HUMA Rapport du Comité
Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.
CHAPITRE 3
TRANSPARENCE, RESPONSABILITÉ ET PARLEMENT
a) L'éternel
problème
Au cours de cette session parlementaire, les deux
sous-comités ont entendu l’opinion de témoins sur la façon dont le gouvernement
fédéral s’occupe des dossiers horizontaux que sont ceux des enfants et des
personnes handicapées. Le Sous-comité de la condition des personnes handicapées
a entendu de nombreux témoins exprimer leur contrariété devant la lenteur avec
laquelle le gouvernement réalise le programme relatif aux handicapés. Le
Sous-comité sur les enfants et jeunes à risque se préoccupe, entre autres, de
la façon dont le gouvernement compte établir des indicateurs pour surveiller
l’Initiative sur le développement de la petite enfance (IDPE) et en mesurer les
résultats. Les deux sous-comités se sont fait dire qu’il fallait garantir en
permanence la transparence dans les accords entre le gouvernement fédéral et
les provinces et territoires qui sont devenus d’importants instruments
d’amélioration de la situation des enfants et des handicapés.
Rien de cela n’est nouveau. Au cours de la dernière
législature, les deux sous‑comités ont présenté à la Chambre des communes
des rapports réclamant une meilleure gestion horizontale des questions
horizontales, dans l’ensemble du gouvernement. Ils étaient contrariés du peu de
progrès réalisé et du nombre de recommandations laissées sans suite, voire sans
réponse. Directement ou autrement, ces rapports ont soulevé des questions qui
demeurent en suspens :
- Pourquoi les ministères ont-ils
du mal à collaborer entre eux pour élaborer des politiques et des
programmes efficaces?
- Pourquoi est-il si difficile
pour l’appareil fédéral tel qu’organisé actuellement de s’occuper d’une
question horizontale comme celle des personnes handicapées ou des enfants[1]?
Dans leurs rapports, les deux sous-comités ont relevé
le besoin d’un cadre stratégique intégré pour gérer les questions horizontales.
Le gouvernement a accueilli favorablement les deux rapports. Pourtant, deux ans
plus tard, nos audiences ont révélé que ce cadre a évolué différemment dans les
deux domaines qui intéressent les sous-comités. Les premiers ministres ont
signé l’Entente sur le développement de la petite enfance en
septembre 2000, qui a défini le cadre des investissements fédéraux, provinciaux
et territoriaux destinés aux jeunes enfants et dans laquelle ils ont pris
l’engagement d’établir des indicateurs comparables et d’en rendre compte. Dans
le cas des personnes handicapées, le cadre stratégique officiel n’a pas donné
lieu à une programmation intégrée et intégrale par les ministères et organismes
fédéraux.
b) Trouver le
cadre de travail
Le vérificateur général a fourni une piste pour
expliquer pourquoi la situation à l’égard des enfants a évolué différemment de
celle des personnes handicapées. Dans son récent rapport, il indique :
« Une fonction de coordination qui est appuyée par la haute direction
(notamment dans un ministère directeur) et qui dispose de suffisamment de
ressources pour faire le travail constitue un élément critique de la gestion
d’une question horizontale axée sur les résultats[2] ».
De façon réaliste, nous savons que parce que l’engagement de fonds pour les
enfants a été plus grand que pour les handicapés, la fonction de coordination
dans le premier cas a obtenu un degré de priorité plus élevé, cette question a
donc davantage retenu l’attention et reçu un plus grand appui des politiciens
et des hauts fonctionnaires.
Les sous-comités croient qu’il faut s’attaquer
d’urgence à l’obligation du gouvernement fédéral de justifier son action, ou
inaction, relativement aux enjeux horizontaux dans le cas, des handicapés et
des enfants. Il y a deux ans, les deux sous-comités ont formulé des
observations et des recommandations détaillées auxquelles le gouvernement ne
semble pas avoir donné grand suite. Les premiers ministres ont bien signé
l’Entente sur le développement de la petite enfance, mais, et bien qu’il
s’agisse d’une réalisation importante, on ne peut sans doute voir dans les
fonds alloués par le gouvernement fédéral qu’un premier pas dans la bonne voie.
De plus, le gouvernement n’a pas encore précisé les obligations de rendre
compte des résultats. Examinant toute la question de la responsabilité et de la
communication de l’information sur le rendement, le vérificateur général s'est
demandé dans son rapport de décembre 2000, si un moyen de faire le saut de
la planification à l’action ne serait pas d’adopter une loi de responsabilité.
Il a reconnu que la loi seule ne garantirait pas que le gouvernement rende bien
les comptes qu’il a à rendre et gère en fonction des résultats, mais il a
laissé entendre qu’elle donnerait un signal[3].
Le rapport du vérificateur général énonce certaines
conditions à respecter pour assurer la réussite des initiatives horizontales.
Voici les éléments clés qu’il propose pour le cadre de gestion des questions
horizontales :
- Définir une structure de
coordination efficace;
- S’entendre sur des stratégies,
des objectifs et des résultats communs;
- Mesurer les résultats pour
suivre le rendement;
- Se servir des renseignements
obtenus pour améliorer le rendement;
Rendre compte du rendement de façon
efficace6.
[1] Sous-comité sur la condition des personnes handicapées, À l’image de l’interdépendance : Les
personnes handicapée, le Parlement, le gouvernement et la société,
juin 1999; Sous-comité sur les enfants et jeunes à risque, Rapport provisoire, juin 1999.
[2] VG, chapitre 20, paragraphe 20.8
[3] Rapport du vérificateur général du Canada, chapitre 19: L'information sur le rendement comuniqué au
Parlement: les progrès sont trop lents, décembre 2000, p.33 par. 19.146
6 VG,
chapitre 20, annexe F, p.20-45