La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, c’est toujours un honneur de prendre part à un débat de la Chambre.
[Traduction]
Par ailleurs, il n'est pas rare, comme on peut s'y attendre à la Chambre, que les députés de l'opposition officielle s'expriment contre un projet de loi du gouvernement.
[Français]
À mon avis, ce ne sera pas le cas aujourd’hui. Je suis donc ici pour participer au débat sur le projet de loi . J’appuierai cette mesure.
On m’a demandé pourquoi, en tant que député de l’opposition, je participe à un débat sur un projet de loi que j’appuie.
[Traduction]
C'est une question légitime. Selon moi, si je participe aujourd'hui au débat, c'est justement pour répondre à cette question.
[Français]
J’ai été élu pour un premier mandat dans une circonscription se trouvant très près de la frontière avec les États-Unis. Certaines zones de ma circonscription actuelle sont à une brève distance en voiture de la frontière canado-américaine.
[Traduction]
Comme les députés le savent, lorsqu'une personne vit dans une circonscription qui est à proximité d'un poste frontalier entre le Canada et les États-Unis ou qui en comporte un, elle se heurte à des problèmes frontaliers importants et à des questions difficiles.
[Français]
Je souhaite faire part à la Chambre d'une de ces difficiles questions frontalières.
Peu après la première fois que j'ai été élu, le député provincial de ma région a communiqué avec le député débutant que j'étais. Le prêtre d'un temple dans la région, qui vit en toute légalité au Canada, a fait une escapade aux États-Unis le temps d'une fin de semaine.
[Traduction]
À son retour au Canada, à la frontière canadienne, le prêtre a été détenu pendant un certain temps, mais il a finalement été libéré après s'être fait frapper d'une ordonnance d'expulsion entrant en vigueur dans sept jours.
[Français]
L'Agence des services frontaliers du Canada lui a donné le motif de son expulsion: il ne vivait pas légalement au Canada. Cependant, il y a un problème. Le prêtre vit bel et bien légalement au Canada et a les papiers pour le prouver. Pour une quelconque raison, ce jour-là, les agents qui ont eu affaire au prêtre ne voulaient rien savoir. Le député provincial qui a été avisé de la situation en premier a tenté d'intercéder directement pour le prêtre.
[Traduction]
Disons-le franchement: ce député de la Colombie-Britannique a été ignoré. Lorsque le dossier est arrivé sur mon bureau, il ne restait plus que quatre jours avant l'expulsion. Les documents montraient clairement qu'il y avait eu une injustice, mais que faire? Qui était responsable?
De mon point de vue, c'était une situation extrêmement troublante.
[Français]
Parce qu'on n'a pas tenu compte des papiers et qu'on a pris une mesure d'expulsion sans aucun motif valable, et parce que je trouve cela très troublant que des pouvoirs soient exercés sans entrave, j'ai fini par exprimer mes inquiétudes directement au ministre de l'époque.
[Traduction]
Mon expérience m'a appris qu'il y a des ministres qui dirigent leur ministère, et qu'il y en a d'autres qui se font mener par leur ministère. Heureusement, le ministre de l'époque connaissait parfaitement ce ministère et il a eu le courage de dire qu'une erreur avait été commise.
[Français]
Une injustice a été corrigée et la mesure d'expulsion visant le prêtre a été annulée. Je suis fier d'annoncer que le prêtre est toujours au Canada et qu'il est maintenant au service de Merritt. Sa famille est fière de son nouveau pays. Je ne suis pas ici pour m'attribuer le mérite. S'il faut en attribuer à quelqu'un, c'est bien au député provincial, maintenant à la retraite, qui m'avait mis au courant.
[Traduction]
Bien entendu, je reconnais aussi pleinement le mérite du ministre: il ne s'est pas réfugié derrière le ministère, comme certains ministres ont tendance à le faire.
Même si l'histoire s'est finalement bien terminée, sans trop de problèmes, j'ai appris une autre information troublante.
[Français]
J'ai appris que les agents de l'ASFC impliqués dans cette affaire ont eu la possibilité de modifier les faits par la suite. Autrement dit, les faits ont été modifiés après l'événement. Ils ont été modifiés de telle manière que les motifs de la mesure d'expulsion étaient complètement différents des motifs invoqués au départ. Bien que l'issue heureuse pour le prêtre me réjouisse, l'affaire reste gravée dans ma mémoire. Souvent, je me pose certaines questions.
Que serait-il arrivé si cet homme n'était pas un prêtre assez connu qui avait appelé son député provincial à l'aide?
Que serait-il arrivé si le député provincial avait refusé de lui apporter son aide et dit que l'affaire était de compétence fédérale?
Que serait-il arrivé si le député faisait partie de l'opposition?
[Traduction]
À l'époque, je faisais partie du gouvernement. Que serait-il arrivé si le ministre en question s'était réfugié derrière son ministère, comme certains ministres aiment le faire?
[Français]
Il y a tant d'autres suppositions, mais pratiquement aucune n'aboutit à une situation où la justice est rendue.
[Traduction]
Je pense que nous savons tous qu'il n'y a jamais vraiment eu de grande reddition de comptes à la frontière, et ce, des deux côtés. Le projet de loi corrigera-t-il ce problème?
[Français]
C'est difficile à dire. On verra.
[Traduction]
Nous savons tous que, si le projet de loi est adopté, cela mènerait à la création de la commission d’examen et de traitement des plaintes du public, qui incorporerait l'actuelle Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada. Cela créerait un vaste organisme de surveillance qui aurait deux mandats différents: l'un pour la GRC et l'autre pour l'Agence des services frontaliers du Canada.
Étant donné la grande complexité du processus d'examen de la GRC, il reste à voir comment l'intégration de l'Agence au processus fonctionnerait. Toutefois, il faut donner à cette nouvelle commission la chance de réussir.
Il ne fait aucun doute dans mon esprit, surtout après avoir entendu les interventions de bon nombre de mes collègues, qu'une meilleure reddition de comptes s'impose aux postes frontaliers. Je ne veux pas minimiser l'importance de notre travail, mais on ne peut pas toujours espérer qu'un député vole à la rescousse chaque fois qu'un problème ou une erreur survient à la frontière.
Pour ces raisons, je suis prêt à appuyer le projet de loi. Je crois que c'est une solution raisonnable et utile qui permettra d'améliorer la reddition de comptes aux postes frontaliers canadiens.
Je me réjouis de votre présence ici aujourd'hui, monsieur le Président, et j'apprécie tous les députés de cette grande assemblée. Je tiens à les remercier de m'avoir écouté si attentivement. J'attends avec impatience leurs questions et observations, et j'espère que nous parviendrons à nous entendre sur une mesure avantageuse pour la population canadienne.
:
Monsieur le Président, je suis très reconnaissante d'avoir aujourd'hui l'occasion de débattre du projet de loi , qui créerait un organe de surveillance indépendant, la commission d’examen et de traitement des plaintes du public, laquelle serait chargée d'examiner la conduite et les conditions des agents de l'Agence des services frontaliers du Canada ainsi que de traiter certaines plaintes. Cet organe serait un ajout bienvenu aux solides mécanismes de reddition de comptes et de surveillance déjà en place.
Je constate que le projet de loi jouit d'un vaste appui à la Chambre. Je suis heureuse que le député qui avait la parole avant moi l'appuie, tout comme le député de . Ce dernier a dit:
Tous les fonctionnaires du pays devraient respecter les normes auxquelles les Canadiens s'attendent, c'est-à-dire préserver l'intégrité des gens qui visitent notre pays ou qui y font escale tout en veillant au maintien des lois canadiennes et internationales.
Il a ajouté: « Ce projet de loi cadre bien avec les valeurs de nombreux Canadiens et celles du Parti conservateur. »
J'accueille également avec enthousiasme les observations du député de , qui s'est dit reconnaissant que le gouvernement ait présenté ce projet de loi. Le député de a également tenu des propos encourageants, précisant que son parti appuierait certainement le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.
Cet appui multipartite est très encourageant. Je remercie tous les députés de contribuer à faire en sorte que le projet de loi soit aussi solide que possible.
Une chose dont tous les députés conviendront, c'est que les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada font un travail de qualité. L'Agence traite des millions de voyageurs et de colis chaque année à différents endroits au pays et à l'étranger.
Regardons les chiffres. Je sais qu'on les a déjà mentionnés dans le cadre de ce débat à la Chambre, mais il vaut la peine de les répéter: 97 millions de voyageurs, 27 millions de voitures, 34 millions de passagers aériens, 21 millions de dédouanements commerciaux. Chaque jour dans les 13 aéroports internationaux, les 117 postes frontaliers terrestres, les 27 postes frontaliers ferroviaires, et j'en passe, les agents des services frontaliers traitent les voyageurs et les commerçants de façon juste et uniforme.
C'est extrêmement important, parce que, comme nous le savons, voyager est déjà stressant en soi. Ceux qui sont plus vulnérables, les demandeurs d'asile, les personnes qui ne parlent aucune des langues officielles, ceux qui ont des troubles du spectre de l'autisme et ceux qui voyagent pour la première fois peuvent être intimidés ou même effrayés à l'idée de passer les douanes.
Comme l'a indiqué le , il est d'une importance capitale que les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada fassent preuve de professionnalisme lorsqu'ils interagissent avec les personnes qui traversent nos frontières. Il a affirmé qu'ils sont les fonctionnaires les plus visibles au pays et qu'ils représentent le visage même du Canada.
Les agents frontaliers sont les premières personnes que rencontrent les visiteurs, les nouveaux arrivants et les Canadiens qui rentrent au pays. Toutefois, leur rôle ne se limite pas à l'accueil, loin de là, puisqu'il leur incombe d'assurer l'intégrité des frontières canadiennes. Cela signifie que leur travail est essentiel au bien-être du Canada. Nous sommes à un moment où la gestion frontalière et la surveillance aux frontières sont une priorité pour le gouvernement et les Canadiens.
Il y a près d'un an, le gouvernement a présenté un budget fédéral proposant une enveloppe budgétaire de 1,25 milliard de dollars pour l'ASFC. Ce financement est destiné, entre autres, à la modernisation de certains de nos points d'entrée terrestres et d'une partie de nos activités frontalières dans le but d'en assurer l'efficacité et d'accroître la sécurité. Les députés se souviendront que le budget de 2019 prévoyait des fonds pour combler cette lacune importante.
L'objectif, c'est d'élargir le mandat de la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes, ou la CCETP, afin qu'elle agisse à titre d'organisme d'examen indépendant pour la GRC et l'ASFC. C'est pour cette raison que le gouvernement a présenté le projet de loi l'année dernière. Cette mesure législative a reçu l'appui de tous les partis à l'étape de la troisième lecture. C'est pourquoi nous présentons maintenant le projet de loi , alors que nous avons plus de temps pour débattre et discuter. Ce projet de loi cadre bien avec notre engagement à rendre des comptes et à être transparents.
La nouvelle commission d’examen et de traitement des plaintes du public proposée serait responsable de l'examen et du traitement des plaintes visant l'ASFC ou la GRC. Qu'il s'agisse de plaintes portant sur la qualité des services ou la conduite des agents, la commission aurait le pouvoir de se pencher, de sa propre initiative ou à la demande du ministre de la Sécurité publique, sur toute activité menée par l'ASFC, à l'exception des questions de sécurité nationale. Toute personne qui interagit avec des employés de l'ASFC ou de la GRC et qui a des plaintes à formuler pourrait s'adresser à la commission. Cela comprend les citoyens canadiens, les résidents permanents et les ressortissants étrangers, y compris les immigrants détenus. La commission effectuerait une enquête et formulerait ses conclusions quant à savoir si les procédures à la frontière sont appropriées ou non.
Grâce à ces mesures, l'ASFC se trouverait assujettie à un mécanisme d'examen indépendant, comme c'est le cas de nos autres organismes de sécurité aujourd'hui, notamment le SCRS et la GRC.
Les services frontaliers des pays comparables au nôtre sont assujettis à de telles mesures de reddition de comptes, et ce projet de loi nous permettrait de les imiter. Nous aimerions tous que le public continue à recevoir de la part de l'ASFC le traitement de classe mondiale auquel il s'attend.
L'ASFC s'est assurée qu'elle a les ressources et les infrastructures en place pour appuyer cette nouvelle commission d'examen. Elle impose déjà à ses employés une norme de conduite stricte, et je suis certaine qu'elle continuera de le faire.
Comme je l'ai dit, cette mesure arrive à un moment où nos frontières font l'objet d'un redoublement d'attention. L'ASFC opère dans un environnement complexe et dynamique. Elle doit répondre à des menaces en constante évolution, s'adapter aux tendances économiques mondiales et faire preuve d'innovation dans son utilisation de la technologie afin de gérer la croissance des flux transfrontaliers. N'oublions pas que certaines de ces menaces et tendances constituent certains des plus grands défis que les parlementaires et les Canadiens doivent relever aujourd'hui.
La crise des opioïdes continue de menacer grandement la sécurité des Canadiens, par exemple, et l'ASFC joue un rôle essentiel dans la détection des opioïdes à la frontière grâce à de nouveaux outils et de nouvelles méthodes. La violence liée aux armes à feu et aux gangs a aussi augmenté ces dernières années. L'ASFC joue un rôle central à cet égard, en surveillant de près la contrebande d'armes à feu. Elle s'adapte aussi aux volumes croissants de la chaîne d'approvisionnement, notamment à la popularité accrue du commerce en ligne. Elle est essentielle à l'économie, à la prospérité et à la compétitivité du pays. Elle accomplit cet énorme travail dans un cadre où les attentes de la clientèle en matière de reddition de comptes et de transparence sont élevées.
Il serait à l'avantage des professionnels, hommes et femmes, qui protègent nos frontières d'avoir un processus d'examen indépendant à l'ASFC. Les Canadiens le méritent aussi. C'est pourquoi j'encourage tous les députés à se joindre à moi pour appuyer le projet de loi aujourd'hui.
:
Madame la Présidente, c'est un honneur pour moi de faire aujourd'hui mon tout premier discours.
J'aimerais tout d'abord remercier les électeurs de Port Moody—Coquitlam, d'Anmore et de Belcarra de m'avoir élue et de m'accorder le privilège d'être leur députée.
Je salue aussi les bénévoles de mon équipe, qui ont frappé à des milliers de portes, sous la pluie battante ou dans une chaleur accablante, et qui ont gravi je ne sais combien d'escaliers et de rues abruptes pour que je puisse être ici aujourd'hui. Pour leur soutien exceptionnel, je remercie enfin tous ceux qui ont dirigé et coordonné ma campagne, les membres de mon association de circonscription ainsi que tous les généreux donateurs.
Du paradisiaque lac Como aux forêts de cèdres touffues d'Anmore, en passant par les brumes qui enveloppent Rocky Point de bleu et de vert et les pastels qui irradient les levers de soleil sur la baie Bedwell, la circonscription que je représente est d'une beauté naturelle aussi époustouflante que les gens qui l'habitent peuvent être accueillants. Elle est aussi très diversifiée, et je peux m'estimer extrêmement chanceuse.
Cet automne, pendant la campagne, les gens me parlaient très souvent du coût de la vie et des logements, de l'accès à la propriété, des tracasseries administratives qui empêchent les entreprises de se concentrer sur leurs affaires, de l'accès aux soins en santé mentale, des emplois, de l'environnement, des infrastructures, et j'en passe. Aujourd'hui, je tiens à leur redire que j'entends travailler d'arrache-pied et faire de mon mieux pour répondre à leurs besoins et faire entendre leur voix.
Les prières et les encouragements de mes amis m'ont accompagnée jusqu'au fil d'arrivée, ces amis qui continuent de nourrir mon âme alors que je m'engage dans cette aventure politique. Encore une fois, j'ai de la chance. J'aimerais remercier mes parents de leur soutien inconditionnel et de l'exemple qu'ils m'ont donné par leurs sacrifices, leur persévérance et leur travail alors qu'ils tentaient de se faire une place au Canada en tant qu'immigrants de première génération. Ces valeurs, elles sont en moi. J'aimerais remercier mes sœurs de leur soutien. Nous allons poursuivre notre chemin ensemble dans tout ce que la vie nous réserve.
Les gens qui ont contribué à faire de moi la personne que je suis, mon vécu, mes choix de vie et un peu de hasard m'ont amenée jusqu'ici. En 2008, après avoir travaillé pendant sept ans dans le système scolaire public, je me suis trouvée à la croisée des chemins, comme celle évoquée par Robert Frost dans The Road Not Taken. J'enseignais l'anglais et la musique au secondaire et j'étais heureuse d'avoir la possibilité au quotidien d'avoir un effet positif sur mes élèves, mais je ressentais le besoin de voir ce que la vie pouvait m'offrir d'autre.
J'aspirais à une fin supérieure et ma soif de sens m'a poussée à quitter mon emploi permanent et à vendre ma maison. J'ai ensuite fait mes premier pas sur un territoire inhospitalier: vivre avec peu de moyens, servir les écorchés et les marginalisés, et m'instruire sur la nature humaine dans toute sa complexité tout en travaillant à titre de missionnaire dans divers centres urbains. J'ai écouté de nombreux sans-abris, familles pauvres, jeunes toxicomanes et survivants de traumatismes vécus durant l'enfance. Mon cœur s'est brisé et gonflé en se sensibilisant aux profondeurs de la souffrance humaine, aux cycles de dysfonctionnement et au pouvoir de l'espoir. En servant ainsi, j'ai trouvé la joie. J'ai découvert que ma vie consisterait à aider les autres à reprendre leur vie en main.
Je suis ici aujourd'hui pour poursuivre, à titre de députée, la vocation que j'ai découverte dans ce territoire inhospitalier. Je compte le faire avec une vision de prospérité individuelle et nationale, et combler les écarts afin de rendre cette vision possible.
Je suis ravie de servir au sein de la loyale opposition de Sa Majesté. Chaque membre de cette équipe dynamique de députés et de chefs de file est en train de devenir un frère ou une sœur. En tant que pianiste, compositrice et défenseure des arts, je suis particulièrement heureuse d'avoir été nommée ministre adjointe du cabinet fantôme en matière de patrimoine canadien. Selon moi, l'objectif de ce portefeuille devrait être de raffermir le patriotisme et l'unité de notre pays diversifié au moyen des institutions culturelles du Canada. Je me réjouis à l'idée de travailler avec ; le ministre du cabinet fantôme, ...
:
Je vous demande pardon, madame la Présidente. C'était une erreur de débutante.
Je suis impatiente de travailler avec les ministres et mes collègues d'en face au sujet de ce portefeuille unique et dynamique.
Je regarde les autres députés et je vois des gens qui défendent avec passion les intérêts de ceux qu'ils représentent et les causes qui leur tiennent à cœur. Que nous partagions la même opinion ou non, nous sommes tous ici dans un objectif commun: servir les Canadiens et leurs intérêts et assurer l'intendance du territoire où nous vivons. J'estime que les différents partis politiques ont tous un rôle important à jouer dans l'écosystème pour élaguer, raffiner et établir un juste équilibre entre nos mandats à titre de législateurs.
J'espère que nous considérerons toujours les citoyens que nous représentons comme étant au cœur de notre travail et que nous ferons toujours preuve d'intégrité, de bon sens et d'unité. C'est ce que les Canadiens attendent de nous et ce qu'ils méritent d'obtenir de notre part. Tant de fois, quand j'ai fait du porte-à-porte, les citoyens de ma circonscription ont exprimé leur souhait de voir les partis travailler ensemble pour l'intérêt supérieur du Canada. Selon eux, la Chambre serait ainsi plus productive.
Je suis convaincue que la 43e législature fournira d'amples occasions de remettre les compteurs à zéro pour la politique canadienne et de bâtir une culture d'honneur qui permettra la tenue d'un dialogue public sans danger favorisant la transparence et les apports constructifs.
J'en profite pour remercier le gouvernement libéral d'avoir présenté le projet de loi à la Chambre. Cette mesure a mon appui en raison de l'importance des enjeux liés à la protection de nos concitoyens canadiens.
D'après ce que j'ai appris, ce projet de loi avait été présenté pendant la 42e législature et portait alors le numéro . Après de légères modifications, il a été présenté de nouveau pendant la présente législature sous le nom de projet de loi . Le projet de loi C-3 propose de modifier le mandat et le nom de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la Gendarmerie royale du Canada, qui deviendrait la Commission d’examen et de traitement des plaintes du public.
Je remercie les agents de la GRC et de l'ASFC, qui travaillent fort pour protéger les Canadiens.
Les fonctionnaires canadiens doivent être tenus de respecter des normes qui visent à la fois à préserver l'intégrité des gens qui viennent en visite au Canada ou passent par notre territoire, et à assurer le respect des lois canadiennes et internationales. Il serait donc grand temps qu'on instaure un organisme d'examen comme il y en a déjà pour les services de police du pays, y compris la GRC. Ce serait un changement positif.
Le budget de 2019 propose d'investir 24,42 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2019-2020, et 6,83 millions de dollars par la suite, pour élargir le mandat de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC. Il est bon de savoir que des sommes ont déjà été affectées dans le budget.
Cela dit, j'aimerais être davantage convaincue que le gouvernement saura mettre en œuvre le projet de loi de façon efficace.
La surveillance est une bonne chose. Les gens ont besoin d'avoir la certitude que les actes qui ne cadrent pas avec les lois seront examinés. La mise en œuvre du projet de loi ne devrait pas servir à alourdir la bureaucratie. La Commission d'examen et de traitement des plaintes du public devrait pouvoir examiner des situations, donner son avis et déterminer la portée et l'étendue des mesures à prendre contre quiconque viole nos lois.
Le projet de loi créerait un mécanisme permettant de porter plainte contre les agents des services frontaliers qui auraient agi de façon inappropriée. Les services de police ont commencé à se doter de mécanismes de surveillance et d'examen civils il y a des décennies, et c'est une solution employée partout sur la planète pour surveiller le travail d'application de la loi.
Toutefois, le projet de loi ne dit pas ce qui arrivera aux agents qui violeront la loi, une règle ou un principe. Le projet de loi précise seulement que la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public pourra examiner des éléments de preuve, entendre des témoins et produire un rapport.
Si on ne sait pas quelles seront les conséquences pour les agents, nous courons le risque de créer une nouvelle entité bureaucratique qui semblera offrir un mécanisme de surveillance aux Canadiens, mais qui, en réalité, ne permettra pas de résoudre les problèmes soulevés.
Bien que j'appuie cet important projet de loi, j'attends avec impatience que la Chambre et le comité l'examinent avec minutie pour que les Canadiens aient la certitude qu'il les protégera dans la pratique et qu'il conduira à des décisions et des mesures équitables. Il ne doit pas seulement en donner l'impression.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi , qui porte sur un sujet plutôt consensuel en ce début de législature, étant donné le vaste appui dont il jouit.
De toute évidence, la création d'un organisme d'examen indépendant pour l'Agence des services frontaliers du Canada est une proposition importante et bien accueillie. En plus d'accroître la reddition de comptes et de renforcer la confiance au sein de la population, un tel organisme permet d'améliorer l'expérience générale des Canadiens qui utilisent nos services frontaliers de grande qualité.
Qu'ils voyagent ou qu'ils fassent du commerce, les Canadiens s'attendent à des services exceptionnels à la frontière. Pour la très grande majorité des gens qui traversent la frontière tous les jours, c'est exactement ce qu'ils reçoivent: un service exceptionnel. Cela dit, compte tenu des 96 millions d'interactions par année de l'ASFC avec des voyageurs, il est inévitable que quelques erreurs soient commises. Nous avons tous entendu qu'il y a relativement peu de plaintes, mais elles sont suffisamment nombreuses pour justifier la création d'un organisme d'examen indépendant.
J'aimerais ajouter que toute cette activité à la frontière témoigne de ce que nous avons accompli au Canada. Elle est le signe de sa prospérité et de la vitalité de son économie.
Lorsqu'il y a des plaintes, nous devons nous assurer que notre système peut rendre des comptes aux Canadiens, autant que faire se peut. Sur le plan international, contrairement à nous, tous nos plus proches alliés ont un organisme spécial de traitement des plantes touchant leur agence de services frontaliers. En fait, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande peuvent tous compter sur un organisme d'examen indépendant. À l'échelle nationale, l'ASFC est le seul organisme du portefeuille de la Sécurité publique à ne pas disposer de son propre organisme d'examen indépendant.
Bien que la plupart des activités menées par l'ASFC, telles que les décisions en matière de douanes et d'immigration, fassent déjà l'objet d'un examen indépendant, ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de traiter les plaintes de la population relatives à la conduite des employés et aux services offerts. Lorsqu'on examine les grands organismes de services — et j'ai travaillé pour certains d'entre eux —, il est assez courant de retrouver des mécanismes d'examen indépendant. Les gens peuvent fournir de la rétroaction; c'est essentiel pour l'amélioration constante du service public, et je dirais que c'est considéré comme une pratique exemplaire.
Voilà pourquoi le projet de loi représente la prochaine étape logique. Nous avons accompli des progrès importants pour assurer la reddition de comptes et l'examen de nos organismes de sécurité publique, y compris le SCRS, la GRC et le Service correctionnel du Canada. En vertu de ces propositions, et si nous sommes à nouveau en mesure d'obtenir le soutien de tous les partis, comme lors de la présentation du projet de loi il y a tout juste huit mois, nous allons pouvoir accueillir cette nouvelle commission d'examen et de traitement des plaintes. Il s'agira d'un nouvel outil important pour les Canadiens, un outil inspiré de l'actuelle Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC.
La commission d'examen et de traitement des plaintes recevra un mandat clair: examiner les plaintes du public concernant la conduite ou les services offerts par les employés de l'ASFC et de la GRC, à l'exception, bien entendu, des questions de sécurité nationale. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que les Canadiens peuvent continuer de s'attendre à un traitement cohérent, juste et équitable à notre frontière. La confiance de la population s'en trouve ainsi renforcée, et je sais que nous partageons tous cette confiance. De plus, ce mandat fournit davantage d'occasions pour l'ASFC d'améliorer ses services et d'élaborer des normes de service qui seront appliquées à l'ensemble de l'agence.
Je sais que tous les députés conviendront que les nouvelles mesures proposées sont essentielles pour un organisme qui traite une énorme quantité de voyageurs et de marchandises jour et nuit. Je rappelle aux députés qu'une grande variété de problèmes peuvent être à l'origine d'une plainte et non seulement la conduite des agents. Par exemple, disons que j'ai subi un temps d'attente excessif ou de longues files d'attente, ou que des contrôles de sécurité ont été mal effectués. Grâce à cette initiative, je pourrais alors déposer une plainte. La commission d’examen et de traitement des plaintes du public serait là pour que la plainte soit entendue, traitée et examinée de façon approfondie et en temps opportun.
Je rappelle également à la Chambre que la commission ne ferait pas que recevoir des plaintes. Elle examinerait aussi les activités de l'ASFC et de la GRC qui ne sont pas liées à la sécurité nationale et présenterait aux Canadiens des rapports publics sur ces activités. Par exemple, la Commission nous aiderait à trouver des réponses à des questions clés comme celles de savoir si les politiques et les procédures de l'ASFC sont adéquates, appropriées et suffisantes, si l'ASFC se conforme à la loi et aux directives ministérielles et si l'ASFC se sert de ses pouvoirs de manière raisonnable et nécessaire.
Lorsque la nouvelle commission présentera ses conclusions, l'ASFC devra y répondre. C'est un processus essentiel à mettre en place. Les processus d'examen indépendants sont reconnus comme des mécanismes d'examen objectif par un tiers qui encouragent la déclaration des cas d'inconduite ainsi que toute autre forme de rétroaction. Je pense que c'est important.
D'ailleurs, comme je l'ai souligné auparavant, lorsque nous développerons les services frontaliers de l'avenir, nous verrons, par exemple, que les aéroports du pays devront composer avec un nombre croissant de passagers aériens, à mesure que le nombre de vols d'affaires et d'agrément augmentera partout dans le monde et dans toutes les sphères d'activité. Les questions de sécurité et les enjeux internationaux deviennent de plus en plus complexes. Les technologies comme la chaîne de blocs se développent et évoluent rapidement, et elles ont de vastes répercussions sur les services frontaliers.
Avec les services frontaliers de l'avenir, on pourra contrôler plus rapidement les marchandises et les passagers, obtenir de meilleurs renseignements et rendre les déplacements plus fluides pour tout le monde. Peu importe ce que l'avenir nous réserve, l'ASFC comprend qu'elle doit élargir son champ de réflexion et d'action et s'adapter aux besoins des Canadiens et du monde. Elle sait aussi que, lorsque des problèmes surviennent dans cet environnement en constante évolution, elle ne peut pas s'attendre à pouvoir tout examiner à l'interne. Il faut mettre en place un organisme d'examen indépendant. Ainsi, l'ASFC pourrait se concentrer sur ce qu'elle doit faire pour offrir aux Canadiens des services uniformes et équitables tout en relevant les défis de l'avenir. Cette mesure permettrait aussi de donner l'assurance au public que des recours sont à sa disposition lorsque des problèmes surviennent, aussi rares soient-ils.
Le projet de loi arrimerait plus étroitement les organismes de surveillance des agences frontalières du Canada à ceux d'autres pays, y compris ceux de nos alliés du Groupe des cinq, tout cela dans le but d'offrir des services frontaliers qui assurent la sécurité des Canadiens et qui améliorent la confiance du public. Grâce à ce projet de loi, les Canadiens pourront continuer de s'attendre à un traitement uniforme, juste et équitable de la part des employés de l'Agence des services frontaliers du Canada.
J'invite tous les députés à la Chambre à se joindre à moi pour adopter cet important projet de loi.
:
Monsieur le Président, je tiens à remercier les conservateurs d'avoir partagé leur temps de parole avec moi pour me permettre de m'exprimer sur ce projet de loi important. Comme d'autres députés l'ont souligné, cette mesure législative est attendue depuis longtemps et elle est réclamée par des organismes de la société civile et des citoyens.
Les agents des services frontaliers sont en première ligne à la frontière, où ils font un travail important et utile. Ils interagissent avec 95 millions de voyageurs tous les ans. Il est important de respecter les gens qui assument ces responsabilités et de reconnaître le travail qu'ils font. Ma sœur a été agente de police à la Police provinciale de l'Ontario pendant 24 ans. Mon oncle a servi au sein de la GRC. Je les ai parfois accompagnés dans leur véhicule de fonction pour constater le travail qu'ils font. J'ai discuté avec leurs collègues et j'ai documenté une partie de leur travail. Tout comme les agents du Service de protection parlementaire qui nous servent et nous protègent ici, ces gens servent et protègent nos collectivités, et il est important de respecter le travail qu'ils font.
Il arrive toutefois que des événements déplorables viennent aux oreilles des médias. La dernière fois que nous avons débattu de cette question, avec le projet de loi , une femme avait justement communiqué avec les médias pour dénoncer le fait qu'elle avait été maltraitée par l'Agence des services frontaliers du Canada. Elle estimait qu'on l'avait arbitrairement obligée à se soumettre à une fouille à nu, mais elle n'osait pas porter plainte. De 2016 à 2018, il y a eu 1 200 plaintes pour mauvaise conduite de la part d'employés de l'Agence. Ce genre de chose peut nuire à une organisation qui emploie autant de gens. Sur ces 1 200 cas, 228 dénonçaient un manquement au devoir; 183, une conduite déshonorante; 59, du harcèlement; 38, une association à une organisation criminelle; 25, un abus de pouvoir; 7, des voies de fait; 5, de l'intimidation; 5 autres, des menaces; 5 encore, une agression sexuelle; et 4, de la contrebande, sans compter les accusations de racisme et les délits divers.
La plupart des gens ne se rendent pas compte que, lorsqu'ils franchissent la frontière, ils se trouvent dans un no man's land juridique et qu'ils ont alors très peu de droits. L'Agence dispose de pouvoirs énormes: elle peut exiger un échantillon de salive ou de sang, elle peut consulter le contenu des ordinateurs et exiger la production du passeport, elle peut effectuer des fouilles à nu, elle peut même mettre des gens en détention et arrêter les non-citoyens. Il y a eu 14 morts depuis l'an 2000 dans les centres de détention de l'Agence, et aucune d'entre elles n'a fait l'objet d'un examen indépendant pour savoir si des gestes criminels ou à tout le moins répréhensibles avaient été posés. L'Agence des services frontaliers du Canada doit absolument être assujettie aux mêmes processus de surveillance que les autres organismes de sécurité, alors la création d'une commission chargée d'examiner et de traiter les plaintes du public est certainement une bonne idée.
Nous souhaiterions que soient adaptées et modifiées certaines dispositions de ce projet de loi.
Au paragraphe 45.29(2) de la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada, intitulé « Inadmissibilité », on précise que les membres et les anciens membres de la GRC ne peuvent siéger à la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes. Dans la loi, la définition du terme « membre » désigne tout employé de la GRC. Vraisemblablement, il faudrait amender cette disposition pour que les agents de l'ASFC, actuels et anciens, soient également inadmissibles à titre de membres de la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes. Il est essentiel que les membres de la Commission soient indépendants parce qu'un agent de l'ASFC pourrait voir certains collègues appelés à témoigner dans le cadre d'une plainte. Bref, la Commission doit être entièrement indépendante pour éviter tout conflit d'intérêts.
Les agents de ces organismes de sécurité nationale ont le sentiment d'appartenir à une fraternité. Ils ont la plus haute opinion de leurs collègues et ils tendent à croire en leur intégrité.
C'est ce qui s'est passé dans le cas de ma sœur lorsqu'elle était agente de la Police provinciale de l'Ontario. Elle a participé à la commission d'enquête sur les événements d'Ipperwash qui s'est penchée sur des actes répréhensibles commis par certains de ses pairs. Au début, elle a eu du mal à croire qu'ils pouvaient être impliqués dans la mort injustifiée de Dudley George. Toutefois, l'enquête a mis au jour des comportements hautement répréhensibles de la part de certains agents de la Police provinciale de l'Ontario. Il est important qu'une entité indépendante se penche sur ce genre de comportements et les examine comme il se doit.
Nous souhaiterions également que soit modifiée la façon dont sont avisés les gens qui doivent être expulsés. Je songe notamment à Richard Germaine, un Autochtone né en Californie mais qui a vécu toute sa vie sur l'île Penelakut, dans la circonscription de Cowichan—Malahat—Langford. Il est marié et est un chef de file de sa communauté.
Sans même fournir de préavis pour lui signaler des irrégularités dans ses documents d'immigration, ce qui lui aurait permis de trouver des façons d'y remédier, des agents de l'Agence des services frontaliers du Canada sont allés chez lui, juste avant Noël, et lui ont mis des entraves aux pieds devant sa femme, une survivante des pensionnats. Cet événement a donc été traumatisant pour elle, ainsi que pour les enfants et les petits-enfants du couple. On l'a mis dans un fourgon, puis on l'a conduit jusqu'à un centre de détention, à Vancouver, où on a ordonné qu'il soit expulsé le plus vite possible. Il n'avait aucune idée de ce qui lui arrivait.
Heureusement, il travaillait pour un ethnobotaniste de l'Université de Victoria. La députée de a aidé en travaillant avec le ministre pour libérer M. Germaine.
Je suis conscient que certaines personnes pourraient se défiler si on les avise, mais, dans ce cas-ci, il apparaît clair que le fait de se présenter juste avant Noël pour mettre des entraves aux pieds d'une personne et l'emmener n'est pas approprié. Nous souhaitons aussi que cet élément soit amendé.
Nous nous inquiétons de la façon dont ce mécanisme sera financé pour garantir que la commission d’examen et de traitement des plaintes du public dispose des fonds nécessaires pour accomplir son travail.
Toutefois, nous estimons qu'il s'agit d'une importante mesure législative à adopter. L'Agence des services frontaliers du Canada devrait faire l'objet du même genre de surveillance que les autres corps policiers et organismes de sécurité du pays.
:
Madame la Présidente, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'ajouter ma voix à celles des députés qui débattent le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture. Cette importante mesure législative modifiera la Loi sur l'Agence des services frontaliers du Canada et la Loi sur la Gendarmerie royale du Canada afin d'établir une nouvelle commission d'examen et de traitement des plaintes du public pour les deux organismes. Grâce à ce changement, l'ASFC aura pour la première fois son propre organisme d'examen indépendant.
La transparence et la responsabilité sont extrêmement importantes dans tous les contextes et certainement dans le contexte de la sécurité publique et de la sécurité nationale. Les Canadiens doivent avoir confiance dans les gens et les organismes qui travaillent d'arrache-pied pour les protéger. À l'heure actuelle, parmi tous les organismes qui font partie du portefeuille de la Sécurité publique, seule l'ASFC n'a pas de véritable organisme d'examen indépendant qui lui soit consacré.
La GRC dispose d'un tel organisme depuis 1988: la Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC. La Commission traite les plaintes du public concernant la conduite d'agents de la GRC et revoit les dossiers dans les cas où le plaignant n'est pas satisfait de la manière dont la GRC a traité sa plainte. Ce processus permet un examen juste et impartial des plaintes du public.
Le Canada dispose également d'un bureau de l'enquêteur correctionnel, qui assure une surveillance indépendante du Service correctionnel du Canada. L'enquêteur correctionnel sert essentiellement d'ombudsman pour les délinquants sous responsabilité fédérale. La principale responsabilité de ce bureau est de mener des enquêtes et d'essayer de résoudre les plaintes des délinquants. Le bureau est également chargé d'examiner les politiques et les procédures du Service correctionnel du Canada qui sont visées par ces plaintes et de formuler des recommandations à ce sujet. L'objectif est de cerner les sujets de préoccupation et de s'en occuper de manière appropriée.
L'Agence des services frontaliers du Canada se distingue vraiment dans ce contexte.
Avant d'aller plus loin, il est important de souligner qu'un bon nombre d'activités de l'Agence sont déjà soumises à une surveillance indépendante par l'entremise d'organismes qui existent déjà. Les questions liées aux douanes, par exemple, sont traitées par le Tribunal canadien du commerce extérieur. Avec l'adoption du projet de loi , les activités de l'Agence liées à la sécurité nationale sont désormais surveillées par le nouvel Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement. Cet office est un organisme indépendant et externe pouvant rendre compte de toute activité liée à la sécurité nationale ou au renseignement menée par les ministères et organismes fédéraux. Il a le mandat légal et l'expertise nécessaire pour mener un examen des activités liées à la sécurité nationale et il remplit une fonction importante de reddition de comptes dans notre régime démocratique.
Cependant, il manque un élément majeur à l'architecture de la surveillance et de la reddition de comptes en matière de sécurité publique et nationale. En effet, il n'existe actuellement aucun mécanisme permettant d'entendre et d'étudier les plaintes du public concernant l'Agence des services frontaliers du Canada. Il s'agit là d'un oubli considérable compte tenu de la portée du mandat de l'Agence et du volume élevé de ses interactions avec le public.
Les employés de l'Agence des services frontaliers du Canada interagissent avec des milliers de personnes chaque jour — des dizaines de millions de personnes chaque année. Ils le font dans environ 1 200 points de service au Canada et à 39 aéroports et emplacements internationaux. Au cours de la dernière année financière seulement, les agents frontaliers ont interagi avec 96 millions de voyageurs — des Canadiens comme des étrangers —, et ce n'est qu'un aspect de leurs tâches. L'Agence est une entité massive, complexe et impressionnante. Nous pouvons être fiers d'avoir une agence des services frontaliers de calibre mondial aussi professionnelle.
Dans la grande majorité des cas, les interactions des agents avec le public se passent sans incident. Les employés font preuve d'un très grand professionnalisme lorsqu'ils fournissent des services frontaliers à ceux qui entrent au Canada. Cependant, en de rares occasions, pour une raison quelconque, les choses se passent moins bien. Ce n'est pas inhabituel. Les personnes sont des êtres humains. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu'ils se comportent toujours parfaitement. Cependant, cela implique qu'il devrait y avoir un moyen équitable et approprié pour les gens de présenter leurs doléances. Si les gens sont insatisfaits du traitement qu'ils reçoivent à la frontière, ou du niveau de service qu'ils ont reçu, ils doivent savoir que quelqu'un écoutera leur plainte, de façon indépendante. Il va sans dire que ce n'est pas le cas actuellement.
Actuellement, si un membre du public porte plainte contre l'Agence des services frontaliers du Canada, la plainte est traitée à l'interne. En d'autres termes, l'Agence enquête sur elle-même. Ces dernières années, un certain nombre de parlementaires, de commentateurs et d'observateurs ont soulevé des préoccupations concernant ce manque problématique de reddition de comptes. Pour corriger la situation, ils ont demandé d'avoir un organisme d'examen indépendant propre à l'Agence. Le projet de loi répondra à cet appel.
Le projet de loi prévoit que l'actuelle Commission civile d'examen et de traitement des plaintes relatives à la GRC se verrait attribuer de nouveaux pouvoirs et qu'elle serait désormais connue sous le nom de commission d'examen et de traitement des plaintes du public. La nouvelle commission examinerait les plaintes liées à la conduite et au service des employés de l'ASFC et de la GRC. Les personnes qui pensent avoir eu un échange négatif avec un employé de l'ASFC pourraient se tourner vers la commission; elles auraient un an pour le faire.
Pour ce qui est de la GRC, le processus demeurerait le même. Les citoyens canadiens, les résidents permanents et les ressortissants étrangers pourront se prévaloir d'un tel recours, notamment les personnes détenues dans des centres de surveillance de l'Immigration de l'ASFC. Pendant leur détention, elles pourront déposer des plaintes liées à leurs conditions de détention ou au traitement qu'elles reçoivent pendant la détention.
La fonction relative aux plaintes n'est qu'un élément de la nouvelle commission, qui aurait également une importante fonction d'examen. Elle procéderait à l'examen des activités de l'ASFC et de la GRC qui ne sont pas liées à la sécurité nationale, car comme je l'ai dit plus tôt, c'est un aspect qui est maintenant du ressort de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement. Les conclusions et les recommandations de la commission concernant les plaintes ne seraient pas exécutoires, mais l'ASFC serait tenue d'y répondre. Je pense que le fait de combiner ces fonctions en un seul organisme est la meilleure façon d'aller de l'avant.
La Commission civile d’examen et de traitement des plaintes actuelle remplit déjà ces fonctions au sein de la GRC, et les mesures proposées dans le projet de loi mettraient à profit les succès et l'expérience de celle-ci. Combiner les efforts pourrait peut-être aussi générer des économies d'échelle et débloquer des ressources pour qu'elles soient allouées à des dossiers prioritaires. À ce sujet, je suis tout à fait consciente que la Commission aura besoin de ressources supplémentaires vu les nouvelles responsabilités — et donc, la nouvelle charge de travail — qui sont proposées la concernant.
C'est pourquoi je suis contente que le budget 2019 prévoie une enveloppe de près de 25 millions de dollars sur cinq ans, à partir de l'exercice actuel, et 6,83 millions de dollars supplémentaires par an ensuite pour élargir le mandat de la Commission. Cette promesse de financement a aussi été accueillie favorablement par les parties prenantes. Le projet de loi permet au gouvernement de se doter de moyens essentiels pour perfectionner l'examen indépendant et la responsabilisation au sein de l'Agence des services frontaliers du Canada d'une manière importante.
Cela m'a encouragée de voir que tous les partis semblent vouloir, jusqu'à présent, appuyer ce projet de loi. Nous le savons, la version antérieure de ce projet de loi, le projet de loi , a reçu, il y a juste huit mois, le soutien de tous les partis à l'étape de la troisième lecture à la Chambre, pendant la dernière législature. Dans la nouvelle mouture que nous avons proposée, nous avons pris en compte les points soulevés précédemment par les partis de l'opposition, et nous espérons pouvoir continuer à compter sur leur appui.
Cela fait longtemps que les changements proposés dans le projet de loi , qui sont tout à fait appropriés, auraient dû être faits. Ils donneraient aux Canadiens une confiance accrue dans les agences frontalières qui les servent et contribueraient à aligner le Canada sur des systèmes respectant les normes internationales déjà en place dans les pays démocratiques, notamment chez certains de nos plus proches alliés comme le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
C'est avec fierté que j'appuie cet important projet de loi. Je voterai en faveur de ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture et j'invite tous mes collègues à faire de même le moment venu.
:
Madame la Présidente, c'est avec plaisir que je prends part au débat d'aujourd'hui à propos du projet de loi . J'imagine que les nombreux téléspectateurs qui suivent ce débat sur la chaîne CPAC, bien installés devant leur télé, sont surpris de voir des députés de tous les partis prendre la parole en faveur du projet de loi. Je suis moi-même heureux de l'appuyer, de façon générale. Les 18 personnes qui regardent CPAC de chez elles sont probablement plus nombreuses que celles qui regardent la chaîne CBC à ce moment-ci.
Avant d'entrer dans le cœur de mon discours, je tiens à faire quelques observations au sujet du comité d'examen et de son autonomie par rapport au ministre.
Il y a quelques jours, nous avons débattu d'une motion de l'opposition qui proposait d'examiner la Commission des libérations conditionnelles et le processus de nomination de ses commissaires, parce qu'une personne incarcérée pour meurtre avait été libérée sous condition et avait tué de nouveau.
Je reviens sur cette discussion parce que, pendant le débat, des députés ministériels ont proposé un amendement qui visait à jeter le blâme non pas sur la Commission des libérations conditionnelles, qui savait que l'homme allait voir une prostituée, mais sur l'agente de libération conditionnelle. Ils proposaient donc de prendre l'agente comme bouc émissaire au lieu de blâmer la Commission des libérations conditionnelles dans son ensemble.
Ce qui me préoccupe, c'est le risque que la nouvelle commission d'examen s'en prenne à certains agents de l'ASFC au lieu de se concentrer sur le manque de formation et de ressources. J'ai donc hâte que le projet de loi soit renvoyé à un comité pour que l'on puisse examiner cette question et clairement délimiter les responsabilités du gouvernement et de la commission. J'espère que les nominations à la commission d'examen feront l'objet d'un processus transparent, et qu'on ne verra pas de personnes sous-qualifiées qui sont nommées de façon partisane, comme les membres de la Commission des libérations conditionnelles qui ont libéré un meurtrier.
Il y a un aspect dont je veux parler, et je suis très heureux que nombre de personnes aient déjà soulevé la question. J'aimerais d'ailleurs remercier les agents de l'ASFC qui protègent et qui servent les Canadiens.
L'ASFC est l'un des meilleurs organismes gouvernementaux au chapitre de l'embauche des anciens combattants. Selon une règle mise en place par les conservateurs, les militaires libérés pour des raisons médicales sont placés en tête des listes d'embauche à la fonction publique. Par la suite, on considérera en priorité la candidature des personnes qui quittent les forces armées après trois années de service.
Nous avons aussi présenté une mesure législative reconnaissant leur ancienneté. Prenons l'exemple d'une personne ayant servi le Canada pendant 15 ans, à l'étranger peut-être, ou ayant servi 5 ans en Afghanistan. Aux termes de cette mesure législative, ses années de service sont reconnues lors de son entrée dans la fonction publique. Son ancienneté est prise en compte dans le calcul de ses congés et l'établissement de son horaire de travail.
Nous avons bien du mal à convaincre les organismes gouvernementaux d'embaucher des anciens combattants, mais l'Agence des services frontaliers du Canada est probablement l'un des meilleurs organismes à ce chapitre. Elle fait un excellent travail. Cependant, nous avons appris que le gouvernement libéral a bradé les droits d'ancienneté des anciens combattants ayant été libérés pour des raisons médicales et ayant rejoint les rangs de la fonction publique.
Il est agréable d'entendre les députés de tous les partis à la Chambre faire l'éloge aujourd'hui de l'Agence des services frontaliers du Canada et de tous ses employés. Toutefois, j'espère qu'ils ne vont pas se contenter de parler et qu'ils vont soutenir les anciens combattants à l'ASFC qui ont servi notre pays à l'étranger, ceux qui ont peut-être été libérés pour des raisons médicales ou qui, après avoir porté l'uniforme, ont trouvé un emploi à l'ASFC. J'espère aussi que les députés parleront d'une seule voix pour exiger que le gouvernement libéral rétablisse les droits d'ancienneté des anciens combattants travaillant maintenant pour cette agence.
Cela dit, je veux parler du projet de loi en tant que tel.
Le document d'information sur le projet de loi indique que l'Agence des services frontaliers du Canada veille à la sécurité et à la prospérité du pays par la facilitation et la surveillance des déplacements internationaux et du commerce à la frontière canadienne, et que ses agents interagissent tous les jours avec des milliers de Canadiens et de visiteurs au Canada aux aéroports, aux postes frontaliers terrestres, aux ports et à d’autres endroits afin d’assurer le passage de voyageurs et de marchandises à notre frontière.
Le document d'information précise également la chose suivante: « Le gouvernement reconnaît que la mise en place de mécanismes de responsabilisation robustes peut contribuer à garantir la confiance du public à l’égard des institutions de sécurité publique du Canada. »
Je veux m'assurer que nous puissions mettre en place de solides mécanismes de surveillance. C'est un peu la question posée par la série de bandes dessinées Watchmen: « Qui surveille les Gardiens? » Je veux m'assurer qu'on ne mette pas simplement en place des agents à la solde du gouvernement. C'est ce qui a été suggéré durant le débat sur la motion de l'opposition; certains députés se sont en effet servis des agents de liberté conditionnelle comme boucs émissaires au lieu de s'attaquer aux grands enjeux.
Le projet de loi vise également à instaurer un cadre pour le traitement des incidents graves concernant le personnel de l'ASFC. Il s'agit entre autres de confier à la commission d'examen et de traitement des plaintes du public la responsabilité de suivre les incidents graves, et de les signaler. C'est très bien, mais je souhaite revenir aux agents de l'ASFC.
Comme je l'ai mentionné dans une intervention antérieure, la structure culturelle de l'ASFC nous préoccupe beaucoup. J'ai mentionné que le gouvernement a retiré leurs prestations aux anciens combattants qui travaillent pour l'ASFC. L'enquête la plus récente réalisée auprès des employés de l'ASFC révèle que 63 % d'entre eux n'ont pas le sentiment de pouvoir exprimer leurs préoccupations sans crainte de représailles.
Rappelons-nous que, à la dernière législature, les trois partis ont présenté au gouvernement un rapport faisant l'unanimité en vue de renforcer la protection des dénonciateurs au sein de la fonction publique. Or, Scott Brison l'a jeté à la poubelle.
À une réunion télédiffusée du comité des opérations gouvernementales, Scott Brison a promis de revenir pour expliquer ce que faisait le gouvernement. Il n'est pas revenu. Il a refusé de revenir pendant les cinq mois qui ont précédé sa démission. J'espère que le nouveau comparaîtra devant le comité pour expliquer ce que fait le gouvernement pour protéger les fonctionnaires.
Pensons-y. Près des deux tiers, c'est-à-dire 63 % des employés de l'ASFC craignent de subir des représailles s'ils dénoncent des actes répréhensibles. Ces représailles ont été décrites au comité des opérations gouvernementales. Des vies détruites, des congédiements, des gens ostracisés. Un témoin a raconté un cas où le gouvernement a poursuivi en justice une personne qui avait signalé un problème.
Pensons au dénonciateur qui a révélé que le gouvernement libéral avait versé une somme à Omar Khadr. Les libéraux ne se souciaient pas vraiment d'avoir donné 10,5 millions de dollars à un meurtrier avoué. Ils ont plutôt dépensé des dizaines de milliers de dollars pour enquêter sur le dénonciateur et s'en prendre à lui.
Tous les partis s'entendent pour dire que les employés de l'ASFC sont des travailleurs appréciés. Les travailleurs, eux, disent qu'ils n'ont pas confiance dans la haute direction ou le gouvernement. C'est un grave problème. J'espère que nous nous y attaquerons dans la mesure législative.
Un autre problème qui a été soulevé est que 57 % des employés n'ont pas confiance dans la haute direction. Ce sont les mêmes personnes qui seraient appelées à être dénoncées et jugées, d'une certaine façon, par ce nouveau processus de surveillance. Le projet de loi ne parle pas de surveillance de la direction ni du fait qu'il règne peut-être une culture de peur au sein du ministère. Encore une fois, j'espère que ces questions seront examinées en détail par le comité afin d'établir un processus adéquat.
Par ailleurs, 51 % des répondants ne pensent pas que la haute direction agit de manière éthique. Pensons-y un instant. On parle des gens qui sont censés prévenir la contrebande, nous protéger des gens mal intentionnés qui traversent la frontière et gérer des centaines de milliards de dollars d'échanges commerciaux tout au long de l'année. Cependant, 51 % des répondants ne pensent pas que leurs gestionnaires agissent de manière éthique. Ils sont aussi 63 % à croire qu'ils ne peuvent pas soulever ce type de problème au gouvernement sans subir des représailles. J'espère vraiment que ces questions seront étudiées.
Nous avons beaucoup de problèmes à l'Agence des services frontaliers et ceux-ci découlent du plan ministériel que le gouvernement a déposé dans le cadre du processus budgétaire. Ralph Goodale l'a déposé l'an dernier, mais il contient certains des objectifs que les libéraux se sont fixés pour l'année à venir.
Le pourcentage de marchandises commerciales à haut risque ciblées par l'Agence et contrôlées à la frontière était de 94 %, contre 96 % sous les conservateurs. Nous ne connaissons pas l'objectif des libéraux pour cette année. Le rapport indique « à déterminer ». L'objectif que le gouvernement s'est fixé l'an dernier pour cette année est « à déterminer ».
Pour le pourcentage de menaces identifiées qui aboutissent à une mesure d'application de la loi ou à une recommandation de non-admissibilité, l'objectif était de 18 %. Selon eux, seulement 18 % des menaces identifiées feraient effectivement l'objet d'une mesure d'application de la loi, ce qui veut dire que 80 % des menaces identifiées ne feront pas l'objet de sanctions. C'est un problème.
Le pourcentage de ressortissants étrangers hautement prioritaires renvoyés pour des raisons telles que des crimes de guerre est de 80 %. Ils ont abaissé le seuil des années précédentes, de sorte que leur objectif est de ne renvoyer du Canada que 80 % des criminels de guerre.
Si je signale le problème, c'est parce qu'il est grave. Si nous examinons le même plan ministériel déposé par le gouvernement, nous constatons que, selon leurs plans, les libéraux vont réduire le budget de 410 millions de dollars au cours des deux prochaines années. Ce montant s'ajoute aux 150 millions qui ont été supprimés l'an dernier.
Le gouvernement veut faire telle ou telle chose, mais il fait exactement le contraire. J'espère que le gouvernement corrigera le tir et appuiera l'Agence des services frontaliers du Canada. S'il le fait, nous corrigerons le tir également et nous appuierons ce projet de loi.
:
Madame la Présidente, étant donné que l'heure de départ de nos vols en partance d'Ottawa est presque la même, je tiens à assurer au député de que j'ai vérifié sur Internet et son vol pour Winnipeg est à l'heure. J'espérais que ce serait sa question.
Je ne citais pas des statistiques plus tôt, je citais des faits. Les réductions proviennent directement du comité des comptes publics. La Présidente siégeait au comité des comptes publics, elle sait donc très bien qu'il s'agit de chiffres réels. Ce ne sont pas des chiffres inventés comme ceux que les libéraux répètent sans cesse, comme lorsqu'ils affirment avoir logé 100 millions de Canadiens dans le cadre de leur programme de logement, ce qui est faux, ou avoir créé telle ou telle chose. Ce sont des chiffres réels et véridiques.
Lorsque je cite une réduction de financement de 410 millions de dollars pour l'ASFC au cours des deux prochaines années, je le fais à partir du plan ministériel approuvé par le ministre. Il ne s'agit pas de chiffres inventés. Les députés d'un côté de la Chambre peuvent dire ce qu'ils veulent, mais ce sont des chiffres réels.
En ce qui concerne mes souhaits, bien que je ne siège pas à ce comité, j'aimerais qu'on établisse un plan d'examen très solide afin de protéger les Canadiens qui ont des plaintes légitimes. Par contre, je ne voudrais pas que l'ASFC serve de bouc émissaire.
Le député d'en face a souligné que le projet de loi à l'étude bénéficiait de l'appui de tous les partis. Je rappelle à la Chambre que notre motion proposant un solide examen de la Commission des libérations conditionnelles avait aussi l'appui de députés de tous les partis. Le gouvernement a tout de même tenté de la modifier pour traiter l'agente de libération conditionnelle comme un bouc émissaire, au lieu de se concentrer sur l'enjeu plus général.
J'espère que les membres du comité se concentreront sur la création d'un système qui protégera les Canadiens ainsi que les agents de l'ASFC et les travailleurs en général, un système qui ne servira pas à trouver des boucs émissaires pour promouvoir le programme du gouvernement.
:
Madame la Présidente, je suis bien heureux de prendre la parole aujourd'hui, en ce vendredi de tempête au Québec. Bien évidemment, comme toujours, tout se passe bien ici à la Chambre, où il n'y a aucun indice d'une tempête.
Nous sommes réunis en ce vendredi après-midi pour parler du projet de loi . Il s'agit essentiellement d'un projet de loi qui créerait un comité de surveillance des opérations menées par ces deux organismes. Il s'agit aussi de la suite logique d'un projet de loi qui avait été présenté lors de la dernière législature, le projet de loi , lequel avait été adopté.
Je tiens tout de suite à dire — on l'aura remarqué par les propos des oratrices et des orateurs précédents — que nous sommes, nous de l'opposition officielle, en faveur de ce projet de loi. Nous avons cependant des préoccupations que nous allons soulever au cours du débat en première lecture, du débat en deuxième lecture et de l'étude que nous mènerons en comité parlementaire.
Je voudrais tout d'abord saisir cette occasion exceptionnelle que nous avons de rendre hommage aux gens de la GRC et de l'Agence des services frontaliers, qui assurent, jour après jour et parfois même au risque de leur vie, la sécurité sur nos terres ici au Canada, et à nos postes frontaliers.
Nous n'y pensons pas assez souvent, mais nous avons l'extraordinaire privilège de vivre dans un pays sécuritaire. Nous le devons aux millions de Canadiens, certes, mais d'abord et avant tout à celles et à ceux dont le métier est de tous nous protéger. C'est vrai pour les agents de la Gendarmerie royale du Canada. C'est également vrai pour les agents qui assurent la sécurité aux postes frontaliers que nous avons un peu partout au Canada, pour ceux qui sont sur le terrain, à la frontière même, et pour ceux qui travaillent dans nos aéroports et dans nos ports. Il ne faut pas oublier que nous partageons avec les États-Unis la frontière terrestre la plus longue au monde, dont nous pouvons être fiers puisque nous savons qu'elle est très bien gardée par ces agents. Nous leur en sommes très redevables.
Comme je le disais, l'actuel projet de loi découle de ce qui s'est fait lors de la dernière législature. Rappelons-nous qu'en 2015, l'actuel gouvernement s'était fait élire en disant qu'il allait justement déposer un projet de loi pour faire face aux préoccupations dont il est question dans le présent document.
On constate aujourd'hui que les gens du parti ministériel semblent surpris du fait que cela va moins vite qu'ils ne le souhaiteraient. Il faudrait quand même leur rappeler qu'ils se sont fait élire en 2015 sur la foi de cet engagement-là, mais qu'ils ont attendu la fin de leur premier mandat pour déposer le projet de loi C-98. Si, à leurs yeux, c'était si important, si prépondérant, si essentiel et à ce point au cœur de leur engagement, ils auraient pu déposer ce projet de loi bien avant.
On passera sous silence certaines promesses qui n'ont pas été tenues lors du premier mandat, comme celles des « petits déficits » et du déficit zéro en 2019. Pourtant, cela prouve également que ce gouvernement, qui s'était fait élire sur la foi de certaines promesses, n'a pas accompli ce qu'il s'était engagé à faire.
Puisque nous parlons de services frontaliers, je tiens aussi à rappeler un triste épisode de l'histoire canadienne, pour ne pas dire le plus triste épisode de nos services frontaliers. Malheureusement, cet épisode n'a pas été provoqué par nos travailleurs, par nos employés, par nos fonctionnaires, par nos agents de la GRC ni par nos agents des services frontaliers, mais bien par le premier ministre du Canada lui-même. C'est lui qui est entièrement responsable de la crise des réfugiés que nous avons connue au Canada et qui se poursuit encore aujourd'hui. Nous devons malheureusement rappeler que cela va bientôt faire trois ans que le premier ministre a lui-même créé une crise par mégarde.
C'était le 28 janvier 2017 en soirée. Je m'en souviens parce que j'ai été alerté par l'application Twitter de mon téléphone intelligent, laquelle m'a appris que le premier ministre venait de gazouiller quelque chose.
Le premier ministre, trop heureux de gazouiller quelque chose pour damer le pion aux Américains, mais surtout pour se donner du coffre et du prestige sur la scène internationale, a écrit un gazouillis disant essentiellement: vous êtes tous les bienvenus ici, au Canada. Ce gazouillis du premier ministre faisait suite à l'annonce du gouvernement américain qu'il fermait les portes des États-Unis à tous les réfugiés venant de l'Iran, de l'Irak, de la Libye, de la Somalie, du Soudan, de la Syrie et du Yémen.
Ce gazouillis a généré de bout en bout une crise frontalière inédite dans l’histoire de notre pays. Plus de 40 000 personnes ont emprunté illégalement le chemin Roxham pour entrer au Canada, non sans balayer du revers de la main — pour ne pas dire bafouer — l’honneur et les efforts d'autres gens de partout au monde qui avaient respecté les règles et qui rêvaient de venir enrichir le Canada par leur présence. Malheureusement, ces 40 000 personnes ont reçu du premier ministre l’autorisation de passer par la porte arrière pour entrer au Canada et de commettre ainsi un acte illégal.
Je pèse mes mots, parce que je sais qu’il y a une bataille de mots. Certains disent que c’est « irrégulier » et non « illégal ». Or, si c’est irrégulier, pourquoi y a-t-il à l’entrée du chemin Roxham une grosse pancarte indiquant qu’il est illégal de traverser la frontière si l'on ne passe pas par le poste officiel?
Par contre, une fois que le geste illégal a été posé, comment se fait-il que cela devienne « irrégulier »?
[Traduction]
Ce n'est pas sans conséquence, et c'est précisément pourquoi les libéraux, là en face, préfèrent parler d'irrégularité au lieu d'illégalité. Mes collègues et moi talonnons le gouvernement depuis trois ans pour qu'il nous explique pourquoi il a installé une grosse pancarte à l'entrée du chemin Roxham pour dire aux gens qu'ils s'apprêtent à entrer illégalement au Canada, qu'ils ne peuvent pas passer par là parce que c'est illégal.
Si les libéraux ne sont pas capables d'admettre ce que le gouvernement dont ils font partie écrit sur ses pancartes, je crois qu'ils devraient démissionner, mais on peut rêver.
[Français]
Voilà le problème de ce gouvernement, qui se gargarise de beaux grands principes, qui a le cœur sur la main et qui fait pleurer tout le monde en disant que le Canada est le plus beau et le plus merveilleux pays au monde et qu'il accueille tout ce qui bouge.
La réalité est différente: le Canada est un pays de lois et de règles qu'il faut respecter et honorer, non pas parce qu’on a le cœur à gauche ou à droite, mais parce qu’il faut respecter les règles pour l’ensemble de la planète.
Alors que nous formions le gouvernement, nous avons accueilli 25 000 réfugiés. À la différence du gouvernement actuel, nous ne faisions pas de show de boucane quand les gens arrivaient à l’aéroport: nous ne convoquions pas les médias, le premier ministre, le vice-premier ministre, le ministre de ceci ou de cela et le député de l’opposition pour faire plaisir à tout le monde et passer à la télévision.
Nous faisions plutôt notre travail en tant que pays sérieux, rigoureux et humanitaire, qui mettait l’accent sur les individus plutôt que sur ces apparitions télévisées dont les libéraux se servent pour démontrer qu’ils sont les plus beaux et les plus fins. Notre approche conservatrice sérieuse a permis à 25 000 réfugiés de partout au monde de venir enrichir notre pays.
En effet, l’arrivée de réfugiés et d’immigrants constitue une richesse pour notre pays. Je sais de quoi je parle. Je suis en conflit d’intérêts, car mes parents sont arrivés ici en 1958 en tant qu’immigrants. Il faut bien dévoiler ses conflits d’intérêts et c’est ce que je viens de faire. Par ailleurs, je ne remercierai jamais assez le Canada d’avoir accueilli mes parents en 1958.
Donc, 40 000 personnes ont emprunté le petit chemin Roxham et sont arrivées au Canada de façon illégale. Rappelons également que cela a provoqué une bataille avec le gouvernement du Québec, lequel a dû attendre trois ans avant de se faire rembourser les frais reliés à tout cela.
Pire encore, cela constituait une insulte et une injure envers ces milliers de gens de partout au monde qui, eux, respectent les règles et qui, eux, entament des démarches avec l’ambassade, les consulats et les services transfrontaliers. Nous, députés, savons comment cela fonctionne, car nous recevons une multitude de cas à nos bureaux de circonscription. Ces gens n’ont cependant pas eu la chance de voir le gazouillis du premier ministre, de passer par le petit chemin Roxham et d’avoir automatiquement accès au Canada.
Par ailleurs, le National Post nous apprenait le 3 avril 2018 que le premier secrétaire de l'ambassade du Canada au Mexique avait averti le gouvernement que le gazouillis du premier ministre était en train de causer mille et un problèmes.
En terminant, je voudrais à nouveau sincèrement remercier tous ces agents de la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que tous ces Canadiens et toutes ces Canadiennes qui assurent notre sécurité, tant à la GRC qu'à l’Agence des services frontaliers du Canada.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole, même si, malheureusement, l'orateur précédent a été interrompu. Je suis certain qu'il avait encore beaucoup à dire. Il s'exprime avec beaucoup d'éloquence, ce qui est toujours un plaisir, mais il est toujours difficile d'intervenir après quelqu'un comme lui.
Cela tombe plutôt bien qu'on débatte de ce projet de loi ce mois-ci. Peu de députés le savent, je crois, mais le 1er février 2020 marquait le 100e anniversaire de la création de la GRC. C'est un service de police exemplaire. Aujourd'hui, une députée a dit qu'elle avait travaillé à la GRC pendant quelques années avant d'être élue ici. Il y a des députés des deux côtés qui ont travaillé dans la police ou la GRC, par exemple.
Mon beau-frère est entré dans la GRC au début des années 1970. Il a été transféré là où nous vivions, dans North Okanagan—Shuswap. Il a rencontré ma sœur et, même si nos frères aînés lui ont mené la vie dure, ma sœur et lui ont décidé de se marier. Il a passé de nombreuses années dans la GRC et a pris sa retraite du service de vérification.
Dans la GRC, le service de vérification est interne. Leurs membres examinent toutes les affaires traitées par les détachements. Il a voyagé dans tout l'Ouest canadien pour le service de vérification pendant de nombreuses années. C'était très honorable, mais parfois difficile, car il passait en revue le travail de ses collègues.
Je parle de la GRC et du rôle honorable qu'elle joue. Je suis également heureux de pouvoir dire qu'au sein du Parlement, il y a une commissaire retraitée de la GRC, et que c'est la première femme a avoir obtenu ce titre. En 1974, elle a suivi la première classe de recrues féminines à la Division Dépôt, à Regina. Elle a par la suite été affectée au détachement de Salmon Arm, une ville de ma circonscription, North Okanagan-Shuswap. Elle a servi pendant plusieurs années dans la GRC, et elle a fini par quitter son poste de commissaire, mais elle a décidé de s'installer dans la région de North Okanagan—Shuswap à sa retraite.
Bien des gens ne le savent peut-être pas, mais elle siège maintenant au Sénat comme sénatrice de la Colombie-Britannique. C'est un grand honneur. Dans les dernières années, nous avons appris à la connaître, ainsi que son mari et ses amis. C'est une personne très honorable et c'est un grand atout pour le système législatif canadien.
Le rôle des membres de la GRC et de l'Agence des services frontaliers du Canada est tellement honorable. Malheureusement, quelques personnes sont moins dignes de cet honneur, et c'est pourquoi nous devons instaurer de tels processus d'examen. Je ne voudrais pas que certaines pommes pourries altèrent la réputation de l'ASFC et que le public pense que tous les employés de l'Agence devraient faire l'objet d'un examen, parce que ce n'est certainement pas le cas.
J'ai mentionné que le 1er février, c'était le 100e anniversaire de la création de la GRC. Dans la ville de Vernon, quelques personnes ont formé un comité pour organiser une journée de reconnaissance de la GRC. Je suis rentré chez moi en fin de semaine et j'ai participé à l'activité spéciale tenue à cette occasion au musée et archives de Vernon. La représentation y était excellente.
L'un des plus beaux moments a eu lieu quand deux nouvelles recrues de la GRC, qui étaient arrivées depuis à peine 48 heures, ont pris part à la cérémonie de reconnaissance. Plus tard ce soir-là, les recrues, vêtues de leur tunique rouge, ont sauté sur la glace pour faire la mise au jeu lors de la partie de hockey des Vipers de Vernon. On sentait la tradition et la fierté. La sénatrice Busson, dans ses plus beaux atours, et les membres de la GRC, vêtus de leur tunique rouge, soulignaient le côté solennel de l'événement.
Beaucoup d'entre nous empruntent les aéroports. Je prends souvent l'avion pour me rendre en Colombie-Britannique, à North Okanagan—Shuswap, et en revenir. Il nous arrive souvent de voir du personnel de l'Agence des services frontaliers du Canada dans les aéroports aux prises avec des passagers turbulents et impatients et parfois ivres.
J'ai traversé la frontière à Calgary durant la période des Fêtes et j'ai été témoin d'un incident. Je félicite les agents de l'ASFC et les agents de sécurité qui étaient en service ce jour-là. Ils ont géré la situation avec beaucoup de professionnalisme.
Étant donné tous les outils et la technologie offerts par les téléphones cellulaires, nous risquons aussi de voir les agents se faire tendre des pièges. Certaines personnes pourraient agir sans scrupules afin de créer un incident qu'elles enregistreraient en partie, en vue de s'en prendre à un ministère ou un individu.
Selon moi, c'est à cet égard que le processus d'examen sera particulièrement utile, tant qu'il est ouvert et transparent. Il a été question aujourd'hui d'un rapport annuel destiné au ministre. Il faut faire en sorte que le rapport soit transparent, c'est-à-dire qu'il ne soit pas caviardé par le ministre, afin que la Chambre puisse l'examiner pleinement.
Un processus d'examen doit être ouvert, transparent et juste. Il doit aussi établir un équilibre entre les exigences relatives à la sécurité nationale et celles relevant du droit des individus à la vie privée et à la sécurité. On a exprimé des préoccupations concernant l'accès aux téléphones cellulaires et les données personnelles qui y sont stockées. Beaucoup d'entre nous sauvegardent des informations personnelles sur nos cellulaires, comme les mots de passe de nos comptes. Certains sont troublés à l'idée que des agents des services frontaliers auraient accès à cela pratiquement sans restriction. Ce ne devrait pas être le cas pour ceux d'entre nous qui respectent les règles, mais cela pourrait poser problème pour les autres.
J'aimerais aborder un sujet dont j'ai entendu parler cette semaine, concernant le tourisme de plein air. Des gens arrivant de l'étranger pour des voyages de pêche ou de chasse guidés se font interroger à la frontière à cause d'infractions commises il y a de nombreuses années, parfois lorsqu'ils étaient adolescents. Ils arrivent au Canada comme personnes aînées, mais, à cause d'accusations de conduite avec les facultés affaiblies ou de délits criminels relativement mineurs commis plus tôt dans leur vie aux États-Unis, on leur interdit l'entrée au Canada.
Il y a eu d'excellents débats sur le projet de loi . Je suis impatient qu'il soit renvoyé au comité.
Nous sommes tous à la veille d'une semaine dans nos circonscriptions. Je souhaite la meilleure des semaines à tout le monde. Je rentrerai dans ma circonscription, North Okanagan—Shuswap, où le plus grand carnaval d'hiver dans l'Ouest canadien m'attend: le carnaval d'hiver de Vernon. On a nommé la reine et la princesse du carnaval hier soir. Il y aura des proclamations, des défilés et des sculptures de neige. Malheureusement, le festival des montgolfières n'aura pas lieu cette année, mais il y aura des fêtes en parka et beaucoup d'autres événements dans la circonscription au cours des 10 prochains jours.
Je suis certainement heureux de rentrer chez moi, à l'instar de bien des députés à la veille d'une semaine où nous retournons dans nos circonscriptions pour discuter avec nos concitoyens.
:
Madame la Présidente, le projet de loi porte sur la reddition de comptes. En cette nouvelle législature, l'une des premières mesures législatives du gouvernement vise à accroître la surveillance civile des organismes d'application de la loi au Canada. Les conservateurs appuient le projet de loi en général. Cependant, il nous semble plutôt paradoxal que la grande priorité du gouvernement soit de renforcer la reddition de comptes pour des organismes alors que son manque de responsabilité est le plus gros problème. Le gouvernement refuse d'assumer la responsabilité de ses nombreuses décisions épouvantables et des répercussions qu'elles ont sur les Canadiens.
Commençons par le manque de responsabilité des libéraux à la période des questions d'aujourd'hui. Ma collègue d'une circonscription voisine, la députée de , a posé d'importantes questions sur le projet Frontier de la société Teck. Elle a demandé ce que comptait faire le gouvernement pour ce projet, qui est essentiel à l'intérêt du Canada. Si le gouvernement devait rejeter arbitrairement le projet, il risquerait d'entraîner une nouvelle crise de l'unité nationale.
Ma collègue a posé ces questions, mais le a refusé de rendre des comptes et d'expliquer le raisonnement du gouvernement. Il s'est contenté de dire qu'il y a un processus en place et qu'une décision sera prise à un moment donné.
Parallèlement, des fuites indiquent que le gouvernement songe à un plan d'aide, comme si l'Alberta avait été frappée par une sorte de catastrophe naturelle. Or, la catastrophe qui frappe l'Ouest du Canada n'a rien de naturel: elle a plutôt été créée par les politiciens ici même, à Ottawa.
Remédions à cette catastrophe. Nous n'avons pas besoin de secours d'urgence. Il faut plutôt approuver des projets qui sont dans l'intérêt national, appuyer le projet Frontier de Teck Resources et soutenir la construction de pipelines.
Le gouvernement doit être tenu responsable de ses échecs et, dans cet ordre d'idées, il devrait peut-être accorder la priorité à une reddition de comptes concernant ses propres décisions avant de présenter une mesure législative qui exige que d'autres entités rendent compte de leurs agissements.