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Non, je ne pense pas. Par contre, je me suis rendue à Dieppe en août au nom du ministre pour assister à une des cérémonies probablement les plus émouvantes auxquelles il m'ait été donnée le privilège d'assister. Il s'agissait de la formation the Essex and Kent Scottish Regiment.
Si vous connaissez un peu la configuration des plages de Dieppe, vous saurez que c'est une plage relativement plate mais qui tombe ensuite assez abruptement dans la mer, l'une des raisons d'ailleurs pour lesquelles nous avions perdu autant d'hommes pendant la bataille de Dieppe. La cérémonie a commencé par la musique de la formation the Essex and Kent Scottish Regiment, avec les cornemusiers en tenue d'apparat, qui ont paradé en venant de la mer. On ne pouvait les voir au début depuis l'emplacement du monument, mais ils sont venus de la mer et on pouvait entendre les cornemuses alors qu'ils remontaient la plage jusqu'au monument. Je puis vous dire sans l'ombre d'une hésitation que dans tout l'auditoire, il n'y avait personne qui n'avait pas la larme à l'oeil. C'était extrêmement bien fait, très émouvant, il y avait dans l'auditoire plusieurs anciens combattants qui s'étaient trouvés là, sur la plage, le jour de la bataille, et cette cérémonie était très importante pour eux.
La soeur Agnès, qui était une infirmière — je pense qu'elle a maintenant 92 ans et c'est la femme la plus décorée en France — était également présente. Elle a parlé à plusieurs des anciens combattants qui étaient réunis là, dont certains d'ailleurs avaient été, à l'époque, temporairement aveuglés et qui, même s'ils l'avaient rencontrée, ne l'avaient jamais vue. Ils ne se souvenaient que de sa voix. C'était...
Si je continue à en parler, je vais me remettre à pleurer, mais la ville de Windsor a tout lieu d'être très fière car elle a fait un travail splendide. La musique de la formation du Essex and Kent Scottish Regiment s'est surpassée, ils ont été fantastiques. Je ne saurais trop vanter le bon déroulement de cette cérémonie. Et si vous avez un jour le privilège ou la chance de rencontrer soeur Agnes, n'hésitez pas. Elle ne parlait pas l'anglais, et mon français est atroce, malheureusement, mais nous étions côte à côte et nous n'avions aucune difficulté à communiquer.
Je voudrais m'excuser auprès de mon ami, M. Perron. J'ai dû prononcer une partie de mon discours en français, mais personne ne m'a jeté de pierres, donc cela a bien été.