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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de m’exprimer aujourd’hui en faveur du budget du gouvernement. Je tiens tout d’abord à féliciter le et le , non seulement d’avoir tenu les promesses électorales, mais encore d’avoir préparé un budget visionnaire qui, j’en suis convaincu, changera pour le mieux et de façon irréversible la vie de millions de Canadiens.
Le budget représente un changement important dans l’orientation que prend notre pays. Nous demandons en effet à ceux qui gagnent le plus d’argent de payer un peu plus pour que la majorité des Canadiens puissent obtenir des biens et services essentiels, tels que des denrées alimentaires, un logement et des services de garde d’enfants. Le budget profitera beaucoup à ceux qui sont au bas de l’échelle des revenus.
Ce changement est fort important, car le budget de 2016 permettra à un groupe de gens qui pâtissent des mauvaises politiques et de la négligence du gouvernement depuis des générations d'obtenir une égalité d’accès aux services gouvernementaux. Je parle évidemment de la population autochtone du Canada.
Le budget constitue une première étape pour fermer d’anciennes blessures et amener une vraie réconciliation dans le pays. Il fait revivre une promesse qui avait été faite à des générations de Canadiens, à savoir que peu importe qui nous sommes ou d’où nous venons, nous réussirons si nous travaillons dur.
J'aimerais aujourd'hui m'intéresser à deux politiques dont je suis particulièrement fier.
Le budget annonce un investissement historique dans l'infrastructure et nos peuples autochtones, ainsi que des programmes qui rendront le Canada plus équitable et prospère.
Premièrement, le Canada accuse un retard au chapitre de l'investissement dans l'infrastructure. Investir dans l'infrastructure, c'est investir dans notre avenir collectif. Cela me rappelle d'ailleurs une décision personnelle que j'ai dû prendre il y a longtemps. C'était au moment de mon admission à la faculté de droit. Comme la plupart des étudiants, je n'avais pas les moyens de me payer des études. J'ai décidé qu'il s'agissait d'un investissement. J'ai emprunté de l'argent, j'ai fait mon droit, puis j'ai ouvert un cabinet dont le succès m'a permis de rembourser ce que je devais. Ma carrière est devenue plus stable. J'ai remis beaucoup d'argent en impôt et j'ai créé des emplois.
La décision que nous prenons aujourd'hui d'investir dans l'infrastructure ressemble à celles que les particuliers et les familles prennent tout le temps. De nombreuses villes canadiennes ont un déficit infrastructurel. Comme nous avons le ratio dette-PIB le plus bas du G7, c'est le moment idéal d'investir dans la construction des routes et des institutions qui renforceront notre économie. Le taux d'intérêt n'a jamais été aussi bas, tournant autour de 2,5 %. Comparativement, il était de 6 % il y a 15 ans, de 10 % il y a 25 ans et de 18 % il y a 35 ans.
Il est tout aussi important de stimuler notre économie. Nous savons que de nombreuses régions du pays ont désespérément besoin d'une injection de capitaux pour relancer l'économie. Notre engagement en matière d'infrastructures vise justement cette fin. Nous profitons du fait que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi bas pour injecter des capitaux, créer de l'emploi et réaliser les projets d'infrastructure nécessaires pour notre avenir. Nous affectons 11,9 milliards de dollars à la construction des infrastructures dont nous avons besoin dès maintenant et à la réparation des systèmes vieillissants, qui a déjà trop tardé.
Nous consacrons 3,4 milliards de dollars à la première phase du plan du gouvernement pour améliorer le transport en commun au Canada. Le transport en commun permet aux gens de profiter de possibilités en matière d'emploi et d'éducation qui leur seraient autrement inaccessibles. L'investissement dans le transport en commun non seulement permet aux gens de se déplacer plus rapidement, mais donne aussi des chances égales à tous les Canadiens des régions urbaines.
La circonscription que je représente est aux prises avec un taux de chômage élevé chez les jeunes. Je sais que l'amélioration du système de transport en commun aura des effets bénéfiques sur les jeunes et sur la collectivité au cours des prochaines années.
En plus de ces investissements historiques, le gouvernement consacre 3,4 milliards de dollars au logement abordable, aux centres communautaires et à la garde des jeunes enfants. Ces fonds permettront à nos collectivités d'offrir un meilleur milieu de vie et d'apporter la paix d'esprit à davantage de Canadiens à faible revenu de tous âges.
Tous ces investissements donneront un coup de pouce immédiat à notre économie et amélioreront la vie des Canadiens de ma circonscription, , et de tout le pays.
Je suis particulièrement fier du Fonds d'investissement stratégique pour les établissements postsecondaires. Le budget de 2016 joue un grand rôle dans l'appui aux établissements postsecondaires du Canada. Nous avons octroyé 2 milliards de dollars de financement supplémentaire, qui sera égalé par les provinces et les territoires, pour construire et moderniser les laboratoires de recherche, les installations de formation et les incubateurs sur les campus. Ces investissements permettront aux établissements postsecondaires du Canada de conserver leur statut de chef de file en matière d'innovation et de recherche.
Je suis fier de compter, dans ma circonscription, le campus de Scarborough de l’Université de Toronto et le Collège Centennial, qui sont tous deux des centres d’apprentissage importants de Scarborough. La est justement venue au Collège Centennial la semaine dernière pour annoncer la création du Fonds d’investissement stratégique pour les établissements postsecondaires. De nombreux présidents d’université et de collège, des groupes d’étudiants et des membres de la collectivité étaient présents. Nous avons été époustouflés par les formidables démonstrations de talent des étudiants du Collège Centennial, qui sont notre avenir en matière de nouvelles technologies et d’emplois novateurs.
Le campus de Scarborough de l’Université de Toronto s’est doté d’un plan directeur que le directeur, Bruce Kidd, et les membres de l’équipe de Scarborough ont présenté aux députés de cette Chambre. Ce plan appuie la revitalisation de la région de Scarborough. Je suis convaincu que le Fonds d’investissement stratégique pour les établissements postsecondaires sera extrêmement bénéfique pour ce campus et qu’il accélérera le développement dont la région a grand besoin, ce qui aura pour résultat une population active plus éduquée, des scientifiques mieux équipés, de nouvelles entreprises et de nouvelles technologies et, au final, davantage d’emplois.
Par exemple, le 29 janvier dernier, j’ai eu le privilège d’assister à l’inauguration du nouveau bâtiment des sciences environnementales et de la chimie, à l’Université de Toronto. C’est une structure magnifique, qui utilise 40 % moins d’énergie qu’un autre bâtiment de la même taille et qui satisfait à la norme LEED « or ». Ce bâtiment héberge des chercheurs de réputation mondiale, des titulaires de doctorat et d’autres étudiants du cycle supérieur. Ils sont là pour nous aider. Pendant que d’autres pays prennent des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, les chercheurs de ce bâtiment vont nous aider à mettre au point des technologies, à élaborer des politiques et à préparer la main-d’œuvre qu’il faut pour construire une économie verte, une économie qui peut se développer et qui peut aider la classe moyenne.
Je voudrais maintenant dire quelques mots sur nos investissements records destinés aux communautés autochtones. Le a dit clairement qu’aucune relation n’était plus importante pour lui, pour le gouvernement et pour le Canada que celle que nous entretenons avec les Premières Nations, avec les Métis et avec les Inuits. J’observe que, ce matin, la Cour suprême du Canada a statué, dans l'affaire Daniels c. Canada, que la définition d’Indiens, dans la Loi sur les Indiens, comprend les Métis et les Indiens non inscrits. Ce qui ne fait que renforcer l’urgence de notre engagement vis-à-vis des communautés autochtones.
Il y a deux jours, nous avons eu un débat, ici même, sur les suicides qui se sont récemment produits à Attawapiskat et sur le phénomène plus général du suicide dans les communautés autochtones. Cette tragédie est malheureusement trop fréquente dans ces communautés. Nous savons qu’il n’y a pas de solution facile et, qu’à lui seul, l’argent ne suffira pas pour régler le problème. Par contre, nous savons qu’il existe des solutions à long terme, si le gouvernement a la volonté d’y consacrer l’énergie et les ressources nécessaires. On ne peut pas remédier du jour au lendemain à cinq cents ans de colonisation, d’oppression et de politiques inefficaces. Les tragédies qui se produisent dans bien des communautés autochtones sont une conséquence de ce passé.
Le budget de 2016 va nous aider à renouveler notre relation avec les peuples autochtones, et je crois qu'il sera le point de départ de ce renouveau. Certes, les programmes annoncés ne suffiront pas à régler du jour au lendemain des problèmes qui remontent à bien longtemps, mais c’est un point de départ pour qu’un jour, dans un avenir rapproché, tous les enfants autochtones aient droit aux mêmes espoirs, aux mêmes aspirations et aux mêmes chances que n’importe quel autre enfant au Canada. Dans cette optique, le budget de 2016 propose un investissement de 8,4 milliards de dollars sur cinq ans, à partir de 2016-2017, afin d’améliorer les conditions socioéconomiques, le niveau d’éducation et le bien-être de nos populations autochtones. Cet investissement est nettement supérieur à celui qui était prévu dans l’accord de Kelowna.
De ce montant, 2,6 milliards de dollars serviront à améliorer les services d’éducation dans les réserves, y compris l’éducation spécialisée et l’enseignement des langues des Premières Nations. Un autre montant de 634 millions de dollars sera alloué à l’amélioration du bien-être des enfants, et 1,2 milliard de dollars seront investis dans les infrastructures sociales, notamment dans la santé et le logement. Ce sont des investissements dont nos communautés autochtones ont un besoin urgent. Ils offriront aux jeunes la possibilité de bâtir leur propre communauté.
Les avis recommandant de faire bouillir l’eau sont fréquents dans un grand nombre de communautés des Premières Nations, et nous avons prévu une dotation de 2,24 milliards de dollars pour les infrastructures d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.
Comme on l'a mentionné plus tôt, le plafond des dépenses constitue un défi pour un grand nombre de communautés des Premières Nations. Nous supprimerons ce plafond qui a entravé la croissance des communautés autochtones et la capacité de répondre à leurs besoins pendant un certain nombre d'années.
En conclusion, je dirai que ce budget est un budget dont nous devrions tous être incroyablement fiers, car il investit dans notre avenir et dans celui de nos enfants. Il nous définit en tant que peuple et il ouvre un nouveau chapitre dans nos relations avec les peuples autochtones. Le budget de 2016 témoigne de l’approche inclusive adoptée par le gouvernement du Canada, et il ouvre la voie à la prospérité de tous les Canadiens pendant de nombreuses années encore.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir prendre la parole aujourd'hui afin de parler du budget de 2016, un budget extrêmement important pour assurer la croissance et la prospérité de la classe moyenne.
Mon discours portera sur les trois grands aspects suivants: les investissements visant la classe moyenne, notre relation avec les peuples autochtones — ce qui est extrêmement important — et, bien entendu, les investissements historiques qui seront faits dans les infrastructures et qui ne manqueront pas de générer de la croissance et de la prospérité dans un avenir rapproché.
Durant la campagne, je me suis entretenu avec un certain Tyler dans ma circonscription, , et j'ai pu constater dans quelle situation difficile il se trouvait. Tyler gagne un revenu modeste, il a trois enfants et sa femme est une mère au foyer. C'est elle qui s'occupe des enfants. Avec de tels revenus, il peut être très difficile pour les familles de joindre les deux bouts. Or, le budget contient des mesures très impressionnantes pour aider les familles comme celle de Tyler.
J'en veux pour preuve le fait que le programme de l'Allocation canadienne pour enfants fournira une prestation mensuelle de 1 116 $ à la famille de Tyler afin d'alléger les problèmes qu'elle pourrait avoir sur le plan financier. Cela représente un montant non imposable de 13 400 $. Il ne fait aucun doute que ce budget aura une incidence positive considérable sur cette famille et nombre d'autres à travers le pays.
Il y a beaucoup de familles qui peinent à arriver. Certaines sont encore plus vulnérables que celle de Tyler et sont dans des situations encore plus difficiles qu'elle. Ce budget viendra en aide à plus de 300 000 familles et les aidera à se sortir de la pauvreté. En fait, c'est neuf familles sur dix qui profiteront de ce budget.
Le budget est l'expression d'une volonté manifeste d'investir sérieusement dans la classe moyenne. Des études ont montré que le fait d'investir tôt dans les jeunes familles permet à terme au gouvernement de faire des économies. Le gouvernement actuel souscrit à ce type de principe.
Le deuxième point que je souhaite aborder a trait aux peuples autochtones.
[Français]
J'aimerais parler des Autochtones et des défis auxquels ils font face depuis bien trop longtemps. Ce qui est très impressionnant, c'est que ce gouvernement va investir dans ces communautés parce qu'elles ont des défis énormes à relever. Par le passé, les gouvernements de tous les partis n'ont pas vraiment investi autant qu'ils auraient dû le faire, d'où l'importance de ce budget.
Quel genre d'investissement a-t-on ici? Le gouvernement va investir 8,4 milliards de dollars pour soutenir les Autochtones. De plus, je trouve très bien qu'il investisse 2,6 milliards de dollars investis en éducation. Cela est essentiel pour l'éducation primaire et secondaire dans les réserves.
Il est très important de noter que seulement 36 % des jeunes Autochtones obtiennent leur diplôme d'études secondaires, alors que, partout au Canada, ce taux est de 72 %. Comme on peut le voir, cette situation est très grave et nous devons la redresser. C'est ce que ce gouvernement a l'intention de faire. Par ailleurs, les Autochtones ont des besoins énormes en ce qui a trait à la rénovation des infrastructures de leurs écoles. Cet argent va donc servir aussi à cela. De plus, il va y avoir un investissement pour l'accès à de l'eau potable propre et pour l'amélioration des services en santé et de la qualité de l'éducation. L'éducation, comme on le sait, est probablement la chose la plus importante qu'on puisse donner à des jeunes. Cet investissement va donc les aider à développer leurs propres compétences, mais aussi à revenir dans leur communauté et à y contribuer, ce qui est essentiel pour n'importe quel groupe d'individus.
[Traduction]
J'aimerais également parler du crédit d'impôt pour les enseignants, qui est d'une importance capitale. De nombreux enseignants achètent, à leurs frais, du matériel et des fournitures pour leurs salles de classe. Je vois cela souvent. J'en ai eu personnellement l'expérience. Je suis enseignant, tout comme le sont mon épouse et mes deux filles. Ce crédit d'impôt de 15 % serait une mesure importante pour appuyer une telle initiative, jusqu'à concurrence de 1 000 $. Le but est de reconnaître l'investissement des enseignants et tout le travail qu'ils font pour les étudiants d'un bout à l'autre du Canada.
J'en arrive à la dernière partie de mon intervention, qui portera sur les investissements dans les infrastructures. Quand on parle d'infrastructure, les gens pensent tout de suite à des ponts et à des routes, mais pour le gouvernement actuel il s'agit de bien plus que cela. Cela comprend les investissements dans les programmes sociaux, les technologies numériques et l'environnement. Ce sont des catégories beaucoup plus vastes, d'où la possibilité d'aider un plus grand nombre de personnes.
Parlons de l'infrastructure sociale. De nombreuses collectivités dans ma circonscription ont besoin de logements abordables pour personnes âgées. Ainsi, les aînés pourraient demeurer dans leur collectivité pour voir grandir leurs enfants et leurs petits-enfants. C'est important. Selon Statistique Canada, la population de la Nouvelle-Écosse est l'une des plus âgées au pays. Les besoins dans ma circonscription, Sackville—Preston—Chezzetcook, sont criants.
Nous voyons aussi des investissements pour les anciens combattants. Le gouvernement rouvrira les neuf bureaux de services aux anciens combattants fermés par son prédécesseur. Nous avons une énorme dette de gratitude envers tous les anciens combattants pour les services qu'ils ont rendus. Ce n'est là qu'un petit pas, mais nous allons dans la bonne direction.
En ce qui concerne l'infrastructure numérique, l'accès des collectivités rurales aux connexions à large bande est important dans ma circonscription comme partout au Canada. J'ai participé au caucus des députés des régions rurales, qui a clairement indiqué que la connexion à large bande était une priorité absolue. Le budget prévoit l'investissement de 500 millions de dollars en cinq ans pour l'accès à Internet haute vitesse, ce qui permettrait aux collectivités rurales et éloignées de prospérer et d'assurer à leurs habitants l'équipement nécessaire pour relever les défis du XXIe siècle.
Je travaille à de nombreux projets majeurs dans ma circonscription, notamment la route express entre Burnaby et Sackville, le dragage de l'anse à Eastern Passage et le parc industriel Aerotech. Ce que j'aime du budget, c'est que les catégories sont déjà établies et que nous pouvons nous en prévaloir pour que le travail soit fait. Il est d'une importance capitale que tous les députés, et non pas les libéraux uniquement, aient accès à ces catégories pour aider les résidants de leur circonscription.
Il est agréable d'être ici aujourd'hui en sachant que nous avançons vers la concrétisation des promesses faites à nos concitoyens dans le budget, dont un grand nombre seront réalisées. Au cours des quatre prochaines années, nous verrons encore bien d'autres grandes choses pour aider et soutenir tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, c'est dans le budget qu'on retrouve les vraies priorités du gouvernement. Au-delà des belles paroles, c'est là qu'on voit les efforts réels que le gouvernement est prêt à consentir et ce vers quoi il les oriente. Aussi, le Bloc québécois a pris l'exercice très au sérieux.
Pour être bien certains de porter la voix du Québec, de bien comprendre ses besoins et de l'épauler afin qu'il soit outillé pour relever les défis auxquels il est confronté, nous avons rencontré une centaine de groupes de tous les horizons, en ville comme en région, des milieux économiques comme sociaux ou environnementaux, des travailleurs comme des étudiants, des personnes âgées et des chômeurs. Nous avons ratissé large pour bien porter la voix du Québec.
Tout le monde ne s'entendait pas sur tout, évidemment, mais ce fut étonnant de constater à quel point les gens s'entendaient sur l'essentiel: le Québec, ce n'est pas le Canada. Nos défis ne sont pas tout à fait les mêmes, notre économie n'est pas la même et notre façon de faire non plus. Tout le monde s'entend pour dire qu'Ottawa doit en tenir compte.
Nous avons dégagé quatre grandes priorités. D'abord, il s'agit de protéger nos services publics au moyen des transferts. Ensuite, il faut rebâtir nos infrastructures grâce à un programme souple et efficace où l'argent entre rapidement, si l'on veut répondre aux besoins et insuffler un peu de dynamisme à l'économie. Troisièmement, on doit s'occuper du monde, notamment par l'assurance-emploi, qui a été systématiquement démolie ces dernières années. Finalement, il est nécessaire de réinvestir dans l'économie, mais pas n'importe comment. Il faut que cela réponde aux besoins de l'économie du Québec.
Comme nous sommes proactifs, nous avons même offert des suggestions afin d'aller chercher des revenus additionnels: l'impôt des banques et les paradis fiscaux. Ce budget, c'est zéro en quatre: rien pour les transferts, rien qui vaille pour l'assurance-emploi, rien qui nous permette de croire que le programme d'infrastructure fonctionnera vite et bien, et rien pour répondre aux besoins de notre économie. Le budget ne répond à aucun des besoins particuliers du Québec, ni sur le plan social, ni sur le plan économique, ni sur le plan financier. Nous voterons donc contre ce budget.
Bien sûr, le budget contient des mesures intéressantes. Les investissements auprès des nations autochtones sont plus que bienvenus. Le bilan fédéral concernant le dossier autochtone est devenu un vrai scandale. La vie dans plusieurs communautés est digne du tiers-monde. Les besoins en matière de logement, de santé, d'éducation et de sécurité publique sont criants.
La crise des derniers jours à Attawapiskat met en lumière le sentiment d'abandon que ces gens vivent au quotidien. Nous saluons donc les investissements qui ont été annoncés dans ce budget. Évidemment, ce n'est pas tout de mettre de l'argent sur la table. Il faut répondre aux besoins et écouter les nations autochtones. Il faudra qu'elles soient de vrais partenaires.
L'ADN libéral, c'est de centraliser toutes les décisions à Ottawa. On en sait quelque chose, au Québec. L'approche de nation à nation que le gouvernement a annoncée dans le discours du Trône, et qu'il refuse d'appliquer au Québec, soit dit en passant, devrait être plus qu'un slogan. C'est plus que de l'argent dont nos frères autochtones ont besoin. C'est aussi du respect, le respect de leurs différences et de leur génie propre. Sans cela, il n'y aura pas de développement. La Loi sur les Indiens et son approche coloniale les traite comme des enfants mineurs. Cette loi doit tomber.
Par ailleurs, il y a la nouvelle allocation pour enfants, une autre mesure intéressante. Nous attendons de voir la loi avant de l'approuver clairement, mais elle semble intéressante, plus généreuse que les anciens programmes, non imposable et mieux ciblée pour aller en priorité vers ceux qui en ont besoin. Il reste à voir comment elle s'harmonisera avec les programmes québécois.
L'OCDE estime que le Québec a la politique familiale la plus intéressante et la plus originale en Amérique du Nord. Notre peuple fait de belles choses. Une politique familiale efficace, c'est une politique familiale cohérente. L'aide financière des deux paliers de gouvernement, les services de garde et les congés parentaux doivent tous être coordonnés. Personne ne doit tomber dans un vide entre deux programmes gouvernementaux mal coordonnés.
Maintenant que les budgets sont sur la table et que le gouvernement est à concevoir le programme, Ottawa doit rapidement aller s'asseoir avec le gouvernement du Québec pour adapter son programme à la réalité particulière qui est la nôtre. Malheureusement, il me semble difficile de continuer sur cette belle lancée. Pour le reste, c'est déception après déception.
D'abord, au sujet des transferts, s'il est une chose qui est ressortie très clairement pendant les consultations prébudgétaires, c'est la nécessité de rétablir les transferts à un niveau qui assure la viabilité du gouvernement du Québec et la pérennité des services publics qui en dépendent.
De toutes les administrations publiques, c'est le fédéral qui dispose de la plus grande marge de manoeuvre. Comme il ne livre presque aucun service, ce n'est pas lui qui subira les effets du vieillissement de la population, particulièrement en santé. Contrairement aux provinces, dont les déficits sont récurrents parce qu'ils sont structurels, le déficit fédéral n'est dû qu'à un ralentissement économique temporaire. Au-delà de la conjoncture, la tendance est claire. Le directeur parlementaire du budget, le Conference Board du Canada et le Conseil de la fédération s'entendent pour dire que, dans un horizon de 20 ans, Ottawa sera en bonne voie d'avoir remboursé sa dette alors que les provinces seront dans une situation financière intenable.
La portée de ces problèmes financiers va au-delà du Québec. C'est le statut de province qui n'est pas viable. Ces perspectives sont très inquiétantes. En fait, à moins d'une austérité sans cesse plus dure, l'État québécois est carrément menacé d'implosion.
L'augmentation annuelle des coûts en santé a dépassé 5 %, en moyenne, depuis 10 ans. En réorganisant les services pour gagner en efficacité, le Québec espère pouvoir limiter cette hausse à 4,4 % dans l'avenir. L'augmentation de 6 % par an des transferts fédéraux en santé a permis d'effectuer un début de rattrapage. Après un creux de 18 % à la suite des sombres coupes budgétaires libérales de la fin des années 1990, Ottawa contribue maintenant aux coûts à la hauteur de 22 %. L'atteinte de la cible de 25 % fixée par la Commission Romanow, pourtant mise en place par Ottawa, est à portée de main. Malheureusement, les conservateurs ont sonné la fin du rattrapage à partir de l'an prochain. À l'issue du programme, la part fédérale sera retombée à 18 %, comme aux pires années. Cependant, le contexte sera encore plus défavorable, à cause du vieillissement de la population. Tout le monde le déplore au Québec. Il faut poursuivre le rattrapage. Il faut continuer d'augmenter les transferts de 6 % par année, jusqu'à ce qu'Ottawa assume enfin le quart des coûts du système. Comme cela vise à couvrir les coûts en santé, la répartition doit aussi tenir compte des besoins. Une répartition mécanique au prorata de la population n'est pas logique. Il faut tenir compte du nombre de personnes âgées. Qu'y a-t-il dans le budget à ce sujet? Il n'y a rien. Les libéraux maintiennent les coupes conservatrices. Il semble que les Québécois soient mieux de s'habituer à l'austérité et aux listes d'attente. Le gouvernement en place vient de le confirmer, ce n'est pas fini.
Il n'y a pas que la santé. L'avenir du Québec se trouve dans ses jeunes. Pour les transferts en éducation et en programmes sociaux, le rattrapage n'est même pas encore commencé, comme si l'éducation et les services de garde n'avaient pas d'importance. On demandait d'amorcer le rattrapage à raison de 6 % par année, jusqu'à ce qu'on soit revenu au niveau d'avant les coupes des années 1990. En fait, cela représente presque 900 millions de dollars par année pour le Québec. Qu'y a-t-il dans le budget? Il n'y a rien.
Je l'ai dit, le fédéral ne livre presque pas de services, et le peu qui relève de lui, il s'en occupe mal. Ce que les libéraux et les conservateurs ont fait depuis 20 ans de l'assurance-emploi est un vrai scandale. C'était censé être une assurance, mais c'est devenu une taxe à l'emploi. Plutôt que d'assurer les travailleurs en cas de coups durs, on les charge d'un impôt additionnel. On les a laissés tomber. On a mis dans la misère les femmes, les jeunes et les travailleurs saisonniers, et ils se retrouvent à l'aide sociale parce qu'ils n'ont pas droit à l'assurance-emploi. À Ottawa, on traite les travailleurs saisonniers comme des fraudeurs; à Ottawa, on oublie que ce ne sont pas les travailleurs qui sont saisonniers, mais bien les emplois. Comme tout le monde, les honnêtes citoyens doivent quand même manger 12 mois par année.
Du tourisme en Gaspésie, il n'y en a pas beaucoup l'hiver. Il en va de même pour la construction. Essayer de paver un chemin en plein mois de janvier, c'est impossible. Essayer de trouver un emploi d'enseignant au mois de juillet, c'est impossible. Ces gens-là ne sont pas des fraudeurs, et c'est précisément pour eux que l'assurance-emploi a été créée pendant la crise des années 1930. Les gens de partout nous ont dit qu'il fallait rebâtir l'assurance-emploi, qui a été démolie. C'est ce que nous demandions. L'assurance-emploi doit redevenir ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser être, c'est-à-dire une assurance. Il faut que le régime redevienne accessible et il faut qu'il redevienne autonome. Il faut qu'Ottawa arrête de puiser dans la caisse comme si c'était son argent.
Que retrouve-t-on dans le budget? À peu près rien. Ottawa réduit le délai de carence, ce qui est bien. Toutefois, en ce qui a trait à l'accessibilité au régime, c'est zéro. Pour la durée des prestations, c'est aussi zéro. En fait, c'est encore pire. Ottawa prolonge les prestations dans les régions dont l'économie est basée sur l'exploitation pétrolière, mais pas ailleurs. Le taux de chômage est plus élevé à Montréal qu'à Calgary, mais c'est uniquement dans la métropole albertaine que le gouvernement prolonge les prestations. En région, nos travailleurs saisonniers sont inquiets.
À ce temps-ci de l'année, les prestations achèvent, mais il n'y a rien pour eux. Nous sommes passés d'un régime défaillant à un régime défaillant et injuste. Ce n'est pas ce que j'appelle une amélioration.
Je vais dire un mot sur les infrastructures. À l'heure actuelle, le gouvernement fédéral contribue à hauteur d'environ 1 milliard de dollars aux infrastructures québécoises par l'entremise des différents programmes du Plan Chantiers Canada. Ce financement fédéral ne représente qu'environ 5 % des dépenses publiques en infrastructures au Québec, alors que le gouvernement du Québec, incluant les réseaux de la santé, de l'éducation et des municipalités, en assume 95 %. Il va sans dire que les investissements supplémentaires annoncés par Ottawa sont bienvenus. Cependant, il ne suffit pas de mettre de l'argent sur la table, encore faut-il que les sommes soient rapidement disponibles et que les programmes soient suffisamment souples pour répondre aux besoins sur le terrain, que seules les autorités québécoises et municipales sont en mesure de juger.
L'expérience du plan d'infrastructures de 2009 est éclairante. Comme Ottawa a voulu s'ingérer dans le choix des projets, les délais ont été interminables: 27 mois pour conclure l'entente-cadre qui ouvrait la porte à l'étude des premiers projets, suivie de négociations, projet par projet, de 15 mois en moyenne. Il a fallu trois ans et demi avant que les sommes sortent du Trésor fédéral, au point où il a fallu prolonger le programme. La même chose s'est produite avec le programme de 2014. L'argent a été gelé à Ottawa à cause des chicanes fédérales-provinciales engendrées par les tentatives d'ingérence du gouvernement fédéral.
Si le gouvernement veut vraiment que les sommes soient disponibles pour lutter contre le ralentissement économique maintenant, il ne doit pas répéter les mêmes erreurs. Le seul programme fédéral d'infrastructures qui fonctionne bien, c'est le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence. Les sommes sont versées en bloc aux provinces et le choix des projets se fait conjointement par Québec et les municipalités. C'est simple, rapide et efficace.
Qu'est-ce que le gouvernement a présenté dans le budget? Dans ses nouveaux programmes, le gouvernement libéral a préféré reproduire la façon de faire qui fonctionne mal, plutôt que celle qui fonctionne bien. Tout indique que les municipalités sont à nouveau victimes des querelles Québec-Ottawa où les ingérences fédérales paralyseront le processus pendant de longs mois, voire des années, alors que c'est maintenant que les besoins se font sentir.
Pire encore, les fonds pour les infrastructures communautaires qui financeront des projets comme des centres de loisirs, des infrastructures culturelles et du logement social, ont été intégrés à l'enveloppe de propagande du 150e anniversaire. Les municipalités et les groupes communautaires seront-ils forcés de faire de la propagande fédéraliste pour avoir accès aux fonds? Cela sent le programme des commandites libérales à plein nez. Tout indique que ces programmes, tels que conçus, seront complètement inefficaces, et que les villes ne verront pas avant longtemps la couleur de l'argent annoncé dans ce budget.
Cela m'amène à la politique économique. Le gouvernement a dit qu'il voulait réinvestir dans l'économie, qu'il voulait une économie plus durable. Nous sommes bien d'accord avec cela. Sous les conservateurs, il n'y en avait que pour le pétrole et pour l'Ouest. Nous voyons où cela nous a mené. Or voilà qu'après l'Ouest, c'est maintenant au tour de l'Ontario de bénéficier des largesses fédérales. Encore une fois, on ne tient pas compte du Québec.
L'économie québécoise, on l'oublie parfois, est différente de celle du Canada. Le Canada a une économie de filiales, surtout dans le pétrole et l'automobile. La protection des sièges sociaux n'est pas un enjeu canadien. Le pays a une économie assez peu innovante et ses entreprises font assez peu de recherche-développement.
Chez nous, c'est différent. Le Québec, c'est 45 % des exportations technologiques canadiennes. Le Québec, c'est des entrepreneurs qui investissent 50 % de plus en recherche que leurs semblables au Canada. C'est Statistique Canada qui le dit. Le Québec, c'est l'aéronautique et le multimédia. Ce sont les ressources renouvelables, comme l'hydroélectricité ou la forêt. C'est cela le Québec, et il faut que la politique fédérale en tienne compte.
J'ai été étonné de constater à quel point toutes les personnes que nous avons rencontrées lors des rencontres prébudgétaires s'entendent pour demander une politique économique qui répond à nos besoins. À gauche comme à droite, en ville comme en région, il faut soutenir l'innovation en entreprise. Il faut soutenir l'investissement, surtout qu'avec le pétrodollar faible, l'équipement de production coûte plus cher. Il faut une politique de l'aéronautique, une vraie, qui soutient nos gros joueurs, qui sont des champions du monde. Nous ne le dirons jamais assez. Nous avons besoin de programmes qui soutiennent nos PME, qui elles aussi innovent. Ce dont on a besoin, c'est une véritable stratégie d'innovation.
Nous avons une économie du XXIe siècle au Québec. Nos forces sont dans des secteurs qui vont gagner en importance dans l'avenir: la technologie, l'environnement, les ressources renouvelables et la culture. Nous sommes créatifs au Québec.
C'est la politique fédérale qui est incroyablement mal adaptée à nos besoins, et cela ne s'améliore pas avec le nouveau gouvernement. Il veut lui-même faire plus de recherches; c'est bien. Il veut que les chercheurs universitaires fassent plus de recherches; c'est bien aussi.
Cependant, au bout du compte, ce que veut le gouvernement, c'est compenser pour le fait que les entreprises ailleurs au Canada innovent peu, et il ne propose pas de soutenir les entreprises québécoises qui innovent. Ses politiques ne semblent pas tenir compte du fait que le Québec est le moteur technologique du Canada.
Nous ne demandons pas la charité: 1 milliard de dollars à Bombardier, c'est 10 fois moins que les 10 milliards investis dans GM. Tout ce que nous voulons, c'est une politique qui réponde à nos besoins. C'est tout.
Sur ce plan, le budget est carrément catastrophique. Il ne prévoit rien pour les secteurs sur lesquels repose notre économie: il n'y a rien pour Bombardier ou l'aéronautique en général, rien pour le secteur forestier, rien pour les agriculteurs sacrifiés lors de la négociation des accords avec l'Europe et l'Asie ni l'ombre d'un plan pour l'électrification des transports.
Pire encore, il risque de nous créer de toutes pièces des concurrents à l'Ouest de la rivière des Outaouais en compensant, avec notre argent, les faibles dépenses en innovation des entreprises du Canada hors Québec.
Le budget prévoit des sommes importantes pour la recherche gouvernementale concentrée en Ontario et pour la recherche universitaire tournée vers les besoins de l'industrie. Il a l'intention de transférer ensuite le fruit de ces recherches aux industries qui ont été peu innovantes pour compenser leurs faiblesses.
Nos industries québécoises qui innovent, il n'y a rien pour elles. En revanche, le gouvernement prévoit de nouvelles dépenses pour les pétrolières: 50 millions de dollars sont prévus pour qu'elles polluent moins. Il prévoit de l'argent pour le secteur de l'automobile, et il prolonge jusqu'en 2021 le programme qui finance ses activités de recherche.
Pour le Québec, il n'y a rien. Sous les conservateurs, le Québec se faisait dire non avec un air bête; sous les libéraux, le Québec se fait dire non avec le sourire. Au bout du compte, c'est quand même non.
Lors de la dernière élection, pour la première fois depuis 30 ans, les Québécois ont élu une majorité de députés du côté du pouvoir. On peut dire que les Québécois auront tout essayé pour tirer leur épingle du jeu dans ce pays qui n'est pas le leur.
Le budget de 2016 nous donne un avant-goût de ce que cela donne. Le travaille à tuer Bombardier, le travaille à démanteler Air Canada, le travailler à affamer les chômeurs et à vider les régions, le travaille à étrangler le gouvernement et le caucus libéral du Québec applaudit.
Manifestement, la lecture du budget fédéral proposé ne nous amène qu'à une seule conclusion: les Québécois ne peuvent pas compter sur un parti canadien pour développer le Québec; les Québécois ne peuvent pas compter sur un gouvernement canadien pour développer le Québec; pour développer le Québec, les Québécois ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Se prendre en main et tabler sur nos propres forces, cela porte un nom. Cela s'appelle l'émancipation d'un peuple, d'une nation; cela s'appelle l'indépendance.
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Monsieur le Président, je suis ravie et fière d'appuyer le budget.
Je sais qu'on demande aux gens de se rappeler des milliers de renseignements sur divers programmes, mais ce qu'il faut surtout retenir du budget, c'est qu'il investit dans deux choses importantes. Il investit, d'une part, dans l'économie et la création d'emplois et, d'autre part, dans les gens. Il aide financièrement les Canadiens pour qu'ils aient les moyens de subvenir à leurs besoins. J'estime que ces deux grandes questions sont très importantes.
Premièrement, l'économie. Il faut investir immédiatement dans l'économie. Depuis 10 ans, l'économie stagne et peu de bons emplois sont créés. Tout stagne parce que nous avons misé sur un seul produit de base pour stimuler l'économie et la création d'emplois. On sait ce qui s'est produit. Nous n'avons aucune influence sur les marchés mondiaux, et le cours du pétrole a chuté.
Nous essayons de diversifier l'économie, d'abord en investissant dans les ressources naturelles, qui sont abondantes au Canada, mais aussi en investissant dans l'économie du XXIe siècle, la créativité et l'innovation. Pour ce faire, il faut recommencer à investir dans ces domaines, que nous négligeons depuis longtemps.
Nous voulons relancer l'économie maintenant, de sorte que nous puissions avancer, puis nous veillerons à bâtir une économie à long terme. C'est pourquoi nous investissons immédiatement dans l'infrastructure.
Comme les députés le savent, nous investissons 11,9 milliards de dollars dans l'infrastructure. C'est la première étape. Je tiens à souligner que ce budget n'est pas le seul et unique budget qui sera déposé par le gouvernement actuel. Il s'agit du budget de la première étape. Lorsque nous investissons dans l'infrastructure, nous investissons dans l'infrastructure verte. Nous nous pencherons sur le traitement des eaux usées. Nous encouragerons l'achat de véhicules électriques. Nous examinerons des choses aussi simples que celles-là et qui nous permettront d'avancer.
Nous savons que l'infrastructure mène à la création d'emplois et redonnera de l'emploi aux Canadiens. Par conséquent, nous allons construire des routes et des ponts. Les routes et les ponts favorisent la circulation des gens, des biens et des services d'un bout à l'autre du pays, vers les ports, les frontières et ailleurs dans le monde. Il s'agit d'un investissement important. Pour le transport en commun seulement, la somme prévue est de 3,4 milliards de dollars sur trois ans.
De plus, ce que les gens ne comprennent pas, c'est que, partout au pays, les traversiers constituent des éléments importants en matière de transport. La Colombie-Britannique profitera du fait qu'il ne sera plus nécessaire de payer les droits de douane de 25 % s'appliquant aux traversiers importés. Nous serons ainsi en mesure d'acheter des traversiers plus grands et améliorés et de réparer ceux dont nous disposons maintenant. Je le répète, lorsque nous pouvons acheminer nos biens et nos services, nous pouvons soutenir la concurrence.
Nous investissons également dans l'infrastructure sociale. Nous investissons dans le logement tout d'abord. Construire de nouvelles habitations et en rénover de vieilles crée du vrai travail pour des gens bien réels, et nous poursuivrons dans cette veine au cours des cinq prochaines années et au-delà. Au fur et à mesure que l'économie progressera, il y aura de plus en plus de construction.
Il est question ici de divers besoins en logement. Il n'est pas seulement question d'habitations à loyer modique et de logements sociaux, dont les loyers sont établis en fonction du revenu. Nous allons également favoriser la construction de logements pour les aînés. Nous cherchons des moyens de collaborer avec les provinces et les municipalités pour la construction de logements abordables. C'est pour cette raison que nous avons doublé le budget pour le logement abordable de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement a été créée lorsque les libéraux ont mis sur pied la Stratégie nationale de logement, à l’époque de Lester Pearson. Depuis 10 ans, elle semble avoir perdu sa vocation. Nous l’avons maintenant ramenée à la fonction qu’elle était censée remplir, soit l’investissement dans le logement à prix abordable.
Beaucoup de Canadiens et leurs enfants vivent loin des centres parce que l’achat d’une maison est hors de portée. Investir à la fois dans le logement et dans le transport en commun permet toutefois de surmonter cet obstacle. En d’autres termes, on peut raccourcir les temps de déplacement du foyer au travail.
Nous investissons par ailleurs dans la nouvelle économie du XXIe siècle, notamment dans les secteurs de la recherche-développement et des sciences, mais aussi dans la commercialisation de notre technologie, qui présente d’immenses débouchés. Nos universités sont sans pareilles et font d’importantes découvertes que nous devons pouvoir commercialiser.
C’est ici que nous avons créé le vaccin contre l’Ebola, et nous l’avons vendu à une grande entreprise, à qui nous devons maintenant l’acheter en cas de besoin. Ce n’est pas le genre d’industrie que nous voulons. Nous voulons être un pays où les gens viennent débattre des façons de créer de bons produits pharmaceutiques.
Au fil des ans, nous avons fait preuve d’excellence dans les technologies médicales environnementales. C’est dans ce secteur que se trouveront les emplois bien rémunérés, stables et écologiques. Le Canada peut acquérir une réputation mondiale dans ce créneau, et c’est vers lui que l’on se tournera dans le domaine des technologies environnementales.
Je ne sais pas si beaucoup de monde le sait, mais il se trouve que, dans le domaine des effets spéciaux et des effets sonores dans les films, nous sommes les meilleurs, non pas seulement en Amérique du Nord, mais dans le monde entier. On se presse à nos portes en raison de nos compétences dans ce domaine, ce qui crée des emplois où les salaires commencent à 63 000 $ par an. Or, nous n’avons pas assez d’étudiants diplômés des écoles de cinématographie pour occuper ces emplois. Le Canada peut donc exceller dans les technologies des communications, le cinéma, les arts et la culture, et être un modèle pour le monde.
Nous cherchons des moyens de mettre au point des technologies de communication, des technologies vertes et des technologies translationnelles. Nous pouvons innover dans le domaine des soins de santé et commercialiser nos inventions dans le monde entier. C'est pourquoi la recherche translationnelle est si importante. C'est le genre de technologie au coeur de la nouvelle économie que nous cherchons à développer. C'est là que le Canada a la possibilité d'exceller.
En aérospatiale, mentionnons la société McDonnell-Detweiler et le bras canadien ainsi que la capacité que nous avons de mettre au point un satellite comme CASSIOPE, qui est à même de transmettre des quantités énormes d'information. RADARSAT, qu'utilisent Google et le reste du monde pour savoir qui se promène sur quelle rue et comment se rendre du point A au point B, est un produit canadien mis au point avec McDonnell-Detweiler dans ma province, la Colombie-Britannique. Tâchons de recommencer à exceller dans certains domaines. Lorsqu'on parle d'investissement, c'en est un bon exemple.
J'ai oublié de mentionner, monsieur le Président, que je partagerai éventuellement mon temps de parole avec le député de .
Nous investissons dans l'économie, mais n'oublions pas que l'économie n'est pas une abstraction. Il faut des gens pour bâtir une économie. Ce sont les gens qui travaillent, qui produisent, qui rendent le Canada concurrentiel. C'est pourquoi nous envisageons diverses façons d'investir dans les gens afin que le Canada redevienne productif et concurrentiel à l'échelle mondiale. Notre rendement est plutôt médiocre.
Nous investissons de nouveau dans le développement des compétences afin que les gens puissent ménager la transition des économies chancelantes aux économies émergentes. Le recyclage professionnel requiert un investissement de taille, mais c'est une mesure importante pour les travailleurs.
Pensons aux jeunes qui entrent sur le marché du travail. Nous doublons le financement du programme Emplois d'été Canada, qui est assorti de programmes d'apprentissage. Nous permettons ainsi à 35 000 nouveaux étudiants universitaires par année d'être formés pour les nouveaux emplois. Le précédent gouvernement avait fait des coupes sombres dans ce programme. Nous le remettons sur pied. Nous disons aussi aux récents diplômés qu'ils ne seront pas tenus de rembourser leur prêt tant qu'ils n'auront pas trouvé d'emploi offrant un salaire d'au moins 25 000 $.
Nous proposons des bourses pour que les étudiants puissent aller à l'université sans avoir à décrocher. Ces bourses représenteront jusqu'à 1 000 $ de plus par année.
Nous investissons dans le groupe qui connaît la plus forte croissance démographique au pays, en l'occurrence les Autochtones. Si je me souviens bien, il y a déjà eu un accord, l'accord de Kelowna, qui avait été négocié par un ancien premier ministre libéral, Paul Martin. Cet accord aurait permis d'investir 5 milliards de dollars sur cinq ans dans le logement, l'éducation et la santé. Il aurait été administré par les Autochtones pour les Autochtones, en partenariat avec les gouvernements fédéral et provinciaux.
Dès que l'ancien gouvernement est arrivé au pouvoir, il a annulé cet accord. Cela signifie qu'aucun des programmes en cause n'a été utilisé pendant 10 ans et que, par conséquent, les communautés autochtones accusent un retard de 10 ans pour ce qui est de participer pleinement à la vie économique, sociale et politique de notre pays. Nous avons maintenant rétabli la situation. Dix ans, c'est presque une génération de perdue.
Nous avons tenu un débat chargé d'émotion ici, à la Chambre, sur la situation à Attawapiskat. Il n'y a là rien de nouveau. La situation est attribuable au désespoir et à l'impuissance. Les communautés doivent pouvoir participer pleinement à l'économie du pays et savoir qu'il y a de l'espoir pour la prochaine génération, que les personnes qui en font partie réussiront mieux et pourront obtenir des emplois valorisants et ainsi retrouver la dignité. C'est important. C'est très important de collaborer de nation à nation avec les Autochtones.
Je pourrais parler des arts et de la culture, des domaines qui créent 1,1 million d'emplois au pays et qui contribuent au PIB à hauteur de 37 milliards de dollars par année.
Nous investissons dans les gens, l'économie et l'emploi pour que le Canada reprenne sa place sur la scène internationale.
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Monsieur le Président, j'aimerais aujourd'hui parler du budget de 2016. Le document a été rédigé en fonction des attentes de milliers de Canadiens à l'égard de leur gouvernement. Il reflète les priorités des Canadiens et incarne le véritable changement pour lequel les gens de Parkdale—High Park ont voté le 19 octobre dernier.
Aujourd'hui, je veux aborder trois thèmes centraux au coeur même de ce document: premièrement, l'engagement de notre gouvernement à rendre la société plus juste et inclusive; deuxièmement, son objectif d'aider les enfants canadiens à réussir; et troisièmement, son but de formuler une vision à long terme pour le Canada.
En ce qui concerne le premier thème, je suis arrivé au Canada en 1972 comme réfugié ougandais. J'avais 10 mois à l'époque. Mon père, ma mère, ma soeur de quatre ans et moi-même sommes arrivés avec seulement deux valises. Cependant, nous avons vécu dans une société où ma soeur et moi, les enfants de parents de la classe ouvrière, avaient les mêmes possibilités que tout le monde. Nous avons été traités avec respect et dignité. On nous a montré que peu importe nos origines ou les limites de nos moyens, nous vivions dans un pays où notre succès ne dépendait que de notre imagination et de notre capacité de travailler fort.
Hélas, ces 10 dernières années, le gouvernement précédent s'est acharné à éroder systématiquement les fondements de cette société juste et inclusive, à faire obstacle à quiconque voulait réussir et à empêcher les gens d'atteindre leur plein potentiel au lieu de les y aider.
Je suis fier de savoir que le nouveau gouvernement fera les choses autrement. Grâce à nous, la société sera de nouveau juste et inclusive.
Nous allons commencer par rétablir la relation avec les peuples autochtones, qui s'était détériorée au fil des générations sous les effets de la négligence passive et de l'hostilité active. Les Premières Nations, les Métis et les Inuits sont loin de jouir de la même qualité de vie que les autres Canadiens. Nous espérons que le budget de 2016 saura donner un nouvel essor à cette relation. Pour commencer, le gouvernement a annoncé la tenue d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Il investira en outre 8,4 milliards de dollars sur cinq ans afin de créer des débouchés pour les peuples autochtones et d'améliorer leur situation socioéconomique. Il n'y a pas que l'intérêt collectif qui nous pousse à vouloir renouer les liens avec les Premières Nations et améliorer leur sort. Il s'agit en réalité d'un impératif moral, et je sais que les habitants de ma circonscription le savent aussi.
Les organismes de Parkdale—High Park sont déjà passés à l'action. Je suis d'ailleurs très fier du travail que fait Wigwamen dans ma circonscription pour rebâtir cette relation. Cet organisme, le plus vieux et le plus gros fournisseur de logements pour Autochtones de l'Ontario, compte 214 logements un peu partout dans Toronto, y compris dans Parkdale—High Park.
Lorsque nous disons que le budget servira à rendre la société plus juste et plus inclusive, nous voulons aussi dire que nous allons protéger les plus vulnérables d'entre nous. Nous ferons tout pour sortir les aînés de la pauvreté. Nous allons notamment ramener l'âge de la retraite de 67 à 65 ans et majorer de près de 1 000 $ les prestations du Supplément de revenu garanti que touchent les aînés à faible revenu vivant seuls.
Le budget de 2016 n'oublie pas le logement et l'itinérance. Dans le cadre de nos investissements dans les infrastructures sociales, 504 millions de dollars serviront par exemple, pendant les deux prochaines années, à construire des logements abordables, et 573 autres millions à rénover les logements sociaux existants.
Mais surtout, le budget de cette année consacrera 112 millions de dollars sur les deux prochaines années à la lutte contre l'itinérance, en misant notamment sur le soutien en santé mentale et en toxicomanie.
Le budget de 2016 renforce également les protections pour les victimes de violence familiale. En effet, le plan d'infrastructure consacrera 90 millions de dollars sur deux ans à la construction et la rénovation de refuges et de maisons de transition destinés aux victimes de violence. Ma circonscription n'est pas étrangère à ce problème, malheureusement. Depuis 23 ans, l'excellente équipe du refuge Redwood dans Parkdale—High Park offre un espace sécuritaire et habilitant aux femmes et aux enfants qui fuient la violence familiale. Malgré ce travail extraordinaire dans notre collectivité, il manque toujours de lieux sécuritaires pour accueillir les femmes fuyant la violence familiale à Toronto, tout comme dans d'autres villes du Canada. Le budget reconnaît ce besoin et y répond.
Un pays juste et accueillant en est un qui favorise l'accès. Le budget de 2016 rendra aussi les études postsecondaires plus accessibles en doublant le montant des subventions aux étudiants pour les jeunes de familles à revenu faible ou moyen.
Comme on le sait, il ne suffit pas d'aider les jeunes à payer leurs études. Nous nous engageons également à les aider dans leur transition vers le marché du travail, en investissant dans la Stratégie emploi jeunesse 495 millions de dollars pour la seule année prochaine. Préparer la réussite des jeunes exige aussi la participation de la collectivité. Dans ma circonscription, la maison West Neighbourhood travaille à cette tâche depuis des décennies. Par l'intermédiaire du programme Toronto Youth Job Corps, qui offre du travail, des cours ou de la formation aux jeunes âgés de 16 à 29 ans, la maison West Neighbourhood de Parkdale aide les jeunes à intégrer le marché du travail. Le programme vise à aider les jeunes qui ont quitté l'école et qui sont sans emploi à se préparer à la vie active et à acquérir des compétences qui favoriseront leur réussite.
L'engagement pris dans le budget d'accroître le financement prévu pour l'emploi des jeunes montre que nous apprécions le travail effectué par des organismes comme la maison West Neighbourhood.
Le deuxième thème que je veux aborder est l'aide offerte aux enfants afin qu'ils puissent s'épanouir. C'est bien avant les études postsecondaires, dont je viens de parler, que nous devons donner aux jeunes les outils nécessaires pour réussir et contribuer à notre bien-être collectif. En effet, les données révèlent que les enfants qui partent du bon pied dans la vie ont plus de chances de réussir quand ils grandissent.
Lorsque j'ai fait du porte-à-porte dans ma circonscription, Parkdale—High Park, les jeunes familles à qui j'ai parlé m'ont sans cesse répété à quel point il est difficile d'élever des enfants dans la conjoncture économique actuelle. J'ai moi-même deux jeunes garçons: Zakir a cinq ans et Nitin aura deux ans demain. Si la Chambre veut bien faire preuve d'un peu d'indulgence à mon égard, monsieur le Président, j'aimerais souhaiter un joyeux anniversaire à mon petit garçon et lui dire que je le verrai demain.
Étant père d'une jeune famille, je sais qu'il est gratifiant d'élever des enfants, mais que c'est aussi très difficile dans cette conjoncture économique. C'est là qu'intervient le budget de 2016. Il remplacera le régime actuel de prestations pour enfants, trop compliqué, par une allocation unique, l'Allocation canadienne pour enfants, qui allégera le fardeau financier que les familles doivent assumer pour élever leurs enfants. Cette allocation est plus simple et plus généreuse.
Finie l'époque des chèques de prestation universelle de l'ancien gouvernement envoyés à des personnes ayant un salaire dans les sept chiffres qui, bien franchement, n'ont pas besoin de l'aide du gouvernement pour élever leur famille. Finie également l'époque où l'ancien gouvernement délivrait un chèque, seulement pour le récupérer par l'entremise des impôts le mois d'avril suivant.
La nouvelle allocation pour enfants est libre d'impôt et elle est ciblée, de sorte que les familles à revenu faible ou moyen recevront plus d'argent que celles ayant un revenu supérieur.
Nous avons fait campagne en promettant bien précisément d'offrir de l'aide à ceux qui en ont le plus besoin. Cette Allocation canadienne pour enfants, combinée à la réduction d'impôt pour la classe moyenne que nous avons adoptée le 1er janvier de cette année, fera exactement cela.
Je passe maintenant à mon troisième point. Le budget incarne notre vision à long terme pour le Canada. Certains aspects de cette vision se sont manifestés dès notre arrivée au pouvoir.
Nous croyons à l'égalité; d'où notre Cabinet comptant un nombre égal d'hommes et de femmes.
Nous croyons aux décisions stratégiques fondées sur des données probantes; d'où la restitution immédiate du formulaire détaillé de recensement.
Nous croyons qu'il faut oser nommer le danger des changements climatiques; voilà pourquoi nous avons renommé le ministère, avons été des chefs de file lors de la 21e Conférence des parties à Paris, et avons investi, uniquement dans le présent budget, 3,4 milliards de dollars pour les cinq prochaines années dans la lutte contre les changements climatiques.
Nous croyons aussi en la compassion. Nous avons accueilli jusqu'à maintenant 26 000 réfugiés syriens au pays. Cette cause me tient beaucoup à coeur.
Le budget exprime clairement une autre partie de notre vision. Nous croyons en la culture canadienne. Le soutien offert à CBC/Radio-Canada et à d'autres organisations qui font la promotion de la culture canadienne le montre bien.
Ma circonscription compte un grand nombre d'artistes, d'écrivains, de réalisateurs, de producteurs de télévision, de musiciens, d'acteurs et d'éditeurs. Ils contribuent à la culture de Toronto et sont un énorme moteur économique pour notre pays. Nous croyons qu'il faut nourrir ce moteur de la création et de l'économie, et non le freiner. C'est pourquoi le budget prévoit un investissement de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans pour appuyer les organismes artistiques et culturels, ce qui comprend un investissement de 550 millions de dollars dans le Conseil des arts du Canada seulement.
Nous ne voulons pas simplement promouvoir la créativité canadienne, mais aussi protéger les symboles culturels du Canada. À maintes reprises pendant et après la campagne électorale, les résidants de Parkdale—High Park nous ont demandé de sauver CBC/Radio-Canada, après une décennie d'abandon. Nous les avons écoutés et nous avons répondu à leur demande. Le budget de 2016 consacrera 675 millions de dollars sur cinq ans à CBC/Radio-Canada pour réaffirmer le rôle que joue cette société dans notre discours public pour promouvoir nos deux langues officielles de même que notre culture et nos valeurs communes.
En conclusion, le budget vise une transformation. Après 10 années de négligence, le budget fait comprendre aux Canadiens que leur gouvernement est enfin prêt à investir dans le pays, dans sa population, dans ses institutions et dans ses infrastructures.
Surtout, le budget montre l'engagement du gouvernement à créer une société plus juste et inclusive et à offrir aux enfants canadiens le meilleur départ possible.
Le budget de 2016 définit une vision à long terme qui reflète nos valeurs communes comme l'égalité, la compassion et la volonté de fonder les politiques sur des faits. Je suis fier de ce budget et je l'appuie pleinement. J'encourage tous les députés de la Chambre à faire de même.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps qui m'est accordé avec la députée d'.
Bien que j'accueille favorablement certaines mesures, comme la brève prolongation des prestations d'assurance-emploi pour les travailleurs du secteur pétrolier et gazier de ma circonscription et comme les sommes injectées dans le logement social, je constate que le budget prévoit des emprunts massifs sur le dos des générations futures, mais qu'il ne contient ni plan de création d'emplois, ni réflexion sur le rétablissement de l'équilibre budgétaire.
Le budget prévoit des emprunts d'argent importants. Le gouvernement empruntera 30 milliards de dollars cette année et plus de 100 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Comment les Canadiens peuvent-ils faire confiance à un gouvernement qui a renié ses promesses dès le début de son mandat? Le gouvernement semble croire que tout lui est dû et il méprise totalement les vaillants contribuables.
Le dit vouloir concentrer les efforts sur les jeunes Canadiens, mais tout ce qu'il trouve à faire pour eux est de les endetter lourdement, ce qui leur rendra la tâche extrêmement difficile lorsqu'ils voudront passer à la prochaine étape de leur vie, une fois leurs études terminées.
J'ai écouté les économistes des syndicats, les politiciens libéraux et divers experts nous dire combien ce déficit est insignifiant, alors parlons-en un peu.
En six ans, le gouvernement empruntera 118 milliards de dollars aux générations futures. Mettons cela en perspective: la construction de la tour Bow, le plus haut gratte-ciel de Calgary, a coûté 1,2 milliard de dollars. Cela signifie que le budget actuel permettrait la construction de 100 tours Bow, soit 50 gratte-ciel de plus qu'au centre-ville de Toronto.
Ce qui inquiète le plus, à propos du déficit, c'est qu'il n'y a absolument aucun plan pour l'éliminer.
Examinons le budget de plus près et voyons ce qu'il signifie pour les vaillants travailleurs de Lethbridge, que je représente.
Regardons d'abord les emplois. J'ai été déçue de l'absence de vision à long terme pour relancer l'économie de l'Alberta. Le budget confirme que le gouvernement n'a pas l'intention d'aider l'Alberta à se remettre du ralentissement énorme dans le secteur pétrolier et gazier ni de la perte de dizaines de milliers d'emplois. L'attitude nonchalante du gouvernement à l'égard de la création d'emplois ne profitera tout simplement à personne.
Je fais confiance à l'esprit d'entreprise et à l'éthique professionnelle rigoureuse des gens de Lethbridge, des qualités qui me rendent fière. Je représente des milliers de chefs de petites entreprises, des gens intelligents qui sont prêts à prendre des risques calculés et qui tiennent à contribuer à leur tour à la collectivité en créant des emplois. Les petites entreprises sont le moteur de l'économie canadienne. Elles stimulent l'innovation et l'entrepreneuriat au Canada et elles emploient plus de travailleurs que tout autre secteur.
Pendant la campagne électorale, les libéraux ont promis de réduire le taux d'imposition des petites entreprises. Ils ont toutefois manqué à leur parole. Le premier ministre a menti. Cette promesse non respectée coûtera 1 milliard de dollars par année aux petites entreprises du Canada, des fonds qui auraient pu leur permettre de créer des emplois.
Parlons maintenant des familles.
L'ancien gouvernement conservateur a fait des familles une priorité. Il a fait ce choix parce qu'il a la conviction que les familles sont la pierre angulaire de la société canadienne. Pour financer leur nouvelle allocation pour enfants, les libéraux ont aboli la Prestation universelle pour la garde d'enfants et les crédits d'impôt pour la condition physique et les activités artistiques des enfants. Ils ont aussi mis leur menace à exécution en abolissant le fractionnement du revenu pour les familles, qui aidait pourtant des milliers de familles de la région de Lethbridge.
Le gouvernement prétend que les familles toucheront plus d'argent avec son Allocation canadienne pour enfants, mais, en y regardant de près, nous voyons que la classe moyenne y perd. Les parents savent mieux que le gouvernement ce qui est dans l'intérêt de leurs enfants, mais le budget supprime la possibilité de choix pour les parents, limite les options pour les familles et, en fin de compte, donne plus de pouvoir au gouvernement plutôt que d'en donner plus aux parents.
J'ai été déçue de voir que les dépenses d'infrastructure proposées pour stimuler la croissance économique sont déjà destinées aux grandes villes, plus particulièrement Toronto, Montréal, Ottawa et Vancouver. Ce budget semble centré sur les grandes villes et faire très peu pour un petit centre, comme Lethbridge.
De plus, il y a peu d'investissements destinés aux régions rurales. Dans mon comté, il y a beaucoup de routes et de ponts qui n'ont pas été réparés ni entretenus depuis les années 1950. Ces routes et ponts sont empruntés tous les jours pour acheminer des produits agricoles jusqu'au marché, ce qui est très important pour le Canada. Globalement, le budget témoigne d'une indifférence flagrante envers nos producteurs primaires et fait fi de leurs besoins, faisant fi du coup des besoins de l'ensemble du Canada.
J'aimerais attirer l'attention sur deux autres domaines qui m'intéressent beaucoup. Ce sont les personnes handicapées et les jeunes.
Tout comme dans le discours du Trône, il y a une omission flagrante en ce qu'il n'y a pas d'aide pour les personnes handicapées. La seule mesure immédiate pour les personnes handicapées est une maigre augmentation de 2 millions de dollars par année du Fonds pour l'accessibilité, un fonds doté de 14 millions de dollars créé par le regretté Jim Flaherty.
Cela contraste avec les budgets des conservateurs, qui ont créé de nouveaux programmes comme le régime enregistré d'épargne-invalidité et la Subvention canadienne pour l'épargne-invalidité afin d'aider les familles à économiser en prévision des besoins futurs d'un enfant handicapé. Jim Flaherty avait en outre instauré le Fonds pour l'accessibilité afin de financer l'aménagement des lieux publics dans le but de permettre l'accès des personnes limitées sur le plan physique. Le gouvernement libéral a promis de présenter une loi nationale sur les personnes handicapées, mais cette promesse, comme tant d'autres, n'a pas trouvé place dans le budget de 2016.
J'espère sincèrement que le nouveau gouvernement prendra le temps, au cours des prochaines années, de rencontrer les représentants de la communauté des personnes handicapées afin de comprendre les importants problèmes auxquels ces personnes doivent faire face sur une base quotidienne. J'ai eu l'immense privilège d'écouter nombre de leurs histoires et je dois avouer que leur persévérance, leur résilience et leur optimisme m'ont à la fois impressionnée et encouragée. Je crois que le gouvernement libéral peut faire mieux — en fait, je crois qu'il doit faire mieux — pour édifier un Canada inclusif.
Le gouvernement libéral se décrit comme étant le champion des jeunes. Le a dit qu'il avait l'intention d'accorder priorité à la jeunesse canadienne, mais les dispositions pécuniaires de ce budget ne vont pas dans ce sens.
Cela dit, le budget contient quelques bonnes mesures que je serais disposée à appuyer...
Des voix: Oh, oh!
Le vice-président adjoint (M. Anthony Rota): À l'ordre. S'il vous plaît, puis-je avoir votre attention? Une députée est en train de parler, alors je vous demande un peu de respect. Ce serait grandement apprécié. Merci.
Je dois vous informer à regret qu'il ne vous reste plus que 30 secondes, plus ou moins, mais je vous en prie, continuez.