i) les Canadiens vivent de graves difficultés en raison de l’augmentation spectaculaire des prix de l’essence,
ii) les 5 % perçus au titre de la taxe sur les produits et services (TPS), la taxe de vente harmonisée (TVH) et la taxe de vente du Québec (TVQ) produisent des recettes pour le gouvernement fédéral à mesure que les prix de l’essence augmentent, alourdissant la charge des consommateurs canadiens et entravant davantage l’économie,
la Chambre demande au gouvernement d’offrir immédiatement une aide à la pompe à tous les Canadiens en mettant en œuvre une réduction temporaire de 5 % sur l’essence et le diesel, au titre de la TPS, de la TVH ou de la TVQ, ce qui donnerait lieu à une réduction du prix moyen d’environ huit cents le litre.
— Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion d'aborder un sujet qui touche pratiquement tous les Canadiens: la hausse vertigineuse du coût de la vie dans notre pays. Cinquante-trois pour cent des Canadiens se disent incapables aujourd'hui de suivre le rythme de la hausse des coûts. Je soupçonne que ce pourcentage continuera d'augmenter. La situation va s'aggraver avant de s'améliorer.
Hier, au comité des finances, des économistes canadiens ont témoigné et affirmé sans la moindre équivoque que la spirale inflationniste d'aujourd'hui qui précarise tant de Canadiens est attribuable au gouvernement fédéral. Ce même gouvernement fédéral affirme qu'il s'agit là d'un phénomène mondial, que tout est normal, et il s'en lave les mains. Pourtant, ces économistes ont souligné qu'il y a deux types d'inflation. D'abord, il y a l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation, ou l'IPC, soit le coût des biens et services courants. Ensuite, il y a celle qui porte sur certains biens importants que nous achetons, par exemple sur les habitations, et qui ne sont pas assujettis aux humeurs des marchés mondiaux.
Pour quelle raison cela se produit-il au Canada? Nous connaissons une spirale inflationniste, où des millions de familles doivent renoncer à leur rêve d'accès à la propriété en raison des dépenses et des emprunts outranciers du gouvernement libéral, soutenu, évidemment, dans sa démesure par la Banque du Canada, qui a eu recours à l'assouplissement quantitatif, à l'achat d'actifs et à l'achat d'obligations d'État. Au bout du compte, voici le problème: nous vivons une crise inflationniste au Canada parce que le gouvernement a trop stimulé l'économie, y injectant concrètement des centaines de milliards de dollars au‑delà de sa capacité d'absorption. Il y a donc plus d'argent pour acquérir la même quantité de biens et de services, ce qui provoque de l'inflation. Voilà ce qui se passe.
Je sais que mes amis libéraux se moquent de moi et affirment que c'est faux. Toutefois, certains des plus éminents économistes du pays ont témoigné devant le comité, dont un économiste de l'Institut C.D. Howe, qui a confirmé que les liquidités présentes dans l'économie exercent une pression inflationniste. Même le gouverneur de la Banque du Canada admet que les choses empireront avant de s'améliorer.
Je signale aux députés que je partagerai mon temps de parole avec le député de , qui est prêt lui aussi à intervenir sur cet important sujet.
Aujourd'hui, nous exhortons le gouvernement à mettre sur pause la TPS sur le carburant, c'est-à-dire l'essence et le carburant diésel à la pompe. Nous demandons au gouvernement de lever la TPS, du moins temporairement.
Les députés demanderont peut-être pourquoi nous nous servons de la TPS pour atténuer l'impact de l'inflation sur les Canadiens. Eh bien, c'est parce que la TPS est en fait une taxe sur une autre taxe. Lorsque les Canadiens se rendent à la pompe et achètent de l'essence, une taxe d'accise sur le carburant est déjà intégrée au prix de l'essence, de même qu'une taxe sur le carbone. La TPS vient s'ajouter à tout cela. Bien entendu, ce qui est problématique et pernicieux là-dedans, c'est qu'à mesure que le prix de l'essence monte, les recettes générées par la TPS augmentent. Le gouvernement engrange des recettes exceptionnelles grâce au secteur pétrolier et gazier du Canada, parce que la TPS génère de plus en plus de recettes, étant donné que le prix de l'essence à la pompe monte en flèche. Nous soutenons donc que ce serait un juste retour des choses si le gouvernement levait la TPS, du moins temporairement, et donnait un répit aux Canadiens.
Après avoir réclamé un plan depuis des mois, nous demandons encore au gouvernement de lutter contre l'inflation. Nous déclarons aujourd'hui que les conservateurs ont un plan, et cette mesure en fait partie. Il ne s'agit pas de la totalité de notre plan, mais la suspension de la TPS en fait partie. Des millions de Canadiens d'un océan à l'autre seraient reconnaissants de payer 8 à 10 cents le litre de moins à la pompe à essence si le gouvernement tenait compte de notre demande d'allégement de la TPS.
La réduction de la TPS constitue une façon simple et sensée d'aider les Canadiens qui sont accablés par l'inflation. J'utilise le terme « sensé », que l'on peut rarement associer au gouvernement libéral. Nous demandons toutefois aux députés de nous écouter. Nous n'exprimons pas que des plaintes, mais nous proposons des solutions au gouvernement. Je demande au gouvernement de ne pas dénigrer notre motion. Nous demandons au gouvernement d'appuyer notre motion pour soulager les Canadiens, car il nous faut des mesures concrètes pour aider les Canadiens à joindre les deux bouts.
Nos collègues savent que nous, les conservateurs, sommes toujours les défenseurs des contribuables. Cette mesure, bien sûr, aiderait les contribuables qui font le plein à payer moins de TPS. Je souhaite également souligner que tout cela découle du fait que le Canada traverse une crise inflationniste. Il s'agit d'une crise importante qui touche le coût de la vie. Aujourd'hui, la hausse du prix des maisons a exclu des millions de Canadiens du marché immobilier. Pourquoi? Les économistes nous ont dit hier que comme le gouvernement a tellement stimulé l'économie, comme il y a tellement d'argent en circulation, le prix des maisons a augmenté partout au Canada.
Dans ma propre collectivité, depuis l'élection du , le prix des maisons a doublé. Une maison qui se vendait 500 000 $ à Abbotsford se vend aujourd'hui au moins 1 million de dollars. En fait, récemment, j'ai des amis qui vendaient leur maison et qui s'attendaient à obtenir environ 1 million de dollars. Bien sûr, il y a eu surenchère, et ils ont obtenu 1,2 million de dollars pour une maison qui se vendait un demi-million de dollars il y a cinq ou six ans. Je suis heureux pour ce couple parce qu'il s'agit d'un gain non imposable, mais qu'en est-il des millions de familles qui font la file derrière ce couple et qui espèrent intégrer le marché immobilier? Leur rêve de devenir propriétaire est brisé, probablement pour toujours.
Jour après jour à la Chambre, nous demandons au gouvernement libéral de présenter un plan pour combattre l'inflation. Je le demande et d'autres députés le demandent également. Où est le plan pour combattre la crise du coût de la vie et de l'abordabilité qui affecte la majorité des Canadiens d'un océan à l'autre? Il n'y a pas de plan ni de réponse de la part du gouvernement. En fait, la s'en lave les mains, car elle banalise le problème en disant qu'il s'agit d'un phénomène mondial et que nous n'y pouvons rien. Oui, le gouvernement peut faire quelque chose pour améliorer la situation. Nous avons présenté une motion qui serait un premier pas dans la bonne direction. Cela nous permettrait de prendre une longueur d'avance pour trouver des solutions afin de combattre la crise inflationniste au Canada.
Il est temps que le gouvernement vienne à la défense des Canadiens en supprimant temporairement la TPS sur l'essence et le diésel. Le moins que les élus à la Chambre puissent faire est d'écouter les Canadiens qui sont laissés à eux-mêmes. Le taux d'inflation se situe à 5,7 % et l'augmentation des salaires se situe à quelque 2,5 % seulement, ce qui signifie que l'inflation galopante place les Canadiens en difficulté. Nous devons remédier à ce problème. Nous avons proposé une solution ou, du moins, une solution partielle. J'espère que mes collègues libéraux prêtent l'oreille.
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Monsieur le Président, je remercie mon collègue d' d’avoir présenté, en cette journée de l’opposition, cette motion visant à offrir un répit immédiat aux Canadiens.
Le coût de la vie se fait de plus en plus élevé. L’inflation a atteint un sommet générationnel. Chaque fois que les gens font le plein à la station-service ou qu’ils passent à la caisse à l’épicerie, ils se rappellent que leur chèque de paie et leur pension ne leur permettent plus d’acheter autant qu’avant.
Cela fait des mois que nous soulevons ces questions, mais je ne peux penser à aucun changement d'orientation de la part du gouvernement libéral pour répondre à la crise de la hausse du coût de la vie. Au contraire, les libéraux ont conclu une entente secrète avec les néo-démocrates pour s’accrocher au pouvoir jusqu’en 2025. Cela n’aidera en rien les Canadiens qui ont du mal à nourrir leur famille et à payer leurs factures.
Je me demande à quel point la situation devra empirer avant que le gouvernement finisse par enfin se réveiller, et cela m’inquiète. Les ours sortent de leur hibernation à cette période-ci de l’année; j’exhorte les libéraux à faire de même. L’heure est grave et cette inaction est inexcusable. Il y aura encore quelques embûches, peut-être même des nids-de-poule, à venir pour les Canadiens, et je leur recommande fortement de bien se tenir et de bien tenir leur portefeuille.
La taxe fédérale sur le carbone est sur le point d'augmenter, plus précisément le 1er avril. Selon l'Agence du revenu du Canada, cette augmentation se traduira par une hausse de 8,8 ¢ du prix du litre d'essence pour le consommateur moyen. Les chaînes d'approvisionnement peinent à se remettre de la pandémie de COVID‑19. De plus, les crimes de guerre commis par le régime de Poutine et l'armée russe n'entraînent pas seulement la mort de milliers d'Ukrainiens innocents: les répercussions de cette invasion illégale se font sentir partout dans le monde. Les marchés mondiaux en ont immédiatement ressenti l'onde de choc, notamment en ce qui concerne le prix de l'énergie et des produits de base.
Même si je suis bien conscient que des pressions extérieures font monter le prix de l'énergie — comme mon collègue d' vient de le dire — et le prix de la nourriture, rien ne justifie l'inaction du gouvernement en ce moment.
Alors que nous sommes réunis à la Chambre, je pense aux aînés qui nous ont contactés pour nous dire que l'épicerie, le loyer, les services publics et l'essence deviennent inabordables. Je pense aux parents de ma circonscription qui doivent se rendre en ville pour reconduire leurs enfants à l'école ou pour faire l'épicerie. Je pense aux étudiants qui doivent conduire tous les jours jusqu'à l'Université de Brandon ou au Collège communautaire Assiniboine pour suivre leurs cours.
L'augmentation du prix de l'essence touche tous les conducteurs. La seule différence est que certaines personnes peuvent se permettre de dépenser des centaines de dollars de plus par mois, alors que la plupart des gens sont écrasés par ces dépenses supplémentaires. Les aînés à revenu fixe et les familles de travailleurs ont du mal à joindre les deux bouts, mais le gouvernement ressasse ses réponses toutes faites au lieu de proposer des solutions.
Pas plus tard qu'hier, lorsque mon au nord a demandé qu'on supprime la TPS sur l'essence et le diésel, le des libéraux a répondu en parlant de la croissance du PIB. Il devrait essayer de dire cela à une retraitée qui ne peut pas se permettre de faire le plein; on verra ce qu'elle aura à dire au gouvernement. La réponse du ministre associé reflète l'arrogance typique des libéraux et le fossé qui existe entre eux et les Canadiens ordinaires. Le ministre associé devrait peut-être faire la leçon sur la croissance du PIB à une mère seule qui ne peut plus se permettre de conduire ses enfants aux cours de musique ou aux entraînements sportifs. Quelle réponse incroyablement insensible, à la fois insultante et arrogante, qui montre à quel point le gouvernement libéral est déconnecté de la réalité.
La montée en flèche du prix de l'essence au cours du dernier mois a causé des difficultés aux familles et aux aînés et les a poussés à faire des choix difficiles. Les politiciens doivent être pires que des autruches pour ne pas reconnaître ce qui se passe. La façon la plus facile et simple d'alléger le fardeau des gens de ma circonscription et des Canadiens aux prises avec une hausse du prix de l'essence est de renoncer temporairement à la TPS sur l'essence et le carburant diésel. On pourrait mettre en œuvre cette politique sans devoir mettre en place un nouveau programme. Elle n'exigerait pas qu'on accroisse la taille de l'appareil gouvernemental ou que les gens remplissent un formulaire. Elle pourrait être mise en œuvre rapidement et elle allégerait au moins quelque peu le fardeau des gens les plus éprouvés.
Je veux souligner quelques‑unes des raisons pour lesquelles j'appuie cette motion et expliquer l'incidence qu'elle aurait sur la vie des gens que je représente. Je suis député d'une vaste circonscription rurale. Pour les habitants de localités comme Alexander, Pierson, Elkhorn, Pilot Mound, Ninette, Medora, Goodlands, Waskada, Tilston, Kola, Minto, Lyleton, Baldur, Glenora, Belmont et Elgin, les déplacements quotidiens sur de longues distances sont chose courante. En tant que fervent défenseur du mode de vie rural et que parlementaire, il m'incombe de m'assurer que ces voix sont entendues.
La ville de Brandon est la plus grande collectivité, et c’est aussi un carrefour local où les gens de toute la région se rendent tous les jours. Il n’est pas inhabituel de conduire 75 à 100 kilomètres par jour pour aller au travail ou à l’école. Dans certains cas, on doit se rendre dans la ville voisine pour aller travailler.
Il arrive souvent que les enseignants, les infirmiers, les travailleurs sociaux ou les travailleurs du secteur de la construction aient à circuler d’une ville à l’autre. Il arrive aussi que des aînés doivent prendre le volant pour un rendez-vous médical ou pour récupérer des médicaments dans une pharmacie. Ces exemples ne sont pas seulement l’apanage de ma circonscription. Cela se produit dans toutes les provinces de notre pays.
J’ai bien peur que de trop nombreux députés du gouvernement néo-démocrate—libéral n’aient aucune idée de ce qui se passe dans les circonscriptions rurales. J’ai bien peur qu’ils aient oublié ou qu’ils se moquent des réalités de la vie rurale, que ce soit dans un petit village ou à la ferme.
C'est au volant d'une camionnette que les gens se rendent au travail et se déplacent au quotidien pour la simple et bonne raison qu'il faut un véhicule à quatre roues motrices pour braver les tempêtes à bourrasques typiques des Prairies. Il n'y a pas le moindre autobus, métro ou train léger en vue. Il n'y a pas non plus de taxis ni de services tels qu'Uber ou Lyft. Il n'y a pas de voies cyclables, mais il y a des sentiers de motoneige. Dans le Canada rural, il n'existe tout simplement aucun mode de transport en commun comme solution de rechange pour les gens qui doivent se rendre d'un point A à un point B.
Bien que vivre dans le Canada rural comporte des avantages indescriptibles, cela a pour conséquence une grande consommation d'essence. C'est le prix à payer quand on vit dans une petite municipalité, ce que font bien des gens parce qu'ils décident d'élever leur famille ou de prendre leur retraite en dehors des villes et des grands centres urbains.
Il n'y a pas que l'accumulation accrue des kilomètres à l'odomètre qui mérite d'être mentionnée concernant le Canada rural. Il ne faut pas oublier les revenus inférieurs. Selon Statistique Canada, une grande partie de l'écart de revenu d'une province à l'autre est attribuable à l'écart de revenu entre les milieux urbains et ruraux. En effet, certaines des collectivités rurales et éloignées comptent parmi les régions les plus pauvres du Canada.
Je m'associe aux propos de mon collègue concernant le fait que le prix des habitations a doublé sous le gouvernement libéral. Cela ne facilite certainement pas la vie des Canadiens.
Ce sont ces gens qui sont les plus touchés par la montée du prix de carburant et ils sont les premiers à la ressentir. Ils ressentent immédiatement la montée du prix de l'essence et ils n'ont à peu près pas de solutions de rechange. Ils n'ont pas d'argent pour s'acheter une voiture plus économique. Ils n'ont pas la chance de pouvoir faire du télétravail et ils n'ont pas les économies requises pour traverser la crise du coût de la vie qui se prolonge.
Aujourd'hui, nous demandons que soit mise en œuvre une solution pour alléger immédiatement ce fardeau, soit de suspendre temporairement l'application de la TPS sur l'essence et le diésel. Certains se demandent pourquoi cibler la TPS plutôt que les autres taxes. C'est que, contrairement aux autres taxes fixes, la TPS est également une taxe sur la taxe. Lorsque le prix de l'essence augmente et que la taxe sur le carbone augmente, la TPS aussi augmente.
Notre proposition est ciblée, elle arrive à point et elle pourrait être mise en œuvre rapidement. Ce ne serait qu'une des façons pour le gouvernement de reconnaître que les habitants de nos circonscriptions respectives vivent des moments très difficiles en raison de l'explosion du coût de l'essence.
En terminant, il faut agir et cesser de chercher des excuses. Les gens en ont assez qu'on leur répète les mêmes platitudes. Notre proposition allégera assurément le fardeau fiscal. Elle repose sur le fait que le gouvernement a la possibilité de réduire la charge financière que représente l'essence pour les familles et les aînés. Elle reconnaît que les Canadiens des régions rurales et ceux qui doivent se déplacer pour aller au travail ou prendre soin de leur famille n'ont plus les moyens de mettre de l'essence dans leur voiture ou dans leur camionnette.
Nous vivons des circonstances exceptionnelles. Je demande à tous mes collègues d'appuyer la motion afin d'offrir un peu de répit aux aînés qui ont un revenu fixe et aux familles qui n'ont plus les moyens de mettre de l'essence dans leur voiture ou dans leur camionnette.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir participer au débat d'aujourd'hui.
Je n'ai pas eu l'occasion de féliciter le député d' pour son nouveau rôle à la Chambre et j'aimerais le faire maintenant. Bien sûr, il s'agit pour lui d'un retour à une ancienne fonction. Cela dit, je suis, comme toujours, enthousiaste à l'idée de faire équipe avec un compatriote de la Colombie-Britannique pour travailler sur nos politiques.
La motion à l'étude aujourd'hui me fait penser aux propos d'un journaliste du XXe siècle qui soutenait que pour chaque problème complexe, il existe une solution simple, élégante et inadéquate. Ne vous méprenez pas, le gouvernement a à cœur de lutter contre l'inflation mondiale et de rendre la vie plus abordable. En fait, j'ai prononcé un discours à la Chambre hier, dans lequel j'ai décrit un grand nombre des solutions très concrètes que le gouvernement a proposées pour rendre la vie plus abordable. J'évoquerai certaines de ces initiatives plus tard dans mon discours, mais je voudrais d'abord aborder la question de la hausse des prix de l'énergie.
Nous pouvons certainement tous convenir que la hausse des prix de l'essence est un problème complexe qui doit être pris en considération avec le plus grand sérieux. Les Canadiens et les gens du monde entier se retrouvent avec une augmentation des prix de l'essence en raison de la conjoncture sans précédent qu'occasionnent la relance post-pandémique de l'économie mondiale et les importantes perturbations du marché mondial du pétrole découlant de la guerre illégale que la Russie mène en Ukraine.
La solution proposée est inadéquate parce que les taxes sur l'essence ne représentent qu'une petite portion du prix total que les consommateurs paient à la pompe. La réduction de ces taxes serait par conséquent inefficace pour protéger les Canadiens contre l'incidence des forces en présence sur le marché mondial. Les variations quotidiennes du prix de l'essence peuvent être supérieures aux 5 % proposés dans la motion d'aujourd'hui. Cela signifie que tout effet positif de la réduction proposée pourrait disparaître le lendemain de sa mise en œuvre. Les Canadiens pourraient donc littéralement se réveiller le lendemain d'une telle mesure et devoir payer leur essence le même prix que la veille.
Le gouvernement se retrouverait également dans la position délicate d'avoir dépensé des dizaines, voire des centaines de millions de dollars pour tenter de lutter sans succès contre des forces du marché sur lesquelles il a très peu de contrôle. Que se passerait-il alors? L'opposition souhaiterait-elle que nous réduisions davantage les taxes sur l'essence? Combien de temps dureraient ces mesures?
Mais surtout, quels programmes les conservateurs supprimeraient-ils pour compenser le manque à gagner? Ils ont voté contre nos réductions d'impôts pour la classe moyenne. Ils ont voté contre la diminution de l'âge de la retraite de 67 à 65 ans. Tous ces programmes rendent la vie plus abordable pour les Canadiens, mais ce sont aussi des programmes auxquels les conservateurs préféreraient renoncer.
C'est intéressant, mais il semble que, selon les conservateurs, la solution à presque tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés au Canada passe par une augmentation des subventions accordées au secteur pétrolier et gazier. Le gouvernement a réduit deux fois les impôts de la classe moyenne, il a réduit le coût des services de garde d'enfants, amélioré la sécurité de la retraite et rendu l'éducation postsecondaire plus abordable. Les conservateurs votent contre ces mesures importantes et proposent ensuite une motion visant à réduire la source de financement de ces programmes importants, qui rendent en fait la vie plus abordable pour les familles canadiennes.
En effet, les impôts permettent de financer les programmes et services gouvernementaux dont bénéficient les Canadiens. Ils fournissent un filet de sécurité sur lequel tous les Canadiens peuvent compter en temps de crise et nous permettent de réaliser le genre d'investissements qui pourraient favoriser la croissance de notre économie et créer davantage de possibilités pour les générations futures. Pour financer ces investissements, il faut s'assurer que chacun paie sa juste part d'impôt, et les taxes sur l'essence sont un élément important du régime fiscal canadien à cet égard.
De plus, il y a des coûts bien réels associés à la consommation de carburant en raison de la pollution par le carbone et des changements climatiques. Lorsqu'on consomme du carburant, dont le sous-produit est rejeté dans l'atmosphère, ce sont tous les Canadiens qui en font les frais. Le député d' ne connaît que trop bien les coûts bien réels des inondations et des feux de forêt qui ont touché tant de familles en Colombie-Britannique et partout ailleurs au Canada. Le fait est que les changements climatiques représentent une menace pour notre santé et notre prospérité économique à long terme. La tarification de la pollution par le carbone est la politique la plus efficace pour contrer ce problème.
Heureusement, le gouvernement, ainsi que la plupart des Canadiens et des gouvernements provinciaux comprennent ce principe. C'est pourquoi nous avons récemment confirmé notre plan visant à accroître la tarification du carbone jusqu'en 2030. En même temps, nous continuerons à remettre toutes les recettes directement issues du système de tarification de la pollution par le carbone à la province ou au territoire d'où elles proviennent. Dans les provinces et les territoires qui n'ont pas tarifé le carburant conformément aux critères du filet de sécurité fédéral, comme l'Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta, environ 90 % des recettes qui proviennent directement de la redevance sur les combustibles sont versées aux résidants de ces provinces grâce aux paiements de l'Incitatif à agir pour le climat. Par conséquent, pour la plupart des ménages, ces paiements représentent, en réalité, plus que les coûts accrus qu'ils doivent assumer dans le cadre du système fédéral de tarification du carbone.
De plus, ce qu’il reste ensuite des recettes de la redevance sur les combustibles est utilisé pour soutenir les petites entreprises, les agriculteurs, les groupes autochtones et d’autres organisations. La tarification fédérale du carbone continuera à n’avoir aucune incidence sur les recettes du gouvernement fédéral.
C’est là une chose qui m’a toujours laissé perplexe au sujet de la politique contemporaine des conservateurs. En 2019, ils ont promis d’éliminer complètement la tarification du carbone, une promesse d’autant plus étrange que le député d’ et moi-même vivons en Colombie-Britannique où le carbone est déjà tarifé depuis plus d’une dizaine d’années. Cette promesse signifiait essentiellement que les résidants de cette province ne feraient aucune économie et que les autres paliers de gouvernement ne contribueraient pas à la lutte contre les changements climatiques. De toute évidence, il s’agit là d’une proposition perdante pour les habitants de la Colombie-Britannique. Il serait beaucoup plus efficace de s’assurer que la tarification du carbone en Colombie-Britannique n’ait aucune incidence sur les recettes, et c’est une position que j’appuie depuis le début.
En 2021, les conservateurs ont fait volte-face et promis de mettre fin à la tarification du carbone en se débarrassant de notre système sans incidence sur les recettes et en créant un compte bancaire spécial leur permettant de recueillir de l’argent au nom des Canadiens et de leur dire comment le dépenser. Voilà maintenant qu’en 2022, les conservateurs réclament à nouveau l’élimination de la tarification du carbone, en gros, en renonçant essentiellement à tout plan de lutte contre les changements climatiques réel ou sérieux qui nous permettrait d’atteindre les cibles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
Cette motion pourrait permettre d’économiser jusqu’à 8 cents le litre, ce qui est très proche du prix actuel du carbone, qui s’établit à 8,8 cents le litre. Le système de tarification sans incidence sur les recettes actuellement en place incite les Canadiens et les entreprises à faire des choix qui sont bons pour eux et bons pour l’environnement et les encouragent à innover et à concevoir des solutions propres que le Canada pourra exporter partout dans le monde, compte tenu de la hausse rapide de la demande pour des technologies propres.
Notre plan présente des avantages pour la majorité des familles canadiennes et il contribue à la lutte contre les changements climatiques et à la création d’emplois propres. Je suis convaincu que les générations futures qui étudieront le plan, ou l’absence de plan, des conservateurs en matière de climat diront que ce qu’ils proposaient était à courte vue et n’était pas adapté aux besoins ni aux défis actuels des Canadiens.
En même temps, je pense que nous convenons tous qu’il est important que nos gouvernements continuent à mettre l’accent sur des mesures qui rendent la vie plus abordable pour la famille canadienne moyenne. Voilà pourquoi le gouvernement réduit les impôts de la classe moyenne, tout en augmentant ceux du 1 % des Canadiens les plus riches. Nous avons vraiment respecté notre engagement à cet égard.
Nous avons augmenté le soutien aux familles et aux travailleurs à faible revenu grâce à des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants et l’Allocation canadienne pour les travailleurs, qui, depuis 2015, ont permis à plus de 1 million de Canadiens, dont 435 000 enfants, de sortir de la pauvreté. En fait, nos mesures de lutte contre la pauvreté ont contribué à ramener le taux de pauvreté au Canada à un creux historique. Nous avons augmenté la prestation complémentaire du Supplément de revenu garanti pour les aînés à faible revenu et l’exemption des gains du Supplément de revenu garanti, et nous augmenterons la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiens de 75 ans et plus en juillet prochain.
De plus, afin de prémunir les Canadiens contre les effets de l’inflation, le gouvernement indexe l’Allocation canadienne pour enfants en fonction de l’inflation, et fait de même pour le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services et d’autres prestations sur lesquelles comptent les Canadiens les plus vulnérables. Cela signifie qu’à mesure que l’inflation augmente, ces prestations augmentent également. Afin de compenser davantage l’effet de l’inflation et de rendre la vie plus abordable, nous avons haussé le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner avant de payer de l’impôt fédéral sur le revenu. Pour s’assurer que cette aide cible la classe moyenne, les avantages de l’exemption accrue sont progressivement éliminés à mesure que s’élève le revenu des contribuables.
Lorsque cette mesure sera pleinement mise en œuvre l’an prochain, les personnes seules paieront 300 $ de moins et les familles, 600 $ de moins, en impôt chaque année. Nous travaillons également de concert avec les provinces et les territoires pour mettre en place un système communautaire d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à 10 $ par jour à l’échelle du Canada qui rendra la vie plus abordable pour les familles, créera de nouveaux emplois, permettra aux parents de réintégrer le marché du travail et fera croître la classe moyenne, tout en donnant à chaque enfant une chance réelle et équitable de réussir. Ce sont les bonnes façons pour le gouvernement de rendre la vie plus abordable et de compenser l’effet de l’inflation.
J’ai surtout parlé de la politique budgétaire du gouvernement, mais je pense qu’il vaut la peine de parler aussi de la politique monétaire. Un cadre de politique monétaire solide est également essentiel pour maintenir la stabilité des prix et contenir les pressions inflationnistes. Le gouvernement et la Banque du Canada estiment que la politique monétaire pourrait le mieux servir les Canadiens en continuant de mettre l’accent sur la stabilité des prix. C’est pourquoi, en décembre dernier, le gouvernement et la Banque du Canada ont annoncé le renouvellement de la cible d’inflation de 2 % pour une autre période de cinq ans.
Le cadre renouvelé permettra à la Banque de se concentrer sur une inflation faible, stable et prévisible au Canada. Depuis l’adoption du cadre de ciblage de l’inflation par le Canada il y a 30 ans, l’inflation s’est chiffrée en moyenne à près de 2 %, ce qui a contribué à la bonne performance du marché du travail, à la croissance de notre économie et à notre prospérité. Le maintien d’un environnement stable pour les prix auxquels les Canadiens sont soumis est l’objectif primordial de la politique monétaire du Canada. Cette politique est administrée de façon indépendante par la Banque du Canada et elle a été couronnée d’un énorme succès depuis sa mise en œuvre.
L’inflation mondiale pose des défis très concrets, et des politiques budgétaires et monétaires vigoureuses aident les Canadiens à relever ces défis. Ce sont les bonnes façons de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et de les protéger contre les effets de l’inflation.
Ce n’est pas ce que propose la motion d’aujourd’hui, qui est inacceptable parce qu’elle serait inefficace et coûteuse. Elle est inacceptable parce qu’elle nuirait à des objectifs importants comme protéger les Canadiens contre les répercussions des changements climatiques et veiller à ce que nous puissions nous permettre d’investir dans nos priorités les plus importantes. Elle est inacceptable parce que le gouvernement fédéral n’a pas le pouvoir de réduire la taxe de vente du Québec et elle est inacceptable parce que notre gouvernement prend déjà des mesures plus efficaces et plus appropriées pour rendre la vie abordable pour les Canadiens et les protéger contre les effets de l’inflation.
Je suis reconnaissant d’avoir eu l’occasion de présenter cet argument.
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Monsieur le Président, devant cette foule en liesse, je me sens généreux et je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
En lisant le texte de la motion du député d', m'est revenu en tête un cours que je donnais à l'université sur le populisme. Le populisme, si on veut en donner une définition assez simple, est de proposer des solutions simplistes à un problème complexe. L'inflation est un problème complexe et on peut y proposer des solutions simplistes. Nous essaierons de décortiquer cela ensemble.
Une bonne façon d'analyser le populisme est de parler de « populithème », ce qui est encore plus intéressant, selon moi. Qu'est-ce que c'est? Un des « populithèmes » par excellence est de dire aux gens qu'on va mettre plus d'argent dans leurs poches. Il faut faire attention aux politiciens qui disent cela. Ce n'est pas comme si les services publics se payaient tout seul. On a des difficultés. Notre système de santé a été mis à mal par la COVID‑19. On a besoin des transferts en santé et cet argent ne pousse pas dans les arbres; il vient de la taxation et de l'imposition. Or, il y aura toujours un politicien pour dire qu'il réussira à mettre plus d'argent dans les poches des citoyens. C'est un « populithème ».
Un autre « populithème » est celui de nier les réchauffements climatiques. On dit: gardons la situation telle qu'elle est, ne faisons pas d'efforts, car les réchauffements climatiques n'existent pas et le secteur gazier et pétrolier n'en est pas responsable. Les gens qui étudient le populisme voient souvent apparaître ce type de discours.
Pour mon grand bonheur, ces deux « populithèmes » se retrouvent dans la motion de mes collègues conservateurs. Nous ne sommes pas en période électorale, mais j'ai déjà quelques réticences sur l'intention électoraliste qui est de fédérer le mécontentement au sein de la population. J'ai l'impression que c'est ce que vise cette motion.
Je dis cela parce que ce discours est complètement incohérent. Pendant la dernière campagne électorale, le chef du Parti conservateur est venu au Québec pour nous dire qu'il allait respecter les champs de compétence du Québec. Dans cette motion, on propose à la Chambre de diminuer la TPS, ce qui est tout à fait faisable, c'est possible, car la TPS est fédérale. On propose également de diminuer la TVQ, la taxe de vente du Québec, ce qui, à mon avis, est complètement impossible à faire. La Chambre des communes aurait beau adopter toutes les motions du monde, elle ne serait pas en mesure de changer les lois québécoises. Prétendre qu'on peut diminuer la TVQ à partir d'Ottawa, c'est tout bonnement raconter des histoires à la population. On a là une figure de style, une forme populiste.
L'autre élément que l'on voit dans la motion est de faire diminuer de 5 % le prix de l'essence à la pompe. Cela peut paraître intéressant et alléchant. C'est simple à comprendre et c'est un autre thème populiste. Or, depuis le dépôt de leur motion, le 17 mars dernier, le prix de l'essence a déjà diminué de 5 %. Dans les faits, l'objectif de la motion est effectivement de fédérer un mécontentement dans le contexte de l'inflation.
Ensuite, les conservateurs parlent également d'une réduction temporaire. Je me demande ce que veut dire « temporaire ». Dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques, où l'on doit non pas donner des incitatifs pour que les gens consomment plus d'essence, mais peut-être les inciter à passer à la voiture électrique, je me demande ce que « temporaire » signifie. Dans la motion, on peut lire que « la Chambre demande au gouvernement d’offrir immédiatement une aide à la pompe à tous les Canadiens [...] ». Si par là on ne cherche pas à inciter les gens à consommer plus de pétrole, je me demande ce qu'il en est.
Un autre élément essentiel que je vois dans la motion de mes collègues est une intention toute conservatrice de faire payer tout le monde sauf les pétrolières. Ce sont les pétrolières qui empochent principalement la hausse du prix du pétrole brut. Ce n'est pas le gouvernement qui empoche les profits faramineux qu'on réalise à l'étape de l'extraction avec la hausse du prix du pétrole, ce sont les pétrolières.
On ne s'arrête toutefois pas là. Les pétrolières empochent aussi les profits faramineux qui proviennent de l'étape du raffinage. La marge de raffinage, soit le montant que les pétrolières facturent pour raffiner le pétrole brut, a quadruplé en un an, passant de 1,15 dollar américain par baril en février 2021 à 4,40 dollars américains aujourd'hui. Qui est gagnant, nous demandons-nous? Ce n'est sûrement pas l'État qui est gagnant dans la hausse du prix du pétrole et des coûts de raffinage.
Selon les conservateurs, le gouvernement n'est jamais assez généreux envers les pétrolières. Or, la meilleure façon de protéger les consommateurs contre les pétrolières qui les plument, c'est de faire en sorte que les pétrolières contribuent à soulager la population des maux qu'elles causent elles-mêmes.
Pas plus tard qu'hier, les conservateurs se sont opposés à l'idée de demander une contribution spéciale aux pétrolières pour financer des mesures qui soulageraient la population confrontée à l'inflation. Avec la motion d'aujourd'hui, les conservateurs proposent que ce soit l'ensemble des contribuables qui se cotisent pour compenser le soulagement offert aux consommateurs d'essence, que ce soit au moyen de leurs impôts ou de coupes dans les services. Bref, on peut dire que c'est une très mauvaise idée.
J'aimerais terminer en disant ceci: je pense que la pire des choses qui puisse nous arriver, en politique, c'est d'être irrationnels. En politique, la rationalité est un élément essentiel. On doit être conscients de là où sont nos propres intérêts. Beaucoup de choses peuvent nous rendre irrationnels. L'amour nous rend irrationnels. Je suis irrationnel face à ma copine. J'oublie souvent mes propres intérêts.
Pour exprimer cette irrationalité, j'évoquerai le chanteur français Johnny Hallyday, que je n'aime pas beaucoup, mais que mes collègues connaissent peut-être. Quand Johnny Hallyday hurle son amour, on se dit qu'il y a là quelque chose d'irrationnel. C'est un signe d'irrationalité propre à l'amour. Je vois quelque chose d'irrationnel quand j'entends mes amis conservateurs crier: build a pipeline.
Si on prend mon téléphone, on voit une photographie de mon fils et de ma copine. Si on regarde mon ordinateur, on voit un drapeau du Québec — je suis irrationnel aussi face au Québec. Quand je regarde les ordinateurs de mes collègues conservateurs, je vois constamment une affiche où il est écrit I love oil and gas, ce qui veut dire « j'aime le gaz et le pétrole ». C'est irrationnel.
De la même façon que je suis pris d'un amour intangible pour ma copine, les conservateurs sont pris d'un amour irrationnel pour le pétrole, duquel ils ne peuvent pas sortir. Cet amour irrationnel rend souvent nos processus politiques inefficaces, parce qu'on accorde une trop grande importance au lobby du pétrole.
Voyons ce qui va débouler. Seulement pour l'année 2019‑2020, Oil Change International estime que le gouvernement fédéral a investi 78 milliards de dollars pour soutenir la filière gazière et pétrolière. En 2015‑2017, il a investi 111 milliards de dollars. Exportation et développement Canada donne chaque année 14 milliards de dollars au secteur gazier et pétrolier. On a payé 21 milliards de dollars pour un pipeline.
Au Comité permanent des ressources naturelles, j'étudie présentement les stratégies de captage et de séquestration de carbone. Tout le monde s'entend pour dire qu'elles sont inefficaces. On investira pourtant des milliards de dollars là-dedans. De plus, le Parti conservateur nous dit aujourd'hui que si on veut régler le problème de l'inflation, il faudrait peut-être donner de l'argent supplémentaire aux pétrolières. C'est le comble de l'irrationalité.
Ce que j'entends du côté des conservateurs est d'autant choquant que le Parti libéral est pris dans cette spirale folle des énergies fossiles et qu'il se sent obligé, lui aussi, d'en rajouter une couche. Le Canada est donc prisonnier d'un carcan sur l'industrie pétrolière duquel on n'arrive pas à se sortir. On analyse tout en fonction de l'industrie pétrolière. La crise en Ukraine est analysée uniquement en fonction de l'industrie pétrolière du côté des conservateurs. C'en est indécent.
Voilà maintenant que l'inflation est analysée uniquement dans la perspective de l'industrie pétrolière. Cela est très dangereux. J'appelle donc mes collègues conservateurs à voir la lumière au bout du tunnel et à sortir de cette relation toxique qu'ils ont avec le pétrole. C'est pour leur plus grand bien que je le fais.
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Monsieur le Président, contrairement à mon collègue de Jonquière, je suis fier de dire que je viens d'une région unie, l'Abitibi—Témiscamingue, et que je suis tout aussi fier d'être Témiscamien qu'Abitibien. D'ailleurs, il se tient de beaux débats sur où commencent l'Abitibi et le Témiscamingue. C'est pour moi une source de très grande fierté.
Cet hiver, il y a eu beaucoup de neige, mais, courageusement, les bancs de neige commencent à fondre et le beau temps revient. Cela m'a notamment inspiré dans mes rencontres de cette semaine. Lorsque j'ai appris que nous allions tenir un débat sur le prix de l'essence, on m'a dit de ne pas m'inquiéter parce que, en matière d'énergie et d'environnement, il vaut parfois la peine d'écouter les conservateurs, leurs solutions étant souvent exactement l'inverse de ce qu'il faut faire. C'est peut-être le cas ici.
Tout le monde sait que la flambée des prix de l'essence que l'on vit actuellement est en partie liée aux sanctions économiques imposées à la Russie. Réduire le prix à la pompe peut sembler alléchant, mais il faut comprendre qu'on ne s'attaque pas au véritable problème en faisant cela.
En effet, on ne résoudra bien sûr pas le problème de l'inflation en faisant cela. De quoi parle-t-on? La motion propose une réduction de 5 %, ce qui représente environ 8 ou 9 cents sur le prix du litre, que j'ai vu affiché à 1,84 $ en venant ce matin. Rappelons-nous le scandale quand il a fallu ajouter une case sur les panneaux des stations-service parce que le prix du litre venait de dépasser 1 $. Il va falloir que l'on m'explique les 80 autres cents pour arriver à 1,84 $. C'est évidemment la marge de profit des pétrolières.
La présente motion règle-t-elle le problème? La réponse est: absolument pas.
Par contre, je suis d'accord avec les citoyens lorsqu'ils me disent que cela fait mal au portefeuille. J'éprouve de l'empathie pour eux, sans compter que cette hausse risque de se répercuter sur les prix des aliments, ce qui suscite encore plus d'empathie chez moi. La hausse se répercutera aussi sur le coût des billets d'avion ou d'autres biens de consommation.
L'inflation est déjà très inquiétante, galopante et généralisée à tous les domaines et exige des mesures qui sont autrement plus englobantes. Il faut trouver des solutions structurantes pour l'économie et délaisser le financement du pétrole sale de l'Ouest canadien, pour reprendre l'expression de Barack Obama, les fameux sables bitumineux.
Alors que le Bloc québécois disait qu'il fallait que le Canada se sorte de sa dépendance aux énergies fossiles, fasse des choix et s'inspire des innovations du Québec, le gouvernement canadien continuait de financer le pétrole de l'Ouest canadien. D'ailleurs, il le fait encore. Les Québécois savent que c'est un choix qui n'a pas de sens pour l'avenir des jeunes du Québec.
Cette semaine, je lisais les propos du ministre des Finances du Québec, Eric Girard, qui réagissait à l'idée de diminuer la TVQ sur l'essence et le diésel en disant que c'est une mauvaise idée. En effet, le Québec n'est pas gêné de son point de vue qui favorise l'électrification des transports, parce que ce virage a été fait il y a longtemps. Cela représente donc une belle occasion, voire une mine d'or.
On commence à comprendre que les conservateurs sont en train de nous avouer avoir fait de bien mauvais choix dans le passé et que la seule façon de se sortir des soubresauts ponctuels de l'économie canadienne est l'indépendance face au pétrole. L'avenir nous le prouve, ce qui se passe en Ukraine nous le prouve également.
Avec ses investissements dans son savoir, en ayant à cœur l'avenir de la planète, en disposant d'une énergie verte, le Québec voit l'ensemble de ses industries se forger une place de choix.
Mon collègue sera content d'entendre que le Comité permanent de l'industrie et de la technologie termine cette semaine son étude sur les minéraux critiques et stratégiques. Je suis très fier de dire qu'on a entendu parler de belles avancées dans le développement des chaînes de valeur. Il est question de batteries pour les véhicules électriques, les industries chimiques sont en train de revenir au Québec avec des investissements internationaux, les industries de l'aéronautique et des véhicules lourds sont elles aussi en train de croître, ainsi que l'industrie quantique, la pharmaceutique et j'en passe.
L'avenir ne se trouve pas dans le pétrole, mais dans la transition écologique verte. Le Québec en profite parce qu'il agit depuis longtemps. Toutes les PME qui forment le tissu économique du Québec sont venues répéter qu'il faut vraiment ignorer la réalité et refuser catégoriquement le virage industriel qui se dessine dans le monde entier. J'entends ici des regrets.
La capture et la séquestration du carbone, le mirage auquel les conservateurs s'accrochent désespérément pour tenter de nous garder dans le XXe siècle le plus longtemps possible, ne constituent pas une vraie solution. Plus on reste enfermé dans l'économie du siècle dernier, plus le choc sera difficile parce qu'on aura entrepris un virage trop tardif.
Les conservateurs nous sortent une argumentation de la logique fallacieuse, c'est‑à‑dire du sophisme. C'est de cela qu’il est question ici. L'intention des députés conservateurs, dans la motion qu'ils nous invitent à débattre, leur sert à argumenter et à répéter les mêmes choses, jusqu'à ce qu'on finisse par les croire. Cela n'a pas de sens, et cela ne fait pas qu'une mauvaise idée devient une bonne idée parce qu'on la répète constamment. Ils veulent abolir la taxe sur le carbone, relancer l’industrie pétrolière canadienne et développer des pipelines.
Gardons, quant à nous, le cap sur la transition énergétique. Cette dernière doit être menée de façon graduelle et cohérente. On ne peut la remettre en question chaque fois qu'il y a un soubresaut du prix du pétrole, aussi prononcé soit‑il. Écouter les conservateurs reviendrait à modifier le cap d’un navire en fonction des vagues sur l’océan. Je leur souhaite bonne chance pour arriver quelque part en naviguant ainsi.
Il faut dire aux Québécois que la taxe sur le carbone du gouvernement fédéral est imposée aux provinces qui n'ont pas encore fixé le prix pour chaque tonne de carbone qu'elles produisent. Qui sont ces provinces délinquantes? Je le donne en mille: ce sont l'Alberta et l'Ontario, mais pas le Québec, car nous avons notre propre marché du carbone.
Le 1er avril, ce prix passera de 40 à 50 $ la tonne, ce qui se traduira par une hausse à la pompe de 2,32 cents. Par rapport au bond de 30 cents subi il y a une semaine, c'est assez mineur.
La taxe sur le carbone ne réduit pas le pouvoir d’achat. Elle vise simplement à inciter les Canadiens à faire des choix plus écologiques. La transition énergétique est vitale et économiquement viable. Les Québécois font de plus en plus de choix écologiques dans leurs investissements en choisissant, dans leur « bas de laine », des entreprises qui respectent les ententes et qui luttent contre le changement climatique. Je le fais depuis une quinzaine d'années, et je dois dire que ces investissements représentent pas mal les fonds les plus payants sur cette durée. Imaginons donc dans l'avenir.
Malheureusement, les fonds d'investissement au Canada tardent encore à désinvestir dans les énergies fossiles. Il existe encore peu de fonds qui ont une politique d'exclusion des entreprises de l'industrie fossile. Il y a pourtant plein d'entreprises qui respectent ou qui ont fait des investissements cohérents visant à limiter l'élévation à 1,5 degré Celsius, comme le préconise la science climatique.
Il y a des enjeux importants et la transition doit se faire dès maintenant, dans nos fonds de pension qui sont encore pleins d'investissements dans les énergies fossiles. J'invite mes collègues à regarder cela de plus près et à écrire à leurs banquiers. On a là une solution beaucoup plus concrète que de baisser une taxe.
Les conservateurs sont assez prévisibles. Quel que soit le problème, leur solution est toujours la même, c'est‑à‑dire aider les compagnies pétrolières. Lors de leur dernière journée de l’opposition, ils ont déposé une motion qui disait que la meilleure façon de venir en aide aux Ukrainiens, ce n’est pas d’aider les Ukrainiens, mais d’augmenter la production de pétrole des sables bitumineux. C'est une belle aberration. On sait très bien que l'effet que cela peut avoir ne se fera pas à court terme.
Cette semaine, la mesure que les conservateurs proposent pour aider les populations à faire face à l’inflation galopante dans tous les domaines n’est pas d’aider la population, mais plutôt de cibler un seul domaine, c'est‑à‑dire encore le pétrole. La motion d’aujourd’hui est une fausse solution à un vrai problème.
Personnellement, la transition écologique, je l'ai faite. Je me suis acheté un véhicule 100 % électrique. Je lance un peu un cri du cœur. Un des enjeux, ce n'est pas le prix que cela me coûte, au contraire. Quand la Chambre a suivi l'allocution du président Zelensky, j'en ai profité. J'ai été un peu téméraire parce qu'il ne faisait pas très chaud, j'ai une longue distance à faire et il y a beaucoup de distance entre les bornes. J'ai eu une mauvaise expérience. Je suis passé du côté de l'Ontario et, à Mattawa — je salue les gens de cette région —, les deux bornes électriques à disposition ne fonctionnaient pas. Finalement, je suis arrivé à la maison à 7 h 15 du matin. Il est là, le problème.
Si on veut faire une véritable transition énergétique, il va falloir un prix de l'essence élevé. Cela ne nuit pas à la chose de susciter un intérêt pour une véritable transition énergétique afin que les gens s'achètent des véhicules électriques. D'ailleurs, comme tout fonctionne par l'offre et la demande dans la vie, c'est un principe économique élémentaire, plus on va augmenter la demande de véhicules électriques, plus les compagnies américaines et mondiales vont offrir des véhicules au Québec, parce qu'on va en demander beaucoup; plus on va offrir des crédits d'impôt pour l'achat de ces véhicules électriques, plus on va voir augmenter la demande. C'est un avantage.
D'ailleurs, toujours au sujet de l'offre et la demande, voici ma petite réflexion en conclusion: plus on va pouvoir avoir des véhicules électriques, moins il y aura de demande pour du pétrole; conséquemment, moins il y aura de demande, plus les prix vont baisser. C'est peut‑être là la solution, plutôt que de faire des compressions dans l'argent des Canadiens et dans nos programmes sociaux.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de la motion dont nous sommes saisis.
Je félicite le parrain de la motion de proposer des solutions concrètes pour venir en aide aux Canadiens qui connaissent de graves difficultés économiques. C’est ce que le NPD s’efforce de faire depuis un certain nombre d’années, surtout depuis le début de la pandémie. Je vous épargnerai la liste des nombreuses propositions que nous avons faites pour venir en aide aux classes laborieuses et aux personnes vulnérables afin de leur permettre de vivre dans la dignité.
C’est la raison pour laquelle les néo-démocrates sont tout à fait disposés, même s’ils ne sont pas satisfaits du résultat des élections, à respecter le choix des Canadiens en ce qui concerne la composition de ce Parlement et à faire en sorte que les parlementaires qu’ils ont élus continuent de défendre leurs intérêts et essaient de s’entendre sur des politiques concrètes qui amélioreront leur quotidien.
Cela ne veut pas dire que toutes les idées qui sont proposées dans cette enceinte sont approuvées, mais je pense que nous accomplissons notre rôle lorsque nous les examinons avec sérieux et que nous faisons, le cas échéant, des contre-propositions pour les améliorer. Je pense que les Canadiens aiment voir leurs parlementaires travailler dans cet esprit.
Il est indéniable que nous vivons des temps difficiles. J’ai eu l’occasion, hier, d’expliquer pourquoi les Canadiens font face à de telles difficultés, et pourquoi, même lorsqu’on leur dit que l’économie se porte bien, cela ne se répercute pas dans leur quotidien, alors qu’ils sont si nombreux à avoir peur de perdre leur emploi dans une économie qui manque pourtant de travailleurs. On nous dit que le Canada connaît une pénurie de main-d’œuvre, alors que beaucoup de Canadiens font face à une grande insécurité professionnelle. Soit ils ont déjà perdu leur emploi, soit ils travaillent moins d’heures par semaine, et ils sont nombreux à s’inquiéter de l’avenir de leur industrie. Je veux parler des industries qui ont été touchées par la pandémie, par exemple l’industrie du tourisme et des voyages et l’industrie du spectacle, qui ressentent encore les effets de la pandémie et qui se posent des questions au sujet de leur avenir.
Il y a aussi le changement climatique. Beaucoup de Canadiens constatent que le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes ont des impacts sur les chaînes d’approvisionnement, et ils comprennent que l’économie canadienne doit devenir plus durable si nous voulons éviter les pires conséquences du changement climatique. Les Canadiens ont raison de se poser des questions au sujet de leur place individuelle dans ce contexte et de l’impact de ces changements sur leur famille. Cela nous ramène à ce que je disais dans mes remarques liminaires, à savoir qu’il nous appartient à nous, parlementaires, d’essayer en toute bonne foi de trouver des solutions pour donner aux Canadiens une idée plus précise de la façon dont l’économie va évoluer, afin qu’ils puissent mieux planifier leur propre avenir, celui de leur famille et celui de leur collectivité.
La motion dont nous sommes saisis aujourd’hui concerne l’augmentation des prix en cette période de forte inflation, et ce que cela signifie pour les Canadiens qui sont confrontés à la baisse de leur pouvoir d’achat, à l’insécurité professionnelle et à la hausse des prix. Comment pouvons-nous leur venir en aide? Nous avons déjà discuté maintes fois des programmes à long terme que le gouvernement devrait mettre en place. Par exemple, il faut absolument faire quelque chose en ce qui concerne le marché immobilier, même si la situation ne changera pas du jour au lendemain. Il serait en effet très difficile de rendre les logements plus abordables du jour au lendemain, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des mesures qu’on peut prendre dès maintenant pour diminuer progressivement le coût du logement. Il faut indéniablement que les choses bougent davantage dans ce domaine.
Nous sommes encore bien loin d’avoir une politique du logement efficace au Canada, et je le déplore. Cependant, il y a une chose que le gouvernement pourrait faire dès maintenant, et les néo-démocrates le pressent de le faire, c’est tout simplement de voir à ce que les fonds publics qui sont investis dans la construction de logements abordables servent vraiment à construire des logements abordables.
Or, on sait bien que ce qui en a été l’obstacle principal, c’est la définition du logement abordable dans la Stratégie nationale sur le logement, car c’est la façon dont les libéraux, au départ, ont choisi de définir ce terme qui a rendu les logements abordables inaccessibles à un trop grand nombre de Canadiens. Nous pourrions donc modifier cette définition pour garantir que les projets qui reçoivent des fonds publics servent à construire des logements vraiment accessibles aux personnes qui en ont le plus besoin. C’est quelque chose que nous pourrions faire à long terme.
Par ailleurs, le NPD a souvent fait la promotion des garderies dans ses plateformes électorales. Les libéraux nous ont toujours dit que c’était irréaliste, que c’était impossible, qu’il y avait trop de chevauchements de compétences, que les provinces n’accepteraient jamais et que ce n’était pas le rôle du gouvernement fédéral. Je vois des libéraux opiner de la tête, car ils se souviennent sans doute de la campagne électorale de 2015, quand ils répétaient ces arguments ad nauseam. Ils se souviennent aussi sans doute de la législature qui a suivi, où, pendant quatre années, avec un gouvernement majoritaire, ils se sont contentés de répéter ces arguments plutôt que d’essayer de faire quelque chose. Nous constatons aujourd’hui qu’après des années de pressions politiques de la part du NPD, de la société civile et des parents canadiens qui avaient besoin d’aide, les libéraux ont finalement réussi à trouver les moyens de conclure des ententes assez rapidement. Il ne leur reste plus qu’à entériner tout cela dans un projet de loi afin qu’un autre gouvernement ne puisse pas détricoter le tout par la suite, comme l’ont fait les conservateurs avec l’accord canadien sur la santé. Je rappelle à propos de cet accord que les libéraux, par la suite, ont malheureusement décidé de maintenir le statu quo en n'organisant pas de nouvelles rondes de négociations, préférant signer des ententes bilatérales.
Le gouvernement pourrait-il faire certaines choses pour réduire, dans trois, cinq ou dix ans, une partie des prix qui étranglent les ménages canadiens? Bien sûr qu’il le pourrait. Les soins dentaires constituent aussi un grave problème pour les ménages canadiens, car trop de Canadiens n’ont pas d’assurance ou n’ont pas les fonds nécessaires pour se les payer. Plus tôt aujourd’hui, quelqu’un m’a dit que son frère, qui a un assez bon emploi, mais sans assurance dentaire, a dû retourner vivre chez ses parents à l’âge adulte parce que ses soins dentaires coûtent si cher qu’il a dû emprunter de l’argent, et maintenant il ne peut pas vivre de façon autonome tant que sa situation financière ne s’améliore pas. Le gouvernement pourrait s’attaquer tout de suite à la réduction de ces coûts pour aider les Canadiens à l’avenir, l’année prochaine ou l’année suivante.
Nous devons aussi voir ce que le gouvernement peut faire pour améliorer la situation dans l’immédiat, et c’est la proposition dont nous discutons aujourd’hui. Les conservateurs proposent de supprimer la TPS du prix de l’essence à la pompe. Voilà donc une proposition concrète qui aurait un effet immédiat, mais nous devons déterminer si c’est la bonne proposition et si elle n’aura que de bonnes conséquences.
Cette proposition me tracasse parce qu’elle suggère que nous réduisions en priorité le prix du pétrole et du gaz, point. Or, les Canadiens font face à d’autres problèmes en cette période difficile. Je pense que nous voulons essayer de trouver un allégement financier pour les Canadiens sans simplement mettre davantage l’accent sur le pétrole et le gaz, car nous savons, face à la crise climatique, que nous devons cesser de mettre l’accent sur le rôle des hydrocarbures dans notre économie. C’est l’un des problèmes de cette proposition.
Elle pose aussi un problème d’équité. En effet, bien que de nombreux Canadiens soient obligés d’utiliser leur auto pour se rendre au travail et en revenir ou pour aller chercher leurs enfants à l’école, cela ne s’applique pas à tous les Canadiens. D’autres Canadiens n’utilisent pas de voiture, soit parce qu’ils n’en ont pas les moyens, soit parce qu’ils ont choisi d’utiliser d’autres moyens de transport, comme le transport actif ou le transport en commun. Bien des personnes âgées ne conduisent pas parce qu’elles n’ont plus la capacité visuelle requise, leur permis de conduire a été révoqué ou elles ont décidé elles-mêmes de ne plus conduire. La hausse des prix cause aussi des pressions très réelles pour ces personnes. Par conséquent, pour offrir une aide financière immédiate, nous devons adopter une solution qui profite au plus grand nombre de personnes possible, notamment aux personnes les plus vulnérables. Évidemment qu’elle ne devra pas se limiter aux personnes les plus vulnérables, mais elle doit certainement les englober. À mon avis, nous devrions nous demander si la solution représente un juste équilibre. C’est un aspect très important du problème.
Je voudrais dire aussi que, même si je pense qu’un allégement fiscal est un mécanisme qui peut être approprié dans certains cas, j’ai l’intention de proposer un amendement à cette motion à la fin de mon intervention. Je ne peux m’empêcher de penser que cette motion des conservateurs part d’une volonté de toujours trouver une façon de blâmer le gouvernement, alors que nous savons qu’il y a bien d’autres causes à ces hausses des prix.
Le prix élevé de l’essence n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des années, les sociétés pétrolières et gazières trouvent toujours des prétextes pour augmenter les prix. Parfois, et c’est le cas cette fois-ci, c’est dû à une crise mondiale qui échappe au contrôle immédiat du gouvernement canadien, mais parfois aussi, il suffit d’une longue fin de semaine pour qu’elles décident de faire grimper les prix. Si on réduit la taxe sur le prix de l’essence à la pompe sans autre garantie que les prix resteront bas et que ces économies seront transférées au consommateur, on risque de voir les sociétés pétrolières et gazières profiter de l’occasion pour augmenter leurs propres prix afin d’obtenir ce supplément de revenus, au lieu de laisser les consommateurs profiter de cette baisse. Même si je me réjouis de voir le Parti conservateur présenter une proposition concrète, qui doit d’ailleurs être la première depuis le début de cette législature, ce sont là les raisons pour lesquelles nous ne pensons pas que cette proposition soit tout à fait adéquate.
En revanche, ce qui serait adéquat et ce qui s'inscrirait toujours dans la portée de cette motion, puisqu’il s’agirait d'un allégement fiscal pour un produit énergétique dans le contexte d’une inflation importante, ce serait de lever la TPS non pas sur l’essence, mais sur le chauffage résidentiel, car cela bénéficierait à tout le monde. Je sais bien que l’utilisation d’une voiture pour se rendre au travail ou pour d’autres raisons fait partie du quotidien de nombreux Canadiens, et du mien aussi quand je suis chez moi, mais il me semble que les Canadiens peuvent plus facilement décider d’utiliser moins souvent leur voiture qu’ils ne peuvent décider de moins chauffer leur logement.
Quand on habite au Canada en hiver, on est obligé de chauffer son logement. Qu’on soit un aîné vulnérable qui ne peut plus conduire, qu’on décide d’utiliser le transport en commun ou un mode de transport actif, qu’on choisisse de conduire une voiture électrique, on a toujours besoin de chauffer son logement. Si nous voulons vraiment venir en aide à l'ensemble des Canadiens et empêcher que cette motion ne soit encore un moyen détourné de parler du pétrole et du gaz naturel dans cette enceinte parce que certains pensent que cela dérange le gouvernement ou parce qu’ils peuvent s’en vanter auprès des lobbyistes du secteur pétrolier et gazier, alors je pense qu’une proposition concernant le chauffage résidentiel est une solution beaucoup plus appropriée.
Jack Layton a longtemps défendu cet enjeu, et selon nous, ce problème n’a toujours pas été réglé. La TPS ne s'applique pas à de nombreux autres produits essentiels parce que nous reconnaissons que les Canadiens ne peuvent tout simplement pas se passer de certaines choses et nous pensons qu’il est raisonnable de ne pas imposer la TPS sur ces produits. À mon avis, le chauffage des habitations serait une autre solution à envisager.
J’aimerais ajouter autre chose. Évidemment, je ne peux parler que de mon expérience au Manitoba, car je ne suis pas un expert des services publics partout au Canada. Au Manitoba, si un service public veut augmenter ses tarifs, il doit suivre un processus public. Il doit présenter des mémoires à la commission des services publics. Il ne peut pas augmenter tout simplement ses tarifs à volonté, contrairement aux sociétés pétrolières et gazières.
En n’imposant plus la TPS sur le chauffage des habitations, non seulement nous appliquerions un allégement fiscal plus général, mais nous veillerons à ce que les grandes sociétés ne comblent pas la différence pour empocher ces revenus en faisant payer les consommateurs. Dans certaines régions du pays au moins, les sociétés qui envisageraient d’agir ainsi devraient passer par un processus d’examen public avant d’augmenter leurs prix.
Je pense que cette proposition, que je vais présenter officiellement sous peu, est meilleure à cet égard. Elle vise notamment plus de gens. Je pense qu’elle est plus susceptible d’aider véritablement certains des Canadiens les plus vulnérables, tout en offrant un allégement réel à la classe moyenne du Canada, qui fait aussi face à de graves difficultés en cette période d’inflation. C’est une meilleure proposition parce que nous avons plus de raisons de nous attendre à ce que les allégements fiscaux ne soient pas simplement absorbés par les entreprises qui augmentent leurs prix. C’est aussi une meilleure proposition parce qu’elle ne nuit pas à un type particulier d’énergie. Il y a des gens qui chauffent leur maison avec de l’énergie renouvelable. D’autres chauffent leur maison à l’électricité. Il y a différentes façons de chauffer une maison, alors cette proposition n’est pas axée uniquement sur le pétrole et le gaz.
Elle continuera aussi à profiter aux Canadiens pendant la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Cette proposition ne prévoit pas un allégement fiscal pour l’utilisation persistante des combustibles fossiles. Elle reconnaît que des gens utilisent des combustibles fossiles pour chauffer leur maison. Elle leur accorde quand même un allégement fiscal, mais elle ne tient pas uniquement compte du pétrole et du gaz pour régler le problème. À mon avis, dans le contexte actuel, il est crucial que nous trouvions un moyen pour que le Canada offre une aide efficace aux Canadiens en cette période difficile tout en continuant d’honorer son engagement très réel à la lutte contre les changements climatiques afin que ceux-ci ne causent pas encore davantage de torts, de turbulences et de bouleversements économiques.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles je suis heureux de participer à ce débat à la Chambre aujourd’hui. J’ai déjà dit que les néo-démocrates sont ici pour travailler dans un esprit de collaboration avec quiconque est prêt à travailler avec eux pour faire ce que nous croyons être dans l’intérêt des Canadiens. Cela ne devrait surprendre personne, surtout en ce jour, où je pense que les néo-démocrates ont prouvé qu'ils sont prêts à collaborer avec d'autres, et ce, en toute connaissance de cause. Nous sommes également disposés à travailler avec les conservateurs pour améliorer cette motion, et nous sommes prêts à le faire. Nous demeurerons prêts à travailler avec tous les députés qui sont disposés à travailler avec nous pour améliorer le sort des Canadiens. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici. C’est ce que les Canadiens attendent de nous. Ce n’est pas seulement ce que les Canadiens attendent des néo-démocrates, c’est ce qu’ils attendent de chacun des députés élus à la Chambre.
C’est dans cet esprit que je propose, avec l’appui du député d’, que la motion soit modifiée par la suppression de tous les mots qui suivent « offrir immédiatement une aide » et par l’ajout de ce qui suit: « aux Canadiens en éliminant la taxe de vente fédérale sur les factures de chauffage domestique des ménages canadiens ».
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Monsieur le Président, j’ai le grand privilège de partager mon temps de parole avec le député de , et je le remercie du travail qu’il accomplit dans sa circonscription.
Il y a de l'excitation dans l'air. Nous devrions être généreux avec les autres députés, et peut-être que le député de était simplement excité par son nouveau poste au sein du cabinet de la coalition. J’attends avec impatience son témoignage au sujet du scandale UNIS et d’autres choses au sein de la coalition. Ce sera un témoignage assez fascinant de la part du député.
Aujourd’hui, je parle au nom des travailleurs de Northumberland-Peterborough-Sud qui se démènent chaque jour pour arriver à joindre les deux bouts. D’un bout à l’autre du pays, nous sommes confrontés à une crise du coût de la vie. Les Canadiens qui ont de la difficulté à faire le plein d’essence, à payer leurs factures de chauffage alors que le temps froid perdure et à mettre de la nourriture sur la table sont de plus en plus nombreux. De plus en plus de Canadiens sont en difficulté et, malheureusement, dans ma belle circonscription de Northumberland-Peterborough-Sud, nous ne sommes pas à l’abri de cette crise.
Quelle est la suggestion ou la solution du gouvernement à ce sujet? Il se pourrait bien que, avec ses partenaires de la coalition, il impose aux Canadiens l’une des plus importantes augmentations d’impôt de l’histoire. Je m'explique. Lorsqu’un gouvernement imprime de l’argent pour le dépenser, les prix augmentent. Plus le gouvernement doit imprimer de l’argent, plus il dépense. Et ça continue. C’est un cycle. Le gouvernement continue à dépenser de l’argent et à en imprimer. Cela fait baisser la valeur de l’argent. Tout coûte plus cher, de nos maisons à nos voitures en passant par l’épicerie. Cela fait baisser la valeur de l’argent. L’inflation a un effet réel, tout comme les impôts. Les 10 $ que nous avions dans notre poche valent maintenant 8 $. Une hausse des coûts de 20 % au cours des dernières années revient à une augmentation des impôts de 20 %. C’est le même impact. Il s’agit bien d’une taxe d'inflation.
Nous en avons la preuve partout. Depuis 1991, nous n’avons jamais vu l’inflation à ce taux de 5,7 %. Le chèque de paie de chaque travailleur diminue de 5 % tous les ans. Les gens ont reçu une baisse de salaire de 5 %, et c’est choquant. Les choses n’allaient pas bien avant. Les sept dernières années ont été difficiles pour les Canadiens. Pas plus tard que l’an dernier, plus de 53 % des Canadiens ont déclaré qu’ils étaient à moins de 200 $ de l’insolvabilité. La solution du gouvernement, c’est plus d’inflation, ou « Justinflation ».
D’année en année, les factures d’épicerie augmentent de 1 000 $. Les députés de la Chambre peuvent probablement tous se le permettre. Les nombreuses personnes productives, de la classe moyenne supérieure et riches peuvent se le permettre, mais cela nuit à la mère célibataire d’Orono qui travaille tous les jours pour payer l’éducation future de ses enfants et mettre de la nourriture sur la table. Elle est allée travailler tous les jours en première ligne pendant la pandémie en gagnant le salaire minimum et elle a maintenant du mal à faire le plein de sa voiture. Elle aimerait probablement un véhicule électrique, comme beaucoup de Canadiens, mais les gens qui ont 100 000 $ pour un véhicule électrique sont de moins en moins nombreux.
Nous pouvons adopter l’approche « qu’ils mangent de la brioche » et demander pourquoi ils n’achètent pas tout simplement un véhicule électrique. C’est déraisonnable. L’incarnation moderne de l’attitude « qu’ils mangent de la brioche » consiste à dire « achetez un véhicule électrique » à quelqu’un qui ne peut pas se permettre de mettre 100 $ d’essence dans sa voiture.
Lorsque nous ajoutons la taxe sur l’inflation à la taxe sur le carbone, nous obtenons une combinaison particulièrement néfaste. J’ai eu l’occasion d’interroger le gouverneur de la Banque du Canada sur l’effet de la taxe sur le carbone. J’ai trouvé étrange qu’il ne puisse pas répondre à une question relativement simple que je lui ai posée à propos de l’effet inflationniste de la taxe sur le carbone. Il n’avait pas de réponse, mais il a eu la gentillesse de me répondre par écrit. Dans sa réponse, il attribuait près de 10 % de l’inflation que nous subissons à la taxe sur le carbone.
Une fois encore, le gouvernement fait la sourde oreille aux besoins de la population de Northumberland-Peterborough-Sud. Sa réponse n’est pas de suspendre la taxe sur le carbone ni même de suspendre l’augmentation de la taxe sur le carbone, parce que le but de la taxe sur le carbone est de rendre l’essence plus chère pour que nous nous tournions vers d’autres solutions. Cet objectif est atteint, chers collègues.
Les gens n’ont pas les moyens d’acheter de l’essence et ils ne peuvent pas s’offrir un véhicule électrique, donc le gouvernement réduit les gens à la pauvreté. Pourquoi ne pas simplement suspendre l’augmentation de la taxe sur le carbone? Les prix de l’essence et du diésel ont déjà augmenté. L’objectif est donc atteint. À ce stade, la taxe n’est que punitive.
Nombreux sont ceux qui n’ont tout simplement pas cette option, y compris dans ma circonscription et ailleurs dans les régions rurales du Canada. J’invite les représentants des circonscriptions urbaines à venir dans ma circonscription rencontrer les gens formidables de Northumberland-Peterborough-Sud. Je les invite à venir rencontrer la mère dont les enfants jouent au soccer qui met de l’essence dans son VUS pour conduire ses enfants à l’entraînement et à lui dire: « Non, vous ne pouvez pas faire ça ». Ils pourraient rencontrer les travailleurs d’usine qui gagnent un salaire raisonnable, mais qui ont quand même de la difficulté à joindre les deux bouts à cause de la taxe sur le carbone et de la taxe sur l’inflation. Je les invite à venir leur dire qu’ils ne peuvent pas mettre de l’essence dans leur voiture et qu’ils ne peuvent pas aller travailler, car voilà le message que le gouvernement leur adresse.
Je veux que le gouvernement réfléchisse sérieusement à cela et à l’effet de cette taxe sur le Canada rural. Je veux qu’il pense aux agriculteurs qui paient des dizaines de milliers de dollars en taxe sur le carbone chaque année. Nous dépendrons de plus en plus des agriculteurs canadiens, non seulement ici au pays, mais ailleurs dans le monde entier, compte tenu de la situation en Ukraine. Nous dépendrons d’eux et que leur faisons-nous vivre? Nous leur faisons payer des dizaines de milliers de dollars en taxe sur le carbone.
Ce n’est pas que les agriculteurs ne veulent pas lutter contre les changements climatiques. Ils le veulent, mais ils n’ont tout simplement pas d’autres solutions. Au Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, nous avons entendu des témoignages selon lesquels il n’existe tout simplement pas de solutions de rechange pour sécher le grain et chauffer les étables, de sorte que les agriculteurs dépendent des combustibles fossiles.
Le gouvernement n’incite pas les gens à lutter contre les changements climatiques. En réalité, il les détourne de la lutte contre les changements climatiques parce qu’ils ne peuvent pas investir dans l’innovation et la technologie dont ils ont besoin. C’est exactement le contraire de ce que le gouvernement souhaite.
Je voudrais parler de ce que dit la motion de l’opposition. Elle vise d'abord à reconnaître que nous traversons une crise de l'abordabilité. Nous connaissons des difficultés sur le plan financier au pays, et les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts. Elle dit ensuite que les Canadiens devraient bénéficier d’un peu de répit. Ils vivent une période difficile avec la crise des opioïdes, la crise du logement, et maintenant, une crise de l’abordabilité. Elle dit que nous devrions leur tendre la main et leur accorder une réduction de 5 % sur l’essence et le diésel qu’ils doivent mettre dans leur voiture pour conduire leurs enfants à l’école, aller travailler et bâtir notre pays. Cela me semble tout à fait raisonnable, et c’est un répit dont les Canadiens ont besoin.
En conclusion, les Canadiens ont eu la vie dure au cours des deux dernières années. Il est devenu de plus en plus difficile pour eux d’acheter une maison. Il y a des gens dans la vingtaine et la trentaine qui ont un bon emploi et qui ont fait tout ce qu’on leur a dit de faire. Ils sont allés à l’école, ils ont appris un métier et ils ont travaillé dur. Ils ont fait tout ce qu’on leur a demandé, mais ils n’ont toujours pas les moyens d’acheter une maison.
Les retraités, les personnes âgées qui ont consacré leur vie à bâtir ce pays peuvent maintenant à peine payer leur épicerie. Leur prospérité et celle de notre pays sont mises à mal par l’attachement de cette coalition à la taxe d’inflation et à la taxe sur le carbone.
Nous devons faire en sorte que le Canada redevienne abordable. Nous devons revenir à la prospérité. Pour l’instant, nous devons donner un peu de répit aux Canadiens, et c’est pourquoi je suis fier de voter pour la motion de l’opposition.
:
Monsieur le Président, je suis bien heureux de prendre la parole aujourd'hui après deux semaines que mes collègues et moi avons passées dans nos circonscriptions respectives.
Comme le dit l'adage, ce n'est pas parce que nous sommes dans nos circonscriptions que nous ne sommes pas au travail. Certains pensent que nous sommes en congé, mais c'est exactement le contraire. C'est dans nos circonscriptions que nous avons le plaisir, la chance, le privilège et le devoir de rencontrer les gens que nous représentons ici à la Chambre des communes et de discuter directement avec eux. Nous sommes d'abord et avant tout les représentants des gens de nos circonscriptions, peu importe pour qui ils ont voté.
Ainsi donc, que ce soit lors d'activités caritatives ou communautaires, au restaurant, au café ou à la station-service, j'ai rencontré au cours des deux dernières semaines des centaines de citoyens de Louis‑Saint‑Laurent avec qui j'ai pu discuter. Un sujet qui les touche directement, comme les gens de toutes les circonscriptions du Canada, c'est l'inflation.
Voilà donc que nous sommes pris aujourd'hui avec un taux d'inflation de 5,7 %, du jamais vu depuis plus de 30 ans. Certaines des personnes qui siègent à la Chambre n'étaient même pas nées la dernière fois que le taux d'inflation était si élevé.
L'inflation touche tout le monde. Elle touche les gens qui doivent faire leur épicerie et qui se rendent compte que se nourrir coûte beaucoup plus cher, soit 1 000 $ de plus par année par famille. S'acheter, par exemple, des fruits, des légumes et de la viande peut coûter de 10 à 15 % plus cher que l'année dernière.
L'inflation touche le logement de façon encore plus brutale, en raison de la bulle immobilière qui frappe notre pays actuellement et qui représente une augmentation de plus de 29 % depuis un an.
L'inflation touche tout le monde et elle n'est pas tombée du ciel. Elle n'est pas arrivée en fin de semaine ni il y a deux semaines, lorsque nous étions dans nos circonscriptions. Cela fait déjà plusieurs mois que l'inflation frappe et qu'elle ne se résorbe pas. Au contraire, la spirale est ascendante et non descendante.
Ce n'est donc pas la première fois que nous abordons cette question ici à la Chambre des communes. Il y a quelques semaines, j'ai interrogé l'actuelle pour savoir ce qu'elle entendait faire pour aider les familles canadiennes en réaction à l'inflation qui les touche directement.
À l'heure actuelle, s'il y a quelqu'un de puissant dans ce Cabinet, c'est bien la vice-première ministre. On verra pour la suite des choses, mais aujourd'hui, elle est particulièrement puissante en tant que ministre des Finances, car elle a plein contrôle sur les leviers économiques pour aider et ne pas nuire aux familles.
La vice-première ministre et ministre des Finances a répondu que le FMI avait déclaré que le Canada a le deuxième taux de croissance le plus élevé des pays du G7. Cela n'aidera certainement pas les gens qui font leur épicerie et qui en arrachent actuellement. Le FMI dit que cela va bien: c'est tant mieux pour le FMI, mais moins pour les gens qui font leur épicerie.
Qu'a-t-elle répondu après? Elle a dit que le Canada allait bien, car son PIB réel avait augmenté de 0,6 %. C'est extraordinaire et cela va certainement mettre plus de nourriture dans le panier d'épicerie des citoyens, n'est-ce pas? Je ne sais pas où elle a trouvé ce concept de PIB réel, mais je n’en ai pas trouvé au supermarché en fin de semaine quand je faisais mes courses. Tous les gens que j'ai rencontrés ne m'ont jamais parlé du PIB réel, sauf la .
Elle est complètement déconnectée, mais demeure une personne très influente au moment où on se parle. On verra pour la suite des choses.
Qu'a-t-elle dit ensuite? Elle a dit qu'il ne fallait pas s'en faire, qu'il n'y avait pas que le Canada qui faisait face à l'inflation et que la situation était pire aux États‑Unis. Or, nous trouvons incroyable de nous comparer au pire. Les conservateurs et tous les Canadiens dignes de ce nom veulent se comparer au meilleur, pas au pire.
Le fait de dire à Mme Tremblay qu'elle ne doit pas avoir peur et qu'il n'y a pas de problème puisque la situation est pire aux États‑Unis ne va sûrement pas l'aider à faire son magasinage. Cela n'ajoutera rien à manger au panier d'épicerie des Canadiens. Or, c'est la réponse du gouvernement libéral sur l'inflation.
C'est pourquoi nous proposons d'éliminer temporairement la TPS sur le secteur de l'essence. J'explique pourquoi nous avons privilégié cette approche.
Tout d'abord, qui est l'un des grands bénéficiaires du taux d'inflation? Malheureusement, c'est le gouvernement. Je dis bien « malheureusement » parce que, malheureusement, le gouvernement profite d'une inflation qui grimpe. En effet, quand les prix grimpent, les revenus augmentent aussi. C'est sûr que la taxe reste à 5 %, mais ce que l'on paie 20 $ aujourd'hui et que l'on payait 15 $ l'année passée va désormais générer plus de taxe. Celui qui en profite, c'est le gouvernement, parce que le gouvernement reçoit plus d'argent avec l'inflation. C'est exactement ce que nous vivons actuellement.
C'est pourquoi nous disons « temporairement ». Au moment où on se parle, alors qu'on est dans la spirale inflationniste et que le gouvernement reçoit des millions de dollars de la taxe, parce que, puisqu'il y a de l'inflation, les prix sont élevés et on ramasse donc plus d'argent, notre mesure temporaire vise à donner une bouffée d'air frais aux familles canadiennes. Nous voulons diminuer la taxe sur l'essence à zéro, et donc l'abolir de façon temporaire.
Pourquoi cibler ce secteur?
Il faut d'abord savoir que, de façon générale, la taxe sur l'essence rapporte au gouvernement 3,5 milliards de dollars. Cela représente autant d'argent qui restera dans les poches des familles canadiennes. Comprenons-nous bien: ce sont les Canadiens qui savent le mieux comment gérer leur argent. C'est à eux de garder cet argent dans leurs poches et de faire les choix qui leur conviennent, plutôt que de payer une taxe et d'envoyer l'argent au gouvernement. En effet, la taxe augmente lorsque l'inflation augmente.
Il y a des gens qui vivent dans un milieu où ils n'ont effectivement pas besoin de prendre leur voiture. Ils n'ont pas besoin de se déplacer. On peut le comprendre. Or, tout le monde n'est pas dans cette situation.
Pour paraphraser mon ami de qui, il y a un mois, avait fait une sortie extraordinaire en disant qu'il faut être conscient que tous les Canadiens ne sont pas au même niveau, mais que tous doivent être entendus, écoutés et surtout respectés. Comme il l'avait si bien dit, ce n’est pas tout le monde qui peut gagner sa vie sur un MacBook au chalet. Voilà la réalité. Dans une sortie extraordinaire où il reprenait presque mot à mot ce que les conservateurs disent, il avait attaqué son propre gouvernement de façon très cinglante. Malheureusement, deux semaines plus tard, il n'a pas voté différemment de son gouvernement. Il vivra avec ses décisions.
Voilà pourquoi nous estimons que le bon chemin à suivre est d'abolir de façon temporaire la TPS sur l'essence. Oui, cela touche directement les familles et les travailleurs qui doivent se déplacer, mais il faut arrêter de voir la taxe sur l'essence comme étant « le gaz qu'on met dans le char ». Cette taxe sur l'essence a un effet beaucoup plus grand.
Quand nous faisons notre épicerie, pensons-nous que les fruits et les légumes tombent du ciel? C'est sûr que non. Les aliments ne sont pas traités et déplacés d'un endroit à l'autre par un simple clignement des yeux, comme le faisait Jinny, mais fort probablement par des véhicules qui utilisent de l'essence. Voilà pourquoi les répercussions de la TPS sur l'essence ne touchent pas seulement les gens qui vont « remplir leur gros pickup avec le gaz ». Cela touche toutes les familles canadiennes, et particulièrement les plus humbles d'entre nous, pour lesquels nous devons avoir du respect.
De notre point de vue, cette mesure est la meilleure. Maintenant, qu'entend faire le gouvernement? D'abord, de quel gouvernement parle-t-on? Parle-t-on du gouvernement qui a été dûment élu il y a environ six mois ou du nouveau gouvernement néo‑démocrate—libéral qui vient d'être inscrit dans notre Constitution? Si c'est le cas, watch out dude, ce ne sera pas très agréable.
[Traduction]
Ce que nous avons appris ce matin, c’est que nous avons maintenant un tout nouveau gouvernement au pays.
[Français]
Êtes-vous allé aux urnes, monsieur le Président? Je n'y suis pas allé non plus. Aucun Canadien n'est allé aux urnes. Or voilà que, ce matin, on apprenait qu'on avait un nouveau gouvernement: le gouvernement néo‑démocrate—libéral.
Qui l'eût cru? Sûrement pas certains ministres du gouvernement actuel que j'ai pu croiser ce matin et qui ne semblaient pas être de très bonne humeur. Peut-être est-ce parce qu'ils s'étaient levés du mauvais pied ou parce que le café manquait de sucre. Je peux cependant dire une chose: tout le monde n'est pas sur le party de l'autre côté. Je dis cela, mais on verra bien. Cela ne fait que commencer.
Je le dis avec un sourire sarcastique. Cependant, je ne le devrais pas. C'est une très mauvaise nouvelle pour les Canadiens de savoir que, dorénavant, même si environ 80 % d'entre eux n'ont pas voté pour le NPD, voilà que c'est maintenant les néo-démocrates qui ont maintenant les deux mains sur le volant. Du moins, une grosse main sur le volant appartient au NPD du Canada. Cela veut malheureusement dire plus de taxes, plus de dépenses, plus de dettes et plus de déficits.
Nous, les conservateurs, pensons aux familles canadiennes. Nous pensons au porte-monnaie des Canadiens. Nous voulons aider directement les Canadiens. C'est pourquoi nous proposons, de façon temporaire, l'abolition de la TPS sur l'essence.
:
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Je tiens à profiter de cette occasion pour faire part aux députés de quelques réflexions sur ma compréhension de base. Je peux dire honnêtement que la question du prix de l’essence m’a toujours intéressé, et ce, dès l’âge de 12 ans quand je pompais de l’essence chez Turbo à 51 sous le gallon. Les députés peuvent faire le calcul pour déterminer le coût par litre; c’était beaucoup moins cher.
Depuis, et cela remonte aux années 1970, c’est une question d’offre et de demande. Je me souviens qu’à la station, il y avait des files d’attente de voitures parce qu’on craignait que les réserves de combustibles fossiles de la Terre s’épuisent. Du moins, c’était l’une des conspirations dont on parlait à l’époque alors que je n’étais qu’un jeune homme de 12 ans. Aujourd’hui, nous parlons à nouveau du prix du carburant. Nous avons observé des augmentations spectaculaires des prix du carburant.
Il est vrai que nous devons replacer les choses dans le contexte actuel. En ce qui concerne ce qui se passe en Europe et les horreurs qui frappent l’Ukraine aujourd’hui — et il nous suffit de regarder les nouvelles pour avoir une très bonne idée des horreurs dont je parle — la Chambre a reconnu à l’unanimité que ce qui se passe en Ukraine est inacceptable. Nous avons reconnu combien ce que le gouvernement russe, et en particulier le président Poutine, fait est choquant. Tôt ou tard, il y a un coût. Nous commençons à le voir à la pompe, alors que la demande mondiale de pétrole est complètement bouleversée aujourd’hui.
Nous avons vu le gouvernement, notamment le , venir parler du Bureau de la concurrence, qui a reçu pour instruction de surveiller de près le prix du carburant et d’intervenir dans toute la mesure du possible en cas de collusion et si les sociétés pétrolières s’aventurent à faire grimper les prix, ce qui toucherait tous nos concitoyens. Nous sommes tout à fait conscients du problème.
Le Parti conservateur, au moyen d'une motion de l’opposition, est passé à la vitesse supérieure. Les conservateurs proposent de réduire la taxe sur le prix du litre d’essence. Cela me pose un problème. Je connais l’intérêt des recettes générales pour les gouvernements nationaux et provinciaux. Elles nous permettent d’offrir les nombreux programmes sociaux que nous avons mis en place au fil des ans. Le Parti conservateur dit de prendre cette mesure à titre temporaire, mais les conservateurs n’ont nullement expliqué ce qu’ils entendent par temporaire.
Cependant, j’ai posé une question plus tôt. Nous avons des gouvernements progressistes-conservateurs ou conservateurs en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario. J’ai demandé lequel d’entre eux a, dans les faits, réduit le prix du litre d’essence en baissant sa taxe sur l’essence. À ce que je sache, aucun ne l’a fait. Ce n’est pas arrivé parce que j’imagine qu’au fond, la préoccupation, c’est le prix général de l’essence et ce que nous pouvons faire pour ne pas nous faire escroquer à la pompe. Les différents ordres de gouvernement ont un rôle à jouer. Comme je le soulignais, pour nous, cela se fait par l’intermédiaire du Bureau de la concurrence, qui surveille la situation.
Nous prenons l’inflation très au sérieux. Si nous regardons les mesures proposées par le Parti libéral du Canada sur la question de l’inflation, de l’élection de 2015 à ce jour, nous voyons que, dès le départ, nous nous sommes montrés très progressistes dans nos idées et dans notre souci d’aider les Canadiens.
Dans le débat hier, j’ai mentionné les allégements fiscaux pour la classe moyenne canadienne et j’ai rappelé que le Parti conservateur s’était prononcé contre ces allégements. Toutefois, pendant les premières années de son mandat, le gouvernement a mis l’accent sur la classe moyenne canadienne et sur les mesures à prendre pour assurer sa croissance. Les résultats des mesures gouvernementales prises pendant ces premières années sont très positifs. L’économie canadienne se portait exceptionnellement bien en comparaison de celle d’autres pays, notamment les États-Unis et des pays de l’Union européenne.
Puis la pandémie a éclaté et les Canadiens se sont serré les coudes une fois de plus pour affronter un virus qui frappait le monde entier. Notre économie a été très durement touchée. Si nous regardons ce que nous avons pu accomplir en travaillant de concert avec les Canadiens et les différents types de programmes de soutien que nous avons mis en place pour les aider, que ce soit la Prestation canadienne d’urgence ou les programmes de soutien direct pour les aînés, les personnes handicapées, les étudiants et tout simplement les personnes vulnérables en général, il est évident que nous étions là pour les Canadiens tout au long de cette période difficile. Cela a porté ses fruits, tout comme nos quatre premières années axées sur la classe moyenne, avant la pandémie, pendant lesquelles nous avons créé plus de 1 million d’emplois.
Si nous comparons le Canada à d'autres pays, que ce soient les États-Unis ou les pays du G20, nos résultats ont été exceptionnels. Nous avons retrouvé plus d'emplois que ceux qui ont été perdus pendant la pandémie. J’aime à croire que cela est étroitement lié aux programmes que le gouvernement a mis en place. De 80 à 85 % de l'argent frais consacré aux mesures d'aide liées à la pandémie venait d’Ottawa, là encore pour soutenir les Canadiens.
L’inflation est devenue préoccupante au cours des deux dernières années et le gouvernement continue d’y prêter davantage attention. À propos de comparaisons, nous devons remettre l’inflation en perspective par rapport à ce qui se passe dans le monde. Le député qui est intervenu avant moi a dit que nous devrions nous comparer avec les États-Unis. Au Canada, le taux d’inflation est de 5,7 %, alors qu’aux États‑Unis, il est de 7,5 %. On nous a ensuite reproché d'établir une comparaison uniquement avec les États‑Unis.
Prenons donc les pays du G20. Si nous faisons la moyenne des taux d’inflation des pays du G20, elle est supérieure à 6 %, ce qui est plus élevé qu’au Canada. Pour un gouvernement, cela ne signifie pas qu’on ne peut pas mieux faire. Nous avons pris des mesures pour contribuer autant que possible de façon positive à l’économie canadienne et à sa croissance. Nous essayons de réduire au minimum certaines répercussions négatives de l’inflation. L’image que donne le Parti conservateur d’un énorme nuage noir qui planerait au-dessus du Canada à cause de l'inflation est quelque peu trompeuse.
Au fond, les politiques gouvernementales que nous avons mises en place donnent d’excellents résultats, surtout si nous nous comparons à d’autres pays. Cela ne veut pas dire qu’il ne reste pas de travail à faire. Nous avons encore beaucoup de pain sur la planche, comme la présentation du budget de 2022-2023 qui, je le sais, reflétera véritablement ce que les Canadiens croient qu'il faut faire aujourd’hui.
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Madame la Présidente, c’est un véritable plaisir de prendre la parole dans cette enceinte au nom des résidants de ma circonscription, Davenport, au sujet de la motion de l'opposition conservatrice qui demande au gouvernement de mettre en œuvre une réduction temporaire de 5 % sur l’essence et le diésel, au titre de la TPS, de la TVH ou de la TVQ, ce qui donnerait lieu à une réduction du prix moyen d’environ huit cents le litre.
Le gouvernement fédéral sait parfaitement que de nombreux Canadiens sont coincés par la hausse du prix de l’essence et par le taux d’inflation élevé en général, mais j’estime que cette motion n’aidera pas les Canadiens. Un congé de taxes sur le pétrole et le gaz pourrait permettre aux sociétés énergétiques d’empocher la différence de coût. Rien ne garantit que les consommateurs canadiens réaliseront des économies à la pompe.
L’augmentation des prix de divers biens est un phénomène mondial, stimulé par le défi sans précédent de la relance de l’économie mondiale, ainsi que par l’instabilité des marchés mondiaux à la suite de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, qui a secoué les marchés des produits de base par une flambée des prix, particulièrement du pétrole, du gaz naturel et du blé. De toute évidence, ce sont les Ukrainiens qui subissent les répercussions les plus directes de la guerre. Nous l’avons dit et répété, notre appui à l’Ukraine ne se démentira pas, et nous continuerons d’exercer des pressions sur la Russie et d’étouffer la capacité du président Poutine de financer son agression non provoquée et illégale.
Comme nous le savons et comme le savent les députés qui forment cette vénérable Chambre, le gouvernement fédéral a agi avec célérité et détermination, de concert avec l’Europe, les États‑Unis et le Royaume‑Uni, pour imposer des sanctions rigoureuses à la Russie. En effet, ce sont les sanctions les plus sévères jamais imposées à une grande économie. Cependant, pour qu'elles soient vraiment efficaces et qu'elles aient un véritable impact, nous devons être prêts à encaisser certaines conséquences défavorables sur notre économie, qui pourraient aussi influer temporairement sur le coût de la vie au Canada.
En plus de la hausse des prix d’un large éventail de produits de base, l’invasion russe fait planer la menace de nouvelles perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui devraient exercer des pressions à la hausse sur les prix. L’Organisation de coopération et de développement économiques estimait récemment, dans un rapport spécial sur les impacts économiques et sociaux et les implications politiques de la guerre en Ukraine, que la croissance mondiale pourrait ralentir d’un peu plus d’un point de pourcentage au cours de la prochaine année, tandis que l’inflation mondiale pourrait augmenter de 2,5 points de pourcentage.
Certes, les secteurs des ressources naturelles du Canada profiteront de la hausse des prix des produits de base, mais cette hausse de prix provoquera d’autres perturbations des chaînes d’approvisionnement et aura de nouvelles répercussions majeures sur l’inflation au Canada, comme on le voit déjà à la pompe.
La pandémie demeure aussi une menace pour les chaînes d’approvisionnement mondiales et l’inflation, à en juger par la récente flambée des infections en Chine et par la nouvelle vague qui commence en Europe. Avec la levée des restrictions liées à la COVID‑19 et la relance des économies mondiales, les prix des biens ont augmenté partout dans le monde. Les économistes de la Banque du Canada et du secteur privé prévoient que l’inflation restera élevée plus longtemps que prévu initialement, mais s’attendent à ce qu’elle revienne à la cible de 2 % d’ici deux ans, au fur et à mesure que la pandémie s’estompera. Comme nous l’avons toujours dit, la relance économique est un processus complexe, et les économies canadienne et mondiale continuent de ressentir les effets de la pandémie.
Cela dit, je tiens à assurer aux Canadiens que le gouvernement fédéral indexe les prestations sur l’inflation, par exemple l’Allocation canadienne pour enfants de même que les prestations versées au titre du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services et les autres prestations destinées aux personnes les plus vulnérables. Je suis très fière que les principales mesures gouvernementales d’aide aux personnes les plus vulnérables de notre société soient rajustées en fonction de l’inflation de sorte que, malgré les fortes répercussions de l’inflation sur notre société, les personnes les plus vulnérables soient protégées. Ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres pays.
Les autres mesures que nous avons mises en place pour aider les Canadiens comprennent la réduction des impôts de la classe moyenne et l’augmentation des impôts du 1 % des Canadiens les plus riches. Nous travaillons aussi très fort pour régler la question de l'abordabilité des logements.
De plus, nous travaillons avec les provinces et les territoires à la mise en place d’un système pancanadien et communautaire d'éducation préscolaire et de garde d'enfants à 10 $ par jour. Ce système rendra la vie plus abordable pour les familles, contribuera à la création de nouveaux emplois, permettra aux parents de réintégrer le marché du travail et favorisera le développement de la classe moyenne, tout en donnant à chaque enfant une chance réelle et juste de réussir. Ce plan national a reçu l’adhésion de la totalité des provinces et des territoires à l’exception de l’Ontario. Je sais que les Ontariens, en particulier ceux de ma circonscription, Davenport, souhaitent que leur province adhère à ce plan très prochainement.
Un cadre robuste de politique monétaire constitue également une excellente arme dans notre arsenal pour maintenir la stabilité des prix et contenir les pressions inflationnistes. Le gouvernement fédéral et la Banque du Canada sont d’avis que la politique monétaire la plus susceptible d’aider les Canadiens est celle qui reste centrée sur la stabilité des prix. C’est pourquoi nous avons annoncé, en décembre dernier, conjointement avec la Banque du Canada, le renouvellement de la cible d’inflation de 2 % pour une période de cinq ans. Cela permettra à la Banque de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible. Depuis que le Canada a adopté un régime de ciblage de l’inflation il y a 30 ans, l’inflation s’est maintenue en moyenne autour de 2 %, ce qui a contribué à la bonne performance du marché du travail canadien. Cela a également favorisé notre croissance économique et notre prospérité.
Le maintien d’un environnement de prix stables pour les Canadiens est l’objectif primordial de la politique monétaire du Canada. C’est le cas depuis 30 ans et ce le sera encore pour les cinq prochaines années. Ce faisant, nous favorisons un marché du travail vigoureux et inclusif qui offre à tous les Canadiens la possibilité d’avoir une bonne qualité de vie. C’est pourquoi l’examen et le renouvellement du cadre de la politique monétaire du Canada tous les cinq ans est un moment si important. Ce renouvellement est essentiel à la réussite économique du pays. Il vise à assurer la continuité et à conserver les mesures qui fonctionnent.
Comme mes collègues peuvent le constater, le gouvernement fédéral travaille déjà d’arrache-pied pour s’attaquer au coût de la vie et rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Heureusement, en offrant un soutien financier important aux Canadiens pendant la pandémie et en évitant les politiques d’austérité nuisibles, nous avons connu une reprise rapide et résiliente jusqu’à maintenant. La majeure partie du plan de relance du gouvernement est axée sur des initiatives favorisant la croissance et la création d’emplois, comme l’investissement dans les services de garde d’enfants et l’adoption de nouvelles technologies qui aideront à accroître l’offre ainsi qu'à augmenter la marge de manœuvre qui permettra à l’économie de croître sans risquer une hausse de l’inflation. Le gouvernement fédéral est passé d’un soutien très généralisé à des mesures beaucoup plus ciblées qui fourniront de l’aide là où le besoin se fait le plus sentir, au moment opportun.
Je suis heureuse de dire que notre plan fonctionne. Le Canada a dépassé son objectif de créer 1 million d’emplois, et ce, bien plus tôt que prévu, et il affiche la plus forte reprise de l’emploi parmi les pays du G7. En fait, en date de février, malgré l’effet temporaire du variant Omicron sur le marché du travail canadien, 112 % des emplois perdus depuis le point culminant de la pandémie ont été récupérés au Canada, et nous dépassons largement les États‑Unis à cet égard, où seulement 90 % des emplois perdus ont été récupérés jusqu’à maintenant. Le PIB du Canada est maintenant revenu au niveau d’avant la pandémie, la reprise économique est sur la bonne voie et l’accent est maintenant mis sur le maintien et l’amélioration du potentiel de croissance du Canada.
Cependant, nous savons qu’il est possible d’en faire plus, surtout au sortir de la COVID‑19. Malgré un rendement économique impressionnant dans certains secteurs, comme je l’ai dit plus tôt, le gouvernement est conscient du phénomène mondial de l’inflation élevée et de ses répercussions sur le coût de la vie, y compris la hausse des prix à la pompe.
Le gouvernement fédéral a mis et continuera de mettre l’accent sur des mesures qui créeront des emplois et de la croissance et qui rendront la vie plus abordable pour les Canadiens, non pas en réduisant temporairement de 5 % la taxe sur l’essence et le diésel, mais en prenant des mesures concrètes et significatives qui stimuleront notre économie, fourniront des emplois bien rémunérés à la classe moyenne et créeront de la prospérité pour les Canadiens maintenant et dans les prochaines années. Il s’agit là d’une priorité fondamentale qui constituera la pierre d’assise du prochain budget.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir d’être ici aujourd'hui.
[Traduction]
C'est toujours un honneur de prendre la parole au nom des bonnes gens de Central Okanagan—Similkameen-Nicola au sujet d'une question aussi importante.
À Kelowna, le prix de l'essence est élevé, soit environ 1,84 $ le litre. À Merritt, une région où l'on proteste souvent contre le prix élevé de l'essence, il s'élève à 1,93 $ le litre. Nous vivons une période difficile, et ces prix aggravent de nombreux problèmes auxquels notre pays est actuellement confronté.
Avant de poursuivre, je voudrais signaler que je vais partager mon temps de parole avec la formidable députée d'.
Des retraités me disent que le coût de l'épicerie ne cesse d'augmenter. Ces coûts élevés seront alourdis par l'augmentation du coût du transport en raison du prix élevé de l'essence et du diésel. Les navetteurs doivent pouvoir se rendre au travail et, en raison de l'augmentation du prix des maisons dans ce pays, les gens vivent maintenant de plus en plus loin de leur lieu de travail. Cette situation a un prix, et le prix record de l'essence rend la vie de moins en moins abordable.
À vrai dire, le Parti conservateur du Canada parlait de ces questions lors des élections de 2019, lorsque mon ami de Winnipeg s’est joint à nous. Nous avons parlé du fait qu’il était temps pour les gens d’avancer. En tant que parti, nous avons parlé des pressions très réelles que les Canadiens ressentent, mais le gouvernement libéral n’a fait qu’ajouter à la douleur.
Les députés libéraux peuvent dire qu’ils ont ajouté une clause inflationniste à un programme ou un autre, mais les gens de la base, les travailleurs pauvres et les familles à faible revenu qui n’ont pas d’enfants doivent payer des cotisations plus élevées au Régime de pensions du Canada. À compter du 1er avril, ils devront payer des taxes sur le carbone plus élevées, que ce soit dans ma province, la Colombie-Britannique, où elles passeront à 50 $ la tonne, ou dans n’importe quel autre régime que nous avons au Canada, y compris le filet de sécurité.
Le gouvernement continue sans cesse d’en rajouter. Il est incroyablement important pour nous de proposer des choses qui contribueront à améliorer la situation. Quelqu’un m’a dit un jour que parfois la vie n’est pas facile, mais qu’on peut toujours la rendre plus facile, alors ce plan plein de bon sens pour réduire de 5 % de la TPS ou son équivalent harmonisé dans tout le pays afin de donner à chaque Canadien un répit quand il fait le plein à la pompe sera incroyablement important pour de nombreuses raisons.
La première raison est que, de toute évidence, nous assistons à de fortes augmentations du prix de l’essence. Contrairement à certains des discours du NPD et d’autres, qui disent soudainement que ce sont les grandes pétrolières qui en sont la cause, nous savons qu’il y a une instabilité internationale liée à la situation en Ukraine. Encore une fois, je suis de tout cœur avec les gens qui souffrent en Ukraine en ce moment et qui luttent pour leur liberté et leur souveraineté mêmes. Cela a entraîné une hausse des prix dans le monde, et donc cette variable, lorsque nous additionnons la facture, augmente également.
Ensuite, nous avons des taxes fixes sur le gaz, comme la taxe d’accise qui va aux municipalités. Ensuite, nous avons la taxe sur le carbone qui vient s’ajouter à cela. Ce qui se trouve par-dessus tout et qui multiplie et aggrave tous les maux, c’est la TPS. La TPS sur l’essence et le diésel multiplie et aggrave cette douleur, la rendant absolument intolérable et pire encore.
[Français]
L'inflation fait mal, surtout aux plus vulnérables. Elle touche les communautés rurales et éloignées qui sont totalement dépendantes des aliments et des produits de base qui doivent être transportés en camion.
Jusqu'à présent, le gouvernement libéral n'a pas répondu à nos appels à l'action visant à rendre la vie plus abordable. La TPS sur l'essence et le diésel, à cause du prix élevé du pétrole brut, constitue une manière pour le gouvernement d'augmenter ses revenus.
[Traduction]
Je dois insister sur ce point. Il s’agit de revenus exceptionnels que le gouvernement reçoit. Habituellement, il reçoit entre 3,5 et 5 milliards de dollars, selon l’année, mais c’est dans des conditions normales et non pas ce que nous voyons aujourd’hui.
[Français]
Comme je l'ai dit plus tôt, le 1er avril, la taxe sur le carbone augmentera en Colombie-Britannique et dans toutes les provinces qui ont leurs propres systèmes ou qui sont soumises à la taxe fédérale sur le carbone.
La TPS viendra s'ajouter à cela. Autrement dit, il s'agit d'une taxe sur la taxe. Cela va aggraver la douleur causée par le prix élevé de l'essence et par la hausse de la taxe sur le carbone. C'est la raison pour laquelle nous voulons une diminution de 5 %. Ainsi, chaque Canadien aura plus d'argent pour faire face au taux d'inflation le plus élevé depuis 30 ans.
[Traduction]
Ce sont les plus hauts niveaux des 30 dernières années, les plus hauts que j’ai vus de toute ma vie, et le gouvernement semble tout simplement indifférent. Certains diront qu’il est stoïque; je dirais qu’il est simplement indifférent. Il faut en faire plus. Encore une fois, il s’agit d’une mesure pleine de bon sens qui permettrait de faire face à l’escalade des prix de l’essence causée par le coût du pétrole brut.
De plus, pendant que j’ai la parole, je vais souligner les problèmes que nous avons dans notre pays au sujet des pipelines. En Colombie-Britannique, nous avons en fait un déficit net chaque jour, un déficit structurel de gaz qui n’est pas raffiné en Colombie-Britannique, et cela fait monter le prix là-bas. Le fait d’avoir des pipelines et un système adéquat aiderait à résoudre ce problème. Malheureusement, le gouvernement s’est montré plutôt indifférent au sujet de ce problème. Il peut dire qu’il a acheté un pipeline, mais, encore une fois, cela représente des milliards et des milliards de dollars. Je crois que les estimations au départ étaient de 5,5 milliards de dollars pour le projet initial et d’environ 12 milliards de dollars pour l'expansion de TMX, mais, ô surprise, on en est maintenant à plus de 21,5 milliards de dollars, et le gouvernement ne veut toujours pas dire quand le projet sera terminé. Tous ces coûts sont incorporés et amplifiés par la TPS. Si nous voulons voir comment les camionneurs peuvent acheminer les denrées aux magasins au meilleur coût possible afin que les retraités et les familles puissent acheter des aliments nutritifs à prix abordable, il faut leur accorder un répit.
Les années précédentes, lorsque nous avons dit que le gouvernement devrait reporter ou réduire la taxe sur le carbone, il s’y est complètement opposé. J’espère que le gouvernement le fera. Lorsque je suis arrivé ici en 2011, la première chose que j’ai remarquée, c’est que, souvent, la question n’est pas de savoir si une idée est bonne ou non; le bien-fondé d’une idée dépend souvent de la personne qui la propose. J’espère vraiment que les députés du gouvernement, en face, et des autres partis d’opposition, y compris le Bloc, reconnaissent qu’en fin de compte, une bonne idée est une bonne idée. Je ne peux plus dire ce qu’est le NPD; peut-être que les députés néo-démocrates pourraient éclaircir leur position pour moi.
Partout dans ce grand pays, les gens de toutes nos circonscriptions, pas seulement la mienne, doivent se serrer la ceinture. Si nous voulons qu’ils continuent à appuyer d’autres mesures qui sont importantes pour les députés, ils doivent sentir que nous prenons soin d’eux, que nous pensons à eux lorsque nous marchons et mâchons de la gomme, que nous essayons de les soutenir comme nous avons soutenu des gens à l’échelle internationale et que nous essayons de faire en sorte que nos enfants et les retraités canadiens aient un accès abordable à des aliments nutritifs. Ne me lancez pas sur les communautés du Nord. Encore une fois, les régions rurales et éloignées paient toujours le prix fort.
Je ne suis pas sûr du temps qu’il me reste, alors permettez-moi de résumer.
Je prie tous les députés dans cette enceinte de jeter un coup d’œil à la proposition. Il s’agit d’une réduction de 5 % à un moment où le gouvernement bénéficie d’une telle manne. Que ce soit attribuable à l’inflation ou à une hausse de la taxe sur le carbone ou du prix du pétrole brut, le gouvernement engrange une tonne de recettes, alors disons simplement: « Ça suffit. Faites une pause. Accordez une réduction temporaire. Ramenez à zéro les 5 % et laissez les Canadiens garder un peu plus d'argent lorsqu’ils vont faire le plein d’essence ».
C’est une suggestion simple, et j’attends avec impatience les questions et les observations. J’aime toujours entendre ce que mes collègues ont à dire.
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Madame la Présidente, j’aimerais pouvoir dire que je suis heureuse de prendre la parole à la Chambre pour parler de cette motion, mais ce serait faux dans ce cas-ci. Les circonstances qui ont rendu nécessaire la présentation de cette motion effacent entièrement les nobles sentiments que j’éprouve habituellement lorsque je prends la parole à la Chambre.
Le prix du carburant a augmenté, nous le savons tous. Nous pouvons nous asseoir ici et débattre des raisons macroéconomiques pour lesquelles nous en sommes arrivés là. Nous pouvons pointer du doigt les différents gouvernements, les organismes de réglementation, les associations internationales, etc., mais à quoi bon? Qu’est-ce que pointer du doigt les organismes gouvernementaux apporterait aux propriétaires d’entreprises dont j’ai parlé pendant la période de questions de la dernière semaine de séance? En fait, aucune querelle dans cette enceinte au sujet des gouvernements précédents ne fera baisser les factures de carburant exorbitantes que les Canadiens doivent payer.
Des gens de tous âges et à toutes les étapes de leur vie doivent composer avec ces coûts. Il n’y a pas de marge de manœuvre dans leur budget pour cette augmentation car le paiement minimum exigé sur leurs cartes de crédit dont la limite est atteinte constitue leur principale préoccupation. Les querelles à propos de l’OPEP ou les allégations de cupidité des sociétés pétrolières et gazières n’aident en rien le jeune couple de Stirling auquel j’ai parlé plus tôt aujourd'hui, le retraité de Bath auquel j'ai parlé la semaine dernière ou le monsieur de Tamworth qui m’a envoyé un courriel ce matin pour demander de l’aide. Les mots creux et les discours intimidants de politiciens verbeux deviennent lassants et ne seront d’aucune utilité.
Cependant, cette motion serait utile. Voilà pourquoi il est essentiel que nous l’adoptions aujourd’hui et que nous le fassions à l’unanimité, afin que nous puissions dire à nos concitoyens que nous avons pris cette mesure ensemble. Nous avons mis de côté les rancunes professionnelles, notre orgueil et notre loyauté envers nos partis pour accorder un répit financier à ceux qui souffrent de ces prix exorbitants du carburant.
Il n’est pas du tout étonnant que les députés qui ont la chance de représenter les circonscriptions les plus rurales du Canada soient particulièrement sensibles à cet enjeu. Que mes collègues plus urbains de tous les partis me comprennent bien: je ne veux pas minimiser l’effet des prix du carburant sur leurs concitoyens. Je sais qu’ils souffrent eux aussi, mais la simple réalité est que les habitants des régions rurales du Canada, comme ceux d'Hastings—Lennox and Addington, dépendent davantage du carburant que les lobbyistes du centre-ville de Toronto ou les fonctionnaires d’Ottawa. Il n’y a pas de circuit d’autobus entre Eldorado et Enterprise. Il n’y a pas de transport léger sur rail de Bancroft à North Thurlow. Beaucoup de gens ne vivent pas à distance de marche de leur lieu de travail. C’est le cas de la vaste majorité des électeurs, de mes concitoyens et des êtres humains: ils doivent se déplacer en voiture, et que l'on me croie quand je dis que se déplacer dans Hastings—Lennox and Addington prend beaucoup d’essence. Les distances sont longues.
Les agriculteurs, qui ont souvent investi des millions de dollars dans leur équipement, n’ont pas la possibilité de recourir à un quelconque crédit d’impôt pour convertir leur flotte à l’électricité, pas plus que les transporteurs, les forestiers ou tout autre propriétaire de petite entreprise dépendant de tout type de machinerie.
Un autre point qui est souvent oublié est celui du chauffage résidentiel. La semaine dernière, j’ai parlé à une personne âgée qui vit d’un revenu fixe. Cet homme vit dans la localité rurale de Marmora. Les gens là-bas ne peuvent pas se convertir à une option de chauffage plus économique, non seulement parce que le coût en est prohibitif, mais parce que dans bien des cas, comme le sien, l’infrastructure n’existe tout simplement pas.
Ce sont des gens bien. Beaucoup d’entre eux ont été élevés dans la mentalité qui dit de travailler fort et de s'amuser encore plus fort. Ces gens paient leurs impôts, font du bénévolat dans leur communauté, entraînent des équipes sportives et cuisinent pour les fêtes d’école et les bazars d’église. Ce sont des Canadiens qui dépendent de leur véhicule pour se rendre au travail et conduire leurs enfants à leurs activités. Ce sont des Canadiens et des groupes sans but lucratif qui dépendent de leur véhicule pour continuer à servir leurs concitoyens. Ils ont besoin d’un répit, et le plus tôt sera le mieux.
Ils ne méritent pas de souffrir des prix paralysants du carburant. Il faut faire quelque chose, et, aujourd’hui, nous pouvons faire quelque chose. Aujourd’hui, nous pouvons demander au gouvernement de suspendre la TPS sur le carburant et d’accorder un répit aux Canadiens. Cela permettrait de réduire immédiatement les prix à la pompe d’environ 8 cents le litre. Je reconnais que cela ne règle pas le problème, mais c’est utile. Le fait est que 53 % des Canadiens ne peuvent pas suivre le rythme de l’augmentation des coûts. La hausse des prix du carburant fait augmenter le coût de tout. Il ne s’agit plus d’une onde de choc, mais d’un raz de marée, et les Canadiens le ressentent partout au pays.
J’exhorte les députés à y réfléchir. L’opposition officielle propose une solution réaliste, concrète et directe pour les Canadiens qui souffrent des prix élevés. Jusqu’à présent, la réaction de cette législature à ces hausses du prix de l’essence a été tout à fait inadéquate. Un vote contre cette motion est un vote pour le statu quo. C’est un vote contre la personne âgée à faible revenu qui est obligée de choisir entre se chauffer ou se nourrir. C’est un vote contre le parent seul avec quatre enfants qui se démène pour joindre les deux bouts. C’est un vote contre l’agriculteur qui produit la nourriture pour nos villes. C’est un vote contre l’étudiant en difficulté qui a trois emplois de service en ville pour payer ses études.
C'est une bonne motion. Elle aiderait les gens de toutes nos circonscriptions. Une motion de l'opposition ne devrait pas susciter automatiquement une frénésie partisane de la part des autres partis. C'est pourtant ce qui arrive beaucoup trop souvent. Même si je ne suis pas surprise, je suis extrêmement déçue que le NPD ait officiellement indiqué aux libéraux qu'il appuiera toutes les mesures, quelles qu'elles soient, pour assurer la survie du gouvernement minoritaire.
Au-delà des allégeances politiques, cette option ne se trouvait pas sur le bulletin de vote. Ce n'est pas un très bel exemple de démocratie. Aujourd'hui, j'implore les députés qui s'opposent à la motion d'au moins envisager d'écouter les gens de leur circonscription qui crient à l'aide. S'ils ne l'ont pas déjà fait, ils devraient demander à leur personnel de lire les courriels qui leur ont été envoyés et d'écouter les messages laissés dans les boîtes vocales. Je peux garantir que leur personnel aura de nombreux cas à leur soumettre.
Il faut essayer d'imaginer les nuits d'insomnie causées par les hausses de prix. Les députés qui s'opposent à la motion pourraient au moins réfléchir à d'autres mesures pour alléger le fardeau financier qui a été créé par les politiques économiques à courte vue des gouvernements du monde, un fardeau qui repose sur les épaules des aînés, des chefs de famille monoparentale, des communautés autochtones, des agriculteurs et des habitants des régions rurales du Canada. Ils peuvent agir.
C'est ce pour quoi nous avons été élus à la Chambre: pour agir. Si des députés doivent voter contre la motion, que ce soit en raison des pressions exercées par leur whip ou la direction de leur parti, j'espère qu'ils écouteront ce que leurs collègues et les gens de leur circonscription ont à dire, qu'ils transmettront ces propos à leur caucus et qu'ils établiront une solution plus acceptable pour le Parlement. Personne dans nos circonscriptions, en particulier dans les régions rurales, ne peut se permettre l'indécision et l'indifférence qui sont répandues chez les politiciens à Ottawa. Le statu quo n'est pas acceptable. Nous devons faire mieux pour les gens de nos circonscriptions, peu importe notre allégeance politique.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Le gouvernement est très conscient qu'il y a en ce moment des pressions inflationnistes partout dans le monde. Tous les pays de la planète doivent relever le même défi, celui de relancer l'économie mondiale. Nous devons tous composer avec les perturbations des chaînes d'approvisionnement.
À cela s’ajoute l'instabilité actuelle des marchés mondiaux, en raison de l'attaque de l'Ukraine par la Russie. Cette invasion a engendré une hausse du prix des matières premières, ce qui occasionnera une pression à la hausse sur les prix.
Les Canadiens s'inquiètent de la hausse du coût de la vie et nous les comprenons. Je tiens à rassurer la Chambre et lui dire que le gouvernement prend des mesures concrètes pour aider les Canadiens à absorber la hausse du coût de la vie. Le gouvernement est là pour soutenir les Canadiens et les Canadiennes, particulièrement les plus vulnérables.
Il faut aussi mettre les choses en contexte. Le taux d'inflation au Canada se situe présentement à 5,7 %. L’inflation au Canada est moins élevée qu’elle ne l’est aux États‑Unis et au Royaume‑Uni. Elle est aussi moins élevée que la moyenne des pays du G7, du G20 et de l’OCDE.
Les taux les plus élevés au Canada sont ceux qui mesurent la reprise économique. Il y a davantage de Canadiens et de Canadiennes qui travaillent maintenant qu’avant la pandémie. Il y a davantage d’entreprises ouvertes au Canada présentement qu’avant la pandémie. Le nombre actuel d'emplois au Canada se situe à 112 % de ce qu'il était au creux de la pandémie, malgré l'effet qu’a eu le variant Omicron sur le marché du travail canadien. C’est une performance nettement supérieure à celle des États‑Unis, où seulement 90 % des emplois perdus ont été récupérés jusqu'à présent.
Le produit intérieur brut réel du Canada dépasse maintenant son niveau d'avant la pandémie. La reprise économique est bel et bien engagée, même si elle se fait plus lentement dans certains secteurs. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons maintenu des mesures ciblées qui fournissent de l'aide là où c’est nécessaire.
Il est vrai que l'invasion russe en Ukraine représente une nouvelle source majeure d’incertitude pour l’économie mondiale et qui entraîne une hausse marquée des prix du pétrole et des produits agricoles.
Cela dit, j’espère que le député d’ sera d’accord avec moi pour reconnaître que les mesures prises contre la Russie étaient et sont encore nécessaires. Il fallait agir de façon rapide et décisive et le gouvernement canadien l’a fait. Nous avons agi de concert avec l'Union européenne, les États‑Unis et le Royaume‑Uni pour mettre en place les sanctions les plus sévères jamais imposées à une économie majeure. Pour que ces sanctions soient vraiment efficaces et pour qu’elles aient un effet réel, nous devons être prêts à ce qu'il y ait des conséquences temporaires pour notre propre économie.
Cela dit, je rappelle au député d’Abbotsford et à l’ensemble de la Chambre que les programmes d’aide du gouvernement sont indexés à l'inflation. Cela permet d'assurer que les prestations versées aux Canadiens augmentent en fonction de la hausse du coût de la vie. C’est le cas de l’Allocation canadienne pour enfants, du crédit pour la taxe sur les produits et services, du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
D’ailleurs, puisque je parle de la Sécurité de la vieillesse, à compter du mois de juillet, nous augmenterons cette pension pour les personnes de 75 ans et plus. Environ 3,3 millions de personnes en profiteront. Aucune action ne sera requise de leur part. Ces aînés recevront automatiquement le paiement supplémentaire s'ils sont admissibles. Cette augmentation de 10 % procurera un montant supplémentaire de 766 $ au cours de la première année aux aînés qui reçoivent la pleine pension.
L’Allocation canadienne pour enfants dont je parlais est aussi un élément clé de nos efforts pour rendre la vie des familles canadiennes plus abordable. Ce programme vient en aide à trois millions et demi de familles avec enfants chaque année. Par rapport aux précédents régimes de prestations pour enfants, le programme met plus d’argent dans les poches de 9 familles canadiennes sur 10.
L’Allocation a déjà aidé 435 000 enfants à sortir de la pauvreté et, chaque année, les paiements sont indexés pour suivre l’augmentation du coût de la vie. Nous travaillons également avec les provinces et les territoires pour que les parents canadiens de partout au pays aient accès à des services d’apprentissage et de garde de jeunes enfants à un coût moyen de 10 $ par jour. Nous avons conclu des ententes avec neuf provinces et les trois territoires et poursuivons nos discussions avec l’Ontario.
J’ai lu avec attention la motion présentée par le député et force est d’admettre qu’elle ne pourrait pas faire grand‑chose pour plusieurs Canadiens. La motion demande au Parlement fédéral de réduire la taxe de vente du Québec sur l’essence et le diésel. Cela ne relève pas des compétences fédérales et nous ne pouvons pas réduire une taxe provinciale. Le gouvernement du Québec a déjà indiqué qu'il n'avait nullement l'intention de réduire la taxe. Le député d'Abbotsford peut la contester s'il le veut.
Comme je l'ai dit plus tôt, notre gouvernement est conscient que l'inflation élevée à l'échelle mondiale a un impact réel au Canada. Nous resterons vigilants. Nous continuerons d'être là pour tous les Canadiens et les Canadiennes, pour rendre la vie plus abordable pour les familles, pour bâtir une économie résiliente, pour nous assurer que personne ne soit laissé pour compte et pour bâtir une économie plus forte, plus juste, plus compétitive et plus prospère. Nous voulons bâtir un Canada, y compris au Québec, durable et solidaire, plus juste et plus équitable, car personne ne peut rester derrière.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet de la motion de l’opposition présentée par mon collègue conservateur, le député d’.
Les députés ont peut-être remarqué qu’il règne aujourd’hui à la Chambre et dans tout Ottawa une atmosphère indubitablement non partisane. C’est dans cet esprit positif et productif que je souhaite inviter les députés conservateurs à travailler en partenariat avec nous afin de servir au mieux les intérêts des Canadiens.
Je commencerai donc par remercier le député d’ d’avoir soulevé cette question très importante qui préoccupe, je le sais, de nombreuses familles dans tout le pays, de sa région à la mienne, et je veux parler du prix de l’essence. Il est assez déroutant, à première vue, de constater qu’un problème très personnel pour beaucoup de Canadiens, le prix à la pompe, est également lié à ce qui se passe à l’autre bout du monde, avec la guerre brutale, illégale, gratuite et injustifiée que la Russie livre à l’Ukraine, une invasion, faut-il le souligner, qui est financée par la ressource même dont nous parlons aujourd’hui.
L’invasion illégale menée par Vladimir Poutine a entre autres pour conséquence une forte augmentation du prix du pétrole et du gaz dans le monde, y compris ici même, au Canada. Les Canadiens sont prêts à faire des sacrifices pour préserver la liberté du peuple ukrainien et la sécurité de l’Europe, mais nous savons que c’est sur ceux qui peuvent le moins absorber de fortes hausses des prix de l’énergie que l’augmentation du prix du pétrole pèse le plus. Telle est la dure réalité dont nous, parlementaires, devons tenir compte.
Nous devons examiner sérieusement notre dépendance à l’égard d’une ressource dont les prix sont tellement instables que des situations soudaines, comme les actes odieux d’un dictateur à l’autre bout de la planète, peuvent avoir des conséquences désastreuses sur la capacité de nos concitoyens à payer le chauffage de leur logement ou le plein d'essence pour aller travailler. Cependant, voici en quoi les conservateurs se démarquent des autres partis à la Chambre. Ils y voient une occasion de miser encore plus sur cette ressource instable alors que cela ne ferait que compromettre encore plus le bien-être financier des Canadiens à faible revenu ou à revenu moyen qui subiront de plein fouet la prochaine hausse soudaine du prix de l’essence, comme aujourd’hui.
Il y a une autre solution, meilleure. Comme mon père me l’a appris il y a longtemps, quand on est dans un trou, il faut arrêter de creuser.
La hausse du prix de l’essence ne fait que renforcer le besoin d’accélérer la transition vers une économie carboneutre et des sources d’énergie qui ne seront pas soumises à des fluctuations de prix générées par l’actualité internationale. Ces énergies seront renouvelables, comme le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert. Le programme Ville solaire d’Halifax constitue un excellent exemple, car il favorise l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits de maison. Ce programme est subventionné grâce au Fonds municipal vert, une initiative de la Fédération canadienne des municipalités financée par le gouvernement du Canada.
Nous avons maintenant l’occasion de montrer que le gouvernement fédéral ne mettra pas à nouveau les Canadiens à faible et moyen revenu dans cette situation difficile, et il faut pour cela définir comment nous distribuons les deniers publics pour soutenir la croissance verte et la stabilité des prix de l’énergie que les Canadiens méritent. Nous l’avons déjà fait de nombreuses manières, et voici quelques exemples dans ma circonscription, à Halifax.
Cet été, j'ai annoncé la part fédérale d'un financement conjoint de 112 millions de dollars sollicitant tous les ordres de gouvernement pour l'achat de 60 nouveaux autobus à batterie et à émissions nulles, un investissement qui contribuera à électrifier le transport en commun d'Halifax et à éliminer 3 800 tonnes d'émissions par an d'ici 2030. Ce financement comprend également la mise en place d'une infrastructure de recharge pour le parc de véhicules. En juin, j'ai annoncé un investissement de 5,5 millions de dollars pour soutenir la création d'un système d'énergie renouvelable local dans la zone de réaménagement de l'échangeur Cogswell, au centre-ville d'Halifax. Fondé sur l'extraction de la chaleur résiduelle des effluents traités au centre-ville d'Halifax, ce projet fournira aux résidants une source d'énergie propre et à tarif stable pour des années à venir.
Je suis fier du travail que j'ai accompli en tant que secrétaire parlementaire de la ministre de l'Infrastructure et des Collectivités en ce qui a trait à l'élaboration de la première stratégie pour le transport actif au Canada, du jamais vu dans notre pays. Cette stratégie est assortie d'un fonds de 400 millions de dollars. Cette somme s'ajoute aux 25 millions de dollars de financement auquel souscrivent les trois ordres de gouvernement pour améliorer le réseau de pistes cyclables d'Halifax et faire en sorte qu'on puisse y accueillir des gens de tous les âges et de toutes les capacités.
Comme dernier exemple, je peux vous dire que des discussions fécondes sont en cours entre le gouvernement fédéral et les provinces de l'Atlantique en vue du développement de la boucle de l'Atlantique, un réseau électrique interconnecté et propre qui servirait de base à une économie concurrentielle et électrifiée dans toute la région.
Ce ne sont là que quelques-unes des nombreuses mesures que nous avons prises, mais nous pouvons encore faire davantage pour réduire et stabiliser les coûts de l'énergie pour les Canadiens, afin d'éviter de nous retrouver à nouveau dans cette situation. Le prochain budget fédéral offre cette possibilité. Dans le cadre des consultations prébudgétaires, j'ai fait parvenir un sondage aux résidents d'Halifax et j'ai reçu un nombre impressionnant de réponses. Beaucoup de répondants se disent préoccupés par le coût de la vie en général et par le coût de l'énergie en particulier.
Par conséquent, j’ai écrit à la pour lui soumettre deux idées qui, selon moi, mériteraient d’être prises en considération. La première consiste à accélérer la mise en œuvre des prêts sans intérêt pour les rénovations écologiques, annoncée dans le budget 2021. Cela permettrait aux Canadiens de réduire leur facture d’énergie et de se prémunir contre de nouveaux chocs pétroliers à l’avenir. La seconde est une accélération des efforts de notre gouvernement pour soutenir l’adoption de véhicules sans émission, notamment en ajoutant 50 000 nouvelles bornes de recharge pour véhicules électriques et stations d’hydrogène au réseau croissant du Canada et en élargissant les incitatifs à l’achat de véhicules sans émission, qui ont remporté un énorme succès.
Des travaux sont déjà en cours à Halifax pour préparer cette transition des transports. En effet, l’an dernier, j’ai annoncé du financement pour la mise en place de solutions énergétiques rentables qui favoriseront la création d’un système intelligent de recharge pour véhicules électriques intégré au réseau électrique en Nouvelle-Écosse. Je crois que ces idées productives sont nécessaires pour s’attaquer à ce qui est à l'origine de la pression exercée sur les Canadiens, à savoir notre dépendance à l’égard d’une ressource volatile pour chauffer nos maisons et alimenter nos véhicules.
En fin de compte, il s’agit d’utiliser le pouvoir du gouvernement pour aider les Canadiens qui en ont besoin. Cependant, le mécanisme présenté par les conservateurs dans la motion d’aujourd’hui n’est pas celui qui permettra d’atteindre l’effet désiré. Même si je crois que les conservateurs ont soumis cette suggestion parce qu’ils veulent offrir un soulagement à la pompe, il n’y a aucune garantie que la mesure qu’ils proposent fera quoi que ce soit de la sorte. En fait, elle pourrait permettre aux sociétés d’énergie d’empocher des profits encore plus astronomiques, comme elles l’ont fait au cours des dernières semaines, sans que les consommateurs canadiens en tirent le moindre avantage.
Au lieu de mettre plus d’argent dans les poches des compagnies pétrolières et de leurs dirigeants, nous devrions plutôt nous attacher à mettre de l’argent dans les poches des Canadiens dans le besoin. C’est ce que le gouvernement libéral a fait tout au long de son mandat en offrant des prestations fondées sur les moyens, indexées à l’inflation, qui aident les familles canadiennes à faire face à l’augmentation du coût de la vie, des mesures comme l’Allocation canadienne pour enfants, la réduction des impôts de la classe moyenne, l’augmentation de la SV et du SRG pour les personnes âgées, l’instauration de l’Allocation canadienne pour le logement pour les personnes en situation d’insécurité et la réduction des frais de garde d’enfants à 10 $ par jour. Ce sont là des mesures qui ont un impact positif sur le portefeuille des Canadiens ordinaires, et non sur celui des grandes sociétés pétrolières et gazières, et pourtant les conservateurs ont systématiquement voté contre ces mesures. Cela nous montre bien où se situent leurs priorités.
Bref, nous continuerons d'être là pour les Canadiens en leur fournissant le soutien financier dont ils ont besoin pour s'épanouir durablement, en finançant la transition vers la carboneutralité afin qu'ils n'appréhendent pas la prochaine crise pétrolière, puis en instaurant des programmes qui misent sur des sources d'énergie stables, fiables et propres qui protègent la planète et ménagent le portefeuille des Canadiens.