Que le projet de loi C-31 soit modifié par suppression de l'article 18.
Que le projet de loi C-31 soit modifié par suppression de l'article 21.
Que le projet de loi C-31, à l'article 22, soit modifié par suppression des lignes 28 à 42, page 10.
Que le projet de loi C-31, à l'article 26, soit modifié par substitution, aux lignes 41 et 42, page 11, et aux lignes 1 à 15, page 12, de ce qui suit:
« 26. Le paragraphe 161(6) de la même loi »
Que le projet de loi C-31, à l'article 28, soit modifié:
a) par substitution, aux lignes 30 et 31, page 12, de ce qui suit:
« 28. (1) L’alinéa 162f) de la même loi est remplacé par ce qui suit: »
b) par substitution, aux lignes 35 à 39, page 12, et aux lignes 1 à 10, page 13, de ce qui suit:
« (2) L'article 162 de la même loi est modifié par adjonction, après l'alinéa i), de ce qui suit: »
Que le projet de loi C-31, à l'article 30, soit modifié par substitution, aux lignes 24 à 38, page 13, de ce qui suit:
« 30. L’article 169 de la même loi est modifié »
Que le projet de loi C-31 soit modifié par suppression de l'article 33.
Que le projet de loi C-31, à l'article 38, soit modifié par substitution, aux lignes 34 à 44, page 15, et aux lignes 1 à 6, page 16, de ce qui suit:
« 38. (1) Le paragraphe 489(2) de la même loi est modifié par adjonction, après l’alinéa a.1), de ce qui suit:
a.2) quiconque contrevient au paragraphe 161(7) (interdiction d’agir à titre de répondant);
(2) Le paragraphe 489(2) de la même loi »
—Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je veux prendre un peu de recul et expliquer en gros comment nous en sommes arrivés à ce point.
Le projet de loi , découle d'un rapport de comité qui a été commandé par tous les partis et dont l'objectif initial consistait à examiner les dernières élections et la façon dont elles s'étaient déroulées. Les gens avaient certaines préoccupations quant au déroulement de ces élections et d'autres élections précédentes. On est donc parti de ce rapport pour rédiger le projet de loi à l'étude.
Le projet de loi a été présenté sans que bien des gens à la Chambre et au comité, dont moi-même, aient compris que nous allions examiner la façon dont les gens votent, l'aspect le plus fondamental de notre démocratie.
Le comité a entendu de nombreux témoins qui ont exprimé leurs préoccupations à l'égard de ce projet de loi. Les amendements proposés visent à répondre à ces préoccupations ainsi qu'à celles exprimées par beaucoup d'autres gens qui nous ont abordés à ce sujet dans nos collectivités.
Les préoccupations exprimées par les témoins et par les gens auxquels nous avons parlé dans nos collectivités concernaient les exigences relatives à la carte d'identité avec photo. Dans un premier temps, beaucoup de personnes ont dit qu'il n'y voyait aucun mal. Toutefois, les personnes ne possédant pas de carte d'identité avec photo seraient tenues d'être accompagnées par un répondant, mais puisqu'un répondant ne pourrait se porter garant que pour une seule personne, les gens ont estimé que cette disposition était trop restrictive. Les témoins qui appuyaient cette modification et ressentaient ces préoccupations ont exprimé le point de vue des personnes qui travaillent auprès des sans-abri, le segment le plus vulnérable de notre population, et celui des étudiants, lesquels, d'après certaines personnes, forment le groupe qui se déplace le plus, car les étudiants effectuent de nombreuses allées et venues entre leur maison familiale et leur établissement d'enseignement.
Depuis quelques années, nous encourageons les membres de ces deux groupes à exercer leur droit de vote. Malheureusement, cette mesure législative dresse de nouveaux obstacles à l'exercice de ce droit. Pourquoi? Désormais, non seulement les gens seront tenus de posséder une carte d'identité avec photo, mais il y aura des exigences à plusieurs niveaux. Si une personne ne peut présenter une carte d'identité avec photo, elle doit présenter d'autres pièces d'identité et être accompagnée d'un répondant.
La question des répondants nous préoccupe beaucoup, moi et mes collègues. Les gens vont maintenant avoir besoin d'un répondant qui est déjà inscrit sur la liste électorale. Une personne ne peut agir comme répondant qu'une seule fois. Des témoins qui ont comparu devant le comité nous ont dit que cette façon de faire est impossible dans de nombreux cas, tout simplement en raison des gens avec qui ils traitent.
Si vous me permettez de faire mention des sans-abri, ce n'est que récemment que nous avons réussi à mettre au point dans notre pays des systèmes donnant aux itinérants la possibilité d'exercer leur droit de vote. Ce n'est pas le gouvernement qui l'a fait, mais des gens qui oeuvrent au sein de nos collectivités. Ils ont pris l'initiative de s'attaquer eux-mêmes à ce problème. Ils n'ont pas reçu de financement gouvernemental dans le but exprès de mener cette tâche à bien. Ils ont compris le besoin, les avantages et leur responsabilité en tant que citoyens de veiller à ce que les membres les plus vulnérables de notre société ne soient pas privés de leur droit de vote. Ces gens ont fait ce que certains d'entre nous, dans les institutions publiques, auraient peut-être dû faire. Ils en ont pris l'initiative.
Ces témoins sont perplexes et furieux, parce qu'ils croient que le projet de loi va saboter tout le bon travail qu'ils ont accompli en prenant des mesures afin que les personnes qui n'ont pas d'adresse, du fait qu'elles sont des sans-abri, puissent voter. Ces gens-là s'assurent que les sans-abri ont une adresse — qui est habituellement celle d'un centre d'accueil ou d'un refuge pour sans-abri — et ils peuvent répondre d'eux. Sans nos amendements au projet de loi actuel, les gens qui travaillent avec les sans-abri ne pourront répondre de plus d'une personne s'ils sont eux-mêmes inscrits sur la liste. Telle serait la restriction.
Nous avons proposé un amendement qui permettrait à une personne de répondre de plus d'un électeur, tout en nous permettant d'appliquer un système qui fonctionne en Colombie-Britannique. Cet amendement permettrait aux répondants de jurer que les personnes dont ils répondent sont effectivement les personnes qu'elles disent être, et il serait possible de faire des vérifications pour prévenir les abus.
Nous avons aussi présenté des amendements qui ont trait à la protection de la vie privée. Je veux souligner les préoccupations que nous avons à cet égard et dont j'ai d'ailleurs fait part au comité.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi prévoit que, dorénavant, la date de naissance des électeurs sera communiquée à Élections Canada. Ce renseignement sera transmis aux personnes qui travaillent pour Élections Canada dans les bureaux de scrutin.
Monsieur le Président, vous êtes bien au courant des préoccupations des gens en matière de protection des renseignements personnels. Récemment, nous avons vu des entreprises se servir des renseignements personnels de particuliers. Il y a eu des cas d'utilisation abusive de tels renseignements.
Or, en vertu du projet de loi dont nous sommes saisis, la date de naissance des citoyens serait recueillie et communiquée à toutes les personnes qui travaillent pour Élections Canada. Ce qui me préoccupe ce n'est pas la question de savoir si l'on devrait faire confiance aux employés d'Élections Canada, mais bien le risque que ces renseignements fassent l'objet de fuites. Il y a 308 circonscriptions et je ne sais trop combien de bureaux de scrutin. Ce genre de renseignements personnels doit être protégé. C'est la raison pour laquelle nous avons proposé un amendement afin de supprimer l'exigence qui consiste à communiquer la date de naissance à Élections Canada, compte tenu du caractère personnel de cette information.
Lorsque nous voulons nous assurer que le système électoral est légitime et inspire confiance, il y a d'autres moyens de le faire que par le partage de la date de naissance des gens, qui est un renseignement personnel. Je sais que beaucoup d'électeurs de ma circonscription sont irrités à l'idée que leur date de naissance soit communiquée à Élections Canada.
Le pire, c'est que, en raison d'un amendement présenté par le Bloc et appuyé par le Parti libéral, les dates de naissance seront communiquées à tous les partis politiques. Pour quelle raison? Nous savons pourquoi. C'est parce que ces partis veulent utiliser ces renseignements à leurs propres fins. Cela n'a rien à voir avec la vérification de l'âge de l'électeur. Je dirai simplement, pour rester poli, que cela donne la chance aux partis politiques d'utiliser ces renseignements à leurs propres fins. Sinon, pourquoi un parti politique aurait-il besoin de la date de naissance d'un électeur?
Des amendements sur la date de naissance et le partage de cette information ont été présentés. Nous ne croyons pas qu'Élections Canada devrait pouvoir communiquer cette information avec qui que ce soit. Nous ne voulons certainement pas qu'elle soit communiquée aux partis politiques et, si cela se faisait, je pense qu'il y aurait matière à contestation en vertu de la Charte.
Pensez seulement que, dans ma circonscription, Ottawa-Centre, il y a de huit à dix candidats représentant autant de partis à chaque élection. Cela signifie que chacun de ces partis aurait des renseignements confidentiels sur chacun des électeurs. Comment pourrions-nous nous assurer que ces renseignements ne sont pas communiqués à des tiers pour des fins autres que de s'assurer qu'un électeur a vraiment le droit de voter?
J'exhorte les députés à appuyer nos amendements afin de protéger les renseignements personnels. Lorsqu'ils constateront que le Parlement a adopté un projet de loi qui permet que leurs renseignements personnels soient communiqués non seulement à Élections Canada mais aussi aux partis politiques, je crois que la plupart des Canadiens seront irrités. Je suis convaincu qu'ils ne savent pas ce qui se prépare.
C'est pourquoi nous avons proposé nos amendements. J'espère que les bloquistes et les libéraux, qui ont déclaré en comité qu'il était bien que les partis politiques connaissent les dates de naissance des électeurs, changeront d'idée et appuieront nos amendements. Ce partage d'information n'a aucun sens. Je suis convaincu que des députés qui ignoraient cela jusqu'à maintenant nous appuieront afin que la disposition en ce sens soit retirée du projet de loi.
Finalement, je crois que, si nous sommes incapables de faire adopter nos amendements, il nous sera très difficile d'appuyer le projet de loi. J'attends maintenant les questions de mes collègues.
:
Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui pour discuter des amendements proposés à l'étape du rapport du projet de loi .
Ce projet de loi offre des résultats concrets aux Canadiens. Sans un appareil électoral bien huilé, notre démocratie ne peut tout simplement pas fonctionner. Tous les députés conviendront que cet appareil doit être entretenu, modernisé et renouvelé régulièrement. C'est l'objet du projet de loi . C'est en fait l'exemple idéal de la méthode à adopter.
Le projet de loi constitue la réponse législative du gouvernement à un rapport de comité parlementaire. Avec les autres partis, nous avons peaufiné le projet de loi après avoir entendu les témoins qui ont comparu devant le comité.
Même si nous -- c'est-à-dire les députés conservateurs -- nous sommes opposés à certains changements apportés au projet de loi lors de son examen par le comité, nous sommes maintenant disposés à appuyer le dans sa forme actuelle. L'une des raisons prépondérantes, c'est que nous estimons que le projet de loi recueille l'appui de tous les partis, et c'est important pour une mesure législative de cette nature. Par conséquent, les conservateurs n'appuieront pas les amendements proposés par le NPD dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Avant d'expliquer en détail certains avantages du projet de loi, je voudrais exprimer ma gratitude à mon prédécesseur, le député de , actuel . Grâce à son travail comme leader du gouvernement à la Chambre et ministre de la réforme démocratique, nous sommes maintenant bien placés pour faire progresser cet important projet de loi, lequel, je le répète, découle de la collaboration au sein du Parlement.
Le projet de loi s'inscrit dans notre très solide programme de réforme démocratique. Ce programme cherche à instaurer une certaine intégrité et une responsabilisation dans les institutions et les méthodes de gouvernance.
Nous connaissons tous le projet de loi sénatorial S-4, qui traîne à l'autre endroit. Aujourd'hui encore, les sénateurs libéraux ont refusé d'en débattre. Voilà maintenant près d'un an qu'ils refusent de l'étudier et qu'ils font de l'obstruction. Leur propre leader affirme appuyer les limites relatives au mandat des sénateurs, pourtant le projet de loi traîne là-bas. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les libéraux cherchent à faire paraître leur leader faible, mais cela ne me surprend pas.
Ce n'est qu'un élément de notre programme. En ce qui concerne le projet de loi , au moins, nous comptons voir des résultats très bientôt.
En ce qui concerne certains des amendements qui nous sont présentés, il est important de noter que le projet de loi incorpore la presque totalité des recommandations du rapport du comité parlementaire. Il répond notamment à la demande du comité d'en faire plus pour lutter contre les fraudes électorales, car c'est là l'essence même du projet de loi : protéger l'intégrité de notre système électoral.
[Français]
Les deux grandes recommandations formulées par le comité — et comprises dans le projet de loi — étaient les suivantes: pour confirmer l'identité des électeurs, inscrire leur date de naissance sur les nouvelles listes officielles; établir un processus uniforme d'identification des électeurs.
C'est le même comité qui a fait rapport, le 13 décembre 2006, sur le projet de loi auquel on avait aussi apporté quelques amendements. Encore une fois, le comité a souligné l'importance de ces deux éléments précis du projet de loi. Les motions d'amendement proposées par le député d' visent à renverser la décision du comité sur ces questions.
[Traduction]
J'invite les autres députés à se joindre à moi et à s'opposer à ces amendements afin d'éviter de retarder davantage cet important projet de loi. Passons-les en revue.
Il y a d'abord la date de naissance sur la liste électorale. Le premier amendement proposé par le député d' vise à éliminer cette disposition. Au comité, nous nous y sommes également opposés. Pourtant, il se retrouve maintenant dans le projet de loi et, comme je l'ai dit, dans un esprit de coopération, nous sommes prêts à l'appuyer à cette étape afin que le projet de loi puisse aller de l'avant. De plus, nous convenons que le projet de loi peut aider à lutter contre les fraudes électorales et à s'assurer que les gens sont bel et bien qui ils affirment être.
Vient ensuite l'identification des électeurs. Tous les autres amendements du NPD visent l'élimination des dispositions exigeant l'identification des électeurs et, par le fait même, sapent l'objectif principal du projet de loi, qui consiste à assurer l'intégrité du processus électoral.
Prenons par exemple les motions nos 2, 4 et 9. En ce qui concerne l'identification obligatoire des électeurs et le pouvoir conféré aux membres du personnel du scrutin de demander aux électeurs de s'identifier, ce sont deux dispositions qui faisaient partie des principales recommandations du 13e rapport du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Ces dispositions ont précisément pour but d'empêcher toute fraude électorale potentielle. Il n'y avait aucune opinion dissidente dans ce rapport. Pourtant, le NPD exprime maintenant une nouvelle position contraire à celles du rapport.
Deuxièmement, comme je le disais, la lutte contre la fraude électorale est la principale raison d'être du projet de loi . Si ces dispositions étaient supprimées, le projet de loi serait affaibli. En ce qui concerne l'identification obligatoire des électeurs, la Loi électorale du Canada exige déjà des électeurs qu'ils s'identifient avant de s'enregistrer. Cependant, on ne trouve dans la loi aucune directive quant au type d'identification qui serait considéré comme acceptable. Le projet de loi définit donc ce qui constitue une identification acceptable en mettant en oeuvre les recommandations pertinentes du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre.
En vertu du projet de loi l'électeur serait tenu de présenter une pièce d'identité avec photo, délivrée par l'administration et portant son nom et son adresse, ou encore deux pièces d'identité où sont indiqués ses nom et adresse. Au cas où l'électeur serait dans l'impossibilité de présenter de telles pièces d'identité, il devrait prêter serment en se faisant accompagner par un autre électeur agissant à titre de répondant.
Les motions d'amendement proposées aujourd'hui nous ramènent dans le domaine de l'incertitude et des pratiques disparates en ce qui concerne les types d'identification acceptables. Le gouvernement s'oppose fermement à ces motions.
Bref, nous donnons déjà toutes les chances possibles à quiconque veut voter de façon légitime de le faire. Je suis surpris de voir que le NPD, qui a pourtant appuyé la Loi fédérale sur la responsabilité, propose maintenant ces amendements qui ouvriront des failles béantes pour ceux qui voudront en profiter et se livrer à la fraude électorale.
C'est l'effet qu'auraient ces amendements. C'est pourquoi je suis surpris qu'ils aient été proposés par le Nouveau Parti démocratique. Je croyais en effet que ce parti était préoccupé par le maintien de l'intégrité du processus électoral. C'est exactement ce que nous essayons de faire grâce à ce projet de loi.
En conclusion, la simple possibilité de fraude de la part des électeurs nuit à notre système électoral et sape la confiance du public dans l'ensemble du processus. En effet, chaque fois que quelqu'un vote frauduleusement, c'est la voix légitime d'un autre électeur qui est bafouée. Chacun d'entre nous est perdant lorsqu'une fraude est commise. C'est pourquoi nous ne pouvons appuyer des amendements qui rendent de telles fraudes possibles.
Ce projet de loi fournit de meilleurs outils aux membres du personnel du scrutin pour confirmer l'identité et l'admissibilité des électeurs. L'un des moyens retenus est l'ajout de la date de naissance comme le prévoit cet amendement.
Le comité propose aussi, comme moyen, d'obliger les électeurs à présenter une pièce d'identité ou à prêter serment avant de voter et d'établir des règles systématiques d'identification lors de l'inscription au bureau de vote, de manière à ce qu'on soit certain de l'identité des gens, sans aucune ambiguïté, ni possibilité de fraude ou de tricherie.
Le troisième moyen est de permettre au personnel du scrutin ou aux candidats de mettre en doute l'admissibilité d'un électeur et d'exiger de lui une déclaration écrite affirmant sa qualité d'électeur et son identité, avec preuves à l'appui. Je pense que, selon la plupart des Canadiens, c'est ce que nous devons faire lorsque nous votons. Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de gens qui s'offusquent de l'obligation de prouver leur identité. Je pense que c'est conforme aux attentes des Canadiens. C'est ce qu'ils espèrent.
Beaucoup de gens viennent me voir après avoir voté pour me dire qu'à leur grand étonnement, n'importe qui aurait pu se présenter pour voter en prétendant être Jean Tremblay ou aurait pu voter à leur place, puisqu'aucune pièce d'identité n'est exigée. Les gens en sont troublés. C'est pourquoi nous devons adopter des dispositions sur l'identification des électeurs.
Chacun de ces outils serait retiré du projet de loi si les amendements présentés par le Nouveau Parti démocratique étaient adoptés. Le projet de loi dans son ensemble, et en particulier ces dispositions, résulte d'une recommandation non partisane d'un comité de la Chambre à laquelle plusieurs partis souscrivent et qui a pour but de consolider l'intégrité du processus électoral.
Ces motions d'amendement annuleraient le travail qui a été fait, et j'espère que les députés se joindront à moi pour s'opposer à ces motions.
:
Monsieur le Président, le critère que nous utilisons lorsque nous conseillons des pays relativement à leurs commissions et à leurs processus électoraux et que nous surveillons le déroulement d'élections est celui de la liberté et de l'équité. Les élections ont-elles été libres et équitables? Par liberté, nous entendons le droit de tout adulte de voter, un droit garanti par la Charte des droits au Canada. L'équité est une partie aussi importante de l'équation lors de la tenue d'élections. Par équité, j'entends l'intégrité du processus.
En tant que législateurs, nous devons nous assurer que le processus est intègre, c'est-à-dire qu'il est appliqué équitablement et ouvert à tous les Canadiens. Des députés d'en face ont parlé de collectivités marginalisées. Bien sûr, les membres de ces collectivités doivent avoir la possibilité de voter dans le cadre d'un système intègre. C'est l'équité. C'est aussi l'équité que d'assurer que le processus n'est pas entaché par la fraude. Voilà l'objet du projet de loi.
L'élaboration de la mesure a nécessité moult discussions et un long processus. Il y a eu entre autres la comparution du directeur général des élections devant le comité après les élections de janvier 2006, le rapport que notre comité a présenté à la Chambre et la réponse du gouvernement sous la forme du projet de loi .
Le projet de loi apporte un certain nombre d'améliorations. Il améliore l'accès pour les personnes handicapées. Les emplacements pour le vote anticipé sont plus pratiques. Les candidats et les fonctionnaires électoraux ont accès aux ensembles résidentiels protégés. Le processus électoral permet également aux candidats d'avoir accès aux centres commerciaux ou aux lieux ouverts au public qui appartiennent à des intérêts privés, où il arrive souvent que les candidats ne soient pas autorisés à communiquer avec le public. Un ancien directeur général des élections a dit très clairement que les fonctionnaires électoraux auront également l'occasion de se rendre dans des endroits comme les maisons et les refuges pour personnes âgées, des endroits dont les occupants ne pourront peut-être pas se rendre aux bureaux de scrutin. J'estime que, comme membre du comité et comme législateur, nous devons faire preuve d'une grande vigilance pour éviter l'exclusion des groupes marginalisés.
De ce côté-ci de la Chambre, nous avons manifesté nos inquiétudes au moment de la comparution de fonctionnaires électoraux et d'autres témoins. Nous avons imploré le directeur général des élections d'être plus vigilant et de cibler davantage les secteurs où les taux de recensement des électeurs ou de participation aux élections sont faibles. Le bureau du directeur général des élections a accepté d'y veiller.
Nous avons également demandé que, pour certains secteurs, qu'il s'agisse de quartiers défavorisés ou de localités ou isolées, de collectivités autochtones ou d'autres localités où on a constaté par le passé que les gens n'avaient pas été en mesure de se prévaloir de leur droit de vote, les efforts de recensement des électeurs soient plus vigilants et plus ciblés.
Dans le cas des collectivités autochtones, surtout les plus éloignées, qui soulèvent des inquiétudes particulières, nous avons proposé au directeur général des élections qu'une carte d'appartenance à un groupe autochtone pourrait être acceptable comme carte d'identité avec photo délivrée par l'administration, dans la mesure où une adresse y figurerait. En l'absence d'une adresse, l'électeur pourrait fournir avec sa carte une lettre du bureau de bande ou un autre document attestant de son adresse pour respecter les exigences.
Tout en étant extrêmement vigilants pour éviter d'exclure les groupes marginalisés, nous devons également faire preuve de vigilance pour éviter toute fraude électorale, non pas de la part de ces personnes, mais d'autres personnes peu scrupuleuses et ayant accès à beaucoup plus de ressources, qui voudraient aller à l'encontre du processus et porter atteinte à son caractère équitable.
Au Canada, il est primordial que l'on se soucie du caractère équitable du processus et de la nécessité pour les Canadiens de croire que le système est juste et équitable. Selon moi, rien ne ferait baisser davantage la participation des électeurs que la perception parmi la population que le processus n'est pas équitable.
Ce que j'avance peut sembler farfelu, mais nous savons bien ce qui s'est passé en Floride en 2000 dans le cadre des élections à la présidence des États-Unis et à quel point le processus était vicié même s'il avait les allures d'un système électoral très perfectionné.
Il faut faire preuve de vigilance pour que personne ne soit laissé pour compte, mais il faut aussi voir là une première étape dans le cadre d'un processus plus vaste de réforme électorale. Au printemps 2004, la Commission du droit du Canada a publié un rapport. J'aimerais rappeler au gouvernement qu'il s'agit d'une commission indépendante dont le budget a été entièrement éliminé l'automne dernier. Quoi qu'il en soit, elle a publié un rapport sur la réforme électorale qui, probablement plus que toute autre proposition en la matière dans le Commonwealth, s'inspire de consultations et de recherches très approfondies. Le gouvernement précédent était tenu de répondre à ce rapport, tout comme le sont l'actuel gouvernement et le .
Le processus avait été enclenché. La réforme électorale, grâce en partie au NPD, était inscrite dans le discours du Trône du précédent gouvernement libéral. Un comité était censé se pencher sur le sujet mais pour une raison quelconque, cela n'aura pas lieu. Je ferai valoir à tous les députés, à la Chambre et, bien sûr, au gouvernement et au que nous avons la responsabilité d'entreprendre cet examen public.
La semaine dernière, j'ai entendu dire que le gouvernement compte embaucher une firme de sondage et un groupe de réflexion qui seraient chargés de tenir des consultations dans quelques localités d'un bout à l'autre du pays. Je demanderais au et au s'ils ont lu le rapport en question et, si oui, pourquoi ils estiment avoir besoin de recommencer à zéro en lançant maintenant un autre processus.
Le Parlement, la Chambre des communes, devrait créer un comité spécial chargé de se pencher sur la question de la réforme électorale; ensuite, il faut que le gouvernement réponde au rapport de la Commission du droit. Si nous devons créer une assemblée de citoyens, comme on l'a fait en Colombie-Britannique et comme on propose de le faire en Ontario, il faut veiller à ce que l'objectif soit de tenir des consultations exhaustives et ouvertes et non de mener un sondage à la va-vite.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole sur ce projet de loi , à l'étape du rapport.
Avant de donner notre position sur les motions d'amendement, j'aimerais faire un portrait général du projet de loi C-31 et du travail qui a été fait sur ce projet de loi.
Ce projet de loi a pour objectif d'accroître l'intégrité du processus électoral en réduisant les possibilités de fraude ou d'erreur. Pour avoir participé aux travaux ayant mené à la présentation de ce projet de loi devant la Chambre des communes à titre de membre du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, je peux témoigner du travail important qui a été réalisé.
Les différents partis politiques, tous représentés à ce comité, ont su établir une collaboration efficace. Ainsi, nous avons pu atteindre cet objectif d'améliorer le processus électoral et de renforcer la confiance de la population envers celui-ci.
Ce projet de loi permet de réduire les possibilités de fraude ou d'erreur et d'améliorer l'exactitude du registre des électeurs. Il facilite également le droit de vote et améliore les communications entre les fonctionnaires électoraux, les candidats, les partis politiques et les électrices et électeurs.
Je me permets d'indiquer au gouvernement conservateur qu'il devrait aborder les autres dossiers avec la même attitude et le même respect pour les idées des autres partis. L'agenda idéologique des conservateurs n'a pas dominé ces travaux, et c'est probablement ce qui explique cette collaboration.
J'aimerais aborder plus précisément certains éléments visant à réduire les possibilités de fraude ou d'erreur dans le cadre d'élections.
Les électeurs devront maintenant présenter une pièce d'identité produite par un organisme gouvernemental. Sur cette pièce devront apparaître le nom de la personne, son adresse domiciliaire et sa photographie. Au Québec, le permis de conduire est un exemple parfait d'une pièce d'identité conforme.
Devant l'impossibilité de présenter une telle pièce, une personne devra alors présenter deux pièces d'identité autorisées par le directeur général des élections. Ces pièces devront établir son nom et son adresse domiciliaire.
Un votant potentiel n'ayant pas deux pièces d'identité acceptables sera tenu de déclarer sous serment qu'il est bien qui il prétend être. De plus, une personne ayant déjà respecté les conditions pour voter devra répondre de lui.
Il est également prévu qu'un affidavit soit signé par un électeur en cas de doute raisonnable sur son admissibilité à voter, par exemple, en cas de doute raisonnable sur son âge ou sa citoyenneté. Seuls les citoyennes et citoyens âgés de 18 ans et plus ont le droit de voter, mais actuellement, aucune preuve n'est demandée, même pas en cas de doute sur l'admissibilité.
Nous pensons qu'une telle procédure, simple et clairement établie, améliorera le processus électoral en permettant la prévention d'un plus grand nombre de fraudes.
La date de naissance des électrices et des électeurs sera ajoutée aux listes électorales. Cet ajout permettra une meilleure identification d'une personne souhaitant exercer son droit de vote.
D'ailleurs, au Québec, les listes électorales contiennent la date de naissance des électeurs. Ce système a donc fait ses preuves et favorisera les objectifs que nous poursuivons avec ce projet de loi.
Autre ajout, il sera interdit à un électeur de répondre de plus d'un électeur. Cette mesure permettra de contrer la pratique des « répondants en série », qui pouvaient potentiellement causer un risque de fraude.
Qu'est-ce que la pratique des répondants en série? Il s'agit de la situation où une personne ayant le droit de voter, dont le nom apparaît sur la liste électorale, se porte garante d'un votant potentiel non inscrit sur la liste électorale, lequel peut à son tour se porter garant d'un autre, et ainsi de suite.
Le projet de loi apporte également un autre changement que le Bloc québécois réclame depuis fort longtemps. Il s'agit de l'attribution pour chaque électrice et chaque électeur d'un numéro d'identification unique. Cet identificateur unique figurera dans les listes électorales et permettra d'améliorer la qualité de ces dernières en assurant que les doublons soient éliminés.
Il est important de préciser que cet identificateur unique sera généré de façon aléatoire et attribué par le directeur général des élections.
Le projet de loi propose également des mesures pour faciliter le droit de vote. Ainsi, le délai prescrit au cours duquel les électeurs qui ont une limitation fonctionnelle peuvent demander un certificat de transfert à un bureau de vote offrant un accès de plain-pied est retiré. Il n'y aura plus de délai pour présenter une demande de transfert pour ces personnes. Évidemment, je tiens à souligner que cette modification ne doit pas devenir un prétexte pour éviter d'avoir à assurer l'accessibilité des bureaux de vote.
Le projet de loi permet l'établissement de bureaux de vote par anticipation relevant d'une seule section de vote plutôt que de deux sections ou plus, afin d'améliorer l'accessibilité des bureaux de vote par anticipation, particulièrement dans les régions vastes et éloignées.
Dans ces régions, il peut être difficile pour les électeurs de se rendre aux bureaux de vote par anticipation. Un nombre croissant de personnes choisit chaque année, dans l'exercice de leur droit de vote, de participer au vote par anticipation. Il était donc nécessaire d'en renforcer l'accessibilité.
Le projet de loi poursuit également l'objectif d'améliorer les communications entre les fonctionnaires électoraux, les candidates et candidats, les partis politiques ainsi que les électrices et électeurs. Il confère donc aux candidates et candidats un droit d'accès aux aires communes des lieux publics à des fins de campagne électorale.
Il est important de pouvoir rencontrer les gens là où ils sont. Les campagnes électorales représentent une occasion privilégiée de faire valoir des idées et de présenter son bilan en tant que député. Il faut favoriser cela tout en s'assurant de respecter la population.
Le projet de loi améliore aussi l'accès des partis et des candidats aux listes électorales à jour, dont ils pourront se servir pour communiquer avec les électeurs afin de les encourager à exercer leur droit de vote. Pour ce faire, il est important qu'ils aient accès à des listes électorales à jour et exactes.
Diverses motions ont été présentées en vue d'amender le présent projet de loi. Le Bloc québécois a examiné l'ensemble de ces motions et a pris position.
Le Bloc québécois est contre la motion no 1, puisqu'elle impliquerait le non-ajout de la date de naissance aux listes électorales et réduirait ainsi les possibilités d'identifier correctement un votant potentiel.
Le Bloc québécois est aussi contre la motion no 2 puisqu'elle vient augmenter les risques de fraudes électorales en s'opposant à la procédure simple et clairement établie d'identification des votants potentiels au moyen de pièces d'identité conformes et de déclaration de serment.
En terminant, je tiens à rappeler la collaboration efficace qui a mené à la présentation de ce projet de loi. J'espère qu'elle saura inspirer le gouvernement conservateur pour les travaux à venir.
Le Bloc québécois accueille favorablement ce projet de loi. Par contre, nous sommes contre les motions présentées à l'étape du rapport.
Mes collègues du Bloc québécois et moi-même sommes fiers d'avoir présenté certains éléments du système électoral québécois afin d'inspirer les travaux du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Le système électoral québécois a fait ses preuves. Les éléments présents dans le projet de loi qui sont inspirés du modèle québécois amélioreront le processus électoral fédéral.
L'objectif poursuivi par ce projet de loi est d'accroître l'intégrité du processus électoral. En ce sens, je crois que nous avons fait un pas en avant avec ce projet de loi.
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Monsieur le Président, j'ai entendu dire que le Bloc s'inquiète beaucoup des fraudes électorales au Québec. Il a peut-être de bonnes raisons d'appuyer le projet de loi, mais on dirait que nous assistons à un débat théorique et que la signification et les conséquences réelles du projet de loi ne sont pas abordées.
La députée ne devrait-elle pas s'intéresser à la réalité? Il a été clairement démontré que, si ce projet de loi est adopté dans sa forme actuelle, des personnes perdront leur droit de vote. Ces personnes, ce ne sont pas celles qui commettent les fraudes. Ce sont plutôt celles qui, pour une raison ou pour une autre, ne détiennent pas de pièces d'identité. Le système de répondants que la députée et son parti préconisent maintenant sera impossible à instaurer. La réalité, c'est que des gens seront privés de leur droit de vote.
Si les députés du Bloc s'inquiètent à ce point des fraudes électorales au Québec, alors pourquoi ne proposent-ils pas une idée très simple comme celle du député d'? Les cartes d'électeur devraient être placées dans des enveloppes au lieu d'être expédiées par la poste, et elles devraient être envoyées dans des immeubles où leurs destinataires pourraient aller les cueillir. La solution la plus simple serait de les placer dans des enveloppes et d'inscrire sur chacune le nom de l'électeur à qui elle est destinée. Ce serait probablement la façon la plus efficace d'empêcher les fraudes.
Je ne comprends vraiment pas comment le Bloc peut appuyer ce projet de loi sans reconnaître les véritables répercussions qu'il aura sur les électeurs qui, souvent, n'ont pas voix au chapitre. Comme ces personnes parviennent rarement à se faire entendre, leur vote est vraiment important.
Je suis très déçue de constater que le Bloc tourne le dos aux personnes marginalisées et qu'il participe à la création d'un système qui les empêchera de voter. Comment la députée explique-t-elle cela?
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'intervenir dans le débat sur ce projet de loi. C'est un projet de loi très important qui n'a malheureusement pas retenu beaucoup d'attention. Si ce projet de loi n'est pas modifié, il aura d'importantes répercussions sur le droit de vote de bon nombre de Canadiens à faible revenu, particulièrement dans la circonscription que je représente, , qui comprend la partie est du centre-ville.
J'aimerais tout d'abord décrire le prétendu problème auquel nous faisons face. On nous dit qu'il y a actuellement un problème de fraude électorale et qu'il est essentiel d'apporter ces importants changements à la Loi électorale du Canada pour le régler. Toutefois, au tout début de l'étude en comité, j'ai demandé au directeur général des élections s'il était d'avis que les fraudes de ce genre étaient très courantes. Ce dernier m'a fait savoir que quelques incidents isolés avaient effectivement été rapportés, mais qu'aucun parti politique ne lui avait fait part de fraudes généralisées et que, selon lui, cela ne constituait pas un problème grave. Cela m'a beaucoup étonné parce que c'est le directeur général des élections qui a dit cela.
Comme je l'ai dit plus tôt, il est aberrant et plutôt décevant de constater que trois partis, soit le Parti conservateur, le Parti libéral et le Bloc, ont fait cause commune pour modifier la Loi électorale du Canada afin de régler ce prétendu problème. C'est employer les grands moyens pour bien peu de choses. Ce projet de loi risque d'entraîner des conséquences désastreuses.
Nous avons entendu les défenseurs de ce projet de loi affirmer qu'ils avaient prévu des dispositions garantissant que les sans-abri puissent voter et qu'il serait toujours possible d'avoir recours à un répondant. Toutefois, il suffit de jeter un coup d'oeil au projet de loi pour se rendre compte qu'il crée toute une série de formalités administratives qui auront pour conséquence de priver un grand nombre de personnes de leur droit de vote.
À l'heure actuelle, une personne qui vit dans la rue et qui n'a pas de pièce d'identité peut obtenir une déclaration solennelle signée par un avocat. Il peut aussi y avoir quelqu'un dans la communauté qui peut répondre de ces gens, un citoyen qui connaît plusieurs personnes parce qu'il travaille dans un endroit très fréquenté, comme le Carnegie Centre par exemple dans ma circonscription et qui peut dire « Oui, je connais cette personne. Elle est bien celle qu'elle prétend être. » Une déclaration solennelle est faite et la personne peut alors voter.
Dorénavant , une personne ne pourra être le répondant que d'une seule autre personne dans le même bureau de vote, et à condition que cet éventuel répondant soit inscrit sur la liste électorale. C'est comme si deux aiguilles cherchaient à se retrouver dans une botte de foin. Cela va créer le chaos total.
Je m'inquiète profondément du fait que le projet de loi fait son petit bonhomme de chemin en retenant très peu l'attention, sauf celle du NPD. Je tiens à remercier le député d', qui a fait un travail incroyable au comité, mettant en relief chacune des dispositions mal conçues qui, essentiellement, constituait un déni des droits des gens. Exception faite du NPD et de certains des témoins qui sont venus faire ressortir les problèmes, le projet de loi semble voguer vers une adoption très facile.
Je vais vous donner un exemple. Aux élections de l'an 2000, je me suis sentie très honorée d'accompagner Sereena Abotsway au bureau de vote. Elle a exercé son droit après avoir fait une déclaration solennelle. Elle votait pour la première fois et cela suscitait chez elle de l'espoir. Elle apprenait à mieux connaître le système politique. Puisque nous avions des avocats sur place pour venir en aide aux gens, elle votait parce qu'elle avait suffisamment de confiance, de motivation et d'espoir. Malheureusement, cette jeune femme et l'une des six qui ont été assassinées et qui font l'objet du procès des femmes disparues qui se déroule à Vancouver. J'en ai été les tripes nouées de penser qu'il y a tellement de gens marginalisés, privés de leur droit de vote par le système que nous mettons en place, un système qui paraît bien conçu, bien fait, et qui a pour seul but d'empêcher la fraude.
Nous entendons des déclarations théoriques des libéraux, dont celle du député de , qui a dit: « Oh oui, je crois à l'équité. C'est une question d'équité. » Le mode de fonctionnement du système va être incroyablement injuste. Même à la mémoire de Sereena Abotsway, quand on pense à ce qui lui est arrivé et à ce qui arrive à d'autres personnes, cela m'attriste beaucoup de penser que le projet de loi va être adopté et que des gens vont perdre leur droit de vote.
Je suis très fière du fait que le caucus néo-démocrate s'oppose au projet de loi et soutienne que c'est une mesure législative qui laisse vraiment à désirer et qui niera aux citoyens le droit de vote.
Je tiens à remercier certains des avocats qui ont témoigné devant le comité par vidéo-conférence. Il s'agit entre autres de Jim Quail, directeur administratif du Public Interest Advocacy Centre de la Colombie-Britannique; de Tina-Marie Bradford, avocate à la B.C. Government and Service Employees' Union; et de Murray Mollard, directeur administratif de la B.C. Civil Liberties Association.
Ces professionnels compétents ont exposé en détail la situation actuelle du système, ils ont indiqué ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas et ont expliqué l'incidence qu'auront les changements. Malheureusement, les membres du comité n'ont essentiellement pas fait cas de la contribution de ces témoins. Seul le représentant néo-démocrate au comité, le député d', a vaillamment proposé des amendements pour tenter d'atténuer les lacunes du projet de loi.
Les avocats qui ont témoigné possèdent vraiment une connaissance pratique du système. Ils ne le connaissent pas uniquement en théorie. Ils y ont affaire dans la pratique. Or, leurs conseils et leur expertise ont essentiellement été ignorés et rejetés. J'estime que c'est fort regrettable.
Le leader du gouvernement à la Chambre s'est dit en faveur d'un système aussi ouvert que possible pour maintenir le droit de vote. Selon lui, le directeur général des élections a déclaré qu'on procéderait à un recensement plus actif. Rien de tout cela ne va garantir qu'il y a une déclaration solennelle et qu'il existe un système de répondants qui fonctionne.
Les allégations du gouvernement selon lesquelles le projet de loi garantira que les personnes à risque ont encore le droit de vote me semblent complètement fausses. Affirmer qu'on procédera à un recensement dans les refuges pour sans-abri et que le gouvernement s'en chargera semble bien en théorie, mais nous savons que la plupart des gens qui fréquentent ces refuges doivent partir durant la journée.
C'est ainsi que fonctionnent ces endroits. Dans de nombreux refuges, une règle veut que les sans-abri partent tôt le matin et ne reviennent que tard le soir. Alors, comment exactement les recenseurs vont-ils s'y prendre pour trouver des gens dans les refuges pour sans-abri?
La justification fournie par le leader du gouvernement à la Chambre par rapport au projet de loi m'apparaît très superficielle. Le gouvernement aurait dû prêter attention aux gens, dans les collectivités, qui savent vraiment comment fonctionne le système; il aurait dû examiner chaque bureau de vote et circonscription pour mesurer les incidences du projet de loi.
À mon avis, si nous voulons vraiment corriger les incohérences et les problèmes de notre système électoral, il faut un recensement universel. Encore une fois, c'est un élément dont font fi le gouvernement et les autres partis politiques.
Je ne peux parler au nom des autres députés, mais je me souviens d'une époque où on pouvait aller dans la rue et consulter la liste électorale, affichée sur un poteau téléphonique. On pouvait voir si son nom y figurait ou non. Un recenseur faisait du porte-à-porte pour demander aux gens si les personnes vivant dans le foyer recensé étaient admissibles à voter.
C'était un système qui fonctionnait, mais nous disposons maintenant d'un système de pointe, d'un système centralisé. Il n'y a absolument aucun doute, car les preuves sont là: ce nouveau système a laissé de côté de nombreuses personnes, qui ont maintenant beaucoup de difficulté à s'inscrire à la liste électorale. Voilà la réalité de la dernière décennie.
Maintenant, le gouvernement en rajoute en éliminant la seule disposition qui permettait encore à une personne dans une situation très vulnérable et ne disposant pas des pièces d'identité appropriées de pouvoir voter malgré tout. Cette possibilité serait maintenant éliminée si les amendements proposés au projet de loi ne sont pas adoptés.
Je conclurai en disant qu'aujourd'hui est un jour sombre pour la Chambre des communes. Nous sommes censés être ici pour représenter l'intérêt du public. Ce projet de loi remet sérieusement en question le droit de chacun à voter, qu'il s'agisse d'une personne riche ou pauvre, vivant dans une somptueuse demeure ou sans abri. Ce sera donc un jour bien sombre à la Chambre si ce projet de loi est adopté.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir prendre la parole devant la Chambre aujourd'hui à propos du projet de loi .
Le 22 juin 2006, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a déposé dans cette enceinte un rapport intitulé Améliorer l’intégrité du processus électoral: Recommandations de modifications législatives. Ce rapport s'inspirait en partie des recommandations du directeur général des élections.
Bien que l'on discute depuis un certain temps d'apporter des changements fondamentaux à notre système électoral, il ne faudrait pas que cette discussion nous fasse négliger les efforts en vue d'améliorer le système actuel.
Le texte modifie la Loi électorale du Canada afin d’accroître l’intégrité du processus électoral en réduisant les possibilités de fraude ou d’erreur. Il exige que l’électeur présente, avant de voter, soit une pièce d’identité avec photo, nom et adresse délivrée par l’administration, soit deux pièces d’identité autorisées par le directeur général des élections où sont indiqués ses nom et adresse, ou prêter serment s’il est accompagné d’un autre électeur agissant à titre de répondant.
Il apporte notamment à la Loi électorale du Canada des changements opérationnels visant à améliorer l’exactitude du Registre national des électeurs. Il vise à faciliter l’exercice du droit de vote et à promouvoir la communication avec l’électorat. Il modifie également la Loi sur l’emploi dans la fonction publique afin de permettre à la Commission de la fonction publique de prolonger par règlement la durée maximale des emplois occupés par des employés occasionnels. Cela fonctionne à la fois pour le système et pour les employés.
Nous tous, à la Chambre, avons dû nous plier au système électoral au moins une fois. Beaucoup d'entre nous l'ont fait à plusieurs reprises. Le jour des élections, nous faisons confiance à notre électorat. Or, collectivement, en tant que Canadiens, électeurs et candidats, nous sommes également tributaires de l'intégrité du système électoral et nous nous attendons à ce qu'il réduise la possibilité de fraude électorale et qu'il garantisse un vote sûr, équitable et accessible le jour du scrutin. J'espère que les initiatives que renferme ce projet de loi amélioreront ce processus au profit des Canadiens.
Les membres libéraux du comité voulaient surtout veiller à ce que le projet de loi permette que les pièces prouvant l'appartenance à la population autochtone soient considérées comme des preuves acceptables pour voter. Les représentants du gouvernement ont précisé que le projet de loi exige une pièce d'identité avec photo et adresse délivrée par l'administration ou une pièce d'identité avec photo, sans adresse, délivrée là encore par l'administration. Cela comprendrait les cartes d'appartenance à une bande, qui devraient toutefois être accompagnées d'une lettre du conseil de bande ou d'une facture de téléphone ou de services publics sur laquelle figureraient le nom et l'adresse de la personne.
Les libéraux membres du comité se préoccupent aussi de veiller à ce que le processus de recensement soit renforcé dans les réserves. Le gouvernement a suggéré que, au lieu d'envoyer le projet de loi au comité, ce dernier adopte une motion demandant au directeur général des élections de renforcer le processus de recensement dans les réserves et dans d'autres régions où le taux de recensement est faible.
Il est difficile de trouver l'équilibre pour assurer l'intégrité du système sans compliquer davantage les choses pour le citoyen et sans le priver de son droit de vote. Voter est un privilège. Je suis consciente que des électeurs n'ont pas de pièces d'identité acceptables. Je sais également que nous tous, à la Chambre, pouvons consacrer tout notre temps au tourbillon d'activités entourant les élections. En fait, bon nombre d'entre nous consacrent tout leur temps, pendant plusieurs semaines, à faire campagne.
Cependant, la vaste majorité des électeurs canadiens mènent une vie active et ont un emploi du temps chargé et compliqué. Même si la participation des électeurs s'est améliorée lors des élections fédérales de 2006, elle continue d'être extrêmement faible. Il est important que les Canadiens puissent se rendre au bureau de scrutin de leur localité en sachant quels renseignements ils sont censés présenter pour pouvoir exercer leur droit démocratique. Nous espérons qu'une méthode uniforme d'identification des électeurs aux bureaux de scrutin aboutira à des renseignements clairs et cohérents et à un système qui renforcera l'importance d'exercer son droit de vote.
De ce côté-ci de la Chambre, nous appuyons également le renforcement du processus de recensement, encore une fois, surtout dans les réserves et autres régions où le taux de recensement est faible.
De plus, certaines parties du projet de loi traitent également des problèmes d'accessibilité et les électeurs ayant un handicap physique ne seront plus tenus de demander un transfert à un bureau de scrutin à accès de plein-pied trois jours à l'avance. Le projet de loi rend également plus accessibles les bureaux de vote par anticipation. Il s'agit d'améliorations pour les personnes à mobilité réduite.
De ce côté-ci de la Chambre, nous appuyons les changements proposés à la Loi électorale du Canada qui visent à empêcher la fraude électorale et la fausse représentation. Nous devons veiller à ce que les cartes d'identité à photo des Autochtones soient une pièce d'identité acceptable dans le cadre des élections. Nous croyons que le projet de loi , apporte les modifications d'ordre opérationnel nécessaires et contribuera à rehausser l'intégrité de notre système électoral.
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Monsieur le Président, je suis heureux de parler du projet de loi . J'aimerais aborder certaines des préoccupations des gens de ma circonscription.
Je trouve qu'il est très intéressant de voir que, de toutes les questions relatives à la réforme électorale, c'est celle-ci dont la Chambre est saisie. On parle de menaces de fraude, pourtant rien ou presque n'indique qu'il y a eu de véritables cas de fraude.
En 2006, il y a eu un seul cas de fraude dans tout le pays. En 2004, il n'y en a eu aucun. En 2000, il y a eu trois cas. Il y a donc quatre personnes sur les millions de gens qui ont voté au Canada qui ont fraudé le système. Pourtant, on juge que tous les parlementaires doivent s'attaquer à cette menace.
Peut-être que cela découle d'un certain sentiment de culpabilité. Nous n'avons qu'à penser aux courses à la direction de certains partis, ou la conduite des gens a été beaucoup plus répréhensible que celle des gens ordinaires qui exercent leur droit démocratique. Je suis convaincu que personne ne laisserait entendre que des citoyens moyens seraient prêts à fouiller les cadavres pour voir s'ils ont une carte de membre d'un parti, comme ce fur le cas pour certains augustes députés. Que voulons-nous donc imposer aux gens honnêtes et respectueux des lois dans notre pays?
À mon avis, la véritable question est celle du désengagement et du cynisme des citoyens à propos du processus électoral. C'est là-dessus que nous devrions nous pencher. Il faut régler un certain nombre de problèmes. J'aurais cru que le nouveau gouvernement aurait présenté un projet de loi à cet effet.
Les gens réclament une réforme électorale. Ils se désintéressent du processus électoral. Ils en ont assez de notre vieux système et croient que d'autres voix doivent se faire entendre. Pourtant, les deux principaux partis n'ont aucun intérêt à ce que cela se produise. Donc, ce n'est pas une priorité pour eux.
L'autre question porte sur le fonctionnement du système électoral maintenant qu'il n'y a pas de liste des électeurs en bonne et due forme.
Lors des élections de 2004, les membres du personnel électoral de ma circonscription qui sont allés voter se sont fait dire qu'ils étaient inscrits sur une liste électorale d'un bureau de scrutin situé à 40 kilomètres de distance. Je sais également que certains électeurs qui habitent à l'extrémité sud de la circonscription se sont fait dire qu'ils ne faisaient pas partie de la circonscription parce que leur boîte postale se trouvait dans la municipalité. Élections Canada avait tracé une nouvelle limite au sud de la circonscription et certains électeurs se sont fait dire d'aller voter dans une autre circonscription.
Voilà de vrais problèmes. C'est frustrant pour les électeurs qui se présentent aux urnes. Ils rentrent chez eux en disant qu'ils n'iront pas voter. C'est une grave menace à la démocratie. J'aurais cru que cette question aurait été traitée avec une certaine diligence, mais ça n'a pas été le cas.
On craint que, dans l'avenir, les Canadiens commettent de la fraude lors des élections. Pourquoi une personne s'efforcerait-elle de frauder simplement pour voter, alors qu'on supplie et qu'on encourage les électeurs à se prévaloir de leur droit de vote? Cependant, il s'agit là d'une vaste question philosophique.
J'aimerais mettre l'accent sur certains facteurs très importants dans ma région. Ma circonscription compte de très grandes collectivités autochtones isolées. L'idée d'une carte d'identité avec photo est fort pertinente si on croit que tous les Canadiens ont le droit d'avoir une telle pièce d'identité. Cependant, sur la côte de la Baie James, jusqu'à 30 p. 100 de la population n'est pas admissible au système de soins de santé parce que le gouvernement de l'Ontario ne prend pas la peine d'aller s'occuper des collectivités cries. C'est le personnel de mon bureau et celui de mon homologue provincial, Gilles Bisson, qui se rend sur place pour remplir les formulaires.
Il est intéressant de se demander comment les populations autochtones peuvent avoir une carte d'identité avec photo quand le gouvernement provincial laisse à un député fédéral et à un député provincial le soin de remplir les formulaires pour les citoyens? Devinez quoi. Le gouvernement de l'Ontario a une échappatoire spéciale. Il ne prend même pas la peine de donner une carte avec photo aux citoyens qui vivent sur la côte de la Baie James. Il se contente de remplir la carte, d'y apposer le symbole de la trille et de l'envoyer.
C'est incroyable. Il y a des milliers de belles familles cries dans ma circonscription, mais leurs visages ressemblent tous au logo de la trille, car l'Ontario ne se donne pas la peine de leur donner une carte d'identité avec photo. Pour pouvoir voter, il leur faudra cependant une telle carte.
Il faut ensuite une adresse. J'invite tout le monde à se rendre à Fort Albany et à demander aux gens leur adresse. Les gens n'ont pas d'adresse réelle. C'est la même chose dans toutes nos localités. En fait, de nombreuses localités n'ont même pas la forme la plus élémentaire d'inscription.
Pour ce qui est du serment à prêter, j'aimerais bien voir des directeurs de scrutin venir faire prêter serment en cri ou en ojicri. De nombreux aînés ne parlent pas l'anglais et n'ont pas de certificat de naissance. Nous tentons cependant de les obtenir.
Ces personnes sont traitées injustement parce que quelqu'un, quelque part, pourrait un jour décider de frauder le système. C'est complètement ridicule. Imaginez quelqu'un à Attawapiskat qui va voter en prétendant être quelqu'un d'autre quand tout le monde se connaît. Je crois que cette personne serait chassée de la ville assez rapidement.
Et si les députés pensent que je jette la lumière sur ces questions, j'aimerais citer une partie du témoignage présenté au comité par la nation nishnawbe-aski, qui représente les 70 collectivités de la région du traité 9, une région que je représente.
Voici ce qu'ont dit ces gens:
Nous nous inquiétons également de la manière dont ces modifications risquent de porter atteinte au droit de nos anciens dont la plupart n'ont pas de certificat de naissance et dont quelques-uns seulement peuvent avoir un permis de conduire. Quitter leur communauté pour se procurer une pièce d'identité avec photo leur causera d'énormes difficultés et, dans certains cas, sera tout simplement impossible et inabordable.
[...] nous estimons que les modifications proposées ne tiennent pas compte de la réalité des habitants de nos collectivités éloignées. Elles supposent que la plupart des électeurs canadiens vivent dans des centres urbains. Tant que les services gouvernementaux ne seront pas rendus accessibles de manière équitable aux habitants de nos collectivités éloignées et tant que les modifications législatives ne refléteront pas notre réalité [...] J'invite les membres du comité à se rendre dans certaines de nos collectivités pour comprendre les défis que nous aurons à relever pour jouer notre rôle de citoyens canadiens.
C'est le message que je reçois de la part des dirigeants de la nation nishnawbe-aski et de la bande de Mishkeegogamang. C'est un message que je veux faire entendre au Parlement. Il n'y a pas de fraude parmi les populations habitant sur la côte de la baie James. Notre principal problème consiste plutôt à les convaincre d'aller voter. C'est difficile. Nous devons veiller à ce qu'un nombre croissant d'électeurs canadiens aient le sentiment qu'il est important pour eux de voter.
Je reviens maintenant à l'argument que j'avais commencé à présenter.
Nous avons comme unique projet de réforme électorale dans la présente législature un projet de loi contre la fraude. Or, il n'y a pratiquement pas de fraude électorale, et nous savons que ce projet de loi démobiliserait des centaines, voire des milliers d'électeurs au Canada. À cause de la seule personne reconnue coupable de fraude en 2006 et des trois personnes condamnées pour fraude en 2000, tandis qu'il n'y a eu aucune condamnation de ce type relativement aux élections de 2004, nous prenons pour cibles des personnes qui vivent en marge de la société et que nous devrions plutôt encourager à voter.
Pour terminer, j'aborderai toute la question d'autoriser les partis politiques à avoir accès aux dates de naissance. Certains pourront penser que cela est sans grande importance et que ce qui est proposé l'est par souci d'équité. Je ne vise aucun parti politique, ni aucune région politique du pays. Cependant, il me semble qu'il y a là un opportunisme politique de bas étage. Pour certains partis politiques, aller au devant de l'électeur veut dire obtenir sa date de naissance et l'appeler le jour de son anniversaire pour lui dire: « Bonjour, c'est votre député qui vous appelle, le jour de votre fête », comme si c'était censé suffire.
J'ai entendu parler de cette technique pour la première fois de la bouche d'un député provincial du Québec qui m'a assuré que, tout au long de l'année, il veillait à téléphoner à tous ses électeurs le jour de leur anniversaire et que les personnes concernées adoraient cela. Il m'a aussi confié que c'était à peu près tout ce qu'il avait à faire.
Sommes-nous en train de dire que, sous prétexte de poursuivre les fraudeurs, nous devons faire en sorte que tous les partis politiques puissent téléphoner à leurs électeurs le jour de leur anniversaire pour s'assurer leur vote? Serait-ce la raison pour laquelle nous parlons de cela aujourd'hui?
Soyons honnêtes. Je sais qu'un politicien commet un péché lorsqu'il révèle un des secrets du métier sur la place publique et permet ainsi aux gens de mieux connaître le comportement de la classe politique. Cependant, je me sens obligé d'en parler. Si nous voulons l'information sur les dates de naissance, c'est pour pouvoir communiquer avec l'électeur le jour de son anniversaire et obtenir son vote. J'ai l'impression que cela est passablement cynique, et j'ai la même impression au sujet d'une bonne partie de ce projet de loi.
J'aimerais inviter les députés à envisager l'enjeu véritable, à savoir qu'il nous faut trouver des moyens de faire en sorte que les gens aient confiance dans le système démocratique et aient le goût d'y participer. Je me demande si nous ne sommes pas en train de faire une chasse aux sorcières puisque le phénomène de la fraude n'a certainement pas l'ampleur qui justifie ce genre de mesure. Si nous étions devant un phénomène de grande envergure, je pourrais envisager la chose mais, à l'heure actuelle, je ne vois pas pourquoi on devrait restreindre encore plus le droit de vote les gens de collectivités de ma circonscription comme Ogoki, Kashechewan, Attawapiskat, Peawanuck, Moosonee et Moose Factory. Je ne vois pas pourquoi les gens de ces collectivités, déjà suffisamment marginalisés, devraient avoir besoin de faire autre chose que de se présenter aux bureaux de scrutin et de déclarer qu'ils sont des citoyens du Canada.
Selon ce qui est prévu dans la Charte des droits et libertés, tout citoyen du Canada a le droit de voter lors de l'élection de députés de la Chambre des communes ou d'une autre assemblée législative et d'être admissible comme député d'une telle assemblée, un point c'est tout. Cette stipulation n'est pas assortie de conditions. On ne parle nulle part de la nécessité de présenter une pièce d'identité. On ne dit nulle part que les gens doivent donner leur date de naissance. Ils ont ce droit.
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Monsieur le Président, je tiens à revenir sur le point soulevé par le député dans sa dernière intervention et dans des interventions antérieures faites au cours de la période des questions et observations. Il a laissé entendre que la fraude électorale n'existait simplement pas au Canada. Le directeur général des élections, lorsqu'il a comparu devant le comité, a dit tout le contraire.
Il a commencé par dire: « Nous allons poursuivre et nous poursuivons énergiquement dans les cas de fraude électorale ». Je lui ai demandé de nous faire un bilan de ce qui avait vraiment été fait dans ce sens et de transmettre l'information pertinente au comité. Il a occupé ses fonctions de directeur général pendant cinq élections. Je lui ai donc demandé combien il y avait eu de ces poursuites. Il a répondu qu'il y en avait eu, en moyenne, moins d'une par élection.
Je ne pense pas que le député veuille nous faire croire qu'il se produit moins d'un cas concret de fraude dans tout le pays au cours de plusieurs élections. Ce qui est plus plausible, c'est essentiellement que, compte tenu de la façon dont la loi est écrite, il est impossible de poursuivre les fraudeurs électoraux. Le problème, c'est qu'il est impossible de traquer les votes multiples, simplement parce qu'il n'en reste aucune trace. Par ce projet de loi, nous voulons régler ce problème.
Je vais essayer de donner une idée de la gravité du problème. Aux dernières élections, dans la circonscription de , on nous a dit que des milliers de gens sont arrivés de nulle part, le jour du scrutin. Il n'y avait aucune trace de leur existence dans les listes électorales. Pourtant, on leur a permis de voter, car la seule alternative était soit de leur permettre de voter en masse, soit, essentiellement, d'interdire à un grand nombre de personnes de voter.
Un dénommé James DiFiori dit qu'il a voté trois fois, soit une fois pour les libéraux, une fois pour les conservateurs et une fois pour les néo-démocrates. C'est le seul fraudeur qui ait été poursuivi par le directeur général des élections après le dernier scrutin, car c'était le seul cas où l'on disposait de preuves tangibles.
Le projet de loi est une tentative visant à pallier l'absence de preuves en créant une trace documentaire, en permettant aux électeurs de voter en toute légalité et en empêchant des gens de voter plus d'une fois ou illégalement lorsqu'il ne sont pas admissibles. Je me demande si le député aurait quelque chose à dire sur ce problème précis.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole sur le projet de loi .
Il importe d'entrée de jeu de féliciter Élections Canada et son personnel. Nombre de gens qui nous écoutent aujourd'hui ne savent sans doute pas que les employés d'Élections Canada sont fort compétents et font du travail de premier ordre. La preuve en est qu'on fait souvent appel à eux pour conseiller des pays qui tentent de se démocratiser et qui ont souvent été gouvernés par des dictateurs ayant abusé de leurs pouvoirs. Le Canada, par l'entremise d'Élections Canada, a aidé ces pays à passer d'un régime dictatorial à un régime démocratique.
L'une des personnes ayant le plus contribué à cela est le directeur d'Élections Canada, Jean-Pierre Kingsley, l'un des meilleurs et des plus brillants hauts fonctionnaires que nous ayons. Il a dirigé Élections Canada pendant 16 ans et en a fait une institution de premier ordre.
Élections Canada a offert ses services dans un grand nombre de régions. Je me souviens de l'époque où l'Afrique du Sud est passée des jours sombres de l'apartheid aux couleurs de l'arc-en-ciel et à la démocratie, et où le Canada est venu en aide aux Sud-Africains pour réaliser l'incroyable tour de force de passer d'un régime draconien à la démocratie sans effusion de sang.
Nous nous souvenons tous de cette époque lointaine où les gens faisaient la queue sur des kilomètres afin d'exercer pour la première fois de leur vie le droit démocratique le plus remarquable, celui de voter. Le Canada a joué un rôle extraordinaire à cet égard, tout comme Élections Canada. En fait, le succès de cette transformation est en grande partie attribuable à Jean-Pierre Kingsley et à ses collaborateurs, qui ont aussi contribué à la démocratisation de l'Ukraine, de la République démocratique du Congo, d'Aceh et de bien d'autres pays encore.
Malheureusement, le gouvernement a, et c'est un paradoxe, évincé M. Kingsley de son poste. Jean-Pierre Kingsley ne sera plus le directeur général des élections du Canada et, en cela, nous sommes tous perdants.
Si nous voulons une véritable réforme électorale, il y a une chose que nous pourrions faire pour améliorer radicalement la capacité des électeurs d'exercer leur droit de voter pour la personne qui les représentera: mettre en place un système de vote électronique. En cette ère de nouveaux systèmes d'exploitation Windows et d'ordinateurs hyper sophistiqués, pourquoi ne pas utiliser les technologies qui sont à notre disposition pour permettre aux Canadiens de voter par voie électronique? Il n'y a aucune raison de ne pas avoir un tel système, tant et aussi longtemps que les mécanismes régulateurs appropriés sont en place.
Imaginons un peu tout ce que nous pourrions faire si les Canadiens avaient la possibilité de voter de façon électronique lors d'une élection fédérale. Imaginons le nombre de personnes qui seraient en mesure d'exercer leur droit, droit que tant de nos prédécesseurs ont donné leur vie pour défendre.
Ce serait vraiment extraordinaire, surtout pour deux groupes précis: tout d'abord, les populations isolées, autochtones et non autochtones, comme d'autres députés l'ont mentionné; ensuite, les jeunes. Nous savons que bon nombre de jeunes ne vont pas chercher l'information dans les médias traditionnels. Ils s'abreuvent à d'autres sources, souvent grâce à l'informatique et à Internet. Pourquoi ne pas exploiter ce filon et offrir aux gens la possibilité de voter par voie électronique, ce qui leur permettrait d'exercer leur droit et renforcerait les piliers démocratiques de notre pays? Ce serait vraiment formidable.
Ce qui importe encore plus que la façon d'élire les députés à la Chambre, c'est leur capacité de représenter leurs électeurs. Je parle de réforme démocratique. Le Parti conservateur est issu du Parti réformiste, parti dont j'étais membre. D'une certaine façon, nous sommes à la Chambre pour la démocratiser. Où sont passés les idéaux de ce parti?
Qu'est-il advenu du principe consistant à permettre à tous les députés d'innover, de faire valoir et d'appliquer des idées, de collaborer entre eux au-delà des frontières entre partis, de collaborer avec la fonction publique, de collaborer avec les éléments les meilleurs et les plus brillants du pays pour mettre en oeuvre les solutions dont les Canadiens ont besoin?
Nos électeurs ont moins de patience à l'égard des manigances qui se déroulent dans cette enceinte. Ils souhaitent bien davantage voir leurs élus faire leur travail et mettre en oeuvre des solutions dans l'intérêt général. C'est ce que nous sommes tous en train d'essayer de faire ici.
Monsieur le Président, vous êtes ici depuis beaucoup plus longtemps que nombre d'entre nous. Vous avez pu observer le déclin du système au fil du temps. Ce déclin a été particulièrement abrupt au cours de la dernière année.
Le était membre du Parti réformiste. Il sait ce que je veux dire. Son point de vue est différent de ce que défendait ce parti. Il s'oppose à toute réforme parlementaire. Il adhère à la vision straussienne du monde et croit qu'un petit nombre de personnes sont destinées à gouverner. Voilà qui est dangereux. Nous constatons maintenant que les décisions ne sont pas prises au sein du caucus conservateur, mais plutôt dictées au caucus par le cabinet du premier ministre. Un petit groupe de personnes au cabinet du premier ministre prend les décisions à la place des autres. Ce doit être démotivant pour les députés qui pourraient bien servir leurs électeurs, leur région, la Chambre et le pays tout entier grâce à leur expertise personnelle. Ils seraient capables d'innover. Ils ont des solutions à offrir, et celles-ci pourraient être mises en oeuvre dans l'intérêt général. Pourquoi n'en profite-t-on pas?
Le gouvernement fait preuve de négligence grave en n'offrant aucune solution dont nous pourrions débattre. Mon collègue de est un maître innovateur. Il sait comment nous pouvons démocratiser et libérer le Parlement. Il sait comment attirer les personnes les plus brillantes et les plus intelligentes à la Chambre dans l'intérêt du public. Le et son caucus pourraient bénéficier de l'expertise de gens comme mon collègue de Vancouver Quadra. D'autres peuvent offrir des solutions semblables.
Pourquoi ne pas réformer les comités de la Chambre? Pourquoi ne pouvons-nous pas permettre aux membres de ces comités d'accomplir un meilleur travail pour leurs électeurs? Il n'y a aucune raison pour que cela ne se réalise pas.
Un geste innovateur de la part du gouvernement au sujet de la fonction publique serait l'abolition de l'âge de la retraite obligatoire. Cet âge limite a été établi à une époque où l'espérance de vie se situait à la fin de la cinquantaine, alors qu'aujourd'hui elle est de 79 ans pour les hommes et de 81 ans pour les femmes. Cela constituerait une réforme innovatrice de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. Elle devrait faire partie de ce projet de loi n'en parle pas, mais ce n'est pas le cas.
Quant à la reddition de comptes dont parle le gouvernement, sa Loi fédérale sur la responsabilité fait partie des gros mensonges. C'est le genre d'initiatives qui jette de la poudre aux yeux des contribuables. La Loi fédérale sur la responsabilité engorge la fonction publique. Elle ne permettra pas aux fonctionnaires de faire leur travail et de libérer l'esprit d'innovation qui se cache dans les femmes et les hommes exceptionnels qui font partie de notre fonction publique. C'est une honte. Le public n'est pas au courant de cela. La Loi fédérale sur la responsabilité est contraire à l'intérêt public.
Il est important que...
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Monsieur le Président, je ferai de mon mieux pour parler du projet de loi et des questions liées à la Loi électorale du Canada.
Nous sommes ici pour discuter du projet de loi , au cas où les téléspectateurs qui viennent de commencer à nous écouter seraient confus vu le débat que nous venons d'entendre. D'après ce que j'ai compris en le lisant, le projet de loi C-31 vise à modifier la Loi électorale du Canada pour améliorer l'intégrité du processus électoral en réduisant les possibilités de fraude. C'est du moins un des éléments du projet de loi.
Pour adhérer à cet élément, il faut être d'avis que les pratiques frauduleuses sont suffisamment répandues pour justifier la présentation de ce projet de loi et expliquer le fait que nous soyons préoccupés aujourd'hui. Lorsque je négociais des conventions collectives pour le syndicat des charpentiers, je m'assoyais à la table de négociation et déclarais que nous désirions modifier une clause de la convention. Les premières questions que l'employeur posait étaient toujours: « Quel est l'historique? Cette clause pose-t-elle un problème qui justifie qu'on la modifie? »
Mon collègue de a fait remarquer que les données empiriques, c'est-à-dire l'incidence de la fraude électorale, du moins les condamnations, étaient insignifiantes et minimes. Je me demande pourquoi nous gaspillerions notre énergie, notre capital politique et les ressources de la Chambre des communes pour régler ce problème précis. De toutes les choses dont nous pourrions discuter relativement aux élections, à leur déroulement et à la réforme électorale, nous avons choisi la question de la fraude.
Je dirais, à l'instar de mon collègue d', que le taux de participation des électeurs représente un problème beaucoup plus grave au pays que le nombre insignifiant de cas de fraude. Environ 60 p. 100 des électeurs inscrits lors des dernières élections ont voté, mais seulement 50 p. 100 de toutes les personnes admissibles ont voté. Je pense que c'est un grave problème pour quiconque embrasse la démocratie et veut que nous consacrions du temps à améliorer le processus.
Même le directeur général des élections, lorsqu'il a témoigné devant le comité, a déclaré ne pas voir la nécessité de ces mesures en matière de fraude électorale.
Mon collègue de nous a parlé des incidents qui ont eu lieu. Sur les 10 millions de personnes qui ont voté aux dernières élections fédérales, une seule a été reconnue coupable de fraude. On a appris par la suite que l'homme en question n'était même pas citoyen canadien. Peut-être avait-il mal compris les règles. C'était un immigrant admis qui n'avait toutefois pas la citoyenneté. Il a quand même réussi à voter. Il s'est fait prendre. Il a été absout inconditionnellement. Le directeur général des élections a dû déterminer qu'il n'avait aucune mauvaise intention, qu'il avait simplement commis une erreur. Il s'est fait prendre, ce qui prouve que le système fonctionne, et nous en sommes heureux. Je pense qu'il a reçu une peine de 30 jours de service communautaire et,au bout du compte, il a été absout inconditionnellement.
Il y a plusieurs bonnes raisons pour lesquelles le NPD est passionné par la question. Le discours de la députée de n'a laissé personne indifférent. Ma collègue a essayé de parler de ceux qui sont privés du droit de vote et de faire en sorte que plus de personnes à faible revenu, qui seraient autrement laissées pour compte, puissent voter. Elle s'est donné beaucoup de mal. Elle a même installé des tables pour que les électeurs viennent s'inscrire avec l'aide d'avocats bénévoles qu'elle avait invités afin d'aider les personnes qui n'ont pas les pièces d'identité requises, ou qui n'ont pas été recensées pour une raison ou une autre.
Nous devrions entre autres nous pencher sur l'état épouvantable de la liste électorale permanente et sur l'absence de recensement dans le régime actuel. Je représente la circonscription de Winnipeg-Centre, où il y a une forte concentration de personnes à faible revenu et de gens de passage. La liste permanente est presque inutile dans certains quartiers. Quand nous avons mis fin au recensement porte à porte, nous avons perdu la trace des dizaines de milliers de gens. Je dis cela sans exagération et sans craindre qu'on m'accuse de contradiction.
La liste permanente des électeurs et le recensement intégral, de porte à porte, voilà des aspects que nous devrions débattre à la Chambre des communes aujourd'hui. Je ne suis pas sûr que nous devrions débattre ce faux problème, cette notion de fraude répandue.
Comme mon collègue de Burnaby—Douglas l'a souligné, si nous voulions rédiger une nouvelle loi portant sur la fraude électorale, nous aurions dû constituer un comité composé de candidats conservateurs et libéraux déçus qui sont peut-être des experts en la matière. Étant donné la façon dont certaines mises en candidature dont nous sommes au courant sont faites dans notre pays, il y a peut-être des gens qui ont personnellement connu des expériences décevantes au sein de leur parti, mais il ne faudrait pas extrapoler pour englober l'ensemble de la population.
Je suis porte-parole de mon parti en matière d'éthique, de protection des renseignements personnels et d'accès à l'information. En ce qui concerne la catégorie de la protection des renseignements personnels, je suis stupéfait que nous envisagions d'inscrire la date de naissance sur la liste des électeurs. Nous aurons désormais une liste des électeurs contenant un nom, une adresse, un numéro de téléphone et une date de naissance. Cela risque de mener à des vols d'identité. Nous ferions tout aussi bien de remettre à quelqu'un une trousse en lui disant qu'elle contient tout ce qui lui faut pour usurper l'identité d'une autre personne et se procurer ses cartes de crédit, etc. C'est consternant.
Au comité, nous sommes en train d'examiner la LPRP, la Loi sur la protection des renseignements personnels. Elle porte sur l'obligation et le devoir de protéger les pièces d'identité personnelles que nous avons en notre possession. Je sais que des listes des électeurs sont distribuées dans le cadre de campagnes électorales. Il arrive parfois qu'une page soit déchirée et remise à un solliciteur à qui l'on dit de frapper à la porte des maisons dans quelques rues. Cette page circule librement un peu partout. Cette seule situation pourrait amener ce projet de loi à faire l'objet d'un certain nombre de contestations juridiques.
J'estime que les exigences plus rigoureuses au sujet de l'identification auront pour conséquence nette de priver les électeurs de leur droit de vote, à tel point que ces obstacles seront considérés comme une violation de la Charte et du droit de vote. À mon avis, plusieurs aspects de ce projet de loi seront contestés et ce dernier ne résistera probablement pas à cette contestation.
À elle seule, la question de la protection des renseignements personnels justifie qu'on dénonce le projet de loi. Le fait est que nous dressons des obstacles devant les gagne-petit, les gens marginalisés et les personnes sans adresse fixe et sans pièces d'identité pour les empêcher de voter, ce qui, à mon avis, pourrait constituer une violation de la Charte.
Le troisième point, et peut-être le plus exaspérant, c'est que, dans le contexte de la présente 39e législature, il est peu probable qu'une réforme du processus électoral aura lieu, bien qu'une mesure d'initiative parlementaire...