propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour discuter de mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , loi modifiant le Code canadien du travail en ce qui concerne le congé de soignant. Cette mesure s'appuie sur mon travail à l'Assemblée législative de l'Alberta et je suis ravi de pouvoir la présenter à mes collègues de la Chambre.
Le projet de loi propose une prolongation pouvant aller jusqu'à trois semaines du congé de soignant, à la suite du décès d'un être cher. Compte tenu de tout ce qui se passe depuis plusieurs mois, je pense que nous nous entendons tous pour dire que le congé de soignant est plus important que jamais pour les familles canadiennes.
J'aimerais prendre un instant pour remercier la , son personnel et le député de de leurs conseils tout au long de ce processus. Le projet de loi s'inscrit dans le droit fil de leur travail à l'égard de la prolongation du congé de deuil.
Le congé de soignant est un congé avec protection d'emploi qui permet à un employé de s'absenter du travail pour s'occuper d'un membre de sa famille gravement malade et dont le risque de décès est important au cours des 26 semaines suivant le jour de la délivrance du certificat émis par un professionnel de la santé ou le jour du début du congé. Ce congé est offert aux employés à temps plein des lieux de travail sous réglementation fédérale. À l'heure actuelle, les employés qui ont accumulé au moins 600 heures assurables pendant une période de référence de 52 semaines peuvent demander un congé d'une durée maximale de 28 semaines pendant l'année.
Les prestations sont versées pendant un maximum de 28 semaines, une à deux semaines de congé non rémunéré servant de délai de carence. L'employé touche des prestations d'assurance-emploi d'un montant pouvant aller jusqu'à 573 $ par semaine ou 55 % de son salaire hebdomadaire. Ce temps est crucial pour bien des familles. Lorsqu'un de nos proches reçoit un diagnostic d'une maladie qui pourrait être terminale, organiser les soins peut être stressant.
Bien souvent, les gens ne pensent pas à prendre congé pour s'occuper de leur conjoint ou de leurs parents parce qu'ils n'en ont pas les moyens. Le congé de soignant permet aux familles de se concentrer sur les soins tout en continuant de toucher une partie de leur salaire. Pouvoir être aux côtés d'un proche pendant les derniers jours de sa vie est quelque chose de très important. Le congé de soignant a été une planche de salut pour des milliers de familles canadiennes.
Que se passe-t-il après le décès du proche d'un aidant naturel? À l'heure actuelle, le congé prend fin immédiatement et l'employé doit être de retour au travail dans les jours qui suivent le décès de son proche. Cela laisse peu de temps pour organiser les funérailles, mettre de l'ordre dans les affaires de la personne décédée et, surtout, vivre son deuil.
Le retour au travail dans les jours qui suivent le décès d'un être cher est la partie la moins généreuse du programme de congé de soignant. Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il faut plus d'une journée pour faire le deuil d'un proche, et retrouver l'état d'esprit nécessaire pour reprendre le travail.
Le projet de loi vise à prolonger le congé de soignant au-delà du décès d'un proche. Cette prolongation pourrait atteindre trois semaines, selon la durée du congé de soignant pris par l'employé. Ceux dont le congé avant le décès atteint presque la durée maximale autorisée obtiendraient une semaine supplémentaire après le décès de leur proche. Ceux qui ont pris entre quatre et vingt semaines de congé obtiendraient deux semaines de congé supplémentaires et ceux qui ont pris moins de quatre semaines de congé obtiendraient trois semaines de congé supplémentaires.
J'ai décidé de structurer le projet de loi de cette manière parce qu'une personne qui a déjà pris la plupart de ses congés autorisés dans le cadre du programme de congé de compassion aura probablement déjà pris des dispositions de fin de vie par rapport à une personne qui est en congé depuis moins d'un mois.
Lorsque je travaillais sur le projet de loi, je voulais être aussi juste que possible envers les employés tout en étant juste envers les employeurs. Si le projet de loi est adopté, plus de 18 000 employeurs sous réglementation fédérale seront touchés par les changements. Ces employeurs appartiennent à divers secteurs, notamment ceux du transport aérien, des banques, des sociétés d'État comme Postes Canada, de la radiodiffusion et de la télédiffusion, des chemins de fer, des télécommunications et des entreprises essentielles au fonctionnement d'un milieu de travail assujetti à la réglementation fédérale.
Nous comprenons que les employés sont essentiels au succès de ces sociétés et de ces entreprises, et je pense que nous pouvons tous convenir qu'il vaut mieux que les employés prennent un congé de compassion supplémentaire afin de retourner au travail dans un meilleur état d'esprit que de retourner au travail avant d'être prêts.
En 2018, environ 11 000 Canadiens se sont prévalus du programme de congé de soignant, ce qui constitue une augmentation de son utilisation, deux ans après qu'on a prolongé le temps alloué pour ce dernier. La durée moyenne d'un congé de soignant est de 4,8 à 12 semaines. Dans les années à venir, on s'attend à ce que de plus en plus de gens se prévalent du programme, étant donné que la population vieillit et que davantage de Canadiens se retrouvent à jouer un rôle de soignant.
Des gens sont favorables à la prolongation du congé. Récemment, la Coalition pour des soins de fin de vie de qualité du Canada a soumis au gouvernement son mémoire sur la consultation prébudgétaire, et, parmi ses recommandations, elle a proposé de prolonger la prestation de compassion en y incluant une période de deuil de deux semaines. La coalition est composée de 34 organismes nationaux d'intervenants consacrés à l'amélioration des soins de fin de vie pour les Canadiens.
Dans son mémoire, elle a écrit ceci:
Les membres de la famille, qui sont des bénéficiaires potentiels de la Prestation de compassion, pourraient avoir besoin d'aide alors qu'ils pleurent la perte d'un proche et tentent de composer avec de nombreuses tensions et de nombreux stress [...]
En ajustant la Prestation de compassion, davantage de Canadiens auront le temps nécessaire pour guérir, pour minimiser les difficultés économiques et pour s'occuper de certains aspects d'ordre pratique qui accompagnent la mort d'un proche.
Au début de mon allocution, j'ai souligné que les derniers mois ont montré l'importance des congés de compassion, alors que notre pays et le monde entier sont confrontés à la pandémie de COVID-19. Ce virus nous a permis de prendre le recul nécessaire pour mieux apprécier le temps que nous passons auprès de notre famille et de nos amis. Nous avons tous entendu les médias parler de personnes qui n'ont pu être au chevet de leurs êtres chers dans les hôpitaux ou les foyers de soins de longue durée au moment où ces derniers sont décédés. Une telle situation crève le cœur et je suis désolé que des Canadiens aient eu à en faire l'expérience. Il est primordial d'être auprès d'un être cher durant les derniers jours de vie, et les congés de compassion pourraient faciliter les choses. Ils donneraient la chance aux familles de se réunir et même, dans certains cas, de faire en sorte qu'un patient en phase terminale puisse mourir à la maison. Notre société a grandement besoin des congés de compassion.
Si les députés n'y voient pas d'inconvénient, j'aimerais parler d'une expérience personnelle qui montre à quel point les congés de compassion sont essentiels.
Au début de ma carrière, ma grand-mère est tombée très malade. À cette époque, j'étais dans la vingtaine, et j'étais en concurrence avec d'autres pour décrocher un emploi à temps plein. Je voulais passer le plus de temps possible auprès de ma grand-mère, mais j'étais aussi très inquiet des conséquences sur mon emploi si je le faisais. Allais-je être congédié? Allait-on penser à moi pour un projet? J'ai décidé de me rendre au travail tous les jours, et c'est une décision que je regrette encore aujourd'hui. Ma grand-mère, Jeanne Babcock, est décédée quelques semaines plus tard. Il n'y avait pas de congés de compassion en Alberta à cette époque. Les employés qui étaient dans la même situation que moi devaient soit rentrer travailler, soit s'absenter sans salaire, ce qui pouvait aussi avoir des conséquences sur leur emploi.
Après avoir été élu à l'Assemblée législative de l'Alberta en 2012, j'ai commencé à travailler en vue de présenter un programme provincial de congé de soignant. À l'époque, les autres provinces avaient toutes un programme semblable. J'ai travaillé pendant deux ans à l'élaboration de mon projet de loi d'initiative parlementaire. J'ai parlé avec des chercheurs et des familles, qui soulignaient tous l'importance de pouvoir compter sur un congé de ce genre quand une personne vit ses dernières semaines et qu'elle a besoin de plus de soutien que jamais. Pour plusieurs familles, c'est un cadeau précieux de pouvoir passer cette période avec une personne chère, de lui offrir toute l'aide dont elle a besoin et de bien lui faire ses adieux. Je suis ravi de confirmer que mon projet de loi a été adopté et que l'Alberta est devenue, au début de 2014, la dernière province à offrir un congé de soignant pendant lequel l'emploi du soignant est protégé.
Six ans plus tard, je me suis levé dans cette enceinte pour présenter le projet de loi et j'ai misé sur ce programme d'une importance vitale. J'ai présenté le projet de loi parce que je voyais que le programme de congé avait des lacunes. Beaucoup d'intervenants et de familles m'ont dit à quel point ils étaient heureux d'avoir pu passer avec un être cher les derniers moments de sa vie, mais qu'ils avaient ressenti de la pression et du stress les jours suivants le décès de la personne. Beaucoup devaient retourner au travail avant d'avoir pu mettre de l'ordre dans leurs affaires, avant d'avoir eu le temps de réaliser véritablement la perte de l'être cher et de se recueillir. En entendant les histoires, j'ai compris que nous avions besoin d'un meilleur programme de congé de soignant et qu'il fallait aider plus de famille à traverser de telles situations éprouvantes. Offrir un plus grand congé à la suite du décès d'un être cher allait selon moi renforcer le programme et aider considérablement les soignants en deuil.
J'espère que les députés seront d'accord pour dire qu'un tel congé est important. Le programme a l'appui de tous les partis. En fait, le gouvernement fédéral s'est engagé à faire passer le congé de soignant de 6 à 26 semaines. Le gouvernement actuel a concrétisé cet engagement de prolonger le congé au début de l'année 2016. À l'époque, le gouvernement a dit qu'il travaillait à prolonger le congé pour que plus de Canadiens puissent en profiter. J'espère que les députés voient que le projet de loi permet justement de faire cela.
Certains députés se demanderont peut-être pourquoi une telle prolongation est nécessaire. Après tout, nous avons le congé de décès et 10 jours de congé personnel non payé. Un employé qui prend actuellement un congé de soignant pourrait aussi recourir à ces options s'il devait s'absenter du travail plus longtemps. Toutefois, cette solution n'est peut-être pas réaliste pour certaines familles. Un employé n'a droit qu'à trois jours de congé de décès payés après le décès d'un membre de sa famille. Les deux autres jours ne sont pas payés. Les 10 jours de congé personnel ne sont pas payés non plus. En plus, les employés ne disposent d'aucune marge de manœuvre s'ils doivent s'absenter plus tard dans l'année pour une autre urgence personnelle.
Comme je l'ai déjà dit, la durée moyenne d'un congé de compassion se situe entre 4,8 semaines et 12 semaines, de sorte que la majorité des gens qui prennent ce congé pourraient profiter de la prolongation proposée dans mon projet de loi sans dépasser le seuil de 26 semaines. Cela leur permettrait de continuer à recevoir des prestations d'assurance-emploi pour le congé de compassion après la mort de leur être cher.
Pour beaucoup, prendre un congé de deuil ou un congé de maladie sans solde après la mort d'un être cher n'est pas possible, car ils ne peuvent pas se permettre une telle perte de revenus. La plupart des gens ne peuvent pas se passer de deux semaines de paie. Voilà pourquoi la prolongation de la prestation de compassion est une meilleure solution que de prendre des congés sans solde.
Grâce à mon projet de loi, plus de Canadiens pourront prendre un congé plus long. Je suis prêt à continuer à collaborer avec la ministre et avec les députés pour bien faire les choses pour les Canadiens.
Je suis persuadé que tous les députés ont déjà vécu la perte d'un être cher. C'est dévastateur, et cela prend du temps pour se remettre d'une telle perte. Nous avons la chance au Canada d'avoir un excellent programme de Prestations de compassion pour permettre aux travailleurs de passer du temps avec un être cher qui en est à ses derniers jours. C'est une aide précieuse pour les membres de la famille qui, autrement, n'auraient pas les moyens financiers pour prendre congé pour devenir des proches aidants à temps plein.
Mon projet de loi vise à combler une lacune qui est devenue évidente, c'est-à-dire le besoin d'un congé supplémentaire à la suite du décès d'un proche. Cela permettrait aux employés qui bénéficient d'un congé de soignant de s'occuper des formalités, comme les arrangements funéraires, et d'entamer le processus de deuil avant de retourner au travail. À long terme, il est préférable pour les employeurs que leurs employés reprennent le travail dans un bon état d'esprit, plutôt qu'ils y retournent avant d'être prêts.
Avec le vieillissement de la population, un nombre accru de membres de nos familles joueront le rôle d'aidant naturel et prendront un congé de soignant assorti d'une protection d'emploi. Nous devons nous assurer que ce congé laisse suffisamment de temps à ces aidants naturels et à leur famille.
Nous connaissons tous l'importance de la famille. Le chaos et l'incertitude des derniers mois nous l'ont bien démontré. Il est donc essentiel de soutenir le congé de soignant et de faire en sorte que les employés qui en bénéficient obtiennent une aide suffisante. Pour aider davantage ces employés, nous pourrions prolonger de trois semaines le congé de soignant pour leur laisser le temps de vivre leur deuil et de régler les affaires de la personne décédée.
J'espère obtenir l'appui de mes collègues de la Chambre. Je souhaite travailler en collaboration avec les députés, afin d'apporter des changements judicieux à ce programme et de mieux aider les familles.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de parler du projet de loi , une loi modifiant le Code canadien du travail en ce qui concerne le congé de soignant. C'est un véritable honneur de pouvoir présenter ce projet de loi.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour participer au débat sur le projet de loi .
Cependant, avant de commencer, en cette Semaine des vétérans et en ce vendredi en rouge, je prends un instant pour remercier ceux qui ont servi le pays et ceux qui le servent encore activement dans les forces armées, de même que les parents et les autres membres de la famille des militaires du pays. Je tiens aussi à souligner que, en tant que mère de militaires, j'ai été très déçue ce matin, lorsque j'ai entendu parler de la politique qu'a adoptée Whole Foods. J'espère que cette politique changera.
Il est essentiel que nous ayons une discussion sur les soins prodigués avec compassion. Je me réjouis donc que mon collègue d'en face ait présenté ce projet de loi d'initiative parlementaire. C'est un sujet important pour les Canadiens, surtout en cette période où un peu plus de compassion ne ferait de tort à personne.
Il est fort probable que la majorité d'entre nous ait à prendre soin d'un proche à un moment ou un autre. C'est un parcours difficile qui engendre parfois un sentiment de solitude. Les proches aidants méritent tout notre respect et toute notre gratitude. En 2018, environ un Canadien sur quatre âgé de 15 ans et plus prodiguait des soins à un proche ayant un problème de santé à long terme, un handicap physique ou mental ou encore des problèmes liés au vieillissement.
La prestation non rémunérée de soins par des membres de la famille ou des amis est de plus en plus reconnue comme jouant un rôle important dans la société. Des rapports de Statistique Canada montrent qu'elle réduit les coûts sociaux associés aux services de santé et au placement en établissement. En outre, les bénéficiaires jouissent d'une qualité de vie nettement supérieure lorsqu'ils sont en mesure de demeurer chez eux.
Ma province, le Québec, est dévastée par la COVID-19. Je me demande s'il ne serait pas préférable que nous prenions soin des membres de notre famille plutôt que de les confier à des établissements. Le projet de loi arrive donc à point.
Nous comprenons que les aidants naturels jouent un rôle essentiel. Nous comprenons également qu'il faut veiller à ce qu'ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Cela dit, j'aimerais d'abord présenter un aperçu du projet de loi , que mon collègue a présenté pour la première fois à la Chambre le 25 février 2020.
L'objectif du projet de loi est de modifier la partie III du Code canadien du travail afin de permettre à un employé d'utiliser le congé de soignant pour s'absenter plus longtemps du travail après le décès d'un proche dont il s'occupait.
Selon le projet de loi, les congés supplémentaires seraient attribués de la manière suivante: l'employé recevrait trois semaines de congé supplémentaires après le décès s'il a pris moins de cinq semaines de congé; deux semaines de congé supplémentaires après le décès s'il a pris de 5 à 19 semaines de congés payés, et une semaine de congé supplémentaire après le décès s'il a pris de 20 à 26 semaines de congé. Un employé qui aurait été en congé pendant plus de 27 semaines ne bénéficierait d'aucune semaine de congé supplémentaire.
J'ai une question à poser au député d': pourquoi n'a-t-il pas prévu des congés supplémentaires pour les employés qui perdent soudainement un proche? J'espère que, lorsque cette mesure législative sera renvoyée à un comité, il sera possible de discuter de cette question.
Je sais que je donne beaucoup de chiffres, mais lorsqu'ils prennent soin d'un proche, les gens ont le nez collé sur le quotidien. Lorsque le proche en question décède, ils n'ont pas le temps de faire leur deuil, parce qu'ils doivent s'occuper de tout ce qui entoure le décès de la personne. Ils ont des papiers à remplir; ils font ce qui doit être fait. Ils suivent la procédure sans trop avoir le temps de réfléchir. Leur donner le temps de faire leur deuil sans s'inquiéter de devoir retourner au travail alors qu'ils ne sont pas prêts est très important.
Nous avons la responsabilité de nous occuper des enjeux sociétaux difficiles liés aux soins de fin de vie. Cela nous fait penser à nos proches et à notre propre avenir. Même si le gouvernement a adopté différentes mesures pour mettre en place un système qui soit juste, humain et équitable, je crois que nous pouvons en faire plus.
Nous avons réalisé de grandes avancées dans les dernières années pour que le Code canadien du travail reflète mieux la réalité du travail actuelle et réponde aux besoins des employeurs et des employés maintenant et dans le futur.
L'an dernier, nous avons apporté une série exhaustive de modifications importantes au Code canadien du travail, dont un nouveau droit des employés de demander un assouplissement des conditions d'emploi, des congés supplémentaires et d'autres mesures de protection des employés à la suite du décès d'un membre de la famille. Nous avons adopté des modifications qui donnent aux employés sous réglementation fédérale le droit de demander un assouplissement des conditions d'emploi, comme des heures de travail souples et la possibilité de travailler à domicile.
Les études démontrent que les heures de travail souples, la possibilité de s'absenter du travail pour s'occuper d'obligations familiales et d'autres modalités souples peuvent aider les employés à arriver à une meilleure conciliation travail-famille. En donnant la possibilité aux employés de réduire le temps passé au travail, on aide ceux qui ont beaucoup de responsabilités en matière de soins à passer plus de temps avec leurs proches.
Les modifications apportées récemment au Code canadien du travail comprennent en outre des améliorations en matière de congés de décès et des congés supplémentaires pouvant également être utilisés par les aidants. Le nombre de jours de congé de décès possible est passé de trois à cinq, mais ce n'est pas suffisant. Nous avons aussi pris des mesures pour assurer une plus grande souplesse, de manière à ce que la personne puisse prendre le congé pendant la période qui commence à la date du décès et se termine six semaines après la date des funérailles du proche parent, de son inhumation ou du service commémoratif tenu à son égard, selon celle qui est la plus éloignée.
Les employés ont désormais droit à cinq jours de congé personnel par an, dont trois sont rémunérés, à condition qu'ils aient travaillé pendant trois mois consécutifs. Les employés peuvent prendre ce congé pour un certain nombre de raisons, notamment pour s'acquitter de responsabilités liées à la santé ou aux soins de l'un des membres de leur famille ou pour faire face à une situation urgente, comme le décès d'un membre de la famille.
En outre, l'admissibilité au congé médical a été bonifiée de sorte qu'un employé qui ne peut plus travailler pour des raisons de santé, y compris un traumatisme psychologique ou un stress résultant du décès d'un membre de la famille, peut désormais prendre jusqu'à 17 semaines de congé sans solde. Nous avons également éliminé les exigences d'ancienneté pour que la personne soit admissible au congé lié à une maladie grave, lequel offre aux employés jusqu'à 37 semaines de congé avec protection de l'emploi pour fournir des soins ou son soutien à un enfant gravement malade, et jusqu'à 17 semaines de congé pour fournir des soins ou son soutien à un adulte gravement malade.
Les nouvelles dispositions améliorées relatives aux congés et les modalités de travail flexibles sont entrées en vigueur le 1er septembre 2019, mais la COVID-19 nous a aussi appris autre chose.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement du Canada a accordé la priorité aux Canadiens en leur fournissant l'aide dont ils ont besoin pour continuer à joindre les deux bouts tout en restant en sécurité et en santé. Au début du mois, nous avons adopté le projet de loi , Loi sur des mesures en réponse à la COVID-19, pour instaurer de nouvelles prestations. Combinées aux mesures temporaires visant à aider les Canadiens à se prévaloir plus facilement de prestations d'assurance-emploi, ces prestations de relance économique aideront les travailleurs touchés par la COVID-19 qui ont besoin d'un soutien du revenu.
Afin que les employés sous réglementation fédérale aient accès aux congés avec protection de l'emploi, le gouvernement du Canada a modifié le Code canadien du travail pour qu'ils soient admissibles à la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique et à la Prestation canadienne de relance économique pour les proches aidants.
Il s'agit de mesures temporaires pour aider les Canadiens à surmonter les nombreux obstacles qui se dressent devant eux à cause de la pandémie de COVID-19.
Toutefois, nous avons changé. Nous ne sommes plus là où nous étions il y a un an. Le député d'en face a dit qu'il n'a pas pu passer du temps avec sa grand-mère et qu'il a dû faire un choix. Certes, quelques jours de congé sont offerts, mais si on ne dispose pas des moyens financiers pour les prendre, alors il faut faire un choix, et il s'agit d'un choix que tout le monde regrette.
Il y aura deux ans ce mois-ci que ma mère est décédée subitement. Comme la plupart des députés le savent, je n'ai pas pu lui dire au revoir. J'aurais aimé pouvoir être auprès d'elle. Quoi qu'il en soit, nous avons maintenant l'occasion d'aider les gens à traverser cette épreuve. J'ai néanmoins eu le luxe de pouvoir prendre un peu de temps pour organiser les funérailles de ma mère, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Par conséquent, je veux que le député sache que j'espère que son projet de loi sera adopté et renvoyé au comité, car il propose la bonne formule.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord dire que mon parti et moi allons appuyer le principe du projet de loi.
Somme toute, il s'agit d'un projet de loi bien modeste. Il est modeste dans le sens où il fait une grande différence pour les travailleurs. Il est modeste dans le sens où il ne modifie pas la Loi sur l'assurance-emploi — j'y reviendrai —, mais bien le Code canadien du travail, pour les employés qui y sont assujettis.
Actuellement, les travailleurs qui prennent un congé afin de prodiguer des soins à un proche sont obligés de revenir au travail dès le décès de la personne. Ce que le projet de loi vient faire, c'est donner du temps au travailleur, selon certaines modalités, entre le retour au travail et le décès de la personne proche de la famille dont le travailleur a pris soin. Ce n'est pas rien, parce que cela vient garantir à ces personnes le maintien du lien d'emploi.
Le maintien du lien d'emploi peut être important dans certains secteurs et pour certaines considérations. Mes collègues l'ont dit: on ne devrait pas avoir à choisir entre se prévaloir ou non d'un congé pour les proches aidants, tout en se demandant si on doit choisir entre continuer à s'occuper d'un proche ou perdre son emploi.
Selon les situations, on sait que cette période peut être plus longue. On l'a grandement évoqué: il faut faire le deuil et terminer les préparatifs. Après avoir vécu une telle période, c'est important de prendre du temps pour soi.
Bien sûr, la majorité de ce congé, qui existe dans le Code canadien du travail et qui est de 28 semaines, est payée, parce que des travailleuses et des travailleurs peuvent bénéficier de la prestation spéciale de compassion qui est prévue dans les prestations spéciales de l'assurance-emploi. Or on sait tous que, pour y être admissible, il faut avoir accumulé 600 heures.
Il y a quand même des gens qui doivent prendre ce type de congé et qui ne seront pas rémunérés. La période qui sera accordée par le Code canadien du travail va donc faire une différence sur le lien d'emploi. Nous trouvons qu'il s'agit d'une modification majeure, et c'est la raison pour laquelle nous allons appuyer ce projet de loi.
De plus, je dirais que nous avons l'occasion de débattre de ce projet de loi, présenté par le député conservateur, alors même que nous sommes dans la Semaine nationale des proches aidants, qu'on souligne partout, du moins au Québec. La situation des proches aidants est bien documentée, je pense.
Je n'abreuverai pas mes collègues de chiffres en ce vendredi après-midi. Or il faut quand même reconnaître que c'est plus du quart de la population active qui sont des proches aidants. Ce sont en majorité des femmes qui sont proches aidantes. En plus de souvent subir des pertes financières liées à leur absence du travail, ces personnes doivent aussi assumer elles-mêmes des dépenses additionnelles. Cela a même été assez documenté. Dans certains cas, cela peut aller jusqu'à 7 000 $ par année. Dans d'autres cas, on parle de plus de 400 $ par semaine, ce qui est quand même exigeant.
Je pense que le mérite de ce que nous avons devant nous, c'est de voir le chemin parcouru au chapitre du Code canadien du travail et celui que nous parcourrons un jour avec la Loi sur l'assurance-emploi, et de voir comment nous pouvons soutenir ces proches qui font une grande différence.
Je pense que la société gagne à pouvoir compter sur des personnes qui peuvent aider, même si c'est un peu plus difficile dans la période que nous traversons. En ce sens, notre droit du travail doit aussi contribuer à soutenir les travailleuses et les travailleurs et, plus humblement, les soutenir financièrement à l'aide des congés instaurés par d'autres lois.
Je conclurai en disant que nous allons appuyer le projet de loi. Ce sera pour moi un plaisir de voir ce projet de loi renvoyé au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, dont je suis membre, pour que nous puissions le bonifier s'il y a lieu.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de pouvoir m'exprimer sur le projet de loi , qui prolongerait la durée du congé de soignant au-delà du décès d'un être cher pour un employé qui s'était absenté du travail pour prendre soin d'un être cher. Cette période additionnelle donnerait un peu de temps pour amorcer le deuil, commencer les préparatifs en vue des funérailles et régler les formalités de la succession, qui sont toutes des étapes importantes à faire et auxquelles on ne peut se soustraire, malgré le contexte difficile de la perte d'un être cher.
Je remercie le député d' de son travail dans ce dossier. Plus tôt, j'ai été encouragé d'entendre que même si le projet de loi ne propose pas directement des modifications à la Loi sur l'assurance-emploi pour prolonger la durée du congé de soignant sous le régime de l'assurance-emploi, le député est conscient de cet enjeu et est prêt à collaborer avec les autres députés — peut-être qu'il a même déjà commencé à collaborer avec le gouvernement — pour veiller à ce que ce congé ne soit pas uniquement accessible aux personnes qui ont les moyens de prendre un congé sans solde. Le régime d'assurance-emploi pourrait peut-être être modifié pour les personnes qui y sont admissibles de manière à ce que les employés qui ont cruellement besoin d'un soutien au revenu pour bénéficier de ce congé puissent avoir accès à cette aide financière.
C'est un élément essentiel car, peu importe notre revenu, que nous gagnions beaucoup d'argent ou seulement un peu, nous tenons tous à notre famille. Il est vraiment important d'avoir la possibilité de prendre soin de nos êtres chers et de pleurer leur perte. Si nous prolongeons la période pendant laquelle une personne peut s'absenter de son travail dans ce contexte tout en sachant que son emploi est protégé, nous devons aussi veiller à prévoir une source de revenus.
Dans bien des cas, le rôle de soignant revient davantage aux femmes qu'aux hommes de la famille. On sait, par ailleurs, que le revenu des femmes est typiquement inférieur à celui des hommes. Résultat: elles sont plus susceptibles de se prévaloir du congé mais moins susceptibles d'avoir les moyens de le financer. C'est pourquoi il est essentiel de modifier l'assurance-emploi en plus des dispositions sur le congé de soignant.
J'aimerais m'attarder un peu sur un enjeu particulier. Un obstacle procédural nous empêche de modifier les prestations d'assurance-emploi au moyen du projet de loi à l'étude, qui est une mesure d'initiative parlementaire. Un fait connu des députés, mais peut-être inconnu des Canadiens, c'est qu'un député doit obtenir une recommandation royale s'il souhaite apporter des modifications législatives qui augmenteraient les dépenses du gouvernement.
Je crois comprendre, d'après les observations du député d', que c'est la raison pour laquelle ces changements n'ont pas été présentés dans le projet de loi. Cela témoigne de l'importance du gouvernement, qui devrait être prêt à faire preuve de leadership en matière de réforme de l'assurance-emploi.
Je m'en voudrais si je manquais l'occasion de dire qu'en plus du congé de compassion et des prestations de compassion, d'autres changements importants à l'assurance-emploi ont été proposés à la Chambre.
Le 19 février, la Chambre a adopté une motion qui demandait des modifications aux prestations de maladie de l'assurance-emploi, qui n'offrent actuellement que 15 semaines de prestations aux gens qui doivent manquer le travail à cause d'une maladie. La Chambre des communes a affirmé sa conviction que les prestations devraient être portées de 15 à 50 semaines. J'ai un projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , qui cherche précisément à apporter ces changements.
Aujourd'hui, la Chambre a adopté à l'unanimité une motion qui réaffirme cette décision. Le gouvernement a voté contre la motion quand elle a été présentée pour une étude selon la procédure normale, le 19 février, mais aujourd'hui elle a été adoptée à l'unanimité, réaffirmant ainsi la décision de la Chambre de demander au gouvernement de faire passer la durée du congé de maladie de 15 à 50 semaines.
Pourquoi est-ce que j'en parle? Parce que cela fait ressortir les graves lacunes dans la manière dont le régime d'assurance-emploi traite les Canadiens qui doivent s'absenter temporairement du travail, que ce soit parce qu'ils doivent prendre soin d'un proche malade ou parce qu'ils sont eux-mêmes malades. Même si je peux seulement féliciter le député d' d'avoir voulu faire bouger les choses en présentant un projet de loi d'initiative parlementaire, comme je l'ai moi-même fait pour les congés de maladie, ce ne sera jamais comme si le gouvernement avait lui-même saisi la balle au bond.
Le régime d'assurance-emploi a subi d'énormes changements depuis le début de la pandémie. Or, le gouvernement sait pertinemment que la Chambre est tout à fait favorable à ce qu'on y apporte encore d'autres changements. On peut affirmer sans trop craindre de se tromper que le gouvernement avait toutes les raisons de croire, quand les changements en question ont été envisagés, que s'il avait voulu modifier les prestations de compassion, il aurait pu le faire en même temps, puisque la Chambre s'était déjà prononcée sur la question des prestations de maladie.
C'est pourquoi il faut vraiment que le gouvernement assume ses responsabilités et voie à ce que le système d'emploi soutienne les Canadiens qui sont malades ou prennent soin d'un être cher. Le NPD va certainement appuyer des initiatives en ce sens, comme celle à l'étude à la Chambre aujourd'hui, mais je me dois de souligner qu'il vaudrait mieux que ce genre de propositions soient présentées dans un projet de loi émanant du gouvernement, de sorte que les changements qui s'imposent pourront avoir lieu, même s'ils entraînent des dépenses.
Si ces propositions étaient présentées par le gouvernement, nous pourrions bien faire les choses du premier coup pour que les Canadiens aient accès à tout ce dont ils ont véritablement besoin, y compris un soutien du revenu pour se prévaloir de ces avantages. Il ne faut pas que cela devienne un ensemble d'avantages réservé aux personnes d'une certaine catégorie de revenus qui peuvent se permettre de prendre ces congés sans le soutien du revenu que procure l'assurance-emploi, et un autre ensemble pour toutes les autres qui doivent retourner travailler, en plus de s'occuper de tout le reste, tandis que la Chambre dit que les Canadiens devraient pouvoir prendre le temps de s'occuper de leur être cher ou faire leur deuil.
Je tenais à faire ses réflexions, parce qu'il est important de souligner que, bien qu'il s'agisse d'une excellente initiative que les néo-démocrates sont heureux d'appuyer, parallèlement aux efforts visant à apporter les changements nécessaires au régime de l'assurance-emploi, rien ne peut remplacer un gouvernement qui s'y engage et qui est prêt à mettre de l'avant un programme judicieux de façon exhaustive.
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Monsieur le Président, je remercie d'abord tous mes collègues parlementaires de leurs observations aujourd'hui. Je remercie tout particulièrement le député d' d'avoir présenté cette mesure législative importante, que j'ai l'honneur d'appuyer conjointement.
Il est évident que le sujet occupe une place spéciale dans le cœur du député. Je lui suis très reconnaissant d'avoir raconté son histoire personnelle derrière la création du projet de loi et ses démarches couronnées de succès pour mettre en œuvre un programme de congé de soignant en Alberta.
J'implore mes collègues d'adopter le projet de loi et de le renvoyer au comité pour qu'il soit examiné attentivement et pour garantir l'entrée en vigueur d'une mesure législative satisfaisante. Selon ce que j'entends à la Chambre aujourd'hui, cette voie est possible.
Comme l'a dit le parrain du projet de loi, la mesure législative prolongerait la durée du congé de soignant de sorte que les Canadiens puissent bénéficier d'un congé pouvant aller jusqu'à trois semaines à la suite du décès d'un être cher. En ce moment, le programme de congé de soignant permet à un employé d'une industrie sous réglementation fédérale de prendre congé si un membre de sa famille est gravement malade et qu'il y a un risque élevé que l'être cher décède au cours des 26 semaines suivant la date de délivrance du certificat médical ou de l'approbation du congé.
Le programme offre des prestations pour un maximum de 28 semaines pendant une période d'admissibilité de 52 semaines. La période de prestations est divisée en 26 semaines de prestations avec une ou deux semaines supplémentaires de congé non payé. Un employé qui compte au moins 600 heures assurables peut demander le congé de compassion. Le taux de base pour le calcul de ces prestations d'assurance-emploi est établi à 55 % de la rémunération hebdomadaire assurable moyenne, et le montant maximal est de 573 $ par semaine.
C'est un bon programme. Les conservateurs avaient promis de le bonifier en 2015 en offrant plus que les six semaines prévues à l'origine. Le gouvernement actuel a adopté cette prolongation en ajoutant 20 semaines, pour un total de 26 semaines.
Ce projet de loi vise à remédier au fait que les prestations prennent fin au moment du décès du membre de la famille. La triste réalité, c'est que, même après le décès du proche, la personne qui le soignait et qui doit maintenant porter le deuil doit encore composer avec de nombreuses responsabilités et des arrangements funéraires en plus de ses émotions.
Le projet de loi du député d' prolongera la période de congé jusqu'à un maximum de trois semaines si l'employé n'a pas encore atteint le seuil maximal des 28 semaines.
La COVID-19 a rappelé à tous qu'ils sont mortels, tout comme leurs proches. Lors d'un décès, il est nécessaire de prendre le temps de faire son deuil et de remplir les tâches qui accompagnent cet événement. Cette modification législative accordera aux gens le répit nécessaire sans les soucis financiers qui y sont associés.
La structure de cette prolongation a été bien pensée et elle tient compte des différentes circonstances dans lesquelles les gens pourraient se trouver. Les personnes qui ont pris presque la totalité de leur congé de soignant obtiendraient une semaine de congé supplémentaire après le décès de leur proche. Les personnes qui ont pris entre quatre et vingt semaines de leur congé de soignant obtiendraient deux semaines de congé supplémentaires après la mort de leur proche. Enfin, les personnes qui ont pris moins de quatre semaines de leur congé de soignant avant la mort de leur proche seraient admissibles à trois semaines de congé supplémentaires.
Ce projet de loi réussit là où de nombreux programmes gouvernementaux échouent, dans la mesure où il cherche à établir un équilibre entre les besoins réels des employeurs et les besoins non moins réels et très personnels des gens endeuillées qui traversent vraisemblablement l'une des périodes les plus difficiles de leur vie.
À l'heure actuelle, les gens qui ont recours au congé de soignant prennent en moyenne de cinq à douze semaines de congé. La majorité des personnes seraient admissibles aux trois semaines de congé supplémentaires offertes par le programme. Comme la nouvelle proposition s'inscrit dans la période de 28 semaines existante du programme de congé de soignant, il est peu probable qu'elle alourdisse le fardeau financier qui pèse sur le système.
Cela dit, en 2018, 11 000 Canadiens se sont prévalus du programme. Malheureusement, on s'attend à ce que ce chiffre continue d'augmenter au cours des prochaines années, ce qui illustre davantage à quel point le programme est nécessaire.
Ce projet de loi est appuyé par de nombreux organismes nationaux, dont l'Association canadienne de soins palliatifs, la Société canadienne de la SLA, la Fondation des maladies du cœur du Canada et Parkinson Canada.
La Société canadienne du cancer a déclaré:
Les personnes qui s'occupent d'un être cher atteint de cancer sont souvent éprouvées physiquement, psychologiquement et financièrement par leurs responsabilités d'aidants naturels. Le décès d'un être cher apporte son lot de questions pratiques et d'émotions à gérer, et le retour au travail ne devrait pas alourdir ce fardeau. Nous appuyons la proposition [du député] de prolonger le congé de soignant pour laisser aux aidants naturels le temps de composer avec cette période incroyablement difficile de leur vie. En outre, nous espérons que tous les partis politiques appuieront cette modification législative.
La Dre Pamela Valentine, présidente et chef de la direction de la Société canadienne de la sclérose en plaques, a déclaré:
La Société canadienne de la sclérose en plaques applaudit la présentation, par [le député], d'un projet de loi d'initiative parlementaire visant à prolonger le congé de soignant pour l'ensemble des Canadiens. La société réclame depuis longtemps une flexibilité accrue de la politique régissant les prestations de maladie du régime d'assurance-emploi. En effet, de nombreux programmes au Canada sont conçus selon une approche où tout est noir ou tout est blanc: ou bien une personne peut travailler, ou bien elle ne peut pas travailler. Cela ne tient pas compte adéquatement de la réalité des aidants naturels en période de deuil. Prolonger le congé de soignant sera certainement avantageux pour les aidants naturels qui prennent soin d'une personne atteinte de sclérose en plaques. Nous encourageons les parlementaires à travailler ensemble sans égard aux lignes de parti afin de concrétiser l'offre d'un soutien à long terme aux aidants naturels et à leur famille.
J'aimerais raconter un événement que j'ai vécu en 2008. C'est ce qui m'a porté à m'intéresser au projet de loi. Pendant mes études supérieures à l'Université Carleton, je travaillais à temps plein. Ma sœur vivait dans l'État de Washington et son époux est soudainement décédé de la grippe porcine au cours d'une pandémie antérieure. J'ai dû quitter mon travail sur-le-champ. Ma sœur qui habite à Vancouver a dû partir sur-le-champ. Nos parents ont tous deux dû prendre un congé prolongé de leur emploi pour offrir un soutien à ma sœur et à ses quatre enfants.
À l'époque, il ne m'était même pas venu à l'esprit que je pouvais toucher des prestations par l'entremise de l'assurance-emploi ou du Code du travail. C'est pourquoi je trouvais que le projet de loi proposé par le député d' était un excellent ajout aux types de programmes que nous voulions que les gouvernements mettent en place pour donner plus de choix aux Canadiens lorsqu'ils ont vraiment besoin d'aide et qu'ils ne savent pas vers où se tourner.
En outre, le marché du travail au Canada subit présentement une transformation très rapide. Les travailleurs autonomes, par exemple, peuvent maintenant être couverts par l'assurance-emploi. Je peux imaginer qu'un projet de loi comme celui à l'étude aujourd'hui profiterait aux travailleurs autonomes propriétaires d'entreprise qui doivent cesser leurs activités pendant quelques semaines pour prendre soin d'un proche malade ou vivre un deuil. J'invite tous les députés à étudier attentivement cette mesure législative et à réfléchir à la souplesse qu'elle procurerait aux Canadiens lorsqu'ils en ont besoin; j'invite aussi les députés à approuver le projet de loi.
Je veux également souligner que la députée de a parlé de la nécessité que le projet de loi tienne compte des cas de mort subite. Dans mon cas, c'est exactement ce qu'un tel projet de loi aurait pu faire pour m'aider en 2018. J'invite donc tous les députés et les membres du comité des ressources humaines, si le projet de loi se rend à l'étape du comité, à bien étudier les amendements proposés.
Au bout du compte, toutefois, l'objectif est d'offrir aux Canadiens de meilleures mesures et une plus grande marge de manœuvre lorsqu'ils en ont besoin. Je félicite mon collègue d'avoir présenté ce projet de loi visant à offrir aux Canadiens des options susceptibles d'améliorer leur vie.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole au sujet du projet de loi d'initiative parlementaire dont nous sommes saisis.
Il est toujours encourageant lorsque des députés de partout au pays, qui sollicitent et reçoivent des idées sur des questions importantes pour eux, se voient accorder l'occasion, par le biais des initiatives parlementaires, de faire part de celles-ci à la Chambre. Il est malheureux, jusqu'à un certain point, que seul un très petit nombre de ces idées finissent par pouvoir être débattues dans cette enceinte ou être intégrées à un projet de loi. Certains députés ont présenté nombre de résolutions, projets de loi ou motions. D'autres, comme les secrétaires parlementaires, n'ont pas la même possibilité de présenter des initiatives de ce type.
Lorsque j'ai examiné le projet de loi du député, la première chose qui m'est venue à l'esprit est le point que j'ai soulevé en posant une question au député, à savoir que nous avons vu des noms changer au fil des ans, comme l'assurance-chômage qui est devenue l'assurance-emploi, mais nous avons surtout vu une évolution de la société, qui reconnaît que le gouvernement doit être en mesure de fournir le soutien nécessaire aux travailleurs, c'est-à-dire les personnes qui font rouler notre économie et qui aident notre société à continuer à progresser sur le plan de l'emploi et de la valeur ajoutée au PIB. Je considère le projet de loi dont nous sommes saisis comme un autre exemple de la façon dont le programme d'assurance-emploi peut nous aider à remplir nos obligations sociales.
Dans le contexte de la pandémie, je crois sincèrement que les Canadiens ont vraiment uni leurs efforts et fait de leur mieux pour fournir les soins nécessaires. Par exemple, je crois que tout le monde est très préoccupé par ce qui se passe dans les établissements de soins de longue durée. Nous éprouvons beaucoup de sympathie pour ceux qui doivent être hospitalisés. Nous pensons aux professionnels de la santé. De plus, il y a d'innombrables histoires de gens qui meurent sans pouvoir faire un dernier câlin ou être accompagnés de leur mère ou de leur père, ou, dans certains cas, d'un frère, d'une sœur, d'autres membres de leur famille, voire d'amis proches. Je crois que cette situation a suscité un intérêt accru pour ce dossier.
Dans les débats de ce genre, j'entends souvent des députés dire qu'ils doivent fournir des soins ou qu'ils devront le faire dans l'avenir. En réalité, compte tenu du poste que nous occupons et de la souplesse dont nous disposons, nous sommes assez bien placés pour fournir des soins à des proches. Cependant, nous sommes une minorité à avoir ce privilège, je dirais même une très petite minorité. La population dans son ensemble, et notamment les travailleurs, n'a pas le même luxe. Voilà pourquoi il est important d'élaborer des programmes visant à permettre à la famille et aux amis d'être près de leurs proches durant leurs derniers moments de vie.
J'ajouterais à cela que, comme bon nombre d'entre nous, même à 58 ans, je suis relativement en bonne santé physique, mais on ne sait jamais. J'ose croire que si un jour j'ai besoin du genre de soutien que je veux que nous mettions en œuvre, même si j'aime nos professionnels de la santé et que je leur suis reconnaissant de l'excellent travail qu'ils font, que ma famille et mes amis, surtout ma famille, seront là pour moi. Je pense que tous les députés à la Chambre voudraient la même chose. Ce même principe s'applique à chacun d'entre nous.
Ainsi, qu'il s'agisse des personnes qui ont besoin d'aide parce qu'elles souffrent de problèmes de santé très graves ou de celles qui prodiguent les soins, je pense que nous devons trouver des manières de continuer de les aider et de mettre l'accent, en tant que société, sur la famille, les situations de fin de vie et les soins essentiels.
Je vois que je devrai poursuivre mon intervention lorsque la Chambre sera de nouveau saisie de la question.