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Monsieur le Président, en commençant mon intervention, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin.
J’ai l’honneur d’amorcer le débat à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures et apportant des modifications corrélatives à d'autres lois. Ce projet de loi précise le cadre législatif et réglementaire du développement de régions clés du Nord canadien, de la vallée du Mackenzie et des zones extracôtières de l’océan Arctique et de la mer de Beaufort. Ces régions ont un vaste potentiel économique, mais elles sont également écosensibles. De plus, elles contribuent à la subsistance des peuples et des communautés autochtones du Nord depuis des temps immémoriaux. Ces communautés, leurs organisations et leurs gouvernements ont leur mot à dire sur le développement de la région.
Le projet de loi dont nous sommes saisis porte sur deux lois différentes du Parlement qui ont une incidence sur le développement des ressources dans le Nord, soit la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures.
Je parlerai d'abord des modifications à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Je rappelle à la Chambre qu’en mars 2014, le contrôle des terres et des eaux publiques des Territoires du Nord-Ouest a été transféré au gouvernement territorial en vertu de la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest. C’est ce gouvernement qui prend maintenant les décisions en matière de mise en valeur des ressources. Il touche 50 % des recettes tirées des ressources à l’intérieur des limites annuelles définies.
Nous connaissons le bilan lamentable des conservateurs en matière de reconnaissance et de respect des droits des Autochtones, ainsi que de soutien aux habitants du Nord. Cette loi en était un parfait exemple. En 2014, par l’entremise du projet de loi , la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest, le gouvernement Harper a complètement modifié la structure des offices des terres et des eaux sans tenir de consultations adéquates et en faisant complètement fi des droits des Autochtones. Ces changements ont suscité énormément de controverse dans la région, comme le sait fort bien l'actuel . Au cours de nombreuses conversations, consultations et réunions, les gens de cette région ont soulevé de nombreux points intéressants.
Le gouvernement Harper a supprimé trois organismes de réglementation, soit l’Office gwich’in des terres et des eaux, l’Office des terres et des eaux du Sahtu et l’Office des terres et des eaux du Wek’èezhìi. Il ne subsistait que l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie pour prendre en charge la responsabilité des terres et des eaux dans cette région. C’est ce que voulait le gouvernement conservateur, mais ce n’est pas ce que souhaitaient les gouvernements autochtones. Les gouvernements et les organisations autochtones ont fait valoir à juste titre que leurs pouvoirs en matière de gestion des terres et des eaux sont garantis par leurs revendications territoriales et par leurs accords d’autonomie gouvernementale et qu’ils devraient être respectés. Le gouvernement conservateur ne pouvait pas abolir unilatéralement leurs offices des terres et des eaux. Ce n’était qu’un autre triste exemple des mesures prises par le gouvernement Harper à l’encontre des droits des peuples autochtones.
En février 2015, la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest a prononcé une injonction qui mettait fin aux dispositions prévoyant la restructuration des offices des terres et des eaux. Elle maintenait cependant les processus réglementaires existants jusqu’à ce que le tribunal puisse donner d’autres instructions. Elle touchait également d’autres mesures prévues au paragraphe 253(2), notamment un pouvoir de réglementation pour le recouvrement des coûts et de la consultation, des sanctions administratives pécuniaires, des certificats de développement, des études régionales ainsi que le mandat des membres du conseil d’administration. Les conservateurs ont interjeté appel de cette injonction en mars 2015. Selon les intervenants, cette situation a non seulement suscité la méfiance des gouvernements et des organismes autochtones face au gouvernement canadien, mais elle a créé une incertitude qui a freiné le développement responsable des ressources de la région.
En automne 2015, s’efforçant d’encourager la réconciliation et le développement économique, la ministre des Affaires autochtones et du Nord de l’époque a rencontré les gouvernements et les organismes autochtones des Territoires du Nord-Ouest pour résoudre la situation. Elle leur a annoncé qu’elle avait demandé au ministère de suspendre son appel et d’entamer des discussions exploratoires.
Plutôt que de poursuivre cette lutte devant les tribunaux, nous avons décidé de collaborer avec les gouvernements et avec les organismes autochtones afin de trouver des solutions. En été 2016, la ministre a rencontré des gouvernements et des organismes autochtones et en septembre de la même année, elle a écrit aux parties concernées pour amorcer un processus officiel de consultation, à laquelle ont participé des gouvernements et des organismes autochtones ainsi que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et l’industrie. Ces consultations ont été approfondies et efficaces. C’est ainsi que l’on fera avancer les dossiers sur l’exploitation des ressources dans le Nord canadien.
La tentative des conservateurs de modifier unilatéralement le régime réglementaire a ramené la relation avec les Territoires du Nord-Ouest et avec les peuples autochtones en arrière de nombreuses années. Cependant, ce projet de loi nous relance sur la bonne voie. Nous collaborons maintenant avec tous ces intervenants pour faire avancer la situation.
Ce projet de loi supprime les dispositions relatives à la fusion des offices et confirme le maintien des offices des terres et des eaux du Sahtu, des Gwich'in et du Wek'èezhìi qui réglementent l’utilisation des terres et des eaux dans leurs régions administratives. Ces offices régionaux demeureront des sections de l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie, qui continuera à réglementer les terres et les eaux et à délivrer les permis d’utilisation des terres et des eaux dans la région de la vallée du Mackenzie où les revendications territoriales n’ont pas été réglées ainsi que pour les projets transfrontaliers.
En fait, ce projet de loi abroge les dispositions des conservateurs qui contestaient les droits dont jouissent les organes directeurs autochtones en vertu de leurs accords sur les revendications territoriales globales. D’autres dispositions de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie qui figuraient dans la Loi sur le transfert des responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest, mais qui ont été interrompues par l’injonction du tribunal, seront également réintroduites dans ce projet de loi.
Plus précisément, le projet de loi prévoit que le gouverneur en conseil prendra des règlements concernant le recouvrement des coûts au titre de la consultation des Autochtones. Les certificats préciseront les conditions dans lesquelles un projet peut être lancé. Des sanctions administratives pécuniaires peuvent maintenant être imposées au moyen de règlements concernant les infractions liées à ces certificats. Des dispositions permettront de mettre sur pied des comités pour la réalisation d’études régionales. Le projet de loi prévoit également la prolongation du mandat des membres de l’Office afin de leur permettre de mener à bien une poursuite déjà en cours. Cela permettra d’assurer la continuité du processus et de la prise de décisions.
Nous établissons la voie à suivre pour le développement de la vallée du Mackenzie. C’est une façon d’aller de l’avant qui reconnaît les droits des gouvernements et des organisations autochtones et qui procurera une certitude à l’industrie. Lorsque nous écoutons les habitants du Nord dans le cadre de l’élaboration de politiques qui les concernent, de grandes choses sont possibles et elles ouvrent la voie à une plus grande prospérité pour tous les habitants du Nord.
La deuxième partie du projet de loi concerne la Loi fédérale sur les hydrocarbures, qui régit le forage pétrolier et gazier au large des côtes de l’Arctique. Ces activités de forage en mer donnent lieu à un certain nombre de défis techniques et logiques, notamment une courte saison d’exploitation et les glaces sur la mer. Nous n’avons pas encore la technologie qui nous permet de relever ces défis, mais je suis convaincue que des solutions technologiques permettront d’entreprendre des forages en mer en toute sécurité à l’avenir.
Pour en arriver à ces solutions, nous devons être guidés par des connaissances sur la nature des défis. Ces connaissances seront façonnées par la science, y compris l’océanologie et la climatologie. Nous avons besoin de données probantes pour prendre des décisions efficaces qui nous aideront à atteindre l’objectif de développement responsable des ressources. Cette science en est encore à ses premiers balbutiements. La technologie suivra de près. Entretemps, nous devons prendre des mesures pour protéger un environnement sensible et vulnérable dans la mer de Beaufort et l’océan Arctique.
En décembre 2016, le a annoncé un moratoire sur les nouveaux forages extracôtiers dans nos eaux arctiques. Le moratoire sera revu tous les cinq ans dans le cadre d’un examen scientifique. Cet examen, mené en collaboration avec nos partenaires du Nord, fournira des données probantes qui orienteront les futures activités pétrolières et gazières.
Le projet de loi dont nous sommes saisis complétera le moratoire de 2016 et protégera les intérêts des titulaires de permis en maintenant les conditions rattachées à leurs permis pendant la durée de l’interdiction des activités pétrolières et gazières. Les permis ne cesseront pas d’être valides pendant le moratoire. Cela nous permettra de maintenir les droits existants jusqu’à ce que l’examen scientifique quinquennal soit terminé. À ce moment-là, nous aurons une meilleure compréhension des plans stratégiques et des décisions possibles à prendre en collaboration avec nos partenaires du Nord, les gouvernements autochtones et les gouvernements du Nord.
Je suis heureuse d’informer la Chambre que les entreprises qui détiennent actuellement les droits existants sur le pétrole et le gaz et nos partenaires du Nord appuient le développement responsable de l’Arctique extracôtier et la voie stratégique à suivre. Ils comprennent l’importance de protéger l’environnement unique de l’Arctique tout en menant des activités pétrolières et gazières de manière sûre et responsable, de façon à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans les communautés autochtones du Nord. Ils comprennent l’importance d’un examen fondé sur des données scientifiques pour la prise de décisions futures en matière de développement extracôtier dans l’Arctique.
Ces modifications sont équitables pour les titulaires de droits existants et elles nous permettent de procéder à un examen sérieux des données scientifiques afin de mieux comprendre les répercussions et les avantages potentiels de l’extraction pétrolière et gazière dans la mer de Beaufort. Cela dénote une gestion saine et durable conforme à ce que notre gouvernement fait déjà en matière d’activités scientifiques dans le Nord.
Le projet de loi dont nous sommes saisis donne l’assurance que les gouvernements et les organisations autochtones auront une voix forte dans le développement des ressources sur leurs territoires. Notre objectif est de mettre en place un régime robuste qui protégera le riche environnement naturel du Canada. Il soutiendra un secteur des ressources résilient tout en respectant les droits et les intérêts des peuples autochtones.
Ce projet de loi s’inscrit dans un cheminement continu vers une véritable réconciliation avec les peuples autochtones et la protection de nos terres et de nos eaux. De cette façon, nous pouvons favoriser les perspectives et la croissance économiques et protéger l’environnement pour les générations futures.
J’invite tous les députés à se joindre à moi pour appuyer ce projet de loi et ainsi les désirs, les espoirs et les aspirations des habitants du Nord canadien.
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Monsieur le Président, j’aimerais dire quelques mots sur le projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois.
Avant d’entrer dans les détails, j’aimerais rappeler le contexte des événements qui se sont produits au cours des trois dernières années et qui commencent à révéler une tendance très nette au sein du gouvernement libéral. En effet, celui-ci prend toujours des décisions qui multiplient les formalités administratives, qui alourdissent la bureaucratie et qui visent généralement à entraver l’exploitation des ressources. Ce projet de loi ne fait pas exception.
J’aimerais aborder plusieurs sujets afin de démontrer qu’en ce qui concerne notre capacité à faire avancer le dossier des ressources naturelles, la tendance que nous observons chez le gouvernement est de plus en plus préoccupante pour notre pays.
Lorsque le est arrivé au pouvoir, trois entreprises privées étaient prêtes à investir plus de 30 milliards de dollars pour construire trois grands pipelines qui auraient contribué à l'édification du pays, créé des dizaines de milliers d’emplois et généré des milliards de dollars de débouchés économiques. Le premier ministre et son Cabinet ont torpillé deux de ces projets, et le troisième, l’expansion du pipeline Trans Mountain, est à l’agonie. Le projet de loi empêchera dorénavant toute construction de pipelines.
De plus, le gouvernement a pris un certain nombre de décisions arbitraires en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles, sans aucune consultation des personnes concernées. Aujourd’hui, il suffit de regarder ce qui se passe en Alberta, avec la disparition de centaines de milliers d’emplois. A-t-on jamais vu un premier ministre être obligé de diminuer la production d’une ressource nécessaire au Canada et au monde entier tout simplement parce que nous ne pouvons pas acheminer nos ressources sur les marchés internationaux? Le gouvernement n’est absolument pas à la hauteur.
Le projet du pipeline Northern Gateway a été approuvé par le gouvernement précédent en juin 2014. Il était assorti d’un certain nombre de conditions, tout comme le projet Trans Mountain aujourd’hui.
En novembre 2015, à peine un mois après son élection, le a mis un terme au projet sans aucune hésitation. Cela a donné lieu à une contestation judiciaire. Et finalement, la décision du tribunal, très franchement, n’avait rien d’insurmontable. Nous aurions très bien pu le faire.
Le tribunal a enjoint au d’entreprendre des consultations plus appropriées et plus équilibrées. En fait, cette décision proposait des solutions pour résoudre des problèmes relatifs au processus.
A-t-il attendu la décision du tribunal? Non. Il s’est empressé de mettre un terme au projet. Le pipeline avait pourtant été approuvé, mais il n’a même pas attendu la décision du tribunal pour voir comment on pourrait faire avancer le projet. Il n’en voulait pas, un point c’est tout.
Quant au projet Trans Mountain, nous ne le connaissons que trop. Il est en préparation depuis de nombreuses années. Nous savons qu’un grand nombre de Premières Nations l’appuient et comptent sur sa réalisation, car elles en attendent d’énormes avantages pour leurs communautés. Bien sûr, il y en a aussi qui s’y opposent.
Que s’est-il produit exactement? Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir, ils ont décidé d’entreprendre un nouveau processus de consultation. Ont-ils suivi les instructions du tribunal qui a rendu la décision concernant Northern Gateway, qui indiquait clairement ce que le gouvernement devait faire pour mener des consultations adéquates? Manifestement non. Lorsque le tribunal a rendu sa décision, nous avons entendu un son de cloche différent. Très franchement, cela m’a beaucoup surprise, parce que les libéraux ne cessaient de se vanter de la façon dont ils consultaient la population et de la mise en place du nouveau processus. Le tribunal a indiqué que les libéraux n’avaient pas bien fait leur travail. En fait, ce qu’ils ont envoyé, c’est un preneur de notes et pas un preneur de décisions.
Si les libéraux n’ont pas fait des consultations adéquates au sujet du pipeline Trans Mountain, c’est entièrement de leur faute, car la décision relative à Northern Gateway leur donnait pourtant des instructions très claires sur la façon de procéder, et ils n’en n’ont pas tenu compte. C’est de leur faute. S’ils s’y étaient pris correctement, ils n’auraient sans doute pas été obligés d’acheter le pipeline, les travaux de construction seraient en cours et notre pays serait dans une meilleure situation. En ce qui concerne le pipeline Trans Mountain, c’est uniquement de la faute des libéraux si nous nous retrouvons dans cette situation.
J’aimerais également rappeler que, malgré ce qu’on dit, les tribunaux ont jugé que le processus était conforme. Par conséquent, cela n’avait rien à voir avec la législation environnementale ou les mesures adoptées par le gouvernement précédent. Autrement dit, ce sont les libéraux qui se sont engagés dans un processus boiteux.
Énergie Est en est un autre exemple. L’ancien député libéral qui est maintenant maire de Montréal y était tout à fait opposé. Je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de la décision qui été prise par les libéraux, mais je sais que tout d’un coup, il a fallu mesurer les émissions en amont et en aval du projet Énergie Est. D’aucuns se sont demandés, à juste titre d’ailleurs, si l’on avait imposé les mêmes conditions aux pétroliers qui arrivent dans le Saint-Laurent en provenance de l’Arabie saoudite et du Venezuela? A-t-on imposé les mêmes conditions au moment de renflouer Bombardier?
Les libéraux ont érigé des barrières réglementaires. Le promoteur de Trans Mountain a persévéré pendant quelque temps avant de retirer ses billes. Je pense que le promoteur d'Énergie Est a deviné ce qui allait se passer, voyant que le gouvernement n’était pas très favorable et qu’il allait lui mettre des bâtons dans les roues. L’entreprise s’est doutée que de nouvelles règles allaient être adoptées, alors elle a préféré lever le camp. C’est vraiment deux poids, deux mesures. Des Canadiens qui exploitent des ressources énergétiques d’une façon respectueuse de l’environnement se sont vu imposer les normes les plus strictes qui soient en matière d’émissions en amont et en aval pour transporter leur pétrole, des normes qu'aucun autre pays n'impose aux entreprises.
Maintenant, passons au projet de loi . Un certain nombre d’anciens libéraux ne cachent pas leur préoccupation au sujet du projet de loi C-69. Martha Hall Findlay, une ancienne députée libérale très respectée, a déclaré dans un article récent du Globe and Mail que le nouveau projet de loi sur l’environnement, le projet de loi C-69, « est l’antithèse de ce que ce projet de réforme réglementaire vise à réaliser […] En 392 pages, le mot “compétitivité” n’apparaît que deux fois. Quant aux mots “économie” et “croissance économique”, ils brillent par leur absence. » Nous avons une nouvelle loi sur l’environnement que la plupart des gens qualifient de projet de loi anti-pipeline.
Martha Hall Findlay a même ajouté que ce projet de loi engendrerait une énorme incertitude, augmenterait les formalités administratives et multiplierait les contestations judiciaires, pas seulement dans le secteur énergétique mais pour toutes les autres infrastructures au Canada, pendant un certain nombre d’années. Je ne sais pas si les députés ont compris ce qui se dessine: les libéraux ont mis un terme à des projets de pipelines, et ils ont présenté des projets de loi interdisant la construction de nouveaux pipelines. Je ne comprends pas pourquoi le processus suivi avec le projet Trans Mountain n’était pas adéquat; il aurait dû l’être. Tout le monde savait ce qu’il fallait faire, mais pas eux, apparemment.
Le projet de loi , le moratoire sur les pétroliers, est un autre projet de loi qui avait pour objectif d’anéantir des débouchés économiques au Canada. Le gouvernement se vante de consulter, consulter et encore consulter, mais il ne consulte que pour obtenir la réponse qu’il veut. Un groupe important de Premières Nations était très intéressé par le pipeline Eagle Spirit qui devait traverser son territoire. Il avait fait des plans et le dossier avançait, mais tout d’un coup, le projet de loi C-48, le moratoire sur les pétroliers, a anéanti ses espoirs, pendant un certain temps tout au moins. Mais ce qui est curieux, c’est qu’il n’y a eu aucune consultation. Personne n’a été avisé de cette interdiction, alors comment peut-il y avoir consultation lorsque le gouvernement ne veut pas faire quelque chose, mais pas de consultation lorsqu’il veut faire quelque chose?
Je vais maintenant entrer dans les détails du projet de loi . En 2016, un moratoire a été annoncé sur l’exploitation du pétrole et du gaz naturel dans la mer de Beaufort, mais ce qu’il y avait de curieux avec cette annonce, c’est que la plupart des Canadiens ne comprenaient pas d’où elle venait. Le n’a même pas eu la courtoisie d’en parler avec les premiers ministres territoriaux et avec les gens qui étaient les plus concernés. Il a fait cette annonce à Washington, D.C., en même temps qu’un appel téléphonique inopiné 20 minutes avant d’imposer cette mesure à toutes ces communautés. C’est tout à fait inadmissible. C’est pendant qu’il était aux États-Unis, avec le président Obama à l’époque, que le a annoncé un moratoire sur l’exploitation du pétrole et du gaz naturel dans la mer de Beaufort.
Voyons comment les principaux intéressés ont réagi. Commençons par le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, qui a « sonn[é] l'alarme » et demandé « un débat national de toute urgence sur l'avenir des Territoires du Nord-Ouest ». Voici ce qu'il a écrit:
La recrudescence du colonialisme [...] fait que les promesses du Nord s'estompent et que les rêves des Ténois se meurent.
Financement irréfléchi des programmes sociaux, restrictions déconcertantes venant freiner notre développement économique... notre vitalité et notre moral sont, à n'en point douter, sapés.
Nous sommes loin du portrait de l'ancien gouvernement brossé par la secrétaire parlementaire. C'est de son gouvernement qu'il s'agit. A-t-elle entendu ce que le premier ministre McLeod a dit? « [N]otre vitalité et notre moral sont [...] sapés », voilà ce qu'il a dit.
M. McLeod poursuit ainsi:
Pour beaucoup, la classe moyenne deviendra tout simplement inaccessible.
Cela signifie que les Ténois, par l'entremise de leur gouvernement démocratiquement élu, doivent pouvoir décider de leur propre sort. Il faut que les bureaucrates et les gens au pouvoir à Ottawa cessent de décider ce qui est bon pour nous: les décisions qui concernent le Nord se doivent d'être prises dans le Nord. Par exemple, en décidant unilatéralement d'imposer — sans nous consulter — un moratoire sur l'exploitation pétrolière et gazière dans les zones extracôtières de l'Arctique, le gouvernement fédéral a encore une fois négligé notre droit à l'autodétermination économique.
De son côté, le premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna, a déclaré ceci sur les ondes de CBC le 22 décembre 2016:
Nous voulons en arriver à prendre nos propres décisions et à définir nos propres priorités. Pour ce faire, il faut tirer des recettes substantielles de l'exploitation des ressources naturelles. Par contre, lorsqu'une source potentielle de revenus disparaît, c'est pratiquement le retour à la case départ, où Ottawa prend les décisions à notre place.
Le maire de Tuktoyaktuk, Merven Gruben, a dit ceci au comité des affaires autochtones et du Nord le 22 octobre 2018:
J'ai parlé avec [le député libéral des Territoires du Nord-Ouest] et il m'a dit « Oui, Merven, nous devrions faire quelque chose pour vous aider. »
Je conviens que les libéraux devraient nous aider. Ils ont mis fin aux activités de gazéification extracôtière et imposé un moratoire sur l'ensemble de l'Arctique sans même nous consulter. Ils ne nous ont jamais dit un mot.
Nous sommes des gens fiers qui aiment travailler pour vivre. Nous n'avons pas l'habitude de recevoir de l'aide sociale et ce genre de soutien. Nous accueillons maintenant des touristes, mais c'est bien peu comparé à ce que nous tirions de l'exploitation pétrolière et gazière. Nos gens sont habitués à ce genre de vie. Ils [ne veulent pas se contenter] de vendre des babioles et des t-shirts.
Pour en revenir au projet de loi comme tel, malgré les beaux discours de la secrétaire parlementaire, on peut voir qu'il y a eu absence de consultations sur des questions d'une grande importance pour les gens du Nord.
La partie 1 viendrait modifier la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie afin d'abroger des dispositions qui auraient regroupé les formations régionales de l'Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie. Il s'agit, bien entendu, de dispositions qui avaient été adoptées par l'ancien gouvernement conservateur dans le cadre du projet de loi , la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest. La partie 2, comme on le sait, modifierait la Loi fédérale sur les hydrocarbures.
Comme je l'ai déjà souligné, le gouvernement libéral propose encore une fois une politique anti-énergie qui aura pour effet de faire fuir les investisseurs, de faire perdre des emplois aux travailleurs canadiens et d'aggraver la pauvreté dans le Nord. Tout comme le projet de loi , le projet de loi vient politiser l'extraction du pétrole et du gaz, car il étend les pouvoirs du Cabinet et lui permet de bloquer le développement économique, et alourdit les formalités administratives imposées aux promoteurs avant le lancement des travaux. Par ailleurs, le projet de loi C-88 rejette totalement la demande des élus territoriaux, qui réclament une plus grande indépendance.
Auparavant, le Nord était perçu comme l'un des principaux moteurs économiques possibles des prochaines décennies. D'autres pays de l'Arctique, dont la Chine et la Russie, explorent cette possibilité. Il pourrait s'agir d'un enjeu important pour notre souveraineté.
Les libéraux font de grands pans du territoire des terres protégées. Je veux connaître la raison des changements apportés initialement aux formations régionales de l'Office des terres et des eaux.
En 2007, on a demandé à Neil McCrank de rédiger un rapport sur la façon d'améliorer les régimes de réglementation et d'évaluation environnementale dans le Nord du Canada. Comme McCrank l'indique dans son rapport, intitulé « La voie de l'amélioration », l'actuel processus réglementaire dans les Territoires du Nord-Ouest est complexe, coûteux, imprévisible et exige beaucoup de temps. L'une des principales recommandations du rapport consiste à fusionner les trois fonctions sous l'autorité d'un seul et unique organisme. Dans le rapport, on indique ceci:
Cette restructuration résoudrait les problèmes associés à la complexité et à la capacité en utilisant plus efficacement les ressources budgétaires et administratives, et elle rendrait les pratiques plus compréhensibles et cohérentes.
Si la restructuration et les améliorations recommandées sont mises en oeuvre, le régime de réglementation dans le Nord permettra une exploitation ordonnée et responsable de ses ressources.
En ce qui concerne la restructuration des offices, l'auteur du rapport précise:
[...] la restructuration n’est pas une tentative visant à réduire l’influence exercée par les Autochtones dans la gestion des ressources dans le Nord [...] Au contraire, il s’agit d’une tentative visant à trouver une façon pratique de leur permettre d’exercer cette influence, tout en favorisant une exploitation responsable des ressources [...]
Je tiens à souligner que c'est le projet de loi qui a introduit cette mesure avec l'appui des libéraux et des néo-démocrates. Il a été soutenu par tous les partis de la Chambre. Les trois accords modernes sur les revendications territoriales ont également inclus la mesure parmi les options valides. Le projet de loi C-15 visait à simplifier le processus réglementaire, à imposer des délais pour les évaluations et à assurer l'uniformité des démarches. Il n'a jamais eu pour objectif de nuire aux communautés autochtones ni de limiter leur pouvoir décisionnel. Le projet de loi devait simplifier le processus réglementaire, établir des limites de temps pour les évaluations et consolider l'appareil décisionnel du fédéral.
Chose certaine, cet aspect du projet de loi me semble un recul plutôt qu'une avancée. À l'heure actuelle, on dirait que toutes les collectivités touchées veulent emprunter cette voie. C'est malheureux. J'aurais aimé qu'elles visent l'établissement d'un modèle beaucoup plus efficace, qui permette de faire le travail qui s'impose.
La deuxième partie du projet de loi porte sur l'imposition d'un moratoire sur les forages, ce qui est peut-être l'aspect le plus inquiétant. Elle permettrait au Cabinet fédéral d'interdire les activités pétrolières et gazières dans les Territoires du Nord-Ouest ou au large du Nunavut s'il estime qu'une telle décision est dans l'intérêt national. Il disposerait ainsi d'un pouvoir beaucoup plus grand que celui qui est actuellement prévu dans la loi, qui ne permet au Canada d'interdire ces activités que pour des motifs de sécurité ou de protection de l'environnement, ou dans les cas de problèmes sociaux graves.
Je souligne que les permis qui viendraient à échéance pendant le moratoire de cinq ans ne seraient pas touchés, ce qui pourrait sembler une bonne nouvelle pour ceux qui les détiennent. Cependant, si un moratoire est imposé pour toujours, j'imagine qu'il importe peu que le permis soit mis en veilleuse indéfiniment: il ne sera pas utile à long terme.
En conclusion, la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui n'a peut-être pas la portée du projet de loi ou d'autres initiatives prises par le gouvernement, mais elle s'inscrit dans une tendance lourde. Chaque fois que le gouvernement se penche sur l'industrie des ressources naturelles, il crée des conditions plus complexes et fait fuir les entreprises. Il devrait plutôt tenir compte de ce dont le Canada a besoin, surtout en ce moment, c'est-à-dire attirer des entreprises.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie et la Loi fédérale sur les hydrocarbures. D’entrée de jeu, je dirais, à l'égard de ce projet de loi, que le NPD estime de façon générale que ce sont les habitants du Nord qui savent le mieux gérer leurs propres ressources. Nous appuierons ce projet de loi à l’étape de la deuxième lecture, mais nous croyons que certaines parties pourraient être grandement améliorées.
Ce projet de loi s'inscrit dans un ensemble de mesures prises par le gouvernement canadien au cours des quelque 50 dernières années pour instaurer davantage de démocratie dans le Nord et mettre fin au style de gouvernement colonial en place depuis la Confédération. Il semble toutefois que, pour chaque pas en avant, nous faisons deux pas en arrière. Ce projet de loi ne fait peut-être pas exception. Il ressemble un peu à un projet de loi omnibus.
La députée de a dit que les néo-démocrates et les libéraux avaient appuyé le projet de loi . Je me permets de préciser que c’est parce qu’il s’agissait d’un projet de loi omnibus sur le transfert de pouvoirs aux Territoires du Nord-Ouest. Nous étions tous en faveur de ce projet de loi jusqu'à ce que le gouvernement conservateur de l’époque y ajoute cette pilule empoisonnée qui a réduit les droits autochtones. Nous l’avons appuyé, en dépit de nos réserves au sujet de cette dernière partie.
C’est un peu un projet de loi omnibus. Il vise deux choses différentes. Premièrement, il abrogerait des sections du projet de loi , la Loi sur le transfert de responsabilités aux Territoires du Nord-Ouest adoptée pendant la dernière législature. Deuxièmement, il mettrait en vigueur un moratoire sur l’exploration et sur l’exploitation pétrolières et gazières dans les eaux extracôtières de l’Arctique canadien. Le projet de loi C-15, adopté en 2014, était aussi en quelque sorte un projet de loi omnibus. Il portait en grande partie sur le transfert de pouvoirs du gouvernement fédéral au gouvernement territorial. La population du Nord en était très heureuse. Il renversait la vapeur du colonialisme et redonnait aux habitants du Nord le pouvoir de gérer leurs propres affaires.
Cependant, la deuxième partie du projet de loi revenait sur cette décision en éliminant quatre offices régionaux des terres et des eaux pour les remplacer par un seul super-office. Ces quatre offices avaient été créés à la suite d’ententes sur les revendications territoriales et de négociations avec diverses Premières Nations de la vallée du Mackenzie. Le nouveau super-office a considérablement réduit la participation de ces Premières Nations à la prise de décisions sur la gestion des ressources.
Depuis 1967, la majeure partie de la vie politique des Territoires du Nord-Ouest s’est concentrée sur la décolonisation par un transfert des pouvoirs du gouvernement fédéral. On a réglé quatre revendications territoriales dans les Territoires du Nord-Ouest pendant cette période.
La première, l’entente avec les lnuvialuit, porte sur la région nord du delta du Mackenzie, celle de la mer de Beaufort et celle de l’archipel arctique qui appartient aux Territoires du Nord-Ouest. Ce territoire se trouve à l’extérieur des zones couvertes par les offices régionaux des terres et des eaux visées par le projet de loi , mais la deuxième partie de l’exploration pétrolière et gazière en mer le concerne également.
La deuxième entente, conclue avec les Gwich'in, porte sur la partie sud du delta du Mackenzie et sur la partie nord des monts Mackenzie.
La troisième entente, conclue avec les Dénés et les Métis du Sahtu, porte sur la région qui entoure le Grand lac de l’Ours et les monts Mackenzie qui lui sont adjacents.
La quatrième entente, qui porte sur les droits fonciers issus de traités de Salt River, porte sur une région située près de la ville de Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest. Cet accord ne touche pas la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Deux autres ententes sont actuellement en vigueur dans les Territoires du Nord-Ouest, soit l’entente d’autonomie gouvernementale de Deline pour une collectivité visée par l’entente du Sahtu, et l’entente sur les terres, les ressources et l’autonomie gouvernementale du peuple tlicho, pour la région située au nord du Grand lac des Esclaves.
Ces accords sont des traités modernes qui créent et confirment les droits des Autochtones, et qui sont protégés par l’article 35 de la Constitution. Les ententes avec les peuples gwich'in, du Sahtu et tlicho portent sur la création d'un système de conseils de cogestion prévu par la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie. Chacun de ces conseils compte quatre membres et un président. Deux des quatre membres sont désignés ou nommés par les Gwich'in, par les habitants du Sahtu ou par les Tlichos afin qu’ils participent de façon égale à la prise de décisions.
Dans les régions des Territoires du Nord-Ouest où aucune revendication territoriale n’a été réglée, l’office principal créé par la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie, l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie, est en fonction. Dans la région désignée des lnuvialuit, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale procède aux évaluations environnementales.
Le 3 décembre 2013, le gouvernement Harper a présenté le projet de loi , qui visait principalement à mettre en oeuvre les dispositions de l'Entente sur le transfert des responsabilités liées aux terres et aux ressources des Territoires du Nord-Ouest. Cependant, comme je l'ai dit, le projet de loi contenait une pilule empoisonnée sous la forme de modifications aux offices de cogestion des terres et des eaux établis par la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Le projet de loi du gouvernement Harper a éliminé les offices régionaux en faveur d'un seul superoffice composé de 10 membres et d'un président. Le projet de loi a également modifié le processus de nomination des membres et prévoyait seulement un représentant des Gwich'in, des peuples du Sahtu et des Tlichos. Ces groupes sont passés d'un partenariat égal, où ils étaient représentés par deux des quatre membres, à un superoffice composé de 10 membres, où ils n'avaient plus qu'un seul représentant. Comme l'a montré le processus de consultation lancé par les conservateurs avant la présentation du projet de loi C-15, ces modifications ont été extrêmement impopulaires dans les Territoires du Nord-Ouest et elles allaient à l'encontre de la volonté des habitants du Nord.
La députée a parlé précédemment du rapport McCrank. Des consultations ont été menées sur ce rapport. Cependant, lorsque les Premières Nations ont été informées des options, elles ont affirmé les désapprouver et ont demandé au gouvernement de ne pas les mettre en oeuvre. Il ne s'agit pas d'un processus de consultation si on se contente de dire aux Premières Nations ce qui se passera. Il faut essayer de faire des compromis, et c'est exactement ce qui ne s'est pas produit. J'ai des citations qui exposent l'opinion des Premières Nations et des Métis sur la situation.
Jake Heron, de la nation métisse, a dit que c’était très frustrant d’être assis à la table en s’imaginant qu’on participe à la discussion, pour ensuite constater que ses propres intérêts ne sont pas vraiment pris en considération.
Bob Bromley, député provincial des Territoires du Nord-Ouest, a dit que la proposition du gouvernement fédéral de regrouper en un seul office les offices régionaux des terres et des eaux est inquiétante, inutile et peut-être même anticonstitutionnelle. Il a ajouté qu’un seul office ne permettra absolument pas de régler le fond du problème: le défaut de mise en oeuvre.
Dennis Bevington, ancien député des Territoires du Nord-Ouest, a dit que ce n’était ni juste ni approprié pour les gens qui avaient accepté le transfert des responsabilités, comme les Tlichos qui avaient accepté ce transfert parce qu’il était distinct de la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Le projet de loi a reçu la sanction royale le 25 mars 2014. Peu de temps après, les Tlichos et les Sahtus ont intenté des poursuites judiciaires pour demander que certaines parties de la loi sur le transfert des responsabilités n’aient pas force de loi et que le gouvernement du Canada soit empêché de mettre en oeuvre les dispositions du projet de loi C-15 qui modifiaient la structure de l’office régional de la vallée du Mackenzie. Le 27 février 2015, la Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest a accordé cette injonction aux Tlichos. Le gouvernement fédéral s’est alors empressé d’interjeter appel, mais après la défaite du gouvernement Harper, le Canada a entrepris des consultations avec les gouvernements autochtones et le gouvernement territorial des Territoires du Nord-Ouest. Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui est le résultat de ces consultations, qui propose d’annuler les changements apportés à la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie.
Hier soir, j’étais assis à côté de Grace Blake dans l’avion qui nous ramenait de Toronto à Ottawa. C’est un chef Gwich'in de Tsiigehtchic. Elle était ravie que le projet de loi préserve les offices des terres et des eaux, et je pense que cela reflète l’opinion de la plupart des habitants des Territoires du Nord-Ouest.
Ryan Fequet, représentant des Tlichos, a dit que la composition des offices des terres et des eaux permet une prise de décisions à 50-50 entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral, et que la nouvelle structure qui proposait un superoffice aurait changé cela, d’où l’opposition d’un grand nombre de personnes.
J’aimerais maintenant passer à la seconde partie du projet de loi , qui concerne la Loi fédérale sur les hydrocarbures.
Comme d’autres députés l’ont fait remarquer, tout a commencé à la fin de 2016, lorsque le a rencontré le président Barack Obama et qu’ils ont prononcé ce qu’on a appelé la déclaration commune des dirigeants sur l’Arctique. Barack Obama y affirmait que les États-Unis « désignent la majeure partie des eaux américaines de la mer des Tchouktches et de la mer de Beaufort comme étant interdite d’accès pour une période indéterminée aux futures concessions pétrolières et gazières extracôtières. »
Le Canada semblait quant à lui se sentir obligé de désigner toutes les eaux arctiques canadiennes comme étant interdites d’accès, indéfiniment, aux futures concessions pétrolières et gazières extracôtières, disposition qui sera réévaluée tous les cinq ans au moyen d’une évaluation scientifique du cycle de vie liée au climat et à la vie marine. Le a pris cette décision sans consulter adéquatement aucun gouvernement du Nord. Comme on l'a dit, il a téléphoné à tout le monde 20 minutes avant de prendre la décision.
Le premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, Bob McLeod, a réagi en sonnant l'« alerte rouge » pour la tenue d'un débat national urgent concernant l'avenir des Territoires du Nord-Ouest, et en disant que l'annonce du était la résurgence du colonialisme.
Il a ajouté ceci:
Nous avons mis beaucoup de temps à négocier une entente sur le transfert des responsabilités et nous croyions que le temps des décisions unilatérales prises dans une ville aussi lointaine qu'Ottawa était révolu et que les gens du Nord allaient décider par eux-mêmes des questions qui les touchent.
En réponse à la mesure unilatérale du , le premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna, a fait la déclaration suivante:
Nous voulons en arriver à prendre nos propres décisions et à définir nos propres priorités. Pour ce faire, il faut tirer des recettes substantielles de l'exploitation des ressources naturelles.
Par contre, lorsqu'une source potentielle de revenus disparaît, c'est pratiquement le retour à la case départ, où Ottawa prend les décisions à notre place.
L'Inuvialuit Regional Corporation a également soulevé des préoccupations. Son directeur général, Duane Smith, a dit ceci:
Il y a eu une absence totale de consultation avant l'imposition du moratoire. Cette situation et les modifications subséquentes à des mesures législatives importantes touchant nos aires marines ne reflètent pas la manière dont la Couronne doit consulter ses homologues autochtones.
J'ai parlé avec M. Smith à ce sujet lorsque j'ai participé aux réunions du Forum Génération Énergie, à Winnipeg, en octobre 2017. Un an plus tard, il était toujours tout aussi furieux de cette situation.
Pour répondre aux préoccupations des résidants du Nord, le Canada a entamé un processus de consultation et a convenu, en octobre 2018, d'entreprendre des discussions avec les gouvernements territoriaux et l'Inuvialuit Regional Corporation pour arriver à une entente de cogestion et de partage des recettes. Entretemps, le moratoire actuel sur l'exploitation pétrolière et gazière demeure en place et doit être réexaminé en 2021.
Je vais maintenant me pencher sur les moyens d'améliorer ce projet de loi.
Tout d'abord, malgré le fait que le gouvernement a appuyé le projet de loi d'initiative parlementaire présenté par mon collègue, qui visait à inclure la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones dans tous les projets de loi appropriés présentés par le gouvernement, il n'y a aucune mention de la Déclaration dans celui dont nous sommes saisis actuellement. Encore une fois, j'en ai discuté avec les dirigeants des Premières Nations, et ils sont très mécontents que le gouvernement parle beaucoup, mais qu'il ne fasse rien à cet égard.
La deuxième amélioration à apporter, dont je vais parler un peu plus tard, consisterait à s'engager véritablement à offrir de l'aide financière aux intervenants dans le cadre du processus d'examen qui est proposé dans ce projet de loi. Le projet de loi ne fait aucune mention de ce volet essentiel de tout processus de consultation en bonne et due forme.
Outre les mesures de ce projet de loi, il y a une foule d'autres initiatives importantes que le gouvernement pourrait prendre, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable des Premières Nations. En effet, selon le directeur parlementaire du budget, 73 % de leurs systèmes d'approvisionnement en eau sont considérés comme à risque élevé ou à risque moyen.
En ce qui concerne les logements pour les Autochtones, selon le Conseil de gestion financière des Premières Nations, l'écart sur le plan des infrastructures de logement dans les réserves se situe entre 3 et 5 milliards de dollars. C'est le principal problème dont m'a parlé Grace, qui était assise à côté de moi dans l'avion que j'ai pris hier soir. Le logement est au coeur de ses préoccupations.
Pour ce qui est de la scolarité des Autochtones, on se rend compte qu'il y a encore de graves lacunes en ce qui concerne les infrastructures matérielles, les enseignants et le taux de décrochage. Moins du quart des élèves autochtones ayant commencé leur 9e année ont terminé leurs études secondaires. Nous devons vraiment faire mieux pour combler ces lacunes.
Le gouvernement doit cesser de traîner les Autochtones devant les tribunaux. À l'heure actuelle, des milliers de causes opposant le Canada et les Autochtones sont devant les tribunaux, dont 528 qui portent sur des revendications territoriales particulières, et 70 qui ont trait à des revendications territoriales globales.
Le gouvernement doit remédier au coût élevé des aliments dans le Nord en remplaçant le programme Nutrition Nord Canada par un programme qui aide les gens du Nord à se payer des aliments nutritifs.
Le gouvernement devrait régler les deux processus de négociation sur les terres, les ressources et l’autonomie gouvernementale qui sont en cours avec les nations de Dehcho et d'Akaitcho, dans les Territoires du Nord-Ouest.
En terminant, je veux mentionner un processus qui a vraiment porté les questions touchant la gestion des ressources du Nord, plus précisément celles dans la vallée du Mackenzie, à l'attention des gens du Sud et qui a changé considérablement la façon dont les gens du Nord prennent en main leurs décisions en matière de ressources. Il s'agit de l'enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie, mieux connue sous le nom de l'enquête Berger. Tout cela a commencé par des projets de pipeline au début des années 1970 visant à acheminer du pétrole et du gaz de Prudhoe Bay, en Alaska, d'un bout à l'autre du Nord, en passant par le Yukon jusqu'à la vallée du MacKenzie, ainsi que deux projets de pipelines distincts reliant la vallée du Mackenzie à l'Alberta. Le gouvernement libéral de l'époque avait chargé le juge Thomas Berger de créer une commission d'enquête qui se pencherait sur la situation et déterminerait ce que voulaient les habitants du Nord, ce que seraient les répercussions de ces projets sur le Nord et quelle serait la meilleure façon de procéder pour le gouvernement.
Le juge Berger a commencé son travail en 1974. Il s'est rendu dans les 35 localités de la région touchée. Il a écouté toutes les personnes qui souhaitaient témoigner. Il passait habituellement plusieurs journées dans chaque localité. Par exemple, à Old Crow, dans le territoire des Gwich'in dans le nord du Yukon, 81 des 250 habitants ont témoigné, bon nombre d'entre eux en gwich'in. En tout, cinq autres langues ont été utilisées par les témoins des autres localités. Toutes les personnes qui désiraient prendre la parole ont été écoutées attentivement et respectueusement.
L'enquête Berger a également fixé la norme pour ce qui est de l'aide financière aux intervenants. J'en ai parlé plus tôt. Cet argent est utilisé pour permettre aux citoyens inquiets de se déplacer et de s'exprimer lors d'audiences. En 1977, le juge Berger a publié ses conclusions. Il a constaté que les répercussions environnementales de la construction de pipelines sur le versant arctique du Yukon seraient trop importantes et donc qu'elle serait injustifiable. Il a même recommandé qu'une grande partie de cette région soit gardée à l'abri du développement.
C'est pourquoi en 1984, le parc national du Canada Ivvavik a été créé dans la région désignée des Inuvialuit. En 1955, le parc national Vuntut a été créé dans la région des Gwich'in du nord du Yukon. J'ai eu le plaisir et le privilège de visiter ces endroits.
En 1983, j'ai passé l'été à faire des relevés biologiques dans la région d'Old Crow et 10 jours sur l'île Herschel, au large de la mer de Beaufort. J'ai passé un excellent séjour à Herschel. Liz Mackenzie et ses deux filles étaient les seules résidentes permanentes de l'île. Elles étaient Inuvialuit. Elles nous ont bien nourris avec de la bannique et de l'omble chevalier. J'ai fait du rafting sur la rivière Firth en 1995. J'ai vu des boeufs musqués et des caribous. Les caribous de la Porcupine mettent bas et vont et viennent sur la côte arctique de l'Alaska. C'est en raison de ces protections que la harde de caribous de la Porcupine est l'une des seules hardes de caribous au Canada qui se portent toujours bien aujourd'hui. La population de la plupart des troupeaux de caribous diminue de façon catastrophique.
En ce qui concerne le pipeline de la vallée du Mackenzie, le juge Berger a indiqué que des négociations relatives aux revendications territoriales étaient justement en cours dans le bassin hydrologique du fleuve Mackenzie. Il a donc décrété un moratoire de 10 ans, quelle que soit la décision prise concernant la région, pour permettre la signature de ces accords. L'enquête Berger est vraiment la référence absolue en matière de consultation au Canada. Quiconque au gouvernement veut savoir comment une consultation en bonne et due forme se déroule devrait y jeter un coup d'oeil, car c'est l'exemple type. Les gens ont été entendus et des arrangements ont été faits.
Nombre des dirigeants actuels des Territoires du Nord-Ouest ont commencé leur carrière en endossant le rôle de leader dans le cadre de l'enquête Berger. Dans un article qu'il a écrit à ce sujet, Ian Waddell a cité quelques noms. Il a cité Nellie Cournoyea, qui a travaillé pour le Comité d'études des droits des autochtones, le groupe des Inuvialuit, avant de devenir, plus tard, première ministre des Territoires du Nord-Ouest. Il y a eu Dave Porter, qui portait le matériel de l'équipe de la CBC et est devenu un extraordinaire chef autochtone du Yukon. Jim Antoine, qui était alors le jeune chef de la bande dénée de Fort Simpson, est devenu premier ministre des Territoires du Nord-Ouest. Georges Erasmus, qui a témoigné lors de l'enquête au nom de la Fraternité des Indiens — appelée plus tard la nation dénée — des Territoires du Nord-Ouest, est devenu le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, et ainsi de suite.
Pour conclure, je dirai que les habitants du Nord, quelles que soient leurs origines, sont majoritairement en faveur d'accords sur les terres, les ressources et l'autonomie gouvernementale et en faveur du processus de cogestion qu'ils ont mis sur pied. Ces gens considèrent ce processus comme une forme de renversement du système colonialiste. La seule forme de développement économique durable qui s'offre à eux est l'extraction des ressources, et bien qu'ils soient en faveur de mesures de protection environnementale rigoureuses en ce qui concerne le développement des ressources, ils veulent être associés à parts égales dans la prise de décisions à ce sujet.
Nous appuyons le projet de loi , et nous appuyons ce processus de transfert des pouvoirs aux gouvernements territoriaux et autochtones. Ils doivent continuer à travailler à la disparition du colonialisme de notre pays.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis très fier de me joindre à mes collègues aujourd'hui pour exprimer mon entier appui à l'égard du projet de loi . Le a déclaré que nulle relation n'est plus importante pour le gouvernement que celle qu'il entretient avec les Autochtones. Je suis fier que nous ayons pris l'engagement de renforcer cette relation et que nous poursuivions nos efforts en vue de l'honorer.
Le projet de loi à l'étude aujourd'hui est une composante importante de cet engagement envers les citoyens des Territoires du Nord-Ouest et moi-même. Adoptée à l'origine en 1998, la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie prévoit la mise en place d'un système unifié de gestion des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie grâce à l'établissement d'une série d'offices de cogestion au sein desquels les Dénés, les Métis, le gouvernement territorial et le gouvernement fédéral participent à la rétroaction et à la prise de décisions. Bien que la loi ait été adoptée en 1998, les discussions à l'égard d'un tel système de gestion des terres et des eaux ont commencé au débat des années 1980, dans le cadre de la négociation de l’Entente sur la revendication territoriale globale des Dénés et Métis du Sahtu.
Les organismes régionaux responsables de revendications territoriales et les gouvernements autonomes régionaux des Territoires du Nord-Ouest ont des offices, aussi appelés formations, qui procèdent à des examens et formulent des recommandations au sujet des terres. Malheureusement, sans égard au système qui était en place après des années de négociations, un système qui fonctionnait bien et qui donnait aux Autochtones le droit de superviser l’utilisation de leurs terres, le gouvernement précédent a décidé d’exclure ces offices du processus. Je suis heureux qu’il ait échoué.
Tout d’abord, le gouvernement tlicho a déposé une injonction, à laquelle s’est joint plus tard le Secrétariat du Sahtu. La Cour suprême des Territoires du Nord-Ouest leur a donné raison et elle a accueilli l'injonction. Voilà où nous en sommes. Les modifications n’ont jamais été mises en oeuvre et les offices régionaux continuent de fonctionner de façon efficiente et efficace, comme prévu.
Le gouvernement est déterminé à renouveler sa relation avec les peuples autochtones dans un esprit de réconciliation. Or, une véritable réconciliation passe sans contredit par une consultation digne de ce nom. Il faut pour cela déployer de réels efforts. Nous sommes déterminés à rétablir la confiance et à renforcer notre relation avec nos partenaires autochtones des Territoires du Nord-Ouest en appuyant le régime intégré de gestion conjointe des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie.
Nous devons veiller à ce que la gestion de nos ressources naturelles se fasse dans le respect des droits inhérents et issus de traités des peuples autochtones. Grâce au projet de loi , nous pouvons assurer le développement durable des ressources tout en protégeant l’environnement à long terme. Ce projet de loi a été élaboré dans un esprit de réconciliation visant à renouveler la relation entre la Couronne et les peuples autochtones des Territoires du Nord-Ouest dans le respect mutuel et la coopération.
Le projet de loi répond directement aux préoccupations des gouvernements et des organisations autochtones au sujet du cadre législatif et réglementaire issu de leurs ententes sur les revendications territoriales et l’autonomie gouvernementale protégées par la Constitution. Même si le gouvernement précédent n’a pas tenu compte de ces préoccupations, nous savons qu’en travaillant ensemble, nous pouvons obtenir de meilleurs résultats.
Les modifications proposées dans ce projet de loi respectent l’intégrité des ententes sur les revendications territoriales conclues de bonne foi entre le gouvernement du Canada et celui des Territoires du Nord-Ouest. Nos partenaires autochtones nous ont dit haut et fort que la dissolution des offices des terres et des eaux des Gwich’in, des Sahtu et des Tlichos par le gouvernement conservateur précédent avait privé les groupes autochtones de droits chèrement acquis. Ils nous ont également dit que cela allait directement à l’encontre des ententes sur les revendications territoriales, qui englobaient notamment la création et la gestion de ces offices. Pour notre gouvernement, la réconciliation passe par des gestes concrets.
Il faut passer de la parole aux actes afin d’aller de l’avant et de travailler à un changement réel, durable et positif dans la relation entre le Canada et les peuples autochtones. Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui propose d’annuler la restructuration de l’Office et de présenter de nouveau les autres modifications réglementaires qui avaient été mises en suspens. Autrement dit, nous affirmons que les peuples autochtones ont le droit de superviser l’utilisation de leurs terres et de profiter de leur richesse.
Le projet de loi intégrera les points de vue et la perspective des peuples autochtones aux processus décisionnels entourant l’utilisation future des terres et des eaux sur leurs territoires.
Nous devons travailler ensemble pour améliorer la qualité de vie des peuples autochtones au Canada, et la clé pour atteindre cet objectif est le contrôle des terres autochtones par les Autochtones. Pour protéger l’intégrité des accords sur les revendications territoriales et des droits issus de traités, il ne faut pas négliger l’importance de la mobilisation et de la consultation.
Les Gwich’in, les Sahtu et les Tlichos ont clairement fait savoir qu’ils voulaient que leurs voix soient entendues et que leurs droits soient reconnus et respectés. Ce projet de loi fera en sorte qu’ils continuent d’avoir leur mot à dire sur ce qui arrive aux terres et aux eaux qui relèvent d’eux.
J’ai mentionné plus tôt qu’il y a d’autres amendements dans ce projet de loi, en plus de ceux qui visent à corriger la partie de la restructuration qui est en suspens depuis environ quatre ans. C’est donc dire que ce ne sont pas tous les amendements du gouvernement précédent qui étaient inadéquats. Cependant, il est difficile de discerner le bon du mauvais dans cette restructuration manquée.
Le projet de loi présente de nouveau ces amendements. Des études régionales, des dispositions sur la durée du mandat des offices et de nouvelles autorités administratives sont prévues, pour ne nommer que cela. La modification de la Loi fédérale sur les hydrocarbures permettra de terminer l’examen scientifique en cours dans la mer de Beaufort sans interruption, tout en empêchant l’expiration des droits pétroliers et gaziers existants dans la zone extracôtière de l’Arctique avant la conclusion de l’examen. Après une consultation d’un an auprès des titulaires actuels des droits, des gouvernements territoriaux et des gouvernements autochtones, tout le monde s’est entendu sur l’importance de protéger l’environnement extracôtier unique de l’Arctique tout en poursuivant des activités pétrolières et gazières de façon responsable.
Une véritable réconciliation ne peut avoir lieu tant que les gouvernements et les organisations autochtones ne sont pas pleinement inclus dans la gestion des terres et des ressources dans le Nord. Nous devons faire participer les peuples autochtones au processus, afin d’avoir une vision plus large et plus complète de l’avenir des ressources naturelles du Canada. Comme l’a dit le : « Ensemble, nous pouvons bâtir un monde où les droits des peuples autochtones sont respectés, où leurs voix se font entendre et où leurs communautés peuvent prospérer. »
Le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui fera en sorte que les points de vue uniques des gouvernements, des dirigeants et des collectivités autochtones seront entendus et écoutés. J’exhorte tous mes collègues à reconnaître aujourd’hui l’importance d’intégrer une perspective autochtone dans le processus décisionnel concernant l’avenir de notre secteur des ressources naturelles et à appuyer cette importante mesure législative.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'être ici aujourd'hui pour soutenir le projet de loi , tout en reconnaissant que nous nous réunissons sur le territoire non cédé traditionnel du peuple algonquin.
Notre gouvernement respecte une nouvelle approche. Nous nous sommes engagés dans une consultation approfondie auprès des gouvernements et organisations autochtones, ainsi que d'autres intervenants clés sur les questions qui les touchent. Ce processus aide à créer une loi dont tous les Canadiens pourront profiter.
Le projet de loi propose des modifications à la Loi sur la gestion ressources de la vallée du Mackenzie comme résultat direct des préoccupations exprimées par les groupes autochtones touchés par la loi précédente, ainsi que des commentaires des intervenants clés.
Nos partenaires autochtones ont exprimé leurs opinions de manière extrêmement claire. En 2014, le gouvernement des Tlichos et, en 2015, le Sahtu Secretariat Incorporated ont demandé séparément au tribunal de protéger leurs droits conformément à leurs accords respectifs sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale.
Le projet de loi qui fait l'objet du présent débat aujourd'hui corrige ces problèmes causés par les conservateurs et répond directement aux préoccupations des gouvernements et organisations autochtones. Dans le cadre du processus continu de réconciliation, la a ordonné aux agents ministériels de commencer un dialogue continu avec des organisations et gouvernements autochtones des Territoires du Nord-Ouest pour répondre à leurs préoccupations.
Le 23 septembre 2016, la ministre a envoyé des lettres aux groupes autochtones et aux intervenants pour lancer des consultations sur l'ébauche du projet de loi modifiant la Loi sur la gestion des ressources de la vallée du Mackenzie afin de régler ces questions.
Le projet de loi est le fruit d'une consultation auprès des organisations et des gouvernements autochtones de la vallée du Mackenzie, des organisations et des gouvernements autochtones transfrontaliers, des conseils de cogestion des ressources et des organisations de l'industrie pétrolière et gazière.
En plus des organisations et gouvernements autochtones, le Canada a consulté le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Notre gouvernement a également consulté les membres de l'industrie minière et de l'industrie pétrolière et gazière, y compris la Nunavut Chamber of Mines, l'Association minière du Canada, l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, ainsi que l'Association canadienne des producteurs pétroliers.
Les consultations continues à long terme avec les intervenants clés ont fourni au Canada un aperçu inestimable de la faisabilité et du caractère pratique du projet de loi qui est devant nous aujourd'hui. Les commentaires reçus de nos partenaires offrent des perspectives uniques et fournissent une orientation utile qui, en fin de compte, a mené à la création de ce projet de loi. Voilà l'importance d'une bonne consultation.
Le Canada reconnaît que la loi des conservateurs a été élaborée sans une consultation suffisante. C'est pourquoi, au cours de tout le processus de discussion, de rédaction et d'examen de ce projet de loi, le gouvernement du Canada s'est assuré que les voix des groupes autochtones, du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et des représentants de l'industrie ont été entendues à chaque étape du processus. Mobiliser les intervenants, c'est la clé de l'élaboration de politiques et de pratiques efficaces. Le gouvernement du Canada participe aux consultations approfondies afin de créer des processus qui satisfont aux besoins de toutes les parties. Cela assure que le produit final sert à tous de manière positive et productive et élimine toutes les incertitudes éventuelles concernant les ressources naturelles.
En mars dernier, la a rencontré les groupes de l'industrie afin de mieux comprendre leur opinion sur le développement et la cogestion des ressources dans le Nord. L'industrie joue un grand rôle dans la création d'une relation plus forte et plus positive avec les gouvernements et organisations autochtones concernant la protection, la gestion et le développement des ressources naturelles au Canada.
Afin de réellement progresser sur la voie de la réconciliation avec les peuples autochtones, l'industrie doit être prise en compte comme partenaire stratégique clé aux côtés de tous les niveaux de gouvernement. En mobilisant tous les intervenants, toutes les préoccupations trouvent réponse au fur et à mesure qu'elles sont soulevées.
Si elles sont adoptées, les modifications prévues par ce projet de loi contribueront à une gestion et à une utilisation plus efficientes, prévisibles et cohérentes des terres, des eaux et des ressources naturelles de la vallée du Mackenzie. Avec la création d'une voie plus claire pour les gouvernements et les organisations en matière de gestion des ressources naturelles, l'industrie ne fait plus face à une éventuelle incertitude qui nuit à sa capacité d'investir dans le Nord canadien.
Cette loi favorisera les possibilités et la croissance économique tout en protégeant l'environnement pour les générations futures. Le projet de loi donne suite aux préoccupations des organismes autochtones et des gouvernements et respecte le cadre découlant de leurs accords sur les revendications territoriales et l'autonomie gouvernementale protégés par la Constitution. Il reconnaît l'importance de la participation active des peuples autochtones dans la cogestion des ressources naturelles et protège leur droit de surveiller l'avenir de leur territoire.
L'environnement, l'économie et la réconciliation vont de pair. Nous devons créer un système plus efficace pour tous, et le projet de loi fait exactement cela. J'incite mes honorables collègues à appuyer ce projet de loi.