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Monsieur le Président, ce matin, j'ai remis à votre bureau une lettre vous informant de ma démission, qui prendra effet en janvier.
Après plus de quatre ans d'attente, j'ai maintenant un médecin de famille, et il est temps que je fasse passer ma santé en premier, comme il me le conseille. Il s'agit donc probablement de mes dernières remarques en tant que député d'Esquimalt-Saanich-Sooke. Je tiens à remercier à l'avance le Président et la Chambre de m'accorder une certaine latitude aujourd'hui et, ce faisant, de m'éviter peut-être d'avoir à écrire un livre.
Je veux tout d'abord remercier tous ceux qui m'ont soutenu durant près de 14 ans dans le cadre de mes fonctions de député.
D'abord et avant tout, je tiens à remercier les habitants d'Esquimalt-Saanich-Sooke de m'avoir accordé le privilège de les représenter ici pendant quatre mandats. C'était et c'est encore un honneur de travailler avec les diverses communautés qui composent cette circonscription, y compris six municipalités, quatre Premières Nations et un gros contingent de familles de militaires. Je suis tout particulièrement reconnaissant du soutien que j'ai reçu de la communauté sud-asiatique, de la communauté juive et, bien sûr, de la communauté 2ELGBTQI+, tant dans ma circonscription que dans l'ensemble du pays.
Je souhaite aussi remercier tout spécialement mes équipes de campagne lors des six élections, ainsi que tous les bénévoles, les donateurs et les nombreux syndicalistes qui sont toujours venus m'appuyer.
Évidemment, mes plus grands remerciements s'adressent à mon époux, Teddy Pardede. La première fois que je lui ai dit que j'envisageais de me présenter aux élections, il m'a dit: « D'accord, chéri, vas-y fort ». Puis, il m'a offert un soutien inébranlable, même si le fait de vivre avec une personnalité publique a fini par lui demander plus que cela et s'est avéré un peu plus compliqué qu'il ne s'y attendait. Nous sommes ensemble depuis 25 ans, et il me soutient en tant que personnalité publique depuis 20 ans.
Les députés savent que j'ai la larme facile, mais j'ai promis de ne pas pleurer du tout pendant mon discours. Cela dit, ce ne sont pas les occasions qui vont manquer.
Je dois admettre que, parfois, je suis encore un peu ébahi de me trouver à la Chambre. Comment un jeune queer ayant grandi dans une exploitation agricole du Nebraska, au sein d'une famille de la classe ouvrière déchirée par la violence conjugale et la maltraitance des enfants, dont personne ne devait parler, a-t-il pu devenir député? Cela n'a jamais été mon plan. Je serai toujours reconnaissant envers le Canada de m'avoir offert un refuge il y a plus de 50 ans, alors qu'il était toujours illégal pour un homme d'avoir des relations sexuelles avec un autre homme aux États‑Unis, et de m'avoir procuré tant d'occasions de me bâtir une vie ici.
De qui est-ce la faute si je suis un député néo-démocrate? Tout a commencé avec Tommy Douglas, qui m'a inscrit comme membre du parti quand il était mon député à Nanaimo, il y a plus de 45 ans. Il a fallu que je signe la carte avant de recevoir mon dessert. J'ai ensuite travaillé pour le parti pendant plus d'une décennie, notamment en tant que membre du personnel d'Ed Broadbent ici, à Ottawa, il y a près de 40 ans.
Après cette période, j'ai passé plus d'une décennie à œuvrer dans le domaine des droits de la personne et de la solidarité internationale. Quand je suis revenu au Canada après une année de travail dans le domaine des droits de la personne à l'étranger et que j'ai repris l'enseignement, j'ai accepté une invitation à prendre un repas avec le nouveau chef du NPD, Jack Layton, pour discuter de mon travail dans le domaine des droits de la personne. Nous avons effectivement discuté des droits de la personne, mais à la fin du repas, Jack m'a dit qu'il pariait que, selon moi, il devrait y avoir des députés homosexuels au Parlement. Bien sûr, j'étais d'accord. Il m'a ensuite demandé comment je pensais que des députés homosexuels allaient y parvenir si des gens comme moi ne se présentaient pas aux élections. J'ai donc accepté, même si j'avais dit non à maintes reprises auparavant et même si de nombreuses personnes, moi y compris, pensaient que le chemin serait plus que difficile pour un néo-démocrate homosexuel qui se portait candidat dans la deuxième circonscription militaire en importance du pays.
Avant d'être élu à la Chambre, j'avais perdu deux élections, mais surtout, j'avais passé plus de 20 ans à enseigner la justice pénale, j'avais été membre d'une commission de police municipale et conseiller municipal, et j'avais travaillé comme chercheur en droits internationaux de la personne en Indonésie, au Timor-Oriental et en Afghanistan, où j'étais souvent sur le terrain aux côtés de Casques bleus canadiens. J'ai tenté d'être fidèle à qui je suis et d'apporter l'expertise que j'ai acquise en cours de route à mon travail ici, à la Chambre. En tant que fier membre de la communauté queer, j'espère avoir prouvé que la diversité est l'une des forces de notre pays et qu'un Parlement diversifié crée bel et bien de meilleures lois.
Depuis 2011, j'ai le privilège d'être le porte-parole du NPD en matière de droits des queers. C'est peut-être un record d'être le porte-parole du même domaine pendant 14 ans, je ne sais pas, mais nous sommes toujours le seul parti à avoir un tel poste. Je suis fier d'avoir dirigé avec succès des initiatives à la Chambre visant à ajouter les droits des transgenres à la Loi canadienne sur les droits de la personne, ainsi que l'article sur les crimes haineux au Code criminel, à interdire les thérapies de conversion, à mettre un terme à l'interdiction pour les homosexuels de donner du sang et à créer des mesures pour permettre aux réfugiés queers et transgenres en danger imminent de mort de venir en toute sécurité au Canada. Cependant, je tiens à souligner que tous les progrès réalisés ici en matière de droits des queers n'ont été possibles que parce que la communauté queer a lutté pendant des années sur le terrain et parce que mon caucus, notre et, je dois le dire, des députés importants des autres partis nous ont toujours offert leur appui indéfectible.
Au fil des ans, j'ai également été porte-parole du NPD en matière de sécurité publique, de défense et de justice à la Chambre. J'ai encore une fois pu mener des initiatives à la Chambre qui ont conduit à la suppression des casiers judiciaires pour possession de drogue pour usage personnel au Canada et à l'élargissement de l'accès aux programmes communautaires de surveillance des personnes en liberté sous caution, afin de contribuer à rendre les collectivités plus sûres et plus justes.
Certaines choses restent à faire. Mon initiative sur les comportements coercitifs et contrôlants dans les cas de violence entre partenaires intimes, qui a désormais pris la forme du projet de loi d'initiative parlementaire de la députée de , le projet de loi , reste enlisé à l'autre endroit, bien qu'il ait été adopté ici à l'unanimité l'été dernier. Je suis toujours déçu que mes tentatives répétées n'aient pas réussi à convaincre les gouvernements conservateur et libéral de supprimer l'automutilation du code de conduite militaire en tant qu'infraction disciplinaire, une initiative qui marquerait un changement d'attitude important à l'égard de la santé mentale dans l'armée.
J'ai eu le privilège de pouvoir être entièrement moi-même dans mon travail à la Chambre, même si j'ai en conséquence subi de plus en plus de harcèlement et de menaces. Je suis déçu que nous n'ayons pas adopté mon projet de loi d'initiative parlementaire qui vise à ajouter la communauté queer à la Loi sur l'équité en matière d'emploi fédérale afin que la main-d'œuvre reflète équitablement l'ensemble de notre pays. En tant qu'homosexuel qui a perdu de nombreux amis lors de la première vague de l'épidémie de sida, je demeure perplexe devant l'incapacité du gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour éliminer les nouveaux cas de VIH au pays d'ici 2030. Il suffirait de décriminaliser la non-divulgation de la séropositivité et de consacrer de modestes dépenses annuelles à des programmes communautaires de dépistage et de traitement.
En tant que député, je me suis également efforcé de servir ma circonscription avec rigueur. J'ai réussi à faire mieux protéger les épaulards résidents du Sud, à obtenir du financement fédéral pour l'assainissement initial du port d'Esquimalt et à apporter du soutien à l'industrie de la construction navale de ma région, tout en défendant résolument les intérêts individuels de mes concitoyens dans leurs relations avec le gouvernement fédéral.
J'aimerais prendre un instant pour parler de l'importance du soutien que m'ont offert les membres de mon personnel, autant ici, à Ottawa, que dans mon bureau de circonscription. La plupart d'entre eux — je sais que j'enfreins les règles — sont à la tribune en ce moment. Ce sont des gens loyaux qui travaillent avec moi depuis longtemps. J'ai peut-être aussi établi d'autres records à ce chapitre. Il y a une personne dans mon équipe qui est avec moi depuis le tout premier jour et une autre que l'on qualifie de stagiaire parce qu'elle n'est là que depuis 12 ans. C'est la même chose à mon bureau de circonscription. Rien de ce que je suis parvenu à accomplir n'aurait été possible sans leur soutien.
Je suis particulièrement fier de faire partie du caucus néo-démocrate actuel, mon quatrième, qui se compose de personnes particulièrement douées et travaillantes. Sous le leadership de Jagmeet Singh, il est parvenu à remporter de nombreuses victoires importantes pour les travailleurs canadiens ordinaires...
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Monsieur le Président, lorsque j'ai appris que le député d' serait de retour à la Chambre, j'en étais ravi, mais j'ai ensuite appris que son retour serait de très courte durée, même en ce moment. Il m'a informé, ainsi que nous tous, qu'il quitte cette vénérable Chambre, mais je crois que sa dernière journée à Ottawa pourrait plutôt être demain.
J'ai prononcé de nombreux discours à la Chambre, mais j'aimerais seulement parler à titre individuel d'un gentleman que j'ai appris à connaître personnellement. Le premier mot qui me vient à l'esprit, c'est simplement le mot « classe ». Le député d' — une circonscription au nom difficile à prononcer — est tout simplement un homme, une personne qui a beaucoup de classe.
Il a commencé par saluer ses concitoyens, pour qui il s'est porté candidat aux élections à six reprises, dont quatre fois avec succès, et je l'ai toujours vu comme un ardent défenseur de sa circonscription et des gens qui l'habitent. Je me joins à lui pour féliciter son personnel de tout le travail qu'il a fait pour l'aider à devenir un député aussi accompli; il a énormément apporté à la Chambre.
La deuxième chose qui distingue le député à mes yeux est évidemment son travail sur les dossiers de la justice. Quand j'étais secrétaire parlementaire et depuis que je suis ministre, nous avons eu de nombreux échanges sur des projets qui le passionnent, mais il a également passé du temps à me renseigner sur d'autres dossiers qui l'occupaient, qu'ils soient liés à la sécurité publique ou à des causes qu'il défend, etc.
En ce qui concerne la passion avec laquelle il aborde le combat et les causes auxquelles il croit, on ne saurait trouver de défenseur plus dévoué de la communauté 2ELGBTQI+ que le député d'. Je me souviens également qu'il m'a dit: « Arif, c'est vraiment trop lourd », et qu'il m'a demandé pourquoi nous n'utilisions pas simplement l'acronyme « OSIG », pour « orientation sexuelle et identité de genre ». J'ai trouvé cela très sensé, mais j'utiliserai les termes qu'il souhaite, parce que je m'inspire du député sur ces questions.
Je sais que le député est un activiste passionné qui travaille avec zèle à des projets qui touchent vraiment tous les Canadiens. Nous l'avons entendu parler du fait que la lutte pour les droits de la communauté queer concernait toujours des gens de partout au Canada, et, actuellement, c'est plus que jamais le cas pour les droits des personnes transgenres, et en particulier ceux des enfants transgenres. Je salue le député pour le leadership dont il a fait preuve dans une cause qui ne devrait pas être partisane dans cette enceinte ni ailleurs, car, en fin de compte, il s'agit d'un sous-ensemble d'une communauté et de jeunes enfants vulnérables. Voilà qui témoigne des priorités du député et de l'énergie qu'il consacre à cette cause.
En travaillant avec le député sur des questions telles que l'aide médicale à mourir et la progression du dossier entre 2016 et 2019, puis en 2021, j'ai toujours pu compter sur ses conseils avisés. Évidemment, il y a eu un élément partisan dans notre travail; cela fait partie de notre rôle dans cette enceinte. Toutefois, ce que j'ai toujours remarqué chez le député, c'est qu'il comprend où remplacer la partisanerie par des principes quand vient le temps de collaborer concrètement pour faire avancer certaines causes.
Pour ce qui est de faire progresser la lutte contre la haine, là encore, je n'ai jamais vu de député plus coopératif. Il est prêt non seulement à s'atteler à la tâche, mais aussi à en faire une cause personnelle. Au bout du compte, la politique est une affaire personnelle. Lorsqu'il prend la parole sur sa vie personnelle avec une telle ouverture et une telle candeur — comme il vient de le faire dans un moment très émotif pour raconter les rebondissements qui l'ont finalement mené à être élu à quatre reprises comme député —, c'est pour parler de ses convictions avec honnêteté et compassion. Je l'en félicite.
Je me souviens très bien des conversations que nous avons eues quand des barrages ont été érigés dans cette ville. Il m'a parlé de ce qu'il a dû subir en tant qu'homosexuel pendant cette période. Nous avons discuté de ce que nous devons faire ensemble, comme tous les parlementaires de toutes les allégeances politiques, pour lutter contre cette forme de haine.
Nous avons également eu des conversations importantes sur les mauvais traitements et sur les enfants. Je félicite le député de toujours donner aux besoins des enfants la priorité sur tout le reste. Je donnerai un exemple concret. Je représente la plus grande diaspora tibétaine au monde hors de l'Asie du Sud. J'ai constaté que le député, en acceptant constamment de jeunes stagiaires canadiens d'origine tibétaine dans son bureau, ne s'efforce pas seulement de rendre justice à ces jeunes et de leur offrir du mentorat, il s'efforce aussi de passer au niveau supérieur en utilisant des outils à la Chambre pour faire progresser des causes.
Je parle de choses comme l'utilisation efficace des questions au Feuilleton et des pétitions. En faisant cela, il n'offre pas seulement une possibilité à des jeunes qui n'en auraient peut-être pas autrement, il fait aussi progresser les causes auxquelles ils croient, ce qui, à mon avis, est le meilleur des deux mondes en matière d'exercice de mentorat. Non seulement il s'engage, mais il utilise aussi avec habileté les outils parlementaires. Il a mentionné certains de ces outils dans le travail qu'il a fait au comité de la défense pour faire avancer les choses.
Je dirais que le député d' représente le meilleur de ce que signifie être un parlementaire. D'ailleurs, c'est pour cette raison que j'ai insisté auprès de mon personnel pour venir écouter son discours et prononcer quelques paroles à son sujet. Il se dévoue pour sa circonscription. Il a à cœur les dossiers qui lui sont confiés. Il défend sans relâche les causes auxquelles il croit.
Si la politique est l'art du possible, je dirais que le député d' a toujours montré avec un immense succès ce qui est possible et réalisable. Il a su se distinguer au sein des comités et à la Chambre en tant qu'homme de principe et d'intégrité. Il nous manquera. Je lui souhaite une bonne retraite. Il le mérite bien, mon ami.
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Monsieur le Président, avant de plonger dans ce qui sera, je n'en doute pas, un discours passionnant pour tous mes collègues ici sur le scandale de Technologies du développement durable Canada qui continue de paralyser la Chambre et le gouvernement libéral, plus particulièrement le refus du de tout simplement remettre les documents, je vais aborder quelques points rapidement. Le premier est très personnel.
Lorsque je rentre chez moi la fin de semaine, j'en profite pour échanger, en particulier, avec mes grands-mères. Je communique avec l'une d'entre elles par messages texte. Je vois la deuxième, que ce soit à l'église le dimanche ou lors d'une de mes visites chez elle. Elles me félicitent souvent pour mes discours et ainsi de suite. Parfois, je pense que nous nous demandons si quelqu'un écoute ces délibérations. Je peux dire que c'est le cas de mes deux grands-mères, Linda et Nora. Je salue donc grand-maman Linda et grand-maman Nora, deux femmes remarquables, et mes grands-pères qui sont décédés. Ils ont laissé un héritage incroyable. J'aime mes deux grands-mères. Je les salue parce qu'il y a de bonnes chances qu'elles soient à l'écoute. Je suis reconnaissant qu'on me permette de le faire.
Nous voici de nouveau en train de débattre de la caisse noire environnementale, qui représente près de 400 millions de dollars de deniers publics. Avant de poursuivre, je pense qu'il y a une distinction importante que j'aimerais aborder. Il s'agit d'un cas où 400 millions de dollars ont été attribués à tort à des organisations, à des entreprises, et cetera. Cela a été contesté. Il s'agit de près de 400 millions de dollars.
Ce qui est important, ce n'est pas seulement le montant en dollars. Cependant, ne nous méprenons pas: c'est un chiffre énorme. Pour comprendre ce qui s'est passé et pourquoi nous tenons tant à obtenir des réponses et des clarifications, il faut savoir qu'il s'agit de 400 millions de dollars qui n'appartiennent pas au gouvernement. Le gouvernement ne possède pas d'argent à proprement parler; il a de l'argent qui provient des taxes et des impôts. C'est l'argent qu'il tire des taxes et des impôts qu'il dépense. On l'oublie souvent à la Chambre.
En tant que parlementaires de tous les partis, nous devons absolument nous rappeler que cet argent que le gouvernement dépense ne lui appartient pas. C'est l'argent que les Canadiens lui versent sous forme de taxes et d'impôts, et nous n'en sommes que les gestionnaires. Cette prémisse fondamentale est très souvent oubliée. Au cours des neuf dernières années, nous avons vu à maintes reprises les néo-démocrates—libéraux oublier d’où vient cet argent. Il en résulte un mépris total qui mène à des scandales comme celui que nous voyons aujourd’hui, où une somme incroyable, près de 400 millions de dollars, a été mal affectée, donnant lieu, entre autres, à des conflits d'intérêts.
Je vais aborder la question de privilège dans un instant, mais il est absolument essentiel que je me penche avant sur le montant incroyable des sommes en cause.
Parmi les Canadiens qui nous regardent, qu'il s'agisse de mes grands-mères, comme je l'ai mentionné plus tôt, ou de tant d'autres personnes, la plupart se demandent ce qu'il advient de ces 400 millions de dollars. On dit que, lorsque les économistes évaluent la situation économique, souvent, les sommes d'argent les plus faciles à comprendre ne sont pas les nombres et les chiffres que les parlementaires lancent à gauche et à droite lorsqu'ils font des annonces de plusieurs millions ou milliards de dollars. En fin de compte, la plus grande dépense d'une famille canadienne moyenne sera l'achat de sa maison.
Alors que le prix des maisons a doublé au cours de la dernière décennie sous les néo-démocrates—libéraux et que les Canadiens ont véritablement de la difficulté à se procurer des produits de première nécessité, les répercussions de la taxe sur le carbone sur toutes ces choses et l'effet inflationniste qu'elle a eu sur notre économie et tout ce qui s'y rattache, le Canadien moyen dépense moins de 1 million de dollars pour une maison.
Je prends cet exemple pour illustrer le fait que le plus gros achat que ne fera jamais la famille canadienne moyenne équivaut à un quatre centième de l'argent des contribuables qui a été utilisé à mauvais escient par l'entremise de la caisse noire environnementale. L'ampleur et les répercussions de ce scandale sont vraiment étonnantes, mais nous pouvons pousser l'analyse encore plus loin.
Un véhicule est un investissement courant pour la plupart des ménages. Je sais que cela peut être remis en question. Je ne savais même pas que Maserati fabriquait des véhicules utilitaires sport, mais on a appris récemment à la Chambre que le chef du quatrième parti avait choisi ce véhicule. J'en ai regardé le prix. Prétendre faire partie de la classe moyenne, c'est un peu fort quand on conduit ce type de véhicule.
Pour les Canadiens, le coût moyen d'un véhicule, en tenant compte des véhicules d'occasion et des véhicules neufs, est d'environ 40 000 $. C'est la moyenne, depuis la très dispendieuse Maserati, comme celle que conduit le chef du quatrième parti, jusqu'au véhicule que se procurent les Canadiens qui commencent à conduire, comme un jeune de 16 ans qui achète son premier véhicule pour quelques milliers de dollars. La moyenne s'élève à environ 40 000 $.
On peut comparer 400 millions de dollars à 40 000 $, ce qui met les choses en contexte. La raison pour laquelle je signale cela et mets cela en contexte, c'est que l'ampleur de ce scandale, qui implique l'argent que les contribuables ont durement gagné et versé au gouvernement sous forme d'impôts, est vraiment étonnante. Nous avons vu des fonds être mal affectés et détournés, et dans le cadre d'un processus entaché de scandales, nous nous retrouvons avec ces abus.
À mon avis, cela vaut la peine de le répéter en raison des manquements qui ont été mis au jour. L'ancien ministre de l'Industrie a pris une organisation qui, sous le gouvernement Harper précédent et sous les gouvernements éclaboussés par les scandales de Martin et de Chrétien, fonctionnait assez bien. Elle avait un haut taux d'efficacité et un bon rendement, et il n'y avait certainement pas le genre de scandales que nous voyons aujourd'hui.
Il y a eu trois gouvernements successifs qui ont vu cette organisation faire son travail, sous leur direction, soit investir dans les technologies durables. Parfois, il y a eu des cas où l'analyse de rentabilisation présentait un risque un peu plus élevé, ce qui voulait dire conclure un partenariat dans le cadre d'un prêt du secteur bancaire privé et ainsi de suite. Nous avons vu un bon rendement sur les investissements des contribuables, sur l'argent durement gagné que le gouvernement prend et qui pourrait être mis à profit pour le développement économique. Cependant, en 2018, l'ancien ministre Navdeep Bains a congédié le conseil d'administration de Stephen Harper et a mis en place des proches du Parti libéral. C'est là que les problèmes ont commencé à se manifester.
Au cours des 5 ou 6 dernières années, les résultats associés aux 400 millions de dollars versés ont été remis en question. L'ampleur du scandale dont nous sommes saisis est vraiment stupéfiante. Ce sujet occupe le Parlement depuis, je crois, six semaines, voire sept. Le Parlement est paralysé par ce scandale qui ébranle les fondements mêmes de notre structure démocratique et qui remet en question la confiance que de nombreux Canadiens accordent au gouvernement.
Je parle souvent de confiance à la Chambre parce que c'est un élément essentiel de ce que nous faisons ici. Il s'agit d'un contrat social. J'ai d'ailleurs eu une conversation très intéressante avec des élèves ce matin. J'aime toujours ces moments-là. C'était une classe de neuvième année de la Prairie Christian Academy de Three Hills, en Alberta, un groupe fantastique qui a posé d'excellentes questions et avec lequel j'ai eu une conversation captivante. C'était vraiment une excellente occasion de parler de la façon de participer aux activités du gouvernement, et de discuter de la citoyenneté et de la responsabilité qui en découle. Nous avons eu une excellente conversation.
Entre autres, il a été question de l'idée du contrat social. Bien qu'il s'agisse souvent d'un sujet de conversation traité dans les cours de philosophie à l'université, la raison pour laquelle j'évoque l'idée du contrat social est qu'il y a un va-et-vient, une tension. Pour jouir de certaines libertés, les citoyens doivent assumer certaines responsabilités. Il y a une tension qui existe. On doit pouvoir faire confiance au gouvernement pour qu'il puisse fonctionner correctement au pays.
Le contrat social est remis en question parce qu'après neuf ans de règne des libéraux, la confiance s'est érodée. L'érosion de la confiance qui s'est produite amène de nombreux Canadiens partout au pays à se méfier non seulement de la personne responsable, l'actuel , les députés du Parti libéral et ceux du NPD qui continuent de les soutenir, mais aussi à se méfier des institutions sur lesquelles repose la démocratie.
Ces institutions perdurent, dans le cas du Canada, depuis 157 ans, le gouvernement responsable étant apparu plusieurs décennies avant et différents types d'administrations ayant précédé cette période. L'histoire de notre système démocratique remonte à plus de 800 ans, au Royaume‑Uni. Les premières phrases de la Loi de 1867 sur l'Amérique du Nord britannique, aujourd'hui connu sous le nom de Loi constitutionnelle de 1867, parlent d'une forme similaire à celle du Parlement du Royaume‑Uni et du système de Westminster.
La mauvaise gestion remet en question la confiance que les Canadiens devraient avoir dans leurs institutions. Je dirais aujourd'hui que ce sujet est vraiment l'un des plus importants dont nous débattons, car il s'agit du socle sur lequel nous continuons de nous appuyer pour garantir la solidité et le bon fonctionnement de notre démocratie.
Nous devons pouvoir avoir l'assurance que notre gouvernement fonctionne. J'aimerais prendre un instant pour expliquer ce point. Nous devons veiller à ce que les Canadiens ne se contentent pas de faire confiance à une seule personne, car aucun gouvernement n'est constitué d'une seule personne. En fait, nous assistons à une érosion de la confiance dans l'institution en tant que telle. Auparavant, nous pouvions dire que nous n'aimions peut-être pas la personne à la tête d'une institution, mais que nous pouvions respecter la fonction qu'elle occupait, mais nous en sommes arrivés à un point où, sincèrement, il y a bien des cas où les gens perdent confiance dans les institutions elles-mêmes. C'est un problème qui devrait tous nous interpeller en tant que parlementaires.
Le principe fondamental de la confiance dans nos institutions sous-tend le débat que nous tenons et, lorsqu'il s'agit de principes fondamentaux, nous devons remettre les documents. C'est simple et cela ne représente que trois mots: remettre les documents. Ce n'est pas si difficile.
Il y a le Parlement, qui, en vertu de la Constitution, dispose d'un accès illimité aux documents qu'il demande. En fait, selon le cadre constitutionnel, qui a été élaboré bien avant l'avènement des ordinateurs, le gouvernement a la possibilité d'exiger tout document qui existe au Canada. N'importe quel Parlement peut exiger cela. Il a le droit de demander n'importe quel document.
Ces neuf dernières années, nous avons assisté à quelque chose que j'aimerais maintenant analyser un peu plus en détail. Ce n'est pas seulement que le gouvernement refuse de divulguer les documents relatifs à ces 400 millions de dollars de fonds publics qui ont été mal octroyés, avec des conflits d'intérêts, et cetera; il s'agit aussi de constater que le gouvernement poursuit ainsi une tendance qu'il a adoptée. Cette tendance pourrait se résumer en une phrase: les libéraux, sous la direction du , ont normalisé les crises constitutionnelles. Je ne dis pas cela à la légère, mais bien avec le plus grand sérieux. En effet, on ne cesse de constater le mépris total qu'ils ont pour la Constitution.
Lorsque la plupart des Canadiens pensent à la Constitution, ils pensent à ce qui est souvent affiché au mur dans les classes, c'est-à-dire la Charte des droits et libertés. C'est une partie importante de notre Constitution. Elle porte la signature de Pierre Elliott Trudeau, même si, à ceux qui nous regardent, le texte qui a finalement été adopté était certainement différent de ce que Pierre Elliott Trudeau avait imaginé. Quoi qu'il en soit, il a été heureux de s'en attribuer le mérite.
Cependant, cela fait partie de notre Constitution, ainsi que de toute une série d'autres documents constitutionnels, y compris celui dont j'ai parlé plus tôt, qui est la Loi de 1867 sur l'Amérique du Nord britannique, ou la Loi constitutionnelle de 1867. Nous disposons d'une foule de documents constitutionnels qui remontent à la fondation de notre pays et qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd'hui. Il y a quelques années à peine, on a apporté une modification constitutionnelle mineure au nombre de députés qui représenteraient chaque province à la Chambre. Nous avons une série de documents et, en matière de droit constitutionnel, c'est une série de lois écrites et non écrites qui définissent le système de Westminster.
Ce que nous avons devant nous montre que le gouvernement fait preuve d'un mépris total à l'égard des conventions constitutionnelles et des plus de 800 ans d'histoire constitutionnelle qui ont façonné le système de Westminster. Les libéraux ont un mépris total pour les choses qui nous ont permis de fonctionner en tant que démocratie libre et ouverte. Ce n'est pas un système parfait, mais il est certain que les libéraux mettent nos institutions en danger en normalisant les crises constitutionnelles. J'aimerais en souligner une qui me vient à l'esprit et dont les habitants de ma circonscription me parlent souvent. Il s'agit du scandale du laboratoire de Winnipeg, où le Parlement a exigé la production de documents. Le gouvernement était minoritaire. Les élections de 2021, malgré la promesse du de ne pas les déclencher, mais il les a déclenchées quand même, semblaient miser en grande partie sur les craintes des Canadiens à l'égard de la pandémie de COVID, qui semble y être pour beaucoup.
Ce qui s'est passé au cours de cet été-là est absolument ahurissant. Le gouvernement a traîné le Parlement, et plus particulièrement l'ancien Président, devant les tribunaux au sujet d'une demande de documents et d'une crise constitutionnelle. C'était incroyable et inacceptable. Des élections ont eu lieu. Est-ce la raison pour laquelle les libéraux ont déclenché des élections? Ces documents contenaient-ils quelque chose de suffisamment important pour faire tomber le et le gouvernement et pour les rendre vulnérables? Je ne le sais pas, mais, ce qui est évident, c'est que les libéraux ne reculeront devant rien, y compris déchirer la Constitution, pour tenter de dissimuler leurs scandales, ce qu'ils font sans cesse.
En 2020, les libéraux ont proposé de se donner des pouvoirs illimités en matière de dépenses et d'imposition. Pour mettre les choses en contexte, une telle mesure aurait brisé une tradition vieille de 800 ans, qui exige un gouvernement responsable, notamment que l'argent ne soit dépensé qu'avec la permission de la Chambre et que les impôts ne soient perçus que par le Parlement.
C'est cette série d'événements stupéfiants qui nous a menés au débat sur la question de privilège que nous tenons actuellement. Les libéraux pourraient y mettre fin immédiatement. Ils pourraient y mettre fin. Ils n'ont qu'à produire les documents. Ce faisant, ils mettraient fin aux crises qu'ils ont provoquées, qui les empêchent non seulement de mettre en œuvre leur programme, mais qui ont aussi miné la confiance dans l'institution qu'est la Chambre.
Je conclurai mes observations en mentionnant certains des Canadiens extraordinaires pour lesquels nous travaillons. J'ai eu l'occasion de rencontrer des concitoyens, y compris le chef des pompiers de Hanna, en Alberta, M. Mohl, et quelques-uns de ses collègues. L'un venait de Redwater et l'autre de Grande Prairie. Ce sont des chefs de pompiers de petites villes et de villages. Nous avons eu une bonne conversation. Ils sont venus assister à la période des questions. Ce qui était encourageant dans tout cela, c'était de voir des Canadiens au travail. Dans ce cas-ci, il s'agit de membres du personnel des services d'urgence de petites localités qui sont prêts à faire le travail quand on les appelle. Je les félicite. Je sais qu'il y a des activités de sensibilisation sur la Colline cette semaine, et je leur souhaite la meilleure des chances. Je suis heureux d'avoir eu l'occasion de les rencontrer plus tôt.
En fin de compte, nous devons prendre au sérieux notre responsabilité en tant que parlementaires. Nous devons nous assurer de répondre à l'appel et, pour revenir à l'essentiel de la question, de rétablir la confiance dans nos institutions. La publication des documents par les libéraux afin que nous puissions nous remettre au travail pourrait en être un bon point de départ.
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Monsieur le Président, je ne suis pas heureux de prendre la parole à ce sujet une fois de plus. Je sais qu'il y a plus de 200 interventions de députés conservateurs sur cette question. Il est extrêmement troublant que le Parti conservateur du Canada ne tienne absolument pas compte des besoins des Canadiens et qu'il ait choisi de faire de l'obstruction à la Chambre et de l'empêcher de faire quoi que ce soit.
Il suffit de regarder ce qui s'est passé au cours des derniers mois. Le Président avait rendu une décision en faveur d'une personne qui avait soulevé une question de privilège. Dans sa décision, il a convenu que cette question devait être renvoyée au comité de la procédure et des affaires de la Chambre pour qu'il se penche là-dessus. Malheureusement, les conservateurs ont choisi de profiter de l'occasion pour forcer la tenue d'un débat sans fin sur cette question.
Réfléchissons à ce qui s'est vraiment passé. À la suite de la décision de la présidence, les conservateurs ont présenté une motion demandant que cette affaire soit renvoyée au comité de la procédure pour qu'il l'étudie. Ce sont les conservateurs qui ont présenté cette motion. Maintenant, les conservateurs ont prononcé plus de 200 discours sur le sujet. Il n'y a pas 200 députés conservateurs à la Chambre. De nombreuses personnes ont parlé à de nombreuses reprises. Des députés ont prononcé des discours qui avaient été écrits pour eux ou générés par l'intelligence artificielle dans certains cas.
Des collègues que je n'avais pas vus à la Chambre depuis très longtemps sont sortis de l'ombre pour prononcer des discours sur ce sujet. Une seule chose intéresse les conservateurs: retarder les travaux pour empêcher le gouvernement de faire quelque travail que ce soit.
Des voix: Oui.
M. Mark Gerretsen: Ils disent « oui » et applaudissent.
Monsieur le Président, les conservateurs font délibérément obstruction à leur propre motion. J'ai les chiffres exacts, tout simplement parce que je pense que c'est important pour toutes les personnes à l'écoute qui tentent de déterminer à quel point les conservateurs prennent cette question au sérieux, y compris ceux qui me chahutent en ce moment. Je vais attirer l'attention de la Chambre et des Canadiens sur le nombre de personnes qui ont pris la parole sur ce sujet en particulier.
Deux indépendants, une verte, sept néo-démocrates, sept bloquistes et huit libéraux ont pris la parole à ce sujet; je suppose que mon intervention porte maintenant le nombre de libéraux à neuf. Les députés peuvent-ils deviner combien de conservateurs ont pris la parole?
Une voix: Serait-ce 200?
M. Mark Gerretsen: Non, plus de 200.
Monsieur le Président, les conservateurs ont pris la parole 213 fois, sans partager leur temps de parole avec qui que ce soit et en utilisant la totalité de la période de 30 minutes. C'est parce que les conservateurs ne veulent pas renvoyer la question au comité de la procédure, comme le demande leur propre motion. Ils veulent empêcher la Chambre de faire son travail. Jusqu'à maintenant, nous aurions pu travailler sur des mesures législatives significatives et importantes pouvant réellement améliorer la vie des Canadiens. Or, nous devons maintenant nous pencher sur un problème très grave auquel notre pays fait face, mais les conservateurs nous empêchent d'en parler. Il s'agit de l'ingérence étrangère.
Dans une question que j'ai posée il y a quelques instants — et je suis heureux que le député ait tenté d'y répondre —, j'ai interrogé le député de au sujet de la question sérieuse dont nous pourrions débattre en ce moment au lieu de celle-ci: l'ingérence étrangère et la députée de . J'ai dit que de graves allégations ont été formulées par cinq personnes qui ont participé à la campagne que la députée de Calgary Nose Hill a coprésidée pour Patrick Brown. Elles ont dit que des diplomates indiens avaient communiqué avec la députée et avaient exercé des pressions sur elle pour qu'elle cesse d'appuyer Patrick Brown.
Qu'a répondu le député de à ma question? Il a dit que le avait remporté la course haut la main. Je ne doute pas qu'il l'ait remportée, surtout avec un peu d'aide, mais là n'est pas la question. Il ne s'agit pas non plus de savoir si on a forcé la main de la députée de ou si elle a finalement pris une décision à la suite de conversations qu'elle a eues. La question est la suivante: un diplomate ou un étranger a-t-il dit quoi que ce soit à la députée de Calgary Nose Hill? Si tel est le cas et si cette personne a tenté d'influencer l'issue de la campagne à laquelle la députée participait, c'est considéré comme de l'ingérence étrangère.
Peu importe qui a gagné. Peu importe si elle a subi de l'influence ou non. Ce qui compte, c'est qu'il y ait ou non de l'ingérence. Les conservateurs vont essayer de brouiller les cartes en disant que le député de a remporté la course haut la main de toute façon. Il a remporté toute l'Alberta, et il n'y a absolument aucun problème. La députée de dira qu'il n'y avait personne d'autre et qu'elle est une politicienne aguerrie qui sait se tenir. On ne dirait pas à la façon dont elle s'est enfuie de CBC/Radio-Canada hier, mais là n'est pas la question. La question est de savoir si quelqu'un a communiqué avec elle pour tenter de l'influencer. Voilà ce qu'est l'ingérence étrangère. Les Canadiens ont le droit de savoir si on l'a contactée. Nous avons le droit de savoir qui sont ces acteurs afin de pouvoir nous en occuper adéquatement pour les empêcher de continuer à agir de la sorte. C'est dans l'intérêt public. C'est dans l'intérêt du Canada.
Au lieu de cela, tout le monde se range derrière le , le député de Carleton, pour réciter ses slogans ad nauseam.
Une voix: Cette méthode fonctionne.
M. Mark Gerretsen: Elle fonctionne.
Monsieur le Président, comme on l'a demandé en début de semaine, à quoi sert cette méthode? Elle permet de décerner des étoiles dorées au cours des réunions de caucus afin de faire défiler les députés et de célébrer le nombre de fois qu'un député a dit un slogan particulier. Elle fonctionne. Je vais revenir sur ce chahut. Lorsque le député dit que cette méthode fonctionne, il admet pleinement qu'il ne fait que lancer des slogans pour essayer de persuader les gens. Ils ne se soucient pas des politiques ou de quoi que ce soit d'autre; ils ne font que dire toute sorte de choses pour essayer de tromper les Canadiens. Que me répond-on lorsque je dis cela? On me répond que cette méthode fonctionne. Les conservateurs admettent que leur plan pour tromper les Canadiens avec leurs slogans fonctionne. Au bout du compte, c'est là que nous en sommes.
Pourquoi est-ce si important et comment cela se rapporte-t-il à la motion? Comme je l'ai dit plus tôt, les conservateurs ne s'intéressent à rien d'autre qu'à leur propre programme politique. Ils ne s'intéressent qu'aux gains politiques qu'ils peuvent obtenir et n'ont aucun intérêt pour ce qu'ils pourraient faire pour soutenir les Canadiens. Voilà où nous en sommes. Mes collègues bloquistes et néo-démocrates savent comment travailler avec nous. Nous l'avons déjà fait par le passé. Il n'y a aucune raison de continuer à laisser les conservateurs agir de la sorte.
Les conservateurs doivent reconnaître que les 213 interventions d'une demi-heure de leurs députés sont suffisantes. À un moment donné, les gens vont commencer à se demander pourquoi ils agissent ainsi. Les gens croyaient que le gouvernement allait débattre de projets de loi très importants cet automne, mais nous n'en débattons pas.
Une voix: Vous allez dépenser davantage d'argent.
M. Mark Gerretsen: J'entends les conservateurs dire que nous devons dépenser davantage d'argent.
Monsieur le Président, les Canadiens devraient être sincèrement préoccupés par la quantité d'argent que les conservateurs ont dépensée pour cette mascarade et tout ce qui permet à la Chambre de fonctionner. Des millions de dollars ont été dépensés pour soutenir cette manœuvre d'obstruction.
Les conservateurs ne ratent pas une occasion de rappeler aux gens qu'il est inacceptable de dépenser de manière irréfléchie l'argent des Canadiens, mais ensuite ils viennent ici et répètent le même manège jour après jour en faisant obstruction à leur propre motion. On pourrait penser qu'ils expliqueraient au moins aux Canadiens pourquoi ils font ainsi obstruction à leur propre motion. Ils présentent une motion pour demander qu'on renvoie une affaire au comité de la procédure. Normalement, l'opposition donnerait toutes sortes de raisons pour que cela n'arrive pas. À la place, les conservateurs prennent la parole l'un après l'autre et parlent ad nauseam.
J'espère sincèrement que nous approchons de la fin de tout cela. J'espère que mes amis du Bloc et du NPD vont réaliser que les Canadiens veulent vraiment que nous reprenions le cours de nos travaux pour pouvoir faire ce qui est important pour les Canadiens et travailler en leur nom.
Cette mascarade, qui dure depuis si longtemps, doit prendre fin. Des gens ont des problèmes qu'il faut régler, et c'est notre travail. Ce n'est pas le travail des conservateurs de prendre le Parlement en otage. Leur travail consiste à exiger des comptes du gouvernement, et ils ont échoué à cet égard. Tout ce qui les préoccupe, ce sont leurs intérêts politiques.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur de prendre la parole au nom de mes formidables concitoyens d'Oshawa au sujet de la question de privilège. Je profite également de l'occasion pour souhaiter aux députés et à mes concitoyens d'Oshawa un très joyeux Noël. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de prendre de nouveau la parole à la Chambre avant la pause des Fêtes, mais nous devons certainement avoir un peu plus l'esprit des Fêtes ici. Je pense que le meilleur cadeau de Noël que nous pourrions offrir aux gens d'Oshawa serait des élections sur la taxe sur le carbone, car le gouvernement n'en vaut ni le coût ni la corruption.
Mon discours de ce soir portera essentiellement sur la censure, la désinformation et la mésinformation. Le gouvernement libéral est en train de sombrer dans l'autoritarisme. C'est un gouvernement très malhonnête qui n'a pas du tout la transparence qu'il avait promise au départ. C'est un gouvernement qui utilise tous les moyens législatifs à sa disposition pour censurer et contrôler.
Partout dans le monde, des gouvernements ont constamment recours à la censure pour étouffer les voix dissidentes, éliminer la transparence et la reddition de comptes et consolider leur pouvoir. Nous voyons cette forme de censure dans plusieurs pays, notamment en Russie, en Chine, en Corée du Nord et, oui, au Canada. Après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, nous observons plus que jamais un nouveau niveau de censure gouvernementale au Canada. Aujourd'hui, nous parlons d'outrage au Parlement et de fraude.
La censure de la part du gouvernement menace les fondations mêmes de notre démocratie. Si nous n'avons pas le pouvoir d'exiger la production de documents, de dire ce que nous pensons, d'exprimer notre opinion et de remettre en question le statu quo, alors notre liberté n'est qu'une illusion. La censure dont nous sommes témoins de la part du gouvernement aujourd'hui n'a rien à voir avec protéger les Canadiens contre les préjudices ou assurer la sécurité publique. Elle a pour but de taire les dissidents, de mettre fin au débat et de consolider le pouvoir. Elle vise à dissimuler de la corruption et de la fraude.
La motion de privilège à l'étude vise à lutter contre la censure que souhaite imposer le gouvernement en refusant de produire les documents que la Chambre lui a ordonné de produire relativement au scandale entourant Technologies du développement durable Canada, aussi appelé la caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars des libéraux. En dépit du fait que la Chambre est souveraine, le propre ministère du , le Bureau du Conseil privé, a décidé d'exécuter l'ordre en donnant aux ministères la directive d'envoyer des documents caviardés, donc censurés, pour dissimuler la corruption et la fraude.
Cette forme de censure de la part du gouvernement porte nettement atteinte aux privilèges des députés puisqu'il n'était précisé dans l'ordre de la Chambre que les documents pouvaient être caviardés. Le gouvernement a choisi de désobéir à la Chambre et de censurer les renseignements contenus dans les documents relatifs à Technologies du développement durable Canada, car il ne veut pas que les Canadiens sachent que la caisse noire environnementale a permis aux proches du Parti libéral d'empocher 400 millions de dollars. En fait, la somme réelle est probablement deux fois plus élevée puisque la vérificatrice générale n'a pas pu vérifier toutes les transactions.
Il est également très important de reconnaître que deux ministres actuels et un ancien ministre sont compromis dans ce scandale. J'aimerais pouvoir dire qu'il est surprenant que le gouvernement se comporte ainsi mais, à la lumière de son comportement passé, on pouvait s'attendre à d'autres cas de censure et de fraude de sa part. Autrement dit, c'est le train-train habituel pour le gouvernement.
Le moment serait peut-être tout indiqué pour une petite leçon d'histoire. Les députés se souviennent-ils du scandale libéral des commandites? La dernière fois que les libéraux étaient au pouvoir, ils ont versé 40 millions de dollars à leurs copains et orchestré un système sophistiqué de pots-de-vin. Ils se sont ensuite fait prendre pour fraude, corruption et dissimulation.
Le meilleur indicateur du comportement futur c'est, selon moi, le comportement passé. Le scandale de Technologies du développement durable Canada constitue-t-il le plus récent scandale de pots-de-vin libéral? Où est passé l'argent? Ce scandale-ci a au moins 10 fois l'envergure du scandale des commandites. Il vient s'ajouter à une longue liste de scandales que les libéraux tentent de dissimuler au moyen de la censure.
Je devrais probablement définir ce que j'entends par censure. La censure est « la suppression ou l'interdiction de toute partie d'un livre, d'un film, d'une nouvelle, etc. qui est considérée comme obscène, politiquement inacceptable ou comme une menace à la sécurité ». Je dirais que ce qui est politiquement inacceptable est la raison pour laquelle le gouvernement libéral—néo-démocrate est un champion de la censure. Je devrais probablement définir d'autres termes également. La mésinformation, c'est « la diffusion par inadvertance de fausses informations sans intention de nuire ». La désinformation est « une fausse information qui vise à induire autrui en erreur et qui est délibérément diffusée dans l'intention de confondre les faits et la fiction ».
Il y a aussi un nouveau terme controversé, la malinformation, qui s'applique au gouvernement néo-démocrate—libéral, et qui désigne « des informations qui reposent sur des faits, mais qui sont présentées hors de leur contexte initial afin d'induire en erreur, de nuire ou de manipuler ». Autrement dit, pour le gouvernement et le discours qu'il met de l'avant, la malinformation est une information gênante mais néanmoins vraie.
Sous prétexte de lutter contre la désinformation et les discours haineux, le gouvernement a mis en œuvre des politiques qui lui donnent le pouvoir de faire taire des gens, de censurer l'information et de ne pas divulguer des documents qui ne sont pas conformes à son propre programme idéologique woke. Cette censure se répand partout au Canada, par l'entremise de nos institutions, et pas seulement ici, à la Chambre des communes.
Nous l'avons constaté la semaine dernière, lorsque Ezra Levant, un journaliste indépendant, a été arrêté simplement pour avoir filmé un reportage sur une manifestation pro-Hamas qui avait lieu dans son quartier. Au lieu des partisans du Hamas qui, provocateurs, attisaient la haine et célébraient le génocide en scandant « de la rivière à la mer », c'est un journaliste indépendant qui s'est fait arrêter, simplement pour avoir fait son travail. Il s'est fait arrêter par les policiers, ceux-là mêmes qui ont fait le serment de protéger ses droits garantis par la Charte.
On est surpris que les Canadiens ne reconnaissent plus le pays où ils ont grandi. Lorsqu'un Juif se fait arrêter dans son propre quartier par la police de Toronto alors qu'il participe à une vigile pour les familles dont des proches ont été massacrés ou kidnappés le 7 octobre 2023, alors qu'on laisse des manifestants haineux continuer à ridiculiser la souffrance des victimes, nous devons nous demander pourquoi le gouvernement ferme les yeux sur ce comportement haineux, pourquoi il censure les témoignages de première main d'un antisémitisme cruel et pourquoi il soutient la police, qui fait de la discrimination. Lorsque les gouvernements et nos institutions ferment les yeux sur ce type de comportement, c'est comme s'ils donnaient leur approbation, ce qui est complètement inacceptable.
Qu'en est-il des projets de loi autoritaires que le gouvernement a pris l'habitude de faire adopter de force? Jetons-y un coup d'œil. Le projet de loi , Loi sur la diffusion continue en ligne, vise à moderniser la Loi sur la radiodiffusion. C'est du moins ce que prétendent les néo-démocrates—libéraux. Or, il nuit aux créateurs canadiens de contenu numérique en limitant leurs services et en les empêchant de rejoindre un public mondial. Il accorde aussi au gouvernement des pouvoirs sans bornes qui lui permettent de réglementer le contenu numérique, en plus de lui donner le pouvoir de contrôler ce à quoi les Canadiens ont ou non accès en ligne.
Il s'agit d'une offensive directe contre la liberté d'expression et l'accès à l'information, qui se sont épanouis à l'ère numérique. Au lieu de laisser les Canadiens choisir eux-mêmes ce qu'ils veulent regarder et écouter, le gouvernement cherche à leur imposer sa propre vision en donnant la priorité au contenu approuvé par l'État plutôt qu'à des voix indépendantes et diversifiées. On étouffe la voix de nos jeunes et brillants créateurs de contenu canadien. Si d'autres pays décident eux aussi de présenter une mesure législative comme celle-là, le contenu canadien perdra en importance pour le reste du monde, ce qui risque de nuire à nos exportations en matière de divertissement.
La censure du gouvernement ne s'arrête pas là. Le projet de loi , Loi sur les nouvelles en ligne, permet également au gouvernement de s'immiscer dans ce que les gens peuvent voir et partager en ligne. Ce projet de loi oblige les fournisseurs de services Internet à verser des redevances aux journaux dont le contenu est partagé sur un site. Cela montre que le gouvernement choisit de se ranger du côté des grands médias tout en réduisant au silence les petits médias locaux et indépendants, sans compter qu'il se donne beaucoup trop de pouvoir pour réglementer à tout va. Par conséquent, les médias locaux et indépendants susceptibles de contester le discours du gouvernement sont mis dans une position vulnérable, alors que ceux qui rentrent dans le rang sont récompensés.
Les conservateurs pleins de bon sens croient que nous devons trouver une solution qui permettra aux Canadiens de continuer à accéder librement au contenu journalistique en ligne, en plus de compenser équitablement les médias d'information canadiens. Cependant, quand nous avons proposé des amendements au projet de loi pour régler plusieurs problèmes, les néo-démocrates et les libéraux les ont rejetés.
Le projet de loi témoigne lui aussi de l'engagement soutenu du gouvernement à l'égard de la censure. Le projet de loi sur les préjudices en ligne créerait une coûteuse bureaucratie de censure qui ne faciliterait pas l'accès à la justice aux victimes légitimes de harcèlement en ligne. Il se traduirait plutôt par un processus réglementaire qui ne se mettrait pas en branle avant des années et qui se déroulerait derrière des portes closes, où les lobbyistes des grandes entreprises technologiques pourraient tirer les ficelles.
La solution pleine de gros bon sens des conservateurs pour remplacer la Loi sur les préjudices en ligne, c'est le projet de loi , proposé par ma collègue de . Il assurerait la sécurité des Canadiens en ligne sans porter atteinte à leurs libertés civiles. Il offrirait aux Canadiens une meilleure protection sur Internet grâce aux organismes de réglementation existants et au système de justice, et il définirait une obligation de diligence des exploitants de services en ligne pour assurer la sécurité des enfants sur la Toile tout en interdisant le recours à une pièce d'identité numérique et en donnant davantage d'outils aux parents.
N'oublions pas un autre exemple scandaleux de refus de remettre des documents et de censure de renseignements: la dissimulation au laboratoire de Winnipeg. Les libéraux ont laissé des scientifiques fidèles au Parti communiste chinois travailler dans le laboratoire le plus sécurisé du Canada. Les libéraux leur ont versé un salaire payé par les contribuables canadiens et ils leur ont permis de renvoyer des agents pathogènes dangereux à l'Institut de virologie de Wuhan, où l'on effectue des recherches de gain de fonction. Quand l'affaire a éclaté, les libéraux, qui — nous le savons — admirent la dictature de base chinoise, ont laissé ces scientifiques quitter le pays sans qu'une enquête en bonne et due forme soit menée. Quand le Parlement a demandé les documents, les libéraux ont carrément traîné le Président libéral en justice, puis ils ont empêché les conservateurs de pouvoir divulguer les documents en déclenchant des élections anticipées. Nous ne savons toujours pas ce qui s'est passé.
En plus de cacher des informations au Parlement, n'oublions pas que le gouvernement néo-démocrate—libéral a aussi l'habitude de brimer la liberté d'expression individuelle. D'innombrables personnes, médecins, scientifiques et organisations ont été sanctionnés pour avoir simplement dénoncé les politiques du gouvernement actuel. Le gouvernement a gelé des comptes bancaires. Le lui-même a accusé des concitoyens de répandre des discours haineux et de la désinformation, ou d'être des conspirationnistes, des racistes et des misogynes.
Nous avions été prévenus que cela pouvait arriver. Dans l'une de ses dernières interviews, l'éminent scientifique Carl Sagan a déclaré: « Nous avons créé une société fondée sur la science et la technologie dans laquelle personne ne comprend quoi que ce soit à la science et à la technologie, et ce mélange explosif d'ignorance et de pouvoir va tôt ou tard nous éclater à la figure. »
Qui s'occupe de la science et de la technologie dans une démocratie lorsque les gens n'y comprennent rien? Nous avons été témoins de l'instrumentalisation de la technocratie lors de la pandémie de COVID, lorsque des gouvernements ont imposé diverses exigences injustifiables et censuré la recherche médicale. Depuis, le nouveau directeur de la Food and Drug Administration aux États‑Unis, Marty Makary, a déclaré publiquement que le plus grand responsable de la désinformation pendant la pandémie, c'était le gouvernement des États‑Unis. C'est la même chose ici, au Canada.
L'instrumentalisation de la recherche médicale n'est pas un problème exclusivement américain. Regina Watteel, titulaire d'un doctorat en statistique, a rédigé un excellent exposé sur la montée de la science haineuse au Canada. Ses livres expliquent comment le gouvernement libéral, au moyen de subventions répétées aux Instituts de recherche en santé du Canada, a retenu les services du Dr David Fisman, un chercheur de la Faculté de médecine de l'Université de Toronto, pour manipuler les statistiques sur la COVID‑19 de façon à soutenir une politique gouvernementale défaillante.
Il était présenté comme un expert, sauf que sa seule expertise, c'était dans la manipulation des statistiques pour justifier les excès du gouvernement. Ses études bidon ont servi à justifier certaines des politiques en matière de COVID‑19 les plus draconiennes au monde et elles ont été abondamment citées par les médias favorables aux libéraux. Toute critique de l'analyse statistique frauduleuse du Dr Fisman a été étouffée et censurée. Il s'agit d'un autre exemple canadien du résultat contre lequel Carl Sagan nous a mis en garde il y a des décennies: la chute dans la technocratie, lorsque l'opinion des experts sanctionnée par le gouvernement l'emporte sur les données scientifiques objectives.
Malheureusement, la censure du gouvernement s'étend maintenant à notre système judiciaire et à d'autres institutions, y compris la Commission des libérations conditionnelles du Canada.
Alors que le libéral se vante d'avoir nommé 800 juges sur les 957 postes à pourvoir, nous pouvons constater les conséquences de son programme laxiste en matière de criminalité d'idéologie woke. Nous en avons vu un exemple scandaleux la semaine dernière, lorsque les familles French et Mahaffy ont voulu participer à l'audience de libération conditionnelle de l'homme qui avait sauvagement assassiné leurs filles. Chez moi, Lisa Freeman, une habitante d'Oshawa qui a servi d'inspiration au projet de loi que j'ai présenté, a récemment été informée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada que le dossier du meurtrier à la hache qui avait brutalement assassiné son père alors qu'il était en liberté conditionnelle à l'époque allait faire l'objet d'une révision à huis clos.
Dans le passé, Mme Freeman a été privée de ses droits en tant que victime inscrite et, par conséquent, elle a été continuellement victimisée de nouveau, sauf que, cette fois, c'est par les institutions mêmes qui devraient faire passer en premier sa santé mentale et sa sécurité et celles des victimes. Le fait d'assister à une audience en personne et d'y participer de manière véritable pour présenter une déclaration de la victime est non seulement juste et raisonnable, mais tout à fait conforme aux droits de Mme Freeman, comme le prévoit le droit de participation inscrit dans la Charte canadienne des droits des victimes. Il est essentiel que Mme Freeman puisse exprimer la douleur émotionnelle et le désarroi que le meurtre de son père a causés et continue de causer. Elle mérite également de pouvoir juger par elle-même de la prise de responsabilité du délinquant. C'est quelque chose qu'elle n'a pas été en mesure de vérifier auparavant.
Le meurtre brutal de son père a non seulement eu de graves répercussions sur sa vie et sur celle de ses proches, mais il continue également de causer un stress post-traumatique, qui est exacerbé par le manque total de considération de la part de la Commission des libérations conditionnelles du Canada pour ses droits en tant que victime. Il est tout à fait inacceptable que Mme Freeman soit encore une fois censurée par la Commission des libérations conditionnelles du Canada, qui prévoit prendre une décision à huis clos sur le maintien de la libération conditionnelle de jour et de la libération conditionnelle totale du délinquant sans tenir d'audience.
Il est honteux que le gouvernement néo-démocrate—libéral semble se soucier davantage de censurer les victimes que de garder les récidivistes derrière les barreaux. Ce qu'il ne comprend pas, c'est que la censure gouvernementale ne répond pas à l'exigence de protéger les gens contre les dangers dans la société. Au contraire, la censure gouvernementale nuit à la société. Elle menace nos valeurs démocratiques fondamentales, que nous devrions défendre. Je vais citer le célèbre auteur George Orwell: « Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »
Le marxiste communiste Vladimir Lénine a dit un jour: « Pourquoi la liberté d'expression et la liberté de presse devraient-elles être permises? Pourquoi un gouvernement qui fait ce qu'il croit être juste se laisserait-il critiquer? Il ne permettrait pas que l'on s'oppose à lui à l'aide d'armes létales. Les idées sont beaucoup plus mortelles que les armes à feu. Pourquoi un homme devrait-il être autorisé à acheter une presse à imprimer et à propager des opinions pernicieuses destinées à mettre le gouvernement dans l'embarras? »
Nous voyons de plus en plus de citations et d'idées marxistes mises en œuvre par le gouvernement néo-démocrate—libéral. Nous devons défendre l'idée que la vérité ne peut pas être déterminée par l'État. Nous devons insister pour que ce soient les citoyens canadiens, et non les politiciens censeurs, qui décident de l'information à laquelle ils croient, des opinions et des valeurs qu'ils défendent et du contenu qu'ils diffusent. Nous devons continuer de rejeter l'idée du gouvernement où la censure est la solution à tous les problèmes, même si elle peut être la solution à ses problèmes, et plutôt adhérer à l'idée que la liberté d'expression et la liberté de conscience font partie de la solution d'une société canadienne plus libre et plus prospère.
Le juge Potter Stewart a déclaré: « La censure reflète le manque de confiance d'une société en elle-même. Elle est la marque d'un régime autoritaire. » C'est ce que nous voyons avec le gouvernement libéral fatigué et clivant d'aujourd'hui. Les Canadiens ont effectivement perdu confiance dans ce faible et le Parti libéral corrompu. Si nous permettons au gouvernement de censurer les droits des représentants élus du peuple et l'Internet, de réprimer l'individualité, les opinions et l'expression, et de restreindre notre liberté de mouvement, alors les marxistes ont effectivement gagné la guerre idéologique.
En conclusion, je dirai que le Canada n'est pas le meilleur pays au monde simplement parce que je le dis. Le Canada est le meilleur pays au monde parce que nous nous soucions de nos valeurs démocratiques fondamentales et que nous les défendons. Nous avons une histoire que d'autres personnes ailleurs dans le monde aimeraient bien avoir. Il ne faudrait donc pas tenir ces valeurs pour acquises. À Oshawa, quand nous chantons notre hymne national, c'est avec cœur que nous entonnons « et ta valeur, de foi trempée, protégera nos foyers et nos droits ».
Le scandale actuel de Technologies du développement durable Canada, avec le gouvernement néo-démocrate—libéral qui refuse de remettre aux représentants du peuple les documents non caviardés demandés, menace l'essence même de notre démocratie. Des générations de Canadiens ont donné leur vie pour protéger cette démocratie, qui mérite qu'on la respecte et qu'on la défende. La voix du peuple sera entendue à nos monuments de guerre, dans les clubs philanthropiques et dans cette vénérable enceinte.
Les Canadiens nous écoutent et ils ont une identité fondamentale. Nous sommes de fiers Canadiens. Nous ne sommes pas le premier État postnational. Lorsque les gens nous demandent quel pays nous admirons le plus, nous ne répondons pas que nous admirons la dictature chinoise. Nous répondons que nous admirons le Canada.
Espérons que le gouvernement libéral—néo-démocrate ne décidera pas de censurer ce discours, comme la plupart des critiques à son endroit qu'il censure. Voyons ce qu'il a à dire.
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Madame la Présidente, lors de la dernière législature, nous nous sommes retrouvés dans une situation similaire. Des documents devaient être présentés au Parlement, mais les libéraux ont refusé d'être transparents. Le Président a rendu une décision et a ordonné la production de documents non caviardés. Il semble que la situation se répète. Le et son entourage ont décidé de traîner le Président devant les tribunaux afin de le poursuivre ou de le jeter en prison et de l'oublier. Je ne sais pas exactement.
Je souhaite lire des extraits d'un article de Robert Fife et de Steven Chase qui a été publié dans le Globe and Mail le 23 juin 2021:
Le gouvernement libéral traîne le Président de la Chambre des communes devant les tribunaux dans le cadre d'une démarche sans précédent visant à empêcher la transmission de documents non censurés aux députés qui donnent un aperçu du congédiement de deux scientifiques du principal laboratoire de maladies infectieuses du Canada.
Le gouvernement a déclaré, dans un document présenté à la cour, que la divulgation de ces informations pourrait non seulement mettre en péril la sécurité nationale, mais aussi les relations internationales du Canada [...]
La contestation judiciaire d'une décision de la Chambre a stupéfait les députés de l'opposition [...] Un ordre de la Chambre appuyé par la majorité des députés [...] demandait à l'Agence de la santé publique du Canada de produire des documents qu'elle cachait à un comité de la Chambre des communes depuis des mois.
[Le Président] a qualifié la poursuite d'« urgence » et s'est engagé à lutter vigoureusement contre le gouvernement en affirmant que le légiste de la Chambre des communes, Philippe Dufresne, préparera une défense juridique.
« Le bureau du Président défendra les droits de la Chambre. C'est une chose que je prends très au sérieux. Les instances judiciaires n'ont pas compétence relativement aux affaires de la Chambre. Nous seuls avons compétence sur nos affaires, ce que nous défendrons bec et ongles, et c'est ce que nous continuerons de faire. »
M. Dufresne a dit aux députés devant un comité de la Chambre des communes [...] que, « à sa connaissance », le gouvernement du Canada ne s'était jamais adressé aux tribunaux pour tenter d'échapper à un ordre de la Chambre de produire des documents.
Cette affaire, qui aurait pu mettre en péril les intérêts politiques des libéraux, ressemble à ce qui se passe actuellement.
Maintenant, le Canada a 157 ans. C'était il y a environ trois ans, alors il avait 154 ans. Un ordre de production de documents n'avait jamais été contesté de la sorte. L'article se poursuit ainsi:
Il a dit que la Chambre « a compétence exclusive » en ce qui concerne les questions qui relèvent du privilège parlementaire [...]
Depuis des mois, les députés de l'opposition demandent des documents non caviardés à l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC), qui expliquent pourquoi Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng, ont été renvoyés du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Les deux scientifiques ont perdu leur cote de sécurité, et la GRC a été appelée à enquêter en juillet 2019. Ils ont été congédiés en janvier [l'année suivante].
Plus de 250 pages n'ont pas du tout été communiquées aux députés, et des centaines d'autres ont été partiellement censurées avant de leur être fournies.
Nous avons vécu la même chose dans le cas présent. En 2024, les libéraux ont dit qu'ils avaient produit les documents. Cependant, ils ont utilisé toute l'encre de l'imprimante parce qu'ils en avaient caviardé la majeure partie. Ils se sont moqués du Parlement.
Les documents portent également sur le transfert, en mars 2019, d'échantillons de virus mortels à l'Institut de virologie de Wuhan, qui était supervisé par la Dre Qiu. C'est intéressant. Est-ce que le nom de Wuhan rappelle aux députés un endroit quelconque? Cela devrait, car c'est là que le virus de la COVID‑19 est apparu, et l'endroit a été fermé. Les députés ont mis en place des garde-fous qui obligent le légiste de la Chambre des communes à passer en revue les documents et à caviarder les renseignements qui pourraient soulever des questions de sécurité nationale ou faire l'objet d'une enquête criminelle avant de les rendre publics. L'ancien légiste de la Chambre des communes, Rob Walsh, a dit que la Cour fédérale devrait rejeter la demande du gouvernement libéral.
Voici ce qui s'est passé. Les libéraux n'ont pas voulu qu'on scrute à la loupe le scandale du laboratoire. Il s'agissait d'espions chinois. Cela démontrait un lien entre le Canada, la Chine, le laboratoire de Wuhan et la pandémie mondiale. Cela aurait vraiment été mauvais pour l'avenir politique des libéraux, car ils avaient dépensé des milliards de dollars au sujet de la COVID. Nous verrons bien quelle proportion de cette somme est allée remplir leurs poches et celles de leurs proches. Ce fut un désastre pur et simple. La dette du Canada a doublé pendant cette période. La dette nationale a augmenté autant depuis que le gouvernement libéral actuel est au pouvoir — depuis seulement quelques années, en fait — que pendant toute l'histoire du Canada. C'est honteux.
Le pire, c'est que tout cet argent dépensé avec très peu de reddition de comptes n'a rien donné. Les conservateurs ont appuyé certaines mesures, mais à bien des égards, l'argent a été mal géré et utilisé à des fins politiques, à mon avis. Les libéraux ont dit que c'était pour des mesures de soutien contre la COVID, mais voilà que la vérificatrice générale vient d'annoncer que le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes du n'a été qu'une autre catastrophe de 1 milliard de dollars pendant la période de la COVID. Une somme de 3,5 milliards de dollars issue des poches des contribuables a été versée à presque 80 000 bénéficiaires qui ne répondaient pas aux critères d'admissibilité. Je sais que les libéraux souhaitaient distribuer l'argent le plus rapidement possible, mais ce fut tout simplement une catastrophe.
La vérificatrice générale a constaté que la libérale n'avait pas assuré une surveillance efficace du programme du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Des milliards de dollars ont été versés à des personnes qui avaient perdu leur emploi, à des personnes incarcérées, à des élèves du secondaire et à des toxicomanes bénéficiaires de l'aide sociale, ce qui a exacerbé la crise de la toxicomanie.
Qu'ont fait les libéraux en 2021? Ils ne voulaient pas que cette information soit révélée, car elle montrait un lien trop fort entre l'origine du virus de la COVID, à Wuhan, et le Canada. Le tableau n'était pas très réjouissant, mais les libéraux obtenaient de bons résultats dans les sondages. Après avoir dit qu'ils ne profiteraient pas d'une urgence nationale comme la COVID pour déclencher des élections, qu'ont-ils fait? Eh bien, ils ont déclenché des élections en 2021, ce qui a en quelque sorte fermé le dossier concernant la production des documents.
Je ne connaissais pas vraiment le terme « rasoirs philosophiques » avant de faire quelques recherches ce matin. En philosophie, un « rasoir » n'est pas un outil qu'on utilise pour se raser. C'est plutôt un principe qui permet d'éliminer, ou de raser, des explications improbables d'un phénomène. Je crois que quelqu'un a cité aujourd'hui le rasoir d'Hanlon pendant la période des questions. Selon Robert J. Hanlon, « il ne faut jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer ».
Disons simplement que la gestion financière n'est pas le point fort des libéraux. J'aimerais citer quelques déclarations du et des libéraux sur l'économie auxquelles le rasoir d'Hanlon pourrait s'appliquer. En voici une qu'on peut prendre pour argent comptant, ou pas: « Le budget s'équilibrera de lui-même. »
Voilà comment les libéraux ont dirigé le pays. Cette déclaration vient du . Il a dit que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes. Ils ne s'équilibrent pas tout seuls. Cela demande beaucoup de travail, de sacrifices et d'attention. Les libéraux, avec l'appui du NPD, font preuve d'inattention et d'imprudence en matière financière, ce qui nuit à notre pays.
Voici ce que le a dit il y a une semaine ou deux: « Nous nous concentrons sur les Canadiens. Laissons les banquiers se préoccuper de l'économie. » Quand on prend des décisions économiques stupides, et quand il n'y a pas de rigueur budgétaire, la situation devient ingérable. Qui en paie le prix? Ce sont les Canadiens, qui se retrouvent avec des taux d'intérêt, des paiements hypothécaires et un coût de la vie plus élevés. C'est ce qu'on voit et on ressent dans les rues et dans les foyers partout au Canada.
On a aussi vu que le revenu par habitant au Canada stagne depuis qu'ils sont au pouvoir, soit depuis 2015. On a déjà dit dans le New York Times que la classe moyenne du Canada était la plus riche du monde. C'était en 2015. Je me demande qui était au pouvoir à ce moment-là. Ce sont les conservateurs de Stephen Harper.
Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Notre niveau de vie diminue, année après année, par rapport à celui de la plupart des pays du monde. Nous avons occupé l'un des six premiers rangs pendant de nombreuses années, pendant des décennies. Aujourd'hui, je ne sais pas, nous nous approchons peut-être du 30e rang.
C'est à cause des dépenses effrénées du . Il y a quelques semaines, le directeur parlementaire du budget a indiqué que le déficit dépasserait de 7 milliards de dollars le plafond de dépenses de 40 milliards de dollars fixé par le gouvernement libéral pour cette année seulement. Les libéraux ne peuvent pas contrôler les dépenses au cours d'une année. Ce n'est tout simplement pas dans leur nature. Ils ne semblent pas savoir comment s'y prendre. La situation est sérieuse, mais le gouvernement, lui, manque de sérieux.
Les libéraux ont hérité d'un budget excédentaire des conservateurs. Je signale que les conservateurs ont hérité d'un budget excédentaire du premier ministre précédent, Paul Martin. Il faisait partie du Parti libéral, mais c'était un parti différent à l'époque.
La fin de semaine dernière, j'ai fait du porte-à-porte à Fort Langley et à Cloverdale pour une élection partielle. J'ai parlé à des gens qui ont voté pour les libéraux. Maintenant, ils secouent la tête. Ils m'ont dit que sous le premier ministre Martin et d'autres avant lui, ils les avaient soutenus, mais qu'avec ces gens-ci, c'est un vrai cirque. Or, ce n'est pas qu'un cirque; c'est un désastre.
C'est un désastre, et ils bénéficient d'un appui. Ils ne seraient pas là sans le NPD. Tout repose sur le NPD.
Les libéraux ont promis en 2015 qu'il y aurait un déficit de 10 milliards de dollars et que tout irait bien ensuite. Cela ne s'est jamais avéré, quelle que soit l'année. Je vais maintenant citer la . Le premier ministre et elle se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Elle a qualifié la situation actuelle au Canada de « vibecession ». On se croirait à l'époque du disco. Non, on parle d'économie. Elle a dit que « les Canadiens sentent qu'ils ne s'en tirent pas si bien », ce qui les a poussés à réduire leurs dépenses, provoquant ainsi une « vibecession », c'est-à-dire une illusion de récession. Voilà essentiellement ce qu'elle dit. C'est une insulte. Elle insulte les Canadiens en disant que tout cela est dans notre tête, que ce n'est pas vrai, que les Canadiens ne connaissent pas ou ne comprennent pas la réalité.
C'est la . C'est le . C'est le gouvernement libéral, appuyé par le NPD. Cela montre leur méconnaissance flagrante de la situation des Canadiens et de la situation dans laquelle leurs politiques ont entraîné notre pays.
J'avais encore beaucoup de choses à dire à ce sujet. Je dirai que nous n'aurions même pas cette occasion de débattre si le NPD avait voté comme les libéraux. Le fait est que les néo-démocrates, aussi étonnant que cela puisse paraître, doivent montrer qu'ils conservent une certaine distance par rapport aux libéraux. Si on examine les sondages de la dernière année et demie, ou même si on y jette simplement un coup d'œil, on constate que les choses ne vont pas très bien pour les libéraux. Je sais que les sondages ne donnent qu'un portrait de la situation, mais il y en a eu beaucoup. On dirait plutôt un film depuis un an et demi.
Les députés néo-démocrates disent qu'ils n'appuient pas les libéraux, mais ils votent comme eux chaque fois, sauf cette fois-ci. Ils doivent montrer qu'ils se distancient un peu. Ils disent qu'ils sont différents des libéraux, qu'ils permettent au débat de se poursuivre. Je dirai qu'ils ont raté 35 périodes d'intervention. Ils ont fait intervenir six députés. C'est une occasion d'exprimer leur pensée, et il y a beaucoup de latitude à cet égard.
Du côté des conservateurs, nous n'approuvons pas le programme des libéraux. Nous sommes très heureux de discuter de cette motion. Nous préférerions de loin tenir des élections sur la taxe sur le carbone sans attendre.
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Madame la Présidente, c'est toujours un honneur de prendre la parole au nom des travailleurs de Flamborough—Glanbrook, qui ont du mal à joindre les deux bouts en raison du coût de la vie, comme des millions de Canadiens partout au pays. Les familles sont durement touchées par la hausse vertigineuse du coût du panier d'épicerie, par l'augmentation des taux d'intérêt sur les prêts hypothécaires, par le fait que les loyers ont plus que doublé en 10 ans et, bien sûr, par l'augmentation du prix de l'essence à chaque hausse de la taxe sur le carbone. Ce sont là les difficultés réelles et concrètes auxquelles les Canadiens et les habitants de Flamborough—Glanbrook sont confrontés chaque jour.
Alors qu'ils font face à ces difficultés, les Canadiens en apprennent de plus en plus sur un nouveau scandale libéral dans le cadre de ce débat. Ils sont mécontents parce qu'ils travaillent fort pour gagner l'argent qu'ils versent en impôts à la Chambre et au gouvernement du Canada et que cet argent est manifestement gaspillé à cause d'une mauvaise gestion, de tractations internes et de conflits d'intérêts flagrants.
Ils savent que les 400 millions de dollars du scandale de TDDC n'ont pas été utilisés pour financer des technologies vertes ou des innovations qui créeront des emplois, comme le prévoyait le programme. Cet argent a plutôt été versé à des personnes ayant des liens avec le Parti libéral. Je tiens à souligner qu'il s'agit de près d'un demi-milliard de dollars. Les Canadiens savent qu'il s'agit d'une tendance récurrente chez les libéraux.
Comparons cela au cas d'un aîné à qui j'ai parlé il y a environ un mois. Il m'a dit que, malgré la bonne pension qu'il touche grâce à ses années de service au sein d'une société de services publics, il a dû se trouver un emploi à temps partiel pour arriver à joindre les deux bouts et à faire l'épicerie. Le prix des aliments continue d'augmenter à cause de la taxe sur le carbone. Bien entendu, ce sont les aînés à revenu fixe qui sont les plus durement touchés. C'est ce qui rend le scandale de 400 millions de dollars du fonds de Technologies du développement durable Canada si épouvantable.
C'est non seulement une histoire de mauvaise comptabilité, mais aussi de trahison. Le fonds de Technologies du développement durable Canada a été créé dans un but noble: stimuler l'innovation, soutenir les petites entreprises, investir dans des technologies durables qui pourraient aider le Canada à atteindre ses objectifs de réduction des émissions. Ce n'est pas comme la taxe sur le carbone, qui n'est qu'une ponction et un plan fiscaux. Au contraire, ce programme est devenu un exemple flagrant de la mauvaise gestion du gouvernement et de ses mauvaises priorités.
L'enquête de la vérificatrice générale a mis au jour 186 conflits d'intérêts liés à Technologies du développement durable Canada, dans le cadre desquels des millions de dollars ont été versés à des entreprises entretenant des liens avec de hauts fonctionnaires libéraux. Ce n'est pas seulement de la négligence, c'est systémique. Les 186 conflits d'intérêts relevés par la vérificatrice générale sont ceux que nous connaissons jusqu'à présent. Il est certain que d'autres conflits seront mis en lumière dans ce qui n'a pas encore été examiné une fois que ces documents non caviardés auront été rendus publics. Le gouvernement doit remettre les documents non caviardés à la GRC, comme l'a demandé le Parlement, la majorité des députés dans cette enceinte.
La corruption ne se produit pas en vase clos. Elle règne là où la reddition de comptes est faible, où la surveillance est déficiente et où les gouvernements oublient leur responsabilité fondamentale envers les gens qu'ils servent. Les manquements répétés à l'éthique du gouvernement ne sont pas seulement des manquements individuels; ce sont les symptômes d'un problème plus profond, d'une culture qui accorde la priorité aux initiés et aux apparences politiques plutôt qu'à la transparence et à l'équité.
C'est l'argent des contribuables qui sert à financer des projets qui ne sont pas admissibles. Ces projets ne respectaient pas les critères de base, surestimaient leurs avantages environnementaux ou, pire encore, ne produisaient aucun résultat mesurable. N'est-ce pas incroyable?
Quatre cents millions de dollars, ce n'est pas juste un chiffre. Cet argent représente de véritables occasions manquées. Il aurait pu servir à équiper les hôpitaux d'appareils d'imagerie par résonance magnétique qui sauvent des vies. Il aurait pu servir à renforcer notre frontière, à endiguer le flot d'armes à feu illégales qui menacent des collectivités comme la mienne. J'en entends parler tous les jours.
Ces 400 millions de dollars auraient pu servir à soutenir des petites entreprises, à les aider à s'adapter à ce qui est manifestement une période économique de plus en plus difficile. Imaginons que ces 400 millions de dollars gaspillés aient été investis dans les infrastructures, par exemple pour réparer les ponts et les routes vieillissants que les Canadiens utilisent chaque jour. Il ne s'agit pas de frivolités, mais bien de liens essentiels que des familles empruntent pour aller travailler, que des entreprises utilisent pour transporter des marchandises et sur lesquels les collectivités comptent pour rester connectées. Tout cet argent a plutôt été dilapidé, laissant les Canadiens aux prises avec des nids de poule et des embouteillages tandis que les proches du Parti libéral s'en sont mis plein les poches.
Toutefois, le scandale de TDDC c'est pas qu'une histoire de gaspillage; c'en est aussi une de confiance. Les Canadiens sont censés avoir confiance que leur gouvernement agit de manière responsable, qu'il gère leurs impôts avec soin et qu'il accorde la priorité au bien public, mais cette confiance s'étiole avec chaque nouveau scandale. Lorsque le Parlement a exigé de la transparence et qu'il a exigé des documents non caviardés en lien avec ce scandale, le gouvernement libéral a répondu par un silence radio, puis a refusé d'acquiescer, ce qui dénote un mépris flagrant à l'égard de la volonté du Parlement et de la confiance des Canadiens. C'est pourquoi nous sommes encore une fois ici aujourd'hui à débattre de cette motion. Le gouvernement pourrait simplement remettre les documents non caviardés, ce que le Parlement, la majorité des députés, les représentants des personnes qui nous ont envoyés ici ont demandé en juin dernier.
Je me souviens quand le a dit que « le soleil est le meilleur désinfectant [au monde] ». Après neuf ans, on est bien loin de cela. Les conséquences de ce scandale touchent les fondements mêmes de ce que cela veut dire de gouverner avec intégrité et responsabilité. Malheureusement, la mauvaise gestion qu'on a constatée dans le scandale de Technologies du développement durable Canada n'est pas une exception. Elle est plutôt emblématique d'une tendance troublante au sein du gouvernement.
Nous avons été témoins à maintes reprises de décisions qui accordaient la priorité aux apparences politiques plutôt qu'aux résultats concrets, et ce sont les Canadiens qui en paient le prix. Cette tendance est particulièrement évidente dans le cas de la taxe sur le carbone, une politique qui est censée lutter contre les changements climatiques, mais qui, en réalité, impose un fardeau disproportionné aux Canadiens et ne produit que peu de résultats concrets. La personne âgée à qui j'ai parlé paie le prix de cette taxe sur le carbone, mais nous savons, parce qu'un rapport publié récemment indique que le Canada se classe toujours au 62e rang sur 67 pays pour ce qui est de l'atteinte des cibles de réduction des émissions, que la taxe sur le carbone n'est pas un plan environnemental. C'est un plan fiscal.
La taxe sur le carbone est une taxe et, pire encore, elle entraîne une augmentation généralisée des prix et attise la crise du coût de la vie. Les Canadiens sont en colère, à juste titre, lorsqu'ils entendent parler du scandale de TDDC et qu'ils constatent que les proches du Parti libéral s'en mettent plein les poches grâce à un programme gouvernemental tandis que le gouvernement libéral leur demande, à eux, de payer toujours plus de taxes. Les Canadiens paient la facture et ils en ont marre. Le gouvernement continue de montrer que ses vraies priorités sont de protéger les proches du parti, d'éviter de rendre des comptes, et de perpétuer le gaspillage, la mauvaise gestion et la corruption.
Parlons de ce que signifie vraiment le refus du gouvernement de remettre les documents liés au scandale de TDDC. Lorsque le Parlement exige de la transparence, il s'acquitte du devoir selon lequel il doit demander des comptes au nom des gens qui nous ont élus. Le gouvernement choisit toutefois de faire fi de ces demandes. Le Président de la Chambre a statué qu'il y avait eu atteinte au privilège parlementaire. Il ne s'agit pas d'une infraction mineure mais d'un mépris flagrant du processus démocratique.
Qu'est-ce que le gouvernement a à cacher? Voilà assurément la question qu'il faut se poser. Qu'est-ce que les libéraux ont si peur de révéler dans ces documents? Les Canadiens méritent de connaître la vérité, car ce sont eux qui paient la facture. Ils méritent de savoir comment leur argent durement gagné est dépensé.
Le fait que le gouvernement refuse de remettre les documents n'est pas seulement une atteinte au privilège. C'est aussi une insulte à tous les Canadiens qui paient des impôts et à tous ceux qui s'attendent à ce que leurs dirigeants fassent preuve d'intégrité et rendent des comptes. Quand un gouvernement gaspille des fonds publics, les conséquences ne sont pas seulement financières. Les Canadiens sont aussi touchés personnellement, car ils sont moins confiants que l'argent de leurs impôts sert à créer des débouchés, à résoudre des problèmes et à bâtir un avenir meilleur. Ce genre de situation aggrave le mécontentement des gens qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts.
Puisqu'il est question du gaspillage de l'argent des contribuables et des conclusions de la vérificatrice générale, nous en avons eu un autre exemple hier dans le rapport de la vérificatrice générale sur le programme de prêts du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes lancé pendant la pandémie. Le rapport indique que 3,5 milliards de dollars supplémentaires ont été mal gérés par les libéraux. La vérificatrice générale a constaté que plus de 77 000 bénéficiaires du programme du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ont été attribués à des entreprises qui ne remplissaient pas les conditions d'admissibilité. Il s'agit là d'un autre cas de gaspillage de la part du gouvernement, à hauteur de 3,5 milliards de dollars .
Il n'est pas étonnant que je reçoive des appels de concitoyens de Waterdown, Binbrook, Mount Hope et de toutes les collectivités de Flamborough—Glanbrook qui renouvellent leur prêt hypothécaire. Il s'agit peut-être d'un prêt hypothécaire à durée déterminée qui arrive à échéance, ou d'un prêt hypothécaire à taux variable. Ils constatent une augmentation des taux d'intérêt. Cela a bien sûr une incidence considérable sur l'augmentation des paiements qu'ils font tous les mois ou aux deux semaines, et sur le budget de leur ménage.
Je rappelle à mes concitoyens que ce sont là les répercussions des dépenses excessives du gouvernement, car les grandes banques nous ont appris qu'une augmentation de 2 % des taux d'intérêt, et donc évidemment une augmentation de 2 % des taux hypothécaires, est attribuable aux dépenses excessives du gouvernement. Qu'il s'agisse d'une augmentation des impôts ou des taux d'intérêt, ce sont les Canadiens qui paient le prix lorsque les libéraux essaient d'étouffer des scandales comme celui de Technologies du développement durable du Canada et de continuer à les dissimuler. Les habitants de ma circonscription qui renouvellent leur hypothèque en font les frais.
Pire encore, quand les gouvernements gaspillent les fonds publics et se soustraient à la transparence, ils affaiblissent la confiance du public dans nos institutions. La reddition de comptes n'est pas qu'une belle expression du jargon politique; c'est le fondement d'une démocratie saine. Nous devons nous réengager à respecter les valeurs chères aux Canadiens: l'honnêteté, l'équité, et le respect de la confiance du public, des fonds publics et du travail qui permet de générer cet argent. Ce scandale représente plus qu'un simple manquement à l'éthique; c'est aussi une trahison de la confiance que les Canadiens accordent à leur gouvernement. Il envoie le message dangereux que la reddition de comptes est facultative, que les règles ne s'appliquent qu'aux autres et que ceux qui détiennent le pouvoir peuvent agir en toute impunité.
Malheureusement, ce n'est pas la première fois que nous assistons à ce genre de comportement de la part du gouvernement libéral. Cela fait partie d'une tendance inquiétante. Il suffit de penser au scandale de l'organisme UNIS, où des centaines de millions de dollars des contribuables ont été versés à un organisme ayant des liens étroits avec la famille du . Il y a aussi l'affaire SNC‑Lavalin, où des hauts responsables ont tenté de s'immiscer dans une poursuite criminelle afin de protéger une entreprise ayant des liens politiques avec le gouvernement.
Plus récemment, nous pouvons penser à l'application ArriveCAN. Nous savons qu'elle aurait pu être produite par quelques personnes ingénieuses dans un sous-sol, peut-être autour d'une caisse de bière. D'un coût initial de 80 000 $, elle s'est transformée en un fiasco de plus de 60 millions de dollars. C'est le montant dont nous avons connaissance à ce jour, mais il pourrait être plus élevé. Ce fiasco est un nouvel exemple de l'incapacité ou du manque de volonté du gouvernement de gérer le trésor public de manière responsable.
Évidemment, comme mes autres collègues l'ont dit, il ne faut pas oublier l'opération de camouflage au laboratoire de Winnipeg. Le gouvernement a choisi de proroger le Parlement plutôt que de permettre aux Canadiens de savoir ce qui s'était réellement passé dans ce laboratoire. À maintes reprises, le gouvernement a privilégié le secret plutôt que la reddition de comptes, les intérêts de ses proches plutôt que ceux des contribuables, et sa survie politique plutôt que le bien public.
N'oublions pas non plus que c'est le scandale des commandites, au début des années 2000, qui a donné lieu à la commission Gomery, qui a finalement fait tomber le gouvernement libéral de l'époque. Soulignons aussi que ce scandale a coûté 40 millions de dollars. Aujourd'hui, nous parlons du scandale de TDDC, qui a coûté 400 millions de dollars. Alors qu'on parle d'un montant dix fois plus élevé, le refus de remettre les documents exigés est traité avec beaucoup de désinvolture. Un scandale de 40 millions de dollars a fait tomber un gouvernement. Aujourd'hui, on parle d'un scandale de 400 millions de dollars et du refus de remettre des documents à la GRC, comme le Parlement l'a ordonné.
Ce qui était vrai à l'époque, au début des années 2000, lorsqu'il y a eu le scandale des commandites, l'est encore aujourd'hui. La même question se pose: qu'est-ce que les libéraux ont à cacher? Dans chacun des scandales dont j'ai parlé, le même scénario se répète: du gaspillage, des cachotteries et un refus de rendre des comptes. Les contribuables canadiens en ont assez. Ils en ont assez d'un gouvernement qui accorde la priorité aux initiés plutôt qu'aux contribuables et qui gaspille l'argent gagné à la sueur de leur front dans des projets et des programmes qui apportent peu d'avantages. Ils en ont assez de payer la note pour les politiques pitoyables du gouvernement comme la taxe sur le carbone et d'autres ponctions fiscales qui visent à payer ces dépenses inutiles. Ces taxes injustifiées, conjuguées à des scandales comme celui de Technologies du développement durable Canada, créent une tempête parfaite, alimentée par les contraintes financières et la confiance ébranlée. Si le gouvernement peut gaspiller 400 millions de dollars en toute impunité, les Canadiens se demandent pourquoi ils devraient croire que les recettes fiscales sont utilisées de façon responsable. Ce n'est pas seulement une question d'argent: c'est une question de confiance dans l'État, dans le leadership et dans les institutions, qui sont censés être au service de la population. Quand les Canadiens voient un gouvernement qui refuse de divulguer des documents, qui se cache derrière des excuses et qui fait constamment passer ses amis et ses alliés avant le bien commun, leur confiance s'érode.
Les répercussions de cette grave érosion vont au-delà de la politique pour toucher le tissu même de notre démocratie. Elle ébranle la conviction selon laquelle le gouvernement existe pour servir la population, et non l'inverse. Le gouvernement a eu la possibilité de faire ce qui s'imposait. Il aurait pu miser sur la transparence, reconnaître ses erreurs et faire le nécessaire pour rétablir la confiance. Il aurait pu remettre les documents non caviardés. Il peut encore le faire, d'ailleurs, sauf qu'il continue plutôt à miser sur le secret et la défiance, creusant encore davantage le fossé qui le sépare des Canadiens qu'il est censé représenter. La méfiance ainsi engendrée n'a pas seulement un coût politique: elle mène au découragement, au scepticisme et à la conviction grandissante que le gouvernement lui-même est incapable de servir l'intérêt commun, d'où l'importance de la reddition de comptes et de l'intégrité. C'est aussi pour cette raison que le Parti conservateur ne cessera pas de se battre pour restaurer ces valeurs au sein du gouvernement. Nous continuerons d'exiger des réponses, de demander des comptes et de faire entendre les voix des Canadiens à la Chambre.
Le temps des excuses est révolu. L'heure de la reddition de comptes a sonné. Il ne s'agit pas seulement de faire la lumière sur un scandale, mais aussi de mettre un terme à la culture du « tout m'est dû » et de la mauvaise gestion qui gangrène le gouvernement depuis bien trop longtemps. Les Canadiens méritent mieux. Ils méritent un gouvernement qui respecte l'argent qu'ils ont durement gagné, qui donne la priorité à leurs besoins et qui fait respecter les principes de la démocratie et de la reddition de comptes. Les conservateurs sont prêts à assurer ce type de leadership.