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Madame la Présidente, c'est un privilège de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui, comme toujours, dans le cadre de cet important débat sur la perspective que le président élu Trump impose des droits de douane. C'est un moment important pour notre pays. C'est un moment important de réflexion pour nous permettre de réagir d'une manière qui sera avantageuse non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour notre prospérité commune en Amérique du Nord.
Le Canada et les États‑Unis entretiennent des relations solides et inébranlables depuis des siècles. Pour ce qui est de la situation actuelle, il est important de commencer par les faits. Au Canada, nous savons que notre plus grand marché est les États‑Unis, et la prospérité et l'avenir des deux pays reposent sur l'idée que nous devons travailler ensemble, car nos économies sont intrinsèquement liées et entièrement entrelacées.
Le Canada a beaucoup de raisons d'être fier. Nous sommes un chef de file mondial dans les domaines des batteries, de l'énergie propre, de l'intelligence artificielle et de l'agriculture. Les investisseurs du monde entier veulent parier sur notre pays. Ils veulent être présents ici et participer à la croissance qui se produit au Canada. En effet, le Canada est censé connaître la croissance la plus rapide des pays du G7 en 2025.
Il y a aussi des préoccupations que nous partageons tous au sujet de la sécurité à la frontière et de la sécurité de nos collectivités. Nous travaillons tous fort à cet égard et nous travaillons avec les Américains, comme nous l'avons toujours fait, pour assurer la sécurité de notre frontière. Pour le gouvernement, se tenir debout pour relever les défis nationaux et internationaux ne se résume pas à de la politique partisane; il faut que les Canadiens travaillent ensemble et présentent un front uni. Cette approche a fonctionné pour nous en 2016 et elle va fonctionner en 2025.
Après tout, notre prospérité commune repose sur un ensemble de faits, et les faits sont clairs. En 2023, les échanges bilatéraux entre nos deux pays se chiffraient à 1,3 billion de dollars, soit environ 3,4 milliards de dollars par jour. Le Canada est le principal marché de 36 États américains. Les États‑Unis sont notre principal partenaire commercial, et plus d'un demi-billion de dollars de marchandises canadiennes y seront envoyés en 2025. Les États‑Unis sont le plus grand investisseur au Canada. En 2022, les investissements dans les stocks s'élevaient à plus d'un demi-billion de dollars, ce qui représente la moitié de tous les investissements au Canada.
C'est une relation qui existe depuis des générations et qui n'a pas été établie du jour au lendemain. Elle a été bâtie par les gouvernements successifs de tous les partis politiques, parce que nous avons adopté une approche selon laquelle la collaboration est la bonne façon de partager et de bâtir la prospérité.
Alors que nous réfléchissons à ces réalités, il est important de rappeler certaines choses. Dans l'opposition, il y a des gens qui font de l'esbroufe, qui donnent dans la paranoïa et qui paniquent, comme le l'a dit plus tôt. Ce n'est pas ce dont les Canadiens ont besoin. Ils ont besoin qu'on fasse preuve d'un leadership fort, calme et déterminé basé sur l'idée selon laquelle, lorsqu'on élabore un bon accord, on n'a pas à désigner des gagnants et des perdants. Si nous négocions correctement avec nos amis étatsuniens, nous pourrons trouver un terrain d'entente pour assurer notre prospérité mutuelle.
C'est l'approche que le gouvernement a toujours adoptée. C'est l'approche que nous adoptons dans tout ce que nous faisons. La marée montante soulève tous les bateaux, et c'est l'approche que nous avons l'intention d'adopter en travaillant avec la nouvelle administration des États‑Unis. Cela implique d'avoir des conversations sérieuses, comme le premier ministre l'a déjà fait avec le président élu Trump. Il ne s'agit pas de manipuler les Canadiens et de faire des menaces futiles, et il ne s'agit certainement pas de paniquer. Cela implique de travailler fort pour résoudre les difficultés auxquelles nous devons faire face collectivement et de nous concentrer sur nos intérêts communs. C'est ainsi que nous pourrons atteindre notre objectif dans ces dossiers, comme nous l'avons fait par le passé.
Nos économies sont inextricablement liées, que ce soit du point de vue de la sécurité, des technologies ou des ressources naturelles. Ces droits vont nuire à tout le monde. Ils ne vont pas nuire uniquement au Canada, mais aussi aux consommateurs américains, qui vont en faire les frais. Ce ne seront pas uniquement les entreprises canadiennes qui vont écoper, mais aussi les Américains, qu'on pense au prix des denrées alimentaires, des pièces automobiles ou de l'énergie, entre autres.
Quand on se demande comment on traversera cette période pleine de difficultés et de possibilités, il faut bien se rappeler que ce n'est pas en divisant le pays ou en se plaçant en position de faiblesse que l'on sera à notre avantage parce que non, nous ne sommes pas en position de faiblesse. Nous sommes les partenaires de nos amis américains, comme nous l'avons été et le serons pendant des générations. Si nous abordons la situation sous cet angle et que nous tirons fierté de ce qui fait notre pays, de qui nous sommes et de ce que nous avons à offrir en fait de ressources physiques et intellectuelles, il n'y a pas de limite à ce que nous pouvons accomplir.
Le gouvernement accordera toujours la priorité au Canada, mais cela ne signifie pas qu'il faut le faire au détriment de nos alliés et voisins. En fait, faire passer les intérêts du Canada en premier est synonyme de réussite non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour nos amis américains. Une économie canadienne forte est bonne pour les États‑Unis, tout comme une économie américaine forte est bonne pour le Canada, du moment que nous travaillons ensemble en tenant compte de nos priorités communes. Nous devons veiller à ce que nos préoccupations respectives se reflètent dans les décisions que nous prenons et être prêts à discuter ensemble des questions difficiles. C'est ce que nous avons toujours fait. Les slogans creux ne mènent nulle part. Tout peindre en noir ne nous mène nulle part. Ce qui nous permet d'avancer, c'est de nous retrousser les manches et de faire le travail difficile qui est nécessaire pour conclure de bons accords.
J'ai vécu des années aux États‑Unis. J'y ai étudié. Certains de mes meilleurs amis sont Américains, et j'ai eu le privilège de me rendre compte, en travaillant aux États‑Unis et au Canada, que nous avons beaucoup de choses en commun. Nous voulons tous le bien de nos collectivités et de nos familles. Nous voulons accroître notre prospérité nationale, mais nous voulons aussi prendre soin de nos amis et de nos prochains. Nous tenons à ce que les personnes dont nous nous soucions soient prises en charge, un principe qu'il importe de ne pas oublier au moment d'entamer des discussions ou de mettre au point notre approche de type « Équipe Canada ».
Dans les circonstances, nous devons faire abstraction de nos différends et nous concentrer sur ce qui importe, c'est-à-dire protéger les intérêts du Canada, comprendre nos intérêts communs, comprendre où se profilent des occasions pour les deux pays, puis miser avec détermination sur nos forces et les occasions connexes. Ainsi, nous renforcerons notre économie, celle des États-Unis et, du point de vue continental, l'économie du Mexique. Nous allons créer un solide écosystème économique qui permet aux petites comme aux grandes entreprises de prospérer et qui permet aux Canadiens, aux Américains et aux Mexicains de prospérer eux aussi. Surtout, nous continuerons de partager ce qui nous unit tout en célébrant ce qui rend le Canada unique.
C'est pourquoi nous avons déjà entamé le travail, en collaboration avec les premiers ministres provinciaux et territoriaux, et que nous avons communiqué avec l'administration américaine en attente. Travailler pour les Canadiens, voilà notre mandat. Nous assurer qu'ils voient que le gouvernement peut gérer des situations délicates de façon mesurée et réfléchie, en montrant qu'il tient des conversations et qu'il est ouvert aux divergences d'idées, sans pour autant renoncer à ce qui compte le plus pour les Canadiens et pour notre prospérité. Voilà notre mandat.
Je tiens à souligner que notre bilan est sans équivoque: nous avons l'habitude de conclure de bons accords qui sont profitables pour le Canada. Le bilan des conservateurs à cet égard est pour le moins douteux: ils capituleraient à la moindre occasion. Quant à nous, nous veillons à protéger les Canadiens, mais nous le faisons de manière à ce que les partenaires avec qui nous concluons de tels accords aient également le sentiment d'en bénéficier. Voilà comment on conclut de bons accords. Pour cela, il faut faire preuve de respect mutuel, discuter de ce qu'il faut faire pour aller de l'avant, puis réaliser ces choses ensemble. C'est une leçon importante que nous devrions tous garder à l'esprit dans le cadre de ce débat à la Chambre, et s'il y a bien une leçon que nous devrions tous retenir du débat de ce soir, c'est que nous souhaitons tous ardemment protéger les intérêts du Canada.
Ce qui est différent, à mon avis, c'est que beaucoup d'entre nous, et à coup sûr tous les députés de ce côté-ci de la Chambre, sont d'avis que faire passer les intérêts du Canada en premier signifie être en mesure de travailler avec les autres, d'avoir des conversations difficiles, de négocier, de défendre fermement nos valeurs et de placer ces valeurs au cœur de chaque discussion. Au bout du compte, la prospérité économique est fondée sur l'idée que quand on prend le meilleur de ce que l'on est, qu'on le soutient et qu'on le cultive, on prospère en faisant fond sur les efforts, les facultés intellectuelles, le cœur et l'âme de tous les Canadiens, aux quatre coins du pays. Nos entreprises, grandes et petites, ont un rôle à jouer à cet égard, de même que les entreprises américaines.
J'espère — et je pense pour ma part que c'est le cas de tous les députés de ce côté-ci de la Chambre — qu'en adoptant une approche de type « Équipe Canada », en faisant front commun et en étant prêts à négocier et à travailler dur, sans compromettre ce qui est important pour le Canada, nous créerons une situation qui ne fera que des gagnants parmi tous nos partenaires en Amérique du Nord.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Revenons en 2014, donc 10 ans en arrière. Le 30 avril 2014, le New York Times publiait un article intitulé « La vie au Canada, patrie de la classe moyenne la plus riche au monde ». On pouvait y lire ceci: « D'après l'analyse de plus de 30 ans d'enquêtes sur le revenu menées ailleurs dans le monde, le revenu médian au Canada semble avoir dépassé le revenu médian aux États-Unis. » C'était en avril 2014.
Presque une décennie plus tard, en 2022, le gouvernement actuel était au pouvoir depuis six ans. Le 8 avril 2022, la présente son budget, le budget de 2022, dans lequel, à la page 29, le gouvernement publie un graphique intitulé « Croissance annuelle moyenne potentielle du PIB réel par habitant, certains pays de l'OCDE, 2020‑2060 ». Dans ce graphique, le Canada est bon dernier.
Je ne sais pas qui a glissé ce graphique dans le budget du gouvernement. Je suppose que ce n'est pas l'un des membres du personnel exonéré de la ni la ministre elle-même. Je crois plutôt que ce sont les fonctionnaires de ministère des Finances qui ont inséré ce graphique dans le budget pour illustrer à quel point les mesures fiscales et la gestion économique du gouvernement avaient fait mal à l'économie canadienne après six ans.
Ce graphique, où le Canada se situe bon dernier dans les projections de la croissance annuelle du PIB par habitant dans certains pays de l'OCDE de 2020 à 2060, était à l'époque la preuve accablante que les politiques économiques du gouvernement ne fonctionnaient pas. Malgré la présence de ce graphique dans le budget, et malgré les observations formulées par un certain nombre de personnes par rapport à ce graphique, le gouvernement n'a pas suivi les principes de saine gestion budgétaire et de saine gestion des finances.
Il n'a pas non plus suivi les principes énoncés par l'ancien ministre libéral des Finances Paul Martin dans son discours du budget de 1996. Je vais citer un passage de ce discours du budget, car je crois qu'il est instructif pour la Chambre et que le gouvernement devrait en tirer des leçons. Le discours dit:
Voici nos principes. Premièrement, ce sont les gouvernements qui ont créé le problème du déficit. Par conséquent, c'est à eux de le résoudre — en s'occupant d'abord de remettre de l'ordre dans leurs propres affaires, en réduisant leurs dépenses, et non en augmentant les impôts.
Deuxièmement, notre stratégie budgétaire n'aura servi à rien si, en bout de ligne, nous n'avons pas amélioré les perspectives d'emploi et de croissance. Nous devons nous concentrer sur la relance de la croissance en même temps que nous nous efforçons de réduire les dépenses.
Troisièmement, nous devons faire preuve de frugalité dans toutes nos activités. Le gaspillage est tout simplement intolérable.
Quatrièmement, nous devons nous débarrasser à jamais de l'idée que de nouveaux programmes publics exigent de nouvelles dépenses. Ce n'est pas le cas. Ce qu'ils exigent, c'est la volonté de mettre fin aux activités inefficaces et de se concentrer sur ce qui fonctionne. C'est la raison pour laquelle notre stratégie passe par les réaffectations. Qu'il s'agisse des dépenses ou des recettes, chacune des initiatives présentées dans ce budget reflète un choix entre les secteurs les plus et les moins prioritaires.
Cinquièmement, nous devons toujours garder le sens de la justice et de la compassion. Les plus vulnérables sont souvent ceux qui ont le plus de mal à se faire entendre. Nous ne devons jamais laisser l'impératif de frugalité devenir un prétexte pour abandonner le sens de la justice.
C'est ce qu'a dit le ministre des Finances Paul Martin dans le discours du budget de 1996 qu'il a prononcé à la Chambre, exposant les principes d'une budgétisation responsable qui sont complètement étrangers au gouvernement actuel. Parce que le gouvernement n'a pas tenu compte de l'avertissement figurant à la page 29 du document du budget de 2022 et des avertissements de l'ancien ministre des Finances Paul Martin, l'économie a continué à vaciller.
Un an plus tard, le 17 avril 2023, Jonathan Deslauriers et Robert Gagné, du Centre sur la productivité et la prospérité de la Fondation Walter J. Somers, ont réalisé une analyse du niveau de vie au Canada. Voici ce qu'ils ont conclu:
Par rapport aux principales économies occidentales, les Canadiens jouissaient en 1981 d'un niveau de vie par habitant de 3000 $ plus élevé (la donnée tient compte de l'inflation et des fluctuations des devises). Quarante ans plus tard, le Canada en était à 5000 $ sous cette même moyenne. Et s'il persiste sur cette même trajectoire d'ici 2060, le retard se chiffrera à près de 18 000 $ par habitant. Le ministère des Finances du Canada a lui aussi signalé ces projections alarmantes.
Selon leur analyse, si nous poursuivons sur la trajectoire dans laquelle le gouvernement a engagé le Canada, nous passerons au 15e rang parmi les 19 pays de l'OCDE quant au niveau de vie, alors que nous occupions le sixième rang en 1981. Pendant ce temps, notre plus proche allié et partenaire commercial, les États‑Unis, se classe au troisième rang des pays qui affichent le niveau de vie le plus élevé de ce groupe.
À la suite de cette analyse publiée dans la revue Options politiques, les experts ont été très nombreux à sonner l'alarme au sujet de l'économie chancelante du Canada. Cela inclut des gens comme David Dodge, un ancien gouverneur de la Banque du Canada; John Manley, un ancien ministre libéral des Finances; et Robert Asselin, le directeur des politiques et du budget de l'ancien ministre des Finances, Bill Morneau. Or, malgré toutes les mises en garde formulées par les experts universitaires, politiques et stratégiques du pays, le gouvernement n'a pas tenu compte de ces avertissements.
Cette année, la première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, a aussi lancé des avertissements. En ce qui concerne l'économie canadienne, elle a souligné le 26 mars que la productivité s'était améliorée dans l'économie américaine après la pandémie, mais que cela ne s'était pas produit au Canada. C'est plutôt le contraire qui s'est produit. Elle a indiqué que la productivité du Canada n'avait pas changé par rapport à ce qu'elle était il y a sept ans. En fait, elle a lancé un avertissement très fort: « Vous connaissez ces panneaux qui disent "En cas d'urgence, brisez la vitre"? Eh bien, il est temps de briser la vitre. »
Ce sont des propos très forts de la part d'une dirigeante de la banque centrale. La banque centrale du Canada déclare publiquement que nous sommes dans une situation d'urgence économique. Elle utilise le mot « urgence ». Elle dit que le Canada se laisse distancer par d'autres pays en raison de la faiblesse des investissements des entreprises, du manque de concurrence et de l'incapacité à intégrer les nouveaux arrivants dans la population active, autant d'éléments qui relèvent de la responsabilité du gouvernement.
Quelques mois plus tard, le 6 mai 2024, le Financial Times de Londres a publié une analyse intitulée: « Un avertissement en provenance des pays en déroute ». Voici les conclusions auxquelles l'analyse arrivait:
Parlons d'abord du Canada. Largement admiré pour la façon dont il a surmonté la crise financière mondiale de 2008, il a manqué le bateau lorsque le monde a tourné la page en misant sur les grandes entreprises technologiques plutôt que sur les produits. Le PIB du Canada par habitant recule de 0,4 % par année depuis 2020. Il s'agit du pire taux parmi les 50 pays industrialisés qui figurent au palmarès. Les nouveaux investissements et la croissance de l'emploi proviennent principalement du gouvernement.
L'activité du secteur privé est largement confinée au marché immobilier, qui contribue peu à la productivité et à la prospérité. De nombreux jeunes n'ont pas les moyens d'acheter un logement dans ce marché de l'habitation où les prix sont parmi les plus élevés au monde. Si l'on insiste pour qu'ils nomment un exemple de réussite dans le domaine numérique, les Canadiens répondent Shopify. Or, la boutique en ligne est la seule entreprise technologique parmi les 10 premières entreprises en importance au pays, et la valeur de ses actions a diminué de moitié depuis son apogée de 2021.
Voilà qui conclut cette analyse.
Le 30 septembre, The Economist a publié une analyse intitulée « Pourquoi l'économie canadienne est-elle à la traîne par rapport à celle des États-Unis? Le pays était légèrement plus riche que le Montana en 2019. Maintenant, il est un peu plus pauvre que l'Alabama. » Environ deux semaines plus tard, The Economist a également publié une évaluation très sévère, je dirais, mais exacte du .
Je vais conclure là-dessus: le gouvernement a mis le Canada en bien mauvaise posture, ce qui l'empêche de relever les défis que pose la nouvelle administration au sud de la frontière.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole ce soir sur une question des plus importantes. Depuis neuf ans maintenant, plusieurs drapeaux jaunes ont été levés, que ce soit par nos partenaires de l'OTAN, par les membres des Forces armées canadiennes, ou par l'industrie de la défense. Là, c'est un énorme drapeau rouge qu'a levé notre principal partenaire de défense, les États‑Unis d'Amérique.
L'administration américaine en a désormais assez des menaces potentielles en provenance du Canada à la sécurité de leurs citoyens. Elle en a assez que le Canada cherche toujours à éviter de payer sa juste part concernant ses obligations militaires et, de toute évidence, elle regrette de ne pas pouvoir travailler avec un partenaire sérieux.
Ainsi, toutes les bêtises du ont conduit le Canada à cette crise. De ce côté-ci de la Chambre, nous avons soulevé les problèmes à multiples occasions au premier ministre, mais peut-être que, cette fois-ci, il bougera. Il y a tellement de choses que je pourrais souligner ce soir pour démontrer à quel point ce premier ministre et ses ministres ont été incompétents. Je voudrais me concentrer sur le désastre que ce gouvernement a causé au ministère de la Défense nationale.
Maintenant, par où commencer? Depuis neuf ans, nous reprochons aux libéraux d'avoir fait de grandes promesses dans le dossier, de la défense, mais, chaque fois, leurs promesses ne sont pas tenues. Ils ne cessent de reporter les dépenses et de reporter le financement de biens et d'équipement à des années ultérieures.
De plus, il faut aussi souligner que les libéraux ont modifié les règles du jeu en matière de dépenses de défense. Selon le directeur parlementaire du budget, les dépenses de défense déclarées ont augmenté d'environ 7 milliards de dollars en 2017 par rapport à l'exercice précédent, mais cela est attribuable aux directives plus souples fournies par l'OTAN sur ce qui constitue des dépenses de défense. Ainsi, les chiffres des dépenses canadiennes ont été élargis pour inclure des mesures qui n'étaient pas auparavant considérées comme des dépenses de défense. Les prestations aux anciens combattants, les dépenses consacrées à la Garde côtière canadienne, au maintien de la paix et au soutien informatique du ministère de la Défense nationale sont désormais incluses dans le calcul du Canada pour l'OTAN.
Autrement dit, les libéraux ont créé de toutes pièces 7 milliards de dollars de nouvelles dépenses. Par conséquent, toute comparaison entre les dépenses du gouvernement actuel et celles du gouvernement Harper revient à comparer des pommes à des oranges. Le Canada est désormais le seul pays de l'OTAN qui ne respecte pas ses deux engagements en matière d'investissements: consacrer au moins 2 % de son produit intérieur brut à la défense et au moins 20 % de son budget de défense à l'équipement et à la recherche-développement.
Les libéraux ont réduit de près de 1 milliard de dollars le budget des Forces armées canadiennes malgré leur promesse de ne pas le faire. Le budget de 2023 promettait pourtant et spécifiquement d'exempter les Forces armées canadiennes de l'examen des dépenses du gouvernement. Rappelons-nous que, lors du budget de 2023, l'actuelle , qui était auparavant ministre de la Défense nationale, a demandé à tous les ministères de commencer à faire attention et à faire des coupes budgétaires, mais il y avait une exemption pour les Forces armées canadiennes. Malgré cela, 1 milliard de dollars ont été sabrés au ministère de la Défense nationale.
L'ancien chef d'état-major de la Défense, Wayne Eyre a dit l'année dernière qu'il était impossible de retirer près de 1 milliard de dollars du budget de la défense sans que cela ait d'impact. Il a ajouté que c'était une question à laquelle le ministère était confronté, et qu'il avait eu une séance très difficile avec les commandants des différents services, alors qu'ils essayaient d'expliquer cela à leurs gens. Ces gens voyant la situation de sécurité se dégrader et décliner partout dans le monde, essayer de leur expliquer cela était très difficile.
Selon les Comptes publics du Canada, les libéraux ont laissé de côté des milliards de dollars en dépenses de défense depuis 2015…
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Madame la Présidente, mon collègue de Jonquière doit suivre ce qui se passe actuellement et la raison pour laquelle le nouveau président désigné des États-Unis menace d'imposer des tarifs de 25 %. Il s'agit de conséquences reliées à la gestion des frontières, au trafic de drogues. La défense nationale du Canada, qui est un piètre joueur avec les Américains, fait en sorte que l'ensemble de l'œuvre crée des frictions. C'est pour cela qu'on fait l'état de la situation des forces canadiennes par rapport à notre partenariat avec les Américains. Cela fait partie de la sécurité nationale dans son ensemble. C'est ce qui est actuellement reproché au Canada.
Selon les Comptes publics, les libéraux ont laissé de côté des milliards de dollars en dépenses de défense depuis 2015. Cela signifie essentiellement que par leur mauvaise gestion, ils n'ont pas réussi à dépenser les milliards de dollars qui étaient alloués pour la défense nationale. Seulement 58 % des Forces armées canadiennes seraient en mesure de répondre à une crise si les alliés de l'OTAN les sollicitaient actuellement. Près de la moitié de l'équipement militaire est considéré comme indisponible et inutilisable. C'est une raison pour laquelle le président américain est tanné. C'est assez clair, il me semble.
Les libéraux ont finalement choisi le F‑35 pour remplacer les CF‑18 vieillissants, mais cela n'est arrivé qu'après plusieurs années de mauvaise gestion et d'ingérence politique dans le processus d'approvisionnement. Voilà une autre chose dont les Américains sont tannés. Richard Shimooka de l'Institut Macdonal‑Laurier a qualifié cette situation de catastrophe dans un rapport en 2019.
Pour notre part, quand nous étions au pouvoir, nous avions pris au sérieux nos obligations militaires. Par exemple, nous avions acquis rapidement cinq avions de transport C‑17 Globemaster, 17 avions de transport CC‑130J Hercules, 15 hélicoptères Chinook, des chars Leopard. Nous avons modernisé les avions de surveillance CP‑140, ainsi que les frégates de classe Halifax, et ainsi de suite. Cela faisait plaisir à nos collègues américains. Nous étions avec eux en Afghanistan pour nous battre contre les talibans.
Le lieutenant-général à la retraite Andrew Leslie a dit quelque chose au sujet de l'armée canadienne en difficulté. Je rappelle qu'il a été député libéral pendant quatre ans. Il ne s'est pas présenté à nouveau, parce qu'il a compris qu'il y avait le problème dont je vais parler. Il a dit que durant la dernière décennie, les libéraux avaient « dépensé plus d'argent en consultants et en services professionnels que pour l'armée de terre, la marine et l'armée de l'air réunies. »
Voici quelques faits. Nous avons moins de 35 militaires déployés dans le cadre des missions de l'ONU contre près de 2 500 en 2003. Nous sommes le seul pays de l'OTAN dont le niveau de préparation opérationnelle militaire est en baisse alors que tous les autres explosent. Nous avons le système d'approvisionnement le plus long et le moins efficace de l'OTAN, en fait de tous les pays membres. Nous sommes le seul pays de l'OTAN à ne pas avoir de plan chiffré pour atteindre 2 % du PIB. Pourtant, cela a été accepté par le ministre de la Défense en 2008, réitéré en 2014, 2015, 2016, 2017 et je pourrais continuer ainsi. Nous sommes le seul pays de l'OTAN dont le ministre de la Défense a publiquement admis qu'il n'avait pas réussi à convaincre ses collègues du Cabinet de l'importance des dépenses de défense de l'OTAN et de l'objectif de 2 % du PIB.
C'est « à la limite de l'atrocité ». C'est le vice-amiral Mark Norman qui a dit cela, pour ceux qui étaient ici dans les années 2016 et 2017. On se souviendra de l'amiral Norman. Le vice-amiral Norman a dit: « La préparation consiste à mesurer la capacité des forces armées à faire ce qu'on attend d'elles. Et fondamentalement, il s'agit d'aller quelque part et de se battre. Et, vous savez, c'est une situation assez désastreuse lorsque vous n'êtes pas là où vous devez être. » En gros, ce que l'amiral Norman dit, c'est qu'il faut se préparer au combat. Il faut toujours être prêt à n'importe quel déploiement qu'on nous demandera de faire. Là, ce n'est pas la situation. On n'est pas capables.
Le gouvernement libéral a un bilan catastrophique en matière de défense nationale. Les membres des forces canadiennes n'ont pas de guide depuis 10 ans. Comme nous le disions à mon époque, lorsque la situation changeait, c'était « ordre, contre‑ordre, désordre ». Depuis neuf ans, c'est « désordre, désordre, désordre ».
Nous voulons remettre le Canada à l'avant-plan. Pour cela, il faut un plan.
Où est ce plan?
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Madame la Présidente, le député d' est un excellent parlementaire et un allié précieux des relations canado-américaines.
Je m'en voudrais de ne pas souligner qu'il y avait des élections ce soir en Nouvelle‑Écosse. Tim Houston, qui était le premier ministre avant les élections, a été réélu avec un mandat majoritaire. Je tiens à le féliciter pour son élection. Je félicite également Zach Churchill, le chef du Parti libéral, ainsi que Claudia Chender et tous les autres candidats qui se sont présentés en Nouvelle‑Écosse. Je pense que, en tant que députés, nous respectons certainement les gens qui se portent candidats pour la démocratie et nous comprenons l'importance de ce processus. J'ai hâte de travailler avec tous les nouveaux députés et les députés réélus de l'Assemblée législative de la Nouvelle‑Écosse, que ce soit dans Kings—Hants ou partout ailleurs dans la province.
Ce débat est crucial. Je pense évidemment que toute idée d'imposer des droits de douane aux économies les plus intégrées du monde est problématique. La proposition ne nuirait pas seulement à l'économie canadienne, mais aussi à l'économie américaine et aux consommateurs des deux côtés de la frontière.
Outre ce qui a été rapporté et ce qu'a dit le président désigné sur les médias sociaux, les parlementaires ne disposent pas de grand-chose. Le président désigné a fait allusion au fait que, dès son premier jour au pouvoir, qui devrait être le 20 janvier 2025, il imposerait des tarifs douaniers de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines aux États‑Unis. Il convient de noter que la relation entre le Canada et les États‑Unis est l'une des plus singulières au monde. Nous partageons la plus longue frontière non défendue, sans compter que, chaque jour, près de 3 milliards de dollars en produits et services sont échangés entre nos deux pays. C'est près de 1 billion de dollars en échanges commerciaux. Aucun autre pays au monde ne connaît une situation pareille.
J'ai vu ce qu'a dit le président élu. Je pense qu'en tant que parlementaires canadiens, nous devons travailler avec la nouvelle administration. Le Parti républicain et le président désigné Trump ont été élus aux États‑Unis. Cependant, nous devons être en mesure de trouver un moyen de travailler avec cette nouvelle administration et de comprendre comment nous pouvons parvenir à un résultat qui sera satisfaisant pour la population des deux côtés de la frontière, car il devrait être dans l’intérêt de tout parlementaire ou de tout membre du Congrès d'obtenir ce résultat. Nous sommes au service de la population. Nous servons nos concitoyens canadiens, et c'est extrêmement important.
Le débat de ce soir porte vraisemblablement sur les répercussions qu'auraient ces droits de douane, ainsi que sur la façon dont le gouvernement du Canada pourrait y répondre, mais je dirais que les députés devraient réagir, car le gouvernement a une responsabilité, mais nous aussi. Chaque élu d'une circonscription canadienne a la responsabilité de représenter les intérêts du Canada et, bien sûr, d'être la voix de ses concitoyens ici, au Parlement.
J'ai l'intention de diviser mes observations de ce soir en plusieurs catégories. Je commencerai par évoquer les relations économiques, mais je parlerai également de la défense et de la sécurité nationale. Je veux parler d'une approche continentale nord-américaine. Je veux aussi parler d'une approche « Équipe Canada » et de la manière dont nous devrions aborder cette relation au cours des prochains mois. Je commencerai toutefois par l'économie.
Si je ne m'abuse, 32 des 50 États américains ont pour principal partenaire commercial le Canada, ce qui représente 64 % des États‑Unis. Nous entretenons d'étroites relations économiques. D'ailleurs, au Canada, 75 % de ce que nous exportons, qu'il s'agisse de biens ou de services, est destiné aux États‑Unis. En tant que gouvernement, et à l'instar de nombreux gouvernements fédéraux précédents, nous considérons que la diversification des échanges est une bonne chose. Bien sûr, nous voulons établir des partenariats dans le monde entier, mais nous ne pouvons pas ignorer le fait que nous avons l'une des économies les plus avancées du monde comme voisin et que nos relations sont intégrées et liées.
En ce qui concerne les droits de douane de 25 % sur les produits canadiens, bien que je ne suggère pas que le gouvernement doive agir immédiatement, s'il n'y a pas d'évolution sur cette question d'ici le 20 janvier 2025, tout gouvernement raisonnable à la tête du pays devrait réagir à un moment donné pour protéger nos intérêts nationaux. L'imposition de tels droits ne ferait qu'entraîner des répercussions des deux côtés de la frontière sur les intérêts commerciaux et sur les communautés.
La situation n'a rien de nouveau. Le gouvernement a géré des relations canado-américaines difficiles. Tout au long de notre histoire, depuis la Confédération et la Déclaration d'indépendance, il y a toujours eu des moments où les relations peuvent être tendues, mais nous savons que même à ces occasions, les relations canado-américaines doivent prévaloir en raison des intérêts et des valeurs que nos deux pays ont en commun, c'est-à-dire la protection de la liberté et de la démocratie et la promotion de la démocratie libérale occidentale dans le monde. Il incombera à tous les députés ici présents de dialoguer avec leurs collègues du Congrès au Capitole pour leur rappeler l'importance de la relation économique, une relation bilatérale qui profite de manière égale au Canada et aux États‑Unis.
Je veux parler un peu des ressources que le Canada possède et qui peuvent profiter aux États‑Unis. Chaque matin, nous nous réveillons en pensant aux États‑Unis et à leur importance dans nos relations avec le reste du continent. Les États‑Unis sont l'un des plus grands pays du monde et, sans doute, le plus puissant. Les Américains ne pensent peut-être pas au Canada de la même manière que nous pensons à eux chaque matin. Je pense à l'importance des minéraux critiques, non seulement pour la réduction des émissions et dans le contexte des changements climatiques, mais aussi dans le contexte de la défense et de la sécurité. Nous possédons les minéraux critiques dont les États‑Unis ont besoin. L'autre superpuissance mondiale dans le domaine des minéraux critiques est la Chine. La façon dont la candidate démocrate à la présidence, Kamala Harris, et le président désigné Donald Trump ont abordé cette question — et le rapport entre la Chine et les États‑Unis — nous montre que l'influence de la Chine dans le monde suscite des inquiétudes.
Le Canada possède les minéraux critiques dont les États‑Unis ont besoin. Le ministère de la Défense nationale a investi dans le Nord du Canada en partenariat avec des entreprises canadiennes et avec le gouvernement pour construire une chaîne d'approvisionnement qui fonctionnera dans le contexte nord-américain. Des droits de douane de 25 % vont directement à l'encontre de ce type de raisonnement, et ils n'aideraient pas les intérêts de l'ensemble des États‑Unis.
Le Canada est une superpuissance énergétique. Nous devrions en être très fiers, qu'il s'agisse du secteur pétrolier et gazier, des énergies renouvelables ou d'autres formes d'énergie. L'énergie nucléaire est également une occasion en or d'établir des partenariats qui resserrent l'intégration avec les États‑Unis. Les États‑Unis ont besoin de notre secteur de l'énergie. Au Forum d'Halifax sur la sécurité internationale, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec un représentant d'Amazon. Amazon considère l'intelligence artificielle et les centres de données comme un moyen de stimuler ses activités ainsi que les innovations qui seront nécessaires dans le monde entier, mais elle a besoin d'énergie renouvelable pour cela.
Les Canadiens qui nous écoutent à la maison ce soir seraient fiers de savoir que le Canada a l'un des meilleurs réseaux électriques au monde. Près de 86 % de l'électricité y est produite sans émissions. Le Canada est un chef de file mondial. Il s'agit d'une occasion en or et d'un avantage concurrentiel. Alors que les entreprises américaines cherchent à étendre leur empreinte dans l'espace numérique, que ce soit au Québec, en Colombie‑Britannique ou ailleurs au pays, nous sommes bien placés pour en tirer parti, mais des droits de douane de 25 % ne sont pas propices.
Dans un marché intégré, chaque jour, qu'il s'agisse d'une entreprise de Kings—Hants, en Nouvelle‑Écosse, d'Etobicoke—Lakeshore ou de Surrey, en Colombie‑Britannique, il y a des entreprises qui font des affaires à l'étranger, et vice versa. Il y a de grandes entreprises américaines qui fournissent des produits et des services dont nous avons besoin ici, alors nous ne pouvons pas examiner la question uniquement d'un point de vue ou d'un autre.
J'ai écouté les questions posées aujourd'hui pendant la période des questions et j'ai entendu les conservateurs utiliser l'expression « le Canada d'abord ». Chaque député veut placer les intérêts nationaux du Canada au premier rang de ce que nous défendons chaque jour, mais ce genre de raisonnement contribue à une vision isolationniste qui, à mon avis, n'est pas avantageuse dans le contexte des relations canado-américaines. Nous devons parler de partenariat. Chaque fois que les conservateurs prennent la parole à la Chambre pour parler du Canada en premier, nous devrions parler de l'avantage nord-américain et de la contribution que le Canada peut apporter. Dans un contexte mondial, cela place les intérêts canadiens au cœur de ce que nous faisons aux côtés des Américains. Je veux en parler d'un point de vue économique, mais nous devons parler de défense et de sécurité nationale.
À mon avis, le monde se trouve probablement dans la situation la plus dangereuse qu'il ait connue au cours des 100 dernières années. Nous avons une guerre en Europe de l'Est et en Ukraine, provoquée par Vladimir Poutine et la Fédération de Russie. Nous avons une guerre au Moyen‑Orient et j'ai été heureux d'apprendre qu'un accord de cessez-le-feu a été conclu aujourd'hui entre Israël et le Hezbollah. C'est une nouvelle importante, mais la région demeure instable et nous assistons à une montée des gouvernements autoritaires dans le monde entier.
Une fois de plus, je renvoie les députés à mon expérience au Forum d'Halifax sur la sécurité internationale. L'un des groupes de discussion organisés cette fin de semaine à Halifax portait sur la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord, et sur leurs activités dans le monde. Ils ne cherchent pas à protéger et à promouvoir les valeurs démocratiques. Ils veulent faire le contraire et le Canada a un rôle intéressant à jouer dans le monde à cet égard. Nous devons promouvoir la capacité des démocraties libérales occidentales à relever avec succès le défi auquel nous sommes confrontés, qui est, je le répète, la situation la plus dangereuse que le monde ait connue depuis 100 ans.
Il incombe au Canada et aux États‑Unis de jouer un rôle de chef de file dans le monde, et, pour ce faire, nous devons travailler ensemble. Ce n'est pas en érigeant des murs ou des barrières tarifaires entre nous, mais en cherchant des moyens d'intégrer davantage nos économies et de coopérer dans l'intérêt de la sécurité nationale.
Je pense qu'il a fallu un peu trop de temps, mais j'appuie entièrement le fait que le gouvernement s'est engagé à atteindre la cible de 2 % exigée par l'OTAN. Il faudra des milliards de dollars d'ici 2032 pour atteindre cette cible. Le député d' et moi étions à Washington en juillet dernier dans le cadre de la conférence de l'OTAN, et nous avons discuté avec des dirigeants du Congrès et du Sénat des États‑Unis des façons dont le Canada peut être un partenaire important au sein de l'OTAN.
Madame la Présidente, savez-vous ce qui est préoccupant? Aujourd'hui, j’ai entendu le ministre du cabinet fantôme responsable de la Défense intervenir à la Chambre. C'est la première fois depuis un bon bout de temps que le l'autorisait à parler à la Chambre, et il a posé une question concernant la défense. Les conservateurs adorent se péter les bretelles en matière de défense. Les dépenses en matière de défense étaient inférieures à 1 % lorsqu'ils ont été défaits en 2015, et ils ne se sont pas encore engagés à respecter la cible de 2 %. Ma question à l'intention de mes collègues d'en face est donc la suivante: vont-ils s'engager à atteindre la cible de 2 % et contribuer à inciter le gouvernement à augmenter les dépenses en matière de défense, parce qu'il s'agit d'un impératif moral dans le monde actuel et que cela va devenir extrêmement important dans nos relations avec les États‑Unis.
Les dirigeants républicains du Congrès nous disent qu'ils discuteront avec le président désigné de l'importance de l'influence des États‑Unis en matière de politique étrangère, mais qu'ils diront que les pays de l'OTAN doivent agir et respecter leurs engagements plus rapidement. Le gouvernement s'engage dans cette voie. Les députés de l'opposition devraient se joindre à nous et dire qu'ils s'engagent pleinement à atteindre 2 %, mais je n'entends rien de leur part en ce qui concerne la politique étrangère. Ils n'en parlent pas. Ils ne parlent pas de leur vision du monde, et je pense qu'il leur incombe, s'ils pensent être le gouvernement en attente, de commencer à parler de leur vision du monde et du rôle du Canada dans le monde, en particulier en ce qui concerne la défense.
Je veux simplement profiter de l'occasion pour parler de l'approche Équipe Canada. C'est primordial. Les premiers ministres des provinces et des territoires ont écrit au pour lui parler de l'importance de les réunir. Nous devons être unis dans une approche Équipe Canada. Je sais que nous pouvons avoir des débats partisans à la Chambre. Je viens de m'en prendre un peu aux conservateurs d'en face, mais je l'ai fait de bonne foi, en espérant et en sachant qu'en fin de compte, les intérêts du Canada devraient passer avant les intérêts partisans à la Chambre.
Nous sommes à un carrefour, et je pense qu'il incombe au gouvernement, dans la mesure où il peut trouver de la bonne volonté à la Chambre, de parvenir à un consensus et de se rendre à Washington pour défendre les intérêts du Canada, en tant qu'équipe unie, aux côtés des premiers ministres provinciaux. Je pense que cela devrait inclure les provinces. Nous avons vu le premier ministre Ford, de même que les premiers ministres Wab Kinew et Danielle Smith parler de leur désir de se rendre à Washington et au Capitole. C'est important.
Le Canada est une grande fédération. Nous avons des intérêts régionaux qui peuvent différer, et, selon qu'on se trouve dans l'Atlantique ou en Colombie‑Britannique, dans l'Ouest, en Ontario ou au Québec, il peut y avoir des actifs stratégiques particuliers qui peuvent différer quant à la façon dont on veut vivre cette relation, mais nous devons le faire selon une approche harmonisée. Je pense que c'est une responsabilité qui incombe à tous les députés.
Nous devrions réfléchir à notre travail et à notre capacité à nous rendre au Capitole pour échanger de façon constructive avec nos collègues américains du Congrès sur les façons dont nous pouvons travailler ensemble. Nous devons renforcer ces relations, un peu comme on le fait pour la mémoire musculaire. Nous devons passer du temps au Capitole, ce que certains parmi nous font déjà très bien. Il y en a peut-être d'autres qui n'ont jamais saisi l'occasion de se rendre à Washington, mais il est important que nous le fassions et que nous invitions nos collègues américains à venir à Ottawa afin de renforcer notre partenariat.
Mon dernier point porte sur les industries et les principaux intervenants. Ce sera important, car nous devons renforcer nos relations commerciales transfrontalières et trouver des solutions qui profitent à la fois aux industries des deux pays. Je crois que le moment est propice et que nous avons une excellente occasion d'améliorer les choses de ce côté et d'en faire plus, et nous devrions éviter de voir cette relation comme une source de litige ou de menace pour le Canada. Je sais que le fait d'entamer les discussions en menaçant d'imposer des tarifs douaniers de 25 % pose problème, mais nous devrions voir cela comme une occasion de renforcer nos relations et d'aider nos deux pays à faire des gains.
Ce serait irresponsable de ma part de ne pas parler de la question de l'agriculture. Je préside le comité de l'agriculture de la Chambre des communes et je veux parler brièvement de certaines des victoires transfrontalières auxquelles je viens de faire allusion. Nous devons déterminer quelles harmonisations des politiques sont avantageuses autant pour le secteur agricole canadien que pour le secteur agricole américain. Je veux donner un exemple, soit le projet de loi , qui a été présenté, je crois, par le député de . La Chambre en est saisie. Je suis profondément déçu que le Sénat ait amendé le projet de loi, malgré qu'il ait été adopté à 323 voix contre 1 à la Chambre. Il reviendra à la Chambre, et je demande à la Chambre de rejeter cet amendement. De plus, si le projet de loi est retardé, il serait tout à fait responsable de la part du gouvernement de prendre le contenu du projet de loi et de l'insérer dans une quelconque mesure législative de nature économique. Nous sommes embourbés dans une question de privilège, et les choses sont bloquées ici, à la Chambre. Cependant, il y a des mesures législatives importantes que nous devons adopter pour les relations canado-américaines et pour les Canadiens; le projet de loi C‑280 en fait partie.
Je pense aux possibilités qu'offrent l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire et l'Agence de protection de l'environnement et aux façons dont elles peuvent échanger des renseignements afin de répondre aux questions relatives à la gestion des cultures, aux produits de protection des cultures et aux approbations. C'est une politique qu'on pourrait facilement mettre de l'avant, que l'administration républicaine considérerait, je suppose, comme quelque chose de simple, et que nous pourrions également promouvoir de notre côté de la frontière.
Je pense à la capacité d'harmoniser les normes de commercialisation des produits. Nous pourrions harmoniser ces pratiques dans le contexte nord-américain.
En ce qui concerne la protection de la nature, les Étatsuniens, qu'ils soient démocrates ou républicains, sont très attachés à la protection de la nature et des terres naturelles. Nous pouvons également trouver un consensus bipartite ou multipartite ici, au Canada, sur la protection des paysages naturels. Ce sont des choses que nous pourrions faire ensemble dans un contexte international.
J'aimerais parler brièvement de la Nouvelle‑Écosse. Nous avons la chance d'être exemptés des tarifs douaniers sur les produits forestiers dont il a été question à la Chambre. Au Parlement, nous devons continuer de nous pencher sur cette question. Le secteur forestier est important pour le pays, et nous devrions nous pencher là-dessus.
Le président désigné a mentionné deux choses dans son message d'hier: le fentanyl et la frontière. Je ne crois pas me tromper en disant que tous les députés souhaitent s'attaquer à la question du fentanyl et aux répercussions de la toxicomanie au Canada. Nous logeons tous à la même enseigne, et le gouvernement peut en faire plus.
En ce qui concerne la frontière et les mécanismes d'immigration, nous pouvons certainement convaincre la nouvelle administration qu'il ne devrait en aucun cas y avoir des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens, ce qui nuirait à l'industrie américaine, et nous pouvons travailler avec la nouvelle administration pour nous assurer d'avoir un partenariat.
Je répondrai avec plaisir aux questions de mes collègues.
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Madame la Présidente, je vous indique que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Aujourd’hui, je m’adresse à la Chambre avec une grande inquiétude concernant l’avenir de notre économie, notamment dans les secteurs clés de l’aluminium et du bois d’œuvre, qui sont essentiels à la prospérité du Québec et de nos régions. Ces industries soutiennent des milliers de familles et de travailleurs au Québec. Cependant, elles sont aujourd’hui menacées par une série de facteurs économiques attribuables à l’incompétence de ce .
L’industrie de l’aluminium au Québec, qui produit environ 30 % de l’aluminium mondial, se trouve dans une position de vulnérabilité face à la concurrence déloyale qui est principalement due à l’infiltration d’aluminium chinois à bas prix. Nos producteurs québécois, qui respectent des normes environnementales strictes et investissent dans une production plus propre, sont pénalisés par cette concurrence injuste. De même, l’industrie du bois d’œuvre, qui contribue à l'économie canadienne à hauteur de 12 milliards de dollars environ, subit une pression constante en raison des droits compensateurs imposés par les États‑Unis, qui aggravent une situation déjà difficile pour nos producteurs.
Hier, le président désigné, M. Trump, a annoncé ses intentions d’imposer des tarifs de 25 % sur tous les produits canadiens. C'est une décision qui aura des répercussions directes sur les secteurs de l’aluminium et du bois d’œuvre.
Ces nouveaux tarifs ne feront qu'alourdir les coûts de production pour nos entreprises, les rendant moins compétitives et menaçant la pérennité de milliers d'emplois au Québec. Cette annonce est un coup dur pour les industries déjà en difficulté. Pourtant, le gouvernement libéral n'a toujours pas mis en place de mesures concrètes pour protéger nos travailleurs et nos producteurs.
Ce qui est encore plus choquant, c'est que ces menaces étaient prévisibles. Le président désigné Trump a évoqué cette possibilité de droits de douane de 25 % sur les produits canadiens depuis des années, notamment pendant sa campagne électorale. Pourtant, le et la vice-première ministre ont été pris de court. Il y a à peine quelques jours, la affirmait que le Canada s'en sortirait. Visiblement, ni elle ni le premier ministre n'ont suivi ce que disait le président désigné. Voilà l'incapacité manifeste de ce gouvernement à anticiper les menaces économiques qui pèsent chez nous. Ce gouvernement, incapable de défendre nos intérêts économiques, n'a cessé de fragiliser nos industries.
On comprend bien que, ce que les libéraux savent faire le mieux, c'est affaiblir notre économie et s'attaquer à notre industrie forestière. Nous l'avons bien vu cet été avec la menace d'imposer un décret pour supposément protéger le caribou forestier. En réalité, les experts ne sont pas en mesure de certifier que ce décret protégera les caribous, mais ils peuvent certifier une chose. C'est qu'il tuera notre industrie forestière. Le décret que le veut imposer sur la région mettra en péril 1 400 emplois forestiers au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean et sur la Côte‑Nord. Pire encore, la mairesse de Sacré-Cœur affirme que sa municipalité, qui vit grâce à l'exploitation forestière, est condamnée à devenir un village fantôme si le décret passe. Je dois dire que le Bloc québécois est complice de cela. Les bloquistes ont voté deux fois pour maintenir le premier ministre actuel en place, lui laissant la voie libre pour imposer le décret catastrophique pour la région.
Ce n'est pas tout. Nous avons vu récemment trois scieries fermer leurs portes au Québec, dont celle de Saint‑Ludger‑de‑Milot dans ma région, laissant 100 travailleurs dans la rue dans un village de 600 habitants. Les raisons évoquées sont le prix élevé du bois d'œuvre. Tout cela est dû à l'incapacité du gouvernement à négocier un accord sur le bois d'œuvre, à protéger nos travailleurs forestiers et à penser avec un peu de bon sens avant de présenter des politiques déconnectées des régions du Québec.
Cela fait déjà neuf ans que nous sommes sous ce gouvernement. Il y a eu trois présidents américains et il n'y a toujours pas d'entente sur le bois d'œuvre, alors que le premier ministre conservateur précédent, lui, l'a réussi en 80 jours après avoir été élu.
Un autre secteur d'importance capitale dans ma région est l'aluminium. C'est indispensable de mettre fin à la taxe sur le carbone qui surcharge les producteurs en augmentant leurs coûts de production et compromet leur compétitivité. Cette taxe doit être annulée pour permettre à nos entreprises de rester compétitives sur le marché international, particulièrement face à des rivaux qui ne sont soumis à aucune contrainte similaire. Il est aussi impératif d'annuler toutes les hausses d'impôt pour les producteurs et les travailleurs. Nos entreprises font face à des défis de taille et le fardeau fiscal supplémentaire ne fait qu'alourdir la situation.
Chez nous, nous avons Rio Tinto et plusieurs autres entreprises qui alimentent la filière d'aluminium dans la région. Or, ce secteur est menacé par des produits chinois qui sont produits avec aucune norme environnementale et aucune protection pour les travailleurs. Mon , contrairement au premier ministre, comprend que l'aluminium est un moteur économique chez nous. D'ailleurs, il était de passage au Saguenay cet été pour justement parler de ses propositions afin de protéger notre aluminium canadien.
Un gouvernement de gros bon sens imposera des tarifs sur l'aluminium chinois pour protéger les emplois au Saguenay et protéger l'environnement aussi. Comme je l'ai dit, ma région produit l'aluminium le plus propre au monde. Chaque tonne d'aluminium qui provient du Saguenay réduit les émissions de gaz à effet de serre. On produit deux tonnes d'émissions de gaz à effet de serre pour une tonne d'aluminium. En Chine, c'est 14 tonnes.
Les hausses d'impôts auxquelles les entreprises canadiennes sont assujetties rendent nos producteurs moins compétitifs et freinent l'innovation. Nous devons alléger le fardeau fiscal pour que nos industries puissent se développer, embaucher du personnel et continuer leur production au Canada. Le rôle d'un gouvernement est de défendre les intérêts de nos travailleurs et de nos industries. Or, à l'ère libérale, ce gouvernement n'a cessé de se montrer réactif plutôt que proactif. Non seulement nous subissons les conséquences d'un leadership faible, mais nous subissons aussi les décisions prises sans consultation sérieuse des secteurs en jeu. Nos industries clés comme l'aluminium et le bois d'œuvre méritent un gouvernement qui anticipe les défis, les affronte avec fermeté et protège nos emplois, nos familles et notre avenir économique. Au-delà de ces questions économiques, il est évident que la faiblesse du gouvernement libéral dans la gestion de nos frontières et de la sécurité de notre pays a contribué à la menace de Donald Trump d'imposer des tarifs de 25 % sur les produits canadiens.
Les conservateurs ont toujours prôné les actions concrètes pour sécuriser nos frontières et lutter contre ces menaces tout en protégeant notre économie. Nos secteurs industriels vitaux comme l'aluminium et le bois d'œuvre méritent un gouvernement qui agit pour protéger les emplois et la compétitivité des entreprises canadiennes. Nous devons nous lever pour défendre nos travailleurs, nos entreprises et notre avenir économique face à ces menaces externes. Le temps est venu de mettre fin à l'inaction des libéraux et de prendre des mesures concrètes pour assurer la prospérité au Québec et partout au Canada. C'est le Canada d'abord et le Canada en premier. Il est temps de déclencher des élections.