:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Mes collègues et moi sommes heureux d’être ici aujourd’hui.
[Traduction]
Nous sommes ravis d'être ici aujourd'hui pour vous brosser un portrait d'Environnement et Changement climatique Canada, ou ECCC, après quoi nous répondrons à vos questions.
Nous vous avons distribué des diapositives qui vous présentent une vue d'ensemble du ministère. Nous n'avons pas l'intention de parcourir le document, mais, comme nous venons de le mentionner, mes collègues à la table prendront chacun quelques minutes pour vous décrire en détail leur champ de responsabilité. Ainsi, avant de répondre plus en détail aux éléments qui vous intéressent, nous aurons la chance de parler brièvement de la nature, des changements climatiques, de la météo, de la protection de l'environnement, y compris des plastiques, et de la recherche fondamentale réalisée par le ministère.
Je vais d'abord faire un bref survol du ministère avant de céder la parole à mes collègues à la table, qui décriront leur secteur de responsabilité décrit dans le document sous vos yeux.
Le mandat supérieur d'ECCC consiste à protéger et à conserver notre patrimoine naturel, et à assurer un environnement propre, sûr et durable aux générations actuelles et futures. Certains des services du ministère sont en place depuis de nombreuses années. Un des volets les plus vénérables de notre ministère a près de 150 ans, à savoir le Service météorologique du Canada, qui a été créé en 1871. Le Service canadien de la faune, que Sue Milburn-Hopwood représente aujourd'hui, aura bientôt 75 ans, tandis que le ministère lui-même célébrera son 50e anniversaire l'année prochaine.
Nous faisons partie d'un portefeuille qui comprend Parcs Canada et l'Agence d'évaluation d'impact du Canada, que vous recevrez la semaine prochaine, si j'ai bien compris. Chacun a son propre administrateur général.
Le ministère compte environ 7 200 employés. Plus de la moitié d'entre eux, 56 % plus précisément, sont à l'extérieur de la région de la capitale nationale. Il y en a environ 8 % qui sont dans la région du Pacifique et du Yukon, 11 % dans les Prairies et le Nord, 18 % en Ontario, 13 % au Québec et 7 % dans la région de l'Atlantique. Quelque 40 % des employés de notre ministère sont des scientifiques. Parmi les autres spécialistes, nous avons des agents d'exécution de la loi, qui sont représentés par Anne-Marie Pelletier; du personnel chargé de la réglementation; des négociateurs internationaux; des biologistes de la faune; et, bien sûr, des professionnels de la politique économique, des finances et des ressources humaines. Nous sommes également très heureux que les étudiants ou les jeunes diplômés représentent environ 15 % de notre personnel.
L'ECCC est principalement responsable de 29 lois, dont certaines figurent dans le document, mais pas toutes, et joue un rôle secondaire dans 18 autres lois. Ces lois édictent environ 80 règlements, qui portent sur des questions aussi variées que la prévention de la pollution, la modification des conditions météorologiques et la gestion des urgences en matière de protection de la faune.
J'ai une dernière remarque. En ce qui a trait à notre mandat, il est vraiment important de souligner que nous travaillons dans un domaine de compétence partagée avec les provinces et les territoires. Cela signifie que nous attachons une grande importance aux partenariats et à la collaboration dans tous les aspects de notre travail: avec nos homologues des provinces et des territoires, bien sûr, mais aussi avec les peuples autochtones, les administrations locales, les organisations non gouvernementales, les autres ministères fédéraux et l'industrie. Le thème de la collaboration reviendra dans les interventions de tous mes collègues.
Je vous remercie, et je vais sans plus tarder céder la parole à Jackie Gonçalves.
Bonjour à tous.
Environnement et Changement climatique Canada est l'un des plus grands ministères à vocation scientifique au Canada. La Direction générale des sciences et de la technologie compte à peu près 1 400 employés répartis dans 24 centres scientifiques et technologiques, d'un bout à l'autre du pays. Ces employés effectuent des travaux de laboratoire, des travaux sur le terrain, des recherches et de la surveillance de l'environnement.
La science est le fondement du travail de notre ministère. Elle soutient l'élaboration de nos règlements, l'application des lois environnementales de même que nos services météorologiques et climatiques. Elle fournit la preuve dont nous avons besoin pour prendre des décisions judicieuses afin de protéger notre environnement, de fournir des services à intérêt public et de favoriser la croissance économique ainsi que la prospérité. La science produite dans notre ministère a une excellente réputation aux niveaux national et international. Notre travail répond directement aux besoins en matière de prestation de services, de réglementation et aux autres politiques et programmes du ministère.
[Traduction]
Nos employés sont passionnés par le travail qu'ils accomplissent au service des Canadiens. Notre ministère publie chaque année plus de 700 revues et articles à comité de lecture, de sorte qu'il compte parmi les organisations scientifiques à vocation environnementale les plus productives au monde. Année après année, notre contribution à la science a une incidence considérable au Canada et sur la planète.
Afin d'aider le ministère à remplir son mandat, notre science de l'environnement a pris diverses formes. Une de nos priorités consiste à faire une modélisation et à évaluer l'évolution du climat afin de comprendre les répercussions des changements climatiques. Cependant, compte tenu de l'ampleur actuelle du réchauffement et des scénarios futurs, un travail d'équipe entre toutes nos directions et disciplines scientifiques est nécessaire pour relever le défi de comprendre, de prédire et de surveiller les changements climatiques. Il faut également une collaboration étroite avec d'autres organisations nationales et internationales.
Pour éclairer ses décisions, notre ministère compte énormément sur la recherche et sur l'évaluation de la présence de polluants et de facteurs de stress environnementaux, ainsi que de leur incidence. Dans ce domaine, nous sommes des innovateurs reconnus mondialement pour nos nouvelles approches. Prenons l'exemple du programme de surveillance des sables bitumineux, une collaboration fructueuse entre le gouvernement de l'Alberta, les peuples autochtones locaux, l'industrie pétrolière et d'autres parties intéressées visant à surveiller les répercussions environnementales de l'exploitation des sables bitumineux.
Il y a aussi l'exemple de l'ébauche d'évaluation scientifique de la pollution plastique, qui a été publiée récemment. Nous espérons recueillir des commentaires et des réactions sur ce rapport d'ici le 1er avril.
Une autre de nos priorités consiste à veiller à ce que les interventions soient basées sur des données probantes en réponse aux menaces et aux nouvelles priorités. Nous prévoyons de nombreuses activités sur divers médias pour recueillir de l'information, communiquer des renseignements et collaborer avec bien d'autres organisations à cette fin.
Pour conclure, les problèmes environnementaux sont interdépendants à l'échelle mondiale, et aucun pays ni organisme n'a à lui seul les compétences ou les moyens nécessaires pour les régler. La collaboration du Canada sur la scène scientifique internationale est essentielle pour nous acquitter de nos responsabilités et de notre mandat.
Je vais maintenant céder la parole à mes collègues.
Merci.
:
Je m'appelle Matt Jones. Je suis le sous-ministre adjoint du Bureau de mise en œuvre du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qu'on appelait auparavant le Bureau de la politique climatique.
Notre équipe a participé à l'élaboration du plan national de lutte contre les changements climatiques, à savoir le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Nous avons depuis concentré nos efforts à la mise en œuvre du Cadre. Il y a toutes sortes de politiques et de mesures transsectorielles qui sont appliquées sous la gouverne de collègues de plusieurs ministères fédéraux.
Je pense que bon nombre de nos collègues vous diront que les changements climatiques sont au cœur de leurs responsabilités. C'est un enjeu vaste et transsectoriel qui comporte de nombreuses sous-composantes, et nous y sommes tous mêlés de différentes façons. Évidemment, nos collègues responsables de la réglementation participent activement à l'élaboration de règlements liés aux gaz à effet de serre, ou GES. Nous avons une équipe responsable des négociations internationales. Nous en avons une autre dédiée à la modélisation. Il y a une équipe vouée exclusivement aux questions relatives à l'adaptation, c'est-à-dire à la façon de nous adapter aux répercussions des changements climatiques. Nous avons une équipe technique qui fait l'inventaire de nos émissions de GES. Notre équipe dédiée à la modélisation s'occupe des projections des émissions, de notre responsabilisation et de la production de rapports. Bon nombre de mes collègues ici présents, et d'autres aussi, travaillent très activement à la question des changements climatiques.
Mon équipe a été créée dans le but de réunir les pièces du casse-tête, d'avoir une vision globale des enjeux et de pouvoir donner des conseils sur la question des changements climatiques. J'ai trois grands groupes.
Il y a le groupe des politiques et de la coordination, qui réunit les politiques sur le climat et collabore avec tous les ministères fédéraux touchés. Le groupe travaille également avec les provinces et les territoires, et il préside un comité sur les changements climatiques composé de ses homologues provinciaux et territoriaux des ministères de l'Environnement. Il soutient également trois tables rondes avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis sur la question des changements climatiques. Il s'agit du groupe qui est au cœur des politiques et de la coordination.
Il y a également une équipe responsable des programmes. Ces personnes mettent en œuvre le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, entre autres, qui fait partie du Cadre pancanadien.
Il y a enfin le Centre canadien des services climatiques, une organisation technique qui regroupe vraiment les données sur le climat, et qui les met à la disposition des Canadiens dans un format utile. Je vous encourage à consulter le site Web du Centre. Vous y trouverez une carte qui montre les données historiques et les répercussions futures projetées des changements climatiques. L'adresse est donneesclimatiques.ca; c'est un outil fort utile pour comprendre les répercussions à l'échelle locale et les changements que nous avons observés sur le plan des précipitations et de la température. Les données représentent à la fois le passé et les projections dans l'avenir.
Ce sont les trois principaux volets de mon organisation. Je serai heureux de revenir sur les sujets liés au climat.
Le Service météorologique du Canada fournit aux Canadiens des informations qui font autorité sur les conditions météorologiques, l'hydrologie, l'état des glaces, la qualité de l'air et d'autres conditions environnementales. Nous faisons ce travail 24 heures par jour et 365 jours par année. Comme Hilary l'a mentionné, nous nous apprêtons à célébrer notre 150e anniversaire.
De plus, nous appuyons activement les opérations essentielles d'autres entités. Par exemple, nous fournissons des services météorologiques au ministère de la Défense nationale, à la Garde côtière canadienne — surtout des services liés aux glaces — et au Système de navigation aérienne du Canada. Nous transmettons également des données essentielles aux provinces et aux territoires pour appuyer leurs opérations de gestion des urgences, y compris aux centres des opérations du gouvernement et aux organismes provinciaux de prévision des crues.
Les Canadiens sont des consommateurs avides de données météorologiques. Environ 90 % d'entre eux consultent activement la météo chaque jour. Par exemple, nous publions des milliers de produits, et notre site Web de météo compte quelque 50 millions de visites par mois. Il y a environ un an, nous avons lancé la nouvelle plateforme de services MétéoCAN, une application météo qui a été téléchargée un million de fois depuis son lancement.
Outre les produits et services, nos données sont très largement diffusées sur certaines de nos plateformes numériques.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Il y a en moyenne 30 téraoctets de données qui sont téléchargés chaque mois. Ces données sont reprises par des tiers, qui les distribuent à leur tour ou créent leurs propres produits à valeur ajoutée à des fins commerciales.
Les partenariats sont essentiels à nos activités. Les conditions météorologiques ne prennent pas naissance au Canada et ne s'y limitent pas non plus, de sorte que l'ensemble du modèle opérationnel repose sur la collecte et l'échange de données en temps réel à l'échelle internationale. Chaque jour, voire plusieurs fois par jour, il y a un effort coordonné sur toute la planète qui consiste à lancer des ballons-sondes météorologiques et à partager les données en temps réel dans le Système mondial des télécommunications et de gestion de l'information. Le Canada puise ensuite dans ces données pour créer nos modèles météorologiques.
Ici au Canada, nous collaborons étroitement avec les provinces et les territoires à l'échelle locale et régionale. Par exemple, dans le cadre de notre programme relatif à l'hydrométrie, nous gérons plus de 2 000 stations hydrométriques qui mesurent le débit et le niveau d'eau. Ces données sont transmises quasiment en temps réel à nos homologues des provinces et des territoires, qui les utilisent alors pour prévoir les inondations et d'autres situations dangereuses.
Afin de remplir notre mandat, nous avons un système intégré qui va de la collecte des données jusqu'à la livraison des produits et des services. Il repose sur un très vaste actif de matériel de surveillance diversifié, qui comprend des radars météorologiques, les stations de lancement de ballons-sondes météorologiques, des stations de surface, des stations hydrométriques, des systèmes de détection de la foudre, et ainsi de suite.
À titre d'exemple, nous sommes actuellement à mi-chemin d'un projet majeur visant à remplacer nos radars météorologiques. Nous avons obtenu une injection de fonds en 2013. Nous avons remplacé 12 radars sur 30, et nous sommes en voie de faire de même pour les autres.
Le volet suivant de la chaîne de valeur repose sur le calcul de haute performance. Nous avons un des ordinateurs les plus puissants au Canada, qui figure parmi les 100 meilleurs au monde. Il traite chaque jour des quantités phénoménales de données. Nous avons un modèle de prévisions mondiales de premier ordre — nous sommes parmi les cinq meilleurs au monde à ce chapitre. Il y a deux ans, nous avons achevé le projet de remplacement de notre système de calcul de haute performance. Nous l'avons remplacé et avons effectué la première mise à niveau.
Le rendement des systèmes de calcul de haute performance est plutôt indissociable au rendement des modèles météorologiques à l'échelle mondiale. Les centres météorologiques de premier plan sont toujours en train de planifier le prochain remplacement des superordinateurs. C'est un petit milieu. Nous surveillons le rendement des uns et des autres, mais évaluons aussi la capacité des fournisseurs à répondre à nos besoins.
En dernier lieu, une partie de la chaîne est constituée de nos experts, c'est-à-dire de nos météorologues. Une fois que les modèles informatiques nous orientent, les météorologues s'en inspirent pour diffuser les produits chaque jour, y compris les produits et services spécialisés.
Au total, le Service météorologique compte environ 1 400 employés, qui sont répartis dans 50 centres au Canada. Du côté de la météo seulement, nous avons quelque 300 météorologues, répartis dans sept centres régionaux de prévision des intempéries. Nous avons ensuite quelques services spécialisés supplémentaires pour l'aviation, la défense, et ainsi de suite.
Nous sommes très heureux d'être ici. Si nous existons, c'est essentiellement parce que les phénomènes météorologiques extrêmes ont des conséquences extrêmement graves sur l'économie mondiale, et c'est la même chose au Canada. Le Forum économique mondial a déclaré récemment que le risque le plus grand et le plus probable est associé aux phénomènes météorologiques extrêmes. Au Canada, les catastrophes telles que les inondations et les incendies coûtent extrêmement cher. C'est pourquoi nous nous efforçons d'améliorer le service, d'émettre les alertes plus rapidement et de déceler les perturbations plus tôt pour aider les Canadiens et leurs institutions à se préparer à ces phénomènes extrêmes.
Merci.
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Bonjour. Je suis ravie d'être ici aujourd'hui.
Je suis la sous-ministre adjointe du Service canadien de la faune. Le Service est responsable des dossiers du ministère qui se rapportent à la nature au sein du gouvernement. Je vais vous présenter nos responsabilités et certaines de nos priorités.
Pour commencer, nous avons un mandat important lié aux espèces en péril. D'ailleurs, la Loi sur les espèces en péril prévoit un certain nombre de pouvoirs et de mécanismes pour la protection et le rétablissement des espèces. Nous avons des obligations à l'égard des espèces visées par les lois fédérales, comme les oiseaux migrateurs, tandis que le ministère des Pêches et des Océans a une responsabilité semblable à l'égard des espèces aquatiques. Nous avons ensuite des dispositions qui servent de filet de sécurité pour les terres et les espèces non fédérales.
Il y a actuellement plus de 600 espèces en péril, et la liste continue de s'allonger. Régler le problème des espèces en péril est une tâche colossale. En 2018, Environnement et Changement climatique Canada, ou ECCC, a collaboré avec les provinces et les territoires afin de créer ce qu'on appelle l'approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au pays. L'objectif est de viser un nombre restreint de lieux prioritaires, d'espèces, de secteurs et de menaces pour que la planification et l'exécution soient axées sur plusieurs espèces et sur les écosystèmes.
Contrairement à d'autres espèces — comme les espèces terrestres qui sont principalement gérées par les provinces —, les oiseaux migrateurs relèvent exclusivement de notre responsabilité aux termes de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. La population des oiseaux est en déclin, en particulier les oiseaux de rivage, les oiseaux de prairie et les insectivores aériens, des oiseaux qui se nourrissent d'insectes en vol. En Amérique du Nord, nous avons perdu trois millions d'oiseaux depuis 1970, en grande partie à cause de la perte et de la dégradation des habitants. La perte d'habitat est le plus grand facteur de risque, mais nous avons également des responsabilités à l'égard de la gestion de la chasse aux oiseaux migrateurs. D'ailleurs, nous sommes fiers de mentionner que nous modernisons notre façon d'aborder cette réglementation.
Le prochain grand sujet dont je veux parler est notre travail visant à conserver et à restaurer les habitats et écosystèmes importants pour la faune sauvage. Nous y parvenons au moyen d'une combinaison d'outils de conservation et en offrant des fonds et des mesures incitatives pour que d'autres passent à l'action. Il arrive que nous agissions seuls ou que nous ayons recours à des mesures réglementaires, le tout fondé sur des données scientifiques.
Environnement et Changement climatique Canada, ECCC, est à la tête des efforts déployés à l'échelle nationale pour élargir le réseau canadien des aires protégées et de conservation. Notre objectif actuel est de conserver 17 % des terres et des eaux intérieures d'ici 2020. En janvier de cette année, nous en étions à 12,1 %. Cela représente une superficie de deux fois la taille de l'Alberta. C'est une réalisation fort importante.
Alors que nous nous efforçons d'agrandir la superficie des aires protégées, il faut dire que les aires protégées et de conservation autochtones gagnent en importance. Nous avons beaucoup investi, surtout au cours des deux dernières années, pour faire des progrès à ce chapitre, mais il reste encore énormément de pain sur la planche afin de respecter la cible. Le gouvernement a dit que nous allons soumettre un plan visant à conserver 25 % des terres et 25 % des océans du Canada d'ici 2025, en vue d'atteindre un objectif de 30 % d'ici 2030. Pour ce faire, nous allons nous inspirer de la science, du savoir autochtone et du point de vue local.
Comme je l'ai indiqué, nous avons également des responsabilités directes à ce chapitre. Au sein d'ECCC, nous gérons un vaste réseau d'aires protégées qui couvrent plus de 14 millions d'hectares. Ces zones sont essentiellement des parcs axés sur la faune, et cette responsabilité fait en sorte que le ministère est le deuxième gestionnaire des terres en importance. Nous gérons 55 réserves nationales de faune et 92 refuges d'oiseaux migrateurs. Il s'agit non seulement d'aires terrestres, mais aussi d'aires marines à l'extérieur du territoire. C'est donc des zones à la fois terrestres et marines.
Ce sont vraiment les trois principaux domaines. D'autre part, nous avons une responsabilité générale à l'égard de la biodiversité. Nous collaborons d'ailleurs avec les autres ministères fédéraux, les provinces, les territoires, les peuples autochtones et les intervenants pour mettre en place la Stratégie canadienne de la biodiversité, à l'échelle nationale et internationale.
Le travail en cours vise à nous préparer pour la réunion d'octobre de la Convention sur la diversité biologique et à fixer des objectifs pour l'après 2020.
Comme Hilary l'a mentionné, nous partageons cette responsabilité avec les provinces et les territoires. La lutte contre la perte de biodiversité relève d'une responsabilité conjointe. L'aménagement du territoire, l'exploitation des ressources naturelles et la gestion de la faune sont principalement du ressort des provinces et des territoires. Quelque 40 % des terres sont visées par des revendications territoriales des Autochtones, de sorte qu'il est très important de…
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Bonjour. Je suis heureuse d'être avec vous.
Je suis responsable de la Direction générale de la protection de l'environnement au ministère de l'Environnement. Notre raison d'être est de surveiller, de prévenir et de gérer la pollution provenant de sources diverses, de prévenir la pollution de l'air et de l'eau et de gérer les risques liés aux substances chimiques.
Nous travaillons avec nos homologues de Santé Canada et, comme ma collègue Mme Gonçalves l'a mentionné, nous fournissons un soutien scientifique et technique 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour aider à mieux gérer les urgences. Nous collaborons étroitement avec nos homologues fédéraux, provinciaux et, dans certains cas, municipaux. Nous travaillons aussi à la gestion des déchets dangereux pour nous assurer qu'ils sont bien gérés et sont éliminés en toute sécurité.
Par ailleurs, nous veillons également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme mon collègue M. Jones l'a mentionné.
[Traduction]
C'est assurément un domaine de compétence partagée. Nous collaborons très étroitement avec nos homologues des provinces et des territoires pour remplir cet important mandat. Nous avons également la responsabilité de gérer les programmes environnementaux, comme le programme fédéral des sites contaminés qui vise à réduire les responsabilités héritées des pratiques antérieures ayant contaminé les terres fédérales. Nous mettons en place une réglementation et d'autres mesures de gestion des risques. Nous collaborons avec l'industrie pour l'aider à réduire et à gérer la pollution et ses sources, dont nous avons parlé. Nous prenons des mesures réglementaires et d'autres mesures en vertu de quelques textes législatifs déterminants, comme la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ou LCPE, la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre et la Loi sur les pêches. Il s'agit à la fois d'interdictions générales et de l'administration de règlements clés sur les effluents, notamment celui des fabriques de pâtes et papiers, celui des mines de métaux et des mines de diamants et celui des systèmes d'assainissement des eaux usées.
Nous soutenons également certains des efforts que ma collègue Sue a mentionnés ayant trait à la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, ainsi qu'aux dispositions interdisant la pollution qui s'y trouvent. Nous sommes chargés d'appuyer le travail du ministère sur la modernisation de notre législation — la LCPE, par exemple —, et nous nous employons à combler les lacunes environnementales que nous constatons dans les réserves.
En ce qui concerne la qualité de l'air, nous travaillons en collaboration avec les provinces et les territoires pour améliorer celle-ci. Nous collaborons également avec nos collègues de Santé Canada à la création d'un système de gestion de la qualité de l'air qui aidera à fixer des normes et des exigences relatives aux émissions pour les industries et le matériel. Nous avons également mis en place des règlements…
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Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui.
La Direction générale de l'application de la loi a pour mandat de faire respecter les lois et les règlements sur l'environnement et la faune du ministère d'une manière équitable, prévisible et cohérente. Comme ma collègue l'a mentionné, notre travail englobe notamment de nombreux règlements relatifs à la pollution et à la faune, des interdictions générales, des réserves nationales de faune et des refuges d'oiseaux migrateurs. La Direction collabore avec plusieurs programmes d'Environnement Canada, avec les provinces et les territoires et avec des partenaires nationaux et internationaux pour veiller à ce que les entreprises et les particuliers respectent les lois et règlements sur l'environnement et la faune. Notre principal objectif est de faire en sorte que les personnes réglementées respectent ces lois et règlements. Ce n'est pas d'aller sur le terrain pour pincer les gens; nous voulons plutôt les ramener dans le droit chemin.
Notre direction est jeune. Elle a été créée en 2005 seulement, à la suite des recommandations que le Comité permanent de l'environnement et du développement durable avait formulées en 1998 dans son rapport L'intérêt public d'abord! L'application des lois canadiennes sur la pollution. Ce rapport contenait un certain nombre de recommandations, et disait notamment que le ministère devrait créer un organisme d'application indépendant et centralisé, et que les décisions concernant l'application de la loi ne devraient pas être prises par des hauts fonctionnaires qui ont des fonctions et des responsabilités de gestion par ailleurs. C'est pour cette raison que la Direction a été créée; elle est sous la gouverne du ministre et relève directement de la sous-ministre.
Le ministre est responsable de la gestion et de la direction du ministère. En tant que responsable de la mise en application de la loi, c'est moi qui chapeaute la Direction générale. Je relève directement de la sous-ministre. Le ministre donne une orientation stratégique à l'ensemble du ministère, mais son rôle est indépendant du mien en ce qui a trait à la prise de décisions opérationnelles en matière d'application de la loi. Cette distance a été prévue pour garantir l'intégrité du processus d'application de la loi, et pour protéger toutes les parties contre des plaintes pour conflit d'intérêts ou d'influence, ou d'un abus de pouvoir par un fonctionnaire. Lorsqu'il est question d'application de la loi, cette distance est fort importante.
La Direction elle-même compte environ 430 employés, dont 270 sont des agents d'exécution de la loi répartis dans tout le Canada. Ils ont des pouvoirs d'application de la loi, qui sont prévus par la loi qui les régit. Nous sommes répartis dans cinq régions, et nous avons quelque 27 bureaux régionaux au pays. Les agents d'exécution de la loi sont investis des pouvoirs d'un agent de la paix, ce qui leur permet de faire respecter la loi dont ils ont la responsabilité. Cela nous confère notamment le pouvoir de recueillir des preuves, au moyen d'un mandat de perquisition, et de lancer une sommation à comparaître devant les tribunaux.
La Direction générale de l'application de la loi compte cinq divisions. Bien sûr, il y a l'application de la loi du côté de l'environnement et de la faune. Nous avons aussi l'évaluation des risques, la formation et la sécurité des agents.
Je vais m'arrêter ici. Notre rôle au sein du ministère est plutôt évident, et nous travaillons en étroite collaboration avec les responsables de la réglementation et de la faune aussi.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins. Ils forment un groupe formidable. Ça passe toujours trop vite, mais c'est très instructif.
Voyons ce que vous pensez de certains sujets que nous risquons d'étudier au cours de prochaines séances. Par exemple, les jugements récents dans l'affaire Volkswagen. En ma qualité de coprésident du caucus de l'automobile, je suis toujours désireux de savoir comment l'État et l'industrie collaborent pour protéger l'environnement. Le 22 janvier, Volkswagen a plaidé coupable à l'accusation d'avoir importé illégalement des véhicules munis de dispositifs de mise en échec, en contravention de nos lois sur la protection de l'environnement. Des juridictions de même niveau que la nôtre, comme aux États-Unis et dans l'Union européenne, ont agi plus rapidement que le Canada.
Quel processus d'enquête sur l'industrie suivons-nous dans ce genre de dossier?
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D'accord. Si nous pouvions nous arrêter ici, ce serait excellent. Ça me donne un avant-goût de notre façon de faire dans ce dossier. Merci
J'ai deux autres questions que je tiens à aborder, et il ne nous reste que quelques minutes.
La semaine dernière, j'ai assisté à une réunion publique à Guelph, sur le changement climatique. Je faisais partie d'un groupe de discussion avec notre maire et le député local de la province. Tous les ordres de gouvernement collaborent à des initiatives visant le changement climatique.
L'un des sujets qui revenaient sans cesse sur le tapis était les transports. Récemment, Guelph a reçu du financement pour des autobus électriques — elle en réceptionnera 65 pendant une certaine période. Nous cherchons à atténuer la pollution due aux émissions de gaz à effet de serre des véhicules, et à coordonner l'action de votre ministère contre les émissions des véhicules — comme des autobus, des parcs de véhicules de transport en commun, des parcs automobiles de la ville et ceux des entreprises.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie toutes et tous de vos présentations.
Madame Campbell, je fais partie des 50 millions de personnes qui consultent Environnement Canada pour connaître les conditions météorologiques. Je ne le fais pas seulement pour savoir quel temps il fera le lendemain; je vérifie aussi les données comparatives. Je trouve cela très intéressant.
Monsieur Jones, vous dites qu'il existe un comité sur les changements climatiques auquel participent les provinces et les territoires. Pour ma part, je viens du Québec et j'aimerais savoir avec qui vous collaborez au niveau provincial. Travaillez-vous avec les gens du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec et avec les ministres responsables?
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Je dois d'abord vous remercier pour le temps que vous nous accordez et pour vos exposés perspicaces. Je cherche un complément d'information sur quelques questions qui ont déjà été posées.
Il a été dit que les interventions contre la pollution se faisaient principalement auprès de l'industrie tandis que, je pense, pour la protection ou la conservation de la vie sauvage, c'était davantage auprès des particuliers.
À l'automne de 2018, le commissaire à l'environnement et au développement durable a audité le contrôle des substances toxiques sous le régime de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et reconnu l'existence de plusieurs points faibles dans l'action du gouvernement.
Par exemple, 70 % des poursuites visaient des nettoyeurs à sec, souvent de petites entreprises moins en mesure de se défendre devant les tribunaux. De plus, il n'y avait pas vraiment de preuves solides que la substance visée présentait pour la santé humaine et l'environnement un risque supérieur à celui d'autres substances — particulièrement dans le contexte de l'affaire de Volkswagen, un géant susceptible d'exercer des répercussions considérables sur la santé humaine.
Je suis curieuse de connaître le genre de lacune ou les autres lacunes que vous percevez dans l'application de la loi en question et de connaître aussi l'évolution de ce dossier.
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Je vous remercie de votre question.
Nous avons pris ces lacunes très au sérieux. La direction de l'application des lois a commencé à s'intéresser à notre méthode d'évaluation du risque. Après moins d'un an, nous sommes au beau milieu de la mise au point d'une méthode qui nous permettra de reconnaître, à la faveur de tous les règlements que nous sommes chargés d'appliquer, les secteurs qui présentent le plus de risque pour l'environnement. Nous pourrons ainsi orienter notre travail d'application de la loi davantage vers ces secteurs plutôt que nous laisser tromper par les apparences, ce qui nous fera examiner des secteurs qui ne sont pas nécessairement le nettoyage à sec. Ce pourra être d'autres secteurs où nous savons que le risque est plus élevé. Aujourd'hui, nous ne possédons peut-être pas tous les renseignements. Nous pourrons nous mettre à en rassembler. Nous pourrons moins négliger d'autres secteurs. C'est dans la nature humaine d'aller où on sait que la loi n'est pas respectée. Voilà notre nouvelle orientation.
Je ne peux pas vous donner d'exemples pour le moment, parce que nous sommes vraiment au beau milieu de notre transition. La semaine prochaine, nous rencontrerons les provinces et les territoires pour faire connaître notre méthode, dans un but de collaboration, et nous envisageons également de faire de la planification en commun.
La méthodologie axée sur l'évaluation du risque répondra vraiment aux recommandations du rapport et aux lacunes qu'elles visent.
Voyons les subventions aux combustibles fossiles, particulièrement l'opacité de la démarche visant leur élimination graduelle. Je pense que votre ministère en a reconnu quatre et qu'il les a jugées efficaces.
Je brûle de connaître la définition d'« efficace » et d'« inefficace » et de savoir si vous avez tenu compte des recommandations du vérificateur général pour une analyse plus complète de ces subventions, notamment Exportation et Développement Canada, EDC, et l'agrandissement de Trans Mountain, TMX, et si vous envisagez de prendre en considération vos engagements sur le plan climatique et de définir les notions d'efficacité et d'inefficacité en harmonie avec vos objectifs d'émissions nettes zéro d'ici 2050.
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La question et l'examen des subventions aux combustibles fossiles — sur le plan fiscal et non fiscal — découlent d'un engagement du G20 pris il y a un certain nombre d'années pour la détermination, au plus tard en 2025, de celles qui sont inefficaces, puis leur élimination graduelle. Nos confrères du ministère des Finances ont élaboré un cadre pour cette analyse, qui a conduit à l'élimination graduelle de huit initiatives fiscales depuis à peu près 10 ans.
Sur le plan non fiscal, Environnement Canada a dirigé ce travail en collaboration avec un certain nombre d'autres ministères. Nous avons appliqué le même cadre et, comme la députée l'a dit, nous avons reconnu quatre subventions non fiscales aux combustibles fossiles qui ne se sont pas révélées inefficaces — si ce n'est pas une double négation.
En raison de deux examens du commissaire à l'environnement et au développement durable, le chantier est encore actif. L'ancien ministre a retenu les services de l'ancien sous-ministre à l'Environnement et aux Finances Michael Horgan pour qu'il examine le cadre, consulte les Canadiens et formule des recommandations, compte tenu de l'évolution du contexte depuis l'engagement du G20.
Pour répondre simplement à la question, notre examen se poursuit, en bénéficiant des conseils de M. Horgan, à la lumière de la recommandation du commissaire et, bien sûr, de l'engagement du gouvernement à atteindre l'objectif des émissions nettes zéro d'ici 2050.
Il n'est pas exagéré de dire que le contexte a évolué. Nous examinons toujours la façon de rester à la page.
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Je vous remercie beaucoup de cette question.
En ce qui concerne la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre en particulier, on a tenu compte de cela dans la partie 1, Redevance sur les combustibles. Je souligne que c'est Finances Canada qui a dirigé l'élaboration et la mise en œuvre de la partie 1, de concert avec l'Agence du revenu du Canada.
Il y a des exemptions pour les agriculteurs, concernant ce qui est couvert. Là où cela s'applique, la redevance fédérale sur les combustibles n'est pas exigée pour les émissions d'origine biologique, notamment les émissions issues du bétail, ainsi que pour l'essence ou le diesel qui alimente la machinerie agricole et les camions utilisés dans les exploitations agricoles. De même, en ce qui concerne la remise des produits directs de la redevance sur les combustibles, sur les territoires où la remise se fait directement — principalement aux ménages —, il y a un supplément croissant de 10 % pour les régions rurales. Une attention est donc portée aux collectivités rurales en aval et en amont.
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Je vous remercie beaucoup de cette question.
Dans le contexte du problème que nous avons connu antérieurement, quand les déchets ont été expédiés aux Philippines, nous avons par la suite modifié notre réglementation afin d'y inclure l'exigence selon laquelle nous devons considérer comme étant des déchets dangereux les déchets qu'un État de destination considère comme étant dangereux, même si cela n'est pas prévu dans notre réglementation, et soumettre ces déchets aux mêmes exigences que tous les déchets dangereux.
Cela signifie que les expéditeurs doivent obtenir un permis délivré par nous. À cette fin, nous nous adressons au pays de destination des déchets, là où ils seront éliminés. Nous cherchons à obtenir préalablement un consentement éclairé, ce qui fait également partie des dispositions de la Convention de Bâle. Une fois que nous avons le consentement préalable et éclairé, le permis est délivré et les déchets font l'objet d'un suivi.
L'autre chose que je dois souligner, c'est que pour les pays qui n'ont pas adhéré à la Convention de Bâle — pour nous, les États-Unis sont le principal exportateur —, nous avons un protocole d'entente selon lequel nous pouvons mettre en place les mêmes dispositions avec eux.
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J'aimerais entendre cela. C'est bon. Ce n'est pas un problème. Il faudrait que j'apprenne de toute façon. Duolingo a renoncé à moi il y a fort longtemps.
Je vous remercie. Vous nous avez fait d'excellents exposés.
Je suis du Manitoba, en plein centre, près de Brandon. Je représente la circonscription de Dauphin—Swan River—Neepawa.
La modélisation est un sujet très intéressant, avec toutes ces données que nous examinons, les différentes études et les résultats obtenus au fil des années. Quand la modélisation prend forme, comment examinez-vous cela, et comment sont établis les critères pour la modélisation?
Parmi les divers ministères — M. Jones a dit quelque chose à ce sujet —, est-ce que vous utilisez le même modèle? Est-ce que vous utilisez les mêmes critères quand vous faites votre analyse? Quand vous allez d'un ministère du gouvernement à l'autre et que vous dîtes les critères qui seront utilisés pour tous les ministères, qu'il soit question des parcs, de l'espace ou de la technologie, comment déterminez-vous le modèle à utiliser et ce que les modèles vont comporter?
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Ce serait bien que les experts soient ici.
Je peux vous dire que les données utilisées pour le modèle, qui sont à la base de l'analyse, viennent de diverses sources, que ce soit Statistique Canada ou d'autres organismes fédéraux. Nous avons donc des sources de données crédibles et cohérentes. Les données sont traitées au moyen du modèle. C'est un modèle d'équilibre général qui donne les résultats économiques et les résultats relatifs aux émissions. Quand ils exécutent des scénarios, en particulier pour nos études d'impact de la réglementation, ils peuvent regarder les incidences sur l'économie et sur le PIB.
L'essentiel est d'avoir un modèle crédible, des données cohérentes et des hypothèses crédibles. Nous essayons d'être très transparents sur ce point. Nous rendons publiques nos analyses importantes, aussi bien les projections des émissions que les évaluations de l'impact de chacune de nos mesures réglementaires.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Premièrement, je vous félicite de cet exposé extraordinairement clair et détaillé. Il était à la fois succinct et riche en information.
Ma question va intéresser mon collègue, M. Schiefke, car sa circonscription est contiguë à la mienne, en amont. Ma question s'adresse à Mme Campbell.
Vous avez parlé de la prédiction des conditions environnementales, notamment en ce qui concerne l'eau. Pouvez-vous décrire, étape par étape, la façon dont vous aborderiez une situation où il y a des inondations comme celles que nous avons connues dans les deux ou trois dernières années le long de la rivière des Outaouais, de la rivière des Prairies, du fleuve Saint-Laurent et ainsi de suite? Comment travaillez-vous avec les autorités provinciales pour aider à prédire quels seront les niveaux d'eau? C'est ma première question.
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Je vous remercie de votre question.
C'est un processus qui comporte des étapes multiples. Il commence par la surveillance de l'environnement comme tel. Nos données de départ reflètent ce qui se passe avec les niveaux et les débits d'eau. Nous gérons les stations. C'est un programme qui a un volet collaboratif. Il y a donc des stations qui intéressent les provinces, comme l'Ontario et le Québec, et des stations où l'eau passe d'une province à l'autre ou d'un pays à l'autre, ce qui présente le plus d'intérêt pour nous. Nous recueillons cependant toutes les données, mais ce travail est appuyé par un programme de recouvrement des coûts. Nous veillons au contrôle de la qualité des données. Nous assurons le flux des données afin de veiller à ce que l'information — les données comme telles — soit transmise très rapidement aux gouvernements provinciaux.
Le Québec est un peu différent des autres provinces, parce qu'ils recueillent leurs propres données, que nous les obtenons et que nous les rendons disponibles. C'est une petite différence qui n'a pas d'effet considérable sur la vitesse à laquelle les données sont transmises.
Tout commence par les données, et ces deux provinces ont leurs propres centres de prévision des inondations. Nous fournissons de l'information de deux façons aux centres de prévision. Le volet de l'organisation qui s'occupe de conditions météorologiques fait constamment les prévisions des conditions, par exemple la quantité de pluie. Nous regardons, d'une saison à l'autre, si nous pouvons nous attendre à davantage de précipitations. Il y a beaucoup d'incertitudes dans les prévisions saisonnières, par comparaison avec des prévisions météorologiques quotidiennes, mais cela fait partie de ce que nous leur donnons comme information. Nous faisons des mises à jour mensuelles, puis hebdomadaires quand nous nous approchons de la période des crues printanières.
Nous faisons aussi le suivi des quantités de précipitations qu'il y a eu au cours de l'hiver. Le volume de neige, le taux de fonte, ainsi que l'intensité et la durée des pluies forment les principales conditions qui déterminent si nous allons avoir des inondations comme celles que nous avons eues dans la région au cours des deux années dont vous avez parlé.
C'est le principal moteur. Vous avez parlé de modélisation en général. J'ai décrit l'entreprise de modélisation météorologique. C'est un modèle très complexe de prévisions atmosphère-océan-glace. Le dernier élément auquel nous travaillons en ce moment au moyen de nos activités scientifiques est l'intégration du volet de modélisation hydrologique. Notre vision est de pouvoir fournir, d'ici quelques années, le même type de résultats prévisionnels aux provinces et territoires que ce que nous fournissons pour les prévisions météorologiques. La science n'en est pas encore là.
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Selon le plus récent rapport, qui a été publié en janvier, je crois, ou à la fin du mois de décembre, 77 mégatonnes d'émissions n'étaient pas assorties de mesures concrètes. Il est important de souligner que ce chiffre est fondé sur notre modélisation des projections.
Tout ne peut pas être modélisé. Nous savons que les investissements dans les technologies propres contribueront à réduire les émissions au fil du temps, mais il est difficile d'en prévoir l'ampleur, la rapidité et le taux. Par ailleurs, il existe des investissements considérables dans le transport en commun, mais tant que tous ces projets ne seront pas connus avec une certaine précision, il sera difficile de prévoir les réductions d'émissions qui en découleront.
Certains éléments importants sont omis. Le gouvernement a bien fait comprendre que d'autres mesures s'imposent pour poursuivre les progrès. Nous avons également bon espoir que nos homologues provinciaux continueront à mettre en œuvre des politiques efficaces afin de travailler ensemble pour aider le Canada à combler cette lacune.
À mon avis, la perspective de mettre au point des technologies canadiennes pouvant réduire les émissions suscite beaucoup d'enthousiasme. D'ailleurs, les technologies propres figurent parmi les quatre grands piliers du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Nous reconnaissons que le Canada a investi dans la recherche, mais qu'en est-il du déploiement, de la démonstration et de l'exportation?
C'est pourquoi nous avons beaucoup insisté sur le déploiement accéléré des technologies propres, idéalement d'origine canadienne, et nous espérons qu'elles pourront être exportées dans le monde entier.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie tous d'être parmi nous.
C'est très intéressant. Ce genre de séances d'information et de conversations nous permettent d'aborder une foule de questions, sans toutefois les approfondir. Comme vous pouvez le voir, certains d'entre nous essaient de creuser un peu plus loin.
J'ai des questions sur deux sujets. J'espère que nous aurons assez de temps dans les cinq minutes qui me sont imparties pour parler des deux, à tout le moins, de façon générale.
Je représente une circonscription appelée Etobicoke-Centre. Il s'agit d'une circonscription de banlieue située dans la région du 416, dans la ville de Toronto. En 2013, des inondations ont frappé toute la région du Grand Toronto. Les médias en ont beaucoup parlé; vous êtes sans doute au courant. La circonscription d'Etobicoke a été durement touchée: maisons inondées, interruption des services de transport en commun, et tout le reste.
Je comprends que la ville est chargée d'atténuer les risques associés à de telles inondations. Un certain nombre d'entités, dont la Toronto and Region Conservation Authority, s'occupent de cela.
Dans quelle mesure, le cas échéant, le gouvernement fédéral participe-t-il à l'atténuation de ces risques? Quelles sont certaines des mesures prises par le gouvernement fédéral à cet égard?
Le deuxième sujet concerne, là encore, les changements climatiques. Monsieur Jones, je pense que cette question s'adresse à vous, mais n'hésitez pas à demander aux autres d'y répondre, le cas échéant.
Pourriez-vous nous dire brièvement dans quels domaines nous réalisons le plus de progrès en matière d'élaboration de politiques, surtout au chapitre de l'exécution nécessaire pour nous attaquer aux changements climatiques?
D'après ce que les gens de ma circonscription me disent, les changements climatiques constituent, pour eux, la question existentielle de notre époque. Je suis donc curieux de vous entendre parler brièvement des secteurs où nous faisons le plus de progrès.
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Je serai heureux d'en parler. Je vais essayer d'être bref. C'est certainement une grande question.
En ce qui concerne la réduction des émissions, nous disposons de quelques données publiques fiables à ce sujet, et nous pourrions vous les fournir. Je crois que le secteur de l'électricité est celui où nous avons constaté les réductions les plus marquées, surtout grâce au passage du charbon aux sources d'énergie de substitution, allant du gaz naturel aux énergies renouvelables. Bien franchement, la plupart de nos réductions d'émissions proviennent du secteur de l'électricité, bien qu'il y ait eu des réductions dans la plupart des secteurs de l'économie.
Dans le secteur des transports, nous avons pu freiner la croissance et réaliser certaines réductions. Ce n'est pas chose facile, compte tenu de la situation actuelle, car le nombre de véhicules sur les routes et la quantité de marchandises expédiées ont augmenté avec le temps.
Par contre, l'un des domaines où il reste encore beaucoup à faire, c'est vraiment celui de l'adaptation: comment nous adaptons-nous aux effets des changements climatiques? Les données scientifiques montrent clairement que tous les scénarios ont des répercussions. Il y aura un certain réchauffement, quelle que soit l'évolution des émissions mondiales à l'avenir, et c'est un aspect important.
Ma collègue, Helen, me rappelle que les émissions de méthane constituent un autre domaine où nous avons fait et continuons de faire des progrès appréciables. Dans de nombreux pays, c'est généralement considéré comme un objectif facilement accessible, du point de vue des possibilités de réduction des émissions qui ne coûtent pas cher. Le méthane est un gaz à effet de serre puissant. Si l'on parvient à le capter et à l'empêcher d'être rejeté dans l'atmosphère, on obtient évidemment un produit commercialisable. C'est donc un domaine important.
Mes collègues pourraient peut-être parler d'autres sujets, s'il y a lieu.
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Je vais répondre à cette question, madame la présidente.
La plantation des arbres fait partie d'une grande liste de solutions, que nous appelons les solutions aux changements climatiques fondées sur la nature. Elles ont rapport à la façon dont les arbres, les prairies, les terres humides et les terres agricoles peuvent contribuer à piéger le carbone.
Nos collègues à Ressources naturelles Canada — à Service canadien des forêts, qui relève de Ressources naturelles Canada — dirigent le travail relatif aux arbres, et nous travaillons étroitement avec eux afin de cerner les avantages connexes que les arbres pourraient apporter aux caribous et à la nature en général.
À l'heure actuelle, nous procédons à de nombreuses analyses liées à l'autre partie de cette équation, c'est-à-dire aux terres humides, aux prairies, à l'utilisation de programmes existants comme point de départ et à l'examen d'autres programmes. De plus, Agriculture Canada, étudie bien entendu le sol.
Je dirais que c'est un domaine relativement neuf. Le monde prête beaucoup plus attention à ce côté de l'équation, et je pense que nos collègues à RNCan seront probablement en mesure de vous fournir beaucoup plus de renseignements le mois prochain ou le suivant.
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Merci beaucoup, monsieur Scarpaleggia.
J'ai une question à poser au sujet du dialogue international que nous entretenons. Comme nous le savons, à la COP 21, un débat a eu lieu à propos de l'article 6 de la convention, dont l'article 6.2 et, à part cela, l'article 6.4.
En ce qui concerne ces deux articles, je pense que nous — et je ne parle pas du Canada, mais plutôt du monde entier — avons laissé passer une occasion en or, parce que ces résultats d’atténuation transférés à l’échelle internationale auraient pu servir de levier pour aider non seulement les pays en développement, mais aussi les entreprises qui exercent leurs activités au Canada.
Il a été impossible de parvenir à un accord à cet égard — lors de la COP 22, de la COP 23, de la COP 24 et de la COP 25 —, et je m'interroge sur la nature du problème. De plus, je me demande si le Canada n'aurait pas l'occasion de faire preuve de leadership à cet égard. Quatre années se sont écoulées depuis. Compte tenu de l'article 6.2 et, en particulier, de l'article 6.4, si vous invitez le secteur privé à participer à ces résultats...
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Je vous remercie, madame la présidente.
Beaucoup de choses fort intéressantes ont été dites. J'aimerais revenir sur une question d'un de mes collègues libéraux.
Au sujet des changements climatiques, on a dit que l'un des domaines où l'on faisait le plus de progrès était celui de l'électricité. Au Québec, on n'a jamais eu de charbon. Je sais que l'Ontario a fermé des centrales au charbon, ce qui a nettement amélioré les choses, mais cela fait déjà plusieurs années. Y a-t-il des changements plus récents?
Bien sûr, on pense à l'électrification des transports, mais on est encore loin de passer de la parole aux actes. Il y a peut-être des mesures plus réelles et plus rapides, dans ce domaine. La question de l'électricité rejoint aussi les transports, l'un des secteurs qui émettent le plus de gaz à effets de serre. On dit qu'on a fait des progrès. Je veux bien, et je voudrais être positive. Pour l'instant, je ne le suis pas, mais peut-être votre réponse va-t-elle m'amener à être plus positive.
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Je pourrais peut-être commencer à répondre à la question. Ensuite, je céderai la parole à ma collègue, Helen.
Nous considérons l'électrification comme l'une des principales voies vers des réductions d'émissions plus substantielles. Vous avez raison de dire que la réglementation visant à éliminer progressivement la production d'électricité à partir du charbon a été mise en œuvre, puis modifiée et renforcée dans le passé et plus récemment dans le cadre de la mise en œuvre du cadre pancanadien.
Il y a plusieurs autres initiatives qui ciblent les secteurs de l'électricité. Nos collègues à RNCan exécutent des programmes portant sur un réseau électrique intelligent, des accumulateurs électriques et d'autres technologies qui peuvent contribuer à améliorer l'utilisation du réseau électrique et à l'optimiser en vue d'alimenter des véhicules, la circulation, des compteurs, des pompes et d'autres appareils qui consomment de l'énergie. Ces appareils peuvent être alimentés aux combustibles fossiles ou à l'électricité.
Si l'appareil est électrique et que l'électricité provient de sources durables, comme l'hydroélectricité, nous aurons l'occasion de réduire considérablement nos émissions dans les années à venir. Dans le cadre de nos investissements dans des infrastructures du réseau électrique et dans des programmes, nous nous soucions énormément de mieux utiliser l'énergie renouvelable et non émettrice de notre pays.
Helen, avez-vous quelque chose à ajouter?
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Je remercie infiniment nos témoins. Je sais que j'ai interrompu certains d'entre vous au cours de leur exposé. Les membres du Comité ont demandé si vous pourriez nous communiquer vos notes, s'il y a lieu. Le greffier vous enverra également un courriel pour les suivis.
Comme les membres du Comité le savent, une séance aura lieu mardi, et nous consacrerons 20 minutes de cette séance aux travaux du Comité. Notamment, nous examinerons tous les suivis de RNCan, entre autres choses, et nous discuterons de la mise en œuvre de notre programme.
J'aimerais remercier tous les témoins de leur présence. Je vous prie de nous faire parvenir vos notes, si vous le pouvez. Je suis désolée de vous avoir interrompus, mais nous sommes tenus de respecter l'horaire.
Cela dit, je vais permettre aux témoins de quitter la salle, et nous disposerons de cinq minutes pour aborder les travaux du Comité.
Chers membres du Comité, Mme Pauzé a une proposition à formuler, et nous allons tous l'écouter.
Madame Pauzé.