La Chambre reprend l'étude de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui et de saisir cette occasion de m'exprimer au sujet du budget fédéral récemment déposé. Avant de commencer, j'aimerais féliciter la de sa réalisation historique, elle qui est devenue la première femme à déposer un budget à la Chambre à titre de ministre des Finances du Canada. C'est un honneur bien mérité. Il était grand temps que cela se produise.
En ce qui a trait au budget, le premier en deux ans, je dirais que je suis déçu. Je m'attendais à une feuille de route qui énoncerait un plan de relance responsable pour nous sortir rapidement de cette pandémie. Au lieu de cela, on nous a présenté un document non pas axé sur le redressement de l'économie et la création d'emplois, mais plutôt sur les dépenses prioritaires des libéraux à des fins partisanes.
La voie budgétaire vers l'économie réimaginée du vire vers l'inconnu, en plus d'affliger nos enfants de niveaux d'endettement et d'obligations de remboursement qui nuiront à leur réussite future. À la lecture de ce document, il est absolument renversant de constater que chacun de nous doit une part de plus de 33 000 $ de la dette nationale.
Les députés ministériels ne peuvent pas prétendre qu'ils soutiennent les travailleurs canadiens, alors qu'ils endettent à tel point la classe moyenne et les gens qui vivent dans la pauvreté. Les députés ministériels ne peuvent pas non plus prétendre qu'ils soutiennent les générations futures, alors qu'ils dépensent maintenant et continueront de dépenser les économies de ces mêmes générations pour financer les priorités libérales du jour.
Beaucoup d'autres personnes partagent ces préoccupations. En fait, récemment, l'économiste bien connu David Rosenberg a accordé la note de D au budget fédéral. BNN Bloomberg rapporte que M. Rosenberg a dit que nous étions en train d'hypothéquer notre avenir avec cette augmentation extrême de la dette.
M. Rosenberg a aussi souligné que nous aurons accumulé plus de dettes en six ans qu'au cours des 152 années précédentes. Pensons-y un instant. Nous accumulons plus de dettes en six ans que toute la dette accumulée depuis le début de la Confédération, y compris les deux guerres mondiales.
Hélas, nous voici, débattant de ce budget fort attendu qui a déjà beaucoup trop tardé. Ce document contient 841 pages et plus de 270 000 mots, ce qui en fait de loin le budget le plus long de l'histoire du Canada. Malheureusement, malgré tous ces mots et toutes ces pages, il ne contient aucun plan de relance pour nous sortir de cette pandémie ni sur le début de la reprise économique pour commencer à revenir à la normale dans un avenir proche. C'est comme si les libéraux pensaient que leur budget allait faire disparaître la pandémie, pour qu'ils puissent faire semblant que nous en sommes déjà sortis.
Voici la réalité. Le jour même de la présentation du budget, l'Ontario a rapporté plus de 4 400 nouveaux cas de COVID-19, et 19 nouveaux décès. La Colombie-Britannique rapporte aussi des nombres records de nouveaux cas de COVID-19, tout comme l'Île-du-Prince-Édouard, qui a fermé ses frontières aux voyageurs provenant de l'extérieur de la région de l'Atlantique.
Les pires craintes que nous avions au début de la pandémie se réalisent avec la gravité de cette troisième vague. Tandis que les provinces et les territoires tentent du mieux qu'ils peuvent de contenir la COVID-19 et les inquiétants nouveaux variants, ils sont aux prises avec une pénurie de vaccins essentiels, vaccins dont ils avaient déjà grandement besoin il y a plus d'un an pour gérer le nombre d'hospitalisations et protéger notre santé et notre bien-être.
Les provinces et les territoires ne peuvent lutter contre la COVID qu'avec les ressources à leur disposition. Même si la plupart, dont l'Ontario, sont prêts à vacciner la population, ils n'ont aucun vaccin à administrer car le gouvernement fédéral a été incapable de s'en procurer. Le gouvernement fédéral devrait avoir honte d'avoir tenté d'utiliser l'annonce de son premier budget pour détourner l'attention de la pandémie au moment où elle n'a jamais été aussi grave.
Il est aussi possible que les libéraux aient prématurément supposé que les vaccins contre la COVID-19 auraient déjà été livrés et que le nombre des cas et des hospitalisations aurait diminué partout au pays avant le 19 avril 2021. Quoi qu'il en soit, le gouvernement libéral s'est royalement trompé, sans parler de sa gouvernance lacunaire et irresponsable.
Non seulement le budget ne présente pas de plan de relance, mais c'est à peine si on y fait mention de l'achat et de la distribution de vaccins additionnels, sans parler des tests de dépistage rapide. Tout le monde sait que les tests de dépistage rapide sont un élément clé de n'importe quel plan de déconfinement et de relance, comme on a pu le voir dans d'autres pays qui sont bien plus avancés que nous dans la vaccination de leur population et la relance de leur économie.
Depuis le début de la pandémie, les conservateurs du Canada ont souvent demandé au gouvernement libéral de distribuer largement des dispositifs de tests rapides, notamment aux postes frontaliers, et de les rendre accessibles au public. Quand on examine le budget, on constate qu'il ne mentionne même pas les passages frontaliers, et ce, malgré le titre trompeur de la page 82, « Un plan pour la réouverture sûre de nos frontières ».
Hier, la a eu une rencontre en ligne avec la Chambre de commerce du Canada. Les entreprises souhaitent que le gouvernement fédéral leur procure clarté et certitude; elles lui demandent d'établir les critères qui lui serviront à déterminer quand les restrictions frontalières prendront fin. Selon un rapport de la presse, la ministre des Finances a affirmé que « tout le monde doit faire preuve de souplesse en ce moment, car le pays est toujours aux prises avec la pandémie ». Toujours selon les médias, elle a ensuite suggéré que les entreprises pourraient bientôt recevoir des tests rapides. Cette annonce semble étonnante, puisque les tests rapides ne sont même pas mentionnés dans le budget.
Avant la pandémie, le secteur canadien du voyage et du tourisme occupait le cinquième rang parmi les industries du pays. Il contribuait au PIB à hauteur de 105 milliards de dollars, soit 2,3 %. Il employait un Canadien sur dix, donc 10 % des Canadiens, et il comprenait 225 000 petites et moyennes entreprises d'un bout à l'autre du pays. Le secteur canadien du voyage et du tourisme a été le premier secteur frappé par la pandémie de COVID, il a été le plus durement touché, et il prendra plus de temps que tout autre secteur à se rétablir.
En tant que conseiller spécial du chef conservateur sur la relance du tourisme, j'entends ce message quand je rencontre des intervenants de l'industrie, peu importe leur secteur. Nombre de ces représentants, dont ceux de l'Association de l'industrie touristique du Canada, prédisent qu'il faudra jusqu'à cinq ou six ans à l'industrie touristique pour revenir au niveau de prospérité de 2019. Pourtant, dans le budget 2021, le gouvernement fédéral ne fait que prolonger jusqu'au 25 septembre la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, alors que la Prestation canadienne de relance économique sera prolongée de 12 semaines. Or, les versements de la Subvention salariale d'urgence du Canada et de la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer commenceront à baisser graduellement à partir du 4 juillet. En ce qui concerne la Prestation canadienne de relance économique, le versement habituel de 500 $ sera réduit à 300 $ pour les huit dernières semaines de la période de prestations.
Les intervenants de l'industrie du voyage et du tourisme réclament que ces programmes d'aide essentielle soient prolongés jusqu'à la fin de 2021 pour les personnes qui ont été le plus durement touchées. Ils ont également fait de nombreuses mises en garde sur le fait que l'industrie du voyage et du tourisme ne se relèvera pas immédiatement après la pandémie. Ce n'est pas comme une lumière que l'on peut allumer ou éteindre avec l'interrupteur. Il faudra du temps pour recommencer à accueillir des touristes dans les destinations canadiennes, peu importe si les visiteurs proviennent d'ici ou de l'étranger.
La prolongation de la Subvention salariale d'urgence du Canada et de la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, ainsi que les changements à la Prestation canadienne de relance économique dans le budget de 2021 sont clairement insuffisants pour répondre aux besoins de l'industrie et des travailleurs, ce que je trouve incroyablement décevant. Étant donné que le secteur du tourisme dans ma circonscription, Niagara Falls, dépend beaucoup de la saison estivale, l'élimination progressive de tous ces programmes aura des effets dévastateurs pour bon nombre des entreprises et des travailleurs du secteur si les cas de COVID-19 demeurent nombreux, que les frontières restent fermées et que les touristes continuent de briller par leur absence. Pourquoi établit-on des dates d'échéance arbitraire à ces programmes d'aide d'urgence aux entreprises, qui ont été essentiels pour beaucoup de gens?
Dans un monde idéal pour le , sa promesse de vacciner tout le monde d'ici septembre serait tenue, et l'économie reviendrait instantanément à ce qu'elle était auparavant. Malheureusement pour les libéraux, un tel monde est imaginaire. La réalité, c'est que le Canada est aux prises avec une grave pénurie de vaccins, que les tests rapides n'y sont pas largement disponibles et qu'une surabondance de variants entraîne une importante troisième vague. Qu'arrivera-t-il à la subvention salariale d'urgence, à l'aide au loyer et à la prestation de relance économique, ainsi qu'aux travailleurs et aux petites entreprises qui en dépendent si les variants continuent à se propager pendant l'été?
Qu'arrivera-t-il si la frontière reste fermée pendant l'été et l'automne, ce qui nuirait considérablement à nos chances d'accueillir des touristes internationaux? L'été est la meilleure saison touristique dans la région de Niagara. Cependant, nous sommes sur le point de perdre notre deuxième saison touristique estivale consécutive en raison de la pandémie. Si les entreprises ne rouvrent pas leurs portes cet été ou que le tourisme ne reprend pas à temps pour la saison estivale, le plan prévu dans le budget de 2021 pour la Prestation canadienne de relance économique, la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer pourrait avoir un résultat désastreux pour les travailleurs et les nombreuses entreprises qui dépendent de ces programmes.
Nous ne sommes pas sur la bonne voie, car les libéraux nous ont laissé tomber. Pire encore, alors que le nombre de cas de COVID augmente en Ontario, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont émis un avertissement de niveau 4 qui déconseille aux Américains de voyager au Canada en raison de la COVID-19, et ce, un jour seulement après que les libéraux aient annoncé leur budget.
Beaucoup d'entre nous espéraient que le budget de 2021 fournirait un plan de relance réel, solide et concret fondé sur des données scientifiques, mesurables et probantes afin que nous puissions enfin planifier la réouverture de la frontière et de notre économie ainsi que le retour à la normale. S'il y avait un moment idéal pour dévoiler un plan de relance fédéral visant à permettre aux Canadiens de traverser cette terrible pandémie, c'était le jour du budget. Malheureusement pour les Canadiens, le gouvernement libéral et le nous ont encore une fois laissés tomber.
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Monsieur le Président, avant de parler du budget, j'aimerais féliciter le député de de sa nouvelle affectation parlementaire. Je partagerai mon temps de parole avec lui.
Aujourd'hui, j'expliquerai pourquoi j'appuie sans réserve le budget fédéral présenté cette semaine et je parlerai des excellentes mesures économiques qui soutiendront les Canadiens et les entreprises. Mon intervention s'inspirera en partie des propos malencontreux du chef de l'opposition officielle, qui a déclaré cette semaine que « [le] budget ne fait pratiquement rien pour protéger l'économie canadienne ».
Même si ce type de jeu politique ne m'étonne pas venant du député de , ses remarques montrent soit qu'il n'a pas pris le temps d'étudier la longue liste de mesures économiques qui figurent dans le budget, soit qu'il n'a pas la moindre idée de ce qu'il faut faire pour soutenir l'économie canadienne et en stimuler la croissance.
Non seulement le budget de 2021 reconnaît que des milliers de travailleurs canadiens ont été mis à pied ou ont subi une réduction de leurs heures de travail à cause de la pandémie, mais il contient aussi un plan rigoureux pour accroître les débouchés. Au total, le budget permettra de créer ou de maintenir 330 000 emplois au Canada d'ici 2022-2023. De plus, il crée près de 500 000 nouvelles possibilités de formation et d’expérience de travail. Bien sûr, ces mesures s'alignent sur le discours du Trône de l'automne dernier, qui s'engageait à créer 1 million d'emplois d'ici la fin de l'année.
À cet égard, je suis heureux d'annoncer que nous sommes très en avance sur l'échéancier prévu pour la création d'emplois. Bien entendu, il convient de le souligner, étant donné que la pandémie de COVID-19 a entraîné la perte de nombreux emplois au cours des 12 derniers mois. En plus de tenir compte de ces facteurs, les investissements du gouvernement visant à remettre les gens au travail et à créer des débouchés devraient permettre de retrouver le taux d'emploi d'avant la pandémie au début de 2022.
Le budget de 2021 a annoncé 26 milliards de dollars sur les six prochaines années pour investir dans les infrastructures essentielles partout au pays, notamment pour financer des transports en commun fiables et accessibles et pour appuyer des projets dans des communautés autochtones et des programmes majeurs visant à bâtir des logements éconergétiques et abordables. En réalité, non seulement les projets d'infrastructure établissent des fondations à long terme pour la croissance économique globale, mais ils créent aussi immédiatement des emplois bien rémunérés pour la durée de chaque projet.
Une autre mesure destinée à aider des centaines de milliers de propriétaires de petite entreprise est le tout nouveau programme d'embauche pour la relance économique du Canada, qui aiderait les employeurs admissibles dont les revenus restent moins élevés qu'avant la pandémie. Ce programme de subventions aiderait les entreprises qui ont dû mettre des employés à pied ou grandement réduire leur horaire de travail à compenser une partie des coûts liés à leur réouverture. Ces subventions pourraient être utilisées pour augmenter le nombre d'heures de travail attribuées aux employés existants ou embaucher de nouveaux employés.
Comme on le sait, ce sont les PME, qui forment l'épine dorsale de notre économie et qui sont des moteurs de la création d'emplois d'un océan à l'autre, qui ont été le plus durement frappées par la pandémie. Les aider à se préparer à la reprise et à prospérer dans l'économie d'après la pandémie constitue un brillant investissement stratégique qui permettra de créer des emplois et des débouchés.
Avec la distribution de vaccins bien entamée, les entreprises des secteurs du tourisme, des arts et de la culture s'apprêtent à accueillir de nouveau les Canadiens, lorsque ce sera sécuritaire, pour qu'ils jouissent des magnifiques endroits et des activités que le pays a à offrir. Afin d'appuyer les milliers d'emplois de marchands, de techniciens, d'équipes de production et j'en passe, le gouvernement investira 1 milliard de dollars sur trois ans, dont 200 millions de dollars pour les festivals locaux, les musées, les célébrations patrimoniales, les événements culturels communautaires et les événements sportifs amateurs, qui mettront en valeur le meilleur de la culture et des talents du Canada.
Je veux aussi prendre le temps de souligner quelques mesures annoncées pour appuyer les jeunes. Au cours des trois prochaines années, 470 millions de dollars iront à Emploi et Développement social Canada pour la mise sur pied d'un nouveau service aux apprentis qui aidera 55 000 apprentis de première année dans les métiers de la construction et de la fabrication du Sceau rouge. Un montant pouvant atteindre 5 000 $ sera offert pour toutes les possibilités d'apprentissage de première année, et cet incitatif sera doublé et porté à 10 000 $ dans le cas des employeurs qui embauchent des personnes sous-représentées, comme les femmes, les Canadiens racisés et les personnes handicapées.
Le budget propose également d'investir plus de 370 millions de dollars dans un nouveau financement destiné au programme Emplois d'été Canada en 2022-2023, afin de soutenir 75 000 nouveaux stages durant l'été 2022. Ce montant s'ajoute au financement prévu dans l'énoncé économique de l'automne. Le programme financera donc plus de 220 000 emplois d'été au cours des deux prochaines années.
Je tiens aussi à mentionner le financement de 708 millions de dollars sur cinq ans accordé à Mitacs, un organisme à but non lucratif qui met en relation de jeunes travailleurs et des entreprises innovatrices pour des possibilités de recherche et de formation. Ce financement procurera plus de débouchés aux jeunes innovateurs canadiens tandis que des entreprises de toutes tailles et de partout au pays recevront du soutien. Cette initiative créera au moins 85 000 stages d’apprentissage intégré au travail qui offrent aux jeunes de l’apprentissage en cours d’emploi et fournissent aux entreprises du soutien pour développer des talents et prendre de l’expansion.
Le budget affecte aussi un financement de 5 milliards de dollars sur sept ans à l'accélérateur net zéro, un moteur d'innovation essentiel alors que nous créons une économie plus verte et plus prospère.
Le budget propose de consacrer 500 millions de dollars au Programme d'aide à la recherche industrielle à l'intention des petites et moyennes entreprises novatrices. Il propose aussi d'affecter 440 millions de dollars sur 10 ans à l'appui de l'innovation en matière d'intelligence artificielle, et de consacrer un total de 760 millions à la génomique et à la recherche quantique.
Pour conclure, je tiens à souligner que tous les investissements annoncés cette semaine dans le budget ont un thème commun: ils financeront une grande variété de projets économiques créateurs de possibilités et d'emplois concrets.
Voilà les faits à propos de la voie que suivra le gouvernement pour raffermir l'économie, sans la propagande politique des partis d'en face et leurs tentatives d'y trouver à redire. Ce qui définit ce budget, c'est la recherche d'un équilibre, puisque nous continuons de prendre toutes les mesures possibles pour que le Canada traverse la pandémie en gardant la population en santé, et que nous faisons aussi des investissements à long terme axés sur la croissance de l'économie après la pandémie.
Monsieur le Président, je vous remercie et je remercie les autres députés de me donner cette occasion de prendre la parole au sujet du budget.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord remercier le député de de ses bons mots. Je suis heureux d'avoir la chance de m'adresser à la Chambre et à l'ensemble des Canadiens en cette période extrêmement difficile pour notre pays, et plus particulièrement pour ma province, l'Ontario.
Tout en encourageant les gens à rester à la maison et à demeurer très vigilants, le gouvernement fédéral sera toujours là pour aider les Canadiens. Nous avons reçu 9,5 millions de doses de vaccin, ce qui dépasse le nombre que nous avions prévu pour le premier trimestre. Les provinces et les territoires ont reçu plus de 13 millions de doses, le Canada se classe actuellement au troisième rang parmi les pays du G20 au chapitre du nombre de vaccinations, et nous sommes en bonne voie de pouvoir vacciner tous les adultes qui le désirent d'ici septembre.
Puisque nous étudions le nouveau budget, je tiens à faire des observations sur les mesures que le gouvernement a prises pour continuer d'aider les Canadiens pendant cette pandémie. La Prestation canadienne de la relance économique, qui comprend une aide directe de 14,5 milliards de dollars, a aidé jusqu'à présent plus de 1,8 million de Canadiens à se nourrir et à payer leurs factures.
Le mois dernier, nous avons augmenté le nombre de semaines d'admissibilité au programme pour les familles et les travailleurs. La subvention salariale a fourni 73 milliards de dollars aux travailleurs; à ce jour, plus de trois millions de demandes ont été approuvées. En ce qui a trait à la subvention pour le loyer, 669 000 demandes ont été approuvées, pour un soutien total de plus de 2 milliards de dollars. Il s'agit de mesures essentielles pour soutenir les entreprises, les familles et les travailleurs canadiens.
Lundi, mes deux filles ont regardé fièrement la première femme présenter un budget historique. Comme elle l'a dit elle-même, le budget cherche à vaincre la COVID-19, à remédier aux dommages causés par la récession qu'a créée la pandémie et à renforcer l'économie afin de créer plus d'occasions pour favoriser la réussite des Canadiens dans les années à venir.
Cela fait longtemps que nous n'avons pas vu une contraction économique aussi forte et aussi rapide. Comme beaucoup de députés le savent d'expérience, les travailleurs à faible revenu, les jeunes, les femmes et les Canadiens racialisés en sont touchés de façon disproportionnée. Certaines entreprises ont trouvé des façons novatrices de prospérer et même de croître. D'autres, pour des raisons qui leur échappent, ont dû se battre simplement pour survivre.
Je suis ravi de pouvoir prendre la parole sur un budget qui respecte l'engagement qu'a pris le gouvernement de créer des emplois, faire croître la classe moyenne, remettre les entreprises sur les rails en vue d'une croissance à long terme et garantir aux Canadiens un avenir plus sain, plus équitable, plus vert et plus prospère. Notre priorité absolue est toujours de protéger la santé et la sécurité des Canadiens, surtout pendant cette troisième vague agressive.
Le budget de 2021 investit dans le secteur canadien de la biofabrication et des sciences de la vie pour rebâtir la capacité nationale de fabrication de vaccins. Le gouvernement propose un investissement de 3 milliards de dollars pour soutenir les provinces et les territoires et assurer l'instauration de normes pour les soins de longue durée et l'établissement de changements permanents.
Nous fournirons également 90 millions de dollars pour lancer une initiative pour vieillir dans la dignité à la maison. Cette initiative aiderait des organismes communautaires à apporter du soutien pratique pour aider les aînés à faible revenu et autrement vulnérables à vieillir chez eux, y compris par le jumelage d’aînés avec des bénévoles qui les aideront à préparer les repas, à faire l’entretien ménager, les courses, et les menus travaux, et à se déplacer.
Le gouvernement propose également de bonifier les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés âgés de 75 ans et plus à compter de 2022 et de leur verser un paiement unique de 500 $ en août 2021, car nous voulons être là pour les aînés qui ont bâti le Canada.
L'Ontario bénéficiera d'un investissement de 466 millions de dollars pour renforcer la capacité des systèmes de santé à réagir aux flambées de cas de COVID-19 et à la demande accrue de services pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et d'itinérance.
La pandémie a dressé de nouveaux obstacles pour les personnes qui ont besoin de services de santé mentale et a exacerbé le stress que vivent les Canadiens, qu'il soit lié au travail, à la santé ou à l'isolement. Le budget de 2021 représente un investissement de 1,2 milliard de dollars à l'échelle nationale pour aider à atténuer ce problème.
Pour que notre économie atteigne son plein potentiel, nous devons veiller à ce que le taux de participation à la population active soit le plus élevé possible. Pour ce faire, le gouvernement propose un investissement transformateur en vue de créer un système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ce plan sans précédent favorisera la croissance économique, augmentera la participation des femmes à la population active et fera en sorte que chaque enfant jouisse du meilleur départ possible dans la vie. Nous viserons une réduction de 50 % des frais moyens des services réglementés de garde d'enfants d'ici 2022, l'objectif étant d'atteindre une moyenne de 10 $ par jour d'ici 2026. Nous y consacrerons près de 30 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années et fournirons un financement permanent continu.
Alors que nous cherchons à rebâtir une économie plus forte et plus inclusive, nous sommes résolus à soutenir les femmes entrepreneures. Le budget propose de consacrer 146 millions de dollars au renforcement de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Ainsi, les femmes entrepreneures auront un meilleur accès au financement, au mentorat et à la formation. Nous collaborerons avec les institutions financières afin d'élaborer un code volontaire qui contribuera à soutenir l'inclusion des femmes et d'autres entrepreneurs sous-représentés en tant que clients dans le secteur financier.
Pour soutenir les travailleurs à faible salaire, le budget propose de bonifier l'Allocation canadienne pour les travailleurs afin d'appuyer environ 1 million de Canadiens supplémentaires, ce qui les aidera à retourner au travail tout en augmentant les prestations pour les personnes les plus vulnérables. En outre, le gouvernement fera passer à 22 944 $, dans le cas des personnes seules sans enfant, et à 26 177 $, dans le cas des familles, le niveau de revenu à partir duquel la prestation commence à être réduite.
Il n'a jamais été aussi important d'investir dans la jeunesse. De nombreux jeunes, récents diplômés et étudiants ont du mal à trouver des occasions d'acquérir une expérience de travail ou de croissance, à cause des obstacles imposés par la pandémie.
Le budget propose d'éliminer l'intérêt sur les prêts canadiens aux étudiants et aux apprentis jusqu'au 31 mars 2023. Il propose aussi de doubler les bourses d'études pendant deux années de plus, afin de couvrir durant la pandémie 90 % des droits moyens de scolarité des programmes de premier cycle au Canada pour les étudiants à faible revenu.
Parmi les autres mesures d'aide offertes aux jeunes, on retrouve 118 millions de dollars pour les programmes parascolaires et 239 millions de dollars pour les programmes de stages pratiques pour étudiants, afin de soutenir 50 000 occasions d'apprentissage en milieu de travail pour les étudiants au niveau postsecondaire, soit une hausse de 20 000 par rapport à l'année dernière.
Nous investirons 80 millions de dollars pour aider les enfants à s'initier à la programmation et 109 millions de dollars pour créer 7 000 nouveaux emplois dans le cadre de la Stratégie emploi et compétences jeunesse, afin de mieux répondre aux besoins des jeunes vulnérables, qui se heurtent à divers et souvent multiples obstacles à l'emploi. De plus, 94 000 nouvelles occasions de placement seront offertes grâce au financement d'Emplois d'été Canada.
Afin de prioriser encore davantage la création d'emplois dans les petites entreprises, le budget prolongera les mesures d'aide aux entreprises et de soutien du revenu jusqu'à l'automne. Nous financerons près de 500 000 nouvelles occasions de formation et d'emploi, dont 215 000 pour les jeunes.
Le budget de 2021 est un plan qui permettra au gouvernement de tenir sa promesse de créer un million d'emplois. Le budget propose d'allouer 700 millions de dollars sur trois ans aux agences de développement régional pour qu'elles offrent un soutien financier aux entreprises. Cette mesure permettrait aux économies régionales de faire la transition vers une économie verte et d'améliorer leur compétitivité, ce qui les placerait en bonne position pour poursuivre leur croissance à long terme.
Nous proposons aussi de lancer le Programme canadien d'adoption du numérique pour aider plus de 160 000 entreprises à assumer le coût des nouvelles technologies. Dans le cadre de ce programme, les entreprises recevront les conseils dont elles ont besoin pour tirer le meilleur parti possible des nouvelles technologies, tout en donnant du travail à 28 000 jeunes Canadiens qui seront formés pour travailler avec elles. En outre, nous proposons de permettre aux petites entreprises la passation en charges immédiate d'un montant maximal de 1,5 million de dollars en actifs et en investissement en capital, y compris les technologies numériques et la propriété intellectuelle. Il s'agit d'un investissement additionnel de 2,2 milliards de dollars dans la croissance des entreprises.
La lutte contre les changements climatiques a toujours été et demeure une des plus grandes priorités du gouvernement. Le budget de 2021 comporte un plan pour permettre à 200 000 Canadiens de rendre leur maison plus écologique. Nos investissements visent à réduire la pollution provenant des carburants servant au transport et à la production des biens en accroissant la production canadienne de carburants à faible teneur en carbone, y compris les biocarburants. Ils visent à encourager le développement de nouvelles technologies novatrices pour réduire la pollution de l'industrie lourde ainsi qu'à préserver jusqu'à un million de kilomètres carrés de terres et d'eaux intérieures de plus pour atteindre l'objectif de 25 % d'aires protégées d'ici 2025.
Ainsi, le budget place le Canada en bonne position pour atteindre les cibles fixées dans l'Accord de Paris et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 36 % d'ici 2030, en plus de nous aider à atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
Dans le cadre de notre plan pour une relance verte, nous proposons d'investir 5 milliards de dollars dans le fonds accélérateur net zéro. Ainsi, le gouvernement pourra investir jusqu'à 8 milliards de dollars dans des projets qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada, tous les secteurs économiques confondus.
Nous proposons aussi de réduire les taux d'imposition générale des sociétés et des petites entreprises qui fabriquent des technologies à zéro émission. Parmi les autres investissements prévus au budget, on compte une enveloppe de 56 millions de dollars pour élaborer et mettre en œuvre une série de codes et de normes pour les bornes de recharge et les stations de ravitaillement de véhicules zéro émission de détail. En outre, nous allons fournir 98 millions de dollars pour respecter notre engagement de convertir entièrement les édifices fédéraux à l'énergie propre d'ici 2022, et 104 millions de dollars pour renforcer la réglementation concernant les émissions de gaz à effet de serre pour les véhicules légers et lourds et pour l'équipement résidentiel hors route.
Le Canada se trouvait dans une excellente position financière quand la pandémie est survenue. Cela a permis au gouvernement de mettre rapidement en place des mesures pour aider les Canadiens et les entreprises et faire des investissements records pour relancer l'économie. En ce qui concerne les sommes investies en réponse à la pandémie, huit des dix dollars investis au Canada provenaient du gouvernement fédéral. Je suis très fier que le gouvernement n'ait pas hésité à aider les Canadiens durant cette année sans précédent.
Je voudrais conclure en parlant de la conversation que j'ai eue avec une personne de ma circonscription qui m'a parlé avec émotion de l'annonce inouïe que nous avons faite concernant la garde d'enfants et de ce que cela signifiait pour elle. Pour cette femme, cela signifie qu'elle n'aura plus à choisir entre rester à la maison pour prendre soin de son enfant ou aller travailler et voir la majeure partie de sa paie s'envoler en frais de garde coûteux. Cela signifie que son enfant pourra apprendre et s'épanouir grâce aux services professionnels qu'il recevra et qu'elle pourra se concentrer sur sa carrière et être fière de contribuer à l'économie canadienne.
C'est pour cette raison que nous sommes ici, pour faire une différence concrète et positive dans la vie de plein de gens. Je suis fier de soutenir ce budget sans précédent qui appuiera tous les Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
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Monsieur le Président, je tiens d'abord à préciser que je partagerai mon temps de parole avec mon honorable voisin le député de .
C'est avec beaucoup d'amertume que je prends la parole aujourd'hui à la Chambre au sujet du budget déposé le lundi 19 avril dernier. Je tiens d'abord à souligner que, en tant que porte-parole en matière de condition féminine, je ne peux que me réjouir du fait qu'il a été déposé par la première femme ministre des Finances. Voilà un autre plafond de verre brisé; sur la liste, en tant que féministe, on peut cocher: fait.
Lundi soir dernier, dans certains médias, on titrait: Ottawa vient en aide aux aînés. Dès le lendemain, on a rapidement commencé à déchanter, surtout que le gouvernement fédéral ne répond pas à nos deux principales demandes: le financement suffisant et récurrent de la santé, la seule et unique demande formelle du gouvernement du Québec; ainsi que l'augmentation de la pension de la Sécurité de vieillesse, ou SV, pour les personnes âgées de 65 ans et plus.
J'aborderai donc mon discours d'aujourd'hui sous l'angle du manque d'aide aux aînés, du manque total de transferts en santé et je terminerai avec quelques points intéressants dans le budget.
D'abord, au sujet des aînés, le gouvernement maintient son engagement électoral d'augmenter la pension de la SV seulement pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Cette augmentation donne environ 766 $ par année, ou 63,83 $ par mois. Cette augmentation est prévue à compter de 2022 seulement et implique le dépôt éventuel d'un projet de loi. Pour l'instant, en 2021, le gouvernement ne s'engage qu'à un autre paiement unique de 500 $ cet été, seulement pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Bref, Ottawa ne répond pas à notre demande d'éviter de créer deux classes d'aînés et ne s'engage formellement à rien de plus qu'une autre mesure ponctuelle avant les prochaines élections. La FADOQ parle même d'un curieux hasard et du fait qu'il y aurait anguille sous roche. Cela demeure donc, pour l'essentiel, une promesse électorale, comme en 2019.
Depuis le début de la pandémie, je martèle que les aînés sont les premières victimes de la COVID-19. Surreprésentés dans les décès, ils sont également ceux et celles qui souffrent le plus des contrecoups du virus: isolement, anxiété et perte de leur pouvoir d'achat. Le programme de la SV, censé préserver l'ensemble des aînés de la pauvreté, rate sa cible. L'indexation de prestations d'un maigre 0,1 % pour le trimestre d'octobre à décembre 2020 n'arrive pas à pallier la hausse des coûts de la vie, exacerbée par la pandémie.
Pour le Québec, en 2021, on estime notamment que le prix des aliments augmentera plus rapidement que l'inflation. Nos parents, grands-parents, ceux qui ont façonné le Québec d'aujourd'hui méritent plus de la part du gouvernement fédéral, qui les laisse tomber encore une fois. Encore une fois, la FADOQ soulignait que la hausse du 1er octobre dernier, Journée internationale des personnes âgées, ne représentait en moyenne que 1,50 $. Ce n'est même pas assez pour s'acheter un café chez Tim Hortons; c'est une double claque dans la face.
La pandémie a exacerbé le problème de perte du pouvoir d'achat des aînés. En 2019 — on va rester en 2019 et on n'ira pas avant — les libéraux ont promis une augmentation de 10 % de pension de la SV pour les personnes âgées de 75 ans et plus et cette promesse n'a toujours pas été remplie avec le budget de 2021. On ne parle que de dépôt d'un projet de loi; d'accord, mais quand? Les aînés devront encore attendre jusqu'à la fin de l'été 2022.
Environ 6,4 millions de personnes âgées de plus de 65 ans touchent la pension de la SV. La promesse libérale réitérée dans le budget de 2021 pour les personnes âgées de 75 ans et plus laisserait cependant de côté la moitié des prestataires de la pension, soit les personnes âgées de 65 à 74 ans.
Rétablissons maintenant les faits. Alors que c'était justement le temps de donner un coup de barre et d'augmenter de façon substantielle les prestations à long terme, ce que les libéraux ont réellement fait pour les aînés en temps de pandémie, c'est de n'offrir qu'une aide ponctuelle. Pour les aînés admissibles à la pension de la SV, ils donnent un chèque unique de 300 $; pour ceux admissibles au Supplément de revenu garanti, ou SRG, ils donnent 200 $ de plus. Cela fait un maigre total de 500 $. Le paiement spécial unique grâce au crédit pour la TPS est élevé en moyenne à 375 $ pour les aînés vivant seuls et à 510 $ pour ceux qui vivent en couple, d'où le près de 900 $ pour une personne seule. Or, attention, les aînés n'étaient pas les seuls contribuables pouvant bénéficier de ce paiement spécial. Les libéraux ajoutent un autre chèque ponctuel électoraliste de 500 $. Ce n'est pas moi qui le dis, mais un journaliste ayant interrogé des aînés; ceux-ci ne sont pas dupes et sont exaspérés d'être instrumentalisés. C'est un manque de compassion des libéraux de ne pas remplir leurs promesses au moment même où les aînés continuent d'être les plus touchés par la pandémie.
Certains députés libéraux m'ont même accusée, personnellement, de mener une campagne de peur auprès des aînés. En politique, il y a de ces charges qui sont vraiment regrettables et basses et qui font grincer les dents. Cette accusation gratuite et grossière de la part de certains députés libéraux est tout à fait déplorable. On ne fait pas peur aux aînés, on milite pour une augmentation réelle de leur pouvoir d'achat. Avec mes collègues du Bloc québécois, nous tentons simplement d'être leur porte-voix.
La valeur réelle de la pension de la Sécurité de la vieillesse diminue depuis des années. Représentant 20 % du salaire industriel moyen en 1975, elle n'en représente plus que 13 %. Nous demandons de ramener le niveau de prestation de la pension de la SV à 15 % du salaire industriel moyen sur trois ans et de le maintenir à ce niveau.
Il n'y a pas que le Bloc qui le dit. Je le répète: la FADOQ a dénoncé le fait que l'aide créait deux classes d'aînés et réitère qu'il faudrait inclure les personnes de 65 ans et plus.
L'organisme aurait voulu voir les libéraux respecter au moins leur engagement de hausser la pension de la Sécurité de la vieillesse dès maintenant, plutôt que d'offrir un chèque ponctuel de 500 $. La FADOQ salue la belle intention des libéraux d'aider financièrement les aînés, mais elle considère que le gouvernement a discriminé une catégorie d'aînés en augmentant les paiements réguliers de la Sécurité de la vieillesse de 10 % en 2022 pour ceux âgés de 75 ans et plus, créant ainsi deux classes d'aînés.
En ce qui a trait aux transferts en santé, dont plusieurs groupes d'aînés me parlent régulièrement, c'est le silence radio: rien de prévu d'ici cinq ans ni aucune intention d'en discuter. Pourtant, en ce qui concerne les dépenses, c'est du jamais-vu.
Ce que nous devons retenir, c'est moins le montant du déficit que le fait qu'Ottawa continue d'investir partout, sauf en santé, et qu'il nous déçoit en matière de soutien aux aînés. Le gouvernement s'en tient aux 4 milliards de dollars déjà engagés unilatéralement et séparément dans le cadre du projet de loi , alors que le déficit est moins élevé que prévu.
Le déficit se situe à 354 milliards de dollars, plutôt qu'à 382 milliards de dollars. La marge de manœuvre dégagée est de 28 milliards de dollars, soit exactement le montant que le Québec et les provinces demandent cette année en hausse des transferts en santé. La reprise plus rapide de l'économie donne, clé en main, la marge de manœuvre au fédéral pour répondre à cette demande. C'est un choix politique de ne pas le faire.
En revanche, Ottawa investit dans des normes relatives aux soins de santé de longue durée des aînés dans les CHSLD avec 3 milliards de dollars sur cinq ans, à partir de 2022-2023. Il s'agit bien sûr d'une intrusion à laquelle le Québec s'oppose et qui ne sert à rien, puisque des normes existent déjà. Ces milliards de dollars que coûte la mise en place des normes serviraient mieux en transferts en santé pour embaucher du personnel soignant, afin de respecter les normes déjà en place.
En pleine pandémie, il est impensable de dépenser autant sans hausser de manière durable les transferts en santé, comme l'exigent le Québec et toutes les provinces. C'est énormément de saupoudrage et de petites mesures, y compris des mesures symboliques. Ottawa dit oui à tout le monde, sauf au consensus du Québec entier et de tous les premiers ministres en matière de transferts en santé.
Pour la suite, la pandémie a fissuré vraiment durablement les systèmes de santé, et il faudra de nombreuses années avant que l'on puisse les rétablir, et ce, à condition que le fédéral réinvestisse massivement dans nos systèmes de santé.
En refusant de hausser sa contribution en santé, le gouvernement laisse sciemment tomber les patients et envoie le message selon lequel leur santé n'est pas prioritaire, que leur dépistage du cancer peut attendre, que leur stress et leurs angoisses peuvent perdurer. Au Bloc québécois, nous croyons qu'une telle position est inacceptable et c'est pourquoi nous exigeons dès maintenant une hausse des transferts en santé. Il faut non seulement rattraper les retards causés par la pandémie, mais déconstruire ce problème structurel.
Le manque de ressources dans nos systèmes de santé fait reposer le succès de celui-ci sur la surcharge de travail de notre personnel soignant, et le fédéral abandonne le personnel soignant. Le système était déjà sous pression avant la pandémie de la COVID-19, et la surcharge de travail a des conséquences graves autant pour le personnel que pour les infirmières et infirmiers du Québec. Pour les patients, c'est la qualité des soins qu'ils reçoivent qui diminue et c'est le risque de complication à la suite d'une chirurgie qui augmente. Pour les infirmières, c'est le risque d'épuisement au travail et le stress qui augmentent et le désir de quitter la profession qui se fait sentir, parce que les conditions de travail sont inacceptables.
Depuis le début de la crise de la COVID-19, la situation des infirmières s'est détériorée. Les témoignages dévastateurs du personnel soignant se sont multipliés. Beaucoup de professionnels de la santé, qui avaient choisi de travailler à temps partiel pour éviter la surcharge de travail, se sont vu imposer des horaires à temps plein, de façon unilatérale, pour affronter la crise. En conséquence, le système de santé peine à retenir les infirmières, qui démissionnent par vagues à Montréal. On compte plus de 800 démissions dues à la surcharge de travail.
C'est pourtant une demande unanime des provinces et du Québec, rarement vue. C'est également une décision unanime, tant au Québec qu'au Canada. Les premiers ministres de toutes les provinces et du Québec, les centrales syndicales, l'Assemblée nationale, ainsi que le Parlement canadien, par le truchement d'une motion, sont tous d'accord.
Le gouvernement libéral est isolé sur cette question. Il doit se rendre à la raison et hausser les transferts en santé. Il est tout autant isolé sur la question de hausser dès 65 ans la pension de la Sécurité de la vieillesse.
Le Bloc québécois avait déposé deux amendements au budget pour y introduire nos deux grandes demandes principales et ainsi laisser au gouvernement une dernière chance d'entendre raison. Toutefois, en votant contre, les libéraux se sont plutôt assurés de ne pas avoir l'appui du Bloc.
J'aimerais dire, en terminant, que la Subvention salariale d'urgence a été une bonne chose pour ma circonscription et qu'il y a quand même de bonnes mesures dans le budget. Il y a aussi des sommes prévues pour l'environnement qu'il faudra surveiller, parce que le diable est dans les détails. Cela est vrai pour plusieurs mesures, que ce soit en agriculture ou pour l'aide au tourisme et à la culture. De nombreux groupes, notamment les groupes d'aînés, appuient également les recommandations du Bloc pour ce budget.
Je conclurai en rapportant les propos d'un jeune homme qui m'a écrit hier: Je me présente, Samuel. J'aimerais savoir la façon de faire pour présenter une pétition à la Chambre des communes pour faire pression sur le gouvernement libéral concernant le chèque de la Sécurité de la vieillesse au nom de mes grands-parents.
Alors, Samuel, par respect pour la dignité des aînés, afin que non seulement ils survivent mais qu'ils vivent, agissons.
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Monsieur le Président, dans le document, une formule un peu particulière laissait sous-entendre qu'il s'agit d'une industrie stratégique. On ne dit pas textuellement qu'elle en est une, mais, en prenant un détour un peu tortueux, on dit que les retombées de cette industrie ont un caractère stratégique. Encore une fois, c'est un début.
Pendant longtemps, on a interpellé le gouvernement afin qu'une aide ciblée soit offerte au secteur aérospatial. Le gouvernement nous a répondu qu'il y avait déjà des programmes universels, comme la Subvention salariale d'urgence du Canada. C'est vrai que la subvention salariale a aidé l'industrie aérospatiale et que son prolongement dans le présent budget est une bonne nouvelle pour l'industrie.
Par contre, certains secteurs plus touchés que d'autres méritent un soutien ciblé. C'est le cas du secteur aérospatial, puisque les avions sont cloués au sol et que le carnet de commandes s'est somme toute vidé. La crise sanitaire n'a pas créé de toute pièce les difficultés dans le domaine, elle les a exacerbées. Il demeure que nos fleurons sont menacés de disparaître en quelques mois alors qu'il a fallu des générations pour les construire.
Concrètement, que contient le budget pour le secteur aérospatial? Le principal problème, c'est que le budget est flou et avare quant aux détails de sa réalisation, et ce, même s'il fait près de 900 pages. Le gouvernement a perdu un an à ne rien faire. On ne peut manifestement pas attendre une autre année; il faut que cela bouge.
Quand on regarde les grandes lignes de plus près, on constate que les montants prévus se déclinent en deux éléments. On a prévu 250 millions de dollars pour la mise à jour technologique et numérique des entreprises et 1,7 milliard de dollars, par le truchement du Fonds stratégique pour l'innovation.
Dans le cas des 250 millions de dollars, on parle d'un montant qui va se décliner par l'entremise d'agences régionales pour la numérisation. Précisons que c'est tout à fait louable de vouloir aider les entreprises à se numériser. Cela devrait principalement bénéficier aux PME, et le Québec compte 200 PME de l'industrie aérospatiale.
Un pays ayant chez lui le troisième pôle aéronautique de la planète, après Seattle et Toulouse, capable de construire un avion de A à Z ne devrait pas avoir des visées régionales, mais une vision nationale, une stratégie de cohérence qui voit l'ensemble du secteur comme un...
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Monsieur le Président, comme je le disais, un des problèmes est que ce plan de verdissement des appareils du secteur aérien et du secteur aérospatial est loin de celui de la France. Cette dernière annonce que son avion à hydrogène va voler en 2035. Au Canada, on est plutôt encore une fois dans le cas par cas. La France sait ce qu'est une vision stratégique cohérente dans un secteur qui lui est névralgique.
Un autre des problèmes est que c'est par l'intermédiaire du Fonds stratégique pour l'innovation que les montants sont octroyés. Ce Fonds pose problème, parce que ses critères ferment malheureusement la porte aux PME. Si l'on regarde, par exemple, son soutien à l'électrification des transports, les sommes ont été octroyées à des multinationales basées en Ontario plutôt qu'aux PME du Québec. Or, les PME du Québec travaillent activement à l'innovation dans le domaine de l'électrification, mais elles n'ont pas accès au Fonds à cause des critères du programme.
Il faut savoir que 99 % de l'argent du Fonds a bénéficié à l'Ontario, principalement à des multinationales qui y sont basées, et ce, même si le gouvernement ontarien a pris position contre les véhicules électriques. En effet, rappelons que l'un des premiers gestes du gouvernement de l'Ontario a été d'éliminer les rabais sur la vente de voitures électriques, ce qui a fait chuter les ventes de ce type de véhicules de 50 %. Je referme ici la parenthèse de l'électrification des transports, qui visait à démontrer les errements du Fonds stratégique pour l'innovation. Il faut absolument que les critères du Fonds soient modifiés pour que les PME du Québec puissent en profiter.
Encore une fois, pour ce qui est de la conversion écologique des avions, le Québec peut montrer l'exemple en matière de verdissement du secteur. Considérons par exemple le Regroupement pour le développement de l'avion plus écologique, un organisme sans but lucratif qui a pour mission de développer des technologies plus intelligentes, performantes et efficaces. Le Regroupement se compose d'acteurs du secteur. La première phase, mise en place en 2010 par le gouvernement du Québec dans le cadre de la Stratégie québécoise de la recherche et de l'innovation, a duré jusqu'en 2015 et a impliqué six grandes entreprises, 28 PME et 16 universités et centres de recherche du Québec. On en est maintenant à la troisième phase. C'est comme cela que se conçoit une vraie politique.
Le Syndicat des machinistes a visé juste en affirmant qu'il n'aidait pas les travailleurs et les travailleuses du secteur. Le budget présente une stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle. C'est très bien, mais pourquoi n'y a-t-il pas de stratégie pancanadienne en aérospatiale? Quand le gouvernement va-t-il en comprendre l'importance?
Il faudra donc que nous poursuivions nos efforts pédagogiques. Nous avons réussi à faire comprendre que l'industrie aérienne et l'industrie aérospatiale ne sont pas la même chose. Il va maintenant falloir faire comprendre qu'une politique stratégique pour une industrie qui ne l'est pas moins ne se limite pas à de l'aide financière.
J'ajouterais un élément qui est également lié à l'aérospatiale, c'est-à-dire l'existence d'une taxe sur les biens de luxe. La vente d'appareils privés en fait partie.
Le Canada est un pays exportateur d'avions d'affaires, avec 700 fournisseurs. On dépense environ 1,2 milliard de dollars en moyenne sur les biens et services provenant de fournisseurs canadiens. Cela peut avoir un certain impact. Il faut bien sûr rembourser la dette qui va être très grande et taxer les plus riches est loin d'être problématique. Ce qui peut sembler problématique et qui peut avoir des impacts sur la chaîne d'approvisionnement au Québec et en Ontario, est le ton que l'on y donne.
Je suis tout à fait d'accord que l'on mette une taxe sur la vente d'avions de luxe à usage personnel, mais, dans l'annexe du budget, la description de ce qui est qualifié d'avion pour usage personnel est très large. Il va falloir raffiner la définition parce que les avions de 39 places ou plus, avec quelques exclusions, pourraient tous correspondre à la définition d'un avion à usage personnel.
Une compagnie qui achèterait des avions à des fins commerciales, en réalité, et non personnelles pourrait respecter la définition. Ce point peut être problématique. En effet, même si l'annexe mentionne qu'à certaines fins commerciales, comme dans le cas du transport public, il y aurait des exclusions, une compagnie qui procède à ces achats ne le fait pas pour le transport public. Ce sera une précision à apporter.
Il faudra également aller plus loin pour se doter d'une vraie une politique en aérospatiale et d'une politique de défense. La Défense nationale devrait travailler avec la base industrielle pour développer des technologies. Il faut financer un programme de recherche dans la Défense nationale. Ce sont tant de choses qui sont malheureusement absentes du budget.
Je m'excuse auprès de tous mes collègues du caractère hautement saccadé de ma présentation. J'espère qu'ils n'auront pas trop de mal à remettre ensemble les passages et en comprendre la cohérence, ce à quoi on s'attend finalement pour une politique en aérospatiale.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Je suis fier de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer ce budget historique, qui est le tout premier à avoir été déposé par une femme et le budget le plus important de mon vivant. Le budget de 2021 aidera les Canadiens à se remettre de la COVID-19 et jette les bases d'un avenir meilleur, plus résilient et plus équitable.
En tant que député de West Vancouver—Sunshine Coast—Sea to Sky Country, je peux dire que le budget répond directement aux priorités dont mes concitoyens m'ont fait part lors des consultations prébudgétaires. Nous appuyons le logement abordable en élargissant la Stratégie nationale sur le logement. Nous rendons la vie plus abordable pour les aînés en bonifiant les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de plus de 74 ans. Nous effectuons des investissements sans précédent pour améliorer la vie des peuples autochtones. Nous prolongeons l'aide aux entreprises et les mesures de relance, et bien plus encore.
En tant que président du caucus libéral de la Colombie-Britannique, je peux également affirmer que le budget s'attaque à beaucoup des problèmes les plus urgents dans ma province et qu'il comprend des mesures visant à profiter des occasions incroyables qui s'offrent à nous. Dans le peu de temps dont je dispose, je me concentrerai sur une série de mesures qui sont particulièrement importantes à l'échelle locale.
La première est celle des services de garde d'enfants. Nous ne pouvons parler du budget sans mentionner l'investissement historique à hauteur de 30 milliards de dollars sur cinq ans et de 8 milliards de dollars par année par la suite visant à établir et maintenir un système pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants de haute qualité, abordable et accessible. La pandémie a montré plus que jamais à quel point la rareté des places dans les services de garde est difficile pour la population active. C'est aussi un problème d'inégalité entre les sexes, car il y a 12 fois plus de mères que de pères qui ont dû quitter leur emploi pour prendre soin d'enfants pendant la pandémie de sorte que le taux de participation des femmes au marché du travail a atteint son niveau le plus bas en vingt ans.
La pénurie de services de garde pour enfants abordables et accessibles complique depuis des années la vie de bien des gens dans la circonscription que je représente. Par exemple, il y a plus de 5 100 enfants dans la région Sea to Sky âgés de moins de 12 ans qui ont besoin de services de garde, mais seulement 1 100 places. Les listes d'attente sont de plus de deux ans, et le coût de ces services va de 85 $ à 100 $ par jour. Bien des familles doivent donc verser 1 800 $ par mois pour des services de garde ou avoir des doubles journées de travail passées à s'occuper des enfants tout en tentant de gagner un salaire. Il s'agit d'un fardeau qui a des effets négatifs non seulement sur l'économie et sur les parents, mais aussi sur les enfants.
Voilà pourquoi le gouvernement s'est engagé à faire en sorte que les familles canadiennes ne croulent plus sous le poids du coût élevé des services de garde d'enfants. Le budget 2021 contribuera à réduire de moitié le coût moyen des services réglementés d'éducation préscolaire et de garde d'enfants d'ici 2022, dans le but ultime de fixer à 10 $ en moyenne le coût quotidien des services de garde d'enfants d'ici les cinq prochaines années. Nous allons continuer de déployer des efforts pour accroître le nombre de places en garderie pour que les familles canadiennes aient accès à des services de qualité en matière de garde d'enfants, sans compter les quelque 40 000 nouvelles places qui ont été créées à l'aide des investissements du gouvernement fédéral depuis 2015. Nous allons collaborer avec les provinces et les territoires pour soutenir les fournisseurs à but non lucratif de services de garde d'enfants afin d'accroître le nombre de places disponibles d'un bout à l'autre du pays, tout en veillant à ce que les familles qui envoient leurs enfants dans des garderies agréées puissent bénéficier d'un coût plus abordable.
En plus d'améliorer la qualité de vie des familles, nos prévisions démontrent que cette initiative stimulera la croissance économique dans une proportion pouvant aller jusqu'à 1,2 %. Presque tous les économistes s'accordent pour dire qu'aucune autre mesure que celle-ci ne pourrait augmenter autant notre PIB. C'est un programme tout indiqué pour le premier budget fédéral préparé par la première femme à occuper les fonctions de au Canada.
Les femmes ne sont pas le seul segment de la société à avoir été durement touché. Étant donné que nous sommes au milieu de la troisième vague et que les restrictions de santé publique ont fait des ravages dans les petites entreprises, nous devons d'abord nous assurer de la viabilité de notre industrie existante afin de jeter les bases d'une reprise robuste. Le budget de 2021 pourvoit à ces besoins en prolongeant la subvention salariale, la subvention au loyer et les mesures d'aide en période de confinement pour les entreprises et les organismes sans but lucratif jusqu'au 25 septembre. À elle seule, la subvention salariale a soutenu plus de 621 000 emplois en Colombie-Britannique et a été une véritable bouée de sauvetage pour les entreprises.
Je sais à quel point c'est important, car le tourisme est le secteur le plus important dans ma circonscription. Il a été étranglé par des directives de la santé publique, et de nombreux endroits ont été forcés de fermer. La prolongation des programmes d'aide était donc la demande numéro un des entreprises de ma circonscription. Elles ont hâte d'accueillir à nouveau les Canadiens et le monde entier.
Ces mesures et le nouveau programme d'embauche pour la relance économique du Canada, soit quelque 595 millions de dollars pour faciliter l'embauche ou la réembauche de travailleurs par les entreprises, ont été annoncés dans le budget 2021, suffisamment en avance pour que les entreprises puissent commencer à planifier un meilleur été et un meilleur avenir. Ces mesures, ainsi que de nouveaux investissements de 1 milliard de dollars dans le tourisme, les arts et la culture, aideront les entreprises à survivre à la pandémie. La réduction des frais de carte de crédit à laquelle nous travaillons ne pourra que contribuer à stimuler davantage la croissance à l'avenir.
Ce budget contient d'autres mesures historiques qui auront des répercussions énormes sur la Colombie-Britannique. Jusqu'à présent, la Colombie-Britannique a été mise dans le même panier que les provinces des Prairies et travaillait avec l'agence de développement régional de Diversification de l'économie de l'Ouest. Compte tenu de l'économie distincte et diversifiée de la Colombie-Britannique, la création d'une agence de développement régional distincte pour notre province est une priorité de longue date.
Le budget de 2021 le permet, dans le cadre de la vision définie dans l'énoncé économique de l'automne, en finançant une nouvelle agence de développement régional pour la Colombie-Britannique au rythme de 553 millions de dollars pour les cinq prochaines années. Cela permettra d'agrandir l'agence de développement régional, qui tient dans un seul bureau dans notre province, afin de répondre à toutes les priorités régionales et locales de la province, en plus de permettre aux entreprises de profiter des occasions qui se présentent dans les régions rurales et urbaines.
Certaines des meilleures occasions d'avenir pour le Canada et la Colombie-Britannique se situent dans les secteurs du numérique, des sciences biologiques et des technologies propres. Au Canada, bien que des recherches d'avant-garde soient réalisées dans les établissements d'enseignement, et que des entreprises en démarrage prometteuses en découlent, nous avons du mal à en effectuer la commercialisation et le développement. Ces entreprises prometteuses se font alors avaler par des pendants étrangers plus gros, et elles déménagent à l'étranger, ce qui entraîne un exode des cerveaux.
Ce budget s'attaque à ces défis en proposant des investissements ciblés. Plus de 2,2 milliards de dollars sont consacrés à la croissance du secteur des sciences de la vie, ce qui favorisera notre résilience pour les futures crises sanitaires. Cet investissement de 2,2 milliards de dollars comprend 92 millions de dollars pour l'entreprise adMare, de la Colombie-Britannique, pour faire en sorte non seulement de découvrir des mécanismes d'administration pour des vaccins d'avant-garde, comme nous l'avons fait pour le vaccin de Pfizer, mais aussi pour que les entreprises canadiennes puissent prendre de l'expansion, faire de la production et créer davantage d'emplois à valeur ajoutée.
Le budget de 2021 fournit aussi 360 millions de dollars afin de lancer une stratégie quantique nationale qui amplifiera les forces importantes du Canada dans la recherche quantique et renforcera le leadership d'entreprises de premier plan telles que D-Wave. L'un des quatre principaux centres quantiques sera situé en Colombie-Britannique, où nous avons déjà une expertise considérable dans ce domaine.
Un investissement de 35 millions de dollars du fédéral, assorti d'une somme équivalente fournie par la Colombie-Britannique, contribuera à la mise sur pied d'un centre britanno-colombien pour l'innovation et l'énergie propre afin de faire progresser l'expansion et la commercialisation de technologies propres en Colombie-Britannique et dans l'ensemble du Canada.
Nous avons besoin de technologies plus propres non seulement pour faire croître l'économie, mais aussi pour réduire les émissions. Les 8 milliards de dollars consacrés au fonds accélérateur net zéro dans le budget et l'énoncé économique de l'automne serviront à financer des mesures prometteuses visant à atténuer les émissions provenant des principales sources et à favoriser l'adoption généralisée de technologies propres à la grandeur du pays.
Le soutien financier que notre gouvernement a accordé par le passé a aidé l'entreprise Carbon Engineering de Squamish à devenir la principale entreprise de technologie propre en Amérique du Nord l'an dernier. Je signale que nous ajouterons un financement supplémentaire de 1 milliard de dollars pour faire en sorte que les entreprises puissent attirer des investissements du secteur privé et devenir des chefs de file comme Carbon Engineering.
L'engagement pris dans le budget de 2021 visant à réduire de moitié l'impôt des sociétés pour les entreprises qui fabriquent des technologies visant la carboneutralité favorisera non seulement le lancement de telles entreprises, mais aussi leur croissance et leur installation permanente au Canada, ce qui garantira de bons emplois pour l'avenir.
Aujourd'hui, au Sommet de la Terre, le Canada a annoncé une nouvelle cible de réduction des gaz à effet de serre pour 2030 qui est de 40 % à 45 % sous les niveaux de 2005. La décarbonisation de notre économie grâce à ces mesures, le nouveau prêt sans intérêts de 40 000 $ pour l'amélioration du rendement énergétique des maisons et d'autres mesures du budget de 2021 seront essentielles pour atteindre ces nobles cibles et respecter les objectifs fixés dans le cadre de l'Accord de Paris.
Étant donné que nous soulignons aujourd'hui le Jour de la Terre, il convient de mentionner que le budget de 2021 prévoit des investissements de plus de 4 milliards de dollars dans des mesures visant à protéger 25 % des terres et des eaux canadiennes d'ici 2025. Ce processus créera des milliers d'emplois dans le domaine de la conservation, ce qui aidera tout particulièrement les groupes qui sont actuellement sous-représentés dans l'économie, notamment les Autochtones et les jeunes.
Cet investissement dans l'environnement est d'une importance cruciale pour mettre fin à la crise de la biodiversité au Canada. Cette crise se manifeste le plus visiblement en Colombie-Britannique avec la situation critique du saumon sauvage du Pacifique. Depuis le début des années 1990, les populations du saumon du Pacifique ont chuté dans une proportion pouvant atteindre 93 %. Aucune autre question ne rassemble plus les Britanno-Colombiens de tous les horizons que le sort de cette espèce iconique, qui est essentielle à l'économie bleue du Canada.
Pour aider à empêcher son extinction potentielle et les répercussions qu'une telle disparition aurait dans l'ensemble de l'écosystème marin, y compris sur les épaulards qui se trouvent dans une situation semblable et qui s'en nourrissent, le budget de 2021 prévoit un investissement de longue durée — 647 millions de dollars sur cinq ans — afin de stabiliser et de conserver les populations de saumon sauvage.
Cet investissement historique servira à de nouvelles écloseries, à la restauration de l'habitat et à la recherche, ainsi qu'à la création d'un secrétariat pour le saumon du Pacifique et d'un centre d'expertise en matière de rétablissement, ce qui permettra d'améliorer la gestion des pêches commerciales et récréatives.
Comme mon temps de parole tire à sa fin, je tiens à dire que ce budget propose des investissements essentiels pour nous permettre d'aider les Canadiens à traverser cette crise, tout en prévoyant des enveloppes ciblées pour des secteurs qui stimuleront la création d'emploi. Il y arrive en réduisant les inégalités dans notre société tout en faisant en sorte que nous ayons une relance verte et bleue. Ces mesures sont prises de façon à ce que le ratio de la dette par rapport au PIB diminue au fil du temps alors que nous récoltons les fruits de ces investissements importants dans l'économie canadienne et le bien-être de nos collectivités.
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Avant de commencer, monsieur le Président, j'aimerais profiter de l'occasion pour vous souhaiter une excellente retraite, à vous et à votre merveilleuse épouse Heather. Même si nous ne siégeons pas du même côté de la Chambre, j'ai souvent trouvé une source d'inspiration dans votre humilité et votre sens de l'intégrité. Je tenais à vous remercier et à vous féliciter de ce que vous avez fait pour la vie parlementaire. Ce fut un plaisir de travailler avec vous ces cinq dernières années.
Je m'adresse aujourd'hui à la Chambre à partir des territoires non cédés du peuple algonquin.
Je tiens aussi à féliciter la d'avoir présenté un budget que l'on peut qualifier d'historique à bien des égards, à commercer par le fait que c'est le premier à être présenté par une femme. Il s'agit d'un moment historique pour nous tous. J'appuierai bien évidemment le budget, car il apporte énormément d'espoir à énormément de gens.
Le budget poursuit trois grands objectifs: primo, venir à bout de la COVID-19 dans un combat auquel nous prenons tous part; secundo, panser les plaies causées par la pandémie; et tertio, créer des emplois et de la prospérité pour tous les Canadiens.
La COVID-19 a touché tous les Canadiens et même le monde entier. Au Canada, plus de 23 000 personnes sont décédées. Mes pensées accompagnent tous ceux qui ont perdu un membre de leur famille ou un ami durant la pandémie. Je sais que de nombreuses personnes n'ont même pas eu l'occasion de célébrer la vie incroyable de leur être cher dans le cadre d'une cérémonie digne de ce nom au cours des 14 derniers mois. Mes pensées accompagnent aussi ceux qui ont perdu leur emploi, ou qui luttent pour sauver leur entreprise.
Au moment où je m'adresse à la Chambre, les hôpitaux de l'Ontario débordent et ils sont au bord de la catastrophe. Ils luttent contre la troisième vague et ils tentent de contrecarrer le virus. La ville de Scarborough compte parmi les foyers d'infection. Le réseau de santé de Scarborough fait un travail remarquable, à l'instar de la santé publique de Toronto, mais malgré tous nos efforts, la pandémie semble hors de contrôle.
Le gouvernement fédéral s'est trouvé en première ligne de la lutte contre la pandémie. Pour chaque dollar dépensé pour lutter contre la COVID-19 au Canada, 80 ¢ provenaient du gouvernement fédéral. Nous avons aidé les Canadiens à se relever, et nous continuerons de les aider jusqu'à la fin de la pandémie. Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux et les administrations municipales travaillent main dans la main. Au niveau local, les Canadiens s'attendent à ce que nous collaborions tous pour trouver des solutions. Soyons bien clairs: j'ai l'intention de collaborer avec les cinq autres députés de Scarborough, ainsi qu'avec nos homologues provinciaux et municipaux.
J'aimerais maintenant saluer certains membres du réseau de la santé de Scarborough, que j'ai eu la chance de rencontrer à l'une des cliniques éphémères: la Dre Lisa Salamon-Switzman, la Dre Kanna Vela, et le Dr Mayoorendra Ravichandiran. Je veux aussi saluer le Centre de santé communautaire TAIBU, que j'ai eu l'occasion de visiter récemment pendant la vaccination, ainsi que son directeur général, Liben Gebremikael.
Comme tous les Canadiens, je connais des gens qui sont morts de la COVID-19 et d'autres qui y ont survécu. Je voudrais donc parler aux députés d'un battant de ma circonscription, Scarborough—Rouge Park.
Peter Thevarajah est propriétaire d'une petite entreprise. En janvier dernier, il a reçu un diagnostic de COVID-19. Il lutte contre cette maladie depuis trois mois avec l'aide de son épatante famille, du personnel de Lakeridge Health, à Ajax, et de ses amis. Il a célébré son 70e anniversaire il y a deux jours. Chose certaine, il continue de lutter un jour à la fois. Je sais qu'il va récupérer de façon miraculeuse pour retourner chez lui et prendre soin de son magnifique jardin et de ses petits-enfants.
L'anniversaire de M. Theraja s'est déroulé sous le signe de l'espoir, et beaucoup de gens voient la lumière au bout du tunnel. Lorsque les vaccins seront distribués massivement — de 48 millions à 50 millions de doses sont attendues dans les 10 prochaines semaines —, la lutte prendra fin pour l'ensemble des Canadiens.
Alors que nous sortons de la pandémie, le budget propose des façons de rebâtir en mieux. Je vais maintenant souligner quelques-uns des principaux éléments du budget.
Comme bon nombre de députés l'ont mentionné, nous célébrons aujourd'hui le Jour de la Terre. Les changements climatiques sont bien réels. Aujourd'hui, nous donnons suite à l'engagement que nous avons pris auprès des Canadiens en adoptant des cibles plus ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques et construire une économie plus propre. Ce matin, le a annoncé au sommet de la Terre que nous nous engageons à réduire nos émissions de 40 à 45 % par rapport au niveau de 2005 d'ici 2030 — notre cible précédente était de 30 %. C'est la voie que nous devons prendre pour protéger notre santé, notre économie et nos enfants.
Nous avons un plan crédible de lutte contre les changements climatiques, qui a fait ses preuves et qui produit déjà des résultats. Nous avons fait un investissement historique de plus de 100 milliards de dollars pour bâtir une économie plus propre et plus saine qui crée de meilleurs emplois pour tous les Canadiens. Cet investissement comprend 17,6 millions de dollars pour le climat et l'environnement; 15 milliards de dollars dans le cadre du plan climatique renforcé; 15 milliards de dollars pour le transport en commun; et 60 milliards de dollars dans un cadre pancanadien. Nous continuerons à lutter contre les changements climatiques, à investir dans un avenir plus propre et à renforcer l'économie.
Localement, à Toronto, nous appuierons beaucoup d'initiatives de lutte contre les changements climatiques, notamment le développement du parc urbain national de la Rouge, qui est devenu une réalité en 2016 grâce au travail de beaucoup de nos collègues, dont mon bon ami de Scarborough—Guildwood.
Le deuxième élément important du budget est l'apprentissage et la garde des jeunes enfants. Il a fallu attendre plus de 50 ans avant de voir un programme national de garderies devenir réalité. En 1970, la Commission royale d'enquête sur le statut de la femme au Canada a indiqué qu'il était nécessaire d'accorder immédiatement la priorité à cette mesure. Malheureusement, il a fallu plus de 50 ans pour en arriver là, mais nous y sommes néanmoins arrivés, et il s'agit d'un moment historique à ne pas oublier.
À Toronto en ce moment, il en coûte en moyenne 1 327 $ par enfant pour des services de garde, ce qui est inabordable pour bien des gens. Dans le budget, on promet d'élaborer un plan complet, assorti d'un financement qui permettrait une réduction de 50 % des frais moyens des services de garde d'ici la fin de l'année et des places en garderie au coût moyen de 10 $ par jour dès 2025, et d'aider les provinces et les territoires par la suite pour mettre en œuvre un programme national de service de garde.
Les jeunes Canadiens ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19. J'ai eu l'occasion de rencontrer de nombreux jeunes de la circonscription de Scarborough—Rouge Park. Le campus de Scarborough de l'Université de Toronto, le collège Centennial, l'institut collégial Sir Oliver Mowat et l'école secondaire St. Mother Teresa sont tous situés dans ma circonscription, de même que de nombreuses écoles élémentaires. Ils ont été touchés à bien des égards.
Dans le budget, on propose d'investir 5,7 milliards de dollars sur cinq ans pour aider les jeunes Canadiens à se relever et limiter autant que possible les effets de la pandémie à leur endroit. Nous prolongerons d'un an la dispense d'intérêts sur les prêts étudiants, ce qui représente des économies d'environ 1,5 million de dollars. Nous bonifierons l'aide au remboursement, de sorte que les nombreux jeunes qui gagnent moins de 40 000 $ par année n'aient pas à rembourser leur prêt étudiant. Nous prolongeons le doublement des bourses d'études canadiennes de 580 000 étudiants et diplômés. Nous étendons le soutien aux personnes handicapées. Nous fournissons un stage à 50 000 étudiants supplémentaires ainsi que 7 000 stages supplémentaires dans le cadre de la Stratégie emploi et compétences jeunesse. Nous créerons 85 000 stages d'apprentissage intégré au travail par l'entremise de Mitacs.
Le budget offre tellement plus. Entre autres, il comprend une mesure réclamée par beaucoup de mes collègues et moi, notamment par la députée de ainsi que par mes autres collègues directement concernés par la situation dans les établissements de soins de longue durée. Il s'agit de l'investissement de 3 milliards de dollars dans les établissements de soins de longue durée au cours des prochaines années. Nous bonifions également les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés de 75 ans et plus et proposons d'autres mesures de soutien, y compris l'établissement d'un salaire minimum de 15 $ l'heure, une mesure qui aurait dû être prise il y a longtemps pour les personnes qui travaillent dans le secteur privé sous réglementation fédérale.
En gros, le budget contient de nombreux éléments essentiels, notamment des investissements supplémentaires pour soutenir les collectivités autochtones, la lutte contre le racisme et les communautés noires.
Je suis très fier d'appuyer le budget. Je remercie tous mes collègues qui ont travaillé dur pour les Canadiens pendant la pandémie.
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Monsieur le Président, en tant que ministre du cabinet fantôme chargée du dossier de la condition féminine et de l'égalité des genres, je veux tout d'abord féliciter la d'être la première femme à présenter un budget fédéral.
J'ai bien écouté le discours sur le budget que la ministre a prononcé lundi et je l'ai lu avec attention par la suite. La ministre a raison de dire que les thèmes de ce budget devaient être la victoire contre la COVID, la guérison des blessures économiques causées par la pandémie, ainsi que les emplois et la prospérité qu'il faut générer pour les Canadiens dans les jours et les décennies à venir. Toutefois, le budget ne fait rien de tout cela et il n'assure nullement la prospérité à long terme des Canadiens.
La a indiqué que la pandémie de COVID avait eu pour conséquence le départ des femmes du marché du travail. C'est vrai. La pandémie a forcé les entreprises, petites et grandes, à cesser soudainement leurs activités. Des témoins ont expliqué au comité de la condition féminine que les femmes ont quitté le marché du travail pour diverses raisons.
Certaines l'ont quitté non pas par choix, mais parce qu'elles travaillaient dans l'une des industries les plus durement frappées, comme le commerce au détail, les voyages ou l'hôtellerie. D'autres l'ont quitté parce qu'elles devaient assumer des responsabilités additionnelles, comme enseigner à leurs enfants et prendre soin de membres de leur famille, alors que, pour d'autres, travailler à la maison n'était tout simplement pas une option.
Ces témoins ont également indiqué au comité que beaucoup d'hommes sont retournés au travail, mais que les femmes ne sont toujours pas aussi nombreuses à l'avoir fait.
La est arrivée à la conclusion que la raison en est le manque de places en garderie et la nécessité d'avoir un programme universel de garderies.
Je me répète, mais des témoins ont affirmé au comité que ce n'était pas le cas et même qu'il y avait des garderies qui fermaient leurs portes en raison du manque d'enfants. En plus, un programme universel de garderie est une réponse simpliste à un problème très complexe.
Selon le plan libéral, tous les enfants seront traités de la même manière et les garderies se ressembleront toutes d'un bout du pays à l'autre. Leur plan ne tient pas non plus compte du choix des parents et du fait que ce sont les parents, et pas le gouvernement, pas des bureaucrates, qui sont le mieux placés pour savoir quelle est la meilleure solution pour leurs enfants.
Le budget libéral ne tient pas non plus compte des sensibilités culturelles qui existent dans un pays aussi vaste et diversifié que le Canada.
Dans ma culture, par exemple, nous croyons fermement qu'il est important que nos enfants reçoivent une bonne éducation, mais aussi qu'il est important de préserver et d'enseigner notre culture, notre langue et notre religion. Je sais que mes collègues du Bloc seront d'accord avec moi sur ce point. C'est pourquoi leur système provincial de garde d'enfants est unique et important au Québec. C'est exactement cela qu'il fait: il est conçu pour protéger, nourrir et inculquer la culture française, la langue française et l'histoire française.
Les Canadiens n'ont pas besoin d'un programme générique de garderies où déposer leurs enfants puis passer les prendre à la fin de la journée. Ils ont besoin d'une aide qui viendra soutenir leur choix en matière de services de garde d'enfants, qu'il s'agisse d'une garderie, de grands-parents ou d'amis, de manière à ce que la culture, la langue et les valeurs de leur choix soient enseignées à leurs enfants.
Par exemple, beaucoup de gens me racontent que, lorsque leurs enfants étaient jeunes, ils les confiaient à leur grand-mère ou à leur grand-père le jour et que c'est ainsi qu'ils ont appris les fractions. Ils ont appris que quatre quarts de tasse égalent une tasse en passant du temps de qualité à faire de délicieux biscuits et du pain, dont ils se régalaient avant que leurs parents viennent les chercher. C'est extrêmement important pour les citoyens de ma circonscription. Or, le budget libéral ne favorise pas cela.
J'aimerais par ailleurs souligner l'accent mis sur la violence fondée sur le sexe au Canada dans le budget.
Depuis son élection, le gouvernement parle constamment de violence fondée sur le sexe et de ses répercussions préjudiciables sur les femmes et les filles. En moyenne, une femme sur trois au Canada est victime d'une forme quelconque de violence au cours de sa vie. Chaque fois que la a comparu au comité de la condition féminine, je lui ai demandé à répétition quand les femmes et les filles canadiennes pourront enfin voir le plan d'action national du gouvernement pour lutter contre la violence fondée sur le sexe.
Les députés savent-ils ce qu'elle me répond? La me répond toujours qu'il s'agit d'un problème important auquel le gouvernement veut s'attaquer. Cependant, il vient un temps où il faut joindre le geste à la parole sinon celle-ci ne veut plus rien dire.
Tous nos alliés qui ont signé l'accord international selon lequel la violence fondée sur le sexe représente un problème grave, voire une pandémie, qui doit être combattu, ont déjà publié au moins un plan d'action national et, dans certains cas, ils travaillent déjà sur la deuxième ou troisième version. Nous n'avons même pas encore publié notre première version.
C'est pourquoi j'ai été heureuse de voir que le budget comprend le plan du gouvernement pour lutter contre ce très grave problème. J'ai toutefois été extrêmement déçue de constater que ce n'est que maintenant, après des années de campagne et de promesses de la part du , que le gouvernement a décidé de former un secrétariat pour élaborer le plan. L'année dernière, 160 femmes sont mortes en raison de l'échec du gouvernement.