La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, j'aimerais informer la Chambre que je partagerai mon temps avec la députée de .
C'est avec beaucoup de tristesse que je me lève en cette Chambre aujourd'hui, car c'est à un piètre constat que nous convie la motion dont nous débattons, et ce, à plusieurs égards. Ce matin, je vais plutôt vous entretenir plus spécifiquement sur la partie de la motion qui concerne les coupes faites à Condition féminine Canada.
Depuis quelques semaines, au Comité permanent de la condition féminine, nous recevons des représentantes de groupes de femmes qui sont directement touchées par ces coupes. Ces groupes de femmes ont accompli de grandes choses pour permettre à toutes les femmes du Québec et du Canada d'atteindre l'égalité de fait dans notre société.
De tous les coins du pays, ces femmes se sont déplacées pour tenter de convaincre le gouvernement de revenir sur sa décision. Ce qu'il y a de plus choquant dans ces coupes, c'est qu'elles sont faites sciemment.
La ministre de la Condition féminine a même déclaré — elle a eu l'audace de le dire —, que la fermeture de 12 des 16 bureaux de Condition féminine Canada se faisait parce que les employés de ces bureaux offraient trop de soutien aux groupes qui font pression pour la promotion des droits des femmes plutôt que de miser sur la fourniture directe de services aux femmes.
En premier lieu, je rappellerais à la ministre que les services directs sont de compétence des provinces et des territoires. En second lieu, c'est extrêmement pernicieux de faire de telles choses. C'est avoir très peu de respect pour les femmes qui se battent pour obtenir des droits.
Je ne comprends pas. Tous les jours ou presque, ce gouvernement nous répète que les citoyens sont importants pour lui et qu'il veut leur mieux-être. Mais tous les jours, ou presque, par des décisions idéologies, ils les rend encore plus vulnérables. Je ne comprends pas. Nous, les femmes, représentons 52 p. 100 de la population. Ce sont des femmes de partout qui s'élèvent contre les coupes. Il y a peut-être un groupe de femmes, à ce jour, dont j'ai entendu parler, qui était favorable à ces coupes. Il s'agit du groupe REAL Women of Canada.
Je rappelle que REAL Women of Canada représente 50 000 personnes et qu'on représente 52 p. 100 de la population, soit près de 18 millions de femmes. Par conséquent, 50 000 personnes sur 18 millions est un bien petit nombre sur lequel se baser pour établir des politiques qui concernent l'ensemble des femmes.
De plus, Gwen O'Reilly du Northwestern Ontario Women's Center nous dit que ce sont toutes les communautés qui ont profité des services offerts précédemment: francophones, autochtones, rurales, les groupes de femmes qui travaillent sur les questions de pauvreté, de violence, sur l'accès à la justice et à l'emploi.
Pourtant, en décembre 2005, le premier ministre faisait une déclaration électorale en vertu de laquelle il s'engageait à respecter et à promouvoir les droits humains des femmes.
Où est-il maintenant? Quand l'entend-on s'élever contre les décisions de ses ministres? Les femmes savent qu'il n'écoute pas, comme l'a si bien dit Mme Day de l'AFAI.
Évidemment, ce gouvernement est très hostile aux femmes qui font pression en tant que groupe pour défendre et promouvoir le principe de l'égalité des femmes. La fermeture de 12 bureaux est une mesure extrême pour assurer que les organisations de femmes ne pourront plus participer et faire entendre leurs voix dans le développement de politiques publiques.
C'est honteux qu'on traite les femmes ainsi, qu'on essaie de les museler, qu'on essaie de s'assurer qu'elles n'auront plus l'occasion et la chance de se faire entendre pour défendre leurs droits. C'est honteux. Je dirais même qu'en modifiant ce programme en un programme de services aux individus, le gouvernement veut rendre les femmes encore plus dépendantes.
Or les femmes du Québec et du Canada n'ont pas besoin de charité. Ce que le gouvernement fait maintenant en transformant ces programmes, c'est offrir des services de charité. On a été trop longtemps sous la tutelle de l'Église alors que tout ce que l'on recevait était de la charité, alors que l'on n'avait aucun droit, alors qu'il fallait se plier aux exigences de personnes qui décidaient pour nous de ce que devaient être nos droits.
Maintenant, nous les femmes, nous nous sommes prises en main. Nous avons développé des outils et des programmes pour nous assurer que toutes les femmes auront les mêmes droits, que toutes les femmes auront accès à l'égalité et que toutes les femmes auront accès à l'équité.
Par ces compressions budgétaires, on veut plutôt s'assurer que les femmes retournent au Moyen-Âge et deviennent de « vraies femmes ». Il s'agit peut-être là de la position du . À mon avis, les vraies femmes sont des personnes à part entière, et REAL Women of Canada ne représente pas toutes les femmes du Canada et ne me représente surtout pas, moi. Je me considère comme étant une vraie femme et je considère que j'ai le droit d'exprimer ma dissension lorsque je ne suis pas d'accord avec les décisions qui sont prises pour moi et non par moi.
Comme je le disais, les femmes du Québec et du Canada n'ont pas besoin de charité. Nous avons soif de justice, d'équité et de respect. Même si le et la essayaient de faire taire nos voix, elles ne se tairont pas. Nos voix continueront de s'élever, tant et aussi longtemps que le premier ministre, sa ministre de la Condition féminine, son Cabinet et ses députés n'auront pas compris, et qu'ils n'auront pas rétabli les programmes et les outils pour nous permettre d'atteindre ces objectifs de respect, de droit, de justice et d'équité.
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Monsieur le Président, j'aimerais m'exprimer aujourd'hui par rapport au volet de cette motion qui concerne l'avis erroné du gouvernement conservateur, soit celui voulant que les Canadiens ne soient pas en faveur d'une augmentation du nombre de places en garderie à l'échelle du pays.
D'abord, rappelons que le soutien aux familles est essentiel. Au Québec, trois initiatives de soutien aux familles servent de piliers à notre programme visant à aider les familles. Ces trois initiatives sont les suivantes: le soutien financier aux familles, l'accroissement du nombre de places en service de garde et l'instauration du Régime québécois d'assurance parentale.
Ce soutien doit s'appuyer sur la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes, pour que l'égalité passe de ce qu'elle est présentement, soit un droit, à une égalité de fait.
Les gouvernements doivent vraiment s'engager à soutenir les familles. Faut-il rappeler que 74 p. 100 des femmes qui ont des enfants âgés de moins de 6 ans sont sur le marché du travail? Faut-il rappeler que les femmes sont les chefs des familles monoparentales, les familles les plus pauvres de notre société? Elles ont donc besoin de soutien.
Ce soutien est nécessaire et passe par la conciliation travail-famille. Cette conciliation travail-famille ne peut se faire que lorsque le réseau de garderies est efficace, accessible financièrement et disponible — somme toute, un réseau de garderie de qualité. Lorsque toutes ces conditions sont en place, les parents peuvent actualiser ou concrétiser leur désir d'avoir des enfants.
L'entente Canada-Québec sur les services de garde et l'apprentissage des jeunes enfants a été signée le 28 octobre 2005. Il s'agit d'une bonne entente. Elle avait été demandée par le Bloc québécois pendant des années. Nous l'avions obtenue à la suite d'une chaude lutte.
Malheureusement, un des premiers gestes posés par le gouvernement conservateur lors de son entrée au pouvoir a été de mettre fin à cette entente et de se braquer contre cette façon de faire, qui était pourtant appréciée par la majorité des parents du Québec. Il n'y avait aucune grogne contre cette entente. Elle permettait réellement au gouvernement du Québec d'aller dans son champ de compétence en toute latitude et de fournir des services de garde de qualité pour les enfants.
Le gouvernement a répondu par sa nouvelle politique. Sa vision de droite — qu'on voit de plus en plus souvent — ne répond pas à l'attente de la majorité des Québécoises et des Québécois; elle satisfait seulement une petite minorité de personnes.
Lorsque l'entente à propos des services de garde Canada-Québec cessera, cela représentera un manque à gagner de 269 millions par an pour le Québec. Cela continuera d'accentuer le déséquilibre fiscal. Nos besoins sont toujours là et l'argent demeure toujours ici, à Ottawa.
Après son élection, le gouvernement conservateur a annoncé le versement d'une allocation annuelle de 1 200 $. Cette allocation n'est pas un service de garde, et ce montant est imposable. Lorsqu'ils feront leur prochaine déclaration de revenus, nos concitoyennes et nos concitoyens nous diront que ce montant est imposable.
Dans le cas des parents qui sont moins bien nantis, cela réduit les autres possibilités d'aide gouvernementale des autres paliers de gouvernement. Ce montant en est réduit d'autant.
Le Bloc québécois avait proposé que ces 1 200 $ soient donnés sous forme de crédit d'impôt remboursable. Cela n'aurait pas coûté plus cher à l'État et cela aurait favorisé les familles les moins bien nanties. Le gouvernement a fait la sourde oreille à cette proposition, ce qui a mécontenté un grand nombre de contribuables. Voilà toujours des projets de droite!
Pourtant, en annulant cette entente, le gouvernement conservateur devrait reconnaître qu'il a vraiment commis une erreur. Le système québécois d'aide aux familles, bien qu'il soit perfectible et en constante évolution, est apprécié par la population. Il est même reconnu par l'OCDE. Comme je le disais précédemment, le soutien aux familles du Québec est un ensemble de mesures, de politiques et de programmes coordonnés.
Je rappelle que c'est au Québec de décider de ses normes. Il est important de respecter ses champs de compétence et que le Québec demeurer maître d'oeuvre des questions touchant l'éducation et la petite enfance.
On constate d'ailleurs que le Québec répond bien aux attentes. En effet, grâce à cet ensemble de mesures et selon les dernières statistiques connues, le nombre de naissances a augmenté graduellement entre 2003 et 2005, passant d'un peu moins de 74 000 à un peu plus de 76 000. Cette croissance s'est accélérée en 2006, et les plus récentes estimations sur la natalité, pour l'ensemble de l'année 2006, font état de 82 500 naissances. Il s'agit du plus grand nombre de naissances dont le Québec ait bénéficié depuis 1997.
On s'aperçoit que lorsqu'on soutient les femmes et les familles, lorsqu'on s'assure d'un système de garderie vraiment accessible et équitable, on réussit à augmenter le nombre d'enfants, qui sont certainement notre plus grande richesse.
En 2003, le Québec avait pour objectif d'avoir 200 000 places de plus en garderie et cet objectif est atteint.
Il est certain que le Bloc québécois appuiera la motion d'aujourd'hui, car le gouvernement conservateur impose une idéologie socialement trop conservatrice et entêtée, ce qui ne correspond certainement pas à la volonté de la population. Les services de garde, ce n'est pas un privilège, c'est un droit. Les femmes du Québec et du Canada le réclament à grands cris, et il est certain qu'on s'attend à un soutien de nos gouvernements. En effet, pour assurer l'avenir de nos enfants, il est très important d'avoir des services de garde de qualité, dans un processus éducatif à la hauteur d'un pays développé comme le Canada.
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Monsieur le Président, les Canadiens qui regardent le débat à la télévision doivent se sentir très frustrés d'entendre des députés de tous les partis critiquer leurs adversaires. Les députés semblent avoir pris l'habitude de jeter le blâme les uns sur les autres. Je crois que la qualité de vie de nombreux Canadiens se détériore et que leur avenir et celui de leurs enfants les préoccupent.
Comprenez-moi bien: il y a bien des gens qui ont des choses à se reprocher, comme on peut l'entendre ce matin.
Les Canadiens ont de véritables préoccupations à propos de leur vie quotidienne et ils veulent que leur gouvernement fasse quelque chose. J'aimerais aborder certaines des préoccupations dont m'ont fait part mes électeurs de Parkdale—High Park, à Toronto.
La première préoccupation vise les garderies. Je militais déjà en faveur d'un programme national de garderies avant que mes enfants viennent au monde. Mon benjamin a 21 ans et nous n'avons toujours pas de programme national de garderies. Par contre, un changement important s'est opéré au cours d'une génération. Dans les années 1970, à peine le tiers des mères ayant des enfants âgés de moins de cinq ans étaient sur le marché du travail. Maintenant, près des trois quarts des mères ayant des enfants âgés de moins de cinq ans travaillent. La société a beaucoup changé pendant cette période.
Les gouvernements fédéraux qui se sont succédé n'ont pas réagi à ce changement. Le Canada est un des rares pays démocratiques développés et industrialisés qui n'a pas de programme national d'éducation préscolaire et de développement de la petite enfance.
Je milite depuis de nombreuses années dans ma collectivité en faveur d'un programme national de garderies sans but lucratif et de bonne qualité qui ferait passer les besoins de nos enfants avant tout. Ce programme ne remplacerait pas les parents; il jouerait un rôle complémentaire et aiderait les parents de toutes les façons possibles.
Malheureusement, les gouvernements ont raté le coche. Même lorsque des gouvernements majoritaires, et notamment l'ancien Parti libéral, ont présenté des budgets équilibrés, ils ont fait trop peu, trop tard. Il y a bien eu une sorte de conversion de dernière minute dans le dossier des garderies. Malheureusement, ce n'était pas suffisant.
Il est tout simplement choquant de voir le gouvernement actuel revenir en arrière et annuler les quelques mesures prises par le gouvernement précédent, notamment les ententes provinciales sur le développement de la petite enfance. Les gens n'acceptent pas que le gouvernement ait remplacé ces ententes par un genre d'allocation familiale imposable et qu'il prétende qu'il s'agit d'un programme de garde d'enfants.
Monsieur le Président, j'ai oublié de mentionner que je partagerai mon temps de parole avec ma collègue.
Il est vraiment incroyable que le gouvernement prétende offrir une allocation familiale aux parents. Nous devons reconnaître que, à l'heure actuelle, la majorité des parents sont confrontés à une dure réalité. Dans ma circonscription, les services de garde coûtent entre 800 $ et 1 400 $ par un enfant et, en dépit de ce coût, les listes d'attente sont longues. Dans certaines garderies, on compte des centaines d'enfants sur les listes d'attente. Les parents ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver une solution.
Le problème des garderies constitue une véritable urgence et je pense que les Canadiens veulent tout simplement qu'il soit réglé, peu importe le parti qui s'en occupe. Ils veulent que les partis cessent de se rejeter le blâme et qu'ils s'occupent de les représenter comme il faut, ici à la Chambre des communes, afin d'obtenir des résultats positifs à l'égard des questions qui affectent la vie quotidienne des Canadiens.
Dans ma collectivité, nous sommes témoins d'une véritable détérioration de la situation et d'un accroissement de la pauvreté. Certaines études disent que l'écart se creuse. On voit de plus en plus de gens qui travaillent pour un salaire extrêmement bas. Malheureusement, le coût du logement grimpe en flèche. Dans ma circonscription, le loyer moyen pour un appartement est d'environ 1 000 $ par mois. Les gens n'ont tout simplement pas les moyens. De plus, le transport en commun coûte très cher. Les gens doivent parcourir de grandes distances pour se rendre au travail.
On sait que les années 1990 ont été marquées par des compressions massives dans les dépenses sociales et que la plus grande partie du financement n'a pas été rétablie. Les prestations sociales et la stratégie nationale en matière de logement ont été sabrées et les personnes handicapées ou souffrant d'une maladie mentale ont été laissées à elles-mêmes.
Dans ma circonscription, bon nombre d'étudiants universitaires ont contracté des emprunts considérables et ont accumulé des dettes impressionnantes; ils ont un lourd poids sur les épaules à la fin de leurs études. De nombreux nouveaux diplômés sont vraiment terrifiés parce qu'ils n'arrivent pas à trouver un emploi. Même au terme des études, il faut parfois plusieurs années avant de trouver un emploi dont le salaire est suffisant pour pouvoir rembourser cette dette incroyable.
Dans les villes, où réside 80 p. 100 de la population canadienne, les ressources sont utilisées au maximum. Le gouvernement a refilé la facture du coût des services aux villes. Elles accusent un déficit d'infrastructure de 60 milliards de dollars. Elles ont besoin d'une stratégie nationale en matière de transport en commun urbain, ce que je réclame depuis un certain temps déjà. Les villes font des pirouettes avec les impôts fonciers pour payer certains services dont le coût devrait en fait être payé avec les impôts sur le revenu. Cette situation a inévitablement entraîné une détérioration de la qualité de vie, notamment une dégradation de l'environnement à cause de l'accroissement du smog dans les centres urbains et une détérioration des systèmes de distribution d'eau. Ma circonscription est située en bordure du lac Ontario.
Je pense que les Canadiens se doivent de juger tous leurs représentants, particulièrement les gouvernements actuels et passés, non pas d’après ce qu’ils disent, surtout lorsqu’ils sont dans l’opposition, mais d’après ce qu’ils font lorsqu’ils sont au pouvoir.
Le défi que doit relever le gouvernement, c’est de profiter de l’occasion qui lui est offerte aujourd’hui pour améliorer la situation, qui, à mon avis, se détériore dans notre pays, et certainement pas pour l’empirer.
Une des très mauvaises décisions que le gouvernement s’apprête à prendre, c’est de politiser la nomination des juges. C’est très dangereux. Nous avons vu, devant ce qui se passe au sud de notre frontière lorsque les nominations de juges sont politisées, à quel point une telle situation peut être dangereuse.
Hier soir, je me suis jointe à plusieurs autres députés pour célébrer le dénouement heureux de l’affaire Maher Arar, dans laquelle, malheureusement, celui-ci et son épouse Monia Mazigh ont été les victimes d’un climat de peur créé par suite des attentats du 11 septembre et du déploiement d’un filet qui en ratisse si large qu’il en est venu à menacer nos droits et libertés démocratiques. C’est en partie grâce au courage d’un juge qui a su dire la vérité et laver le nom de M. Arar, ce qui a finalement amené celui-ci à être exonéré et à obtenir des excuses publiques de la part du premier ministre, qu’il y a bon espoir que la famille pourra maintenant connaître de nouveau une vie normale.
Cette affaire a toutefois servi à nous rappeler l’importance de l’indépendance des juges et l’importance de tenir à tout prix à ce que nos libertés fondamentales et nos droits démocratiques soient protégés.
Nous sommes également vivement préoccupés de voir le gouvernement abolir le Programme de contestation judiciaire. Ce n’est qu’un très faible montant qui est en cause sur un budget gouvernemental se chiffrant dans les milliards et les milliards de dollars. Il ne s’agit que de 5 millions de dollars pour permettre à ceux dont les droits sont censés être protégés en vertu de la Charte des droits et libertés d’avoir vraiment accès aux procédures légales nécessaires pour défendre leurs droits.
Pour un francophone, une femme, une lesbienne, un homosexuel, une personne bisexuelle ou transgenre, une personne handicapée, un membre des Premières nations, ou toute personne qui n’a pas accès aux organes du pouvoir, il est essentiel de pouvoir compter sur le Programme de contestation de judiciaire pour avoir l’assurance que ses droits sont protégés. Je ne vois rien qui puisse justifier l’abolition complète de ce programme. Je trouve cela très troublant. Compte tenu du grand nombre de gens défavorisés qui ont eu à faire valoir leurs droits devant les tribunaux, je crois que des mesures en ce sens doivent être garanties dans la Constitution.
Je me suis élevée à maintes occasions contre les coupes dans les budgets des programmes à l’intention des femmes et des programmes d’alphabétisation. Il est important que ces programmes soient rétablis et que les voix de l’opposition aient la garantie de pouvoir s’exprimer dans notre pays. De la part d’un gouvernement, c’est un signe de maturité et de sécurité de non seulement permettre que les voix de l’opposition se fassent entendre, mais de les encourager à s’exprimer et de leur faciliter la chose. C’est là un signe de saine démocratie.
En suivant ces débats, les Canadiens s’attendent que nous tous, quel que soit le parti auquel nous appartenons, nous fassions mieux et prenions des décisions pour le bien de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir bénéficier d'une partie du temps accordée à la députée.
Lorsque je parle aux gens de la circonscription de Surrey-Nord, que j'ai le privilège de représenter, ils me disent ce qui leur tient à coeur dans leur vie de tous les jours. C'est en fait ce qui a la plus grande importance pour la plupart d'entre nous. Les gens viennent me dire qu'ils s'inquiètent de ne pas pouvoir offrir à leurs enfants l'éducation dont ils ont besoin. Nombre d'entre eux sont même au désespoir parce qu'ils craignent de ne pas pouvoir aider leurs fils et leurs filles à poursuivre des études postsecondaires, à apprendre un métier, à devenir apprenti ou encore à aller au collège ou à l'université. Ils savent qu'il y a un écart grandissant entre ce qu'ils ont et ce que d'autres ont. Ils constatent cet écart avec frustration et ne comprennent pas ce qui se passe. Ils s'attendent à ce que leurs élus fassent leur travail et les représentent comme il se doit.
À la vue de la motion présentée aujourd'hui par les libéraux, je sens le besoin de faire quelques observations.
Je suis très inquiète au sujet des services de garde d'enfants et du choix qui est offert aux gens à cet égard. Depuis que j'ai atteint l'âge adulte et que je suis devenue apte au travail, c'est-à-dire depuis plus longtemps que je voudrais bien l'admettre, j'ai consacré la plupart de mon temps à rechercher, pour les familles, non seulement des services de garde pendant les heures normales de travail, mais aussi des services de garde accessibles pour tous les gens, quel que soit leur gagne-pain. Je constate que nous n'en sommes toujours pas là.
Je suis très déçue. J'ai collaboré avec le gouvernement libéral au début des années 1990, de 1991 à 1996, pour étudier un programme national et universel de garderies. Si ce programme avait été mis en oeuvre, nous ne serions pas ici aujourd'hui à déplorer la crise dans le domaine des services de garde d'enfants. On aurait prévenu la crise. Le programme aurait déjà pris racine. Le gouvernement conservateur actuel n'aurait pas pu l'annuler aussi facilement.
Quand le gouvernement conservateur a annulé la stratégie nationale en matière de garderies, il a du même coup indiqué aux provinces que les services de garde étaient peu importants. Ce que les conservateurs ont fait n'a pas donné de choix pour la garde d'enfants. Une prestation de 100 $ par mois avant impôt ne constitue pas un choix en matière de garde d'enfants. Personne ne nie qu'un montant de 100 $, ou ce qu'il en reste après impôt, peut aider les parents avec leurs enfants, encore faut-il qu'ils aient moins de six ans. Quand l'enfant a six ans, qu'arrive-t-il au choix? La prestation ne fait rien pour la garde d'enfants. Elle ne crée aucune place. Elle ne forme aucun fournisseur de services de garde. Elle ne prévoit rien pour les enfants de plus de cinq ans. J'espère que le gouvernement conservateur ne veut pas dire que les enfants de six, sept ou huit ans peuvent s'occuper d'eux mêmes. Le pays traverse vraiment une crise.
La fermeture des bureaux de Condition féminine Canada m'a beaucoup interpellée. Une des meilleures recherches de cet organisme, selon moi, portait sur la façon d'accroître le nombre de femmes au gouvernement. J'aurais pensé que les conservateurs, à en juger par leur caucus, auraient voulu que cette recherche se poursuive. Le Parti conservateur, plus que tout autre ici, pourrait profiter d'une recherche sur la façon d'accroître le nombre de femmes élues dans ses rangs. C'est très troublant. J'espère que cela ne signifie pas que les conservateurs ne veulent pas plus de femmes dans leur caucus. Cette recherche était en cours et, selon moi, les conservateurs ont clairement besoin d'aide en la matière.
Les gens de Surrey-Nord se préoccupent beaucoup de l'insuffisance de logements à prix abordable. Cette année, la SCHL versera en tout 48 000 $ à la circonscription de Surrey-Nord. Ce montant permettra de subventionner des loyers, j'en suis certaine, mais on ne pourra ni loger les sans-abri ni aider de façon significative ceux qui cherchent un logement à prix abordable. Les gens qui n'ont pas un foyer sûr ne peuvent élever leurs enfants dans la sécurité.
En ce qui concerne les questions de la sécurité et des coupes pratiquées dans les services de garde, les conservateurs parlent abondamment de criminalité, mais très peu de prévention. Tout le monde sait que des services de garde de qualité et des initiatives et des interventions pertinentes au moment de la première enfance feraient une différence énorme en empêchant les enfants de s'engager dans la criminalité et de faire les mauvais choix qui les entraînent sur cette pente. Les conservateurs se préoccupent davantage de l'imposition des peines, mais ils ont auparavant éliminé toute possibilité de prévention du crime en abolissant les initiatives en matière de garderies. De bien des points de vue, c'est une fumisterie.
J'ai constaté que le gouvernement conservateur courtise les communautés ethniques. Chaque fois que je me retourne, je vois des députés conservateurs aux événements organisés dans ma circonscription. Je sais que le est venu. Soit, les conservateurs se sont convertis à la diversité culturelle, mais où sont donc les centres de reconnaissance des titres de compétences? Où sont donc ces centres où les médecins, les infirmières, les enseignants, les ingénieurs et les comptables pourraient faire évaluer leurs titres de compétences obtenus à l'étranger? Nous avons accueilli ces professionnels au Canada pour régler le problème de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, parce qu'ils détenaient ces diplômes.
J'ai fait inscrire une motion au Feuilleton, mais j'ignore encore si elle sera bientôt examinée. Cette motion parle des aînés venant d'autres pays, en particulier de l'Inde, qui ne sont pas admissibles au régime de retraite, parce que le Canada n'a signé aucun traité avec leur pays. Bien des ressortissants indiens ont contribué à notre pays, mais ils ne peuvent profiter d'une pension de vieillesse pendant 10 ans, même si leurs collectivités profitent de leur travail, de leur contribution et de leur bénévolat, pour la simple raison que l'Inde ne fait pas partie des quelque 112 pays qui ont signé une convention. Le gouvernement a été saisi de cette question plusieurs fois, mais aucune mesure n'a encore été prise.
Je suis entièrement d'accord avec la députée qui a pris la parole avant moi. En effet, nos électeurs nous jugent en fonction de nos propos et des causes que nous défendons. Les citoyens jugeront les gouvernements au pouvoir en fonction de leurs actions concrètes et non pas en fonction de ce qu'ils disent qu'ils feront, de ce qu'ils disent qui leur tient à coeur.
À mon avis, cela n'est pas le genre d'action qui changera les choses pour les gens de Surrey-Nord que j'ai le privilège de connaître et avec lesquels j'ai le privilège de travailler. Des études postsecondaires ne sont pas accessibles pour les enfants de ces gens qui n'ont pas les moyens de payer les droits de scolarité toujours très élevés. Beaucoup de gens veulent que leurs fils et leurs filles -- un grand nombre de filles, je l'espère -- suivent une formation d'apprenti et exercent des métiers parce qu'ils peuvent bien gagner leur vie dans ces métiers. Nous avons une énorme pénurie de travailleurs qualifiés en Colombie-Britannique, en raison du boom de la construction. Leurs fils et leurs filles ne peuvent pas tirer profit de cette possibilité parce que les études sont trop coûteuses, et les fonds investis dans l'enseignement postsecondaire et les prêts aux étudiants ne sont pas suffisants pour que ces jeunes aient les moyens de faire ces études.
Les gens veulent seulement avoir une vie un peu meilleure. Ils veulent avoir un peu d'espoir pour l'avenir, tout comme nous tous. Ils veulent savoir qu'ils font de leur mieux pour leurs enfants. Ils ne s'attendent pas à des miracles. Ils ne s'attendent pas à devenir riches, ni à bénéficier de privilèges spéciaux. Ils veulent seulement vivre en sécurité dans leur collectivité et avoir accès aux ressources dont leur famille pourrait avoir besoin. Ce n'est pas ce qu'ils constatent. C'est sur cela qu'on jugera le gouvernement.
Il y a eu des occasions ratées, comme je lai dit, au sujet des garderies. Le programme de garderies aurait pu avoir des racines profondes si le gouvernement libéral avait agi dès la première occasion. Je ne sais pas à quel moment c'était, mais c'est en 1991 que j'ai commencé à en discuter avec le gouvernement fédéral. Ce programme aurait maintenant des racines très profondes dans les collectivités et aurait permis de créer plus de places.
La question entourant la protection et la promotion de la diversité linguistique et culturelle qui se trouve dans la motion de l'opposition libérale est importante. On ne peut pas simplement arriver à la dernière minute dans des communautés qui ont contribué à l'édification de ce pays, qu'elles soient originaires d'Asie, d'Asie du Sud ou d'ailleurs, et essayer de les amadouer sans s'occuper des dossiers qu'elles ont déclaré être importants à leurs yeux: la pension des aînés pour les personnes d'Asie du Sud et la reconnaissance des titres de compétence pour l'ensemble des communautés.
Les gens nous demandent ce que nous faisons au sujet des médecins formés à l'étranger à Vancouver, en Colombie-Britannique. Nous nous contentons généralement de les laisser conduire des taxis parce que nous n'avons pas de moyens de reconnaître leurs titres de compétence, même si le gouvernement fédéral les a encouragés à venir au pays. Il a dit que nous avions besoin de médecins, de comptables, d'ingénieurs. Ils sont venus, mais maintenant ils conduisent des taxis. Il n'y a rien de mal à être chauffeur de taxi, mais ces personnes veulent pratiquer la profession pour laquelle elles ont été formées.
Le gouvernement précédent a raté de nombreuses occasions, et le gouvernement conservateur actuel a certainement fait des choix qui laissent peu de place à l'espoir d'une vie meilleure dans l'avenir pour les électeurs de Surrey-Nord. Cela ne fera que renforcer leur perception qu'il y a effectivement un écart grandissant, qu'ils sont au milieu de cet écart, et qu'ils ne pourront s'offrir le genre d'avenir qu'ils souhaitent.
Les électeurs de ma circonscription se soucient peu de qui nous sommes. Ils se soucient peu de notre allégeance politique. Ils veulent simplement que nous fassions notre travail, que nous fassions en sorte que leurs familles soient plus en sécurité et que nous les laissions mener la vie qu'ils souhaitent pour leurs familles et eux-mêmes.
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Monsieur le Président, je suis ravi de partager le temps qui m'est alloué avec mon collègue d'.
Je saisis l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui d'exprimer mon point de vue sur la motion présentée par notre distingué collègue, le député d', le leader adjoint du Parti libéral du Canada.
Nous débattons aujourd'hui d'une motion qui touche au coeur de ce qui trouble beaucoup les Canadiens. Nous avons maintenant confirmation de ce que les gens savaient ou à tout le moins sentaient: le parti qui forme le gouvernement du Canada, le parti d'en face impose une idéologie bornée et mesquine en vue d'atteindre son principal objectif, affaiblir le rôle du gouvernement fédéral et, partant, éloigner les Canadiens de leur gouvernement national et les amener à s'éloigner les uns des autres.
Il me semble que le gouvernement adore le pouvoir, mais qu'il déteste le gouvernement, particulièrement le bon gouvernement. Il fut une époque au Canada où nous avions deux grands partis à la Chambre des communes: le Parti libéral et le Parti progressiste-conservateur du Canada. Ils avaient des philosophies différentes, mais ils reconnaissaient et maintenaient l'infrastructure sociale du Canada, qui fait la fierté des Canadiens.
Il fut une époque où nous pouvions compter sur un gouvernement raisonnable et juste, qu'il soit formé par notre parti ou par le Parti progressiste-conservateur. Les gouvernements libéraux étaient les meilleurs, mais lorsque les progressistes-conservateurs étaient au pouvoir nous savions au moins qu'ils ne démantèleraient pas le Canada.
Les Canadiens savaient qu'ils pouvaient compter sur un gouvernement modéré, un gouvernement qui agissait au nom de l'intérêt national et qui, malgré les différences partisanes, s'efforçait de faire ce qui était bien.
Il y a quelques années, le député de a tué le Parti progressiste-conservateur peu après avoir dit qu'il ne le ferait pas. De toute évidence, le Parti conservateur actuel n'est pas progressiste. Je crains que la plupart de mes collègues d'en face ne se sentent insultés de se faire qualifier de progressistes. En vérité, ils sont rétrogrades dans tous les sens du terme.
J'aimerais aborder la motion dans l'optique du perfectionnement des compétences et de l'éducation relativement à tout un pan du Canada que le gouvernement semble oublier, c'est-à-dire les Canadiens, particulièrement les plus vulnérables d'entre eux.
Cette semaine, j'ai demandé au de m'expliquer pourquoi lui et son gouvernement avaient sabré 55 millions de dollars dans le programme Placement carrière-été ou, comme beaucoup le surnomment, le programme de subventions d'été. Depuis sa création au milieu des 1990, ce programme a permis l'embauche de centaines de milliers d'étudiants partout au Canada. Il a aussi permis à bon nombre d'organisations communautaires valables, sans but lucratif, d'obtenir un coup de main supplémentaire. Des étudiants ont fait profiter de leur énergie et de leurs talents des organisations qui, la plupart du temps, étaient liées à leur domaine d'études. Pour beaucoup d'étudiants, ces emplois d'été étaient la seule occasion de gagner un peu d'argent pour payer leurs frais universitaires ou collégiaux.
La réponse que nous avons obtenue n'était pas vraiment une réponse. Tandis que nous obtenons des pseudo-réponses, les étudiants et les groupes communautaires se demandent ce qui arrivera. Le site web de RHDSC ne fournit toujours pas d'information pour indiquer aux étudiants ou aux groupes ce qui arrivera avec le reste du financement. C'est une honte.
Il n'existe aucune raison valable de sabrer cet important programme, sauf si le gouvernement ne croit pas dans l'aide aux étudiants ou s'il refuse de poursuivre les programmes libéraux, même ceux que la plupart des députés conservateurs jugeraient fructueux.
Les étudiants ne sont pas les seuls Canadiens qui sont victimes des mesures du gouvernement. L'an dernier, dans ma circonscription, , les bénéficiaires des subventions du programme Placement carrière-été étaient le Club garçons et filles d'East Dartmouth, le Club garçons et filles de Cole Harbour, le groupe Dartmouth Public Housing, la Société canadienne de la sclérose en plaques, la Regal Road United Baptist Church, les Grands frères et Grandes soeurs et Dartmouth Day Care.
Dans ma circonscription, toutes les subventions ont été versées à des organisations sans but lucratif. Aucun Exxon, aucun GE, aucune grande entreprise ne bénéficie de ce programme. Pourtant, c'est une des raisons qu'on a invoquées lorsqu'on a pratiquement démantelé le programme cet automne.
Les études ne cessent de montrer que l'un des grands impératifs du Canada sera de faire face à la pénurie de travailleurs compétents pour répondre aux exigences du marché du travail. Malheureusement, au moins neuf millions de Canadiens ont de la difficulté à lire et à écrire et sont incapables d'obtenir la formation nécessaire et d'acquérir les compétences voulues pour décrocher ces emplois.
C'est honteux que les personnes analphabètes, dont la vaste majorité sont pauvres, aient été abandonnées à leur sort, victimes des réductions de millions de dollars effectuées par le gouvernement dans le financement des programmes d'alphabétisation.
L'argent affecté par le gouvernement précédent n'a pas servi à payer des gros salaires. Il n'a pas servi à assumer des frais administratifs considérables. L'argent destiné à l'alphabétisation a servi à aider des Canadiens qui ne pouvaient lire ou écrire. Les effets positifs de ce financement commençaient à se faire sentir, puisqu'il permettait à des personnes d'acquérir les compétences en lecture et en écriture nécessaires pour obtenir un emploi convenable et, par le fait même, de subvenir aux besoins de leurs familles et d'apporter une contribution à leur collectivité.
Le Movement for Canadian Literacy pourrait devoir cesser son activité de façon permanente d'ici quelques jours. Ann Marie Downie, qui dirige l'organisme Literacy Nova Scotia, m'a dit que ce groupe et les 30 autres organismes communautaires qui travaillent avec elle pour dispenser une formation aux apprenants devront probablement fermer leurs portes, peut-être d'ici quelques mois, mais certainement d'ici un an. Pourquoi donc le gouvernement cesse-t-il d'assurer un financement à l'alphabétisation?
Vient ensuite l'abolition du budget de 5 millions de dollars pour la Condition féminine. La ministre du Patrimoine, qui de déplace en limousine à un coût de 1 000 $ par jour pour les contribuables, a décidé, pour une raison mystérieuse, qu'il était dans l'intérêt du gouvernement d'éliminer le soutien accordé aux groupes de femmes.
L'histoire du mouvement féministe au Canada est caractérisée par les efforts et par la détermination afin de parvenir à l'égalité des droits, à l'inclusion des femmes et à leur égalité en vertu de la Charte. Ces organismes continuent de travailler afin d'assurer un traitement plus équitable aux femmes dans la société canadienne. Pourtant, le gouvernement a supprimé le financement existant. Cela n'a aucun sens. Encore une fois, je suis tenté de dire que les conservateurs adorent le pouvoir, mais qu'ils détestent le gouvernement.
Pendant qu'ils sabraient dans les programmes sociaux chers aux Canadiens, les conservateurs ont entrepris un exercice qui ne peut qu'être qualifié de favoritisme généralisé. Depuis qu'ils sont au pouvoir, les conservateurs ont fait appel aux services de leurs amis, des valets du parti et des gros contributeurs à ce parti de droite. Au Canada atlantique, il semble que chaque nouveau titulaire nommé à des postes supérieurs de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique est d'allégeance conservatrice. Et ce parti ose faire la morale aux autres en matière de responsabilité.
La façon évidente du gouvernement de nommer ses amis aux comités de nomination judiciaire compromet non seulement l'indépendance du système judiciaire, mais c'est aussi une façon de s'en prendre à la Charte, qui a toujours embêté certains éléments de ce parti, y compris son chef, le . Les conservateurs ont nommé leurs amis aux comités de nomination judiciaire uniquement dans le but de nommer des juges de la droite qui rendront la Charte vide de sens. Tel est le but des conservateurs. Cela ne fait aucun doute.
Dans sa chronique parue aujourd'hui dans le Toronto Star, James Travers, qui est loin d'être membre du Parti libéral, dit:
Son intention déclarée de ne pas tenir compte de l'avis du Parlement procède de la même détermination résolue qui le motive à teinter le processus de nomination des juges de partisanerie et d'idéologie. Ce sont là deux pas dangereux dans la mauvaise direction. [...] Renverser la tendance à politiser le processus de nomination en truquant la composition du comité de sélection est aussi nuisible que son manque de respect pour le Parlement est néfaste. Non seulement cela évoque la tendance des Américains à confondre convictions personnelles et compétences juridiques, cela mine la confiance du public dans la magistrature, censée être indépendante.
Il y a beaucoup de similarités entre le gouvernement conservateur et le gouvernement américain du président George Bush. Les Canadiens commencent à comprendre que le gouvernement du jour partage beaucoup des valeurs de droite de ses amis républicains du Sud.
Les coupes apportées aux programmes d'aide aux étudiants, de promotion de la femme, d'alphabétisation et de contestation judiciaire, ou encore les attaques contre la Charte, sont bien la preuve qu'en mai 2005, le Parti progressiste-conservateur du Canada a été remplacé par un parti d'extrême droite, étroit d'esprit, qui cherche à éliminer le rôle du gouvernement du Canada et à anéantir ce qui, d'après les Canadiens, leur confère un sentiment d'unité.
Pendant des générations, le gouvernement du Canada, qu'il soit progressiste-conservateur ou libéral, s'est efforcé de construire un Canada fort et uni. Aujourd'hui, le gouvernement ne s'intéresse qu'à réduire et à diviser le Canada, à construire un Canada où le gouvernement fédéral abdique ses responsabilités aux dépens des plus vulnérables, et ces députés-là ne veulent pas en parler.
Les Canadiens, eux, veulent en parler. Ils veulent que le Canada soit un pays généreux, un grand pays, un pays fort, un pays dont la force découle de sa volonté d'aider les plus vulnérables afin que ces derniers puissent jouir du succès et de la prospérité future du Canada. C'est aussi ce en quoi croit le Parti libéral.
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Monsieur le Président, je tiens à souligner ce que le gouvernement conservateur a fait à notre pays parce que nous n'avons jamais rien vu de tel jusqu'à maintenant.
Le gouvernement conservateur a entrepris un vaste programme de réingénierie sociale dont beaucoup de Canadiens ne sont pas conscients. Les répercussions de ce programme sont gigantesques. Une bonne partie du programme peut sembler bien, mais est pourtant contraire au bien commun.
Nous voyons, bien sûr, des mesures politiques à la pièce l'emporter sur une politique gouvernementale fondée sur les faits, mais il y a beaucoup plus que cela. Nous voyons s'implanter un conservatisme social strict en politique, en éducation et dans la bureaucratie. Nous assistons à un mariage entre des groupes religieux socialement conservateurs et un parti politique, le Parti conservateur.
Tous les gens ont le droit absolu de croire en ce qu'ils veulent. En fait, tout groupe religieux peut faire un lobbying aussi intensif qu'il le souhaite auprès d'un parti politique ou du gouvernement. Cependant, la responsabilité impose des limites. Un gouvernement doit faire en sorte que la religion et la politique restent séparés. C'est, implicitement, le point de vue de la plupart des Canadiens. Par respect pour les convictions religieuses des gens, nous ne mélangeons pas la religion et la politique. Cependant, ce n'est pas ce qui se passe en ce moment.
Je reviendrai dans un moment sur les répercussions de cette situation. Cela se répercutera, et s'est d'ailleurs déjà répercuté, sur tout, du Parlement jusqu'aux tribunaux en passant par les médias, l'éducation et la bureaucratie. Le Parlement est devenu en grande partie, au moins du côté gouvernemental, une dictature où tous les pouvoirs sont centralisés au bureau du , qui ne tient aucun compte des bons conseils des bureaucrates, des députés de son propre parti et des ministres.
Les députés qui siègent du côté ministériel doivent être plutôt insatisfaits et intérieurement torturés de n'être vus que comme des potiches et de n'être ni écoutés ni respectés par le . La situation est très dangereuse pour tous ceux qui ont voté pour des gens en s'attendant à ce qu'ils se battent pour eux de manière constructive à la Chambre des communes.
Les tribunaux ont aussi été changés, comme nous l'avons vu récemment. Les comités de sélection des juges ont été passablement transformés et noyautés avec des personnes qui véhiculent le conservatisme social du .
Les médias sont sous l'emprise d'un petit nombre de personnes. Je sais que la situation n'est pas très agréable pour bon nombre de journalistes. Cela n'a rien à voir avec le gouvernement, mais la centralisation des médias entre les mains de seulement quelques personnes nuit à la diversité des points de vue et ne permet pas au public canadien de prendre conscience de toutes les opinions. Ce n'est pas une situation propice à la santé du discours public.
Cela a des incidence très graves, et je vais en aborder quelques-unes.
Le premier effet est une perte de démocratie. Nous sommes dans une situation où c'est le cabinet du et quelques autres personnes qui ont tous les pouvoirs. Nous savons que ce parti-là aurait appuyé la participation du Canada à la guerre menée par les États-Unis en Irak. Imaginons que les États-Unis envahissent l'Iran. Si les États-Unis demandaient au gouvernement de prendre part à cette opération, accepterait-il? Serait-il en faveur de cela? S'il l'était, les conséquences pourraient être terribles.
En ce qui concerne les coupes touchant les pauvres, le gouvernement ne fait même pas semblant de défendre les gens les plus pauvres. Il a augmenté le taux d'imposition des gens à faible revenu et a diminué l'exemption personnelle de base. Par conséquent, les gens les plus pauvres de notre société ont essuyé un dur coup et ont maintenant moins d'argent dans leurs poches qu'auparavant. L'écart entre les nantis et les démunis se creuse.
Au chapitre de la garde d'enfants, comme certains de mes collègues l'ont déjà mentionné, le gouvernement a réduit de 3,5 milliards de dollars le financement des services de garde des enfants. Dans ma province, la Colombie-Britannique, de même que dans toutes les autres, cela a eu un effet marquant sur les travailleurs en garderies, sur les places dans les garderies, sur les parents et sur les familles. Les parents n'ont pas la liberté de choix que les députés d'en face prétendent offrir aux Canadiens.
De plus, la prestation de 1 200 $ pour la garde d'enfants est imposable. Par conséquent, les Canadiens ne reçoivent qu'une fraction de ce 1 200 $, l'équivalent d'environ deux dollars par jour, en fait. Ce n'est pas ce qu'on appelle des services de garde, cela ne crée pas de places dans les garderies et cela ne constitue pas un choix. Jusqu'à maintenant, le gouvernement n'a créé aucune des 25 000 places qu'il avait promises.
En ce qui a trait aux technologies de reproduction humaine, le gouvernement a rempli un autre comité de ses amis, des gens qui sont pro-vie. Cela a un effet dévastateur sur la recherche dans le domaine des cellules souches embryonnaires. Par conséquent, les recherches dans ce domaine seront réduites à néant, tout comme la capacité de nos chercheurs de trouver de nouvelles façons de sauver des vies et de guérir des maladies telles que le cancer.
En ce qui concerne la productivité, le gouvernement est resté silencieux, se laissant en quelque sorte porter par le mouvement initié par les libéraux pour favoriser la prospérité économique au Canada.
Au chapitre des soins de santé, nous nous sommes battus âprement pour garder le programme d’échange de seringues à Vancouver. Le gouvernement a-t-il prolongé ce programme de trois ans comme on le lui a demandé? Non. Il a attendu jusqu'à la dernière minute avant de décider de le prolonger d'un an. Il s'agit pourtant d'un programme de recherche qui sauve des vies et qui réduit la criminalité. Cependant, à cause de son approche idéologique, le gouvernement n'a pas reconduit le programme pour plus d'une année, alors qu'il a été établi que la formule sauve des vies. En fait, le gouvernement ne tient pas compte des faits exposés dans le magazine The Lancet ainsi que dans d'autres revues médicales renommées.
Le programme du en matière d'affaires étrangères se résume essentiellement à l'amélioration des relations canado-américaines. Qu'est-il arrivé au reste du monde? De toute évidence, les relations canado-américaines sont extrêmement importantes, mais le monde ne se limite pas au continent nord-américain.
Que fait le gouvernement à l'égard du Soudan? Il brille par son absence. Quelle est la position du gouvernement à l'égard du Moyen-Orient? À juste titre, il appuie Israël qui cherche la paix et la sécurité, comme nous tous. Cependant, que fait le gouvernement face à la crise qui sévit à Gaza? Il va sans dire qu'il a retiré tout financement au Hamas, mais il ne fait absolument rien pour remédier à la situation catastrophique qui règne dans la bande de Gaza. Or, à l'heure actuelle, des gens meurent de causes évitables.
L'Afghanistan est l'une des situations les plus graves que le gouvernement ait eu à traiter depuis qu'il est au pouvoir. Les Canadiens, et malheureusement nos chers militaires, croient que le gouvernement prend ses décisions en fonction de leurs intérêts. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le gouvernement a utilisé nos troupes comme un pion sur l'échiquier politique pour servir ses propres intérêts politiques.
Le gouvernement a donné 48 heures à la Chambre pour prendre une décision. Or, cette décision a été la plus grave que nous ayons eu à prendre puisqu'il fallait décider si nos militaires devaient aller risquer leur vie pour le Canada. Mais les Canadiens ne sont pas au courant de cela.
Le gouvernement n'a pas bien saisi les enjeux, ni sur le plan du développement, ni sur le plan politique. Il en résulte, comme nous le constatons d'après les séances d'information du Conseil de Senlis et d'autres observateurs sur le terrain, que nous sommes en train de perdre la guerre en Afghanistan. Comment cela se fait-il? Le gouvernement n'a aucun plan pour composer avec la récolte de pavot. Il n'a aucun plan pour former la police nationale afghane. Il n'a aucun plan pour composer avec les mouvements de subversion venant de l'extérieur. Par conséquent, nos soldats, qui défendent à fort prix nos intérêts et ceux de l'Afghanistan, ne disposent pas du soutien qui leur est nécessaire pour faire le travail.
Alors qu'il faut des solutions politiques pour régler la situation de l'Afghanistan, le gouvernement manque à l'appel. Le gouvernement n'avait pas bien compris les enjeux lorsqu'il a fait adopter sa mesure au Parlement à toute vapeur et il ne les maîtrise pas davantage aujourd'hui. Il laisse le travail difficile à nos soldats désemparés sans leur fournir le soutien nécessaire sur le terrain. C'est inacceptable.
Le gouvernement doit être ouvert aux solutions proposées. Elles feraient de la mission une réussite et permettraient à nos soldats d'être en sécurité et de se retirer dès 2009, pour ce qui est des missions de combat tout au moins.
Permettez-moi d'ajouter que le processus d'éradication des cultures de pavot en cours à l'heure actuelle créera une situation de beaucoup plus grande insécurité pour nos soldats. Par conséquent, j'exige que le gouvernement en discute avec les États-Unis et le Royaume-Uni et fasse cesser ce processus. Les agriculteurs ont déclaré que si nous leur enlevions la culture du pavot, nous détruirions leur capacité d'être les pourvoyeurs de leurs familles et que, par conséquent, ils se joindraient aux talibans.
Pourquoi le ne décroche-t-il pas le téléphone pour parler au président Bush et lui dire d'arrêter cela? Pourquoi n'en fait-il pas autant du côté de M. Blair? Autrement, les attaques visant nos soldats vont augmenter. J'exige que le gouvernement le fasse, et le fasse dès maintenant.
Je sais que les députés ministériels n'ont aucun pouvoir puisque le contrôle tout, mais je les encourage à s'exprimer, au sein de leur caucus et en public, au sujet des politiques d'intérêt public valables qu'ils souhaiteraient voir leur gouvernement adopter, dans l'intérêt de leurs électeurs et du pays.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Je suis contente d'avoir l'occasion de rétablir les faits. Contrairement au député d' avec sa motion, je serai brève et je m'en tiendrai au sujet.
La motion omnibus dont la Chambre est saisie aujourd'hui rappelle le Parti libéral du passé. C'est une indication de ce qui se produirait si jamais les libéraux ont l'occasion de revenir au pouvoir. Cette motion doit nous rappeler que ce parti est en crise, qu'il est incapable d'établir des priorités et qu'il est aux prises avec des divisions internes. La motion effleure le Protocole de Kyoto, l'agriculture, la justice, la dualité linguistique, la Commission du blé et Condition féminine Canada. C'est de ce dernier organisme que je parlerai cet après-midi.
L'opposition tente depuis des mois d'induire en erreur les Canadiennes quant aux mesures que nous avons prises depuis notre arrivée au pouvoir. Beaucoup de choses ont été dites à propos du renouvellement du mandat du Programme de promotion de la femme et des nouveaux critères du financement. Nous croyons que la promotion de la femme a sa place. Le nouveau gouvernement du Canada estime qu'il est temps de passer à l'action et nous voulons investir l'argent des contribuables dans des mesures concrètes. Nous avons les études. Nous savons qu'il y a des problèmes. Au lieu de gaspiller du temps à en parler, notre gouvernement envisage différentes façons d'obtenir immédiatement des résultats tangibles.
Par exemple, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien est saisi de la question des droits relatifs aux biens immobiliers matrimoniaux des femmes autochtones. Notre gouvernement a augmenté de 6 millions de dollars le financement destiné aux refuges pour victimes de violence familiale dans les réserves. De plus, le ministre a annoncé un investissement de 450 millions de dollars afin d'améliorer l'approvisionnement en eau et les logements dans les réserves, ainsi que les résultats scolaires et les conditions socio-économiques des femmes, des enfants et des familles autochtones. Cet argent est destiné à des organismes qui font une réelle différence sur le terrain.
En ce qui a trait à la traite de personnes, l'ancienne ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration a mis sur pied un programme qui donne aux victimes de la traite la chance d'obtenir un visa temporaire. Nous savons que cette activité ne fait que croître et que la majorité des victimes sont des femmes. Ces dernières sont amenées ici et obligées à se prostituer. Au lieu de les traiter comme des criminelles, notre gouvernement leur accordera des permis de séjour temporaires valables pendant au plus 120 jours et leur donnera gratuitement les soins de santé nécessaires.
Tous les ministres et députés conservateurs, sans exception, se préoccupent des questions qui touchent les femmes. Le a annoncé des dépenses de 4,48 millions de dollars pour aider des femmes qui vivent de l'assistance sociale au Nouveau-Brunswick à se recycler. Ce projet pilote de trois ans, appelé Partenaires pour bâtir l'avenir, aidera des femmes bénéficiaires de l'aide sociale à obtenir la formation nécessaire pour trouver un emploi.
De plus, le ministre a annoncé le projet de loi , qui facilite l'accès des Canadiens au Supplément de revenu garanti. Dans le cadre de ce programme, 6,2 milliards de dollars par année sont versés à environ 1,5 million de personnes âgées à faible revenu, pour la plupart des femmes. Il s'agit d'un changement réel qui touchera réellement des Canadiens où qu'ils vivent au pays.
En un an, le gouvernement a adopté la Prestation universelle pour la garde d'enfants afin d'aider les femmes et leurs familles dans leurs foyers. Nous avons mis en oeuvre des garanties de délais d'attente dans les hôpitaux pour les femmes autochtones enceintes. Nous avons élargi les critères d'admissibilité pour les personnes qui prodiguent des soins compatissants, dont la plupart sont des femmes. Nous avons adopté le fractionnement du revenu de pension pour les citoyens âgés. Nous avons ciblé des réductions d'impôt, comme la TPS, le crédit pour les manuels scolaires et le crédit pour les familles ayant des enfants qui participent à des activités physiques. Voilà de vrais changements, idées et politiques qui font toute la différence dans la vie des Canadiennes.
Notre gouvernement est déterminé à agir dans les domaines de la condition féminine et de la justice. Les journaux rapportent tous les jours des histoires sur des récidivistes, des hommes qui ont agressé leur femme, leurs enfants ou leur petite amie et qui sont de retour dans les rues, mettant la vie d'autres Canadiens en danger parce que les services d'application de la loi n'ont pas les outils dont ils ont besoin pour agir. La violence familiale est une question que notre gouvernement ne prend pas à la légère.
Le a présenté un projet de loi plus sévère. Nous avons besoin de peines efficaces contre les prédateurs sexuels et les récidivistes. Nous devons mettre fin aux peines avec sursis et relever l'âge de la protection. C'est crucial.
Le nouveau gouvernement du Canada estime qu'il faut soutenir des programmes qui ont une incidence directe sur les femmes. Nous croyons qu'il faut accorder des fonds aux groupes qui aideront les femmes dans leur collectivité.
En octobre 2005, le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a déclaré que le Canada n'avait pas su contrer adéquatement le taux élevé d'actes de violence commis à l'endroit des femmes autochtones. Ces femmes et leurs enfants méritent d'habiter dans des collectivités sûres. C'est pourquoi le nouveau gouvernement du Canada s'est engagé à affecter des fonds de 1 million de dollars par année, jusqu'en 2011, à l'Association des femmes autochtones du Canada. L'initiative Soeurs d'esprit s'attaque aux taux élevés d'actes de violence raciale et sexuelle commis contre les femmes autochtones. Ce projet aura un effet bénéfique direct sur la vie des femmes autochtones dans leur collectivité.
Il n'existe aucune solution simple. La sécurité économique des femmes a toujours été une cause profonde des problèmes qu'elles doivent affronter quotidiennement. Nous devons nous demander comment nous pouvons travailler ensemble pour atténuer ces problèmes, et comment nous pouvons collaborer avec les provinces pour mieux offrir des services à l'intention des femmes. Il s'agit là d'une question que le Comité de la condition féminine étudie en ce moment. Le comité examine la sécurité économique des femmes dans tout notre pays.
Lorsqu'une femme est victime de violence familiale, que pouvons-nous faire pour l'aider à se sortir de ce cycle de violence? Comment pouvons-nous aider les femmes à se sortir de ces situations, à trouver des emplois, à construire un foyer, à être autonomes? Nous devons laisser savoir aux femmes qu'il existe d'autres options qui leur permettront de changer leur vie.
L'idée selon laquelle le gouvernement tente de réduire au silence les femmes ou leurs groupes de défense est totalement absurde. Je voudrais mettre de côté nos divergences politiques sectaires et collaborer avec tous les députés pour que nous puissions améliorer la vie des femmes dans tout le Canada.
Il est impératif que les actes remplacent les paroles. Il est impératif que les problèmes soient résolus afin que les femmes, dans leur quotidien, dans leur foyer et dans leur collectivité, partout au Canada, puissent avoir l'assurance qu'elles obtiendront le soutien dont elles ont besoin.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui pour travailler avec notre gouvernement, afin de traduire les paroles en action.
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Monsieur le Président, je suis ravi de réagir à la motion présentée par le député d', en particulier en ce qui concerne les plans en matière de garde d'enfants. Les Canadiens qui suivent le débat auront l'occasion de voir si le nouveau député propose une perspective de rechange rafraîchissante à la vieille politique éculée que les Canadiens ont rejetée il y a eu un an le mois dernier.
Les libéraux ont commencé à promettre un programme de garderies dans leur livre rouge de 1993. Les Canadiens ont attendu et attendu. Je ne sais pas où se trouvait le député d' ces 13 dernières années, mais les Canadiens comme nous ont attendu 13 ans que les libéraux comme lui leur fassent part de leur plan. Lorsque les libéraux ont enfin dévoilé leur plan, les parents canadiens l'ont désapprouvé.
Avant les dernières élections, les parents du pays ont dit vouloir avoir le choix en matière de garde d'enfants. Qu'est-ce que les libéraux ont offert? Une approche uniformisée.
Les familles canadiennes sont diversifiées. Les libéraux n'ont pas tenu compte de cette diversité. Certaines familles veulent des places en garderie comme les libéraux l'ont promis. Nous commencerons à en créer au cours du prochain exercice. De nombreuses autres familles ont besoin de services de garde à temps partiel seulement. D'autres ont besoin de services souples, car les parents ont des quarts alternatifs. D'autres parents désirent rester à la maison ou faire garder leurs enfants par un parent ou un voisin en qui ils ont confiance.
Le programme de garderies du gouvernement libéral précédent n'offrait rien à ces familles. Sous les libéraux, seul un petit groupe aurait bénéficié du plan. Quiconque à la recherche d'autre chose qu'une place en garderie réglementée, de 9 à 5, n'obtenait rien. Les libéraux n'offraient rien aux familles canadiennes ordinaires.
C'était l'ancien plan des libéraux. Depuis, il y a eu des élections. Ce fut leur plan contre le nôtre, qui proposait le choix en matière de services de garde d'enfants. Leur plan a perdu. Le député d' est revenu au Canada. Il a eu l'occasion d'écouter les familles de sa circonscription, des familles qui travaillent par quart et des familles venant de la Chine et de l'Inde qui hébergent sous le même toit plus d'une génération et qui préfèrent que les grands-parents aident à élever les enfants.
Le député a eu le temps d'écouter les Canadiens qui examinaient les options présentées aux dernières élections. Je parle de Canadiens comme Kate Tennier du groupe Advocates for Child Care Choice, qui a déclaré dans l'édition du 5 décembre 2005 du National Post: « Même si vous avez une grand-mère ou un voisin qui pourrait parfaitement s'occuper de vos enfants, vous êtes contraints d'utiliser les garderies réglementées » en vertu du plan libéral.
Quel est ce nouveau plan dont nous parle ce nouveau député? C'est le même vieux programme libéral désuet de garderies que les Canadiens ont rejeté. On dirait que, plutôt que de renouveler les idées des vieux libéraux, le député s'est plutôt fait convaincre par eux d'adopter leur discours. Dommage que ce ne soit pas du tout ce que pensent les Canadiens.
Les plus récentes observations sur ce que souhaitent les Canadiens dans le domaine des services de garde d'enfants sont présentées dans le numéro de ce mois-ci du magazine Today's Parent, qui a fait un sondage parmi les parents canadiens. Les résultats montrent que seulement 16 p. 100 des parents veulent des places en garderie et le régime libéral. Dans 38 p. 100 des cas, ils préfèrent qu'un parent reste à la maison et dans 17 p. 100 des cas, ils font appel à un membre de leur parenté. Ces familles aussi veulent de l'aide.
Les conservateurs écoutent les Canadiens. Seuls les conservateurs ont offert aux Canadiens de les aider quel que soit leur choix en matière de garde d'enfants. Bonne nouvelle pour les familles canadiennes, nous n'avons pas pris 13 ans comme les libéraux pour y arriver.
Le régime de garde d'enfants choisi par le nouveau gouvernement entraînera un investissement de plus de 12 milliards de dollars sur cinq ans. Les libéraux avaient promis moins de la moitié de cette somme. Le nouveau gouvernement fournit l'aide directement aux familles, qui choisissent elles-mêmes ce qu'elles veulent en matière de garde d'enfants. Les libéraux voulaient y consacrer moins d'argent et le transférer aux bureaucraties provinciales, sans aucune obligation pour elles de rendre compte des résultats obtenus.
Les faiblesses du programme libéral étaient si flagrantes que l'ancienne chef adjointe du Parti libéral, Sheila Copps elle-même, a déclaré que le dernier accord avait permis aux provinces de recevoir des millions de dollars sans créer une seule place dans les garderies. Ces paroles ont été rapportées dans le numéro du 7 décembre 2005 du Calgary Sun, au cours de la campagne électorale.
Le régime préconisé par le nouveau gouvernement a deux volets: la Prestation universelle pour la garde d’enfants, qui est de 100 $ par mois pour chaque enfant de moins de six ans et qui donne le choix aux parents en ce qui a trait à la garde de leurs enfants; le programme visant à créer des places en garderie, qui devrait commencer à produire des effets au cours de la prochaine année financière, comme promis.
Nous avons livré la marchandise en ce qui concerne la Prestation universelle pour la garde d'enfants. Plus de 1,4 milliard de dollars ont été distribués à 1,4 million de familles pour 1,9 million d'enfants. Les familles canadiennes reçoivent ainsi davantage d'argent en six mois que les libéraux n'en dépenseraient pour elles en une année complète.
Tout comme nous avons respecté notre engagement à propos de la Prestation universelle pour la garde d'enfants, nous allons tenir parole en ce qui a trait à la création de places en garderie. Les conservateurs comprennent que tout régime prévoyant de telles places doit être mieux adapté aux besoins des parents canadiens que ce qu'avaient prévu les libéraux. Ces derniers voulaient envoyer l'argent aux garderies, alors que nous voulons le rattacher aux enfants.
Les conservateurs reconnaissent que les parents de jeunes enfants ont toutes sortes d'obligations et participent à toutes sortes d'activités non seulement de neuf à cinq, cinq jours par semaine, mais aussi le soir et le week-end. Notre plan offre des options aux parents qui travaillent par quart et le week-end. Nous voulons répondre aux besoins des familles et des parents qui travaillent dans le secteur de l'agriculture et de la pêche en leur offrant des services de garde souples. Le modèle des libéraux, soit les garderies de neuf à cinq, ne convient pas à ces familles.
L'an dernier, le budget a alloué 250 millions de dollars annuellement, à compter de l'exercice 2007-2008, afin d'appuyer la création de nouvelles places en garderie dans les collectivités aux quatre coins du Canada. Nous voulons que ces places répondent aux véritables besoins des Canadiens, dont nous avons pris le temps d'écouter les préoccupations et d'accueillir les idées.
Entre-temps. nous avons versé aux provinces et aux territoires 650 millions de dollars afin de les aider pendant la période de transition vers notre nouvelle politique en matière de garde d'enfants. Nous avons consulté les provinces et les territoires relativement à nos intentions concernant les places en garderie. Ensemble, nous trouverons une solution permettant aux familles canadiennes, peu importe l'endroit où elles vivent, de trouver l'équilibre quelles souhaitent entre le travail et la vie familiale.
Nous avons promis ces mesures aux Canadiens lors de la dernière campagne électorale. Nous avons promis ces mesures dans le discours du Trône l'an dernier. Nous avons donné suite à nos promesses dans le budget de l'an dernier. Nous tenons nos promesses.
J'invite mes collègues à rejeter cette motion.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, je compte parler de l'année qui vient de s'écouler, une longue année qui nous a permis de commencer à constater l'impact des décisions du nouveau gouvernement conservateur. Comment ne pas voir que les conservateurs sont en train d'imposer leur programme borné et ultra-conservateur à la population du Canada.
Ce phénomène est flagrant dans les agissements du gouvernement à la Chambre des communes, mais nous pouvons également observer l'impact de ces décisions dans la vie quotidienne des honnêtes travailleurs canadiens. En fait, je suis à même de l'observer quotidiennement dans ma circonscription, celle de .
Le gouvernement a éliminé des places en garderie, des programmes d'emploi estival pour les étudiants, des programmes d'alphabétisation, des programmes conçus pour améliorer la condition de la femme dans notre société et l'aide juridique pour ceux qui essaient de défendre leurs droits consacrés par la Charte. Voilà la preuve qu'un fossé profond sépare le gouvernement des valeurs et des rêves de la majorité des Canadiens.
Le gouvernement conservateur considère que le budget fédéral n'est qu'un registre comptable, des chiffres alignés sur une page, qui peuvent être biffés si le poste de dépense ne correspond pas à la vision étroite du Parti conservateur. Bien entendu, si leurs décisions se répercutent dans les sondages, ils modifieront leur stratégie pour obtenir une majorité, mais ils ne changeront jamais d'idée pour ce qui est des Canadiens. Les conservateurs annonceront l'ancien programme libéral en l'enjolivant d'un nouveau ruban bleu et d'un slogan accrocheur. C'est très simple pour eux. En fait, c'est comme un jeu.
Mais justement ce n'est pas un jeu. Ces chiffres ne sont pas de simples notes comptables abstraites. Ils traduisent les efforts déployés par ce pays pour améliorer la vie des Canadiens ordinaires. Ils traduisent les tentatives déployées par des Canadiens pour trouver des places en garderie ou en prématernelle pour nos enfants. Ils traduisent les efforts des enseignants qui veulent aider des Canadiens à apprendre à lire et à écrire. Ils traduisent les efforts déployés au nom de la défense des femmes pour leur permettre de percer leur niveau de plafonnement. Ils traduisent le travail de Canadiens engagés qui veulent faire respecter leurs droits en vertu de la Charte des droits et libertés. Ils traduisent les efforts de notre pays pour rendre la vie belle à ses citoyens.
Je redoute que les conséquences du retrait des conservateurs de certains programmes sociaux ne s'aggravent avec le temps. Nous étions parvenus à conclure des ententes historiques en matière de garderies avec chaque province et territoire, et il y a lieu de se demander quelles seront les véritables conséquences de la réduction générale de 5 milliards de dollars des budgets sociaux, décrétée par les conservateurs?
Je tiens à préciser aux députés que le financement de l'organisme Child Care Options, dans ma circonscription, , a été entièrement annulé à cause de la façon insensible dont le gouvernement traite nos enfants. Qui, désormais, va donner suite aux 30 000 demandes au moins que Child Care Options reçoit chaque année? Cet organisme ne sera plus là pour aider les parents de ma circonscription à trouver des places en garderie ou en prématernelle.
De plus, qui sait comment le programme des mères adolescentes de Surrey, qui a pour vocation d'aider ces jeunes femmes à poursuivre leur secondaire, survivra à ces coupures.
Pis encore, le gouvernement conservateur a aussi réduit de 18 millions de dollars le budget du programme d'alphabétisation dont nous avons pourtant cruellement besoin dans la circonscription de que je représente. Je ne comprendrai jamais comment il se fait que ce programme ne parvienne pas à correspondre aux convictions des conservateurs, aussi limitées soient-elles; mais c'est ainsi.
Ces programmes permettent non seulement d'aider ceux et celles qui veulent apprendre à lire et à écrire, mais ils renforcent aussi le tissu social et économique de nos collectivités, comme dans les villages de la Colombie-Britannique qui en ont tellement besoin. À l'évidence, le gouvernement conservateur juge que ce genre de programmes est inutile.
Ce même gouvernement a continué de se déchaîner contre les politiques sociales en faisant machine arrière dans le dossier du droit des femmes à l'égalité. Il a, en effet, fermé les bureaux de Condition féminine Canada partout au pays. Il a fait retirer le mot « égalité » du mandat de son programme des femmes et il a amputé de 5 millions de dollars le budget de Condition féminine Canada. Il est en train de détruire cet outil important de la réalisation des femmes, ce que je trouve honteux.
Le gouvernement conservateur est en train de retirer et 55 millions de dollars des services à l'emploi pour les jeunes. À la faveur de l'élimination du programmes de stages internationaux pour les jeunes, il économisera 10 millions de dollars et, avec la suppression de l'Initiative canadienne sur le bénévolat, il épargnera 10 autres millions de dollars.
Toutes ces réductions auront un effet dévastateur sur les élèves, les étudiants et les jeunes de ma circonscription, Newton—Delta-Nord.
Ce qu'il y a peut-être de plus troublant dans cette politique du gouvernement conservateur, ce sont les compressions de 6 millions de dollars au Programme de contestation judiciaire. Le chef de cabinet du avait déclaré publiquement qu'il fallait se demander si ce programme avait une raison d'être. Eh bien, c'est apparemment son opinion qui a prévalu dans les coulisses du Cabinet du premier ministre.
Je suppose qu'on devrait se méfier davantage de certaines organisations, du moins du point de vue du Parti conservateur. Le gouvernement tient à empêcher certains organismes de se servir du Programme de contestation judiciaire pour promouvoir la cause de l'égalité et les droits linguistiques en vertu de la Charte. Figurent sur la liste des organisations suspectes, et cette liste n'est pas exhaustive: l'Alliance for Equality of Blind Canadians, la B.C. Human Rights Coalition, la B.C. Coalition of People with Disabilities, l'Association des Sourds du Canada, le Conseil canadien pour les réfugiés, le Réseau canadien pour la santé des femmes, la Société canadienne de l'ouïe et même la Brain Injury Association sont dans le collimateur des conservateurs.
Le Programme de contestation judiciaire a permis aux sourds de participer à part entière à la société canadienne, en rendant obligatoire le langage gestuel, de manière à ce qu'ils puissent interagir avec le gouvernement. À lui seul, ce succès justifie le maintien du programme. Ce ne sont là que quelques exemples.
Le Canada va devenir un pays où une jeune mère ne pourra trouver de place en garderie et, même si elle en trouve une, elle n'aura pas les moyens de la payer. Ce sera un pays où cette mère aura beaucoup plus difficilement accès aux programmes d'alphabétisation et d'éducation des adultes. Ce sera un pays où les possibilités d'emploi offerte par les programmes d'emploi jeunesse n'existeront pas pour cette jeune mère. Ce sera un pays où, si les droits de cette mère sont violés, elle n'aura pas accès au Programme de contestation judiciaire.
Je suppose que les conservateurs pensent que l'ignorance est un gage de bonheur et que tous les ignorants votent conservateur. Toutefois, le Parti libéral et moi allons nous employer à ce que cela n'arrive pas, même si le NPD continue d'appuyer ce programme d'action ultraconservateur.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de prendre la parole au sujet de la motion dont la Chambre est saisie. Je parlerai principalement des coupes scandaleuses qui ont été apportées dans les dossiers des droits de la personne et de la justice, ainsi que de l'élimination de certains programmes.
[Français]
Particulièrement, j'aimerais commencer avec l'élimination du programme de contestation judiciaire.
Je viens de Moncton, au Nouveau-Brunswick. C'est le berceau de l'Acadie et sa capitale. Nous avons beaucoup d'Acadiens et d'Acadiennes qui parlent français. Il est très important de souligner que les Acadiens et Acadiennes ont une histoire de peuple minoritaire.
Parmi toutes les obligations qu'ont les députés au Parlement, la première des choses, la tâche primordiale qu'ils ont à remplir, c'est de protéger les droits humains, les droits civils, les droits des personnes de partout au pays. Or, partout au pays, nous avons des populations minoritaires qui ont besoin de leurs droits dans les domaines de la religion et de la langue.
À Moncton et au Nouveau-Brunswick, nous avons une longue histoire concernant la lutte pour les droits des minorités de la part des Acadiens et des Acadiennes.
[Traduction]
Cette histoire commence au XVIIIe siècle, quand le peuple acadien s'est installé sur une grande partie du territoire qui s'appelle aujourd'hui le Nouveau-Brunswick et qui, à l'époque, s'appelait la Nouvelle-Écosse. La Nouvelle-Écosse a été divisée en deux parties, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse d'aujourd'hui. Puisqu'il n'y a aucun Néo-Écossais près de moi, j'ajouterai que le Nouveau-Brunswick est évidemment la meilleure des deux parties.
En 1755, à l'époque des guerres coloniales, les Acadiens ont commencé à faire l'objet de honteuses expulsions. Je n'entrerai pas dans les détails, mais essentiellement, à partir de ce moment, ils ont commencé à être traités comme des citoyens de seconde zone dans la région.
Beaucoup de temps s'est écoulé entre 1755 et 1960, mais cette année-là, on a élu le premier premier ministre acadien francophone dans une province où 33,5 p. 100 de la population est bilingue, c'est-à-dire, francophone et acadienne. Il s'appelait Louis J. Robichaud et il a mis sur pied un programme de promotion de l'égalité des chances.
J'aimerais brosser le portrait du Nouveau-Brunswick dans les années 1960. Bien que le français ait été parlé par un tiers de la population, par 40 p. 100 des habitants de Moncton, on ne l'entendait jamais dans les réunions du conseil municipal ou au gouvernement provincial. Tout ça se passait bien avant Pierre Trudeau et sa loi visionnaire sur les langues officielles, et, si je puis me permettre pendant un court instant de ne pas être partisan, bien avant le premier ministre progressiste-conservateur visionnaire Richard Hatfield du Nouveau-Brunswick à qui l'on doit la Loi sur les langues officielles adoptée par la province dans les années 1980. C'était aussi bien avant 2002, année où la ville de Moncton, qui compte le plus grand nombre d'Acadiens dans la province, est devenue officiellement bilingue. Voilà la chronologie de 1755 à aujourd'hui.
Ce dont il faut absolument se souvenir, c'est que, au Nouveau-Brunswick, à l'époque où j'ai grandi, les Acadiens francophones, en dépit de leur grand nombre, avaient très peu d'écoles. Ils se battaient pour garder leurs hôpitaux. Je m'en tiendrai aux écoles et aux hôpitaux, mais il faudrait aussi examiner l'autre pilier de la justice sociale, le système judiciaire.
Ce dernier, parce qu'il était davantage réglementé par le gouvernement fédéral que les deux autres piliers dont j'aimerais parler en détail, était déjà très en avance pour l'époque quant à l'attribution de droits linguistiques à la minorité francophone.
En ce qui a trait aux écoles, permettez-moi de relater ce qu'on a dit à un grand nombre d'Acadiens francophones au Nouveau-Brunswick. On leur a dit qu'ils n'iraient pas à l'école, mais qu'ils apprendraient un métier. Les écoles dans la région de Moncton, le Sud-Est du Nouveau-Brunswick et dans d'autres régions de la province n'avaient pas suffisamment de places pour les francophones, jusqu'à ce que le gouvernement de Louis J. Robichaud ne mette en place le programme Chances égales pour tous.
La situation au niveau des soins hospitaliers n'était pas non plus ce qu'elle aurait dû être. Ces soins étaient principalement dispensés par des religieux. Ceux-ci évitaient le financement public et, en fait, ils n'obtenaient pas les fonds publics qu'ils méritaient. Avec le temps, et grâce aux politiques progressistes de personnes comme Richard Hatfield et aussi Frank McKenna, des mesures ont été adoptées pour assurer l'égalité dans ce secteur.
Ceci m'amène à parler de la principale raison pour laquelle les compressions affectant les minorités linguistiques au pays sont tout à fait honteuses. Le gouvernement conservateur devrait avoir honte de revenir en arrière et de faire disparaître les progrès accomplis au fil des années, particulièrement en ce qui a trait aux droits des minorités. J'en arrive à l'abolition pure et simple du Programme de contestation judiciaire.
Certains peuvent se demander s'il ne s'agit pas tout simplement, comme les conservateurs voudraient nous le faire croire, d'un fonds qui permet aux avocats de défendre des causes et d'augmenter ainsi leurs revenus. Ce n'est pas le cas et je vais donner deux exemples qui illustrent la véritable nature du programme.
[Français]
D'abord, il a servi à assurer la survie de l'hôpital Montfort dans une région où la population minoritaire avait besoin de soins médicaux. Ensuite, grâce à ce programme, la nouvelle école L'Odyssée ouvrira ses portes à Moncton, au Nouveau-Brunnswick.
[Traduction]
Ce ne sont que deux exemples, mais j'espère qu'ils feront prendre conscience aux conservateurs de l'importance du Programme de contestation judiciaire.
Dans le cas de l'hôpital Montfort, il n'est pas nécessaire d'entrer dans les détails. Cette bataille, qui se déroulait à l'époque du gouvernement Harris, a fait l'objet d'un grand battage publicitaire. Il y a des vestiges de l'héritage de Mike Harris à la Chambre et au sein du gouvernement. On peut le constater lorsqu'on suit les débats et que l'on regarde les compressions qui ont cours. À l'heure actuelle, le gouvernement fonctionne d'une façon très semblable à celle de l'ancien gouvernement de Mike Harris en Ontario.
Je ne vais pas faire un exposé complet de cette situation. Je n'ai pas le temps nécessaire. Toutefois, j'ai le temps d'expliquer que le gouvernement de Mike Harris et un bon nombre de députés d'en face qui représentent la région d'Ottawa à la Chambre étaient tous en faveur de la fermeture d'un hôpital qui répondait aux besoins de la minorité francophone de la région. C'était inacceptable.
L’affaire a été contestée grâce au programme de contestation judiciaire, et la cause a été gagnée sur le plan juridique, puis sur le plan politique. C’est un processus qu’il est important de se rappeler. Souvent, la bataille se gagne sur le plan politique une fois qu’elle a été gagnée sur le plan juridique. Il s’agit peut-être ici d’une autre occasion non partisane où, à mon avis, tous les gouvernements devront se conformer à la loi, et c’est pourquoi nous sommes si persuadés, de ce côté-ci de la Chambre, que Kyoto sera mis en oeuvre par le gouvernement, car il devra obéir à la loi. À l’époque, la loi a obligé le gouvernement provincial de l’Ontario à garder l’Hôpital Montfort ouvert, et il l’a fait.
Permettez-moi d’exposer une autre affaire qui a vraiment eu cours et qui illustre que le programme de contestation judiciaire ne doit pas être aboli.
Des résidants de Moncton, au Nouveau-Brunswick, ont jugé qu’en raison de leur nombre croissant, ils méritaient d’avoir à Moncton, pour leurs enfants d’âge scolaire, une école qui offrirait des cours de la première à la neuvième année. Ils ont intenté une poursuite contre le gouvernement provincial. Ils ont entamé les procédures judiciaires. La poursuite a été abandonnée, car dès que l’affaire a été médiatisée et qu’une copie de la mise en demeure a été envoyée au gouvernement provincial de l’époque, celui-ci a décidé de construire l’école.
Ce programme ne sert pas à contester le gouvernement fédéral, comme l’ancien ministre de la Justice le prétend. Il conteste d’autres ordres de gouvernement qui ont des lois moins ouvertes à l’égard des minorités, et il aurait dû être maintenu. Il est là pour protéger les gens qui ne peuvent pas se protéger eux-mêmes. Il est là pour encourager les municipalités, les conseils, les organismes et les commissions, et même les gouvernements provinciaux, à agir correctement.
Ce sont là deux cas qui illustrent la raison pour laquelle l’abolition du programme de contestation judiciaire est une mesure inacceptable. Cette décision reflète la mesquinerie, l’étroitesse d’esprit et la position inconstitutionnelle du gouvernement. Elle montre que nous n’avons là que du pur Mike Harris poussé à l’extrême, et les Canadiens sensés ne toléreront pas cela.
C’est pourquoi je suis très fier de ce que notre chef et d’autres députés soient intervenus aujourd’hui pour dire que c’en est assez. De l’autre côté de la Chambre, on n’a aucune vision inclusive de ce qu’est le Canada. Nous allons prendre le temps qu’il faut ici à la Chambre pour montrer aux Canadiens que la vision du gouvernement actuel n’en est pas une qui puisse convenir à un pays. Elle peut convenir à des petits groupes de gens qui pensent comme lui, mais elle ne convient pas à une collectivité hétérogène de Canadiens qui méritent qu’on reconnaisse l’égalité des droits des minorités et qui aimeraient bien vivre dans un meilleur pays à l’avenir.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole à propos de cet intéressant débat en cette journée d'opposition du Parti libéral.
Je relisais, au cours des dernières heures, la motion de l'opposition du Parti libéral. À quelques mots près, cela ressemble étrangement à une motion de défiance. J'affirme qu'on est sur le point d'avoir des élections, en raison d'une telle motion, tellement on de choses à reprocher à ce gouvernement qui est en place depuis un an et quelques semaines.
Je me permets de commencer par l'inverse de ce que mon collègue de Moncton a dit, c'est-à-dire que je commence en parlant de la contestation judiciaire. J'ai siégé au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, et j'avoue que nous y avons entendu des représentants des minorités linguistiques du Canada. Ils nous ont expliqué l'importance de ce droit à la contestation judiciaire et aux sommes minimes que représentait, dans le budget fédéral, ce droit à la contestation judiciaire par rapport à l'impact que cela créera dans le milieu.
C'est dévastateur. J'espère que quelqu'un de l'autre côté de la Chambre nous entendra. En effet, ce que le gouvernement a fait en coupant ce programme qui ne coûtait presque rien, mais qui donnait des droits aux communautés est dévastateur. Je parle des communautés francophones hors Québec et, bien évidemment, des communautés anglophones au Québec. Si l'on ne parle que des communautés francophones hors Québec, un seul exemple suffira en cette Chambre pour montrer l'importance de ce Programme de contestation judiciaire. On parle de l'hôpital Montfort.
On a reçu ses représentants. Ils nous ont expliqué que les quelques milliers de dollars qu'ils ont reçus leur ont permis d'interjeter appel auprès de la Cour suprême. Le ministre qui était président du Conseil du Trésor, qui a changé d'emploi depuis ce temps et qui est maintenant a dit qu'il avait été fier d'annoncer aux représentants de l'hôpital Montfort qu'ils avaient gagné. Je trouve cela outrageant et hypocrite. Je pourrais utiliser d'autres mots qui n'ont pas leur place en cette Chambre, mais je vous laisse les deviner. Ces personnes ont dû se battre contre le gouvernement, mais elles ont réussi à gagner leur cause en Cour suprême. Si le gouvernement, représenté à ce moment-là par l'actuel ministre de l'Environnement, avait été tellement d'accord, il n'avait qu'à rembourser tous les frais inhérents à la poursuite.
Je crois que le Programme de contestation judiciaire doit être rétabli dans les plus brefs délais parce qu'il y va de la survie des minorités culturelles dans ce pays. Au cours des cinq ou six prochaines années, on risque de voir l'extinction de plusieurs communautés francophones si elles n'obtiennent pas les droits auxquels elles ont droit — je m'excuse de la redondance — pour interjeter appel auprès des tribunaux.
Allons un peu plus loin et parlons de l'hypocrisie — j'utilise ce mot — de ce gouvernement dans le dossier de Placement carrière-été. Je demeure dans une région qui s'appelle l' que je suis fier de représenter depuis bientôt deux ans et demi. On n'a jamais cru, et on ne croit pas encore, que le programme Placement carrière-été était un programme d'aide sociale pour étudiants. On s'est battus et on a demandé que ce programme serve à attirer les jeunes de nos régions, à les maintenir dans les régions et à leur permettre de poursuivre des études dans le champ de travail dans lequel ils veulent évoluer.
J'ai assisté l'année dernière à ceci: il a été possible à des étudiants et étudiantes en pharmacie, en comptabilité, en administration et en tourisme, — je pourrais tous les nommer —, de revenir en y passer l'été pour pouvoir parfaire leur études.
Vraiment, je ne comprends pas. Personne n'a pas été capable de nous expliquer, pas même le ministre, pourquoi on coupait ce programme, un programme essentiel. Si on cherchait une attaque plus directe aux régions du Québec, on ne pouvait pas mieux s'y prendre qu'en coupant le programme Placement carrière-été.
Pourquoi? Parce que, malheureusement pour les jeunes de l'Abitibi-Témiscamingue, il n'y a pas de faculté de pharmacologie en Abitibi-Témiscamingue. Malheureusement pour nous, les ingénieurs forestiers sont encore formés à l'Université Laval. C'est la même chose pour les ingénieurs miniers ou pour tout ce qui concerne le développement touristique. Ils sont formés ailleurs qu'en Abitibi-Témiscamingue. Les jeunes de notre région qui veulent parfaire leur éducation dans ces champs d'activité doivent se rendre à l'université, ou même dans des cégeps ou des écoles de formation professionnelle à l'extérieur de notre région. Par exemple, pour les vétérinaires, il y a une école mais elle est à Saint-Hyacinthe.
Par ce programme Placement carrière-été, on avait la chance d'amener les étudiants de première, deuxième ou troisième année à revenir en région et de se trouver un petit boulot dans le secteur d'activité qui les intéressait, par exemple, chez des fermiers, des vétérinaires ou même dans des bureaux de comptables de la région. On leur permettait ainsi de garder et de maintenir un lien avec notre région. En coupant ce programme, le gouvernement se trouve à obliger nos étudiants à demeurer à Montréal, à Québec, à Saint-Hyacinthe, à Jonquière ou ailleurs au Québec et à ne pas revenir dans notre région durant l'été pour parfaire leurs connaissances.
C'est une catastrophe qu'on se prépare à vivre dans nos régions. On va se battre contre cela. J'espère aussi que quelqu'un, de l'autre côté de la Chambre, va avoir une illumination du Saint-Esprit, ou de Mahomet, ou de Bouddha, qui lui permettra de comprendre qu'il est important pour les régions de maintenir le programme Placement carrière-été. C'est essentiel pour nos régions. S'ils ne le comprennent pas, je pense qu'aux prochaines élections, on le leur rappellera encore une fois, au Québec, et probablement à plusieurs autres endroits dans tout le Canada.
Si ce n'était que cela, on pourrait probablement l'accepter encore, mais il y a autre chose. Parlons de la magistrature. Vous me permettrez de mentionner ce qu'a dit le hier en Chambre. C'est tout à fait assez particulier. Hier, à une question posée en cette Chambre, le premier ministre a répondu qu'il voulait s'assurer de faire passer des lois qui permettent de sévir face au crime, de rendre nos rues et communautés plus sécuritaires. Jusque là, je pense que tout le monde est d'accord. Où cela se gâte, c'est quand il mentionne qu'il veut s'assurer que la sélection de juges soit cohérente face à ces objectifs.
J'appelle cela du profilage. C'est ce que le gouvernement est en train de faire. Cela est dénoncé actuellement par le Barreau du Québec et par l'Association des avocats du Canada. Le gouvernement nous annonce qu'il y aura du profilage, et il le dit ouvertement. Cela est inacceptable, totalement inacceptable.
Je le sais car j'ai siégé à des comités de sélection de la magistrature. Ce que nous voulons savoir des futurs juges, c'est s'ils sont capables de rendre un jugement et s'ils sont capables d'être indépendants de la chose publique avant de rendre un jugement. C'est une des qualités essentielles et très importantes que nous recherchons chez les juges qui seront désignés.
Avec ce qu'a annoncé le hier, nous pensons que ce ne sera plus le cas. On risque de désigner des juges aux plus hautes instances — à la Cour fédérale, à la Cour d'appel fédérale, aux cours supérieures, à la Cour supérieure du Québec, à la Cour d'appel — en leur demandant s'ils sont prêts à être plus durs, plus à droite et à appliquer encore plus durement les lois que nous risquons d'adopter. Ces lois ne sont pas encore adoptées
Avec ce que l'on vit actuellement ici, au Canada, une chance que ce gouvernement n'est pas majoritaire. C'est une chance. J'espère que les Canadiens, les Canadiennes, les Québécois et les Québécoises comprendront que s'il y avait une élection, il ne faudrait surtout pas que ce gouvernement soit majoritaire.
Quand on le regarde de plus près, on se rend facilement compte que ce gouvernement est un gouvernement de droite et est aligné sur les États-Unis de George Bush. Cela devient très dangereux pour nous. Nous n'avons qu'à regarder plus particulièrement ce qui se passe au niveau de l'idéologie de droite uniquement quant à la nomination des juges.
Au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, on nous a dit vouloir que des policiers siègent aux comités de sélection et demander ce que viennent faire là les juges de la Cour d'appel? Nous le croyons, nous l'espérons et nous le savons parce que nous avons plaidé devant eux à plusieurs reprises: ils sont indépendants et veulent le demeurer. L'indépendance judiciaire doit être une priorité au plan de la nomination des juges dans ce pays.
Ce n'est pas tout. Devant le Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord, où je siège en tant que porte-parole du Bloc québécois, sont venus témoigner l'honorable député de — qui, il y a quelques mois à peine, était le premier ministre de ce pays —, le député de — qui, dans l'ancien gouvernement, était le ministre des Finances — et le député de — qui, jusqu'aux élections, était le ministre des Affaires indiennes et du Développement du nord. Ils sont venus témoigner. Nous avons posé des questions précises à ces trois invités concernant l'accord de Kelowna.
Je reprendrai la question que j'ai posée aux trois invités.
Pour ce qui est des 5,2 milliards de dollars prévus pour mettre en oeuvre l'accord de Kelowna et pour permettre aux Autochtones de ce pays de ne faire qu'un petit pas pour rattraper le retard qu'ils ont par rapport au reste de la population canadienne, nous avions demandé si ces sommes s'additionnaient et s'ajoutaient aux sommes qu'avait déjà le ministère des Affaires indiennes? La réponse des trois invités, soit les honorables députés de , de et de , a été « oui ».
Ce gouvernement n'a pas respecté une entente signée de nation à nation. En effet, l'honorable député de était à ce moment-là premier ministre et il n'a pas signé l'Accord de Kelowna en tant que député de LaSalle—Émard, mais bien en tant que premier ministre de ce pays. Quant à M. Phil Fontaine, il a signé en tant que chef de l'Assemblée des Premières Nations du Canada. C'était de nation à nation et quand on regarde les documents, c'est exactement ce qui était prévu.
Il y a donc avec un manque à gagner de 5,2 milliards de dollars. Ce montant était prévu dans le budget et a été supprimé et transféré ailleurs par ce gouvernement. Actuellement, des résidences dans les communautés autochtones de ce pays sont encore au XIXe siècle. On sait quelle température il y a à l'extérieur. Ce soir, en me rendant dans mon comté, je vais passer près d'une communauté autochtone, dans la réserve faunique La Vérendrye. Dans cette communauté, qui s'appelle Kitcisakik, on va encore chercher l'eau avec un seau. Dans Winneway, communauté autochtone du Témiscamingue, il y a tellement de moisissure sur les murs de plusieurs résidences qu'on devra les détruire.
Il y a un manque à gagner de 5,2 milliards de dollars qui étaient prévus et qui ne seront pas là pour rattraper le retard que les communautés autochtones de ce pays accusent.
On avait prévu que près de 1 000 résidences seraient bâties, tant chez les Inuits que dans les communautés autochtones de ce pays, et cela ne se fera pas. Quand on sait que le taux de croissance est de 3,4 individus par femme autochtone de ce pays, on comprend qu'il y a actuellement une explosion démographique. Si rien n'est fait, il y aura des problèmes majeurs de santé.
Comment se fait-il que, aujourd'hui, alors qu'on est tout de même en 2007, le plus haut taux de tuberculose du Canada se retrouve dans les communautés autochtones? C'est inacceptable. Cela n'a aucun sens. Il faut absolument que ce gouvernement entende raison, comprenne que la voie qu'il a empruntée est une voie sans issue. Il faut qu'il revienne à la réalité et qu'il comprenne que les Premières nations ont besoin de montants d'argent additionnels pour vivre.
Pour conclure, je vous dirai que nous allons voter en faveur de cette motion du Parti libéral parce que nous ne souhaitons qu'une chose, c'est que ce gouvernement comprenne qu'il ne peut plus foncer droit sur le mur vers lequel il se dirige. Il faut que cela cesse. Il faut qu'il revienne sur ses pas et qu'il comprenne. Ce n'est pas vrai qu'on va laisser des juges de droite, avec une idéologie conservatrice, être nommés dans ce pays. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai qu'on peut couper des programmes comme Placement carrière-été. C'est inadmissible.
Je trouve totalement inadmissible qu'on réaffecte 5,2 milliards de dollars qu'on devait donner aux Autochtones. Il faudra faire comprendre à ce gouvernement qu'on ne peut pas admettre plus longtemps que cette situation perdure.
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Monsieur le Président, je voudrais d'abord remercier le député de son appui à la motion et de sa participation à ce débat.
J'aimerais savoir s'il connaît une autre raison que l'idéologie d'extrême droite conservatrice pure pour expliquer que le même jour où on annonce un surplus budgétaire de 12 ou 13 milliards de dollars, on annule un programme de 6 millions de dollars qui permet aux gens défavorisés de notre société de faire respecter leurs droits et de se présenter en cour afin que celle-ci puisse décider si, oui ou non, en vertu de la Charte des droits et libertés, ils ont droit à des services? On parle, par l'exemple, de l'éducation pour les francophones hors Québec dans les Maritimes, en Nouvelle-Écosse, là où j'habite.
À mon époque, on avait des écoles anglophones. On les appelait francophones mais elles étaient anglophones. Les professeurs étaient francophones, mais tous les textes que nous devions lire étaient de langue anglaise. La gestion était francophone, mais l'enseignement dans les classes se déroulaient en anglais. Après ma 12e année, quand je suis allé dans une université de langue française, j'étais défavorisé au plan linguistique et cela fut très difficile.
D'après les statistiques au Canada, dans l'Atlantique, surtout pour les minorités linguistiques vivant en situation minoritaire, le taux d'alphabétisation est très faible. Or, ce même jour, on a enlevé non seulement les 6 millions de dollars pour le programme de contestation judiciaire, mais on a coupé également les fonds pour l'alphabétisation.
De plus, on coupe aussi les emplois des jeunes étudiants qui sont maintenant dans ces universités et ces écoles et qui préparent leur futur. On leur coupe les vivres, ainsi qu'aux femmes qui veulent faire respecter leur droits. En même temps, ce gouvernement dit appuyer la Charte des droits, mais il le fait en enlevant l'oxygène qui la fait vivre.
Je demande donc au député s'il connaît une autre raison pour expliquer cela que l'extrême idéologie conservatrice.