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Monsieur le Président, je propose que le cinquième rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, présenté le mardi 31 janvier, soit agréé.
Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue et ami le député de .
Je prends la parole aujourd’hui pour aborder le scandale impliquant le Parti libéral et la société McKinsey. Il s’agit de l’affaire dans laquelle le gouvernement a octroyé des contrats de plus de 100 millions de dollars à ses amis de McKinsey & Company.
En réponse à ce scandale, les libéraux disent de ne pas nous inquiéter, qu’ils vont charger les ministres responsables du Conseil du Trésor et de l’approvisionnement de mener une enquête. Autrement dit, le gouvernement libéral va non seulement charger des libéraux d’enquêter sur des libéraux, mais ce sont les ministres du cabinet libéral à l’origine du scandale qui vont enquêter sur eux-mêmes.
Le pense que la réponse appropriée au gaspillage et à la corruption au sein de son gouvernement est de demander aux ministres responsables de ce gaspillage et de cette corruption de mener une enquête sur leur propre conduite. Les conservateurs estiment que ce n’est pas une réponse appropriée à ce scandale. C’est pourquoi nous présentons une motion aujourd’hui afin de demander que la vérificatrice générale du Canada, qui est impartiale, soit chargée de mener une enquête indépendante.
Évidemment, la Chambre a vu la attaquer la vérificatrice générale. Les conservateurs font confiance aux mandataires indépendants du Parlement, et c'est pour cette raison que nous voulons demander à la vérificatrice générale de faire enquête sur le gaspillage et la corruption que nous observons sous le gouvernement libéral.
L'affaire impliquant les libéraux et la société McKinsey comporte trois aspects principaux. Nous pouvons parler de corruption, de contrôle et de réputation.
Ce que nous savons jusqu'à présent, c'est que les libéraux ont accordé à McKinsey & Company des contrats d'une valeur de plus de 100 millions de dollars. Pendant que la société McKinsey vendait ses services au gouvernement libéral, Dominic Barton, l'associé qui gère cette société, était à la tête du conseil du sur la croissance. M. Barton a dit qu'il n'est pas l'ami du premier ministre, qu'il connaît à peine ces gens et qu'il n'a pas reconnu le premier ministre la première fois qu'il l'a croisé dans un ascenseur. Or, la a dit que Dominic Barton était près du premier ministre, qu'il était accessible, et qu'au fil du temps, la relation s'est développée au point où ils pouvaient se joindre en tout temps.
D'après ce que dit la vice-première ministre, il existe une relation étroite entre le directeur général de McKinsey de l'époque et le . Les analystes de la société McKinsey travaillent pour le conseil en matière de croissance économique du premier ministre alors que la société obtient des contrats pour des services rendus au gouvernement. Face à ces évidents conflits d'intérêts et à ces étroites relations, il n'est donc pas étonnant que le nombre de contrats accordés à la société McKinsey par le gouvernement ait explosé. Ce sont ces relations qui entraînent ces conflits d'intérêts.
Parlons aussi de contrôle, parce que les Canadiens se demandent qui tire les ficelles, qui prend les décisions et qui décide réellement de l'orientation que prend le gouvernement. Ce qui se passe, c'est que le gouvernement a recours aux services de consultants externes coûteux et que ces derniers vendent leurs services au gouvernement alors qu'ils sont également chargés de prendre d'importantes décisions stratégiques. Les représentants de la fonction publique ont affirmé que le travail de ces consultants aurait pu être effectué par des employés de l'État. Nous ne savons pas ce que font ces consultants, mais nous savons qu'ils jouent un rôle de premier plan dans l'établissement des politiques et des orientations, mais qu'ils ne sont pas assujettis à des exigences en matière de transparence aussi rigoureuses que celles auxquelles sont assujettis les fonctionnaires.
Si les Canadiens veulent savoir ce qui se passe au sein de la fonction publique, ils peuvent utiliser les outils de transparence et de reddition de comptes qui sont à leur disposition. En revanche, si les Canadiens veulent connaître les décisions prises par la société McKinsey qui influencent les activités du gouvernement, ils n'ont pas accès à ce type d'information. En fait, à ce jour, la société McKinsey n'a même pas accepté de fournir sa liste de clients et c'est un grave problème, car cette société a la fâcheuse habitude d'être ambivalente.
Aux États-Unis, il est arrivé que la société McKinsey travaille à la fois pour le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques — qui est chargé d'approuver les médicaments — et pour les entreprises pharmaceutiques. La société McKinsey travaille aussi bien pour l'organisme qui délivre les autorisations que pour les entreprises qui cherchent à obtenir ces autorisations. En fait, le New York Times a révélé que, dans certains cas, la même personne travaillait à la fois pour le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques et pour les entreprises qui demandent des autorisations.
En est-il de même au Canada? La société McKinsey prend-elle des décisions tout en travaillant pour des clients qui bénéficient de ces décisions? En réalité, nous ne le savons pas, car cette société refuse de divulguer la liste de ses clients. Par conséquent, il y a un manque de transparence, mais aussi beaucoup d'influence et de contrôle de la part de ces consultants aux honoraires exorbitants qui sont engagés par le gouvernement.
Il y a donc des questions de corruption et de contrôle. Cependant, il y a aussi des questions de moralité.
Quelle est la nature de cette société? Que représente McKinsey, et que fait-elle dans le monde? Pour ce qui est de l'incidence de ses activités au Canada, la société McKinsey a travaillé pour le compte de la société Purdue Pharma, qui a mis au point l'OxyContin et qui est à l'origine de la crise des opioïdes qui sévit dans nos collectivités.
En 2007, Purdue a plaidé coupable à une accusation criminelle liée au fait d'avoir induit les consommateurs en erreur à des fins frauduleuses et d'avoir minimisé le risque de dépendance afin de commercialiser cet opioïde. Elle a agi ainsi pour engranger des bénéfices dans le mépris total des préjudices causés. Après 2007, la société McKinsey a continué à travailler pour Purdue Pharma bien que cette dernière ait plaidé coupable. McKinsey a formulé des propositions comportant un certain nombre de recommandations visant à aider Purdue Pharma à gonfler ses ventes d'opioïdes.
Croyez-le ou non, ces recommandations comprenaient le versement de primes aux pharmaciens dans les cas de décès par surdose. Lorsque les pharmacies conventionnelles ont tenté de mettre en place des mécanismes pour empêcher la prescription excessive de ce médicament, la société McKinsey a proposé l'instauration d'un système d'envoi par la poste pour permettre aux gens de commander des opioïdes sans passer par les pharmacies conventionnelles, ce qui leur permettrait de contourner les mesures de contrôle existantes.
La société McKinsey trouvait ce genre de solutions pour Purdue sans égard aux plus élémentaires normes en matière d'éthique ou de morale. C'était à l'époque où Dominic Barton en était le directeur général. Je lui en ai parlé la semaine dernière au comité, et il m'a répondu qu'il ignorait complètement que la société McKinsey faisait ce genre de travail pour Purdue. Bien que cette entreprise ait été, pendant dix ans, un des clients de la société qu'il dirigeait, Dominic Barton affirme qu'il n'était pas au courant.
La société McKinsey a travaillé ailleurs dans le monde. Elle a travaillé pour des entreprises d'État russes et des entreprises affiliées à l'État russe. Elle a travaillé pour une entreprise affiliée à l'État chinois qui crée des îles militarisées dans la mer de Chine méridionale.
Tous ces éléments nous en disent long sur le caractère de cette société. Il s'agit d'une entreprise qui travaille avec le ministère de la Défense ici, au Canada, alors qu'elle travaille également avec des sociétés d'État et des sociétés affiliées à l'État chinois et à l'État russe; on ne saurait trouver meilleur exemple de conflit d'intérêts.
La société McKinsey a préparé un rapport pour le gouvernement saoudien dans lequel les dissidents qui alimentaient la critique de la politique économique du gouvernement saoudien étaient identifiés. Inutile de dire que, une fois que les comptes influents ont été présentés au gouvernement, les dissidents en question ont subi divers types de harcèlement. Un de ces dissidents habite au Canada et il a subi du harcèlement ici même, en sol canadien.
Il y a la corruption. Il y a les conflits d'intérêts. Il y a le contrôle. Il y a le manque d'intégrité de cette entreprise. Voilà l'entreprise dont le retient les services. Une entreprise qui a obtenu plus de 100 millions de dollars en contrats.
Pendant que les Canadiens souffrent, les proches bien branchés du Parti libéral n'ont jamais eu la vie aussi belle, surtout les proches bien branchés de McKinsey.
Dans la foulée de ce scandale, le gouvernement répond qu'il va demander aux ministres responsables de l'approvisionnement et du Conseil du Trésor de mener leur propre enquête. Ce n'est manifestement pas suffisant.
Les libéraux ont semé la pagaille dans la gouvernance. Ils gaspillent l'argent des contribuables et donnent de l'argent à leurs amis. La fonction publique s'accroît, mais ils donnent de plus en plus d'argent à des consultants extérieurs. Nous ne pouvons pas faire confiance aux libéraux, qui sont responsables de ces scandales, quand ils affirment qu'ils vont enquêter eux-mêmes.
C'est pourquoi il est temps de demander à la vérificatrice générale de faire, de toute urgence, toute la lumière sur ce qui s'est passé. Nous avons besoin de ses ressources et de son ingéniosité pour savoir si nous en avons eu pour notre argent.
Ce scandale revêt de multiples facettes. Les Canadiens doivent décider si, du simple point de vue moral, le premier ministre devrait faire affaire avec de telles entreprises. La vérificatrice générale est bien placée pour évaluer si nous en avons eu pour notre argent, et pour demander: « Qu'avons-nous réellement obtenu pour cette somme qui dépasse les 100 millions de dollars? ».
À propos, quelle somme d'argent a réellement été dépensée? Le gouvernement ne nous donne pas de réponse claire à ce sujet. Par ailleurs, en avons-nous eu pour notre argent? De nombreux fonctionnaires ont déclaré aux médias qu'ils ne savent pas exactement quel travail a été effectué. McKinsey a présenté des diapositives PowerPoint et a dit qu'il allait tout changer, mais rien n'a été fait.
Il est temps de faire appel à la vérificatrice générale. Les conservateurs veulent que cette motion soit adoptée afin que la vérificatrice générale nous aide tous à faire la lumière sur ce qui s'est passé entre les libéraux et McKinsey.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue de Sherwood Park—Fort Saskatchewan de partager son temps de parole avec moi.
Aujourd'hui, nous parlons de l'adoption du cinquième rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. La motion demande à ce que la vérificatrice générale soit appelée à effectuer, dès que possible, une vérification du rendement et de l'optimisation des ressources des contrats octroyés à McKinsey & Company depuis le 1er janvier 2011 par tout ministère, organisme ou société d'État.
Pourquoi en sommes-nous là? En ce moment, des millions de Canadiens en arrachent financièrement, le coût de la vie a augmenté, tout coûte cher et les gens manquent d'argent. En même temps, des multinationales comme McKinsey reçoivent les contrats.
Depuis 2016, McKinsey a reçu plus de 120 millions de dollars en contrats pour faire des études et des propositions sur des sujets qui touchent l'immigration, la défense nationale, l'Agence des services frontaliers du Canada et les services publics. Elle a reçu des millions de dollars pour faire des recommandations. Cependant, nous sommes incapables de savoir à quoi ont vraiment servi ces études qui ont été commandées.
Le garde le secret absolu. On essaie de nous faire croire que deux ministres, soit la et la , vont aller chercher des réponses. Je pense qu'on nous prend vraiment pour des imbéciles, de l'autre côté de la Chambre.
On sait très bien que personne ne veut le dire, même si tout le monde le sait, et c'est le problème fondamental de ce qui se passe actuellement avec le dossier McKinsey. Il y a un grand secret autour de ce qu'a fait cette entreprise pour le Canada.
En effet, notre motion demande de retourner jusqu'en 2011, à l'époque où nous étions au gouvernement. Nous le faisons parce que nous savons que nous n'avons rien à cacher. On sait que les contrats qui ont été donnés à l'époque étaient des contrats de service-conseil sur des sujets très particuliers. Il ne s'agissait pas de contrats exorbitants. En 2014 et en 2015, aucun contrat n'a été donné. À partir de 2016, tout d'un coup, cela a explosé. C'est comme si, tout d'un coup, plus personne ne savait quoi faire dans les ministères. Tout d'un coup, en matière de défense nationale, d'immigration et de services frontaliers, personne à l'interne ne savait quoi faire et il fallait octroyer des contrats de plusieurs dizaines de millions de dollars à McKinsey pour avoir des réponses. Encore une fois, je le répète, nous ne sommes pas capables de savoir ce qui a été proposé.
C'est la huitième année d'une gouvernance assez portée sur les conflits d'intérêts. Nous avons vécu l'époque de SNC‑Lavalin. À différentes époques, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a fait des rapports sur le . Encore aujourd'hui, nous sommes dans une situation où il est assez clair, net et précis qu'il y a une forme de conflit d'intérêts.
M. Dominic Barton était le directeur général mondial de McKinsey à l'époque où le gouvernement libéral a pris le pouvoir en 2015. M. Barton s'est défendu en Comité en disant qu'il n'avait rien fait, qu'il n'était au courant de rien et qu'il ne savait rien.
Dans le cadre d'une des questions que je lui ai posées au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, je lui ai dit qu'il était fascinant. En le regardant, j'ai constaté qu'il était vraiment doué pour ne pas répondre, pour faire semblant que cela n'existe pas et que c'est une invention. Toutefois, les faits sont là: à partir du moment où le gouvernement a pris le pouvoir, il s'est mis à suivre les conseils de M. Barton. Ce dernier disait au gouvernement d'engager sa firme pour qu'elle lui donne des outils pour savoir quoi faire, car il ne savait pas quoi faire.
Voilà où nous en sommes. Il y a même un problème éthique autour de cela. Cela dit, notre motion vise un objectif prioritaire. Nous voulons que la vérificatrice générale, une agente du Parlement indépendante, fasse une vérification, et qu'elle fasse un rapport au Parlement de ce qui s'est passé avec les différents contrats qui ont été octroyés depuis 2011 à la compagnie McKinsey. Les contribuables qui paient ces factures sont en droit de savoir.
Comme je l'ai dit, depuis huit ans, le gouvernement a totalement perdu le contrôle des finances publiques. Tout le monde le sait, on a doublé la dette au pays. Nous allons être obligés de payer l'intérêt sur la dette, ce qui va coûter 40 milliards de dollars par année. On doit prendre l'argent des opérations normales pour payer l'intérêt aux banques à cause des 15 milliards de dollars en contrats qui ont été donnés à des sous-traitants, dont McKinsey. Des questions se posent et c'est pour cela que la vérificatrice générale doit faire la lumière pour nous dire ce que nous avons obtenu pour 120 millions de dollars.
S'agit-il de contrats qui ont été faits en bonne et due forme? S'agit-il d'information qui était nécessaire? Est-ce que les fonctionnaires du gouvernement étaient en mesure de répondre à ces questions?
Il y a énormément de choses à savoir.
Prenons un autre exemple, celui de la Banque de développement du Canada. Le gouvernement a nommé une nouvelle présidente. La première chose que celle-ci a faite, c'est prendre 4,9 millions de dollars et les donner à McKinsey pour se faire dire quelle est l'orientation stratégique de la Banque du Canada. Les gens à l'interne ont vu arriver une présidente qui, au lieu de les consulter en vue de développer le plan stratégique à long terme pour la Banque du Canada, a fait appel à McKinsey; pourquoi?
C'est le genre de questions auxquelles on doit obtenir des réponses. À un moment donné, ce n'est pas pour rien que cela fait l'actualité et que tout le monde se pose des questions. On sait qu'il y a quelque chose qui ne marche pas.
Un des problèmes avec McKinsey, c'est l'histoire autour de la compagnie. Il y a plusieurs activités de McKinsey avec des pays discutables, des contrats secrets, son implication à l'époque au sujet des opioïdes, son influence sur des compagnies pharmaceutiques. D'un côté, McKinsey disait aux compagnies pharmaceutiques comment faire pour continuer à vendre des produits et, de l'autre côté, conseillait des gouvernements pour essayer de résoudre le problème. Cela n'a aucun sens. D'un point de vue éthique, il y a énormément de questions qui se posent concernant cette entreprise.
On sait également que McKinsey a travaillé avec des entreprises publiques chinoises, dont une en construisant des îles militarisées dans la mer de Chine méridionale; a organisé une retraite d'entreprise sur la route d'un camp de concentration dans la région ouïghoure de la Chine; et a travaillé avec des entreprises affiliées avec l'État russe, bien après l'invasion russe de 2014 en Ukraine.
Ce sont des informations publiques et connues, mais, à un moment donné, on a un choix à faire. Comme gouvernement, à partir du moment où on connaît l'information, qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on continue à donner des contrats pour faire des études, donner du renseignement et dire à notre fonction publique quoi faire sur différents enjeux stratégiques, comme la défense ou l'immigration? Pour la fameuse Initative du Siècle, on a vu l'influence des rapports de McKinsey lorsque le a annoncé avant Noël, au mois de novembre, de nouvelles cibles en immigration pour le Canada. On veut accueillir 500 000 personnes par année à partir de 2025, avec l'objectif d'avoir 100 millions d'habitants au Canada en 2100. Or, quand on pose des questions, on voit que cela arrive d'ailleurs, car cette information n'a même pas été assimilée par le ministre lui-même. On arrive, on donne des chiffres, sans se baser sur la francophonie, par exemple, et la capacité d'accueil. On parle d'avoir 12 millions de personnes dans la région de Montréal; je donne le crédit au chef du Bloc québécois qui en a parlé. De telles choses font que, à un moment donné, on se demande d'où cela vient et comment on fait pour arriver avec un gouvernement qui, dans le fond, ne sait pas quoi faire et se tourne vers McKinsey pour lui demander quoi faire. On prend le plan, on l'applique et on voit que cela ne marche pas.
Notre motion est simple. Nous espérons que le gouvernement va l'accepter et comprendre qu'on a besoin que la vérificatrice générale du Canada fasse la lumière sur tout cela pour savoir vraiment ce qui s'est passé, surtout à un moment où l'économie est difficile. Les citoyens canadiens qui paient des impôts veulent que leur argent soit géré de façon adéquate par le gouvernement. Tout ce qu'on voit depuis huit ans, c'est du gaspillage.
Encore une fois, on voit des contrats donnés, pour ne pas dire autrement, à des amis pour donner des conseils sur des choses qui devraient se faire, à tout le moins, à très moindre coût. Il s'agit surtout de savoir finalement quelle était l'offre, la présentation, pour qu'on puisse dire que cela a du sens et qu'on avance. C'est cela, l'objectif d'avoir des consultants. S'il y a de bonnes idées, on va les prendre. Cependant, quand on ne sait pas ce qu'est l'idée et que, après cela, le gouvernement énonce une politique approximative, on comprend qu'il y a anguille sous roche.
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Monsieur le Président, le débat que nous tenons aujourd'hui est intéressant. Je prévois parler de la question, mais il faut comprendre pourquoi nous en débattons aujourd'hui.
Je pourrais dire que je suis surpris, mais je ne le suis pas. J'éprouve plutôt un sentiment de déception. On pourrait penser que, à un moment donné, le Parti conservateur admettrait que, ce que les Canadiens veulent, c'est du leadership. Le débat d'aujourd'hui n'est qu'une amplification de ce que représente le programme des conservateurs. Il ne vise pas à parler des plans ni des idées de politiques des conservateurs, exception faite de la cryptomonnaie. Au bout du compte, les conservateurs préfèrent salir des réputations.
C'est pourquoi j'ai posé la question tout à l'heure aux deux députés de l'opposition. Ils tentent de nous dépeindre comme un parti corrompu, et pourtant, selon leurs réponses, on pourrait tenter d'établir un lien avec Stephen Harper. Après tout, Stephen Harper et son gouvernement étaient probablement plus près de l'entreprise et de la personne en question que nous. Seulement en fonction des réponses données par les députés, je crois que c'est fort probable.
Les conservateurs sont très bons pour faire des déclarations objectivement inexactes tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Chambre. Je soupçonne que ce qui se passe aujourd'hui est une autre tentative du Parti conservateur de remuer ciel et terre pour trouver de quoi s'en prendre à des ministériels afin de donner la fausse impression que le gouvernement est corrompu. Voilà le genre de comportement dont nous sommes témoins depuis huit ans de la part du Parti conservateur.
Aujourd'hui, nous sommes censés parler du projet de loi . Le projet de loi C‑34 porte sur l'investissement au Canada et la protection des Canadiens sur le plan de la sécurité. Demain sera une journée de l'opposition. Pourquoi est-ce important? Je crois que les conservateurs parleront de nouveau d'une motion qui a été adoptée par un comité.
J'aimerais examiner la façon dont la motion a été adoptée par le comité. Je n'ai même pas assisté à la réunion du comité, alors je devrai faire des suppositions. J'ai dû examiner le rapport, qui n'est pas très compliqué. Pour résumer, la majorité des membres du comité se sont réunis et ils ont adopté une motion pour permettre au Parti conservateur de débattre d'une motion d'adoption à la Chambre. Les conservateurs, en face, viennent de crier « bravo ». L'opposition conservatrice confirme donc que c'est ce qui s'est passé.
Essentiellement, ils détournent encore une journée de débat, pendant laquelle nous étions censés parler du projet de loi , pour qu'ils puissent discuter de cette question. Ils vont dire qu'ils devraient pouvoir en discuter. En effet, le Règlement le leur permet. Nous avons des journées de l'opposition. Demain, ce sera une journée de l'opposition. On pourrait croire que s'ils voulaient vraiment s'attaquer au problème, les conservateurs n'auraient pas besoin de contraindre le Bloc québécois et les néo-démocrates — je ne sais pas trop pour ce qui est du Parti vert — à inscrire ce rapport détaillé au programme. Je dis « détaillé », mais je pourrais en fait le lire en une minute. Voilà à quel point le rapport complet est détaillé.
J'ai fait partie de comités permanents, pas beaucoup, mais assez pour savoir qu'ils font un travail fantastique. Toutefois, il leur arrive parfois d'être trop partisans. Quand un rapport ne contient rien d'autre qu'une déclaration, sans contexte, ni détails, ni explication en bonne et due forme, comme c'est le cas en occurrence, il faut se demander ce qui a véritablement motivé sa préparation.
À mon avis, les conservateurs ont dupé les autres partis de l'opposition. Ils ont trouvé un moyen d'obtenir une journée de l'opposition supplémentaire. Le pire, c'est que plus tard, ils vont reprocher au gouvernement de ne pas débattre du projet de loi . Ils vont se plaindre et réclamer plus de temps pour en débattre ou pour débattre d'autres projets de loi d'initiative ministérielle en demandant pourquoi le gouvernement refuse de le leur accorder. Pourtant, ils nous font perdre du temps destiné aux initiatives du gouvernement.
C'est incroyable de voir à quel point le Parti conservateur s'obstine à parler de corruption sans se soucier du Canadien moyen et de ce que vivent les Canadiens.
Je lis le rapport dans son intégralité:
Que la vérificatrice générale soit appelée à effectuer, dès que possible, une vérification du rendement et de l’optimisation des ressources des contrats accordés à McKinsey & Company depuis le 1e[r] janvier 2011 par tout ministère, organisme ou société d’État.
C'était là l'entièreté du rapport. Je pense que l'année 2011 était probablement un compromis. Le Bloc a probablement dit qu'il fallait aller au-delà des années de gouvernement libéral pour inclure certaines des années de gouvernement conservateur. Peut-être les conservateurs ont-ils dû faire quelques compromis pour obtenir l'accord des autres et ainsi faire adopter leur motion afin de profiter d'une autre journée de l'opposition en prime, au détriment du débat sur des projets de loi du gouvernement. Voilà ce que je soupçonne.
M. Randy Hoback: Nous ne sommes pas nerveux.
M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, le député d'en face dit qu'ils ne sont pas nerveux. Il n'a pas entendu les réponses de ses collègues.
Nous savons que le actuel n'a pas de relation avec Dominic Barton. Dominic Barton l'a dit.
Le député conservateur qui vient de parler m'a répondu que Dominic avait une relation avec Jim Flaherty. Qui était Jim Flaherty? Il était le ministre des Finances de Stephen Harper. Je croyais qu'il était question des amis des libéraux. Or, M. Flaherty n'était pas un libéral.
M. Randy Hoback: Oh, c'est bien vrai.
M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, c'est vrai, et Dominic et M. Flaherty se sont rencontrés, mais ce fait ne cadre pas avec la trame que veulent tisser les conservateurs.
J'ai demandé si des contrats avaient été conclus sous le gouvernement de Stephen Harper, et on a répondu oui. Il y a eu des contrats avec l'entreprise, et le gouvernement de Stephen Harper connaissait Dominic, mais les conservateurs disent que cette entreprise copine avec les libéraux et que tous ces contrats ont été accordés par le gouvernement libéral. Je dirais qu'il est très exagéré de laisser entendre que cette entreprise a obtenu des contrats du gouvernement grâce à des rapports amicaux ou à des allégeances politiques. Le Parti conservateur le sait, mais cela lui importe peu. La réalité, c'est que les conservateurs cherchent avant tout à salir notre réputation. Voilà ce qu'ils essaient de faire en réalité.
Au bout du compte, nous devons reconnaître qu'il faut parfois accorder des contrats à des tiers. Le gouvernement fédéral actuel n'est pas le seul à l'avoir fait. Qu'il s'agisse des gouvernements provinciaux, territoriaux ou autochtones, ou que ce soit dans le secteur privé ou dans l'une des nombreuses sociétés ou organisations sans but lucratif, tous doivent parfois conclure des contrats avec des tiers, comme Stephen Harper l'a fait avec la même entreprise sur laquelle les conservateurs demandent au comité des comptes publics de se pencher.
Ils font référence à l'augmentation du nombre de contrats. Évidemment que le nombre de contrats a augmenté. Où étaient les conservateurs ces trois dernières années? Ne sont-ils pas conscients que nous vivons une pandémie? Ne savent-ils pas que les fonctionnaires de l'administration fédérale ont subi d'énormes pressions?
Nous avons créé des programmes pratiquement à partir de zéro. La Prestation canadienne d'urgence en est un bon exemple. De mémoire, je ne sais pas quels contrats ont été accordés à McKinsey & Company au juste, mais ce que je peux dire, c'est que bon nombre des programmes que nous avons instaurés n'existaient pas avant la pandémie. Il va donc de soi qu'il a fallu accorder des contrats au secteur privé pour répondre à de telles pressions.
Je me risquerais à dire que le Canada n'est pas le seul à avoir procédé ainsi, et que les États‑Unis et les pays européens en ont fait autant. À mon avis, les gens constateront qu'au cours des trois dernières années, il y a eu une augmentation du recours à la sous-traitance, notamment pour des services-conseils. Je mettrais au défi les grands stratèges conservateurs de montrer clairement que je me trompe, mais je ne crois pas qu'ils seront en mesure de le faire. Je ne parle pas des grands stratèges, mais des exemples.
Au bout du compte, je crois que, au cours des dernières années, les gouvernements de la planète se sont retrouvés obligés de demander de l'aide à cause de la pandémie. À chaque époque ses problèmes et ses solutions.
Je ne comprends pas vraiment pourquoi le débat au sujet du projet de loi a dû être mis de côté aujourd'hui. Je croyais que le projet de loi avait l'appui de la majorité des députés. J'aurais voulu que le projet de loi soit étudié en vue de son adoption ou qu'on ait plus de temps pour en débattre.
J'aimerais que l'opposition officielle, en particulier, nous dise combien d'heures, d'après elle, on devrait consacrer au débat sur ce projet de loi. Les enjeux dont nous parlons présentement auraient été un bon sujet de discussion à l'étape du comité et un vrai rapport aurait pu être produit afin d'obtenir plus de précisions.
En toute honnêteté, lorsque j'ai posé mes questions plus tôt, par exemple au sujet de Stephen Harper, je ne connaissais pas les réponses. Je me suis rendu au bureau pour demander un exemplaire du rapport, parce qu'on m'avait dit plus tôt que c'était un tout petit rapport. Je me suis dit qu'il y avait peut-être un raisonnement pour expliquer la présentation de cette motion, que des discussions avaient eu lieu ou qu'il y avait une explication autre qu'une demande du comité.
On aurait pu parler de bien des dossiers pertinents, comme le dossier du processus d'approvisionnement qui détermine la marche à suivre pour octroyer les nombreux types de marchés publics qui permettent de nous approvisionner.
Quelle est la différence par rapport aux années précédentes? Si l'on compare l'année 2008 à l'année 2016 ou à l'année 2021, je parie que, en raison de la pandémie, la valeur des marchés d'approvisionnement a augmenté.
Tout dépend de ce qui est prévu au programme et de ce qui se passe, non seulement ici, à Ottawa, mais également ailleurs au pays et dans le monde. Il serait beaucoup plus utile d'avoir des renseignements sur le contexte qu'un rapport tenant en une simple motion.
Comme je l'ai indiqué, je ne siégeais pas au comité. Cependant, si je me fie au fait que la motion n'a pas été présentée à l'unanimité — et je suis sûr que les députés d'en face me diront si je me trompe — et qu'elle a été présentée de telle façon qu'elle n'a pas permis au comité permanent de l'étudier comme il se doit, je m'interroge sur le bien-fondé de cette décision.
Le a clairement indiqué que la question était examinée par deux ministres, la et la . Elles étudieront la question et présenteront un rapport. Les contrats qui sont passés font l'objet de contrôles rigoureux, et cela ne changera pas.
En revanche, je me demande si le comité permanent a réellement posé les questions qui devaient être posées et fourni des renseignements contextuels concernant le rapport avant qu'il ne soit présenté au comité, au lieu de faire une demande et une seule. Je ne comprends pas bien le raisonnement qui sous-tend cette démarche. Je me serais attendu à en entendre parler lorsque l'auteur de la motion l'a présentée.
Si les députés examinent les motions d'adoption, ils constateront que ce n'est pas la première fois que l'auteur de la motion procède ainsi. Il a probablement présenté plus de motions d'adoption que quiconque. Je dirais que c'est un petit garçon malicieux. Au bout du compte, je crois vraiment qu'il est légitime de demander au comité pourquoi il n'a pas fourni une analyse contextuelle pour justifier sa position.
Lorsqu'ils aborderont cette motion, j'espère que les députés la verront pour ce qu'elle est. Elle n'est pas une tentative sincère d'accroître la transparence et la reddition de comptes. Ce n'est pas là l'objet de la motion. Cette dernière s'inscrit dans les efforts incessants de l'opposition officielle, en particulier, de lancer des attaques personnelles contre les ministériels et de les diffamer. En effet, les conservateurs soulèveront tout ce qui pourrait être perçu comme un acte de corruption de la part du gouvernement, et ils s'acharneront là‑dessus parce qu'ils ne veulent pas parler de politique.
Si nous ne débattions pas de ce sujet, nous parlerions des investissements au Canada, du type d'investissements qui créent des milliers et des milliers d'emplois. Nous parlerions de toutes les bonnes choses qui se passent et nous ferions fort probablement des critiques constructives sur les changements à apporter aux politiques publiques. Cependant, je ne pense pas que le Parti conservateur s'intéresse un tant soit peu aux politiques publiques. Je pense qu'une seule chose l'intéresse, et je l'ai déjà mentionné. C'est bien malheureux.
Enfin, lorsqu'une motion d'attribution de temps s'appliquera à une mesure législative, j'espère que tous les députés de l'opposition repenseront au choix qu'ils ont fait de ne pas débattre de projets de loi du gouvernement pour plutôt continuer sur la voie de la diffamation. Ils ont choisi de détourner le temps réservé aux affaires du gouvernement pour débattre du sujet de leur choix.
Au bout du compte, le projet de loi est une bonne mesure législative, et il aurait été intéressant de pouvoir poursuivre ce débat et tirer parti de ces trois heures supplémentaires. À cause de cette manœuvre, 15 ou 20 députés ont probablement perdu l'occasion de participer au débat sur ce projet de loi, mais nous devrons attendre pour voir ce qui se passera.
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Monsieur le Président, je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est un débat qui est enflammé et animé aujourd'hui. On sent que cela touche des convictions. Je commencerai en disant qu'il y avait un auteur français que j'aimais beaucoup qui disait ceci: « Ce ne sont pas du tout les “méchants“ qui font le plus de mal en ce monde. Ce sont les maladroits, les négligents et les crédules. Les “méchants“ seraient impuissants sans une quantité de “bons“. »
Je me pose la question suivante: qui sont les « bons » et les « méchants »? Si on continue un peu à haut niveau, je vais dire que seuls les imbéciles jugent sans savoir. Il y a cependant des circonstances où il importe de savoir ne pas passer pour un imbécile. Le feuilleton de McKinsey nous offre maints rebondissements. Chaque jour amène son lot de surprises: des contrats sans appel d'offres, au contrat qui couvre jusqu'à l'année 2100, en passant par l'absence d'inscription au Registre des lobbyistes, et quoi encore.
Il y a tellement d'angles sous lesquels le doute s'installe. Qu'on le veuille ou non, et même de bonne foi, cela suscite la méfiance. Les actions gouvernementales devraient au contraire susciter la confiance. On est devant un cas où, tant de doute, c'est la méfiance.
Ce n'est pas anormal de faire affaire avec un consultant. J'ai moi-même été consultant durant 25 ans. Il y a même des raisons valables pour ce faire. Je vais en nommer trois, ou quatre si on est incompétent.
Premièrement, on manque immédiatement d'une expertise sans avoir le temps de la développer à l'interne. On doit alors rechercher un transfert d'expertise. Un transfert d'expertise, c'est quelque chose de valable.
Deuxièmement, on est devant une situation unique qui ne se répétera pas. On cherche alors un pansement, une solution temporaire. C'est valable.
Troisièmement, on manque d'un certain niveau d'expertise et le consultant va le fournir pour un temps limité. C'est valable.
Ces trois raisons sont valables. Il n'y a pas d'autres raisons pour avoir recours à un consultant, à part l'incompétence, la quatrième raison de tantôt.
On a invoqué un peu plus tôt l'exemple de la Banque de développement du Canada. Cela me sidère. Une nouvelle présidente et cheffe de la direction a été nommée le 10 août dernier. Ce n'était pas n'importe qui. C'était l'ancienne ambassadrice du Canada en France et à Monaco, qui avait travaillé précédemment à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et à la Sun Life. Elle avait tout un pedigree. Cette dernière a fait ce que tous les bénéficiaires d'une nomination politique font: elle a demandé à la firme McKinsey ce qu'elle devait faire.
Honnêtement, je pensais que l'expertise venait avec la nomination. Je pensais que cela faisait partie de l'ensemble. Il s'avère que non. Je pense que l'exigence pour être président de la Banque de développement du Canada est d'être en mesure de contacter McKinsey. Du moins, c'est ce qu'il appert. On dirait d'ailleurs que contacter McKinsey, pour le gouvernement actuel, c'est un réflexe.
Or, personne n'a élu McKinsey. On parle de gens du privé, d'une entreprise légitime, par ailleurs, qui met sur pied des politiques publiques à la place de gouvernements. Tant que c'est McKinsey, l'affaire est ketchup. McKinsey roule sur une notoriété acquise au fil des années avec, notamment, un excellent système de recherche, il faut l'avouer. Ce système de recherche a souvent été bâti lors de la réalisation de mandats pro bono sur le dos des gens, ce qui a donné lieu à l'expression: je vous donne l'heure sur votre propre montre.
Je me questionne. Qu'est-ce que fait McKinsey? Cette firme ne peut pas savoir plus que tout le monde sur tous les sujets, en tout temps, partout dans le monde. Ce serait étonnant quand même. Sinon, la seule avenue possible, c'est que McKinsey est Dieu ou l'Esprit saint, un ou l'autre.
Une chose est certaine, McKinsey a su se rendre indispensable aux yeux de plusieurs. La crise des opioïdes aux États‑Unis a été évoquée plus tôt, mais je n'irai pas là.
L'automne dernier, j'ai rencontré les responsables du Sénat français lors d'un séjour à Paris. Ils m'ont présenté leur rapport. Je pourrais montrer l'épaisseur de ce rapport, mais c'est un peu ahurissant. Il y a des parallèles qui sont à faire. Le Sénat français a démontré que McKinsey s'installait auprès de dirigeants faibles.
Ils réalisent des mandats pro bono. Ils ne s'inscrivent pas au registre des lobbyistes. D'ailleurs, ils ont trouvé l'entourloupette dans la lettre de la règle qui leur permet d'en contourner l'esprit. Puis ils prennent en charge la création de politiques publiques qui mettent avant une vision du monde, celle de McKinsey — qui n'a pas été élue.
C'est drôle parce que, en sous-traitant certaines responsabilités de son cabinet, le gouvernement a procédé à une forme de privatisation du Conseil privé. C'est problématique parce que McKinsey ne rend pas de comptes à la population, et ce n'est pas l'idéal. Le Sénat français a passé des dizaines d'audiences à interroger des gens. Tout ce qu'on a trouvé, c'est que ce recours automatique n'était pas sain.
Certes, au fil des années, l'obsession du déficit zéro a fait que la fonction publique s'est vidée de certaines forces importantes. Puis on les entend, les paliers. Les trois raisons de tantôt sont valables; on demeure. Or, ils sont quand même venus à la conclusion qu'il fallait en finir avec l'opacité des contrats et qu'il fallait publier des données ouvertes sur la liste des fournisseurs, la nature des contrats ainsi que le coût des mandats, en incluant l'imputabilité, soit qu'est-ce qui est arrivé, qu'est-ce qu'ils ont fait et qu'est-ce que cela a fait. C'était l'une des recommandations. Ils ont également recommandé de mieux encadrer le recours aux cabinets-conseils, ainsi qu'un renforcement des règles déontologiques des cabinets-conseils.
Je me permets de dire que, les règles déontologiques des cabinets-conseils, parfois, cela fait peur. En effet, le premier commandement d'un consultant, c'est de s'assurer que le contrat est rentable pour le consultant. Le deuxième commandement, c'est de s'assurer que le contrat se renouvelle. Quant au troisième commandement, voir le numéro un.
Je le répète: embaucher un consultant, ce n'est pas un problème. Par contre, sous-contracter des politiques publiques à des non-élus qui en suggèrent les termes et que, si on se fie à ce qu'on apprend, on n'a pas été capable de les contredire, c'est une action éminemment non éthique. Des pans entiers de politiques publiques ont été sous-contractés à McKinsey sans aucune imputabilité, ni à McKinsey ni gouvernementale.
Pour moi, McKinsey, ce n'est pas l'ennemi. D'une certaine manière, je suis plus soucieux de la gestion gouvernementale. L'entreprise publique a répondu à une demande. Toutefois, dans les rapports, ce qui nous inquiète, c'est le manque de transparence. Pourquoi cela s'est-il fait sans appels d'offres, par exemple? Il y a peut-être de bonnes raisons. Allons voir.
Or, cela en vient un peu à une sous-traitance de l'État-nation, et cela me fait peur. Cela me fait peur parce que McKinsey, en faisant affaire partout dans le monde avec tous les États, avec la Chine comme avec les États‑Unis, avec la Russie comme avec l'Ukraine, cela en fait, en quelque sorte, un gouvernement supranational. Dans le fond, McKinsey possède plus de données que la plupart des gouvernements, des deux côtés, mais on n'a pas élu McKinsey. Il faut être très clair à ce sujet.
Quand on n'est pas capable de faire ses propres politiques, il y a un nom pour cela. Cela s'appelle de l'incompétence. Je crois que, aujourd'hui, on est devant un gouvernement fatigué qui ne se donne même plus la peine de gouverner.
Le gouvernement libéral aurait voulu être majoritaire, mais ne l'est pas. Moi, j'aurais voulu être un artiste, mais je ne le suis pas. Je devrais peut-être demander à McKinsey quoi faire pour être un artiste. Il pourrait m'aider. On devrait cesser de tenter de penser en partisan et agir en gouvernement.
Je terminerai en disant qu'il y a un adage qui, comme éthicien, m'a animé toutes ces années. On l'appelait l'adage de l'ombre et de la lumière. Cela allait un peu comme ceci: si une action, pour réussir, a besoin de l'obscurité, elle est probablement plus non éthique qu'une action qui peut supporter la lumière. Dans le cas de McKinsey, je me rends compte que l'obscurité est au rendez-vous.
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Monsieur le Président, je n'avais pas prévu de commencer mon discours comme cela, mais le m'y oblige. J'ai entendu son discours, durant lequel il a passé son temps à dire qu'il ne fallait pas débattre de la motion conservatrice, que ce n'était pas le bon endroit. Il nous a même dit qu'on aurait pu utiliser une journée de l'opposition.
J'aimerais souligner que, chaque fois que les libéraux ne veulent pas parler d'un sujet qui leur fait peur, ils disent qu'il faudrait débattre d'autre chose. Par exemple, lors d'une des dernières journées de l'opposition du Bloc, nous avons abordé le sujet de la monarchie. Pendant toute la journée, du début à la fin du débat, les députés libéraux nous ont dit qu'il fallait parler d'autre chose et que nous n'étions pas à la Chambre pour parler de la monarchie. Ils ont énuméré les sujets dont il aurait fallu parler, selon eux. Chaque fois que cela ne fait pas leur affaire, qu'un débat les met dans l'embarras, plutôt que de débattre de la motion, ils nous fournissent une seule réponse: ils disent qu'il ne faut pas débattre ici de cette motion et qu'il faudrait le faire ailleurs.
Comme je l'ai dit, le secrétaire parlementaire nous a proposé d'aborder cette question lors d'une journée de l'opposition sur ce sujet. Cependant, quand nous abordons un sujet que les libéraux n'aiment pas lors d'une journée de l'opposition, ils disent tout au long de la journée d'opposition que le sujet aurait dû être débattu ailleurs.
Les libéraux nous disent ce que nous pouvons dire et quels sujets nous pouvons aborder lors des journées de l'opposition, mais, en plus, lorsque nous réussissons à faire adopter une motion de l'opposition, le gouvernement ne respecte pas le vote de la Chambre des communes et ne met pas en application la motion. Je pense par exemple à la motion du Bloc visant à faire passer les prestations spéciales de maladie de l'assurance-emploi à 50 semaines.
Le préambule que j'ai fait est important, car il démontre à quel point les libéraux n'ont pas de respect pour la Chambre. Ils ont une vision particulière de la démocratie. S'ils ont le même respect pour la Chambre, et, donc, pour la démocratie canadienne, qu'ils en ont pour les citoyens dont ils dépensent l'argent, alors cette motion conservatrice est ultra pertinente. Plutôt que de dire qu'il faudrait en débattre ailleurs, qu'ils mettent leurs culottes, qu'ils affrontent le vent qui leur souffle dans la face, et qu'ils débattent de cette question pour vrai.
Je vais maintenant commencer le vrai débat, et j'espère que nous pourrons continuer à débattre du sujet, et non de la pertinence du débat. Ce serait un bon point de départ. Après tout, c'est cela, la démocratie.
C'est le Globe and Mail qui nous révélait que les contrats accordés à McKinsey avaient explosé sous la gouverne du , passant de 2,2 millions de dollars sous le premier ministre Harper à plus de 100 millions de dollars sous le premier ministre actuel. Je me lève donc aujourd'hui pour parler de la motion des conservateurs, qui vise à demander à la vérificatrice générale du Canada d'ouvrir une enquête sur les liens entre le gouvernement fédéral et la firme de consultation McKinsey.
À des fins de clarté pour les gens qui nous écoutent, la motion conservatrice demande que le comité fasse rapport à la Chambre qu'il demande à la vérificatrice générale d'entreprendre une vérification de l'optimisation des ressources et du rendement du travail effectué par McKinsey & compagnie pour le compte du gouvernement fédéral et des sociétés d'État depuis le 1er janvier 2011. Cela comprend la BDC, la Banque de développement du Canada. On veut aussi vérifier l'efficacité des dépenses de la BDC de façon plus générale depuis 2021.
Le Bloc a d'ailleurs demandé que le gouvernement libéral rende publiques toutes les informations requises, de même que l'entièreté des contrats, afin qu'on sache quelle est la nature de ces contrats et quelles sont les sommes qui s'y rattachent.
En ce moment, et depuis beaucoup trop longtemps, McKinsey exerce une sorte de tutelle sur le Canada, sur le fédéral et ses ministères, y compris Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Cela ne me semble pas être idéal. Pensons à ce qui se passe au chemin Roxham, aux dossiers transmis à des fonctionnaires qui ne sont plus en emploi et aux retards inacceptables. On est en droit de se demander en quoi les supposés conseils de McKinsey servent à IRCC. C'est le fiasco partout. On demande des conseils à McKinsey, mais regardons quels sont les résultats. Nonobstant l'opacité des contrats, la durée jusqu'en 2100 et le mystère entourant le prix, le résultat actuel fait dire qu'on aurait peut-être dû engager une autre firme ou, du moins, faire affaire avec la vraie fonction publique.
Je vois là-dedans un échec de la part des libéraux. Je vais me contenter d'utiliser ce mot, même si je pourrais en utiliser d'autres. Je vais laisser la vérificatrice faire son travail et j'espère qu'on va pouvoir la laisser faire son travail. Au Bloc québécois, nous sommes contents de cette motion, parce qu'il est temps qu'on fasse la lumière sur la participation de la firme McKinsey dans les affaires du Canada.
Je ne partirai pas sur une lancée pour parler d'ingérence dans la politique canadienne. Comme député du Bloc québécois, j'en aurais peut-être un peu trop long à dire, et il ne me reste pas beaucoup de temps de parole. Cela dit, je vais sûrement en reparler une fois ou deux au cours des travaux parlementaires.
Dans la mêlée de presse qui a eu lieu plus tôt aujourd'hui, un de mes collègues du Parti conservateur, le député de déclarait ceci: « La vérificatrice générale a les pouvoirs et les outils pour aller chercher les réponses aux questions des Canadiens ». Personnellement, j'aimerais bien poser quelques questions. Je pourrais même en adresser quelques-unes au Parti conservateur, tant qu'à y être.
On a parlé de Dominic Barton, l'ancien patron de McKinsey, qui a été l'un des initiateurs de l'Initiative du Siècle, qui vise notamment à tripler la population du Canada d'ici 75 ans. Or l'ancien premier ministre Brian Mulroney est l'un des plus grands partisans de cette initiative, à part les libéraux, bien entendu. Je me demande donc si le Parti conservateur a lui aussi cette vision d'adhérer au plan de l'Initiative du Siècle d'ici 75 ans. C'est une question qu'on peut se poser et je suis content que la motion conservatrice nous amène à poser ce genre de questions.
Lorsque le gouvernement conservateur octroyait des contrats à McKinsey, cette dernière était-elle enregistrée au Registre des lobbyistes? Ce sont des questions que nous allons pouvoir poser et auxquelles nous obtiendrons peut-être des réponses concrètes. Il ne faut pas se méprendre: je ne défends pas les libéraux pour autant. C'est juste que j'ai d'autres questions pour mes amis conservateurs. Après tout, ils ont déjà formé le gouvernement.
Je veux juste faire la démonstration assez simple que le Canada est un ami de longue date de McKinsey. Le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre des communes a ouvert une enquête sur les nombreux contrats accordés depuis 2015 à McKinsey, qui sont d'une valeur cumulative de plus 100 millions de dollars. C'est probablement beaucoup plus que cela. En effet, quand on accorde un contrat d'une durée de 81 ans et d'un montant de 0 $, je me dis que le montant doit être un peu plus élevé que cela.
D'ailleurs, on apprenait récemment l'existence de ce même contrat, qui est valide jusqu'au 31 janvier 2100. Personne ici ne sera là pour voir la fin de ce contrat. Je l'aurais bien espéré, mais il faut aussi être lucide et honnête avec soi-même.
On ne connaît pas tous les détails de ce contrat en ce moment, mais l'idée d'avoir un contrat d'une durée de 81 ans, cela ne semble pas net. Je ne donnerais pas un contrat de déneigement d'une durée de 81 ans à mon déneigeur, même si c'était mon meilleur ami. Poser la question, c'est y répondre. Il n'y a pas un entrepreneur dans le monde qui veut donner des contrats d'une durée de 100 ans à un sous-traitant. Cependant, le gouvernement le fait avec l'argent des contribuables. C'est spécial, il me semble.
En matière de gestion de la pandémie, est-ce plus reluisant? Peut-on savoir ce que McKinsey a fait et à quel prix? Comme je le disais, lorsque le gouvernement dépense l'argent des contribuables, il est normal que nous sachions si nous en avons eu pour notre argent. Toutefois, quand on accorde un contrat de 0 $ pour 81 ans, c'est difficile de faire la lumière sur cette question.
Un fait surprenant a été révélé ce matin: la firme McKinsey n'est pas inscrite au Registre des lobbyistes, alors que toutes les autres grandes firmes de consultants comme KPMG Canada, Deloitte Canada et Accenture sont inscrites aux différents registres des lobbyistes. Or, ce n'est pas le cas de McKinsey, car elle affirme ne pas avoir d'activités de lobbying.
Pendant ce temps, le nous dit que son ami Dominic Barton a une liste de contacts surprenante. J'imagine que c'est pour cette raison que McKinsey n'a pas besoin de lobbyistes. Dominic Barton avait une trop longue liste de contacts selon les dires du premier ministre actuel.
Au Bloc québécois, nous ne demandons pas grand-chose. Nous voulons seulement que soient dévoilés tous les contrats non caviardés et l'ensemble des documents produits pour le compte des différents ministères. Nous demandons aussi que soit menée une enquête publique. Tout le monde sait que la firme McKinsey a joué un rôle de près ou de loin dans plusieurs scandales récents, ici et partout dans le monde. On a notamment parlé de la crise des opioïdes tantôt.
Selon ce que le secrétaire parlementaire nous a dit tantôt, le gouvernement peut faire ce qu'il a fait, et cela s'est fait aux États‑Unis et dans d'autres pays européens comme la France. Oui, et il y a des enquêtes aux États‑Unis et en France. Si je comprends bien le secrétaire parlementaire, si quelqu'un engage une firme et qu'il y a une enquête parce qu'on se pose des questions sur les contrats accordés à cette firme, on va reproduire la même chose ici. On l'a fait là-bas, alors ayons des enquêtes chez nous. C'est logique.
C'est la façon de penser du gouvernement libéral du Canada. Ce gouvernement est mené par des gens qui, visiblement, ont peur d'une enquête publique. Leur réaction, présentement, c'est de la peur. Tout ce que je perçois de l'autre côté de la Chambre, c'est un sentiment de peur. Si les libéraux n'ont rien à cacher, ils ne devraient pas avoir peur.
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Monsieur le Président, il est rare que je dispose de 20 minutes pour donner un discours, alors je prendrai mon temps pour passer en revue les points les plus importants de la motion, dont nous avons commencé à parler, je crois. Toutefois, j'estime que la portée restreinte du débat sur cette motion témoigne du refus des libéraux et des conservateurs d'examiner réellement ce qui se passe.
Je suis très fier de dire qu'avant d'être député, j'étais conseiller municipal à Hamilton. Je m'étonnais de voir la quantité de travail prévue dans nos budgets qui entrait dans la catégorie « consultation ». Évidemment, ce n'était pas tout à fait de la même ampleur que dans le cas présent, mais des noms comme Deloitte apparaissaient très souvent. Après mon élection, il est devenu habituel de voir ces noms apparaître fréquemment dans les rapports municipaux. Je voyais l'argent consacré aux experts-conseils pour qu'ils prennent des décisions et fournissent des avis.
J'ai eu le plaisir de siéger au comité des opérations gouvernementales et à celui des comptes publics, et le nom de Deloitte y revenait aussi régulièrement. D'ailleurs, il revenait si souvent dans de nombreuses études que moi et un bon ami du Parti conservateur plaisantions chaque fois qu'il était question du nom de Deloitte. Cependant, lorsqu'il s'agit de cette motion et de ce scandale en particulier, je dois dire que je suis étonné du manque de volonté des conservateurs d'élargir la portée de la vérification au-delà de McKinsey. Comment cela se fait-il? Je pense qu'il y a des questions importantes à poser.
Bien entendu, à l'instar de tous les Canadiens, les néo-démocrates sont préoccupés par l'augmentation importante de la sous-traitance confiée à McKinsey au cours des dernières années. D'ailleurs, en tant que seul parti représentant les travailleurs à la Chambre, nous sommes inquiets dès que le secteur public a recours à la sous-traitance. D'un côté, les gouvernements conservateurs ont tendance à effectuer des compressions brutales dans le secteur public, tandis que de l'autre côté, le gouvernement libéral préfère asphyxier progressivement le secteur public avec une multitude de petites compressions. Si les conservateurs sont enclins à brandir la hache, les libéraux, eux, manient le scalpel, de sorte qu'année après année, la capacité du secteur public s'érode au profit de consultants grassement payés.
Les raisons de l'augmentation rapide du nombre et de la valeur des contrats conclus avec McKinsey au cours des dernières années soulèvent de vives inquiétudes. Quels conseils McKinsey prodigue-t-elle au gouvernement?
Les Canadiens se rendent aux urnes pour élire un député et un gouvernement, et ils s'informent des programmes des différents partis et des idées qu'ils présentent. Les députés se souviendront qu'en 2015, le et le gouvernement libéral ont affirmé que le soleil était le meilleur désinfectant, et qu'il était nécessaire de mettre fin à la pratique du gouvernement Harper qui consistait à sous-traiter. À la Chambre, il a beaucoup été question de savoir qui, exactement, prend les décisions dans les hautes sphères des ministères des quatre coins du pays.
Il ne faut pas perdre de vue l'important aspect éthique de tout cela. Non seulement le gouvernement accorde des contrats à McKinsey de cette manière, mais c'est surtout la réputation de McKinsey qui, très franchement, a suscité des interrogations dès le départ, et j'y reviendrai. Cependant, avant de me pencher sur ce point, j'aimerais aborder le fait que les libéraux, tout comme les conservateurs, accordent des contrats au secteur privé, et les raisons pour lesquelles le parti de l'opposition officielle, sous la direction de son chef, n'a pas le courage d'élargir cette discussion au-delà du contexte de McKinsey.
Si les Canadiens faisaient ne serait-ce qu'une petite recherche, et s'ils remontaient jusqu'à 2011, ils constateraient une augmentation indécente du nombre de contrats d'une valeur de plus de 100 millions de dollars accordés aux six grandes sociétés multinationales de consultants, un club de riches initiés bien branchés, les nouvelles élites laurentiennes de nos contrées. On y trouve Deloitte, qui a reçu des contrats totalisant 680 millions de dollars, et PricewaterhouseCoopers, grande favorite du gouvernement conservateur, qui a reçu des contrats totalisant 564 182 221 $.
Accenture a obtenu plus de 283 millions de dollars. KPMG a obtenu plus de 174 millions de dollars, presque 175 millions de dollars. Ernst & Young, un favori de l'élite de Bay Street des gouvernements libéraux et conservateurs, a obtenu 127 millions de dollars. Enfin, McKinsey & Company a reçu 68 millions de dollars de 2005 à 2022. De 2011 à 2021, sous les conservateurs et les libéraux, le gouvernement fédéral est passé de 54 355 132 $ en 2011 à plus de 418 millions de dollars en 2021. Cela ne tient même pas compte du gâchis le plus récent.
Je me pose beaucoup de questions au sujet de ces énormes cabinets de conseil et de leurs relations avec les deux partis. J'imagine que si nous faisions un sondage rapide, même à la Chambre des communes, nous pourrions trouver, dans les profils LinkedIn, des personnes qui ont travaillé dans certains de ces cabinets de consultation. Les Canadiens méritent d'avoir des réponses. Il existe un profond cynisme au sein du gouvernement. Il faut mettre fin au phénomène des portes tournantes impliquant la classe des consultants, les hauts fonctionnaires et les partis politiques au Canada.
Lorsqu'il est question d'approvisionnement et d'éthique dans l'approvisionnement, il convient de noter que ce qui est légal n'est pas toujours éthique. En fait, les néo-démocrates ont essayé à maintes reprises d'assurer l'application de pratiques éthiques en matière d'approvisionnement. Pourtant, il est bien connu que la société McKinsey a été un conseiller clé dans la crise des opioïdes causée par Purdue Pharma. Elle a conseillé cette société pharmaceutique pour qu'elle inflige tragiquement cette drogue au public.
Il suffit de visiter Hamilton‑Centre pour se rendre compte de son succès. Les conseils que McKinsey a prodigués ont permis à une crise de la drogue de voir le jour, une crise des surdoses et de l'approvisionnement de drogues toxiques comme nous n'en avons pas vu depuis des générations. McKinsey a été désigné dans une action en justice de 600 millions de dollars intentée contre Purdue. La raison pour laquelle le Canada n'a pas également intenté une poursuite contre Purdue Pharma et toutes les sociétés pharmaceutiques pernicieuses qui ont été impliquées dans la crise des opioïdes n'est pas le sujet du débat d'aujourd'hui, mais je pense qu'il faut porter une grande attention à leur rôle dans cette affaire.
Lorsque j'ai parlé des six grandes sociétés d'experts-conseils, le club des sociétés qui ont obtenu plus de 100 millions de dollars en contrats, nous devons aussi savoir précisément avec qui ces consultants ont signé un contrat. Comment une firme peut-elle fournir des conseils en santé lorsque sa liste de clients inclut Purdue Pharma? Comment une firme peut-elle fournir des conseils au ministère de la Défense nationale quand elle compte Lockheed Martin et bien d'autres entreprises semblables parmi ses clients?
À première vue, quand on cherche à aller au fond des choses, il s'agit d'un conflit d'intérêts. Le fait de sous-traiter ces décisions et la prise de décisions concernant l'approvisionnement à une firme qui possède une liste de fournisseurs qui pourraient très bien profiter des contrats mêmes sur lesquels elle offre des conseils, cela constitue un conflit d'intérêts. Si ce n'est pas illégal aujourd'hui de faire cela au Canada, ce devrait l'être. Cette étude devrait en tenir compte. Nous devrions examiner attentivement cette question, au-delà même de McKinsey: nous devrions obtenir les listes de contrats accordés à toutes les grandes firmes d'experts-conseils.
Deloitte a obtenu 680 millions de dollars. C'est un géant. Pourquoi les conservateurs n'en parlent-ils pas?
Pourquoi la portée a-t-elle été autant réduite? J'ai mon idée, mais peut-être que, dans son discours, le aura un peu de courage et dira qu'il est prêt à s'attaquer à l'ensemble du problème plutôt que de simplement vouloir chercher la controverse. Je fais partie du comité de l'éthique. Je sais comment se comportent les conservateurs quand ils cherchent la controverse.
La portée de l'étude doit être élargie. Il faut inclure l'ensemble des coupes dans la fonction publique jusqu'à 2011, parce qu'il est bien évident qu'il existe une corrélation entre ces coupes et l'impartition.
Regardons ce qui s'est passé. C'est le régime de Stephen Harper qui a commencé à sabrer drastiquement la fonction publique; à la fin de son mandat, en 2014, ce sont 37 000 postes qui avaient été supprimés. On parle de 8 % des effectifs du gouvernement. Les conservateurs compressaient les salaires dans la fonction publique et se plaignaient du régime de pension des fonctionnaires, mais ils n'hésitaient pas à partager l'assiette au beurre avec des goinfres et à leur verser près d'un milliard de dollars. C'est absurde.
La fonction publique regorge de bons employés. Nous devrions les former et investir dans l'apprentissage. Le préfère ergoter au sujet d'un contrat et d'une entente au lieu de reconnaître que les comportements du passé dictent souvent les retombées de demain. Depuis 10 ans, les gouvernements libéraux et conservateurs ont gardé l'habitude d'opter pour l'impartition, mais le gouvernement libéral a mis le pied sur l'accélérateur.
Soyons clairs. Sous le règne du , le « premier ministre des voies ensoleillées », les consultants s'en sont mis plein les poches. Au Canada, les voies ensoleillées sont des voies réservées aux consultants, et il est temps pour nous...
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Monsieur le Président, je suis d'accord avec vous, ce recours au Règlement était infondé. Cela dit, il est bon de voir que le député assume un fardeau supplémentaire pour ce qui est de mettre fin à ces marchés, dont la valeur, sous le dont la plateforme promettait des voies ensoleillées, dépasse largement celle des marchés attribués sous Harper.
Soyons clairs: sous le , la valeur de ces marchés est passée de 99 millions de dollars, ou plutôt, si l'on prend la dernière année de mandat du gouvernement Harper, elle est passée de 75 millions de dollars à 418 millions de dollars en 2021. Les exploits du premier ministre actuel pour ce qui est de graisser la patte des ultrariches ridiculisent ceux de Harper.
Disons-le clairement: soit le et son Cabinet savaient avec qui ils brassaient des affaires, soit ils ne le savaient pas. S’ils étaient au courant du bilan atroce de la firme McKinsey et lui ont accordé des contrats quand même, c’est une honte. S’ils ne savaient pas, c’est de la pure incompétence. J’ai beaucoup de misère à croire que les libéraux étaient dans l’ignorance parce non seulement Dominic Barton était haut placé chez McKinsey lorsque la firme a obtenu ces contrats, mais il a été nommé ambassadeur par les libéraux. À propos, tant qu’à parler de la sécurité nationale, où est Dominic Barton aujourd’hui? Aux dernières nouvelles, il travaillait avec l’ancien chef de Cabinet du à la firme Eurasia Group. La Colline du Parlement est infestée de relations incestueuses entre les consultants et les parlementaires, et cela doit cesser. Les Canadiens méritent d’obtenir des réponses à propos de la firme McKinsey et de bien plus encore.
Mes collègues conservateurs auront-ils le courage d'élargir la portée de cette motion pour inclure les cinq goinfres qui se servent dans l’assiette au beurre, oui ou non? C'est la question qui se pose aujourd'hui. Il faut espérer que, grâce à cette initiative, nous pourrons enfin aller au fond des choses. J'espère que nous pourrons trouver un moyen pour intégrer l'éthique dans l'attribution des contrats d'approvisionnement. J'espère que nous pourrons régler le problème du conflit d'intérêts, qui, à mon avis, est fondé lorsque des consultants travaillent à la fois pour l'acheteur et pour le vendeur. Ce point est encore plus pertinent lorsqu'il s'agit de l'armée, compte tenu de l'incertitude mondiale et des profits obscènes que certains réalisent en temps de guerre.
À la Chambre, nous parlons souvent, à juste titre, de la souffrance des victimes. Cependant, je ne pense pas que l'on passe assez de temps à parler du profit excessif associé à la guerre. Quand on part en guerre, ce ne sont pas les riches qui vont au front. Ce sont des gens de la classe ouvrière, pas des enfants issus d'écoles privées, qui vont au front pour mourir. Les gens de Bay Street et les ultra-riches de Wall Street et consorts font de l'argent, peu importe qui meurt, en finançant les deux camps.
Je ne pense pas avoir besoin des cinq minutes restantes pour récapituler les points que j'ai déjà soulevés. Je suis reconnaissant d'avoir eu 20 minutes pour me prononcer sur ce sujet très important. Je suis curieux d'entendre ce que le a à dire sur les ententes et les contrats des 10 dernières années. Les libéraux saisiront peut-être l'occasion d'étendre la portée de cette motion pour inclure les cinq autres goinfres qui se servent dans l'assiette au beurre. Nous pourrions ainsi comprendre vraiment qui fait de l'argent, qui prend les décisions dans notre pays et qui s'enrichit au détriment des contribuables et des bons emplois du secteur public.
Je cède le reste de mon temps de parole.
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Monsieur le Président, je remercie le député d' pour cette brève leçon. Il aurait été préférable qu'il réponde simplement à ma question. Je suis certain qu'à plusieurs reprises, il a voté en faveur, y compris à la municipalité d'Hamilton, de dépenses budgétaires pour l'embauche de firmes externes, malgré le fait qu'il fasse un grand spectacle à la Chambre pour insinuer qu'une telle chose ne devrait jamais se produire. Quoi qu'il en soit, je vais passer à autre chose.
Je voudrais juste prendre un moment avant de commencer mon discours pour honorer une personne de ma communauté, Marie Louise Benson, qui a eu 100 ans hier. Marie Louise est née aux Pays‑Bas et elle avait 17 ans lorsque les Allemands ont envahi la Hollande. Elle a ensuite déménagé au Canada après avoir épousé l'ancien député de Kingston et les Îles, Edgar Benson, qui a d'ailleurs fait partie du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau en tant que ministre des Finances pendant quatre ans.
Je félicite Mme Benson, qui célèbre son 100e anniversaire de naissance. Elle m'a dit hier: « J'ai exactement 100 ans aujourd'hui et je commencerai une nouvelle année demain. » Je crois que si nous avions tous une aussi belle façon de voir la vie, il serait absolument fantastique de vivre ici.
C'est un honneur de prendre la parole à la Chambre au sujet du cinquième rapport du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, intitulé « Contrats de consultation octroyés par le gouvernement fédéral à McKinsey & Company ». Je tiens, tout d'abord, à remercier le comité de s'être penché sur cet enjeu crucial.
L'utilisation de contrats pour acquérir des biens et des services compte parmi les activités normales qu'entreprend le gouvernement afin de fournir des programmes et des services aux Canadiens. Le recours à des services professionnels sert de complément au travail de la fonction publique professionnelle du gouvernement du Canada. À titre d'exemple, on peut devoir se tourner vers des services professionnels pour aller chercher une expertise particulière ou pour répondre à des fluctuations imprévues des volumes de travail. Il peut aussi être nécessaire d'avoir recours à des services professionnels pour mener à bien des projets d'une durée limitée, ou à cause de pénuries de personnel dans certains groupes d'emploi ou certaines régions. Les consultants peuvent aussi offrir une vérification indépendante des décisions, présenter un autre point de vue ou établir une liste d'options à examiner.
Voici quelques exemples qui démontrent pourquoi des services de professionnels sont nécessaires. Il y a par exemple les pompiers qu'on a fait venir pour lutter contre les feux de forêt en Colombie‑Britannique. Il y a aussi les services de nettoyage ou de réparation auxquels on a recours pour assurer le bon fonctionnement et l'entretien de nos installations et de nos véhicules. Dans les faits, il est parfois nécessaire de recourir à des services externes. Heureusement, nous disposons de systèmes et de mécanismes solides qui nous permettent d'attribuer des contrats de façon juste, ouverte et transparente.
J'aimerais donc parler des politiques et des processus en place concernant la passation de marchés publics. Comme mes collègues le savent, c'est le Conseil du Trésor qui établit la politique administrative en matière de contrats d'approvisionnement fédéraux. Cette politique est guidée par des principes d’équité, d’ouverture, de transparence, de concurrence et d’intégrité, tout en assurant le meilleur rapport qualité-prix. La Directive sur la gestion de l’approvisionnement établit les résultats attendus ainsi que les exigences que les ministères et organismes doivent suivre afin que leurs approvisionnements soient gérés d'une manière qui facilite l’exécution des programmes et la prestation de services aux Canadiens ainsi que l'optimisation des ressources, conformément aux objectifs socioéconomiques et environnementaux du gouvernement et du Canada.
Cette directive a été mise à jour au cours des deux dernières années. Ainsi, chaque ministère est dorénavant tenu explicitement de désigner un haut fonctionnaire comme responsable de l’approvisionnement. Cette personne doit établir, appliquer et tenir à jour un cadre d’approvisionnement ministériel qui repose sur des processus, des systèmes et des mesures de contrôle en matière d’approvisionnement. Ce cadre sert à soutenir la gestion de l’approvisionnement pour que les transactions soient équitables et transparentes.
Par ailleurs, les ministères ont des responsabilités clairement définies en ce qui concerne les activités d’approvisionnement, y compris pour les services.
Premièrement, les ministères et les organismes gouvernementaux sont tenus de préserver l’intégrité du processus d’approvisionnement et de protéger les marchés publics de toute pratique commerciale frauduleuse ou contraire à l’éthique. Pour ce faire, ils appliquent des processus et des mesures de contrôle internes, par exemple des clauses contractuelles types, ainsi que des mécanismes efficaces de divulgation de tout acte répréhensible.
Deuxièmement, les ministères et les organismes gouvernementaux sont responsables de définir clairement les résultats attendus de tout processus d’approvisionnement, y compris les exigences opérationnelles, les avantages escomptés, la conformité de ces résultats aux orientations stratégiques du gouvernement, et les coûts totaux tout au long du cycle de vie.
Troisièmement, les ministères doivent veiller à l'optimisation des ressources du gouvernement. À cet égard, il convient de souligner que le prix le plus bas ne constitue pas toujours la meilleure optimisation des ressources, que l'on peut définir dans la politique comme un équilibre entre le prix et les résultats, ce qui inclut donc des concepts comme les considérations socioéconomiques et environnementales.
En plus de ces mesures de contrôle, le Conseil du Trésor fixe également des limites contractuelles, c'est-à-dire des seuils en dollars qui déterminent quels contrats nécessiteront l'autorisation du Conseil du Trésor pour être conclus et quels contrats sont entièrement délégués à un ministre. En fonction de ces seuils, chaque ministère peut conclure des marchés par lui-même. Les fonctionnaires de Services publics et Approvisionnement Canada ou de Services partagés Canada, en tant que fournisseurs de services communs, peuvent constituer l'autorité contractante d'autres ministères et assurer une diligence raisonnable supplémentaire. Ces ministères ont des limites contractuelles plus élevées que les autres, de sorte qu'ils s'occupent généralement de l'approvisionnement à grande échelle.
La transparence et la reddition de comptes sont au cœur de tous ces processus. Par exemple, les marchés du gouvernement sont affichés publiquement en ligne sur AchatsCanada. Ce qui est peut-être plus important encore, c'est que les ministères rendent des comptes au Parlement et aux Canadiens en divulguant les activités de passation de marchés, qui font l'objet d'un rapport trimestriel. À ces rapports s'ajoute le rapport annuel sur les résultats ministériels, où les ministères fournissent aux parlementaires et aux Canadiens les comptes détaillés de leurs activités.
La réalité, c'est que chaque gouvernement a l'obligation de se montrer transparent et responsable par rapport à l'argent des contribuables, et c'est une obligation que nous prenons extrêmement au sérieux. Toute pratique commerciale contraire à l'éthique de la part des fournisseurs a de nombreuses conséquences. Elle rend la concurrence déloyale. Elle menace l'intégrité des marchés. Elle constitue un obstacle à la croissance économique. Elle fait augmenter les coûts et les risques liés à l'activité commerciale. Elle mine la confiance du public dans les institutions gouvernementales.
Les ministères ont la responsabilité de protéger les marchés publics contre la fraude, la corruption, les pratiques commerciales contraires à l'éthique et la collusion. C'est exactement ce que vise le régime d'intégrité de Services publics et Approvisionnement Canada, qui établit des lignes directrices pour aider le Canada à éviter de conclure des marchés avec des fournisseurs qui ont été reconnus coupables de certaines infractions, comme la fraude, la corruption et le truquage d'offres.
La Loi sur les conflits d'intérêts constitue un autre outil essentiel. Comme le savent les députés, cette loi définit des règles régissant les conflits d'intérêts et l'après-mandat des titulaires d'une charge publique, dont les ministres, le personnel ministériel et les personnes nommées par le gouverneur en conseil, comme les sous-ministres. Elle joue un rôle important dans le maintien de la confiance de la population dans l'intégrité des titulaires d'une charge publique qui participent au processus décisionnel du gouvernement.
La Loi sur les conflits d'intérêts énonce des directives strictes visant à réduire au minimum la possibilité de conflits entre les intérêts privés et les fonctions des titulaires de charges publiques, notamment à l'égard des contrats externes. La Loi prévoit également un processus de vérification rigoureux, assorti de mesures de protection cruciales, pour remédier aux situations de conflits d'intérêts potentiels ou réels. Il s'agit des clauses contractuelles types, de l'obligation d'analyser les propositions sous l'angle des conflits d'intérêts et, pour les évaluateurs, celle de se récuser en cas de conflit d'intérêts avéré ou possible. En outre, tous les marchés peuvent faire l'objet de vérifications par du personnel interne ou le Bureau du vérificateur général du Canada.
J'aimerais également mentionner le document intitulé « Pour un gouvernement ouvert et responsable », qui énonce les principes fondamentaux encadrant les rôles et les responsabilités des ministres et du personnel ministériel exonéré. Par exemple, le personnel exonéré peut demander des informations aux fonctionnaires du ministère, relayer les ordres du ministre ou être informé de certaines décisions afin d'aborder des questions de communication et de stratégie.
Soyons très clairs sur cette question: le personnel exonéré n'a pas de rôle à jouer dans les activités des ministères. En fait, la loi leur interdit d'exercer le pouvoir délégué d'un ministre. De plus, il leur est interdit de donner des directives aux fonctionnaires sur l'exercice de leurs responsabilités ou sur des questions relatives à des aspects opérationnels ou à la gestion des ressources du ministère.
On s’attend à ce que les membres du personnel exonéré, en tant que titulaires d’une charge publique, agissent avec honnêteté et à ce qu’ils respectent les normes les plus élevées en matière d’éthique. Cela implique de respecter les lignes directrices en matière d'éthique énoncées dans le document « Pour un gouvernement ouvert et responsable » ainsi que les obligations en matière de conflit d'intérêts et d'après-mandat prévues dans la Loi sur les conflits d'intérêts et la Loi sur le lobbying.
En outre, ils « ne doivent ni sciemment ni intentionnellement encourager ou induire d’autres représentants du gouvernement, dont des parlementaires, des ministres, des fonctionnaires et d’autres membres du personnel exonéré, à agir de façon contraire à la loi ».
Le personnel exonéré doit « prendre connaissance des normes en matière d’éthique, des attentes à l’égard des fonctionnaires et des obligations de ceux-ci, qui sont décrites dans le “Code de valeurs et d’éthique du secteur public“ et dans les codes de conduite ministériels ».
Cela signifie qu'ils ne doivent pas « chercher à faire participer des fonctionnaires à des activités non conformes à leurs obligations éthiques et légales ».
Dans le cas des fonctionnaires, c'est le « Code de valeurs et d'éthique du secteur public » qui décrit les valeurs et les comportements attendus dans l'exécution des tâches liées à leurs fonctions. La portée du Code est large, mais, ce qui est important, c'est qu'il donne aux employés une plateforme pour rapporter les écarts de conduite dont ils sont témoins. Ensemble, ces mesures jouent un rôle essentiel en matière de responsabilité. Elles font partie d'un système plus large visant à assurer l'ouverture et la transparence du gouvernement à l'égard des parlementaires et de la population.
Dans notre système parlementaire, le gouvernement fournit au Parlement des renseignements financiers détaillés tout au long de l'année. Le budget des dépenses, les plans ministériels, les comptes publics et le rapport sur les résultats ministériels contribuent de façon essentielle à fournir aux parlementaires et aux Canadiens des précisions sur les activités et les dépenses du gouvernement.
Les plus récentes données financières, y compris les autorisations de dépenses prévues et les estimations des dépenses, sont publiquement accessibles dans l'InfoBase du gouvernement du Canada et sur le site du gouvernement ouvert. Ce vaste ensemble de rapports financiers aide le Parlement à surveiller les finances publiques. Cela dit, on peut toujours apporter des améliorations, et c'est pour cela que le gouvernement s'est engagé à prendre des mesures pour renforcer la politique en matière d'approvisionnement de façon à tenir compte des droits de la personne, des principes de gouvernance environnementale, sociale et d'entreprise, ainsi que des principes de transparence de la chaîne d'approvisionnement qui touchent les marchés publics.
Il ne fait aucun doute que nous avons une fonction publique de calibre mondial. Que ce soit en travaillant sur les lieux de travail officiels ou chez eux, les fonctionnaires de l'ensemble du pays continuent de fournir aux Canadiens les services dont ils ont besoin. Comme tous les députés ici présents, ils se consacrent à servir les Canadiens. Pour servir les Canadiens, il faut parfois demander de l'aide supplémentaire. Cela dit, nous savons que se doter d'une fonction publique forte est la meilleure façon de répondre aux attentes des Canadiens. Le gouvernement élabore une stratégie pangouvernementale à long terme sur les compétences dans la fonction publique afin notamment d'accroître le nombre de fonctionnaires possédant les compétences nécessaires en cette ère numérique moderne et d'améliorer le recrutement externe.
Tandis que nous modernisons les systèmes existants et que nous numérisons davantage les opérations et les services, il est essentiel d'accroître les investissements dans les technologies de l'information. Lorsqu'il est judicieux de le faire, nous utilisons des ressources internes et, lorsque c'est nécessaire, nous faisons aussi appel à des ressources externes. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada élabore des stratégies pangouvernementales sur les talents et les compétences numériques visant à cerner et à combler les graves lacunes en matière de compétences numériques, tout en favorisant l'apprentissage et le recrutement.
Le Secrétariat formule aussi de nouvelles directives à l'intention des ministères concernant la recherche de talents numériques pour prévoir ses besoins en matière de talents numériques, augmenter la quantité de talents prêts à être embauchés et s'assurer qu'on recrute dans les secteurs prioritaires. Ces directives visent à réduire la dépendance envers la sous‑traitance et à combler des lacunes en matière de compétences numériques. On s'attend à ce que ces efforts améliorent la collecte de renseignements organisationnels, la collaboration entre les ministères et l'accès aux talents numériques.
De toute évidence, le Canada dispose d'outils et de politiques solides pour s'assurer que la sous-traitance est faite de manière professionnelle et non partisane. À titre de garantie supplémentaire, le a demandé à la et à la d'examiner tous les marchés publics attribués à McKinsey & Company. L'examen aura pour objet de vérifier que les marchés en question ont été conclus dans le respect des politiques et des directives du Conseil du Trésor.
Le gouvernement prend très au sérieux ses responsabilités à titre d'intendant des fonds publics et est déterminé à ce que les dépenses du gouvernement résistent aux examens les plus rigoureux. À cette fin, le gouvernement accueille volontiers la réalisation, par la vérificatrice générale, d'une vérification du rendement et de l'optimisation des ressources en ce qui concerne les contrats accordés à McKinsey & Company depuis le 1er janvier 2011 par tout ministère, organisme ou société d’État.
Par conséquent, c'est avec plaisir que j'appuierai cette motion.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Après huit années, nous sommes en mesure d’évaluer les résultats de la plus récente grande expérience. On nous dit toujours quelle expérience il nous faut mener. Celle-ci consiste à écouter les partis socialistes qui disent aux électeurs que la vie est injuste, qu’il y a trop de cupidité et que la solution est un gouvernement fort et puissant qui prend l’argent des contribuables pour le redistribuer équitablement. Ainsi, chacun reçoit la part qui lui revient de droit.
La question est de savoir qui est chargé de distribuer le butin et de décider qui obtient quoi. Bien entendu, il s’agit du gouvernement. C’est lui qui prend toutes les décisions sur la base de considérations politiques. Ces considérations politiques tiennent malheureusement compte des personnes d'influence, qui sont généralement celles qui ont de l’argent. Ces personnes peuvent ensuite convertir leur argent en pouvoir politique, pouvoir qui leur sert à obtenir encore plus d’argent et à ainsi accroître leur pouvoir politique. C’est un cycle sans fin.
On a promis que le gouvernement deviendrait grand et puissant, et qu'il prendrait l'argent des riches pour le donner aux gens de la classe moyenne et à ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Les députés se souviennent-ils de ces gens-là? Nous n'en entendons plus beaucoup parler, après huit années de gouvernement libéral. En fait, en réalité, les règles du jeu sont très différentes.
Parlons un peu de la question très simple des finances publiques: de qui vient l'argent et à qui le donne-t-on? Commençons par la provenance. L'argent vient des gens de la classe moyenne canadienne, qui sont assiégés de façon jamais vue au cours de 40 dernières années. L'inflation a atteint son plus haut niveau en 40 ans, alors que le coût du gouvernement a fait augmenter le coût de la vie. Un demi-billion de dollars en déficits inflationnistes ont fait grimper le coût des biens que nous achetons et les intérêts que nous payons.
Les conséquences concrètes de ce phénomène économique hautement prévisible pour la population sont que 67 % des Canadiens conviennent maintenant que tout semble brisé au Canada. Neuf jeunes sur dix qui ne sont pas propriétaires de leur logement disent qu'ils ne le seront jamais. Selon les médias, des étudiants vivent dans des refuges pour sans-abri pendant leurs études. En une seule année, 1,5 million de personnes ont fréquenté les banques alimentaires et certaines d'entre elles ont demandé aux présidents des banques alimentaires de les aider à obtenir une aide médicale à mourir pour se suicider, non pas parce qu'elles sont malades, mais parce que la pauvreté dans laquelle elles vivent après huit ans sous la direction du est si insupportable qu'elles préfèrent tout simplement mettre fin à leur misère. Le paiement hypothécaire moyen a doublé, passant de 1 500 $ à plus de 3 200 $. Le loyer moyen dans les 10 plus grands centres métropolitains du Canada a également doublé. Soit dit en passant, le prix des aliments a augmenté de 12 % et les prix de l'énergie ont connu, par intermittence, une inflation atteignant parfois 100 % d'une année à l'autre; ces dépenses représentent une part beaucoup plus importante du budget des personnes à faible revenu et de la classe ouvrière.
La réponse à la question « De qui vient l'argent? » est évidemment de la classe ouvrière du Canada, c'est-à-dire les gens qui se lèvent chaque jour et font le travail du pays. Ce sont eux qui font les frais de cette expérience.
La deuxième partie de la question est « À qui le donne-t-on? » Qui bénéficie de tous ces avantages?
Dans nos collectivités, peu de gens lèvent la main et disent: « Bon sang, quelle manne je viens de recevoir. » Combien de concitoyens des députés ici présents aujourd'hui obtiennent des contrats à 1 500 $ de l'heure de la part de ce gouvernement? Zéro. Nous parlons d'un très petit groupe de personnes qui obtiennent des avantages.
Qui sont-ils? Allons-y par ordre chronologique. Revenons en arrière et commençons avec SNC-Lavalin. C'est un exemple parfait de l'expérience dont je parle. Ils sont allés dans un pays socialiste appelé la Libye. Le mot « socialiste » est d'ailleurs dans le nom de la république, on pourrait donc penser qu'elle ne voudrait rien savoir d'une multinationale. Bien sûr, cette multinationale a acheté de l'influence et a volé plus de 100 millions de dollars aux personnes les plus pauvres d'Afrique.
Le n'allait pas laisser une telle entreprise faire l'objet d'accusations criminelles, alors il est allé jusqu'à congédier la procureure générale qu'il avait nommée parce qu'elle refusait de retirer ces accusations. Nous avons vu le premier ministre défendre une société qui avait volé des gens qui comptent parmi les plus pauvres d'Afrique, une société composée de personnes qui comptent parmi les plus privilégiées de la planète.
Ensuite, nous avons vu le premier ministre accorder des subventions à Loblaws, à hauteur de millions de dollars, pour l'achat de réfrigérateurs ainsi qu'à des sociétés de cartes de crédit très rentables.
Récemment, dans le cadre du budget, la a été interrogée sur le projet de verser 2 milliards de dollars à une entreprise qui n'existe pas. Informée de cette allégation, la ministre des Finances a déclaré que c'était absolument faux, qu'il ne s'agissait pas d'un montant de 2 milliards, mais plutôt de 15 milliards de dollars. On imagine bien qui va en profiter.
Maintenant, il y a l'affaire McKinsey. Le premier ministre a fait un discours élogieux sur son ami qui n'en est pas un, celui qui aime serrer les gens contre son cœur, Dominic Barton. Le premier ministre a affirmé qu'il avait engagé M. Barton pour 1 $ par an. Bizarrement, cette somme s'est transformée en 50 millions de dollars, puis en 100 millions de dollars, pour ensuite atteindre 120 millions de dollars. Comme la facture ne cessait pas d'augmenter, j'ai demandé au premier ministre, près d'une dizaine de fois à la Chambre, quelle était la valeur totale des contrats accordés en huit ans à cette entreprise. Il n'est toujours pas en mesure de répondre à ma question.
Nous savons que l'entreprise fait beaucoup d'argent. Selon les ministères qui ont eu recours à ses services, son travail n'avait aucune valeur dans bien des cas. Les fonctionnaires qui auraient pu faire le travail eux-mêmes disent que l'entreprise s'est présentée avec de magnifiques tableaux et graphiques, qu'elle a utilisé le plus beau jargon propre à la MBA et qu'elle a empoché des millions de dollars, sans que personne puisse savoir ce qu'elle a fait pour mériter cet argent. Voilà le genre d'entreprise qui reçoit de l'argent.
En fait, le gouvernement a augmenté le budget pour les consultants grassement payés de près de 100 % pour atteindre plus de 15 milliards de dollars. Pour mettre les choses en contexte, le Canada compte 15 millions de familles. Ainsi, chaque famille a dépensé 1 000 $ en impôt fédéral pour des consultants grassement payés. C'est à eux que leur argent est versé. Pour les gens à la maison qui se demandent pourquoi une telle portion de leur chèque de paie disparaît en impôt fédéral et à quoi tout cet argent sert, c'est une partie de la réponse à cette question.
Devrions-nous être surpris que ces personnes soient celles qui se partagent tout l'argent? C'est le cercle dans lequel le gouvernement évolue. Ce sont les amis que les ministériels fréquentent à Davos. Aucun député conservateur n'est allé à Davos. Nous n'allons pas à Davos. Nous sommes restés dans nos circonscriptions lors de la dernière rencontre à Davos. Nous avons travaillé pour les gens de chez nous, les gens ordinaires, sur le terrain. Nous sommes à la Chambre des communes. Les gens ordinaires méritent d'avoir une voix à la Chambre des communes.
Nous avons appris la leçon suivante: ce n'est pas parce que l'État prend le contrôle de l'économie qu'il transforme la nature humaine. Il ne fait pas disparaître la cupidité; il ne fait que la rediriger. Comme pourrait le dire Macaulay, si je peux le paraphraser:
Là où on lance la charogne, le chant du corbeau résonne;
Là où on répand le miel, les mouches bourdonnent;
Là où la rivière porte les rebuts, le brochet vorace en fait son repaire;
Et où que l'on trouve tel maître, on trouvera tel bénéficiaire
Macaulay faisait référence aux mouches attirées par le miel. Les mouches ne font pas le miel, elles le prennent. Les abeilles font du miel. C'est le genre de différence que nous avons. Lorsque le gouvernement dirige l'économie, les gens s'enrichissent en prenant. Quand il y a une économie de libre marché, les gens s'enrichissent en faisant. Les abeilles font du miel, par un échange volontaire, par la pollinisation avec les plantes. Un échange volontaire de travail contre un salaire, de produit contre un paiement, d'investissement contre un intérêt. Ce sont des millions de ces échanges volontaires qui améliorent la situation des gens.
Au lieu d'une économie capitaliste de copinage contrôlée par l'État, nous voulons une économie de libre marché avec un gouvernement peu interventionniste qui laisse plus de place à l'initiative individuelle et donne aux gens le pouvoir de faire ce qu'ils veulent avec leur argent. C'est ainsi que nous mettrons fin au capitalisme de copinage, et que nous redonnerons aux gens le contrôle de leur argent et de leur vie.
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Madame la Présidente, mon incroyable chef vient de livrer un discours incroyable. C'est vraiment un honneur de servir aux côtés du député de , et c'est toujours très difficile de prendre la parole après lui, mais c'est ce que je vais devoir faire aujourd'hui.
Au bout du compte, si nous avons présenté cette motion d'adoption aujourd'hui, c'est pour la seule et unique raison que nous ne faisons pas confiance au gouvernement pour qu'il procède à sa propre vérification. Il faut faire venir des vérificateurs. Voilà ce qu'il faut faire.
Pourquoi devrions-nous avoir la moindre confiance dans le fait que le gouvernement procède à sa propre vérification après toutes les horribles choses qui se sont produites depuis que le et le gouvernement actuels sont arrivés au pouvoir? Il y a eu le terrible scandale SNC-Lavalin. Il y a aussi eu le scandale de l'organisme UNIS, où des millions de dollars ont été dépensés sans qu'on sache où allait cet argent.
En tant que femme, je trouve particulièrement choquant de constater que de nombreuses femmes ont été sacrifiées, comme l'ancienne ministre de la Justice, par exemple, ou l'ancienne ministre de la Santé. Sans oublier Celina Caesar-Chavannes, qui a maintenant déclaré qu'elle n'avait pas été bien traitée par le gouvernement et le premier ministre et, malheureusement, plus récemment, l'ancienne ministre des Sports, qui a dû prendre un congé pour avoir essayé de gérer un problème du gouvernement. Les conservateurs ne font pas confiance au gouvernement pour ce qui est de l'éthique ou de la vérification de ses comptes, alors je dis qu'il faut faire appel aux vérificateurs.
Les libéraux ne veulent pas avouer combien d'argent ils ont dépensé. Le 4 janvier, la CBC a publié un article révélant que le gouvernement libéral avait dépensé plus de 30 fois plus en contrats avec McKinsey & Company que le gouvernement précédent, et le 17 janvier, le Globe and Mail a publié un article indiquant que la valeur réelle des contrats gouvernementaux avec McKinsey depuis 2015 s'élevait à 101,4 millions de dollars, soit beaucoup plus que ce qui avait été précédemment annoncé. Or, les choses ne se sont pas arrêtées là.
Le 31 janvier dernier, le Globe and Mail a publié un autre article qui se fondait sur des documents liés à une affaire judiciaire à Porto Rico. Les contrats fédéraux octroyés à McKinsey sont maintenant estimés à au moins 116,8 millions de dollars. À la Chambre, nous avons demandé à plusieurs reprises au de nous dire la somme qu'il a versée à McKinsey & Company. Les libéraux ne veulent même pas admettre combien ils ont dépensé. Il est temps que les vérificateurs se mettent à la tâche.
Des décisions stratégiques importantes sont prises par McKinsey & Company et non par des fonctionnaires. Nous avons vu quelle est l'influence de McKinsey & Company dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental, plus précisément dans le domaine de l'immigration. Nous avons vu quelle est l'influence de Dominic Barton sur le projet d'immigration, ainsi que sa nouvelle Initiative du Siècle. Cette entreprise et cet homme influencent les politiques d'immigration au Canada, en plus d'autres politiques.
J'arrive tout juste du comité des opérations gouvernementales, où le PDG actuel de la Banque de l'infrastructure du Canada a admis à l'un de nos merveilleux députés, la députée d', que la Banque était un produit de Dominic Barton et de McKinsey. Il l'a admis, et ce n'est pas surprenant parce que, si nous examinons les réponses que nous avons obtenues aux questions au Feuilleton, le mandat de McKinsey consiste à fournir des conseils et des recommandations sur les critères de décision pour examiner et évaluer les investissements potentiels, notamment les objectifs, les modalités et les principes et à comparer ces critères à ceux d'autres banques de l'infrastructure dans le monde.
Cela ne s'arrête pas là. La Banque de l'infrastructure a accordé d'autres contrats à McKinsey pour obtenir, entre autres, « des conseils et des recommandations sur des questions stratégiques pour mettre en œuvre le mandat de la Banque de l'infrastructure du Canada et augmenter les retombées publiques. » On dirait que McKinsey a été embauchée pour essayer de convaincre le public que la Banque était une bonne chose. On ajoute: « animer des ateliers d'experts-conseils et formuler des recommandations pour mettre en œuvre le mandat de la Banque de l'infrastructure du Canada et en augmenter le mandat public. »
Encore une fois, nous ne pouvons pas faire confiance au gouvernement parce que ses grandes décisions relatives aux politiques sont prises par McKinsey, et non par des fonctionnaires. Nous devons faire venir des vérificateurs. On constate un manque systématique de transparence et de reddition de comptes de la part du gouvernement.
Lorsque M. Barton a témoigné devant le comité des opérations gouvernementales la semaine dernière, il a essayé de créer l'illusion d'une absence de relation et d'amitié entre lui et le . Pourtant, les bons amis s'étreignent lorsqu'ils se saluent. Les bons amis s'invitent à souper, comme Dominic Barton et l'actuelle . Il est allé souper chez elle avec d'autres personnes influentes.
En plus de toutes les autres choses dont j'ai parlé précédemment, il y a un manque évident de transparence et de responsabilité de la part du gouvernement à l'égard de sa relation avec McKinsey & Company. On constate la même chose chez l'ancien ministre des Finances, Bill Morneau, qui en parle d'ailleurs dans son livre. Nous avons vu l'accueil élogieux que le a réservé à Dominic Barton à Davos, au Forum économique mondial, et en 2016. Il y a un manque évident de transparence et de responsabilité et il y a aussi la proximité de la relation entre le gouvernement, le premier ministre et McKinsey & Company. Les députés savent-ils ce que nous devons faire? Nous devons faire appel aux vérificateurs.
Un gouvernement ne devrait pas faire des affaires avec une entreprise qui suit des normes aussi peu rigoureuses en matière d'éthique. Je ne sais même pas par où commencer. Je pourrais commencer par ce que nous avons appris au sujet du financement électoral en France. Nous pourrions parler de la façon dont la société McKinsey a contribué à la crise des opioïdes en offrant ses services à Purdue Pharma. Nous pourrions parler des accusations au criminel pour délit d'initié impliquant d'anciens employés de l'entreprise. Nous pourrions parler du travail de consultation que l'entreprise a réalisé aux États‑Unis pour les autorités responsables de l'immigration et des services frontaliers, ce qui a contribué aux conditions horribles que des réfugiés ont dû endurer. Nous pourrions parler des conseils stratégiques que McKinsey a offerts à des fabricants de missiles russes.
Nous pourrions parler des activités de McKinsey en Chine. Je pensais que c'était de notoriété publique, mais, malheureusement, la n'en avait jamais entendu parler. La séance de réflexion que l'entreprise a organisée en Chine, en 2018, a eu lieu à seulement sept kilomètres d'un camp d'internement où sont détenus des milliers de personnes appartenant à l'ethnie ouïghoure. Cela s'est produit seulement une semaine après que le Comité des Nations unies ait dénoncé les détentions de masse et exigé que la Chine y mette un terme. McKinsey a aussi offert ses conseils à China Communications Construction, qui a aménagé des îles militarisées dans la mer de Chine méridionale, en violation du droit international.
Bien sûr, il y a des liens avec la banque russe. En août 2018, la banque VEB, qui appartient à l'État russe et dont on sait qu'elle est imbriquée dans les services de renseignement russes et soumise à des sanctions américaines, a embauché McKinsey pour élaborer sa stratégie commerciale.
Une fois de plus, un gouvernement, le gouvernement canadien en particulier, qui est doté de normes éthiques et morales très strictes à l'égard de ses tous citoyens, ne devrait pas faire affaire avec une société d'experts-conseils dont les normes éthiques sont aussi faibles. Il faut faire appel aux vérificateurs.
Enfin, la société n'offre pas un bon rapport qualité-prix. En fait, il a été signalé que McKinsey a gonflé le prix de ses contrats jusqu'à 193 % au-dessus de la valeur du marché. Rien qu'avec le gouvernement actuel, nous avons vu que 20 contrats sur 23 n'ont pas été attribués dans le cadre d'appels d'offres. En réalité, beaucoup d'entre eux ont été attribués à un fournisseur unique. Cela fait 20 sur 23, ce qui nous amène une fois de plus à nous interroger sur l'influence. Nous avons déjà été témoins d'une piètre utilisation des deniers publics, comme dans l'exemple de la Banque de développement du Canada, qui a organisé des événements somptueux et envoyé des chauffeurs à l'autre bout du pays en avion. Nous voyons des fonctionnaires complètement démoralisés du fait qu'ils n'ont pas été consultés sur des projets et que tous les pouvoirs ont été confiés à McKinsey.
Je crois qu'il faut tout examiner. Comme les données le montrent, on ne devrait pas supposer que le gouvernement est en mesure de mener un audit à propos de ses propres activités. Nous ne savons pas quelle somme il a dépensée ni de quelle façon il a pris ses principales décisions de politique, sans transparence ni reddition de comptes, en travaillant avec une entreprise sans valeurs éthiques ni normes morales solides, et sans en avoir vraiment pour son argent. Que faut-il faire alors? Il faut faire appel à des vérificateurs.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo. Avant de commencer, je tiens à rendre hommage à un homme qui a eu une vie bien remplie, M. Rex Renkema, de Kamloops. Il est décédé pendant la période des Fêtes. M. Renkema a été un mentor pour moi. Il était à mon avis un pionnier dans le domaine juridique. Il était très respecté par ses collègues, tant au barreau que dans la communauté. Il a grandement influencé ma carrière et celle d'autres personnes. Mes pensées accompagnent sa famille en ces moments difficiles. Que la lumière perpétuelle brille sur Rex Renkema.
Cela dit, je ne dispose que de quelques minutes pour parler du sujet actuel. J'aimerais d'abord parler d'argent. Comme le vient de le dire de façon si éloquente, lorsqu'on ventile les sommes accordées aux consultants, cela équivaut, si j'ai bien compris, à environ 1 000 $ par famille. On parle ici d'un gouvernement libéral qui se targue constamment du fait qu'il verse 500 $ à des gens pour les aider avec leur hypothèque, ou 600 $ à d'autres, ou encore quelques centaines de dollars à ceux-ci ou ceux-là. Les libéraux accusent souvent les conservateurs de ne pas se soucier de la classe moyenne, mais ils versent pourtant l'équivalent de 1 000 $ par famille à des consultants externes. À mes yeux, cela mérite un examen plus approfondi, vraiment plus approfondi.
Allons un peu plus loin. La taille de la fonction publique fédérale a augmenté d'environ 30 % sous le gouvernement libéral. Non seulement la taille de la fonction publique augmente à vue d'œil, mais le gouvernement est déterminé à dépenser autant qu'il peut, le plus rapidement possible, pour n'importe quelle raison. Une partie de ces dépenses inconsidérées est destinée à ces consultants. On ne devrait recourir aux consultants qu'en dernier ressort.
Nous ne devrions pas faire appel à des ressources externes — généralement les contrats offrent un taux horaire beaucoup plus élevé qu'un salaire — alors que nous avons déjà des personnes qui pourraient faire le travail. Je sais qu'il est parfois nécessaire de faire appel à des ressources externes et que le gouvernement peut devoir recourir aux services d'une personne ayant une expertise particulière.
Le problème est le suivant: lorsque nous dépensons littéralement des milliards de dollars en contrats, dans ce cas-ci 120 millions de dollars pour une seule entreprise, il faut se demander pourquoi nous ne passons pas par notre fonction publique. Pourquoi, malgré une fonction publique dont la taille a augmenté de 30 % au cours des dernières années, nous, au Canada, ne pouvons pas nous occuper de ces tâches? Ce sont des questions fondamentales. Après tout, si chaque famille canadienne ouvrait son portefeuille, 1 000 $ de leur argent iraient non seulement aux salaires de la fonction publique, mais plus encore, directement à la rémunération des fournisseurs externes.
Selon moi, il faut une enquête indépendante menée par quelqu'un comme la vérificatrice générale, et non le gouvernement. Comme on l'a déjà mentionné, le gouvernement a fait tout en son pouvoir pour se soustraire à ses responsabilités. Jody Wilson-Raybould était prête à dénoncer le gouvernement et à dire que la situation n'était ni correcte ni juste. À mon avis, c'était son travail en tant que procureure générale et ministre de la Justice indépendante. Elle a tenu tête au . Elle était censée être l'avocate la plus importante du pays. Que s'est-il passé? Elle n'a pas conservé son poste très longtemps après cela.
Le scandale SNC-Lavalin nous montre qu'il faut un certain degré d'indépendance lorsque nous cherchons à savoir où est allé cet argent et comment il s'est rendu là.