Que la Chambre s'ajourne maintenant.
— Monsieur le Président, c'est un véritable honneur de prendre la parole ce soir pour entamer le débat sur la réponse du gouvernement fédéral à l'ouragan Fiona et à la dévastation qu'il a causée au Canada atlantique. En tant que porte-parole du NPD en matière de protection civile et de résilience aux changements climatiques, j'ai estimé qu'il s'agissait d'un débat nécessaire et urgent, et je tiens à remercier le Président d'avoir accédé à ma demande et les conservateurs d'avoir convenu qu'il s'agissait d'un débat nécessaire.
Pour commencer, je tiens à dire que mes pensées accompagnent tous les Canadiens de la côte atlantique qui ont été touchés par cette tempête catastrophique. Mes pensées accompagnent les proches et les familles qui ont perdu des êtres chers, ceux qui ont perdu leur maison et ceux qui ont perdu leur gagne-pain.
J'ai vécu sur l'île de Terre‑Neuve pendant trois ans, dont quelques mois dans un phare éloigné. C'est donc dire que je connais très bien la rigueur du climat de l'Atlantique et la résilience des habitants de cette région. Au cours des 40 dernières années, j'ai beaucoup voyagé dans le Canada atlantique, notamment à l'Île‑du‑Prince‑Édouard et en Nouvelle‑Écosse cette année, et je connais donc bien les collectivités qui ont été dévastées par l'ouragan Fiona.
L'ouragan Fiona n'était pas une tempête atlantique ordinaire. C'est la tempête la plus violente à avoir jamais touché terre au Canada. Les Canadiens de l'Atlantique se souviennent de l'ouragan Juan en 2003 et de la tempête tropicale Dorian. Eh bien, Fiona avait l'intensité de Juan et la taille de Dorian. Fiona a battu le record de pression atmosphérique la plus faible jamais enregistrée dans l'histoire canadienne et s'accompagnait de vents pouvant atteindre 180 kilomètres à l'heure. Les ondes de tempête ont balayé la côte comme une série de tsunamis.
Le coût sur le plan humain est terrible. Plusieurs vies ont été perdues. Des centaines de logements ont été détruits par des ondes de tempêtes ou des vents violents, et bon nombre d'entre eux ont été emportés par la mer. Des routes, des quais, des aéroports et d'autres infrastructures ont été gravement endommagés. Des infrastructures de pêche ont été détruites au beau milieu de la saison de pêche, des cultures ont été compromises juste avant la récolte, et près de 1 million de Canadiens sont encore privés d'électricité.
Je dois m'interrompre pour dire que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Nous savions que cette tempête approchait. Depuis une semaine, à mesure qu'on suivait son déplacement dans l'Atlantique à partir des Bermudes, les prévisions étaient unanimes: il s'agissait d'un phénomène météorologique battant des records. Je tiens à féliciter les scientifiques d'Environnement Canada pour leur excellente modélisation, qui a permis de se préparer à l'arrivée de l'ouragan Fiona. Je suis persuadé que ce sont leurs sérieux avertissements qui ont permis de réduire au minimum le nombre de morts et de blessés. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai entendu des gens dire que c'est un miracle s'il n'y a pas eu davantage de morts et de blessés. Je remercie donc la science et les avertissements qui ont été émis.
J'ai reçu un appel du samedi. Je le remercie pour sa mise à jour de la réponse du gouvernement fédéral. Il a indiqué que les forces armées participeraient aux efforts de nettoyage. Depuis, j'ai entendu que le NCSM Margaret Brooke allait longer la côte sud de Terre‑Neuve afin d'effectuer des vérifications du bien-être à plusieurs des petits ports isolés qui n'ont aucun lien routier.
Il s'agit là de tâches essentielles, et je suis heureux d'entendre qu'on s'y attelle, mais il reste quand même quelques questions importantes: à quel point les forces armées étaient-elles préparées à cette tempête, dont on connaissait l'arrivée depuis longtemps, et est-ce qu'on aurait pu et dû en faire plus dans les jours précédant la tempête?
Je sais que la plupart des communautés comptent des armées de bénévoles qui répondent présents lorsqu'une telle situation survient et qui organisent alors des abris, de la nourriture et d'autres fournitures d'urgence pour les personnes qui ont perdu leur logis ou ont dû l'évacuer. Je remercie ces bénévoles, les voisins qui ont aidé des gens à débiter les arbres tombés sur les maisons et dans les entrées, et les premiers intervenants qui participent au premier nettoyage d'urgence, y compris les travailleurs des sociétés d'électricité qui s'emploient jour et nuit à rétablir le courant pour des centaines de milliers de Canadiens qui ont froid et faim.
Aussi cruciales que soient ces premières interventions, il est peut-être encore plus important de penser aux jours et aux semaines qui s'en viennent, et souvent aux années malheureusement, ainsi qu'au rôle que jouera le gouvernement dans la reconstruction nécessaire. Nous sommes à la fin septembre, et l'hiver approche au Canada. Nous avons des mesures de soutien et des systèmes gouvernementaux pour aider les gens dont le logis a été endommagé par un désastre, mais ils sont ancrés dans une bureaucratie qui fait souvent que les familles vivent des semaines puis des mois d'anxiété, et ce, alors que l'hiver s'installe et qu'elles n'ont toujours nulle part où aller. Elles doivent compter sur la bienveillance de leurs voisins ou de membres de la famille, ou sont parfois forcées de quitter complètement leur communauté en attendant de rebâtir leur maison et leur vie.
Le gouvernement fédéral a mis en place des programmes, comme le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes, qui visent à aider les collectivités touchées par des catastrophes naturelles, comme des incendies, des inondations ou des ouragans. Selon mon expérience, ces collectivités, surtout les petites, doivent faire le gros du travail durant la phase de reconstruction. Pourtant, elles n’ont ni la capacité financière d’assumer ce fardeau, ni les ressources humaines pour affronter les dédales de la bureaucratie afin d’accéder aux programmes d’aide.
Je peux vous donner quelques exemples dans ma province de la Colombie‑Britannique. La collectivité de Princeton a été affectée par des inondations causées par le débordement des rivières Tulameen et Similkameen lors de la rivière atmosphérique s’est déversée sur le Sud-Ouest de la Colombie‑Britannique l’automne dernier. Cette municipalité doit payer une facture d’environ 20 millions de dollars pour réparer ses infrastructures. En vertu des ententes ordinaires de partage des recettes avec les gouvernements fédéral et provincial, Princeton et d’autres collectivités semblables devraient payer 20 % de ces coûts. Cette entente peut sembler une bonne affaire pour les grandes collectivités, mais les recettes fiscales annuelles de Princeton ne sont que de 2 ou 3 millions de dollars environ. Princeton n’a tout simplement pas la capacité financière d’absorber 20 % des coûts liés à une catastrophe naturelle. Il faut apporter des modifications définitives à ces modèles d’ententes de partage des coûts pour soutenir la viabilité des petites collectivités.
Deuxièmement, il y a l'exemple de Grand Forks, une ville qui a été dévastée par les inondations de 2018. Après des mois de querelle, un travail intense et ardu de la part de la collectivité et des décisions difficiles visant à changer radicalement certains secteurs de la collectivité, un accord de financement a été conclu, selon lequel le gouvernement provincial assumerait des coûts d'environ 38 millions de dollars et le gouvernement fédéral verserait environ 20 millions de dollars.
La Ville de Grand Fort a attendu une année entière avant d'obtenir une réponse de la part du gouvernement fédéral à la première demande de financement présentée conformément à cet accord. À de multiples reprises, le gouvernement fédéral lui a indiqué que l'on était à modifier l'accord de base et que la ville aurait à couvrir une partie de plus en plus importante des coûts. La ville a dû soumettre maintes fois des demandes de financement détaillées. Ces lourdeurs administratives ont été un cauchemar pour cette petite collectivité qui tentait de se remettre d'un terrible désastre naturel.
Ce genre d'attitude de la part du gouvernement fédéral doit changer. Le gouvernement fédéral doit entretenir une relation plus bienveillante et coopérative avec les collectivités dans ce genre de situations.
Je vais conclure en parlant de questions à long terme. Au Canada, on dépense environ 5 milliards de dollars chaque année pour réparer les dommages causés par des désastres météorologiques. Ces coûts sont assumés en grande partie par les particuliers et les compagnies d'assurance. Le gouvernement fédéral couvre environ 10 % des coûts. On s'attend à ce que le montant annuel dépensé décuple et qu'il atteigne les 50 milliards de dollars, d'ici 2050.
Pour supporter la hausse des coûts associés à ces phénomènes climatiques et aider notre économie et nos collectivités à résister aux ravages causés par les incendies, les inondations et les ouragans, nous devons consacrer des sommes importantes aux mesures d'adaptation aux changements climatiques. Il faut financer des infrastructures qui protègent les Canadiens afin que leurs maisons ne soient pas emportées par une tempête, financer l'achat de thermopompes pour que les Canadiens à faible revenu aient accès à la climatisation et pour éviter des situations comme la mort de 619 personnes l'année dernière, dans la région métropolitaine de Vancouver, à cause d'un dôme de chaleur. Il faut financer des programmes comme FireSmart afin de protéger les quartiers à proximité des zones forestières.
Il faut des fonds pour réagir aux situations, mais nous pouvons sûrement injecter de l'argent afin de répondre aux besoins socioéconomiques que nous pouvons déjà anticiper. En attendant, je tiens seulement à exprimer de nouveau mon soutien aux gens des provinces de l'Atlantique. Je sais qu'ils redoubleront d'ardeur et d'ingéniosité pour se remettre de cette catastrophe, et j'espère que tous les ordres de gouvernement seront là pour répondre à leurs besoins.
:
Monsieur le Président, je veux exprimer mon appui et ma solidarité envers les Canadiens de l'Atlantique. Je suis allée à l'école secondaire au Nouveau‑Brunswick et à l'université en Nouvelle‑Écosse. J'ai de la famille et des amis sur la côte Est, et il est navrant de voir les ravages causés par l'ouragan Fiona. Je souhaite offrir mes plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers, aux familles dont les maisons ont été détruites, ainsi qu'à toutes les victimes de la destruction et des bouleversements provoqués par ce phénomène météorologique extrême.
Presque 1 million de Canadiens de l'Atlantique sont privés d'électricité, et nous devons faire tout en notre pouvoir pour aider les familles et les localités touchées par cette catastrophe.
Je tiens à remercier mon collègue, le député d', d'avoir décrit clairement comment des catastrophes de cette ampleur nous touchent tous.
Nous demandons au gouvernement non seulement d'apporter une aide immédiate à ceux qui en ont besoin, mais aussi de se tourner vers l'avenir. Les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. Cela coûte cher aux collectivités. En effet, cela signifie qu'il faut reconstruire en bâtissant des infrastructures plus résistantes.
Au cours des 30 prochaines années, les tempêtes et les inondations majeures pourraient coûter 108 milliards de dollars au Canada. Tous les rapports publiés sur les coûts engendrés par la crise climatique indiquent que ces coûts seront astronomiques, et il est important de souligner qu'il s'agit d'un enjeu national. Le gouvernement fédéral doit donc jouer un rôle de premier plan. Il est nettement moins coûteux de faire des investissements proactifs dans la résilience aux changements climatiques que de devoir assumer les coûts associés à la destruction d'infrastructures. Plus encore, cela permet de sauver des vies.
C'est pourquoi nous demandons au gouvernement d'augmenter ses investissements dans la résilience aux catastrophes. C'est pourquoi nous voulons que des mesures concrètes soient prises pour lutter contre la crise climatique.
Lorsque je regardais les vidéos et les photos, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la rivière atmosphérique et aux inondations qui ont touché la Colombie‑Britannique l'année dernière. Il y a moins d'un an, nous tenions un débat d'urgence sur les inondations en Colombie‑Britannique. Il suffit de regarder ailleurs sur la planète pour constater l'accroissement de la gravité des événements météorologiques extrêmes, comme les inondations au Pakistan ou l'augmentation de la fréquence des incendies causés par les changements climatiques. Ces catastrophes ne sont qu'un aperçu de ce qui nous attend dans le futur.
Des centaines de personnes ont perdu la vie lorsqu'un dôme de chaleur s'est installé en Colombie‑Britannique. Des gens sont morts dans les inondations, les tempêtes et les feux de forêt. Le gouvernement doit considérablement augmenter le financement du Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Il doit, de toute urgence, créer un volet de financement consacré à l'aide aux gouvernements provinciaux, territoriaux, autochtones et municipaux afin que ces derniers puissent mettre en œuvre des mesures proactives visant à consolider les infrastructures pour répondre aux défis que représentent les événements météorologiques extrêmes, la hausse du niveau de la mer, les feux de forêt et d'autres catastrophes naturelles destructrices causées par l'urgence climatique; oui, il y a urgence climatique.
Il y a urgence climatique, mais le gouvernement fait comme si ce n'était pas le cas. Nous ne pouvons plus suivre le chemin emprunté auparavant par les gouvernements libéraux et conservateurs successifs.
Alors que le gouvernement libéral distribue des milliards de dollars aux compagnies pétrolières et gazières rentables tout en faisant équipe avec les conservateurs pour s'opposer à une taxe exceptionnelle sur les profits records des compagnies pétrolières et gazières, il ne cesse de dire qu'il croit que le changement climatique est réel. Cependant, peu importe ce que l'on croit si l'on ne prend pas de mesures pour le climat. Les libéraux soulignent qu'ils sont différents des conservateurs, mais face aux graves répercussions de la crise climatique qui sévit sous nos yeux, ils ne prendront pas les mesures qui correspondent à l'ampleur et à l'urgence de la situation.
Alors que les Canadiens ont de la difficulté à joindre les deux bouts, que les Canadiens de l'Atlantique font face aux effets dévastateurs de l'ouragan Fiona, le gouvernement remet des milliards de dollars de nos contribuables aux entreprises qui alimentent la crise climatique.
Ce sont des milliards de dollars en subventions qui pourraient être consacrés à la lutte contre les changements climatiques, à des solutions climatiques, à la résilience aux changements climatiques et au soutien des collectivités touchées par ces catastrophes. Les libéraux et les conservateurs s'opposent aux politiques qui amélioreraient vraiment la vie des Canadiens.
Les libéraux refusent de prendre le type de mesures qui sont nécessaires en fonction de l'ampleur et de l'urgence de cette crise, c'est-à-dire le type de mesures qui permettraient de maintenir le réchauffement sous la barre du 1,5 degré Celsius. La dure vérité, c'est que le Canada n'est pas en voie d'atteindre ses objectifs climatiques et que ces objectifs ne sont pas suffisants pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre du 1,5 degré Celsius. Les libéraux aiment dire qu'ils croient aux changements climatiques, mais ils doivent agir. Les décisions que nous prenons aujourd'hui détermineront si nos enfants et nos petits-enfants auront un avenir vivable. Ces catastrophes ne sont qu'un aperçu de l'avenir.
Nous sommes solidaires des habitants du Canada atlantique. Nous mettrons de côté la partisanerie pour leur donner le soutien dont ils ont besoin pendant cette épreuve inimaginable. Nous allons pousser le gouvernement à commencer à traiter l'urgence climatique comme l'urgence qu'elle est. Nous nous battrons pour eux et pour leur avenir collectif.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la .
C'est toujours un honneur de prendre la parole dans cette enceinte, mais j'aurais largement préféré intervenir dans d'autres circonstances. Les Canadiens d'un bout à l'autre du pays ont vu les images terribles qui sont parvenues du Canada atlantique et de l'Est du Québec au cours du week-end. Des maisons ont été détruites par des arbres tombés, leur toit a été arraché par des vents extrêmes ou elles ont été emportées par la mer.
Dans plusieurs provinces, dont Terre‑Neuve‑et‑Labrador, l'Île‑du‑Prince‑Édouard et la Nouvelle‑Écosse, les autorités rapportent que des personnes ont péri tragiquement en raison de la tempête. Nos pensées accompagnent d'abord leur famille et leurs proches. Nous pensons à eux, nous ressentons leur douleur et nous serons là pour les aider et les soutenir.
L'ouragan Fiona a été une tempête sans précédent, différente de tout ce qui avait frappé nos côtes auparavant. Je m'attends à entendre de nombreux récits de la part des députés ici ce soir, au sujet de Canadiens de l'Atlantique et de la façon dont la tempête a touché la vie de ceux qu'ils représentent, des députés comme vous, monsieur le Président, et j'ai hâte de les entendre.
En ma qualité de secrétaire parlementaire du ministre de la Protection civile, j'aimerais commencer par faire le point à la Chambre sur les dernières nouvelles émanant de nos fonctionnaires. Je me permets d'abord de dire que le s'implique très activement dans ce dossier depuis le début. Dès que nous avons su qu'un ouragan se dirigeait vers nous, il s'est impliqué activement, en collaboration avec des fonctionnaires et d'autres ministères — et nous entendrons également un discours la —, afin de coordonner les efforts pour être prêts à l'arrivée de la tempête au Canada, en travaillant non seulement au sein du gouvernement fédéral, mais aussi en collaborant étroitement avec les gouvernements provinciaux et les autorités locales pour veiller à ce qu'ils obtiennent tout le soutien nécessaire.
Malheureusement, le ministre ne pouvait pas être ici. Comme beaucoup le savent, il a subi une intervention au genou. Toutefois, il continue de s'impliquer activement, et je travaille en étroite collaboration avec lui. Je lui souhaite un prompt rétablissement.
En ce qui concerne la tempête qui a frappé le Canada atlantique et l'Est du Québec, les efforts de rétablissement se poursuivent partout dans les provinces de l'Atlantique. À 15 h 30 cet après-midi, heure avancée de l'Est, nous savons que les pannes d'électricité touchaient environ 171 000 clients en Nouvelle‑Écosse, 75 000 clients à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, 6 800 clients au Nouveau‑Brunswick et 220 clients à Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Aucun client n'a été touché au Québec pour le moment.
Port aux Basques et le Cap‑Breton sont encore en état d'urgence. Treize communautés des Premières Nations ont signalé avoir subi des effets de l'ouragan Fiona, et Services aux Autochtones Canada travaille directement avec elles. La Croix-Rouge canadienne et l'Armée du Salut soutiennent les opérations visant à offrir de la nourriture et un toit dans l'ensemble des provinces de l'Atlantique.
Deux perturbations météorologiques doivent toucher le Canada atlantique les 26 et 27 septembre, ce qui pourrait nuire aux efforts de rétablissement. Les conditions météorologiques devraient s'améliorer d'ici le 28 septembre.
Tous les ordres de gouvernement sont déterminés à continuer de travailler en étroite collaboration pour faire en sorte que les collectivités touchées puissent se rétablir aussi rapidement que possible. Au fédéral, nous avons approuvé les demandes d'aide de la Nouvelle‑Écosse, de l'Île‑du‑Prince‑Édouard et de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Les Forces armées canadiennes ont été déployées pour appuyer les équipes d'intervention locales, et je ne doute pas que nous en apprendrons davantage sur le sujet lorsque la aura l'occasion de faire le point.
En outre, le Programme national de surveillance aérienne de Transports Canada apporte son aide pour évaluer les dommages causés par la tempête dans plusieurs provinces. La Garde côtière canadienne a également débloqué des ressources pour apporter son aide là où elle est nécessaire.
Nous sommes également en étroite communication avec l'ensemble des provinces touchées pendant qu'elles poursuivent leurs interventions et nous demeurons très actifs sur le plan des nouvelles. Des communications directes et permanentes sont en cours, non seulement au niveau des fonctionnaires, entre le gouvernement fédéral, les provinces et, bien entendu, les autorités locales chargées d'intervenir en cas d'urgence, mais je peux aussi dire aux députés que les ministres du gouvernement canadien s'entretiennent régulièrement avec les premiers ministres des provinces et leurs homologues. Nous adoptons une approche « Équipe Canada » pour affronter les conséquences très importantes de cette catastrophe pour notre pays.
En plus d'apporter directement son aide aux provinces, le gouvernement a également annoncé qu'il doublerait les dons faits par les Canadiens à la Croix-Rouge pendant les 30 jours suivant cette catastrophe. Grâce à ce programme, la Croix-Rouge pourra répondre aux besoins les plus urgents des Canadiens touchés et de leurs familles.
Évidemment, nous savons à quel point les Canadiens sont généreux. Dans ma circonscription, Ottawa-Centre, bien des gens me demandent comment ils peuvent contribuer aux mesures d'intervention et de rétablissement. Nous encourageons les Canadiens à faire des dons à la Croix-Rouge canadienne. Comme bon nombre d'entre nous le savent, la Croix-Rouge canadienne a déjà collaboré avec le gouvernement du Canada pour offrir de l'aide à la suite de catastrophes comme les inondations de 2021 en Colombie‑Britannique et les feux de forêt survenus à Fort McMurray, en Alberta. Elle a démontré qu'elle est capable d'offrir une aide importante à un grand nombre de personnes.
Je tiens aussi à saluer les efforts de tous les autres partenaires qui continuent de participer aux efforts d'intervention et de rétablissement. Nous savons que bon nombre d'organismes locaux comme des organisations non gouvernementales, des groupes religieux et des groupes de services sociaux participent aux efforts de rétablissement. Après tout, nous devons prendre soin de nos concitoyens.
[Français]
Notre gouvernement félicite les nombreuses ONG qui travaillent déjà pour apporter du soutien aux personnes touchées par l'ouragan Fiona.
[Traduction]
Même si la tempête est passée, nous savons que les efforts d'intervention et de rétablissement ne font que commencer. Il faudra du temps pour connaître l'ampleur des dommages, mais nous savons que les provinces ont déjà exprimé des craintes par rapport aux coûts.
[Français]
Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec les provinces touchées pour trouver toutes les ressources fédérales disponibles qui peuvent aider à l'intervention et au rétablissement.
Notre priorité est d'assurer le bien-être de tous les Canadiens touchés, et nous restons déterminés à être présents, maintenant et tout au long du processus de rétablissement.
[Traduction]
Grâce aux Accords d'aide financière en cas de catastrophe, le gouvernement fédéral peut partager avec une province les coûts entraînés par une catastrophe d'une ampleur telle que la province n'arriverait pas à en assumer à elle seule le coût d'intervention. Nous sommes prêts à en discuter avec les provinces et nous réagirons rapidement à toute demande qui nous sera faite. Quand arrivent des moments difficiles, les Canadiens sont toujours prêts à s'aider les uns les autres, comme nous le constatons actuellement dans les provinces de l'Est du pays. C'est ce qui nous rend fiers d'être Canadiens.
J'invite tous les députés à continuer d'exprimer leur soutien aux collectivités de l'Atlantique en cette période exceptionnelle. Tous les députés savent que nous passerons à travers cette épreuve. Nous y arriverons ensemble et nous bâtirons des collectivités encore plus résilientes dans le Canada atlantique et dans l'Est du Québec.
:
Monsieur le Président, je suis très heureuse d'être ici ce soir pour prendre part à ce débat d'urgence.
[Traduction]
Je commencerai par dire que nos pensées accompagnent toutes les personnes touchées par l'ouragan Fiona. Je suis née à Kentville, en Nouvelle‑Écosse, au cœur de la vallée de l'Annapolis, et je suis dévastée à la vue des dommages survenus dans les provinces de l'Atlantique et dans l'Est du Québec. À l'instar de nombreux collègues qui ont pris la parole aujourd'hui, j'aimerais à mon tour adresser mes plus sincères remerciements aux Forces armées canadiennes, ainsi qu'aux premiers intervenants, aux bénévoles en recherche et sauvetage et aux gestionnaires des mesures d'urgence, qui travaillent tous très fort pour assurer la sécurité des gens et contribuer au rétablissement en cette période hors de l'ordinaire.
J'ai communiqué avec les premiers ministres Houston et Furey, et je leur ai répété que le gouvernement canadien était là pour les aider. Nous travaillerons en étroite collaboration avec toutes les régions pour appuyer le rétablissement, et je veux que les Canadiens qui nous regardent à la maison sachent que le gouvernement et les Forces armées canadiennes restent vigilants et prêts à intervenir et à relever le défi, comme ils le font toujours.
Au cours des derniers jours, nous avons vu les images des dommages dévastateurs causés par l'ouragan Fiona dans le Canada atlantique et l'Est du Québec. Étant moi-même Néo-Écossaise, j'ai une pensée particulière à toutes les personnes du Canada atlantique et de l'Est du Québec qui ont été touchées et qui souffrent en ce moment. Nous sommes de tout cœur avec eux.
[Français]
Nous sommes ici pour eux. Nous continuons d'aider les provinces qui ont besoin de nous.
[Traduction]
Je vais aborder les points province par province.
Je dirai que les soldats de trois divisions des Forces armées canadiennes sont en attente et sont prêts à donner un coup de main, au besoin. Qui sont-ils? Il s'agit de la Force opérationnelle interarmées de l'Atlantique, de la 5e Division du Canada, des Rangers canadiens, des unités de réserve locales, des aéronefs et équipages de l'Aviation royale canadienne et des navires, petites embarcations et équipages de la Marine royale canadienne. Ils sont tous en attente et fournissent de l'aide là où on a besoin d'eux.
En ce qui concerne le travail effectué par les Forces armées canadiennes en Nouvelle‑Écosse et, en fait, au Cap‑Breton, une équipe de reconnaissance de l'armée canadienne était sur le terrain hier matin pour évaluer les dommages causés par l'ouragan et déterminer les meilleures capacités militaires à déployer et où. Hier, nous avons confirmé que les Forces armées canadiennes fourniraient de l'équipement et du personnel, soit environ 100 membres des Forces armées canadiennes, pour aider à rétablir l'électricité, les routes et les ponts si la Nouvelle‑Écosse en a besoin.
[Français]
Ils sont là pour la province.
[Traduction]
Ils sont disponibles pour aider la province si nécessaire. En fait, jusqu'à 100 personnes peuvent être déployées dans chacune des provinces touchées. Nous nous assurons que les Forces armées canadiennes sont là pour le Canada atlantique. Les principaux éléments des Forces armées canadiennes étaient prêts à entreprendre leurs tâches ce matin, et les Forces armées canadiennes étaient aussi présentes dans les collectivités de la Nouvelle-Écosse dès le début de la journée.
S'agissant maintenant de l'Île-du-Prince-Édouard, deuxième province à soumettre une demande d'aide au gouvernement fédéral, les Forces armées canadiennes se sont déployées dès hier soir pour aider à retirer la végétation et les débris sur les routes afin de rétablir le réseau électrique et de réparer les routes au besoin. À l'heure actuelle, plus de 100 militaires se trouvent dans la province, tout comme les principaux éléments des Forces armées canadiennes. Ils se sont mis au travail sans tarder aujourd'hui pour aider les autorités provinciales, de concert avec les autorités locales, bien sûr.
Pour ce qui est de Terre-Neuve-et-Labrador, cette province a présenté une demande d'aide hier, et nos Forces armées canadiennes ont mobilisé des ressources et du personnel pour fournir des évaluations des répercussions physiques et un soutien immédiat sur le terrain aux autorités locales afin d'assurer le bien-être et la sécurité des résidents de la province.
J'aimerais vous parler du NCSM Margaret Brooke. Le NCSM Margaret Brooke a quitté St. John's ce matin pour effectuer des vérifications de l'état de santé dans quatre collectivités de la côte sud. Ces vérifications commenceront demain, à la demande de la province.
[Français]
La présence du navire Margaret Brooke sera fondée sur les évaluations continues des autorités régionales et provinciales et du leadership militaire. Bien qu'il arrive après un long déploiement dans l'Arctique dans le cadre de l'opération Nanook, il se tient prêt à soutenir les Canadiens dans le besoin.
Au Québec, les Rangers canadiens continuent de nous fournir des informations à jour, afin que nous restions prêts à aider la province si on nous le demande.
[Traduction]
À mesure que la situation évolue, nous restons prêts à intervenir dans les provinces susceptibles d'avoir besoin de notre aide. Nous continuerons à collaborer étroitement avec les provinces et d'autres partenaires. Je promets à tous les Canadiens que nous ferons toujours tout ce que nous pouvons pour aider.
[Français]
Nous remercions les membres des Forces armées canadiennes et tous ceux qui participent à ces efforts de leur travail acharné et leur dévouement à l'égard de leurs concitoyens.
[Traduction]
Il s'agit d'un effort de tous les instants, et je sais que les Forces armées canadiennes relèveront le défi, comme elles le font toujours.
:
Monsieur le Président, au nom des conservateurs de l'opposition officielle et, je pense, au nom de tous les Canadiens, j'exprime ma solidarité envers nos confrères et nos consœurs de l'Est du Canada, des provinces de l'Atlantique et de l'Est du Québec, surtout des Îles‑de‑la‑Madeleine.
Nous sommes ici aujourd'hui pour démontrer notre soutien, mais aussi pour planifier le grand retour à la normale. Ce sera long et difficile, mais nous allons travailler en équipe, comme les Canadiens le font tout le temps.
[Traduction]
Nous sommes solidaires des personnes très durement touchées à Terre‑Neuve, au Labrador, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, en Nouvelle‑Écosse, dans l'est du Québec et au Nouveau‑Brunswick. Les conservateurs feront tout ce qu'ils peuvent. Au nom de tous les Canadiens, je remercie les travailleurs des services d'urgence, les policiers, les ambulanciers, les pompiers, les travailleurs du secteur énergétique, les militaires et tous les bénévoles qui aident à nettoyer les dégâts, à ramasser les débris, à enlever les arbres abattus, à rétablir les lignes de transport d'électricité et à faire les premiers pas vers un retour à la normale.
Je tiens tout particulièrement à souligner les ravages causés par Fiona à Port aux Basques, à Terre‑Neuve. Il y a des histoires et des images de bateaux de pêche et d'infrastructures démolis, ainsi que de maisons et d'appartements engloutis par les vagues et emportés par la mer. Ces images sont déchirantes pour tous les Canadiens. Comme l'a dit un habitant de la région: « C'est de loin la chose la plus terrifiante que j'aie jamais vue de ma vie ». Pire encore, comme bien des gens au Canada le savent maintenant, une des deux personnes à avoir perdu la vie dans la tempête jusqu'à présent habitait à Port aux Basques. Il s'agit d'une femme de 73 ans qui tentait de quitter sa résidence, qui était emportée par les vagues. La perte de vies inspire un sentiment d'impuissance chez les familles, les proches et toute une communauté.
Les producteurs de pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard subissaient déjà les contrecoups de l'interdiction d'exporter du gouvernement. Une saison entière avait déjà été gâchée par la décision du gouvernement de fermer leur industrie et de nombreux producteurs, toujours incapables de vendre leurs pommes de terre de semence parce qu'elles demeurent visées par cette même interdiction, risquent maintenant de perdre une année entière de récolte. Des producteurs de lait n'ont plus d'électricité et risquent par le fait même de perdre leur précieux cheptel. Des pêcheurs ont perdu leur bateau, leur quai et d'autres infrastructures essentielles. Dans l'Est, beaucoup trop d'habitants traversent des moments extrêmement difficiles, cela ne fait aucun doute. Il faut donc faire preuve de solidarité à leur égard.
Les lourds programmes bureaucratiques qui font les manchettes sans donner de résultats ne sont d'aucun secours. Le gouvernement doit agir rapidement afin de rétablir l'ordre, de rebâtir les collectivités qui ont été dévastées et de permettre aux entreprises, aux exploitations agricoles et aux villages de pêcheurs de se remettre sur pied. Le caucus conservateur va faire pression sur le gouvernement afin qu'il agisse en ce sens.
L'ouragan Fiona n'est pas le seul à avoir fait des ravages dans les collectivités des familles de l'Est canadien. On se rappellera que bien d'autres ouragans, dont Juan et Dorian, ont causé des ravages et bien des difficultés. Cependant, malgré la destruction et les pertes, les gens du Canada atlantique ont toujours fait montre d'une détermination à toute épreuve qui leur a permis de se rétablir et de reprendre une vie normale, et ils sauront se relever encore une fois. Nous sommes prêts à les aider à se remettre de cette épreuve. Nous ferons le nécessaire pour accroître leur résilience et leur fournir les infrastructures et les fonds nécessaires.
En cette période difficile, je m'en voudrais de ne pas remercier nos alliés américains qui sont intervenus pour respecter leur part de l'entente. Nous savons que nous pouvons compter sur l'aide de travailleurs du secteur énergétique du Maine. Cela n'est pas sans nous rappeler l'explosion qui a coûté la vie à des milliers de personnes à Halifax, en 1917. Après cette catastrophe, des fournitures médicales, des chirurgiens et d'autres professionnels de la santé ont été envoyés en grand nombre par train à partir de Boston.
Évidemment, cette collaboration a toujours été maintenue de façon bilatérale. Des Canadiens ont prêté main-forte aux Américains pour riposter à la suite des attaques terroristes du 11 septembre. En tant que voisins nord-américains, nous avons toujours voulu entretenir cette amitié. Je profite donc de l'occasion pour remercier les Américains qui ont traversé la frontière pour nous prêter main-forte. Je pense notamment à Central Maine Power, qui a envoyé 16 monteurs de lignes pour nous aider. Nous les remercions de leur travail, et nous leur promettons de leur rendre la pareille si, par malheur, ils ont besoin que nous venions à leur secours.
Je sais que mon collègue de , avec qui je partage mon temps de parole, apportera des précisions sur cette solidarité. Cependant, des rapports indiquent que le gouvernement se met à nouveau en travers du chemin. Nous avons appris que des équipes américaines qui s'efforçaient de se rendre au Canada pour participer aux travaux ont été retenues à cause de l'infâme application ArriveCAN, qui est toujours là hélas!, mais heureusement jusqu'à samedi seulement. Nous demandons au gouvernement d'éliminer cette application dès aujourd'hui, afin qu'elle ne cause plus de perturbations.
Nous notons que le a nié ces rapports, mais que son collègue du Cabinet, le , l'a contredit en affirmant qu'il s'était effectivement produit un incident et un retard à la frontière, même s'il les a dits « sans conséquence ». Je lui rappelle que chaque minute compte en cas d'urgence. Il n'y a pas de temps à perdre avec des empêcheurs de tourner en rond, des applications défectueuses ou des cafouillages lorsque les Canadiens ont désespérément besoin d'aide.
Je tiens à remercier les membres de mon caucus de l'Atlantique, qui m'ont tenu au courant de la situation. Nous nous sommes réunis samedi pour discuter de notre intervention. Ils ont été en contact avec des représentants locaux, avec la population et avec les pêcheurs dans les villages pour identifier les besoins et les porter à notre attention. Je tiens à remercier les premiers ministres provinciaux, les autorités locales et les résidants eux-mêmes, avec lesquels j'ai eu l'occasion de m'entretenir ces derniers jours.
Je remercie le député de , qui a communiqué avec des organismes locaux, dont l'Union des pêcheurs des Maritimes, la Prince Edward Island Fishermen's Association et l'Union des pêcheurs de Terre‑Neuve. Nous continuerons de prier, au nom de l'opposition officielle, pour que tout le monde soit en sécurité. Pendant que la côte Est sera en reconstruction à la suite des dommages et de la dévastation causés par l'ouragan Fiona, nous devons demeurer solidaires en tant que Canadiens.
Comme le dit une chanson du légendaire Stompin' Tom Connors, en anglais, bientôt les oiseaux recommenceront à chanter dans les arbres et la nature aura l'air de vouloir se reposer.
:
Madame la Présidente, je remercie le de ses bons mots et de son soutien dans mes efforts pour obliger le gouvernement à rendre des comptes.
Ce soir, alors que nous nous réunissons pour tenir ce débat d'urgence, certaines choses doivent absolument se produire. Nous devons d'abord comprendre la chronologie. J'étais chez moi en fin de semaine. J'étais donc aux premières loges de cette catastrophe naturelle. Je crois également qu'il est important que le débat d'urgence de ce soir ait pour but de soutenir les Canadiens de l'Atlantique, et non avoir d'autres visées, comme on l'a déjà vu. Malheureusement, le gouvernement continue de ne pas respecter ses cibles en matière de changement climatique, ce qui est tout à fait honteux, comme pourraient le dire les habitants du Canada atlantique.
Cela dit, puisque certaines personnes n'ont jamais vécu un ouragan, je tiens à ce qu'elles comprennent très clairement que les météorologues, comme d'autres députés l'ont souligné, ont été tout à fait formidables. Mes enfants vous diraient que je ne pensais pas que la situation serait aussi catastrophique qu'elle l'a été. Je suis peut‑être juste optimiste, et c'est probablement une bonne chose.
Aux environs de minuit moins dix, vendredi soir, le courant a été coupé. Il n'y avait plus d'électricité. Lorsque j'ai quitté la maison ce matin, ma famille n'avait toujours pas d'électricité. J'ai parlé à ma femme plus tôt dans la soirée et nous n'avons toujours pas d'électricité. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que nous devons faire attention aux produits qui doivent être réfrigérés. Nous devons compter sur les autres, sur les gens qui, heureusement, ont à nouveau le courant, comme les amis et les voisins. Nous devons compter sur eux.
Ma femme est pharmacienne et elle avait des produits périssables dans sa pharmacie. Nous avons dû déterminer comment gérer au mieux ces articles afin de ne pas perdre de précieux stocks.
Certains d'entre nous ont la chance d'avoir une génératrice. Je me félicite d'avoir acheté une génératrice il y a 15 ans. Malheureusement, je l'ai fait après le passage de l'ouragan Juan. Toutefois, nous avons ensuite essuyé la tempête Juan blanc. La génératrice est ensuite restée inutilisée pendant longtemps. Je ne suis peut-être pas très doué pour l'entretien, mais avoir une génératrice qui fonctionne et qui me permet d'avoir un peu de lumière et de faire fonctionner le réfrigérateur dans ma maison est une chose formidable et merveilleuse dans une telle situation.
Je veux que les gens sachent que j'habite dans la ville de Truro. Je suis bien chanceux que l'eau ne soit pas coupée. Les employés de mon bureau de circonscription habitent une petite collectivité appelée Londonderry. Ceux qui n'ont pas de génératrice pour faire fonctionner leur pompe doivent faire comme nous faisions lorsque j'étais jeune et qu'il y avait une grosse tempête. Nous remplissions la baignoire afin de pouvoir continuer de nous laver les mains et de tirer la chasse. C'est le genre de choses que les gens doivent faire en ce moment et nos pensées et nos prières accompagnent ceux qui subissent un tel sort.
Il est important de mentionner les industries qui sont les plus durement touchées. Je pense aux secteurs des pêches, de l'agriculture et de la foresterie. Nous savons que ces industries font partie des piliers du Canada atlantique. Comme l'a souligné à plusieurs reprises mon bon ami de , les quais sont l'équivalent de la route transcanadienne pour l'industrie de la pêche. Nous savons que l'industrie de la pêche est un moteur économique du Canada atlantique. Nous savons également que les infrastructures des ports pour petits bateaux sont négligées depuis longtemps et que les quais de ces ports sont maintenant dans un état encore pire. Il faudra une aide rapide et importante du gouvernement fédéral pour réparer ces quais afin que le poisson récolté puisse être adéquatement acheminé vers les marchés.
En ce qui concerne l'industrie agricole, nous savons que l'Île-du-Prince-Édouard est particulièrement touchée par les inondations. Nous avons pu le constater. Ces inondations auront des conséquences incalculables sur un secteur qui a été presque anéanti par la mauvaise gestion du gouvernement libéral. Là encore, c'est une véritable honte pour ceux d'entre nous qui vivent au Canada atlantique.
Évidemment, le secteur forestier est lui aussi touché. Les arbres jonchent maintenant le sol et sont empilés les uns sur les autres comme dans un jeu de bâtonnets. Il est beaucoup plus difficile et certainement beaucoup plus dangereux pour les travailleurs du secteur forestier de travailler dans ces conditions pour tenter de récolter le bois rapidement, car le cours du bois est presque aussi élevé que celui de l'or.
Un autre aspect important à souligner est l'absence de service cellulaire. À la Chambre, nous dépendons tous beaucoup de nos téléphones cellulaires. Dans la ville de Truro, qui n'est pas très grande comparativement au centre-ville de Toronto, le fait que 15 000 personnes n'aient qu'une seule barre de service cellulaire rend les choses très difficiles. Il m'a été difficile de communiquer avec le chef, car je ne pouvais pas utiliser la vidéo, entre autres.
Cela a considérablement nui aux efforts de recherche et de sauvetage. Malheureusement, un petit garçon de quatre ans s'est perdu dans le comté de Pictou, tout près du comté de Colchester. Les équipes de recherche et de sauvetage ont souligné très clairement la nécessité d'avoir un bon service de téléphonie cellulaire pour coordonner les opérations de recherche et de sauvetage. Ce service était tout simplement indisponible, ce qui a rendu leur travail beaucoup plus difficile.
Encore une fois, nous savons que le gouvernement libéral a promis, après l'ouragan Dorian, que le service de téléphonie cellulaire dans les régions rurales et éloignées serait considérablement amélioré. Nous voici, trois ans plus tard, et c'est toujours un problème de taille. Cette situation touche de manière disproportionnée ceux qui, au Canada, choisissent de vivre dans des régions rurales et éloignées. Nous estimons qu'il faut y remédier sans tarder.
Une autre chose que j'aimerais aborder concerne nos voisins de la Central Maine Power. Mon père a été un fier employé d'Énergie Nouveau-Brunswick pendant de nombreuses années quand j'étais jeune. Lors de telles tempêtes, je me souviens très bien qu'il donnait un coup de main. Il s'occupait surtout de l'équipe de soutien parce qu'il était un employé de bureau, mais il était certainement heureux de prêter main-forte.
Nous savons qu'il existe de nombreux accords de réciprocité entre le Nouveau‑Brunswick et le Maine et la Nouvelle‑Écosse et l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Toutes ces équipes de travailleurs de compagnies d'électricité travaillent ensemble pour s'entraider, souvent aussi loin que l'État de New York. Parfois, lorsque des ouragans puissants touchent terre en Floride, des équipes de notre région se rendent en Floride pour prêter main-forte.
Les volontaires qui viennent au Canada pour fournir de l'aide sont arrêtés à la frontière. Ensuite, des ministres et, comme nous l'avons entendu aujourd'hui, le induisent la Chambre en erreur et contredisent ce que le premier ministre Tim Houston a très clairement dit. Le premier ministre Houston a demandé l'aide du gouvernement fédéral pour permettre aux travailleurs de la Central Maine Power de traverser la frontière. C'est une conséquence intolérable de l'application ArriveCAN, qui ne sert à rien. Je comprends que les députés d'en face veuillent vraiment dire: « Hé, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. L'application ne sera plus requise samedi. » Cependant, c'est trop tard. Il faut immédiatement mettre fin à l'application ArriveCAN, car elle ne sert absolument à rien.
L'une des dernières choses dont nous devons parler, c'est le besoin continu de nettoyage. Quand j'ai quitté ma maison ce matin, il y avait des monticules de broussailles à ramasser. Les branches d'arbres qui ont été coupées seront toujours là. Nous devons faire comprendre aux gens du coin que ces broussailles seront ramassées avant la prochaine tempête.
Lorsque je suis parti ce matin, il pleuvait à verse, il y avait du tonnerre et des éclairs. Une trombe marine qui remontait la baie de Fundy jusqu'à la baie de Cobequid menaçait de toucher terre. On s'imagine ce qui serait arrivé si elle avait touché terre avec toutes ces broussailles empilées. Il faut les enlever. Il faut les déplacer rapidement et efficacement, et pas au détriment des Canadiens de l'Atlantique.
J'aimerais aborder deux autres sujets. Nous devons remercier les pompiers volontaires qui ont joué un rôle essentiel dans la création de centres où les gens peuvent se rendre et recharger leurs appareils, prendre un café et un sandwich, et avoir un endroit propre, chaud et sec, dont ils savent qu'ils peuvent bénéficier. Il est certain que les pompiers volontaires constituent un lien permanent qui unit les petites collectivités. Je les salue chaleureusement.
Les premiers intervenants poursuivent leur travail dans ces moments difficiles. On sait que certains ont perdu la vie à l'occasion d'autres ouragans. Nous sommes donc reconnaissants qu'ils aient eu la vie sauve dans ce cas-ci.
Enfin, j'aimerais parler de la résilience des habitants du Canada atlantique, dont je fais partie. On pourrait croire que je me vante, mais je suis vraiment heureux de faire partie d'une communauté liée par le bénévolat et dont les membres n'hésitent pas à dire: « Hé, je sais manier une scie à chaîne. Pourquoi ne pas aller aider mon voisin? »
Nous savons que c'est cette attitude positive qui contribue à faire avancer le Canada ici comme à l'étranger. Nous savons que les Canadiens bénéficient d'un immense respect pour tout ce qu'ils ont fait pendant les deux guerres mondiales. J'ai le sentiment que ce genre d'efforts n'y est pas étranger.
Ceux qui ont de l'électricité devraient inviter leurs voisins à venir prendre un café ou un bon repas chaud. Les gens devraient offrir leurs services et vérifier si leurs voisins vont bien, surtout ceux qu'ils savent être vulnérables ou éprouver des difficultés. Nous avons déjà vécu des situations semblables. Je suis persuadé que nous allons nous en sortir encore plus forts qu'avant.
Je tiens à remercier tous les députés pour leur confiance dans le Canada atlantique et leur soutien à l'égard de ses habitants.
:
Madame la Présidente, je vous remercie de cette intervention.
Comme je le disais, il faut travailler ensemble en empruntant une approche collaborative et proactive. Dans des situations exceptionnelles comme celle-ci, nous devons laisser tomber les barrières partisanes et travailler pour notre monde. Toute la fin de semaine, mes pensées étaient avec les Gaspésiens et les Madelinots. J'étais moi-même en Gaspésie, et je dois dire que les vents étaient plus intenses qu'à l'habitude. À Matane, on est habitué au vent, mais, cette fois, c'était autre chose.
Je veux remercier de nouveau toutes les personnes qui prêtent encore main-forte ce soir, notamment les pompiers et les monteurs de lignes. Je salue encore mon deuxième papa, Mario, qui est en Nouvelle‑Écosse en ce moment pour rebrancher plusieurs foyers qui ont subi des pannes électriques. Il y a aussi les militaires, les employés de la Croix‑Rouge, les nombreux bénévoles d'Ambulance Saint‑Jean et toutes les personnes qui ont prêté main-forte depuis vendredi.
Le Bloc québécois annonçait un peu plus tôt un partenariat avec la Croix‑Rouge. Nous avions fait la même chose au mois de mai dernier en solidarité avec l'Ukraine et nous avions amassé près de 35 000 $. Nous comptons encore une fois sur la générosité des Québécois et de tous les citoyens pour venir en aide aux personnes qui sont éprouvées.
Je veux prendre le temps ce soir de saluer le gouvernement fédéral qui, je dois le dire, a été actif et collaboratif en fin de semaine. J'ai reçu un appel du . J'ai reçu des mises à jour constantes de la part de son équipe, ce qui démontrait que le gouvernement était, à court terme du moins, assez préparé pour faire face à la situation. Il était prêt à communiquer avec les différents paliers de gouvernement, les municipalités, les gouvernements provinciaux et les partis de l'opposition. Je pense qu'il faut saluer cela. En politique, on se critique trop souvent. Quand il y a des bons coups comme cela, je pense que c'est important de les mentionner. Je le disais, il faut travailler en concertation et en collaboration, donc je salue vraiment la proactivité dont a fait preuve le gouvernement la fin de semaine dernière.
Elle était nécessaire, cette proactivité, parce que l'effet de l'ouragan Fiona a été assez dévastateur. La tempête a soufflé fort avec des vents soutenus de 80 kilomètres à l'heure et des pointes entre 90 et 120 kilomètres à l'heure. Il y a même une rafale de 171 kilomètres à l'heure qui a été enregistrée en Nouvelle‑Écosse. Le Sud-Ouest de Terre‑Neuve a été particulièrement ravagé. Les eaux ont éventré au moins une vingtaine de maisons dans la municipalité de Port aux Basques. Des centaines de résidents de la région ont dû être évacués et mis à l'abri.
À l'Île‑du‑Prince‑Édouard, on constate aussi l'ampleur de la destruction. D'innombrables maisons, commerces et quais ont été endommagés. Environ 200 personnes ont dû être évacuées de l'île du Cap‑Breton. Les plus grosses vagues sur le golfe du Saint‑Laurent ont atteint généralement entre quatre et six mètres. Des vagues de dix mètres ont été mesurées à l'est de la Gaspésie. Dix mètres, c'est très haut. Certaines pointes de vagues ont été mesurées à 16 mètres. Les vents et les vagues ont abîmé voire ravagé plusieurs bâtiments. Ils ont emporté des maisons, des voitures et des bateaux, du matériel pour lequel on travaille souvent toute une vie.
L'Est de la Gaspésie accuse aussi de lourds dommages. Le Château Dubuc, à Chandler, a été englouti par les vagues samedi. Je vais parler davantage de ce château. Je peux dire que cela a fait mal au cœur à bon nombre de Gaspésiens de le voir emporté par la mer en direct. C'est une vidéo qui a circulé et qui a été repartagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. C'est un bâtiment patrimonial qui nous était cher et qui représentait une partie de l'histoire industrielle de Chandler. Dans les dernières années, la municipalité s'est battue pour sauver le bâtiment patrimonial de la destruction. Il était malheureusement déjà en piètre condition depuis de précédentes tempêtes, et il menaçait déjà d'être emporté par la mer.
Les gouvernements n'ont pas su le protéger à temps, malgré les demandes répétées des communautés locales. Ce long combat pour restaurer le bâtiment a commencé lors des grandes marées de 2016 et de 2017, quand le mur de protection du château a été endommagé, le rendant encore plus vulnérable face aux intempéries. Plus tard, en février 2021, le mur a finalement cédé, laissant le château à découvert. Il était donc déjà bien fragile, mais cela témoigne encore une fois du manque de prévisibilité de nos gouvernements quant aux événements météorologiques extrêmes tel que l'a été Fiona.
Pour Patrimoine Gaspésie, la destruction du Château Dubuc représente l'écroulement d'une partie de l'histoire de Chandler. C'est la perte d'un bien patrimonial. C'est le dernier vestige physique de la grande épopée industrielle de la ville. C'est ce que soulignait le président de Patrimoine Gaspésie.
Les secteurs de Gaspé et de Percé ont été eux aussi durement secoués. Les vagues ont frappé avec une grande intensité. La mer est passée par-dessus le quai de Rivière‑au‑Renard. Des arbres et des poteaux électriques sont tombés. La route 132 a rapidement été fermée à Gaspé. Le site du festival Oktoberfest Gaspésien à Percé a subi d'importants dommages matériels également. Le festival a été annulé pour la fin de semaine.
Il y a eu de l'eau et des débris sur la chaussée de la route 132 dans les secteurs de La Martre, Marsoui, Manche-d'Épée et Gros‑Morne. Il y a également eu des débordements côtiers à certains endroits en raison d'un déferlement de vague.
D'autres secteurs de la Gaspésie ont également été touchés: des vents forts ont provoqué la chute d'arbres sur la route 198 entre Murdochville et Gaspé, et sur la route 299. À des endroits, malheureusement, la couverture cellulaire n'est pas encore présente, ce qui crée un problème de sécurité encore plus important. Les acteurs locaux sont toujours sur le qui-vive et les routes continuent d'être étroitement surveillées par le ministère des Transports du Québec.
Aux Îles‑de‑la‑Madeleine, les dégâts sont encore plus nombreux. Les vagues ont submergé les quais à plusieurs endroits, endommageant plusieurs bateaux. La crue soudaine des eaux a détruit des dizaines d'édifices. À Havre-Aubert, notamment, le littoral a été complètement submergé. Presque toutes les demeures riveraines ont été inondées. Les vents ont aussi arraché une partie du toit de l'église à valeur patrimoniale de Saint‑Pierre‑de‑La‑Vernière, à L'Étang‑du‑Nord.
Parmi les zones les plus touchées par les inondations notons le site historique de La Grave, à Havre‑Aubert, le quai de Pointe‑Basse, ainsi que le secteur de La Martinique.
Le bilan des dommages n'est pas encore chiffré évidemment, mais au moins 37 personnes ont dû être évacuées. Heureusement, aux Îles, il n'y a pas eu de décès ni de blessés. Le réseau routier a été rétabli hier soir; de nombreuses équipes d'Hydro-Québec sont sur place pour rétablir le courant et rebrancher les près de 6 000 personnes touchées par les pannes d'électricité.
L'un des deux câbles sous-marins de télécommunications entre l'archipel et le continent a été rompu. Le second lien a toutefois tenu bon, ce qui a permis aux Madelinots de rester sans cesse en communication directe avec le reste du Québec. Imaginons si les deux câbles avaient été abîmés. Les habitants des Îles auraient été laissés à eux-mêmes.
Selon le maire par intérim des Îles, on parle de quelques dizaines de milliers de dollars en dommage, à moins qu'on ait d'autres surprises dans les prochains jours. C'est très probable, parce qu'il est très difficile d'évaluer la situation aujourd'hui. Il n'est pas toujours facile de vérifier sur-le-champ les infiltrations d'eau.
Les travaux qui étaient en cours pour la recharge de la falaise de Cap‑aux‑Meules allaient bon train lorsque Fiona s'est invitée dans l'Est du pays. Résultat: le chantier a subi des dommages évalués entre 150 000 et 200 000 $.
Quant à la recharge des plages dans le secteur de Havre-Aubert, elle a tenu le coup et a démontré son efficacité. Il y a eu de la submersion. L'eau est passée par-dessus la rive, mais elle n'a rien détruit. On peut dire que cette intervention a été efficace. C'est au moins quelque chose de positif dont on pourra s'inspirer pour la suite. La suite ce sera la mise en place de procédés pour l'adaptation aux phénomènes climatiques futurs.
Le gouvernement du Québec de son côté a rapidement offert son aide: il dédommagera aux Îles les propriétaires des résidences qui n'étaient pas assurés. Un bureau exceptionnel doit être installé dans les prochains jours. Les gens touchés pourront faire des demandes au ministère de la Sécurité publique sur le site Internet ou par téléphone.
Plusieurs villes ont rapidement décrété l'état d'urgence. En Gaspésie, à l'échelle municipale, il faut savoir que les mesures d'urgence permettent au maire de prendre des décisions financières sans devoir être approuvées par le conseil municipal. Quand on décrète les mesures d'urgence, c'est habituellement pour faciliter le processus afin d'offrir des programmes d'aide aux citoyens touchés.
Du côté du gouvernement fédéral, je sais que le gouvernement était en alerte et avait des solutions possibles sur la table. Cependant, je sais que, par le passé, quand de tels événements se sont produits, on a rapidement critiqué les délais associés au déploiement de ces fonds. J'espère que cette fois-ci le gouvernement sera au rendez-vous rapidement.
Une chose est certaine, on ne peut pas laisser les municipalités et les provinces toutes seules là-dedans. À Maria, dans ma circonscription, cela a récemment coûté 10 millions de dollars pour éponger les effets des changements climatiques pour un tout petit kilomètre de route. Comme on le dit souvent, la transition énergétique va coûter cher, mais de ne pas la faire maintenant nous coûtera encore plus cher.
Tout cela suscite bien des questionnements. L'une des questions qu'on doit se poser, à mon sens, est: comment se fait-il que l'Est du Canada soit touché par une tempête tropicale?
En entrevue à CPAC tout à l'heure, on me questionnait sur le lien que j'ai fait à la Chambre aujourd'hui entre l'ouragan Fiona et les changements climatiques. La vérité, c'est qu'on ne peut pas ne pas faire de lien entre les deux. Il y a une corrélation directe entre le réchauffement de la planète et les événements météorologiques extrêmes et violents. C'est indéniable. Les experts le disent.
Les données enregistrées durant les 50 dernières années par le Centre national des ouragans américain montrent une nette tendance à l'intensification des événements cycloniques depuis la fin des années 1990.
Les scientifiques s'attendent, avec le réchauffement climatique, à une augmentation de l'intensité des cyclones, des vents plus puissants associés à des pluies plus intenses qui s'expliquent notamment par l'augmentation de la température des océans. C'est d'ailleurs ce que confirmaient les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou GIEC, dans leur évaluation publiée en août 2021.
Que la catastrophe actuelle soit liée directement ou indirectement aux changements climatiques n'est certainement pas l'objet du débat. Le fait est que les phénomènes climatiques extrêmes et leurs effets sur nos modes de vie et sur nos sociétés sont appelés à se multiplier sous l'effet des changements climatiques. La catastrophe actuelle illustre les défis qui attendent le monde dans l'avenir.
La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes exige que soient accélérées et bonifiées les actions publiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour contrôler la hausse des températures à l'échelle mondiale, ainsi que les actions visant l'adaptation aux effets des changements climatiques, comme la mise à niveau des infrastructures. C'est ce qu'on appelle l'adaptation.
Je ne peux qu'insister sur l'importance de concrétiser la transition énergétique pour construire une société plus résiliente. Dès l'été 2020, ma formation politique a formulé des propositions en ce sens en publiant un plan de relance verte parce que les régions du Québec ont des besoins en matière d'adaptation aux changements environnementaux. Nos régions ne sont pas à l'abri des effets dévastateurs des catastrophes naturelles. On le constate encore une fois aujourd'hui.
Il faut davantage se concentrer sur la protection des rives. Le Bloc québécois demande depuis des années au gouvernement de s'attaquer à l'érosion des berges de façon plus combative. Il existait auparavant un programme fédéral qui servait à financer la protection des rives. Il fut aboli et n'a jamais été réactivé. Le Bloc québécois a proposé de le réactiver et a même proposé la création d'un fonds dédié à la lutte contre l'érosion avec un financement annuel de 250 millions de dollars. Le financement doit être récurrent et prévisible.
La lutte contre les changements climatiques doit être fondée à la fois sur la mitigation et l'adaptation aux effets des changements. Les sommes investies pour le Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes sont insuffisantes pour construire des infrastructures susceptibles de contrer les effets négatifs des changements climatiques. On parle d'environ 3 milliards de dollars sur 10 ans. C'est trop peu.
Le discours du Trône parle d'investissements pour prévenir et prévoir certains effets négatifs des changements climatiques. Il parle d'une stratégie nationale d'adaptation. Ce serait la première jamais publiée par le gouvernement canadien. Le ministre de l'Environnement en a parlé à la COP26, l'an dernier. Près d'un an plus tard, il n'y a toujours rien de publié. On n'a aucune idée de la stratégie, du plan du gouvernement canadien en matière d'adaptation et de résilience pour faire face aux changements climatiques.
Est-ce normal que nous n'ayons toujours pas ce plan, en 2022, après avoir eu à subir les effets d'événements météorologiques intenses à plusieurs reprises, comme ce fut le cas en fin de semaine?
Je pense qu'on doit plus que jamais mettre la main à la pâte, proposer cette stratégie et la mettre en œuvre le plus rapidement possible pour aider nos communautés à être plus résilientes et prêtes à faire face à ces changements ou aux effets de ces changements.
Je pense que cela va rapidement devenir la priorité. Le ministre le sait très bien. Je ne sais pas ce qu'il attend pour agir. En fait, si on veut mon avis, c'est déplorable que le gouvernement libéral se vante de lutter contre les changements climatiques, mais qu'il n'applique pas les changements qui s'imposent pour opérer la transition énergétique au Canada et la sortie des énergies fossiles. Aujourd'hui, ce que l'on constate, c'est qu'il ne suffit pas de réparer des incidents climatiques. Il faut les prévenir.
Les citoyens sont de plus en plus inquiets. Dans ma circonscription, de plus en plus de comités citoyens se forment pour demander aux différents paliers de gouvernement d'agir maintenant. Une citoyenne qui possède un terrain à Métis‑sur‑Mer a contacté mon bureau récemment pour dire que des galettes d'au moins un mètre sont parties dans la mer au cours de la dernière année. Des citoyens de Sainte‑Félicité qui n'ont jamais milité auparavant se sont réunis un samedi, au printemps, pour participer à un événement organisé par une étudiante de l'UQAR qui s'intéresse à l'érosion des berges. Tous les participants disaient la même chose: ils sont inquiets pour l'avenir.
On ne peut pas continuer, de bonne foi et en pleine conscience, à financer des projets qui exacerbent les changements climatiques. Aujourd'hui, au Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, le thème de l'étude était: est-ce que les communautés autochtones sont prêtes et aptes à affronter les catastrophes naturelles?
Le chef de la communauté micmaque de Listuguj, Darcy Gray, est revenu sur les douloureux souvenirs et événements liés à l'inondation de 2018, au cours de laquelle plusieurs maisons avaient été touchées. Il a d'ailleurs mentionné que les prérequis pour le dédommagement avaient été modifiés en cours de route, rendant ainsi moins élevé le nombre de maisons admissibles à des compensations.
Ces événements pourraient se reproduire. Est‑on réellement prêts à y faire face? La réponse est malheureusement non. Il faut préparer non seulement l'adaptation, mais l'atténuation aussi.
On critique depuis longtemps le fait que le Canada n'a jamais atteint ses cibles de réduction des gaz à effet de serre et continue de subventionner massivement l'industrie canadienne du gaz et du pétrole plutôt que d'investir dans les énergies renouvelables et le développement de l'économie verte.
Or, le gouvernement s'entête dans sa lubie des hydrocarbures et il est incapable d'entamer la réduction graduelle de la production. Il y a bien la fameuse promesse de plafonnement des émissions du secteur gazier et pétrolier, mais cette promesse ne vise pas la sortie graduelle du charbon, du gaz et du pétrole. Elle prétend que ces industries peuvent être viables écologiquement en réduisant l'intensité carbonique de leur production.
Autrement dit, pendant que le monde transite du régime énergétique des hydrocarbures vers celui des énergies renouvelables, le Canada et le gouvernement libéral transitent des hydrocarbures aux hydrocarbures.
Combien de dollars le Canada va‑t‑il engloutir avec l'argent des contribuables pour aider les pollueurs à moins polluer, plutôt que d'aider les entreprises innovantes à créer l'économie de l'avenir?
Par exemple, la stratégie de l'hydrogène gris du Canada et les promesses douteuses des technologies de captation, d'utilisation et de stockage du carbone nous laissent déjà envisager la facture salée de l'inaction libérale. On paie déjà des millions de dollars pour développer des technologies non éprouvées qui seraient implantées dans des années, donc trop tard pour atteindre nos objectifs de réduction pour 2030. Tout cela pour produire du gaz et du pétrole soi‑disant moins polluants, plutôt que de faire la vraie transition énergétique.
Que la catastrophe actuelle soit liée directement ou indirectement aux changements climatiques n'est peut‑être pas l'objet du débat. Toutefois, elle nous rappelle qu'il faut absolument et le plus rapidement possible préparer nos communautés à faire face aux effets, qui seront de plus en plus violents, des changements climatiques.
:
Madame la Présidente, je suis reconnaissant d'être ici aujourd'hui. J'aimerais remercier mes collègues parlementaires parce que nous parlons ce soir des répercussions que l'ouragan Fiona a eues sur le Canada atlantique, sans oublier bien sûr l'Est du Québec.
D'abord, je souligne que je partagerai mon temps de parole ce soir avec mon collègue de .
Il n'a pas été simple de déterminer quelle était la meilleure façon d'aborder le débat de ce soir compte tenu de la gravité de la situation qui se déroule actuellement dans le Canada atlantique. Certes, en tant que député du Canada atlantique, je suis ici alors qu'un bon nombre de mes collègues ne le sont pas. Ils sont en fait dans leur région pour travailler directement avec les gens de leur circonscription afin de s'attaquer aux lourdes conséquences bien réelles de l'ouragan Fiona, qui est parvenu jusqu'à nos côtes vendredi soir et qui y est resté tout au long de la fin de semaine.
Je suppose que beaucoup d'entre nous — et je pense aux députés, mais également aux Canadiens qui nous regardent à la maison — avons vu les images déchirantes partout dans la région, que ce soit à Port aux Basques, où des maisons se sont retrouvées dans l'océan et où une femme est malheureusement décédée, ou à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, où des arbres énormes plusieurs fois centenaires ont été arrachés, presque comme s'ils étaient de simples jouets. Telles étaient la violence et l'intensité de cet ouragan. À l'échelle de la région, un certain nombre de résidants n'ont toujours pas d'électricité. En fait, ils n'auraient pas la moindre chance de regarder le débat ce soir parce qu'ils s'affairent à tenter de chauffer leur maison. Ils s'inquiètent d'avoir les fournitures nécessaires pour la suite.
Avant d'aller plus loin, je tiens à remercier les premiers répondants, les bénévoles et les professionnels qui sont sur le terrain et qui font tout en leur pouvoir pour aider les gens devant se relever de cette importante tempête. J'ai eu l'occasion d'être dans ma circonscription hier.
[Français]
J'ai parlé avec des travailleurs du Québec et d'Hydro-Québec. Il y a eu un effort concerté des services publics de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve, du Québec, de l'Ontario et du Maine.
[Traduction]
C'était impressionnant de voir les Canadiens se serrer les coudes et je tiens à remercier tous ceux qui travaillent loin de leurs proches pour assurer la protection des familles du Canada Atlantique.
Je compte utiliser le temps qui m'est imparti ce soir pour aborder différentes questions. D'abord, je parlerai des répercussions subies dans ma circonscription, Kings—Hants. Même si les répercussions y ont été graves et généralisées, je ne veux pas avoir l'air de dire n'importe quoi: les répercussions ont été bien plus sévères dans le Nord de la Nouvelle‑Écosse, au Cap‑Breton, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard et dans l'Ouest de Terre‑Neuve. Je parlerai de ces trois régions, ainsi que des Îles‑de‑la‑Madeleine, au Québec, mais je vais d'abord parler de Kings—Hants.
J'ai eu la chance d'arriver à la maison après ma semaine de travail à Ottawa juste avant que la tempête frappe. Au plus fort de la tempête, il y avait des vents d'environ 130 kilomètres à l'heure à Kings—Hants. La maison tremblait et c'est une maison relativement nouvelle dans un nouveau développement de la région. Honnêtement, nous n'avons pas beaucoup dormi, comme bien des gens du Canada Atlantique d'ailleurs. Nous avons vu des arbres passablement abîmés, dont certains qui étaient tombés sur les lignes électriques, entraînant des pannes de courant pour bien des gens. Une partie des gens de ma circonscription ont retrouvé l'électricité. En fait, la plupart des gens l'ont retrouvée, mais il reste des secteurs sans électricité. On espère pouvoir relier ces secteurs au réseau d'ici demain soir ou mercredi.
Je parle souvent du secteur agricole dans Kings—Hants. Quand on pense à la vallée de l'Annapolis, dont il a été question aujourd'hui pendant la période des questions, on pense à l'important secteur de la culture fruitière et aux vergers de pommes de la région. En outre, nous sommes en pleine saison de récolte de ces fruits.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Andrew Bishop, de Noggins Corner Farm, et, hier, j'ai rendu visite à Alex Sarsfield et Dave Power, deux agriculteurs de ma circonscription, pour constater les dommages, qui sont nettement moins importants que ceux causés par l'ouragan Dorian. Dans certains cas, dans presque toute l'industrie, 90 % des pommes étaient tombées au sol, et elles ne pouvaient donc plus être commercialisées comme elles auraient pu l'être si elles avaient été cueillies sur l'arbre. Heureusement, dans bien des cas, ce n'est pas arrivé dans la vallée de l'Annapolis, mais certaines fermes ont subi des dommages considérables.
En ce qui a trait aux télécommunications, dans les 36 à 48 premières heures, il était très difficile de faire un appel téléphonique ou d'envoyer un message texte. Je me souviens de m'être levé samedi matin pour évaluer les dommages. Je voulais faire le tour de ma circonscription pour parler à mes concitoyens et trouver comment le gouvernement du Canada pouvait mieux les aider en collaboration avec les différentes autorités locales. Je n'ai même pas pu participer à la conférence téléphonique organisée par le parce qu'il n'y avait plus de connexion cellulaire.
Je sais qu'il s'agit d'un sujet délicat et que la situation des télécommunications est difficile, mais j'estime que ce qui s'est passé avec nos télécommunications doit faire partie des leçons à retenir de l'ouragan Fiona. Quand il y a une panne d'électricité et que l'accès à Internet est coupé, le seul lien que les gens ont avec leur collectivité et les services d'urgence est leur téléphone cellulaire parce que beaucoup de personnes n'ont plus de ligne terrestre. Que pouvons-nous faire pour garantir que les tours de téléphonie cellulaire restent debout le plus longtemps possible, même si nous savons que le service ne sera pas parfait en raison de la nature de ce genre de tempêtes?
Mon collègue, le , député de Nova‑Centre, habite dans le Nord de la Nouvelle‑Écosse. Nous avons vu les images des impacts sur l'infrastructure agricole et forestière dans cette partie de la province. La ville de Sydney a été frappée particulièrement durement. Je suis heureux d'informer la Chambre que le député de a avisé notre caucus de la Nouvelle‑Écosse que le courant avait été rétabli dans sa collectivité. Par contre, je sais que d'autres régions, notamment l'Île‑du‑Prince‑Édouard, sont toujours privées de courant. Je n'ai pas d'information récente, mais je sais que nous poursuivons les efforts dans ce domaine.
Pour ce qui est de Port aux Basques, je n'ai pas de mots. Le nombre de maisons détruites dépasse certainement 25. Je pense à la députée de , qui est sur les lieux. Si elle nous regarde aujourd'hui, je veux qu'elle sache que nous pensons à elle. Il n'y a rien que je puisse dire aujourd'hui pour décrire avec justesse ce que cela signifie que de perdre ainsi 25 maisons et un membre de sa communauté.
Je veux parler de notre intervention. Elle comporte trois principaux volets. Les Forces armées canadiennes sont déjà sur le terrain dans le Canada atlantique. Lorsque les provinces nous ont envoyé leurs demandes, nous étions là pour les aider. Je félicite la d'avoir mobilisé ces gens pour qu'ils participent au nettoyage. Le député de a précisé à quel point c'est important, et il a raison. C'est exactement pourquoi nous avons envoyé des membres des Forces armées canadiennes sur le terrain dans un délai de 48 heures, ce qui est impressionnant, pour qu'ils apportent leur aide. Ce soir, je leur lève mon chapeau.
Au cours des 30 prochains jours, le gouvernement du Canada égalera les dons faits par des particuliers à la Croix-Rouge canadienne. Il s'agit là d'un programme majeur. Je crois que le gouvernement pourrait être disposé à prolonger cette période, en fonction des circonstances et de l'étendue des dommages, une fois qu'elle aura été évaluée au cours des prochains jours. Nous nous réjouissons vraiment de cette mesure, ainsi que du fait qu'elle a été mise en place très rapidement.
Enfin, il y a le programme des Accords d'aide financière en cas de catastrophe. Par exemple, le gouvernement du Canada a aidé à mettre en place un programme de 5 milliards de dollars avec le gouvernement de la Colombie-Britannique lorsque les pluies atmosphériques ont frappé l'intérieur de la province. C'est le modèle que les provinces de l'Atlantique et le gouvernement du Québec, s'ils choisissent de le faire, pourraient adopter afin que le gouvernement du Canada soit là pour aider aux réparations et à la reconstruction des collectivités.
Je veux simplement que les gens de ma circonscription sachent, s'ils sont en mesure de suivre le débat de ce soir, que le gouvernement du Canada sera là pour les aider à reconstruire leurs collectivités. Nous allons mettre en place ces programmes le plus rapidement possible. Nous savons qu'il y aura des difficultés logistiques. Nous pensons aux collectivités rurales et à leur capacité, notamment en ce qui concerne les entreprises de construction et la main-d'œuvre. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Cependant, nous serons là et nous sommes déterminés à travailler avec les députés de la Chambre, avec les gouvernements provinciaux et avec les autorités locales pour que cela se concrétise.
Un député pourrait peut-être m'interroger sur les répercussions sur l'agriculture. En tant que président du comité de l'agriculture, je serais heureux de répondre.
Ma principale conclusion, c'est que le gouvernement du Canada sera là. Je sais que tous les députés appuieront ces initiatives pour que nous puissions être présents sur le terrain auprès des collectivités du Canada atlantique. C'est un moment crucial, car il faut maintenant reconstruire les collectivités les plus durement touchées en veillant à ce que leurs infrastructures soient résistantes aux changements climatiques. Je sais que ces mots peuvent sembler très banals, mais nous devons nous assurer de reconstruire des maisons, des arénas et des écoles qui seront en mesure de résister aux futures intempéries. Je m'en tiendrai là.
:
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui pour décrire les dommages que l’ouragan Fiona a causés la région de l'Atlantique, où j'habite. J’aimerais aussi parler des efforts déployés par le gouvernement fédéral pour aider les populations de l’Atlantique à se relever de ce que nous pouvons qualifier de tempête la plus dévastatrice de notre histoire.
Je suis de tout cœur avec la famille, les amis et la communauté des personnes qui ont péri dans cette terrible tempête. Je reconnais la désolation des personnes qui ont perdu leur maison, leur sanctuaire. Tous ces gens-là sont dans mes pensées. En outre, je sais que dans les provinces touchées, tous les pouvoirs publics se montreront solidaires. Ils uniront leurs efforts pour aider tous les sinistrés et leur famille à se relever de cette épreuve très difficile.
Je tiens à dire bien respectueusement que ce n’est pas le temps de se livrer à des jeux politiques. Au cours de notre discussion sur l'impact dévastateur de l’ouragan Fiona, j’ai entendu plus d’une personne dans cette enceinte tenir des propos qui relèvent de la politique hyperpartisane alors qu’elles n’ont habituellement pas grand-chose à dire sur les provinces de l'Atlantique. Le moment est mal choisi pour ce faire.
L'heure est plutôt à la collaboration: il faut soutenir ensemble les personnes touchées par cette violente tempête. Il faut prendre conscience des immenses défis que doivent affronter beaucoup de résidants de ma région, celle de l'Atlantique, à cause de cet ouragan. C'est le moment de montrer aux Canadiens de l'Atlantique que nous pouvons mettre la partisanerie de côté et unir nos forces pour les aider.
Les Canadiens de l'Atlantique sont incroyablement résilients, comme beaucoup de gens de cette région l'ont dit ce soir. Nous savons nous préparer avant l'arrivée d'une tempête. Nous nous préparons au mauvais temps. Nous veillons à avoir les provisions et le matériel qu'il faut. Il est toutefois évident que les tempêtes deviennent de plus en plus violentes et que l'ouragan Fiona a réduit en miettes les préparatifs et les plans de nombreux résidants. Je crois que personne ne pourrait décrire, pour le moment, toutes les répercussions qu'aura cette tempête dans les provinces de l'Atlantique et tous les besoins auxquels il faudra répondre.
Il me semble que nous débattons de cette question trop tôt, car les vents sont encore forts dans certaines régions du Canada atlantique. En ce moment même, certaines provinces s'emploient encore à déterminer ce qu'il faut faire et ce que le gouvernement fédéral peut faire pour mieux soutenir leurs efforts. Cependant, que ce soit avant, pendant ou après cette tempête, je peux dire que le gouvernement a toujours été là pour soutenir les provinces. Nous sommes restés constamment en contact avec les premiers ministres des provinces touchées, car lorsque les provinces ont besoin de son aide, le gouvernement fédéral doit répondre à l'appel.
La Nouvelle‑Écosse, Terre‑Neuve‑et‑Labrador et l'Île‑du‑Prince‑Édouard ont demandé l'aide du gouvernement fédéral, et ce dernier a rapidement déployé des ressources et des membres des Forces armées canadiennes pour les aider. Je tiens à remercier le , le et la d'avoir agi à la vitesse de l'éclair. La Force opérationnelle interarmées de l'Atlantique, la 5e Division du Canada, les Rangers canadiens, les réservistes, les effectifs et les appareils de l'Aviation royale canadienne, les navires de la Marine royale canadienne et d'autres encore sont prêts au déploiement.
Dans ma province, en Nouvelle‑Écosse, une équipe de reconnaissance des Forces armées canadiennes est déjà sur le terrain au Cap‑Breton pour constater et évaluer les dommages ainsi que déterminer comment les militaires peuvent le mieux apporter leur aide. Les provinces sont à pied d'œuvre, et les Forces armées canadiennes sont prêtes à les aider dans tous les domaines, qu'il s'agisse de ponts, de routes ou du rétablissement du réseau électrique. À la demande de la province, le NCSM Margaret Brooke a quitté St. John's et se dirige en ce moment même vers quatre collectivités de la côte Sud de Terre‑Neuve pour y mener des vérifications du bien-être. Par ailleurs, les Forces armées canadiennes apporteront leur aide sur le terrain à Terre‑Neuve en travaillant avec les autorités locales afin de veiller au bien-être et à la sécurité des habitants de la province.
À la demande de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, les Forces armées canadiennes vont aider à enlever les arbres et les autres débris qui jonchent les routes afin que les techniciens puissent rétablir le courant dans cette province. Les militaires aideront aussi à reconstruire les routes au besoin. De l'enlèvement des débris au déblaiement des routes en passant par des survols visant à évaluer les dommages et la vérification du bien-être des plus vulnérables, les Forces armées canadiennes sont prêtes à appuyer les provinces dans leurs efforts visant à venir en aide à ceux qui ont été durement touchés par cette violente tempête. Je remercie énormément les membres des Forces armées canadiennes qui sont à pied d'œuvre pour soutenir les provinces de l'Atlantique et les personnes qui sont en route.
Plus tôt cette semaine, nous avons souligné la Journée de reconnaissance des familles de militaires, mais j'aimerais remercier les familles des militaires qui sont déployés dans les municipalités du Canada atlantique ou qui s'apprêtent à l'être.
On oublie souvent les familles de militaires. Pourtant, elles sont si importantes. Elles méritent toute notre gratitude. Elles ont certainement la mienne. Il y a tout un contingent militaire au Canada atlantique en ce moment. Certains trouvent peut-être difficile de constater les épreuves que les gens là-bas doivent surmonter. Je les remercie de tout ce qu'ils font.
Comme quelques députés d'en face l'ont fait ce soir, j'ai mentionné déjà que les Canadiens du Canada atlantique sont résilients. Cela se manifeste dans les incroyables actes de gentillesse que nous observons d'une communauté à l'autre. Dans ma circonscription, Dartmouth—Cole Harbour, des entreprises telles que Stone Pizza et Chanoey's Pasta distribuent des repas chauds gratuitement aux gens dans le besoin, notamment ceux qui n'ont pas d'électricité. D'autres donnent du café chaud ou fournissent aux gens un endroit où recharger leur téléphone.
Quand les gens voient arriver des équipes de monteurs de lignes de l'extérieur de la province, ils les saluent par des acclamations et ils les remercient de leur aide. Certains leur offrent même des boissons chaudes et des collations. Des gens qui ont du courant installent des stations de recharge sur leur parterre et ils invitent leurs voisins à venir s'asseoir et prendre un café pendant que leur téléphone recharge. Dans ma circonscription, des gens sont sans électricité. J'en fais partie. Ma famille est à la maison aujourd'hui et elle ne peut pas regarder ce débat parce qu'il n'y a pas de courant. Évidemment, et je crois qu'un député d'en face l'a mentionné plus tôt ce soir, les plus appréciés en ce moment, ce sont la panoplie de propriétaires de scie à chaîne qui se portent volontaires pour aider à retirer les nombreux arbres tombés.
Je veux que tous les Canadiens qui sont en mesure d'écouter ces discours ce soir sachent que le gouvernement égale les dons faits à la Croix-Rouge canadienne dans le cadre de l'appel lancé à la suite de l'ouragan Fiona. Les gens en mesure de donner pourront venir en aide à ceux qui ont perdu leur maison ou qui ont besoin d'aide humanitaire.
Je voudrais conclure en remerciant ceux qui ont travaillé si dur pendant la tempête et après celle-ci, qu'il s'agisse des premiers intervenants et des bénévoles jusqu'aux travailleurs de la santé et aux équipes de réparation des lignes électriques, en passant par les gens qui sont prêts à donner un coup de main partout dans les communautés. Ce sont des personnes qui, en temps de crise, font tout ce qu'elles peuvent pour s'aider les unes les autres. Je les remercie de tout ce qu'elles font pour rendre cette terrible situation aussi réconfortante qu'elle puisse l'être.
:
Madame la Présidente, j'interviens ce soir dans le cadre du débat d'urgence sur la situation au Canada atlantique à la suite de l'ouragan Fiona.
Pour ceux qui n'ont pas vécu ce genre de situation, je signale qu'au cours des 20 dernières années où j'ai vécu sur la côte Sud de la Nouvelle‑Écosse, j'ai vu frapper quatre ouragans et un certain nombre de tempêtes tropicales. Outre les croustilles que tout le monde achète en cas de tempête, il y a, malheureusement, certaines routines que nous suivons en préparation à une tempête et d'autres routines que nous suivons durant celle-ci.
Les gens de la campagne qui ont un puits et une fosse septique doivent prendre quelques précautions. Ils doivent remplir leur baignoire d'eau qu'ils utiliseront pour chasser l'eau de la toilette. Ils possèdent aussi une génératrice. S'il s'agit d'un gros modèle sophistiqué, elle alimente peut-être toute la maison. Toutefois, si ces gens sont comme moi, leur génératrice n'alimente que le réfrigérateur et peut-être le micro-ondes, et il faut la remplir de temps en temps. Il s'agit de mon premier mandat, et je viens de découvrir l'un des risques du métier: mon épouse est à la maison dans cette situation où, pour être en mesure de faire le nécessaire, elle doit remplir la génératrice d'essence pour que celle-ci continue de fonctionner.
J'habite dans la baie St. Margarets. Certains députés ne savent peut-être pas que c'est là que se trouve Peggy's Cove. Des travailleurs de la Nova Scotia Power sont venus dans notre rue aujourd'hui parce que nous n'avions pas d'électricité, l'ayant perdue à minuit vendredi. Ils ont constaté les ravages causés par les arbres dans notre rue et sur les lignes électriques, y compris sur mon terrain. Ils ont dit que le courant serait rétabli à 23 h ce soir, mais ils ont ensuite ajouté: « Nous n'allons pas réparer cette rue aujourd'hui, il y a trop de travail. C'est la pire rue de la baie St. Margarets. Nous serons de retour d'ici un jour ou deux. Nous devons remplacer des lignes et toutes sortes d'autres choses. »
C'est une période très difficile, et l'accès limité à l'électricité a une incidence sur tout, y compris certaines choses auxquelles nous ne pensons pas. Pendant les appels que j'ai faits dans ma circonscription cette fin de semaine, j'ai parlé à des membres d'une famille dont la mère a eu un accident vasculaire cérébral. Ils ont dû la transporter d'urgence à l'hôpital, mais l'hôpital n'avait pas assez d'électricité pour faire fonctionner l'appareil d'IRM. Les médecins ont pu formuler des hypothèses et lui donner des médicaments, mais ils n'ont pas pu faire tout ce que l'on ferait habituellement dans une situation aussi grave, car l'hôpital fonctionnait avec une alimentation de secours. Je suis sûr que mon bon ami, notre collègue médecin de , a vu cela de nombreuses fois dans sa vie antérieure en milieu hospitalier, quand il a dû affronter ce genre de tempête dans sa circonscription.
Le député de a parlé tout à l'heure des répercussions sur l'agriculture dans sa circonscription. Dans Cumberland—Colchester, nous avons une industrie viticole florissante et nous produisons certains des meilleurs vins du Canada. Un des plus grands établissements vinicoles vient de nous informer que 20 % de ses raisins sont au sol et qu'en raison d'une alimentation en électricité limitée, il ne dispose que de 25 % de courant et ne peut pas récolter le reste des raisins. C'est un problème pour l'entreprise à cette période‑ci de l'année, étant donné les dommages que certaines vignes ont subis à cause du vent et des arbres, en plus des problèmes liés au toit de l'usine de transformation.
Voici un avant-goût de ce à quoi ressemble la vie locale. Dans ma rue, tout le monde se rallie. Les gars sortent les tronçonneuses et aident là où ils peuvent. D'ailleurs, tous les hommes que je connais, moi y compris, ne manquent jamais d'utiliser leur tronçonneuse dès que l'occasion se présente. Cependant, malgré la façon dont nous nous mobilisons face à de telles crises, et les mesures que nous prenons au Canada atlantique et presque partout au Canada en pareilles situations, il y a des choses vraiment difficiles.
Je tiens d'abord à offrir mes condoléances aux familles des personnes qui ont perdu la vie lors de cette tempête, dont l'une est une femme de 73 ans de Port aux Basques. On rapporte des vagues de 10 mètres de haut en moyenne. En fin de semaine, j'ai appelé des collectivités de pêcheurs de Terre‑Neuve, de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, du Nouveau‑Brunswick et de la Nouvelle‑Écosse, et les habitants d'un village de pêcheurs du Sud-Ouest de Terre‑Neuve avec qui j'ai parlé m'ont dit qu'il y avait à l'occasion des vagues de 30 mètres de haut, ce qui explique pourquoi il y a une telle dévastation. Nous compatissons pour la famille de la femme qui a disparu en mer, mais qui a été retrouvée.
Le député de sait sûrement où se trouve Lower Prospect. Nous avons appris aujourd'hui qu'un homme de Lower Prospect est porté disparu et qu'on pense qu'il a été emporté par les flots. Il n'a toujours pas été retrouvé.
De plus, évidemment, des maisons ont été détruites par les inondations et par des arbres, surtout par des arbres. Des centaines de milliers de résidants de la Nouvelle‑Écosse n'ont toujours pas retrouvé l'électricité. D'après les dernières informations que j'ai reçues, des 82 000 résidences de l'Île‑du‑Prince‑Édouard, 80 000 n'ont toujours pas d'électricité. Dans la majorité des cas, l'électricité est acheminée depuis le Nouveau‑Brunswick.
Mes pensées accompagnent évidemment mes concitoyens de la Nouvelle‑Écosse et tous les Canadiens de l'Atlantique qui ne se sont pas encore remis de la catastrophe et qui continuent de composer avec ses répercussions.
Comme je l'ai mentionné plus tôt pendant la période des questions et dans le cadre de la déclaration que j'ai faite en vertu de l'article 31 du Règlement, l'ouragan Fiona n'est pas le premier à frapper le Canada atlantique. Comme je l'ai dit, j'ai vécu 4 ouragans au cours des 20 dernières années, mais il y en a eu plus de 30 depuis 1951 et bien d'autres auparavant, si on remonte jusqu'à 1775, même si les données scientifiques à ce sujet ne sont pas très nombreuses. Il y a eu des tempêtes tropicales et extra-tropicales, et les gens de la région savent comment se préparer avant leur arrivée.
Je peux donner quelques exemples de tempêtes bien connues. Les gens qui sont proches du milieu de la pêche connaîtront ce qu'on a appelé les « grands coups de vent » de 1926 et 1927: deux ouragans qui ont tué plus de 300 pêcheurs dans les Grands Bancs. Un ouragan a touché terre à Yarmouth et l'autre, à Port Hawkesbury. C'était en 1926 et 1927.
L'ouragan Cindy, en 1959, a frappé les côtes du Nouveau‑Brunwick. Il y a eu, au fil des décennies, des tempêtes semblables dont nous pourrions parler. En 1950, l'ouragan Able a touché Goodwood, à Halifax, qui est également dans ma circonscription. En 1940, l'ouragan dit « de la Nouvelle‑Écosse » s'est abattu sur Lockeport, dans ma circonscription.
Ce type de tempêtes nous est familier. Leur intensité s'accroît, mais nous les connaissons depuis des siècles dans le Canada atlantique. Elles sont toujours synonymes de tragédie, mais l'ouragan Fiona était différent parce qu'il était géographiquement beaucoup plus vaste. J'étais sur la côte Sud lorsque l'ouragan Juan a frappé, en 2003. La tempête était intense, mais elle était compacte et elle a rapidement traversé la région. Elle a causé beaucoup de dégâts à minuit, avec la marée haute et la pleine lune. Le secteur riverain d'Halifax a été détruit. Cependant, cette fois-ci, la tempête était plus étendue et se déplaçait plus lentement. Les vents ont donc été présents plus longtemps.
Les ouragans manipulent l'océan de deux façons, en vagues de déferlement. D'abord, la puissance déplace l'eau, puis le vent pousse les vagues. Il se produit alors une sorte de double impact. Quand un ouragan reste en place plus longtemps, il y a des vagues plus intenses, et c'est ce qui est arrivé avec Fiona.
J'aimerais également réitérer les commentaires de notre chef plus tôt aujourd'hui lorsqu'il a demandé au comment nous, en tant que députés de l'opposition, pouvons le mieux soutenir les Canadiens de l'Atlantique qui sont dans le besoin en ce moment. Tout le monde — non seulement à la Chambre, mais aussi partout au pays — peut nous aider. Je dois aussi exprimer ma gratitude au gouvernement fédéral pour sa communication constante avec les députés de l'opposition et sa réponse rapide aux demandes d'aide militaire.
J'aimerais également remercier les dirigeants municipaux de ma collectivité à qui j'ai parlé. Ils ont fait un excellent travail en communiquant, ces derniers jours, avec moi et avec leurs résidants sur la façon de se préparer et les mesures à prendre par la suite pour fournir des services aux résidants. Nous pouvons tous obtenir de meilleurs résultats de nos concitoyens lorsque nous travaillons ensemble et que nous maintenons des canaux de communication ouverts.
En de tels moments, nous dépendons des monteurs de lignes, qui travaillent jour et nuit pour rétablir le courant le plus rapidement possible. Il n'y a jamais eu autant de lignes électriques tombées au sol qui menacent les travailleurs et le public. Cela pourrait prendre des semaines avant que les monteurs de lignes de la Nova Scotia Power puissent dormir huit heures d'affilée. Je crois que nous devrions les remercier.
Par ailleurs, plus de 300 monteurs de lignes d'autres provinces et même de la Nouvelle-Angleterre, comme on l'a entendu plus tôt, arrivent en renfort. Comme le veut la tradition, lorsqu'une crise survient, les provinces de l'Atlantique viennent en aide aux États de la Nouvelle-Angleterre, et vice-versa. Les Canadiens de l'Atlantique ont la réputation d'aider leurs amis dans le besoin, et les Canadiens des autres régions du pays en font tout autant lorsque c'est nécessaire.
Je tiens aussi à remercier les policiers, les ambulanciers, les pompiers ainsi que les membres de la Garde côtière et des forces armées pour tout ce qu'ils font pour garder nos communautés en sécurité et nous aider à rebâtir.
Comme c'est la tradition dans les Maritimes, les communautés se serrent les coudes lorsqu'une catastrophe survient. De généreux dons permettent d'approvisionner en personnel et en matériel les centres d'accueil et les abris en cas d'évacuation. Les Néo-Écossais ont la couenne dure, et ce trait de caractère ressort immédiatement lorsque des tragédies comme celle-ci surviennent.
Alors que nous entamons la reconstruction, je sais que les Néo-Écossais et les Canadiens de l'Atlantique seront plus déterminés que jamais. J'ai été impressionné par de nombreux groupes et organismes qui ont rapidement commencé à évaluer les dommages causés par la tempête. Au Canada atlantique, cela inclut des groupes de l'industrie représentant bon nombre de nos agriculteurs, de nos pêcheurs et de nos travailleurs forestiers, qui ont tous été éprouvés par les dommages.
Dans les collectivités côtières du Canada atlantique, les grosses tempêtes mettent toujours en péril les quais et les ports pour petits bateaux, bien sûr. Des gens de ma circonscription et des localités côtières de la région ont parlé de l'ampleur des dommages qu'ils ont pu voir du côté des quais. J'ai parlé à des maires de la province de Terre‑Neuve, à des ministres de l'Île‑du‑Prince‑Édouard et à des associations de pêcheurs du Nouveau‑Brunswick pour comprendre les premières évaluations. Bon nombre de ces groupes commencent tout juste à retourner sur l'eau et à constater l'ampleur des dégâts subis par les quais, les engins de pêche et les fermes, puisqu'il est maintenant relativement sécuritaire de faire une telle exploration, pourvu qu'on évite les fils électriques qui sont tombés.
J'ai aussi parlé, pendant la fin de semaine et aujourd'hui, avec des représentants de l'Union des pêcheurs des Maritimes, de FFAW-Unifor et de la PEI Fishermen's Association en ma qualité de ministre du cabinet fantôme pour les pêches. Ils m'ont expliqué que la situation est grave dans le Sud-Est du Nouveau‑Brunswick et qu'à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, les quais de la côte Nord sont fortement endommagés. Dans le Sud-Ouest de Terre‑Neuve, nous avons aussi pu voir une destruction et une dévastation complètes.
J'ai appris que des pêcheurs de l'Île‑du‑Prince‑Édouard avaient remisé leurs bateaux en vue de la tempête. Lorsqu'ils sont retournés sur les lieux, leurs bateaux n'étaient plus là. Des pêcheurs m'ont dit que la remise où ils entreposaient les engins de pêche au flétan et au homard avait complètement disparu. Je sais que des pêcheurs du Nouveau‑Brunswick sont allés en mer aujourd'hui et qu'ils y retourneront demain pour tenter de retrouver les engins de pêche au homard qu'ils avaient laissés dans les zones de pêches. Ce sera très difficile.
David Sansom, président de l'administration portuaire de Red Head, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard, a dit ceci:
La marée a monté si haut qu'elle a emporté et complètement détruit le quai inférieur. Ce soir, la marée a soulevé le quai de l'est et l'a détaché de l'endroit où on l'avait consolidé.
Il a ajouté ceci:
Tout est à la dérive et inutilisable pour le moment.
De plus, des engins ont été perdus, et certains pêcheurs vont perdre plusieurs jours de pêche, voire des semaines, à cause des dommages causés aux infrastructures. Ils pourraient même perdre une saison de pêche. La saison estivale de pêche au homard est encore en cours à l'Île‑du‑Prince‑Édouard et au Nouveau‑Brunswick, mais, d'ici à ce qu'on évalue les dommages causés aux quais, il se pourrait que certains pêcheurs ne puissent pas retourner pêcher cette saison. Il leur reste trois semaines avant la fin de la saison.
Voilà pourquoi la doit envisager sérieusement de prolonger les saisons dans ces collectivités, compte tenu des graves problèmes financiers auxquels les familles de pêcheurs doivent faire face à cause de l'ouragan. Par ailleurs, le ministère des Pêches doit commencer immédiatement à préparer des plans en vue de réparer les quais dont il est responsable, et il doit accélérer la délivrance de permis pour que les pêcheurs puissent reprendre leurs activités le plus rapidement possible.
Je vais lire le bref communiqué que FFAW-Unifor, qui représente bon nombre de pêcheurs côtiers de Terre‑Neuve, a publié ce matin pour faire le point sur situation dans le Sud de Terre‑Neuve:
Les pêcheurs professionnels de la côte Sud-Ouest de la province sont sous le choc depuis que la tempête post-tropicale Fiona a touché terre dans la région vendredi et samedi. Les dégâts causés par Fiona ont eu des répercussions sur de nombreuses entreprises, ayant notamment endommagé de l'équipement, des bateaux, des moteurs et des hangars. La FFAW-Unifor cherche à obtenir de l'aide financière des gouvernements fédéral et provincial afin de soutenir les efforts de reconstruction de ces pêcheurs côtiers.
Comme l'a expliqué Jason Spingle, secrétaire-trésorier de la FFAW-Unifor, « les dommages causés par Fiona ont été particulièrement importants entre La Poile et Port aux Basques. Certains pêcheurs côtiers ont perdu tout leur matériel, leurs moteurs, leurs bateaux et leurs hangars — tout a été emporté par la tempête. En tant que petits exploitants, ils n'ont aucun recours financier par le biais des mécanismes d'assurance traditionnels et c'est pourquoi nous sollicitons de l'aide financière auprès des gouvernements fédéral et provincial.
« Par le passé, de l'aide a été accordée aux pêcheurs côtiers à la suite d'ouragans et de tempêtes tropicales, et nous pensons que ce sera aussi le cas pour Fiona. Ces pêcheurs auront besoin d'aide financière pour remplacer leurs pertes et reprendre la pêche la saison prochaine.
« Les revenus des pêcheurs de cette région dépendent essentiellement, voire exclusivement, de la pêche au homard et au flétan. La reconstruction des infrastructures et le remplacement des équipements perdus seront essentiels pour permettre à la région de se remettre de la destruction causée par Fiona.
« Dans l'immédiat, la FFAW-Unifor communique avec ses membres sur le terrain pour continuer à évaluer l'ampleur des dommages et pour s'assurer que nos membres et leurs familles puissent satisfaire leurs besoins fondamentaux dans les jours et les semaines à venir. Le syndicat approuvera également un don à la Croix-Rouge canadienne par l'intermédiaire du Conseil exécutif dès que possible [...]
« Le rétablissement de la côte Sud-Ouest ne se fera certainement pas du jour au lendemain et nous reconnaissons qu'il y a beaucoup de pain sur la planche. Ce dont nos membres ont besoin maintenant, c'est d'un engagement de la part de nos élus à venir en aide aux pêcheurs côtiers qui en ont besoin. Sans cet engagement, ils perdront leur gagne-pain », conclut M. Spingle.
En tant qu'opposition officielle, nous préconisons une telle aide.
Les organisations de pêche commerciale et leurs membres, ainsi que les administrations portuaires, dressent l'inventaire des quais endommagés par l'ouragan. Des responsables d'administrations portuaires sont venus me faire part de leurs inquiétudes parce que, normalement, le gouvernement fédéral partage avec les administrations portuaires les coûts des réparations en se servant du financement destiné aux ports pour petits bateaux. Cependant, dans la situation actuelle, bon nombre de ces administrations n'ont pas les fonds nécessaires pour payer la moitié des coûts de réparation des dommages et, dans certains cas, de remplacement d'un quai détruit. Les administrations portuaires compteront sur la comme unique source de financement des ports pour petits bateaux pour payer la totalité des frais de reconstruction afin de les aider à s'assurer que les infrastructures se conforment de nouveau aux normes de sécurité et d'exploitation appropriées.
Comme la ministre des Pêches le sait — mais ce n'est peut‑être pas le cas de tout le monde ici —, il y a un certain nombre de pêches qui sont actuellement ouvertes, et de nombreux pêcheurs tentent d'évaluer les dommages et les pertes en matière d'équipement. Les représentants des organisations de pêche auxquels j'ai parlé veulent savoir immédiatement si leurs organisations recevront de l'aide financière.
Le ministre des Pêches sait très bien que la pêche au homard d'automne est ouverte dans la zone 25, entre le Nouveau-Brunswick et le Sud-Ouest de l'Île-du-Prince-Édouard. C'est une saison brève, qui est déjà presque terminée, et les quelques jours perdus ont des répercussions considérables. Nous demandons au ministre, comme nous l'avons déjà fait à la Chambre aujourd'hui, de prolonger la saison afin que les pêcheurs puissent la terminer. Je demanderai de nouveau au gouvernement ce soir s'il envisagerait de prolonger la saison.
Comme je l'ai dit à la Chambre plus tôt aujourd'hui, les ports pour petits bateaux sont en quelque sorte la route transcanadienne de nos océans. Sans eux, les embarcations ne peuvent pas être mises à l'eau, ce qui veut dire qu'on ne peut pas pêcher de fruits de mer et qu'il y a donc moins de produits canadiens dans les supermarchés et moins de revenus dans les communautés côtières.
Les travailleurs et travailleuses de la mer qui nous nourrissent méritent un gouvernement qui saura éliminer la bureaucratie et les tracasseries administratives et remettre les quais en activité. Les engagements du gouvernement sont sérieux et doivent être respectés.
Étant donné la situation, nous devons, en tant que législateurs, unir nos forces, porter attention aux besoins sur le terrain et fournir rapidement au Canada atlantique ce qu'il lui faut pour se remettre de cet ouragan, dans des délais qui permettront aux gens de retrouver un gagne-pain et de subvenir aux besoins de leur famille.
:
Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je prends la parole ce soir pour faire part à la Chambre et à tous les Canadiens des effets soudains et ravageurs de l'ouragan Fiona. Pour beaucoup et en particulier pour mes propres concitoyens de Cape Breton—Canso, mes voisins, ma famille et mes amis, cela représente un moment sans précédent dans la vie de tous les résidents de ma circonscription.
Il s'agit manifestement de l'un des plus gros phénomènes météorologiques survenus dans notre région et certainement l'un des plus destructeurs. Des maisons, des écoles et des collectivités entières qui, la semaine dernière encore, étaient florissantes, sont maintenant, pour beaucoup d'entre elles, méconnaissables. Des arbres sont tombés, des fils électriques sont sectionnés et des débris jonchent nos collectivités. C'est vraiment une situation inimaginable, que j'ai vue de mes propres yeux en parcourant ma circonscription au lendemain de cette tempête.
Je veux partager une histoire au sujet de Glace Bay, ma ville natale et celle où j'ai grandi. Il y a un quartier appelé Numéro 2, et il s'appelle Numéro 2 parce que son nom vient de la mine numéro 2, la mine de charbon. Il y a des gens formidables dans cette région, et le pôle de Glace Bay.
Tant de maisons d'ouvrier dans les régions touchées ont perdu leur toit, même qu'un toit a été arraché et retrouvé trois rues plus loin, dans la cour arrière d'un particulier. La force de la tempête et la dévastation qu'elle a causée ne peuvent pas être exagérées.
Néanmoins, je tiens à dire à mes collègues et aux Canadiens qui sont à l'écoute qu'une chose ressort intacte de la tempête: la résilience des gens de Cap‑Breton et du Nord-Est de la Nouvelle‑Écosse. Pour chaque cas de destruction que j'ai vu, il y a eu un exemple de solidarité. Les voisins s'entraident. Nous l'avons entendu aujourd'hui. Les membres d'une famille s'entraident et ils viennent même en aide à des étrangers, avec des gestes petits et très grands, que ce soit offrir un endroit sûr pour dormir ou laisser des fournitures sur le porche pour que les gens se servent. Ces exemples de bonne volonté sont à l'honneur sur la côte Est.
J'aimerais parler de la générosité que j'ai observée ces derniers jours, comme celle dont a fait preuve Margaret Kuchma. J'ai rencontré Margaret l'été passé, et elle est rapidement devenue un prolongement de ce que j'aime appeler « l'équipe Kelloway ». Margaret pense toujours à notre collectivité; en fait, elle la fait passer avant elle. Plus précisément, elle prend soin de tout le monde dans le quartier no 11 de Glace Bay, un autre qui porte le nom d'une mine de charbon, la mine de charbon no 11. Dimanche, après la tempête, Margaret a allumé sa génératrice, elle a nourri des dizaines de personnes à partir de chez elle et elle a permis aux gens de recharger leur appareil ou leur ordinateur portable, ou encore de tout simplement boire un café chaud.
Comme Margaret, après le passage de l'ouragan, les administrateurs et les élèves-officiers du Collège de la Garde côtière canadienne à Westmount, en Nouvelle‑Écosse, ont ouvert leurs portes à la population. J'étais là aujourd'hui. Les élèves-officiers aidaient les gens qui avaient été arrachés à leur domicile en leur offrant un toit, du soutien et de la nourriture. Quelle preuve de leadership. Quel leadership engagé. Ils sont des exemples à suivre.
Le personnel et les élèves-officiers étaient là pour la population. Je tiens à souligner qu'ils sont venus en aide à 40 familles qui ont été déplacées et qui vivent maintenant sur le campus jusqu'à ce qu'elles retournent chez elles. Ils permettent aux gens de boire un café chaud, de prendre une douche ou de tout simplement faire le point et de penser à la dévastation. Cela dit, il s'agit plutôt d'être avec des gens, même des étrangers, pour parler de la chance qu'ils ont eue pendant la tempête, et ce, malgré les défis qui les attendent.
Je sais que la plupart des gens le savent, mais je suis fier d'être un habitant de Cap‑Breton, dans le Nord‑Est de la Nouvelle‑Écosse. C'est une communauté qui s'est montrée autonome et courageuse, même quand les temps sont durs.
Je l'ai déjà dit et je le répète: mon père était responsable de services de sauvetage minier. Il était un formateur et un mentor pour ceux qui descendaient sous terre pour sauver des vies. Mon père était un homme de peu de mots, mais il me disait toujours: « Les crises révèlent le caractère des gens. »
Au cours des deux derniers jours, pendant que je parcourais ma circonscription, j'ai été touché par la gentillesse et la générosité des gens dans toutes les collectivités que je sers. Malgré notre résilience, il y a des limites à ce que nous pouvions accomplir au cours des 48 dernières heures. Heureusement pour nous, il n'a pas été nécessaire de chercher bien loin pour trouver des leaders.
Je veux prendre un moment pour remercier tous les premiers répondants qui sont venus en aide aux gens de ma circonscription. On l'a déjà dit ce soir, mais il convient de répéter que les policiers, les pompiers, les ambulanciers et les répartiteurs de la région ont tous travaillé sans relâche pour répondre aux appels des personnes dans le besoin. J'ai la conviction que bon nombre de ces personnes sont aujourd'hui en sécurité grâce à eux.
Rappelons-nous que, au moment où je prenais la parole ce soir, dans Cape Breton—Canso, il n'y avait pas eu de blessés graves ni de décès. C'est grâce à ces premiers intervenants. C'est grâce aux efforts du gouvernement provincial et du gouvernement fédéral qui ont travaillé en collaboration avec les municipalités, avec les communautés des Premières Nations et avec les villes à nous préparer en vue de la destruction qui s'amenait vers nous.
Je veux reparler de la Garde côtière un moment. La Garde côtière canadienne a répondu à des appels pour des bateaux qui avaient sombré ou qui s'étaient échoués. Elle demeure prête à répondre à tout déversement de matière polluante et à toute menace pour la faune marine.
Je tiens également à souligner la contribution des Forces armées canadiennes. Elles sont sur le terrain, ici, au Cap‑Breton. Que ce soit par voie aérienne ou maritime, elles nous ont apporté les ressources humaines, l'équipement et les moyens militaires nécessaires. Je tiens à remercier tout particulièrement les membres des FAC de la 5e Division du Canada, qui demeurent à nos côtés pour nous aider à nous remettre des dommages causés à nos collectivités.
Nos autorités municipales et provinciales ont également joué un rôle essentiel dans le cadre de cette intervention, qui s'est donc avérée fructueuse. Je sais qu'il reste encore beaucoup à faire, mais, lentement et sûrement, on commence à rétablir le courant dans les collectivités qui en sont privées depuis le passage de la tempête.
J'aimerais également profiter de cette occasion pour remercier mes collègues du fédéral pour le leadership exceptionnel dont ils ont fait preuve en cette période difficile. Je tiens à remercier tout particulièrement le et la pour le temps et les efforts qu'ils ont consacrés et qui, je le sais, ont énormément aidé nos collectivités. Je tiens également à remercier les députés de l'opposition qui ont communiqué avec moi pour prendre des nouvelles et savoir comment allaient mes concitoyens. Je les en remercie. Cela en dit long sur leur personne.
J'aimerais rappeler aux Canadiens et à mes collègues que les changements climatiques existent. Dans l'une des haltes-chaleur, un homme a dit: « Je croyais déjà aux changements climatiques, mais c'est maintenant à peu près garanti que j'y crois encore plus. »
Enfin, je remercie mes concitoyens de leur bravoure et de leur endurance. Les habitants de Cape Breton—Canso se sont montrés à la hauteur d'une autre épreuve. Que ce soit à titre de leader communautaire, de professionnel de la santé, de technicien ou de commis, ils ont tous joué un rôle crucial en s'entraidant. Cela va se poursuivre.
Les succès obtenus dans le contexte de cet incident, de cette tempête et de cet événement vraiment catastrophique et les réponses de tous les ordres de gouvernement ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui sans la gentillesse, la compassion et l'excellent travail observés dans les zones les plus durement touchées. J'exprime ma profonde gratitude aux gens incroyables de ma circonscription que j'ai le privilège de représenter à la Chambre et de servir.
Monsieur le Président, je crois que cela va vous être familier. Dans mon coin, il y a une chanson bien connue qui contient les paroles « we rise again », qu'on pourrait traduire par « nous renaissons de nos cendres ». En ce moment, ces paroles représentent bien la philosophie des habitants de ma circonscription et de l'ensemble des Canadiens de l'Atlantique. Ce sont des gens qui ont su braver les tempêtes. Compte tenu de tout ce qui s'est passé, c'est avec gratitude et une confiance absolue dans les gens du Cap‑Breton et du Nord-Est de la Nouvelle‑Écosse que, comme le dit si bien la chanson, nous allons renaître de nos cendres.
:
Monsieur le Président, en temps de crise, les Cap-Bretonnais se serrent les coudes. Ils s'unissent dans un objectif commun en aidant leurs voisins. Dans cet esprit, je dois commencer par remercier le député de d'avoir partagé son appareil et son nom d'utilisateur avec moi ce soir pour me permettre de prononcer ce discours. Je lui suis très reconnaissant d'avoir accepté de m'aider. Depuis le début de ce débat, il n'y a pas d'électricité à Eskasoni, et je suis donc venu à Sydney River, sur le territoire hospitalier de Cape Breton—Canso, pour prononcer mon discours.
Le Cap-Breton a été durement touché par l'ouragan Fiona. Nous avons vécu une nuit meublée de vents hurlants, du bruit des arbres qui se brisent, de pluies torrentielles et de dévastation sans précédent. La plupart de nos collectivités sont toujours sans électricité, sans eau courante, et beaucoup sont sans chauffage. Les toits de nombreux bâtiments ont été arrachés. Des arbres déracinés et des poteaux d'électricité jonchent les rues.
Dans la municipalité régionale de Cap‑Breton, des arbres géants ont été déracinés et sont tombés sur des clôtures, des maisons et des voitures. Dans les collectivités côtières comme Neil's Harbour, la mer est carrément entrée dans les maisons, laissant une couche d'écume de mer d'au moins un pied sur toutes les surfaces. L'accès à Internet demeure irrégulier, voire inexistant à certains endroits. Il y a de longues files devant les stations-service où les gens veulent acheter de l'essence pour leur génératrice afin de chauffer leur maison et d'empêcher leur nourriture de s'avarier. C'est réellement la pire tempête à avoir frappé notre île, mais dans le sillon de la tempête, j'ai été témoin du meilleur des gens de nos collectivités, qui se soutiennent et s'aident les uns les autres pour rebâtir.
J'ai parlé avec des gens de partout sur l'île qui, même s'ils sont fatigués, font tout en leur pouvoir pour aider leurs concitoyens du Cap‑Breton. Je pense à des gens comme la lieutenante Jenelle Durdle, de l'Armée du Salut, qui offre des repas chauds et des vêtements chauds aux gens qui en ont besoin.
J'ai parlé avec des membres des Forces armées canadiennes de la caserne de Victoria Park qui participent aux efforts de rétablissement, notamment à la recherche de logements pour ceux qui se sont retrouvés à la rue et ont besoin d'un refuge, comme les résidants d'un édifice de 64 logements de la promenade Rotary, à Sydney, qui n'ont maintenant plus d'endroit où loger leur famille.
Je me suis entretenu avec l'un des locataires, Raj; il nous a demandé notre soutien. C'est un étudiant étranger qui n'aura maintenant nulle part où aller pendant des semaines, voire des mois. Raj et de nombreux autres évacués sont actuellement hébergés au centre des congrès de la Première Nation de Membertou, où le chef Terry Paul s'est admirablement illustré en aidant ses voisins en ces temps difficiles. J'ai été touché de voir les communautés mi'kmaqs du Cap‑Breton s'entraider et tendre la main à tous ceux qu'elles ont eu la chance de pouvoir aider.
J'ai rencontré plus de 150 employés, étudiants, cadets et bénévoles du Collège de la Garde côtière à Westmount qui ont transformé leur établissement en centre d'accueil pour les résidants déplacés. Ce matin, en compagnie de la directrice générale, Dena Richardson, je me suis entretenu avec eux et je les ai remerciés de leur courage et de leurs efforts. Bien que le bâtiment lui-même ait subi des dommages importants, 40 lits sont maintenant mis à la disposition de ceux qui en ont le plus besoin.
La désolation est omniprésente dans la circonscription. Osborne Burke, qui dirige la Victoria Co-operative Fisheries, un employeur important de la région, a vu son entreprise subir des dommages considérables et aura besoin de l'aide du gouvernement fédéral dans les mois à venir pour être prêt pour la saison de pêche sur laquelle sa collectivité compte tant.
La mairesse de la municipalité régionale du Cap‑Breton, Amanda McDougall, et moi sommes en communication constante. Elle a réitéré le besoin de soutien en matière d'infrastructure pour les logements, les trottoirs, les résidences pour personnes âgées et le grand nettoyage qui s'impose. Je l'ai rassurée en lui disant que de l'aide est en route et que le gouvernement fédéral est là pour les Canadiens en cas d'inondations, de pandémies et d'ouragans. Le gouvernement a montré qu'il sera là pour les Canadiens et il continue de le montrer.
Le , que je ne saurais trop remercier, a déjà approuvé une demande d'aide immédiate du gouvernement de la Nouvelle‑Écosse afin de gérer les conséquences de l'ouragan Fiona dans la province. Dans le cadre de l'intervention fédérale, la Garde côtière canadienne déploie des équipes de gestion des incidents. Le Programme national de surveillance aérienne de Transports Canada fournit des images aériennes et une capacité de reconnaissance.
L'an dernier, une inondation sans précédent a emporté des routes entières sur la piste Cabot. Les gens ont dit qu'il s'agissait d'une tempête qu'on ne voit qu'une seule fois dans sa vie. Moins d'un an plus tard, nous avons vu pire. Il est clair que les collectivités côtières sont maintenant vulnérables aux effets de la crise climatique. Des étangs sur lesquels je jouais au hockey dans mon enfance ne gèlent plus. Des tempêtes annuelles frappent les Maritimes avec une intensité qu'on ne voyait auparavant que dans des endroits comme la Floride et la Nouvelle‑Orléans. On observe la pression atmosphérique la plus basse jamais enregistrée dans l'histoire du Canada.
La crise climatique est bien présente. Les phénomènes météorologiques sont de plus en plus imprévisibles et leur intensité ne cesse de s’aggraver. Nous nous plaisons à croire que les conséquences des changements climatiques ne se produiront que dans un avenir lointain, mais nous en subissons les conséquences aujourd’hui même. Nous payons le prix de l’inaction des générations précédentes.
Je sais que les habitants de Cap‑Breton sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants. Ils se demandent quels types de tempêtes leurs enfants devront affronter et ce que nous pouvons faire dès maintenant pour essayer de ralentir ou de renverser les effets de ces phénomènes météorologiques. Il faut déterminer quels sacrifices nous devons faire pour offrir une meilleure qualité de vie aux prochaines générations.
Les habitants de Cap‑Breton constatent de leurs propres yeux qu’il n’est plus temps de questionner l’existence de la crise climatique ou la nécessité d’en faire plus. L’aide est requise immédiatement. Par ailleurs, il faut arrêter les chamailleries populistes qui visent à mettre plus d’argent dans les poches des pollueurs au sacrifice de l’avenir de nos enfants.
Un proverbe cri nous enseigne que ce n'est que lorsque le dernier poisson aura été pêché, que la dernière rivière aura été empoisonnée et que le dernier arbre aura été coupé que nous réaliserons que l'argent ne se mange pas. Le savoir autochtone nous apprend à planifier pour les sept prochaines générations. Les gouvernements responsables savent que ce n'est pas facile, mais nous devons réaliser des progrès importants. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour passer à une économie verte et atténuer la gravité de la crise croissante, et nous devons investir dans la résilience et les infrastructures vertes à l'épreuve du changement climatique.
Nous devons nous assurer que le prix de la pollution est suffisant pour couvrir le coût de l'atténuation des catastrophes, qui est nécessaire aujourd'hui et qui le sera encore plus à l'avenir. Si certains d'entre nous refusent d'écouter les scientifiques, ils pourraient peut-être écouter la Cour suprême du Canada. En mars 2021, le juge en chef Richard Wagner a statué comme suit:
Les changements climatiques sont une réalité. Ils sont causés par les émissions de gaz à effet de serre résultant de l’activité humaine et ils représentent une grave menace pour l’avenir de l’humanité.
Nous avons été chanceux au Cap‑Breton: nous avons seulement eu des dommages, et pas de morts. Je veux offrir mes condoléances aux régions qui ont déploré des décès.
Toutefois, je suis convaincu que nous pouvons en faire davantage, plus rapidement. Maintenant plus que jamais, les parlementaires doivent devenir des chefs de file de l'environnement sur la scène internationale. Étant donné la gravité de la situation, nous devrions prendre nos décisions en nous fiant à nos cœurs et à nos esprits, ainsi qu'en songeant à l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants.
Je formule ces réflexions en espérant humblement que nous ne serons pas tentés d'adopter une vision myope et égocentrique aux dépens des générations futures. Même si c'est difficile, nous devons réfléchir ensemble aux sept prochaines générations de Canadiens. Wela'lioq.
:
Monsieur le Président, les Canadiens de l'Atlantique sont bien habitués à se préparer aux ouragans et aux tempêtes tropicales. Ces tempêtes font partie de la vie dans les provinces de l'Atlantique. Les Canadiens de l'Atlantique sont préparés et ils s'attendent à ce que le gouvernement fédéral le soit aussi.
De mémoire d'homme, en 1959, les vestiges d'un ouragan ont provoqué des vagues de 50 pieds et des vents de 100 milles à l'heure dans ma circonscription, Miramichi—Grand Lake, ce qui a causé la mort de 35 personnes et la destruction de 22 bateaux. Cet événement a fini par être connu sous le nom de désastre d'Escuminac. Ce fut une si grande tragédie que la défunte reine Elizabeth II a elle-même fait à l'époque un don au Fonds de secours pour les pêcheurs du Nouveau‑Brunswick. Les histoires de cette tempête et de ses conséquences tragiques continuent d'être racontées aujourd'hui, 60 ans après l'incident. J'ai eu le privilège de prononcer un discours lors du 60e anniversaire du désastre.
Comme nous le savons tous, la tempête post-tropicale Fiona a fait rage dans les provinces de l'Atlantique cette fin de semaine. C'est là l'objet du débat de ce soir. Je me demande quelles histoires seront racontées dans 60 ans sur les séquelles de cette tempête. Quel souvenir impérissable le gouvernement libéral actuel laissera-t-il dans l'esprit des habitants de cette région? Tous les habitants des provinces de l’Atlantique savent que, lors des élections de 2015, le actuel a remporté presque tous les sièges là‑bas. La région de l'Atlantique a été là pour lui. Cependant, où est le premier ministre alors que nous avons le plus besoin de lui? Le gouvernement abandonne les provinces de l'Atlantique quand nous avons le plus besoin de lui.
L'un des rôles cruciaux du gouvernement fédéral est de protéger les citoyens du pays. Or, la tempête post-tropicale Fiona a ravagé des logements, des localités et des infrastructures dans toutes les provinces de l'Atlantique. Des centaines de milliers de personnes demeurent sans électricité, et il faudra des jours, voire des semaines avant que les régions les plus durement touchées retrouvent l'électricité. Certains habitants des provinces de l'Atlantique n'ont pas les moyens de mettre de l'essence dans leur génératrice, et d'autres n'ont pas les moyens de se payer une génératrice. Il y a bien des gens dans ces provinces qui ont du mal à joindre les deux bouts, qui auront plus froid qu'avant, et qui sont dans le besoin.
Je me suis entretenu aujourd'hui avec le premier ministre du Nouveau-Brunswick et brièvement avec le premier ministre de la Nouvelle-Écosse. Ils m'ont fait savoir que même si le Nouveau-Brunswick n'a pas été aussi durement touché que d'autres provinces de l'Atlantique, il reste impossible de communiquer avec les gens à certains endroits pour vérifier leur état de santé. C'est une préoccupation en Nouvelle-Écosse. De plus, de nombreuses routes sont impraticables, et la couverture cellulaire dans les provinces de l'Atlantique laissait déjà à désirer. Nous le savons tous. Maintenant, le signal du réseau cellulaire est très faible, voire inexistant, dans des collectivités entières. Le service est insuffisant.
En quoi la médiocre application ArriveCAN est-elle plus importante que la sécurité publique des Canadiens? L'une des responsabilités fondamentales du gouvernement fédéral est d'assurer la sécurité des Canadiens. La fin de semaine dernière, la tempête post-tropicale Fiona s'est déchaînée sur la région de l'Atlantique, dévastant des communautés et endommageant des infrastructures essentielles. Cette tempête ne nous a pas surpris. Ceux qui se trouvaient sur sa trajectoire ont eu de nombreux jours pour s'y préparer du mieux qu'ils le pouvaient. Le gouvernement fédéral, lui aussi, a eu de nombreux jours pour s'y préparer. Aujourd'hui, des centaines de milliers de foyers et d'entreprises de la région de l'Atlantique sont toujours privés d'électricité et comptent sur des équipes dépêchées par une autre province ou par nos voisins, aux États-Unis, pour maîtriser la situation.
Selon CBC News, de hauts dirigeants du gouvernement libéral ont confirmé que les voyageurs ne seront plus obligés d’utiliser l’application ArriveCAN — qui est un véritable fiasco — à partir du 1er octobre. Cette mesure de contrôle pour lutter contre la pandémie a coûté 17 millions de dollars aux contribuables, elle a été totalement inefficace et elle a brimé les droits fondamentaux de la population canadienne. Le gouvernement restait les bras croisés pendant que les restrictions qu’il a mises en place retardaient l’arrivée de travailleurs des services publics essentiels pour ma région. Dans cinq jours, ces restrictions vont être annulées de toute façon. Pourquoi les libéraux acceptent-ils que cette mesure de contrôle retarde le rétablissement de l’électricité et des infrastructures essentielles dans le Canada atlantique?
Prenons un instant pour y réfléchir. Quand cette application a été instaurée, de nombreuses voix dans le secteur des technologies avaient déclaré que sa création aurait pu ne coûter que 1 million de dollars. Or, le gouvernement a dépensé plus de 17 ou 18 millions de dollars. J’ai oublié le montant exact.
Par conséquent, 17 ou 18 millions de dollars ont été dépensés pour une application, ce qui est 16 millions de dollars de trop. L'application était vouée à l'échec dès le début, et voilà qu'elle empêche les équipes de travailleurs de l'électricité de la Nouvelle‑Angleterre d'aller aider les Canadiens de l'Atlantique. C'est un échec total. On ne peut pas l'envisager autrement.
Il y a une chose que je peux dire au sujet des Canadiens de l'Atlantique. Je crois que nous pourrions prendre la majorité des citoyens de ma circonscription, leur bander les yeux, les mettre dans un hélicoptère, les lâcher dans n'importe quelle région sauvage de ce pays et ils pourraient survivre. Je parierais là-dessus.
Les Canadiens de l'Atlantique sont coriaces. Ils vivent sur une terre sauvage. Ils ont connu des tempêtes dont ils gardent le souvenir depuis 1775. Au cours des 100 années qui ont précédé la Confédération des 150 années qui l'ont suivie, ils n'attribuaient pas ces tempêtes aux prétendus changements climatiques. À l'époque où j'étais député provincial, il y a eu plusieurs tempêtes de verglas au Nouveau-Brunswick, ainsi que l'ouragan Arthur.
De graves tempêtes ont frappé la région dans un passé récent. De graves inondations également. Ce que je peux dire, c'est que malgré tout cela, les Canadiens de l'Atlantique persévèrent. C'est ce qui fait notre réputation à la grandeur du pays. C'était la réputation des Canadiens de l'Atlantique lors de la Seconde Guerre mondiale et lors de la Première Guerre mondiale. C'était la réputation des anciens combattants. Nous sommes réputés partout au pays pour bien des choses. Cette épreuve fera ressortir la résilience des Canadiens de l'Atlantique.
Cela dit, en tant qu'opposition officielle, nous voulons que le gouvernement intervienne vigoureusement. Nous voulons qu'il fasse bien son travail pour que les Canadiens de l'Atlantique obtiennent l'aide dont ils ont besoin. De ce côté-ci de la Chambre, nous allons surveiller le gouvernement pour nous assurer qu'il livre la marchandise pour les Canadiens de l'Atlantique. C'est notre travail, et nous avons à cœur de bien le faire.
J'ai vu des images de la dévastation à Terre‑Neuve, notamment à Port aux Basques. Je n'arrivais pas à en croire mes yeux. J'ai vu beaucoup de photos et d'imagerie numérique de la Nouvelle‑Écosse et de l'Île‑du‑Prince‑Édouard. De toute évidence, il y a beaucoup de dommages. Comme je l'ai mentionné, dans Miramichi—Grand Lake, le quai d'Escuminac a notamment été endommagé. Dans ma circonscription, qui englobe Baie‑Sainte‑Anne, Escuminac et Hardwicke, tout comme dans l'ensemble de ma région et de ma province, la pêche est primordiale.
Comme on le sait, les pêcheurs de homards perdront au moins une semaine. Ils ont déjà perdu trois jours, et ils devront prendre les deux ou trois prochains jours pour retrouver leur matériel, qui a été éparpillé dans la baie et les zones côtières. Ils n'arriveront pas à retrouver une partie de leur matériel. Ils devront réinstaller toutes les cages. Bref, ils auront perdu au moins une semaine. Voilà pourquoi les conservateurs demandent au gouvernement de prolonger d'au moins une semaine la saison de la pêche au homard. La prolongation devra peut-être être plus longue, mais elle doit avoir lieu, parce que la saison de la pêche au homard est d'une importance capitale dans ma province. Je tiens à ce que le gouvernement porte attention aux ports pour petits bateaux, qui ont tendance à être chroniquement sous-financés: en ce moment, il existe des besoins clairs de ce côté.
J'ai oublié de dire, d'entrée de jeu, que je partagerai mon temps de parole avec l'excellent député de . Nous sommes tous un peu rouillés après la pause estivale. J'ai très hâte d'entendre son discours.
Enfin, de ce côté-ci de la Chambre, nous voulons soutenir le Canada atlantique. Les conservateurs et nos collègues du Canada atlantique travaillent ensemble. Nous bénéficions de l'excellent leadership de notre chef et nous travaillons tous en équipe dans l'intérêt du Canada atlantique. Nous serons là pour ces personnes et nous veillerons à ce que le gouvernement soutienne les Canadiens de l'Atlantique, comme il prétend le faire, car nous les soutenons de ce côté-ci de la Chambre.
:
Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre ce soir au nom de nos concitoyens du Canada atlantique, qui sont soumis à d'énormes contraintes dans de nombreux secteurs de notre région et qui vivent une situation sans précédent. Certaines familles et personnes subissent les conséquences dévastatrices de l'ouragan Fiona.
D'abord et avant tout, je tiens évidemment à prendre le temps de dire, au nom de tous les députés et des Canadiens d'un océan à l'autre, que tous nos concitoyens du Canada atlantique et nos concitoyens canadiens sont dans nos pensées et nos prières en ce moment, alors qu'ils doivent faire face aux effets dévastateurs de l'ouragan Fiona.
J'aimerais également profiter de cette occasion pour offrir nos sincères remerciements et exprimer notre gratitude aux nombreux bénévoles fidèles et dévoués qui sont si souvent là en temps de crise. Les gens des Maritimes et du Canada atlantique sont connus pour être parmi les plus enclins à intervenir lorsque leurs voisins sont dans le besoin.
Quand ils voient quelqu'un en difficulté, un de leur concitoyen de l'Atlantique, ils courent pour être à ses côtés et l'aider. Nous l'avons vu chez les pompiers, qui interviennent en ce moment même, à cette heure tardive, qui sont là pour leurs concitoyens, qui passent bénévolement de nombreuses heures à aider, à enlever des débris, à rétablir l'électricité et à être là pour les gens qui sont dans la détresse et qui sont privés d'électricité depuis de nombreuses heures, voire plusieurs jours.
Nous l'avons vu chez les membres des Forces armées canadiennes qui sont sur le terrain et qui aident partout dans notre région. Nous disons merci, du fond du cœur, aux braves hommes et femmes des Forces armées canadiennes, qui sont là et qui accomplissent un travail remarquable pour soutenir les efforts des premiers intervenants et des pompiers locaux. C'est tellement vrai, cette expression, qui dit que nos pompiers volontaires, nos premiers intervenants et les membres des Forces armées canadiennes sont ceux qui se précipitent pour entrer quand tout le monde se précipite pour sortir. Nous leur disons merci, au nom de tous les députés de la Chambre, pour leur service dévoué et loyal envers leurs concitoyens canadiens, notamment ceux qui doivent faire face aux conséquences de cette tempête.
J’aimerais également prendre un instant pour souligner la résilience des Canadiens de l’Atlantique. Comme le député de l’a expliqué très éloquemment, les tempêtes et leur cortège de difficultés, les ouragans et les autres catastrophes ne nous sont pas étrangers.
Je me souviens que, il y a quelques années, notre région avait été très durement affectée par l’ouragan Arthur. Je me souviens aussi de la solidarité des habitants de la région. Ils accueillaient leurs voisins ou ils se rendaient dans un endroit à proximité où il y avait de l’électricité. Plusieurs collectivités avaient dû patienter pendant de nombreuses semaines avant que le service d’électricité ne soit rétabli, mais les gens s’étaient entraidés. Nous avions uni nos forces pour traverser cette épreuve.
Les Canadiens de l’Atlantique font honneur au dicton selon lequel face à l’adversité, ceux qui ont du cœur au ventre savent se montrer à la hauteur. « Vous savez quoi, disent-ils? Nous avons assez de cœur au ventre pour nous montrer à la hauteur. » C’est ainsi qu’ils font preuve de courage et qu’ils s’entraident. S’il faut une tronçonneuse, ils en trouvent une. S’il faut suer un bon coup pour dégager des piles de débris, ils se mettent à la tâche.
Les Canadiens de l'Atlantique sont ainsi; nous sommes des gens chaleureux. Pendant que quelqu'un travaille dehors, ils diront probablement: « Pas de souci. Nous préparons de la soupe et des sandwiches. » Ils font leur possible pour s'entraider. Voilà pourquoi le Canada atlantique est spécial. Je suis fier d'être un Canadien de l'Atlantique et immensément fier de représenter les bonnes gens de l'Atlantique. C'est un honneur.
J'ai réfléchi à tout cela et s'il y a un point qui m'apparaît très important et absolument clair, c'est que la collaboration, la coordination et la rapidité d'intervention sont essentielles en temps de crise.
J'encourage le gouvernement fédéral à veiller du mieux possible à collaborer avec les gouvernements provinciaux du Canada atlantique, donc du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve, sans oublier, bien sûr, l'Est du Québec, et à voir à ce que toutes les ressources nécessaires soient sur place rapidement, afin que l'intervention puisse prendre, aussi vite que possible, la direction qu'elle doit prendre. Il arrive trop souvent que des retards, des contraintes et des obstacles nuisent aux opérations de secours.
Nous devons faire tout en notre pouvoir pour accélérer le soutien aux gens sur le terrain, c'est-à-dire les gouvernements provinciaux, pour qu'ils aient tous les outils et les ressources nécessaires pour faire le travail et porter secours à la population.
En réfléchissant aux événements, je me suis remémoré une vieille histoire. Peut-être est-ce mes racines qui se manifestent? Toujours est-il qu'une vieille histoire m'est revenue qui a en quelque sorte cristallisé ce moment. Peut-être sera-t-elle utile à ceux qui suivent le débat de chez eux.
Je me suis souvenu d'une vieille histoire racontée dans l'Évangile selon saint Marc au sujet de pêcheurs surpris par une mauvaise tempête. La tempête était si terrifiante que les pêcheurs étaient désemparés. Les pêcheurs étaient expérimentés. Certes, ce n'était pas la première fois qu'ils affrontaient des eaux tumultueuses, mais ils se trouvaient au milieu d'une tempête, leur bateau submergé, les vagues s'écrasant contre lui. Ils étaient terrifiés, effrayés et ils ont crié à l'aide.
Heureusement, de l'aide est arrivée. La tempête s'est calmée, puis un grand calme s'est installé. Une remarque a été faite qui m'a frappée et dont je me suis souvenu aujourd'hui. Parlant du Seigneur, ces pêcheurs expérimentés ont posé la question suivante: « Mais qui est celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent? » Le vent et les vagues sont la partie qui a le plus retenu mon attention. Étant originaire du Canada atlantique, je ne peux pas m'en empêcher. Cela me vient naturellement.
Le vent peut être perçu comme la cause. Les vents de l'ouragan sont à l'origine d'une grande catastrophe qui sévit actuellement dans notre région, mais la cause n'est qu'une seule partie de l'histoire. Les vagues sont les effets. Même lorsque le vent ne soufflera plus depuis longtemps, les vagues continueront de déferler et de ballotter les navires, de frapper les berges et de causer des dommages.
Je reconnais que, dans la vie des gens, ce qui est vrai au sens littéral dans cette ancienne histoire est également vrai au sens figuré. Lorsqu'une catastrophe bouleverse la vie des gens, que ce soit une crise personnelle ou une expérience traumatisante, dans bien des cas, même si la cause n'est plus et que le vent s'est calmé, les effets secondaires perdurent et les conséquences de cette tempête dans leur vie continuent de secouer leur bateau pendant des semaines, voire des mois et des années ensuite. Pendant longtemps, ces personnes sont définies par un événement qui s'est produit plus tôt dans leur vie parce que, oui, les gens se sont rués à leur secours au moment de la tempête et sont intervenus rapidement quand les vents ont soufflé ou immédiatement après coup, mais qui était là quand les vagues ont continué de secouer leur bateau dans les semaines, les mois ou les années qui ont suivi?
En temps de crise, il est facile pour les gouvernements d'intervenir rapidement, mais ce que les Canadiens de l'Atlantique veulent savoir, c'est si le gouvernement leur tiendra toujours la main une fois que le vent se sera calmé, lorsque les vagues balloteront leur bateau. Sera-t-il là non seulement pour éliminer la cause, mais aussi pour remédier aux conséquences et aux effets secondaires durables de cette tempête qui s'est abattue sur leur région? Investira-t-il stratégiquement dans l'infrastructure nécessaire que mentionne souvent le député de , c'est-à-dire notre route transcanadienne, ainsi que les quais et l'infrastructure côtière?
Le gouvernement sera-t-il là pour soutenir leurs exploitations agricoles, non seulement dans les prochaines semaines, mais dans les mois à venir? Sera-t-il là pour les familles qui ont perdu les entreprises qu'elles exploitent depuis des générations, pour les aider à reconstruire et à se rétablir? Bon nombre de Canadiens de l'Atlantique se demandent si le gouvernement sera là pour les aider à tenir bon, contre vents et marées.
Pour conclure, j'aimerais réciter une vieille chanson qui m'est venue à l'esprit spontanément, puisque nous parlons de tempêtes et de vents et marées. Elle s'intitule simplement Jusqu'à la fin de la tempête:
Au cœur de la nuit
Lorsque la tempête fait rage
Et que je ne peux me mettre à l'abri
Je me couvre le visage
Quand le tonnerre résonne avec fracas
Ô, Seigneur, prends pitié de moi
Jusqu'à la fin de la tempête, protège-moi.
Jusqu'à ce que la tempête s'apaise
Et que le tonnerre se taise
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de nuages au-dessus de moi
Porte-moi, tiens-moi bien
Au creux de Tes mains
Jusqu'à la fin de la tempête, protège-moi.
[...] Jusqu'à ce que la tempête s'apaise
Et que le tonnerre se taise
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de nuages au-dessus de moi
Porte-moi, tiens-moi bien
Au creux de Tes mains
Jusqu'à la fin de la tempête, protège-moi.
Ce que je souhaite à mes concitoyens du Canada atlantique, c'est que le Seigneur les aide à tenir bon, contre vents et marées. J'implore les députés ministériels d'en faire autant, de les aider à tenir bon, contre vents et marées.
:
Monsieur le Président, je commencerai par dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je commencerai par souligner à quel point les derniers jours ont été difficiles pour les habitants d'Halifax-Ouest, pour les Néo-Écossais, pour les Canadiens de l'Atlantique et pour l'Est‑du‑Québec. Je remercie tous mes collègues d'avoir transmis leurs messages de soutien au cours du week-end dernier et ce soir.
J'aurais souhaité que nous n'ayons pas à siéger ce soir pour tenir ce débat. Mais nous y sommes. Ce que nous savons pour l'instant, c'est que deux familles de ma région sont en deuil aujourd'hui. À l'Île‑du‑Prince‑Édouard, Fiona a coûté la vie à un insulaire. À Terre‑Neuve, nous avons appris la tragédie qui a frappé Port aux Basques et qui a coûté la vie à une femme de 73 ans. Dans ma province, nous sommes inquiets pour Larry Smith, un homme de 81 ans résidant à Lower Prospect, qui n'a pas été vu depuis vendredi soir. Il semble qu'il ait été emporté par la mer.
Je suis profondément triste pour ces familles. Il est difficile de trouver un mot réconfortant en ce moment, mais je veux qu'elles sachent qu'elles sont dans mes prières, j'ai d'ailleurs assisté à la messe hier. Avant de vous faire part de ma propre expérience face à la tempête, je tiens à remercier de nombreuses personnes.
[Français]
Premièrement, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à notre et aux ministres de la et de la .
[Traduction]
Nous avons eu plusieurs entretiens téléphoniques au cours de la fin de semaine. Ils nous ont rassurés et, en retour, nous avons pu rassurer les citoyens de nos circonscriptions.
[Français]
Notre gouvernement fédéral et nos forces armées se sont préparés tôt et ont agi rapidement. Pour cela, je peux parler au nom de ma propre communauté en disant que nous sommes profondément reconnaissants.
[Traduction]
À l'heure actuelle, en Nouvelle‑Écosse, des équipes de partout au pays, y compris d'Hydro Ottawa, ainsi que de la Nouvelle‑Angleterre sont à l'œuvre pour nous aider à retrouver le courant et dégager nos rues des arbres et des débris qui les encombrent. On me dit que plus d'un millier de personnes participent aux efforts de rétablissement sur le terrain, et je suis reconnaissante envers chacune d'elles.
Dans Halifax‑Ouest, j'ai examiné une grande partie des dommages au cours de la fin de semaine de même qu'aujourd'hui avant d'emprunter l'avion pour venir ici ce soir. Je peux dire à mes collègues que la plupart, sinon toutes les rues secondaires de mon secteur sont entravées d'arbres et ont des trottoirs arrachés. D'innombrables rues sont impraticables, jonchées d'arbres. Dans bien des cas, les résidants ont pris l'initiative d'aider à dégager les rues.
J'aimerais en particulier mentionner ce soir, parce que je connais ces personnes et que j'en ai entendu parler sur Facebook, le groupe de familles de Kelvin Grove qui ont dégagé vite fait leur rue des arbres tombés qui l'encombraient, armés de scies, de haches, de cisailles et de scies à chaîne. Ils se sont tous mobilisés pour aider une jeune femme dont l'entrée de cour et l'accès à la maison étaient bloqués par des arbres tombés juste à côté de son véhicule.
Ce dont je suis reconnaissante, c'est que les Néo-Écossais ont en grande partie respecté la consigne de rester à la maison, ce qui a permis aux ambulanciers, aux premiers intervenants et aux équipes de réparateurs de lignes électriques de continuer à faire leur travail sans obstacles ni délais supplémentaires. À voir les photos des étagères des épiceries de ma circonscription, il n'est pas difficile d'imaginer que la plupart des gens étaient à la maison avec leur famille et leurs croustilles tempête. En parcourant ma collectivité pour prendre des nouvelles de ceux qui en avaient besoin, et probablement de certains qui en avaient moins besoin, et en leur demandant ce que l'on pouvait faire pour eux dans l'immédiat, j'ai été soulagée d'entendre que la plupart des gens allaient bien, même s'ils n'avaient plus d'électricité.
[Français]
Cependant, tout le monde n'a pas résisté à la tempête aussi facilement.
[Traduction]
C'était une tempête violente. Dimanche matin, je me suis arrêtée au Centre des Jeux du Canada, qui a été converti en centre d'hébergement pour les gens qui ont perdu leur logement pendant la tempête. Ce qui était auparavant un centre de loisirs très fréquenté est maintenant géré par l'Armée du Salut et la Croix-Rouge pour accueillir des dizaines de résidants de deux immeubles d'habitation qui ont subi d'importants dégâts. Le toit de l'un a été arraché et la cheminée de l'autre s'est détachée, perforant ainsi tous les étages. Par miracle, personne n'a été blessé, mais tous ces résidants sont maintenant à la recherche d'un logement.
Au Centre des Jeux du Canada, j'ai rencontré des gens de l'équipe de secours des animaux en cas de catastrophe de la Nouvelle‑Écosse. Ils m'ont dit être les premiers et les seuls au pays à faire ce genre d'intervention. Ils hébergeaient 13 animaux de compagnie dont les maîtres, déplacés en raison de la tempête, n'avaient plus d'endroit où les garder.
Plus tard, je me suis rendue au centre récréatif LeBrun, à Bedford, où des membres de l'équipe de gestion conjointe des situations d'urgence d'Halifax offraient du thé, du café, des collations et un endroit où charger leur téléphone aux gens qui n'avaient pas d'électricité à la maison. Dave Aalders, Karen Saulnier et Amani Saleh, des bénévoles, accueillaient chaleureusement tous ceux qui avaient besoin d'aide. D'ailleurs, je me suis souvenue d'avoir rencontré Karen en 2018, lorsqu'elle commençait les démarches en vue de la création d'une équipe de gestion conjointe pour le Sud de la province. Je suis reconnaissante à tous ceux qui, lorsque nous ne pensons pas aux catastrophes du genre, investissent leur temps et leurs efforts pour se préparer pour les « au cas où », même si, avec les changements climatiques, il faudra plutôt penser en termes de « au moment où ».
Lorsque j'étais sur place, j'ai été en communication avec la CBC pour parler des ressources disponibles dans la région. Dans les cinq minutes qui ont suivi, une femme est venue me voir et m'a dit: « Oh, c'est vous Lena. » Je lui ai dit que c'était moi, et elle m'a expliqué qu'elle venait de m'entendre à la radio de la CBC dire qu'il y avait un refuge ici. Elle était venue pour avoir accès au WiFi parce qu'elle n'avait plus d'électricité. Le système fonctionne.
[Français]
Pour moi, cela témoigne de la valeur de nous tous, personnalités publiques et leaders communautaires, faisant ce que nous pouvons pour amplifier les ressources existantes dans nos réseaux.
[Traduction]
De l'autre côté de ma circonscription, l'équipe du Fairview Resource Centre faisait à peu près le même travail. Ce matin, je me suis arrêtée au centre pour remercier Hayley Nelson, une bénévole de l'organisation de gestion des urgences provinciale, ainsi que le personnel et les bénévoles du centre qui fournissent un endroit sûr aux personnes privées d'électricité.
J'ai vu des Néo-Écossais de tous âges et de nombreux habitants du Canada atlantique se mobiliser pour aider leurs voisins. De la subdivision de Haliburton Hills à Lucasville, en passant par Bedford et Fairview, et partout ailleurs, les gens se demandaient ce qu'ils pouvaient faire pour aider. C'est tout à fait ce que nous faisons dans notre coin de pays, ce que nous avons beaucoup entendu ce soir.
Les groupes Facebook sont pleins de voisins qui tendent la main aux personnes qui n'ont pas d'électricité. Les gens offrent leur aide, leurs douches, leurs congélateurs, leurs générateurs et leurs tasses de thé. Dans un exemple vraiment inspirant, Square Roots, un groupe qui livre chaque semaine des paquets de fruits et légumes à des résidants dans le besoin, a refusé de laisser un ouragan perturber ses livraisons. Dès qu'ils ont pu trouver des bénévoles, ils ont fait leurs livraisons.
Je remercie tout particulièrement l'Université Mount Saint Vincent et sa présidente, dans ma circonscription, d'avoir veillé à ce que les étudiants du campus soient en sécurité, au chaud, nourris et bien traités.
La tempête a été terrible. De nombreuses personnes dans nos collectivités ont vécu et vivent encore des moments pénibles et douloureux. Cependant, lorsque des gens avaient besoin d'aide, les familles, les amis et les voisins étaient là pour eux. J'ai pu leur assurer, après un appel téléphonique avec le , mes collègues du Cabinet et des députés, que le gouvernement est là pour aider. Je suis fière de dire que l'aide demandée à l'armée est sur le terrain et qu'il y aura également une aide financière importante. On offre également d'égaler les dons qui seront faits à la Croix-Rouge.
Je tiens à dire que mon cœur et mes pensées sont avec le Cap‑Breton, l'Île‑du‑Prince‑Édouard et Terre‑Neuve. Tous ceux qui sont en mesure de faire un don sont invités à le faire. Une fois de plus, nous savons tout le travail qui nous attend encore, et je veux remercier tous ceux qui ne ménagent aucun effort dans nos collectivités afin de les ramener à la sécurité et à la normalité. J'invite toute la population à rester en sécurité.
:
Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord souligner que j'interviens depuis le territoire traditionnel du peuple micmac Abegweit. Ils sont les gardiens passés, présents et futurs de ces terres, et nous les honorons.
Je suis au centre-ville de Charlottetown, l'un des seuls endroits de la circonscription où il y a du courant. J'essaierais bien de parler depuis mon bureau à domicile, mais le son de la génératrice étoufferait probablement celui de ma voix.
Je tiens tout d'abord à remercier le député d' d'avoir présenté la motion suggérant le débat d'urgence de ce soir. Il arrive à point nommé, et je pense qu'il est important pour les Canadiens d'entendre les parlementaires parler de l'impact de la tempête et de la réponse du gouvernement.
La tempête n'a pas été une surprise. Toutes les prévisions et tous les avertissements émis à l'avance se sont avérés remarquablement précis. Les habitants de l'Île‑du‑Prince‑Édouard sont habitués aux tempêtes, plus souvent aux tempêtes d'hiver, et tous les préparatifs avaient été faits. Les générateurs étaient en place. Le carburant pour les générateurs avait été acheté. Il y a eu une ruée vers les épiceries pour acheter des croustilles et d'autres produits d'épicerie. Assurément, les étagères étaient assez vides avant la tempête. Des dispositions ont été prises pour les abris d'urgence. Le niveau de préparation et d'information — toutes ces choses étaient précises et bien exécutées.
À l'Île‑du‑Prince‑Édouard, et plus particulièrement dans ma circonscription, Charlottetown, je dirais qu'on ne s'attendait pas à ce que ce soit presque exclusivement le vent qui pose problème. La pluie n'a pas été un facteur déterminant. L'eau a été un facteur déterminant dans les collectivités côtières, et je me fonde non pas sur mes observations personnelles — puisque j'ai seulement pu observer la situation dans ma circonscription —, mais sur l'information que d'autres m'ont communiquée. Je dis cela parce que l'un des principaux problèmes auquel nous avons dû faire face dans les trois derniers jours, depuis le début de la tempête, a trait à la connectivité. Les services d'accès à Internet et de téléphonie cellulaire sont au mieux inégaux, ce qui a des répercussions sur absolument tout le reste. Quand on n'a pas accès à l'information, il est difficile de savoir comment accéder à l'aide offerte.
De nombreux autres intervenants se sont exprimés ce soir sur les effets de la tempête dans leur région, si bien que ce que je vais dire semblera presque banal. En raison des vents violents, la ville de Charlottetown et une grande partie de l'Île‑du‑Prince‑Édouard sont jonchées d'arbres arrachés. Ces arbres sont tombés sur des lignes électriques, ce qui a entraîné une panne d'électricité dans pratiquement toute la circonscription et toute l'île. Le courant est rétabli petit à petit, mais pas encore à Charlottetown, à l'exception du centre-ville. Ces arbres ont endommagé les toitures. Dans certains cas, les vents ont même arraché des toits pas très loin de chez moi. Des morceaux du toit de l'école intermédiaire Queen Charlotte se sont envolés sur plusieurs pâtés de maisons, et la question de savoir quand les élèves du premier cycle du secondaire pourront retourner en classe est au cœur des préoccupations.
Nous avons constaté une forte érosion, notamment la disparition des dunes de la plage de Cavendish. Une célèbre et populaire formation rocheuse a disparu à Darnley. Des voitures ont été endommagées, dont une chez moi. Les quais ont subi des dommages importants dans les collectivités côtières, et il y a eu des dommages dans le secteur agricole, en particulier pour le maïs, et dans les installations de stockage des pommes de terre et des produits laitiers. Tous ces secteurs ont été particulièrement touchés.
Pendant la tempête, il est devenu difficile de remplir les génératrices de propane ou d'essence. En l'absence d'électricité, on ne pouvait plus se procurer ces carburants. Alors que je cherchais du propane hier, je me suis réjoui d'apprendre qu'on avait rouvert le pont de la Confédération. Je sais que c'est un mot associé à quelque chose de mauvais, mais un convoi de camions transportant des équipes de monteurs de lignes est arrivé de l'extérieur de la province. Je l'ai croisé sur la voie de contournement. Je n'avais jamais été aussi heureux de voir un convoi, car ce convoi était rempli de gens qui venaient faire quelque chose de bien.
La même chose s'est produite aujourd'hui à l'arrivée du contingent militaire. Il y a deux jours, le gouvernement de l'Île‑du‑Prince‑Édouard a demandé l'aide du gouvernement fédéral. Hier, la demande a été approuvée et aujourd'hui, l'armée est arrivée. Cela aidera énormément pour nettoyer les rues et retirer les arbres des lignes électriques.
J'aimerais parler quelques instants de la mentalité des gens de cette ville et de cette province. La dévastation que je viens de décrire pourrait porter certains à croire que les gens sont désespérés. Rien ne saurait être plus faux. Beaucoup sont sous le choc et n'en reviennent pas de la magnitude du vent et de l'ampleur de la dévastation. Nous savions que la tempête s'en venait, mais bien des gens n'ont jamais vu de tels dégâts.
L'état d'esprit est à la détermination et à la résolution; nous allons retrousser nos manches. Nous avons confiance les uns dans les autres, et je dois dire que nous avons également confiance dans la Maritime Electric. À maintes reprises, lorsque nous avons été frappés par des tempêtes hivernales, nous avons reçu à l'Île-du-Prince-Édouard des renseignements opportuns et fiables de la Maritime Electric concernant les progrès réalisés par ses équipes vaillantes et l'état d'avancement de leurs travaux. C'est déjà commencé. Kim Griffin, la porte-parole de la Maritime Electric, est devenue un visage bien connu des Prince-Édouardiens pour les mises à jour dans ces situations critiques. C'est ce qu'elle fait encore maintenant.
Lorsque nous nous sommes promenés dans Charlottetown ces deux derniers jours, le son des génératrices et des tronçonneuses dominait pratiquement partout.
J'ai été encouragé par l'implication du Cabinet. Le et le nous ont écoutés. Ils ont été en contact avec nous. Il est évident qu'ils se soucient de nous. Il est évident que les renseignements que nous leur transmettons sont pris en compte dans les mesures qu'ils mettent en place. Il est également important de souligner les autres mesures qui ont été prises par le gouvernement, notamment la décision d'égaler les dons faits à la Croix-Rouge.
Je souhaite remercier grandement les travailleurs du centre familial Jack Blanchard, du centre communautaire Malcolm J. Darrach, du Centre d'action communautaire, du Centre des arts de la Confédération et du centre communautaire Hillsborough Park pour le travail qu'ils font en vue d'aider les gens ayant besoin d'un refuge d'urgence.
En terminant, je souhaite donner un dernier conseil aux travailleurs dans le domaine de l'assurance. Lorsque je pratiquais le droit, j'ai travaillé des deux côtés de l'industrie de l'assurance. Je demanderais aux gestionnaires de cas et aux experts en assurances de bien vouloir, au cours des prochains jours, agir de toute urgence, faire preuve de compassion et faire passer leurs souscripteurs avant leurs actionnaires.
:
Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole ce soir pour aborder ce sujet très important. Je tiens à mentionner dès le départ que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
La semaine dernière, les gens de tout le Canada atlantique ont fait de leur mieux pour se préparer à une tempête que l'on décrivait comme une menace grave et potentiellement historique. Comme nous le savons tous maintenant, cette description était exacte. L'ouragan Fiona a effectivement été grave et historique. Malheureusement, il a aussi été tragique.
Je veux me faire l'écho des sentiments qui ont été exprimés à la Chambre. Nos pensées accompagnent ceux qui ont perdu un être cher en ce moment difficile. Nos pensées vont également à ceux qui ont perdu leur maison ou leur entreprise ou dont la propriété a subi des dommages importants, ainsi qu'à tous ceux qui ont l'impression que le chemin vers le rétablissement est actuellement trop long à parcourir. Je tiens à remercier les pompiers, les policiers et les ambulanciers qui ont répondu aux appels à l'aide, souvent au péril de leur vie. Je veux aussi remercier les maires qui dirigent leurs interventions locales de rétablissement, ainsi que les premiers ministres de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick, qui ont réagi rapidement après le passage de l'ouragan Fiona.
Bien entendu, je tiens à remercier tous ceux qui travaillent à rebrancher toutes les familles du Canada atlantique. Ces vaillants travailleurs vont passer bien des journées loin de leur propre famille afin d'aider à rétablir le courant dans les milliers de foyers qui sont toujours privés d'électricité dans la région. Je songe notamment aux travailleurs qui viennent du Maine et qui ont franchi de nombreux obstacles pour offrir une aide bien nécessaire à la Nouvelle-Écosse.
Tandis que les équipes d'urgence travaillent jour et nuit pour rétablir le courant dans les régions touchées par l'ouragan, nous découvrons l'étendue des dommages et les récits personnels des habitants des Maritimes et de Terre-Neuve sur la façon dont ils ont affronté la tempête et tentent de s'en remettre.
Je tiens aussi à remercier tous ceux qui ont aidé leur voisin. On l'a constaté à d'innombrables reprises dès qu'il se produit un événement tragique. Au Canada atlantique, les gens se préoccupent de leur prochain et viennent en aide à leurs voisins. Comme d'habitude, les anecdotes à ce sujet abondent ces derniers jours.
Bon nombre de ces anecdotes respectent un thème qui est devenu très familier aux Canadiens de l'Atlantique, c'est-à-dire notre solide esprit communautaire. Les gens se serrent les coudes et s'entraident comme ils peuvent. Quiconque possède une scie à chaîne se met rapidement au travail pour aider à dégager les arbres abattus. Les centres communautaires ouvrent leurs portes pour accueillir les familles qui ont besoin de recharger leur téléphone, de se réchauffer ou simplement de boire un café chaud.
Notre solide esprit communautaire n’est qu’une des raisons pour lesquelles je suis fier d’être un Canadien de l’Atlantique. Cet esprit communautaire est absolument indispensable pour traverser des périodes difficiles comme celle que nous vivons. La province de la Nouvelle‑Écosse, à l’instar d’autres provinces, a maintes fois démontré que ses habitants savent unir leurs forces pour se relever d’une tragédie.
En 1917, un autre événement historique avait secoué la province. À cette époque, un navire transportant des explosifs était entré en collision avec un navire à vapeur dans le port d’Halifax. Le monde n’avait jamais connu une explosion d’une telle ampleur créée par l’homme. La dévastation qui a suivi était indescriptible. Cependant, il n’avait fallu que quelques heures après cette catastrophe pour que les trains commencent à se diriger vers Halifax afin de livrer des denrées et que de bons samaritains offrent leur secours. La vitesse avec laquelle les collectivités et les provinces avoisinantes s’étaient mobilisées pour prêter main-forte à cette lointaine époque est l’héritage de la force d’entraide que l’on peut encore constater chez les Canadiens de l’Atlantique aujourd’hui.
Il y a aussi une autre tradition, cette fois chez nos voisins du Sud, qui n’hésitent pas à offrir leur soutien durant les temps difficiles. Même 106 ans après l’explosion survenue à Halifax, la Nouvelle‑Écosse achemine chaque année un arbre de Noël à la ville de Boston pour témoigner sa gratitude pour les secours fournis par les Bostonnais en 1917.
En 2022, nos voisins américains ont une fois de plus répondu à l'appel à l'aide. Cependant, cette fois-ci, leurs efforts ont été bloqués par la paperasserie et les pirouettes bureaucratiques qu'ils devaient faire pour entrer au Canada afin de prêter main-forte. L'application ArriveCAN est un désastre depuis son lancement. Aux postes frontaliers où il y a peu ou aucun service cellulaire l'application s'est révélée inutile, et le gouvernement n'a pas tenu compte des personnes âgées et des personnes qui n'ont tout simplement pas de téléphone intelligent. On a ordonné par erreur à des voyageurs de se mettre en quarantaine alors qu'ils n'étaient pas tenus de le faire. Avec toute la confusion créée par ArriveCAN, un nombre incalculable de fraudes ont été perpétrées; des Canadiens innocents ont été victimes d'escroqueries parce qu'ils tentaient de respecter les règles complexes et incohérentes imposées par le gouvernement fédéral.
L'application ArriveCAN a une incidence négative sur certaines industries, y compris sur le secteur touristique de ma circonscription, Fundy Royal. Bien que son utilisation, qui résulte d'une mauvaise politique frontalière, nuise aux collectivités et aux entreprises tributaires des déplacements transfrontaliers, le gouvernement libéral s'entête à maintenir sa politique. Dimanche, nous avons pu voir l'inefficacité de cette application quand le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a révélé que des travailleurs du secteur énergétique des États-Unis, qui venaient au Canada pour participer au rétablissement du réseau électrique, ont été retardés à la frontière à cause de l'application ArriveCAN.
Il faut agir rapidement après un ouragan. Chaque minute compte quand les membres d'une famille sont coupés les uns des autres, qu'ils ne peuvent pas téléphoner pour demander de l'aide et n'arrivent pas à faire chauffer de la nourriture pour leurs enfants. Tout ce qui retarde le soutien qui aidera les Canadiens à se remettre de cette tempête est carrément inacceptable.
Le a dit hier que s'il y avait eu des retards à la frontière, ils étaient négligeables. C'était une déclaration plutôt hardie, puisqu'il était alors chez lui, où il y avait du courant, et qu'il s'adressait à des familles qui ne savent pas encore quand l'électricité sera rétablie.
Selon moi, cette entrave possible au rétablissement constitue un exemple de politique absurde, car nous savons que l'application ArriveCAN ne sera plus requise à partir de ce week-end. J'exhorte le gouvernement à l'abandonner immédiatement. Nous constatons les dommages que peut causer une politique mal pensée.
Cela m'amène à d'autres questions concernant la reprise. Il existe des ententes entre le gouvernement fédéral et les provinces pour l'indemnisation de ceux qui en ont besoin pour reconstruire des maisons, des fermes et des entreprises. Il ne faut pas laisser la paperasserie, les prétextes administratifs ou les retards empêcher les Canadiens de l'Atlantique d'obtenir l'aide dont ils auront si désespérément besoin après la tempête.
Les membres du gouvernement ne cessent de dire qu'ils sont solidaires de toutes les personnes touchées par la tempête, mais ils doivent aussi éviter de se mettre en travers de leur chemin. Les dispositions du fédéral pour l'aide financière en cas de catastrophe ont été mises en place pour fournir une aide financière aux gouvernements provinciaux et territoriaux en cas de catastrophe naturelle de grande envergure. Toutefois, cette aide n'est pas versée immédiatement aux Canadiens qui souffrent à l'heure actuelle. Je demande donc que nous travaillions tous ensemble pour réduire les lourdeurs administratives qui empêchent les Canadiens d'obtenir l'aide dont ils ont besoin le plus rapidement possible.
Même si les intentions des créateurs de ces programmes sont louables, nous devons surtout veiller à ce qu'ils soient accessibles. Dans les dernières années, nous avons vu à maintes reprises que le gouvernement peut agir rapidement s'il le veut, et il n'y a pas de raison de ne pas accorder autant d'attention et d'énergie aux gens de la région de l'Atlantique en cette période difficile.
Cet ouragan a causé énormément de dommages dans l'ensemble des Maritimes et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, mais nous sommes déterminés à faire tout en notre pouvoir pour aider les gens de la région de l'Atlantique à traverser cette crise. Je tiens à remercier tous ceux qui ont uni leurs efforts et fait une contribution tantôt importante, tantôt modeste afin d'aider leurs concitoyens et leurs collectivités. Ensemble, nous pourrons rebâtir et nous assurer un avenir meilleur. Pour y arriver, il faut que tout le monde collabore, y compris les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral.
J'exhorte le gouvernement fédéral à éliminer tous les obstacles qui pourraient empêcher les habitants et les gouvernements des provinces de l'Atlantique de recevoir l'aide dont ils ont désespérément besoin.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir participer à l'important débat de ce soir au sujet des répercussions de l'ouragan Fiona sur l'Est du Canada.
Comme les députés le savent, je représente une circonscription de l'Alberta. Nous vivons dans un grand pays, où une catastrophe naturelle peut toucher une région donnée et non une autre. Je sais aussi que nous avons un grand sens de la solidarité et que les Albertains suivent les événements qui se déroulent ailleurs au pays en éprouvant un profond sentiment de solidarité et le désir d'aider. De nombreux Albertains qui ont des liens familiaux et ancestraux étroits avec le Canada atlantique suivent avec effroi les conséquences de cet ouragan et ils souhaitent que je communique en leur nom leur sentiment de solidarité et leur désir de voir le gouvernement venir en aide à ceux qui en ont besoin.
Tout comme le Canada atlantique nous a témoigné sa solidarité lorsque l'Ouest canadien a été victime de catastrophes naturelles comme les inondations en Colombie-Britannique, ma province et mes concitoyens sont pleinement solidaires du Canada atlantique et ils exhortent le gouvernement à intervenir résolument, efficacement et durablement. C'est le caucus de l'Atlantique du caucus conservateur qui est à l'origine de cette démarche, et je tiens à souligner l'excellent travail accompli par ses membres, notamment le député de , qui a proposé le débat d'urgence de ce soir. Bien entendu, je tiens également à souligner l'engagement de notre et le poignant discours qu'il a prononcé ce soir.
Une chose m'a vraiment marqué dans le discours de notre chef: c'est lorsqu'il a dit ne pas vouloir une autre situation où on donne « A » pour l'annonce et un « F » pour l'exécution. Parfois, des engagements sont pris lorsqu'une histoire fait les manchettes, lorsqu'une situation attire l'attention et que les événements sont sentis de manière très aiguë. Il faut alors se demander si le gouvernement et le reste du pays sont réellement présents par la suite, lors du processus de reconstruction qui doit se poursuivre longtemps après que l'histoire n'est plus d'actualité et que l'attention s'est déplacée vers d'autres questions. Le suivi est-il assuré? De même, le gouvernement fait-il des annonces pour ensuite tarder à fournir les résultats escomptés? Le gouvernement réagit-il assez rapidement?
L'opposition, guidée par son caucus de l'Atlantique, sera là pour vivement exiger un suivi, des mesures efficaces et un soutien suffisant de la part du gouvernement pour assurer la reconstruction, et ce, non seulement pendant que les médias parlent de la situation, mais à long terme. Il faut adopter une approche axée sur les résultats qui permettra de mesurer les résultats obtenus et les effets concrets. Il faut investir l'argent nécessaire et mesurer concrètement les résultats. Les Canadiens peuvent avoir l'assurance que l'opposition suivra attentivement ce dossier à long terme pour veiller à ce que l'on obtienne des résultats. De ce côté-ci de la Chambre, nous ferons certainement tout ce que nous pouvons pour nous en assurer.
Ce soir, j'aimerais parler plus particulièrement d'un problème que nous avons observé dans l'approche du gouvernement. Il touche plus particulièrement les programmes visant à doubler les dons. Il y a toujours un problème dans la façon dont le gouvernement les conçoit et les met à exécution. Le problème, c'est que le gouvernement s'engage à verser une somme équivalente pour les dons faits à un organisme ou un petit groupe d'organismes de son choix, mais pas à tous les organismes qui interviennent.
Je me suis déjà heurté à ce problème, en particulier dans le domaine du développement international. Lors de catastrophes un peu partout dans le monde, c'est un grave problème qui a été porté à mon attention par des organismes de développement international. Des organismes qui travaillent au Liban, qui répondent aux besoins humanitaires associés à l'invasion de l'Ukraine ou, plus récemment, qui s'occupent de la situation au Pakistan, des organismes qui sont peut-être petits, mais qui sont dirigés par des membres de la diaspora et qui ont des liens très profonds et une présence importante sur le terrain, sont exclus du programme de contributions égales du gouvernement parce qu'il est plus simple pour le gouvernement de ne cibler que les très grands organismes qui ont plus l'habitude de faire affaire avec lui et qui ont des liens établis avec lui. Pour le gouvernement, il est plus simple de dire qu'il égalera un don fait à un joueur important plutôt que d'annoncer qu'il égalera les dons faits à tous les organismes qui font le travail.
J'ai eu l'occasion de prendre connaissance de ce genre de problème dans le domaine du développement international, mais il survient actuellement au beau milieu des interventions d'urgence provoquées par une catastrophe au Canada. Le gouvernement désigne une seule organisation qui recevra tout l'argent octroyé par le gouvernement afin de doubler les dons reçus. Cette organisation, c'est la Croix-Rouge.
Je tiens à dire d'entrée de jeu que la Croix-Rouge accomplit un excellent travail. Je pense aussi que c'est une excellente idée de mettre en œuvre un programme consistant à doubler les dons faits par des particuliers, de manière à encourager la population à se montrer généreuse. C'est une bonne manifestation du principe de solidarité. Le gouvernement n'agit pas seul, mais il fait partie de la solution. Il promeut l'altruisme parmi les gens dans un esprit de collaboration avec eux. En principe, c'est vraiment une bonne idée.
Or, lorsque le système prévoit un apport de deniers publics pour doubler les dons faits à certaines organisations, mais pas à d'autres, les petites organisations qui sont exclues se trouvent à perdre non seulement des contributions qui pourraient leur être versées par le gouvernement, mais aussi des dons qui pourraient leur être faits par des particuliers, et ce, bien qu'elles soient plus présentes sur le terrain que les grandes organisations, qu'elles soient dirigées par des gens de la place et qu'elles aient des liens étroits avec la population locale.
Lorsque les gens disent qu'ils veulent participer aux efforts de reconstruction après le passage de l'ouragan Fiona, ou par le passé, après les inondations au Pakistan ou la situation au Liban, ils veulent instinctivement donner aux organisations qui reçoivent un financement de contrepartie, plutôt qu'aux organisations qui n'en reçoivent pas.
Les organisations me racontent qu'elles reçoivent des appels d'anciens donateurs qui leur disent qu'ils allaient initialement leur faire un don, mais qu'ils vont en fait faire un don à une autre organisation qui bénéficie d'un financement de contrepartie. Nous voyons comment, par le biais d'une politique gouvernementale, en versant des dons de contrepartie à certaines organisations, mais pas à d'autres, le gouvernement finit par inciter les donateurs privés à modifier leur comportement en matière de dons, en délaissant les organisations auxquelles ils donnaient auparavant au profit de celles qui reçoivent une contrepartie. Le gouvernement, par le biais de cette politique de contrepartie, oriente les dons de certaines organisations vers d'autres. C'est un problème.
Le fait de doubler les dons à certains organismes risque de nuire à des groupes qui œuvrent depuis longtemps et qui travaillent sur le terrain. Cela éveille également un certain degré de soupçons. Les gens se demandent pourquoi le gouvernement ne verse pas un montant équivalent aux dons effectués à ces organismes. Est-ce parce qu'il a déterminé que ces organismes ne sont pas assez bons? Ce n'est pas la raison. En fait, certains de ces organismes apportent une aide peut-être même plus efficace, mais ils ne reçoivent pas du gouvernement un montant équivalent aux dons recueillis parce que, instinctivement, le gouvernement offre toujours de doubler les dons effectués auprès des mêmes organismes.
Ayant soulevé ce problème maintes fois dans d'autres contextes, j'aimerais implorer le gouvernement, une fois de plus, de revoir cette politique. Il pourrait s'y prendre de différentes façons. Il pourrait recenser, en général, tous les dons effectués auprès d'organismes de bienfaisance offrant de l'aide aux victimes d'inondation, puis verser le même montant dans un fonds qu'il distribuerait par la suite.
Il ne serait pas tenu nécessairement de verser dollar pour dollar exactement au même organisme. Toutefois, s'il mettait de côté un montant d'argent équivalent au total des dons effectués, puis le redistribuait, à tout le moins, cela réglerait le problème actuel, c'est-à-dire le fait que l'offre du gouvernement dissuade les gens de faire un don aux organismes qui en sont exclus. Selon moi, c'est une piste de solution.
Les dons de tous les Canadiens pour l'aide aux victimes de l'ouragan devraient être doublés, d'une façon ou d'une autre, qu'il s'agisse des dons faits à la Croix-Rouge ou à d'autres organisations plus petites intégrées aux collectivités locales. Le conseil des Chevaliers de Colomb de ma région pourrait recueillir des fonds et les transférer à un conseil de l'organisation du Canada atlantique. Il y a peut-être des banques alimentaires qui recueillent des fonds à l'échelle locale ou du pays. Je crois qu'il faudrait toujours doubler les dons pour ce genre d'effort louable.
Encore une fois, j'ai déjà soulevé cette question à la Chambre dans le passé. Il est un peu frustrant de voir qu'on ne semble pas écouter les solutions simples et non partisanes dont nous avons besoin pour procéder à une réforme des programmes de jumelage de dons. Ces problèmes ont déjà été soulevés, mais rien n'a été fait pour les régler. J'exhorte le gouvernement à étudier de nouveau cette question et à trouver des moyens de rendre inclusif le jumelage des dons de façon à refléter la diversité des organisations et à soutenir les organismes locaux autant que les grandes organisations.
Encore une fois, je veux dire à la Chambre que les gens de ma circonscription, les gens de l'Ouest canadien, soutiennent les habitants de l'Est du Canada qui vivent des moments difficiles. Nous voulons que le gouvernement soit là pour les aider à long terme.
:
Monsieur le Président, je tiens d'abord à préciser que je vais partager mon temps de parole avec la députée de et que je suis heureux de pouvoir participer au débat de ce soir.
À cette heure tardive, je crois être le seul député présent à avoir déjà vécu personnellement un tel événement météorologique au Canada atlantique. D'autres étaient aussi présents de ce côté. Je me trouvais à l'épicentre, avec certains de mes collègues. Je sais que d'autres collègues ont vécu la même expérience.
En toute honnêteté, en ce qui concerne l'Île-du-Prince-Édouard, la province était bien préparée. J'accorde une excellente note aux organismes d'urgence ainsi qu'à mon collègue, le responsable, et au gouvernement provincial, qui ont transmis le message qu'une tempête très importante approchait et qu'il fallait se préparer en conséquence. Les avertissements ont été efficaces. Toutefois, tout ce qu'on pouvait faire, c'était attendre en espérant que les choses ne seraient pas aussi graves qu'on nous le disait. Tous les mécanismes de prévention du gouvernement ont fonctionné, et c'est pourquoi les pertes de vie ont été minimes. Il est bien entendu impossible de minimiser la moindre perte de vie, car une c'est déjà trop, mais il n'en demeure pas moins que le bilan aurait pu être pire.
Nous étions conscients du danger. En fait, je suis retourné dans ma circonscription quand les prévisions ont commencé à indiquer des conditions météorologiques extrêmes. J’ai choisi d’être auprès de mes concitoyens.
Je peux affirmer sans l’ombre d’un doute que c’est l’une de ces alertes d’urgence qui m’a réveillé vers 3 h 30 du matin. J’avais décidé qu’il valait mieux garder mon téléphone cellulaire à côté de moi durant la nuit. Le temps était très mauvais dehors et je n’étais pas certain de la tournure des événements. Je suis content de l’avoir fait, car l’application d’alerte d’urgence a retenti. J’ai soudainement pris conscience de la réalité. J’ai lu l’alerte, puis j’ai cru bon de jeter un coup d’œil par la fenêtre. Les arbres se faisaient violemment secouer par le vent. Je n’avais jamais rien vu de tel. Soudainement, des arbres ont commencé à s'abattre sur ma maison. Oui, j’affirme que ces systèmes d’alerte sont efficaces.
Je vais concentrer mes observations sur deux secteurs du Canada atlantique et de l’Île‑du‑Prince‑Édouard qui ont très bien réagi. Il s’agit de l’industrie des pêches, plus particulièrement les pêcheurs, qui ont retiré leurs bateaux d’une très grande valeur des eaux. Ils ont pris les avertissements des autorités au sérieux. Ils ont suivi les consignes de tous les ordres de gouvernement. Ils ont retiré leurs embarcations des eaux pour les mettre en sûreté et il n’y a eu aucune perte sur ce plan. Cependant, ils n’ont pas pu retirer leurs engins de pêche. Une évaluation des dommages est en cours et ils sont considérables.
Les agriculteurs ont entreposé leur équipement du mieux possible dans les bâtiments. Ils ont pris des précautions. Ils ne pouvaient toutefois pas sortir les cultures des champs. C'est le volet de l'industrie agricole qui a subi le plus de dommages. Tant les agriculteurs que les pêcheurs ont pris toutes les mesures qui leur étaient recommandées pour limiter les pertes, mais les pertes ont tout de même été considérables, et elles continuent de s'accumuler.
Le gouvernement doit donc être prêt à soutenir l'industrie de l'agriculture et l'industrie de la pêche et à fournir des ressources pour atténuer les pertes subies, car les pêcheurs et les agriculteurs ont fait tout en leur pouvoir pour limiter les dommages. Nous évaluons encore tout cela. Un autre enjeu concerne les dommages, des dommages considérables, qu'a subis l'infrastructure des ports pour petits bateaux de la région. Il s'agit d'une situation qui ne date pas d'hier.
J'ai écouté certains des députés qui sont intervenus à la Chambre dire que le gouvernement devait agir vite, vite, vite. J'ai parlé à un agriculteur hier. En fait, j'ai sillonné ma circonscription samedi et dimanche; je suis allé jusqu'à la plupart des ports et j'ai rencontré les personnes directement touchées par les événements. C'était important. Bref, l'agriculteur que j'ai écouté m'a dit que même si nous lui donnions de l'argent dès aujourd'hui, il ne pourrait pas embaucher d'entrepreneur pour commencer les réparations nécessaires.
Tempérons les attentes, car certains disent que nous n'allons pas assez vite et que nous devrions déjà être sur place. Je prends le et les ministres au mot: nous serons là dès que la demande en sera faite. Cela doit émaner des provinces, comme toute demande. Le gouvernement du Canada ne peut pas détacher des militaires de son propre chef. Il doit attendre que les provinces en fassent la demande. Nous avons répondu à toutes les demandes que les provinces ont faites jusqu'à présent.
Le gouvernement du Canada a agi aussi rapidement, diligemment et judicieusement que possible, mais il y a des obstacles. Il se peut que nous ne soyons pas en mesure d'effectuer les réparations nécessaires à certaines infrastructures essentielles en temps opportun, simplement parce que nous n'avons pas d'entrepreneurs pour le faire.
Je tiens également à souligner l'énorme travail accompli par les employés des services publics de l'Île-du-Prince-Édouard et de toutes les provinces en vue de rétablir le courant. Nous devons reconnaître que nous ne pouvons pas simplement faire appel à des gens de la rue pour gonfler les rangs, car le personnel des services publics est à la fois hautement qualifié et compétent. C'est un métier très dangereux. Nous ne pouvons pas minimiser le temps que tout cela prendra, mais nous n'avons d'autre choix face à ce phénomène météorologique.
J'ai entendu au cours du débat de ce soir que nous avons déjà connu de tels phénomènes, comme des tempêtes de verglas et des ouragans. Il faut comprendre que le phénomène météorologique qui s'est produit au Canada atlantique tôt samedi matin et tout au long de la journée est le premier de ce genre jamais enregistré au Canada. C'est la première fois que de telles conditions météorologiques sont enregistrées au Canada. Nous n'avons jamais connu de phénomène de ce genre auparavant. Les phénomènes météorologiques deviennent de plus en plus graves.
C'est une situation importante. Nous devons prendre le temps de saluer et de remercier tous les intervenants de première ligne qui ne pouvaient pas rester à l'intérieur comme moi pendant cette situation. J'ai suivi les recommandations qui nous ont été communiquées et je n'ai pas osé sortir lorsque j'ai vu l'état de la situation. À part ceux qui habitent dans les zones les plus touchées, personne n'aurait pu décrire ce que j'ai vécu. J'ai dû faire face à de violentes tempêtes, et je suis sûr que c'est aussi le cas d'autres députés. C'était une situation très inquiétante, et les dommages sont considérables.
Le gouvernement sera là pour offrir de l'aide, mais en ce qui concerne certains endroits, comme ceux où on trouve des ports pour petits bateaux, je crois qu'il faudra faire preuve d'innovation. Nous devrons peut-être envoyer l'argent aux administrations portuaires locales pour que le travail se fasse rapidement. D'une part, nous savons que le processus prend du temps et, d'autre part, on reproche souvent au gouvernement de ne pas suivre le processus établi. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
C'est la toute première fois qu'un événement de cette ampleur se produit au Canada. Si nous voulons réagir en temps opportun, nous allons devoir faire les premiers pas également. En ce qui concerne l'infrastructure, je mettrais le gouvernement, formé par mon propre parti, au défi de travailler avec les administrations portuaires locales en ce qui concerne l'infrastructure des ports pour petits bateaux afin d'effectuer des réparations rapides. Cela signifie qu'il n'y aura peut-être pas d'appel d'offres public, car cela prend du temps. Nous allons devoir faire preuve de tolérance et de soutien.
Nous devons reconnaître que les agriculteurs et les pêcheurs ont pris toutes les mesures possibles pour minimiser leurs pertes et leurs dommages. Cependant, dans les régions dont nous dépendons pour nourrir le pays, les cultures sont demeurées exposées à Dame Nature, et c'est là que les dommages se sont produits. Dans le secteur de la pêche, les engins de pêche étaient toujours en mer. Nous devrons assumer les coûts qui ne sont pas couverts par l'assurance pour les pêcheurs, et nous devrons reconstruire.
Comme cela a été soulevé à quelques reprises pendant le débat de ce soir, nous pouvons construire des infrastructures qui peuvent résister aux tempêtes. Je suis probablement le seul député de la Chambre à avoir participé à l'approbation de la conception du pont de la Confédération. Le pont de la Confédération s'est comporté comme il était censé le faire lors de cet événement météorologique catastrophique. Il n'a subi aucun dommage. Je me souviens d'avoir participé à un débat avec les concepteurs au moment de l'approbation de la conception. J'étais le ministre provincial responsable à l'époque. Ils proposaient une conception pour des ouragans de catégorie 4, et j'ai dit que nous exagérions un peu, ce qui n'était pas le cas. Donc, oui, nous pouvons concevoir des infrastructures capables de résister aux phénomènes météorologiques à venir.
Pour conclure, tout ce que je peux dire, c'est que nous ferions mieux d'être prêts à faire les investissements nécessaires pour protéger les infrastructures côtières essentielles que nous avons et sur lesquelles nous comptons parce que le Canada atlantique est la région du pays la plus susceptible d'être frappée régulièrement par des ouragans. Nous devons investir dans les infrastructures qui protégeront les ports de pêche du Canada atlantique et les infrastructures dont nous avons besoin. Ce sera coûteux, mais le gouvernement a un rôle à jouer.
Je mets le gouvernement dont je fais moi-même partie au défi d'assumer ce rôle. Nous devons être créatifs et nous devons lancer les projets et les réparations beaucoup plus rapidement pour faire face à ces pertes catastrophiques qui ont été subies.
:
Monsieur le Président, il est tard, en effet, et on pourrait dire la même chose en parlant de la crise climatique puisqu'il est actuellement presque trop tard, selon les conseils des scientifiques internationaux qui ont entrepris le plus vaste processus d'examen par les pairs de l'histoire de l'humanité, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
D'entrée de jeu, je tiens à souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel de la nation algonquine. Je dis donc meegwetch. J'ajouterai qu'en tant que députés, nous sommes tous, je crois, remplis d'émotions, de préoccupations et de détermination tandis que nous aidons les gens du Canada atlantique.
[Français]
Nous pensons aussi aux gens du Québec, parce que les Îles‑de‑la‑Madeleine ont été affectées par l'ouragan.
J'ai aussi de l'inquiétude pour la population de Saint‑Pierre‑et‑Miquelon.
[Traduction]
Je n'ai rien entendu de ce qui est arrivé au protectorat français au sud de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. J'ai cherché à le savoir dans les informations. C'est un endroit que j'ai visité et que je trouve à la fois intrigant et charmant. Saint‑Pierre‑et‑Miquelon a été très exposé à Fiona lorsque celui-ci a traversé l'Est du Canada, le Québec et chacune des provinces de l'Atlantique.
Comme les députés m'ont entendu le mentionner à quelques reprises dans cette enceinte, je suis à la fois Cap-Bretonnaise et Britanno-Colombienne. J'ai de la famille à ces deux endroits et j'ai vécu les phénomènes climatiques qui ont frappé la Colombie‑Britannique l'été dernier, à l'été 2017 et à de nombreuses autres occasions. J'ai également vécu des ouragans qui ont traversé le Canada atlantique. Mes pensées vont à tous ceux qui ont été touchés.
Si le nous regarde, je veux aussi lui envoyer mes pensées. Je sais qu'il se remet d'une chirurgie au genou, comme moi récemment, et que ce n'est pas une sinécure. Je suis convaincue qu'il travaille très dur, où qu'il soit, pour s'occuper de la protection civile en ce moment.
Le débat de ce soir a fait ressortir de nombreux points communs. Je veux en parler, car je pense qu'il est important de trouver des points communs.
Nous entendons souvent les gens parler des conséquences de l'ouragan Fiona: pas de téléphones, pas de téléphones portables, pas d'électricité et un véritable sentiment d'isolement. Je peux affirmer qu'il en a été de même pour beaucoup d'événements climatiques qui se sont produits ces dernières années.
Dans ma propre circonscription, Saanich—Gulf Islands, nous avons entièrement mis entre parenthèses la semaine de Noël 2018. De nombreuses personnes de la circonscription n'avaient pas de lignes terrestres, pas de téléphones portables et pas d'électricité, en particulier dans les îles Gulf, une expérience très semblable à celle dont nous avons entendu parler, avec des gens qui accouraient avec leurs tronçonneuses pour dégager les arbres, essayer d'aider les voisins, atteindre les voisins âgés qui étaient seuls à Noël et apporter de l'aide aux gens parce qu'aucune autre aide ne venait.
Cela vaut aussi pour Ashcroft. J'ai eu une discussion avec le chef du service d'incendie local au sujet des avis d'évacuation qui étaient en vigueur à l'été de 2017. Je parle d'un endroit dans l'intérieur de la Colombie-Britannique qui fait partie de la circonscription de , non loin de Lytton. Le chef du service d'incendie a dit qu'on ne savait pas quoi faire. On n'avait pas ni téléphone, ni cellulaire, ni électricité, mais un avis d'évacuation était en vigueur. On ne savait pas comment on allait aviser les gens qu'il fallait évacuer les lieux. On en est au point où l'on croit que la technologie dont on aurait besoin serait une immense cloche à la caserne pour avertir la ville. Il est plutôt inquiétant de constater les limites de nos moyens technologiques, qui peuvent tomber en panne à cause des phénomènes météorologiques extrêmes. Nous devons nous pencher attentivement là-dessus.
On a dit la même chose au sujet des inondations du mois de novembre. Les gens n'avaient pas ni téléphone, ni cellulaire, ni électricité. Il y a donc des points en commun.
Nous disons que les Canadiens de l'Atlantique sont résilients, que les voisins s'entraident dans cette région, mais j'aimerais dire que ce sont les Canadiens qui sont résilients, qui s'entraident entre voisins, qu'il s'agisse d'une personne des îles Gulf dans ma circonscription ou de l'intérieur de la Colombie‑Britannique, d'un agriculteur des Prairies qui a besoin d'aide ou d'un Canadien de l'Atlantique. Je ne crois pas qu'il y ait un fossé entre les régions rurales et les régions urbaines dans la mesure où il est possible d'offrir son aide dans un centre urbain. Je pense que les Canadiens des régions rurales sont mieux outillés pour composer avec les conséquences des catastrophes, mais qu'il demeure que l'essence de tous les Canadiens est d'aider son voisin, d'intervenir et de mettre la main à la pâte lorsqu'une communauté est en difficulté.
À mon avis, tous les gouvernements des provinces atlantiques, sans exception, de même que le gouvernement fédéral, ont remarquablement bien informé la population. Le nombre de décès en raison de cette tempête est tragique, mais il y a eu 800 ou 900 décès en Colombie‑Britannique l’été dernier en raison du dôme de chaleur, lequel était parfaitement prévisible, à l’heure près. Or, le gouvernement provincial a choisi de l’ignorer, n’a jamais décrété l’état d’urgence et n’a jamais alerté les collectivités.
Cela fait une différence lorsque les gouvernements répondent adéquatement. Je veux rendre à César ce qui appartient à César. Les gouvernements de la Nouvelle‑Écosse, de l’Île‑du‑Prince‑Édouard, du Nouveau‑Brunswick, de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, ainsi que le gouvernement fédéral ont déterminé rapidement que la situation serait très grave et ils ont fait de leur mieux pour demander aux gens de rester chez eux et de ne pas prendre de risques. Cette approche a sauvé des vies. Je m’excuse d’être en colère à ce sujet, mais la décision du gouvernement de la Colombie‑Britannique de ne pas décréter l’état d’urgence, de ne pas alerter les collectivités et de ne pas ouvrir de centres où se rafraîchir a entraîné des pertes de vie.
J’espère que nous aurons appris, en comparant ces deux genres de catastrophes, que les gouvernements provinciaux ont un rôle important à jouer. Ils doivent intervenir tôt, décréter l'état d'urgence et demander de l’aide. Le partenaire fédéral doit ensuite leur tendre la main.
Le débat que nous avons eu ce soir comporte deux volets. On a évoqué les mesures à prendre immédiatement pour aider les gens et les aider à reconstruire. De nombreux députés ont fait remarquer que l'on ne peut pas nécessairement reconstruire exactement au même endroit qu'avant. Il faut faire preuve de résilience. Il faut s'adapter à des circonstances nouvelles, à des phénomènes météorologiques extrêmes qui n'ont pas fini de faire des ravages. Ils vont continuer à s'aggraver. Cette réalité est inscrite au cœur de la science du climat. Néanmoins, nous savons qu'au fur et à mesure que l'on reconstruit et que nous aidons les gens, l'aide doit être réelle et tangible, sans se limiter à de vaines paroles. J'ai mentionné, plus d'une fois ce soir, que les habitants de Lytton attendent toujours de voir leur ville reconstruite. Les gens attendent toujours de pouvoir reconstruire là où ils sont.
La ferme de mon mari est un endroit où la famille se réunit. Sa fille y vivait et elle a failli mourir à cause du dôme de chaleur. La température à la ferme de mon mari a littéralement atteint 50 degrés Celsius l'été dernier, et ma belle-fille Julia a failli mourir. Elle n'y habite plus, mais la maison a été continuellement occupée par des personnes qui n'avaient nulle part où aller. L'été dernier, nous avons d'abord vu arriver des personnes qui avaient perdu leur domicile dans les incendies, puis d'autres qui avaient perdu leur logement dans les inondations. La maison s'est donc avérée très utile pour de nombreuses personnes qui n'avaient plus de toit. C'est la triste réalité de l'urgence climatique, le bord du gouffre, qui se manifeste dans des endroits comme Lytton, Ashcroft et maintenant le Canada atlantique.
Le second volet de notre intervention concerne la question suivante. Qu'apprenons-nous sur la science du climat? Dans quelle mesure cet ouragan a-t-il été influencé par des phénomènes climatiques tels que le réchauffement de l'océan?
Nous savons que le réchauffement de l'atmosphère se déverse dans les océans. C'est ahurissant. En raison de la crise du climat, les océans absorbent chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour une chaleur équivalant à l'explosion de sept bombes d'Hiroshima. Pas étonnant que l'océan au sud de la Nouvelle‑Écosse se réchauffe. Il se réchauffe depuis un certain temps déjà. Les ouragans remontent la côte Est, suivant le Gulf Stream, et les eaux ne se refroidissent plus comme elles le faisaient avant.
Avant les changements climatiques, la température moyenne des eaux au sud de la Nouvelle‑Écosse était d'environ 15 degrés Celsius en septembre, donc à ce temps-ci de l'année. En comparaison, les températures enregistrées la semaine dernière étaient de 20 degrés Celsius, puis de 18 degrés Celsius, puis de 17 degrés Celsius le jour où Fiona a frappé la Nouvelle‑Écosse, le Cap‑Breton et toutes les régions adjacentes. Toutefois, cela s'est accompagné d'une pression atmosphérique extraordinairement basse. Plusieurs députés l'ont mentionné. En fait, c'était la pression atmosphérique la plus faible jamais enregistrée au cours d'une tempête au Canada. De plus, nous avons eu droit à un cisaillement de vent, ce qui, comme l'a signalé le député de , a été ce qui a vraiment pris de court l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Cette tempête de vent ne correspond véritablement à aucun des autres ouragans que la province avait connus précédemment.
Il faut suivre les conseils relatifs à la lutte contre les changements climatiques. C'est dire que le gouvernement du Canada doit, même si cela semble difficile à faire pour les libéraux, se rappeler que le GIEC nous a avertis: si nous n'arrêtons pas de rejeter des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, si nous ne faisons rien pour stopper l'augmentation des émissions et nous assurer qu'elles commencent à diminuer avant 2025, il sera trop tard pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius ou même à 2 degrés Celsius. C'est pourquoi il est essentiel que nous prenions le taureau par les cornes, parce que, d'ici les prochaines élections, la fenêtre pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius ou même à 2 degrés Celsius se sera refermée.
Il faudra donc que le gouvernement fasse volte-face. Le caucus libéral devenir une tribune où la décision sera prise de permettre ou non à nos enfants de vivre dans un monde habitable au sein d'une civilisation qui fonctionne.