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Monsieur le Président, je vais ajouter quelques mots au sujet du départ à la retraite de M. Marc Garneau.
J'ai eu la chance d'être son secrétaire parlementaire alors qu'il était ministre des Transports. C'est drôle, lorsque j'ai été nommé à ce poste, quelqu'un m'a dit: « Il y a déjà toute une série d'écoles qui portent le nom de Marc Garneau dans notre pays. » Il est rare de rencontrer quelqu'un à la Chambre au parcours aussi incroyable et aux états de service aussi exceptionnels, qui compte déjà des écoles portant son nom et qui a déjà été nommé membre de l'Ordre du Canada avant même d'être député. Il a consacré toute sa vie au service public, d'abord au sein de la marine, puis comme astronaute de l'Agence spatiale canadienne et, enfin, à la Chambre pendant 14 ans. Comme beaucoup d'autres intervenants l'ont dit, son absence laissera un grand vide.
Cependant, nous sommes ici aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui a eu un long parcours. Sous une forme ou une autre, nous débattons du sujet de ce projet de loi depuis l'automne 2020. Nous n'avons jamais relâché nos efforts et n'avons jamais abandonné parce que nous savons à quel point cette mesure législative est importante.
Notre objectif n'a jamais changé. Depuis le début, il s'agit de s'assurer que les histoires et la musique canadiennes sont accessibles aux Canadiens. C'est aussi simple que cela. Les histoires et la musique sont le cœur battant de notre culture, que nous avons toujours soutenue et promue. Nous ne réinventons pas la roue. Nous ne ferions qu'actualiser nos lois pour préciser que les services et les plateformes numériques ont l'obligation de soutenir notre secteur culturel.
Il est assez étonnant que nous nous tournions vers des entreprises canadiennes comme Bell ou Rogers en disant que, bien entendu, elles doivent soutenir la culture canadienne. Pourtant, certains députés dans cette enceinte affirment que les géants technologiques étrangers n'ont pas de telles obligations.
Lors de la réunion du comité, nous avons eu l'occasion d'entendre le témoignage de Gord Sinclair, du groupe The Tragically Hip. Il a expliqué comment la Loi sur la radiodiffusion a aidé son groupe, issu d'une petite ville de l'Est de l'Ontario, à devenir bien connu et respecté dans tout le pays. Il s'est prononcé en faveur du projet de loi, afin qu'il puisse y avoir d'autres groupes comme The Tragically Hip à l'avenir.
La Loi sur la radiodiffusion a aidé la culture canadienne à s'épanouir et à se développer pendant plus de 50 ans. J'ai mentionné le groupe The Tragically Hip, mais nous pouvons penser à tous les groupes et musiciens que nous aimons, ainsi qu'aux émissions de télévision et aux films canadiens qui nous ont divertis et qui ont trouvé leur public partout dans le monde, en partie grâce à la Loi sur la radiodiffusion. Nous voulons que les Canadiens continuent de profiter de cette réussite pour de nombreuses années.
La façon de produire, de voir et d'obtenir du contenu numérique a beaucoup changé à mesure que la diffusion numérique s'est imposée. Nous devons agir pour ne pas laisser tomber la culture canadienne et les artistes et créateurs de contenu canadiens. Nous devons agir pour que tous aient la chance de se faire entendre et que la culture canadienne reflète les réalités de notre société diversifiée.
Nous savons à quel point il est important de bien faire les choses. C'est pourquoi nos efforts visant à moderniser la Loi sur la radiodiffusion s'appuient depuis le début sur la collaboration. Nous avons écouté les Canadiens et travaillé avec eux pour trouver les bonnes solutions. Nous avons tenu des consultations publiques, nous avons entendu l'avis d'intervenants clés de l'industrie, nous avons écouté des artistes, des créateurs de contenu et des Canadiens ordinaires nous faire part de leurs idées et de leurs préoccupations, et nous avons travaillé avec les députés de tous les partis pour peaufiner ce projet de loi.
Comme nous le savons, un seul parti à la Chambre a décidé qu'il sait mieux que les artistes, les créateurs, les réalisateurs et tous les travailleurs du secteur culturel canadien. Malheureusement, les conservateurs se sont employés à protéger les intérêts des géants du Web, tout comme ils l'ont fait pendant l'étude en comité du projet de loi . Lorsque les représentants de Facebook ont comparu, nous avons vu les conservateurs prendre la parole et agir comme s'ils étaient les représentants des géants du secteur technologique. Ces derniers n'ont pas eu besoin d'engager des lobbyistes, puisque les conservateurs sont intervenus, gratuitement, pour les appuyer. Je dois reconnaître que les conservateurs ont fait de l'excellent travail à ce chapitre.
Ils ont passé des heures à faire de l'obstruction. Les conservateurs ont fait de l'obstruction lorsque le ministre était censé comparaître devant le comité. Ils ont fait de l'obstruction lorsque le commissaire du CRTC était censé témoigner devant le comité, après avoir exigé qu'il le fasse. Ils ont fait de l'obstruction pendant l'étude article par article. Ils ont même fait de l'obstruction sur leurs propres motions. Ces entreprises n'ont pas besoin de lobbyistes pour les représenter. Comme je l'ai dit, le Parti conservateur du Canada fait du lobbying pour elles.
J'entends un député d'en face chahuter parce qu'il est très en colère contre son parti, qui a pris fait et cause pour des entreprises comme Meta et Google. C'est le seul parti conservateur au monde qui soutient les géants de la technologie. Ce n'est pas ce que font les républicains aux États‑Unis, ni les conservateurs en Australie ou en Europe. Dans ces pays, les partis politiques sont unis pour défendre leurs citoyens contre les géants de la technologie.
Il est regrettable que les conservateurs ne puissent pas voir au-delà de la partisanerie et qu'ils se rangent du côté de Facebook, de Google et de TikTok. Il est choquant qu'à maintes reprises, en comité, nous ayons entendu des députés conservateurs défendre TikTok, défendre les lobbyistes, et présenter leurs arguments comme s'ils provenaient directement des lobbyistes de TikTok. Ces entreprises n'ont pas besoin de lobbyistes, elles ont le Parti conservateur.
J'aimerais prendre un instant pour souligner l'effort de collaboration du Nouveau Parti démocratique et du Bloc québécois. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à la longue préparation du projet de loi . Ils ont aidé à rendre ce projet de loi plus solide et meilleur, et ils ont rendu un grand service aux Canadiens. Je tiens à remercier tout particulièrement nos collègues de l'autre endroit pour leur étude minutieuse du projet de loi C‑11 et pour les amendements qu'ils ont proposés.
Je suis heureux de dire que le gouvernement appuie entièrement 18 des 26 amendements proposés à la suite de l'étude article par article du projet de loi . Nous acceptons aussi deux autres amendements, avec des modifications. Il s'agit là d'une autre preuve du travail vraiment collaboratif qui a été fait.
Je crois qu'il est important de souligner plusieurs des éléments sur lesquels nous nous entendons tous au sujet du projet de loi , ainsi que les nombreuses façons dont nous avons tous collaboré afin de l'améliorer. Dans un esprit de collaboration, nous devrions tous faciliter l'appui à cette motion.
J'aimerais maintenant parler des amendements qui ont été proposés. Comme je l'ai dit, le gouvernement a accepté 18 d'entre eux. Il n'y en a que huit qu'il rejette respectueusement ou au sujet desquels il propose des changements. Je vais prendre un instant pour expliquer la position du gouvernement au sujet de chacun de ces amendements.
D'abord, le gouvernement rejette respectueusement l'amendement proposé qui porte sur la définition d'« élément communautaire ». Cet amendement ne fait pas référence aux entreprises de radiodiffusion qui font partie du système de radiodiffusion, ce qui peut entraîner des problèmes d'interprétation dans l'application de la Loi.
Le gouvernement rejette aussi respectueusement les amendements proposés qui contraignent les entreprises en ligne à mettre en œuvre certaines méthodes, notamment la vérification de l'âge, pour empêcher les enfants d'avoir accès à du matériel sexuellement explicite.
Bien que nous comprenions l'importance de ce problème — nous présenterons d'ailleurs bientôt un projet de loi à ce sujet qui, je l'espère, permettra de le régler —, nous nous opposons à cet amendement pour la simple raison qu'il cherche à légiférer sur des questions relatives au système de radiodiffusion qui vont au-delà de l'intention politique du projet de loi.
Pour répéter ce que j'ai dit dès le départ, notre intention avec le projet de loi est d'inclure les services et les plateformes en ligne ainsi que les systèmes de radiodiffusion. Cet amendement se situe à l'extérieur de la portée de ce projet de loi.
Ensuite, le gouvernement rejette respectueusement l'amendement proposé à l'article 4, qui limite la réglementation aux enregistrements sonores téléversés par les compagnies de disque pour les artistes. Nous sommes en désaccord parce qu'il affecterait la capacité du gouverneur en conseil de tenir des consultations publiques et d'émettre des instructions en matière de politique à l'intention du CRTC afin d'établir la portée appropriée de la réglementation des services de médias sociaux en ce qui a trait à leur distribution d'émissions commerciales.
Nous avons besoin de souplesse pour faire en sorte que, chaque fois qu'une plateforme de diffusion en continu en ligne agit comme un radiodiffuseur, elle fait sa part pour appuyer le secteur culturel canadien. C'est à cela que se résume le projet de loi. Cet amendement empêcherait également le système de radiodiffusion de s'adapter aux changements technologiques au fil du temps, ce qui est le problème même que nous tentons de régler avec le projet de loi.
Ensuite, le gouvernement rejette respectueusement l'amendement 6 parce qu’il craint qu'il ne limite la capacité du CRTC d'imposer des conditions concernant la proportion d'émissions à diffuser qui sont consacrées à des genres particuliers, tant pour les entreprises en ligne que pour les radiodiffuseurs traditionnels.
Cet amendement pourrait avoir pour effet de réduire la diversité de la programmation sur les ondes traditionnelles, un résultat qui va à l'encontre de l'un des principaux objectifs politiques de ce projet de loi.
En ce qui concerne l'amendement 7, nous proposons de modifier le libellé de l'amendement 7a) afin de mieux faire ressortir l'importance d'appuyer les créateurs ainsi que de soutenir les secteurs créatifs du Canada et de s'appuyer sur ceux-ci.
Le gouvernement rejette également respectueusement l'amendement 7b), qui propose qu'aucun facteur ne soit déterminant dans l'établissement des règles sur le contenu canadien. L'amendement proposé aurait une incidence sur la marge de manœuvre dont dispose le CRTC, qui est nécessaire pour établir la définition appropriée de « contenu canadien ». Notre position sur ce point est simple: nous sommes d'accord avec le principe fondamental selon lequel le contenu canadien est d'abord et avant tout réalisé par des Canadiens.
Un autre changement que nous proposons concerne l'amendement 9b) relatif aux audiences publiques. Le gouvernement suggère ici de supprimer le paragraphe 2.1, qui prévoit la tenue d'une audience publique après la publication d'un projet de règlement ou d'ordonnance. Le CRTC consulte les parties intéressées avant l'élaboration d'un règlement, et non après. Le fait d'exiger une deuxième audience publique après que les décisions ont été prises par le CRTC au cours du processus réglementaire entraînerait des retards inutiles dans l'administration de la Loi.
Enfin, le gouvernement rejette respectueusement l'amendement 11, qui vise à interdire à CBC/Radio‑Canada de diffuser des messages publicitaires ou des annonces au nom d’un annonceur qui sont conçus de manière à ressembler à de la programmation journalistique. Là encore, les raisons de notre désaccord sont liées aux objectifs fondamentaux du projet de loi. La question abordée par l'amendement ne relève pas de la portée du projet de loi et de la politique qui le sous-tend, notamment en ce qui concerne les entreprises en ligne dans le système de radiodiffusion.
J'ai énoncé la position du gouvernement en ce qui concerne le travail excellent et exhaustif que nos estimés collègues de l'autre endroit ont réalisé. Nous avons accepté la majorité des amendements proposés, et nous ne sommes en désaccord que sur huit points. Dans l'ensemble, je constate que les efforts de collaboration qui nous ont amenés jusqu'ici ont été couronnés de succès.
Nous en sommes arrivés jusqu'ici, à deux doigts de la ligne d'arrivée, grâce à l'apport et au travail acharné des parlementaires, des fonctionnaires, des experts de l'industrie, des créateurs de contenu et des Canadiens. Ce n'est pas le moment d'abandonner cet engagement à collaborer. Nous continuerons d'être à l'écoute.
Si le projet le projet de loi reçoit la sanction royale, le gouverneur en conseil prévoit transmettre une orientation stratégique au CRTC pour indiquer comment le cadre législatif doit être appliqué. Cela nécessiterait un préavis d'au moins 30 jours, au cours duquel les parties prenantes et autres intéressés pourraient faire part de leurs observations, préoccupations et recommandations concernant cette orientation stratégique.
Le CRTC mènerait ses propres processus publics avant de mettre en œuvre le nouveau cadre réglementaire en matière de radiodiffusion. Tous les intervenants, notamment les radiodiffuseurs, les plateformes de diffusion en continu, les distributeurs, les artistes, les producteurs et les groupes de l'industrie, auraient de nouveau l'occasion de donner leur avis.
Comme peuvent le constater les députés, nous allons continuer d'avancer ensemble. Nous allons nous assurer que les artistes et les conteurs canadiens peuvent prospérer et s'épanouir dans l'ère numérique et que la diversité culturelle du Canada est entendue et vue avec force par tout le monde partout sur la planète.
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Madame la Présidente, le projet de loi aurait une incidence sur tous les Canadiens qui ont un téléphone cellulaire, une télévision ou un ordinateur chez eux et qui sont des adeptes de la diffusion continue en ligne, qui aiment regarder ou écouter du contenu en ligne. Cela montre à quel point la portée de ce projet de loi est grande et à quel point ses conséquences seraient dramatiques. Je vais donner un aperçu de ce que fait le projet de loi, puis j'examinerai plus en détail ses subtilités et tenterai d'expliquer pourquoi il toucherait si durement les Canadiens.
Je vais parler aux Canadiens. Après tout, la Chambre leur appartient exclusivement.
Par le biais de cette mesure législative, le gouvernement s'apprête à se donner le pouvoir de contrôler ce que les Canadiens peuvent écouter ou regarder en ligne. Par exemple, au lieu d'offrir aux personnes plus de contenu selon leurs champs d'intérêt dans des plateformes comme YouTube, le gouvernement forcerait ces plateformes à favoriser le contenu qu'il juge prioritaire. Il soutient que l'ordre de priorité serait établi selon le caractère canadien du contenu. Je me pencherai plus en détail là‑dessus dans quelques instants.
YouTube serait obligé d'offrir plus de contenu que le gouvernement aimerait voir plutôt que plus de contenu que les Canadiens veulent voir. C'est un problème, car les Canadiens vont sur le Web pour trouver le contenu qui les emballe ou qui les intéresse le plus. Ils ne vont pas sur le Web pour se faire imposer du contenu par le gouvernement. Le gouvernement affirme que le projet de loi vise à promouvoir la culture canadienne et à uniformiser les règles du jeu. C'est tout simplement faux.
Le projet de loi modifierait la Loi sur la radiodiffusion pour que ses dispositions s'appliquent à Internet. La loi a été créée au début du XXe siècle pour réglementer la télédiffusion et la radiodiffusion. Elle a subi d'innombrables modifications depuis, mais les résultats sont toujours restés les mêmes. Il s'agit de veiller à ce qu'on traite les deux langues officielles du Canada avec respect en ce qui a trait au temps d'antenne, et à ce que la diversité culturelle soit prise en considération. Ce sont de nobles intentions. C'était nécessaire parce que le nombre de stations de télé et de radio était limité. Il fallait gérer cette ressource limitée. Il fallait exercer une surveillance pour assurer le partage des plateformes.
Contrairement à ces deux médias, Internet est sans limites. En effet, n'importe qui peut avoir une présence sur le Web. Le gouvernement n'a pas à réglementer pour déterminer quel contenu devrait être prioritaire et quel contenu devrait être rétrogradé, puisqu'il y a de la place pour toutes sortes de contenus. Le succès remporté par une personne ou un créateur en ligne n'empêche pas d'autres personnes de réussir. Tout le monde peut avoir du succès.
S'il y a un endroit où les règles sont uniformes, c'est bien sur le Web. Tout le monde peut créer son site Web. Tout le monde peut avoir sa chaîne sur YouTube. N'importe qui peut se créer un compte sur TikTok. Les gens ont accès à d'innombrables plateformes en ligne. C'est absolument incroyable.
On pourrait dire qu'il n'a jamais été plus facile pour les créateurs de contenu canadiens de toutes les communautés linguistiques et culturelles de faire découvrir leur contenu à des gens de partout dans le monde. Tous ceux qui le désirent peuvent créer une chaîne sur YouTube ou un compte sur TikTok ou sur Twitter. Ils n'ont plus à composer avec les limites des médias traditionnels.
Auparavant, les créateurs devaient préparer une pochette de presse. Essentiellement, il s'agissait d'une sorte de portfolio pour démontrer leurs compétences, leurs talents, leurs capacités et ce qu'ils voulaient créer. Ils devaient présenter leur pochette à CBC, à Bell Média, à Rogers ou à Corus Entertainment, en les suppliant de l'accepter et de diffuser leur contenu. Si un ou plusieurs décideurs refusaient, c'était tant pis pour eux. Ce n'est plus le cas maintenant. Les créateurs peuvent désormais réussir en fonction de leurs mérites, sans être à la merci des décideurs.
Les créateurs d'aujourd'hui ne suivent pas les mêmes règles que les générations précédentes. C'est en partie ce que certains ont du mal à accepter. Nous vivons dans un nouvel espace et nous avons de nouveaux idéaux, dont la liberté et le choix.
Il est incroyablement malhonnête de la part du ministre d'affirmer que le projet de loi modernisera la Loi sur la radiodiffusion et apportera un soutien aux artistes. Le ministre ne tient pas compte du progrès. Au lieu de tenir compte de la situation actuelle des artistes là et de célébrer l'immense succès dont ils jouissent dans ce nouvel espace libre, le gouvernement veut en fait les ramener dans un système archaïque où leur contenu serait évalué et mesuré et où les créateurs seraient considérés comme des gagnants ou des perdants, en fonction de ce que veut le gouvernement plutôt que de ce que veulent les Canadiens.
Je veux que les Canadiens sachent que le projet de loi les toucherait de deux pénibles manières. Premièrement, il censurerait ce qu'ils voient et deuxièmement, il censurerait ce qu'ils disent. En ce qui concerne ce qu'ils voient, si le gouvernement canadien détermine ce qui est promu et ce qui est écarté, cela signifie que seul un certain contenu est mis à la disposition des spectateurs. Autrement dit, c'est de la censure.
Par ailleurs, ce projet de loi censurerait ce qu'une personne peut dire ou publier en ligne. La réussite des talents et des créateurs de contenu d'ici ne serait plus fondée sur le mérite, comme c'est le cas actuellement. Au lieu de cela, comme nous l'avons indiqué, le contenu serait tenu de respecter toute une liste de critères que nous ignorons en raison du manque de transparence du gouvernement. Le gouvernement exigerait que le contenu de l'artiste soit évalué et mesuré en fonction de ces critères afin de déterminer si le contenu créé est considéré comme canadien ou non. Si le contenu de l'artiste est considéré comme canadien, alors celui-ci peut être découvrable. Autrement dit, celui-ci peut être proposé en priorité, en haut de notre écran. En revanche, si ce contenu n'est pas considéré comme devant bénéficier d'un tel traitement, celui-ci pourrait se retrouver à la 400e, à la 500e, ou à la 600e page que personne ne consulte. Ce projet de loi vise à faire de la censure. En effet, non seulement il permettrait de censurer ce que nous pouvons voir en tant que téléspectateurs, mais aussi ce qui peut être mis en ligne par les créateurs et les utilisateurs.
Les créateurs de contenu de tout le pays ainsi que des groupes de consommateurs se sont exprimés sur ce projet de loi. Ils le qualifient de dangereux. Des juristes l'ont qualifié d'abus grotesque de la part du gouvernement. Margaret Atwood, une remarquable et célèbre auteure canadienne, n'a pas mâché ses mots lorsqu'elle a décrit ce projet de loi comme une « forme sournoise de totalitarisme ».
Je voudrais prendre un peu de recul et affirmer qu'il y a deux choses au sujet desquelles nous pouvons nous entendre. Premièrement, la Loi sur la radiodiffusion doit être modernisée; ce n'est pas ce que prévoit le projet de loi à l'étude. Ce dernier rendra plutôt la Loi sur la radiodiffusion incroyablement arriérée, mais cette loi doit être modernisée. Deuxièmement, le Canada possède une culture riche et magnifique et compte d'incroyables artistes; il est vrai que nous devrions chercher tous les moyens possibles de promouvoir et de célébrer le talent de chez nous. La pierre d'achoppement concerne justement ces moyens. Le gouvernement prétend que le projet de loi est la meilleure solution, nous ne sommes pas d'accord. La meilleure solution consiste à maintenir la liberté de choix individuelle et à ouvrir des perspectives illimitées. Ce ne sont pas les objectifs du projet de loi.
Nous aurions intérêt à faire une pause et à prendre du recul pour examiner les origines de ce projet de loi. Sa première version, le projet de loi , a été présentée en 2020, et plusieurs versions ont suivi. Cependant, une chose n'a pas changé: il s'agit toujours d'un projet de loi extrêmement mauvais qui limiterait le contenu que les Canadiens peuvent visionner ou publier en ligne. Bref, il permettrait au gouvernement de contrôler les résultats de nos recherches. Au lieu de trouver ce que nous cherchons, les algorithmes dictés par le gouvernement nous dirigeront vers d'autres contenus. Voilà ce que ferait ce projet de loi.
Comment en sommes-nous arrivés là? Pourquoi ce projet de loi? Deux groupes sont responsables: les radiodiffuseurs ainsi que les unions ou associations traditionnels d'artistes. Les radiodiffuseurs, tels que Radio-Canada, Bell et Corus Média, versent un certain pourcentage de leurs revenus à un fonds artistique. Ensuite, les artistes traditionnels peuvent présenter une demande de financement à ce fonds pour financer leurs projets.
Les radiodiffuseurs traditionnels, bien sûr, sont de moins en moins populaires et contribuent de moins en moins à ce fonds; et ils se sentent pénalisés par cette situation. Ils sont donc allés frapper à la porte du gouvernement en disant qu'ils ne devraient pas être les seuls à contribuer au fonds pour les arts, que le gouvernement devrait aussi mettre à contribution les grandes plateformes de diffusion en ligne. En outre, ces radiodiffuseurs ont l'obligation de retransmettre un certain pourcentage de contenu canadien. Or, le contenu canadien ne plaît pas toujours à leur public et les radiodiffuseurs se sentent, dans une certaine mesure, gênés par cette obligation. Encore une fois, ils constatent que les plateformes de diffusion en ligne ne sont pas soumises à cette règle. Ils sont donc allés frapper à la porte du gouvernement pour lui demander d'imposer également cette règle aux plateformes.
De nombreux artistes sont absolument fabuleux et devraient être célébrés et promus. Certains artistes traditionnels appartiennent à un syndicat. Ce n'est pas de leur faute, mais les patrons des syndicats ont frappé à la porte du gouvernement en disant que, parce que les revenus des diffuseurs traditionnels se tarissent, il n'y a plus autant d'argent dans le fonds pour les arts, qu'ils n'ont plus autant d'argent disponible pour leur production artistique traditionnelle et qu'ils veulent donc que l'on trouve plus d'argent quelque part, d'une manière ou d'une autre. Le gouvernement a donc déclaré qu'il pouvait obliger les plateformes de diffusion à contribuer au fonds pour les arts, et c'est ce qu'il a fait.
Au bout du compte, le projet de loi vise principalement à maintenir le statu quo, à protéger les intérêts des grands diffuseurs. Le gouvernement prétend toutefois qu'il s'agit d'obliger les grandes plateformes de diffusion en continu, comme Netflix et Disney, à contribuer à un fonds qui soutient les artistes canadiens et de protéger la culture d'ici ou d'uniformiser les règles du jeu.
Si le projet de loi s'arrêtait là, ce serait déjà assez terrible, mais il va plus loin encore. Il va jusqu'à inclure le contenu généré par les utilisateurs, le contenu que les Canadiens ordinaires versent sur les plateformes comme Facebook, TikTok, Twitter, YouTube ou Instagram. Il ne cible pas seulement les grands services étrangers de diffusion en continu. Il englobe bel et bien les particuliers, les Canadiens. En fait, l'ancien président du CRTC, Ian Scott, l'a dit très clairement dans ses témoignages, d'abord à un comité de la Chambre, puis à un autre du Sénat.
Je parlerai davantage de ce point dans un instant, mais je souhaite d'abord commenter les fondements erronés sur lesquels repose le projet de loi. Premièrement, il part de la notion fallacieuse que les artistes ou les créateurs canadiens de contenu ne peuvent pas se débrouiller tout seuls. C'est vraiment insultant. Le projet de loi se fonde sur la prémisse que ces gens ont besoin que le gouvernement intervienne pour les aider, pourtant ils soutiennent le contraire. Le projet de loi est basé sur la fausse croyance que si le gouvernement ne nous met pas sous les yeux du contenu canadien, nous n'en regarderons pas. Encore une fois, c'est vraiment insultant pour les artistes canadiens de mettre ainsi en doute leur capacité de produire du contenu de qualité.
Ces affirmations sont fausses, et j'aimerais expliquer pourquoi. Le prétend que le projet de loi permettrait de recueillir 1 milliard de dollars auprès des grandes plateformes de diffusion continue. C'est la somme qu'il permettrait de recueillir, et on s'en servirait pour promouvoir la culture canadienne en contribuant à appuyer ces artistes traditionnels. D'après le gouvernement, le projet de loi force les grandes plateformes de diffusion continue à payer leur juste part. De prime abord, cela peut sembler raisonnable, mais ce n'est pas vraiment ce que ferait le projet de loi.
Le gouvernement affirme que cet argent sauvera la culture canadienne, mais qui dit que la culture canadienne a réellement besoin d'être sauvée? Qui dit qu'elle est si fragile qu'elle s'effondrera sans l'intervention du gouvernement? Par ailleurs, la culture canadienne n'est-elle pas fondée sur ce que les Canadiens considèrent comme tel? En réalité, la notion selon laquelle les grandes plateformes de diffusion en continu ne paient pas leur juste part est un mythe.
Les investissements dans les productions canadiennes qui font avancer notre culture et racontent nos histoires ne se tarissent pas, comme les libéraux voudraient nous le faire croire. Au contraire, d'énormes investissements sont réalisés. C'est juste qu'ils ne sont plus réalisés par les diffuseurs traditionnels et que les syndicats ne les contrôlent pas.
Selon Wendy Noss, de la filiale canadienne de l'Association cinématographique, qui a témoigné devant le comité sénatorial, cet organisme a dépensé plus de 5 milliards de dollars dans l'ensemble du pays pour la seule année 2021. Le gouvernement affirme qu'il obtiendra 1 milliard de dollars grâce à cette loi. Cette association investit 5 milliards de dollars par année dans notre pays. On ne peut donc pas me dire ni dire aux Canadiens que les investissements dans les talents locaux sont en train de se tarir. Ce n'est pas vrai.
Si on investit bel et bien de l'argent dans les talents, alors quel est l'objet réel de ce projet de loi?
Une voix: Le contrôle.
Mme Rachael Thomas: Madame la Présidente, c'est peut-être un peu une question de contrôle.
Je vais m'étendre un peu plus sur ce sujet. Ces 5 milliards de dollars qui ont été investis représentaient plus de la moitié de toute la production au pays, et 90 % de la croissance dont ce secteur a bénéficié au cours de la dernière décennie. C'est beaucoup. Il s'agit d'une association. C'est la filiale canadienne de l’Association cinématographique, qui a embauché et formé plus de 200 000 Canadiens et qui leur a ouvert de nouveaux horizons. Ces gens ont un talent créatif incroyable. Cette association a appuyé plus de 47 000 entreprises. Il ne s'agit là que des chiffres de 2021. Voilà un énorme investissement dans les récits canadiens, la promotion de la culture canadienne et la célébration de ce qu'il est possible de faire ici, au Canada.
En fait, c'est beaucoup plus que ce que les radiodiffuseurs traditionnels ont réalisé. Il faudrait peut-être passer le mot afin que nous puissions nous réjouir de l'immense succès de notre secteur culturel.
Compte tenu de cet incroyable investissement, il convient de se demander si nous avons vraiment un problème. Cette mesure législative est-elle vraiment nécessaire? Est-il vrai qu'il n'y a pas d'investissements dans l'industrie canadienne de la production ou que la culture est en danger? Non. Au contraire, le secteur se porte très bien. C'est tout simplement que les gardiens, les radiodiffuseurs traditionnels et les syndicats ne contrôlent plus les résultats.
Qui plus est, le projet de loi repose sur la notion erronée que le contenu canadien ne peut pas survivre sans l'intervention du gouvernement. Comme je l'ai expliqué, les maisons de production embauchent en fonction du mérite et leurs films réussissent grâce à la demande des consommateurs. Est-il donc vraiment nécessaire que le gouvernement intervienne pour imposer le pourcentage du contenu qui doit être canadien, comme si le contenu canadien ne pouvait pas s'épanouir sans son intervention? Un investissement de 5 milliards de dollars me laisse supposer que le contenu canadien se porte très, très bien.
Le problème est qu'une grande partie du contenu véritablement canadien ne répond pas à la définition imposée par le gouvernement pour ce qu'il appelle le contenu canadien. Par exemple, la série La servante écarlate de Margaret Atwood est écrite par une célèbre auteure canadienne, elle est tournée au Canada, elle met en vedette des acteurs canadiens et elle emploie des réalisateurs canadiens, mais elle ne correspond pas à la définition du gouvernement de contenu canadien.
Ce serait plutôt drôle, disons, de réaliser cela, sauf que c'est vraiment frustrant pour notre industrie culturelle, ce qui fait que la définition n'est absolument pas drôle. En fait, elle est désuète et destructrice.
Les radiodiffuseurs traditionnels sont obligés de diffuser un certain pourcentage de contenu canadien, et ils trouvent cela étouffant. Voilà maintenant que les libéraux veulent que les plateformes de diffusion continue et les créateurs de nouveaux médias respectent les mêmes règles, qu'ils portent les mêmes entraves. Le gouvernement devrait peut-être songer à libérer les radiodiffuseurs traditionnels de cette obligation au lieu de l'imposer aux nouvelles plateformes médiatiques. Peut-être qu'au lieu de rester dans le passé en maintenant le statu quo, nous devrions regarder vers l'avenir, un bel avenir brillant, créatif et libre.
Ne nous y trompons pas. Ce projet de loi ne vise pas à appuyer la culture canadienne et les artistes canadiens. Il vise à protéger les grands radiodiffuseurs et les intérêts du gouvernement.
Tous les éléments dont j'ai parlé jusqu'à maintenant sont importants, mais ce qui fait que ce projet de loi est probablement la pire mesure législative libérale, c'est que, non seulement il s'en prend aux grandes plateformes de diffusion continue en ligne et il réglemente les artistes traditionnels qui travaillent avec l'appui d'un grand syndicat ou d'une guilde, mais il s'applique aussi au contenu généré par les utilisateurs. Autrement dit, il porte sur le contenu que les Canadiens ordinaires publient en ligne, soit le contenu ordinaire. La vidéo de chats de tante Betty serait visée par le projet de loi. Le gouvernement implore maintenant le CRTC d'évaluer tout ce contenu selon le critère de ce qui est défini comme la « canadianité », puis le contenu sera soit autorisé à rester en ligne, soit déplacé à la page 900.
Cela me paraît être une tâche colossale. Je ne sais pas exactement comment les libéraux mettront en œuvre cette mesure, mais ils semblent résolus à le faire. Pourquoi dis-je qu'ils sont résolus à le faire? Eh bien, c'est parce qu'ils ont eu l'occasion de faire en sorte que le projet de loi ne s'applique pas au contenu généré par les utilisateurs. Ils ont eu l'occasion de faire en sorte que le projet de loi vise uniquement les grandes plateformes de diffusion continue en ligne.
Le Sénat a proposé un amendement. En fait, avant même que le projet de loi n'arrive au Sénat, la Chambre des communes a proposé le même amendement. Le gouvernement a rejeté cet amendement, puis le Sénat, après avoir sagement étudié le texte et écouté les témoins, a proposé le même amendement pour s'assurer que le contenu généré par les utilisateurs, le contenu ordinaire, n'était pas visé par le projet de loi. Ce que nous avons appris aujourd'hui, c'est que le gouvernement n'accepte pas cet amendement, ce qui est très révélateur. Voilà qui nous indique que le projet de loi vise en fait bien plus à permettre au gouvernement de contrôler ce que nous pouvons voir, entendre et publier en ligne qu'à toute autre chose. Si ce n'était pas le cas, pourquoi ne pas accepter l'amendement?
Ce projet de loi vise à censurer les Canadiens, tous les Canadiens. Le projet de loi ferait stagner les progrès réalisés par des créateurs modernes comme la femme qui se fait appeler « Aunty Skates ». Cette femme d'origine sud-asiatique vit à Toronto. Elle a une quarantaine d'années et apprend à faire de la planche à roulettes. Elle a décidé, en pleine pandémie, de commencer à créer des vidéos et d'emmener les gens dans son aventure, et ses vidéos sont devenues virales. Le projet de loi ne ferait qu'entraver cette initiative.
Le projet de loi viserait également l'humoriste local Darcy Michael. Il se présente comme un homosexuel consommateur de cannabis. Il raconte comment il a été rejeté par les radiodiffuseurs classiques, mais il connaît aujourd'hui un énorme succès sur YouTube. Il serait une des cibles de ce projet de loi.
Plutôt que de moderniser la Loi sur la radiodiffusion adéquatement pour répondre à la complexité du monde numérique, le projet de loi ne fait que s'en prendre à la prochaine génération de créateurs et d'artistes, à la prochaine génération qui a l'esprit ouvert aux nouvelles solutions et qui n'a que faire des empêcheurs de tourner en rond. Le projet de loi cherche à ramener cette génération vers le passé et à l'empêcher de se tourner vers l'avenir.
Le projet de loi vise à assujettir, encore une fois, ces personnes à un organisme de réglementation, un empêcheur de tourner en rond, chargé de juger si leur contenu est suffisamment canadien pour être découvrable ou s'il doit être caché. C'est honteux. En gros, le projet de loi cherche à maintenir le statu quo au lieu de permettre le progrès.
Le comité sénatorial a entendu de nombreux témoins au sujet de ce projet de loi: des créateurs, des spécialistes du domaine et des juristes. Ce qui est ressorti clairement, c'est qu'il fallait prendre un pas de recul et que le contenu créé par des particuliers devait être respecté, qu'il ne fallait pas le cibler. Le gouvernement a toujours bien fait comprendre qu'il n'était pas prêt à faire ce changement.
Cela fait peur et nous le constatons aujourd'hui. Des créateurs partout au pays dénoncent le projet de loi. Ils le font depuis des mois. Aujourd'hui, voyant que les carottes sont pratiquement cuites, ils font tout pour être entendus. Ils s'inquiètent de leur avenir.
En vérité, les créateurs de contenu ne sont pas les seuls à être inquiets. Tous les Canadiens le sont, car, au bout du compte, ils veulent pouvoir regarder ce qu'ils désirent. Il y a une raison pour laquelle nous aimons les services sur demande. Il y a une raison pour laquelle les radiodiffuseurs traditionnels disparaissent progressivement. La raison, c'est qu'ils retirent de l'équation la possibilité de choisir alors que les Canadiens aiment avoir un choix. Les Canadiens sont très préoccupés par la censure que ce projet de loi entraînera.
Le gouvernement dit vouloir éliminer les obstacles pour les artistes sous-représentés. Cela semble une noble cause. Malheureusement, encore une fois, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ce que fait le projet de loi.
Le Sénat l'a démontré très clairement. Le comité a entendu des créateurs des communautés autochtones, noires et de couleur ainsi que des créateurs francophones, et tous ont dit que ce projet de loi les limitera, qu'il étouffera le succès dont ils jouissent actuellement. Ils ont parlé du succès exceptionnel qu'ils connaissent à l'heure actuelle grâce à leurs propres mérites dans le monde exempt d'obstacle appelé Internet. Comme l'a si bien dit mon collègue du Sénat, le sénateur Leo Housakos: « Le projet de loi remet en place des limites et des barrières et perpétue un système de sélection des gagnants et des perdants en dictant, en fonction de facteurs autres que les préférences et les choix individuels des utilisateurs, ce que les Canadiens devraient afficher et ce qu’ils verront. »
Au bout du compte, les créateurs ne veulent pas de ce projet de loi parce qu'il les empêcherait d'avancer. Les téléspectateurs n'en veulent pas parce qu'il contrôlerait ce à quoi ils auraient accès en ligne. Les créateurs veulent réussir en fonction de leurs propres créativité et capacités, et ils réussissent exceptionnellement bien. La plupart des créateurs canadiens ont un auditoire dont les 90 % se trouvent à l'étranger. Autrement dit, leur contenu est diffusé partout dans le monde. N'est-ce pas une raison de célébrer? De plus, des experts ont déclaré que le projet de loi imposerait tellement de censure et de contrôle que l’on compare le Canada à des endroits comme la Chine, la Corée du Nord et la Russie, ce qui préoccupe à juste titre les Canadiens.
Les Canadiens veulent pouvoir aller en ligne et accéder au contenu qu'ils veulent. S'ils veulent aller sur YouTube et accéder au contenu qui les intéresse, ils peuvent le faire à l'heure actuelle. Ils sont contents de pouvoir le faire, mais, malheureusement, si le projet de loi est adopté, ils verront surtout ce que le gouvernement veut qu'ils voient au lieu de ce qu'ils voudraient voir. Les députés ne trouvent-ils pas dangereux que le pays soit devenu tellement rétrograde sous le gouvernement actuel qu'il succombe à adopter des mesures dignes de la Corée du Nord, de la Chine ou de la Russie?
Au nom des incroyables créateurs canadiens qui connaissent énormément de succès, grâce à leur talent, dans les plateformes des nouveaux médias ou qui travaillent pour connaître un tel succès et au nom des Canadiens qui ont à cœur la liberté de choisir ce qu'ils veulent regarder ou écouter en ligne, je propose la motion suivante. En réponse à la motion du gouvernement, je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution de ce qui suit: « Que l’ordre relatif à l’examen des amendements apportés par le Sénat au projet de loi C‑11, Loi modifiant la Loi sur la radiodiffusion et apportant des modifications connexes et corrélatives à d'autres lois, soit révoqué et le projet de loi retiré ».
Mettons le projet de loi aux poubelles.