Que, étant donné que le gouvernement signe des accords commerciaux qui ouvrent des brèches dans la gestion de l’offre et auront un impact négatif sur l’industrie laitière canadienne, la Chambre: a) reconnaisse l’importance des pertes économiques des producteurs laitiers canadiens qu’a entrainé l’importation de lait diafiltré des États-Unis et qui se sont élevées à 220 millions de dollars en 2015; b) reconnaisse que chaque jour d’inaction du gouvernement contribue à la disparition des fermes familiales dont le nombre ne cesse de reculer au pays; c) reconnaisse que toutes les composantes de l’industrie parlent d’une seule voix et exigent que le problème soit réglé immédiatement; d) demande au gouvernement de tenir ses promesses électorales et de respecter les engagements pris depuis le début de son mandat en faisant respecter dès maintenant les normes de compositions fromagères à tous les transformateurs canadiens.
Monsieur le Président, je veux vous dire que je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
C'est toujours avec fierté que je me lève à la Chambre pour parler au nom des citoyens de Berthier—Maskinongé. C'est un honneur. C'est surtout un honneur de présenter une motion importante sur le lait diafiltré. Comme on le sait, je pose souvent des questions à ce sujet. Je questionne le gouvernement pour savoir pourquoi il y a autant d'inaction de sa part. Donc je suis vraiment fière de débattre de cette motion aujourd'hui à la Chambre. J'espère bien avoir l'appui de tous mes confrères et consoeurs, ici, à la Chambre. Je veux aussi souligner la présence de plusieurs producteurs et productrices qui sont ici avec nous aujourd'hui. Les producteurs sont des personnes qui travaillent 7 jours par semaine, 365 jours par année. Ce sont des personnes passionnées, dévouées. Nous sommes vraiment fiers d'eux.
Je veux souligner la présence des producteurs et productrices de la Montérégie-Ouest, des Laurentides, de l'Outaouais, de Lanaudière et de la Mauricie. Ils vont participer au débat à la Chambre et aussi, je l'espère, participer à la période des questions orales.
Je vais résumer brièvement la situation. Le lait diafiltré est un concentré protéique laitier en provenance des États-Unis. Il a été créé pour contourner les règles et les lois canadiennes puisque aucun transformateur ne l'utilise dans son pays de provenance. En raison de la lenteur du gouvernement libéral et, dans le passé, du gouvernement conservateur, ce lait diafilré, qui est sous une forme gélatineuse, est utilisé à la place du lait frais de nos producteurs depuis plus de deux ans.
En 2015, la quantité importée de ce produit a considérablement augmenté. Cela a entraîné des pertes économiques de 220 millions de dollars pour les producteurs laitiers canadiens. Cet enjeu seulement fait perdre en moyenne de 15 000 $ par année à chacun de nos producteurs, ici au Canada. La situation est catastrophique pour les producteurs de lait. Cela prend un parti qui va se tenir debout pour eux, et c'est le NPD.
En effet, les producteurs sont à bout de souffle et il sera important de partager certains témoignages. Nous recevons plusieurs appels au bureau. Je rencontre souvent les producteurs, quotidiennement, et c'est vraiment important de partager certains témoignages. Je vais commencer avec celui de Jean-François Allié de Saint-Léonard-d'Aston. Il écrit ceci:
« Monsieur le premier ministre et cher gouvernement libéral [...] Ma ferme est en péril, le prix standard du lait à 68 $ par hl et 70 $ par hl me fait penser de tout vendre; ma ferme c'est ma vie, c'est tout ce que j'ai. [...] l'accord avec l'Europe, le Partenariat transpacifique et l'importation du lait diafiltré lors des dernières années nous cause et causera notre perte; je perd près de 2 000 $ par mois [...] depuis mai 2015 [...] ça fait un an, donc 24 000 $; aidez-nous, ces trois points ne donnent pas une perspective d'avenir positive [...] Ferme Jean-François Allié, 40 vaches [...] à Saint-Léonard d'Aston [...] en voie de disparition. »
Le deuxième témoignage que je veux partager avec les députés de la Chambre est celui de Ana Maria Martin, de la ferme Lorami, de Henryville au Québec.
« Cher premier ministre, quelle déception pour moi de voir que j'avais crû en vous lors des dernières élections et que maintenant vous nous laissez tomber! L'inaction qui se passe en ce moment dans le lait diafiltré est l'équivalent d'avoir abattu lâchement notre gestion de l'offre, car elle se fait d'une façon insidieuse en venant déséquilibrer le marché. Je suis productrice de lait dans une ferme familiale avec mon mari. Nous l'avons achetée à ses parents en 2013 et avons investi en 2014 dans la robotisation avec une étable où le confort des vaches est la priorité. Nous voulions par ce fait être dans la top élite pour l'excellence de la qualité du lait et devenir des entrepreneurs efficaces dans la gestion. Voilà que l'an passé, la perte monétaire due au lait diafiltré a été de l'ordre de 60 000 $. Ce facteur est hors de mon pouvoir mais dans le vôtre. Vous êtes à démolir notre production laitière canadienne pour ne pas choquer vos précieux amis l'autre côté de la frontière. Pendant que des géants envoient leur argent dans des paradis fiscaux, nous, on investit dans notre région. Je suis mère de 4 garçons et il est impératif que cesse cette lassitude avant qu'il soit trop tard pour plusieurs d'entre nous. »
J'aimerais ajouter un autre témoignage, celui d'un producteur de ma région. Voici ce que dit Jean-Félix Morin:
« Chez nous, on perd plus de 3 000 $ par mois, ce qui est plus que mon salaire [...] J'ai vu de mes amis perdre encore plus et être obligés de vendre leur ferme cet automne. Je trouve ça très difficile. Est-ce que je changerais de carrière? Il faudrait que je retourne à l'école. C'est choquant de voir que c'est seulement politique et que le gouvernement ne s'en mêle pas. Personne ne veut être millionnaire. On veut juste vivre. »
C'est important de le retenir. Je pourrais faire part à la Chambre de plusieurs autres témoignages, mais j'encourage les députés de la Chambre à aller rencontrer les producteurs qui sont dehors ou qui vont entrer plus tard et participer au débat et à échanger avec eux. Ils vont nous parler de l'importance d'agir et de le faire maintenant. Tout le monde connaît la solution.
En plus de ces témoignages, en moins de 48 heures, notre pétition en ligne qui demande au gouvernement de régler le problème du lait diafiltré a amassé plus de 4 500 signatures. Tous ces gens sont vraiment déçus, frustrés et en colère, et je le suis aussi. Je pense que plusieurs députés comprennent la situation, mais j'imagine qu'ils manquent de volonté politique. Le gouvernement en place ne bouge pas. On constate encore beaucoup d'inaction de la part du gouvernement libéral.
Après avoir posé plusieurs questions à la Chambre, nous n'avons toujours aucune réponse ni aucune mesure de la part du gouvernement libéral. Pourtant, durant la campagne électorale, les libéraux se sont engagés à régler le problème du lait diafiltré. Même le a dit aux producteurs laitiers, en février, qu'il n'avait jamais été question que le lait diafiltré soit utilisé comme du lait. Plus de deux mois plus tard, il ne fait même pas appliquer les normes qui existent déjà.
Si j'étais à la place du gouvernement, je serais drôlement embarrassée. Pire encore, deux ministères d'un même gouvernement catégorisent le lait diafiltré de deux différentes façons. Les services frontaliers laissent entrer le lait diafiltré comme un concentré de protéines laitières, un CPL, et l'Agence canadienne d'inspection des aliments laisse les transformateurs utiliser le lait diafiltré à la place du lait fait dans leur fromage. Ce manque total de cohérence aussi flagrant est du jamais vu.
Si la situation n'était pas connue du gouvernement et si le problème n'était pas urgent, j'aurais peut-être pu comprendre. Or tout le monde est au courant du problème du lait diafiltré, qui dure depuis plus de deux ans. Nous posons des questions, à la Chambre. Nous avons même eu la chance de faire une petite étude au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a rencontré à plusieurs reprises les acteurs du milieu, comme des producteurs de lait du Québec, des producteurs de lait du Canada et même des transformateurs. Tout le monde est sur la même longueur d'onde: le gouvernement doit appliquer les règlements et la loi déjà en place.
La situation est pressante. Voici ce qui est en jeu: des vies, l'économie, des productions familiales et des régions. La solution est simple: le gouvernement doit agir. Grâce au débat sur le problème du lait diafiltré que nous aurons à la Chambre aujourd'hui au cours duquel plusieurs députés prendront la parole, j'ai bon espoir que nous trouverons un consensus et que le gouvernement appuiera notre motion, mais surtout qu'il agira. On constate maintenant beaucoup de pression de la part des Américains, et on se demande si le gouvernement libéral va se tenir debout pour les producteurs canadiens ou se mettre à genoux pour les Américains.
J'ai bon espoir que nous trouverons une solution.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir participer à ce débat sur la protection de nos producteurs laitiers. Je suis ravie de la proposition de la députée de qui se dévoue corps et âme pour nos producteurs laitiers, depuis des années. C'est grâce à elle qu'on peut parler du problème lié au lait diafiltré qui traverse nos frontières. On demande au gouvernement libéral de se tenir debout, de faire quelque chose ou d'appliquer simplement ses propres lois. C'est une solution simple que les libéraux ne veulent pas appliquer. C'est de cela qu'on parle aujourd'hui.
Les libéraux nous disent de belles paroles. Depuis des semaines et des mois, ils nous disent qu'ils vont faire quelque chose, mais les producteurs attendent toujours. Des centaines de producteurs sont dehors sur la Colline du Parlement, et ils sont prêts à parler avec tous les députés pour les sensibiliser à leur situation. Je suis très heureuse de pouvoir me lever à la Chambre pour défendre les producteurs de mon comté et ceux de partout au Canada également.
On parle d'un enjeu extrêmement important. Comme je le disais, cela touche des dizaines de milliers de personnes partout au pays, et cela coûte plusieurs centaines de millions de dollars par année à cause du lait diafiltré. C'est d'autant plus dommageable que le secteur laitier verse 3,6 milliards de dollars en impôt par année, aux trois paliers de gouvernement. Il assure le maintien de l'équivalent d'environ 215 000 emplois à temps plein. Le Québec est un acteur majeur du secteur avec près de 40 % du cheptel de vaches laitières.
Comme je le disais, il y a une solution très simple à ce problème: le gouvernement n'a simplement qu'à appliquer ses propres normes de composition fromagère.
À la sortie du pis de vache, le lait contient à peu près 3 % de protéines. Le lait diafiltré qui passe par les États-Unis est issu d'un procédé technologique qui permet d'obtenir un taux d'environ 15 % de protéines. Son utilisation permet ainsi la production de produits laitiers à un coût de beaucoup inférieur à celui des producteurs d'ici.
Actuellement, l'Agence des services frontaliers du Canada considère le lait diafiltré comme un concentré protéique laitier. Il n'est donc pas assujetti à des frais de douane, d'où son avantage financier pour les transformateurs. De son côté, l'Agence canadienne d'inspection des aliments considère le lait diafiltré comme du lait dans son travail d'inspection.
Au sein d'un même gouvernement, deux ministères considèrent le lait diafiltré de deux façons différentes. C'est complètement incohérent. C'est effectivement scandaleux et débile. Cela fait en sorte qu'il y a plusieurs conséquences néfastes et catastrophiques pour les producteurs et l'emploi au pays, mais aussi pour les consommateurs qui achètent les produits, sans savoir d'où proviennent les composantes.
Autrement dit, du lait diafiltré provenant des États-Unis, où les normes sont différentes, est mélangé à du lait canadien pour diminuer les coûts de production. Cela porte un coup dur aux producteurs laitiers. En 2015, les pertes ont été estimées à plus de 220 millions de dollars pour les producteurs canadiens. Juste dans ma région, en Montérégie, les producteurs perdent en moyenne 15 000 $ par année à cause du lait diafiltré qui passe par nos frontières.
Tout au long de la campagne et jusqu'à maintenant, des centaines de producteurs sont venus me rencontrer. En campagne électorale, il y a eu une manifestation monstre au poste frontalier Herdman,pour justement démontrer l'importance de l'impact que cela avait sur leur production. Des agriculteurs sont venus à mon bureau ou ils m'ont appelée en pleurs pour me dire qu'ils devraient fermer leurs portes si cela continuait. Ils me disaient que le travail agricole et avec les vaches représentait toute leur vie. Ils avaient pensé continuer et léguer leur ferme à leurs enfants, mais que cela ne serait plus possible parce qu'ils étaient pris à la gorge.
Le gouvernement fédéral doit agir. Les producteurs se demandent quand il va le faire, car le n'arrête pas de dire qu'il est à l'écoute et qu'il est au courant de la situation. Il est même allé rencontrer les producteurs pour leur dire que le gouvernement allait agir, mais rien n'est fait.
Dans ma circonscription, M. Montpetit m'a écrit pour me parler du problème du lait diafiltré, je le cite: « Je commence à voir notre rêve d'avoir une ferme laitière prospère s'éloigner à grande vitesse ».
Moi, je défends l'achat local. J'ai d'ailleurs déposé un projet de loi en ce sens, lors de la dernière législature. Le lait diafiltré va totalement à l'encontre de ce principe d'achat local.
Par ailleurs, les libéraux avaient tous voté en faveur de l'achat local. Cela entre vraiment en contradiction avec les convictions qu'ils avaient quand ils étaient à l'opposition. Maintenant qu'ils sont au pouvoir, cela change. Plus ça change, plus c'est pareil.
Moi, je veux pouvoir acheter des fromages canadiens, faits au Canada avec du lait d'ici, et non du fromage fait à partir de protéines laitières provenant des États-Unis. Cette problématique a des conséquences réelles pour les producteurs, pour les travailleurs de chez nous et sur l'alimentation des citoyens. Le ministre doit en saisir l'ampleur et considérer les conséquences de son inaction. C'est urgent.
La filière laitière représente près de 5 000 emplois directs, indirects ou induits dans la Montérégie seulement. Si le gouvernement fédéral ne fait rien, il aura la responsabilité des pertes d'emplois sur la conscience.
On parle de dévitalisation des régions, où il y a des terres. Le secteur agroalimentaire contribue à un emploi sur huit au Canada. C'est un des secteurs les plus importants de l'économie canadienne. Le gouvernement libéral ne semble pas le comprendre.
Pourtant, le reconnaît le problème. Je le cite: « Il n'a jamais été question que le lait diafiltré soit considéré utilisé comme du lait frais. »
Lors de la campagne électorale, les libéraux se sont engagés à régler le problème du lait diafiltré, qui coûte des millions de dollars à nos producteurs laitiers. Cependant, ils se traînent les pieds.
Voici les propos d'un candidat libéral aux dernières élections, tels que rapportés dans la presse:
[...] si les libéraux sont portés au pouvoir, il convoquerait, dans les 90 jours suivant l'élection, tous les acteurs concernés, sans exception. Ceux-ci auraient six mois pour trouver une solution, à la hauteur de leurs compétences respectives.
Si jamais cette table de négociation n'accouchait de rien, « le gouvernement fédéral prendrait la responsabilité et règlerait le problème pour les 20 prochaines années » [...]
Jusqu'à maintenant, à ce que je sache, les libéraux ont complètement brisé leur promesse. Cela commence à ressembler à de la fumée. Pourtant, la solution est simple: faire appliquer les normes existantes de composition des fromages.
Par ailleurs, si les libéraux ont réellement à coeur la gestion de l'offre, nos fermes familiales et nos régions, ils vont appuyer notre motion et régler ce problème une fois pour toutes. C'est pourquoi je demande à mes collègues d'en face, qui viennent de la Montérégie, de la Mauricie, de l'Outaouais et de partout ailleurs au Canada, de voter en faveur de notre motion, d'intervenir immédiatement par la suite et de faire appliquer les règles. Il faut pousser le ministre à agir ou alors à justifier pourquoi il décide d'abandonner les producteurs laitiers du pays entier.
L'autre pierre d'achoppement est l'inquiétude concernant les traités de libre-échange. Non seulement le Canada signe des accords commerciaux qui ouvrent une brèche dans la gestion de l'offre, mais il remet aussi en question les compensations.
Que ce soit le Parti conservateur ou le Parti libéral qui est au pouvoir, force est de constater que c'est du pareil au même. Les nouveaux accords comportent le risque que d'autres protéines laitières entrent sur le marché canadien sans l'imposition de tarifs douaniers, comme c'est le cas présentement pour les protéines laitières des États-Unis.
Selon une étude commandée par Agropur, de 4 500 à 6 000 fermes pourraient disparaître, et 40 % de la transformation pourrait déménager vers d’autres pays si la gestion de l'offre était sacrifiée dans le cadre des accords de libre-échange.
Nous allons le répéter tout au long de la journée, et les producteurs, qui écoutent peut-être ces discours, vont aussi le répéter: il est très important de faire respecter les normes fromagères à l'intérieur de notre propre pays, qu'on donne les ressources nécessaires aux inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et qu'on se tienne debout pour donner les ressources nécessaires aux agents des services frontaliers, qui font aussi des inspections et qui laissent passer le lait, puisque le gouvernement n'a pas ajusté ses critères concernant le lait diafiltré qui traverse la frontière.
C'est urgent, car il s'agit d'emplois et de notre économie. Il s'agit de la consommation de produits par les citoyens.
Il est temps que les libéraux ouvrent les yeux. Il est temps qu'ils agissent au nom de tous les producteurs laitiers du Canada.
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Monsieur le Président, je remercie la députée de d'avoir soulevé cette importante question à la Chambre. Je tiens aussi à saluer les producteurs qui sont ici présents.
Le gouvernement appuie entièrement la gestion de l'offre du Canada. Nous sommes tous mobilisés concernant les préoccupations de l'industrie. Le ministre et moi-même sommes tous deux d'anciens producteurs de lait. Nous connaissons très bien les défis que doivent relever les producteurs au quotidien. L'exploitation agricole de ma famille se trouve à La Prairie, pas très loin d'ici. Il s'agit d'une ferme laitière de cinquième génération.
Les secteurs soumis à la gestion de l'offre sont essentiels pour assurer un secteur agricole fort et une économie prospère au Canada. Dans l'ensemble, les secteurs des produits laitiers, de la volaille et des oeufs créent près de 300 000 emplois et engendrent des retombées économiques globales de 32 milliards de dollars.
Parmi les industries alimentaires, le secteur laitier canadien est la plus importante de notre pays. Il réalise des ventes à la ferme de 6 milliards de dollars, il effectue des ventes de plus de 16 milliards de dollars dans le secteur de la transformation et il emploie plus de 100 000 personnes.
Le secteur laitier englobe notre industrie du fromage innovatrice, qui continue de remporter des prix à l'échelle internationale. La production laitière est un rouage majeur de l'économie de toutes les régions du Québec. Sur l'ensemble de son territoire, plus de 6 000 propriétaires de fermes laitières mettent en marché près de 3 milliards de litres de lait chaque année, pour une valeur à la ferme de plus de 2 000 milliards de dollars.
C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé à protéger la gestion de l'offre et à faire des consultations afin de trouver une solution à long terme. Le Canada est aussi un leader mondial dans l'exportation de matériel génétique du bétail. Ses ventes frôlent les 200 millions de dollars dans 100 pays. Le gouvernement est déterminé à appuyer le secteur laitier dynamique du Canada.
En janvier, nous avons annoncé un nouvel investissement fédéral de 1,75 million de dollars dans la grappe de recherche laitière. Cet investissement important facilitera les travaux de nos chercheurs en agriculture et agroalimentaire canadiens dans deux domaines clés: accroître la valeur énergétique des cultures fourragères canadiennes pour aider à augmenter la production de lait, et comprendre le rôle que jouent les matières grasses du lait, y compris leur incidence sur le diabète de type 2. L'investissement fédéral dans la grappe totalise ainsi 13,75 millions de dollars.
Notre message est clair depuis le début: le gouvernement du Canada appuie résolument la gestion de l'offre. L'innovation est un facteur important de l'industrie laitière au Canada. Aujourd'hui, la vache moyenne produit près de trois fois plus de lait qu'il y a 50 ans. L'industrie avance à grands pas sur le plan de la productivité et de la durabilité. Les producteurs laitiers du Canada sont parmi les chefs de file mondiaux de leur industrie en ce qui concerne l'environnement. Aujourd'hui, l'industrie laitière du Canada a une empreinte réduite sur le carbone, l'eau et le sol par rapport à presque toutes les autres industries laitières dans le monde.
Dans notre ferme familiale à La Prairie, nous sommes très conscients de l'importance de l'environnement dans la conservation des ressources en terre et en eau pour les prochaines générations. Toutes les activités agricoles, que ce soit dans le champ ou dans l'étable, ont une incidence sur l'environnement. Les agriculteurs canadiens savent qu'ils doivent tenir compte de l'environnement dans toutes leurs pratiques. C'est la bonne chose à faire pour l'avenir de leur famille et de notre planète.
C'est pourquoi, il y a deux semaines, j'étais à Ste-Anne-de-Bellevue avec le pour annoncer des investissements fédéraux de 27 millions de dollars, afin d'aider les producteurs à trouver des moyens d'atténuer les gaz à effet de serre liés à leurs activités agricoles.
Cet investissement fait partie des efforts continus du gouvernement du Canada visant à aider ce secteur à être concurrentiel, durable et novateur.
Le Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture soutient la recherche sur les pratiques et les technologies permettant d'atténuer les gaz à effet de serre qui peuvent être adoptées à la ferme. Ce nouvel investissement quinquennal prolonge l'engagement actuel du Canada à soutenir les objectifs de l'Alliance mondiale de recherches sur les gaz à effet de serre en agriculture. Lundi dernier, les ministres et ont annoncé un investissement maximal de 1,9 million de dollars pour un an, dans le Programme de stage en agroenvironnement, afin d'inciter les jeunes à postuler des emplois verts dans le secteur agricole et agroalimentaire.
Cette initiative fait suite à un engagement du gouvernement du Canada dans le budget de 2016 d'offrir des possibilités aux diplômés d'études postsecondaires intéressés à aider le secteur agricole et à mettre en oeuvre des activités bénéfiques pour l'environnement.
Pour les producteurs laitiers, ces activités pourraient comprendre la construction de clôture pour que le bétail...
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Monsieur le Président, je vais y venir.
Comme je l'expliquais, ces aides vont permettre la construction de clôtures pour le bétail afin qu'il reste à l'écart des plans d'eau, la relocalisation des installations d'hivernage du bétail loin des cours d'eau, l'amélioration de l'entreposage du fumier pour protéger l'environnement et l'établissement de fourrage sur les sols érodables.
L'initiative aidera à financer des stages dans des exploitations agricoles et au sein d'organismes du secteur agricole et agroalimentaire pour inciter les jeunes à postuler à des emplois verts. De plus, mardi, l'association des Producteurs laitiers du Canada a lancé une initiative de durabilité pour mettre en valeur l'engagement des agriculteurs à appliquer des normes élevées sur leurs fermes, de la qualité du lait à la salubrité des aliments, au soin des animaux, à la traçabilité, à la biosécurité et à l'environnement.
Les producteurs laitiers montrent clairement leur engagement à l'égard d'une intendance responsable de leurs animaux et de l'environnement, produisant de façon durable des aliments de qualité, sécuritaires et nutritifs pour les consommateurs. Ils montrent aux consommateurs qu'ils partagent leur passion pour la qualité des aliments, le soin des animaux et l'environnement.
Comme je l'ai mentionné, nous sommes également au courant des préoccupations de l'industrie. Comme les producteurs nous l'ont mentionné à plusieurs reprises, l'utilisation du lait diafiltré dans la production de fromages est une source de préoccupations. Nous travaillons en vue de trouver une solution durable.
Le ministre et moi-même avons eu des discussions exhaustives avec les producteurs de partout au Canada. Le gouvernement a entrepris des travaux pour s'assurer que les normes sont claires pour tous. Le gouvernement appuie entièrement la gestion de l'offre et reconnaît l'importance des mesures de contrôle efficaces des importations et gère ces importations conformément à ses obligations en matière de commerce international. Le ministre et son équipe sont régulièrement en communication avec les intervenants du secteur laitier au sujet de ce très grave problème. Notre équipe déploie tous les efforts nécessaires afin de s'assurer que les normes sont claires pour tous.
Une fois de plus, le gouvernement du Canada soutient pleinement la gestion de l'offre. Ainsi, nous devons régler certains problèmes et je suis ravi d'avoir l'occasion de le faire ici, devant la Chambre. Toutefois les problèmes sont toujours accompagnés de possibilités.
L'industrie laitière canadienne réalise un excellent travail dans les marchés en croissance grâce à la promotion de l'image de marque et à la collaboration avec l'industrie, ainsi qu'à l'exploitation de l'innovation. Les producteurs laitiers du Canada sont sans égal. Dans ma province natale du Québec, nous savons que les fromages québécois comptent parmi les meilleurs au monde. Les transformateurs laitiers québécois fabriquent plus de 60 % des fromages faits au Canada. Le Québec compte quelque 110 producteurs fromagers et quelque 450 fromages disponibles sur le marché.
Aujourd'hui, une cinquantaine de petites entreprises artisanales laitières, dont la majorité fabrique des fromages, font la fierté des régions et le délice des Québécois. En fait, le Québec compte 31 fromages parmi les 81 retenus comme finalistes au récent Grand Prix des fromages canadiens. Nous pouvons en être fiers. Quinze fromagers du Québec voient ainsi un ou plusieurs de leurs fromages primés à cette prestigieuse compétition. Neuf nouvelles catégories, dont trois pour le gouda et une pour les fromages fumés, ont été ajoutées pour mieux refléter la croissance et la diversité de la production canadienne, ce qui porte le nombre à 27. Nos fromages primés peuvent tenir tête aux meilleurs du monde pour ce qui est de la saveur et de la qualité. Lorsque nous avons des fromages québécois de classe mondiale fabriqués avec du lait québécois de première qualité, nous avons une combinaison gagnante.
Nous continuerons de travailler avec notre industrie pour aider les producteurs laitiers à tirer pleinement profit des nouvelles possibilités de commercialisation à l'échelle mondiale.
Nous sommes déterminés à travailler ensemble pour aider le secteur à tirer avantage des possibilités incroyables qui nous attendent. Nous avons amorcé des discussions avec l'industrie, les provinces et les territoires au sujet d'un cadre stratégique quinquennal pancanadien sur l'agriculture. Nous communiquerons avec tous les producteurs pour établir un cadre orienté vers l'avenir. Au sein de l'industrie laitière elle-même, je suis ravi du dialogue en cours entre les producteurs et les transformateurs quant aux façons de rendre l'industrie plus concurrentielle et novatrice.
J'encourage tout le monde à poursuivre ces discussions. Je crois sincèrement que la collaboration avec l'industrie est la meilleure façon de relever les défis auxquels est confronté le secteur laitier. Selon nos discussions avec les producteurs laitiers, je crois que l'industrie est prête à saisir les possibilités de croissance. Lorsque nous regardons en avant, l'avenir nous sourit.
La population mondiale, qui ne cesse de croître, aura besoin de 60 % plus de nourriture pour alimenter les prochaines générations. Cette nourriture proviendra d'entreprises de calibre mondial, présentes partout au Québec. Relever les défis et profiter des possibilités nécessiteront beaucoup de travail et de collaboration. Je crois fermement au travail d'équipe. Ensemble, nous établirons un partenariat pour un avenir brillant au sein de l'industrie agroalimentaire au Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part à ce débat d'une importance capitale pour plusieurs producteurs laitiers de ma circonscription et de partout au Canada.
J'entretiendrai la Chambre aujourd'hui de l'utilisation inappropriée de certaines matières protéiniques de lait, le lait diafiltré par exemple, dans le contexte des normes de composition du fromage au Canada et de l'impact négatif généré par cette utilisation inadéquate sur les producteurs laitiers canadiens.
Une industrie laitière dynamique est synonyme d'emplois supplémentaires et de meilleurs meilleurs accès aux infrastructures. Cela signifie également des retombées économiques pour d'autres industries, comme les banques, les entreprises de vente d'aliments, d'animaux, de pièces, de machinerie ou de quincaillerie, les entreprises de construction, les vétérinaires et bien d'autres. Il est important de souligner que le secteur laitier canadien apporte énormément à l'économie du Canada.
En effet, son apport au produit intérieur brut est de 18,9 milliards de dollars et engendre des recettes fiscales de 3,6 milliards de dollars chaque année. Il assure le maintien de 215 000 emplois équivalents temps plein, à l'échelle du pays.
Rappelons que le secteur canadien de la production laitière est régi par une politique agricole canadienne appelée la gestion de l'offre. Les objectifs de celle-ci sont les suivants: assurer aux producteurs une rétribution juste provenant du marché pour leur travail et leurs investissements; fournir aux transformateurs un approvisionnement en lait stable, afin qu'ils puissent planifier leur production adéquatement d'une année à l'autre; et fournir aux consommateurs une provision constante de lait et de produits laitiers, dont la qualité et la salubrité sont sans égal, et ce, à un juste prix.
L'industrie laitière canadienne a été la première à être visée par la gestion de l'offre, un système ultérieurement adopté par les producteurs d'oeufs et de volaille.
En ce qui concerne le secteur laitier, le système de gestion de l'offre est administré par la Commission canadienne du lait. Le principe à la base de la gestion de l'offre est simple: il s'agit de gérer la production afin que l'offre corresponde à la demande.
La gestion de l'offre est représentée par un tabouret qui repose sur trois piliers revêtant la même importance.
Le premier pilier est le prix à la production, qui assure que le prix qu'obtiennent les producteurs laitiers pour leur lait est établi en fonction des coûts de production. Ceux-ci comprennent les coûts de la main-d'oeuvre et des investissements, ainsi que les conditions globales de l'économie canadienne.
Il est important de noter que ni la Commission canadienne du lait, ni les offices provinciaux de commercialisation du lait, ni les producteurs ne fixent le prix au détail. Le prix payé par le consommateur à l'épicerie et au restaurant a toujours été établi par les détaillants ou les propriétaires de restaurant.
Le deuxième pilier est la discipline de la production, qui assure que l'offre de lait canadienne correspond à la demande des consommateurs. Chaque producteur laitier du Canada détient un quota, soit une part du marché qui établit la quantité de lait qu'il peut produire, selon la demande des consommateurs. La quantité que permet de produire le quota est ajustée à la hausse ou à la baisse selon la demande.
Le troisième pilier est le contrôle des importations. Pour les secteurs visés par la gestion de l'offre, les importations sont contrôlées au moyen de contingents tarifaires. Les contingents tarifaires permettent à une quantité prédéterminée de produits laitiers d'être importés à des tarifs préférentiels, généralement en franchise de droits, tout en maintenant le contrôle sur la quantité importée.
Lorsque les trois piliers de la gestion de l'offre jouent leur rôle comme prévu, ils permettent à l'industrie laitière de résister à toutes les tempêtes économiques, d'atteindre un haut degré d'autosuffisance et d'assurer sa pérennité. Inversement, si un des trois piliers devient instable, il risque de mettre le système entier en péril.
Cela m'amène à la raison de notre présence ici, aujourd'hui: les protéines laitières. Autrefois, le lait canadien était utilisé en tant que source principale et composante de base dans la fabrication des produits laitiers.
Or même si certains fabricants de fromages et de yogourts utilisent encore à 100 % le lait, et je les en félicite, un nombre croissant d'entre eux ajoutent des ingrédients tels que les isolats de protéines laitières, les concentrés de protéines du lait et le lait diafiltré pour remplacer le lait.
Ces ingrédients peuvent être produits au Canada ou importés. Lorsqu'ils sont importés, ils ne sont pas classifiés en vertu du chapitre 4 du tarif des douanes, qui inclut les produits laitiers.
Ils sont plutôt classifiés en vertu du chapitre 35 qui inclut les ingrédients tels que les matières protéiques de lait. À l'origine, ces matières protéiques de lait étaient importées sous forme sèche. Cependant, au cours des cinq ou six dernières années, nous avons observé un changement au modèle d'importation. Les quantités de protéines laitières importées sous forme liquide en vertu de la même ligne tarifaire se sont accrues significativement.
Une fois entrées au pays, ces matières protéiques de lait sont utilisées comme ingrédients dans la fabrication du fromage et du yogourt. Or, la situation devient complexe lorsque le même produit n'est pas traité de la même manière par deux organismes gouvernementaux. Par exemple, lorsqu'un organisme considère un produit comme un ingrédient, alors que l'autre le traite comme du lait, alors là nous avons un sérieux problème.
En vertu des normes canadiennes de composition du fromage, un pourcentage minimal de protéines utilisées dans la fabrication de celui-ci doivent avoir comme source le lait. Le pourcentage requis varie d'un fromage à l'autre. Par exemple, la caséine contenue dans le cheddar doit provenir au moins à 83 % du lait, et un maximum de 17 % du contenu total en protéines peut être issu d'ingrédients, y compris de matières protéiques de lait.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments est responsable de l'application des normes de composition du fromage. Cela signifie qu'elle doit vérifier que le ratio lait-ingrédients défini dans ces dernières est respecté pour chaque fromage. Comme les matières protéiques de lait sont des ingrédients parfois moins coûteux, certains transformateurs s'en servent pour compléter leur minimum requis de lait dans la fabrication du fromage, plutôt que de les utiliser pour leur pourcentage permis d'ingrédients ajoutés.
Cette situation est également incohérente avec la classification de ces ingrédients à la frontière où ils ne sont pas traités en vertu du chapitre sur le lait et produits de la laiterie, entrant au pays exempts de droits.
L'un des plus importants enjeux, aujourd'hui, concerne la croissance de l'importation non contrôlée d'isolats de protéines du lait. Importés en quantités toujours plus importantes, ils font concurrence aux solides du lait écrémé et aux protéines laitières produites au pays, modifiant par le fait même le contexte concurrentiel et minant le revenu des producteurs laitiers.
L'importation d'isolats de protéines du lait croît de manière exponentielle. Le Canada s'est doté de contingents tarifaires sur les concentrés de protéines laitières, vers le milieu des années 1990. Il y a une dizaine d'années, quelques entreprises ont commencé à importer des concentrés de protéines laitières, des isolats, pour obtenir de plus grandes concentrations de protéines. Les concentrés de protéines laitières sont un produit du lait écrémé auquel on a retiré, à divers degrés, le lactose et le perméat, soit de l'eau en grande partie.
Ces protéines en forte concentration sont importées au Canada en franchise de droits, ce qui permet de contourner les contingents tarifaires. Les Producteurs laitiers du Canada ont tenté de régler cette situation en saisissant le Tribunal canadien du commerce extérieur de l'affaire.
La concentration de protéines dans le lait écrémé normal, qui sort de la ferme, est d'environ 35 % dans la matière sèche. Tout produit dont la concentration de protéines se situe au-delà de ce pourcentage est considéré comme un concentré. C'est donc dire que le lait écrémé contenant 40 %, communément appelé 52 % à 72 %, ou même jusqu'à 84 % de protéines, est encore considéré comme un concentré.
Le Tribunal canadien du commerce extérieur a déterminé qu'un produit dont la concentration excède 85 % est un isolat et non un concentré, et ce, même s'il est utilisé aux mêmes fins. Ce produit a été conçu dans l'unique but de contourner le contingent tarifaire sur les contingents tarifaires des protéines laitières. Cette décision va à l'encontre de la compréhension commune de quiconque et ne correspond pas à la politique du gouvernement.
D'ailleurs, le gouvernement du Canada a tenté de rectifier la situation.
Vers 2008, il a établi un nouveau contingent tarifaire et des tarifs pour les isolats de protéine du lait. Le seul ennui, c'est que ces tarifs ne peuvent s'appliquer aux pays signataires de l'ALENA, c'est-à-dire les États-Unis et le Mexique. Par conséquent, la frontière avec les États-Unis demeure perméable. Les isolats de protéines laitières traversent la frontière à titre d'ingrédients, mais ils peuvent être utilisés au Canada comme du lait. Ce paradoxe laisse cette situation dans l'ambiguïté.
Si la gestion de l'offre a été protégée dans le contexte des accords internationaux, il nous appartient maintenant à tous de la protéger de l'intérieur. Le gouvernement conservateur a posé des gestes importants en 2007-2008, en mettant en vigueur des normes de fabrication fromagère pour limiter la quantité d'ingrédients pouvant être utilisés.
Toutefois, les importations récentes de lait diafiltré en provenance des États-Unis menacent de nouveau la gestion de l'offre. Ce produit de contournement est un stratagème qui a été développé avec le seul objectif de contourner les contrôles frontaliers et les normes fromagères canadiennes.
Ces protéines remplacent le lait écrémé dans la fabrication du fromage et du yogourt. Dans les faits, il n'y a pas de limite technique au chapitre de la fabrication quant à l'utilisation de ces protéines. Ce stratagème est inadmissible. À la frontière, ce produit est considéré comme un ingrédient par l'Agence des services frontaliers du Canada, ce qui lui permet d'entrer sans tarif.
Par contre, pour la fabrication du yogourt et du fromage, il est considéré comme du lait par l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Cela signifie que son utilisation n'est pas limitée par les normes de fabrication du fromage et du yogourt. Le gouvernement fédéral libéral a donc un rôle important à jouer. Il faut que le lait diafiltré soit considéré comme un ingrédient selon les normes de composition du fromage et du yogourt. Les normes et l'esprit de celles-ci seront ainsi respectés.
De plus, il faut que les règles de vérification de ces normes soient renforcées pour en assurer le respect. Nous devons tous travailler ensemble pour trouver une solution au problème du lait diafiltré. Nous en sommes tous conscients. Je crois que beaucoup de députés du Parlement sont touchés de très près par ce grand problème y sont sensibilisés. Nous avons connu le problème des protéines solides, ensuite, celui des trousses à pizza que le gouvernement conservateur précédent a réglé sans lésiner.
L'industrie laitière affirme ne pas avoir d'autre choix que d'utiliser le lait diafiltré dans la composition de ses produits laitiers. Comme je le disais plus tôt, le lait diafiltré a été créé pour contourner les règles à la frontière et les règles de fabrication. J'ai peux le confirmer grâce à la réponse que j'ai eue à l'une de mes questions au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire: personne aux États-Unis ne fabrique de fromage en utilisant des concentrés de protéines liquides dont le taux de protéines est de 85 %. Les transformateurs ne font pas cela, aux États-Unis. Cela n'existe pas.
Au Canada, les transformateurs utilisent maintenant ce produit pour des raisons de concurrence, et ils le font pour une seule raison, à savoir l'économie des coûts. Or cela n'a pas de sens, parce que cette économie des coûts ne peut pas profiter aux producteurs et, en fin de compte, les transformateurs n'en bénéficient pas non plus. C'est en aval de la transformation que la chose est profitable.
Honnêtement, cette situation doit cesser, parce que l'ensemble de l'industrie fait cela au détriment de la gestion de l'offre. Or, tant que la question du lait diafiltré importé ne sera pas réglée, il est certain que les transformateurs chercheront toutes les façons possibles de réduire leurs coûts. Nous voulons que les règles du jeu soient équitables pour tous, et nous pressons le gouvernement libéral d'agir à cet égard.
L'industrie de la transformation aux États-Unis produit du fromage sans l'utilisation du lait diafiltré. Les Américains mangent donc du fromage fabriqué sans lait diafiltré. Les Canadiens ne devraient pas manger de fromage fabriqué avec du lait diafiltré américain.
Absolument rien ne le justifie, car il n'y a aucun incitatif économique à le faire. Il n'existe aucune raison pour agir ainsi. La seule raison qui pousse les transformateurs canadiens à importer du diafiltré, c'est que cet ingrédient est moins cher, parce qu'il n'est pas assujetti au tarif et peut être utilisé sans restriction dans la production. C'est l'unique raison.
Pour ce qui est des importations qui entrent au pays, de quelle quantité avons-nous besoin pour répondre à la demande du marché? Nous n'en avons pas besoin. Pourquoi? C'est parce qu'il y a au Canada une abondance de lait écrémé à partir duquel nous pourrions produire ces ingrédients. Si le gouvernement décidait de contrôler l'utilisation de ces ingrédients, nous produirions ces ingrédients au pays, à un prix concurrentiel et nous les utiliserions. Nous n'avons nul besoin de ces importations, puisque nous avons une quantité abondante de lait écrémé à notre disposition.
Qu'il soit importé ou produit au pays, le produit utilisé par de nombreux transformateurs se compose de substances de protéines de lait contenant 85 % ou plus de protéine de lait. Cela est conforme à la définition du lait ultra-diafiltré. Selon ce statut, l'usage du lait diafiltré ou ultra-diafiltré ne fait l'objet d'aucune restriction, dans les fromages ordinaires et autres produits laitiers.
Sans contrôle des importations, il est impossible de gérer l'offre, afin qu'elle corresponde à la demande. Un manque de contrôle des importations mènerait inévitablement à une surproduction et à une instabilité de notre système. En outre, il ne suffit pas d'avoir de bons règlements en place, les processus de validation et d'audit et la mise en application de ces règles sont tout aussi importants.
À l'heure actuelle, ceux qui pourraient vouloir contourner des règles sont pleinement conscients que, lorsqu'il est question des produits laitiers, l'application par le Canada des contrôles frontaliers existants ne se fait pas de manière cohérente et uniforme. Il est donc essentiel que l'application des lois et des audits se fasse de manière adéquate, afin de décourager ceux qui pourraient chercher à exploiter ces brèches. Les gens peuvent faire preuve d'une grande créativité lorsque vient le temps de contourner les tarifs et les quotas. À cet égard, le problème relatif aux garnitures pour pizza est un excellent exemple.
Le système laitier canadien est unique et a fait ses preuves. Il fournit aux producteurs de lait un revenu qui leur permet de couvrir leurs coûts et procure un environnement stable aux transformateurs. Il contribue au maintien du tissu social et au développement économique de nos communautés, tout en assurant aux consommateurs un approvisionnement de qualité, et cela, à prix compétitif. Il nous apparaît donc clair, justifié et plus important que jamais que tous les intervenants travaillent à soutenir la gestion de l'offre.
Dans le cadre des accords commerciaux récents, le gouvernement conservateur a réussi à maintenir des tarifs élevés aux frontières. Il s'agit là d'un pilier indispensable pour maintenir notre système laitier. Nous espérons que le gouvernement libéral ne viendra pas détruire ce que le gouvernement conservateur a construit pour protéger le système de la gestion de l'offre.
Dans le cas du contrôle aux frontières, au moins quatre ministères sont concernés par la question de l'efficacité. Le ministère des Finances est concerné par le paiement des tarifs, alors que le ministère de la Sécurité publique est responsable des contrôles frontaliers, par l'entremise de l'Agence des services frontaliers du Canada. Il y a aussi le ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, parce que cela concerne la politique agricole, ainsi que celui des Affaires étrangères parce que nous avons des ententes commerciales et que nous avons pris des engagements avec nos partenaires. Nos partenaires commerciaux ont aussi des politiques agricoles et des exigences particulières.
En conclusion, en y mettant tous les efforts pour régler le problème du lait diafiltré et autres substituts laitiers qui passent par nos frontières, nous rétablirons l'équilibre de notre système de gestion de l'offre au bénéfice de toute l'industrie laitière canadienne. Nous rétablirons ce climat d'harmonie dans toute l'industrie, des producteurs au transformateur, en passant par les distributeurs jusqu'à la livraison à nos chers consommateurs.
Nous avons réussi, depuis plus de 45 ans, à satisfaire les Canadiens avec des produits laitiers de grande qualité, à un prix juste et équitable et selon les voeux de cette Chambre.
Pour réussir, l'industrie a besoin d'un climat politique et réglementaire qui la soutienne en conservant la gestion de l'offre et les trois piliers.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon excellente collègue de .
Je pourrais peut-être commencer mon discours en répondant au député du Parti conservateur qui nous a demandé ce que nous faisions, au NPD, pour ce débat. Je lui rappellerai donc que c'est nous qui avons proposé ce débat, aujourd'hui. C'est nous, et c'est ma collègue de , qui demandons au gouvernement d'apporter une solution.
Malheureusement, les députés conservateurs n'ont pas présenté de motion de l'opposition sur ce sujet, et ils posent très peu, sinon pas du tout, de questions sur cet enjeu. La belle ouverture de leurs yeux, qui vient de se produire depuis le début du débat d'aujourd'hui, est assez soudaine.
Malgré tout, cela ne déresponsabilise pas le gouvernement libéral. Les libéraux étaient très contents d'entendre nos questions, et ils nous applaudissaient quand nous critiquions le gouvernement conservateur.
Maintenant, ce sont eux qui sont au pouvoir, ce sont eux qui ont le ballon entre les mains, et il leur revient d'assumer les responsabilités de la gouvernance. À ce sujet, je suis d'accord avec mon collègue de , car au bout du compte, les libéraux sont ici depuis six mois. Ils ont beau citer ce que l'industrie a dit au mois de décembre, cela fera bientôt cinq mois que cela s'est produit.
Tout ce que nous demandons au sujet du lait diafiltré, c'est un changement réglementaire. Cela ne nécessite pas un grand projet de loi ni des études, comme le secrétaire parlementaire tentait de nous l'expliquer. Cet enjeu n'est pas très complexe, il est très simple.
Certaines compagnies américaines produisent du lait diafiltré et profitent d'un flou dans le règlement pour ne pas respecter l'esprit de la loi et pour exporter des produits qui nuisent à nos producteurs. C'est aussi simple que cela.
Tout ce que le ministre a à faire, c'est appliquer la loi et, si c'est nécessaire, apporter un léger changement au règlement. Voilà, le problème sera réglé. Ce n'est pas très compliqué, mais cela semble l'être pour le gouvernement libéral.
Or il devrait peut-être ouvrir non seulement les yeux, mais aussi les oreilles, parce que des producteurs canadiens manifestent aujourd'hui sur la Colline du Parlement de même que devant certains bureaux.
Par exemple, des producteurs manifestent devant les bureaux du député de , la circonscription voisine de la mienne, car ils ne sont même pas capables d'obtenir une réponse à leur appel et ils se demandent pourquoi le député ne se tient pas debout pour eux.
Heureusement, pour réconforter ces producteurs, le NPD va continuer de se tenir debout quant à cet enjeu, comme la députée de le fait non seulement dans ce Parlement, mais comme elle l'a également fait au cours de la législature précédente.
Tout cela n'est rien de nouveau. Le problème ne se résume pas au lait diafiltré. Il s'étend à la gestion de l'offre et au manque de respect qu'on manifeste à nos producteurs. On est en train de créer des brèches dans ce système, qui assure la pérennité de notre économie locale et de nos producteurs agricoles.
Je vais donner quelques exemples à cet effet.
Le premier exemple concerne ma collègue de , qui est allée à la rescousse des producteurs en se tenant debout quand les libéraux et les conservateurs ne voulaient pas le faire.
En effet, l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, présenté lors de la dernière législature et que les libéraux étaient prêts à appuyer sans même l'avoir lu, a été négocié par le gouvernement conservateur de l'époque. Ce dernier disait qu'il ne fallait pas s'inquiéter, qu'il avait à coeur le système de gestion de l'offre et qu'il allait le défendre. Or que s'est-il passé? Nous sommes arrivés à la table de négociation, et nous avons tout mis sur la table, malgré les belles paroles à la Chambre qui ont suivi nos questions.
Ma collègue de a donc présenté une motion qui demandait aux députés de la Chambre d'appuyer une offre de compensations.
En effet, le gouvernement conservateur avait promis des compensations financières aux producteurs qui allaient subir des pertes à cause de l'entente négociée qui créait des brèches dans le système de gestion de l'offre.
Par la suite, au cours de la dernière campagne électorale, le Parti libéral a promis de respecter cette entente, parce que tous les députés avaient voté en faveur de la motion de ma collègue de . En effet, cette motion, qui visait à offrir des compensations financières aux producteurs, a été adoptée à l'unanimité à la Chambre. J'ai d'ailleurs été époustouflé, il y a quelques jours, d'entendre un de mes collègues conservateurs défendre la gestion de l'offre alors que les conservateurs ont tout fait pour y créer des brèches pendant 10 ans.
Cette compensation est encore une trahison du Parti libéral. Il ne s'agit pas que de la gestion de l'offre ou du lait diafiltré, mais de tous des engagements que les libéraux ont pris.
En ce qui concerne les compensations, les libéraux ont dit en campagne électorale qu'ils allaient respecter les engagements pris par l'ancien gouvernement. À l'époque, on obtenait des réponses, de peine et de misère, du Parti conservateur. Il nous disait qu'il offrirait des compensations, mais qu'il ne pouvait pas nous dire quand ni quels seraient les montants. Les libéraux sont arrivés, et il n'y avait rien à cet effet dans leur budget. Les libéreaux ne sont pas capables de nous dire s'ils vont respecter cet engagement. Ils sont incapables de nous dire quoi que ce soit.
Cela crée non seulement un problème de pérennité chez les producteurs, mais aussi de l'incertitude. Cette incertitude serait réduite simplement par des paroles. On demande seulement au gouvernement de nous dire si, oui ou non, il va respecter l'engagement en ce qui concerne la compensation financière, en regard des brèches creusées dans le système de gestion de l'offre.
Ce ne sont pas les seules belles paroles qu'on a entendues de la part des libéraux. On a aussi eu de belles paroles par rapport à l'accord de Partenariat transpacifique. C'était un autre enjeu pour lequel les libéraux ont dit une chose en campagne électorale et maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils disent autre chose. Encore une fois, cette entente crée des brèches dans le système de gestion de l'offre. On constate que pendant la campagne électorale, les libéraux promettaient d'étudier la question, et d'écouter les intervenants et les producteurs qui seraient touchés de façon négative par les négociations conduites, soit dit en passant, par le Parti conservateur. Encore une fois, on voit que le Parti libéral se contente de finaliser le travail du Parti conservateur, au détriment de nos producteurs.
Maintenant, malgré les belles paroles des deux ministres concernés, soient le et la , au bout du compte, on nous dit simplement qu'on doit quand même signer et qu'on verra par la suite. Cela ne fait rien pour rassurer les producteurs qui se trouvent dans une position de plus en plus difficile. En outre, les producteurs que le gouvernement ne se tient pas debout pour eux. C'est très désolant. C'est vraiment une trahison.
Pendant toute la campagne électorale, et même avant, j'ai entendu de belles paroles et de belles promesses libérales. On nous a dit de ne pas s'en faire parce qu'un gouvernement libéral aurait un plan et se tiendrait debout pour ces gens. Qu'arrive-t-il aujourd'hui? Le gouvernement n'est même pas capable d'appliquer un simple changement réglementaire pour faire respecter la loi et empêcher l'importation de lait diafiltré. Cette importation cause des pertes de plusieurs millions de dollars pour les producteurs laitiers de partout au Québec et au Canada.
Le gouvernement est incapable de respecter ses engagements et de faire une vraie consultation publique concernant l'accord de Partenariat transpacifique. En outre, il est incapable de respecter sa parole relativement aux compensations financières qui seront offertes à nos agriculteurs.
Je me tiens au fait de l'actualité et je me pose de sérieuses questions quand j'entends le discours du . En effet, ce dernier nous explique qu'il faut étudier la chose, et que c'est très complexe comme enjeu. Hier, on a voté sur une motion d'attribution de temps pour le projet de loi , et le gouvernement nous a dit que ce n'était pas compliqué, qu'on devait aller de l'avant et que le débat était fini. C'est tellement drôle de voir à quel point cela n'a pas pris beaucoup de temps pour que le gouvernement libéral devienne comme l'ancien gouvernement conservateur. Liberal, Tory, same old story, c'est la phrase qui nous revient en tête, parce que les conservateurs nous faisaient les mêmes mauvais coups.
En effet, les conservateurs nous arrivaient avec des motions d'attribution de temps. Ils nous disaient que c'était urgent, qu'il fallait agir rapidement, que le débat était fini, qu'on tournait en rond et qu'on se répétait. Ils nous imposaient un bâillon et égorgeaient les parlementaires avec des projets de loi, sans leur offrir la chance d'avoir la parole et sans écouter les intervenants. Toutefois, pour d'autres enjeux, ils nous disaient de leur laisser la chance d'étudier et de bien cerner la chose, car c'était très compliqué. C'est exactement ce que le gouvernement libéral est en train de faire aujourd'hui: des attributions de temps et des bâillons, quand ça fait leur affaire. On nous dit que l'enjeu est très complexe, quand on n'est pas en mesure de simplement se lever et d'avoir le culot de dire qu'on n'a pas été à la hauteur et qu'on n'a pas respecté les engagements.
Aujourd'hui, tout ce qu'on demande aux libéraux, c'est de faire exactement cela, soit de se tenir debout à la Chambre, de dire que c'est très simple et qu'en effet, ils vont appliquer la loi et la réglementation pour empêcher l'importation de lait diafiltré qui nuit à nos producteurs laitiers. On leur demande aussi de dire qu'ils vont respecter leurs autres engagements et qu'ils offriront cette compensation financière aux producteurs laitiers. Ils devraient aussi ajouter que lorsqu'ils négocieront des ententes ou, plutôt quand ils achèveront une négociation faite derrière des portes closes par les conservateurs, ils auront au moins le courage politique de consulter les gens qui seront touchés, soit les agriculteurs. En effet, de toute évidence, les libéraux n'ont pas été en mesure de les écouter et de respecter leurs promesses. C'est une trahison envers ces producteurs.
Toutefois, je suis heureux de me lever aujourd'hui pour appuyer ma collègue de .
Nous allons continuer de nous tenir debout pour eux. Nous ne lâcherons pas le morceau, jusqu'à ce que ce gouvernement respecte ses engagements envers les agriculteurs, nos communautés, nos producteurs et, au bout du compte, notre économie. En effet, c'est cela qui est en jeu.
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Monsieur le Président, je voudrais premièrement remercier ma collègue d'avoir présenté cette motion. Compte tenu de toutes les questions soulevées aux Communes et lors des travaux du comité de l'agriculture, je voudrais remercier la députée et souligner le travail remarquable qu'elle a fait depuis les élections pour mettre cet enjeu à l'avant-plan.
C'est un enjeu important parce qu'il représente des emplois bien réels pour les gens de ma circonscription et du reste du Canada. Il s'agit de bons emplois pour les gens de toutes les circonscriptions, et c'est un honneur pour moi de pouvoir prendre la parole dans cette enceinte au nom des formidables producteurs laitiers de ma circonscription.
Dans un monde où les emplois ne sont pas faciles à trouver, il est peut-être plus avantageux de conserver une industrie canadienne prospère que de favoriser le lait bon marché ou le lait diafiltré importé. C'est pourquoi je suis très heureuse de prendre la parole au sujet de cette motion aujourd'hui.
Les producteurs laitiers de la Colombie-Britannique dénoncent la situation. Le secteur laitier représente des millions de dollars dans le PIB de cette province et il est responsable de plus de 15 000 emplois, soit 21 % des emplois du secteur agricole en Colombie-Britannique.
Le NPD appuie fièrement les producteurs laitiers du pays. Ce sont des piliers de l'économie et de la souveraineté alimentaire du Canada.
Des agriculteurs de ma circonscription, , se retrouvent perdants parce que le gouvernement du Canada n'est pas capable de faire son travail.
Je m'explique.
La bataille du lait diafiltré que mènent les producteurs laitiers canadiens dure depuis au moins deux ans. Le lait diafiltré est un produit américain faisant partie de la grande famille des concentrés de protéine de lait. Il s'agit d'ingrédients qui servent à produire du fromage et qui coûtent moins cher, et le lait à partir duquel ils sont faits est fortement subventionné par les États-Unis. Ils ont été créés exclusivement dans le but de contourner les règles canadiennes. Le lait diafiltré est importé et remplace le lait produit ici, ce qui entraîne des pertes financières pour les producteurs canadiens.
L'Agence des services frontaliers du Canada considère actuellement le lait diafiltré comme un concentré de protéine de lait. Ce produit n'est donc pas soumis aux droits de douane qui s'appliquent actuellement aux produits laitiers. Il n'en coûte donc rien pour le faire entrer au Canada.
De son côté, l'Agence canadienne d'inspection des aliments considère le lait diafiltré comme du lait lorsqu'elle vérifie que les produits respectent les normes relatives à la composition du fromage.
Deux organismes d'un même appareil fédéral désorganisé considèrent donc le même produit de deux façons différentes.
Selon les normes canadiennes régissant la composition du fromage, il faut qu'un pourcentage minimal de la protéine utilisée pour produire le fromage provienne du lait. Certains producteurs de fromage utilisent des matières protéiques du lait et les comptent dans le pourcentage minimal obligatoire de lait au lieu de les compter dans le pourcentage permis d'ingrédients ajoutés.
Voilà comment les producteurs américains et les grandes entreprises de transformation du Canada réussissent à contourner les règles.
Par conséquent, cela représente un avantage financier considérable pour certains transformateurs. Cependant, ce ne sont pas tous les transformateurs qui peuvent utiliser du lait diafiltré ou y avoir accès, ce qui constitue une concurrence déloyale, surtout pour les petits transformateurs fromagers.
La solution est très simple. Il faut que le lait diafiltré cesse d'avoir une double appellation et que l'Agence canadienne d'inspection des aliments insiste sur le fait que ce n'est pas du lait afin que les transformateurs ne puissent plus s'en servir en remplacement du lait.
Seulement sur l'île de Vancouver — c'est l'endroit où j'habite —, le secteur laitier fournit 1 300 emplois. On estime que les pertes associées à l'emploi du lait diafiltré sont de l'ordre de 220 millions de dollars par année pour l'ensemble du Canada, ce qui représente une moyenne de 15 000 $ par année par producteur.
Comment se fait-il que ce problème n'ait pas encore été résolu?
La question a été soulevée lors de la campagne électorale. Les producteurs laitiers ont été opiniâtres et ils poursuivent leur lutte. À l'instar des libéraux, ils ont dit vouloir régler le problème. Nous voyons néanmoins que le gouvernement libéral continue à se traîner les pieds. Cela commence à ressembler à une promesse non tenue.
Pourtant, la solution est si simple: il s'agit de faire respecter les normes relatives à la composition du fromage.
Si les libéraux se soucient vraiment de la gestion de la demande, de nos fermes familiales et de nos régions, ils doivent appuyer notre motion et régler ce problème une fois pour toutes.
Les libéraux ont répété à plusieurs reprises qu'ils protégeraient la gestion de l'offre. Avec notre motion, ils ont la possibilité de joindre le geste à la parole.
J'aimerais citer Mme Caroline Emond, directrice générale des Producteurs laitiers du Canada:
Le gouvernement est responsable de l'application des contrôles frontaliers au Canada et doit, par conséquent, agir rapidement afin de limiter les dommages causés à l'industrie canadienne. Or, ce rôle sera d'autant plus crucial lorsqu'une vague d'importations déferlera sur le Canada à la suite de l'entrée en vigueur de l'AECG et du PTP.
Soyons clairs: tout ce que nous demandons au gouvernement est d'appliquer les règlements existants et de laisser entrer au pays seulement les quantités consenties en vertu des accords commerciaux.
L'Assemblée nationale du Québec a voté à l'unanimité en faveur d'une motion demandant au gouvernement fédéral d'appliquer ses normes et de protéger l'intégrité de notre gestion de l'offre. Quand les libéraux tiendront-ils leurs promesses et défendront-ils les producteurs laitiers canadiens, comme ceux qui vivent dans ma circonscription et dans celles de bien d'autres députés?
Nos producteurs s'inquiètent. Par-dessus le marché, le Canada a signé un accord commercial qui a ouvert une faille dans la gestion de l'offre. La somme des accès accordés pour l’industrie laitière se situe à 3,25 % de la production laitière canadienne projetée pour 2016. Le lait déplacé par cet accord ne sera jamais produit au Canada et occasionnera des pertes de revenus perpétuelles à nos producteurs et à l'économie canadienne.
Ce mois-ci, Joe Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d'économie, a sonné l'alarme pour les travailleurs. Pourquoi les libéraux sont-ils déterminés à aller de l'avant avec cet accord? Puis, il y a l'accord commercial Canada-Europe. Les concessions coûteront à l'industrie laitière 300 millions de dollars de plus en pertes de marché. L'absence d'indemnisation dans le budget de 2016 des libéraux pour les producteurs de fromage à la suite des concessions faites dans le cadre de l'AECG soulève la colère de l'industrie laitière du Canada.
Manifestement, que ce soit le Parti conservateur ou le Parti libéral qui est au pouvoir, rien ne change. Nous l'avons vu maintes fois. Nous ne protégeons pas les emplois au Canada, qui font la force du pays.
En guise de conclusion, je vais citer Wally Smith, président des Producteurs laitiers du Canada:
[...] tous les producteurs laitiers canadiens parlent d’une voix unie en ce qui concerne le lait diafiltré. Nous sommes tous déçus de l’absence d’action sur la question de l’application des normes relatives au fromage. Le gouvernement n’a pas besoin d’adopter une nouvelle loi ou un nouveau règlement. La solution est simple. Il doit simplement faire appliquer les normes existantes.
J'espère qu'aujourd'hui, à la Chambre, nous pourrons nous assurer que c'est fait. Nous devons appliquer les normes afin d'avancer de manière positive pour notre pays et de protéger les producteurs laitiers.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
L'importation de lait diafiltré me préoccupe grandement, car cet enjeu affecte beaucoup de gens chez moi. J'ai l'honneur de représenter les gens de Glengarry—Prescott—Russell, une vaste région avec une industrie agricole vibrante et active.
Ma circonscription compte plus de 300 producteurs laitiers. Elle compte également deux usines de transformation, dont une fromagerie qui utilise du lait à 100 % canadien. De plus, elle comprend le seul collège d'agriculture francophone de l'Ontario.
Je me lève à la Chambre pour Jasmin Benoit et sa famille, pour la ferme dla sept, pour la famille Lafrance et pour la famille Bilodeau. Je me lève à la Chambre pour défendre les intérêts de tous les producteurs laitiers de chez nous. Que ce soit des petits ou des grands producteurs, chacun d'entre eux contribue au bien-être collectif de nos communautés. Les électriciens, les mécaniciens, les vétérinaires et autres corps de métier sont tous appelés à travailler chez les producteurs de lait. Ils sont un véritable moteur économique dans les régions rurales du Canada.
[Traduction]
Cela dit, la députée se trompe du tout au tout quand elle affirme que nous nuisons aux intérêts des secteurs canadiens soumis à la gestion de l'offre, particulièrement l'industrie laitière. Les préoccupations concernant les protéines laitières et le lait diafiltré ne datent pas d'hier. Je connais la position des députés de l'opposition officielle, mais je me demande pourquoi ils brillaient par leur absence lorsque le problème était moins grave qu'il ne l'est aujourd'hui.
On a malheureusement pu lire dernièrement, dans le National Post, l'ancien ministre des Finances conservateur critiquer vertement la gestion de l'offre. Je commence à vraiment comprendre le but réel du Parti conservateur. Je confirme aux députés que notre gouvernement a beaucoup lutté pour la gestion de l'offre et sa mise en oeuvre. Nous savons que ce système procure aux consommateurs canadiens un accès stable et abordable aux produits laitiers et aux produits de volaille, tout en offrant aux agriculteurs un revenu solide et prévisible.
Alors que les conservateurs ont retranché près de 700 millions de dollars du budget d'Agriculture Canada, le gouvernement libéral est résolu à réinvestir dans ce domaine. Parmi ces investissements, plus de 70 millions de dollars iront à la recherche et aux infrastructures, et 38,5 millions de dollars, à la salubrité des aliments.
Nous investissons également 500 millions de dollars afin que des centaines de localités rurales du pays puissent elles aussi avoir accès à Internet haute vitesse, dont les agriculteurs canadiens ont grand besoin. Les agriculteurs d'aujourd'hui délaissent la fourche pour le iPad, et ils ont besoin d'Internet pour utiliser leurs applications. Voilà comment on bâtit un pays innovateur.
Tous les jours, grâce à leur sens de l'innovation, les producteurs laitiers et les éleveurs de volaille du pays nous fournissent des aliments nutritifs et sains, en plus de créer de l'emploi et d'ajouter de la valeur à l'économie des régions rurales et urbaines du Canada. Prises collectivement, les recettes agricoles et les ventes de produits transformés de ces deux secteurs dépassent 30 milliards de dollars et permettent de donner de l'emploi à près de 300 000 Canadiens. Voilà pourquoi le gouvernement continue de soutenir le système de gestion de l'offre actuel.
Cela ne l'empêche cependant pas de miser aussi sur les échanges commerciaux et les exportations. À plus de 60 milliards de dollars, les exportations agricoles et alimentaires ont atteint un nouveau record l'an dernier, et on prévoit qu'elles pourraient encore croître.
Les faits parlent d'eux-mêmes. La gestion de l'offre n'a jamais empêché le Canada de signer le moindre accord commercial avec un autre pays. Qu'il s'agisse de volaille ou de légumineuses, le gouvernement favorisera toujours le dynamisme du secteur agricole canadien. L'économie du pays et le bien-être des Canadiens en dépendent, et la demande en nourriture pourra seulement aller en grandissant.
J'aimerais prendre un instant pour parler de l'Accord économique et commercial global, ou AECG. Le gouvernement souhaite ratifier le plus rapidement possible cet accord commercial entre le Canada et l'Union européenne afin que l'industrie canadienne puisse avoir accès au plus gros marché alimentaire de la planète. Même s'il n'est pas parfait, l'AECG demeure le plus vaste et le plus ambitieux accord commercial depuis l'Accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA.
Avec l'AECG et l'ALENA, le Canada sera l'un des rares pays à jouir d'un accès préférentiel aux deux plus grosses économies mondiales et aux 800 millions de consommateurs qui y habitent et qui figurent parmi les plus riches de la planète. Nous comprenons néanmoins, dans le contexte de l'AECG, l'importance des compensations pour les producteurs laitiers du pays. Je répète: nous comprenons l'importance des compensations pour les producteurs laitiers du pays. Nous sommes d'ailleurs toujours en pourparlers avec eux.
[Français]
Notre gouvernement est très clair avec nos partenaires internationaux. Nous appuyons sans équivoque et défendrons à tout prix notre système de gestion de l'offre.
[Traduction]
Ce faisant, nous poursuivrons un ambitieux programme commercial, car le commerce est la pierre d'assise du secteur des exportations du Canada, lequel est un moteur de croissance économique partout au pays.
Nous veillons aux intérêts des Canadiens. Nous nous entretenons avec les intervenants de l'industrie afin d'entendre leurs points de vue au sujet des compensations. On nous a dit combien celles-ci sont importantes pour le secteur soumis à la gestion de l'offre. Nous avons l'intention de protéger l'intégrité du système de gestion de l'offre et reconnaissons pleinement le poids du contrôle des importations à cet égard.
Nous sommes conscients des préoccupations de l'industrie par rapport à l'utilisation du lait diafiltré dans la fabrication du fromage. Nous nous engageons à poursuivre nos pourparlers avec l'ensemble de l'industrie afin d'arriver à une solution durable, viable et convenable pour tous.
[Français]
Je suis constamment en communication avec les agriculteurs de ma circonscription au sujet des enjeux qui les touchent. D'ailleurs, j'ai moi-même créé un comité d'agriculture local, pour m'assurer de bien saisir les enjeux et de donner aux agriculteurs une vraie voix à la Chambre des communes, et non seulement quand cette question fait la une.
[Traduction]
Nous voulons poursuivre notre dialogue avec les producteurs pour que nous trouvions ensemble une solution viable. Notre parti s'est battu pour instaurer la gestion de l'offre et il entend continuer à défendre les intérêts des producteurs canadiens.
Enfin, je veux souligner que nous appuyons la mise en marché de produits laitiers novateurs et contribuons ainsi à la croissance de ce secteur dynamique de notre économie.
En février, à la réunion annuelle des Producteurs laitiers du Canada, le a annoncé un investissement de 1,75 million de dollars dans la grappe de recherche sur le lait, dans le cadre du programme Cultivons l'avenir 2. Cet investissement ira aux travaux de recherches menés par les scientifiques du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire dans deux secteurs d’activité précis: améliorer la qualité des cultures fourragères pour maximiser la production laitière et étudier les effets des produits à base de matières grasses laitières sur la santé humaine, dont leur incidence sur le diabète de type 2. Voilà qui porte le total des investissements du fédéral dans la grappe de recherche sur le lait à 13,75 millions de dollars sur cinq ans.
En conclusion, le message que je veux transmettre est le suivant: le gouvernement est résolu à maintenir la vigueur et la rentabilité du secteur canadien de gestion de l’offre. Il fera la promotion d'un programme commercial équilibré pour tous les secteurs de l'économie. Nous constatons un accroissement de la demande mondiale pour les produits de qualité que les agriculteurs et les transformateurs alimentaires canadiens peuvent offrir.
Tout le monde sait bien qu'une industrie agricole solide et une économie robuste vont de pair. Cela paraît simpliste, mais c'est vrai. Je suis en mesure d'assurer à la Chambre que le , lui-même producteur laitier, le , moi-même, tous mes collègues ainsi que le défendons avec ardeur à la Chambre les intérêts de tous les agriculteurs.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de cette question très importante à la Chambre.
J'aimerais d'abord souligner le travail réalisé par le et le .
[Français]
Je remercie tous les membres du caucus libéral, et les députés des circonscriptions rurales du pays. Ils travaillent très fort. Je peux assurer les députés que le secrétaire parlementaire, surtout, travaille tellement fort qu'il a fait beaucoup plus que ce qui a été fait par l'autre gouvernement au cours des cinq dernières années.
Le Canada a toujours beaucoup compté sur le commerce international et sur l'investissement pour son bien-être économique. Nous vivons dans un grand pays, relativement peu peuplé, et nous avons un niveau de vie élevé. Nous produisons plus de biens et de services que notre population en consomme. De ce fait, nous vendons nos produits et nos services à l'étranger, facteur qui contribue au maintien d'une économie forte.
Nous nous efforçons de maintenir et d'accroître l'accès aux marchés étrangers comme un environnement de commerce et d'investissement ouverts permet aux entreprises de prospérer et fournit de meilleurs emplois à la classe moyenne. Le gouvernement s'est engagé à augmenter l'activité commerciale du Canada et à attirer des investissements générateurs d'emplois dans notre pays.
Au Canada, un emploi sur cinq dépend du commerce. En 2014, les exportations canadiennes de produits et de services représentaient un peu moins du tiers de notre PIB. Plus de 40 000 entreprises canadiennes, en majorité des petites et moyennes entreprises, exportent. Les consommateurs canadiens bénéficient eux aussi du commerce international, qui leur donne un plus grand choix de produits à meilleur prix. De plus, nous savons qu'il y a davantage d'innovation et de productivité chez les entreprises qui participent aux échanges commerciaux.
[Traduction]
Dans le contexte du ralentissement de la croissance économique mondiale, il est important que le Canada continue d'améliorer sa position concurrentielle et d'étendre sa portée, y compris vers de nouveaux marchés. Les entreprises canadiennes sur le marché international seront plus compétitives si nous éliminons les obstacles au commerce, tant au pays qu'à l'étranger, et si nous fournissons les outils et le cadre politique appropriés qui permettront aux exportateurs canadiens de profiter de nouveaux débouchés commerciaux.
Le Canada a recours à divers outils de politique commerciale pour ce faire. Ces outils commerciaux améliorent les conditions de fonctionnement de nos entreprises, puisque les pays s'engagent à utiliser des systèmes transparents et fondés sur des règles. Cela permet d'établir un environnement plus prévisible pour le commerce et l'investissement.
Les accords de libre-échange ouvrent les marchés à de nouvelles possibilités, mais soulèvent également des préoccupations, parfois au sujet des compromis à faire. Il importe de se rappeler que le Canada a toujours été un pays commerçant et que le gouvernement continuera de saisir les nouvelles occasions tout en protégeant les intérêts du Canada. Le gouvernement n'a pas oublié son engagement à l'égard de la gestion de l'offre et envers les personnes qui gagnent leur vie dans les secteurs qui y sont assujettis, loin de là.
Nous avons préservé les trois piliers du système national de gestion de l'offre — le contrôle de la production, le contrôle des importations et le contrôle des prix — dans tous nos accords de libre-échange. De plus, le a lui-même demandé à la de continuer à promouvoir les intérêts des agriculteurs canadiens dans le cadre des prochaines négociations commerciales.
Nous sommes très conscients des enjeux liés à l'application des règles que nous avons établies en lien avec la gestion de l'offre. Comme mon collègue le l'a répété à de nombreuses reprises, que ce soit à la Chambre ou ailleurs, le gouvernement appuie la gestion de l'offre et travaille en étroite collaboration avec l'industrie pour trouver une solution à long terme.
J'aimerais parler un peu de l'AECG.
[Français]
L'Union européenne est le deuxième partenaire en importance du Canada en matière de commerce et d'investissement et sa relation avec notre pays revêt une importance fondamentale. L'Union européenne est le plus important marché du monde et elle compte au-delà de 500 millions d'habitants dans 28 pays dont le PIB combiné s'élève à 20 trillions de dollars.
L'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne est un modèle de référence. Nous avons aussi répondu aux préoccupations des Canadiens au sujet de la protection des investissements et du règlement des différends, établissant dans l'Accord des dispositions renforcées sur le droit de réglementer de tous les paliers du gouvernement et créant un système de règlement des différends qui est plus juste, transparent et objectif. Nous sommes heureux que cet accord progressiste évolue maintenant vers une implantation l'année prochaine.
Le Canada a l'intention d'être un chef de file qui respecte les principes guidant l'investissement international au XXIe siècle, et l'Accord économique et commercial global a jeté des bases solides à cet effet.
Le gouvernement est d'avis que l'Accord entraînera de nombreuses retombées positives pour l'économie canadienne, y compris le secteur agricole, et pour les Canadiens.
Dès l'entrée en vigueur de l'Accord, 98 % des lignes tarifaires de l'Union européenne sur la marchandise canadienne seront exemptés de droits. Une fois les éliminations progressives terminées, sept ans après l'entrée en vigueur de l'Accord, ce pourcentage s'élèvera à 99 %, y compris plus de 95 % des lignes tarifaires sur les produits agricoles. L'élimination des droits de douane augmentera les possibilités d'exportation vers le marché de l'Union européenne pour les producteurs canadiens, y compris pour les exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires.
De plus, tel qu'exprimé par le dans la lettre de mandat de la , ce gouvernement comprend l'importance de collaborer avec les ministères ainsi que les provinces et territoires afin de soutenir les ajustements qui seront nécessaires dans les secteurs comme l'agriculture, où existe la gestion de l'offre.
Cet enjeu est très important pour la ministre et le gouvernement en son entier. Celle-ci a d'ailleurs déjà rencontré les représentants des cinq groupes soumis à la gestion de l'offre et elle continuera de travailler en étroite collaboration avec ce secteur.
Nous nous assurerons que la mise en oeuvre de l'Accord offre le maximum d'avantages aux Canadiennes et aux Canadiens dans toutes les régions du pays.
[Traduction]
Quant au Partenariat transpacifique, nous voulons que les Canadiens puissent l'examiner de près, poser des questions et donner leur point de vue pour que nous soyons en mesure de déterminer si cet accord servira l'intérêt des Canadiens.
Le gouvernement s'est engagé à consulter les Canadiens avant de décider si, oui ou non, il ratifiera cet accord, et c'est exactement ce que nous faisons depuis que nous sommes au pouvoir.
La a lancé un vaste processus de consultation pour que les Canadiens puissent donner leur point de vue sur cet accord et sur la participation du Canada à celui-ci, avant que le gouvernement décide si, oui ou non, il le ratifiera.
La ministre travaille aussi en étroite collaboration avec d'autres ministres dont les portefeuilles sont liés au Partenariat transpacifique afin de faire participer les intervenants canadiens et d'entendre ce qu'ils ont à dire sur le sujet. Depuis que la a été assermentée, en novembre, le gouvernement a participé à plus de 250 échanges avec plus de 400 intervenants pour discuter du Partenariat transpacifique, notamment des représentants de l'ensemble des provinces et des territoires, de l'industrie et des organisations de la société civile, des membres des groupes de réflexion, des universitaires et des membres du grand public.
Le Parlement sait maintenant à quoi ressemblent les consultations organisées par la ministre jusqu'à maintenant. Les Canadiens continueront de participer à ces consultations au cours des semaines et des mois à venir.
L'engagement du gouvernement envers le Partenariat transpacifique touche déjà de nombreuses régions du Canada. Les consultations constituent un bon moyen non seulement de connaître l'opinion des intervenants sur cet accord, mais aussi de tenir un débat constructif sur des enjeux plus vastes, qui sont importants pour les Canadiens.
Le gouvernement sait à quel point le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire est essentiel pour notre économie. C'est pourquoi, comme je l'ai déjà dit, la s'est empressée de rencontrer des représentants de tous les groupes visés par la gestion de l'offre après avoir été nommée à son poste.
Le gouvernement appuie sans réserve la gestion de l'offre. Nous savons que, advenant la ratification du Partenariat transpacifique, nous allons devoir travailler avec les secteurs touchés pour assurer la transition.
Nous sommes aussi heureux que le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes, comme les députés le savent, étudie actuellement le Partenariat transpacifique et que, en fait, il ait commencé à consulter la population canadienne à sa manière.
Comme il a été mentionné, le gouvernement est résolu à faire preuve d'une transparence absolue et à entendre le point de vue des Canadiens sur les tenants et aboutissants du Partenariat transpacifique avant de prendre une décision quant à sa ratification.
En terminant, pour ce qui est de la motion à l'étude aujourd'hui, je dirais que les accords commerciaux sont bons pour le Canada, à condition qu'ils profitent aux Canadiens. Nous pensons que l'Accord économique et commercial global est un bon accord; nous étudions maintenant le Partenariat transpacifique pour déterminer s'il est bon ou non.
Pour ce qui est du lait diafiltré, compte tenu de la complexité de l'enjeu, nous travaillons avec d'autres membres du gouvernement et des agriculteurs dans le secteur touché afin de trouver une solution juste et équitable pour les agriculteurs canadiens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
On peut bien dire que c'est normal que la députée de se lève à Chambre pour parler de lait diafiltré. Je représente un comté où il y a près de 500 entreprises directement concernées par cet enjeu et près de 1 500 entreprises agricoles et agroalimentaires.
Toutefois, j'aimerais dire que chacun des députés à la Chambre est concerné quand la gestion de l'offre est menacée. En effet, la gestion de l'offre concerne aussi les consommateurs. Des consommateurs de lait, d'oeufs, de volaille, il y en a dans chacun de nos comtés, qu'on soit situé dans un comté rural et agroalimentaire comme le mien ou en plein milieu d'un centre-ville. Cela nous concerne tous.
La gestion de l'offre a été mise en place pour nos producteurs. On dit « offre », mais dans le fond, on vient gérer l'offre et la demande. Cela veut dire qu'ici au Canada, depuis des dizaines d'années, nous avons l'assurance de toujours avoir suffisamment de lait, d'oeufs et de volaille, ce qui n'est pas vrai de l'autre côté de la frontière. Il y a eu, durant les dernières années, des pénuries d'oeufs qui ont fait que les consommateurs ont vu les prix monter en flèche.
Au Canada, nous sommes aussi assurés d'une qualité. Les consommateurs savent que, quand ils voient « lait canadien », cela implique des producteurs qui se sont dotés de normes en matière de bien-être animal, de salubrité, d'environnement. Nous n'avons aucune garantie quand le lait vient des États-Unis. Plusieurs jeunes producteurs m'ont dit qu'ils sont allés visiter des fermes là-bas, qu'ils ont vu comment cela se passait et que ce n'est pas vrai qu'il y a une garantie de qualité.
Au Canada, avec le système de gestion de l'offre, nous nous sommes dotés, comme consommateurs, d'une assurance en matière de qualité, de quantité et de prix raisonnables.
Souvent, on entend des gens dire qu'ils sont allés aux États-Unis et que le prix était plus bas. Il était peut-être plus bas cette semaine-là, mais s'ils y retournaient le mois suivant, ce ne serait peut-être plus vrai. Par contre, quand on achète le lait d'ici, on sait que le prix va toujours être raisonnable et équitable pour les consommateurs. Il est donc important de comprendre, à la Chambre, que cela nous concerne tous.
Quand on parle de lait diafiltré, il faut bien comprendre de quoi on parle. C'est important que tous les députés à la Chambre le comprennent, parce que j'espère bien qu'ils vont appuyer la motion déposée par ma collègue aujourd'hui. Le lait diafiltré, c'est une façon de contourner les règles. Quand il traverse la frontière, on lui donne un bien gros titre pour dire ce n'est pas du lait. On l'appelle « un concentré protéique laitier ». Cela lui permet de traverser la frontière. Ainsi, l'Agence des services frontaliers n'applique pas des frais de douane. Cela en fait un produit concurrentiel. Puis, quand il arrive dans l'usine, il devient du lait pour l'Agence canadienne des inspections des aliments. Cela veut dire que, comme consommateur, quand je lis sur un produit le mot « lait », je n'ai aucune garantie que ce soit du lait du Canada. Je n'ai donc aucune garantie qu'il y a eu des normes en matière d'environnement, de bien-être animal et salubrité. C'est cela le lait diafiltré.
Quand le secrétaire parlementaire vient nous dire que nous ne comprenons pas, que c'est trop compliqué, nous disons que non, c'est très simple. Des règles ont été détournées pour faire en sorte de faire passer du lait qui, grâce à un procédé, contient 15 % de protéines, alors que le lait habituellement en contient 3 %. On contourne des règles, en faisant passer du lait à la frontière.
La gestion de l'offre est un système qui fait en sorte que les producteurs laitiers n'ont aucune subvention. En laissant passer ce lait à la frontière, nous leur disons, en tant que gouvernement, que nous ne leur donnons pas de subvention, mais qu'en plus nous les pénalisons. En moyenne, les fermes perdent 15 000 $ . Dans mon comté, les producteurs me disent que cela peut aller jusqu'à 25 000 $. Aujourd'hui, des producteurs agricoles viennent manifester devant le Parlement. De jeunes producteurs nous disent que cette année, la différence, c'est leur salaire. Est-ce que nous allons accepter que nos producteurs laitiers, qui nous donnent un produit de qualité, le fassent sans même se verser de salaire? Est-ce que nous allons faire en sorte que la relève ne puisse pas être là? C'est un enjeu d'occupation du territoire.
Nous représentons des régions de partout au Canada. Des fermes, il en ferme continuellement. L'an passé, au Québec, c'est 257 fermes qui ont fermé. Chaque semaine, je rencontre des producteurs et productrices de lait qui me disent qu'ils n'en peuvent plus de voir les fermes fermer autour d'eux. Ces derniers veulent que leurs fermes ne soient pas seulement familiales mais aussi viables. C'est un enjeu d'occupation du territoire.
Voulons-nous, ici au Canada, la fermeture de ces fermes familiales? Voulons-nous plutôt des fermes gigantesques, comme on en voit aux États-Unis? Voulons-nous voir nos villages fermer?
Mon comté est à 50 kilomètres de Montréal, mais on y trouve quand même des villages qui n'ont plus de caisse populaire, qui n'ont plus d'épicerie, qui n'ont plus de dépanneur et où la survie de l'école est menacée. Dans d'autres régions, on voit des écoles transformées en résidences pour personnes âgées. Notre système de gestion de l'offre a permis qu'il y ait des producteurs laitiers dans toutes nos régions: au nord de La Tuque, en Gaspésie et en Abitibi et notre système de gestion de l'offre fait qu'ils peuvent continuer à exploiter leur entreprise. Voulons-nous mettre en péril le système de gestion de l'offre en permettant l'entrée du lait diafiltré? Le gouvernement nous dit croire dans le système de gestion de l'offre, mais il ne lui suffit pas de dire qu'il y croit, il doit poser des gestes concrets pour permettre de le sauvegarder.
Pour ma région, c'est une question de développement économique. Des millions de dollars sont en jeu. L'année dernière seulement, 220 millions de dollars ont été perdus chez les producteurs laitiers. L'été dernier, une conférence de presse sur la gestion de l'offre a été organisée dans mon comté. Il y avait là les municipalités, les chambres de commerce et les organismes de développement économique, parce qu'ils savent bien que si les producteurs agricoles cessent leurs activités, des commerces et des entreprises de service vont fermer leurs portes, parce que ces producteurs font vivre toute une région par leurs activités économiques.
C'est important de tenir compte de cela, et c'est ce pourquoi cela nous concerne tous. Nous ne pouvons pas dire que cela ne concerne que les producteurs qui sont venus nous voir aujourd'hui sur la Colline. Aujourd'hui, quand nous allons réfléchir à cette question et quand nous allons voter, il faudra vraiment se dire que cela concerne chacun d'entre nous et qu'il est important d'appuyer la motion de ma collègue.
Les libéraux nous disent que c'est compliqué, mais c'est pourtant si simple. Il suffit au gouvernement de mettre en application un règlement qui existe déjà. La Chambre des communes n'a même pas à adopter de nouvelle loi, le règlement existe, il suffit de l'adopter. On nous dit aujourd'hui que nous poursuivons les discussions, mais aujourd'hui les producteurs agricoles qui viennent nous voir nous disent que les discussions ont assez duré et qu'il faut passer aux actes. Or les actes sont très clairs: il faut faire appliquer les règlements qui existent déjà. Il faut faire appliquer les normes de composition des fromages.
Le a choisi de ne pas bloquer les produits à la frontière. Il aurait pu le faire. Cela s'est fait. Un ministre de l'Agriculture l'a fait il y a plusieurs années, quand la mozzarella traversait nos frontières dans des kits à fromage. Il a choisi cette fois-ci, et on ne sait pas pourquoi, de ne pas bloquer le lait diafiltré à la frontière, mais il peut agir sur les normes de composition des fromages et il n'y a pas de raison d'attendre pour appliquer un règlement qui existe déjà.
Je ne sais pas ce qu'ils attendent. La semaine dernière, l'Assemblée nationale du Québec a adopté une deuxième motion unanime pour exiger que le gouvernement fédéral règle cette question. Il me semble que c'est clair. Quand les producteurs agricoles viennent nous dire qu'il est le temps de passer aux actes, quand deux motions unanimes de l'Assemblée nationale du Québec disent qu'il est le temps de passer aux actes, on ne peut pas comprendre pourquoi le gouvernement choisit encore de discuter et de collaborer. Il suffit de passer aux actes.
C'est aussi important à cause du Partenariat transpacifique, qui menace la gestion de l'offre. Il y a aussi l'accord Canada-Europe, qui menace la gestion de l'offre. Le message que je veux transmettre aujourd'hui, c'est qu'il faut cesser d'inclure l'agriculture à nos traités internationaux. Nous avons retiré la culture de nos traités internationaux, parce qu'il s'agissait d'un sujet sensible, mais c'est maintenant au tour de l'agriculture. Ce n'est pas vrai qu'on peut mettre l'agriculture dans un même traité que l'automobile et l'industrie pharmaceutique. Il s'agit d'occupation du territoire.
Le gouvernement doit agir dès maintenant.
:
Monsieur le Président, d'entrée de jeu, je veux remercier ma collègue de de son initiative aujourd'hui à la Chambre.
Avant de débuter mon discours, je voudrais que soit consigné au hansard ce qu'a dit l'actuelle , le 26 août 2015, pendant la campagne électorale.
Elle avait fait une conférence de presse avec l'actuel , et y avait invité des producteurs agricoles. Elle avait fait cette conférence pour défendre la gestion de l'offre. Elle avait fait une belle conférence, en grandes pompes, pour dire qu'elle allait défendre la gestion de l'offre si elle était élue. Au sujet de la gestion de l'offre, elle avait dit:
[La gestion de l'offre] ça permet aussi de maintenir nos fermes familiales. Car si on ouvrait les barrières et qu’on laissait tomber la gestion de l’offre, nos fermes seraient en danger [...]
Je ne peux pas être plus d'accord avec cette affirmation. Aujourd'hui, le grand problème, c'est que l'importation du lait diafiltré est une brèche dans la gestion de l'offre, parce que les producteurs aux États-Unis contournent les règles et exportent finalement ce qu'on pourrait appeler du lait à la fin du procédé. Ils contournent donc les règles de la gestion de l'offre.
Je ne pourrais être plus d'accord avec ma collègue du gouvernement, qui, pendant la campagne, s'était fièrement levée debout pour défendre la gestion de l'offre. Aujourd'hui, son gouvernement et elle-même se traînent les pieds dans le dossier. C'est extrêmement malheureux, car la situation est très grave.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui au nom de tous les producteurs laitiers du Canada, mais particulièrement ceux de l'Estrie, qui sont très nombreux. En Estrie, on parle d'environ 535 fermes et de 2 144 propriétaires producteurs. Ce sont 2 144 producteurs laitiers qui ont des familles. On parle de 5 157 emplois directs et indirects dans ce domaine et d'une production annuelle de 253,5 millions de dollars. C'est un enjeu majeur dans les Cantons-de-l'Est, en Estrie.
C'est extrêmement important pour moi de participer à ce débat et surtout de remercier ma collègue de son initiative. Il faut faire en sorte que les libéraux respectent les paroles prononcées pendant et après la campagne électorale. En effet, ils avaient dit qu'ils allaient régler le problème et, aujourd'hui, six mois plus tard, rien n'a changé. Pourtant, la situation est extrêmement grave. Plusieurs de mes collègues l'ont soulevé: les pertes sont énormes. Chaque jour que le gouvernement ne règle pas le dossier, des pertes sont encourues par nos producteurs laitiers partout au Canada et en Estrie.
On parle de nombreux producteurs. Certains se sont levés et ont décidé d'ajouter leur voix au débat. Par exemple, Christian Bouffard, de la Ferme du Cabouron, a fait il y a quelques semaines une vidéo qui a été visionnée près de 900 000 fois. Cette vidéo dénonçait la situation à Saint-Romain, dans le comté de mon collègue, soit celui de . Il a d'abord parlé de sa situation. Il est dans la production depuis 30 ans, et ce qui se passe est vraiment en train de désorganiser sa ferme et les autres partout en Estrie. Finalement, dans ce vidéo, il demande notamment aux transformateurs de respecter les producteurs qui leur fournissent la matière première. Il estime que certains transformateurs ne les respectent pas. Je ne vais pas tous les mettre dans le même panier, parce que certains transformateurs en parlent, soulèvent le problème et donnent des pistes de solutions.
En Estrie, il y en a d'autres qui se sont levés et qui ont aussi parlé de ce problème. Lynne Martel Bégin, de la ferme Rivière Verte, à Bury, a aussi dénoncé la situation. Marcel Blais, que quelques-uns de mes collègues connaissent peut-être et qui est vice-président des producteurs de lait de l'Estrie, a une ferme à La Patrie. À Magog, David Beauvais, de la ferme Magolait, disait que si cette situation perdure, cela engendrerait des pertes d'à peu près 30 000 $ par année pour lui.
Benoît Simard, de la Ferme M. Grenier et fils, à Stanstead, dénonce également la situation.
Plusieurs producteurs de l'Estrie ont participé à des manifestations pour dénoncer la situation intenable dans laquelle ils se trouvent à cause de l'inaction du gouvernement, qui n'applique pas les règles. Celles-ci pourraient être modifiées ou tout simplement appliquées s'il avait la volonté politique de le faire.
Effectivement, des dizaines de producteurs se sont rendus à Stanstead avec leur tracteur et des pancartes pour participer à une manifestation, près de la frontière américaine, afin de dénoncer l'importation du lait diafiltré.
Mme Walker disait ceci: « Les fermes de taille moyenne perdent environ 1 000 $ par semaine à cause de ce problème. » Ces fermes familiales n'ont pas des revenus faramineux. Elles ont du mal à joindre les deux bouts et à faire les investissements nécessaires dans leur ferme. Elles perdent des sommes astronomiques chaque semaine, chaque année.
Pourtant, ces fermes sont des vecteurs de développement économique dans les régions et sont essentielles à leur vitalité. Plusieurs députés sont bien placés pour en parler, dont ma collègue de , qui connaît l'importance des fermes familiales pour l'économie des régions. Celles-ci font vivre des communautés et créent des emplois indirects. Lorsque les producteurs se portent bien financièrement, ils font rouler leur économie régionale. Il est donc extrêmement important que le gouvernement les appuie.
Le gouvernement se traîne les pieds, et je le dénonce haut et fort. Depuis sa nomination, le ministre n'a que des belles paroles. Il n'y a aucun doute qu'il connaît le dossier. Tout le monde s'entend pour dire que le dossier est bien connu. Toutefois, le problème existait avant l'élection du gouvernement libéral. Il aurait pu être réglé il y a longtemps, mais les producteurs sont maintenant obligés de se rassembler au Parlement pour demander de l'action, parce que ce gouvernement et le gouvernement précédent n'ont rien fait.
Pourtant, la solution n'est pas si compliquée. On nous dit que c'est trop compliqué, qu'il y a beaucoup de choses à considérer et qu'on ne peut pas faire cela du jour au lendemain, mais c'est complètement faux. Un député conservateur a proposé des solutions, comme s'il s'agissait d'un nouveau dossier. Or il aurait pu les appliquer lorsqu'il était au pouvoir. Cela fait deux ans que ce problème existe. Il a pris de l'ampleur récemment et il est plus que temps d'agir.
Il est regrettable que les conservateurs n'aient rien fait, mais il faut se concentrer sur le gouvernement libéral qui est maintenant au pouvoir. Si le ministre avait eu la volonté politique d'agir, le problème aurait probablement déjà été réglé.
Les libéraux disent qu'il faut consulter les producteurs pour bien saisir le problème. Toutefois, s'ils avaient eu une réelle volonté politique, ce problème aurait été réglé il y a longtemps. C'est dommage que nous devions en parler ici pour les forcer à agir.
Finalement, les libéraux n'ont pas entendu le message des producteurs. Pourtant, ces derniers sont venus sur la Colline du Parlement, il n'y a pas si longtemps, pour soulever ce problème.
Aujourd'hui, nous voyons le véritable visage du gouvernement libéral, qui semble prêter une oreille très attentive à certains transformateurs. C'est peut-être cela qui le ralentit dans sa prise de décision. C'est un dossier extrêmement délicat.
Les producteurs qui se sont rassemblés devant le Parlement méritent au moins des réponses de la part du gouvernement, sinon des mesures concrètes immédiates. Le dossier devrait être réglé le plus tôt possible.
J'implore le gouvernement d'agir une fois pour toutes et de donner enfin aux producteurs les moyens de faire vivre les régions.
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Monsieur le Président, je vous avise que je partagerai mon temps de parole avec l'honorable député d'.
Je remercie aussi la députée de d'avoir soulevé cette question très importante et sensible devant la Chambre. Il s'agit d'une question importante pour l'ensemble des producteurs laitiers du Québec et du Canada, et également pour les nombreux producteurs de ma circonscription, Châteauguay—Lacolle.
Ce n'est pas la volonté politique qui manque ici. Je suis bien consciente que les producteurs laitiers de ma région subissent les conséquences de la problématique que vit actuellement leur industrie, entre autres car notre comté est riverain avec les États-Unis et compte l'un des 10 postes frontaliers les plus importants au Canada, soit celui de Saint-Bernard-de-Lacolle.
Je suis heureuse aujourd'hui de me prononcer clairement en faveur des industries soumises à la gestion de l'offre au Canada. Bien sûr, l'objet de la motion de l'opposition a pour but de discuter aujourd'hui des enjeux entourant l'industrie laitière, mais j'aimerais attirer l'attention des députés sur les enjeux entourant les deux autres secteurs soumis à la gestion de l'offre: la production de volaille et la production d'oeufs.
Dans Châteauguay—Lacolle, la production de dindes, de poulets, d'oeufs de consommation et d'oeufs d'incubation est un secteur très important. En effet, notre circonscription compte une dizaine de municipalités rurales.
Ces industries sont en plein essor présentement et permettent de soutenir de nombreuses communautés au Canada. Je désire souligner que notre gouvernement soutient entièrement le système canadien de la gestion de l'offre, un acquis indispensable et inaliénable pour les fermes familiales et les productions de petite envergure, qui font si fièrement la marque de commerce du Québec agricole.
Nous sommes déterminés à maintenir et à protéger les trois secteurs soumis à la gestion de l'offre: la production laitière, la production de volaille et la production d'oeufs. Par exemple, l'industrie de la volaille rapporte environ 3,9 milliards de dollars aux fermes chaque année et contribue au produit intérieur brut du Canada à la hauteur d'environ 1,3 milliard de dollars par année. De plus, cette industrie estime fournir plus de 100 000 emplois à l'échelle nationale; à la ferme, dans les usines de transformation et dans d'autres milieux. Dans Chateauguay-Lacolle seulement, on dénombre 16 producteurs de volaille.
Nous pouvons d'autre part être très fiers du fait que les producteurs d'oeufs canadiens offrent un produit de la plus haute qualité, car ils sont assujettis à des normes qui figurent parmi les plus strictes sur la planète.
Dans notre circonscription, nous avons la chance de compter deux sites de productions d'oeufs de consommation.
Puisque je suis étudiante en histoire, je souhaite maintenant décrire la situation qui prévalait avant l'instauration du système de la gestion de l'offre pour prouver à quel point il est devenu un acquis indispensable.
D'abord, dans les années 1960, certaines provinces ont commencé à restreindre l'entrée des produits agroalimentaires des autres provinces afin de protéger leurs propres producteurs des risques d'un marché qui tombait souvent dans la surproduction. Naturellement, en fonction du mécanisme de l'offre et de la demande, la surproduction a déclenché une forte baisse des prix. C'est alors qu'a été adoptée la Loi sur les agences de commercialisation des produits agricoles, afin de fournir une structure essentielle de régulation au palier fédéral. Les agences nationales font un équilibre maintenant entre l'offre et la demande en définissant le niveau de production adéquat pour chacune des provinces, et ce, après avoir tenu compte des prévisions d'importations.
La gestion de l'offre a d'abord été introduite pour l'industrie des oeufs de consommation, puis, un peu plus tard, pour les industries de la volaille. Par la suite, l'industrie des oeufs d'incubation a été ajoutée à la fin des années 1980.
Pour chacun de ces produits, l'agence nationale travaille de concert avec les conseils provinciaux pour répartir la production entre les provinces afin que les besoins du marché national soient pleinement satisfaits.
Somme toute, la gestion de l'offre a bien fonctionné et elle continue de bien fonctionner dans les secteurs de la volaille et des oeufs, car le système impose une responsabilité partagée entre le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires et les groupes agricoles, afin d'en assurer la stabilité et le bon fonctionnement.
Néanmoins, en tant qu'élus, nous avons tous un rôle important à jouer dans la protection de ce système qui a fait ses preuves et qui peut être considéré comme un modèle.
En tant que députée de Châteauguay—Lacolle, je dois moi-même être à l'écoute des besoins des demandes de mes concitoyens producteurs, demeurer à l'affût des enjeux et agir comme relais d'information auprès de notre gouvernement.
Je veux rassurer mes concitoyens producteurs locaux et tous les producteurs canadiens en leur répétant que notre gouvernement offrira un soutien absolu au commerce et à la gestion de l'offre, dans les secteurs de la volaille et des oeufs.
Nous reconnaissons l'importance capitale pour l'économie canadienne des industries sous gestion de l'offre, et c'est pourquoi nous faisons tout en notre possible pour maintenir la force et la rentabilité de ces secteurs.
Plus précisément, nous continuerons de soutenir les trois grands piliers du système de la gestion de l'offre, c'est-à-dire le contrôle de la production, le contrôle des importations et le contrôle des prix.
Cette aspiration de notre gouvernement se réalise aussi dans notre effort de développer de nouveaux marchés lucratifs pour nos producteurs agricoles, notamment par le biais des accords de libre-échange avec de grands pays importateurs.
Nous avons aussi recours à d'autres moyens efficaces pour appuyer l'industrie de la volaille, notamment les investissements stratégiques dans le domaine de la recherche, de la science et de l'innovation.
Notre objectif ultime est d'aider les producteurs et les transformateurs soumis au système de la gestion de l'offre à augmenter leur productivité, à accroître leurs capacités concurrentielles et finalement à maintenir la durabilité de leurs entreprises.
Bien entendu, nous travaillons également en partenariat avec l'industrie afin de développer des codes de pratique pour le bien-être animal. Au fil des années, ces investissements stratégiques ont favorisé la croissance de notre industrie de même que l'économie canadienne.
Je conclus mon discours en rappelant que notre gouvernement appuie pleinement le système de la gestion de l'offre et que nous travaillons constamment dans l'intérêt supérieur de tous: les communautés, les familles et les producteurs canadiens.
Nous nous positionnons d'une façon stratégique sur la scène internationale afin de maximiser notre réussite commerciale, une réussite qui doit être partagée entre tous les secteurs agricoles, y compris ceux qui sont soumis à la gestion de l'offre.
Notre gouvernement est très optimiste face aux nouvelles possibilités de croissance qui pourront découler de notre participation à de nouveaux accords de commerce internationaux profitables pour le Canada.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de me lever à la Chambre, cet après-midi, pour discuter de cet important enjeu qui a été soulevé à la Chambre.
Le gouvernement du Canada se consacre pleinement à l'agriculture, un secteur essentiel de notre économie. Le mandat du gouvernement est clair: soutenir le secteur agricole pour que ce dernier soit un chef de file en matière de création d'emplois et d'innovation, y compris le système de gestion de l'offre.
Avec nos collègues de la Chambre, des provinces et des territoires, et avec l'aide du secteur, nous mettrons en oeuvre le plan d'action du gouvernement, qui vise à renforcer le secteur agricole du Canada et à l'aider à accroître son innovation et sa sécurité.
Le gouvernement mettra à profit ses politiques et ses outils financiers pour soutenir l'agriculture dans l'accomplissement de son travail essentiel. Il aidera le secteur dans divers domaines, dont la mise en marché de ses produits, la recherche, l'innovation, la salubrité alimentaire et le soutien à l'exportation.
Pour y arriver, nous avons l'intention d'investir dans la transformation des aliments, afin d'aider les transformateurs à mettre au point de nouveaux produits à valeur ajoutée qui tiennent compte des goûts changeants des consommateurs et des débouchés.
Nous investirons également dans la recherche en agriculture pour soutenir les découvertes scientifiques et l'innovation dans le secteur. Nous ferons la promotion des intérêts du Canada en matière d'agriculture à l'échelle nationale. D'autre part, nous travaillerons de concert avec les producteurs et les gouvernements provinciaux pour déterminer si l'ensemble des programmes de protection du revenu agricole répond aux besoins des agriculteurs canadiens. Par ailleurs, nous mettrons en oeuvre un nouveau cadre stratégique quinquennal pour l'agriculture. En outre, de concert avec les provinces, les territoires et d'autres partenaires intéressés, nous aiderons le secteur à s'adapter aux changements climatiques et à pallier les problèmes de conservation de l'eau et des sols, d'aménagement hydraulique et de développement des sols.
Le secteur agroalimentaire est un puissant moteur de l'économie canadienne. Nous parlons, après tout, d'un secteur qui crée un emploi sur huit au Canada et qui, avec ses industries, emploie plus de deux millions de Canadiens. Il contribue à 6,6 % de notre PIB, soit 108,9 milliards de dollars, et génère plus de 60 milliards de dollars en exportations.
C'est pourquoi notre gouvernement est résolu à appuyer un système canadien de gestion de l'offre. Dans l'ensemble, les secteurs des produits laitiers, de la volaille et des oeufs créent plus de 300 000 emplois et engendrent des retombées économiques globales de 32 milliards de dollars.
Le budget présenté en mars contient d'importantes mesures de soutien au secteur agricole canadien. Il comprend un investissement de 70 millions de dollars pour soutenir la recherche et les infrastructures en vue d'atténuer les menaces biologiques pour l'agriculture associées aux changements climatiques. De plus, il prévoit une somme de 41,5 millions de dollars pour soutenir la rénovation et la modernisation de stations de recherche et de laboratoires agricoles et agroalimentaires en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et au Québec. En outre, il comprend un investissement maximal de 1,9 million de dollars pour un an dans le Programme de stage en agroenvironnement, afin d'inciter les jeunes à postuler des emplois verts dans le secteur agricole et agroalimentaire.
Cette initiative fait suite à un engagement du gouvernement du Canada énoncé dans le budget de 2016 qui consiste à offrir des possibilités aux diplômés postsecondaires intéressés à aider le secteur agricole et à mettre en oeuvre des activités bénéfiques pour l'environnement.
Par ailleurs, le budget comprend un financement allant jusqu'à 500 millions de dollars pour élargir et améliorer les infrastructures numériques, afin d'aider les Canadiens des collectivités rurales et éloignées à saisir les occasions en matière d'économie numérique et à accéder aux services gouvernementaux à distance. Ces investissements favorisent l'établissement d'un secteur agricole solide, incluant les secteurs soumis à la gestion de l'offre.
Notre gouvernement continue de déployer beaucoup d'efforts pour stimuler l'innovation dans l'industrie laitière du Canada. Les chercheurs de notre centre de recherche situé à Sherbrooke s'affairent à mettre au point des outils innovateurs pour favoriser la compétitivité de l'industrie laitière canadienne.
Par exemple, les chercheurs d'Agriculture et Agroalimentaire ont découvert que la vitamine B12 présente dans le lait de vache est plus facile à absorber que celle sous forme de suppléments. Évidemment, les recherches de ce genre peuvent vraiment donner un coup de pouce à l'industrie, quand on sait que les consommateurs d'aujourd'hui sont particulièrement soucieux de leur santé.
Au sujet du lait diafiltré, nous sommes conscients des préoccupations de l'industrie quant à l'utilisation du lait diafiltré dans la fabrication du fromage. Nos fonctionnaires déploient des efforts afin de s'assurer que les normes soient claires pour tous. Nous communiquons régulièrement avec les intervenants de l'industrie de produits laitiers au sujet de ce grave problème.
Le gouvernement du Canada soutient pleinement la gestion de l'offre. Nous continuerons également de défendre tous les intérêts canadiens en matière d'agriculture, tandis que nous examinerons les questions commerciales, ce qui comprend les secteurs soumis à la gestion de l'offre. Le gouvernement du Canada appuie sans réserve la gestion de l'offre.
En continuant de travailler fort, le secteur agricole continuera de prospérer et de stimuler notre économie qui atteindra alors de nouveaux sommets. Le Canada est un pays ayant un potentiel économique énorme et un esprit d'innovation sans pareil. Ses agriculteurs y produisent des aliments de renommée mondiale, qu'ils vendent sur les marchés internationaux débordant de possibilités.
L'avenir est prometteur. Nous assistons à une augmentation de la demande mondiale d'aliments nutritifs de qualité, des aliments qui proviendront d'exploitations agricoles et de transformateurs très progressistes et productifs de partout au Canada. Nous continuerons de collaborer étroitement avec tous nos partenaires pour que le secteur agroalimentaire du Canada connaisse un succès encore plus retentissant. Nous continuerons de défendre tous les intérêts de l'agriculture canadienne dans l'examen des dossiers commerciaux.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec l'extraordinaire députée d'.
À entendre le député d', on dirait presque qu'il regrette d'avoir été élu parce qu'il est obligé de prendre des décisions. C'est vrai que l'élection des libéraux, c'est malheureux, mais c'est un fait aussi. Alors c'est à eux de commencer à assumer leurs obligations et d'arrêter de trouver des prétextes.
Aujourd'hui, nous avons avec nous, ici à la Chambre, des producteurs laitiers de Lanaudière, de la Mauricie, de l'Outaouais, de la Rive-Sud de Québec et de la Montérégie. J'ai eu l'occasion de parler aujourd'hui avec des producteurs de Saint-Boniface en Mauricie. Ils sont très perturbés d'entendre les discours des libéraux, parce que ceux-ci cherchent n'importe quelle excuse pour justifier leur inaction. Nous n'avons pas besoin d'un changement législatif ni même d'un changement réglementaire. Nous avons besoin d'un changement d'attitude.
Quand est-ce que du lait n'est pas du lait? C'est quand c'est du lait diafiltré, voyons donc! Selon les services frontaliers, cela passe à la frontière parce que ce n'est pas du lait. Quand est-ce que du lait diafiltré est du lait? Bien voyons donc, c'est quand cela rentre dans la composition d'un fromage. En effet, l'Agence canadienne d'inspection des aliments exige que du fromage soit fait avec du lait, le même lait qui n'était pas du lait quand il a traversé la frontière comme lait diafiltré. C'est cela l'incroyable bêtise que les libéraux sont en train d'essayer de nous faire avaler aujourd'hui.
Toutefois, cela se comprend parce qu'un gouvernement se révèle avec le temps. Cela a pris du temps pour comprendre que les conservateurs allaient toujours être contre les moins forts. Les libéraux sont en train de démontrer jusqu'à quel point ils vont toujours s'agenouiller devant les puissants et les bien branchés.
Nous l'avons vu hier avec le . Il a dit que ce n'était pas grave si Air Canada n'a pas respecté la loi. Ce n'est pas grave si des milliers de travailleurs et de mécaniciens avec de bons emplois dans le secteur aéronautique ont perdu leur emploi. Ce n'est pas grave. Air Canada a demandé de changer la loi rétroactivement pour enlever les infractions. Les libéraux vont se plier à cette demande.
On parle de la même société Air Canada qui fait défaut systématiquement pour ce qui est de respecter la Loi sur les langues officielles. Pourquoi? Qu'on leur demande et ils vont le dire. Ce n'est pas normal que ce soit la seule ligne aérienne à être obligée d'obéir à cette loi. Le seul petit problème et le seul petit oubli d'Air Canada là-dedans, c'est qu'ils sont venus chercher et quémander des milliards de dollars de l'argent des contribuables. Le public a accepté à condition que l'entretien se fasse au Canada et que la Loi sur les langues officielles soit respectée.
Cela prenait juste un gouvernement libéral pour nous expliquer que même si Air Canada n'a pas respecté la loi, il y a deux lois au Canada: une loi pour les petits et le monde ordinaire, et une loi pour les tout-puissants amis du régime. C'est cela le gouvernement libéral.
Quand j'entends les sornettes, les phrases creuses du député d', je trouve cela navrant pour les gens de sa région. Beaucoup de producteurs de sa région sont très inquiets, tout comme beaucoup de gens de la région d'Abitibi—Témiscamingue. La députée de cette circonscription va nous parler plus tard de sa région et des producteurs agricoles de sa région.
Nous sommes dans une situation incroyable où nous avons perdu 220 millions de dollars l'année dernière.
[Traduction]
En anglais, on utilise souvent l'expression « catch-22 » pour parler d'un grave dilemme. Quand donc du lait n'est-il pas considéré comme du lait? Quand il est diafiltré. Par conséquent, les entreprises américaines qui commercialisent ce produit n'ont pas à payer de droits de douane. Voilà ce que l'Agence des services frontaliers du Canada a décidé. Or, dans certaines circonstances, le gouvernement considère ce même produit comme étant du lait parce que l'Agence canadienne d'inspection des aliments a donné son aval. Lorsqu'il entre dans la fabrication du fromage, on considère le lait diafiltré comme du lait. Pourtant, lors de l'importation, les services frontaliers n'ont pas traité ce produit comme du lait puisqu'elles n'ont pas imposé de droits de douane mais, lorsqu'il entre dans la fabrication du fromage, il est considéré comme du lait. Cette situation ne constitue pas seulement un grave dilemme, elle nous coûte 220 millions de dollars par année. Voilà le problème.
J'aimerais que certains des grands experts en la matière du côté ministériel, notamment le député de , s'entretiennent avec des producteurs laitiers. Ils constateraient alors que les banques, au Canada, retiennent les prêts aux producteurs. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elles ne sont pas certaines d'être remboursées. Voilà dans quelle insécurité vivent les familles et les collectivités du monde agricole. Voilà pourquoi le NPD intervient pour demander au gouvernement de commencer à faire respecter la loi.
[Français]
Il n'y avait que des phrases creuses de la part de la députée du Nouveau-Brunswick, qui a parlé plus tôt, et de celui d'. Cela dépasse l'entendement. On entend « le plan d'action du gouvernement », « les politiques », « les outils financiers pour soutenir » et blablabla. Un moment!
Les producteurs ont des outils financiers; cela s'appelle un système de gestion de l'offre. Il faut le maintenir et il faut le respecter. Ils ne sont pas en train de demander des faveurs au gouvernement libéral. Ils veulent simplement que la loi soit respectée, tout comme ils cherchent à être respectés.
Les outils financiers vont s'occuper d'eux-mêmes. Les banques vont recommencer à prêter de l'argent aux producteurs. Toutefois, les banques savent lire les intentions de ce gouvernement, et nous l'avons encore vu.
La passe plus de temps à soutenir les positions américaines qu'à défendre les producteurs canadiens. Voilà son historique. Elle va toujours chercher la faveur des Américains.
La même a dit qu'il aurait fallu laisser les compagnies automobiles du Canada faire faillite. Les pertes d'emploi ou les familles qui en arrachent et qui n'arrivent plus ne lui posent pas problème. Elle se hisse au-dessus de tout cela, alors qu'on demande aux mêmes producteurs agricoles de toujours respecter des lois souvent complexes.
Ayant été ministre de l'Environnement, je peux garantir que les producteurs agricoles savent ce qu'est la réglementation et la législation, car ils sont astreints à les respecter à tout moment, et il y a un coût à cela.
Par contre, dès qu'un producteur américain veut traverser la frontière, il trouve un fligne-flagne et un gouvernement juste assez naïf pour les écouter. C'est à cela qu'il faut mettre fin.
Peut-on arrêter de pratiquer des brèches dans le système de gestion de l'offre? Peut-on aussi arrêter d'écouter le chant de sirènes néolibérales, des gens comme la , qui refusent de défendre le système de gestion de l'offre parce que les Américains n'en ont pas.
J'ai entendu, plus tôt, le député de dire que le lait coûtait cher et que les gens de chez lui étaient pauvres, comme si le système de la gestion de l'offre était responsable de l'augmentation du prix.
Regardons du côté des Américains. Ils ont un système de subvention directe des producteurs. Cela ne paraît pas dans le prix étiqueté dans un dépanneur. Toutefois, c'est exactement cela, et c'est même pire, parce que tout le monde paie à même ses taxes, qu'on soit consommateur de produits laitiers ou non, pour subventionner cette production agricole.
Ici, au Canada, le système est beaucoup plus juste, basé sur l'utilisateur-payeur, et la production est protégée. Le résultat, c'est que les familles propriétaires de ces fermes, qui sont souvent au Québec, ont pu garder la propriété de leur ferme littéralement depuis des siècles. Or ils sont inquiets.
On parle d'êtres humains, de familles et de communautés inquiètes. Cette inquiétude pourra être enrayée si le gouvernement libéral a le courage de ses paroles et de ses convictions.
Lors de la campagne électorale, comme tant d'autres choses, les libéraux ont promis de faire respecter le système de gestion de l'offre et promis qu'ils allaient trouver une solution dans le cas du lait diafiltré. La solution n'est pas compliquée. Il suffit d'appliquer la loi de façon égale pour tout le monde. Alors, nous y trouverons tous notre compte.
[Traduction]
J'ai écouté les intervenants libéraux qui, les uns après les autres, ont tenté de justifier l'injustifiable. La solution est très simple: la loi doit s'appliquer à tout le monde sans exception.
Les importations de lait diafiltré au Canada se chiffrent actuellement à 220 millions de dollars par année et elles augmenteront. Comment les autorités peuvent-elles prétendre que ce produit est du lait lorsqu'il entre dans la fabrication du fromage, mais que ce n'en est pas lorsqu'il arrive à la frontière? C'est tout simplement du lait et, partant, il devrait être assujetti à la gestion de l'offre.
Nous devons commencer à protéger les producteurs de lait, de volaille et d'oeufs qui ont réussi à conserver leur ferme familiale grâce au système de gestion de l'offre qui leur assure une grande équité.
Intervenons pour défendre ce système. Commençons à assujettir les entreprises américaines à la loi.
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Monsieur le Président, la façon la plus simple de comprendre le problème est de comprendre la dynamique que cela crée. Ainsi, je lirai un message que j'ai reçu de la part d'une productrice, à la fin mars. « Je vous envoie ce message aujourd'hui pour vous demander votre aide pour nous défendre auprès du gouvernement. Je me présente, Genevieve Audet, propriétaire de la ferme Ronick à Ste-Gertrude, une belle ferme laitière familiale. J'ai besoin de votre aide pour défendre la gestion de l'offre, un modèle mondial de production responsable qui ne demande aucune subvention et qui présentement souffre énormément de l'entrée de la protéine laitière venant des États-Unis. Celle-ci met en péril la vie de plusieurs entreprises laitières à cause de la chute très importante du prix du lait payé à la ferme, qui ne couvre présentement pas ses coûts de production selon la Commission canadienne du lait. Le gouvernement doit faire respecter les lois aux frontières pour empêcher l'entrée de cette protéine qui ne respecte pas les normes de lait canadien, qui favorise les transformateurs, qui induit en erreur les consommateurs et qui nuit à l'économie d'ici. Donc, madame, j'espère avoir fait le bon choix et que vous allez faire le choix de nous défendre. »
D'autres commentaires, par la suite, montrent bien la manière dont les producteurs laitiers se sentent.
« Depuis quelques années, on se sent abandonnés par le gouvernement, les budgets sont toujours coupés en agriculture, nos revenus ne cessent de diminuer, il y a des accords de signés qui ouvrent toujours nos frontières et nous mettent de plus en plus à la merci du marché [...] Nous pourrions être un important levier financier pour l'économie, mais le gouvernement ne semble pas le réaliser... Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais plusieurs jeunes entreprises sont sur le point de vendre parce qu'elles n'arrivent plus financièrement et que les créanciers ne croient tout simplement plus en l'agriculture [...] Je ne comprends pas pourquoi il ne se passe rien pour rétablir la situation parce que l'agriculture nourrit le monde. Comment allons-nous faire quand il n'y aura plus personne pour nous nourrir? Merci beaucoup de prendre le temps de me lire [...] c'est très apprécié et j'espère que vous pourrez partager ce que j'ai à vous dire aujourd'hui. »
Selon moi, cela résume très bien la situation que vivent plusieurs producteurs de ma communauté. En Abitibi—Témiscamingue, de 2007 à 2016, il y a eu une baisse de 24 % des fermes laitières. Elles sont passées de 150 à 114 en moins de 10 ans. Pour ma circonscription, c'est près de 1 200 emplois. On en dénombre 826 dans les productions laitières et 493 dans le secteur de la transformation. Je donnerai un exemple concret. De nombreuses fromageries ont vu le jour, et elles font des fromages de qualité. Il y en a même qui ont été primées à l'échelle internationale pour la qualité des fromages qu'elles produisent, notamment le Cru du Clocher.
De façon annuelle, à cause de l'inaction du gouvernement conservateur, et maintenant celle du gouvernement libéral, les pertes sont de 12 000 $ à 15 000 $ par ferme.
Mes collègues pensent-ils que la plupart des gens sont capables de combler un trou de 15 000 $ dans leur budget? Plusieurs députés libéraux n'ont plus le même salaire qu'avant. Toutefois, pour la majorité des gens, essayer de combler un trou de 15 000 $, ce n'est absolument pas évident.
Au Québec, ce sont 80 000 emplois directs et indirects qui induisent 6,2 milliards de dollars au PIB. Les retombées fiscales sont de 1,29 milliard de dollars, dont 678 millions de dollars au gouvernement fédéral et 454 millions de dollars au gouvernement du Québec. Il y a 5 856 fermes laitières qui livrent près de 3 milliards de litres de lait par an. Les recettes à la ferme sont de plus de 2,4 milliards de dollars, uniquement au Québec.
C'est complètement dramatique de ne pas sécuriser une industrie essentielle à notre économie en ne faisant pas en sorte d'appliquer les règlements et les règles déjà en vigueur.
C'est cela qui est dramatique. Tout est en place; tout ce qu'on a à faire, c'est de se lever un matin, de se botter les fesses, d'arrêter de se cacher les yeux et de faire en sorte que les producteurs ne subissent plus de pertes financières. Du lait, c'est du lait. C'est tout. Personne ici ne sera capable de me faire croire qu'une vache américaine ne produit pas le même lait qu'une vache canadienne. C'est sûr qu'il n'y a pas les mêmes mesures de contrôle, mais quand même du lait, c'est du lait. C'est simple à comprendre.
Si c'est aussi simple que cela, il me semble que ce serait facile pour ce gouvernement de téléphoner à l'Agence des services frontaliers et à l'Agence canadienne des inspections des aliments, de faire en sorte que les deux se parlent et qu'elles en arrivent à la même définition du lait, et qu'il arrête de faire en sorte que les Américains contournent nos lois pour faire entrer du lait diafiltré.
En gros, cela veut dire qu'en moins d'une semaine, si ce gouvernement avait le sens de ce que c'est agir pour les communautés, il aurait pu régler le problème, parce qu'il n'y a pas de changement législatif à faire. Tout ce dont il a besoin de faire, c'est d'agir. C'est dramatique qu'on soit obligé de dire au gouvernement de faire son travail. Il me semble que je ne devrais pas avoir à me lever. Cela aurait dû être la première chose à faire, surtout après une campagne électorale. Les libéraux ne peuvent pas dire qu'ils n'étaient pas au courant du problème, car nous en avons parlé pendant la campagne.
On dirait qu'il y a eu une coupure dans l'espace-temps de la part du gouvernement libéral. Les libéraux ne se rappellent plus de ce qui s'est passé durant la campagne. Pour eux, c'est comme s'il s'était écoulé 50 ans, qu'ils étaient entrés dans un trou noir et qu'ils ne se rappelaient absolument plus de tout ce qu'ils ont dit pendant la campagne électorale.
Ce que je demande au gouvernement, c'est simple. Je lui demande de protéger les fermes dans ma circonscription. Je lui demande de faire en sorte que les jeunes qui ont choisi de devenir producteurs laitiers ne regrettent pas leur choix, même en sachant que cela impose des défis importants, notamment en ce qui a trait aux collectes de fonds nécessaires au rachat des quotas. Pour le gouvernement, c'est de faire en sorte que, dans ma région, on continue à développer des produits de qualité issus des produits laitiers, comme les fromages. C'est de faire en sorte que les producteurs aient les marges de manoeuvre financières nécessaires pour mettre de l'argent de côté, afin de payer des études à leurs enfants.
Je tiens à rappeler au gouvernement libéral que pour bien gérer une ferme, ce n'est plus comme avant. Auparavant, une fois qu'on avait fini sa deuxième année, on pouvait s'occuper de la ferme. Aujourd'hui, cela demande beaucoup de connaissances. Cela demande des connaissances en gestion, en administration et en agronomie. Souvent, si on veut être capable de bien relever le défi, on doit aller se former et aller chercher de l'information. Même pour passer la ferme à la relève, il faut que les producteurs aient la capacité financière pour permettre à leurs enfants de se former, afin d'être capables de mener à bien la transmission de l'entreprise. Il s'agit de continuer à faire quelque chose d'assez simple, c'est-à-dire nourrir nos populations locales. Il faut faire en sorte que les Canadiens soient capables de nourrir les Canadiens. Il me semble que c'est logique.
J'espère que le gouvernement a compris qu'il était capable d'agir en très peu de temps. J'espère qu'il va décider de sortir du trou noir dans lequel il a été projeté et qu'il va se connecter avec ce qu'il a dit en campagne électorale. J'espère que les libéraux vont sortir d'ici et aller dans les circonscriptions, pendant la semaine de relâche parlementaire, qu'ils vont faire ce qu'ils ont à faire et qu'ils vont régler le problème, parce que c'en est assez avec la fermeture des fermes familiales. J'espère qu'ils vont le faire, parce que l'inaction qu'on voit jusqu'à maintenant est extrêmement honteuse.
Finalement, j'espère que les producteurs laitiers de ma circonscription vont avoir de bonnes nouvelles au cours des prochains jours.