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Madame la Présidente, à l'occasion de la fin de semaine de l'Action de grâces, les familles canadiennes des quatre coins du pays se réuniront. Que ce soit chez moi, dans New Westminster—Burnaby, ou dans d'autres collectivités du pays, elles se retrouveront autour de la table pour le traditionnel repas de l'Action de grâces. Cependant, un grand nombre de ces familles mangeront beaucoup moins ou des aliments de moins bonne qualité que les années précédentes en raison des effets de la cupidiflation. C'est pourquoi le NPD a présenté cette motion aujourd'hui.
Cette motion demande au gouvernement, par l'intermédiaire de la Chambre des communes, de s’attaquer à la cupidité des entreprises du secteur des épiceries notamment en demandant au Bureau de la concurrence de mener une enquête sur les profits des chaînes de marchés d’alimentation, en alourdissant les sanctions pour la fixation des prix et en durcissant les lois sur la concurrence afin d’interdire aux entreprises d’abuser de leur position dominante dans un marché. Nous demandons également au gouvernement de soutenir le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour qu'il enquête sur les prix élevés des aliments. Cette motion a été présentée par le député de . Celle-ci a été adoptée par le caucus néo-démocrate hier.
De plus, avec cette motion, nous demandons au gouvernement d'obliger les PDG et les grandes entreprises à payer leur dû. Rien que pour l'année dernière, on estime que plus de 30 milliards de dollars d'impôts n'ont pas été payés, mais plutôt transférés en toute impunité dans des paradis fiscaux à l'étranger ou dans diverses échappatoires fiscales. Cette estimation est fondée sur le taux d'imposition actuel. Voilà donc 30 milliards de dollars qui ont essentiellement été subtilisés aux Canadiens. La motion demande au gouvernement de prendre des mesures pour forcer les PDG et les grandes entreprises à payer ces montants. Nous présentons cette motion aujourd'hui, mais le vote à la Chambre aura lieu après le congé de l'Action de grâces, que nous passerons dans nos circonscriptions.
Si les Canadiens veulent que leur député vote en faveur de cette motion, s'ils croient que le type de cupidiflation auquel nous assistons, qui voit des entreprises escroquer les familles canadiennes à un moment où elles sont le plus en difficulté, ne devrait pas exister, ils devraient exhorter leur député à voter pour en leur envoyant un courriel, en leur téléphonant ou en allant le rencontrer à des événements la semaine prochaine. Ils doivent lui demander de voter en faveur de la motion du NPD s'ils veulent que la Chambre des communes réclame que le gouvernement prenne des mesures à cet égard.
Par votre intermédiaire, madame la Présidente, je demande aux Canadiens de le faire au cours de la semaine qui vient et de veiller à ce que leur député rende des comptes sur la cupidiflation, c'est-à-dire l'augmentation des coûts qui se produit actuellement en raison de la cupidité des entreprises. J'y reviendrai d'ailleurs dans un instant.
[Français]
Nous avons la responsabilité de diriger le gouvernement et de lui indiquer qu'il doit mettre fin aux paradis fiscaux, qui nous coûtent 30 milliards de dollars par année. Il faut vraiment que le Bureau de la concurrence fasse une enquête pour savoir à quel point ces prix ont été augmentés. Les compagnies ont profité de l'inflation pour majorer leurs profits et pour augmenter les bonis des chefs d'entreprise. Nous demandons que l'enquête qui sera lancée par le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire soit aussi appuyée par ce gouvernement.
J'aimerais lancer une invitation à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens qui sont favorables à cette proposition, qui sont d'accord pour que la Chambre des communes dirige le gouvernement afin qu'il fasse ce qu'il évite de faire depuis des années, mais qui devient encore plus nécessaire durant cette période de crise. Je les invite à contacter leur député dans les prochains jours et les prochaines semaines afin de lui demander de voter en faveur de cette motion. Le vote sur cette motion aura lieu après la semaine prochaine, qui sera une semaine de travail en circonscription.
C'est la semaine suivante que le vote aura lieu.
[Traduction]
Nous espérons que les Canadiens prendront la parole dans les prochains jours et feront savoir à leurs députés qu'ils devraient voter en faveur des mesures importantes proposées par le NPD.
Je tiens à dire qu'il ne fait aucun doute que ces mesures doivent être prises. Les familles canadiennes paient de plus en plus pour se nourrir. Pourtant, comme l'ont dit tant de mes collègues, pendant ce temps, les profits des grandes chaînes d'épicerie montent en flèche.
Par exemple, compte tenu de ce que nous avons observé au sujet de Sobeys, de la hausse des profits et, bien sûr, de l'augmentation de la prime du PDG de Sobeys, le fait que ce dirigeant s'en prenne au NPD pour avoir soulevé ce sujet au lieu d'assumer ses actions, c'est-à-dire le genre de mercantilisme déplorable qui survient pendant que les familles luttent désespérément, montre à quel point il est déconnecté de la réalité que vivent les familles canadiennes.
Un quart des familles canadiennes ont du mal à se nourrir. La moitié des familles canadiennes, soit 50 %, sont à quelques centaines de dollars de l'insolvabilité, mais le PDG de Sobeys dit: « Bon sang, nous voulons nos profits accrus. Nous voulons nos primes. Le NPD ne devrait pas soulever cette question à la Chambre des communes. » Franchement, cela montre une déconnexion qui est très troublante et qui devrait l'être aussi pour les actionnaires de Sobeys.
Il s’agit d’une entreprise qui rémunère ses dirigeants à coups de primes, mais qui a éliminé la « rémunération des héros ». Depuis le début de la pandémie de COVID‑19, les travailleurs de première ligne mettent leur vie en danger en faisant preuve d’un courage extraordinaire et d’un dévouement dans leur travail qui permet de garder les épiceries ouvertes. C’est grâce à eux que nous avons pu avoir accès aux denrées essentielles, même au plus fort de la pandémie. Comme vous le savez, ils ont ainsi mis à risque leur santé et celle des membres de leur famille, puis cette modeste « rémunération des héros » proposée par le NPD, à laquelle les entreprises avaient acquiescé à contrecœur, a été abruptement annulée. Pourtant, la COVID‑19 est encore présente et ces travailleurs continuent de mettre leur vie à risque.
Voilà pourquoi les Canadiens sont très choqués de constater que les grandes sociétés et leurs PDG augmentent leurs profits pendant que les familles ont tant de misère à joindre les deux bouts.
Par ailleurs, tout le monde sait que les files dans les banques alimentaires ont doublé au cours des dernières années. Un nombre croissant de familles canadiennes arrivent à peine à continuer de payer les factures courantes, y compris pour se loger. Il y a de plus en plus de sans‑abri. Voilà pourquoi le NPD fait tant de pression pour que des mesures soient mises en place pour lutter contre cette crise.
Le premier vrai projet de loi que le NPD a présenté au cours de la présente législature est celui qui met en place un programme de soins dentaires destiné aux familles ayant des enfants de 12 ans et moins et qui permettra d'élargir ce programme l'année suivante aux aînés et aux personnes handicapées, puis, la dernière année, à toutes les familles qui ont un revenu modeste de moins de 90 000 $.
Voilà le genre de mesures qui font toute la différence. C'est le NPD ainsi que le député de , notre chef, et le formidable député de , le porte-parole de notre parti en matière de santé, qui ont mené la charge pour mettre en place ce programme de soins dentaires qui aidera de nombreuses familles. Le versement initial fera une grande différence. Il permettra à des enfants d'avoir accès à des soins dentaires auxquels ils n'auraient pas accès autrement. Ensuite, le programme s'élargira pour fournir du soutien à l'ensemble des Canadiens.
Ultimement, cela signifie que, dans chaque circonscription, 30 000 Canadiens bénéficieront du programme. Dans chaque circonscription, environ 30 000 Canadiens en moyenne bénéficieront de l'initiative du NPD. Le NPD a fait des pressions en ce sens. Au nom de tous les Canadiens, je remercie sincèrement les députés de et de de leur initiative.
Une autre initiative du NPD est l'allocation pour le logement ainsi que ses efforts pour faire bâtir des logements abordables, ce qui ne s'est pas vu depuis un demi-siècle, et ce manquement a grandement contribué à la crise qui s'aggrave partout au pays.
Pendant des mois, le député de a fait valoir qu'il fallait doubler le crédit pour la TPS ou le remboursement de la TPS afin d'offrir un soutien immédiat aux familles canadiennes, et la Chambre vient d'adopter une prestation dont bénéficieront 12 millions de familles canadiennes. Heureusement, tous les partis à la Chambre ont convenu qu'il s'agissait d'une priorité, mais cette initiative a été pensée et réclamée par le NPD.
Voilà le genre d'initiatives que nous croyons bonnes pour les gens de partout au pays lorsqu'on reste concentrés sur leurs besoins: le besoin d'avoir un logement abordable; le besoin d'avoir un système de soins de santé élargi, incluant les soins dentaires; le besoin pour les Canadiens d'avoir d'argent dans leurs poches à un moment où les prix augmentent; et le besoin, pour le gouvernement fédéral, de cesser de laisser les PDG n'en faire qu'à leur tête et de soutenir des mesures législatives qui permettront au Bureau de la concurrence de jouer son rôle et de s'attaquer à la fixation des prix, aux profits excessifs et à la cupidité des grandes sociétés.
Voilà les responsabilités que la société civile attribue au gouvernement, à ceux qui ont été élus pour nous représenter. On n'élit pas des gens pour qu'ils appuient les banques et les PDG d'entreprises; ils ont déjà suffisamment d'outils à leur disposition. Le grand progrès du gouvernement consiste à agir comme contrepoids afin de créer des règles du jeu équitables dont pourront bénéficier tous les Canadiens.
Ce qui m'amène à mon point. Plus tôt aujourd'hui, le député de a laissé entendre que les néo-démocrates savent repérer, au sein du secteur privé, la cupidité qui nuit vraiment aux Canadiens, mais qu'ils sont incapables de repérer la cupidité gouvernementale. Je trouve cela un peu insultant, car j'ai vécu la sombre décennie du gouvernement Harper. Il n'existe pas de meilleur exemple de cupidité gouvernementale que ces 10 années vécues sous la gouverne de Stephen Harper.
Je me contenterai de rappeler les faits. Sous Stephen Harper — un gouvernement que le député de voudrait manifestement reproduire et dans lequel il a joué un rôle central —, nous avons connu une décennie lamentable. S’il veut nous faire revivre cette triste décennie, il devra d’abord me passer sur le corps. En aucun cas nous ne laisserons se reproduire ce que le gouvernement Harper a fait à nos institutions. Si le député de Carleton veut répéter l’histoire, il aura affaire aux néo-démocrates. Nous nous y opposerons sans relâche.
Au cours de cette décennie marquée par la cupidité du gouvernement, le secteur bancaire a bénéficié de largesses sans précédent, tout comme les lobbyistes et le secteur pétrolier et gazier. Souvenons-nous que les banques ont reçu une aide de 116 milliards de dollars en liquidités parce qu’elles devaient maintenir leurs profits. Sous le gouvernement Harper, qui a signé de nombreux accords avec des paradis fiscaux étrangers, la volonté de faire payer à chacun sa juste part d’impôts s’est effondrée. Le taux réel d’imposition des sociétés est passé sous la barre des 10 %. Les députés peuvent-ils le croire? Moins de 10 %.
Après que le gouvernement Harper a signé ces conventions avec des paradis fiscaux, nous avons tout simplement assisté à un effondrement complet du système fiscal au profit des ultrariches et des grandes entreprises. Ces derniers n’avaient plus à s’inquiéter, car le gouvernement Harper, poussé par sa cupidité, préférait leur donner de l’argent plutôt que soutenir les Canadiens ordinaires.
Qu’a-t-il fait pour les Canadiens ordinaires? Nous l’avons vu. Nous étions dans cette enceinte quand le gouvernement Harper a sabré les régimes de retraite, les enlevant aux travailleurs. Les Canadiens de 65 et 66 ans se sont fait dire qu'il n'y avait plus d’argent pour leur retraite et qu’ils ne pouvaient pas recevoir de chèques de pension. J’étais à la Chambre des communes quand il était dans l’édifice du Centre. Je me souviens d’avoir passé 14 heures à répondre à des courriels et à des messages provenant de Canadiens d’un bout à l’autre du pays pour leur expliquer ce que cette décision allait changer dans leur vie.
Des installateurs de tapis qui avaient travaillé toute leur vie et dont la santé était précaire se faisaient dire par les conservateurs du gouvernement Harper et le député de qu’ils ne pouvaient pas prendre leur retraite, qu’ils devaient continuer de travailler parce qu’ils n’allaient pas toucher de chèques de pension. Quelles ont été les conséquences pour eux et pour les autres Canadiens qui travaillent physiquement? Je pense que très peu de conservateurs travaillent physiquement. J’ai occupé un emploi dans une usine pendant de nombreuses années. Je suis bien placé pour vous dire que les travailleurs, après plusieurs décennies de travail physique intense, sont parfois au bout du rouleau. Ils ne peuvent tout simplement pas continuer de travailler quelques années de plus à cause de la cupidité des conservateurs. Nous l’avons vu. Nous avons été témoins des compressions généralisées sous le gouvernement Harper, y compris dans toutes sortes de mesures d’aide, même pour le logement.
Bien sûr, les coupes les plus monumentales ont été faites par les conservateurs de Harper, avides de donner de l'argent aux lobbyistes, aux banques et aux PDG des sociétés pétrolières et gazières. Ils ont même privé le système de santé de sommes importantes. Fait tragique, le gouvernement libéral actuel n'a jamais rétabli ce financement, la peste soit de leurs deux maisons. Ils ont vraiment sabré tout ça. Bref, quand le député de affirme que nous n'avons pas d'expérience de l'avarice d'un gouvernement, je dois dire que les Canadiens ont eux-mêmes subi cette avarice pendant une décennie et que nous ne voulons pas revivre la même chose. Le NPD milite encore pour qu'on rebâtisse les institutions qui ont été éviscérées à cause de l'avarice de cet ancien gouvernement qui n'accordait de l'importance qu'aux ultrariches, aux paradis fiscaux à l'étranger, aux banques et aux subventions colossales versées aux PDG des sociétés pétrolières et gazières.
Les Canadiens n'avaient aucune importance pour le gouvernement Harper ni pour le député de . Nous ne l'avons pas oublié et il ne faut jamais l'oublier. Nous ne pouvons pas laisser faire les acolytes de Stephen Harper, qui ont eu un effet tellement négatif sur les Canadiens ordinaires; nous ne pouvons pas laisser l'avarice du gouvernement le mener à faire de gros cadeaux à ses amis, les ultrariches et les lobbyistes, au lieu d'investir dans le soutien des retraités et des poseurs de moquette qui ont travaillé pendant des décennies et qui n'ont plus la capacité physique requise pour faire ce travail. Stephen Harper et le député de Carleton ont arraché à ces gens leur pension. Nous ne l'oublierons jamais.
Nous voyons une approche très similaire de la part des PDG. Nous voyons le gouvernement libéral actuel maintenir les coupes dans les soins de santé, mais nous voyons aussi le réseau de paradis fiscaux à l'étranger qui nous a maintenant coûté 30 milliards de dollars l'année dernière, de l'argent qui aurait pu servir à aider les aînés, qui aurait pu favoriser l'accès à l'éducation postsecondaire, qui aurait pu faciliter le logement, qui aurait pu être investi dans l'élargissement du système de santé afin qu'il offre réellement, comme le député de aime à le dire, une couverture allant du dessus de nos têtes jusqu'au bout de nos orteils. Ce sont toutes ces choses que les 30 milliards de dollars auraient pu soutenir, ainsi que de bons emplois canadiens. Cela aurait pu faire une différence par rapport à toutes sortes de choses.
C'est pourquoi nous disons que lorsque les libéraux et les conservateurs prétendent qu'il n'y a pas d'argent pour quelque chose, ils racontent une tout autre histoire lorsqu'il s'agit des banques, des PDG et des sociétés pétrolières et gazières. Pour eux, le robinet est ouvert et les largesses du gouvernement fédéral n'ont pas de limites.
Notre perspective est différente dans ce coin-ci de la Chambre. Selon moi, les sondages sont de plus en plus favorables au NPD parce que les Canadiens sentent qu'à la Chambre, il y a un chef, le député de et un caucus, celui du NPD, qui se battent chaque jour pour défendre la cause des gens ordinaires, y compris lorsque les chaînes d'épicerie veulent des profits records, des primes records et des prix plus élevés, sans se soucier des difficultés que vivent les familles canadiennes. Dans ce coin-ci de la Chambre, ces familles ont des alliés forts qui n'abandonneront jamais la lutte. Nous présentons la motion à l'étude aujourd'hui parce que nous sommes solidaires des familles canadiennes. J'espère que tous les députés appuieront la motion.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'ai passé une journée intéressante à écouter tout le monde parler du projet de loi et des raisons de l'augmentation du prix des aliments. Lorsque l'on va en Saskatchewan, dans la circonscription de Prince Albert, et que l'on se rend dans un village comme Tisdale ou Carrot River, ou même dans la municipalité de Prince Albert, on constate clairement que les aliments sont de plus en plus chers. Que ce soit pour acheter des hamburgers, des steaks, des pommes de terre ou des macaronis et des saucisses, tout est devenu plus cher. Lorsqu'ils font leur épicerie avec un billet de 100 $ en poche, les gens se disent en sortant: « Bon sang, où est-il passé »? Le billet s'est envolé.
Les prix des denrées alimentaires se sont aussi envolés. Nous pouvons dire que c'est à cause de la guerre en Ukraine, ou de diverses autres choses, mais au bout du compte, ce sont les politiques à long terme du gouvernement qui ont fait augmenter le prix des produits alimentaires.
Les députés néo-démocrates souhaitent mener une étude et je crois, comme eux, que ce serait une bonne idée. Il est important d'examiner ce phénomène de près et de bien comprendre ce qui se passe dans ce secteur afin de mettre en place des politiques efficaces qui permettront aux Canadiens de bien profiter des excellents fruits et légumes qui sont cultivés ici même, au Canada.
Nous produisons les meilleurs aliments du monde entier. Nous élevons les meilleurs animaux. Nous cultivons les meilleurs légumes, les meilleurs fruits, le meilleur blé dur et le meilleur canola. Nous avons tout cela ici même, au Canada. Les Canadiens ont accès à tous ces produits et peuvent en profiter. Nous sommes privilégiés de bien des façons, mais, quand nous regardons la situation actuelle, nous nous demandons comment nous en sommes arrivés là. Que s'est-il passé? Pourquoi les aliments coûtent-ils maintenant une fortune alors que nous en produisons en abondance?
La Saskatchewan est une province commerçante. Nous devons exporter. Nous cultivons beaucoup de choses et nous ne pouvons pas tout consommer, alors nous les exportons dans le monde entier, à condition que les trains circulent et que les wagons se présentent. Bien sûr, il y a un problème de transport et de politique qui est de la responsabilité du gouvernement. Il y a des frustrations, c'est certain, mais il n'y a aucune raison de voir ce type d'inflation dans l'alimentation. Si les bonnes politiques étaient en place, nous serions dans une meilleure situation.
Lorsque j'étais à la ferme, j'étais frustré quand la production me coûtait 250 $ l'acre et que le marché me payait 200 $ l'acre, et que j'accusais donc une perte de 50 $ l'acre. Cela arrive. Les marchés montent et les marchés descendent. Les bonnes années, nous mettons suffisamment d'argent de côté pour traverser les mauvaises années. Les agriculteurs sont des preneurs de prix, pas des faiseurs de prix. En fait, nous prenons notre prix du marché. Qu'il soit établi en fonction de la production mondiale ou de la production de la Saskatchewan, de nombreux facteurs détermineront le prix des céréales, du bœuf ou d'une variété d'autres produits. Ce que nous faisons, c'est gérer nos coûts. Voilà ce que font les agriculteurs au Canada.
Ils ont été les premiers à adopter la culture sans labour, une des méthodes de culture les plus perfectionnées au monde. Cette technologie est issue du rapport Sparrow du Sénat, selon lequel il fallait s'occuper de la conservation des sols et faire quelque chose au sujet de la dégradation des sols. Qu'avons-nous fait? Nous avons réglé le problème, approuvé la méthode, augmenté la matière organique et, en plus, nous avons augmenté notre efficacité. Nous avons produit des aliments à moindre coût parce que nous avons réduit le nombre de passages dans les champs. Nous n'avons cessé d'accroître notre efficacité et nous avons partagé nos connaissances ainsi acquises partout dans le monde. Toutefois, le gouvernement ne nous a accordé aucun mérite.
Qu'est-ce que le gouvernement a fait pour nous? Il nous a asséné une taxe sur le carbone de 50 000 $ par année. Les libéraux nous disent: « Ne vous en faites pas. La vie est belle. Voici un remboursement de 800 $. » Comment peut-on affirmer que c'est juste? Comment peut-on parler de neutralité? Où est passé le reste de cet argent? Comment faire pour réinvestir ces 46 000 $ ou ces 48 000 $ que je n'ai plus afin de devenir écologique? Je les ai donnés à Ottawa, et qu'est-ce que j'ai obtenu en retour? Des miettes.
Pendant que nous réfléchissons au prix de la nourriture, que se passe-t-il? Il y a moins d’agriculteurs. Les exploitations agricoles sont de plus en plus grosses, au point de devenir gigantesques. Il n’y a plus de petites localités de nos jours, alors il ne reste plus de fermes dont les terres font mille acres. Les exploitations agricoles d’aujourd’hui ne comptent pas 2 000 acres, ni 5 000 acres; beaucoup d’entre elles mènent leurs activités sur des superficies de 20 000 ou 30 000 acres. Les agriculteurs n’ont pas eu d’autre choix que de grossir à ce point afin de pouvoir payer les frais imposés par le gouvernement fédéral.
Il est immoral d’imposer une taxe sur le carbone pour la nourriture. N’importe quelle taxe sur la nourriture est immorale, mais c’est pourtant ce que les libéraux ont fait. Les producteurs paient des taxes sur les engrais quand ils se les procurent pour enrichir le sol. Ils paient une taxe sur le carburant diésel pour l’épandre dans les champs. Ils paient une taxe sur le transport par camion pour envoyer leurs récoltes au silo-élévateur. Ils paient une taxe sur le transport par rail pour envoyer les céréales à l’usine de transformation. Ils paient une taxe à l’usine de transformation pour acheminer les produits à l’épicerie. Les recettes de toutes ces taxes sont versées à Ottawa, mais que fait Ottawa avec cet argent? J’aimerais voir les mesures d’atténuation que le gouvernement a mises en place pour lutter contre la crise climatique. J’aimerais voir les ponts que le gouvernement a bâtis. J’aimerais voir les caniveaux que le gouvernement a mis en place, et les stations de pompage. Où sont les infrastructures?
La Colombie-Britannique a subi des inondations d'envergure historique qui ont paralysé le système de transport. Comment le gouvernement libéral est-il préparé à relever ce genre de défi? Certains prévoyaient qu'une telle chose allait arriver, et elle est effectivement arrivée, mais les libéraux n'avaient rien fait pour s'y préparer. Qu'est-ce que cela a coûté à l'économie canadienne? Comment leur ignorance nuit-elle à l'économie et à l'abondance de ce pays qu'on appelle le Canada, où nous avons tant à offrir?
Quand on regarde ce qui se passe ailleurs, on voit la guerre en Ukraine. On voit que nos amis européens pourraient encore bénéficier de notre aide. Nous devrions être en position d'agir, mais nous ne le sommes pas. Pourquoi? C'est parce que nous avons négligé des choses, au Canada. Nous n'avons pas établi les infrastructures nécessaires pour satisfaire aux exigences d'exportation des divers secteurs qui seraient utiles en Europe en ce moment. Qu'il s'agisse de pétrole, de gaz, d'aliments ou de produits forestiers, nous devrions être en mesure de répondre aux besoins qui se présentent, mais à cause des mauvaises politiques et de la mauvaise planification du gouvernement, nous en sommes incapables.
Pour revenir au prix des aliments au Canada, je dirais que ce n'est pas seulement le prix des aliments qui nuit aux Canadiens, mais le prix de n'importe quoi. Tout ce qu'ils achètent, même les articles qu'ils achètent pour leurs enfants au Canadian Tire, leur coûte 20 % ou 30 % plus cher. Cela vaut aussi pour les aliments qu'ils achètent à l'épicerie. Il n'y a tout simplement plus de limites.
Maintenant, le gouvernement dit que nous devons payer plus de taxes et payer davantage pour la pollution. Les libéraux ont raison. Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que la pollution ait un coût, mais bien des gens de ma circonscription me disent qu'il y a un problème. Ils sont nombreux à dire qu'ils ne voient pas d'inconvénient à payer leur juste part, mais ils se demandent ce que fait le gouvernement à l'échelle mondiale pour voir à ce que les résidants des pays à fortes émissions paient leur part. Que fait-il pour rendre les règles du jeu équitables de manière à ce qu'un agriculteur comme moi paie le même prix en Saskatchewan qu'un agriculteur en Alberta, aux États‑Unis, en Chine ou en Australie, afin que tous soient traités équitablement? Les libéraux n'ont rien fait.
Les libéraux n'ont absolument aucune influence sur la scène internationale, et nous pourrions discuter des raisons qui expliquent cette situation. Plusieurs facteurs entrent probablement en jeu, comme le voyage en Inde ou le voyage récent au Royaume‑Uni. C'est peut-être en raison de la façon dont le s'est comporté à l'étranger. Il serait probablement préférable de lui retirer son passeport, de lui demander de rester ici et d'envoyer quelqu'un d'autre, ce qui rendrait plus honneur à notre pays selon moi.
Revenons au sujet de la motion dont nous sommes saisis. Elle porte sur les aliments; il n'y a aucun doute à ce sujet. Toutefois, le prix des aliments n'est qu'un seul des aspects qui nuisent à l'économie d'ici et aux Canadiens. Les Canadiens vivent toutes sortes de difficultés en ce moment, mais le gouvernement en place ne s'en soucie tout simplement pas ou il ne le comprend pas. Lorsque nous commençons à parler d'économie, les députés libéraux ont un regard vide. Ils ne comprennent tout simplement pas. Ils ne donnent pas l'impression qu'ils entendent ce que l'on dit et ils ne savent pas quoi faire. Ils n'examinent pas les options à leur disposition, des mesures comme l'annulation de hausses de taxes pour une certaine période.
Examinons les hausses de taxes que les libéraux proposent. La taxe sur le carbone est censée changer le comportement des gens à l'égard de l'environnement. En Amérique du Nord, au Canada, en Colombie‑Britannique et en Ontario, le prix de l'essence vient de fracasser des records et il est de nouveau en hausse. Cette situation n'aurait-elle pas dû avoir le même effet qu'une taxe sur le carbone? Plus le prix de l'essence est élevé, plus je dois réduire mes déplacements en voiture. Or, je vis dans une région rurale de la Saskatchewan et quand je dois sortir faire l'épicerie, je dois quand même mettre de l'essence dans mon camion parce que je n'ai pas de solution de rechange. Je n'ai pas le choix. Quand il hausse pour cette raison les taxes qui me sont imposées, le gouvernement me pénalise. Quand les libéraux font passer de 50 000 $ à 75 000 $ la taxe sur le carbone que je dois payer, ils m'empêchent d'améliorer mes installations pour qu'elles deviennent plus écologiques. Ils empirent la situation.
De surcroît, j'ai été affaibli de telle sorte que je ne peux pas fournir les aliments bon marché sur lesquels les Canadiens en sont venus à compter. Qui paie? Ce sont les plus vulnérables. Ce sont ceux qui ont les plus petits salaires. Ce sont eux qui paient et ils assument les coûts les plus élevés. Le pourcentage de leur facture d'épicerie passe de 50 % à 75 %, alors ils sont incapables d'acheter des vêtements neufs à leurs enfants. Ils vont dans des refuges pour en acheter.
Pensons à Prince Albert et à Saskatoon, où les banques alimentaires accueillent un nombre record de clients. C'est le résultat direct d'une mauvaise politique, et si les libéraux n'en sont toujours pas conscients, c'est qu'ils ne prêtent pas attention. Ils ne peuvent pas revenir à Ottawa, s'adresser à leur caucus et dire qu'ils ont affaire à un groupe de personnes qui sont en très mauvaise posture et qui ont besoin d'un répit, puis répondre avec un crédit d'impôt de 500 $ sur la TPS. Cela semble bien, mais c'est insuffisant. Nous devons examiner les autres solutions et leviers dont nous disposons pour faire baisser les coûts. C'est la même chose pour l'agriculture, la fabrication et une variété d'industries. Il faut réduire les coûts et les ramener à un niveau adéquat pour que l'on puisse soutenir la concurrence dans le monde entier, embaucher des Canadiens et permettre aux familles de se nourrir.