La Chambre reprend l'étude, interrompue le 16 mai, de la motion.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir prendre la parole aujourd'hui sur une question qui me tient beaucoup à cœur, à savoir la contribution que Taïwan peut apporter aux discussions mondiales sur la santé.
Le rapport dont nous débattons et que nous voulons faire adopter est le reflet d'une motion présentée par mon collègue de . Je tiens à le féliciter de son excellent travail dans le dossier de la santé et du soutien qu'il apporte à Taïwan pour qu'elle participe aux discussions mondiales sur la santé. Je sais qu'il est un ardent défenseur et grand ami de Taïwan à la Chambre.
Mes observations d'aujourd'hui porteront sur deux points précis. D'abord, je tiens à parler du succès de Taïwan dans sa lutte contre la pandémie de COVID‑19. Le Canada et d'autres pays auraient eu intérêt à consulter et à écouter davantage Taïwan.
Je suis conscient que notre relation avec Taïwan et les pressions que nous exerçons pour l'inclure dans ce genre de discussions liées à la COVID-19 relèvent en partie d'un engagement à soutenir ce pays et sa démocratie. Toutefois, c'est aussi dans notre propre intérêt que nous collaborons avec Taïwan et que nous tirons des enseignements de nos relations avec ce pays. S'inspirer de son expérience et de ses points de vue ne peut que nous être bénéfique. Quand nous intensifions les échanges commerciaux avec Taïwan, nous créons des emplois et des débouchés au Canada. Je pourrais citer plusieurs autres bienfaits du genre.
Je vais d'abord parler du succès de Taïwan dans la lutte contre la COVID‑19 et de la manière dont nous pourrions tous en bénéficier, mais je veux aussi consacrer un peu de temps à la question actuelle de l'escalade des menaces du gouvernement de la Chine continentale contre Taïwan. Nous pouvons tirer des leçons de notre incapacité à empêcher la Russie d'envahir l'Ukraine pour parler des mesures que nous devons prendre maintenant pour répondre aux menaces qui pèsent sur Taïwan.
Parlons du succès de Taïwan dans sa réponse à la COVID‑19. Lorsque la pandémie de COVID‑19 a commencé à devenir un problème majeur au Canada, nous avons tous essayé, en tant que politiciens, de déterminer ce que nous devions faire. Nous nous demandions quelles mesures nous étions censés proposer et quels sujets nous étions censés aborder.
La discussion s'est rapidement orientée vers des mesures de soutien pour aider les Canadiens et les entreprises à traverser cette épreuve. Il s'agit là de conversations importantes. Cependant, d'une certaine façon, une conversation antérieure portait sur la façon de minimiser les répercussions du virus. Comment devons-nous gérer la situation au chapitre de la santé publique afin que davantage de personnes puissent continuer à travailler et à sortir dans la mesure du possible?
J'ai donc entrepris d’examiner les données provenant d’ailleurs dans le monde pour comparer l’incidence de la COVID‑19 d’un pays à l’autre. J’ai cherché à savoir quels pays ont répondu le plus efficacement à la pandémie en vue de présenter mes conclusions à la Chambre. J'ai pu constater que les taux d’infection et de mortalité sont plus bas dans certains pays. J’aimerais que le gouvernement examine la possibilité que le Canada reproduise les approches adoptées par les pays qui ont lutté contre la pandémie avec le plus de succès.
Si on regarde les chiffres depuis le début de la pandémie, il est très évident que ce sont surtout des démocraties de l’Asie de l’Est, tout particulièrement Taïwan et la Corée du Sud, qui ont lutté de manière extrêmement efficace contre la COVID‑19, peu importe la phase de la pandémie. Fait notable, ces démocraties de l’Asie de l’Est sont plus densément peuplées que le Canada, et elles sont situées beaucoup plus près de l’épicentre de la pandémie. Simplement en examinant ces facteurs, on pourrait conclure que ces démocraties seraient plus vulnérables à la propagation de la COVID‑19. Or, elles ont répondu en mettant en place des stratégies très efficaces.
À l'époque, voyant que ces démocraties d'Asie de l'Est avaient d'excellents résultats au chapitre du contrôle de la pandémie, j'ai demandé à la ministre de la Santé, comme certains de mes collègues l'ont aussi fait ensuite, je crois, si nous pourrions tirer des leçons de leur expérience. Évidemment, elles tiraient elles-mêmes des leçons de leurs expériences précédentes, puisque ces pays ont été beaucoup plus touchés que nous par les épidémies de SRAS, le syndrome respiratoire aigu sévère.
Les données montraient clairement que Taïwan avait de bons résultats. Le gouvernement de Taïwan faisait d'ailleurs savoir, partout dans le monde, qu'il pourrait aider d'autres pays si on acceptait qu'il participe à des conversations internationales sur la santé. Il s'agissait d'inclure Taïwan et de lui donner la possibilité de participer sur un pied d'égalité, comme il se doit. Il s'agissait aussi de reconnaître que Taïwan avait vraiment bien réussi à juguler la COVID et qu'elle avait des connaissances à partager à ce sujet. Si nous avions été davantage prêts à insister pour que Taïwan soit incluse, et si la communauté internationale avait davantage inclus Taïwan dans ces conversations et l'avait écoutée, beaucoup de gens qui sont tragiquement décédés seraient encore vivants aujourd'hui. Il y avait, je crois, des avantages concrets et très clairs à inclure Taïwan.
Quelles ont été les stratégies employées par Taïwan? Dès le début, le gouvernement taïwanais a encouragé le port du masque comme outil contre la pandémie. Dès le début, Taïwan a mis en place des mesures strictes à la frontière. Les voyageurs provenant de l'étranger ont été soumis à des quarantaines obligatoires. Taïwan n'a pas cru sur parole le gouvernement chinois. Taïwan avait suffisamment d'expérience pour savoir que le risque de désinformation de la part d'un gouvernement communiste était élevé. Cela ne devrait pas nous surprendre outre mesure. Il devrait être assez évident qu'un régime communiste autoritaire pratique la désinformation, mais je crois que nous avons fait preuve d'une naïveté excessive vu qu'il s'agissait d'une question de santé. Taïwan avait mis en place des mesures fermes concernant le port du masque et l'accès à la frontière.
Par ailleurs, nos partenaires démocratiques de l'Asie de l'Est ont réagi rapidement en instaurant des protocoles de dépistage et de recherche de contacts, des éléments essentiels d'une boîte à outils gagnante comprenant notamment un sens critique à l'égard de toute information provenant de la Chine continentale, le port du masque, des mesures à la frontière, le dépistage et la recherche de contacts. Il est facile de l'oublier, mais au tout début ces idées étaient très différentes de celles prônées par les ministériels. Une représentante du gouvernement, l'administratrice en chef de la santé publique, avait laissé entendre au comité que ce serait faire preuve d'étroitesse d'esprit que d'imposer des restrictions aux frontières en réponse à la pandémie. Cela a ralenti notre vitesse de réaction.
Évidemment, ce qui est paradoxal, c'est que le gouvernement met en place les mauvaises mesures au mauvais moment. Il aurait dû mettre en place des mesures frontalières rigoureuses dès le début, mais il ne l'a pas fait. Le gouvernement a maintenu des mesures frontalières inefficaces pendant très longtemps, même si le virus était déjà dans différentes régions du monde et si la plupart des Canadiens étaient vaccinés. Il était particulièrement important d'imposer des mesures frontalières au début de la pandémie pour empêcher le virus d'entrer au pays et pour retarder sa propagation au Canada, mais une fois que le virus s'est retrouvé dans tous les pays, les mesures frontalières ont évidemment perdu de leur utilité.
Si nous avions écouté Taïwan et si nous avions tiré des enseignements de l'expérience de Taïwan, nous aurions été en mesure de réagir plus tôt et plus rapidement. On oublie facilement, aussi, que les autorités de santé publique du Canada et des États‑Unis décourageaient l'utilisation du masque au début de la pandémie, à un moment où, bien sûr, des recherches montraient la valeur du masque parce que, encore une fois, Taïwan et d'autres démocraties d'Asie de l'Est favorisaient son utilisation.
Beaucoup de gens étaient perplexes lorsque le gouvernement nous disait de faire confiance aux autorités de santé publique, alors que des autorités de santé publique semblables d'autres pays disaient des choses différentes. Les données scientifiques sur la pandémie n'auraient pas dû être différentes d'un pays à l'autre. Les membres de notre caucus et moi avons alors suggéré de regarder ce que disaient les autorités de santé publique dans les pays qui avaient obtenu le plus de succès et qui avaient été les plus efficaces dans leur réaction à la pandémie.
Nous aurions dû écouter Taïwan. Nous aurions dû agir rapidement pour mettre en place des mesures frontalières de dépistage et de traçabilité. Si nous l'avions fait, je pense que nous aurions pu éviter les confinements dévastateurs, qui ont considérablement exacerbé les problèmes de santé mentale de nombreux Canadiens et qui ont provoqué la faillite de nombreuses entreprises.
Si nous avions adopté cette approche stratégique, en tirant des leçons de l'expérience de Taïwan, de la Corée du Sud et d'autres partenaires d'Asie de l'Est, nous aurions pu faire beaucoup mieux, ce qui montre bien l'intérêt d'inclure Taïwan de même que les avantages pour le Canada de prendre en compte sa perspective à l'égard de la santé publique.
Reconnaissons que Taïwan a fait don d'un nombre considérable de masques au Canada et à d'autres pays durant la première vague, mais je pense que, malheureusement, certains renseignements initiaux erronés du gouvernement alléguant que les masques ne fonctionnaient pas peuvent avoir signifié qu'il n'y avait pas assez de masques pour tous ceux qui en avaient besoin. À ce moment-là, lorsqu'il y avait une pénurie de masques, Taïwan a vraiment pris les choses en main pour essayer de soutenir les autres pays.
Par ailleurs, pour élargir un peu la discussion, il serait extrêmement avantageux pour le Canada de favoriser l'inclusion de Taïwan dans davantage d'organisations internationales, ainsi que de collaborer activement avec cet État sur le plan commercial. Je suis fier de représenter une circonscription productrice d'énergie de l'Ouest canadien. Bon nombre de nos partenaires en Asie de l'Est, y compris le Japon, ne possèdent pas un accès aussi stable et sûr aux ressources énergétiques de pays aux vues similaires que le Canada, chose que nous tenons ici pour acquise. Nous devrions chercher à exporter davantage de nos ressources énergétiques et à nouer des partenariats nous permettant de vendre nos ressources naturelles à Taïwan, au Japon, à la Corée du Sud et à d'autres partenaires démocratiques de l'Asie de l'Est. Je pense que nous avons une occasion formidable d'élargir nos relations commerciales avec Taïwan, dans le secteur de l'énergie ainsi que dans de nombreux autres secteurs.
Bien sûr, nous pourrions mentionner des points positifs, comme le fait que Taïwan peut contribuer à la réponse mondiale lors de futures pandémies et à d'éventuelles conversations sur le thème de la santé et le fait qu'un accroissement des échanges commerciaux entre Taïwan et le Canada pourrait grandement profiter à l'économie. Outre ces points positifs, nous devons aussi reconnaître les nuages sombres qu'il y a à l'horizon. Nous avons assisté à une escalade des menaces et à des comportements très hostiles du gouvernement chinois à l'égard de Taïwan, et ce, dans la foulée de l'invasion génocidaire illégale de l'Ukraine par le régime de Vladimir Poutine.
Je pense sincèrement que le gouvernement chinois a observé l'invasion de l'Ukraine par la Russie et qu'il envisage ses propres actions à l'égard de Taïwan. Nous pouvons constater le partenariat étroit entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, ainsi que la façon dont certains des types de discours qui ont été tenus à l'égard de l'Ukraine et continuent de l'être sont maintenant utilisés à propos de Taïwan. Si Xi Jinping observe et apprend, nous devrions également prendre note de ce qui s'est passé avec l'invasion russe de l'Ukraine et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter qu'une telle situation, où un pouvoir autoritaire envahit une démocratie voisine et la prive de son droit à l'existence et du droit de son peuple à l'autodétermination, ne se reproduise.
Quelles leçons pouvons-nous en tirer? La première est que nous devons tenter de dissuader la Chine de lance cette invasion de façon plus claire et plus ferme. Je pense que si Poutine a choisi de suivre une telle voie, c'est en grande partie parce que nous n'avons pas été assez efficaces pour empêcher cette invasion. Certaines puissances occidentales ont fait passer le message à Poutine que l'Ukraine se débrouillerait toute seule si elle était envahie. De nombreux pays se sont mobilisés pour fournir des armes et appliquer des sanctions débilitantes, et l'armée ukrainienne s'est montrée très efficace jusqu'à présent, de sorte que la guerre ne s'est pas déroulée comme Poutine l'avait prévu, fort heureusement. Toutefois, si nous avions été en mesure d'envoyer plus tôt des signaux plus forts concernant les soutiens qui seraient apportés, nous aurions peut-être été en mesure de contrecarrer cette agression dès le départ.
Nous devons être prêts à rechercher la paix en faisant preuve de puissance. Ainsi, dans le cas d'une invasion possible de Taïwan par la Chine, nous devons envoyer des signaux clairs et éloquents à propos de ce que nous ferions pour soutenir Taïwan. Bien sûr, l'objectif de ces signaux est d'empêcher que l'invasion ait lieu. Si nous voulons la paix, nous devons faire preuve de puissance et de fermeté pour prévenir les agressions.
Le risque, c'est que l'invasion de l'Ukraine par Poutine établisse en quelque sorte un précédent. Elle change les normes sur la scène internationale: d'autres pays commencent à penser qu'ils peuvent impunément recourir à la force pour s'emparer d'un territoire dans une région qu'ils considèrent comme faisant partie de leur sphère d'influence passée. Par conséquent, vaincre Poutine en Ukraine est important pour l'Ukraine et pour la Russie — nous espérons qu'une Russie libre et démocratique remplacera le régime de Poutine —, mais ce l'est aussi en ce qui concerne le précédent établi sur la scène internationale.
J'espère que, dans le contexte de la rhétorique belliqueuse visant Taïwan que nous avons entendue, nous appuierons clairement et fermement Taïwan en nous préparant en vue d'une agression possible, mais aussi en saisissant toutes les occasions d'inclure Taïwan dans les conversations internationales, notamment à l'Assemblée mondiale de la santé et à l'Organisation de l'aviation civile internationale, sur un large éventail de questions et en reconnaissant les contributions que Taïwan peut faire dans les échanges commerciaux avec le Canada. Nous pouvons collaborer avec Taïwan de bien des façons et nous devrions développer beaucoup plus cette collaboration. Le gouvernement du Canada doit en faire plus pour soutenir nos amis et alliés à Taïwan.
Je voudrais souligner quelques éléments concernant la réponse à la COVID de Taïwan. Certains commentateurs ont parlé d'une réponse à la COVID inégale dans les pays occidentaux, notamment au Canada, et du manque de préparation du gouvernement face à cette crise. Certains ont affirmé que la Chine avait peut-être mieux fait que les pays démocratiques et se sont demandé s'il ne s'agissait pas d'une autre situation où, apparemment, le modèle autoritaire aurait été plus efficace. Or, si on regarde ce qui s'est fait à Taïwan, en Corée du Sud et dans d'autres démocraties d'Asie de l'Est, on constate immédiatement que les démocraties ont bien mieux géré la pandémie. Si on tient compte de facteurs comparables comme l'expérience passée des pandémies et la géographie, entre autres, ce sont les pays démocratiques qui ont répondu le plus efficacement à la pandémie.
Nous le constatons encore présentement avec Taïwan qui adapte son approche, ce qui constitue, à mon avis, une des caractéristiques des démocraties. Le pays a laissé tomber sa politique zéro COVID et il s'est adapté avec une approche du type « il faut apprendre à vivre avec le virus ». Taïwan a réussi à réagir au virus, mais aussi à s'adapter à la lumière des nouvelles informations, alors que le gouvernement chinois s'est vraiment retranché derrière sa politique zéro COVID, qu'il applique de façon brutale en Chine continentale.
Je crois qu'il est important de réfléchir à la façon dont la capacité d'adaptation de Taïwan lui a permis de lutter beaucoup plus efficacement contre le virus que la Chine continentale et bien d'autres pays. Cela fait ressortir l'importance d'entretenir des relations solides avec Taïwan, de s'en inspirer et d'appuyer des démocraties alliées en établissant des partenariats avec Taïwan et d'autres démocraties partout dans le monde.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet du travail essentiel que les responsables du portefeuille de la santé ont réalisé en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé et d'autres organismes internationaux. L'importance de la collaboration et de la coopération internationale n'a jamais été aussi évidente. Aucun pays, y compris le Canada, ne peut résoudre à lui seul des problèmes sanitaires complexes.
Comme nous le savons trop bien, la COVID‑19 ainsi que d'autres virus et problèmes de santé ne respectent pas les frontières. C'est pourquoi les responsables du portefeuille de la santé travaillent en coopération et en collaboration avec leurs partenaires internationaux et mondiaux. Ces efforts sont déployés de façon multilatérale en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé, le G7, le G20 et d'autres organisations.
Nous collaborons aussi directement avec nos partenaires internationaux pour renforcer nos mesures à l'échelle nationale. En tant que membre fondateur, le Canada appuie fermement l'Organisation mondiale de la santé et collabore avec elle pour faire avancer les dossiers prioritaires en matière de santé à l'échelle nationale et internationale, pour mettre en commun l'expertise dans le domaine de la santé et protéger la santé des Canadiens et de la population mondiale. Par exemple, nous mettons nos ressources et notre expertise à contribution dans le cadre des interventions sanitaires d'urgence, comme ce fut le cas pendant la pandémie de COVID‑19, nous avons participé à l'élaboration d'un vaccin contre le virus Ebola, nous avons soutenu fermement les efforts d'éradication de la poliomyélite et nous avons contribué à améliorer la sécurité sanitaire mondiale.
Le Canada collabore également avec l'OMS à des questions importantes pour les Canadiens, comme le changement climatique et la salubrité de l'environnement, le vieillissement en santé, la santé mentale et les maladies non transmissibles.
Le Canada est fermement déterminé à faire progresser l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes et des filles. L'OMS s'avère un partenaire majeur dans la promotion de ces objectifs, notamment pour les approches à l'égard des systèmes de santé fondés sur l'équité, le renforcement des soins de santé primaires et la réduction des écarts en matière de santé et de droits sexuels et génésiques.
Le Canada est un ardent défenseur de l'égalité entre les sexes et des questions d'équité, et ce leadership se reflète dans son engagement auprès de l'OMS. Le Canada est reconnaissant du rôle de leadership et de coordination qu'a joué l'OMS dans l'intervention liée à la COVID‑19. En effet, l'OMS joue un rôle essentiel en supervisant les règlements internationaux en matière de santé, en favorisant les efforts internationaux de recherche sur les nouveaux vaccins et les nouveaux traitements, en remédiant aux pénuries de fournitures médicales essentielles et d'équipement de protection individuelle, en contribuant aux efforts de vaccination mondiaux et en soutenant les pays vulnérables dans leurs efforts de préparation et d'intervention.
Nous savons qu'il est possible de tirer des leçons de l'expérience que nous a offerte la COVID‑19 et de renforcer le travail que font l'OMS et la communauté internationale en matière de préparation et de riposte aux pandémies. C'est pourquoi nous avons appuyé la décision d'élaborer un nouvel instrument pour la prévention des pandémies ainsi que la préparation et la riposte à celles-ci pendant la session extraordinaire de l'Assemblée mondiale de la Santé, en décembre 2021. Le Canada s'emploiera à ce que ce nouvel instrument renforce la coopération internationale pour que nous soyons tous mieux préparés si une nouvelle pandémie survient, tout en protégeant les intérêts canadiens. Par ailleurs, nous sommes fortement convaincus qu'il faut améliorer les outils et les mécanismes existants, y compris le Règlement sanitaire international.
La pandémie de COVID‑19 a montré que les attentes des États membres envers l'OMS dépassent les ressources et les capacités de celle-ci. Il y a actuellement d'importantes conversations, à l'échelle internationale, sur les façons d'améliorer la gouvernance et le financement durable de l'OMS. Le Canada travaille sur ces enjeux avec d'autres États membres et continuera de militer activement pour une supervision de l'organisation et la mise en œuvre des principales conclusions et recommandations tirées des analyses mondiales sur la COVID‑19.
Soulignons que l'OMS joue aussi un rôle important lorsque surviennent des crises. C'est le cas en Ukraine, où le conflit armé a grandement perturbé les services de santé et a un effet disproportionné sur les femmes et les enfants. Le Canada contribue à l'intervention sanitaire générale de l'OMS en Ukraine, qui vise à sauver des vies et à faire en sorte que les personnes touchées par le conflit aient accès à des services de santé de base. Le Canada a versé plus de 7,5 millions de dollars à l'OMS pour l'amélioration des services de santé essentiels en Ukraine, ce qui comprend les soins d'urgence pour les blessés et la poursuite des soins liés à la COVID‑19.
Tous ces grands enjeux ont été abordés lors de la 75e Assemblée mondiale de la santé, qui s’est déroulée en mai dernier. Le Canada occupe un rôle de premier plan au sein de cette assemblée pour faire progresser les dossiers qui représentent une priorité pour l’OMS et d’autres partenaires. Cela comprend notamment le renforcement de l’OMS au moyen d’un leadership et d’une gouvernance accrus, la mobilisation des efforts internationaux pour améliorer la prévention, la préparation et la réponse en cas d’urgences sanitaires, et l'accélération des progrès sur l’équité en matière de santé et les déterminants de la santé.
Je veux rappeler que le Canada croit que le monde a besoin d’une OMS puissante et que celle-ci doit représenter une communauté globale de la santé où tout le monde est inclus et peut apporter sa contribution.
Il y a beaucoup d'acteurs qui contribuent à obtenir de meilleurs résultats en matière de santé publique à l'échelle mondiale, y compris Taïwan. Cette dernière a été une bonne partenaire bilatérale pour notre pays dans le domaine de la santé, comme nous l'avons constaté quand elle nous a donné de l'équipement de protection individuelle au début de la pandémie. Nous continuons d'appuyer la pleine participation de Taïwan à des organisations comme l'Organisation mondiale du commerce et le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, dont elle est membre à part entière. Nous appuyons aussi sa participation significative à des tribunes internationales lorsqu'il existe un impératif pragmatique et que l'absence de Taïwan serait préjudiciable à l'intérêt mondial.
Par conséquent, conformément à la politique d'une seule Chine en vigueur depuis longtemps au Canada, nous sommes en faveur de l'inclusion de Taïwan comme État observateur à l’Assemblée mondiale de la santé. Durant la séance plénière de cette année, le a d'ailleurs réclamé que Taïwan participe de manière significative à cette assemblée.
Par ailleurs, le Canada continue de collaborer étroitement avec ses partenaires du G7 en ce qui a trait à la pandémie et à d'autres enjeux de santé prioritaires. Il a participé à de nombreuses rencontres de ministres de la Santé du G7, où il a souligné la nécessité de collaborer afin de mettre fin à la phase aiguë de la pandémie. Les sous‑ministres de la Santé du G7 se réuniront dans une semaine à Berlin, où ils discuteront de questions cruciales comme la fin de la pandémie de COVID‑19 et l'application des leçons apprises, de même que la corrélation entre les changements climatiques et la santé, et la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Poursuivre le dialogue au sein du G20 a aussi été important pour la coopération mondiale relativement à la pandémie. Sous la présidence de l'Indonésie, les ministres de la Santé du G20 se sont rencontrés en juin dernier et ils se rencontreront de nouveau à la fin octobre. Le Canada est impatient de collaborer avec ses partenaires du G20 pour contribuer à accroître la résilience du système de santé mondial, notamment grâce au financement durable, à l'harmonisation des normes et des protocoles mondiaux en matière de santé, au renforcement de la capacité de fabrication mondiale et à l'élargissement des carrefours du savoir pour la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie.
En juin dernier, les ministres de la Santé ont aussi rencontré les ministres des Finances du G20 dans le but de réduire l'important écart dans le financement destiné à la prévention, à la préparation et à l’intervention en cas de pandémie mondiale, et une deuxième rencontre est prévue en novembre.
Les responsables du portefeuille de la Santé collaborent étroitement avec leurs partenaires du G7 et du G20, ainsi qu'avec des organisations et des organismes internationaux, dont l'OMS, pour s'attaquer à d'importants problèmes sanitaires mondiaux, notamment la COVID‑19, la résistance aux antimicrobiens, les changements climatiques et la santé mentale.
La résistance aux antimicrobiens constitue une menace qui pourrait être à l'origine de la prochaine crise sanitaire mondiale, étant donné que les médicaments antimicrobiens, particulièrement les antibiotiques, deviennent de moins en moins efficaces parce que les pathogènes développent la capacité d'y résister. Cette situation augmente le risque de propagation des maladies, de maladie grave et de mort. Il s'agit vraiment d'un problème mondial pour lequel le Canada doit collaborer étroitement avec ses partenaires internationaux ainsi que les organismes internationaux, notamment l'OMS.
Les répercussions des changements climatiques sur la santé sont devenues une priorité mondiale en matière de santé. Il est important que le lien entre la santé et l'environnement demeure au cœur des discussions internationales et des mesures de lutte contre les changements climatiques. Lors de la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Canada a soutenu les engagements visant à bâtir et à développer des systèmes de santé durables, à l'épreuve des changements climatiques et à faibles émissions de carbone, ce qui a été reconnu par l'OMS.
Nous sommes dans une période de transformation sur le plan de la santé mentale dans le monde. La pandémie a eu des répercussions considérables sur la santé mentale et le bien-être des gens et elle a fait ressortir à la fois les lacunes et le potentiel de nos systèmes de santé mentale. Nous devons transformer cet élan en actions et collaborer avec l'OMS et nos partenaires internationaux pour atteindre les buts et les cibles que nous nous sommes fixés, dans l'optique de créer un monde où l'on valorise, encourage et protège la santé mentale, et où l'on prévient et prend en charge la maladie mentale de manière équitable et respectueuse.
Le Canada a contribué au développement de relations internationales solides et d'une communauté mondiale résiliente, deux éléments nécessaires pour faire face aux défis posés par la COVID‑19, pour mieux se relever de la pandémie et pour continuer à progresser sur d'autres questions de santé importantes qui ne connaissent pas de frontières.
À l'avenir, nous redoublerons d'efforts pour que l'OMS soit une institution efficace, efficiente, pertinente, transparente, responsable et bien dirigée, dont les actions et les recommandations se fondent sur l'avis des États membres et les meilleures données scientifiques et factuelles disponibles.
Le monde a besoin d'une OMS forte, transparente et inclusive. Le Canada est prêt à travailler avec d'autres pays pour concrétiser cet objectif.
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Monsieur le Président, je vous remercie de m'accorder le privilège de prendre la parole au sujet de la pleine participation de Taïwan aux organisations internationales.
Mon opinion à cet égard est simple. Taïwan doit participer pleinement aux organisations internationales chaque fois qu'il existe un impératif pratique et chaque fois que l'absence de Taïwan est préjudiciable pour l'intérêt mondial.
Prenons, par exemple, la question de l'exclusion continue de Taïwan de l'Assemblée mondiale de la Santé. Cette exclusion est néfaste pour les efforts mondiaux de suivi et de lutte contre la COVID‑19. Je crois que nous convenons tous que les réponses à la pandémie, aux futures pandémies et aux préoccupations mondiales en matière de santé publique en général représentent un impératif pratique justifiant l'inclusion de Taïwan à titre d'observateur. Cette position s'aligne tout à fait avec la politique d'une seule Chine du Canada. Selon cette politique, le Canada reconnaît que la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime de la Chine, en prenant acte de la position du gouvernement de la Chine par rapport à Taïwan, sans s'y opposer ni l'approuver. Le Canada entretient des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine tout en continuant de forger et d'entretenir des liens économiques, de peuple à peuple et culturels non officiels avec Taïwan.
Les liens entre le Canada et Taïwan sont très profonds et solides. Nos deux sociétés partagent le même engagement envers les valeurs démocratiques, le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales, et la primauté du droit. Les liens entre nos deux peuples sont également très forts. Les quelque 50 000 Canadiens qui vivent aujourd'hui à Taïwan constituent la quatrième plus importante diaspora canadienne au monde. Des vols directs quotidiens entre Vancouver et Taipei ont contribué à renforcer ces liens. Lorsque la pandémie de COVID‑19 a frappé, Taïwan a été parmi les premiers pays à donner des masques au Canada.
Les relations économiques entre le Canada et Taïwan sont également florissantes. Les échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et Taïwan ont atteint 10,2 milliards de dollars en 2021, soit une hausse de 38,1 % par rapport aux 7,4 milliards de dollars de l'année 2020. En 2021, Taïwan était le onzième partenaire commercial du Canada pour les marchandises et son cinquième partenaire commercial en Asie.
Taïwan est un maillon essentiel des chaînes d'approvisionnement mondiales, notamment pour la fabrication de puces et le transport maritime international. Pour renforcer le commerce, le Canada et Taïwan coopèrent par l'intermédiaire de certaines organisations multilatérales, notamment la Coopération économique Asie-Pacifique et l'OMC.
Afin de faire progresser la coopération économique entre nos peuples et la coopération culturelle, de hauts représentants des deux pays participent aux consultations économiques annuelles entre le Canada et Taïwan. Lors de la dernière réunion, qui s'est tenue à distance en décembre, nos représentants ont discuté d'un large éventail de sujets liés au commerce et aux investissements, tels que l'économie verte, la sécurité des chaînes d'approvisionnement, la propriété intellectuelle, l'accès aux marchés agricoles et une collaboration accrue dans les domaines de la science, de la technologie et de l'innovation.
Le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Taïwan viennent de négocier l’Accord de coopération économique et commerciale avec les peuples autochtones. Cet accord établit un cadre pour cerner et éliminer les obstacles au renforcement du pouvoir économique des peuples autochtones.
Plus tôt cette année, le Canada et Taïwan ont annoncé qu’ils avaient l’intention de tenir des pourparlers préliminaires en vue d’un accord éventuel sur la promotion et la protection des investissements étrangers, également connu sous le nom d’APIE. Un APIE vise à protéger et à favoriser les investissements étrangers par la négociation d’un cadre commun qui crée un environnement d’investissement stable et fondé sur des règles pour les entreprises canadiennes qui investissent à l’étranger et pour les entreprises étrangères qui investissent au Canada. Le Canada tient à poursuivre, conformément à sa politique de longue date, ses relations avec Taïwan en matière de commerce, d’innovation et d’investissement.
En ce qui concerne la participation active de Taïwan aux discussions mondiales, la meilleure façon de résumer ma position à ce sujet est peut-être de reprendre une vieille maxime: c’est bon pour Taïwan, bon pour le Canada et bon pour le reste du monde.
L’essor qu’a connu Taïwan au cours des dernières décennies est largement reconnu comme une réussite démocratique et économique. Beaucoup l’appellent le « miracle taïwanais ». Il y a environ 40 ans, l’île a amorcé sa transition, passant d’un système autoritaire à parti unique à une démocratie multipartite. Aujourd’hui, l’économie industrielle de Taïwan, axée sur les exportations, se classe au 21e rang mondial pour ce qui est du PIB nominal et au 15e rang pour ce qui est du PIB par habitant.
L'île se classe aussi parmi les meilleurs en ce qui concerne les indicateurs des libertés politiques et civiles, de l'éducation, des soins de santé et du développement humain. Au cours des 20 dernières années, Taïwan a pu participer à titre d'observateur ou d'invité à certaines institutions spécialisées des Nations unies.
Toutefois, plus récemment, Taïwan a été activement exclue des principales agences et des grands événements sur la scène internationale. Cette exclusion a des répercussions négatives non seulement sur les 24 millions d'habitants de Taïwan, mais également sur la communauté internationale. Par exemple, Taïwan continue d'être exclue de l'Assemblée mondiale de la santé, alors qu'elle peut apporter beaucoup aux activités mondiales de lutte contre la pandémie.
En effet, la communauté internationale fait face à un nombre sans précédent de problèmes complexes liés aux changements climatiques, à la santé publique, à la dégradation de l'environnement et plus encore. La collaboration entre tous les partenaires est notre meilleur espoir de résoudre ces problèmes. Lorsqu'il existe un impératif technique, nous devons permettre à toutes les parties prenantes de faire des contributions utiles. C'est sur cette base que le Canada appuie la pleine participation de Taïwan aux discussions mondiales pertinentes.
Nous pouvons tirer de nombreuses leçons de la pandémie. Tout au long de la pandémie de COVID‑19, la collaboration internationale a été à l'avant-plan. La façon la plus efficace, en fait, la seule façon de mettre fin à la pandémie est de mobiliser autant de parties prenantes que possible pour freiner la propagation de la COVID‑19. Les organisations internationales comme l'Organisation mondiale de la santé facilitent ces efforts.
Tout au long de la pandémie, l'OMS a été un relai fiable des informations faisant autorité sur tous les sujets, allant des taux d'infection et des modes de transmission à l'efficacité des vaccins et des campagnes de vaccination. Bien que chaque pays soit et doive être responsable de la santé de sa population, l'OMS permet de formuler une réponse mondiale cohérente à la pandémie. Plus que jamais, le monde a besoin d'une Organisation mondiale de la santé transparente, inclusive et responsable. Le Canada continue de travailler de concert avec d'autres partenaires internationaux pour atteindre cet objectif.
Un exemple de l'appui du Canada à l'OMS est l'investissement de 865 millions de dollars du gouvernement pour améliorer le dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID‑19. Ce dispositif est une collaboration mondiale qui vise à accélérer la mise au point et la production de produits de diagnostic, de traitements et de vaccins efficaces et à en assurer un accès équitable. Une partie du dispositif est le connecteur de systèmes de santé, qui représente un partenariat entre diverses organisations. Il est codirigé par l'OMS, l'UNICEF, le Fonds mondial et la Banque mondiale, avec le soutien du Mécanisme de financement mondial. Le connecteur de systèmes de santé coordonne les efforts des différents pays dans trois volets: financement, planification et suivi; soutien technique et opérationnel; et protection du système de santé et de la main-d'œuvre. Cette coordination aide les pays à repérer et à éliminer les goulets d'étranglement dans leur système de santé et permet aux outils de lutte contre la COVID‑19 d'être déployés le plus efficacement possible.
Taïwan est une démocratie progressiste. C'est une société qui a défendu les droits et les libertés de la personne, y compris ceux des femmes, de la communauté LGBTQ2+ et des peuples autochtones. Cet État insulaire a beaucoup à offrir sur la scène internationale. Par ailleurs, l'expertise de Taïwan dans les domaines des semi-conducteurs, de la biotechnologie et de la technologie de l'information a contribué au dynamisme de son économie axée sur les exportations ainsi qu'à la croissance mondiale.
Taïwan demeurera un chef de file novateur dans le domaine des semi-conducteurs pour de nombreuses années et continuera de jouer un rôle central dans les chaînes d'approvisionnement technologiques mondiales. Une meilleure intégration de Taïwan à l'économie mondiale favorise la croissance et le développement à l'échelle mondiale.
Il est bon qu'une structure inclusive permette à tous les intervenants d'apporter leur contribution. C'est pourquoi le Canada continuera d'appuyer Taïwan pour qu'il participe pleinement à des domaines où ses efforts peuvent contribuer de façon importante au bien public.