(i) pendant la campagne électorale fédérale de 2021, le premier ministre a sévèrement critiqué la proposition du Parti conservateur du Canada, qui voulait encourager « l’innovation » dans le secteur de la santé par l’élargissement de la prestation à but lucratif de services financés par les fonds publics,
(ii) le premier ministre a maintenant tout à fait changé de position et salue comme une « innovation » l’expansion des cliniques à but lucratif proposée par le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford,
(iii) des employés quitteront le service public pour travailler dans les cliniques privées, ce qui allongera les temps d’attente,
(iv) de nombreuses sources publiques attestent de l’existence au Canada de soins de santé à deux vitesses, certaines personnes payant pour obtenir un accès plus rapide, par exemple à un médecin de famille ou à une intervention chirurgicale,
la Chambre demande au gouvernement de:
a) déplorer que le premier ministre ait vanté par l’emploi du terme « innovation » le projet de l’Ontario de recourir aux soins de santé à but lucratif;
b) s’assurer que le financement de la santé récemment annoncé ne serve pas à l’expansion des soins à but lucratif, mais plutôt à la reconstruction du service public et à la poursuite de l’innovation par l’embauche de nouveaux employés et la réduction des temps d’attente;
c) appliquer la Loi canadienne sur la santé et prendre des mesures immédiates pour combler les lacunes qui permettent la croissance d’un régime de santé à deux vitesses au Canada.
— Monsieur le Président, le système de santé canadien repose sur le principe selon lequel l'accès aux soins doit être fondé sur les besoins, et non sur la capacité de payer. Un système à payeur unique bien conçu et bien financé peut fournir des soins de haute qualité, efficaces et équitables pour rétablir cette réalité.
Notre système de soins de santé public est certainement confronté à des défis, mais les solutions sont dans le développement de notre système de santé public, et non dans son affaiblissement.
Introduire le financement privé donne la priorité aux soins en fonction de la capacité de payer, et non des besoins. Cela mène à un accès plus difficile, à des temps d'attente plus longs et à des coûts plus élevés dans le système public. Cela entraîne également une augmentation des coûts administratifs, c'est-à-dire plus d'argent pour les compagnies d'assurance et moins d'argent pour les soins.
[Traduction]
Privatiser les services de santé de manière à ce que les utilisateurs paient pour y avoir accès revient à donner la priorité à ceux qui ont la capacité de payer, et non à ceux qui ont le plus besoin d'être soignés. L’accès devient alors plus difficile et les délais, plus longs, sans oublier que le système public doit alors supporter des coûts plus élevés, y compris une augmentation des coûts administratifs, ce qui signifie qu’il y a moins d’argent pour soigner les patients.
Pas grand-chose ne prouve que des sociétés privées à but lucratif appartenant à des investisseurs peuvent fournir des services de meilleure qualité ou réduire les coûts. En fait, de nombreux exemples montrent qu’il se passe exactement l’inverse. Ceux qui cherchent à améliorer la qualité, l’égalité, l’accès, l’efficacité et l’équité en matière de services de santé au Canada peuvent le faire en mettant l’accent sur le renforcement du système public, plutôt que sur son démantèlement.
Les partisans de la privatisation prétendent qu’en ayant davantage recours à des services payés par les utilisateurs ou à des services de santé fournis dans un but lucratif, on réduira les délais de manière générale ou plus particulièrement pour les personnes qui obtiennent des services du système public. Ils pensent qu'on réduira les coûts pour le système public et qu'on obtiendra de meilleurs résultats sur le plan de la santé. Or, c'est peut-être le mythe plus dangereux en politique canadienne aujourd’hui. Je vais passer en revue la situation actuelle et faire ressortir des facteurs qui montrent qu'il s'agit bel et bien d'un mythe.
Tout le monde devrait avoir droit à des services de santé lorsqu’ils sont nécessaires, quelle que soit la taille du portefeuille de la personne. Les gens ne devraient pas être obligés d'endurer leur souffrance pendant qu'ils attendent de se faire soigner parce qu’il n’y a pas assez de professionnels de la santé ou parce que les plus riches passent devant.
Cependant, après des années de gouvernements libéraux et conservateurs successifs, les gens attendent aujourd’hui dans la douleur pendant des heures, des jours ou des semaines, et parfois des mois ou des années. Ils perdent leur qualité de vie pendant qu’ils attendent une intervention chirurgicale. De plus, aux quatre coins du pays, les travailleurs de la santé sont à bout de forces, épuisés et exténués.
Le pourrait améliorer la situation des patients en recrutant des travailleurs de la santé et en reconstruisant le système de santé public. Sinon, il peut exacerber la crise en finançant des projets à but lucratif qui débaucheront le personnel du système public.
Nous ne sommes pas surpris que le parti conservateur adore les services à but lucratif. Cela rapportera des milliards aux entreprises et aux riches PDG. C’est tout droit sorti du manuel des conservateurs: priver les services publics de ressources, puis se servir de l'insuffisance ainsi créée comme excuse pour confier les services au secteur privé.
Une des conditions du financement fédéral des services de santé devrait être de consacrer l'argent à l’amélioration des services de santé publics et universels au Canada, et non de canaliser les fonds et le personnel vers des établissements à but lucratif. Les néo-démocrates veulent que les services de santé soient davantage fournis par le système public, et non qu’ils s’en éloignent.
Si les nouveaux accords bilatéraux sur la santé ne se traduisent pas par l'arrivée de milliers de nouveaux travailleurs de la santé dans le système public, ils échoueront. Ottawa doit de toute urgence s’associer aux provinces et aux territoires pour les aider à former et à embaucher davantage de travailleurs de la santé, à respecter les travailleurs de la santé actuels, à mieux les payer et à reconnaître les titres de compétence acquis à l'étranger de milliers de travailleurs de la santé qui sont déjà au Canada et prêts à travailler.
Lors des élections de 2021, l’ancien chef du Parti conservateur a déclaré qu’il aiderait les provinces à faire appel au secteur privé pour innover dans le secteur de la santé. À l’époque, le actuel a déclaré aux Canadiens que c’était la preuve qu’un gouvernement conservateur menacerait le système de santé public du Canada. Il était d'avis que le chef conservateur préconisait un système de santé privé à but lucratif et qu'il ne voulait pas dire aux gens ce qu'il comptait faire exactement à ce sujet.
Mon Dieu, comme les choses changent une fois qu’on est au pouvoir! Le a récemment fait volte-face en qualifiant d’exemple d’innovation le projet de cliniques privées à but lucratif du premier ministre ontarien Doug Ford.
Passons rapidement en revue les plans de privatisation des premiers ministres conservateurs du pays. Doug Ford a déclaré qu’il voulait détourner le financement des hôpitaux de sa province vers des cliniques de chirurgie à but lucratif.
Son plan comprend une augmentation des actes médicaux qui seraient pris en charge par le secteur privé, y compris des opérations de la cataracte, des examens avec IRM, des tomodensitogrammes, des opérations gynécologiques peu invasives et des remplacements du genou et de la hanche. Le projet de l’Ontario de confier les opérations de la cataracte à des cliniques privées à but lucratif devrait coûter au gouvernement 25 % de plus par opération. Le simple fait de confier les remplacements de la hanche et du genou à des cliniques à but lucratif sera très rentable pour les propriétaires de ces cliniques. La manne est estimée à un demi-milliard de dollars par année. Les propriétaires du Herzig Eye Institute, l’une des principales cliniques privées de chirurgie ayant fait pression sur le gouvernement Ford pour qu’il confie davantage d'opérations de la cataracte au secteur privé, ont donné des milliers de dollars au Parti conservateur de l’Ontario.
Dans le discours du trône qui a eu lieu récemment, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a annoncé l’intention de son gouvernement de rechercher des partenariats privés pour la prestation des services de santé.
La Saskatchewan compte réduire son arriéré d'opérations chirurgicales en confiant certaines d'entre elles au secteur privé.
En janvier, l’Alberta a annoncé qu’elle confiait à Canadian Surgery Solutions la réalisation de plus de 3 000 opérations orthopédiques couvertes par le régime d’assurance-maladie provincial.
Pourquoi font-ils cela, et pourquoi les laisse-t-on agir de la sorte?
Il y a plusieurs échappatoires, mais je veux en souligner une. Il y a une grave faille dans la Loi canadienne sur la santé. En ce moment même, des cliniques privées de partout au Canada annoncent à d’éventuels patients qu’ils peuvent obtenir en quelques semaines des chirurgies pour lesquelles ils doivent habituellement attendre six mois ou plus dans le cadre de leurs régimes provinciaux d’assurance-maladie. Tout ce que le patient a à faire, c’est de leur verser 20 000 $ à 30 000 $, selon la clinique.
L’Institut canadien d'information sur la santé estime que le remplacement d’une articulation dans les hôpitaux publics au Canada coûte en moyenne 12 223 $, ce qui signifie que les cliniques privées font payer aux patients près du double de ce que l’opération coûte au régime d’assurance-maladie provincial.
À ceux qui affirment que les chirurgies effectuées en clinique privée sont moins chères, on peut dire tout de suite que lorsqu'on ajoute les profits et les coûts administratifs supplémentaires, le fait de détourner les fonds vers le secteur privé coûtera plus cher à notre système public.
Doug Ford répond: « Oh, ce n’est pas grave. Nous continuons à le payer avec les fonds publics ». Pourquoi les Canadiens accepteraient-ils de payer deux fois plus cher pour une intervention chirurgicale dans le secteur privé?
La Loi canadienne sur la santé interdit la surfacturation. Cela signifie qu’il est interdit aux médecins de facturer aux patients plus que le tarif de l’assurance-maladie pour un service assuré. Cependant, les cliniques privées contournent cette interdiction en n’opérant que des patients d’autres provinces.
Si l’on est au Manitoba, on peut vendre une chirurgie privée à quelqu’un de l’Ontario, mais pas à quelqu’un du Manitoba.
Cela viole le principe fondamental de la Loi canadienne sur la santé. C’est une faille béante dans notre système. Nous demandons au gouvernement d’éliminer cette faille dès maintenant s’il se soucie vraiment des soins de santé publics comme il le dit.
Mais il n’y a pas que ce genre d’interventions chirurgicales. Maple, une entreprise de soins virtuels financée par Loblaws et basée à Toronto, fait payer aux patients 69 $ par visite chez le médecin ou 30 $ par mois pour 30 visites par an. Ces services en personne seraient couverts par le régime d’assurance publique de l’Ontario.
Les consultations virtuelles sont couvertes par le régime de l’assurance-maladie de l’Ontario, mais Maple a trouvé un moyen de contourner les règles de la province en mettant les patients en contact avec une infirmière praticienne ou un médecin à l’extérieur de la province. Une autre faille béante.
Sans parler de l’odieuse pratique qui a cours dans ce pays depuis des années, où les gens se présentent dans des cliniques privées uniquement pour se faire offrir des soins plus chers. Ils viennent pour une opération de la cataracte, mais on leur dit que s’ils veulent une meilleure lentille, ils doivent payer plus cher. Ce genre de privatisation où les utilisateurs paient pour avoir accès à des services de santé viole essentiellement les règles du système d'assurance-maladie qui est cher aux Canadiens.
Parlons des données contre la privatisation. Une étude récente menée par le Dr Shoo Lee, professeur émérite de l'Université de Toronto et ancien pédiatre en chef à l'Hôpital Mount Sinai, s'est penchée sur l'expérience d'autres pays pour déterminer les répercussions que le financement privé aurait sur le système de santé canadien. Cette étude a révélé qu'un tel financement, qu'il s'agisse de compagnies d'assurances privées à but lucratif ou de particuliers devant assumer les coûts, nuit à l'universalité, à l'équité, à l'accessibilité et à la qualité des soins.
Il n'y a pas qu'une étude. Une autre étude récente du service national de la santé de l'Angleterre a conclu que le recours accru au secteur privé à but lucratif de 2013 à 2020 a coïncidé avec une augmentation des taux de mortalité attribuable à des maladies traitables.
Je suis prêt à répondre aux questions de mes collègues. Défendons le système de santé public du Canada et veillons à ce que chaque dollar des contribuables serve à financer ce système.
:
Madame la Présidente, la pandémie a été difficile pour les Canadiens. Cela a été particulièrement difficile pour les travailleurs de la santé: infirmières, médecins, préposés aux services de soutien à la personne, travailleurs dans le secteur des soins de longue durée, personnel d'entretien, et bien d'autres.
[Traduction]
Depuis trois ans, nos travailleurs de la santé ont été en première ligne pour lutter contre la pandémie. Le gouvernement les a qualifiés de héros, mais ces mots n’ont pas été accompagnés d’une hausse de salaire, d’une amélioration des conditions de travail ou d’un renforcement des services de santé mentale. Il est inadmissible que les investissements en santé mentale ne se soient pas répercutés sur les travailleurs en première ligne, y compris les personnels soignants, alors que le gouvernement libéral n’a toujours pas débloqué 4,5 milliards de dollars pour les soins de santé mentale. Je rappelle au gouvernement que cela ne peut pas continuer.
Aujourd’hui, nous sommes en train de parler de la privatisation des services de santé au Canada. Les dernières négociations que les libéraux ont menées avec les provinces à ce sujet n’ont abouti à aucun changement. Les solutions que les Canadiens attendaient pour améliorer leur accès aux soins de santé n’ont pas abouti. Il n’a pas été fait mention de plans visant à remédier aux pénuries de médecins et d'infirmières.
Comme l’a dit Tim Guest, directeur général de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada: « Bien que l’AIIC soit encouragée par l’engagement du gouvernement fédéral afin d’accorder la priorité aux travailleurs de la santé, le besoin d’une stratégie pancanadienne en matière de ressources humaines de la santé (RHS) et d’une intervention urgente pour remédier aux pénuries critiques d’infirmières et infirmiers n’ont pas été clairement abordés. »
Le gouvernement libéral doit s’attaquer immédiatement au problème de la pénurie de personnel soignant au Canada. Le a la possibilité d’améliorer les choses en collaborant avec les provinces et les territoires pour recruter du personnel et rebâtir le système de santé public. Il peut aussi, bien sûr, laisser la crise s’aggraver en finançant des modèles à but lucratif qui vont voler au système public le personnel soignant dont dépendent les Canadiens.
Je rappelle au gouvernement libéral qu’en autorisant l’ouverture de cliniques privées à but lucratif, non seulement il contrevient à la Loi canadienne sur la santé, mais il s’engage aussi dans un projet très coûteux pour les Canadiens, aussi bien en dollars qu’en vies humaines, comme l’a dit tout à l’heure le député. Il suffit de se souvenir des tragédies qui se sont produites dans les établissements de soins de longue durée pendant la pandémie.
Les tribunaux nous mettent eux aussi en garde contre la folie des cliniques privées. La Cour suprême de Colombie-Britannique a examiné l’impact des soins de santé privés dans la décision qu’elle a prise en 2020 dans l’affaire Cambie et elle a statué que « l’introduction d’un modèle parallèle de cliniques privées contribuerait à augmenter les coûts et détournerait les ressources humaines, ce qui irait à l’encontre des dispositions visant à assurer la préservation et la viabilité du système de santé public et universel ».
Cette décision a été confirmée par la Cour d’appel de la Colombie-Britannique en 2022. Le juge a estimé qu’il est nécessaire de supprimer toutes les cliniques privées si l’on veut garantir que l’accès aux soins est fondé sur le besoin et non pas sur la capacité de payer.
Le juge a ajouté: « L’introduction d’un modèle parallèle, même limité, de cliniques privées contribuerait à créer un système de santé à deux vitesses qui favoriserait ceux qui ont les moyens d’acheter une assurance privée ou de payer avec leur propre argent. »
Il y a de quoi être inquiet. Aucun Canadien ne devrait avoir à se battre pour obtenir des soins de même qualité, mais c’est exactement ce que fait la privatisation des services de santé.
Je ne suis pas la seule à le dire. C'est inscrit dans le droit canadien. C’est la raison pour laquelle les nouvelles ententes bilatérales en matière de santé doivent absolument se traduire par l’embauche de plusieurs milliers de travailleurs de la santé pour consolider et renforcer un secteur en croissance de notre économie, l'économie des soins, dans lequel travaille déjà un Canadien sur cinq. Si le gouvernement fédéral ne réussit pas à le faire au moyen de ces ententes, celles-ci seront un échec.
La pénurie d’infirmières que nous connaissons actuellement prouve que le manque de ressources humaines dans le système de santé est déjà bien au-delà du seuil critique. Comme je l’ai déjà dit, cela a des répercussions sur la santé mentale du personnel soignant.
La Dre Katherine Smart, ancienne présidente de l’Association médicale canadienne, a dit:
Ce que nous entendons est plus qu'alarmant. La situation pourrait devenir catastrophique.
Le temps presse. Plus du quart des médecins praticiens déclarent que leur état de santé mentale global est chancelant. Selon des statistiques récentes, 20 % des travailleurs de la santé de première ligne ont eu des idées suicidaires, et ils sont même 6 % à avoir planifié un passage à l'acte.
Ils sont même 6 % à avoir planifié un passage à l'acte, et nous savons que cela s'est produit. Les libéraux doivent se mettre au travail pour contribuer à résoudre le problème de la pénurie de médecins et d'infirmières au pays.
Comme l'a souligné le , lorsque le est arrivé au pouvoir, il y avait une pénurie de 5 800 infirmiers. Aujourd'hui, c'est cinq fois pire.
La Dre Smart a déclaré que plus de la moitié des médecins et des étudiants en médecine déclarent être dans un état de surmenage très grave, alors qu'ils étaient 30 % dans ce cas avant la pandémie. De plus, près de la moitié des médecins ont déclaré qu'ils réduiraient probablement leurs heures de travail en clinique. Les Canadiens ne peuvent pas se permettre d'avoir encore moins accès à des médecins.
Dans ce contexte, je prendrai un moment pour souligner, à l'intention du gouvernement libéral, certaines nouvelles de l'étude sur la pénurie de main-d'œuvre réalisée par le comité des ressources humaines cette année. Le rapport découlant de cette étude renferme des témoignages de première importance qui présentent des solutions susceptibles d'améliorer les conditions de travail du personnel de la santé, d'attirer et de retenir des travailleurs de la santé, et de permettre la mise en place d'un plan de ressources humaines pancanadien.
Ces solutions émanent de professionnels de la santé qui connaissent les problèmes du système. Je tiens à souligner qu'aucune des solutions présentées dans l'étude ne mettrait en péril le système de santé public en prévoyant le recours à des établissements privés à but lucratif. Voici huit des recommandations présentées dans le rapport.
Premièrement, « [q]ue le gouvernement du Canada travaille avec les provinces, les territoires et d’autres intervenants pour favoriser l’arrimage entre [...] les possibilités d’études et de formation en santé et dans d’autres secteurs de l’économie des soins [...] »
Deuxièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, augmente la capacité de formation et de perfectionnement pour les industries à forte demande, les travailleurs qualifiés, l’économie des soins et les travailleurs de la santé [...] »
Troisièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada travaille avec les provinces et les territoires afin d’éliminer les obstacles à la mobilité de la main-d’œuvre dans le secteur des soins de santé, y compris au moyen de la coordination interprovinciale/interterritoriale de la réglementation et des exigences relatives aux permis. »
Quatrièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada soutienne l’accès aux soins dans les communautés rurales et éloignées en renforçant les incitatifs offerts aux professionnels de la santé en forte demande pour les convaincre de travailler dans ces communautés, y compris en proposant des mesures telles que l’aide au paiement des droits de scolarité, l’exonération du remboursement des prêts étudiants et des avantages fiscaux [...] »
Cinquièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada envisage d’offrir des voies supplémentaires vers la résidence permanente aux travailleurs étrangers temporaires qui ont des compétences ou de l’expérience recherchées, y compris dans l’économie des soins [...] »
Sixièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada examine le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers afin de déterminer comment il pourrait mieux contribuer à une reconnaissance efficace des titres de compétences étrangers pour les professionnels de la santé formés à l’étranger. »
Septièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada se penche sur la rémunération et les avantages sociaux des travailleurs de l’économie des soins qui sont assujettis à sa réglementation afin de leur assurer un travail décent et un salaire compétitif dans leur région; et qu’il collabore avec les provinces et les territoires pour améliorer les conditions de travail des autres travailleurs de l’économie des soins (y compris, entre autres, les travailleurs migrants et les personnes ayant un emploi atypique) afin que ceux-ci puissent bénéficier d’une rémunération adéquate, d’avantages sociaux de base, de congés payés et de la gestion de leur charge de travail. »
Huitièmement, « [q]ue le gouvernement du Canada envisage d’établir une commission nationale sur l’économie des soins qui serait chargée d’élaborer, de mettre en place et de surveiller des stratégies de planification de la main-d’œuvre pour l’économie des soins, y compris une stratégie centralisée de ressources humaines en soins de santé [...] »
Voilà des solutions concrètes pour résoudre la crise des soins de santé. Ce sont des solutions concrètes qui privilégient les individus plutôt que les bénéfices des entreprises, et ce sont des pistes concrètes pour résoudre les problèmes de ressources humaines dans le secteur de la santé.
Je voudrais citer Michael Villeneuve, l'ancien directeur général de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, qui a dit:
Le fédéral doit octroyer un soutien financier ciblé pour aider les systèmes de santé à former, à retenir et à recruter des travailleurs de la santé, de même qu'à améliorer leur éducation et leurs conditions de travail. Le gouvernement fédéral a un important rôle de catalyseur et de coordonnateur à jouer. Il doit coopérer avec les provinces et les territoires pour mettre en place des stratégies à court et à long terme. Le maintien du statu quo est absolument hors de question.
Pour conclure, alors même que le système de santé canadien est au bord de l'effondrement, les travailleurs sont épuisés, éreintés et prennent une retraite anticipée. Le gouvernement fédéral doit investir davantage.
Comme le dit haut et fort l'économiste Armine Yalnizyan, les besoins en main-d'œuvre vont augmenter en raison du vieillissement de la population. Selon elle, « il n'y a pas de question plus pressante sur le marché du travail que celle de savoir comment préparer l'économie des soins aux décennies à venir compte tenu du vieillissement de la population ».
Le gouvernement fédéral doit relever ce défi et cesser de perdre du temps avec des sociétés à but lucratif et des premiers ministres provinciaux avides de privatisation qui cherchent à contourner la Loi canadienne sur la santé qui appartient à tous les Canadiens.
:
Madame la Présidente, c’est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui pour parler de la motion du député de et faire le point sur l’engagement du gouvernement à soutenir et à renforcer le système de soins de santé du Canada. C’est aussi une excellente occasion d’insister à nouveau sur notre priorité absolue, qui est de veiller à ce que le système de soins de santé continue d’être financé par l’État et d'être équitablement et universellement accessible.
[Français]
Les Canadiens et les Canadiennes sont fiers de notre système de soins de santé universel; un système accessible à tous, quelle que soit leur capacité de payer.
Toutefois, ce système est sous tension. L'accessibilité et l'universalité du système sur lequel nous comptons tous sont menacées. Nous avons tous entendu des histoires bouleversantes où le système a échoué: longues attentes aux urgences et difficulté pour les gens à trouver un médecin de famille. C'est sans parler des listes d'attente de plusieurs années afin de pouvoir consulter un spécialiste ou planifier une intervention chirurgicale.
[Traduction]
Bien que bon nombre de ces questions existaient bien avant la COVID 19, la pandémie a à la fois exposé et aggravé un certain nombre de problèmes systémiques qui doivent être réglés.
Les Canadiens méritent un système de soins de santé performant. C’est pourquoi nous travaillons avec les provinces et les territoires pour augmenter le financement de notre système de soins de santé partout au pays. Notre objectif est de faire en sorte que tous les Canadiens reçoivent les soins de santé universels, accessibles et de qualité dont ils ont besoin et qu’ils méritent, quand et où ils en ont besoin.
La semaine dernière, le premier ministre a annoncé que le gouvernement du Canada proposait d'investir 198,6 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, dont plus de 48 milliards de dollars en nouveau financement pour les provinces et les territoires, afin d’améliorer les services de soins de santé pour les Canadiens.
Je vous parlerai plus en détail de la structure de cet investissement dans quelques instants. Il ne s’agit pas seulement d’argent, mais d’un véritable investissement dans le système de santé qui produira des résultats tangibles pour les Canadiens dans les domaines qui leur tiennent le plus à cœur.
Avant de poursuivre, j’aimerais dire quelques mots sur la COVID-19 et sur l’énorme pression que la pandémie a exercée sur le système de santé, les ressources et les travailleurs. Ce sont les travailleurs de la santé qui ont subi le plus gros des conséquences de la pandémie, au travail, chaque jour. Qu’il s’agisse de la charge élevée de patients, de la rareté des ressources ou de la crainte pour leur santé et leur sécurité personnelles, la pression exercée sur les travailleurs de la santé est incessante depuis plus de deux ans et demi.
La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de m’asseoir avec des représentants du syndicat international des employés de services, le SEIU, qui représente un grand nombre de travailleurs dans le domaine des services de soutien à la personne et des soins de longue durée. La réunion a rapidement suscité de vives émotions, car des personnes ont fait part d'expériences personnelles et d'anecdotes. Je n’hésite pas à dire, pour la Chambre et pour le compte rendu, que toutes les personnes présentes pleuraient à la fin de la réunion. Ces personnes travaillent si dur. Elles sont si compatissantes. Elles sont là pour les plus vulnérables de la société, pour nos parents et nos grands-parents qui vieillissent. Ce sont des anges et des saintes, toutes autant qu'elles sont.
Les représentants m’ont demandé d’insister à nouveau auprès du et du sur l’importance des salaires pour ces travailleurs, et ils étaient vraiment heureux des augmentations qu’ils ont constatées dans ces accords.
Je profite de l’occasion pour remercier les travailleurs de la santé pour leur persévérance, leur professionnalisme et leur engagement indéfectible envers leurs patients, les Canadiens et les gens de partout au pays. Notre gouvernement leur doit une fière chandelle pour la compassion, les soins et le courage dont ils font preuve en ces temps extrêmement difficiles.
Étant donné les pressions qui s’exercent sur eux, il n’est pas étonnant que bon nombre de travailleurs de la santé soient complètement épuisés. Certains ont même quitté la profession. Ceux qui restent doivent faire face à des conditions de travail difficiles, et beaucoup sont à leur tour tentés de partir. Cela ne peut pas durer.
Les travailleurs de la santé sont l’épine dorsale de notre système de santé. Toute crise qui les affecte affecte le système tout entier. Ils se sont occupés de nous, ils ont soigné nos proches et, maintenant, c’est notre tour de nous occuper d’eux.
Nous devons par conséquent, en tant que gouvernements, nous employer à trouver des moyens de rebâtir le système de santé afin qu’il continue de répondre à nos besoins maintenant et dans les années à venir. C’est un défi que nous devons relever avec les provinces et les territoires, et nous travaillons en étroite collaboration à déterminer les mesures qui s’imposent pour améliorer le système, en tenant compte de l’évolution des besoins des Canadiens.
La semaine dernière, les premiers ministres fédéral et provinciaux se sont réunis pour discuter de mesures concrètes à prendre immédiatement pour moderniser le système et garantir des résultats pour les Canadiens.
Après des mois de discussions, notamment avec des patients, des travailleurs de la santé et des spécialistes, notre gouvernement a proposé une approche raisonnable et pragmatique qui permettra d’obtenir des résultats concrets pour les Canadiens aussi bien que pour les personnels soignants.
Lundi dernier, les premiers ministres provinciaux ont annoncé qu’ils acceptaient cette approche, et nous nous réjouissons à la perspective de pouvoir continuer à travailler avec eux dans le but d’améliorer le système public et universel auquel nous tenons tous.
Notre gouvernement va augmenter les dotations en santé de près de 200 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. Ce financement comprend un transfert supplémentaire immédiat et inconditionnel de 2 milliards de dollars pour alléger les pressions qui s’exercent sur le système de santé, notamment dans les hôpitaux pédiatriques, aux urgences et dans les unités de chirurgie, où il y a des listes d'attente. Cela s’ajoute aux 6,5 milliards de dollars transférés pendant la pandémie.
L’entente prévoit également une augmentation annuelle garantie du Transfert canadien en matière de santé à hauteur de 5 % pour les cinq prochaines années. Cette mesure devrait permettre de fournir un nouveau soutien de 17,3 milliards de dollars sur 10 ans. Avec cette garantie, le Transfert canadien en matière de santé devrait augmenter de 33 % au cours des cinq prochaines années et de 61 % au cours des 10 prochaines années.
Enfin, l’entente prévoit le versement de 25 milliards de dollars sur 10 ans pour faire avancer les priorités communes en matière de santé par l’intermédiaire d’accords bilatéraux sur mesure qui permettront de répondre aux besoins des Canadiens de chaque province et territoire dans quatre domaines prioritaires communs: les services de santé familiale, les travailleurs de la santé et les arriérés, la santé mentale et la toxicomanie, et la modernisation du système de santé.
De plus, le gouvernement versera 1,7 milliard de dollars sur cinq ans pour augmenter les salaires des préposés aux services de soutien à la personne et des titulaires de professions connexes.
En outre, nous continuerons à travailler avec nos partenaires autochtones pour apporter un soutien supplémentaire relativement aux priorités de santé des Autochtones. Notamment, le gouvernement fournira 2 milliards de dollars sur 10 ans pour un fonds d’équité en matière de santé des Autochtones, qui sera distribué en fonction des distinctions, en concertation avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis, afin de régler les problèmes particuliers que rencontrent les peuples autochtones au chapitre de l’accès équitable aux services de soins de santé.
Nous fournirons également 505 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans à l’Institut canadien d’information sur la santé et à Inforoute Santé du Canada. Ces partenaires fédéraux en matière de données collaboreront avec les provinces et les territoires à l’élaboration de nouveaux indicateurs de données sur la santé, entre autres efforts pour utiliser les données afin d’améliorer la sécurité et la qualité des soins partout au Canada.
Nous avons été très clairs quant aux obligations prévues par la Loi canadienne sur la santé. Nous travaillerons avec les provinces et les territoires pour veiller à ce que nos investissements soient utilisés pour le plus grand bien des patients et des travailleurs de la santé et en conformité avec les principes d’accès aux services assurés fondé sur les besoins en matière de santé, et non sur la capacité ou la volonté de payer, qui figurent dans la Loi canadienne sur la santé.
Notre investissement soutient le travail dans des domaines prioritaires communs qui comptent pour les Canadiens, comme les services de santé de la famille, les effectifs de la santé, les services relatifs à la santé mentale et à la toxicomanie, et l’édification d’un système de santé moderne. Aider les Canadiens à vieillir dans la dignité, plus près de chez eux, en leur donnant accès à des soins à domicile ou dans un établissement de soins de longue durée sûr est également un domaine de priorité partagée.
J’aimerais maintenant m'arrêter pendant quelques minutes à chacune de nos priorités partagées, en expliquant pourquoi elles sont importantes pour les Canadiens.
La première, c'est d’améliorer l’accès aux services de santé de la famille, surtout dans les régions rurales et éloignées et dans les collectivités mal desservies. Qu’ils soient fournis par un médecin, un infirmier-praticien, un pédiatre ou une équipe multidisciplinaire, les services de santé de la famille sont essentiels à la prestation efficace, résiliente et équitable des soins de santé, et ce, à long terme. Pourtant, plus de 14 % des Canadiens âgés de plus de 12 ans n’ont pas de médecin de famille attitré.
Cette lacune a des conséquences sur nous tous. Les gens qui n’ont pas accès à un médecin de famille attitré dépendent fortement des cliniques sans rendez-vous et des salles d’urgence, qui sont déjà surchargées. Il faut que cela change. Grâce au nouvel investissement, nous collaborerons avec les provinces et les territoires pour assurer un accès rapide à des services de médecine de famille complets, intégrés et axés sur la personne, y compris dans les régions rurales et éloignées.
Notre deuxième priorité partagée, c'est de soutenir les travailleurs de la santé et de réduire les arriérés de chirurgie. Comme je l’ai mentionné au début, les travailleurs de la santé ont fait d’énormes sacrifices pendant la pandémie, et ils continuent de subir les conséquences du travail dans un système sous tension. Des investissements s'imposent pour soutenir et retenir les travailleurs de la santé, notamment en ce qui concerne la formation pour le recrutement ainsi que la reconnaissance des titres de compétence des travailleurs de la santé formés au Canada et à l’étranger.
Nous devons également nous tourner vers l’avenir en planifiant mieux les effectifs. Nous pouvons le faire en améliorant les données sur la main-d'œuvre qui fournit les services de santé et en mettant à l’échelle, lorsque c'est possible, de nouveaux modèles de soins qui s’attaqueront directement à ces principaux obstacles. Il s’agit notamment de rationaliser la reconnaissance des compétences et des titres des professionnels de la santé formés à l’étranger ainsi que de favoriser la mobilité de la main-d’œuvre, en commençant par une reconnaissance des permis d'exercice des professionnels de la santé d'une province ou d'un territoire à l'autre.
En tant que député d’une circonscription multiethnique dont les résidants sont venus du monde entier pour s’établir au Canada, il s’agit d’une priorité qui est mienne également.
Troisièmement, nous voulons améliorer l’accès des Canadiens aux services relatifs à la santé mentale et à la toxicomanie. À l’heure actuelle, un Canadien sur trois dit avoir des problèmes de santé mentale. Or, il n’y a pas de santé sans santé mentale, c'est évident. La santé mentale fait partie intégrante de nos besoins et elle est aussi importante que la santé physique.
C’est pourquoi nous nous efforçons d’offrir aux Canadiens un système de soins multidisciplinaire qui intègre les services relatifs à la santé mentale et à la toxicomanie dans toutes les priorités partagées avec les provinces et les territoires. Il s'agit d'améliorer l'accès aux services communautaires en matière de santé mentale et de toxicomanie dans le cadre du régime de financement par l’État.
Par exemple, en intégrant plus efficacement les services de santé mentale aux équipes de santé de la famille, nous pouvons améliorer l’accès de tous aux soutiens requis en matière de santé mentale. Nous veillerons à ce que chaque Canadien ainsi que les gens qui ont besoin d’être aiguillés puissent les obtenir rapidement.
Ensuite, nous devons travailler ensemble pour moderniser le système de santé, notamment en améliorant la façon dont les renseignements sur la santé sont recueillis et gérés. Ce sera fondamental pour réaliser des progrès, car les données sauvent des vies.
Je m'explique. Améliorer l'accès aux données sur la santé est essentiel pour que les travailleurs de la santé puissent fournir des soins sûrs et de qualité, quel que soit l’endroit au Canada où les patients vivent ou se trouvent lorsqu’ils ont besoin de soins. Pensons à un infirmier ou à un médecin qui ne peut pas voir les antécédents médicaux d’un patient, notamment les médicaments qu’il prend, ses allergies éventuelles ou les tests qu’il a subis. Dans une situation d’urgence, ce peut être très dangereux.
Beaucoup d’entre nous ont vécu cette expérience exaspérante: se faire aiguiller d’un fournisseur de soins de santé à un autre en devant chaque fois répéter ses antécédents médicaux ou en subissant les mêmes examens plusieurs fois, tout cela parce que le partage des dossiers médicaux n'a pas été modernisé. Cette inefficacité se traduit par un gaspillage de ressources et d'argent.
C’est pourquoi il faut un système de santé moderne qui utilise des données de santé normalisées et des outils numériques. Les Canadiens devraient pouvoir accéder aux renseignements concernant leur propre santé et bénéficier de la communication de ceux-ci entre les professionnels dans tous les milieux de santé, partout au pays. Il s'agit d'offrir aux patients une expérience homogène, tout en préservant la confidentialité de leurs renseignements personnels.
Pour accéder aux fonds fédéraux annoncés la semaine dernière, les provinces et les territoires doivent adopter des normes communes relativement à la collecte et à la communication des renseignements sur la santé. Ils devront ainsi s’engager à définir des indicateurs comparables par l’intermédiaire de l’Institut canadien d'information sur la santé et à les utiliser.
Ces mesures amélioreront l'efficience, la qualité et la sécurité des soins aux patients, elles fourniront aux décideurs des tableaux plus complets du système de santé et elles faciliteront la gestion des urgences en matière de santé publique.
Enfin, nous entendons aider les Canadiens à vieillir dans la dignité et plus près de chez eux grâce à l'accès à des soins à domicile ou encore à des soins de longue durée sûrs. Beaucoup d’aînés veulent rester chez eux aussi longtemps que possible, mais ils n’ont pas le soutien nécessaire pour le faire en toute sécurité.
Une collaboration est en cours avec les provinces et les territoires pour les aider à améliorer l’accès aux soins à domicile et aux soins de longue durée. Cela comprend les investissements existants de 6 milliards de dollars pour les soins communautaires et à domicile. L’investissement que nous avons annoncé la semaine dernière comprend aussi une enveloppe supplémentaire de 1,7 milliard de dollars sur cinq ans en appui aux augmentations de salaire parmi les préposés aux bénéficiaires et dans les professions connexes. C'est extrêmement important, et des membres du syndicat international des employés de services m'en ont d'ailleurs parlé pas plus tard que la semaine dernière.
Investir dans ces cinq domaines de priorités communes contribuera à réparer les dégâts causés par la COVID-19 et à préparer le système de santé aux défis futurs.
Nous savons que les provinces et les territoires ont des problèmes qui leur sont propres. J'en viens ainsi au point suivant, les ententes bilatérales.
Les provinces et les territoires pourront adapter leur entente bilatérale de manière à répondre à leurs besoins démographiques ou géographiques particuliers. En effet, les besoins en matière de santé des Canadiens varient d’un bout à l’autre du pays. Les Yukonais, les Néo-Brunswickois et les Prince-Édouardiens n'ont pas tous exactement les mêmes. Les ententes comprendront aussi des plans d’action pour garantir que des progrès concrets sont réalisés, chiffres à l'appui.
Pour ce qui est de la Loi canadienne sur la santé, chaque entente bilatérale devra appuyer des principes fondamentaux communs, le premier étant notre compétence partagée aux termes de la Loi canadienne sur la santé. Autrement dit, les gouvernements doivent assurer la prestation des services médicaux nécessaires en fonction du besoin, et non de la capacité ou de la volonté individuelle de payer.
Au Canada, tout ce qu’on devrait avoir à présenter pour avoir accès à des soins de santé, c’est une carte d'assurance-maladie, pas une carte de crédit. Cela signifie également que, conformément à la loi, s’il est démontré que des patients ont dû payer pour des services de santé médicalement nécessaires, comme un avortement, les paiements de transfert du Canada en matière de santé de la province ou du territoire devront faire l’objet d’une déduction obligatoire. Il y a déjà un précédent à cela.
Comme l’a rappelé le la semaine dernière, la Loi canadienne sur la santé oblige les gouvernements à protéger, à favoriser et à améliorer le bien-être physique et mental des habitants du Canada, et à faciliter un accès satisfaisant aux services de santé, sans obstacle d’ordre financier ou autre.
Les gouvernements doivent aussi garantir un accès équitable aux services de santé et veiller à ce que cet accès soit appuyé par un système de santé publique robuste.
De plus, les ententes bilatérales vont refléter notre engagement commun à l'égard de l’équité en santé et la réconciliation avec les peuples autochtones. Nous allons travailler ensemble pour nous assurer que les peuples autochtones de toutes les régions du pays ont accès à des services de santé de qualité, respectueux de leur culture et exempts de racisme et de discrimination.
Enfin, les ententes permettront de garantir un accès plus équitable à d’autres groupes mal desservis et dignes d’équité, notamment les Canadiens des régions rurales et éloignées, et ceux des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
[Français]
Lorsqu'il s'agit du système de santé canadien, le défi est de taille. Les Canadiens et nous tous comptons sur le système pour prendre soin de nous, de nos familles et de nos proches. Nous nous attendons à ce qu'il soit là lorsque nous en avons besoin.
Nous nous trouvons à un point critique. Non seulement des fissures sont apparues dans le système de santé, mais elles se sont élargies. Nous devons maintenant agir rapidement pour sauver le système que chérissons toutes et tous.
Nous devons travailler ensemble — provinces, territoires, intervenants, fournisseurs de soins et gouvernement du Canada — pour combler ces écarts avant que les problèmes auxquels nous sommes confrontés s'aggravent.
[Traduction]
La semaine dernière, nous avons décidé tous ensemble de faire un grand pas en avant. Il y a encore beaucoup à faire, mais avec cette approche, celle que le gouvernement a proposée et que les premiers ministres provinciaux et territoriaux ont acceptée, nous nous orientons dans la bonne direction, et la voie est toute tracée.
Le gouvernement est impatient de travailler avec les provinces et les territoires pour faire avancer le dossier dans les semaines à venir. Les Canadiens comptent sur nous.
:
Madame la Présidente, j’espère que les députés finiront par comprendre que l’utilisation de mots vides de sens n’aide pas les Canadiens. Je ne sais pas exactement comment faire valoir ce point, car il semble échapper à beaucoup des personnes qui tentent de participer aux travaux ici.
Ce que nous savons très clairement, c’est que notre système de santé, comme l’a mentionné avec beaucoup d'émotion l’ancien président de l’Association médicale canadienne, est un système qui est sur le point de s’effondrer. Continuer à parler de grandes idées et de priorités ne permettra jamais de concrétiser quelque idée que ce soit au pays, alors que c'est ce dont nous avons réellement besoin. Pour parler simplement, il nous faut des personnes qui vont réellement faire quelque chose.
De nombreux groupes ont avancé d’excellentes idées: voies à suivre, feuilles de route, priorités, et cetera. On dit que beaucoup d’argent va être dépensé, a été dépensé ou devrait être dépensé, mais quel est le résultat? Le système ne change pas.
Nous savons qu’après huit ans de gouvernement libéral, les gens attendent et attendent encore. Très malheureusement, ils attendent maintenant jusqu’à leur mort. C’est la nature ridicule et déchirante d’un système que nous, à la Chambre, et le gouvernement — car je blâme carrément le gouvernement libéral — avons laissé se produire. Des gens meurent littéralement aux urgences. C’est à ce moment-là qu'il faut commencer à se demander comment faire pour que tout fonctionne et quel genre de leadership le gouvernement fédéral doit exercer pour changer le système.
J’ai eu la chance de travailler dans le système de santé en tant que médecin de famille pendant 26 ans. Pendant 4 de ces années, j’ai servi notre pays dans l’armée. Même à l’époque, nous savions parfaitement qu’il y avait une pénurie de médecins. Une partie du travail que je devais faire en tant que médecin consistait à me rendre dans d’autres bases du pays pour que des médecins puissent prendre des vacances. Nous procédions par rotation.
Quand j'ai réintégré la vie civile en travaillant dans un cabinet à Truro, en Nouvelle-Écosse, il est devenu évident que des changements se produisaient dans le système de santé. Bien sûr, comme nous le savons tous, la population vieillit, ce qui se ressent peut-être plus dans les provinces de l’Atlantique et au Québec qu’ailleurs au pays, mais à l’époque, nous savions aussi qu'il y avait de moins en moins de ressources disponibles, tant financières qu'humaines, dans le milieu de la santé.
J’ai eu le privilège et l’occasion de participer à l’étude sur les ressources humaines en santé que le Comité permanent de la santé a réalisée. C’était une bonne étude, mais je ne suis toujours pas tout à fait certain qu'on a déterminé comment mettre en pratique les idées qui en sont issues. L’une des choses qui m’attristent le plus, c’est de savoir que les gens avec qui j’ai eu la chance de travailler et qui continuent de travailler dans le système se sentent pour ainsi dire épuisés, fatigués, excédés, en colère et blessés. Comment pouvons-nous commencer à redresser la situation? À défaut de considérer le système dans son ensemble et de commencer à chercher des idées pour changer les choses, et les changer rapidement, nous allons continuer dans la même voie, peu importe combien d’argent nous injectons dans le système. Nous devons nous concentrer sur les personnes, qui constituent le plus grand atout du système.
J’ai entendu mon collègue libéral dire que les données sauvent des vies. Je dois dire que cela me brise le cœur de l’entendre dire que les données sauvent des vies. Ce sont les gens qui sauvent des vies. Ce sont les médecins et le personnel infirmier qui travaillent en première ligne, aux urgences et dans les petites localités de tout le pays qui sauvent des vies. Les données sont-elles utiles? Bien sûr, sauf qu'on parle de stratégies de données depuis je ne me rappelle même plus quand, depuis l’âge de pierre, et qu'on n’a toujours pas de stratégie de données en bonne et due forme.
Nous pouvons en parler en long et en large, mais tant que quelqu’un n’aura pas le courage de commencer à mettre les choses en œuvre en collaborant avec les gouvernements provinciaux, il ne finira jamais par se passer quoi que ce soit. Pour moi, c’est ce que je trouve le plus énervant depuis que je suis arrivé ici, il y a 18 mois. Quand les choses bougent-elles au gouvernement? Quand se font-elles? Qui fait le travail?
Nous pouvons avoir des priorités, des idées et ce genre de choses. Je ne dis pas que le gouvernement libéral n’a pas de priorités et d’idées ni qu’il ne consacre pas d’argent à divers objectifs, sauf que ce sont des objectifs avec lesquels je ne suis pas nécessairement d’accord.
Je pense que l’autre problème, c’est que rien ne se fait. Quand est-ce que quelque chose va enfin bouger? Quand est-ce que Beau Blois, un urgentologue de Truro, en Nouvelle-Écosse, va enfin sentir que les choses changent, sur le plan opérationnel, grâce à ce que nous faisons?
Encore une fois, nous pouvons utiliser toutes sortes de mots vides de sens et discuter encore et toujours des mêmes sujets, mais pour cet homme, qui a aussi une famille, qui dirige une entreprise et qui travaille très fort dans notre collectivité, quand les rouages opérationnels vont-ils se mettre en marche? Quand va-t-il enfin se passer quelque chose de différent? D’ici là, nous savons que le système qui laisse tomber les Canadiens et les travailleurs de la santé du Canada demeurera tel qu'il est.
Personnellement, ayant été dans cette position, c’est quelque chose qui me rend très, très triste. Je sais personnellement que les gens qui travaillent dans le système se soucient profondément de leurs patients et font du bon travail, et ils se soucient aussi beaucoup du système. Ils sont conscients de ses difficultés. Ils appellent tous les jours avec des idées et des façons de l’améliorer selon eux. Je pense que ce qui est honteux, c’est qu’après huit ans de gouvernement libéral, tout ce que nous obtenons, ce sont des idées, de la planification et des priorités et des paroles vides de sens qui ne se concrétisent pas.
Je sais ce qui va se passer aujourd’hui. Quelqu’un de l’autre côté de la Chambre va me répondre que c’est la faute du gouvernement provincial et que ce sont des questions de compétence, et devinez ce qui se passe? Absolument rien ne se passe.
C’est la partie la plus malsaine de tout cela. Nous pouvons en parler jusqu’à la nuit des temps, mais il ne se passera rien tant qu'on ne créera pas une occasion de changement et qu'on n'appliquera pas de mesures concrètes. L’urgentologue, le Dr Beau Blois, continuera donc de faire ce qu’il essaie de faire, même s’il travaille très fort pendant de longues heures dans une multitude de milieux de soins de santé différents dans ma région.
Un autre médecin avec qui j’ai travaillé pendant de nombreuses années, le Dr Wayne Pickett, travaille dans quatre ou cinq services d’urgence différents dans les régions rurales de la Nouvelle-Écosse. Pourquoi le fait-il? Simplement parce qu’il y a un besoin. Il est extrêmement compétent. C’est un médecin compatissant, et j'accepterais volontiers qu’il me soigne si jamais j’en ai besoin.
Cela dit, comment pouvons-nous changer la vie des Drs Wayne Pickett de ce monde? Comment pouvons-nous changer les choses pour voir des changements concrets sur le terrain, pour que tous ceux dont nous voulons parler, les Mary Smith et les Edna de ce monde, reçoivent des soins?
Comment leur annoncer qu’ils n’ont plus de médecin de famille et qu’ils auront de la difficulté à faire renouveler leurs ordonnances? Comment pouvons-nous aussi nous tourner vers les soins virtuels et en faire une réalité?
Nous avons eu des discussions au sujet des soins virtuels, mais si nous consultons un médecin, et que cette consultation se résume à le voir sur un écran, que personne n’est là pour nous examiner, comment saurons-nous que ce que nous avons dit au médecin est exact, que nous ne nous sommes pas trompés? Comment pouvons-nous corriger le fait que le recours aux soins virtuels augmente considérablement la quantité d’imagerie diagnostique qui doit être effectuée?
Pourquoi? C’est parce que le médecin, au lieu de nous examiner lorsque nous avons mal au bras, dit: « Votre bras vous fait mal, et ce n'est pas drôle, alors faisons une radiographie. » Par contre, si nous consultions en personne un praticien expérimenté, capable de nous examiner, celui-ci verrait que nous n’avons peut-être pas besoin d’une radiographie, et que le problème est ailleurs.
Ce sont des problèmes auxquels nous faisons face. Quand on y pense, nous avons un dossier médical électronique en Nouvelle-Écosse. Je pense que cela vaut la peine d’être expliqué, parce que je ne suis pas tout à fait certain que tout le monde comprend comment cela pourrait fonctionner.
Si j’ai accès à un système de dossier médical électronique dans mon bureau, que je travaille à l’urgence et que l’un de mes patients s'y présente, je peux consulter son dossier. Toutefois, si le patient d’autre médecin vient à l’urgence, je ne peux pas consulter son dossier médical électronique même si son médecin de famille utilise le même système que moi. Cela n’a aucun sens.
Tant que nous ne prendrons pas ces problèmes très concrets et que nous ne déciderons pas de changer les choses, tout ce que nous ferons à la Chambre des communes, c’est de prononcer des paroles vides de sens qui rempliront le hansard. Voilà quelques exemples de mesures très concrètes que nous pourrions prendre.
Je ne suis pas particulièrement critique, mais je pense que nous avons un système décent en Nouvelle-Écosse. Je sais que c’est la même chose partout au pays. Il y a des gens qui ont du mal à obtenir des analyses sanguines. Il faut beaucoup de temps pour prendre un rendez-vous. Nous avons maintenant une combinaison de systèmes qui sont difficiles d’accès pour les aînés parce qu’ils sont informatisés. Comment pouvons-nous corriger la situation? Comment pouvons-nous aider les aînés de nos collectivités qui sont aux prises avec ce problème?
Lorsque nous examinons ces aspects, nous savons qu’il y a des enjeux importants qui exigent des mesures concrètes. Je me rends compte que, dans cette grande institution qui est la nôtre, il est facile de dire que tel problème relève des provinces. Nous n’avons pas de leadership ici. Nous devons commencer par examiner les idées novatrices et la façon dont nous pouvons les relier d’une province à l’autre. Quand il y a une crise au Canada, nous savons que le fédéral peut faire preuve d’un leadership fédéral important, malheureusement ce n'est pas le cas actuellement.
Je vais changer un peu de sujet et parler de santé mentale. On a beaucoup parlé de santé mentale, mais on n’a pas fait grand-chose. Nous savons que depuis la pandémie un Canadien sur trois a grandement souffert en raison de problèmes de santé mentale. Nous savons aussi que le gouvernement libéral a préparé des études qui laissent entendre que 25 % des Canadiens n’ont pas accès à des soins de santé mentale. Je pense que ce pourcentage devrait être ramené à zéro. Personne ne devrait avoir de la difficulté à obtenir des soins de santé mentale. Permettre que cela se produise dans notre pays, le meilleur pays du monde, est une honte. C’est absolument inacceptable.
Qu'est-ce qui est au cœur de toute cette situation? Je pense qu'il y a plusieurs éléments. C'est un reflet de l'état du pays. La triste réalité, c'est que rien ne va plus. Les gens se sentent vaincus. Ils ne sentent pas qu'il y a de l'espoir. Ils n'ont pas l'impression d'avoir un avenir. Ils n'ont pas l'impression d'avoir une voix. Quand les gens se sentent ainsi, nous devons réfléchir à ce que cela nous fait ressentir. Comment cela nous pousse-t-il à nous valoriser et à valoriser notre contribution, non seulement à l'égard de notre famille, mais aussi de notre pays et de nos collectivités? Comment dynamiser les gens pour qu'ils aient réellement l'impression de contribuer au pays et qu'ils obtiennent de bons commentaires pour le valider?
Quels sont les autres aspects importants de la santé mentale? Il y en a quelques-uns. Les conseillers et les psychothérapeutes nous ont rappelé que le gouvernement libéral continue d'appliquer la TPS à leurs services, ce qui constitue un fardeau. Nous savons qu'il serait très facile de permettre aux conseillers et aux psychothérapeutes de ne pas facturer la TPS pour leurs services, ce qui permettrait à un plus grand nombre de Canadiens d'avoir accès aux services qu'ils méritent.
Qu’en est-il du financement de la santé mentale? Les gens qui écoutent ce que nous faisons aujourd’hui savent que la plateforme de 2021 du gouvernement libéral prévoyait une somme pouvant atteindre 4,5 milliards de dollars pour la santé mentale, dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé. Pourtant, les années passent et il n'y a toujours rien. L’énoncé économique de l’automne a été présenté. Le prochain budget arrive bientôt et sera l'occasion d'annoncer des sommes supplémentaires.
Je dois mentionner quelque chose. J’ai fait partie du Comité sur l’aide médicale à mourir, dont les membres voulaient parler de financement. J’étais d'accord. Je voulais que nous parlions de financement et j'ai posé la question: « Où sont les 4,5 milliards de dollars pour la santé mentale dans le Transfert canadien en matière de santé? » Le député d’en face a eu l’audace de nous dire que l'argent avait été transféré. Pourtant, tous les députés savent que pas un sou destiné à la santé mentale n’a été transféré dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé.
Si ce n’était pas si révoltant, répugnant et inapproprié, ce serait vraiment drôle parce que le député a dit que le gouvernement avait peut-être transféré cette somme sous une autre étiquette. Pourquoi aurait-il fait cela? Après avoir annoncé un transfert de 4,5 milliards de dollars, le gouvernement voudrait me faire croire que l'argent a été envoyé sous une autre étiquette. C’est de la foutaise. C’est honteux.
Voilà où nous en sommes, et les Canadiens souffrent. J’ai entendu mon collègue d’en face dire qu’il s’était rendu compte que les Canadiens souffraient de problèmes de santé mentale. Si les libéraux ont promis cet argent, pourquoi ne l’envoient-ils pas tout simplement aux provinces pour leur permettre de passer à l’action?
Ce que nous dira le gouvernement est étrange, et je veux mettre ces propos en lumière. Le gouvernement libéral dira aux Canadiens qu’il ne veut pas transférer l’argent parce qu’il veut que les provinces rendent des comptes sur l'utilisation de l'argent. Le gouvernement libéral gaspille des sommes astronomiques, mais cela ne l'empêche pas, en même temps, de retenir l’argent qui pourrait améliorer la santé mentale des Canadiens. Il invoque la reddition de comptes comme motif pour ne pas envoyer l'argent. Il gaspille de l’argent tous les jours, mais il ne veut pas aider les gens qui ont des problèmes de santé mentale. Il m'apparaît absolument et scandaleusement ridicule que mes collègues d’en face nous servent ce genre de réplique.
Le gouvernement libéral actuel est au pouvoir depuis huit ans, et quel est son bilan? Peut-être que des statistiques pourraient nous éclairer.
Lorsqu'un médecin de famille se rend compte qu'un patient souffre d'un problème dont il ne peut pas s’occuper lui-même, il envoie le patient chez un spécialiste qui pourra recommander un traitement. Je ne sais pas si les députés connaissent le temps d’attente, mais il est de six mois. Il s’agit du temps d'attente le plus long des 30 dernières années.
Ce qui est peut-être une statistique encore plus triste, c’est que 5 millions de Canadiens n’ont pas accès à des soins primaires, dont peut-être 130 000 dans ma propre province, la Nouvelle-Écosse. Nous savons qu’il y a 1,228 million de personnes qui attendent une chirurgie au Canada.
Nous pourrions également nous pencher sur l’imagerie diagnostique. Pour les gens qui ne savent pas ce que c'est, il s’agit de tomodensitogrammes, d’imagerie par résonance magnétique et de radiographies ordinaires. Nous savons que les temps d’attente pour ces examens n’ont jamais été aussi longs.
Que savons-nous d’autre? Nous savons que nous avons des pénuries de médicaments dans ce pays. Nous avons fait venir Santé Canada et le au comité de la santé pour parler des pénuries d’ibuprofène et d’acétaminophène pour enfants, et quelles réponses avons-nous obtenues? Absolument aucune. Ils ont dit qu’ils allaient y travailler et qu’ils allaient peut-être en fournir une, mais nous savons que lorsque les gens se rendent dans leurs pharmacies, les rayons sont toujours vides.
Que savons-nous d’autre? Nous savons qu’il y a des pénuries critiques de tous les antibiotiques oraux pédiatriques que, si je travaillais comme médecin de famille, je prescrirais aux enfants ayant des infections bactériennes. Nous savons qu'il manque de chacun de ces antibiotiques. Comme je l’ai dit précédemment, nous savons aussi, d’après la Dre Katharine Smart, ancienne présidente de l’Association médicale canadienne, que notre système est au bord de l’effondrement.
Que savons-nous d’autre? Après huit ans de gouvernement libéral, nous savons, comme je l’ai mentionné d’entrée de jeu, que des gens meurent dans les urgences du pays. Quelqu’un est mort dans ma propre circonscription, à Amherst, dans une urgence; c'était une dame nommée Holthoff. C’est un triste état de fait. Il n’y a pas de mots pour décrire cela. Ce sont des choses qui ne devraient pas se produire au Canada.
Nous savons, après huit ans de gouvernement libéral, que le a refusé de rencontrer les premiers ministres provinciaux et territoriaux. Lorsqu’il a fini par les rencontrer et qu'il leur a présenté un plan, il leur a dit: « Voici votre argent. Allez-vous-en. Je ne veux plus vous entendre parler de cela. »
Nous savons qu’il y a une crise importante dans le système de soins de santé, et nous savons qu’en ce moment, elle est supportée par les gens qui continuent à y travailler, des gens avec qui j’ai eu le privilège et l’occasion de travailler. Nous savons que si nous ne concrétisons pas nos idées dans cette auguste enceinte, rien ne changera. Je crains, hélas, que rien ne change et que nous continuions sur la même voie. Nous avons besoin d’un grand dirigeant dans ce pays, et pour l’instant, nous ne l’avons pas.
Je vais conclure avec une idée intéressante. Si les gens veulent une solution pour le système de santé, ils devraient élire un gouvernement conservateur.
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Madame la Présidente, je tiens à préciser que je vais partager mon temps de parole avec mon mentor, le député de .
Je pense qu'avoir une discussion sur la place du privé en santé est un excellent moyen d'arriver à faire la distinction entre certaines positions idéologiques. D'un côté, il y a des gens qui se présentent comme étant social-démocrates ou progressistes, même si ce dernier terme est un peu galvaudé, et, de l'autre côté, il y a des gens qui auraient plutôt une vision néo-libérale, qui s'inscrit dans le libéralisme classique, où souvent les positions se structurent dans une vision idyllique du marché; c'est le tout au marché. Quand on parle de la place du privé en soins de santé, on revient à ces clivages.
Je dis cela parce que, au Bloc québécois, nous avons tendance, comme les gens du NPD, à nous définir comme étant des progressistes, des social-démocrates.
À titre d'exemple, si on cherchait à définir ce qu'est un progressiste, un social-démocrate, on pourrait revenir sur certaines luttes qui ont été faites. Je pense aux luttes en vue d'avoir une meilleure répartition de la richesse, qui nous permet d'avoir une égalité des chances, qui est plus structurée par l'État. Je pense aux luttes des femmes et aux luttes du mouvement ouvrier. Je dirais même qu'un progressiste est quelqu'un qui défend aussi la laïcité. Je ne crois pas que mes collègues du NPD partageront cet avis. Effectivement, la question de la neutralité de l'État revient souvent lorsqu'il est question de progressisme.
Là où je veux en venir, c'est que le Québec est probablement l'une des sociétés les plus progressistes au Canada. Si on regarde les choix qu'a faits le Québec, on va voir des services de garde qui sont arrivés en 1997. Ici, on vient de mettre cela en place avec plus de 20 ans d'écart. C'est la même chose pour les congés parentaux ou pour l'assurance-médicaments. Le Québec est un gouvernement et une société qui, à mon avis, est un peu plus progressiste que le Canada. C'est le choix que fait le Québec.
J'aimerais faire une distinction. Je vois ce qu'on essaie de faire par cette motion. Le Bloc québécois va voter contre cette motion. Si nous votons contre cette motion, on va dire que les gens du Bloc québécois ne sont pas progressistes et qu'ils sont pour qu'il y ait plus de soins privés en santé. Or ce n'est pas le cas. C'est une explication un peu simpliste.
Je ne veux pas taxer mes collègues néo-démocrates de faire du populisme. On sait ce qu'est la définition du populisme. Souvent, il s'agit d'utiliser des explications fort simplistes pour essayer de rendre compte de réalités complexes. Les soins de santé au Canada, c'est une réalité qui est complexe. Le fait d'être contre cette motion ne signifie pas forcément qu'on est pour que le privé occupe une plus grande place dans le système de soins de santé. La distinction que j'ai envie de soumettre entre le progressisme du NPD et celui du Bloc québécois tient au fait que le progressisme du NPD s'explique dans un fédéralisme centralisateur, voire un fédéralisme prédateur. Je veux qu'on retienne cela. Je ne veux pas utiliser un gros mot, mais il faut appeler un chat un chat. C'est un fédéralisme qui veut constamment envahir les champs de compétence des provinces.
Finalement, quand je regarde de plus près la motion du NPD — nous y reviendrons tantôt —, j'y vois du paternalisme. Ottawa croit savoir mieux que les autres. À Ottawa, nous, les législateurs à la Chambre, nous allons expliquer aux provinces comment fonctionne le système de santé et c'est nous qui avons la bonne vision des choses. C'est ce que je comprends dans la motion de mes collègues du NPD.
C'est aussi une motion qui est centrée essentiellement sur l'Ontario et je soulignerai simplement au passage que c'est encore une fois la manifestation du fait que le NPD est quelque peu déconnecté du Québec. Passons rapidement à autre chose.
Qu'auraient dû faire mes collègues s'ils avaient eu véritablement à cœur la question des soins de santé? Ils auraient dû s'attaquer au problème central, qui est le problème structurel.
Le problème qu'on affronte aujourd'hui, c'est un problème structurel où la santé est affectée par le désengagement financier du gouvernement fédéral. Je le donne en mille: ce désengagement a été documenté de long en large par le concept de déséquilibre fiscal. Si mes collègues du NPD avaient été sérieux, ils se seraient penchés sur la question du déséquilibre fiscal et sur le désengagement du gouvernement fédéral.
Donnons un exemple. Dans les années 1990, en 1996-1997, le gouvernement fédéral a fait des coupes récurrentes de 2,5 milliards de dollars dans les transferts aux provinces. Au Québec, à l'époque, c'est Lucien Bouchard qui était là. Il a dû faire avec ces compressions, qui ont déstructuré complètement le système de soins de santé au Québec. De mauvaises langues ont souvent dit que Lucien Bouchard était un politicien néolibéral parce qu'il avait fait des compressions en santé. Or au même moment où il créait un système de services de garde à 5 $ et mettait en place une politique familiale, il se voyait étranglé par le gouvernement fédéral et dans l'obligation de réduire les services en santé offerts à la population. C'est l'exemple type de ce fédéralisme de prédateur dont je parlais tout à l'heure.
Si je reviens au déséquilibre fiscal, j'aimerais simplement donner la définition qui m'apparaît la plus intéressante. C'est celle qu'on retrouve dans le rapport Séguin. Je le cite: la structure des dépenses des provinces fait en sorte qu'elles croissent plus vite que l'économie alors que celle du fédéral croît à peu près au même rythme. En outre, lorsqu'il veut réviser ses dépenses, le fédéral n'a qu'à agir unilatéralement en coupant les transferts aux provinces sans autres conséquences politiques pour lui-même.
« Sans autres conséquences politiques pour lui-même »: c'est ce qu'a fait Paul Martin dans les années 1990. Il a équilibré son budget sur le dos des provinces. Qui en a payé le prix politique? Ce sont les différents premiers ministres et ministres de la Santé qui se sont présentés au Québec et qui ont été tenus responsables des manques dans le système de soins de santé, parce qu'Ottawa avait étranglé les ressources.
La réponse du NPD à quelque chose comme le déséquilibre fiscal, c'est de dire que, si on met du financement pour les provinces, on devrait mettre des conditions. C'est la quintessence de ce qu'est, à mon avis, le fédéralisme prédateur. Le terme ne vient pas de moi, mais d'un ministre de la Santé au Québec, qui était libéral et qui n'avait absolument rien à voir avec les souverainistes et les indépendantistes.
Le déséquilibre fiscal est documenté de façon assez impartiale. Je pense notamment au Conference Board du Canada, qui, dans de nombreuses études, fait la démonstration suivante: si rien n'est fait d'ici 2030-2031, l'ensemble des provinces va crouler sous les déficits, pendant que le gouvernement fédéral, lui, va nager dans les surplus. Le directeur parlementaire du budget a aussi fait cette démonstration à de nombreuses reprises.
Quand je regarde la motion proposée par le NPD, ce que je vois, c'est une intervention directe dans les champs de compétence des provinces. La santé ne relève pas de la Chambre des communes.
Il y aura bien entendu, au Québec et dans les autres provinces, des gouvernements qui auront des orientations qui sont discutables, mais tel est le jeu de la démocratie. Si on n'est pas satisfait des propositions qui sont faites dans les différentes assemblées, on n'a qu'à se présenter dans ces assemblées. Si ce qui préoccupe véritablement mes collègues du NPD, ce sont les soins de santé, ils n'ont qu'à se présenter au Québec, en Ontario, en Saskatchewan, au Manitoba et s'attaquer aux systèmes de soins de santé. Ce n'est certainement pas à la Chambre des communes de le faire.
Je veux terminer en démontrant ce fédéralisme prédateur?qu'on retrouve dans des propositions du NPD. Imposer des normes nationales dans les établissements de soins de longue durée; c'est de l'ingérence. Embaucher du personnel en santé; c'est de l'ingérence. Investir dans la santé mentale et empêcher le recours au privé en santé — la base de leur motion —; c'est encore une fois de l'ingérence.
Pour comble d'injure, si les néo-démocrates avaient fait leur travail, et je suis sûr que mon collègue de présentera cela abondamment, ils auraient regardé l'arrêt Chaoulli et se seraient rendu compte que, s'ils veulent aller à l'encontre des provinces dans l'application des soins de santé, ils ont deux choix.
L'un de ces choix, c'est d'avoir recours à la disposition de dérogation qu'ils ont décriée la semaine dernière dans le cadre du débat sur une de nos motions de l'opposition.
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Madame la Présidente, je vais commencer mon discours en disant que je suis bien d'accord avec mon collègue de Jonquière. Il a bien de l'allure.
J'ajouterais à la liste des problèmes de ce gouvernement le fait qu'il est incapable de faire un chèque de paie convenablement depuis des années. Je suis à la Chambre depuis 2015, et nous entendons parler du système de paie Phénix depuis 2015. J'ai été avocat avant d'être député et j'avais des clients commerciaux. S'ils n'avaient pas été capables de faire des chèques de paie à leurs employés, ils auraient fait faillite et ils auraient été poursuivis. Je vais passer à autre chose, mais disons que la compétence de ce gouvernement pour gérer les affaires des provinces laisse à désirer.
Dans la motion actuelle du NPD, je dirais qu'il y a deux lacunes majeures. D'abord, elle ne respecte pas le partage des champs de compétence prévus dans la Loi constitutionnelle de 1867. On sait que la question du régime de santé ne relève pas du fédéral, mais des provinces. Le rôle du fédéral, n'en déplaise à mon collègue d'en face, est de transférer l'argent aux provinces pour que les provinces puissent gérer leur système de santé. On le disait, le gouvernement fédéral n'a pas de compétences dans bien des domaines, et il n'en a certainement pas en santé non plus. Le fédéral ne gère aucun hôpital, aucune clinique, il ne gère strictement rien en matière de santé. Vouloir imposer sa manière de voir les choses aux provinces relève du rêve.
Ensuite, il y a la question de la Charte canadienne des droits et libertés. En vertu de la Charte, on ne peut pas limiter l'accès aux soins de santé privés dans les provinces. C'est ce qu'on a indiqué dans un arrêt de la Cour suprême. Je vais y revenir plus longuement.
Quand je regarde ce problème constitutionnel, je constate que le NPD ne semble pas réaliser que le fédéral n'a rien à voir en santé. J'y pensais ce matin et je me disais que c'était une légende. Le NPD rêve d'un gouvernement fédéral totalitaire qui contrôle tout, d'un pays où tous les pouvoirs relèvent du fédéral, d'une instance suprême. C'est la légende fédérale et c'est le rêve du NPD.
M. Mario Simard: C'est le mythe?
M. Rhéal Fortin: Madame la Présidente, le mythe, la légende, voilà ce dont on parle aujourd'hui. Au-delà de cette légende, il y a un problème d'ordre constitutionnel, car la santé ne relève pas du fédéral, mais plutôt des provinces. Il y a aussi un problème relatif à la Charte canadienne des droits et libertés, laquelle protège un certain nombre de droits. Elle protège entre autres la vie privée à l'article 7.
Or, ce n'est pas la première fois qu'une situation comme celle-ci est portée devant les tribunaux. Mon collègue de a parlé rapidement de l'arrêt Chaoulli de la Cour suprême, qui date de 2005. Le juge en chef, le juge McLachlin, appuyé par les juges Major et Bastarache, était d'accord sur les conclusions de la juge Deschamps. Je cite la décision:
[L]a prohibition de souscrire une assurance maladie privée contrevient à l'art. 1 de la Charte québécoise et n'est pas justifiable au regard de l'art. 9.1. La prohibition contrevient également à l'art. 7 de la Charte canadienne et n'est pas justifiée au regard de l'article premier de ce texte. Bien qu'il appartienne au législateur québécois de décider du genre de système de santé qui doit être adopté au Québec, la mesure législative qui s'ensuit doit, comme toutes les règles de droit, être conforme à la Charte canadienne.
Je répète qu'on mentionne qu'il appartient au « au législateur québécois de décider du genre de système de santé qui doit être adopté au Québec ».
La Cour suprême l'a dit il y a plus de 15 ans, mais les députés du NPD n'ont pas lu les décisions de la Cour suprême. Ce n'est pas grave. Je sais qu'ils ont d'autres choses à faire, comme rêver à cette légende totalitaire canadienne et tenter d'en faire la promotion. Ce n'est pas simple et je ne voudrais pas être à leur place. Je comprends qu'ils puissent être occupés.
Cependant, il est quand même important de lire la Constitution et la Charte au moins une fois pour savoir un peu de quoi on parle et pour éviter des pièges aussi gros que celui-ci. Les néo-démocrates se sont eux-mêmes tendu ce piège en proposant d'une part que le fédéral s'introduise dans les champs de compétence des provinces et du Québec, et, d'autre part, que le fédéral contrevienne complètement aux dispositions de la Charte.
Cela dit, est-ce que c'est fatal? Empiéter sur les champs de compétences, oui, c'est fatal.
Je ne pense pas que le fédéral ait quoi que ce soit à faire dans les champs de compétence des provinces. Il peut bien s'y risquer, mais cela va se retrouver devant la cour. Après quelques années, la Cour suprême va dire que, comme cela a déjà été dit, on ne peut pas aller là. Le fédéral peut l'essayer s'il le veut. On verra.
Est-ce que la question de la Charte est fatale? Non, ce ne l'est pas. Je suis obligé d'en convenir.
On pourrait contrevenir aux dispositions de la Charte et dire que c'est tant pis pour l'article 7, mais qu'on va quand même adopter une mesure qui interdit l'accès aux soins de santé privés pour les infirmières. Même si cela contrevient à la Charte, on pourrait le faire. Comment pourrait-on le faire? C'est facile. Une disposition le prévoit dans la Charte. Il s'agit de l'article 33, qui dit:
Le Parlement ou la législature d'une province peut adopter une loi où il est expressément déclaré que celle-ci ou une de ses dispositions a effet indépendamment d'une disposition donnée de l'article 2 ou des articles 7 à 15 de la présente charte.
L'arrêt Chaoulli nous parlait de l'article 7. Si je lis la Charte, je constate que je peux y déroger. Oui, ce que propose le NPD contrevient aux dispositions de la Charte canadienne des droits et libertés. Cela constitue un grand sacrilège, on le sait, mais on peut y déroger en utilisant l'article 33.
Le seul hic, c'est que, pas plus tard que cette semaine, il y a quelques heures à peine, le NPD déchirait sa chemise et criait au scandale parce que le Québec osait utiliser cette disposition de dérogation pour protéger le français et la laïcité au Québec. Notre fédéral canadien, scandalisé, disait qu'il irait devant la Cour suprême et lui demanderait de déclarer que les provinces ne peuvent pas utiliser la disposition de dérogation que son père leur a consentie, il y a déjà plusieurs années, lorsqu'il a fait adopter la loi. Il disait qu'il devait d'abord y avoir des procès, et ainsi de suite.
Nous disions que cela n'avait pas de sens, puisque l'article 33 dit: « Le Parlement ou la législature peut adopter une loi où il est expressément déclaré [...] ». C'est ce que le Québec a fait, c'est ce que le gouvernement fédéral déteste, et c'est ce que le NPD trouve absolument et incroyablement scandaleux. Toutefois, c'est ce que les néo-démocrates vont devoir faire s'ils veulent aller au bout du raisonnement de leur motion.
Au fait, vont-ils aller au bout du raisonnement de leur motion? Peut-être. Si c'est le cas, nous pourrons revenir avec notre motion, qu'ils ont défaite cette semaine. En effet, on ne peut pas être pour la crème glacée une journée, être allergique le lendemain et redevenir en faveur de celle-ci le surlendemain. Ça marche ou ça ne marche pas.
S'ils veulent que ça marche, je suis prêt à regarder cela. Ils auront toujours leur problème de champs de compétence, qui n'est pas réglé, mais on pourrait au moins régler l'aspect de la Charte. S'ils veulent continuer sur ce chemin, dans ce raisonnement-là, nous les suivrons et leur permettrons de demander une dérogation à la Charte. Nous comprendrons que c'est leur droit le plus strict.
Cependant, s'ils persistent à dire que nous ne pouvons pas le faire, je vois mal comment ils peuvent, en toute cohérence, aujourd'hui, nous dire: allons-y contre la Charte, allons-y contre le partage des pouvoirs.
Encore une fois, cette légende n'existe que dans l'esprit de mes estimés collègues du Nouveau Parti démocratique ou, devrais-je dire, du Nouveau Parti libéral-démocratique. Je ne sais plus trop comment l'appeler.
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Madame la Présidente, nous parlons aujourd’hui des soins de santé, auxquels les Canadiens sont attachés.
Notre système de soins de santé est la pierre angulaire de notre protection sociale à tous, qui que nous soyons, quels que soient nos revenus, où que nous vivions et quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. C’est le fondement dont les Canadiens dans tout le pays vantent les mérites, et il est aujourd’hui menacé. Il y a un projet insidieux et sournois en cours au Canada qui vise à supprimer cette protection même.
Cela a déjà commencé dans ma province d’origine, l’Alberta. La première ministre de l’Alberta affecte au système de soins de santé privé des fonds publics existants qui, autrement, seraient utilisés pour des services de soins publics. Cela revient à cannibaliser le système de santé public existant.
C'est une erreur, c’est un mythe de croire que la privatisation du système de santé peut améliorer la situation. Il n’échappe pas à de nombreux Canadiens qui ont dû mener ce combat auparavant, y compris le Nouveau parti démocratique, qui a toujours défendu avec fermeté notre système de santé public, que les provinces cherchent à réduire le financement et à supprimer les mesures de soutien destinées à notre système de santé public. En voyant cette détérioration, le public est incité à appuyer la privatisation des services de santé. C’est ce qui se passe actuellement. Notre système public est en train de tomber dans un piège classique de privatisation, qu’il s’agisse de l’éducation ou de la santé, dont le but est la destruction de notre filet de sécurité sociale.
Je regarde ce qui se passe dans ma province d’origine et je constate que des personnes ont bel et bien été sauvées grâce au système de santé public. La lutte a commencé et a pris de l’ampleur dans les Prairies. La Loi canadienne sur la santé visait à s’assurer que, peu importe qui nous sommes — le voisin agriculteur, le postier, l’enseignante ou le travailleur qui construit nos routes — et peu importe les difficultés économiques qui sévissent, nous allions faire preuve d'un minimum d'humanité.
Le gouvernement n’a pas pour seule mission de s’occuper du PIB de notre pays. Il doit veiller à ce que ceux qui permettent à notre pays de réaliser tant de choses et qui sont à l'origine des excédents puissent en bénéficier et décider de leur utilisation. Le gouvernement doit notamment veiller à ce que les services de santé répondant aux besoins de base soient fournis.
Supposons que notre pays décide d'imiter le projet de Danielle Smith qui consiste à remettre à chacun 375 dollars dans un compte pour privatiser le système de santé de la province. Si un tel projet était mis en œuvre à l’échelle du pays, des millions de personnes parmi nos concitoyens les plus vulnérables seraient laissées pour compte.
À preuve, dans un document qu’a publié la première ministre Danielle Smith à la School of Public Policy de l’Université de Calgary, elle prévoit, pour la santé, un montant de cofinancement pouvant aller jusqu’à 1 000 dollars par année, selon le revenu.
Elle écrit que lorsque les gens se seront habitués à l’idée de payer de leur poche pour davantage de choses, «?nous pourrons changer le débat sur les services de santé.?»
Il est honteux de sa part de vouloir enchaîner les personnes les plus vulnérables, qui ont le plus besoin de services de santé, en les soumettant à un plafond de 1 000 dollars. Nous savons qu’une nuit à l’hôpital coûte au moins 3 000 dollars. Qui veut-elle jeter à la rue? Qui veut-elle priver de soins?
De surcroît, les hôpitaux du pays sont aujourd’hui dans un état vraiment déplorable. Avant de proposer une solution comme celle de Danielle Smith, il faut d’abord briser le système. Il faut briser les services de santé publics. Et pour cela, on commence par s’attaquer aux travailleurs du système de santé public et à notre économie des soins.
Les hommes, les femmes et les personnes non binaires courageux qui travaillent dans notre système de santé aujourd’hui sont les mêmes qui nous ont aidés à surmonter l’un des pires cauchemars que notre pays ait connus, la pandémie mondiale, au cours de laquelle des millions de Canadiens auraient été abandonnés à leur sort si nous n’avions pas eu de système de santé public.
Malgré le sous-financement massif des services de santé et malgré la situation dans laquelle ces travailleurs ont été placés, ils ont fait preuve de courage. La Chambre les a félicités. Les conservateurs, les bloquistes et les libéraux les ont qualifiés de héros.
Lorsque je parle aux travailleurs de la santé de ma province aujourd’hui, ils ont l'impression d'être des zéros, car c’est ce qu’ils obtiennent à la table de négociation et dans leurs contrats. Lorsque nous valorisons les professionnels de la santé et ceux qui travaillent dans ce secteur, nous valorisons notre système de santé. Ces personnes ne sont pas en quête de profits. Elles cherchent des outils pour aider leurs voisins, les membres de leur famille, les gens avec qui elles ont grandi et les provinces qu’elles aiment. Cependant, leurs conditions de travail ne leur laissent pas beaucoup de choix. Elles doivent prendre la décision de quitter le système de santé complètement ou d'intégrer le secteur privé, qui est en pleine expansion et qui cherche à abuser d’eux, à leur enlever leurs droits et à tirer profit de ceux qui sont malades. C’est une honte.
L’Alberta peut être un endroit prospère, beau, fort et résilient tant que nous nous assurons que les principes sur lesquels nous nous sommes entendus et qui sont incarnés par notre loi provinciale sur la santé, c'est-à-dire par notre système de santé public, sont vraiment respectés et valorisés. Pour ce faire, il faut notamment se rappeler l’histoire et entendre le point de vue de ceux qui ont connu le système de santé avant qu’il ne soit nationalisé.
J’ai parlé à une infirmière à la retraite dans ma circonscription. Pas plus tard que la fin de semaine dernière, elle m’a demandé de mettre fin à la privatisation des services de santé. Elle sait exactement de quoi elle parle, car elle a vécu à l'époque les services relevaient du secteur privé. À l'époque où, en Alberta et dans d’autres provinces, le système national de santé n'avait pas encore vu le jour, pour être par la suite construit et défendu jusqu'à aujourd'hui, cette dame a dû acheter une coûteuse police d'assurance-vie pour son mari. Lorsqu’elle n’a pas plus été capable de payer les primes, l’assureur a mis fin à la police sans en éprouver le moindre scrupule. Son mari avait besoin d’insuline et de soins médicaux. Il a travaillé d'arrache-pied toute sa vie à la ferme, et ce type de travail comporte des réalités. Lorsque nous n’offrons aucun filet de sécurité sociale à ceux qui dépendent le plus de ce soutien, nous les abandonnons à leur sort, ce qui nuit à notre économie.
Nous devons prendre position contre les soins de santé à but lucratif à l’américaine, et c’est là une partie du problème. Nous avons des mégasociétés qui aimeraient bien s'enrichir avec l'argent des contribuables, qui aimeraient bien continuer à faire des profits sur le dos des gens qui ont besoin de ce soutien.
Notre rôle dans cette enceinte est de nous assurer que les Canadiens ont les outils et le filet de sécurité sociale pour pouvoir se relever lorsqu’ils tombent, parce que nous sommes tous humains. Les Canadiens se battent pour cela aujourd’hui. C’est ce pour quoi les néo-démocrates se battent aujourd’hui, pour un système de soins de santé public universellement accepté qui peut résister aux conditions de travail que nous imposons aux personnes qui se dévouent pour notre pays et qui ne s'en tirent pas mieux pour autant, et avec un gouvernement qui n’est pas prêt à leur assurer ces soins de santé. Nous nous battons pour ces enseignants, pour qu'ils puissent continuer à faire leur travail en première ligne, quoi qu’il leur arrive, notamment pendant la pandémie.
On cherche à diviser la classe ouvrière et on s'en prend aux travailleurs dans le but de détourner notre attention du véritable problème. Les entreprises qui recherchent le profit et les politiciens qu’elles soudoient ignorent cette question. Ils veulent que nous ignorions le fait qu'on s'en prend à notre système de santé public. Ils veulent que nous ignorions le fait que des chirurgies à but lucratif ont déjà lieu dans ma province, l’Alberta.
Le gouvernement libéral doit faire respecter la Loi canadienne sur la santé. Elle est claire. Il doit le faire et s’assurer que des personnes comme Danielle Smith ne continuent pas à financer le système de santé privé comme elles le font aujourd’hui. J’invite les libéraux à venir en Alberta pour jeter un coup d’œil à certains des systèmes de soins de santé privés, car ils n’y croient manifestement pas. Ils devraient parler aux gens qui ont besoin de ce service. Ils devraient leur parler de ce qu’il en coûte pour se faire remplacer une hanche.
Nous sommes ici pour défendre le système de santé public, et nous continuerons de le faire.
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Madame la Présidente, c’est un honneur de prendre la parole aujourd’hui à la Chambre au sujet de la motion du NPD.
Mes collègues et mes concitoyens savent certainement déjà ce que je pense du programme de privatisation du premier ministre de l’Ontario. Les gouvernements fédéraux libéraux et conservateurs ont renoncé à leur rôle dans la prestation des soins de santé. Au lieu d’appliquer la Loi canadienne sur la santé, ils ont régulièrement autorisé des soins de santé à deux vitesses. Au fil des décennies, les gouvernements libéraux et conservateurs qui se sont succédé ont gravement sous-financé le système de santé, coupé les transferts, créé un sentiment de crise et fait croire aux gens qu’il n’y a pas d’autre solution que la privatisation.
Le gouvernement doit faire preuve d'un véritable leadership et trouver de vraies solutions. Les solutions doivent résoudre la crise du recrutement et du maintien en poste des travailleurs de la santé. Il doit s’assurer que les fonds publics vont aux soins de santé publics. Il doit combler les lacunes qui permettent aux soins de santé privés à l’américaine de s'implanter en douce.
Alors que les maladies respiratoires faisaient des ravages dans nos collectivités, j’étais à la Chambre pour demander au gouvernement fédéral d'exercer ce leadership. L’automne dernier, lorsque les temps d’attente aux urgences de London ont atteint un record historique de 20 heures, j’ai demandé au gouvernement de s’asseoir avec les provinces pour créer un accord qui protégeait les soins de santé publics. Lorsque les responsables de la santé ont averti London que l’afflux record de patients dans les hôpitaux pour enfants ne ralentirait pas, j’ai dit au gouvernement que les parents vivent dans la crainte que leurs enfants tombent malades, et qu’il devait venir à la table de négociations.
Quand les hôpitaux pour enfants ont été contraints de retarder les opérations chirurgicales, j’ai reproché au gouvernement de s’être retiré de ces négociations. Lorsque Doug Ford a essayé de transférer 300 millions de dollars à l'administration municipale de London parce qu’il ne voulait pas financer adéquatement l’infrastructure de soins de santé, j’ai demandé au gouvernement de trouver un accord pour que les provinces puissent trouver suffisamment d’argent pour cette infrastructure.
Lorsque la crise a atteint son paroxysme et que les hôpitaux pour enfants de London, sous-financés et en sous-effectif, ont dû transférer des enfants jusqu’à Kingston, et lorsque la Croix-Rouge a dû être appelée dans les hôpitaux d’Ottawa, j’ai demandé au gouvernement ce qu’il faudrait pour qu’il fasse enfin preuve de leadership. Si on envoie les gens dans des cliniques privées à but lucratif, non seulement les gens paieront deux fois plus pour les services de santé, mais les ressources humaines seront drainées d’un secteur public déjà mis à rude épreuve.
Pour expliquer ces difficultés de recrutement et de maintien en poste en Ontario, il suffit de se reporter à l’utilisation du projet de loi 124 par le gouvernement de Doug Ford pour plafonner l'augmentation des salaires du personnel infirmier de l’Ontario à 1 %. Pensons à la pression financière que les travailleurs ont subie ces dernières années, certainement récemment avec la crise du coût de la vie, tout au long de la pandémie, et encore à ce jour. Les conservateurs ont gelé les salaires du personnel infirmier. Bien que le gouvernement ait refusé de payer ces travailleurs à leur juste valeur, ils ont continué d’être présents pour les Canadiens et les Canadiennes tout au long de la pandémie de COVID-19. Ils sont présents aujourd’hui.
Lorsque ces politiques provinciales ratées se sont traduites par des taux d’hospitalisation et d’admission aux soins intensifs jamais vus, ils ont continué d’être présents, mais cela a eu de lourdes conséquences pour nos travailleurs de la santé. Les heures supplémentaires du personnel infirmier de l’Ontario ont grimpé de 109 % pendant la pandémie. Dans l’ensemble du Canada, 9 % des infirmiers ont dit qu’ils éprouvaient des symptômes d’épuisement professionnel et 45 % ont dit qu’ils souffraient d’un grave épuisement professionnel. Même avant la pandémie, 60 % des infirmiers avaient l’intention de quitter leur emploi au cours de l’année à venir et plus du quart souhaitaient carrément quitter leur profession.
Après des années à refuser de conclure des conventions collectives équitables avec les travailleurs de la santé, des années à négliger notre système de santé et la création d’une crise, l’idée de la privatisation a commencé à s'incruster. Cependant, il faut comprendre qu'avec des soins de santé à but lucratif, les temps d’attente vont empirer, la qualité des soins va diminuer et tous les Canadiens devront payer la note.
Nous savons ce qui arrive aux sociétés à but lucratif lorsqu’elles fournissent des soins. Nous l’avons vu dans les soins de longue durée. Pendant la pandémie, plus de 17 000 personnes ont perdu la vie dans des établissements de soins de longue durée. Les Forces armées canadiennes ont dû intervenir en raison de cette crise. Les décès et la négligence des personnes âgées auraient pu être évités, mais le manque de normes en matière de soins prescrites par la loi a directement entraîné la mort de milliers de personnes vivant dans des établissements de soins de longue durée.
La pénurie de personnel n’a fait qu’empirer dans le secteur privé. Les agences de placement à but lucratif ont surchargé les foyers de soins. Hier, Global News a rapporté que les agences de placement profitent de la pénurie de personnel en facturant jusqu’à 150 $ de l’heure. C’est pourquoi nous, les néo-démocrates, nous sommes battus pour des normes nationales en matière de soins de longue durée et les avons réclamées dans le cadre de notre entente avec le gouvernement.
Chez nous, il s’est produit récemment deux tragédies qui auraient évitables. Nous avons perdu deux personnes âgées dans des incendies résidentiels, deux femmes qui attendaient une place dans un centre de soins de longue durée. L’une d’elles était depuis deux ans sur une liste d’attente pour une place dans un établissement à but non lucratif. Elle vivait chez elle longtemps après avoir su qu’il était temps de partir, car ce n’était pas sécuritaire.
La privatisation du secteur exacerbe la crise. Les régimes privés à deux vitesses ne fonctionnent pas. La prestation de soins de santé à but lucratif ne fera qu’aggraver la crise. Après des années de suppression des salaires dans le secteur public, les travailleurs de la santé seront séduits par les promesses à courte vue d’employeurs privés, qui donneront alors la priorité aux chirurgies rapides et bon marché plutôt qu’aux interventions chirurgicales complexes et vitales qui contribueraient à résorber l’arriéré. Faire passer le profit avant le traitement se traduit par du travail bâclé qui fait augmenter le nombre de morts évitables.
Les Canadiens ont besoin que l'on trouve des solutions concrètes pour améliorer le régime de santé public et universel, et non que l'on dirige des fonds et du personnel vers des établissements à but lucratif. Il faut de nouveaux accords bilatéraux en matière de santé qui entraîneront le recrutement de milliers de nouveaux travailleurs de la santé. Il faut défendre ces travailleurs et leurs syndicats afin de conserver les professionnels que nous avons et d’en embaucher d’autres. Il faut éliminer les échappatoires de la Loi canadienne sur la santé qui laissent déjà les entreprises de siphonner les fonds publics dans des poches privées.
Je veux terminer aujourd’hui en parlant à la Chambre d’une électrice de ma circonscription, une femme d’une générosité, d’une gentillesse et d’une bienveillance incroyables. Elle a consacré une grande partie de sa retraite à aider les anciens combattants de ma circonscription. Elle s’appelait Doreen Schussler. Chaque fois que je voyais Doreen, elle arrivait avec un câlin et un sourire. Elle était tellement fière que son mari soit un ancien combattant. Il avait même reçu la plus haute distinction honorifique du gouvernement français pour ses états de service. Elle était toujours là, jusqu'à ce que Doreen tombe malade.
Une femme âgée normalement en très bonne santé est tombée malade. Elle avait besoin d’une procédure relativement peu complexe. Elle a dû se rendre aux urgences, où elle a attendu des heures et des heures pour être soignée. Lorsqu’elle a finalement reçu l’aide de l’un des employés surchargés des urgences, elle a été examinée dans un couloir. Elle n’a pas reçu de diagnostic adéquat. On ne lui a pas accordé le temps qu'il lui fallait parce que le personnel soignant n’en avait pas de temps à lui consacrer. Elle a été renvoyée chez elle, où elle a continué à souffrir le martyre.
C’est une histoire assez sordide, alors je ne vais pas entrer dans les détails. La fille de Doreen, Deborah, me les a communiqués, et nous avons beaucoup pleuré sur la mort de sa mère. Deb l'a en effet trouvée dans une situation horrible. Sa mère était morte chez elle à cause des soins qu’elle n’avait pas reçus en raison de la crise engendrée par le sous-financement des réseaux publics. C'était entièrement évitable.
Deborah est venue me voir pour me demander de me battre pour sa mère. Elle m'a aussi demandé ceci: « Madame Mathyssen, comment puis-je moi aussi me battre pour les personnes comme ma mère, celles qui n'ont personne pour les défendre, afin qu'elles ne subissent pas le même sort que ma mère? » Je tiens à remercier Deborah non seulement de m'avoir permis de raconter l'histoire de sa mère aujourd'hui, mais aussi de poursuivre le combat. Deborah demande simplement que nous réfléchissions à la question suivante aujourd'hui à la Chambre: et si c'était notre mère?
C'est ce dont il est question quand nous parlons des soins de santé au Canada. Il ne sert à rien de se quereller sur le partage des compétences. En réalité, nous avons été envoyés ici pour faire preuve d'un véritable leadership et trouver des solutions. C'est ce que je nous demande de faire aujourd'hui.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Depuis quelques dernières années — et je suis député depuis plus de 30 ans maintenant —, la santé est le dossier qui, personnellement, m'apparaît le plus important. Je dirais même que pour les électeurs que je représente, que ce soit à l’Assemblée législative du Manitoba ou ici, à la Chambre des communes, il n’y a jamais eu de dossier plus important que celui de la santé. C’est l'un des piliers de l'identité canadienne.
En fin de compte, je crois que les gens doivent mieux comprendre quelle est la réalité en santé. Les conservateurs parlent comme s’ils n’avaient pas d’intentions cachées, comme s’ils croyaient à un régime national de santé. Les députés du NPD essaient pour leur part de donner une fausse impression, comme s’ils étaient ceux qui allaient protéger le régime national de santé. Le Bloc veut quant à lui que le Canada soit démantelé. Il ne veut pas d’un régime national de santé. Il se concentre strictement sur la séparation. Le Parti libéral, enfin, est là depuis toujours pour protéger le régime national de santé du Canada.
L’une des premières choses que le et le gouvernement libéral ont faites a été d’aller dans les différentes provinces pour conclure des ententes sur la santé afin de pérenniser le financement, car Stephen Harper ne l’avait pas fait. Il n’avait pas été capable de rencontrer les premiers ministres provinciaux et de conclure un accord. C’est l’administration libérale précédente qui avait obtenu l’accord de 10 ans, grâce à Jean Chrétien et à Paul Martin. C’est un gouvernement libéral qui a promulgué la Loi canadienne sur la santé. C’est le Parti libéral du Canada qui a institué les transferts de fonds aux provinces et l’utilisation de ces transferts. C’est ce gouvernement-ci, le gouvernement actuel, qui a investi dans les soins de santé plus que quiconque dans l’histoire de notre pays.
Prenons l’accord de plus de 198 milliards de dollars sur 10 ans visant à garantir que les générations futures de Canadiens disposeront d’un régime national de santé: ce sont les libéraux et les personnes qui partagent les mêmes valeurs qui veilleront à ce qu’il soit là pour les générations futures.
Comme l’ont souligné le premier ministre et tous les députés, nous ne croyons pas que les Canadiens devraient avoir à payer pour recevoir des services de santé. On dit qu'au Canada, tout ce qu'il faut, c'est une carte-santé, pas une carte de crédit. L'universalité est l'un des cinq piliers de la santé: quand on se rend à l'hôpital, par exemple, ou chez le médecin, 100 % des coûts doivent être couverts.
En ce qui concerne l’administration publique, la loi indique très clairement que c'est aux provinces qu'elle incombe, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il leur revient d’assurer l’existence d’un régime national de santé. Elles sont un maillon du régime national et elles y jouent un rôle essentiel sur le plan administratif.
Ce système doit être complet pour les procédures et les services médicalement nécessaires. C’est un domaine qui doit se développer. Nous avons beaucoup parlé au cours des dernières années, pratiquement depuis que nous avons été élus en tant que gouvernement majoritaire en 2015, de la nécessité de mettre davantage l’accent sur la santé mentale. Pendant la pandémie, nous avons également mis l'accent sur les soins de longue durée. Dans le dernier budget, l'accent a été mis sur les soins dentaires, d'abord pour les enfants de moins de 12 ans. J’ai parlé des médicaments sur ordonnance et présenté des pétitions portant sur le sujet. Nous avons un comité, et nous étudions la possibilité d’entendre des partenaires provinciaux disposés à parler du coût des médicaments.
Il y a d’autres questions qui ne sont pas nécessairement prises en compte. La chirurgie esthétique en serait un bon exemple, ainsi que les services d’ambulance. Ces questions ne sont pas prises en compte, mais nous devons revoir certaines d’entre elles, et j’ai souligné celle des soins dentaires et celle de l’assurance-médicaments. Nombreux sont ceux qui, au sein du caucus libéral, souhaitent que nous poursuivions notre progression dans ce domaine. Il ne fait aucun doute que les services médicalement nécessaires doivent être offerts, et qu’ils doivent être universels et complets.
Quand nous pensons à la transférabilité, c’est vraiment là que le Bloc est à côté de la plaque. L’endroit où l’on vit au Canada ne devrait pas avoir d’importance. Les gens devraient avoir un système national de base qui est là pour eux. Que les gens vivent à Montréal, Winnipeg, Vancouver, Halifax ou n’importe où ailleurs, ou même dans le Nord, ils devraient savoir qu’ils peuvent compter sur le système national de soins de santé. Ce n’est pas une province qui peut donner cette assurance; il faut un gouvernement national, et un gouvernement national qui utilise la disposition de transférabilité des cinq principes fondamentaux peut s’en assurer.
Nous pouvons parler d’accessibilité. Lorsque nous pensons aux soins de santé, à quoi pensons-nous, en ce qui concerne l’accessibilité des différents types de services? Nous nous attendons à ce que les hôpitaux soient situés dans les collectivités et qu’ils soient ouverts sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Nous nous attendons à ce qu’il y ait des hôpitaux communautaires et des hôpitaux de soins tertiaires pour la traumatologie. Nous nous attendons à ce qu’il y ait des établissements de santé communautaires.
Je pourrais en citer quelques-uns. Par exemple, le Health Sciences Centre, à Winnipeg, est un établissement de calibre mondial qui comprend l’Hôpital général pour enfants. C’est un hôpital de soins tertiaires pour les traumatismes. Il dispose même d’un héliport. Nous avons l’Hôpital général Seven Oaks, qui dessert les résidants de Winnipeg-Nord, un hôpital communautaire qui, selon moi, devrait offrir des services comme l’obstétrique et améliorer ses services d’urgence, et je continuerai de plaider en ce sens pour l’Hôpital général Seven Oaks. Nous avons une clinique de santé communautaire, la clinique Norwest.
Nous comprenons l’importance des services de santé à domicile et des foyers de soins personnels. En fait, le était à Winnipeg-Nord l’été dernier, au Fred Douglas Lodge, où nous avons parlé de l’importance de nous doter de normes nationales, de l’importance des foyers de soins personnels, de l’importance des services de santé à domicile et, surtout, de l’importance de l’épine dorsale de nos services de santé, c’est-à-dire les personnes qui fournissent ces services.
Qu’il s’agisse d’un médecin, d’une infirmière, d’une infirmière praticienne, d’un technicien de laboratoire, de ceux qui font des radiographies ou de ceux qui nettoient les planchers, ils jouent tous un rôle absolument essentiel et nous ne pouvons nous passer d'eux si nous voulons que le système de santé fonctionne comme nous le méritons tous. Cela fait partie de notre identité. Comme je l'ai dit, les services de santé sont au cœur de l’identité canadienne.
Les libéraux n’ont pas de leçon à recevoir de la part de l’opposition. Plus tôt, le Parti conservateur a essayé de dire que nous laissons tomber les Canadiens dans le domaine de la santé. Que l'on me donne 20 minutes de plus, et je démontrerai l’hypocrisie de cette affirmation. Les conservateurs ne préconisent pas un système national de santé, car ils préfèrent confier entièrement la responsabilité de la santé aux provinces. Ils ne veulent pas faire respecter la loi. Ils ne parlent pas de programmes nationaux. Chaque fois que quelqu’un en parle, ils disent que la santé fait partie des compétences des provinces.
À l'inverse, nous préconisons un programme véritablement national qui doit être conforme à la Loi canadienne sur la santé. Le gouvernement et le actuels seront là pour aider les Canadiens à bénéficier d'un système national de santé. C’est avec une immense fierté que je l’affirme.
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Madame la Présidente, c'est plutôt agité à la Chambre. C'est formidable d'assister à un débat aussi animé sur une question qui compte probablement parmi les plus importantes pour nos concitoyens, à savoir les soins de santé.
Je suis heureux de constater que le gouvernement fédéral a collaboré avec l'ensemble des provinces et des territoires pour conclure une entente. Le gouvernement fédéral versera près de 200 milliards de dollars supplémentaires aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Ces fonds permettront d'assurer et d'améliorer l'accès au système de santé ainsi que l'équitabilité de ce dernier pour tous les Canadiens.
Habituellement, quand je donne un discours, je ne le personnalise pas parce qu'il n'est pas question de moi, le député de Vaughan—Woodbridge. Il est question des habitants de ma circonscription. Je tiens toutefois à raconter une histoire personnelle liée aux soins de santé. Je suis né avec une fente labiale. C'est ce qu'on appelle couramment un bec-de-lièvre.
J'ai grandi à Prince Rupert, une ville dans le Nord de la Colombie-Britannique. Mes parents étaient de nouveaux arrivants, comme presque tout le monde au Canada, à l'exception des Autochtones. À cette époque, ils n'étaient pas riches et ils travaillaient très fort. Ma mère a été diététiste dans un hôpital avant d'être employée dans une conserverie dans le Nord de la province. Mon père a été un travailleur dans une usine de pâte à papier, un charpentier et un ouvrier.
Je suis né avec une fente labiale et j'ai dû subir un certain nombre d'interventions chirurgicales au cours des 20 premières années de ma vie. Ces chirurgies n'ont pas eu lieu à Prince Rupert. Elles ont eu lieu à Vancouver. Ma mère m'accompagnait généralement, et nous restions dans un manoir Ronald McDonald ou chez des amis de la famille. Je me souviens d'être resté dans un manoir Ronald McDonald à Vancouver, il y a 35 ans.
Le système de santé canadien a été là pour moi. J'ai subi environ sept interventions chirurgicales avant l'âge de 18 ans environ. Les chirurgies requises pour corriger une fente labiale ne sont pas les plus pénibles, mais elles causent de l'inconfort, elles se font sous anesthésie, et le patient doit être hospitalisé.
Nous n'avons jamais eu à utiliser une carte de crédit. Mes parents n'ont jamais eu à craindre de ne pas avoir assez d'argent. Ils n'ont jamais eu a craindre de devoir choisir entre payer le prêt hypothécaire, acheter des aliments ou payer pour la chirurgie de leur fils. Cela en dit long sur les valeurs que l'ensemble des 338 députés ont à cœur en ce a trait à l'accessibilité du système de santé public pour l'ensemble des Canadiens. Les gens n'ont pas à s'inquiéter, car ils ont accès au système, peu importe qui ils sont, combien d'argent ils gagnent ou dans quelle région ils vivent. Nous devons préserver cela.
Nous avons dû composer avec la pandémie de COVID-19. Nous savons qu'il y a des arriérés de chirurgies et que le système est mis à rude épreuve. Je pense toujours aux trajets que je faisais avec ma mère entre Prince Rupert et Vancouver. Nous n'avions pas à nous préoccuper au sujet de l'accès équitable. Je suis reconnaissant à mes parents d'être venus dans un pays qui leur offrait ces services ainsi qu'à notre famille. C'est quelque chose que nous chérissons tous et que nous devons préserver.
Ma mère a travaillé toute sa vie. Elle est maintenant une jeune octogénaire qui a besoin d'une nouvelle hanche. Elle est inscrite sur une liste provinciale d'urgence depuis environ huit mois, et nous avons hâte qu'elle obtienne sa nouvelle hanche. Il faut éliminer les arriérés. Cette entente avec les provinces et les territoires contribuera grandement à réduire les arriérés créés par une pandémie mondiale, un événement qui ne se produit qu'une fois par siècle.
Il est important de remercier tous les travailleurs de la santé de nos hôpitaux, de nos cliniques et de nos postes d'ambulances qui prennent soin de nous. Nous devons comprendre que le gouvernement croit fondamentalement que tous les Canadiens doivent avoir accès à un système de santé indépendant et public où les gens peuvent trouver un médecin de famille.
Nous devons croire dans les principes de la Loi canadienne sur la santé, qui assure un accès équitable et égal à tous et où il n'y a pas de système à deux vitesses. Le régime de santé universel du Canada est le pilier de notre identité nationale. C'est un pilier de mon identité.
Il reflète l'attachement continu des Canadiens aux valeurs d'équité, de justice et de solidarité en garantissant que chacun a accès aux services de santé médicalement nécessaires en fonction de ses besoins et non de sa capacité ou de sa volonté de payer. La seule carte qu'un Canadien devrait avoir à présenter lorsqu'il obtient des soins médicalement nécessaires, c'est sa carte d'assurance-maladie provinciale ou territoriale, et non sa carte de crédit.
Le gouvernement a exprimé haut et fort son soutien à l'amélioration des réseaux de la santé qui, oui, ont besoin d'innovation. À Vaughan, il y a un tout nouvel hôpital de 2 milliards de dollars qui a été construit sur plusieurs années. Il a ouvert ses portes pendant la pandémie de COVID. L'innovation dont on fait preuve dans cet hôpital est phénoménale. La qualité des soins qui y sont offerts est phénoménale. Les gens sont fiers d'y travailler. C'est le premier nouvel hôpital en Ontario depuis plus de 30 ans. Nous devons continuer à aider les provinces.
Le gouvernement soutient haut et fort l'amélioration du système de santé. Nous tenons à ce que le système soit financé par l'État et nous avons à cœur le principe selon lequel tout le monde a droit à des soins de santé accessibles et universels de qualité. Le système de santé canadien est en évolution. Nous allons continuer de travailler en étroite collaboration avec nos homologues provinciaux et territoriaux afin de nous assurer que cette évolution se fasse dans le respect des principes énoncés dans la Loi canadienne sur la santé et dans l'intérêt des Canadiens.
Tout le monde le sait, le système de santé est en difficulté. Nos concitoyens nous le disent. Nous le constatons avec les arriérés et le personnel infirmier en épuisement professionnel. Nous le savons parce qu'il manque de médecins de famille. Il faut redresser la situation, et c'est ce que nous faisons. La pandémie de COVID-19 n'a pas que mis en lumière les problèmes qui existaient déjà, elle les a exacerbés. C'est encore plus vrai en ce qui concerne les tests diagnostiques et les interventions chirurgicales, où les arriérés atteignent des sommets. Il y a des problèmes réels, et les Canadiens attendent des gouvernements qu'ils collaborent pour les régler. C'est ce que nous faisons, et l'entente que nous avons conclue en est le résultat.
Le gouvernement fait des investissements historiques dans le système de santé publique. Le gouvernement fédéral augmentera le financement des soins de santé de près de 200 milliards de dollars sur 10 ans. Cet investissement comprend 49 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans. Ces fonds appuieront les efforts des provinces et des territoires visant à moderniser le système de santé. Ils permettront aux Canadiens d'avoir un accès rapide aux services de santé familiale; ils permettront aussi de réduire les temps d'attente pour les traitements, les diagnostics et les interventions chirurgicales et d'offrir davantage de services liés à la santé mentale et à la toxicomanie partout au pays.
Le gouvernement collaborera avec les provinces et les territoires afin que ces investissements soient utilisés dans l'intérêt des travailleurs de la santé et des patients, qui sont des Canadiens, d'une façon qui représente et respecte les principes de la Loi canadienne sur la santé. L'accès aux services médicalement nécessaires devrait toujours être fondé sur les besoins d'une personne et non sur sa capacité ou sa volonté de payer. Je tiens à dire à mes collègues néo-démocrates que le Transfert canadien en matière de santé a toujours été conditionnel au respect des exigences de la Loi.
[Français]
Nous prenons cette exigence au sérieux et chaque fois qu'il a été démontré que des patients s'étaient vu imposer des frais pour des services médicalement nécessaires, nous avons pris les mesures nécessaires comme nous continuerons à le faire.
[Traduction]
Le gouvernement libéral a été clair: les soins médicalement nécessaires doivent être couverts par les régimes publics d'assurance-maladie. Si les patients se font facturer des frais inappropriés, le gouvernement fera respecter la Loi canadienne sur la santé en appliquant une déduction obligatoire aux versements du Transfert canadien matière de santé destinés aux provinces et aux territoires qui autorisent de tels frais. Nous imposons ces déductions pour lutter contre l'obstacle à l'accès aux soins que constituent les frais imposés aux patients. Aucun Canadien ne devrait avoir à choisir entre payer son épicerie et payer pour les soins médicalement nécessaires que l'assurance-maladie est censée couvrir.
[Français]
Depuis 2015, nous avons effectué des déductions de plus 105 millions de dollars dans les provinces qui autorisent des frais imposés aux patients pour des services de santé médicalement nécessaires fournis dans des établissements privés et nous continuerons de le faire chaque fois que cela se produira.
[Traduction]
Par exemple, dans les cas où les provinces n'ont pas couvert — ou pas entièrement — le coût des avortements chirurgicaux, ce qui entraîne des frais pour les patients qui doivent se rendre dans des cliniques privées, sans compter les difficultés d'accès que cela représente, le gouvernement applique des déductions aux paiements de transfert provinciaux en matière de santé. Encore une fois, nous devons nous assurer que ces services de santé médicalement nécessaires sont couverts par l'État.
Je suis fier de vivre dans ce pays. Ma famille a choisi ce pays, et le Canada nous a choisis. Je suis né avec un bec-de-lièvre et, parce que nous vivions dans ce pays, nous n'avons jamais eu à nous soucier de payer une facture liée à cela, et mes parents n'ont jamais eu à s'inquiéter que je n'obtienne pas le traitement dont j'avais besoin.
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Madame la Présidente, c’est un immense honneur et un privilège de prendre la parole aujourd’hui au sujet de la motion du NPD qui a été présentée par mon collègue et ami le député de , notre porte-parole du NPD en matière de santé.
C’est un débat crucial, parce que nous sommes à un moment charnière de l’histoire du Canada. Nous avons un système de soins de santé universel, mais les provinces tentent de contourner les règles de la Loi canadienne sur la santé en utilisant des brèches afin de mettre en place un système de soins de santé à deux vitesses au Canada. Aujourd’hui, nous demandons à chaque député de décider si le financement des soins de santé doit servir à rebâtir le système public de santé qui est en pénurie de main-d'œuvre ou s’il doit servir à créer des sociétés à but lucratif qui débaucheront les infirmières et les médecins du système de santé universel. Je pense que les Canadiens savent de quel côté se situent les néo-démocrates.
Nous savons que tous nos concitoyens, quelles que soient leur tranche de revenu et leur situation, méritent un système de santé prêt à les soigner lorsqu’ils en ont besoin, peu importe la taille de leur portefeuille. Personne ne devrait avoir à attendre dans la douleur ou à souffrir parce qu’il n’y a pas assez de travailleurs de la santé et un accès insuffisant. Personne ne devrait avoir à attendre plus longtemps parce que son médecin de famille ou son chirurgien est occupé à traiter des patients qui peuvent se permettre de payer comptant.
Sous le règne des libéraux, des gens qui souffrent attendent des heures dans les urgences. Des gens perdent leur qualité de vie en attente d’une opération chirurgicale. Les travailleurs de la santé dont nous avons tant fait l’éloge pendant la COVID-19 et qui nous ont épaulés sont totalement épuisés et à bout de souffle.
Une clinique de chirurgie appartenant à une société d’investissement demande 30 000 $ pour une opération. Galen Weston et Loblaws, qui possèdent Maple, demandent 70 $ pour un rendez-vous chez le médecin et font des profits. Ces sociétés qui font de la prestation de soins pour gagner de l’argent débauchent déjà les médecins et les infirmières de nos hôpitaux et de nos cabinets de médecine familiale.
Le peut améliorer la situation des patients en embauchant le personnel nécessaire et en rebâtissant le système de santé public. À l’inverse, il peut aggraver la crise en laissant faire un tel contournement de la Loi canadienne sur la santé. Il permet déjà le financement d'entreprises à but lucratif qui débauchent le personnel du système public.
Nous ne sommes pas surpris d’entendre que le chef de l’opposition officielle, le chef conservateur, aime les soins à but lucratif. C’est assez clair: cela fera des milliards pour les entreprises et enrichira ses amis les PDG. Il est tout à fait conforme à la politique des conservateurs d’affamer un service public; nous l'avons vu lorsqu’ils ont coupé un tiers d’Anciens Combattants Canada et qu’ils ont ensuite fait appel à des entreprises de sous-traitance, comme les six grandes entreprises que nous allons poursuivre au comité OGGO grâce à une motion du NPD à cet effet.
Nous avons aussi vu ce qu’ils ont fait avec le système de paie Phénix. Ils se sont débarrassés du personnel de la paie, et cela a créé un vrai gâchis. Les Canadiens devraient savoir ce qui se passera si les conservateurs accèdent au pouvoir. Ils se serviront de cette excuse pour mettre le système de santé dans les mains du secteur privé. Le chef conservateur dit que le système est brisé parce qu’il veut le détruire. C’est exactement ce qu’il veut faire.
Le a dit pendant la campagne électorale qu'il voulait mettre fin aux soins à but lucratif, mais il a fait le contraire. Il a fait volte-face. Il dénonce les premiers ministres conservateurs provinciaux, tout en qualifiant leurs systèmes de soins à but lucratif d'innovations. En réalité, il ne les dénonce pas, pas plus que le chef de l’opposition officielle.
Nous savons que les responsables médicaux sèment l’alarme depuis des mois sur notre système de santé en disant qu’il est au bord de l’effondrement. Un Canadien sur cinq ne peut pas avoir accès à un médecin de famille. Nous sommes au bas de l’OCDE en termes de temps d’attente pour les soins essentiels et de nombre de médecins par 1 000 personnes. Comme le savent les députés, cette tendance a considérablement diminué au cours des 25 dernières années. Une analyse prépandémique a prédit une pénurie de plus de 117 000 infirmières au Canada d’ici 2030.
Les gens attendent des heures, dans la douleur, dans les urgences; les gens perdent leur qualité de vie. Les travailleurs de la santé sont débordés, surmenés et épuisés. Nous devons veiller à ce que le transfert en matière de soins de santé annoncé récemment aux provinces ne soit pas utilisé pour élargir les soins de santé à but lucratif. Nous devons avoir cette assurance. Pour l’instant, les Canadiens n’ont aucune garantie. Ce financement doit être utilisé au sein du système public pour embaucher plus de personnel et réduire les temps d’attente. Les soins de santé privés à but lucratif augmentent encore les temps d’attente et réduisent la qualité des soins, car les sociétés privées cherchent à faire des économies. C’est un fait. Nous pouvons regarder vers l’Australie, et j’y viendrai si j’ai le temps.
Cependant, nous avons déjà un système à deux vitesses dans un domaine du système de santé, à savoir la santé mentale. Les députés savent que j'en ai parlé à maintes reprises. Je les ai gardés ici très tard le soir chaque semaine pendant des mois lors des débats d'ajournement pour en parler.
Nous pouvons voir quels sont les résultats pour les Canadiens qui ont besoin de traitement et de soutien en matière de soins de santé. Chaque député connaît l'histoire d'un concitoyen, d'un membre de sa famille ou d'un ami qui éprouve des difficultés et qui n'a pas obtenu d'aide, ainsi que les résultats fatals qui en découlent dans les pires circonstances. À l'heure actuelle, la plupart des services de santé mentale et de traitement des toxicomanies ne sont couverts que par notre système universel de soins de santé, si les gens peuvent y avoir accès. Autrement, ils doivent s'adresser aux services communautaires de santé mentale, qui sont souvent chroniquement sous-financés, et aux organismes de lutte contre la toxicomanie, qui n'ont pas les ressources nécessaires pour offrir un traitement juste à temps.
Les services de counseling, de soutien par les pairs, de prévention et de traitement de la toxicomanie sont fournis par ces organismes sans but lucratif ou grâce à des dons et à des subventions à des organismes de bienfaisance. Ces types d'organismes n'ont tout simplement pas les ressources nécessaires pour répondre à la demande. La Commission de la santé mentale du Canada et le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances ont récemment conclu qu'un tiers des répondants avaient fait état de problèmes de santé mentale allant de modérés à graves. Cependant, moins d'un tiers des personnes qui souffrent de ces problèmes ont accès à un traitement. Parmi les Canadiens ayant des problèmes de toxicomanie, moins d'un sur quatre accède à des services. Selon le rapport, les contraintes financières constituent le principal obstacle à l'accès aux services.
Nous savons que c’est ce qui se passe dans le domaine de la santé mentale. L’obstacle est là. Il est d’ordre financier. Nous devons veiller à ce que les personnes en difficulté puissent avoir accès aux soins de santé mentale, quelle que soit leur capacité de payer. Les Canadiens ne peuvent tout simplement pas être forcés de compter sur les organismes sans but lucratif et les assurances privées, surtout compte tenu du nombre important de gens qui n’ont pas d’assurance privée. Cela ne marche tout simplement pas. Le temps d’attente moyen pour un traitement en établissement, pour les adultes qui ont des problèmes de toxicomanie, est de 100 jours. C’est beaucoup trop long.
En Ontario, 28 000 enfants sont sur des listes d’attente de services communautaires de santé mentale dont la durée va de 67 jours à plus de deux ans et demi, et ces chiffres ne concernent que les enfants. Voilà à quoi ressemble un modèle privé-public: des enfants qui attendent jusqu’à deux ans et demi pour recevoir de l’aide.
Un membre de la famille d’un de mes amis vient de suivre un traitement. Il a dit qu’il pouvait se le permettre, mais qu’il connaît beaucoup de gens qui ne le peuvent pas. À l’heure actuelle, nous avons également besoin d’un système comprenant un volet intégré pour la rechute, un volet de service juste à temps en cas de rechute, pour que le système soit en mesure de répondre de façon à ce qu’une personne puisse suivre un traitement si elle a besoin d’une aide supplémentaire. De cette façon, les gens peuvent revenir dans le système de soins de santé en cas de rechute, ce qui fait partie du rétablissement.
Nous savons que, pour les gens qui attendent trop longtemps un traitement — parce qu’ils ne peuvent pas se le permettre, je le répète —, la privatisation et l’absence de mesures de soutien pour des problèmes de santé mentale et de toxicomanie ont pour effet de surcharger encore plus le système de soins de santé.
J’ai demandé à mon propre médecin si son cabinet était davantage sous pression. Il m’a répondu que la moitié des gens qui passent par son cabinet ont besoin d’aide pour des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie et que cela a un impact sur sa capacité à prendre en charge ceux qui souffrent de problèmes physiques.
Le gouvernement n’a pas tenu sa promesse de 5,3 milliards de dollars pour la santé mentale. Je viens de discuter avec Judith Sayers, du Conseil tribal des Nuu-chah-nulth, de la crise qui sévit dans les collectivités autochtones de ma circonscription et de la nécessité d’un accès rapide et de ressources en matière de toxicomanie et de désintoxication. Ces ressources n’existent pas. Le coût pour le système de ne pas avoir ces services en place est énorme.
Les députés m’ont entendu parler de la crise liée aux médicaments toxiques, de la nécessité d’offrir un traitement sur demande ou juste à temps, et de la nécessité de la prévention, de l’éducation, du rétablissement et d’un approvisionnement plus sûr en substances. Tous ces éléments sont fondamentaux, mais cela doit passer par un système universel. Là encore, l’Australie a implanté un système privé parallèle. Selon une statistique alarmante, les personnes appartenant au groupe situé en bas de l’échelle sur le plan socioéconomique avaient 37 % plus de risques de mourir d’un cancer que celles du groupe situé au niveau le plus élevé.
Nous avons vu l'Ontario et la Saskatchewan contourner le règles afin de faire appel et d'ouvrir la porte à des services. Nous avons vu Anciens Combattants Canada recourir à une compagnie appartenant à Loblaws pour fournir des services aux anciens combattants, qui doivent attendre pendant que ces services sont sous-traités. Nous constatons une privatisation.
Le vote d'aujourd'hui est d'une importance critique. Nous demandons à tous les députés de trancher: faut-il engager du personnel pour rebâtir le régime public et réduire les temps d'attente, ou faut-il se servir des fonds publics réservés à la santé pour établir des sociétés à but lucratif qui viendraient faire du maraudage parmi les infirmiers et les médecins?
Nous savons de quel côté nous nous rangeons. C'est du côté des patients, des Canadiens et des travailleurs de la santé. Nous continuerons à intervenir pour les défendre contre les menaces actuelles, car nous constatons que les libéraux et les conservateurs ne sont pas prêts à se porter à la défense du régime de santé public.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir de me lever à la Chambre pour défendre le système de santé canadien et, plus important encore, le système de santé public canadien.
Comme on le sait déjà, le système de santé public a été créé ici, à la Chambre, par Tommy Douglas, ancien chef néo-démocrate, et par le caucus du NPD dans les années 1960. C'est à ce moment qu'a été créé notre système universel de santé publique. Le NPD a été non seulement une inspiration, mais il s'est aussi battu pour le système de santé que nous avons aujourd'hui.
Dans tous les sondages où on demande depuis des années aux Canadiens et aux Canadiens de quelle institution canadienne ils sont le plus fiers, tous les Canadiens et les Canadiennes, y compris les Québécois et les Québécoises, répondent que le système universel de santé publique est l'institution qui leur tient le plus à cœur.
C'est important de le mentionner, car le NPD a inspiré sa création et s'est battu pour ce système de santé publique canadien auquel les gens tiennent d'un bout à l'autre du Canada, tant à Chicoutimi qu'à Calgary. Ce sont 80 % des Canadiens et des Canadiennes qui tiennent à notre système universel de santé publique.
Cependant, il faut le dire, ce système est actuellement menacé de sous-financement. Nous l'avons vu être sous-financé par les conservateurs, puis sous les libéraux. Cela a nui à notre système de santé publique. Maintenant, on voit aussi un gouvernement qui refuse de renforcer la Loi canadienne sur la santé. Tous les principes de santé publique universelle au Canada sont maintenus dans cette loi. Or on a un gouvernement libéral qui refuse de les maintenir et de faire en sorte que ces principes sont respectés. Quand je regarde la télévision québécoise, je vois maintenant de la publicité pour des chirurgies privées ainsi que pour toute une gamme de services offerts dans le secteur privé. Avec la Loi canadienne sur la santé, ce genre de chose ne devrait pas arriver. Un financement adéquat est bien sûr extrêmement important.
Tous ces éléments font que ce que le NPD propose aujourd'hui devrait aller de soi. On devrait adopter à l'unanimité cette motion qui dit qu'on ne peut pas promouvoir un système de santé axé sur le profit comme une quelconque innovation, qu'il faut s'assurer que le financement des soins de santé est utilisé pour le système universel et public, et qu'il faut s'assurer d'avoir plus d'infirmières, plus d'employés, plus de médecins. Tous ces éléments sont possibles.
Nous disons aussi qu'il faut renforcer la Loi canadienne sur la santé pour veiller à ce qu'on n'élargisse pas le recours aux soins à but lucratif, parce que cela nuit. On sait que, aux États-Unis, le système de santé axé sur le profit a comme conséquence que le coût des soins de santé est deux fois plus cher par habitant qu'il ne l'est pour les Canadiens dans notre système de santé. D'autre part, on sait que des dizaines de millions d'Américains n'ont même pas accès à leur système de santé. Mon cousin, par exemple, a eu un accident d'auto en Californie. Cela lui a coûté 100 000 $, ce qui l'a mis dans une situation extrêmement pénible. C'est une chose qu'on voit de façon systématique chez les Américains.
Un système de santé axé sur le profit est un système rempli de trous, dans lequel des gens n'ont aucune couverture pour les soins de santé. Ils doivent alors utiliser leur carte de crédit. De plus, c'est deux fois plus cher que dans un système normal.
[Traduction]
Voilà la question qui est soumise à l'attention des parlementaires. j'espère que les conservateurs et les libéraux parleront aux gens de leur circonscription avant le vote, qui aura lieu après la pause parlementaire de deux semaines. Je suis convaincu que si nous demandons à nos concitoyens ce qu'ils en pensent, 80 % diront qu'ils croient en l'importance d'un système de santé public et universel au Canada.
Tommy Douglas a créé le premier système de santé universel et public. Le caucus du NPD s'est battu pour ce nouveau système dans les années 1960. Nous nous sommes battus pour ce système parce que nous savons que les gens ne devraient pas avoir à utiliser leur carte de crédit quand ils ont des problèmes de santé qui requièrent des soins médicaux. Il ne fait aucun doute que c'est pour garantir que notre système de santé public et universel continue d'exister, de s'améliorer et de s'élargir que le député de s'est battu pour les soins dentaires. La même motivation nous guide dans notre lutte pour l'assurance-médicaments.
Les députés se souviendront qu’il y a à peine deux ans, les conservateurs et les libéraux ont voté contre le régime d’assurance-médicaments, même si 30 000 Canadiens dans chacune de leurs circonscriptions ont besoin d’avoir accès à un régime public et universel d’assurance-médicaments. Ils ont voté contre les intérêts de leurs concitoyens et en faveur des intérêts des grandes sociétés pharmaceutiques.
Nous estimons que nous devons, en fait, élargir les soins de santé et assurer l'accès aux soins dentaires. Nous devons faire en sorte, comme l’a si souvent dit le député de Burnaby-Sud, que nous ayons accès à des soins de santé de la tête aux pieds. Ce sont les soins de santé que Tommy Douglas imaginait, et c’est un système de santé public universel qu'appuient les Canadiens.
Les conservateurs, comme toujours, essaient de saper et d’éliminer notre système de soins de santé. C’est ce que nous voyons avec Doug Ford en Ontario. Ils ne le font manifestement pas avec l’appui de leurs concitoyens, et j’avertis les conservateurs qui croient pouvoir tromper leurs concitoyens en votant contre les soins de santé publics et en sapant les soins de santé publics. Les Canadiens appuient les soins de santé publics, et les conservateurs devraient se rallier à nous. Ils devraient appuyer les soins de santé publics au Canada, parce que c’est ce que les Canadiens appuient et c’est ce que leurs concitoyens veulent qu’ils fassent.
Je prévois que les conservateurs vont appuyer cette motion. Je prévois que les libéraux le feront aussi, même s’ils ont voté contre le régime d’assurance-médicaments et les soins dentaires. Le NPD leur a démontré, à leur corps défendant, l'évidence qu’il faut élargir notre système de soins de santé public.
Le député de a tout à fait raison. Nous avons maintenant imposé les soins dentaires. Nous allons voter cette année sur le régime d’assurance-médicaments. Ce sont des innovations et des expansions importantes. Il s’agit de la force fondamentale de notre système de santé public.
Nous devons assurer un financement adéquat. Nous devons également nous assurer que la Loi canadienne sur la santé est bien respectée, qu’une loi est bel et bien respectée au Canada. Quel concept. Nous voyons des cliniques privées et des gouvernements provinciaux s'orienter vers des soins de santé à but lucratif, dont les coûts sont énormes. Ils essaient de se débarrasser des soins de santé publics universels plutôt que de les financer adéquatement, et le gouvernement fédéral doit commencer à augmenter le financement des soins de santé publics au Canada.
Dans un système créé par les conservateurs et maintenu par les libéraux, nous gaspillons 30 milliards de dollars chaque année en les donnant aux ultrariches qui placent leur argent dans des paradis fiscaux étrangers notoires. Il y a des traités que le gouvernement Harper a signés pour permettre aux ultrariches d’envoyer leur argent à l’étranger, et les libéraux ont maintenu ce système, au grand dam de la plupart des Canadiens.
Nous avons la capacité de financer adéquatement nos soins de santé, ce qui signifie qu’il faut veiller à ce que les gens aient également accès à leurs médicaments, aux soins dentaires et aux soins de santé mentale. Ce sont tous des principes fondamentaux des soins de santé publics universels.
Dans ce coin-ci de la Chambre, le NPD est résolument en faveur d’un financement adéquat pour appliquer la Loi canadienne sur la santé et pour veiller à lutter contre la mise en place de soins de santé privés à but lucratif, car nous savons qu’ils coûtent deux fois plus cher aux Canadiens. Nous savons que cela signifie que les Canadiens reçoivent des soins de piètre qualité, car les entreprises de soins de santé privés accaparent les profits.
Lorsque nous voyons de grandes sociétés comme Loblaws essayer de prendre leur part du gâteau, les néo-démocrates, les membres du caucus du NPD, notre chef, le député de , et notre porte-parole en matière de santé, le député de , disent tous « non » aux soins de santé à but lucratif. Nous disons « oui » à des soins de santé publics universels adéquatement financés au Canada.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je suis très heureuse d'intervenir aujourd’hui pour parler des soins de santé. Il s’agit d’une question très importante pour mes concitoyens et tous les Canadiens, surtout après la pandémie et les pressions qu'elle a exercées sur notre système de soins de santé. En ce moment, tous les Canadiens se concentrent sur les soins de santé et y pensent. La pression exercée sur les travailleurs de la santé a été énorme. Je suis donc heureuse de prendre la parole à la Chambre pour parler du plan annoncé par le .
Mon ministre, le , et le ont parcouru le pays pour rencontrer les premiers ministres provinciaux et leurs homologues afin de discuter des besoins en matière de soins de santé dans chaque province et territoire. Nous savons que les besoins de chaque province et territoire diffèrent, et c’est précisément pour cela que les conversations sur les priorités de chaque endroit sont si cruciales. Il n’y a pas de solution unique, mais le gouvernement fédéral peut offrir du leadership et du soutien.
Parlons des secteurs des soins de santé qui, nous le savons tous, sont sous pression, notamment les urgences. J’ai mentionné la pression exercée dans ce secteur sur les travailleurs de la santé, qui sont surchargés de travail et que nous considérons tous comme des héros. Ils sont toujours des héros, mais ils ne reçoivent pas l’attention et les soins dont ils ont besoin en cette période difficile. C’est l’objet du financement annoncé le 7 février. Le a annoncé près de 200 milliards de dollars sur les 10 prochaines années pour aider à soutenir les secteurs critiques qui sont sous pression. Cela comprend de meilleurs salaires pour les travailleurs de la santé, ce qui est extrêmement important.
Dans ma circonscription, on parle constamment des questions liées à la santé mentale. D’innombrables concitoyens sont venus me voir pour me parler des besoins en santé mentale d’un membre de leur famille, par exemple. Dans ma région, il semble qu’il soit difficile d’obtenir du soutien pour les personnes souffrant de troubles alimentaires, un domaine spécialisé de la santé mentale. Il est également très difficile d’obtenir du soutien pour les jeunes, ce qui est pourtant crucial pour leur rétablissement.
Il y a d’autres sujets dont j'ai parlé avec des habitants de ma circonscription. L’un d’eux est l’accès des survivants d’un accident vasculaire cérébral à la rééducation adéquate dont ils ont besoin après l’accident. Un autre sujet dont il est question dans ma circonscription est le besoin de médecins de famille et l’accès aux médecins de famille, surtout pour les nouveaux arrivants dans ma collectivité qui ont besoin d'un médecin de famille ou d'un rendez-vous avec un spécialiste. Cela devient de plus en plus difficile.
Je m’en voudrais de ne pas parler des besoins en soins de longue durée et des mesures de soutien dans le domaine. Le gouvernement a déjà annoncé 4 milliards de dollars pour financer les soins de longue durée. Malheureusement, pendant la pandémie, l’un des centres de soins de longue durée de ma circonscription a perdu de nombreux résidants. Je pense que nous avons eu le plus grand nombre de décès au pays, ce qui a été dévastateur et n’a servi qu’à prouver que certains de ces centres n'en pouvaient déjà plus. Les mesures et l’aide nécessaires pendant la COVID ont mis cette réalité en évidence. Nous nous sommes engagés à faire mieux. Nous devons à ces familles et à nos aînés la dignité qu’ils méritent à la fin de leur vie.
J’ai parlé des temps d’attente dans les urgences. J’ai entendu des citoyens qui, faute de médecin de famille, mettent plus de pression sur les urgences parce qu’ils n’ont personne vers qui se tourner, même si la situation n'est peut-être pas urgente. Cela ajoute des tensions et des pressions sur notre réseau.
Ce sont toutes des choses qui préoccupent énormément les Canadiens. C’est pourquoi, avec cette annonce, j’ai été si heureuse que le financement touche un grand nombre de points clés que mes citoyens ont soulevés directement. L’une de ces choses est un complément immédiat de 2 milliards de dollars pour faire face aux pressions exercées sur les hôpitaux pédiatriques et les urgences et aux longs délais d’attente pour les interventions chirurgicales. Il est de plus en plus difficile pour les gens d’obtenir un rendez-vous avec un spécialiste, et il s’agit souvent d’une question de qualité de vie.
Nous nous sommes également engagés à conclure des accords bilatéraux supplémentaires, car, comme je l’ai dit plus tôt, il n’y a pas de solution unique. Les priorités de chaque province et territoire peuvent être différentes. Les besoins des résidants peuvent être différents. Il est important que nous soyons à l’écoute des besoins et de ce que devraient être les priorités.
J’ai parlé du financement pour le personnel hospitalier, qui comprend 1,7 milliard de dollars sur cinq ans pour augmenter les salaires des préposés aux bénéficiaires. Il s’agit d’un financement supplémentaire pour aider les personnes âgées, ou celles qui ont besoin d’un peu d’aide, à rester chez elles plus longtemps. Certains de mes amis et des habitants de ma circonscription ont désespérément besoin de ces soins supplémentaires. Nous les aiderons en injectant une partie du financement dans le réseau. En outre, 2 milliards de dollars sur 10 ans sont prévus pour appuyer les priorités des Autochtones.
Il y a beaucoup de travail à faire, mais je pense que ce qui est crucial, c’est que nous ayons identifié ce que les Canadiens nous ont dit au sujet des secteurs où il faut injecter des fonds.
Une des choses les plus importantes que je puisse dire, que les concitoyens de ma circonscription en Ontario ne cessent de répéter, c’est qu’il faut une reddition de comptes. Nous ne pouvons pas nous contenter d’envoyer des fonds aux provinces sans savoir où ils vont ou s’ils servent bien à financer les services dont les gens ont besoin. Mes concitoyens et les résidents qui demandent cette injection de fonds veulent pouvoir demander des comptes à leurs gouvernements provinciaux si les fonds ne vont pas où ils le devraient.
Ce que je ne veux pas voir après une injection de fonds fédéraux, et ce que mes concitoyens réprouvent également, ce sont des provinces qui reçoivent de l'argent, mais qui n'améliorent rien malgré cela. Par conséquent, pour qu’il y ait responsabilisation et transparence, il est important d’exiger des données. Le en a parlé. Il me semble difficile de dire aux Canadiens que s’ils appellent une ambulance et présentent leur carte d'assurance-maladie, les ambulanciers ne sauront pas s’ils ont des allergies.
Je crois que je n’ai plus de temps, car la période des questions est sur le point de commencer, mais j’aimerais poursuivre après parce qu’il s’agit d’un moment déterminant pour le système de santé canadien.