Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait reconnaître l'importance de sensibiliser la population canadienne aux conséquences de la conduite sous l'effet de l'alcool, la drogue, la fatigue ou altérée par des distractions et qui, annuellement, ont raison de la vie et de la santé de milliers de nos concitoyens, en désignant la troisième semaine de mars, de chaque année, comme la Semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies.
-- Madame la Présidente, c'est avec un enthousiasme débordant que je prends la parole pour présenter mon projet de loi d'initiative parlementaire, la motion M-148. De tels projets de loi représentent une partie importante du travail accompli à la Chambre. Les projets de loi d'initiative parlementaire offrent aux députés comme moi l'occasion de présenter et d'examiner des questions qui d'après nous revêtent un intérêt fondamental pour nos concitoyens, afin de provoquer des changements fondamentaux dans leur vie et d'offrir des solutions concrètes aux problèmes qui les touchent.
C'est avec une grande fierté que je m'applique à remplir mes devoirs de député de Saint-Léonard—Saint-Michel. Je représente de bons citoyens, qui font des efforts chaque jour pour améliorer leur sort, ainsi que celui des êtres qui leur sont chers. C'est ainsi qu'ils nous assurent à tous un meilleur pays dont nous pouvons être fiers. Je suis touché par la confiance qu'ils me témoignent.
J'ai résisté pendant un certain temps aux pressions et aux invitations à me porter candidat parce que je m'inquiétais pour ma famille et ma profession, mais les gens de ma circonscription savent tous que, lorsque j'ai fini par accepter, je l'ai fait avec toute ma détermination, mon énergie et mon enthousiasme. Il était également clair que je poursuivrais les activités qui sont au coeur de ma vie et qui enrichissent l'expérience dont je dispose pour m'acquitter de mes obligations de parlementaire. Par conséquent, j'ai continué à exercer le droit, à enseigner, à faire de la recherche, à écrire des livres, à participer à des oeuvres de charité et, ce qui m'importe par-dessus tout, à défendre la cause de la sécurité routière, car cet engagement a été une importante source de motivation et un principe directeur lorsque j'ai pris la décision de tenter de me faire élire député.
Parmi les principales raisons qui m'ont amené à poursuivre mes activités professionnelles, philanthropiques et communautaires après avoir été élu figure mon désir profond de garder les deux pieds sur terre et de conserver une indépendance suffisante pour effectuer mon travail d'élu. Je suis pleinement conscient de ne jamais avoir le droit d'occuper un poste au Cabinet à cause de ma décision de poursuivre ma pratique du droit, compte tenu des règles en vigueur. Comme je vais l'expliquer dans un instant, mon parcours personnel et les objectifs que je me suis fixés pour la période où j'aurai le privilège de faire partie intégrante de l'institution où nous sommes compensent largement les possibilités auxquelles je renonce.
[Français]
J'observe que, de nos jours, nos concitoyens adoptent de saines habitudes de vie. Paradoxalement, en menant une vie active, ils mettent à risque leur vie, puisque les accidents sont la première cause de décès chez les Canadiens de moins de 45 ans. Je note que cette donnée comprend tous les accidents, pas seulement ceux de la route, mais elle comprend substantiellement ceux de la route.
Le Canada a vécu une grande tragédie dans les années 2000 quand 158 de ses hommes et de ses femmes en uniforme ont donné leur vie pour leur pays dans une guerre qui s'est échelonnée sur une décennie. Pourtant, au cours de cette même période, c'est près de 100 fois plus de personnes qui sont mortes lors d'une collision impliquant la drogue et l'alcool. Il s'agit d'une tragédie sans nom. On parle de près de 15 000 personnes qui sont ainsi décédées.
Si une guerre prend fin, il n'en est rien pour les fatalités de la route. Aujourd'hui, comme à chaque jour, quatre Canadiens sont décédés des suites d'une collision impliquant l'alcool ou la drogue. Tragiquement, le drame ne s'arrête pas là: s'y ajoutent les blessures graves, avec leur lot de paralysies, d'amputations et d'autres limitations fonctionnelles. Il faut encore ajouter toutes les autres blessures et leurs conséquences, en plus des dommages matériels, des dépenses d'hospitalisation et des frais de santé, ainsi que des pertes corrélatives subies par la société.
Concernant la criminalité, la police a déclaré plus de 72 000 affaires de conduite avec les facultés affaiblies en 2015. La conduite avec les facultés affaiblies est l'infraction la plus courante dans les causes entendues par les tribunaux de compétence criminelle. il s'agit de l'acte criminel qui cause le plus de décès au Canada.
Parlons maintenant du cannabis. En ce moment même, des Canadiens conduisent sous l'effet du cannabis. Ce cannabis est présentement vendu par des bandes criminalisées. Ces gangs de criminels ne sont motivés que par le profit et ne sont liés par aucune obligation quant au bien-être et à la sécurité de leurs clients. Il va de soi qu'avec l'arrivée de la légalisation du cannabis sa consommation va continuer, et le problème de la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis va demeurer. Il s'agit d'une ère nouvelle qui requiert une approche nouvelle et une intensification de la prévention.
La légalisation du cannabis soulève de nombreuses inquiétudes quant à ses répercussions sur la conduite automobile. Par contre, cette même légalisation permet d'entrevoir des espoirs nouveaux. En effet, il sera possible d'envisager une poussée dans la recherche portant sur le cannabis, sur ses effets et, surtout, sur les techniques permettant d'évaluer avec précision les conséquences de sa consommation sur l'aptitude à conduire un véhicule automobile à un moment donné.
Pour ce qui est des collisions et des non-accidents, dans le langage courant, nous avons tendance à considérer ou, à tout le moins, à désigner un décès causé par un conducteur ivre comme étant un accident, alors qu'il n'y a rien d'accidentel dans la chose. Il s'agit certainement d'une collision, laquelle n'a rien d'accidentel.
Au chapitre de la technologie, on ne peut discourir sur la tragédie que constitue la conduite avec les facultés affaiblies sans mentionner les progrès réels survenus au cours des dernières années. Ces progrès, bien que significatifs, ne permettent pas d'oublier le nombre effarant de décès qui continuent de survenir en plus des blessures graves. Surtout, je le répète, rien de cela n'aurait été possible sans les efforts de prévention des nombreux intervenants dans le domaine. La prévention, je le martèlerai, ne peut avoir de cesse. Il faut la maintenir, la renouveler et l'amplifier constamment.
Il y a plus. La technologie doit également venir au secours et au renfort de la prévention. Au cours des prochaines années, nous serons à l'affût des avancées en matière d'intelligence artificielle et de deep learning afin de solliciter toutes les solutions propres à éliminer le fléau de la conduite en état d'ébriété et sous l'effet de stupéfiants, et à éliminer les causes de distraction au volant.
[Traduction]
Qu'est-ce qui me motive? Pour bien l'expliquer, je dois d'abord parler un peu de mon parcours personnel. Pendant 5 000 ans, mes ancêtres ont vécu dans un endroit magnifique situé dans l'actuelle Italie. J'ai été le premier de la lignée à naître à l'étranger, plus précisément dans ce merveilleux pays qu'est le Canada, et j'ai la double citoyenneté. Je suis né dans un endroit qui était, à l'époque, le coin le plus pauvre du quartier le plus pauvre du Canada. Malgré cela, nous n'avions pas le sentiment d'être pauvres, car nous pouvions compter les uns sur les autres.
Mon père a survécu aux camps nazis, où les travaux forcés, les mauvais traitements physiques et psychologiques et la faim faisaient partie de son quotidien. Ma mère et lui se sont dévoués à leur famille, et ils nous ont enseigné qu'il est bon de travailler dur et de servir la collectivité. C'est ce qui m'a amené à fonder le plus grand centre ethnoculturel du Canada, le Centre Leonardo da Vinci. Je siège toujours au conseil d'administration, et c'est là que j'ai installé mon bureau de circonscription.
Puis, j'ai reçu un appel. Dans mon cas, tout a débuté par un appel téléphonique en plein coeur de la nuit du 24 juillet 2010. Le téléphone a arrêté de sonner avant que je puisse répondre. Je suis retourné me coucher, mais peu après, il a sonné de nouveau. Quand j'ai répondu, un médecin du service d'urgence de l'Hôpital général de Montréal était au bout du fil. L'une de mes trois filles était hospitalisée là-bas à la suite d'un accident de la route. Le véhicule avait foncé dans un arbre à très grande vitesse, en fait à 140 kilomètres à l'heure. Elle se trouvait dans un état critique: plongée dans le coma, elle souffrait de saignements du cerveau et de multiples fractures. Je ne l'ai pas reconnue quand je l'ai vue. Le médecin a insisté pour que je me rende à l'hôpital le plus vite possible. Il m'a demandé à plusieurs reprises si je comprenais bien ce que cela signifiait.
C'était l'été du 16e anniversaire de Claudia. Après une fête de retrouvailles du secondaire au milieu de l'été, elle attendait un taxi avec deux amis. Un jeune homme a offert de raccompagner les filles à la maison. Après avoir d'abord refusé, elles ont accepté. À leur arrivée à l'hôpital, Claudia et son amie Justine se trouvaient entre la vie et la mort.
Après un coma d'un mois, Claudia s'est réveillée complètement paralysée. On m'a dit qu'elle ne pourrait plus jamais marcher. Tout comme je n'ai jamais accepté le pronostic voulant qu'elle ne s'en sortirait pas, Claudia n'a jamais voulu croire qu'elle ne marcherait plus jamais. Aujourd'hui, je n'ai qu'à tourner la tête pour voir une miraculée, et c'est ce que je vois en elle chaque fois que je la regarde. Elle étudie maintenant à la faculté de droit de l'Université McGill. C'est la plus jeune membre du conseil d'administration d'une société d'État de l'histoire du pays. On lui a décerné le prix Jeunes Québécois aux commandes de 2017. Elle a couru deux demi-marathons. Tout cela, elle le doit à son engagement indéfectible en faveur de la sécurité routière, et plus particulièrement de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies. C'est une survivante et une miraculée. Cependant, Justine, qui l'accompagnait dans la voiture, est toujours à l'hôpital, où elle a subi une autre chirurgie cette semaine.
Claudia m'a demandé de remercier le député de des sages et inspirantes paroles qu'il nous a adressées ce matin, à Claudia et à moi. Elle m'a aussi demandé de saluer le député de , qui a perdu son fils dans des circonstances tragiques semblables.
J'ai analysé les événements. J'ai eu amplement le temps d'y réfléchir. C'est ce qui m'a amené à créer, avec les pères de deux autres jeunes filles, le service Cool Taxi, qui propose une option de raccompagnement sécuritaire sans précédent. D'ailleurs, nous voyons les effets de la prévention sur le nombre de décès au Québec et ailleurs au pays. Au Québec, on perdait 100 jeunes de 16 à 25 ans par année. Aujourd'hui, on en perd 50. Cela signifie que 50 jeunes de plus restent en vie, année après année.
Je tiens à saluer tous ceux qui ont participé à la table ronde de ce matin, et à remercier tout particulièrement Theresa-Anne Kramer, MADD, la Fondation Jean Lapointe, le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, Arrive Alive, et Alco Prevention Canada.
[Français]
Ce sur quoi je veux insister et mettre l'accent, c'est que les gens peuvent modifier leur comportement et qu'ils arrivent à le faire grâce à la prévention et à l'intervention faites par tous les bénévoles et tous les les groupes qui oeuvrent en la matière.
J'espère que ces efforts combinés permettront de mettre fin à ce fléau. Je demande ceci à mes collègues: disons oui à faire une différence, à la sécurité routière, à la prévention, à sauver des vies et à une semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies.
:
Madame la Présidente, nous savons qu'il y a chaque jour, au Canada, des gens qui prennent la très mauvaise décision de conduire malgré leurs facultés affaiblies. Je serais prêt à avancer que tous les députés ont été touchés, directement ou indirectement, par un incident causé par la conduite avec facultés affaiblies.
Je sais que le député de a à coeur de trouver des façons de réduire la conduite avec facultés affaiblies depuis que sa fille a été gravement blessée dans un accident causé par un conducteur qui n'aurait pas dû prendre le volant. Je suis d'ailleurs ravi qu'elle soit parmi nous aujourd'hui, à la tribune de la Chambre des communes. Je félicite le député pour tout le travail de sensibilisation qu'il accomplit. Je le félicite aussi d'avoir présenté une motion d'initiative parlementaire visant à faire de la troisième semaine de mars, chaque année, la Semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies.
On entend trop souvent parler d'accidents et de décès survenus parce qu'un conducteur pensait être encore en état de conduire ou pouvoir éviter les policiers. Dans le cadre de la motion à l'étude, j'ai trouvé très émouvant de lire ce que le député de a traversé pendant la convalescence de sa fille et d'écouter le discours qu'il a présenté à la Chambre ce soir. Si nous pouvons sauver même une seule vie en adoptant cette motion, cela vaut la peine de consacrer officiellement une semaine, chaque année, à la conduite avec facultés affaiblies.
Je suis conscient que, grâce à l'excellent travail qu'accomplissent les écoles, les services de police, les gouvernements et les organismes comme Les mères contre l'alcool au volant, les Canadiens entendent abondamment parler des risques qu'il y a à prendre le volant avec les facultés affaiblies par une trop grande quantité d'alcool, de médicaments d'ordonnance ou de substances illégales. Les services de police, dont celui de Brandon, installent régulièrement des contrôles routiers, à l'affût des gens qui font fi des lois et mettent les autres en péril.
Il y a peut-être beaucoup de gens qui seraient étonnés d'apprendre que la conduite sous l'effet de l'alcool est un phénomène beaucoup plus présent dans les régions rurales que dans les grands centres urbains. La raison en est que dans des villes comme Ottawa et Toronto, et même dans de plus petites agglomérations, comme Red Deer ou North Bay, les citoyens ont accès à des moyens de transport collectif. Les taux plus élevés de conduite avec les facultés affaiblies dans les régions rurales du Canada devraient nous inciter à étudier les moyens qui pourraient être adoptés pour éviter que les gens qui ont trop bu prennent la route. La technologie et l'innovation, Uber ou Lyft par exemple, pourraient offrir des solutions pour combler les manques côté transport. Opération Nez rouge est un autre programme qui s'est avéré très efficace. Au fil des ans, les bénévoles de ce programme fort utile ont raccompagné des milliers de personnes chez elles après une fête de Noël ou du Nouvel An tout en recueillant des fonds pour de nombreuses bonnes causes.
Le pire par rapport à cette question est qu'il y a encore des gens qui n'hésitent pas du tout à continuer de conduire lorsqu'ils sont en état d'ébriété sans penser aux terribles conséquences que pourrait avoir leur mauvaise décision sur d'autres personnes. Conduire sous l'effet de l'alcool est l'un des gestes les plus égoïstes qui soient.
On craint sérieusement que les Canadiens ne comprennent pas le message. Selon une récente étude, malgré les messages d'intérêt public sur les dangers de l'alcool au volant qui sont diffusés depuis des années, le Canada se classe au 1er rang parmi 19 pays riches en ce qui concerne le pourcentage de décès sur les routes liés à l'alcool. L'année dernière, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, aux États-Unis, ont mené une étude sur divers pays et ont découvert que, bien que moins de personnes meurent d'accidents de voiture, le pourcentage de décès liés aux facultés affaiblies par l'alcool était de 34 %, ce qui est le pourcentage le plus élevé de tous les pays inclus dans l'étude.
Je suis aussi heureux que le député ait indiqué dans sa motion que la conduite sous l'effet de la drogue ou de la fatigue ou altérée par des distractions ferait également l'objet d'une semaine de la prévention.
Les médicaments psychotropes sur ordonnance peuvent aussi contribuer à la conduite avec facultés affaiblies. Tous les médicaments sur ordonnance sur le marché n'auront pas les mêmes effets physiques et psychologiques. Dans de nombreuses circonstances, leurs effets sur les conducteurs varient en fonction du temps qui s'est écoulé depuis qu'ils ont commencé à prendre le médicament ou la posologie. Bien que l'alcool et les substances illégales soient maintenant au coeur de toute discussion sur la conduite avec facultés affaiblies, nous ne devons jamais oublier que plus de Canadiens que jamais auparavant prennent des médicaments sur ordonnance.
Des incidents mettant en cause des médicaments sur ordonnance ont fait l'objet de reportages dans les médias, comme celui impliquant récemment un golfeur célèbre. Toutefois, il est essentiel de souligner l'insuffisance de renseignements mis à la disposition des Canadiens au sujet des effets des médicaments sur ordonnance sur les habiletés motrices. Nous savons aussi qu'il existe des cas innombrables de personnes qui conduisent sous l'influence de drogues comme la marijuana, la cocaïne, l'ecstasy et la méthamphétamine en cristaux. Ces drogues ont une influence sur le corps et le cerveau aussi néfaste, voire pire, que l'alcool. Selon le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, le pourcentage d'automobilistes canadiens mortellement blessés dans des accidents de la route et ayant eu un résultat positif au test de dépistage de la drogue est maintenant plus élevé que celui des automobilistes ayant eu un résultat positif au test de dépistage de l'alcool.
En tant que parlementaires, nous devons être pleinement conscients des conséquences inattendues de la légalisation de la marijuana à des fins récréatives. J'ai parlé en long et en large de mes inquiétudes quant à la volonté du gouvernement de faire adopter le projet de loi à toute vapeur d'ici le 1er juillet 2018. J'appuie sans réserve la motion d'initiative parlementaire à l'étude aujourd'hui, mais je me demande si, en ce moment, nous ne devrions pas plutôt tenir compte de l'avis des chefs de police, des maires et des gouvernements provinciaux, qui disent tous qu'ils ne seront pas prêts d'ici cette date. Partout au Canada, les services de police font des pieds et des mains pour former leurs agents afin qu'ils deviennent des experts accrédités en reconnaissance des drogues et qu'ils puissent ainsi intercepter et inculper les automobilistes avec les facultés affaiblies.
Si, à ce stade-ci, nous pouvons réfléchir aux répercussions concrètes qu'aura la légalisation de la marijuana à des fins récréatives, au-delà de toute partisanerie, il serait inapproprié de précipiter les choses avant que les forces de l'ordre aient pu au moins suivre la formation et acquérir l'équipement dont elles ont besoin.
Il est tout à fait ahurissant de constater que, en dépit du nombre de fois où l'on rappelle et l'on apprend aux gens qu'il est dangereux de conduire avec les facultés affaiblies, les chiffres ne diminuent pas aussi rapidement qu'on le souhaiterait. Selon MADD Canada, plus d'un millier de Canadiens sont tués dans des accidents liés à la conduite avec facultés affaiblies. Même si on a fait de grands progrès afin de réduire ce chiffre, il reste encore beaucoup à faire.
Il ne faut jamais oublier que, il y a à peine 50 ans, la conduite avec facultés affaiblies était, dans bien des cas, un comportement toléré. Bon nombre d'entre nous ont entendu parler de personnes qui se sont fait prendre à conduire avec les facultés affaiblies, et pourtant, le policier leur permettait parfois de retourner à la maison avec leur voiture et il les suivait pour s'assurer qu'elles se rendaient à destination. Maintenant, au Canada, les lois contre la conduite en état d'ébriété sont parmi celles qui donnent lieu au plus grand nombre de litiges dans le système judiciaire, et on déploie des ressources considérables pour assurer la sécurité des routes.
Je sais que les bars, les pubs et les restaurants font ce qu'il faut pour servir leurs clients de façon responsable. Je sais qu'il y a des organisations qui travaillent sans relâche pour réclamer des lois plus strictes et de nouvelles lois pour décourager les comportements irresponsables. Ce sont les amis et les êtres chers qui, en intervenant, représentent le moyen le plus efficace de s'assurer que personne ne conduise un véhicule automobile avec les capacités affaiblies. La sensibilisation doit se poursuivre. Je sais que beaucoup de députés ont travaillé assidûment sur le projet de loi . Je sais aussi que les agents de police et de la GRC font tout en leur pouvoir pour appliquer la loi et empêcher les conducteurs dangereux de blesser d'autres personnes.
Aucune personne et aucune famille ne mérite de vivre ce que le député de a enduré. Je comprends personnellement les conséquences directes de la décision d'un conducteur aux capacités affaiblies de prendre le volant. Un accident est un accident de trop. Nous ne devrions jamais tolérer, en aucun cas, la conduite avec les capacités affaiblies: c'est socialement inacceptable. Sur ce, je termine mon intervention. Je remercie encore une fois mon collègue de son travail au fil des ans et de ce débat qu'il a lancé à la Chambre des communes.
:
Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour offrir mon appui au député de et le féliciter d'avoir saisi la Chambre des communes de cette importante initiative. Nous allons l'appuyer avec enthousiasme.
Je crois comprendre aussi que la motion a une résonance très personnelle pour le député et sa famille et je joins ma voix à celle du député de pour exprimer ma sympathie et ma solidarité.
C'est certainement mon but d'appuyer toutes les mesures qui réduisent le nombre d'accidents de la route causés par des facultés affaiblies au Canada et, ce faisant, qui épargnent à des familles la douleur considérable et les difficultés inutiles que mon collègue et sa famille ont endurées. Honnêtement, je serais assez surpris qu'un député à la Chambre n'appuie pas cette motion. J'ose espérer que, en dépit de nos différends politiques, nous ferons cause commune pour la sécurité des Canadiens.
Pour ce qui est des questions relevant de la justice criminelle, le NPD appuie les mesures préventives. Si nous parvenons à éliminer des comportements, comme la conduite avec facultés affaiblies, qui mènent à des résultats aussi terribles, nous pourrons sauver des vies et, du même coup, dégorger notre système de justice.
Je dirais en outre que les campagnes de sensibilisation ciblent les jeunes avant qu'ils ne soient en âge de conduire. Nous devons faire comprendre aux jeunes Canadiens que la conduite avec facultés affaiblies est extrêmement dangereuse et peut avoir de graves conséquences. Nous devons enseigner aux jeunes Canadiens qu'il est égoïste, imprudent, antisocial et immoral de risquer la vie de leurs concitoyens. Plus tôt les Canadiens de tous âges comprendront pleinement les effets dévastateurs de toutes les formes de conduite avec facultés affaiblies, plus vite nous pourrons réduire le nombre de ces décès et blessures insensés.
Nous constatons que les campagnes de sensibilisation fonctionnent. Les taux de conduite en état d'ébriété ont baissé significativement depuis le lancement de ces campagnes. Selon les données de Statistique Canada, en 2015, le taux de conduite avec facultés affaiblies était de 201 incidents par 100 000 habitants, soit le taux le plus faible depuis la première collecte de données à ce sujet en 1986, et il y a eu une diminution de 4 % par rapport à 2014. De toute évidence, nous allons dans la bonne direction.
Toutefois, en dépit d’une baisse des taux de conduite avec facultés affaiblies au cours des 30 dernières années, cela reste l’une des infractions criminelles les plus fréquentes et l’une des principales causes criminelles de décès au Canada.
Nous avons fait beaucoup de progrès, mais la conduite avec les capacités affaiblies par l'alcool reste un sérieux problème au pays. Selon les Centers for Disease Control des États-Unis, en 2013, parmi les 20 pays à revenu élevé de l'OCDE, c'était au Canada qu'on trouvait le taux le plus élevé de décès dans des accidents de la route liés à l'alcool. Ce comportement imprudent est inacceptable, car nous en connaissons les effets néfastes. Une personne décédée ou gravement blessée en raison de la conduite avec les capacités affaiblies par l'alcool est une personne décédée ou blessée de trop.
J'ai eu l'occasion, en tant que membre du comité de la justice, d'entendre des témoignages d'experts comme le professeur Robert Solomon, lors de l'étude du projet de loi . Le projet de loi vise à permettre à la police de soumettre les conducteurs à des mesures de dépistage obligatoire de l'alcool comme moyen d'appréhender tous ceux dont les capacités se révèlent affaiblies lors de ce dépistage. Le projet de loi vise à autoriser les agents à soumettre tous les conducteurs au dépistage lors d'un contrôle routier, plutôt que de sélectionner que certains conducteurs selon leur appréciation subjective, comme c'est le cas actuellement. Plus il y aura des gens qui se feront prendre, plus les gens auront peur que cela leur arrive. Nous espérons qu'il en résultera une diminution du nombre de décès et de blessures.
Les preuves sont irréfutables dans le cas des pays européens. Comme le professeur Solomon l'a indiqué, ce genre de test diminuera le carnage et la destruction sur nos routes. Selon lui, après que la Suisse eut adopté une loi imposant le dépistage obligatoire de l'alcool, en 2005, le pourcentage de conducteurs dont le test révèle la présence d'alcool dans l'organisme est passé de 25 % à 7,6 %. Le nombre de décès dans des accidents liés à l'alcool a diminué d'environ 25 %.
Tout en adoptant des pratiques efficaces de ce genre, nous devons certainement poursuivre nos campagnes de sensibilisation et maintenir notre engagement à appuyer les policiers dans leur travail destiné à éliminer partout au pays la conduite avec les capacités affaiblies par l'alcool.
Je souhaite maintenant parler des idées fausses qui existent au sujet de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue, surtout chez les jeunes Canadiens. C'est quelque chose de fort troublant. Nous parlons tous des dangers de la conduite avec facultés affaiblies comme si tout le monde en était conscient et comme si ces dangers étaient bien connus. Or, les jeunes Canadiens, qui demeurent le groupe démographique le plus enclin à prendre le volant avec des facultés affaiblies, ne connaissent pas grand-chose à propos de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue.
Il est impératif que nous prenions les précautions nécessaires pour que les Canadiens disposent de renseignements exacts. À des fins de sécurité, nous devons dissiper les idées fausses qu'entretiennent les jeunes et certains parents, qui croient que la conduite sous l'influence du cannabis est moins dangereuse que la conduite sous l'influence de l'alcool. D'ailleurs, un pourcentage alarmant de jeunes ne pensent pas que consommer de la drogue nuit à leur capacité de conduire, ce qui est bien sûr complètement faux.
Un document publié par le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances fait voler en éclats ces idées fausses tenaces. Je le cite:
Malheureusement, les jeunes sont nombreux à penser que la conduite sous l’influence de la marijuana n’est pas un comportement à risque au même titre que la conduite sous l’influence de l’alcool. Certains jeunes croient même que l’usage de la marijuana peut améliorer la capacité de conduire, alors que les données probantes montrent clairement que c’est une drogue qui l’affaiblit. […] [D]e nouvelles campagnes de sensibilisation axées sur les jeunes et la conduite avec facultés affaiblies — surtout par la marijuana — seraient nécessaires.
Pour une raison ou une autre, on entend souvent dire que la consommation de cannabis améliore la conduite d'une personne, mais il s'agit d'un concept très dangereux. Nous espérons donc que le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour accroître la sensibilisation de la population à ce problème.
Près d'un tiers des jeunes considèrent qu'il est moins dangereux de conduire avec les facultés affaiblies par le cannabis que de conduire avec les facultés affaiblies par l'alcool. C'est ce qu'a permis de révéler une étude nationale réalisée par le Partenariat pour un Canada sans drogue.
Près de 25 % des parents d'adolescents croient qu'il n'est pas aussi grave de conduire avec les facultés affaiblies par le cannabis que de conduire en état d'ébriété.
J'espère que le fait de désigner la troisième semaine de mars Semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies nous permettra de sensibiliser principalement les jeunes. Cette semaine coïncide parfaitement avec la semaine de relâche dans la majorité des provinces. Le fait de faire un petit rappel concernant la conduite avec les facultés affaiblies à ce moment est donc une très bonne idée.
En plus des discussions sur les facultés affaiblies par l'alcool et les drogues, je crois comprendre que le projet de loi a été présenté pour se pencher sur la question de la distraction au volant. Les chercheurs Robertson, Bowman et Charles affirment ceci: « Dans certaines provinces, la distraction au volant aurait même causé plus d’accidents de la route que la conduite avec facultés affaiblies. »
Toutes les provinces et les territoires, à l'exception du Nunavut, possèdent déjà leurs propres lois au sujet de la distraction au volant. Il relève ultimement de la compétence provinciale de décider comment ces lois sont mises en oeuvre.
En conclusion, je tiens à réitérer que le NPD appuie entièrement les mesures qui permettent d'éviter les tragédies causées par la conduite avec les facultés affaiblies. En sensibilisant les Canadiens aux grands dangers liés à toutes les formes de conduite avec les facultés affaiblies, nous pourrons réduire le nombre de personnes qui le font et éviter que d'autres Canadiens aient à vivre de telles tragédies.
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Madame la Présidente, je suis content de prendre la parole aujourd'hui à la Chambre pour parler de la motion présentée par le député de . Le temps des Fêtes approche à grands pas. La discussion que nous avons aujourd'hui tombe donc très à point. C'est un moment de l'année où les gens se rassemblent pour fêter avec leur famille et leurs amis. Or, il y a, bien sûr, un côté plus sombre à tout cela. Le risque que des accidents mettant en cause un conducteur en état d'ébriété aient lieu après les célébrations est plus élevé que d'habitude.
Un certain nombre de campagnes de sensibilisation du public ont lieu durant cette période de l'année. Elles encouragent les Canadiens à conduire sobres ou leur proposent d'autres moyens de rentrer chez eux. L'une d'entre elles, comme nous l'avons déjà entendu, l'Opération ruban rouge de l'organisme MADD Canada, fête cette année son 30e anniversaire. Ensemble, ces efforts ont eu un impact puissant et positif. Selon les estimations de MADD Canada, entre 1982 et 2010, près de 36 650 vies ont été épargnées au Canada en raison de la réduction des accidents mortels liés à l'alcool. Nous pouvons tous en être très reconnaissants.
Néanmoins, malgré les progrès que nous avons faits comme société, la conduite avec facultés affaiblies demeure un problème très grave au Canada. Les gens qui ne sont pas en mesure de conduire continuent de prendre le volant. Certains choisissent de conduire après avoir consommé des drogues ou avoir bu trop d'alcool, mais, comme le suggère cette motion, la conduite avec facultés affaiblies ne se limite pas à la drogue et à l'alcool. Les conducteurs qui sont trop fatigués pour conduire ont également les facultés affaiblies et peuvent causer autant de dommages que les conducteurs ivres ou intoxiqués. On peut dire la même chose des conducteurs distraits, notamment ceux qui envoient des textos en conduisant.
Les conducteurs aux facultés affaiblies pour toutes sortes de raisons mettent à risque non seulement leur propre vie, mais aussi celle de leurs passagers et des autres personnes qui les entourent. En fait, la conduite avec facultés affaiblies demeure la principale cause criminelle de décès au Canada. Il s'agit de décisions antisociales criminelles qui tuent ou qui blessent gravement des milliers de Canadiens chaque année. Ce qui rend ces ravages sur les routes d'autant plus insensés est la facilité avec laquelle ces décès auraient pu être évités. Cela fait des dizaines d'années que les risques sont bien connus. Ils relèvent du bon sens. De nos jours, il serait difficile de trouver quelqu'un qui nierait les dangers de la conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool.
Malheureusement, la situation est un peu différente dans le cas des drogues. En effet, la conduite avec facultés affaiblies par la drogue est à la hausse. Près de 3 100 incidents de la sorte ont été déclarés par la police l'an dernier, soit 343 de plus que l'année précédente. Dans l'ensemble, le taux de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue s'est accru de 11 %. Selon le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances, 40 % des conducteurs ayant perdu la vie dans un accident de voiture avaient consommé de la drogue, test de dépistage à l'appui. Par comparaison, 33,3 % d'entre eux avaient bu de l'alcool. Des chiffres comme ceux-là montrent à quel point il est important de faire passer le message sur les risques et les conséquences de la conduite avec facultés affaiblies, notamment après avoir consommé du cannabis.
Comme on le sait, le gouvernement du Canada a présenté le projet de loi au printemps dernier. Son objectif principal est de protéger la santé et la sécurité des Canadiens, de garder le cannabis hors de la portée des jeunes et d'empêcher les criminels de profiter de sa production et de sa vente. Le projet de loi propose de nouvelles mesures strictes pour punir sévèrement quiconque vend ou distribue du cannabis aux jeunes Canadiens. Il compte notamment deux nouvelles infractions criminelles, assorties de peines d'emprisonnement d'une durée maximale de 14 ans, pour la distribution ou la vente de cannabis à toute personne âgée de moins de 18 ans. Ces mesures proposées viennent s'ajouter à une campagne de sensibilisation du public qui informe les Canadiens, surtout les jeunes, sur le cannabis et les risques associés à sa consommation.
Le budget de 2017 prévoit un investissement initial de 9,6 millions pour la sensibilisation et l'éducation du public à ce sujet. La campagne d'éducation du public est amorcée et se poursuivra au cours des cinq prochaines années, car il existe un besoin immédiat et continu d'éclaircissements par rapport à bien des questions relatives au cannabis. Les fonds serviront également à surveiller les tendances et la perception de la consommation de cannabis chez les Canadiens, en particulier les jeunes. Trop de gens croient à tort que le cannabis est sans danger, alors que c'est complètement faux. Le cannabis présente certainement des risques pour la santé.
Un autre mythe porte sur la capacité de conduire d'une personne après avoir consommé du cannabis. Nous savons que les jeunes chez qui on détecte la présence de drogue, d'alcool ou des deux substances continuent de constituer le plus important groupe de conducteurs tués dans un accident de la route. Or, en ce qui a trait au cannabis, les études montrent que de nombreux Canadiens, y compris des jeunes, ne prennent pas les risques au sérieux. Selon une étude réalisée l'an dernier par la firme EKOS pour le compte de Santé Canada, 27 % des Canadiens ont déjà conduit un véhicule sous l'influence du cannabis. Plus du tiers des Canadiens ont également déclaré avoir été passager dans un véhicule conduit par une personne sous l'influence du cannabis. Cette proportion passe à 42 % chez les jeunes adultes et à 70 % chez ceux ayant récemment consommé du cannabis.
Les conclusions d'une étude nationale menée par le Partenariat pour un Canada sans drogue peuvent expliquer ces résultats. Cette étude a montré que près du tiers des adolescents ne croient pas que la conduite sous l'influence du cannabis soit aussi dangereuse que la conduite sous l'influence de l'alcool. De plus, un peu plus du quart des jeunes adultes canadiens âgés de 18 à 24 ans croient que la conduite d'une personne n'est pas altérée ou, pire, qu'elle est meilleure sous l'influence du cannabis.
La réalité est très différente et bien plus horrible. Parmi les conducteurs tués dans des accidents de la route au Canada entre 2000 et 2010, 16,4 % avaient consommé du cannabis, soit un sur six.
Il semble évident qu'une proportion importante de Canadiens minimisent les effets du cannabis sur la conduite ou qu'ils croient tout simplement qu'ils n'existent pas. C'est l'une des raisons pour lesquelles le projet de loi représente un complément si important au projet de loi .
Le projet de loi renforce les lois canadiennes de façon à instaurer une approche stricte face aux personnes qui conduisent sous l'influence de l'alcool ou de la drogue, notamment du cannabis. Entre autres, il contient des dispositions concernant de nouvelles infractions criminelles pour la conduite avec facultés affaiblies par la drogue et il autorise l'utilisation de nouveaux appareils par les policiers pour détecter la présence de drogue dans le système d'un conducteur.
En septembre, le gouvernement a annoncé qu'une somme qui pourrait atteindre 274,5 millions de dollars était prévue pour appliquer les dispositions contenues dans le projet de loi. Sur cette somme, un maximum de 161 millions de dollars est réservé pour renforcer la capacité d'application de la loi au pays. Ainsi, les policiers et les agents des services frontaliers recevront de l'aide pour repérer les conducteurs aux facultés affaiblies par la drogue et dissuader les gens de prendre le volant lorsqu'ils sont dans cet état. Par exemple, les agents de première ligne recevront de la formation additionnelle afin de les aider à détecter les signes et les symptômes de l'affaiblissement des facultés par la drogue chez les conducteurs, et on leur donnera accès à des appareils de dépistage des drogues. En outre, on financera des campagnes de sensibilisation du public au danger de la conduite avec facultés affaiblies par la drogue.
Conformément à l'annonce faite le mois dernier, le gouvernement du Canada s'associe à Jeunes Conducteurs du Canada pour que le public entende cet important message. Le projet comprendra la diffusion d'annonces dans les médias électroniques au cours de la prochaine année. Sécurité publique Canada et Jeunes Conducteurs du Canada collaboreront également pour transmettre de l'information par l'entremise de Facebook, de Twitter et d'autres médias sociaux.
Je pense que tous les députés sont d'accord pour dire que la conduite avec facultés affaiblies est un problème sérieux au Canada. Les semaines de sensibilisation comme celle que propose mon collègue sont un outil qui s'ajoute aux autres pour favoriser l'adoption de bonnes habitudes, pour conscientiser la population au danger de l'affaiblissement des facultés et même l'aider à repérer les personnes aux facultés affaiblies, car il semble y avoir de fausses conceptions à cet égard, ainsi que pour rendre les routes plus sûres et sauver des vies.
Je voterai pour cette motion et j'encourage mes collègues de la Chambre des communes à en faire autant.
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Madame la Présidente, j'interviens aujourd'hui pour appuyer la motion M-148, qui se lit comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait reconnaître l'importance de sensibiliser la population canadienne aux conséquences de la conduite sous l'effet de l'alcool, la drogue, la fatigue ou altérée par des distractions et qui, annuellement, ont raison de la vie et de la santé de milliers de nos concitoyens, en désignant la troisième semaine de mars, de chaque année, comme la Semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies.
Je pense que tous mes collègues à la Chambre devraient être saisis de cette question importante, qui tombe à point nommé. Je remercie le député libéral de qui travaille dans ce dossier avec dévouement et qui a fait preuve de diligence en proposant cette motion à la Chambre.
Grâce à des groupes d'intérêts comme MADD Canada, ainsi qu'à des initiatives policières et communautaires, nous connaissons depuis longtemps les conséquences de la conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool. Les conducteurs en état d'ébriété sont devenus à juste titre les parias de la société.
Les statistiques révèlent que les efforts déployés pour lutter contre la conduite avec facultés affaiblies avaient permis de sauver 30 589 vies canadiennes depuis 1982. Malgré tout, Transports Canada signale que, au total, 39 487 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route liés à l'alcool au volant au pays depuis 1982.
Il y a encore quelques années, la conduite avec facultés affaiblies était la principale cause de blessures et de décès sur les routes canadiennes. À l'automne 2009, un tournant de l'histoire de l'humanité est passé presque inaperçu. Pour la première fois, les téléphones cellulaires du monde entier ont échangé plus de données que d'appels téléphoniques. Depuis 2009, il y a chaque année plus de textos et de courriels envoyés par téléphone, ce qui a fait grimper le nombre de blessures et de décès causés par la distraction au volant.
Le message est clair. En Ontario, ma province, une collision causée par un conducteur distrait blesse ou tue une personne toutes les 30 minutes. Les conducteurs qui utilisent un appareil portatif sont quatre fois plus susceptibles d'être mêlés à accident assez grave pour entraîner des blessures. Même les conducteurs qui utilisent un appareil mains libres sont moins attentifs à la circulation qui les entoure. Ils ont tendance à réagir plus lentement ou même à ne pas repérer les dangers; ils ne voient pas jusqu'à 50 % des éléments d'information présents dans leur environnement de conduite.
Les conducteurs qui envoient des textos sont 23 fois plus susceptibles d'être impliqués dans un accident. La distraction au volant représente maintenant le principal danger sur les routes canadiennes. Il s'agit d'un facteur qui contribue à 93 % des collisions arrière. Selon une étude, dans 80 % des collisions, le conducteur avait détourné les yeux de la route trois secondes avant la collision. Lorsqu'un conducteur qui se déplace à 90 kilomètres à l'heure prend cinq secondes pour vérifier un texto, cela signifie qu'il aura parcouru la longueur d'un terrain de football les yeux bandés.
Les distractions jouent un rôle dans environ quatre millions de collisions automobiles en Amérique du Nord chaque année, y compris dans 10 % des accidents mortels, 18 % des accidents causant des blessures et 16 % de toutes les collisions automobiles signalées à la police. Près de la moitié des personnes décédées à la suite de collisions causées par un adolescent distrait étaient aussi des adolescents. Aucun texto, gazouillis, appel ou billet ne vaut la vie d'une personne.
Le 24 octobre, dans ma circonscription, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a mené une campagne-éclair d'application des règlements sur l'autoroute 35, juste au nord de Norland, dans la ville de Kawartha Lakes. Des agents de conservation ont indiqué que le contrôle routier était principalement axé sur les chasseurs d'orignaux qui revenaient de leur camp dans les régions de Minden et de Bancroft. Bien qu'ils brandissaient des panneaux d'arrêt et portaient des vêtements réfléchissants et qu'il y avait deux véhicules dont les feux d'urgence clignotaient, de nombreux conducteurs ont omis de s'arrêter pendant la soirée. Un conducteur a dit avoir été distrait par son chien, tandis qu'un autre, qui était complètement dans la brume, a freiné d'urgence à la dernière minute et a dérapé devant les agents.
Il suffit de quelques secondes de distraction pour tuer un père, une mère, une tante ou un oncle qui travaille sur le bord de la route. Plus tôt ce mois-ci, à la fin d'une campagne menée dans toute la province, la police de Vancouver a découvert avec stupéfaction qu'un conducteur soumis à un contrôle routier avait fixé une tablette électronique et un téléphone à son volant avec du ruban adhésif. Pendant cette campagne, le service de police de Vancouver a donné près de 2 000 contraventions en un mois pour distraction au volant.
Depuis le début de janvier, la police de Montréal a donné plus de 10 000 contraventions à des automobilistes pour utilisation d'un téléphone cellulaire au volant. Selon les policiers, la distraction au volant demeure la principale cause de collisions sur les routes du Québec. De 2012 à 2016, 32,9 % des accidents mortels et 41,7 % des collisions causant de graves blessures sur les routes du Québec étaient attribuables à la distraction au volant.
À Edmonton, les infractions liées à la distraction au volant ont augmenté de près de 60 % pendant le premier trimestre de l'année en cours.
En Saskatchewan, pendant les deux premiers mois de l'année, les accusations de distraction au volant ont fait un bond ahurissant de 197 % par rapport à la même période en 2016. L'année précédente, on a dénombré 5 700 collisions causées par la distraction au volant, des incidents qui ont fait 36 morts et plus de 800 blessés, et qui ont changé pour toujours la vie de milliers de familles en Saskatchewan.
L'année dernière, plus de 140 Néo-Écossais ont été tués ou impliqués dans de graves collisions causées par la distraction au volant.
Dans ma province, l'Ontario, la situation est très semblable. Selon la Police provinciale de l'Ontario, la situation dans la province est tellement grave que la distraction au volant cause désormais plus d'accidents de la route que la conduite avec facultés affaiblies ou les excès de vitesse. Selon les données disponibles en septembre, 1 158 collisions ont été causées par des conducteurs en état d'ivresse, 4 700 par des excès de vitesse, et un peu moins de 6 400 par la distraction au volant.
Fait tragique, le nombre de morts attribuables à ce fléau routier est en hausse. Selon les données disponibles le 28 août, la distraction au volant a tué 47 personnes, ce qui représente une hausse de 16 % par rapport à la même période l'an dernier. Encore 26 autres personnes ont perdu la vie à cause de conducteurs distraits avant la fin de 2016, ce qui porte à quatre le nombre d'années consécutives pendant lesquelles la distraction au volant a fait le plus de morts sur les routes contrôlées par la Police provinciale de l'Ontario.
L'été dernier, les routes de l'Ontario ont été le théâtre d'une série d'horribles accidents de la route mortels causés par la distraction au volant. Le 11 mai, quatre personnes ont été tuées et deux autres ont été grièvement blessées dans un carambolage de sept véhicules sur l'autoroute 401 à l'est de Kingston, en Ontario. À l'approche d'une zone de construction, le conducteur d'un camion de transport ne s'est pas arrêté et il est entré en collision avec les véhicules coincés dans l'embouteillage. L'impact a été si fort qu'un véhicule s'est fait broyer et a été dévoré par les flammes, ce qui a tué la famille qui était coincée à l'intérieur.
Le 27 juillet, à Georgina, sur la route 48, non loin de ma circonscription, un camion à benne, qui transportait du gravier, est entré en collision avec cinq véhicules parce qu'il ne s'est pas arrêté comme le reste des véhicules. Deux personnes sont mortes sur les lieux, et deux autres, qui étaient grièvement blessées, notamment un garçon de 10 ans, ont été transportées par avion.
Trois jours plus tard, le 30 juillet, à Chatham, un accident entre six véhicules a causé la mort d'une mère et de son fils et a grièvement blessé plusieurs autres personnes parce qu'un camion de transport a percuté l'arrière d'une caravane, ce qui l'a broyée. Le camion est monté sur la camionnette et l'a fait foncer sur cinq autres véhicules avant de s'arrêter. Le conducteur du camion était distrait et il n'avait même pas remarqué que les voitures n'avançaient pas. La famille rentrait à la maison après avoir fait du camping.
Pas plus tard que le soir de l'Halloween dernier, à environ une heure de Toronto, vers le nord, une série de collisions en chaîne a provoqué le carambolage de 14 véhicules, a ôté la vie à trois personnes, et a laissé sur l'autoroute 400 des bouts de métal tordus et entremêlés et des véhicules qui avaient explosé et fondu. Bien que l'enquête soit encore en cours, la distraction du conducteur est l'hypothèse principale proposée pour expliquer l'incident.
Dans un autre incident, qui, je le crains ne sera pas le dernier, un de mes concitoyens de Lindsay, Robert Griffioen, qui rendait visite à de la famille à Oklahoma City, aux États-Unis, était parti faire de la course, le 20 août. Il a été tué instantanément par la voiture d'un adolescent qui s'était endormi et qui a brûlé un feu rouge en roulant à 80 kilomètres l'heure. Robert a grandi à Lindsay. Il a fréquenté l'école chrétienne Heritage et l'école secondaire catholique St. Thomas Aquinas. Il aimait le sport, surtout la course. Il a aussi été un cadet de l'armée et un réserviste. Il aimait sa collectivité et son pays. Il laisse derrière lui une veuve éplorée et un fils de 5 ans à qui il manque chaque jour.
Le moment est venu. Nous ne pouvons plus attendre. Nous devons sensibiliser les gens. Nous devons transmettre ce message. La distraction au volant tue. Elle cause des blessures, détruit des vies et déchire des familles.
Malheureusement, l'année prochaine, le jour de la fête du Canada, dans 220 jours, le gouvernement a l'intention de légaliser la marijuana. Cela soulève de graves préoccupations pour des Canadiens d'un bout à l'autre du pays, et pour les policiers qui ont fait serment de les protéger. L'ironie, c'est que cette motion est proposée par un député du même gouvernement qui est déterminé à accélérer la légalisation de la marijuana avant même que les lignes directrices et les programmes de sensibilisation du public ne soient en place. Je ne comprends vraiment pas. Nous devons rendre les routes plus sûres et non plus dangereuses, et nous devons le faire maintenant. Nous savons que la sensibilisation en est la clé.
Je suis heureux de prendre position et d'appuyer cette motion contre la distraction au volant.
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Madame la Présidente, quel plaisir de parler de cette motion très importante présentée à la Chambre par mon ami et collègue, le député de .
Je trouve bien que la fille du député soit ici. Je pense que la fille est très fière de son papa et que le papa est très fier de sa fille miraculée. Il fait toujours bon entendre des histoires personnelles.
En écoutant ce que les autres députés d'en face disent de la motion, je constate que mon ami a su s'approprier cette question et capter l'imagination de la Chambre des communes. Il fait un travail fantastique pour les électeurs de sa circonscription en ciblant une question qui a manifestement touché la vie d'un grand nombre de Canadiens dans toutes les régions du pays et, pour cela, le député, mon collègue et ami, devrait être applaudi.
Nous n'avons pas souvent l'occasion de débattre de motions comme celle-ci à la Chambre. En quatre ans, 150 ou 155 sont soumises, et la Chambre en adopte un très petit nombre. Toutefois, en écoutant les députés, j'ai bon espoir que celle-là sera adoptée. Je crois comprendre que l'organisme MADD, Les mères contre l'alcool au volant, l'appuie aussi. Je m'attends donc à ce qu'elle soit adoptée.
Je suis impatient de voir la motion adoptée la prochaine fois que la Chambre l'étudiera, probablement en février. La motion désignerait la troisième semaine de mars de chaque année Semaine nationale de la prévention de la conduite avec les facultés affaiblies. Elle arrive donc à point. Toutefois, alors que les députés manifestent leur appui à l'égard de la motion, je les invite à réfléchir à décembre, mois pendant lequel les gens sont davantage portés à conduire avec les facultés affaiblies par l'alcool. Depuis quelques année, nous observons de grands progrès, mais nous pourrions faire encore plus en décembre en réfléchissant au débat de ce soir.
J'ai trouvé touchant le discours de mon collègue et ami, mais aussi ceux de mes collègues du Parti conservateur et du Nouveau Parti démocratique, qui ont exposé leur perspective personnelle. C'est important. Beaucoup d'efforts sont déployés par des particuliers et des organismes tels que MADD, qui fait de l'excellent travail.
Cela dit, j'aimerais que l'on fasse de la prévention dans les écoles. Lorsque j'étais au secondaire, nous n'avions pas le concept « Finissants sans accident ». Nous avons fait beaucoup de chemin depuis. L'un de mes collègues a mentionné une époque où l'amende pour l'alcool au volant était plutôt dérisoire, même en cas d'accident. Les choses ont effectivement considérablement évolué.
Lorsque j'étais au secondaire, l'alcool au volant n'était pas nécessairement mal vu. De nos jours, non seulement c'est mal vu, on en fait tout un plat auprès des finissants. Je pense à l'école secondaire Sisler, au collège Maples, à Children of the Earth, à R.B. Russell et à l'école secondaire St. John's. Les jeunes embrassent la cause et veillent, autant que possible, à ce que soit offert un programme éducatif solide sur le sujet. Nous devons nous rendre compte de toutes les victimes que fait l'alcool au volant et de tous les torts que cette pratique cause à la société. Nous en avons entendu parler dans les discours ce soir.