernières années, et que ces centres ont maintenant de la difficulté à aider les réfugiés et les nouveaux immigrants en leur offrant les cours de langue et l’aide dont ils ont besoin pour s’intégrer à nos collectivités.
Pour terminer, je presse le gouvernement de continuer à éliminer les obstacles inutiles auxquels se heurtent les nouveaux immigrants au Canada, tant par des mesures législatives qu’en allouant un financement adéquat au soutien aux immigrants.
J’aimerais répéter que le Canada est un pays d’immigrants qui doit continuer à accueillir de nouveaux Canadiens venus du monde entier. Le projet de loi marquait un énorme recul, mais le projet de loi contribuera à faire du Canada un pays accueillant, un pays dont nous pouvons tous être fiers.
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Madame la Présidente, aujourd'hui, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je suis très heureux de prendre la parole pour appuyer le projet de loi .
Étant donné que l'immigration est la principale préoccupation de nombreux habitants de la circonscription que je représente, je suis fier d'appuyer ce projet de loi. Pendant ma campagne, qui a duré 11 semaines, et au cours des deux années qui l'ont précédée, j'ai entendu parler à maintes reprises des problèmes auxquels se heurtent ceux qui veulent faire venir leurs proches au Canada. J'ai aussi entendu parler des difficultés qu'ils éprouvent lorsqu'ils tentent d'obtenir leur citoyenneté, pendant qu'ils essaient de se conformer aux exigences en matière de résidence.
Depuis que les habitants de Brampton-Est m'ont élu pour les représenter ici, à la Chambre, mon bureau de circonscription a été saisi de plus de 400 dossiers, et 99 % d'entre eux sont liés à l'immigration. Certaines familles ont attendu sept ans avant d'être réunies. Des milliers de personnes ont attendu 18 mois après leur mariage pour commencer à vivre ensemble. De nombreuses demandes de visas de visiteur légitimes sont refusées. N'oublions pas non plus les résidents permanents qui ont présenté une demande et respectent les exigences en matière de résidence, mais qui ont subi les répercussions négatives des changements inutiles apportés à la Loi sur la citoyenneté par le gouvernement précédent.
Je suis fier d'être fils d'immigrants. L'histoire de ma famille ressemble à celle de bien des familles d'un bout à l'autre de notre grand pays. Mes parents ont immigré au Canada à la fin des années 1970 pour avoir des meilleures conditions de vie sur les plans social et économique. Ils ont trimé dur. Mon père a été chauffeur de taxi et ma mère déplaçait des boîtes dans une usine. Mes parents ont compris qu'avec un peu d'espoir et en travaillant très dur, tout était possible au Canada. Le jour où ils sont devenus citoyens canadiens a été mémorable. Pour eux, ce n'était pas seulement une formalité administrative. Ce document leur donnait la sécurité et la fierté de finalement appartenir à la grande famille canadienne. Lors de la cérémonie de remise des certificats de citoyenneté, ils ont fièrement entonné l'Ô Canada, et ils ont invité leurs proches à une fête pour célébrer.
À d'innombrables reprises, mon père m'a répété que j'ai eu une chance extraordinaire de naître au Canada et d'être citoyen canadien de par ma naissance et qu'il s'agit d'un privilège qui suscite l'envie dans le monde entier. Je suis entièrement d'accord avec lui. Pendant la campagne électorale, lorsqu'on m'a demandé comment je trouvais la vie politique, j'ai répondu que j'étais en train de réaliser le rêve canadien.
Brampton-Est vient au second rang au chapitre de la diversité à l'échelle nationale. Notre force, en tant que Canadiens, a toujours été de valoriser la diversité et les expériences d'autrui. Pourtant, peu importe d'où nous venons ou ce que nous croyons, nous sommes tous unis par nos valeurs canadiennes.
Il y a quelques semaines, j'ai eu l'honneur et le privilège d'accueillir nos soeurs et nos frères syriens à l'aéroport international Pearson. J'ai pu bavarder avec certains d'entre eux, et l'espoir et la joie que j'ai perçus dans leurs voix étaient remarquables. Ils étaient conscients de la chance qu'ils avaient de pouvoir venir au Canada en tant que résidents permanents. Une mère a parlé du fait que ses enfants auraient maintenant l'occasion de réaliser leurs rêves. Un jour, un jeune réfugié syrien qui aura étudié avec assiduité deviendra un professionnel, obtiendra la citoyenneté, puis pourra devenir un député et siéger dans cette enceinte. Son histoire sera celle du rêve canadien réalisé.
Jour après jour, les membres de mon équipe de Brampton-Est aident les habitants de la circonscription à comprendre le processus d'immigration. Ils aident ceux-ci à déterminer leur admissibilité, puis leur offrent du soutien lorsqu'ils se heurtent à des difficultés. L'obtention de la citoyenneté est quelque chose que souhaitent vivement un grand nombre d'habitants de ma circonscription, et ils ont aussi à coeur la réunification des familles, processus auquel le gouvernement apporte également des améliorations.
Lorsque le gouvernement précédent a annoncé les changements devant être apportés à la Loi sur la citoyenneté, il a redéfini le discours sur la citoyenneté et ce que cela signifiait d'être un Canadien. Le gouvernement a donc dressé à des fins politiques les Canadiens les uns contre les autres de la plus vile façon. Cela a eu une grande incidence sur les habitants de ma circonscription, dont bon nombre sont des Canadiens de première ou de deuxième génération. Les familles de ces Canadiens s'étaient installées au Canada dans l'espoir d'y bâtir une vie tranquille et prospère et d'offrir à leurs enfants la meilleure base possible afin que ceux-ci puissent contribuer à la société canadienne.
Le projet de loi , qui a été présenté par le gouvernement précédent, a taillé en pièces les espoirs et les rêves des habitants de ma circonscription et a détruit le travail qu'ils avaient accompli pour bâtir une vie meilleure pour leurs familles. Ce projet de loi a donné lieu à des craintes et à un malaise, ce qui n'est pas la norme pour la société canadienne et ne devrait certainement pas l'être.
L'ancien ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Chris Alexander, défendait ce projet de loi en disant que la citoyenneté n'est pas un droit, mais un privilège. En un mot, il a tort. La citoyenneté s'accompagne peut-être de devoirs, mais c'est un droit. Une fois qu'elle est légitimement acquise par la naissance ou la naturalisation, la citoyenneté d'une personne ne peut pas lui être retirée.
Le projet de loi a conféré au gouvernement un pouvoir immense qui est fréquent dans les dictatures, mais qui n'a pas sa place dans une démocratie qui repose sur la primauté du droit et où tous les citoyens sont égaux. L'ancien gouvernement a fait valoir l'argument de la sécurité nationale pour justifier le projet de loi, mais les dispositions du projet de loi auraient pu être invoquées contre des Canadiens innocents selon la loi. Voilà le danger que posaient l'imprécision et la trop grande portée du projet de loi. Il faut éviter à tout prix les risques de dérapage.
En vertu de ce projet de loi, les seuls Canadiens qui ne pouvaient pas perdre arbitrairement leur citoyenneté étaient ceux qui sont nés au Canada et qui n'ont pas d'autre citoyenneté. Le projet de loi instaurait une disparité de traitement et des iniquités que la plupart des Canadiens ont remarquées immédiatement. La révocation de la citoyenneté est l'une des sanctions les plus graves qu'une société puisse imposer; cette mesure devrait rester exceptionnelle. Comme l'ont très bien dit l'Association du Barreau canadien et l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, elle ne devrait pouvoir être imposée qu'après une procédure absolument équitable. Nous devons faire confiance au système de justice; celui-ci veillera à ce que les criminels ayant la nationalité canadienne subissent les conséquences de leurs actes, mais pas au détriment de leurs libertés civiles.
Je ne saurais trop insister sur ma fierté à l'égard du gouvernement pour avoir présenté le projet de loi , qui vise à redresser les torts que le projet de loi a causés aux détenteurs d'une double citoyenneté, à ceux qui ont le potentiel de l'être, et à ceux qui cherchent à devenir citoyens. Le Canada est un pays qui accueille les autres à bras ouverts, qu'il s'agisse de familles d'immigrants ou de nos nouveaux frères et soeurs syriens qui ont trouvé refuge chez nous. Il en a toujours été ainsi et cela ne changera pas. Il est également dans notre nature d'offrir du soutien aux nouveaux arrivants afin de favoriser leur installation et de faire en sorte qu'ils s'intègrent et puissent contribuer à la société.
J'aimerais maintenant parler de l'importance d'autres parties du projet de loi qui ne reçoivent peut-être pas autant d'attention.
J'applaudis aux efforts du gouvernement pour éliminer des entraves injustifiées à l'obtention de la citoyenneté. Faire en sorte que le temps que les demandeurs ont passé légalement au Canada avant de devenir résidents permanents soit comptabilisé est un grand pas dans la bonne direction, si nous valorisons le talent et l'éthique professionnelle des personnes qui viennent travailler ou étudier au Canada. Je suis persuadé que nous avons tous déjà rencontré un jeune et brillant étudiant international promis à une belle carrière que nous voudrions voir s'établir au Canada. Cette amélioration au système d'immigration stimulerait la croissance économique dans les collectivités alors que les meilleurs et plus brillants sujets de la population mondiale rejoignent notre main-d'oeuvre.
La décision de permettre aux principaux intéressés de présenter une demande de citoyenneté un an plus tôt en réduisant le nombre de jours de présence effective a été bien accueillie dans des circonscriptions comme .
Le projet de loi redresserait un tort. Je suis fier du gouvernement pour avoir pris cet engagement pendant la campagne et pour maintenant honorer sa promesse.
N'oublions jamais qu'un Canadien, c'est un Canadien.
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Madame la Présidente, il est difficile de prendre la parole après avoir entendu le discours passionné du député de , mais je ferai de mon mieux et je tenterai de l'imiter.
La diversité, l'inclusion et l'immigration sont des piliers sur lesquels repose notre grand pays. Ces principes devraient toujours guider les débats de la Chambre. Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer ce projet de loi en tenant compte de ces principes fondamentaux.
Quand la Chambre étudie un sujet aussi sérieux et essentiel que la citoyenneté, nous devrions toujours accorder à ces débats l'importance qu'ils méritent. J'interviens aujourd'hui pour appuyer ce projet de loi. Les électeurs de ma circonscription seront ravis d'apprendre que le gouvernement corrige les graves erreurs introduites par le projet de loi , de façon intentionnelle ou non. Je remercie le ministre de corriger rapidement ces erreurs et de régler ces problèmes.
L'un des nombreux piliers sur lesquels repose notre pays est l'intégration des immigrants pour en faire de nouveaux Canadiens. Notre diversité rend notre pays plus fort et le gouvernement encourage tous les immigrants à suivre la voie de l'appartenance totale et permanente à notre pays et à la société canadienne.
C'est exactement ce que fait le projet de loi . Ces modifications rendront les choses plus souples pour les nouveaux arrivants et les aideront à satisfaire plus aisément aux exigences en matière de citoyenneté. Je sais que bon nombre de députés entendent chaque jour le récit des itinéraires uniques que les nouveaux arrivants ont dû suivre pour se retrouver au Canada. Beaucoup de ces récits font état d'itinéraires chargés d'épreuves, de problèmes et d'obstacles.
En tant que gouvernement, nous avons la responsabilité de faciliter l'immigration, surtout lorsqu'il s'agit de permettre aux familles de retrouver les leurs. Au cours des dernières années, nous avons assisté à un gonflement des délais dans le traitement des demandes. Nous nous retrouvons donc avec des situations comme celles de personnes de ma circonscription qui ont attendu des mois, que dis-je des mois, qui ont attendu des années pour connaître l'issue de leur demande.
L'histoire de l'immigration de ma famille est semblable à celle de millions de Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Nombre de mes électeurs de Surrey Centre pourraient vous raconter la même chose. Mon père, Mohan Singh Sarai, est arrivé de l'Inde en 1959 — il y a 57 ans de cela — et ma mère, Amrik Kaur Sarai, a émigré en 1969. Ils sont venus ici pour prendre une part active à la société canadienne. Mes frères travaillent dans l'industrie du transport et dans les scieries; il y a des camionneurs et un facteur. Tous sont actifs dans leurs collectivités respectives — que ce soit à titre d'entraîneur ou de bénévole, ou au service de cuisines communautaires — aux quatre coins de cette formidable province qu'est la Colombie-Britannique.
Quand je regarde autour de moi à la Chambre, je vois plusieurs collègues qui auraient des histoires semblables à raconter. C'est ce qui fait toute la force de la Chambre des communes et du Canada. Le gouvernement libéral sait que les nouveaux arrivants commencent à s'attacher à notre pays bien avant de devenir résidants permanents. C'est le cas, par exemple, d'étudiants étrangers qui fréquentent de merveilleuses institutions comme l'Université Simon Fraser et l'Université polytechnique Kwantlen, dans ma circonscription.
On tiendrait désormais compte du temps qu'ils ont passé au Canada pendant leurs études. En effet, le projet de loi propose de tenir compte du temps que les demandeurs ont passé au Canada, de façon légale, avant l'obtention du statut de résidant permanent.
Je tiens à expliquer clairement ce que prévoit ce projet de loi. Il élimine les obstacles inutiles auxquels se butent ceux qui souhaitent devenir membres à part entière de la société canadienne. Le gouvernement a réduit la tranche d'âge pour laquelle on exigera que les demandeurs aient certaines connaissances ou une certaine compétence linguistique. Ainsi, un plus grand nombre d'immigrants pourront devenir citoyens canadiens.
Le gouvernement libéral fait aussi preuve de leadership en éliminant la disposition concernant les intentions de résidence des demandeurs de citoyenneté. Je sais que, pendant la dernière législature, l'ancien gouvernement trouvait parfois commode d'oublier ce petit document enquiquineur qu'est la Charte. Le gouvernement libéral, pour sa part, reconnaît que tous les Canadiens ont le droit de se déplacer à leur guise, un droit que leur confère la Charte canadienne des droits et libertés.
J'aborde maintenant une question qui me trouble profondément. Imaginons un pays où les gens qui y sont nés et y ont grandi pourraient se faire retirer leur citoyenneté. Ce pays existe réellement: c'est le Canada.
Je dois dire que je suis d'accord avec les députés d'en face, au risque de les surprendre. Permettez-moi d'exposer mes idées sans hâte, afin que tous puissent me suivre.
Quand des terroristes commettent un crime contre notre pays, nous devrions les enfermer et faire en sorte qu'ils paient pour leur crime, car lorsque les gens commettent un crime dans ce pays, nous les incarcérons, nous les poursuivons en justice et nous leur imposons une peine d'emprisonnement. Voilà le Canada dans lequel ont immigré mes parents — le pays que suis fier d'habiter — où nous avons un système de justice conçu pour faire précisément cela: rendre justice aux Canadiens.
La citoyenneté est un peu comme l'adoption; j'ai débattu de cette question avec de nombreuses personnes pendant et après la campagne électorale. Quand des parents adoptent un enfant, ils ne savent pas ce que l'enfant deviendra. Il sera peut-être médecin, avocat, infirmier, électricien, ou même député, mais il se pourrait aussi qu'il devienne un criminel. Or, les parents adoptifs ne peuvent pas dire soudainement aux parents biologiques qu'ils veulent leur rendre l'enfant et qu'ils n'en veulent plus parce qu'il est devenu un criminel. Leur enfant, c'est leur enfant.
Il en va de même pour la citoyenneté. Lorsque les gens viennent au Canada, nous évaluons leurs antécédents médicaux, nous effectuons une vérification des antécédents criminels et une évaluation de sécurité exhaustives, y compris une vérification du casier judiciaire et des autres antécédents, et nous assurons une surveillance pendant au moins cinq ans. Pendant les cinq premières années où ils vivent au Canada, nous surveillons ces gens et nous sommes en mesure de voir ce qu'ils font. Ce n'est qu'après cette longue évaluation ainsi qu'un examen écrit qui s'accompagne parfois d'une entrevue menée par un juge que nous déterminons qu'ils méritent d'obtenir la citoyenneté. Après cela, ils sont des nôtres, point à la ligne.
Ensuite, si une personne se radicalise, devient un terroriste ou commet un acte criminel de n'importe quelle nature au Canada, c'est notre pays, et non le pays d'origine de cette personne, qui doit régler le problème. Pourquoi un autre pays devrait-il prendre en charge les criminels canadiens? Pourquoi? C'est au Canada qu'ils posent problème, alors pourquoi le pays d'origine de ces gens ou de leurs parents devrait-il les prendre en charge? Leurs actes terroristes ou leurs actes criminels ont été commis ou préparés sur le territoire du Canada, alors qu'ils étaient canadiens.
Par conséquent, nous ne pouvons pas tout simplement décider de prendre aux autres pays leurs meilleurs éléments pour ensuite leur envoyer ceux qui se sont écartés du droit chemin au Canada. Si c'était le cas, alors nous devrions expulser les centaines de meurtriers en série, violeurs en série, pédophiles et autres criminels qui se trouvent au Canada, dans nos prisons, et les renvoyer dans le pays d'origine de leurs parents.
À ce compte-là, voudrions-nous aussi que les gens d'origine canadienne qui obtiennent la citoyenneté dans un autre pays, comme aux États-Unis ou dans l'un des pays d'Europe, soient renvoyés ici s'ils commettent un crime terrible dans leur nouvelle terre d'accueil? Non, nous voudrions qu'ils paient pour leurs actes là-bas.
Récapitulons: si le projet de loi est adopté, il facilitera la vie des nouveaux arrivants qui demandent la citoyenneté, davantage de nouveaux arrivants deviendront des résidents permanents à part entière de notre beau pays, et ils obtiendront leur citoyenneté plus rapidement. Il fera également disparaître une deuxième classe de citoyenneté, car une telle chose n'aurait jamais dû exister dans un pays comme le nôtre.
J'espère que mes collègues appuieront les initiatives du gouvernement, parce que c'est la diversité, et non l'uniformité, qui fait la force de notre pays.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de , qui a déjà consacré beaucoup de temps à ce débat. J'attends avec impatience d'écouter ses propos.
Je vais commencer mon intervention de 10 minutes en parlant un peu de mon expérience personnelle. Les députés de et de semblent décrire le projet de loi comme un projet de loi général sur l'immigration. Or, c'est tout à fait faux.
Nous n'avons pas de leçon à recevoir des députés d'en face, qui montent sur leurs grands chevaux et parlent de leur expérience valable. Il n'y a rien de mal à cela. Toutefois, je suis né ailleurs. La mère de ma mère est née à Alep, en Syrie. Mon père est né à Chypre. J'accueille volontiers les observations des députés au sujet de leur passé et de leurs expériences, mais les conservateurs sont aussi fiers de leur passé et de leurs expériences.
Notre opinion au sujet du projet de loi diffère. Nous respectons leur opinion, et ils devraient respecter la nôtre. Je ne veux pas entendre insinuer qu'un vote contre le projet de loi signifie qu'on est anti-immigrant ou qu'on ne croit pas que l'avenir de notre pays se fondera en grande partie sur des gens qui sont nés ailleurs. C'est la réalité. C'est mon histoire. Personnellement, cela me froisse d'entendre les députés d'en face s'approprier exclusivement ce point de vue.
Je prends la parole en tant que Canadien de première génération. Je reconnais l'importance de bien s'intégrer à la société canadienne pour tirer parti de ce que notre grand pays a à offrir. Cela dit, je suis préoccupé que le et le gouvernement libéral semblent avoir pour priorité de rendre la citoyenneté aux individus condamnés pour terrorisme. Il est indéniable que la personne ayant le plus à gagner avec ce projet de loi est l'ignoble tête dirigeante des 18 de Toronto, Zakaria Amara. C'est la réalité.
[Français]
Nous croyons qu'il n'y a en effet qu'une seule catégorie de citoyens, et que tous ces citoyens méritent d'être protégés des actes de terrorisme.
[Traduction]
C'est pourquoi je m'inquiète tout particulièrement de la politique de deux poids, deux mesures totalement inacceptable et franchement absurde qu'établirait le projet de loi . Aux termes des dispositions proposées, un individu condamné pour terrorisme verrait ses droits liés à la citoyenneté protégés, alors qu'un fraudeur pourrait se faire retirer la citoyenneté.
Il n'en reste pas moins que, contrairement aux libéraux, qui cherchent à redonner la citoyenneté canadienne aux individus condamnés pour terrorisme, le Parti conservateur préfère maintenir la bonne réputation dont jouit le Canada dans le monde, celle d'un des meilleurs pays où vivre, bastion de liberté où règnent l'espoir et la sécurité et où les gens peuvent gagner leur vie.
Parlons des dispositions dont il est question au paragraphe b) du sommaire du projet de loi. Elles supprimeraient l'exigence pour un demandeur d'avoir l'intention, s'il obtient la citoyenneté, de continuer à résider au Canada. Je me répète à titre d'information: nous croyons que les nouveaux immigrants et les nouveaux Canadiens enrichissent notre pays. Ils contribuent à la richesse et au succès de la société canadienne. L'expérience et les perspectives qu'ils apportent font partie intégrante de l'expérience canadienne.
Nous accueillons les nouveaux arrivants, tout comme le Canada m'a accueilli lorsque j'ai atterri sur ses côtes, à l'âge de quatre ans, ignorant tout de ce pays et me fiant à la sagesse de mes parents. Dieu merci, ils ont choisi de poursuivre leur vie au Canada.
Je sais que d'autres membres de mon caucus et des autres caucus également sont eux aussi arrivés ici, dans le Nouveau Monde, lorsqu'ils étaient enfants, sans connaître personne et, souvent, sans parler l'anglais ou le français. Nous voulons que les gens réussissent. Nous voulons qu'ils jouissent de nos libertés et qu'ils découvrent ce que c'est que de vivre en sécurité, partout dans notre grand pays. Ce n'est pas seulement la liberté de réussir qui les attire. Dans bien des cas, les nouveaux arrivants fuient un pays où ils sont incapables de vivre en sécurité. La sécurité, c'est une grande partie de ce que le Canada a à offrir.
Nous voulons être libres et en sécurité. C'est justement pour cette raison que nous trouvons le projet de loi répréhensible. J'affirme aux fins du compte rendu que la disposition concernant l'intention de résider au Canada n'empiète aucunement sur le droit des citoyens à la liberté de circulation garanti par la Charte. Elle renforce plutôt l'attente selon laquelle la citoyenneté est un privilège accordé aux personnes qui ont l'intention de faire du Canada leur foyer permanent. C'est le but même de la citoyenneté.
[Français]
Le Parti conservateur appuierait un amendement qui enlèverait cette disposition du projet de loi.
[Traduction]
Le paragraphe c) du sommaire explique que le projet de loi réduirait le nombre de jours où une personne est tenue d’avoir été effectivement présente au Canada avant de demander la citoyenneté, qui passerait de quatre années sur six à trois années sur cinq.
Les nouveaux arrivants au Canada doivent avoir absolument toutes les chances de réussir. Plus ils vivent, travaillent ou étudient longtemps au Canada, plus les liens qu'ils auront avec le pays seront forts.
De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que les exigences plus strictes en matière de résidence favorisent l'intégration, un attachement plus profond au Canada et, au bout du compte, la réussite dans notre pays. Ne nous y trompons pas. La citoyenneté canadienne est dans une classe à part, et peu d'autres pays ont autant à offrir. Elle confère des droits, des libertés et des protections que les citoyens de nombreux autres pays n'ont pas. En tant que Canadiens, nos concitoyens peuvent voter et briguer un poste d'élu. À ce titre, nous croyons qu'il est primordial que les immigrants participent activement à la vie canadienne pendant un bon moment avant d'obtenir la citoyenneté afin d'enrichir leurs expériences personnelles au Canada pour le plus grand bien de l'avenir de notre pays. Par conséquent, nous serions disposés à appuyer un amendement qui supprimerait ce volet du projet de loi.
Cela revient à la conception d'une société ouverte, libre, démocratique et accueillante où la loi protège les citoyens actuels, les résidents permanents et les nouveaux arrivants en plus de leur conférer des libertés.
De ce côté-ci de la Chambre, nous proposons une approche équilibrée par rapport à ces enjeux. Nous voulons concilier libertés, responsabilités et protections. Voilà qui explique notre position sur le projet de loi .
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Madame la Présidente, je commence généralement mon intervention en disant que c'est un honneur pour moi de participer à ce débat important. Cela dit, je tiens à souligner qu'il s'agit d'un débat particulièrement important, l'un des plus importants que nous avons tenus à ce jour à la Chambre, car nous discutons de ce que signifie la citoyenneté canadienne et des principaux aspects de l'identité canadienne.
Je vais d'abord commencer par expliquer ce que je considère comme les trois principes clés de la citoyenneté canadienne. Je crois que la citoyenneté canadienne devrait être accessible et valorisée et qu'elle devrait exprimer nos valeurs communes.
Le premier principe, c'est que la citoyenneté devrait être accessible. Nous tenons pour acquis que dans notre pays, la citoyenneté n'est pas accordée seulement à ceux qui sont nés ici; les gens peuvent l'obtenir en venant ici, au Canada. Quel que soit le pays d'où ils viennent, ils adhèrent à nos valeurs communes et font partie du Canada. Notre citoyenneté est accessible, et c'est entre autres ce qui fait notre force; nous pouvons tirer parti des connaissances et de l'expérience des gens qui viennent d'autres régions du monde.
Je me suis récemment rendu aux Émirats arabes unis, et ce n'est pas ainsi que cela fonctionne dans ce pays et dans certains autres dans le monde. Une personne peut y vivre des décennies sans jamais avoir l'occasion d'obtenir la citoyenneté. Par conséquent, la manière dont nous le faisons au Canada est particulière et importante; cela nous rend uniques. Je crois que tout le monde s'entend au sujet du principe d'accessibilité.
Le deuxième principe est que la citoyenneté doit être chérie. Cela doit revêtir une signification particulière. Pour paraphraser Kant, la citoyenneté ne doit jamais être traitée simplement comme un moyen; elle doit être chérie comme un bien en soi.
Les nombreux néo-Canadiens avec lesquels j'ai discuté dans ma circonscription et ailleurs ont un très bon sens de la valeur de la citoyenneté canadienne. Si c'est quelque chose que les gens n'avaient pas au départ et qu'ils ont dû venir ici et l'obtenir, ils accordent de l'importance à la valeur de cette citoyenneté. Les néo-Canadiens et tous les Canadiens nous demandent de veiller à ce que la citoyenneté ne soit pas seulement un outil pour atteindre un but. Elle doit être considérée comme un bien précieux par ceux qui l'ont.
Le troisième principe, c'est que la citoyenneté doit, d'une certaine façon, traduire nos valeurs collectives. Évidemment, cela ne signifie pas qu'il faut s'entendre sur tous les sujets, ni même sur la plupart d'entre eux. Toutefois, cela signifie qu'il existe un ensemble de valeurs qui, selon nous, sont essentiellement canadiennes.
Les personnes qui enfreignent la loi ne portent pas forcément atteinte à cet ensemble de valeurs essentielles. Cependant, nous avons déjà été témoins de cas manifestes où des personnes ont enfreint sciemment ce qui, selon nous, s'apparente aux valeurs canadiennes.
Nous dévalorisons la citoyenneté s'il est impossible de la retirer aux individus qui commettent des actes de trahison ou de terrorisme, ou qui se battent contre le Canada au sein d'organisations génocidaires étrangères — des individus qui, de toute évidence, n'adhèrent absolument pas à nos valeurs collectives. Tous les députés sont conscients de l'importance de la citoyenneté canadienne, mais elle doit être considérée comme une fin en soi, et non comme un moyen. Elle doit aussi incarner nos valeurs collectives plutôt que refléter le fait qu'une personne a fait l'objet d'un processus particulier. Voilà tout le sens de la citoyenneté. Voilà ce qu'elle devrait représenter.
Ici, au Canada, nous avons réuni ces deux idées essentielles. D'une part, nous avons cherché et réussi à bâtir un pays très diversifié sur les plans ethnique, culturel, religieux et linguistique. D'autre part, en toile de fond, nous avons généralement cherché à insister sur l'importance des valeurs communes, le sens de notre citoyenneté et l'expression d'un sentiment d'appartenance collective. À première vue, il peut paraître difficile de conjuguer diversité et valeurs communes. En effet, au cours de l'histoire de l'humanité, ces deux idées n'ont presque jamais coexisté. De façon générale, le monde a connu soit de petites républiques, soit de grands empires: d'une part, des sociétés qui sont relativement petites, homogènes et réunies par des valeurs collectives et, d'autre part, des sociétés qui sont de plus grande taille, plus diversifiées et centralisées.
L'idéal canadien, pour sa part, se voulait une expérience politique unique en son genre dans l'histoire du monde, et cela a donné de bons résultats. C'était l'idée que nous pouvions bâtir une société diversifiée, tout en exprimant des valeurs communes, et ce, de façon démocratique.
Tout le monde connaît l'expression « avoir le beurre et l'argent du beurre ». C'est justement ce que nous avons tenté de faire: avoir le beurre et l'argent du beurre, et bien plus encore. C'est ainsi que nous avons bâti une société extraordinaire.
Pour que notre société démocratique soit unie et diversifiée, il faut toujours affirmer nos valeurs communes. Par contre, il y a une limite à ne pas franchir pour ne pas outrepasser carrément ces valeurs communes. Voilà ce que défendent les députés de ce côté-ci et ce qui, selon eux, vaut la peine qu'on se batte: la citoyenneté implique des valeurs communes. Comme nous pouvons le constater, les députés d'en face contestent cette idée.
Le a récemment déclaré ce qui suit au New York Times: « L'identité canadienne ne repose pas sur un aspect fondamental commun [...] Ces qualités font du Canada le premier État postnational. » Il est profondément troublant que le premier ministre du Canada, sauf le respect que je lui dois, débite de telles sornettes. Il dénature ainsi la grande expérience politique que constitue le Canada. Ses réflexions troublantes engagent le Canada dans une mauvaise voie à un moment charnière où nous devons défendre sa diversité et ses valeurs collectives. Il faut les défendre pour pouvoir les conserver. Les gens viennent s'établir au Canada parce qu'ils aiment la diversité canadienne et, aussi, parce qu'ils veulent adhérer aux valeurs démocratiques communes. La grande majorité des gens qui viennent s'établir au Canada n'ont pas intérêt à ce que nous permettions aux terroristes canadiens de conserver leur citoyenneté.
Je tiens également à dire que ce projet de loi est important pour moi personnellement. Fils et petit-fils d'immigrants, j'ai été élevé dans le respect de la citoyenneté canadienne et de la façon dont elle représente nos valeurs collectives. Ma grand-mère a grandi dans un pays qui ne lui reconnaissait pas la dignité humaine la plus élémentaire en raison de sa race. Ma mère est née au Venezuela, où son père travaillait à un projet énergétique. Elle a d'ailleurs une double citoyenneté. Les parents de mon père sont arrivés de Malte quelques mois à peine après sa naissance. Mon père aime dire qu'il a été fait à Malte. Comme il est obstétricien, nous n'avons jamais douté de ce que cela voulait dire. Il se peut que je sois le premier député canadien d'origine maltaise, ce qui marque certainement une avancée majeure dans notre évolution sociale. La famille de ma femme a immigré du Pakistan, où elle était de plus en plus persécutée à cause de sa foi chrétienne. En raison d'un passé marqué par les persécutions ethniques et religieuses, nos familles comprennent vraiment ce que cela signifie d'être dans un pays comme le Canada, pourquoi notre citoyenneté est précieuse et pourquoi nous devons nous battre pour nos valeurs communes contre les tentatives du gouvernement actuel pour en atténuer l'importance et permettre à des personnes reconnues coupables de terrorisme de conserver leur citoyenneté.
Je conclus mon intervention avec quelques arguments pour réfuter certains propos que nous avons entendus dans le débat jusqu'ici. Force est de reconnaître que certains ministériels ont fait des interventions fort éloquentes. Toutefois, nombre de députés se sont contentés de ressasser des slogans sur l'importance de la diversité, comme si ce principe était remis en question. Au cours du débat, j'ai constaté qu'aucun parti n'a le monopole en ce qui concerne le respect de la diversité, mais il semble qu'un parti se soit arrogé le droit d'adopter un ton moralisateur. Mettons de côté les discours moralisateurs et penchons-nous sur les vrais enjeux. Examinons la teneur du projet de loi, parce qu'il est simplement trop important pour que nous perdions notre temps à nous faire répéter les mêmes slogans.
Nous avons entendu beaucoup de faussetés. Des ministériels ont affirmé que certains néo-Canadiens craignent de perdre leur citoyenneté simplement parce qu'ils ont décidé de résider à l'étranger. Or, il est très clair que les gens qui ont déjà la citoyenneté ne sont pas tenus de résider au Canada. Ce que le gouvernement demande, c'est aux immigrants de déclarer qu'ils ont l'intention de vivre au Canada; or, cette demande est légitime. Cela n'empêche pas un citoyen canadien de résider à l'étranger pendant certaines périodes; cela nous permet simplement de respecter un principe de base. Les immigrants qui viennent au Canada juste pour obtenir la citoyenneté et qui envisagent de partir immédiatement après ne comprennent pas vraiment ce que représente la citoyenneté canadienne.
Certains soutiennent que la révocation de la citoyenneté contrevient au principe de la primauté du droit. C'est absolument faux. La citoyenneté peut être révoquée dans n'importe quel pays du monde et elle demeurera révocable au Canada même après l'adoption de ce projet de loi. J'ajoute que les tribunaux n'ont pas exigé les modifications proposées. Bien sûr, l'actuel gouvernement a le droit de proposer ces mesures, mais ceux qui soutiennent qu'elles sont nécessaires pour respecter la primauté du droit comprennent bien mal les principes du droit. En fait, ils ont inventé un nouveau principe juridique.
Les libéraux cherchent à déformer le bilan du gouvernement précédent, un bilan qui fait état des plus hauts niveaux d'immigration constants de l'histoire du pays. Le présent débat est capital. Je demande donc aux députés ministériels de laisser de côté les slogans, de ranger leurs notes et leurs renseignements erronés et de discuter sérieusement. L'identité canadienne est trop importante.
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Madame la Présidente, je voudrais dire pour commencer que je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député de .
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi .
Au cours de la campagne ayant précédé les élections du 19 octobre 2015, j'ai entendu beaucoup de gens de se plaindre des modifications que le gouvernement précédent avait apportées à la Loi sur la citoyenneté. Depuis l'élection du gouvernement actuel, le 19 octobre, beaucoup d'électeurs de ma circonscription me demandent quand nous apporterons les modifications de la Loi de la citoyenneté que nous avons promises dans notre plateforme électorale.
Le projet de loi actuel est un rappel important de l'importance qu'accorde le gouvernement actuel à la diversité et à l'intégration de tous au Canada. Le gouvernement est conscient de l'apport des néo-Canadiens, qui contribuent chaque jour à faire de notre pays un pays formidable.
Les modifications législatives contenues dans le projet de loi assoupliraient les exigences que doivent remplir les demandeurs de citoyenneté. Elles aideraient les immigrants à obtenir leur citoyenneté plus rapidement et abrogeraient les dispositions de la Loi sur la citoyenneté qui permettent la révocation de la citoyenneté d'une personne pour avoir commis une infraction mettant en péril la sécurité nationale.
Je peux dire aux députés que la citoyenneté est une question d'une grande importance pour les citoyens de , dont beaucoup sont des immigrants ayant obtenu la citoyenneté et sont extrêmement fiers d'être Canadiens. Ils sont fiers de ce que cela représente pour eux et leur famille.
De nouveaux immigrants m'ont parlé de leur crainte de perdre la citoyenneté canadienne. Ils ont constaté que les règles en matière de citoyenneté pourraient être modifiées par le gouvernement d'un simple trait de plume. Les membres de diverses communautés étaient horrifiés et même terrifiés à la perspective d'être ciblés par leur propre gouvernement à des fins d'expulsion.
En mai 2015, dans la Loi renforçant la citoyenneté canadienne, l'ancien gouvernement a adopté des modifications législatives en vue de permettre la révocation de la citoyenneté des personnes ayant la double nationalité pour certains actes contraires à l'intérêt national du Canada. Les condamnations pour des infractions de terrorisme, de haute trahison, de trahison ou d'espionnage, ainsi que le fait d'avoir servi en tant que membre d'un groupe organisé engagé dans un conflit armé avec le Canada comptaient parmi les motifs de révocation. Les citoyens se sont sentis menacés et ciblés par ces modifications.
J'ai aussi rencontré des personnes qui ont obtenu la citoyenneté canadienne il y a des décennies, mais qui détiennent encore la citoyenneté d'un autre pays et qui ont transmis la double citoyenneté à leurs enfants. Ils sont eux aussi horrifiés et terrifiés à l'idée qu'ils pourraient, avec leurs enfants, être ciblés à des fins d'expulsion par leur propre gouvernement en vertu des règles établies par l'ancien gouvernement conservateur.
Le projet de loi abrogerait ces motifs d'expulsion. Le gouvernement estime que le système de justice canadien est pleinement en mesure d'administrer la justice, de protéger l'intérêt public et de tenir les individus responsables de leurs actes.
Toutefois, la valeur, la force et le symbolisme de la citoyenneté canadienne seraient protégés en vertu du projet de loi . La citoyenneté pourrait encore être révoquée lorsqu'elle est obtenue indûment. Une fausse déclaration, une fraude ou la dissimulation intentionnelle de faits essentiels demeureraient des motifs de révocation.
Madame la Présidente, je poursuivrai mon discours après la période des questions et je partagerai mon temps de parole, comme je l'ai mentionné.