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Monsieur le Président,
kwe kwe.
Ullukkut.
Tansi.
Je suis honorée de prendre la parole aujourd'hui au Parlement du Canada, situé sur les terres ancestrales du peuple algonquin anishinabe, au sujet d'un projet de loi incroyablement important, à titre de secrétaire parlementaire de la du Canada, et en son nom.
Je représente la population de Fredericton, qui vit sur le territoire non cédé des Wolastoqiyik, le peuple du superbe et abondant fleuve, de même que ma famille, mon époux et mes deux enfants, qui sont également des Wolastoqiyik et des Indiens inscrits aux termes de la Loi sur les Indiens.
Durant plus d'un siècle, le Canada a adopté des lois et instauré des politiques dans le but précis d'exproprier des peuples de leurs terres par des moyens qui ont déchiré des familles et ont tenté de détruire leur culture, leur langue, leurs traditions et leur identité. La Loi sur les Indiens a essentiellement réduit l'identité des membres des Premières Nations à un statut, puis s'est servie de ce statut pour les priver d'accès à ce que la plupart des gens considèrent être des strictes nécessités. On a eu recours à la discrimination fondée sur le sexe et à d'autres formes de discrimination pour isoler et assimiler les Autochtones, dans le but ultime de supprimer l'identité autochtone ou de débarrasser le Canada une fois pour toutes du « problème des Indiens ».
Aujourd'hui, je m'adresse directement aux descendants et aux aînés des personnes lésées. Malgré ces mesures répétées et oppressives, ils ont persisté. Ils ont fait preuve de résilience. Ils ont conservé leur culture et leur langue. L'identité n'est pas un statut que le gouvernement accorde, mais un mode de vie et un sentiment d'amour et d'appartenance. C'est une façon de voir le monde.
Il convient donc que nous débattions aujourd'hui d'un projet de loi extrêmement important qui permettrait de faire avancer la réconciliation et de faire le nécessaire pour réparer ce qui a été brisé ici même, à la Chambre, par des projets de loi antérieurs. Je suis très honoré d'avoir l'occasion de participer à cette démarche.
C'est précisément pour mettre en lumière les facettes de notre histoire coloniale et redresser les torts que je me suis lancée en politique fédérale. Je me suis présentée aux élections pour mes enfants et leur communauté de Welamukotuk, un bon endroit où pêcher. Je me suis présentée pour mes élèves: Justice — je lui souhaite un bon anniversaire —, Desiree, Brianna, Kitarra, Chrystal, Amber, Bailey et tant d'autres. Je me suis présentée pour mon ancien patron, Bob Atwin, à la First Nation Education Initiative. Je me suis présentée pour Billy à Sitansisk et pour toutes les nations abénaquises. Parfois, la Chambre me semble très loin de chez moi, mais je les sens avec moi aujourd'hui dans cette enceinte.
Nous avons entendu nos partenaires et les Canadiens. L'identité est quelque chose que l'on ne peut ni donner ni prendre, mais qui nous appartient intrinsèquement. Nous remettons le pouvoir de déterminer cette identité entre les mains de ceux qui auraient toujours dû l'avoir. Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui nous permettrait de réaliser des progrès considérables en corrigeant plusieurs iniquités importantes dans la Loi sur les Indiens et en répondant à des préoccupations de longue date soulevées directement par les Premières Nations au sujet des dispositions de la Loi qui concernent l'inscription et l'appartenance à une bande.
Plus précisément, le projet de loi nous propose de nous attaquer à quatre questions importantes. Premièrement, il réparerait les conséquences héritées de l'émancipation et aiderait davantage de Premières Nations à retrouver leur statut. Deuxièmement, il rendrait l'autonomie aux Premières Nations inscrites en leur permettant de retirer leur nom du registre des Indiens. Troisièmement, il reconnaîtrait le droit de tous les membres des Premières Nations d'appartenir à leur bande natale, ce qui permettrait aux femmes de conserver des liens essentiels avec leur communauté d'origine. Quatrièmement, il éliminerait les termes qui stigmatisent les personnes handicapées membres des Premières Nations et qui figurent actuellement dans la Loi sur les Indiens. Si le projet de loi est adopté, il permettra de redonner du pouvoir aux familles des Premières Nations qui ont perdu leur statut dans le cadre du processus colonial appelé l'émancipation.
La a promis de régler ces problèmes de longue date et, en décembre 2022, elle a présenté ce projet de loi et pour donner suite à cette promesse. Les législateurs du passé ont mis en place des politiques préjudiciables, infligeant à tant de familles une douleur qu'elles ressentent encore aujourd’hui, mais nous sommes les législateurs d’une nouvelle ère, une ère où l’histoire est présentée honnêtement et où nous sommes vraiment déterminés à faire du Canada un pays où nous respectons les promesses et les engagements de nos prédécesseurs qui sont gravés dans les traités et autres accords. La réconciliation est un processus qui nécessite un engagement collectif profond à l'égard de la vérité et de l'action.
Bien que la Loi sur les Indiens soit fondamentalement problématique et que les partenaires de partout au pays s'entendent pour dire qu'elle constitue un outil de colonialisme et d'oppression, de nombreux peuples, dirigeants et nations autochtones voient que les approches visant à éliminer cette loi exigent un transfert progressif et honnête de la maîtrise d'œuvre des programmes et des services afin que les Premières Nations, les Inuits et les Métis en aient la responsabilité. Le projet de loi est un pas dans la bonne direction. Il porte sur l'élément le plus fondamental de la réconciliation, à savoir l'autodétermination.
Les gens à la maison se demandent peut-être pourquoi nous proposons ces modifications et pourquoi nous ne pouvons pas simplement nous débarrasser de la Loi sur les Indiens, dont le titre est discriminatoire. La Loi sur les Indiens est archaïque, paternaliste, enracinée dans le racisme, et le Canada doit continuer à travailler pour l'abolir. En fait, ce travail constitue une partie importante du mandat de la .
Ces dernières années, nous avons mené de vastes consultations auprès des Premières Nations afin de déterminer les meilleures façons de délaisser la Loi sur les Indiens tout en protégeant les droits des gens. Nous avons réalisé d'importants progrès dans l'élaboration de bonnes solutions de rechange à la Loi sur les Indiens en ce qui concerne la gestion des terres des Premières Nations. Nous allons continuer de travailler avec nos partenaires afin de transférer le contrôle et élaborer des politiques et des programmes en matière d'autodétermination.
Pendant ce temps des milliers de membres des Premières Nations restent victimes de discrimination à cause de la Loi sur les Indiens. Les modifications que nous proposons dans ce projet de loi tiennent compte de politiques que les Premières Nations demandent au gouvernement fédéral d'adopter depuis de nombreuses années. Les modifications passées n'ont pas réparé les torts qui restent.
En 2012, dans le cadre d'un processus exploratoire officiel, on a étudié des options de réforme avec des Premières Nations et des partenaires autochtones représentant des membres non inscrits des Premières Nations. L'étude a conclu que le Canada devrait travailler avec les Premières Nations afin de régler de manière proactive les problèmes d'inscription et de statut de membre associés à la Loi sur les Indiens.
En 2018 et en 2019, les mêmes thèmes ont été soulevés lors de discussions avec plus de 200 représentants des Premières Nations, qui nous ont dit que le Canada doit s’attaquer à ces problèmes et corriger les inégalités en matière d’inscription et de citoyenneté. Qui plus est, les Premières Nations et les partenaires autochtones qui représentent les membres non inscrits des Premières Nations nous ont dit qu’il faut régler les problèmes actuels liés à la Loi sur les Indiens avant que les communautés puissent reprendre le plein contrôle et exercer la compétence relativement à l'appartenance, l’inscription et la citoyenneté. Autrement dit, les partenaires nous ont dit que l’adoption de ce projet de loi est une étape nécessaire pour redonner aux peuples autochtones le plein contrôle des règles d'appartenance et du fonctionnement de leurs communautés.
Le gouvernement fédéral n’est pas l’unique auteur de ces mesures législatives. En effet, pour arriver aux solutions proposées dans ce projet de loi, il a tenu compte des modifications législatives que les peuples autochtones demandent afin que la loi ne leur fasse plus obstacle pour s’affranchir des systèmes coloniaux et redevenir souverains.
Le premier amendement que nous proposons à ce projet de loi, et aussi le plus important, porte sur la discrimination causée par l’historique familial d’émancipation. Les députés ne sont pas sans savoir que l’émancipation est l’une des politiques qui ont été utilisées dans le but avoué d’éradiquer la culture autochtone et d’assimiler les Premières Nations.
Voici quelques exemples qui donneront aux Canadiens une meilleure idée de la façon dont on a utilisé l'émancipation pour séparer et déchirer les familles des Premières Nations. S'ils voulaient voter aux élections canadiennes, posséder des terres, servir dans l'armée canadienne, épouser un non-Autochtone ou garder leurs enfants hors des pensionnats autochtones, les membres des Premières Nations perdaient le droit d'être inscrits au registre des Indiens et d'appartenir à leur collectivité. Voici maintenant un autre exemple qui devrait permettre à tout le monde de se rendre compte de la grande douleur issue de ce legs de l'histoire.
Pour certains, l'émancipation était involontaire et survenait lorsque la personne obtenait un statut professionnel, comme celui de médecin ou d'avocat. Pour d'autres, elle était volontaire. De talentueux professionnels demandaient leur émancipation, ce qui les amputait de leur héritage. J'utilise le mot « volontaire » à contrecœur, car ce n'était pas un vrai choix. Imaginez devoir choisir entre maintenir ses liens avec sa communauté et protéger ses enfants des pensionnats autochtones. C'est une décision impossible, mais le gouvernement du Canada a contraint de nombreux parents autochtones à la prendre.
Compte tenu de ces fausses options, il n'est pas étonnant qu'un si grand nombre de personnes aient renoncé à leur statut. On m'a raconté de nombreux récits concernant des parents qui renonçaient sans hésitation à leur statut afin d'épargner à leurs enfants les traumatismes et les sévices inconcevables qu'ils avaient eux-mêmes subis dans des pensionnats autochtones.
Kathryn Fournier, qui est ici aujourd'hui, m'a donné la permission de parler de son expérience personnelle et de celle de son grand-père, Maurice Sanderson, de la Première Nation de Pinaymootang au Manitoba, survivant des pensionnats.
En raison des dispositions de la Loi sur les Indiens, il était impossible à son grand-père de voter ou d'être propriétaire à moins d'être émancipé, ce qui signifie qu'il devait abandonner le statut d'Indien lié à la Loi sur les Indiens. En 1922, Maurice a fait ce que Kathryn a décrit comme « un choix étrange et difficile »: il a demandé son émancipation dans le but d'avoir les mêmes droits fondamentaux que les autres citoyens canadiens. Son épouse et ses enfants ont aussi été émancipés automatiquement. Selon Kathryn, « il a fait un choix très difficile qu'il n'aurait jamais dû être forcé de faire ».
L'assimilation du grand-père et de la grand-mère de Kathryn dans le cadre de la politique d'émancipation leur a peut-être permis d'obtenir certains droits associés à la citoyenneté canadienne, mais maintenant, des générations plus tard, les effets néfastes de cette politique continuent de se faire sentir. Elle a brisé les liens que les gens avaient avec leurs origines ancestrales et leur culture, et on en ressent encore les effets. Le processus d'émancipation du gouvernement fédéral s'inscrivait dans une démarche de colonisation délibérée. Il visait à réduire le nombre d'Autochtones dotés de droits.
Pour rompre avec la coercition et la tromperie, la mesure législative à l'étude rapprocherait le Canada un peu plus de la réconciliation en réparant des décisions du passé qui ont fait souffrir tant de familles. Au cours des dernières décennies, le gouvernement a tenté d'annuler l'effet des politiques concernées en redonnant le statut aux Premières Nations qui l'avait perdu.
En 1985, le gouvernement a reconnu que la politique d'émancipation était discriminatoire, et celle-ci a été retirée de la Loi sur les Indiens avec le projet de loi C‑31, Loi modifiant la Loi sur les Indiens. À partir de ce moment, les personnes qui avaient été émancipées pouvaient récupérer leur statut.
L'injustice à laquelle nous souhaitons remédier aujourd'hui est l'impossibilité pour les personnes ayant un historique familial d'émancipation de transmettre leur statut à leurs descendants comme peuvent le faire les personnes n'ayant pas d'historique d'émancipation.
Je pose la question aux députés ici présents: devrait-on continuer à pénaliser les membres des familles et leurs descendants? Il est évident que l'émancipation est discriminatoire et qu'il faut éliminer tous ses effets résiduels. Pour ce faire, il est proposé d'abroger les alinéas 6(1)d) et 6(1)e) de la Loi sur les Indiens.
Une personne actuellement inscrite en vertu de ces dispositions passera à la catégorie créée par la disposition 6(1)a.1) si elle a elle-même été émancipée, ou à la catégorie créée par la disposition 6(1)a.3) s'il s'agit de l'enfant ou d'un descendant d'une personne qui a été émancipée.
Les modifications relatives à l'émancipation répondent aux préoccupations soulevées par l'action civile Nicholas et elles donnent suite aux recommandations entendues sur la question au cours de vastes mobilisations antérieures. Je signale avec fierté à la Chambre que Mme Sandra Lovelace Nicholas est une Wolastoqiyik de la nation Tobique, ou Neqotkuk. Ses concitoyens du Nouveau‑Brunswick lui sont reconnaissants de son courage et la considèrent comme une pionnière.
La deuxième inégalité visée par le projet de loi a trait à la capacité d'une personne de retirer son nom du registre des Indiens. Le registre des Indiens est le registre officiel des personnes inscrites aux termes de la Loi sur les Indiens au Canada. Il est administré et tenu à jour par le registraire des Indiens, qui relève de Services aux Autochtones Canada, et qui détermine qui peut être inscrit aux termes de la loi et qui a droit à des programmes et à du financement des gouvernements fédéral et provinciaux, notamment pour les logements dans les réserves, les services de santé non assurés, l'éducation ou les exonérations fiscales.
Cependant, les pouvoirs conférés au registraire comportent une lacune majeure. Le registraire peut ajouter des noms au registre des Indiens, mais la loi ne lui donne pas officiellement le pouvoir de retirer le nom d'une personne inscrite même si cette personne en fait la demande. Les Premières Nations ont demandé au Canada de régler ce problème, et c'est exactement ce que ferait ce projet de loi.
Pour certains, la radiation du registre est une façon d'exercer un contrôle sur leur propre identité. Pour d'autres, il s'agit d'éliminer un obstacle qui les empêche de se joindre à un autre groupe autochtone. Cette lacune empêche un certain nombre de personnes d'avoir accès aux services et aux prestations auxquels elles auraient droit si elles pouvaient se joindre au groupe auquel elles souhaitent appartenir.
Pour régler ce problème, ce projet de loi donnera aux gens le droit et la capacité de faire retirer leur nom du registre des Indiens.
Cela étant dit, les personnes qui se désinscriront pourront toujours s’inscrire de nouveau, et leur décision de se désinscrire n’aura aucune incidence sur leurs droits ou ceux de leurs descendants en vertu de la Loi sur les Indiens.
Autrement dit, les enfants des personnes qui se sont désinscrites auront toujours droit au statut. La désinscription ne peut être faite qu’à la demande des personnes concernées, et des mesures de protection seront prises pour veiller à ce que cette mesure ne soit pas utilisée avec une mauvaise intention.
Dans un esprit de réconciliation, la mise en œuvre de cette modification se fera conjointement avec des partenaires autochtones afin de s’assurer que les besoins de tous les groupes touchés sont bien satisfaits.
Le projet de loi traite également d’une iniquité fondée sur le sexe liée aux dispositions relatives à l’appartenance à une bande. Le projet de loi , qui a reçu la sanction royale en 2017, a permis d'éliminer les iniquités fondées sur le sexe dans les dispositions de la Loi sur les Indiens relatives à l’inscription.
Cependant, en raison de la portée limitée de ce mandat, on n'a pas été en mesure de remédier aux iniquités fondées sur le sexe dans l’appartenance à une bande. Ces iniquités découlent du fait que, jusqu’en 1985, une femme des Premières Nations qui épousait un homme des Premières Nations d’une nation différente était automatiquement transférée sur la liste des membres de la bande de son époux.
Bien que ces femmes n'aient pas perdu leur droit à l’inscription, elles ont perdu leur lien avec leur bande natale et leur appartenance à celle-ci, ainsi que les droits issus de traités, les avantages, les règlements et les services connexes. Ces femmes étaient automatiquement séparées de leur communauté d’origine, même dans les cas où elles auraient souhaité rétablir leur lien social et culturel avec leur bande natale.
Le projet de loi que nous proposons aujourd'hui modifiera la Loi sur les Indiens pour permettre aux femmes des Premières Nations de demander la réaffiliation et l'appartenance à leur bande natale. C'est important. Appuyer et autonomiser les femmes autochtones est essentiel pour soutenir les communautés, les traditions, les langues et les cultures en général des Premières Nations.
La dernière modification prévue dans le projet de loi vise à éliminer une expression désuète et offensante qui se trouve toujours dans la Loi sur les Indiens. La Loi utilise le terme « Indien mentalement incapable ». Ce terme est évidemment désuet, offensant et stigmatisant.
Le projet de loi remplacerait ce terme par « personne dépendante ». Cette modification, qui est une amélioration logique, permettrait d'harmoniser la Loi sur les Indiens avec l'évolution du droit de la capacité et de la tutelle au cours des 50 dernières années.
En résumé, les modifications proposées dans le projet de loi permettraient de corriger quatre problèmes de longue date touchant l'inscription et l'appartenance aux termes de la Loi sur les Indiens; elles portent sur l'émancipation, la désinscription individuelle, l'appartenance à la bande natale et un terme désuet et offensant utilisé dans la Loi.
Si tous les problèmes d'émancipation sont résolus, environ 3 500 personnes deviendraient nouvellement admissibles à l'inscription avec ces modifications.
Ces changements proposés constituent des mesures concrètes et importantes pour les personnes touchées et leurs familles. Ils montrent également aux Autochtones que le Canada continue à faire des progrès constants en apportant des modifications pour corriger les nombreux problèmes qui font que les lois et les mesures colonialistes ont intentionnellement causé du tort aux Autochtones et à leur communauté.
Même avec les changements proposés, il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous devons éliminer les politiques racistes exprimées dans la Loi sur les Indiens, y compris celles liées à l'exclusion après la deuxième génération.
Nous collaborons avec nos partenaires afin de pouvoir déterminer la voie à suivre sur cette question extrêmement personnelle. L’identité autochtone doit être déterminée par des Autochtones, un point, c’est tout. Nous devons adopter une approche proactive pour réparer les torts historiques et apporter les changements que nous demandent les Premières Nations et nos partenaires autochtones qui représentent les Premières Nations non inscrites. Le projet de loi redresserait certains de ces torts.
C'est de cette façon, en collaborant de bonne foi, que nous favoriserons la réconciliation et l'établissement d'une nouvelle relation entre le Canada et les Premières Nations, une relation qui ne sera pas teintée de paternalisme et dictée par la Loi sur les Indiens, mais qui sera plutôt fondée sur les droits, le respect, la coopération et un véritable partenariat. Woliwon.
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Monsieur le Président, je remercie tous mes collègues de leur appui. Je crois qu'ils constateront que mon collègue du Nord de la Saskatchewan a des observations très pertinentes et importantes à formuler. Même s'il est un partisan de l'équipe de football des Roughriders, c'est une personne qui se tient debout. J'ai donc hâte d'entendre ce qu'il a à dire.
Il s'agit d'une mesure législative très importante, comme je l'ai mentionné. C'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui à ce sujet, en tant que représentant de la circonscription de Kenora, dans le Nord-Ouest de l'Ontario. Cette circonscription couvre trois territoires visés par des traités, soit les traités nos 3, 5 et 9, ainsi que le territoire des Métis, et 42 Premières Nations y vivent.
Comme on l'a dit dans les interventions précédentes et dans les questions et observations, ce projet de loi instaurerait vraiment une série de solutions. Toutefois, il ne s'agit pas d'un simple ensemble de mesures disparates et de simples correctifs. Pour moi, c’est une question d’autodétermination, un aspect évidemment très important de la réconciliation. Il accorde plus de contrôle et d'autonomie aux Premières Nations et à leurs membres.
Avant de revenir au fond du projet de loi, je tiens à souligner une proposition clé que notre chef conservateur a défendue en ce qui concerne l’autodétermination: un droit sur les ressources des Premières Nations qui, essentiellement, leur permettrait de percevoir directement les recettes des projets sur leurs terres, au lieu que cet argent ne leur revienne qu’après être passé dans l’entonnoir de la bureaucratie d’Ottawa. Il s’agit d’une approche simple et sensée visant à donner aux Premières Nations un plus grand contrôle sur les projets sur leurs terres et une plus grande part des recettes directes. C’est l’une des façons dont nous appuierons l’autodétermination. D’ailleurs, nous n’avons pas terminé nos consultations à ce sujet, mais j'espère vous en dire davantage sur celles-ci d'ici peu.
J'en parle parce que c'est une question d'autodétermination et que le projet de loi porte sur quatre éléments clés de la Loi sur les Indiens se rapportant à l’autodétermination.
Le projet de loi permettrait aux personnes ayant un ancêtre qui a demandé l’émancipation — c'est-à-dire qui a renoncé à son statut d’Indien — de s'inscrire en vertu de la loi. Ces personnes pourraient ensuite transmettre ce droit à leurs descendants de la même façon que les autres.
Les personnes qui souhaiteraient présenter une demande de retrait du registre n’auraient qu’à soumettre une demande, sans subir les répercussions de l’émancipation.
De plus, un ajout serait apporté à l'article 11 de la loi afin de permettre aux femmes mariées de retourner dans leur bande natale si elles ont été inscrites au registre et ont obtenu le statut de membre de la bande de leur conjoint avant avril 1985.
Le dernier des quatre points clés que le projet de loi aborde vise à changer une bonne partie du langage désuet et discriminatoire dans la loi. Aujourd'hui, nous avons entendu certaines de ces formulations. Je ne veux pas les répéter, mais nous sommes tous heureux que cette question soit abordée et qu'on les retire de la loi.
Cela fait évidemment partie d'une série de changements apportés ces dernières années. Nous pouvons remonter à 1985, ce qui est relativement récent. C'est à ce moment-là qu'a commencé le processus pour éliminer une partie de la discrimination fondée sur le sexe, particulièrement en ce qui concerne les femmes inscrites qui épousaient un homme non inscrit et qui perdaient involontairement leur statut. C'est ce qui a mis en branle le processus. Nous avons entendu ici des observations sur cet ensemble de mesures disparates et le fait que nous n’avons pas été en mesure de régler tous les problèmes aussi rapidement que nous l’aurions voulu, et je partage les préoccupations exprimées.
Comme l'a mentionné la députée de , ce projet de loi est certainement très utile et nous nous réjouissons qu'il aille de l'avant, mais il a été présenté en décembre 2022. De ce côté-ci de la Chambre, nous aurions certainement aimé qu'il soit étudié bien plus rapidement. Cela fait presque un an qu'il a été présenté. Par surcroît, cette mesure comporte de nombreuses lacunes auxquelles il faudra remédier dans l'avenir.
Comme le gouvernement a laissé dormir le projet de loi pendant près d'un an, je crois que cette période d'attente aurait été un moment idéal pour travailler sur certains de ces aspects. Nous serions ainsi beaucoup plus avancés maintenant.
On constate une tendance préoccupante. Le Parti libéral, parti au pouvoir, a lui-même dit que ses députés trouvaient préoccupant que le gouvernement ait tendance à ne pas considérer comme prioritaires les mesures législatives menées par des Autochtones et portant sur les peuples autochtones. Je tiens donc à exhorter le gouvernement à en faire des priorités au lieu de les présenter à la dernière minute.
Le a déclaré qu'aucune relation n'était plus importante pour son gouvernement que celle qu'il entretient avec les peuples autochtones, mais je crois que les gestes sont plus éloquents que les paroles. Il est décidément inquiétant qu'il ait fallu aussi longtemps pour apporter des changements aussi simples. J'encourage donc les députés d'en face à faire avancer ces mesures législatives beaucoup plus rapidement.
Outre la lenteur à laquelle évoluent les choses, le gouvernement a recours à des motions de consentement unanime pour faire adopter des mesures législatives à la dernière minute. Nous essayons d'agir de bonne foi afin d'en faire adopter le plus grand nombre aussi rapidement que possible. Cependant, nous estimons nécessaire de débattre certaines mesures législatives et de procéder à un examen et à des consultations adéquats sur celles-ci. Comme le gouvernement précipite le processus, j'ai l'impression qu'on ne prend pas le temps de mener des consultations appropriées.
Il ne s'agit pas de la seule préoccupation. Ce n'est pas seulement sur le plan législatif que le gouvernement semble lent à agir. Le temps de traitement des demandes de certificat de statut d'Indien pose également problème. De nombreux demandeurs doivent attendre beaucoup trop longtemps pour recevoir leur certificat et faire valoir leurs droits. Je suis donc heureux de constater qu'il y a des progrès à cet égard. Le projet de loi toucherait 3 500 personnes. J'espère que ces personnes recevront leur certificat et pourront exercer leurs droits aussitôt que possible.
Encore une fois, j'exhorte le gouvernement à consacrer les ressources nécessaires à cette fin, à réduire les lourdeurs administratives et à trouver des moyens de procéder plus rapidement.
Je suis heureux que mes collègues aient décidé de partager leur temps de parole avec moi, mais maintenant, avec tout le respect que j'ai pour eux, j'aurais aimé avoir un peu plus de temps, car il reste beaucoup de choses à dire au sujet du projet de loi dont nous sommes saisis. Cependant, je pense qu'il est important de se rappeler les origines discriminatoires et racistes de ce processus et les raisons pour lesquelles il est important que nous adoptions rapidement ce projet de loi.
L'émancipation n'était vraiment pas volontaire. Même dans les cas où elle l'était dans une certaine mesure, c'était surtout une façon pour une personne d'éviter que ses enfants soient envoyés dans un pensionnat autochtone afin qu'ils puissent participer davantage à la société canadienne et obtenir le droit de vote, des terres et une indemnité financière. Il y avait plusieurs raisons. C'est un processus qui a été imposé aux peuples autochtones au cours de notre histoire, et je suis heureux que nous allions de l'avant avec le projet de loi. Le gouvernement doit veiller à ce que l'étude du projet de loi avance beaucoup plus rapidement.
Notre parti, qui forme l'opposition officielle, est prêt à travailler pour que le projet de loi soit renvoyé à un comité. Si des changements sont nécessaires, nous veillerons à ce qu'ils soient apportés. Nous allons tenir compte de l'avis des communautés, des Premières Nations et des peuples autochtones de l'ensemble du pays et nous allons mener à bien l'étude du projet de loi.
J'exhorte mes collègues d'en face à travailler avec nous pour que nous puissions y arriver.
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Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom de gens que je sers, mais une des choses que nous ne faisons pas à la Chambre, c'est rendre hommage à ceux qui nous servent en coulisses. Je veux prendre le temps de souligner le travail de nos équipes, qui travaillent sans relâche, souvent dans l'ombre, à nous servir en tant que députés, mais aussi à servir les gens que nous représentons, en particulier ceux du Nord de la Saskatchewan en ce qui me concerne. Je veux profiter de l'occasion pour remercier Linnae et Emalie, qui travaillent avec moi, ici à Ottawa, ainsi que Dion, Hunter et Cindy, qui travaillent dans ma circonscription. Je veux qu'ils sachent que leurs efforts pour servir les gens que nous représentons sont appréciés.
Maintenant que j'ai fait ces remerciements, je vais parler du projet de loi pendant quelques minutes. Je suis heureux que mon collègue me donne l'occasion de parler de ce très important projet de loi.
Le projet de loi modifie la Loi sur les Indiens afin de répondre à trois problèmes, que les députés qui ont déjà pris la parole ont abordés, mais je vais y revenir pendant quelques minutes.
Tout d'abord, il s'attaque aux problèmes d'inégalité entre les sexes qui résultent de l'émancipation. Je reviendrai sur ce point dans quelques minutes. Nous avons également déjà discuté du fait qu'il aborde la question de la réaffiliation à la bande natale. S'il est adopté, ce projet de loi permettra aux femmes de s'affilier à leur bande natale, c'est-à-dire à la bande dont elles étaient issues avant d'être obligées de passer à la bande de leur mari si elles se sont mariées avant 1985.
Nous avons parlé de la possibilité de faire une demande de retrait de son nom du registre des Indiens. Il y a plusieurs raisons qui peuvent motiver une telle démarche, mais je n'entrerai pas dans les détails. Enfin, nous avons déjà parlé aujourd'hui du remplacement de termes offensants et obsolètes, afin qu'aucune personne visée par la loi ne soit désignée par des termes discriminatoires ou offensants. À mon avis, il s'agit là d'une très bonne chose.
Comme cela a également été mentionné, le projet de loi est la suite d'une série de correctifs, des correctifs qui ont commencé en 1985, sous le régime de Brian Mulroney, le premier ministre de l'époque. D'autres correctifs ont été appliqués en 2011, sous le régime du premier ministre Harper, et, enfin, entre 2017 et 2019, grâce au projet de loi du Sénat qui a permis d'accomplir des progrès dans ce dossier.
Chacune de ces mesures législatives abordait diverses questions de discrimination fondée sur le sexe présentes dans la loi. Bien qu'il soit important de souligner que nous appuyons les amendements qui visent à garantir qu'aucune loi fédérale, y compris la Loi sur les Indiens, ne comporte d'éléments discriminatoires, nous devons reconnaître que ces amendements ne sont que des modifications apportées à la législation existante qui confirme le maintien du statu quo, un statu quo qui perpétue le contrôle sur les peuples des Premières Nations partout au Canada. Nous ne pouvons pas simplement réparer les torts causés par ces lois désuètes, mais nous pouvons aller de l'avant en soutenant les Premières Nations dans leur cheminement vers l'autodétermination. Les conservateurs veulent s'assurer que nous réalisons des progrès considérables vers la vérité et la réconciliation et nous savons à quel point il est important d'avoir des discussions ouvertes et honnêtes pour y parvenir.
Comme je ne dispose que de 10 minutes, je voudrais prendre un peu de temps pour parler de l'émancipation. Nous nous sommes déjà penchés légèrement sur le sujet, mais je voudrais donner quelques détails.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce mot, avant 1985, l'émancipation était une politique qui privait une personne du droit d'être considérée comme membre d'une Première Nation ou d'avoir un statut en vertu de la Loi sur les Indiens. Comme la secrétaire parlementaire et mon collègue de Kenora l'ont déjà indiqué, l'émancipation pouvait être volontaire ou non. Comme on l'a mentionné, une personne pouvait être inscrite involontairement parce qu'elle avait obtenu un diplôme universitaire, qu'elle avait accédé à une profession médicale ou juridique, qu'elle avait épousé un non-Indien ou qu'elle était devenue prêtre ou ministre.
Nous avons également appris qu'un certain nombre de raisons justifiaient l'émancipation volontaire. Nous utilisions le terme « volontaire » dans ce cas-ci, mais tout porte à croire qu'on ne choisissait pas cette option volontairement. D'autres facteurs obligeaient plutôt les gens à le faire. Comme on l'a déjà dit, certains ont renoncé à leur statut dans le seul but d'éviter que leurs enfants soient obligés de fréquenter un pensionnat. Les anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale se sont volontairement émancipés pour obtenir les mêmes avantages essentiels que les autres anciens combattants non inscrits. Certains se sont émancipés simplement pour avoir le droit de voter.
Si nous examinons ces exemples d’émancipation volontaire, on ne peut pas vraiment dire que ces gens ont fait un choix personnel: ils ont plutôt sacrifié leurs droits ou se sont vu imposer quelque chose pour protéger des membres de leur famille ou d’autres personnes.
Le projet de loi vise à corriger certaines iniquités fondées sur le sexe qui subsistent à la suite du rétablissement inégal du statut d'Indien en 1985. En gros, les femmes d'abord émancipées puis, plus tard, réintégrées ont été placées dans une catégorie différente de celle des hommes dans la même situation. Pour cette raison, les femmes des Premières Nations ne peuvent pas transmettre leur statut ou leurs droits au même nombre de générations que les hommes des Premières Nations. C'est un problème que ce projet de loi vise à régler. Il a un effet d'entraînement parce qu'il touche aussi les descendants de ces personnes.
J'invite les députés à parler aux gens et à écouter leur histoire. Nous en avons déjà entendu quelques-uns aujourd'hui, mais les députés devraient tout de même parler aux gens qui ont été touchés par l'émancipation. J'ai entendu beaucoup de ces histoires, et je vais rapidement en raconter une.
Mon équipe et moi avons rencontré Karl Hele, membre de la Première Nation de Garden River et professeur en études autochtones canadiennes. Son expérience personnelle de l'émancipation n'est pas étrangère à bien d'autres. Sa mère et de nombreuses autres femmes de sa communauté ont été ciblées et forcées par un agent des Indiens à volontairement opter pour l’émancipation, ce qui a donné lieu à une exclusion injuste de leurs autres droits et de ceux de leurs descendants.
Pour que son enfant puisse se prévaloir de ses droits, le professeur Hele n'a eu d'autre choix que de recourir aux tribunaux, ce qui lui a demandé beaucoup de temps et lui a coûté très cher. Des démarches, donc, qui ne sont pas à la portée de tout le monde. Ce cas illustre bien comment les filtres du régime de la Loi sur les Indiens ont toujours constitué une grande partie du problème.
Il n'est pas surprenant que les membres des Premières Nations du Canada estiment qu'il s'agit d'un régime dysfonctionnel dirigé depuis Ottawa. Des correctifs s'imposent. Je crois qu'il faut admettre que, même si on modifie la loi, les enjeux des Premières Nations doivent désormais être abordés autrement, ce qui veut dire admettre l'échec de la lourde bureaucratie qui est censée soutenir les Premières Nations, mais qui crée souvent des obstacles importants.
La population de ma circonscription est composée à 70 % d'Autochtones, et mon équipe doit aider des personnes qui tentent désespérément de se prévaloir de leur droit au statut d'Indien, mais aussi de répondre à d'autres demandes qui sont parfois de nature financière ou même d'accéder à des soins de santé adéquats. Mon bureau s'occupe d'une personne à qui on a refusé le statut d'Indien à de nombreuses reprises. Toutefois, le principal problème n'est pas le refus en soi, mais le fait qu'on lui a fourni de multiples raisons pour ce refus, raisons qui ne correspondent pas à son historique familial, surtout compte tenu du fait que d'autres membres de sa famille ont obtenu ce statut dans les mêmes circonstances.
Ce dossier semble avoir fait le tour du ministère sans qu'on se donne la peine d'y répondre franchement. C'est inacceptable. Parmi tous les appels que j'ai reçus à mon bureau, il y a celui de cet homme qui a finalement pu exprimer toute sa frustration et sa déception. Il m'a dit qu'il allait abandonner parce qu'il était convaincu que son dernier jour arriverait bien avant que le problème ne soit résolu. C'est une bien triste histoire.
Ce que j'en conclus, c'est que nous ne pouvons pas nous contenter de simples amendements à la Loi sur les Indiens pour parvenir au but ultime. Nous aurons beau remodeler cet outil législatif autant de fois que nous le voulons, si nous ne corrigeons pas le mécanisme, le problème ne sera jamais résolu.
L'équipe conservatrice est déterminée à s'attaquer à ce problème. En fait, nous proposons des étapes pour y arriver. Mon collègue de a déjà abordé l'une d'elles, à savoir la redevance sur les ressources pour les Premières Nations proposée par notre chef et notre plan à cet égard.
L'objectif du gouvernement fédéral devrait être de collaborer avec les dirigeants autochtones afin que leurs communautés récupèrent leur pleine autonomie. Bien que le projet de loi semble corriger la situation dans une certaine mesure, en plus de répondre à une contestation constitutionnelle relative à l'émancipation, ce n'est qu'un petit pas sur le long chemin vers l'autodétermination.
Nous avons beaucoup de travail à faire et, au fur et à mesure que le Canada progresse vers l'élimination de la Loi sur les Indiens, la mentalité paternaliste d'Ottawa devra aussi disparaître.
Il est impératif que nous reconnaissions les droits et les libertés des Premières Nations du pays. Elles savent ce qui est bon pour elles. Elles savent ce qu'il faut faire. Elles ont déjà pris bon nombre des mesures nécessaires en investissant dans des projets et des entreprises et en créant de la prospérité et des emplois. Elles se concentrent sur l'augmentation de la capacité et elles ouvrent des débouchés qui produiront des retombées pendant des générations.
Il est important que le gouvernement cesse de leur mettre des bâtons dans les roues, et que nous veillions à ce que les Premières Nations puissent contrôler leur propre destinée. Nous reconnaissons que c'est la seule voie à suivre et, même si elle comporte son lot de difficultés, les conservateurs ne craignent pas les défis.
En terminant, je dirai simplement que, sous la gouverne d'un gouvernement conservateur, j'aurais bon espoir pour l'avenir des Premières Nations du pays. Personnellement, j'attends avec impatience des changements significatifs.