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NDDN Rapport du Comité

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AVANT-PROPOS DU PRÉSIDENT

La mission des Forces canadiennes en Afghanistan est une opération extraordinairement complexe. Le Comité a travaillé d’arrache-pied pour la comprendre. Outre l’audition de nombreux témoins, nous avons effectué deux visites d’étude à d’importantes bases des Forces canadiennes qui appuient les effectifs déployés et nous nous sommes rendus en Afghanistan pour observer les femmes et les hommes des Forces en action. À chaque occasion, nous avons pu constater que les membres du personnel et leurs familles servaient leur pays avec un sens de l’honneur, un courage et un professionnalisme d’une qualité rarement égalée où que ce soit dans le monde. Nous leur vouons une profonde admiration et les remercions pour ce qu’ils sont en train d’accomplir.

Ce rapport porte sur la conduite de la mission des Forces canadiennes en Afghanistan. Le Comité tient à préciser que toute critique de la mission qu’il y formule ne vise d’aucune façon les militaires, hommes et femmes, qui servent si vaillamment en notre nom. En offrant nos vues et nos recommandations, nous voulons être perçus uniquement comme jouant notre rôle d’aider le Parlement à tenir le gouvernement responsable de ses politiques et de leur exécution.

Le déploiement de forces militaires est l’une des décisions les plus difficiles et les plus importantes qu’un gouvernement ait à prendre. Une fois le pays engagé dans une telle démarche, le Parlement se livre à l’exercice délicat, mais nécessaire, d’effectuer un examen critique — et, on l’espère, constructif — de la mission, afin d’assurer que celle-ci répond aux objectifs politiques et stratégiques fixés par le gouvernement. C’est la tâche difficile, mais terriblement importante, que nous nous sommes assignée.

La mission militaire en Afghanistan constitue la première occasion où les Forces canadiennes se sont trouvées en situation de combat intense depuis la guerre de Corée. Non seulement nos soldats ont dû apprendre rapidement, mais le gouvernement et les Canadiens ont dû vivre un apprentissage accéléré, mais encore incomplet, pour bien saisir la nature du travail à accomplir en Afghanistan. De l’avis du Comité, s’il est vrai que les Forces canadiennes continuent de s’adapter en Afghanistan, elles ont certainement appris assez et assez vite pour se retrouver parmi les contingents nationaux les plus compétents et les plus efficaces. Le gouvernement continue lui aussi d’apprendre comment guider, gérer et intégrer les éléments de la puissance nationale dans une opération à l’étranger, certains ministères y parvenant plus rapidement que d’autres. À bien des égards, les parlementaires et le public canadien ont une longueur de retard pour ce qui est de saisir la nature et le détail de l’opération et, s’il est porté à vouloir que tout aille pour le mieux, il se demande encore si on fait ce qu’il faut pour cela. À ce chapitre, il reste du pain sur la planche pour le gouvernement, lequel, en plus de simplement donner des explications, doit sensibiliser et motiver davantage les Canadiens.

 Nous avons débattu de l’idée que le Comité reçoive, à huis clos ou dans des documents classifiés, des comptes rendus des opérations internationales, ce qui poserait, nous en sommes conscients, certaines difficultés. J’estime cependant que, en dépit de celles-ci, il serait extrêmement utile d’offrir à un groupe de parlementaires des séances d’information fermées, non partisanes, parrainées par le gouvernement sur les opérations internationales du Canada. Ainsi, ces parlementaires seraient bien au fait des missions et auraient en conséquence des attentes réalistes. On s’attendrait par ailleurs qu’ils fassent preuve de réserve dans les débats parlementaires ultérieurs et qu’ils respectent les obligations qui leur incomberaient en tant que dépositaires d’informations sensibles.

Compte tenu de la complexité singulière du problème afghan, nous avons été étonnés de constater qu’on simplifiait souvent le débat outre mesure, tant en ce qui concerne la situation que sa solution. Les perceptions erronées abondaient. Nous sommes donc arrivés à la conclusion que, outre les tâches énoncées dans son mandat officiel, le Comité devait aussi effectuer un examen non partisan, éclairé, exact et constructif de la mission des Forces canadiennes en Afghanistan. Nous espérons que les Canadiens trouveront son travail utile.

Tout au long de son étude, le Comité a grandement bénéficié de l’expérience et de la participation éloquente de M. Ujjal Dosanjh. Après le voyage en Afghanistan en janvier 2007, M. Dosanjh a été réaffecté à son poste de porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’affaires étrangères et il a dû quitter le Comité. Au nom de tous les membres, je le remercie de sa contribution et lui souhaite tout le succès possible dans ses nouvelles fonctions.

Lorsque des militaires canadiens sont déployés dans un autre pays, soit sur un navire qui patrouille la mer d’Arabie, dans un avion de surveillance qui surveille l’espace aérien afghan ou dans une paire de bottes poussiéreuses pour arpenter les villages du district de Zhari, leurs familles continuent de servir ici au pays. Les femmes et les maris assument la tâche de gérer la vie familiale pendant que les conjoints sont affectés en Afghanistan ou à proximité. Les fils et les filles s’inquiètent pour maman ou papa. Les mères et les pères craignent pour leur fille ou leur fils soldat. D’autres proches partagent le stress et l’inquiétude.

Le Comité sait que dans des localités comme Victoria, Edmonton, Petawawa, Trenton, Valcartier, Gagetown et Halifax, des familles militaires essaient de mener une vie aussi normale que possible tandis que le père ou la mère, un fils ou une fille participe au loin à une périlleuse mission opérationnelle. Nous voulons saluer l’endurance et le courage remarquables dont font preuve les conjoints de militaires, leurs fils et leurs filles, de même que leurs mères et pères qui « tiennent le fort » au pays. Leur rôle pour ce qui est de préserver le bonheur et la stabilité au foyer revêt une importance capitale car il permet à nos combattants de se concentrer sur leur mission. Il s’agit là d’un service de premier ordre qu’ils rendent au Canada, et nous aimerions que tous les Canadiens le reconnaissent.

Le Comité tient en outre à saluer officiellement le courage et le sens du devoir des membres suivants des Forces canadiennes qui ont été récompensés pour des actes de bravoure lors d’affrontements contre l’ennemi en Afghanistan.

Étoile de la vaillance militaire[1]

·        Major William Hilton Fletcher, É.V.M., C.D.

·        Soldat Jess Randall Larochelle, É.V.M.

·        Caporal Sean Teal, É.V.M.

·        Sergent Patrick Tower, É.V.M., C.D.

Médaille de la vaillance militaire

·        Caporal Chad Gerald Chevrefils, M.V.M.

·        Sergent Michael Thomas Victor Denine, M.V.M., C.D.

·        Caporal-chef Collin Ryan Fitzgerald, M.V.M.

·        Caporal Jason Funnell, M.V.M.

·        Soldat Jason Carl Allan Lamont, M.V.M.

·        Caporal-chef Sean Hubert Niefer, M.V.M.

·        Soldat Michael Patrick O’Rourke, M.V.M.

·        Caporal Clinton John Orr, M.V.M.

·        Capitaine Derek Prohar, M.V.M.

·        Capitaine Michael John Reekie, M.V.M.

·        Caporal Joseph Jason Lee Ruffolo, M.V.M.


[1]              Les décorations de la vaillance militaire sont des distinctions honorifiques nationales décernées pour actes de bravoure et de dévouement face à l’ennemi. Ces médailles, approuvées par Sa Majesté la reine Elizabeth II en 1993, sont la Croix de Victoria, l’Étoile de la vaillance militaire et la Médaille de la vaillance militaire. La Croix de Victoria est décernée pour reconnaître des actes de bravoure ou d'abnégation insignes, ou le dévouement ultime au devoir, face à l'ennemi. L’Étoile de la vaillance militaire est décernée pour reconnaître des services éminents accomplis avec courage face à l'ennemi. La Médaille de la vaillance militaire est décernée pour actes de bravoure ou de dévouement face à l’ennemi.