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Madame la Présidente, comme l'a dit le grand Thomas Sowell, « plus il y a de gens qui dépendent des largesses du gouvernement, plus il y a de voix sur lesquelles la gauche peut compter pour maintenir un État-providence qui ne cesse d'enfler. » Je n'ai pas trouvé de meilleure citation pour illustrer le débat de ce soir, où nous parlons du tour de passe-passe fiscal de deux mois que le gouvernement libéral—néo-démocrate a présenté et qui n'est rien d'autre qu'un stratagème bon marché simplement pour acheter les votes des Canadiens.
La grande majorité des gens à qui nous parlons, dans toutes les régions du pays, posent les mêmes questions: « Qu'est-il arrivé au Canada? Quel genre d'endroit le Canada est-il devenu? Comment le Canada s'est-il à ce point affaibli? Comment le Canada s'est-il retrouvé avec des frontières aussi perméables, une économie aussi chancelante et une sécurité aussi précaire? » La réponse est simple: nous avons un faible, incompétent et égoïste.
Je me souviens que lorsque j'étais enfant, après avoir immigré ici, nous n'avions pas grand-chose. Je sais que cette histoire parlera à beaucoup de personnes aujourd'hui, mais les résultats ont été bien différents. Lorsque ma famille et moi avons déménagé, nous n'avions pas grand-chose. Nous vivions dans des sous-sols, et parfois dans une seule pièce, parce que c'était tout ce que nous pouvions nous permettre. Mon père était chauffeur de taxi et ma mère a eu plusieurs emplois, notamment dans un Tim Hortons et dans un établissement de soins de longue durée. Enfant, je ne voyais pas beaucoup mes parents parce qu'ils travaillaient tout le temps pour nourrir la famille.
Je me souviens qu'à un très jeune âge, mon frère et moi étions livreurs de journaux. Nous finissions l'école primaire, rentrions à la maison et préparions les journaux. Ils arrivaient en cinq ou six paquets et nous devions les regrouper et les distribuer, parfois sous la pluie ou la neige. Il nous arrivait d'être poursuivis par des chiens. Nous devions gagner de l'argent. Nous n'avions pas d'autre choix. On considérait que j'étais un jeune à risque, mais je ne me sentais pas très différent des autres. Toute ma famille travaillait très fort pour que nous parvenions à nous en sortir. Voilà la différence.
Même si nous ne gagnions pas beaucoup d'argent à l'époque, il était encore possible de s'acheter une maison, de payer un loyer ou de faire des paiements hypothécaires à l'époque, même avec des moyens ordinaires. Les gens pouvaient aussi faire leur épicerie de la semaine avec leur bon chèque de paie. C'est pourquoi les gens ne cessent de demander ce qui est arrivé au Canada.
J'étais un jeune à risque qui vivait dans la pauvreté et qui ne pensait pas avoir beaucoup d'avenir. Mes parents ne pensaient pas non plus que j'avais beaucoup d'avenir à cause du milieu dans lequel j'ai grandi. J'ai eu la chance de grandir dans la circonscription que je représente aujourd'hui. C'est la voix que je porte à la Chambre. Je parle au nom des personnes qui ont grandi comme moi.
Aujourd'hui, la différence, c'est qu'après neuf ans de gouvernement libéral—néo-démocrate, le Canada que nous avons tous connu a disparu. À l'instar de ma famille et d'autres familles d'immigrants, les gens qui sont nés et qui ont grandi ici connaissaient le rêve canadien, qui permettait aux gens de travailler fort, de gagner un bon chèque de paie, de vivre dans une collectivité exempte de drogues, en particulier de drogues financées par le gouvernement, et à l'abri de la violence, voire des meurtres. Nous assistons aujourd'hui à une augmentation des crimes violents. Voilà la différence.
Il n'a fallu que neuf ans d'un libéral—néo-démocrate incompétent et faible pour faire de notre pays ce qu'il est aujourd'hui. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un jour je vivrais dans un pays où, en un seul mois, plus de 2 millions de personnes, dont le tiers sont des enfants, ont recours à une banque alimentaire. Une personne sur quatre au pays saute des repas, et des parents le font pour avoir assez de nourriture à donner à leurs enfants. C'est quelque chose que je connais très bien parce que je l'ai vécu dans ma propre famille, mais nous pouvions encore payer notre loyer à l'époque. Nous pouvions encore faire l'épicerie, même si nous devions parfois repousser le moment de le faire.
Aujourd'hui, des mères diluent le lait de leurs enfants avec de l'eau pour le faire durer plus longtemps. Elles achètent des aliments moins nutritifs et privilégient les produits presque périmés parce que c'est tout ce qu'elles peuvent se permettre de se procurer. Il y a d'autres statistiques préoccupantes que nous n'avions jamais vues au Canada. Un enfant sur cinq vit dans la pauvreté au pays. Après neuf ans de gouvernement libéral—néo-démocrate incompétent, la pauvreté parmi les enfants est en hausse.
Le niveau de vie au Canada a atteint son point le plus bas en 40 ans. Le PIB par habitant du pays est à la baisse depuis deux ans. En fait, techniquement, nous vivons une récession si nous nous fions au critère du PIB par habitant. Bref, les Canadiens s'appauvrissent. Ce n'est pas seulement une expression que nous utilisons, c'est ce que les Canadiens vivent aujourd'hui. Même si la tente de nous faire croire que les libéraux traversent une « vibecession » ou une récession illusoire, peu importe ce que cela veut dire, mais la morosité qui règne au pays ne fait aucun doute. Les Canadiens s'appauvrissent. Ils souffrent. Sinon, 2 millions d'entre eux ne feraient pas la queue devant les banques alimentaires.
Les emplois, les entreprises et les investissements fuient vers les États‑Unis, où le cadre réglementaire est moins lourd et le rendement des investissements, supérieur. En fait, des emplois et des investissements canadiens d'une valeur de près d'un demi-billion de dollars ont été redirigés vers les États‑Unis. Les travailleurs américains s'enrichissent, l'économie américaine croît, des pipelines sont construits au sud de la frontière, et c'est le Canada qui paie la facture. Voilà le résultat de neuf années d'incompétence. Le a fait fuir les bons emplois et les bons investissements à l'extérieur du Canada. C'est l'atmosphère qui règne au Canada en ce moment.
La croissance de la population a explosé, bien que l'ancien ministre de l'Immigration, un incompétent, ait été averti par les fonctionnaires de son ministère de l'explosion imminente des niveaux d'immigration. Le pays connaissait déjà une crise du logement. Les fonctionnaires ont averti l'ancien ministre que la situation ne ferait qu'empirer, mais il a fermé les yeux. Les libéraux ont fait exploser la croissance de population simplement pour des votes, tout comme ils mettent en place une combine fiscale temporaire de deux mois pour acheter des votes. Bref, malgré les avertissements, le ministre a fermé les yeux, et ce que prévoyaient les fonctionnaires s'est produit: la situation du logement a encore empiré.
Quel genre de gouvernement dépense près de 89 milliards de dollars pour le logement et voit le coût du logement doubler? Comment pourrait-on considérer un tel résultat comme une réussite? Y a-t-il vraiment lieu de célébrer? Peut-on vraiment parler de récession illusoire quand on dépense autant pour arriver à un résultat aussi horrible? Tous ces gens dont les libéraux ont tenté d'acheter le vote vivent maintenant sous les ponts et dorment dans leur voiture. Ils n'ont pas les moyens de se loger parce que les libéraux ont fait doubler le coût du logement. Voilà la réalité.
Les députés se souviennent-ils de l'époque où 200 $ suffisaient pour faire l'épicerie pour une semaine complète? Que peut-on acheter de nos jours avec 200 $? De quoi remplir à peine un sac, peut-être un peu plus. Voilà pourquoi les gens souffrent autant au pays. C'est le résultat de neuf ans d'incompétence de la part du gouvernement libéral—néo-démocrate. Lorsqu'il double la dette nationale et le recours aux banques alimentaires, tout ce que cela donne, c'est de la misère pour les bonnes gens qui veulent simplement travailler dur et gagner de quoi subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Que fait le après leur avoir fait subir tout cela? Il s'en prend à eux encore plus durement. Il les accable avec l'arnaque punitive qu'est la taxe sur le carbone qui, comme l'a prouvé le directeur parlementaire du budget des libéraux, soutire plus aux Canadiens que ce qu'ils reçoivent en fausses remises et qui, comme leur propre ministère nous l'a dit, n'aide nullement à réduire les émissions.
Ils n'ont aucune mesure pour indiquer de combien les émissions seraient réduites s'ils augmentaient l'arnaque de la taxe sur le carbone. C'est parce qu'ils savent que, tout comme le , elle n'en vaut pas le coût. Cependant, ce sont les Canadiens qui en paient le prix. Ils le constatent lorsqu'ils font le plein d'essence, lorsqu'ils se rendent à l'épicerie et lorsqu'ils doivent augmenter le chauffage, ce qu'ils font tous maintenant que l'hiver est arrivé. Ils ne vivent pas dans le même luxe que le premier ministre, un multimillionnaire né dans l'aisance.
Ils doivent aller faire l'épicerie eux-mêmes, contrairement au . Ils doivent faire le plein d'essence eux-mêmes. Ils doivent conduire leurs enfants à des activités sportives ou à des séances de tutorat. Ils ne peuvent pas s'offrir les mêmes luxes que ce premier ministre privilégié qui a exploité les Canadiens et les a appauvris. Voilà la différence.
Cependant, nous avons un plein de bon sens qui sait ce que c'est que de travailler fort et qui a grandi dans ce qui est sans doute la meilleure ville de la meilleure province du pays, c'est-à-dire à Calgary, en Alberta. Il parle des gens ordinaires parce qu'il en fait partie. C'est certainement quelqu'un d'extraordinaire, mais qui se soucie des Canadiens ordinaires. Voilà pourquoi, de ce côté-ci de la Chambre, nous avons des politiques sensées pour les gens ordinaires, les gens qui ont bâti ce pays et qui l'ont maintenu à flot, même si l'incompétent libéral—néo-démocrate ne cesse de leur nuire avec ses politiques inefficaces.
A-t-on déjà vu autant de campements de sans-abri au Canada? Le se vante d'avoir dépensé, on ne sait trop comment, près de 90 milliards de dollars pour le logement. La seule chose qui est sortie de terre, ce sont les campements de sans-abri qui sont apparus dans tout le pays. Les libéraux se vantent que personne n'a investi autant dans le logement que le gouvernement, mais quel est le résultat pour les Canadiens? Les Canadiens se retrouvent avec plus d'itinérance, ils ont davantage recours aux banques alimentaires et ils souffrent davantage, mais je suppose que tout cela est correct parce que toutes les personnes qui souffrent traversent simplement une période de « vibecession », une récession illusoire. Tout va bien.
Après neuf ans du gouvernement actuel, le Canada est plongé dans une véritable crise de productivité. Nous savons déjà à quel point le gouvernement a fait fuir les investisseurs. Il suffit de regarder l'écart salarial entre un travailleur américain et un travailleur canadien, et cet écart se creuse. En fait, les travailleurs américains gagnent 32 000 $ de plus que les travailleurs canadiens. Si le gouvernement incompétent avait simplement suivi la tendance amorcée par l'ancien premier ministre Stephen Harper, l'écart ne serait pas aussi grand, et les travailleurs canadiens auraient au moins 4 300 $ de plus par année. Cela changerait fondamentalement la donne.
Cependant, à cause du gouvernement et de ses politiques inefficaces — appuyés par le NPD, parce que le du NPD veut vraiment sa pension de 2 millions de dollars et maintient en place le incompétent et faible —, l'économie du Canada est pire que celle de l'Alabama, qui est l'une des économies les moins performantes des États‑Unis.
L'endettement des ménages canadiens est le pire de tous les pays du G7, mais il faut en examiner la raison. Déjà, les Canadiens consacraient environ 40 % de leur chèque de paie moyen juste pour leur logement. Cependant, depuis que le gouvernement a doublé la dette nationale et fait doubler le prix des habitations, les travailleurs doivent maintenant consacrer 60 % — voire 80 % dans certains cas — de leur chèque de paie juste pour leur logement.
Comme je l'ai déjà dit, on constate la différence quand on va à l'épicerie. Aux États‑Unis, les prix dans les épiceries sont de 37 % inférieurs à ceux qu'on trouve dans les épiceries du Canada. C'est directement attribuable à l'arnaque de la taxe sur le carbone. Les libéraux taxent l'agriculteur qui produit les aliments, le camionneur qui les transporte et l'épicerie qui les vend. Évidemment, tous ces coûts sont refilés aux Canadiens qui achètent les aliments. Voilà pourquoi c'est une arnaque, rien de plus, et c'est ce qui explique pourquoi les prix sont si élevés dans les épiceries.
Le gouvernement invente des combines sans substance, des friandises qu'il distribue pour s'attirer des votes. C'est vrai. Il sait que ce n'est pas son bilan qui va lui attirer des votes, puisque son bilan des neuf dernières années est un échec lamentable. Voilà pourquoi les statistiques sont ce qu'elles sont à l'heure actuelle.
À la lecture de statistiques telles que « 2 millions de Canadiens ont recours aux banques alimentaires » et « un Canadien sur quatre saute des repas », on croirait qu'il est question d'un pays du tiers monde et non d'un pays industrialisé. Or, c'est le résultat qu'a produit le gouvernement.
Le gouvernement fait toujours de beaux discours, mais le député de a parlé de députés muselés qui n'ont pas le droit de parler, et je trouve cela ironique. Le Toronto Star, ce n'est pas rien, a publié un article intitulé « Un député libéral dit avoir été menacé de “conséquences” s'il s'opposait à la proposition de chèque de 250 $ ». Dans l'article, on dit: « Un député d'Hamilton [...] a affirmé plus tôt cette semaine qu'il voterait contre les remises en argent du gouvernement parce qu'elles excluent les aînés et les personnes handicapées. »
Plus loin dans l'article, on indique également qu'une « députée du Nouveau‑Brunswick [...] a dit qu'elle appuierait la mesure dans sa forme actuelle quand viendra le moment de voter, mais qu'elle considère tout de même cette mesure trop restrictive » et qu'un « député de Terre‑Neuve [...] a dit qu'il voudrait que les chèques soient également envoyés aux aînés qui touchent le Supplément de revenu garanti, mais qu'il appuiera quand même la mesure parce qu'il ne veut pas empêcher les Canadiens d'obtenir de l'aide ».
Toujours d'après cet article, le député de , un libéral, « a dit que la prestation devrait être “ciblée” et que les libéraux avaient déjà mis des mesures en place pour aider les aînés, comme le régime de soins dentaires fédéral, qui a été offert en priorité [aux aînés] ». Ce député n'est pas en faveur de la mesure proposée par le gouvernement, mais les députés libéraux sont muselés.
On se souviendra que 24 députés auraient signé une lettre exigeant le départ du . Où sont-ils maintenant?
Une voix: Ils attendent un poste au Cabinet.
M. Jasraj Singh Hallan: Madame la Présidente, comme mon ami vient de le dire, soit ils attendent un poste au Cabinet, soit ils sont simplement partis. Ce que le sait faire, c'est museler les gens, en particulier les femmes et surtout les femmes autochtones fortes, celles qui faisaient partie de son Cabinet, comme Jody Wilson‑Raybould, qui a dénoncé sa corruption et s'y est opposée. Qu'est-ce qui a fini par lui arriver? Non seulement elle a été muselée, mais elle a aussi été expulsée du Cabinet et du caucus.
Voilà le bilan de ce faussement féministe, qui a arboré le « blackface » plus de fois qu'il ne s'en souvient, qui se drape dans sa vertu en parlant de l'arnaque qu'est la taxe sur le carbone et qui rabaisse tous ceux qui doivent prendre leur voiture pour se rendre au travail ou pour amener leurs enfants à des activités sportives. Il leur impose l'arnaque qu'est la taxe sur le carbone pendant qu'il fraye avec le gratin de la planète, en prenant des égoportraits avec des célébrités et en essayant de se donner une image flamboyante pour le rôle qu'il tentera de jouer après les prochaines élections.
Après les prochaines élections, le faible et incompétent sera remplacé par un chef conservateur plein de bon sens et un parti qui ramènera le Canada que nous avons connu. Nous abolirons la taxe. Nous éliminerons définitivement l'arnaque qu'est la taxe sur le carbone pour tout le monde, et nous le ferons pour tout.
Nous construirons des logements. Non seulement nous supprimerons la TPS sur les maisons construites pour moins de 1 million de dollars, ce qui contribuera à la construction de 30 000 maisons supplémentaires et permettra aux gens de réaliser des économies sur leurs hypothèques et le prix des maisons, mais nous offrirons aussi des incitatifs aux municipalités, celles à qui le n'arrête pas de verser des milliards de dollars et qui finissent par créer plus de bureaucratie au lieu de bâtir plus de logements. Nous allons leur offrir des incitatifs pour construire 15 % plus de logements, tout à fait achevés, et si elles ne le font pas, nous retiendrons les fonds destinés à l'infrastructure jusqu'à ce qu'elles atteignent l'objectif fixé. C'est ainsi que travaillent les agents immobiliers. C'est ainsi que les municipalités devraient travailler.
Nous allons redresser le budget. Le incompétent, qui a dit que les budgets s'équilibraient d'eux-mêmes, ne pense pas à la politique monétaire. Récemment, il a déclaré qu'il laisserait les banquiers réfléchir à l'économie.
Les députés savent-ils quoi? Non seulement le plein de gros bon sens pense à l'économie, mais il va aussi la redresser. Nous adopterons la règle d'un dollar pour un dollar. Pour chaque dollar qu'un ministère veut dépenser, il devra trouver un dollar d'économie, tout comme ce que nous devons faire avec le budget de notre ménage et ce que doivent faire les entreprises.
Nous allons mettre fin à la criminalité, à l'anarchie, au chaos, à la toxicomanie et au désordre que nous voyons partout dans nos rues à cause du gouvernement libéral—néo-démocrate. Nous le voyons tous les jours. Un nouvel incident se produit chaque jour, et il est attribuable la plupart du temps à des récidivistes. Nous allons mettre en place des politiques d'incarcération, et non de mise en liberté sous caution, pour garder les récidivistes violents en prison, là où ils méritent d'être.
Je terminerai en disant qu'au lieu de faire baisser le prix des Pringles de quelques sous ou de faire économiser aux Canadiens un peu de monnaie sur un sac de croustilles, un gouvernement conservateur plein de gros bon sens, avec le député de comme premier ministre, abolira pour de bon la taxe sur tout pour tout le monde. Nous allons ramener le Canada que nous avons tous connu et que nous aimons encore.
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue et amie la députée de .
Enlever la taxe sur les produits et services, ou TPS, sur les couches et les vêtements pour enfants, c'est bien et cela devrait être permanent. Par contre, quand on dit qu'on va enlever la TPS sur les bouteilles de champagne et les restaurants étoilés où seuls les riches ont les moyens d'aller, nous avons de sérieuses réticences.
En fait, la mesure qui est ici proposée semble aider davantage les plus riches. Comme on le sait, les moins fortunés paient leur loyer, qui n'est pas taxé. Ils paient les produits de base à l'épicerie, qui ne sont déjà pas taxés. Il reste le chauffage et le gouvernement n'a pas voulu enlever les taxes sur le chauffage dans le présent projet de loi. Ce sont donc les plus fortunés qui vont économiser de l'argent grâce aux cadeaux qui sont ici présentés.
Ensuite, les commerçants ne sont pas contents de la mesure parce que cela implique énormément de frais, des milliers et des milliers de dollars pour faire les changements deux fois plutôt qu'une. Ce sont donc de gros coûts pour des mesures populistes temporaires.
De plus, la façon dont on procède, c'est du jamais vu à la Chambre. On propose une mesure juste pour deux mois et on impose un super mégabâillon. Nous avons pris connaissance du contenu du projet de loi à peine quelques heures avant d'en débattre à la Chambre. On nous dit que nous ne pourrons pas le modifier ni l'étudier en comité. C'est vraiment inacceptable.
Le gouvernement est vraiment à bout de souffle. Il est fatigué et il essaie n'importe quoi. Il fait un petit cadeau de Noël à saveur préélectorale. Ça s'appelle prendre les citoyens pour des nonos. Quand ce gouvernement est arrivé au pouvoir, il disait vouloir faire les choses différemment. Eh bien, franchement, il est rendu aussi cynique que tous les autres gouvernements. C'est un petit gouvernement. C'est vraiment tout petit, ce qu'il fait.
Revenons aux PME et aux petits commerces. Ils nous interpellent et nous disent qu'ils sont inquiets. Ce sont des coûts d'adaptation très importants. Cela représente plusieurs milliers de dollars, voire des dizaines de milliers de dollars par commerce. Ils ne récupéreront jamais cet argent avec les ventes supplémentaires qu'ils vont faire. Ils doivent vérifier la liste de tous les produits pour être certains de bien les identifier et ils devront payer des heures supplémentaires aux employés pour ça. Ça nécessite de recalibrer les machines et les caisses enregistreuses, et ainsi de suite. Il y a déjà une pénurie de techniciens qui font ce travail et on dit que le recalibrage de ces machines coûte environ 4 000 $.
Pour les gros joueurs comme Walmart qui doivent recalibrer leurs machines et revérifier leur prix en permanence, cela ne constitue pas un problème. Ils ont les reins solides et ils sont capables de s'adapter. Toutefois, ce n'est pas le cas des petits commerces et le projet de loi ne prévoit aucune compensation pour les aider à cet égard.
Je vais donner quelques exemples. Le propriétaire d'une PME qui offre des services d'hébergement nous a dit qu'il allait fermer son entreprise durant ces deux mois. Il a évalué combien d'argent cela pourrait lui rapporter de garder son entreprise ouverte durant le temps des Fêtes et durant les deux mois et il a évalué quel serait le coût d'adaptation. Pour minimiser les pertes, le propriétaire a décidé de fermer les portes de sa PME qui offre des services d'hébergement. Aussi, un tenancier de bar disait qu'il savait que la mesure s'appliquait aux restaurants, mais qu'il espérait que les bars n'étaient pas visés par celle-ci parce qu'il n'avait vraiment pas le goût de vivre ça.
Comme je le disais, au Québec, tous les commerces, les restaurants et les bars vont devoir embaucher un technicien pour recalibrer les machines de paiement pour le 1er janvier, parce qu'à partir du 1er janvier, les options de pourboire sur les machines devront être calculées avant les taxes. Ils devront déjà faire venir le technicien une fois, mais, maintenant, ils vont devoir aussi le faire venir le 14 décembre et à la Saint-Valentin, deux mois plus tard. Ils vont donc faire venir le technicien trois fois. Comme je le disais, il y a une pénurie de techniciens. Évidemment, le gouvernement n'a jamais pensé à ça. Il n'a jamais pensé à mener des consultations pour voir ce qui se fait ailleurs. C'est sa façon de faire. Les propriétaires de commerces vont donc devoir faire venir les techniciens trois fois.
Ce même tenancier de bar a dit que le prix de sa pinte de bière était de 7,50 $. Si le gouvernement supprime la TPS, il ne baissera pas son prix à 7,22 $ ou à 7,15 $. Le prix sera toujours de 7,50 $ et il va mettre le 5 % dans sa poche. Toutefois, il ne veut pas que ça arrive, car il veut éviter tous les problèmes que ça lui occasionnerait. Il a donné un autre exemple. Il n'y a pas de taxe sur les boissons contenant moins de 7 % d'alcool, mais il y a de la taxe sur les boissons qui en contiennent plus de 7 %. Il faut qu'il fasse l'inventaire de toutes ses boissons et de toutes ses recettes pour voir ce qui est taxé et ce qui ne l'est pas. Il devra faire tout ça pour une exemption qui durera deux mois seulement.
Il a aussi parlé du gros problème suivant. Lorsqu'il fait un bloody caesar, il met une once de vodka et du jus. Quand il met beaucoup de glace, il y a moins de 7 % d'alcool et quand il ne met pas beaucoup de glace, il y a plus de 7 % d'alcool. Il se demande ce qu'il doit faire. La TPS, il va la garder dans sa poche parce qu'il ne veut pas baisser ses prix. Il ne veut pas de cette mesure parce qu'il trouve que c'est beaucoup trop de trouble et que ça n'a pas de bon sens. C'est du jamais vu, autant de trouble pour deux mois. Ce gouvernement est vraiment fatigué et à bout de souffle et il fait n'importe quoi.
J'ai un autre exemple. Les vêtements pour enfants, c’est bien. Dans le projet de loi, on dit que les jeux pour enfants doivent être pour les moins de 14 ans. Si on a un adolescent de moins de 14 ans qui est grand et qui a besoin de vêtements pour adultes, on comprend donc qu’on va devoir payer la taxe parce qu’il est trop grand. On peut voir que les libéraux ont réfléchi longtemps.
Parmi les autres éléments à mentionner, il y a tous les coûts pour les provinces. Je vais commencer par le Québec. On sait que la TVQ, soit la taxe de vente du Québec, est calculée sur le prix de vente auquel est ajoutée la TPS. S’il n’y a plus de TPS pendant deux mois, la TVQ est donc calculée sur une plus petite assiette. Québec devrait-il aussi rédiger tout un projet de loi pour trouver la compensation de la perte? Évidemment, ça ne se fera pas. Il y a donc là un manque à gagner. J’imagine que, dans sa grande magnitude, le gouvernement fédéral a appelé le gouvernement du Québec pour lui dire qu’il compensera ce manque à gagner que j’évalue entre 30 millions et 40 millions de dollars. Non, il n’a pas pensé à ça non plus. C’est un gouvernement qui fait ses projets de loi à la dernière minute, sur le coin d’une table. C’est vraiment n’importe quoi.
De plus, comme on le sait, Ottawa paie Revenu Québec pour que celle-ci perçoive la TPS à sa place. Ottawa lui donne de l’argent. Considérant que tous les coûts d'adaptation seront des coûts additionnels pour Revenu Québec, j'imagine qu'Ottawa, en gentleman, s'est dit qu'il allait appeler Revenu Québec et lui offrir la compensation nécessaire avant qu'on lui demande. Non, il n’y a rien de ça non plus dans le projet de loi, parce que le gouvernement ne pense pas plus loin que le bout de son petit nez. On pourrait dire qu’il a un long nez de Pinocchio, mais, quand il est temps de penser à toutes ces applications, il ne pense pas plus loin qu’un petit nez d’un petit gouvernement.
Pire que ça, pour les cinq provinces qui ont la taxe de vente harmonisée, ou TVH, soit l’Ontario et les quatre provinces des Maritimes, c’est Ottawa qui perçoit la taxe. Le niveau de leur taxe est le même que pour la TPS, alors tout change en même temps. C’est harmonisé. Or elles ont appris, avec ce projet de loi, que ce sera zéro pour la taxe de vente provinciale, par exemple en Ontario, pendant deux mois. On comprend que Doug Ford, en ce qui a trait au fait de moins taxer la bière, a l'air d'être d'accord et qu'il n’a pas voulu faire de chicane avec Ottawa. Dans les provinces comme l’Ontario, où c’est 13 % de taxe harmonisée, si je ne me trompe pas, soit 5 % au fédéral et 8 % au provincial, la province devra tout de même supporter la principale part du coût de cette mesure qui permettra de s’acheter des bouteilles ou des caisses de champagne pour fêter la fin de l’année. Les gens qui achètent du champagne ont bien besoin de ce cadeau. Pour ce qui est des grands restaurants, ce sont les finances de ces cinq provinces qui vont supporter l’essentiel du coût, encore une fois sans consultation. En fait, ici, je pense que le gouvernement essayait de tendre un piège aux provinces et aux conservateurs, en se disant: ça n'a pas de bon sens de faire ça et c’est sûr que le premier ministre conservateur en Ontario va dire qu'il n'est pas question qu'on joue avec ses finances.
Le gouvernement aurait alors pu dire qu’il veut baisser les taxes, mais que ce sont les conservateurs qui ne le veulent pas. Or, Doug Ford et les provinces où il y a la TVH ne sont pas tombés dans le piège. Maintenant, le gouvernement se retrouve à faire du « grand-papa Ottawa » en disant que c'est lui qui décide ce que les provinces font avec leurs champs d’assiettes fiscales. C’est vraiment n’importe quoi, et ça a l’air qu’on en est rendu là.
Je veux souligner un autre élément. Je pense à tous les commerces de l’Outaouais, aux commerces de Gatineau. Les consommateurs vont avoir un congé de taxes de 13 % s’ils vont en Ontario, mais seulement de 5 % s’ils vont au Québec. La personne qui veut s’acheter une grosse console de jeux vidéo qui est détaxée, ou alors une caisse de champagne, va aller faire ses emplettes en Ontario, ce qui est bien agréable pour nos commerçants qui auront dû payer des milliers de dollars pour s’adapter et voir leurs ventes diminuer parce que les libéraux n’ont pas pensé à ça non plus quand ils ont dessiné ça sur le coin de leur table.
J’aurais aimé parler du chèque de 250 $. Il était dans le premier projet de loi dont on nous disait qu’il allait nous être présenté, mais c’était tellement n’importe quoi, et il y avait tellement d’erreurs là-dedans, qu’ils sont tout seuls à danser leur tango. Ils ne sont plus capables d’avoir de partenaire pour ces mesures électoralistes, des mesures qui me rappellent le chèque que Stephen Harper avait envoyé à l’été 2015 aux familles — on a vu ce que ça a donné. Surtout, ces mesures me rappellent Maurice Duplessis, qui donnait des frigos à ses citoyens afin qu’ils votent pour lui. Le gouvernement pense qu'en nous donnant des chèques et un congé de TPS, nous allons voter pour lui. Nous prend-il pour des nonos?
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Madame la Présidente, ce soir, nous débattons d'un projet de loi. À force d'échanger entre collègues du Bloc québécois au sujet de nos rencontres avec des citoyens de nos circonscriptions, surtout, nous nous rendons compte que cela attire les foudres de beaucoup de gens. Même des experts en économie se sont exprimés pour dire qu'il s'agissait d'une mauvaise idée.
Pourtant, dans un contexte inflationniste, le Bloc québécois a rappelé qu'il demande depuis longtemps des mesures pour aider les plus vulnérables à tenter de s'en sortir; il demande des solutions. Or, le diable est dans les détails, comme le dit une expression du Québec. Plus on étudie le projet de loi, plus on se rend compte qu'il manque complètement la cible.
Au départ, je dois l'avouer, même moi je me suis fait avoir naïvement par ce mirage. En revenant chez moi jeudi soir dernier, je me disais que je me ferais parler de cette mesure et que cela pourrait faire plaisir à plusieurs personnes. Dès mon retour en circonscription, je me suis plutôt rendu compte que les citoyens étaient déçus, et ce, de façon unanime. Surtout, ils n'étaient pas dupes. Pour compléter ce qu'a dit mon collègue député de , on a fait des liens avec un autre chèque unique de cette tendance. En 2015, le gouvernement Harper a donné un chèque aux familles; en 2021, le gouvernement libéral a fait pareil. À cette époque, on pouvait prédire que les élections s'en venaient. Le gouvernement a émis un chèque pour les aînés âgés de 75 ans et plus seulement.
Je vais prendre le temps de parler des aînés. Mon collègue de Joliette a dit qu'il n'en avait peut-être pas parlé dans son discours. Je sais que cela ne se trouve pas dans le projet de loi dont on parle ce soir, mais il reste que les deux sujets ont été abordés en même temps. Je vais glisser un mot de l'exclusion des aînés du chèque de 250 $. Je vais aussi revenir sur ce qui aurait pu être fait avec les 6,3 milliards de dollars. Je vais également donner des idées au gouvernement, s'il n'en a pas. Enfin, je vais terminer avec d'autres opposants à ce projet de loi.
Premièrement, parlons de l'opposition qui est unanime chez les aînés. La fin de semaine dernière, en s'intéressant aux informations qui commençaient à sortir sur cette annonce, on s'est rendu compte, avec stupéfaction, que les aînés étaient encore une fois oubliés. Oui, il n'y avait pas de chèque pour les retraités, pas plus que pour les étudiants ou les personnes handicapées, d'autres gens qui en auraient eu besoin. Par contre, tous ceux qui avaient un revenu imposable jusqu'à 150 000 $ pourraient recevoir un cadeau électoral de 250 $. C'est du cynisme, de l'opportunisme crasse. C'est une honte.
Dès la fin de semaine dernière, j'ai été en contact avec des groupes d'aînés. Cela a été assez rapide, d'ailleurs. Cela a culminé avec la venue des groupes d'aînés sur la Colline du Parlement, aujourd'hui, pour déplorer le fait qu'ils avaient encore une fois été ignorés par le gouvernement. En début de semaine, la FADOQ s'était déjà exprimée pour expliquer pourquoi ce chèque, qui serait versé seulement aux travailleurs, était une mauvaise idée. Malheureusement, il n'y a pas qu'eux.
Je me permets ici d'ouvrir une parenthèse. Je veux saluer mon collègue d' qui, encore une fois ce matin en entrevue, expliquait que cette mesure était une mauvaise idée. Il a pourtant fait partie du Conseil des ministres du gouvernement libéral. Je m'égare un peu.
Je vais revenir à la citation de la FADOQ:
Le fédéral laisse tomber les personnes retraitées
Le gouvernement fédéral a de nouveau montré son manque de considération pour les personnes retraitées en ne les incluant pas dans son paiement unique de 250 $, mesure qui a été annoncée le 21 novembre dernier. Ce montant de 250 $, qui se nomme Remise pour les travailleurs canadiens et qui sera versé au printemps prochain, est réservé aux travailleurs et travailleuses qui ont touché un revenu net individuel inférieur à 150 000 $ en 2023.
Le Réseau FADOQ a porté la voix de ses membres et des personnes retraitées en général en communiquant leur mécontentement et leur insatisfaction aux cabinets de la ministre des Finances [...], du ministre des Aînés, [...] et du ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et lieutenant du Québec [...] Notre présidente, Gisèle Tassé‑Goodman, les a exhortés à inclure les personnes aînées dans ce programme afin de corriger une inégalité.
Aujourd'hui, sur la Colline du Parlement, trois autres groupes sont venus porter leur voix. L'AREQ-CSQ a notamment expliqué, par le biais de sa présidente, Micheline Germain, et je cite: si on m'avait dit qu'un jour j'aurais à militer pour que les retraités aient aussi droit à un chèque de 250 $ destiné à aider les Canadiens et Canadiennes à faire face à la hausse du coût de la vie, je ne pense pas que j'y aurais cru.
C'est dire à quel point la situation qui nous rassemble aujourd'hui est loufoque. C'est comme si l'inflation ne touchait que les travailleurs. Pire encore, c'est comme si les retraités du Québec n'étaient pas plusieurs dans une situation de vulnérabilité.
De son côté, l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, ou AQDR, a rappelé ce que la chaire de recherche sur les inégalités avait dit au colloque du Bloc québécois sur la situation financière des aînés. L'AQDR déplore que près de 50 % des aînés vivent sous le seuil du revenu viable. Les aînés ont des revenus fixes qui, depuis trop longtemps, n'augmentent pas au même rythme que les salaires.
Deuxièmement, où est-ce que cet argent aurait pu aller afin d'être plus utile?
L'argent aurait pu aller dans l'augmentation des pensions de la Sécurité de la vieillesse. Nous demandons une augmentation de 10 % pour les aînés de 65 à 74 ans, comme celle que les 75 ans et plus ont depuis maintenant plus de deux ans.
La pauvreté n'attend pas qu'on ait 75 ans. Les besoins sont grandissants. C'est aussi vrai dans les banques alimentaires. J'ai une pensée pour SOS Dépannage, un organisme de chez nous, à Granby. Cet organisme m'a confirmé dernièrement que les demandes d'aide alimentaire chez les aînés sont en hausse. Ce n'est pas une suspension temporaire de la TPS qui va les aider.
Lors de la dernière journée des sans-abri, j'ai lu que l'itinérance était en hausse, notamment chez les aînés et chez les étudiants. Ma mesure est moins chère et mieux ciblée. C'est 3 milliards de dollars que nous avions annoncés pour le projet de loi . Le l'a dit dans son discours aujourd'hui: l'autre montant de 3 milliards de dollars aurait pu servir pour le logement ou pour l'itinérance.
Le congé de TPS n'est pas une mesure ciblée et structurante pour aider les familles à traverser cette crise inflationniste. Mon collègue de a mentionné, entre autres, qu'il y a d'autres mesures qui auraient été plus structurantes pour aider les familles, comme le crédit pour la TPS.
Le poste budgétaire le plus cher et la plus grande inquiétude pour les familles, c'est le logement et l'accès à la propriété. J'ai assisté à un colloque sur l'habitation à Granby vendredi dernier. Des experts en logement et en habitation ont rappelé l'inefficacité et les problèmes à la SCHL, soit la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Je répète que c'était 3 milliards de dollars pour le projet de loi C‑319 et un autre montant de 3 milliards de dollars pour investir en logement social et communautaire. Mon collègue le député de a fait un rapport d'une vaste tournée au Québec sur le logement qui contient une douzaine de belles recommandations pour le fédéral. De mon côté, j'ai fait une tournée pour le projet de loi C‑319. Nos deux projets ont obtenu un appui assez fort au Québec.
Je ne parle même pas des fonds qui devraient être augmentés pour la stratégie Vers un chez-soi. Québec attend d'ailleurs toujours sa part pour travailler sur le dossier de l'itinérance. De l'aide a été promise pour les villes qui ont des problèmes en lien avec les campements supervisés. On attend toujours.
Troisièmement, il y a d'autres problèmes qui découlent de la suspension de la TPS. Jeudi soir passé, la chambre de commerce et d'industrie m'a rappelé que ça va causer des problèmes. Mon collègue de l'a très bien expliqué. L'organisme la Maison des familles Granby et région a dit que c'est un vulgaire pansement qui n'aidera pas les familles vulnérables sur le long terme. La directrice générale veut aller dîner avec moi bientôt pour m'en parler. L'organisation Commerce tourisme Granby région a signalé qu'il y des problèmes pour les commerces, qui doivent programmer les caisses. Par exemple, la boutique ATLAS&CO vend des cadeaux pour enfants et des produits pour le temps des Fêtes. D'abord, ce ne sont pas tous les produits dans la boutique qui seront exemptés de TPS. En plus, nous sommes à l'approche des Fêtes. C'est la grosse période pour vendre des cadeaux, et les commerçants vont devoir, alors qu'il y a un problème de pénurie de main-d'œuvre, programmer tout cela. C'est hautement problématique.
Il y a aussi les élus municipaux qui ont eu moins d'argent que prévu du Fonds de la taxe dur l'essence fédéral. Pour aider en logement, ça prendrait des infrastructures municipales. Le fédéral doit fournir sa part d'effort au lieu de tout pelleter sur Québec et sur les municipalités.
Voici une dernière chose: ce débat souligne plus que jamais l'importance du projet de loi que j'ai déposé. Le Bloc québécois demande encore une fois au gouvernement d'octroyer la recommandation royale au projet de loi qui met fin aux deux classes d'aînés et augmente de 10 % la pension de la Sécurité de la vieillesse de ceux et à celles qui ont entre 65 et 74 ans.
Selon l'OCDE, le Canada est l'un des pays industrialisés où la population subit la plus forte baisse de son pouvoir d'achat lorsqu'elle prend sa retraite. On voit que c'est hautement problématique. Qu'on ne vienne pas de me dire que c'est trop cher. Qu'on ne vienne pas me dire aussi qu'avec le pipeline Trans Mountain on ne peut pas trouver de l'argent ailleurs.
Bref, nous demandons au gouvernement de se concentrer sur ses responsabilités et, au premier chef, sa mission centrale: protéger le monde, en particulier les retraités de 65 à 74 ans. Le gouvernement les a délibérément mis encore une fois de côté au profit de priorités qui n'aideront pas ceux et celles qui veulent vraiment aider les familles et les travailleurs. Rappelons-le, le logement social et l'itinérance sont des questions cruciales, sans parler de tous les problèmes d'harmonisation entre différentes provinces et le Québec.
Comme il me reste peu de temps, j'informe maintenant la Chambre que je propose l'amendement suivant:
Que la motion soit amendée par l'ajout de ce qui suit:
g) qu'une instruction soit donnée au Comité permanent des finances afin qu'il étudie l'objet du projet de loi et qu'aux fins de cette étude, il soit ordonné à la vice-première ministre et au ministre des Finances de comparaître devant le Comité pendant au moins trois heures, à la date et à l'heure que fixera le président du Comité, mais au plus tard le vendredi 13 décembre 2024.
Sur ce, je vais attendre les questions de mes collègues.
:
Ma foi, madame la Présidente, les conservateurs sont bien sensibles. Ils sont très sensibles à la critique. Ils sont sensibles quand on parle de leur bilan et sensibles à la critique.
Continuons la comparaison. En 20 ans, le député de a accompli une seule chose: en tant que ministre du Logement, il a réussi à faire construire 6 logements. Fort bien. Cependant, les conservateurs ont raison de souligner que le prix des logements a doublé sous les libéraux et que les files d'attente devant les banques alimentaires, aussi tragiques soient-elles, ont doublé elles aussi. Ce que les conservateurs refusent d'admettre, c'est que la même chose s'est produite sous le régime Harper. Le prix des logements a doublé sous Stephen Harper, et les conservateurs ne l'ont jamais admis. Ils n'ont jamais présenté d'excuses pour leur rôle à cet égard. Bien sûr, nous savons aussi que les files d'attente devant les banques alimentaires ont doublé sous le régime Harper. La responsabilité pour ce que vivent les Canadiens revient à moitié aux conservateurs et à moitié aux libéraux.
Maintenant, les libéraux, et c'est tout à leur honneur, acceptent le leadership du NPD, car nous faisons avancer les choses, comme les soins dentaires et l'assurance-médicaments. Nous investissons enfin dans le logement abordable. Le député de a trouvé cela cool de construire six logements pendant son long mandat en tant que ministre du Logement. Les libéraux ont maintenant les moyens, grâce aux pressions exercées par le NPD dans le dernier budget, de construire des centaines de milliers de logements au cours des prochaines années, et nous nous en attribuons tout le mérite.
En ce qui concerne le député de , six logements ont été construits en 20 ans. Voyons maintenant ce que le député de a accompli au cours des 20 dernières semaines.
Au cours des 20 dernières semaines, il y a eu cet allégement de la TPS, sur lequel nous voterons demain, qui supprimerait la TPS sur les produits essentiels pour les familles. Je dois mentionner que la TPS est une taxe conservatrice.
Les députés conservateurs devraient remercier les néo-démocrates de travailler au nom des habitants de leurs circonscriptions, mais ils ne le feront pas, ce n'est pas dans leurs habitudes. Ils ne nous remercient pas. Chacun des députés à la Chambre représente 3 000 personnes qui reçoivent des soins dentaires. Ils ont accès à des soins dentaires grâce au NPD, mais jamais un député conservateur ne s'est levé pour remercier le NPD de se battre si fort pour les habitants de sa propre circonscription.
Pour la TPS, ce serait la même chose. Nous allons aider les habitants des circonscriptions des députés conservateurs. Nous allons supprimer la TPS conservatrice sur les produits de première nécessité pour les familles, et cela aura un effet. Cela va-t-il aussi loin que le voudrait le NPD? Non, nous inclurions le chauffage domestique. Nous inclurions les télécommunications, pour lesquelles nous payons beaucoup trop cher, pour que les Canadiens aient accès à ces services, et nous rendrions l'exonération permanente. Cependant, nous n'allons pas bloquer un projet de loi alors que nous savons qu'il profiterait aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Nous allons faire en sorte que le projet de loi soit adopté, et c'est pourquoi nous revenons à cette motion, pour la faire adopter.
Quand on demande quelque chose aux conservateurs, ils ne le font jamais. Il leur faut des années et des années. Ils trouvent toutes sortes d'excuses, mais ils ne font jamais rien dans l'intérêt des gens de leur circonscription. Leur modus operandi consiste à rendre les choses aussi mauvaises que possible. Ils ont certainement réussi, sous le régime Harper, en doublant les prix des logements et les files d'attente des banques alimentaires, et les libéraux, malheureusement, ont vu là un exemple à suivre et ils ont fait la même chose. La réalité est que, dans ce coin-ci de la Chambre, au NPD, nous croyons réellement en des choses qui bénéficieront aux gens, et c'est pourquoi nous allons appuyer le projet de loi et veiller à ce qu'il soit mis en œuvre demain soir.
Poursuivons les comparaisons. D'un côté, nous avons le député de , qui est ici depuis 20 ans et qui aura droit à une pension fort juteuse. Bon sang, il aura une pension de 20 millions de dollars. C'est le député en poste qui aura droit à la plus grosse pension. C'est une énorme pension. On le sait, pendant les 20 années qu'il lui a fallu pour avoir droit à une telle pension, il a fait construire six maisons.
Voyons maintenant ce qu'a fait le député de ces 20 dernières semaines. Un million de Canadiens ont accès à des soins dentaires grâce au travail accompli par le député de Burnaby‑Sud et les députés néo-démocrates ces 20 dernières semaines. Au cours de cette période, nous avons également fait adopter le projet de loi sur l'assurance-médicaments à la Chambre et au Sénat. Dans quelques jours, nous aurons conclu des accords avec les provinces pour commencer à distribuer ces médicaments. Cela signifie que tous les diabétiques, dont le nombre s'élève à quatre millions au Canada, se verront rembourser leurs médicaments contre le diabète. Certains d'entre eux paient actuellement de 1 000 $ à 1 500 $ par mois pour leurs médicaments contre le diabète.
Des habitants de ma circonscription, comme Amber, qui paient 1 000 $ par mois pour ses médicaments contre le diabète, verront disparaître ce fardeau financier écrasant. Il s'agit d'un changement fondamental dans la façon dont nous traitons les soins de santé et dont nous élargissons les soins de santé pour 4 millions de Canadiens. Des provinces adhèrent au régime et elles ont déjà manifesté leur intérêt, à l'exception des provinces d'allégeance conservatrice, dont je reparlerai dans un instant. Quand ces provinces adhéreront au régime, il y aura un allègement fondamental du fardeau financier écrasant que représente le diabète, et de nombreuses familles qui cherchent des moyens de contraception n'auront plus à se demander si elles ont assez d'argent pour payer leurs contraceptifs et planifier la croissance de leur famille.
Je reviens aux provinces d'allégeance conservatrice. Certaines provinces ont les pires résultats en matière de santé au pays, et elles sont d'allégeance conservatrice. Les provinces d'allégeance conservatrice affichent les taux de criminalité les plus élevés et les pires résultats en matière de santé du pays. Ces deux éléments sont liés. Les conservateurs diront qu'ils n'adhéreront jamais au régime d'assurance-médicaments. Cependant, la réalité, c'est que les provinces d'allégeance conservatrices se sont également opposées au régime universel de soins de santé, l'une des réalisations dont le Canada est le plus fier. En fait, quand on demande aux Canadiens quelle institution ils admirent le plus, ils répondent que c'est le régime universel de soins de santé du Canada.
Tommy Douglas, le premier chef du NPD et fondateur du régime universel de soins de santé du Canada, a toujours cru que l'assurance-médicaments était la prochaine étape. Toutefois, lorsque la Chambre a adopté le régime universel de soins de santé à l'époque, les provinces conservatrices s'y sont opposées. Que s'est-il passé? Premièrement, les provinces qui ont adhéré au régime ont constaté à quel point les soins de santé universels étaient avantageux, et certains dirigeants des provinces conservatrices se sont soudainement rendu compte qu'ils auraient un problème politique s'ils n'y adhéraient pas. Ils ont donc eu la clairvoyance d'appuyer le régime universel de soins de santé. Certaines provinces conservatrices ne l'ont pas fait, étant dirigées par des chefs conservateurs très entêtés qui ne se souciaient pas vraiment de leur population. En fait, ce qui s'est passé, et c'est pourquoi il a fallu trois ans pour pleinement mettre en œuvre le régime universel de soins de santé, c'est que ces dirigeants ont été défaits. Leur population a dit: « Oh non, nous n'allons pas permettre à ces extrémistes conservateurs de bloquer notre système de santé universel ».
Je prédis que la même chose se produira avec le régime d'assurance-médicaments universel: les Canadiens l'exigeront à mesure que les provinces y adhéreront et que les gens en profiteront. Pourquoi une personne diabétique en Alberta devrait-elle payer encore et encore, alors qu'en Colombie‑Britannique, où il y a un gouvernement néo-démocrate progressiste qui souscrit à l'assurance-médicaments universelle, les médicaments et les appareils pour le diabète sont couverts?
Si on examine les réalisations du député de au cours des 20 dernières semaines, notamment la loi antibriseurs de grève, les logements abordables, les soins dentaires, l'assurance-médicaments, et j'en passe, on constate que le député de Burnaby‑Sud a fait 10 fois plus, sinon 20 fois plus que le député de avec sa grosse pension en 20 ans. C'est cette comparaison que les gens feront lors des élections de 2025. Nous savons qu'elles sont prévues à ce moment-là, et c'est à ce moment-là que les Canadiens feront cette comparaison. Choisirons-nous quelqu'un qui se contente de lancer des paroles en l'air, ou quelqu'un qui a réellement accompli des choses pour nous? Je mets en garde les députés conservateurs qui comptent 3 000 ou 3 500 concitoyens qui bénéficient déjà du régime de soins dentaires du NPD. Ils devront peut-être réfléchir un peu, lorsqu'ils feront campagne, à la manière dont ils expliqueront pourquoi ils se sont opposés à une mesure qui a profité à un si grand nombre de leurs concitoyens.
Enfin, je tiens à mentionner certaines paroles du député de . Je pense qu'il a parlé d'une « combine ». Il aime bien cette expression. Il aime aussi dire que les programmes n'existent pas. C'est une approche à la Trump. C'est comme s'il disait qu'il va tout simplement prétendre qu'il y a une autre réalité, notamment pour les soins dentaires. Cependant, la réalité, c'est qu'un ancien chef conservateur a justement réclamé ce type de mesure, une exonération temporaire de la TPS pendant les Fêtes. C'était Erin O'Toole, et il y a une vidéo à ce sujet. J'encourage donc mes collègues conservateurs à s'informer en regardant Erin O'Toole réclamer exactement la même chose que ce que le NPD propose à la Chambre ce soir.
L'exonération proposée de la TPS sur les produits de première nécessité changerait la donne partout au pays. Le NPD ferait mieux et de façon différente, mais nous n'allons pas bloquer une mesure qui va aider les gens. C'est pour cette raison que nous appuyons la motion ce soir et que nous appuierons le projet de loi.
Je vais maintenant m'asseoir. Je vais être sur mon fauteuil. Je tiens à assurer aux conservateurs que, une fois assis, je ne vais pas changer d'idée, tenter de convaincre mes collègues que je n'avais pas terminé mes observations ou me livrer à de petits jeux. Je vais tout simplement m'asseoir...