FAIT Rapport du Comité
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CHAPITRE I INTRODUCTION
En novembre 2002, le Sous-comité du commerce, des différends commerciaux et des investissements internationaux a entrepris un examen en vue de renforcer les relations économiques entre le Canada et la région Asie-Pacifique. Le présent document est la troisième étude du genre portant sur une région réalisée en autant d’années. En juin 2001, le Sous-comité a présenté le document intitulé Traverser l’Atlantique : élargir les relations économiques entre le Canada et l’Europe. Cette étude a été suivie une année plus tard par un autre rapport intitulé Renforcer les liens économiques du Canada avec les Amériques qui mettait l’accent sur l’accroissement des relations économiques avec l’Amérique latine, notamment les négociations relatives à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA).
La décision d’examiner les moyens d’améliorer les relations économiques entre le Canada et la région Asie-Pacifique a été motivée en grande partie par les vastes possibilités commerciales et d’investissement dans cette région. En fait, les pays de la région Asie-Pacifique sont à l’avant-plan de la croissance économique mondiale depuis des dizaines d’années, à commencer par le Japon et les pays nouvellement industrialisés (les PNI la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan) et, plus récemment, avec en tête la Chine, l’Inde et quelques pays membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).
La Chine mérite qu’on y accorde une attention spéciale étant donné les changements récents observés dans ce pays. En effet, la Chine connaît actuellement une période d’expansion économique remarquable, alimentée par des réformes au niveau du marché intérieur et un intérêt de plus en plus marqué à l’égard des marchés internationaux, comme le démontre l’accession récente de ce pays à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’émergence de la Chine dans les marchés internationaux a et continuera d’avoir une influence considérable sur les structures commerciales mondiales établies.
Un autre facteur de motivation sous-tend la présente étude, à savoir que, malgré les possibilités remarquables offertes par la région Asie-Pacifique, le Canada a largement pris ses distances par rapport à celle-ci ces dernières années. Avant la crise asiatique et le sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) à Vancouver tous les deux à la fin de 1997 le Canada s’intéressait beaucoup au potentiel économique de cette région. Depuis lors, cependant, les exportations ont chuté, les visites gouvernementales ont diminué et nous avons laissé s’atrophier les relations d’affaires entre le Canada et la région Asie-Pacifique.
En conséquence, la présence du Canada dans l’Asie-Pacifique ne cesse de s’amenuiser au moment même où les possibilités commerciales et d’investissement dans la région n’ont peut-être jamais été aussi grandes. Le présent rapport a comme objectif principal d’examiner la diminution de la présence du Canada en Asie-Pacifique compte tenu de ces possibilités énormes, et de formuler des recommandations pour une nouvelle politique concernant la région Asie-Pacifique qui vise à revigorer les liens économiques entre le Canada et la région Asie-Pacifique.
Le Sous-comité a entamé son étude à Ottawa par une série de séances d’information et d’audiences officielles auxquelles ont participé des fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises, des universitaires et des spécialistes de la région Asie-Pacifique. Les témoins ont été invités à faire part au Sous-comité de leurs vues sur la façon dont le Canada pourrait améliorer ses relations économiques avec la région. Le Sous-comité a mis l’accent sur deux questions précises : quels sont les meilleurs moyens pour encourager les entreprises à se tourner vers l’Asie-Pacifique? et quels sont les obstacles qui se posent à l’accroissement des échanges commerciaux et des investissements? et quels sont les meilleurs moyens à prendre pour surmonter ces obstacles?
Ces audiences ont été suivies de deux missions d’information dont le Sous-comité s’est acquitté avec succès en Asie-Pacifique. Au cours du premier voyage effectué au début de mai, le Sous-comité s’est rendu en Inde, en Thaïlande, en Corée du Sud et au Japon. Malheureusement, à cause de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) qui a alors éclaté, le Sous-comité a été obligé de reporter ses déplacements plus tard au cours de l’année. Au début de septembre, le Sous-comité s’est rendu en Chine, à Hong Kong, en Malaysie et à Singapour. Pendant leur séjour dans cette région, les membres du Sous-comité ont aussi eu l’occasion de rencontrer des représentants commerciaux et gouvernementaux du Canada situés en Mongolie et en Indonésie.
Ces voyages avaient comme objectif principal l’acquisition de connaissances directes sur les possibilités offertes et les défis précis posés par les marchés clés de l’Asie-Pacifique. À cette fin, nous avons rencontré des représentants et des dirigeants d’entreprises canadiens travaillant dans la région, de même que des représentants locaux des autorités gouvernementales et des chefs d’entreprises locales ainsi que des représentants d’instituts de recherche. Ces personnes et ces organisations nous ont fourni de précieux renseignements : ils ont démontré les possibilités offertes par la région, ils ont partagé leurs points de vue et leurs connaissances approfondies toutes particulières, ils ont signalé au Sous-comité des défis jusqu’alors inconnus et ils ont formulé des recommandations utiles.
Le corps du présent rapport se divise en deux sections. Le chapitre II, « Définition du problème : la diminution de la présence du Canada dans une région offrant des possibilités multiples », expose les raisons pour lesquelles, à l’exception des partenaires de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) nous croyons que la région Asie-Pacifique devrait être la priorité première du Canada en vue d’accroître les échanges commerciaux et les investissements. Nous y examinons les tendances récentes au chapitre de la croissance, de la réforme et de l’intégration économiques dans la région, de même que certaines des possibilités offertes dans des secteurs précis.
Le chapitre III, « Vers l’adoption pour le Canada d’une nouvelle politique visant l’Asie-Pacifique », fait état des recommandations du Sous-comité au sujet des mesures que le Canada peut prendre pour élargir davantage ses relations économiques avec la région Asie-Pacifique. Celles-ci sont divisées en trois catégories. La première touche à l’importance d’éliminer les obstacles au commerce et aux investissements dans la région. La deuxième présente une série de propositions générales qui, bien qu’elles ne soient pas directement liées au commerce et aux investissements, visent à susciter un climat favorable qui facilite la création de liens économiques plus serrés. Finalement, reconnaissant que c’est le monde des affaires qui est le moteur du commerce et des investissements, la troisième section porte sur le rôle que le gouvernement fédéral peut jouer pour aider les gens d’affaires du Canada à réussir dans l’Asie-Pacifique.