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Madame la Présidente, je remercie la députée de de sa compréhension et de permettre à mon collègue de partager mon temps de parole.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui à l'appui du projet de loi . Mes observations porteront sur les réalisations du gouvernement dans le cadre de son Plan de gestion des produits chimiques. C'est pertinent pour l'étude du projet de loi S‑5, puisque ces réalisations se sont concrétisées, pour la plupart, en vertu des pouvoirs conférés par la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999, ou LCPE.
Avant de continuer, je tiens à remercier tous les sénateurs de l'important travail qu'ils ont effectué à l'autre endroit pour que la Chambre puisse être saisie de ce projet de loi. Le gouvernement a tiré de nombreuses leçons de la mise en œuvre du Plan de gestion des produits chimiques et ces leçons ont guidé les modifications que le gouvernement propose d'apporter à la LCPE au moyen du projet de loi .
En 2006, le gouvernement a achevé la catégorisation et la priorisation d'environ 23 000 substances inscrites sur la Liste intérieure des substances. Ainsi, quelque 4 300 substances ont été désignées comme nécessitant une évaluation préalable en raison de leurs risques éventuels pour la santé humaine ou l’environnement.
À la suite à cette priorisation, le Canada a lancé son Plan de gestion des produits chimiques. Il est ainsi devenu le premier pays à faire un tri et à annoncer un plan pour traiter systématiquement les produits chimiques qui sont commercialisés, en fonction des préoccupations en matière d'environnement et de santé humaine. Cette initiative a ensuite inspiré des approches de gestion des produits chimiques dans le monde entier, notamment aux États‑Unis, en Australie, en Argentine et au Brésil.
La quasi-totalité des quelque 4 300 substances priorisées a maintenant été évaluée. Les méthodes d'évaluation des produits chimiques ont évolué depuis l'établissement de cette liste de 4 300 substances priorisées. De nouveaux produits chimiques sont arrivés sur le marché canadien, et nous avons élargi nos connaissances des risques dont nous pouvons protéger les Canadiens. Voilà pourquoi un nouveau processus de priorisation des substances à évaluer s'avère nécessaire.
Les changements que propose le projet de loi consisteraient notamment à collaborer avec les Canadiens pour concevoir un plan à l'égard des priorités en matière de gestion des produits chimiques, qui continuerait entre autres de s'appuyer sur le leadership international du Canada en matière de prise de décisions fondées sur la science, tout en adoptant une approche plus collaborative et inclusive pour établir les priorités parmi les substances à évaluer à l'avenir. Cette nouvelle approche se veut souple, habile et évolutive, et elle permettrait de s'adapter à de nouvelles priorités au besoin ou à mesure que de nouvelles données sont publiées.
Le Plan de gestion des produits chimiques repose sur une approche scientifique à l'égard de la gestion des substances. Il contribue à réduire les risques que présentent les substances nocives pour les Canadiens et l'environnement d'une façon prévisible et transparente. Pour y arriver, on évalue non seulement les répercussions des substances en tenant compte des émissions de rejet et de la pollution transfrontalière, mais également en examinant leur présence dans les aliments, les produits de consommation, les cosmétiques, les médicaments, l'air et l'eau potable.
Des membres du milieu scientifique canadien appliquent les normes, les méthodes et les principes adoptés à l'échelle internationale au travail effectué aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999. L'approche du Canada en matière de gestion des produits chimiques, qui s'arrime à celle d'autres pays, est le fondement de la réputation internationale du cadre canadien d'évaluation des produits chimiques, basé sur la science et très respecté. Le projet de loi fait fond sur cette approche ancrée dans la science et permet au Canada de bien se positionner parmi les autres pays, à titre à la fois de chef de file et de contributeur à l'évaluation des produits chimiques en général. Je lance donc un appel à la prudence aux députés en ce qui concerne la modification des dispositions de la Loi sur l'évaluation et la gestion des risques.
Dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, le gouvernement a révisé en profondeur son processus d'évaluation des substances pour y intégrer de nouveaux outils. Avec ses nouveautés, les évaluations effectuées par le gouvernement sont passées d'à peine quelques dizaines de substances par année à une moyenne de plus de 300 substances par année. Lorsque des risques sont relevés, des mesures de contrôle peuvent être mises en place. Depuis le lancement du Plan de gestion des produits chimiques en 2006, le gouvernement a élaboré des mesures pour gérer près de 500 substances dont l'évaluation avait révélé qu’elles posaient un risque pour la santé humaine ou l'environnement.
L’une des premières réalisations qui ont été rendues possibles après l’adoption du Plan de gestion des produits chimiques a été la protection accrue des nouveau-nés et des nourrissons contre l’exposition au bisphénol A, plus connu sous le sigle BPA. Après une évaluation des risques menée conformément au Plan de gestion des produits chimiques en 2008, le gouvernement a annoncé son intention d’interdire, en application de la Loi sur les produits dangereux, la fabrication, l’importation, la promotion et la vente de biberons en polycarbonate contenant du BPA, une mesure toujours en vigueur aujourd'hui aux termes de la Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation. Grâce à cette interdiction, l’exposition des nouveau-nés et des nourrissons au BPA, qui est associée à des risques pour le développement du cerveau, le comportement social et l’anxiété après la naissance, a chuté de 96 % de 2008 à 2014.
L’une des leçons tirées de cette démarche d’évaluation des risques induits par le BPA est que l'on peut du même coup, au moyen de diverses autres dispositions législatives, remplir les obligations relatives à l’évaluation des risques prescrites dans la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Le projet de loi viendrait modifier cette loi en tenant compte de cette démarche, en plus de donner force exécutoire aux dispositions législatives fédérales ou des pouvoirs au ministre pertinent pour gérer les risques relevés dans une évaluation des risques associés à une substance toxique qui serait menée conformément à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
En plus des approches novatrices en matière d'évaluation et de gestion des risques adoptées depuis la mise en œuvre du Plan de gestion des produits chimiques, le gouvernement a également fait des progrès en matière de recherche, de contrôle et de surveillance qui ont éclairé une série de mesures prises en vertu de la Loi. Par exemple, les initiatives de surveillance financées dans le cadre du Plan sont essentielles au suivi des niveaux de substances chez les humains et dans l'environnement. Grâce à l'enquête sur les mesures de la santé, le gouvernement obtient depuis 2007 des données de biosurveillance représentatives à l'échelle nationale sur plus de 250 substances dans la population canadienne en général. Les enquêtes successives ont montré que l'exposition des Canadiens à de nombreuses substances toxiques a diminué au cours de cette période.
La biosurveillance peut contribuer à informer les Canadiens des progrès réalisés pour aider à réduire leur exposition aux substances nocives et à cerner de nouvelles priorités pour l'évaluation des risques. Le projet de loi exigerait que le ministre de la Santé, pour satisfaire à l'obligation d'effectuer des recherches et des études sur les effets des substances sur la santé, mène des enquêtes de biosurveillance. Un amendement supplémentaire a été apporté pour préciser que de telles recherches et études, y compris les enquêtes de biosurveillance, peuvent porter sur des populations vulnérables.
Le projet de loi modifierait également la Loi canadienne sur la protection de l'environnement afin d'exiger la prise en compte, dans les évaluations des risques, des populations vulnérables et des effets cumulatifs lorsque ces renseignements sont disponibles, ce qui améliorerait la protection des Canadiens et de l'environnement. Comme les populations vulnérables peuvent être exposées de façon disproportionnée à des substances nocives ou être durement touchées par celles-ci en raison de facteurs tels que l'âge, le comportement, l'état de santé, la situation géographique, la culture ou le statut socioéconomique, il est important de comprendre et de prendre en considération, lors de l'évaluation et de la gestion des risques cernés, les caractéristiques et les besoins propres aux groupes concernés.
La réalité est que les Canadiens et leur environnement ne sont pas exposés à des substances de manière isolée, mais à de multiples substances chaque jour, tout au long de leur vie, d'où l'importance cruciale de tenir compte des effets cumulatifs des substances. L'inclusion de ces facteurs dans une Loi canadienne sur la protection de l'environnement modifiée contribuera également à la réalisation de travaux de biosurveillance supplémentaires dans le but d'orienter la réglementation.
Pour conclure, j'exhorte tous les députés à travailler ensemble pour que ce projet de loi soit renvoyé au comité le plus tôt possible afin que les parlementaires commencent leur important travail.
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue et bon ami le député de de partager le temps de parole dont il dispose aujourd'hui. Je remercie également la Chambre de me donner l'occasion de prendre la parole ce matin.
Je suis ravi de pouvoir prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi sur le renforcement de la protection de l’environnement pour un Canada en santé, et plus particulièrement au sujet des propositions du gouvernement et des amendements du Sénat pour inclure dans le projet de loi le droit à un environnement sain.
Avant de parler plus en détail de notre proposition et des amendements du Sénat, je rappelle à la Chambre qu'il a fallu des décennies de travail pour arriver où nous en sommes aujourd'hui. Au Canada, les discussions entourant le droit à un environnement sain durent depuis de nombreuses années. Un grand nombre de Canadiens, d'organisations de la société civile et de dirigeants autochtones réclament la reconnaissance du droit à un environnement sain à l'échelle fédérale. Il y a aussi eu des discussions avec des associations industrielles concernant la reconnaissance de ce droit dans le préambule de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999, communément appelée la LCPE.
Je veux également souligner que le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes a fait une contribution importante aux discussions. Le comité, dont j'ai fait partie, a constaté qu'il était nécessaire de mettre à jour la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Je salue le travail qu'a accompli le comité sous la présidence de Deb Schulte et des députés Will Amos et Mike Bossio, qui ont joué un rôle déterminant dans le déroulement de l'étude.
En 2017, le comité a demandé au gouvernement fédéral de renforcer la Loi canadienne sur la protection de l'environnement afin de mieux protéger la santé des êtres humains et l'environnement contre les substances toxiques. Entre autres, il a recommandé à l'unanimité de faire modifier le préambule de la Loi afin qu'on y reconnaisse de manière explicite « le droit à un environnement sain ». Je félicite le comité des réflexions et des idées qu'il a proposé au fil des ans afin d'améliorer la protection de l'environnement et la santé des êtres humains, pour les générations de Canadiens actuelles et futures. C'est grâce à tous ces efforts que nous sommes arrivés au point où nous en sommes aujourd'hui.
Le gouvernement propose de renforcer la protection de tous les Canadiens et de l'environnement contre la pollution et les substances nocives en apportant des amendements au projet de loi . À cette fin, le gouvernement propose d'inscrire, dans le préambule de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, que chacun a droit à un environnement sain conformément à la Loi au Canada. C'est la première fois que l'on propose d'enchâsser ce droit dans une loi fédérale. Ce serait une avancée majeure.
La reconnaissance du droit à un environnement sain dans le préambule de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement représente un jalon important en soi. Cependant, le gouvernement fait davantage pour préciser en quoi consiste ce droit et comment il sera mis en œuvre aux fins de la loi. Comme les députés le savent, la Chambre rouge a apporté des amendements à cette partie du projet de loi, et je suis impatient de les mettre à profit.
Le projet de loi amendé par le Sénat inclurait les exigences que le gouvernement devrait respecter pour garantir un environnement sain aux termes de la loi. Premièrement, le gouvernement aurait l'obligation de protéger ce droit lors de l'application de la loi, dans les limites du raisonnable. Deuxièmement, il serait tenu d'élaborer un cadre de mise en œuvre afin de préciser la façon de considérer ce droit dans l’exécution de la loi. Le cadre doit notamment tenir compte des principes de justice environnementale, qui comprennent la prévention des effets nocifs touchant de façon disproportionnée les populations vulnérables; le principe de non‑régression, qui concerne l'amélioration continue de la protection environnementale; le principe de l’équité intergénérationnelle, selon lequel il est important de répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins. C'est la première fois que le gouvernement fédéral présente une mesure législative exigeant qu'il prenne en considération, dans l'exécution de la loi, les principes de justice environnementale et de non‑régression.
Le cadre doit également préciser les limites raisonnables auxquelles ce droit est soumis, des limites découlant de la prise en compte de facteurs pertinents, notamment sociaux, sanitaires, scientifiques et économiques. Ces facteurs doivent être pris en compte parce qu'aucun droit n'est absolu, mais doit être envisagé selon ses incidences concrètes, dans un contexte donné.
De plus, le projet de loi exigerait que le cadre de mise en œuvre du droit à un environnement sain soit élaboré dans les deux ans suivant l'entrée en vigueur des modifications. Nous respecterons ainsi notre engagement à appliquer ce droit dans les meilleurs délais tout en permettant à toutes les sphères de la société canadienne — y compris les groupes autochtones, les organisations de la société civile et l'industrie — d'apporter leur contribution et leur participation de manière significative. Comme la transparence est essentielle pour favoriser le dialogue et aller de l'avant en matière de protection de l'environnement, le cadre de mise en œuvre sera publié, de sorte qu'il sera accessible à tous les Canadiens. Il fera en outre l'objet d'un rapport annuel au Parlement.
On prévoit que ce cadre ouvrira la voie à une mise en œuvre progressive du droit à un environnement sain en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et qu'il évoluera avec le temps, selon les opinions des Canadiens et l'expérience acquise par le gouvernement. On estime que ce cadre sera utile pour guider judicieusement les responsables à l'aide d'arguments convaincants, dans le but d'éclairer le processus décisionnel conformément à la loi. Il doit faire partie de l'interprétation et de l'application de la loi.
Troisièmement, ce projet de loi exige que des travaux de recherches aient lieu. Des études doivent être réalisées, et de la surveillance doit avoir lieu, afin de permettre au gouvernement de protéger le droit à un environnement sain. L'objectif est de s'assurer que le gouvernement actuel et les gouvernements futurs pourront s'appuyer sur des données scientifiques afin de prendre leurs décisions relativement à la protection de ce droit. Cette exigence doit contribuer aux efforts visant à régler les problèmes de justice environnementale. Par exemple, il devra y avoir cueillette et analyse de données pour repérer et suivre les populations et les collectivités particulièrement vulnérables aux risques pour l'environnement et la santé que présentent les substances toxiques et les effets cumulatifs de ces substances. Cela pourrait éventuellement susciter de nouvelles réflexions sur les meilleures façons de protéger ces populations.
Grâce à ces exigences, le droit à un environnement sain pourra être pleinement reconnu, et les Canadiens auront l'occasion de donner leur avis quant à la façon de considérer ce droit dans le cadre de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement et quant à la façon d'appliquer progressivement ce droit. Voir l'application de la Loi à travers le prisme du droit à un environnement sain devrait amener une nouvelle façon de concevoir les moyens de protéger les populations particulièrement vulnérables contre les risques pour l'environnement et la santé. On favorisera ainsi constamment la mise en place de normes strictes en matière d'environnement et de santé aujourd'hui et à l'avenir.
En plus de ces nouvelles dispositions relatives au droit à un environnement sain en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, le projet de loi apporterait un certain nombre de modifications complémentaires permettant d'aborder les enjeux de justice environnementale au Canada.
Certaines populations et communautés sont davantage exposées à des substances et à des composés nocifs. Elles habitent dans des zones de concentration de la pollution. Le projet de loi visant à modifier la Loi canadienne sur la protection de l'environnement exigerait que les décisions prises en vertu de cette dernière tiennent compte des populations vulnérables, c'est-à-dire des groupes démographiques qui, en raison d'une vulnérabilité ou d'une exposition accrues, risquent davantage de subir les effets néfastes sur la santé de l'exposition à certaines substances. En outre, notre devoir de prendre des décisions et d'exercer des pouvoirs en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement engloberait expressément la protection de la santé des populations vulnérables. Pour ce faire, il faudrait notamment tenir compte, dans le cadre des évaluations des risques, des données disponibles sur ces populations vulnérables.
On exigerait que le mène des enquêtes de biosurveillance précisément axées sur les effets des substances sur la santé. Ces enquêtes de biosurveillance pourraient mettre l'accent sur les populations vulnérables. Ces nouvelles exigences en matière de recherche se veulent complémentaires à celles relatives à la recherche sur le droit à un environnement sain, et les données et les renseignements obtenus pourraient susciter de nouvelles réflexions sur la façon de mieux protéger tous les Canadiens contre la pollution et les substances. Ces nouvelles exigences en matière de recherche devraient également nous aider à mieux comprendre les situations d'exposition réelles, notamment chez les populations vulnérables, et à préserver l'environnement ainsi que la santé de tous.
Enfin, le préambule de la LCPE confirmerait l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. Cela cadre avec la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui a reçu la sanction royale le 21 juin 2021, et qui fournit un cadre pour faire avancer la mise en œuvre de la déclaration à l'échelle fédérale.
La pandémie de COVID‑19 a non seulement révélé, mais aussi exacerbé les disparités sociales, sanitaires et économiques qui existent chez les Autochtones, les Canadiens noirs et les autres Canadiens appartenant à une minorité raciale et religieuse et leurs communautés. Nous ne pouvons pas retarder les efforts visant à rendre le Canada plus juste, plus inclusif et plus résilient. Nous considérons ces propositions comme l'un des moyens de lutter contre les iniquités en matière de protection de l'environnement au Canada, comme les risques accrus pour la santé des membres les plus vulnérables de la société qui peuvent découler de l'exposition à des substances et des effets cumulatifs d'une combinaison de substances.
Ces propositions contribueraient à faire avancer les discussions afin que la vulnérabilité et les impacts de l'exposition réelle soient pris en compte dans la protection de l'environnement et de la santé prévue par la loi. Tandis que le projet de loi franchit toutes les étapes à la Chambre, nous nous engageons à collaborer avec nos collègues dans les jours et les semaines à venir afin d'appuyer des normes environnementales et sanitaires strictes maintenant et à l'avenir.
Je dois dire que le projet de loi serait un bon point de départ pour la mise à jour de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Les modifications proposées par le Sénat sont solides et doivent être acceptées. Toutefois, je crois que le comité devrait envisager sérieusement d'apporter des modifications supplémentaires, et j'espère que c'est ce qu'il fera. La Loi canadienne sur la protection de l’environnement est une mesure complexe, qui serait difficile à mettre à jour d'un seul coup. J'aimerais que le projet de loi aborde les immersions en mer, établisse des normes de qualité de l'air et prévoie des démarches citoyennes plus fortes. Cela permettrait d'améliorer la loi, maintenant ou à l'avenir.
Le projet de loi contribuerait grandement à la mise à jour de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Davantage peut être fait, maintenant et à l'avenir. J'encourage tous les députés à faire en sorte que nous laissions un héritage législatif positif, alors que nous mettons à jour cette loi pour la première fois en plus de 20 ans. J'espère que nous pourrons avoir un débat réfléchi, renforcer les amendements et adopter rapidement ce projet de loi crucial.
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Madame la Présidente, c'est pour moi un honneur de pouvoir intervenir au sujet du projet de loi aujourd'hui. Je vais commencer mes remarques en soulignant les principales différences entre le bilan des conservateurs et celui des libéraux en matière d'environnement.
Les conservateurs ont bien entendu un bien meilleur bilan que les libéraux lorsqu'il s'agit de s'attaquer aux problèmes environnementaux. Quand on songe aux réalisations des gouvernements conservateurs précédents, y compris la Loi canadienne sur la qualité de l'air, une mesure législative historique visant à lutter contre diverses formes de pollution et à élaborer un plan pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, on constate qu'ils ont investi massivement dans la conservation.
Le mot conservateur a la même racine que le mot conserver. Les deux sont liés à la conservation. À de nombreuses occasions, le gouvernement conservateur précédent a assuré la conservation des beautés naturelles de notre pays en mettant en œuvre des projets destinés à permettre aux générations futures de jouir de ce merveilleux environnement qui nous a été légué en protégeant la flore et la faune des milieux humides et des écosystèmes vulnérables. C'est un aspect distinctif des réalisations du gouvernement conservateur précédent en matière de mesures environnementales.
Nous avons consacré des sommes importantes à des fonds d'innovation et contribué ainsi à relever certains des défis qui se présentent lorsqu'on souhaite avoir un pays robuste et industrialisé tout en réduisant au minimum notre empreinte environnementale, et en voyant à ce que les entreprises et les organismes à but non lucratif puissent avoir accès à ce financement destiné à la recherche, trouver de meilleures façons de procéder et améliorer les méthodes de fabrication et de production afin de réduire les différentes répercussions environnementales de leurs activités. C'est l'un des éléments phares du bilan du gouvernement précédent en matière d'environnement.
J'ajouterai aussi que les émissions de CO2 ont baissé lorsque l'ancien gouvernement conservateur était au pouvoir, et ce, grâce aux mesures rigoureuses que nous avons prises dans des domaines comme les émissions et la lutte contre les changements climatiques. La quantité de CO2 que le Canada rejetait dans l'atmosphère a diminué quand le gouvernement conservateur était au pouvoir. Qu'est-il arrivé depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral actuel? Les émissions ont augmenté. Voilà la principale différence entre les conservateurs et les libéraux. Les libéraux excellent dans l'art des beaux discours, je dois l'admettre. Leur chef, qui est un acteur, sait très bien jouer des rôles et servir des phrases toutes faites, mais quand il s'agit d'agir, les résultats laissent à désirer. Leur chef est un excellent acteur, mais pas vraiment un homme d'action.
Pensons à la toute première chose que le gouvernement libéral a faite alors que l'encre n'était pas encore sèche sur les lettres de mandat des nouveaux membres du Cabinet et que ceux-ci ne savaient pas encore où était leur bureau et qui serait leur chauffeur. Sa toute première décision a été d'autoriser la Ville de Montréal à déverser des milliards de litres d'eaux usées brutes dans le fleuve Saint‑Laurent. C'est incroyable. Après tout ce que les libéraux ont dit pendant la campagne électorale pour nous faire croire qu'ils se souciaient de l'environnement, leur première décision a été d'autoriser ce déversement. N'est-ce pas dégoûtant? On parle de substances toxiques dans ce projet de loi. Que fait-on de celles qui, à cause du gouvernement libéral, ont été déversées dans le fleuve Saint‑Laurent et se sont ainsi retrouvées dans les océans du monde entier? C'est la première décision qu'il a prise.
La mesure phare du gouvernement est une taxe sur le carbone que nous savons maintenant inefficace. Elle est en place depuis le premier mandat du gouvernement. Elle a augmenté chaque année, tout comme les émissions. Ce n'est pas du tout un plan environnemental, mais un plan fiscal. Rappelons également que le gouvernement libéral a été complètement malhonnête envers les Canadiens à ce sujet. Oui, il a été malhonnête. Je vais rappeler au député de à quel point une de ses anciennes collègues a fait preuve de malhonnêteté.
Juste avant les dernières élections, l'ancienne ministre de l'Environnement, Catherine McKenna, a promis aux Canadiens que la taxe sur le carbone n'augmenterait pas. En fait, nous, les conservateurs, avions averti les Canadiens que, selon des informations obtenues auprès du ministère de l'Environnement, le gouvernement avait l'intention de hausser la taxe sur le carbone. On s'est servi de Catherine McKenna pour accuser les conservateurs de répandre de fausses informations et dire que cela ne se produirait jamais.
Évidemment, les médias subventionnés par l'État se sont fait une joie de transmettre le message pour leurs amis les libéraux. Ils ont demandé aux conservateurs comment ils pouvaient inventer une accusation aussi farfelue, selon laquelle des libéraux pourraient augmenter une taxe. Nous avons répondu que c'était ce qu'indiquaient leurs propres renseignements et leurs propres documents et que, si on se fiait à leur modélisation, il leur fallait augmenter la taxe sur le carbone pour atteindre les cibles qu'ils s'étaient eux-mêmes fixées. Leurs amis des médias subventionnés par l'État ont réagi en disant que c'était faux puisque les libéraux affirmaient que ce l'était. Après sept ans de régime libéral, on pardonnera aux députés de l'opposition officielle de ne pas croire les libéraux sur parole.
Au cours de la dernière législature, il était question des substances toxiques. J'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire visant à interdire le déversement des eaux usées brutes dans les écosystèmes vulnérables, les rivières, les lacs et les océans.
[Français]
Mettre fin à la pratique des municipalités de jeter les eaux usées dans nos fleuves, nos lacs et nos océans est une pièce centrale du plan pour l'environnement que les conservateurs promettent depuis 2019. Nous sommes maintenant en 2022, et il est temps d'en finir avec cette pratique.
[Traduction]
Nous sommes en 2022. Nous disposons des technologies et des ressources nécessaires pour éviter que les municipalités rejettent ainsi les eaux usées non traitées. Or, le Parti libéral, le NPD et le Bloc québécois ont tous voté contre cette mesure sensée. Il faudra donc pardonner aux députés du Parti conservateur, quand ils sont saisis d'une mesure législative qui prétend régler des problèmes environnementaux, d'avoir de grandes préoccupations par rapport à tout ce que font les libéraux dans ce dossier.
Le projet de loi n'est pas présenté à la Chambre dans sa forme initiale. Il a d'abord franchi toutes les étapes au Sénat. La mesure législative que nous étudions aujourd'hui a donc été modifiée par le Sénat. Ces amendements soulèvent de nombreuses inquiétudes, et le projet de loi en général contient certains aspects préoccupants.
Il y a d'abord l'amendement sur le droit à un environnement sain. Bien sûr, la députée de a soulevé le manque de clarté à ce sujet, le fait qu'il n'y a pas de disposition qui rendrait cette exigence exécutoire d'une quelconque façon, rien qui assurerait aux Canadiens que le gouvernement donnerait suite concrètement à une platitude. Le concept est non défini et très ambigu. Lorsqu'une mesure législative est ambiguë, elle ouvre la porte toute grande à des litiges.
En matière d'environnement, il y a souvent une rivalité d'intérêts entre les industries et les groupes de conservation ou les municipalités, qui sont touchés par tel ou tel problème, et il faut absolument que nous ayons une idée claire des enjeux. Sinon, nous nous verrons engagés dans d'interminables litiges pour décider de la signification de tel ou tel mot et déterminer où les limites doivent être établies. Puisque le gouvernement voulait proposer ce projet de loi, il aurait au moins pu dissiper cette ambiguïté au lieu de laisser aux tribunaux et aux avocats le soin de le faire, mais, bien sûr, les libéraux font souvent des choses qui rapportent beaucoup d'argent aux avocats, qui doivent régler ces questions devant les tribunaux.
J'aimerais également aborder une autre faille majeure dans le raisonnement du gouvernement en ce qui concerne les substances toxiques. Henry Hazlitt a écrit un excellent ouvrage, qui traite principalement d'économie, mais dont la réflexion devrait s'appliquer à tous les aspects de la vie. Le livre s'intitule L’Économie politique en une leçon et vise principalement à convaincre les gens de tenir compte à la fois de ce qu'on voit et de ce qu'on ne voit pas. Autrement dit, il ne faut pas se contenter d'étudier les aspects superficiels d'une proposition, mais plutôt de prendre du recul et de considérer tous les aspects de ce qu'une décision ou un plan d'action pourrait entraîner. Or, ce n'est pas ce que le gouvernement a fait à l'égard de bon nombre de ses politiques environnementales, notamment en ce qui concerne l'inscription des plastiques dans l'une des annexes de ce projet de loi.
De toute évidence, nous voulons moins de plastique dans les océans et dans les cours d'eau, mais nous sortons tout juste d'une pandémie où le plastique a été essentiel pour protéger les Canadiens. Le plastique était essentiel dans les emballages pour empêcher les germes de se propager, que cela soit pour les couverts ou les équipements. Divers composants des équipements de protection individuelle contiennent du plastique.
Imaginez dans quelle situation nous pourrions nous retrouver si de nombreux éléments de cette mesure législative étaient appliqués et rendaient plus difficile l'accès à ce type de matière, dont on sait maintenant qu'il peut sauver des vies. Nous exhortons le gouvernement à examiner de plus près cet aspect de la question.
Lorsque nous nous penchons sur la question du plastique dans le monde et dans nos océans, nous constatons que c'est le Canada qui, depuis des années, montre la voie à suivre pour en réduire la production. En fait, 93 % du plastique qui finit dans nos océans provient de dix fleuves seulement. Dix fleuves dans le monde sont responsables de 93 % du plastique présent dans nos océans. D'après mes collègues, combien de ces cours d'eau se trouvent au Canada? La réponse est zéro. Le député d' a raison. Aucun de ces fleuves ne se trouve au Canada. Sept d'entre eux se trouvent en Asie, dont le Yangtsé, en Chine, et deux se trouvent en Afrique.
En quoi cela est-il important? En prenant du recul et en examinant l'ensemble des politiques environnementales du gouvernement, on s'aperçoit qu'il s'agit de politiques destinées à délocaliser la production de ces matières à l'extérieur du Canada, là où les normes et les règles environnementales régissant ce que l'on peut enfouir dans les décharges et déverser dans les cours d'eau sont beaucoup moins strictes qu'ici. Ces politiques poussent la production vers d'autres pays du monde qui ne sont pas dotés de telles mesures.
La taxe sur le carbone est la grande responsable de ces problèmes. Elle augmente le coût de production des biens au Canada et ce sont nos concurrents de par le monde — notamment la Chine qui n'impose pas de taxe sur le carbone et dont les normes environnementales sont à des années-lumière de celles du Canada — qui soumissionnent pour produire ces biens. Cette situation fait en sorte que davantage de plastique est produit en Chine et dans des pays en développement en Asie qui n'ont pas de régime robuste de protections environnementales, et la quantité de déchets rejetée dans les océans augmente.
Les libéraux peuvent bien se vanter et avoir le sentiment d'agir pour la planète avec leur taxe sur le carbone et l'interdiction des plastiques au Canada, mais le résultat net est une augmentation de la quantité de plastique dans l'océan. Ces politiques libérales font plus de tort que de bien. Les libéraux ne tiennent pas compte non plus du cycle de vie entier des solutions de rechange au plastique.
Une étude marquante réalisée en 2018 par l'Independent Institute, d'Oakland, révèle que les mesures d'interdiction des plastiques peuvent avoir un effet négatif sur l'environnement parce que les produits de remplacement que choisissent les gens entraînent plus d'émissions au cours de leur cycle de vie. Par exemple, si on compare les quantités d'énergie et d'émissions de CO2 nécessaires à leur production, les pailles de papier sont bien plus polluantes que les pailles de plastique.
Cela prend 39 kilojoules d'énergie pour fabriquer une paille de plastique. Dans toute la durée de vie de cette paille, de la fabrication à l'utilisation et tout cela, elle émet 1,5 gramme de CO2. Pour ce qui est d'une paille de papier, l'énergie requise pour la fabrication est de 96 kilojoules. C'est plus du double de la quantité d'énergie requise. Étant donné que les méthodes de tous les aspects de la production d'une paille de papier sont plus énergivores, elle produit en fait 4,1 grammes de CO2. Une paille de plastique produit 1,5 gramme de CO2 et une paille de papier en produit 4,1.
Encore une fois, d'un côté, les libéraux disent qu'ils essaient de prendre des mesures pour réduire les émissions, et, de l'autre, ils adoptent des politiques qui, en réalité, augmentent les émissions. Voilà ce qui caractérise généralement les gouvernements libéraux. Ils offrent des slogans et des solutions simplistes, mais leurs politiques font plus de mal que de bien.
Les conservateurs vont étudier très attentivement le projet de loi. Nous travaillerons très fort au comité pour apporter des améliorations au projet de loi en ce qui concerne les nombreux amendements problématiques proposés par le Sénat.
J'espère que mes collègues d'en face se souviendront d'une chose. S'ils se soucient vraiment d'enjeux comme la réduction des émissions, il est temps pour eux d'abandonner leur taxe sur le carbone. Elle s'est avérée tellement inefficace. Un si grand nombre de Canadiens veulent que des mesures concrètes soient prises pour lutter contre les changements climatiques et la taxe sur le carbone ne fait pas que grimper les prix, mais pousse aussi la production à quitter le Canada. Cette production se déplace alors à l'étranger et les émissions augmentent.
Une molécule de CO2 n'a pas besoin de passeport pour parcourir la planète. Une unité de CO2 qui quitte le Canada et qui est doublée en raison du manque de protection dans des pays comme la Chine entraînera une hausse de CO2 dans l'atmosphère.
Parce qu'ils sont tellement obsédés par cette mauvaise politique qui consiste à imposer une nouvelle taxe aux Canadiens, les libéraux ne prennent pas les mesures importantes qu'ils pourraient prendre. Cela s'appelle un coût de renonciation. Ils demandent à tous les employés du ministère de l'Environnement d'appliquer cette taxe et de l'imposer aux provinces qui ne l'ont pas adoptée, mais parce qu'ils utilisent toutes ces ressources humaines ainsi que tout le temps et toute l'énergie du gouvernement pour appliquer une mauvaise politique qui ne fait qu'entraîner une augmentation des émissions, ils ne prennent pas d'autres mesures qui pourraient réellement réduire les émissions.
S'ils se soucient vraiment de l'environnement, c'est maintenant qu'il faut supprimer la taxe sur le carbone, surtout quand on l'associe à la crise de l'abordabilité, car il n'est pas seulement question de la taxe sur le carbone d'aujourd'hui. Il est aussi question du fait que Catherine McKenna a menti lorsqu'elle a dit que les libéraux n'augmenteraient pas la taxe sur le carbone en 2019 et du fait que les libéraux comptent tripler la taxe sur le carbone dans les mois et les années à venir. Cela signifie que la crise de l'abordabilité qui fait tant de mal aux Canadiens ne fera qu'empirer, tout comme la crise environnementale que les libéraux prétendent vouloir régler.