La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de me lever à la Chambre aujourd'hui pour discuter du projet de loi C‑34, Loi sur la modernisation de l'examen des investissements relativement à la sécurité nationale, déposé par le .
Comme l'a mentionné le ministre, mon collègue de Saint‑Maurice—Champlain, ce projet de loi tente de mettre à jour et de renforcer la Loi sur Investissement Canada au moyen de sept modifications.
Je ne nommerai pas les sept changements, mais je mentionnerai que le gouvernement cherche entre autres à: simplifier la capacité du ministre à enquêter sur les examens de sécurité nationale des investissements; renforcer les sanctions; générer une liste des industries de la sécurité nationale où les acquisitions automatiques proposées seraient examinées pour préjudice à la sécurité nationale; donner le pouvoir ministériel d'imposer des conditions provisoires; supprimer le gouverneur en conseil et le remplacer par le ministre en rendant une ordonnance pour un nouvel examen de la sécurité nationale; améliorer la coordination avec les partenaires internationaux.
La dernière modernisation de la Loi remonte à 2009. Il est vrai que nous en avions besoin. Comme l'a mentionné mon collègue de et ministre du cabinet fantôme responsable de l'industrie, je peux affirmer d'emblée que nous allons voter en faveur de ce projet de loi en deuxième lecture. Nous allons cependant travailler pour y apporter certaines améliorations.
Si une phrase peut résumer tout ce que nous pensons de ce projet de loi, c'est « trop peu, trop tard ». Après huit ans avec ce gouvernement libéral qui a approuvé de nombreuses acquisitions d'entreprises canadiennes par des entreprises d'État, nous doutons que ce gouvernement ait la protection des intérêts de notre sécurité nationale à cœur.
Des exemples de manquement, il y en a eu plusieurs. Les exemples où ce gouvernement n'a pas pris au sérieux les réelles menaces posées par des investissements étrangers sont nombreux dans les dernières années.
Je suis fier de siéger au Comité permanent de l'industrie et de la technologie. Au cours des deux dernières années, nous nous sommes penchés sur plusieurs manquements du gouvernement lors de transactions et d'attributions de contrats pouvant potentiellement compromettre la sécurité nationale.
Je vais donner quelques exemples, dont certains sont très troublants.
En janvier 2022, le n'a pas suivi ses propres directives quand il a accéléré le rachat de la société canadienne Neo Lithium par la société d'État chinoise Zijin Mining. Aucun examen de sécurité n'a été fait.
Il me semble que, quand une compagnie contrôlée par le régime communiste chinois veut acheter une entreprise canadienne, il devrait y avoir des drapeaux qui se lèvent. Cela ne s'est malheureusement pas produit dans ce cas. On parle pourtant de matériaux rares et de l'importance, avec les changements climatiques, de faire davantage de batteries, et ainsi de suite. Le lithium étant un élément extrêmement important dans la composition des batteries, il aurait fallu procéder à cet examen.
Comme je viens de le dire, on a affaire ici à une compagnie canadienne de minéraux critiques comme le lithium. Malheureusement, il n'y a eu aucun signal d'alarme ni aucune précaution prise par ce gouvernement. Non seulement on devrait tout faire pour protéger nos entreprises d'un secteur aussi névralgique, mais il me semble que c'est une évidence quand l'acquéreur est lié au régime communiste chinois. On aurait dû réfléchir de façon automatique au fait qu'un examen sérieux et rigoureux devait être mené.
Le Comité permanent de l'industrie et de la technologie a entrepris une étude d'urgence à ce sujet afin de faire la lumière sur cette transaction douteuse. À la suite de cette étude, nous avons formulé trois recommandations.
Voici la première recommandation: « Que le gouvernement du Canada instaure un processus officiel et transparent [...] par lequel les ministères conseilleront le ministre [...] au sujet des décisions prises en vertu de la Loi sur Investissement Canada [...] »
Voici la deuxième recommandation: « Que le ministre envoie un avis [...] concernant tous les investissements d'entreprises de régimes autoritaires considérées comme étant des entreprises d'État au sens de la Loi sur Investissement Canada. »
Il faut savoir qu'en Chine, souvent, le gouvernement contrôle plusieurs entreprises par différents moyens, que ce soit en partie ou en totalité. C'est donc une chose qu'on doit regarder.
Voici la troisième recommandation: « Que le ministre publie en temps opportun une stratégie complète et détaillée sur les minéraux critiques. »
Après un an, force est de constater que rien n'a été fait en ce sens, malheureusement.
Je vais donner un deuxième exemple de contrat douteux. En décembre 2022, la GRC a octroyé un contrat de fourniture de matériel sensible pour des systèmes de communication à Sinclair Technologies, qui est une entreprise de Norsat.
Il faut savoir que Norsat, fondée et basée à Richmond en Colombie‑Britannique, a elle-même été acquise par Hytera Communications. À qui appartient Hytera?
Son siège social est en Chine; elle appartient donc en partie au régime communiste de la République populaire de Chine. La compagnie est même un fournisseur majeur du ministère chinois de la Sécurité publique. Le contrat d'une valeur de 500 000 $ a été accordé sans enquête ou vérifications poussées, même si on connaît dans la fonction publique fédérale l'existence de tentatives d'ingérence dans les affaires canadiennes par la Chine et les entreprises qu'elle contrôle.
Quand l'histoire est sortie dans les médias, le ministre responsable a agi en toute hâte et a annulé le contrat. Cependant, il est sidérant de voir que, encore une fois, personne au gouvernement n'a vu cela venir, personne ne s’est rendu compte de la dangerosité de la situation.
Aux États‑Unis, Hytera a été accusée de 21 chefs d'espionnage. Le président Biden a interdit à la compagnie de faire des affaires aux États‑Unis, mais, ici, il n'y a pas de problème. Le fait confiance à tout le monde. Qu'on me permette donc de douter de la sévérité de ce que le gouvernement a voulu faire à ce moment.
J'ai un dernier exemple particulièrement troublant que j'aimerais présenter ici. Il a été relevé par le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. En 2020, le ministre des Affaires étrangères a octroyé un contrat à la société chinoise Nuctech, fondée par le fils d'un ancien secrétaire général du Parti communiste chinois, pour fournir des équipements à rayons X à 170 ambassades et consulats du Canada. On parle ici d'un contrat de 6,8 millions de dollars.
Même si on assurait que ces équipements ne seraient pas connectés aux réseaux des ambassades, les contrats incluaient la livraison, l'installation et la maintenance. Encore une fois, on parle de sécurité nationale. C'est extrêmement important de vérifier ces choses.
Lors de son témoignage au Comité, David Mulroney, ancien ambassadeur du Canada en Chine, a eu des propos très durs, mais très justes, envers le gouvernement. Il a dit que l'expérience nous donne un aperçu inquiétant de l'état de la compétence à l'égard de la Chine d'un gouvernement qui a reçu des avertissements quotidiens clairs lui montrant que la Chine constitue un défi stratégique pour le Canada. Malgré tout, il n'y a aucun signe que le gouvernement est plus sensibilisé, aucun signe d'un plus grand sentiment d'urgence qui pousserait à cerner et à mieux gérer les enjeux liés à la Chine. Il n'y a aucun fait qui traduise quelque geste visant à galvaniser l'ensemble du gouvernement. Tous les ministères et organismes doivent faire un effort pressant pour s'assurer d'éviter ce genre de chose.
C'est un manque de leadership consternant. Encore une fois, l'histoire s'est répétée. Nous espérons donc des changements dans le projet de loi. Après la deuxième lecture, il sera renvoyé en comité où nous serons en mesure de proposer des amendements.
J'en aurais long à dire sur ce projet de loi, mais c'est comme le reste. Tout est brisé.
:
Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom de la population de Kelowna—Lake Country.
Je suis ici pour parler du projet de loi . Depuis la création de la Confédération, les habitants de toute la planète considèrent que le Canada est un bon endroit où investir, mais laisser la porte ouverte aux investisseurs ne sert l'intérêt public que si nous prenons bien soin de vérifier qui entre chez nous.
Les libéraux sont beaucoup trop laxistes et ils ont lamentablement failli à la tâche dans les huit dernières années. La situation n'est plus la même qu'il y a plusieurs générations; elle n'est plus la même qu'il y a à peine huit ans. Une entreprise qui laisse sa porte ouverte sans surveillance se retrouvera rapidement en faillite. C'est la même chose pour un pays qui ne saurait pas faire la différence entre un allié du libre marché et un régime indigne de confiance.
Je suis heureuse que ce projet de loi ait été présenté afin de renforcer la Loi sur Investissement Canada et, partant,d'améliorer la sécurité économique et nationale du pays. Néanmoins, je ne peux cacher ma déception quant au fait que les libéraux ont attendu huit ans pour présenter ce projet de loi et que ce dernier est, avouons-le, à moitié achevé.
Nous sommes saisis d'un projet de loi qui demande au Parlement de protéger la sécurité des investissements étrangers en accordant plus des pouvoirs aux mêmes ministres qui n'ont pas tenu compte des menaces que ces investissements pouvaient représenter. Habituellement, lorsque le gardien de sécurité s'endort au travail, il n'obtient pas de promotion le lendemain. Au cours de leurs huit années au pouvoir, les libéraux ont fait preuve de négligence très souvent. Par souci de temps, je n'en fournirai que quelques exemples aujourd'hui.
En 2017, le ministre de l'Industrie a négligé de demander un examen complet liée à la sécurité nationale concernant l'acquisition d'une société de télécommunications basée en Colombie‑Britannique, Norsat International, et de sa filiale Sinclair Technologies, par la société chinoise Hytera Communications
En 2019, ce même ministre a, encore une fois, négligé de demander un examen complet liée à la sécurité nationale quand l'entreprise chinoise Sinomine Resources a acheté la société manitobaine Tantalum Mining Corporation, l'une des plus grandes productrices de lithium du Canada.
En 2020, le ministre des Affaires étrangères a attribué un contrat à une autre société chinoise, soit la société Nuctech, pour approvisionner en équipement de sécurité 170 ambassades et consulats du Canada.
En 2022, ce même ministre, qui était alors devenu ministre de l'Industrie, a approuvé l'acquisition de Neo Lithium Corp., une entreprise canadienne, par une entreprise d'État chinoise, sans examen lié à la sécurité nationale.
affaireJ'aimerais prendre un instant pour parler de ce problème en particulier qui nuit à la chaîne d'approvisionnement du Canada. Au Canada, le lithium est classé parmi les minéraux critiques, puisque le gouvernement fédéral considère qu'il est essentiel à l'économie canadienne et au stockage d'énergie dans des piles, en particulier au sein de l'industrie des véhicules électriques. Or, le régime chinois est en train d'exercer sa domination à l'échelle mondiale en se procurant des réserves de minéraux critiques et des éléments de propriété intellectuelle qui sont d'une importance cruciale dans des secteurs de fabrication de pointe, y compris celui des véhicules électriques. Nous avons ici un exemple parfait de situation où on laisserait une seule personne, en l'occurrence un ministre, exercer des pouvoirs de façon subjective au lieu de mettre en place des dispositions législatives et des politiques rigoureuses.
Pas plus tard que le mois dernier, on a découvert que le a autorisé la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada à conclure des ententes d'approvisionnement en équipement avec Hytera Communications, même si les États‑Unis ont refusé de faire affaire avec cette société après avoir porté contre elle 21 chefs d'accusation pour espionnage. Les technologies de l'information, l'équipement de sécurité et l'extraction du lithium sont des éléments essentiels à la sécurité nationale du Canada et à la sécurité de nos alliés.
L'extraction du lithium et l'exportation d'autres minéraux critiques sont essentiels pour mettre fin à la dépendance de l'Occident au matériel électronique fabriqué en Chine. Le Canada a la chance de disposer de gisements de minéraux exploitables parmi les plus abondants du continent. Malgré cela, comme je l'ai indiqué aujourd'hui, le gouvernement libéral s'est montré plus disposé à offrir nos ressources naturelles à nos ennemis plutôt qu'à nos amis. Nous avons affaire à des entreprises d'État qui n'agissent pas indépendamment des intérêts des gouvernements autocratiques centralisés dont elles relèvent.
Malheureusement, il a fallu huit ans au gouvernement libéral pour s'en rendre compte. Il lui a aussi fallu huit ans pour pondre une stratégie sur les minéraux critiques, ce qui nous a fait prendre du retard pour développer notre capacité à subvenir à nos besoins et à ceux de nos alliés. J’irais même jusqu’à dire que la stratégie sur les minéraux critiques des libéraux est incomplète.
L’Agence internationale de l’énergie prévoit que d’ici 2030, l’industrie des véhicules électriques pourrait fabriquer jusqu’à 43 millions d’unités par année. La valeur de cette production s’élèverait à plus de 567 milliards de dollars américains.
Robin Goad, président et chef de la direction de Fortune Minerals Limited, a déclaré que son entreprise est en pourparlers avec le gouvernement fédéral au sujet des minéraux critiques depuis plus de cinq ans. Malheureusement, ces démarches ne se sont pas traduites par des mesures concrètes. Le projet de mine de cette entreprise garantirait au Canada un approvisionnement en divers minéraux, notamment le cobalt, l’or et le cuivre, en plus de créer des emplois dans les Territoires du Nord‑Ouest, une région qui en a grandement besoin. M. Goad a très bien résumé la position du gouvernement dans le dossier des minéraux critiques: « Ce n’est que de la poudre aux yeux ». Il juge que le temps des pourparlers est révolu et qu’il faut commencer à agir immédiatement.
Les minéraux comme le cobalt, le graphite, le lithium et le nickel extraits du sol canadien pourraient servir à fabriquer des batteries au Canada pour satisfaire les besoins de nos alliés dans le domaine des véhicules électriques, tout en améliorant notre environnement. Les libéraux choisissent malheureusement de tarder à agir pour offrir aux Canadiens une prospérité propre et verte. Le prochain gouvernement conservateur passera à l’action, en considérant nos ressources naturelles comme une source de prospérité pour les Canadiens, et non de lourdeurs administratives.
J'ai déjà siégé au comité de l'industrie, et une partie de ce travail a été effectuée dans le cadre d'études précédentes, notamment l'étude sur les minéraux critiques et l'étude sur l'acquisition de Neo Lithium. Les témoignages recueillis lors de l'étude sur l'acquisition de Neo Lithium ont fait ressortir à quel point la nature discrétionnaire de la loi actuelle a rendu le Canada vulnérable. Le processus décisionnel informel a été peu transparent et a entraîné peu de reddition de comptes. De plus, les témoignages ont indiqué comment le fait que ce soit un ministère, plutôt que des experts en sécurité, qui dirige un processus d'examen pour la sécurité nationale soulevait des inquiétudes quant à la protection des actifs du Canada.
De même, les conservateurs qui siègent au comité de l'industrie sont prêts à faire les efforts nécessaires pour modifier cette mesure législative afin d'appliquer les mesures de précaution que les ministres libéraux ont constamment oublié de prendre.
Pour résumer, au sujet de ces modifications à la Loi sur Investissement Canada, nous vivons une période très difficile marquée par la présence de régimes instables dans le monde. Les libéraux dorment depuis huit ans, et cela nous a rendus vulnérables. Le comité de l'industrie, dont j'ai été membre, a déjà étudié en partie cette situation.
Sous le , le Canada n'a pas procédé à des examens complets des risques liés aux acquisitions au Canada par des entreprises d'État du régime chinois, et ce, au moment même où le premier ministre n'arrive pas à trouver une analyse de rentabilité pour le gaz naturel liquéfié alors que l'Allemagne et le Japon le réclament à cor et à cri.
Les conservateurs ne ménageront pas les efforts pour créer des emplois, soutenir nos alliés et protéger les actifs intellectuels et les ressources du Canada. Les conservateurs veulent faire en sorte que cette mise à jour de la Loi sur Investissement Canada, qui se fait attendre depuis longtemps, comporte un système d'examen automatique et une analyse des avantages nets de tout investissement effectué par une entreprise d'État. C'est le gros bon sens. Nous ne voudrions pas permettre l'entrée de concurrents étatiques étrangers dans des secteurs critiques pour la sécurité et l'économie du Canada.
De même, les conservateurs chercheront à permettre au gouvernement de dresser une liste des entreprises d'État des pays avec lesquels le Canada ne devrait pas faire affaire actuellement. Les investissements venant des pays de cette liste seraient complètement interdits. Je suis convaincue qu'aucun de mes concitoyens ne souhaite voir une entreprise commanditée par Poutine acheter une entreprise canadienne.
Faisons en sorte que le projet de loi fixe clairement la limite à ne pas franchir. Nous ne pouvons pas tolérer l'incertitude qui découlerait de la vente de nos minéraux critiques, car nous en avons besoin pour notre monde moderne, notamment pour les batteries électriques.
Le gouvernement a tenu la population dans l'ignorance pendant huit ans au sujet de l'acquisition d'entreprises canadiennes, de propriété intellectuelle, d'actifs incorporels et de données sur les Canadiens par des intérêts étrangers, et les membres conservateurs du comité de l'industrie feront tout leur possible pour que le projet de loi protège pleinement notre économie et notre sécurité nationale contre les pays qui nous veulent du mal. Nous devons encourager les investissements tout en protégeant les intérêts canadiens.
:
Monsieur le Président, quelle devrait être la principale responsabilité du gouvernement fédéral? J'ai toujours dit à mes concitoyens que c'était d'assurer la sécurité nationale et notre sécurité.
Hier soir, alors que je préparais mes observations, j'ai demandé à Google quelle devrait être la priorité absolue d'un gouvernement national. Ô surprise, j'ai vu apparaître un site Web du gouvernement fédéral du Canada qui indiquait ceci sous la rubrique « Sécurité nationale »: « Le gouvernement du Canada a pour principale priorité de protéger la sûreté et [la] sécurité des Canadiens au pays et à l'étranger. » Au départ, j'étais très content. Je me disais que j'étais sur la bonne voie et que j'étais heureux que la sûreté et la sécurité des Canadiens soient la principale priorité du gouvernement libéral. J'en étais heureux. Malheureusement, je me suis senti troublé quand j'ai commencé à y réfléchir parce que, comme on l'a constaté à maintes reprises, le gouvernement libéral est un grand parleur, mais un petit faiseur.
Les députés peuvent se demander pourquoi. À mon avis, c'est parce qu'une grande partie des mesures que le gouvernement libéral et le adoptent minent la sûreté, la sécurité et la protection des Canadiens au pays, à l'intérieur de nos frontières.
Les libéraux affaiblissent notre système de justice en éliminant les peines minimales obligatoires. Selon un récent rapport, à Vancouver, une quarantaine de criminels ont commis 6 000 crimes. C'est ça, la méthode libérale: capturer et remettre en liberté. Je suppose que cette approche est bonne pour les stocks de poissons lorsqu'on attrape un poisson puis qu'on le remet à l'eau, mais elle ne convient pas dans le cas des criminels, car il y a de plus en plus d'agressions gratuites dans les transports en commun, et un tueur en liberté sous caution a assassiné un policier. Quelque chose ne va pas. Les Canadiens ne sentent pas que leur système de justice les protège dans leur foyer. C'est honteux et scandaleux. Ce n'est pas ainsi que le gouvernement va respecter sa priorité au sujet de notre sécurité.
Quant à notre sécurité nationale, nous avons basculé dans l'idéalisme de la génération hippie. C'était peut-être à la mode dans les années 1960, mais nous avons laissé les choses se dégrader. Il nous manque des milliers de soldats. Notre équipement est désuet. Le gouvernement libéral a dit qu'il n'allait pas acheter d'avions de chasse F‑35 mais plutôt de vieux avions, des F‑18 vendus par les Forces armées australiennes. Il constate maintenant que ce n'était peut-être pas une bonne idée et qu'il devrait acheter du matériel neuf. La a laissé aller les choses au sujet de nos forces armées.
J'ai aussi lu sur Twitter que le Canada a envoyé un char d'assaut à l'Ukraine. La belle affaire! Quelqu'un en a parlé à la Chambre, et la réponse était que nous allions envoyer trois autres chars d'assaut, donc quatre en tout. Entretemps, les Ukrainiens perdent des centaines de chars sur le terrain, mais le Canada n'a pas beaucoup à leur offrir parce que nos coffres sont vides.
C'est un enjeu qui me touche personnellement parce que j'ai grandi dans une famille de l'Aviation royale canadienne. Je suis né en Allemagne, et j'ai vécu sur des bases militaires partout au Canada. Même lorsque j'étais très jeune, je pensais à l'armée et à notre défense nationale. J'ai également servi dans l'armée après la fin de mes études secondaires.
Je peux affirmer catégoriquement que notre défense nationale ne constitue pas une priorité.
Le projet de loi tente de prévenir un grave risque pour la sécurité nationale, à savoir de cerner et de contrer les menaces que les investissements étrangers posent à la sécurité économique. Je pense que c'est une bonne mesure. Les conservateurs appuieront son adoption à l'étape de la deuxième lecture parce qu'elle a besoin de beaucoup plus sévère.
Or, ce que propose le gouvernement, comme je le constate depuis que j’ai été élu, en 2019, se limite essentiellement à de belles paroles. Les libéraux ne font que jeter de la poudre aux yeux pour donner l’impression qu’ils passent à l’action alors que ce n'est pas le cas.
Je me souviens très clairement du 9 novembre 1989, de même que des mois et des années qui ont suivi. Qu’est-il arrivé? Le mur de Berlin, qui séparait l’Allemagne de l'Est de l'Allemagne de l'Ouest, a été démantelé. Un grand nombre de pays étaient alors sous le contrôle de régimes communistes. Beaucoup d’entre eux sont maintenant membres de l’OTAN. Il y a eu de profonds changements. C’était très beau à voir. Les populations ont été libérées du communisme sans tirs d’armes à feu en Europe. L’euphorie régnait. On aurait dit un miracle, et peut-être que c'en était un.
Lors de mes rencontres avec les habitants de ma circonscription, j’ai constaté que ceux qui sont le plus inquiets de la situation au Canada, par rapport à la liberté et à la sécurité, sont originaires des pays de l’Europe de l’Est qui étaient jadis sous l’emprise de forces communistes. Ils sont très préoccupés par ce qu’ils voient. Ils ne se laissent pas aveugler par les fanfaronnades du gouvernement libéral.
Les États‑Unis sont devenus la seule superpuissance incontestée du monde. Les pays de l’Ouest, y compris le Canada, ont laissé leurs forces armées se détériorer. Toutefois, le monde a changé au cours des 30 dernières années. La Russie s’est armée jusqu’aux dents, et il y a eu une invasion. Cela fera bientôt un an qu’elle a envahi l’Ukraine. À l’instar des autres partis, les conservateurs appuient les efforts pour la contrer.
Cela dit, il y a une menace encore plus grande, celle qui est apparue en Chine communiste. La Chine est une superpuissance économique et militaire qui cherche à accroître son pouvoir et son influence dans les sphères économique, militaire et politique. Elle menace ses voisins. Elle étend son contrôle.
J'ai visité la Chine. C'est un magnifique pays. Toutefois, le gouvernement communiste autocratique y opprime sa propre population. Ce que nous faisons au Canada soulève de nombreuses inquiétudes sur la scène internationale et parmi nos partenaires militaires, que ce soit le Groupe des cinq, les États‑Unis, le Royaume‑Uni ou d'autres pays.
La marine chinoise est plus imposante que celle des États‑Unis. Nos partenaires militaires se demandent pourquoi nous donnons à un pays comme la Chine, une superpuissance économique et militaire, un accès complet à nos secrets, à notre population et à nos activités de surveillance. C'est un problème. Mes collègues ont parlé de certaines des difficultés que nous avons rencontrées, y compris avec Huawei, qui utilisait en fait des technologies de Nortel, une entreprise canadienne.
C'est très préoccupant. Une nouvelle a été publiée il y a quelques heures à peine dans le Globe and Mail. On peut y lire ce qui suit: « La Chine a utilisé une stratégie complexe pour perturber l'exercice de la démocratie au Canada durant la campagne électorale fédérale de 2021, où des diplomates chinois et leurs mandataires ont soutenu la réélection des libéraux de Justin Trudeau [...] en cherchant à assurer la défaite des politiciens conservateurs. »
:
Monsieur le Président, je ne conteste aucunement l'autorité de la présidence. Le rapport avec la République de la Chine c'est qu'elle s'ingère dans nos élections, et le projet de loi vise à empêcher l'ingérence de tels pays dans notre économie. Voilà le rapport. Il est bien évident.
Le député d'en face essaie de distraire la Chambre en suggérant qu'il serait mauvais de parler de l'ingérence de la Chine dans deux campagnes électorales. Onze candidats ont reçu des dons illégaux, mais nous ne savons toujours pas de qui il s'agit. Qui protège ces onze candidats? Que cachent-ils? Nous savons que cet argent venait d'un pays qui nous préoccupe.
Le projet de loi vise à mettre un terme à l'influence indue d'acteurs étrangers sur notre économie. D'ailleurs, des rapports publiés aujourd'hui indiquent que le Canada a fait un pas de plus dans cette direction. Nous savons que la République populaire de Chine exerce son influence sur d'autres pays en faisant l'acquisition d'actifs dans ces derniers. Par ailleurs, cette dernière vient de contourner les mesures en vigueur pour acheter le gouvernement au moyen de dons illégaux, en recrutant des bénévoles pour travailler pendant les élections, puis en les envoyant appuyer les campagnes électorales des libéraux. Ce sont des faits troublants qui ont été rapportés par le Globe and Mail. Voilà qui justifie notre présence ici en ce moment.
En quoi tout cela est-il si important? Nous sommes censés faire des choix dans l'intérêt de notre pays, et non dans celui d'un pays étranger qui est, du moins pour l'instant, de mèche avec l'un des partis politiques du Canada.
Le projet de loi doit être renforcé. Il faut soumettre toute transaction en provenance de la République populaire de Chine à un examen de l'avantage net pour le Canada. Il faut ramener à zéro dollar le seuil d’évaluation. Telles sont les recommandations qui ont été entendues au comité, et lorsque le projet de loi y sera finalement renvoyé, j'espère que ces éléments seront pris en compte. Il faut donner davantage de mordant à ce projet de loi.
Jusqu'à maintenant, le projet de loi contient quelques bons éléments. L'un d'eux est l'imposition de peines plus sévères en raison de l'inflation, qui fait augmenter le prix de tout. L'inflation nuit à absolument tout. Néanmoins, le projet de loi permettrait d'imposer des peines plus sévères aux entreprises qui enfreindraient la loi, et nous sommes heureux de constater cette modification. Il existe d'autres mesures sensées que nous pouvons adopter afin de protéger notre économie en empêchant la République populaire de Chine d'acheter nos entreprises.
:
Monsieur le Président, le monde a changé ces dernières années. C'est une réalité que tous les députés doivent bien comprendre pour le bien des résidants de leur circonscription. Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a davantage d'acteurs étatiques ou d'autres pays qui deviennent de plus en plus hostiles aux intérêts de notre pays et des résidants de nos circonscriptions.
Dans ce contexte, nous devons nous rappeler que notre devoir à la Chambre consiste à protéger notre souveraineté nationale, afin que les Canadiens aient un avenir brillant, prospère et sûr, à l'abri de la persécution et de l'influence d'autres nations qui ne partagent pas les valeurs de liberté, de bénéfice personnel et de diversité de notre pays. Tout cela exige que nous travaillions tous très fort.
La préservation et la défense de la souveraineté nationale du Canada constitue une tâche colossale qui comporte beaucoup d'aspects, notamment le maintien de notre défense nationale et de notre capacité défensive. À vrai dire, le gouvernement n'a pas vraiment fait du bon travail à cet égard.
Ce dont nous débattons aujourd'hui, c'est de savoir si nous avons des mesures de protection adéquates pour notre économie, afin de protéger notre souveraineté nationale.
Lorsque nous pensons aux États hostiles qui cherchent à exercer une influence sur le Canada, nous avons parfois tendance à concevoir le problème dans des scénarios dignes d'Hollywood, avec des avions qui envahissent le pays. Récemment, il y a eu des incursions dans notre espace aérien, ce qui me donne en quelque sorte encore plus raison.
Si notre souveraineté nationale est menacée, c'est notamment en raison de l'absence de cadre juridique et d'outils pour empêcher les acteurs étatiques hostiles d'avoir une influence négative sur notre économie.
Je parle ici, par exemple, de la possibilité d'acheter des éléments majeurs des ressources naturelles du Canada, en particulier des minéraux critiques comme le lithium, ou même d'acteurs étrangers hostiles qui peuvent détenir la propriété intellectuelle d'actifs très importants pour protéger la souveraineté nationale future, comme, disons, dans le secteur de l'informatique quantique.
En ce qui concerne les pays qui ne partagent pas nos valeurs, mais qui se montrent plutôt hostiles, agressifs et disposés à porter atteinte à la souveraineté du Canada, nous avons le devoir à la Chambre de mettre en place des mesures de protection pour leur barrer la route.
À mon avis, le gouvernement libéral essaie de détourner l’attention des Canadiens avec ce projet de loi. Les libéraux essaient d’envoyer le message que ce projet de loi pourrait faire quelque chose alors que, en réalité, il ne s’attaque pas au cœur du problème. Comme je l’ai mentionné, le monde a changé, et c’est pourquoi nous devons pouvoir compter sur des moyens solides et fiables de protéger notre souveraineté. Notre pays doit avoir la capacité de se protéger contre les acteurs étatiques hostiles qui s’ingèrent dans notre économie ou, comme on l’a vu, qui volent nos ressources, notre propriété intellectuelle ou quoi que ce soit d’autre pour enrichir leur pays et menacer le nôtre ainsi que tous les gens que nous représentons.
Ce projet de loi n’est pas du tout adéquat. Je vais dire pourquoi, et je vais aussi parler de ce que le gouvernement devrait faire pour protéger notre souveraineté, sur le plan des mesures économiques.
À l’heure actuelle, si une société d’État étrangère, c’est-à-dire une entreprise qui appartient, en tout ou en partie, à un autre gouvernement ou pays, veut acheter, par exemple, une mine ou une ressource du genre, la transaction doit faire l’objet d’un examen. Cet examen doit porter sur les aspects liés à notre sécurité nationale et déterminer si elle est dans l’intérêt des Canadiens.
Le projet de loi vise à remplacer l'actuel processus faible et inadéquat par un processus qui, au lieu de passer par le Cabinet — où il y a des représentants qui viennent de partout au Canada, qui sont chargés de différents portefeuilles et qui ont divers points de vue —, donnerait tout le pouvoir à un seul ministre.
Le gouvernement ne m'inspire pas du tout confiance, vu ce qui s'est produit dans l'affaire SNC‑Lavalin. Lorsque le a été confronté à une ministre qui a bien fait son travail et qui a refusé de faire ce qu'il voulait, il l'a écartée tout simplement et l'a remplacée par un ministre plus obéissant.
J'hésite beaucoup à accorder des pouvoirs au gouvernement, en particulier au actuel. Supposons qu'il soit sous l'influence d'autres nations ou sous l'influence de lobbyistes, comme nous l'avons vu dans le scandale SNC-Lavalin. S'il est à nouveau confronté à ce type de pression, je ne pense pas qu'il ait le cran de défendre fermement les intérêts des Canadiens, car il a montré le contraire.
En vertu de ce projet de loi, les problèmes ne seraient pas soumis au Cabinet, ce qui affaiblit le processus, et cela devrait sérieusement préoccuper tous les Canadiens. Il faudrait certainement envisager un amendement pour supprimer le processus proposé. C'est le Cabinet qui devrait se pencher sur les problèmes. Je ne peux pas comprendre pourquoi il en serait autrement.
Il faut également noter que, comme le monde a changé, nous savons qu'il y a des pays et des acteurs étatiques qui font de tels investissements, par l'entremise de leurs sociétés d'État, pour essayer d'acheter des secteurs importants de l'économie canadienne. Dans le cadre du processus actuel, le seuil de déclenchement d'un examen est très élevé sur le plan monétaire. Dans le cas de certains pays, je pense que ce seuil devrait être de zéro.
Nous savons que certains pays agissent à l'encontre des intérêts des Canadiens, et qu'ils cherchent probablement à porter atteinte à la souveraineté canadienne. Chaque fois que ces pays veulent acheter certaines de nos ressources ou certains de nos éléments de propriété intellectuelle, on devrait automatiquement mener un examen relatif à la sécurité nationale pour établir si c'est dans l'intérêt supérieur du Canada. Ainsi, les parlementaires et le gouvernement pourraient rendre des comptes aux gens de leurs circonscriptions et montrer que le Canada ne va pas laisser des pays lui nuire en achetant une partie de ses ressources. Je pense que le seuil devrait être de zéro, et qu'il faudrait modifier ce projet de loi en conséquence.
Il faudrait aussi dresser la liste des pays qui ont eu un comportement agressif et hostile à l'égard du Canada ou de nos alliés, pour qu'un examen soit effectué automatiquement lorsque ces pays sont concernés. Si le pays concerné est sur la liste, ce genre de transaction sera automatiquement soumis à un examen. C'est un autre amendement qu'on devrait apporter à ce projet de loi.
Il convient aussi de souligner que le projet de loi parle d'examiner uniquement les acquisitions d'entreprises. Il ne s'intéresse pas à l'acquisition d'actifs. Qu'est-ce que je veux dire par là? Je sais que beaucoup de préoccupations ont été soulevées au sujet de certains pays hostiles au Canada qui ont acheté des terres agricoles au Canada ou qui ont acheté des mines de minéraux critiques comme le lithium. Il s'agit bien sûr d'un élément qui entre dans la composition de produits très importants comme les batteries et qui est vraiment rare dans la croûte terrestre. Il est important que nous gardions la maîtrise de son exploitation. Étant donné que des acteurs étatiques hostiles peuvent essayer, par des moyens détournés, de se soustraire à la surveillance qu'exerce le gouvernement du Canada, nous devons prévoir un examen des actifs.
Je veux revenir sur les raisons pour lesquelles je ne pense pas que le pouvoir devrait être concentré entre les mains du ministre. Cette semaine, le commissaire à l'éthique a déclaré dans un article: « La loi existe depuis 17 ans, pour l'amour de Dieu. » Il parle essentiellement du , du Cabinet et de beaucoup de députés libéraux dont le sens moral n'est pas assez développé pour distinguer le bien du mal, qui ne demandent pas de comptes au Cabinet et qui laissent leur chef continuer.
C'est pourquoi il faut amender le projet de loi. Trop de pouvoirs sont concentrés entre les mains d'un groupe de personnes qui croient pouvoir favoriser impunément leurs intérêts. Si nous désirons maintenir notre souveraineté nationale, nous avons besoin de plus de mesures de protection pour ces types de transactions économiques, et non de moins de protection.
En terminant, je veux revenir sur ce qu'a dit mon collègue de la . Ce matin, il y avait un article qui disait que le Parti communiste chinois influençait directement les élections ici, au Canada. Notre souveraineté est menacée, et nous devrions mettre en place des mesures de protection strictes. Nous devrions être conscients que le monde a changé, que nos concitoyens méritent d'être mieux protégés et que nous devrions procéder à des examens pour déterminer si des actifs produits au Canada risquent d'être utilisés contre nous à l'avenir.
Je crains qu'en raison des lacunes importantes de ce projet de loi et de l'érosion du pouvoir du Cabinet qui en résulterait, concernant sa responsabilité d'examiner ces transactions, nous ne nous retrouvions dans une position plus précaire encore, compte tenu notamment des manquements à l'éthique du gouvernement et de l'incapacité des députés libéraux d'arrière-ban à se lever et à demander des comptes à leurs ministres qui octroient des contrats à leurs propres amis. Le a commis deux manquements à l'éthique. Comment se fait-il qu'il soit encore le chef de leur parti? À cause du sens moral peu développé dont a parlé le commissaire à l'éthique, il faut apporter des amendements à ce projet de loi.