Que, de l’avis de la Chambre, l’écart de prospérité s’élargit au Canada, faisant en sorte qu’il est plus difficile pour les familles ouvrières et de classe moyenne de joindre les deux bouts et que de plus en plus de Canadiens, notamment des femmes, des enfants, des aînés, des Autochtones et des personnes handicapées, glissent vers la pauvreté et, par conséquent, elle demande au gouvernement, en collaboration avec les provinces et les territoires, de mettre en œuvre une stratégie nationale anti-pauvreté, en commençant par rétablir le salaire minimum fédéral à au moins 10 $ l’heure.
-- Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour proposer la motion de notre parti qui préconise une stratégie nationale anti-pauvreté, en commençant par le rétablissement du salaire minimum fédéral à au moins 10 $ l'heure.
Je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Au cours de la journée, mon parti exposera ce que nous entendons comme étant les éléments d'un plan national anti-pauvreté.
Avant de plonger en politique en 1990, je dirigeais une soupe populaire. J'ai plongé en politique pour lutter contre la pauvreté et, dix-sept ans plus tard, je continue de me battre. J'aimerais pouvoir dire que le combat est terminé.
En me déplaçant dans les diverses régions du Canada au cours des deux dernières années, tout d'abord dans le cadre d'une tournée d'étude de l'éducation préscolaire et, plus récemment, pour échanger avec les gens au sujet de la pauvreté et de l'écart grandissant entre les riches et les pauvres, j'ai été frappé par toute la compassion et toute la sollicitude dont les gens font preuve. Cependant, les gens sont de plus en plus mal à l'aise devant les écarts de ressources qu'ils constatent autour d'eux et la difficulté qu'ils ont à maintenir un certain niveau de sécurité pour eux-mêmes et pour leur famille.
Ces gens se souviennent de l'époque où l'esprit communautaire existait et où l'action gouvernementale pouvait donner des résultats et en donnait effectivement. Le Canada a une riche tradition de solidarité et d'esprit communautaire dans la lutte contre l'espace, la distance et le climat, d'où ressort l'idée que personne ne doit être laissé pour compte ou oublié.
Les gens sont à la recherche d'un idéal qui soit le prolongement de l'expérience canadienne, celle d'un filet de sécurité dont le revenu de base, les soins de santé, l'éducation, l'assurance-chômage et les pensions universelles sont les mailles, un idéal dont les Canadiens ont encore le souvenir. Ce n'est pas par hasard que Tommy Douglas a été élu le plus grand Canadien.
Aujourd'hui, une toute autre vision fait concurrence à cet idéal. Elle s'est concrétisée au cours des 15 dernières années et elle est enracinée dans la thèse de Margaret Thatcher selon laquelle la société n'a aucune existence véritable et le monde dans lequel nous vivons est composé d'individus pour qui l'argent et le marché sont les moteurs de toute activité humaine. Il en résulte une insatisfaction et un malaise grandissants. La pauvreté et l'inégalité sont des symptômes d'une dysfonction structurelle qui touche un nombre grandissant de nos citoyens et des nouveaux arrivants.
Récemment, dans le Toronto Star, Thomas Walkom a écrit ce qui suit:
[...] les pauvres sont les canaris de la mine de charbon. On a tenté délibérément au cours des 30 dernières années de recomposer le Canada -- en vidant les programmes sociaux de leur substance, en démantelant les institutions nationales et en cherchant à tout prix à laisser résoudre tous les problèmes par les seules forces du marché -- et personne n'a été épargné. Cependant, ce sont les pauvres qui ont été les premiers touchés et qui l'ont été le plus durement.
M. Walkom poursuit ainsi:
Nous ne devrions pas nous préoccuper de la pauvreté simplement pour être gentils. Nous devrions le faire parce que, en fin de compte, il n'est pas simplement question des 11 p. 100 ou 16 p. 100 de la population [...] qui sont officiellement désignés comme étant des personnes à faible revenu. Il est question de l'érosion délibérée de la classe moyenne canadienne. Il est question de nous.
Au cours des neuf derniers mois, j'ai parcouru le pays et j'ai visité des collectivités de toutes les tailles. J'ai constaté la misère et la souffrance et les efforts exceptionnels déployés par des gens qui possèdent peu de ressources et qui veulent changer les choses. C'est ce qu'on pourrait appeler une mauvaise nouvelle suivie d'une bonne nouvelle suivie d'une pire nouvelle.
La mauvaise nouvelle est que les données produites par des institutions telles que le Conseil national du bien-être social indiquent que la pauvreté est encore plus répandue et profonde que jamais. La bonne nouvelle, c'est que cela fait de nouveau partie du discours. Pendant trop longtemps, le problème est demeuré caché. Les journaux nationaux publient des articles sur la pauvreté. Des gens sont prêts à participer à des réunions pour en parler.
Par contre, la pire nouvelle est la raison pour laquelle nous entendons de nouveau parler de la pauvreté. On estime le nombre de sans-abri à environ 250 000. Il y en a à des endroits inattendus. Des études montrent qu'un nombre élevé de personnes qui travaillent à temps plein toute l'année ne gagnent pas suffisamment d'argent pour joindre les deux bouts.
Dans le cadre d'une campagne de lutte contre la pauvreté, j'ai sillonné le pays pour constater de mes yeux la situation au Canada. Je me suis engagé à faire part au Parlement de ces histoires, de ces souhaits et de ces recommandations.
À Calgary et à Victoria, deux collectivités où l'économie est en plein essor, il n'y a aucun logement abordable. Un nombre alarmant de personnes vivent dans les rues puisque les refuges, les salles paroissiales et les entrepôts sont insuffisants. Les sans-abri font contraste avec les compagnies pétrolières prospères et leurs crédits d'impôt.
À Calgary, j'ai visité un refuge qui accueille de 1 000 à 1 200 des 3 500 sans-abri de la ville. Sous mes yeux, deux autobus municipaux en ont emmené une centaine vers les banlieues pour qu'ils puissent y dormir sur des paillasses dans des entrepôts. Le reste des sans-abri trouvent refuge où ils peuvent, la plupart sous les ponts et dans les parcs, pendant que le conseil municipal adopte des lois pour criminaliser ce comportement.
Certains d'entre eux prennent du crack et de la méthamphétamine puisque, comme des intervenants m'ont raconté, ces drogues suppriment la sensation de faim, de froid et la peur. Par contre, cela ne dure que de cinq à dix minutes et ils ont aussitôt besoin d'une autre dose. Par conséquent, nos rues ne sont pas sûres.
Il y a d'autres histoires. On m'a dit qu'à Halifax, il y a un nombre disproportionné de femmes pauvres, des femmes qui se passent de manger pour pouvoir nourrir leurs enfants. Dans le corridor Niagara-Hamilton en Ontario, on voit disparaître de bons emplois payants dans le secteur de la fabrication. À Thunder Bay, des Autochtones vivent dans la pauvreté la plus abjecte. Les problèmes de santé se multiplient dans les quartiers pauvres de Saskatoon. Dans la région de Penticton en Colombie-Britannique, des familles au grand complet vivent dans des chambres de motel durant l'hiver, puis quand les touristes arrivent au printemps, elles disparaissent en enlevant leurs enfants des écoles. On pense que ces familles vivent dans la montagne et dans des terrains de camping et qu'elles cueillent des fruits et travaillent dans des fermes pour gagner leur vie. On m'a aussi dit que plus d'une cinquantaine de personnes handicapées vivaient dans les rues de Victoria et on m'a parlé des parcs de logements sociaux insalubres et délabrés à Toronto et à Vancouver.
Le Canada ne dispose pas de programme national de gestion des logements abordables depuis plus de 15 ans. Ce qui existe est en train d'être démoli et remplacé par des condos coûteux. Cela se produit à un rythme alarmant.
Environ 175 personnes se sont réunies à Castlegar, en Colombie-Britannique, et m'ont parlé de leurs efforts pour s'en sortir, des obstacles, du manque de ressources et des compressions, en particulier dans le domaine de l'éducation préscolaire et de la garde des enfants.
Des étudiants de l'Université Brock à St. Catharines m'ont parlé de la difficulté d'accéder à des études postsecondaires, des frais de scolarité et des frais connexes toujours croissants, du coût du logement et des dépenses courantes. Ils m'ont aussi expliqué qu'il était de plus en plus difficile de trouver des emplois d'été et que ces derniers n'offrent que le salaire minimum, ce qui ne suit pas l'inflation.
La pauvreté est débilitante et abrutissante. Elle peut paralyser et tuer l'esprit. Combinée avec des politiques publiques irréfléchies et nuisibles, la pauvreté peut détruire le coeur et l'âme. La pauvreté peut tuer.
Je me souviens de l'été 2001 et de l'histoire de Kimberly Rogers. Kimberly vivait de l'aide sociale et avait décidé de faire des études collégiales pour améliorer son sort. Elle en était à sa troisième année, sur le point d'obtenir son diplôme, lorsqu'elle a demandé un prêt étudiant qui lui a été accordé. Ce qu'elle ignorait, c'est que le gouvernement de Mike Harris en Ontario avait adopté une loi rendant illégal et criminel le fait de toucher des prestations d'aide sociale et de recevoir un prêt étudiant. Kimberly a été accusée. Elle a plaidé coupable et a été condamnée à la détention à domicile. Durant la journée la plus chaude du mois d'août 2001, Kimberly Rogers et son enfant à naître sont morts dans l'appartement où Kimberly purgeait sa peine. Ce genre de choses ne devrait jamais se produire dans notre pays. Nous ne devrions jamais laisser cela se reproduire.
Aujourd'hui, nous demandons la mise en oeuvre d'une stratégie nationale anti-pauvreté, en commençant par le rétablissement du salaire minimum fédéral à 10 $ l'heure. Nous ne sommes pas obligés de réinventer la roue. Les pays de l'Union européenne, entre autres, proposent des plans nationaux de lutte contre la pauvreté. Ils remportent déjà un succès considérable et quelques unes de nos provinces se sont jointes à eux; le Québec, notamment, s'est doté d'une loi anti-pauvreté et Terre-Neuve-et-Labrador, d'une stratégie pour réduire la pauvreté.
Le Conseil national du bien-être social a présenté un cadre d'action, un plan de lutte contre la pauvreté assorti de cibles, d'un calendrier, d'un budget, de l'obligation de rendre des comptes et d'indicateurs officiels de pauvreté. Dans l'ensemble du pays, des groupes prennent des initiative très créatives. Ils attendent du gouvernement qu'il joue un rôle de chef de file. Profitons de cette occasion, de ce que le gouvernement est minoritaire, pour faire ce qui doit être fait pour les familles, pour nos voisins, pour les travailleurs et les travailleuses ainsi que pour les personnes à risque et les marginaux.
Plusieurs régions du pays connaissent une période d'essor économique. Malheureusement, nous sommes également en période d'essor de la pauvreté. Nous pouvons faire mieux. Nous devons faire plus pour les Canadiens et les nouveaux arrivants, pour les bénéficiaires de l'aide sociale, pour les 650 000 travailleurs à faible revenu de notre pays, pour les femmes, les enfants, les aînés, les anciens combattants et les personnes handicapées, qui doivent composer avec des niveaux inacceptables de pauvreté.
Nous devons fondamentalement redresser les injustices qui ont été commises à l'endroit des Premières nations, des Métis et des Inuits et respecter nos engagements envers eux . C'est une question de droits de la personne, de justice et d'équité.
Les gens nous observent aujourd'hui pour voir si nous ferons preuve de suffisamment de volonté politique pour remporter ce combat. Dans leur intérêt, dans le nôtre et dans celui du Canada, nous devons le faire.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse aujourd’hui d’appuyer la motion de mon collègue de . Le député a décrit avec éloquence la situation désespérée que vivent tant de Canadiens d’un bout à l’autre du pays. Nous sommes nombreux à avoir pris connaissance des statistiques qui paraissent souvent dans les journaux, selon lesquelles près de cinq millions de Canadiens sont aux prises avec la pauvreté, 1,2 million d’enfants vivent dans la pauvreté et un travailleur à plein temps sur dix gagne moins de 10 $ l’heure.
Comme mon collègue l’a déclaré, c’est vraiment dans la vie de tous les jours que tant de Canadiens en souffrent. Je le vois dans ma circonscription de . Je vois dans la fréquentation des cuisines communautaires, la participation aux programmes de petits déjeuners et aux programmes de dîners du dimanche qu’il y a beaucoup de gens désespérés qui sont reconnaissants de la moindre générosité manifestée par leur collectivité. Il est particulièrement difficile d’y voir les enfants avec leurs parents. Je me demande quels espoirs et quels rêves peuvent bien avoir ces enfants qui vivent dans des circonstances aussi misérables.
Nous vivons à une époque où notre économie roule bien. Nos sociétés réalisent des profits sans précédent. Nos PDG gagnent des traitements mirobolants. Selon un rapport rendu public au tout début de 2007, le PDG moyen d’une de nos grandes sociétés avait gagné, à 9 h 45 le matin du jour de l’An, l’équivalent du salaire annuel d’un travailleur au salaire minimum. Cela permet de faire la comparaison et de mesurer l’écart qui se creuse dans notre société. De toute évidence, il y a beaucoup d’argent dans notre société. À mon avis, le problème pour nous est la distribution équitable de cet argent de manière à éliminer ces extrêmes de richesse et de pauvreté.
J’ai présenté un projet de loi d’initiative parlementaire qui rétablirait le salaire minimum fédéral à 10 $ l’heure. Nous savons tous que la plupart des emplois peu rémunérés sont occupés par des femmes. Bon nombre de ces femmes sont nouvellement arrivées au Canada. Je le vois dans ma collectivité, car bien des gens s’y installent à leur arrivée au Canada.
Le salaire minimum moyen au Canada a perdu environ 20 p. 100 de sa valeur réelle depuis 1976. Depuis trente ans, le salaire minimum moyen a perdu 20 p. 100 de sa valeur d'un bout à l'autre du pays. Je pense que cela a contribué énormément à empirer le désespoir de ceux qui vivent dans la pauvreté.
Pour un gouvernement qui accorde une si grande priorité à l'ordre public, une des meilleures façons de prévenir le crime consiste à voir à ce que ses citoyens touchent un revenu décent qui les empêche de s’abandonner au désespoir, d’avoir l’impression que plus rien n’a d’importance et qu’ils n’ont rien à perdre.
Il y a déjà eu un salaire minimum au niveau fédéral. Il n’avait pas été augmenté depuis 1986 et le gouvernement Chrétien l’a aboli en 1996. Il n’existe donc plus de salaire minimum fédéral. Je crois que le gouvernement fédéral a réellement renoncé à son rôle de leader à cet égard.
Quelque 10 p. 100 à peine des travailleurs au Canada sont visés par le salaire minimum fédéral. La plupart des travailleurs sont assujettis aux lois provinciales, mais le gouvernement fédéral est habilité à établir une norme, à fixer un objectif pour le reste du pays et il est certes important qu’il y ait un salaire minimum fédéral pour ceux dont le travail est régi par les lois fédérales.
Certains demandent « Et l’économie dans tout cela ». Ils pensent que l’économie en souffrira beaucoup. Ils soutiennent que si le gouvernement fédéral ou les provinces touchent au dossier du salaire minimum, cela nuira à l’économie.
Je m'inscris en faux contre cette idée. Il y a 80 économistes qui soutiennent le contraire dans un rapport publié en Ontario. Selon eux, non seulement la hausse du salaire minimum ne nuit pas à l'économie et à la situation de l'emploi, mais elle a un effet bénéfique. En effet, un plus grand nombre de personnes disposeront d'argent à dépenser. Contrairement aux très nantis qui, lorsqu'ils touchent des salaires prodigieux, sont en mesure d'en mettre de côté dans une fiducie, aux Bahamas ou ailleurs, les petits salariés dépensent ce qu'ils gagnent, et leurs augmentations de salaire servent à mettre du pain sur la table, à payer le loyer et à acheter des vêtements et des manuels scolaires pour leurs enfants. Qui dit hausse de salaire dit également plus de recettes fiscales et moins de dépenses relatives aux programmes sociaux. C'est donc avantageux sur toute la ligne.
On sait que là où le salaire minimum a augmenté considérablement — à San Francisco, à Washington et aux Royaume-Uni, par exemple — cette hausse a eu un effet positif, et non négatif, sur l'économie.
Certains prétendent que cela nuira à la petite entreprise. Rappelons que la plupart des petites entreprises relèvent de la compétence des provinces et que seulement 29 p. 100 environ des emplois peu rémunérés se trouvent dans ce secteur. Nombreux sont les propriétaires de petites entreprises qui versent des salaires convenables, sachant que la qualité a un prix. Ils veulent pouvoir compter sur la loyauté de leurs employés. Ils veulent que les gens qu'ils forment persévèrent dans leur emploi et qu'ils traitent bien les clients. Ils y voient un investissement qui rapportera à long terme. Ce sont en très grande majorité les grandes entreprises de restauration rapide, les géants de la vente au détail et les agences de placement temporaire qui paient des salaires de misère. C'est surtout dans ces entreprises qu'on maintient les salaires bas.
Il y a une étude fédérale dont la publication n'a pas fait grand bruit. En effet , Harry Arthurs, ancien doyen de l'école de droit Osgoode Hall, a publié, le 30 octobre dernier, une étude sur la partie III du Code canadien du travail intitulée « Équité au travail : Des normes du travail fédérales pour le XXIe siècle ». Il y fait valoir que personne ne devrait travailler à temps plein toute l'année et vivre malgré tout dans la pauvreté. Il s'agit d'une constatation fondamentale et d'une étude dont le gouvernement devrait s'inspirer.
Je crois qu'il s'agit là d'un défi que nous pouvons relever. Tellement de Canadiens sont désabusés par la politique. Ils se dissocient du processus politique parce qu'ils ne croient pas que leurs politiciens parlent en leur nom. Si nous voulons démontrer que nous sommes réellement à l'écoute de ceux qui ont l'impression de ne pas avoir voix au chapitre, nous devons prendre le taureau par les cornes. Le gouvernement fédéral peut faire preuve de leadership en rétablissant le salaire minimum dans le cadre d'une stratégie anti-pauvreté nationale.
Mon caucus et moi-même ne sommes pas seuls à partager cet avis. De nombreux organismes ont fait campagne à ce sujet. Campagne 2000, notamment, a relevé le défi de la motion adoptée à l'unanimité par la Chambre et qui avait été présentée en 1989 par mon collègue, Ed Broadbent. Il avait déclaré qu'en l'an 2000, nous devrions avoir éliminé la pauvreté chez les enfants. C'est plutôt le contraire qui s'est produit, car de plus en plus d'enfants vivent dans la pauvreté.
Campagne 2000 croit en cela, tout comme l'Organisation nationale anti-pauvreté, la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, le Congrès du travail du Canada, la campagne Abolissons la pauvreté, le Centre canadien de politiques alternatives, le Toronto Star, le conseil de planification sociale communautaire de Toronto et KAIROS, un organisme interconfessionnel. Des milliers de Canadiens croient également que les hommes et les femmes qui travaillent méritent un juste salaire pour ce qu'ils font.
Je terminerai par une citation du docteur Charles Hastings, qui fut le premier médecin hygiéniste de Toronto. Il y a près de 100 ans, en 1918, il écrivait ceci:
Tout pays qui laisse ses citoyens aux prises avec des maladies évitables, qui accepte l'existence de conditions sociales faisant en sorte que les gens ne puissent pas s'alimenter, se vêtir et se loger convenablement de manière à maintenir un niveau élevé de résistance et d'aptitude physique et qui accepte que les salaires ne procurent pas un revenu suffisant pour le foyer, soit un revenu permettant le développement d'un esprit et d'un corps sains, bafoue un principe fondamental de la démocratie.
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Monsieur le Président, je remercie le député d'avoir présenté cette motion aujourd'hui. Je sais qu'il s'agit d'un problème qui l'intéresse et qui le préoccupe au plus haut point.
Je tiens à rappeler à tous ceux qui nous regardent que nous nous soucions tous de cette situation. Ce problème transcende les lignes de parti. Les 308 députés de la Chambre sont tous vivement préoccupés, quelle que soit leur allégeance politique. Nous nous employons à régler ce problème très important qui nous inquiète. Par conséquent, j'espère qu'il découlera des solutions de nos discussions.
De très bonnes questions ont déjà été posées dans le but d'établir le seuil de la pauvreté. Nous entendrons sûrement d'excellents discours aujourd'hui ainsi que de bonnes questions qui, espérons-le, conduiront à des solutions.
Je profite de l'occasion pour parler de quelques-unes des nombreuses mesures que le gouvernement prend pour promouvoir le bien-être économique des Canadiens.
Les députés conservateurs sont tout aussi déterminés que le député à faire leur part pour éliminer la pauvreté au Canada. Pour arriver à nos fins, nous croyons que le gouvernement doit investir dans la sécurité financière du Canada et de ses citoyens. C'est ce que fait le gouvernement.
Les mesures prises par le gouvernement visent à stimuler l'économie d'aujourd'hui et à assurer un avenir prospère pour tous les Canadiens.
Avant d'examiner ces mesures, jetons un bref coup d'oeil à l'économie canadienne dans son ensemble et à l'état du marché du travail.
L'économie est en plein essor, ce qui entraîne une augmentation du taux d'emploi. Selon les dernières données de l'Enquête sur la population active réalisée par Statistique Canada, le nombre de personnes au travail a augmenté de 22 000 en avril. L'augmentation atteint presque 1 p. 100 cette année. C'est le double du rythme de croissance des quatre premiers mois de l'année dernière.
Le chômage est à son plus bas niveau depuis 30 ans. Un plus grand nombre de Canadiens que jamais sont au travail. Ainsi, les offres d'emploi se multiplient partout au pays, et je ne connais pas de meilleur antidote contre la pauvreté qu'un emploi.
Le gouvernement admet cependant que ce n'est pas tout le monde qui a les atouts nécessaires pour tirer parti de cette économie en plein essor. Voilà pourquoi notre nouveau gouvernement a effectué un certain nombre d'investissements qu'il juge importants pour favoriser l'acquisition des compétences.
Le gouvernement comprend l'importance d'apprendre, que ce soit en tant qu'apprentis ou dans le cadre d'études postsecondaires. Il comprend l'importance des infrastructures universitaires, de la recherche et du développement, des garderies, des programmes pour les adolescents, des programmes pour les travailleurs âgés et des programmes pour les néo-Canadiens. Ce sont des mesures qui vont aider les Canadiens à suivre la cadence de l'économie du savoir en pleine expansion. Ce sont les meilleurs moyens de les aider à trouver des emplois rémunérateurs.
Le gouvernement comprend aussi qu'il y a des personnes vulnérables dans la société qui ont besoin d'aide additionnelle. Même dans les périodes de prospérité, il y a des gens qui ont besoin d'aide financière temporaire lorsqu'ils se trouvent entre deux emplois. L'assurance-emploi est là pour ça.
L'assurance-emploi vient aussi en aide aux travailleurs qui doivent s'absenter du travail parce qu'ils sont malades ou parce qu'un de leurs proches est gravement malade. En outre, les prestations de maternité et les prestations parentales sont offertes aux parents qui veulent prendre congé pour s'occuper de leur nouveau-né pendant une période pouvant atteindre un an.
Monsieur le Président, j'ai négligé de vous dire que j'allais partager le temps qui m'est accordé avec le député d'.
J'aimerais dire un mot sur les travailleurs âgés. Comme je l'ai indiqué, en pleine période de prospérité, il y a des gens qui ont besoin d'aide financière temporaire. C'est pourquoi le gouvernement s'occupe des travailleurs âgés. Dans le monde du travail, ce sont eux qui sont souvent les plus vulnérables. Voilà pourquoi le gouvernement a décidé d'avoir recours au programme d'assurance-emploi pour fournir 1,4 milliard de dollars par année à quelque 230 000 travailleurs âgés sans emploi.
Grâce au financement de programmes d'emploi prévu dans la partie II de la Loi sur l'assurance-emploi, plus de 80 000 chômeurs de 50 ans et plus ont bénéficié d'une aide en vue de trouver et de conserver un emploi dans le cadre de programmes de formation, d'acquisition d'expérience professionnelle et de soutien au démarrage d'une entreprise. Ce chiffre représente 12 p. 100 des travailleurs qui ont bénéficié de ces programmes. Ces programmes de soutien aux travailleurs âgés qui veulent demeurer actifs et participer au marché du travail sont on ne peut plus concrets.
Nous continuons de nous pencher sur des façons d'aider les travailleurs âgés. Nous mettons en oeuvre une stratégie de formation ciblant les travailleurs âgés. Nous reconnaissons que l'évolution de l'économie mondiale peut avoir des effets sur le Canada. Il est essentiel de nous préparer en conséquence.
C'est une honte que les libéraux n'aient rien fait pour les travailleurs âgés au cours des dix dernières années, se contentant de dire qu'ils allaient se pencher sur un problème dont tout le monde voyait l'imminence. D'ailleurs, le député libéral de s'en est pris récemment aux programmes visant les travailleurs âgés sans que le chef libéral ne dise mot.
Pour ce qui est de la reconnaissance des titres de compétences obtenus à l'étranger, il arrive trop souvent que les nouveaux arrivants au Canada aient de la difficulté à se trouver un emploi dans leur spécialité. Le nouveau gouvernement du Canada examine le programme de reconnaissance des titres de compétences obtenus à l'étranger de manière à accélérer le processus d'intégration des détenteurs de ces titres sur le marché du travail et au sein de la société.
Pendant que les libéraux discourent et que le NPD tient des conférences de presse, le nouveau gouvernement agit. Par exemple, l'institut de technologie de la Colombie-Britannique, Campus Canada et la United Chinese Community Enrichment Services Society obtiendront du financement pour la création des partenariats nécessaires pour offrir, à l'étranger, des services d'information, des services d'évaluation, des activités de perfectionnement des compétences, ainsi que de l'information sur les occasions d'emploi au Canada et sur les mesures de soutien à l'établissement pour les immigrants qualifiés, avant leur arrivée au Canada et au moment de leur entrée au pays. En plus de contribuer à la lutte contre la pauvreté chez les immigrants, des programmes comme ceux-là assurent que les Canadiens bénéficient des compétences des nouveaux arrivants.
La motion du NPD ne vise pas les immigrants, mais les conservateurs savent que ceux-ci tirent de l'arrière. Grâce à un véritable leadership, le et le gouvernement ont constaté l'existence du problème et pris des mesures pour le corriger.
Nous avons réduit de moitié le droit de résidence permanente que les libéraux avaient imposé aux nouveaux arrivants. Nous avons mis fin au gel du financement des organismes communautaires qui aident les nouveaux arrivants à s'adapter et à s'intégrer au Canada, gel qui durait depuis dix ans.
Le NPD et le Parti libéral se sont élevés contre les mesures relatives à l'immigration contenues dans notre budget, alors que les Canadiens et les immigrants les voyaient d'un bon oeil. Ils savent que les conservateurs font plus qu'appuyer l'immigration et qu'ils veulent donner aux immigrants les outils dont ils ont besoin pour réussir et participer à part entière à la prospérité du Canada.
Le nouveau gouvernement prend également des mesures afin que les aînés puissent jouir de leur retraite et d'une bonne sécurité financière. Le nouveau gouvernement écoute les personnes âgées. Elles nous appuient.
En vérité, la motion du NPD donne une version faussée des succès que le Canada a obtenus en faveur des aînés. Ces 25 dernières années, le taux de pauvreté a diminué dans ce segment de la population au Canada et le pourcentage des personnes âgées qui vivent sous le seuil de faible revenu, défini par Statistique Canada, est tombé de 21,3 p. 100 en 1980 à 5,6 p. 100 en 2004, le niveau le plus bas jamais atteint. Cette tendance est attribuable, dans une large mesure, à nos programmes de sécurité du revenu, au programme de la Sécurité de la vieillesse et au Régime de pensions du Canada.
Nous avons présenté un projet de loi visant à modifier ces programmes dans le but de simplifier l'accès aux prestations et leur versement. Une des modifications permettrait aux Canadiens qui soumettent une déclaration de revenus de présenter une seule fois une demande de Supplément de revenu garanti. Après leur demande initiale, leur déclaration de revenus annuelle déterminerait en grande partie s'ils recevront le Supplément de revenu garanti les année suivantes. Ces personnes n'auraient jamais à présenter de nouvelle demande. Nous poursuivons également nos vastes efforts pour joindre les personnes âgées qui sont peut-être admissibles au Supplément de revenu garanti, mais qui ne soumettent pas de déclaration de revenus.
Nous oeuvrons en faveur des sans-abri. Nous oeuvrons de concert avec les provinces et les territoires afin de déterminer les meilleurs moyens de répondre aux besoins des différentes régions et collectivités. Fait plus important encore, nous agissons en concertation avec eux pour construire davantage de logements abordables.
Enfin, nous sommes conscients du fait que les relations entre les travailleurs et la direction, ainsi que les conditions en milieu de travail, ont une importance déterminante pour la productivité et le bon fonctionnement des organisations des secteurs privé et public. Cette importance est tout aussi grande pour la vie personnelle et familiale d'un grand grand nombre de personnes qui se rendent au travail tous les jours.
Nous sommes résolus à aider les Canadiens vulnérables et tous les Canadiens à parvenir à la sécurité économique. Les mesures dont j'ai donné un aperçu n'en sont que quelques-exemples. J'ai la conviction que notre approche est la bonne. Mon opinion s'appuie sur les réalités économiques. Donc, bien que je respecte les sentiments du député, je ne peux appuyer la motion.
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Monsieur le Président, j'aimerais dire d'entrée de jeu que j'ai le plaisir de siéger au Comité des ressources humaines aux côtés du député de , et que j'apprécie sa contribution dans ce dossier. Cependant, je dois signaler que ce ne sont pas seulement les membres en règle du Nouveau Parti démocratique qui se préoccupent du bien-être des Canadiens à faible revenu.
Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement du Canada a pris d'importantes mesures pour venir en aide aux Canadiens à faible revenu. Toutefois, contrairement au NPD, nous croyons que le meilleur moyen d'aider les familles à faible revenu consiste à assurer une croissance économique vigoureuse et soutenue. Il s'agit là d'une vérité fondamentale dont même le Parti libéral, l'opposition officielle, conviendrait ou, à tout le moins, convenait lorsqu'il formait le gouvernement.
L'ancienne secrétaire parlementaire libérale du ministre des Ressources humaines et du Développement social, Eleni Bakopanos, a déjà dit: « Le meilleur programme économique et social, ce sont les emplois [...] » L'ancien ministre libéral des Ressources humaines, le député d', a pour sa part déclaré: « À mon avis, la meilleure assurance-emploi, c'est un job, c'est un poste de travail. »
De plus, nous avons compris que la meilleure façon de stimuler la croissance économique consiste à éliminer le fardeau fiscal excessif et les règles inutiles qui étouffent l'innovation et l'entrepreneurship essentiels à une économie forte.
Je suis heureux de rapporter que le nouveau gouvernement du Canada a fait des progrès énormes dans la réalisation de ces objectifs. Pendant nos premiers 100 jours au pouvoir, nous avons agi rapidement pour créer de nouvelles occasions et instaurer des conditions propices à la réussite de tous les Canadiens.
Dans le budget de 2006, nous avons pris les mesures nécessaires pour réduire le fardeau fiscal des particuliers davantage que dans les quatre budgets fédéraux précédents. Nous avons notamment réduit la TPS d'un point de pourcentage. C'est là une réduction d'impôt qui touche tous les Canadiens, y compris ceux dont le revenu n'est pas assez élevé pour être imposable. Comme l'a fait observer le nouveau député libéral d', « les familles à faible revenu profitent davantage de la diminution de la TPS que les familles à revenu plus élevé ».
Le budget de 2006 a également réduit à 15,5 p. 100 le taux le plus bas de l'impôt sur le revenu des particuliers, qui était auparavant à 16 p. 100 en vertu de la loi. En outre, nous avons augmenté l'exemption personnelle de base, qui atteindra au moins 10 000 $ d'ici 2009, et introduit le crédit canadien pour emploi. Conjointement, ces mesures augmenteront à presque 10 000 $ en 2007 et à plus de 11 000 $ en 2009 la tranche de revenu non imposable. Grâce à ces mesures mises en oeuvre dans le budget de 2006, environ 655 000 Canadiens à faible revenu seront rayés du rôle d'imposition.
Ces mesures ne semblent peut-être pas importantes aux yeux des députés d'en face, mais elles ont tout de même amélioré les conditions de vie des familles qui travaillent dur, en mettant un peu plus d'argent dans leurs poches ou en permettant aux parents de donner un peu d'argent supplémentaire à leurs enfants pour assurer leurs besoins. Pourtant, pour le NPD, la simple idée de laisser les Canadiens garder une plus grande partie d'un chèque de paye gagné à la sueur de leur front semble totalement saugrenue. Ce parti est de plus en plus coupé de la réalité.
Nous n'étions toutefois pas encore satisfaits. Nous nous sommes donc engagés à réduire encore les impôts en diminuant la TPS d'un autre point de pourcentage.
Le budget de 2006 a également tenu compte des besoins des aînés canadiens en doublant le montant du crédit d'impôt pour revenu de pension, ce qui le porte à 2 000 $. Cette mesure, en vigueur pour l'année d'imposition 2006 et les suivantes, profitera à près de trois millions de contribuables qui touchent un revenu de pension admissible. Qui plus est, quelque 85 000 retraités seront par le fait même rayés du rôle d'imposition.
En outre, en ce qui concerne les aînés, le plan d'équité fiscale annoncé en octobre dernier est allé encore plus loin. Nous avons proposé d'augmenter de 1 000 $ le crédit en fonction de l'âge et nous avons introduit le partage des revenus de pension pour augmenter les retombées de l'épargne-retraite. Grâce à ces mesures, nos aînés réaliseront des économies substantielles. Comme l'Association canadienne pour les 50 ans et plus l'a fait observer, « les nouvelles mesures devraient profiter à un grand nombre de retraités au Canada. »
Nous et, surtout, les aînés d’un océan à l’autre espérons vivement obtenir l’appui de l’opposition au moment où, dans un proche avenir, nous déposerons la législation qui nous permettra d’appliquer ces mesures. Comme Dan Braniff du Front commun pour le partage des pensions le déclarait récemment:
Nous n’avons pas lâché prise dans notre lutte […] Nous envoyons des lettres aux députés de l’opposition pour leur faire savoir que les personnes âgées tiennent au partage des pensions.
J’implore le député de et ses collègues de l’opposition de ne pas tourner le dos aux aînés et d’appuyer le nouveau gouvernement du Canada.
Bien que nous ayons redoublé d’efforts pour aider nos aînés, nous l’avons fait tout en reconnaissant que l’un des plus importants investissements que nous puissions faire, c’est de venir en aide aux familles pendant qu’elles élèvent leurs enfants, la prochaine génération de Canadiens. C’est pourquoi le gouvernement a prévu dans son budget de 2006 le genre d’investissements qui seront vraiment utiles aux parents en leur donnant plus de choix en ce qui concerne la garde de leurs jeunes enfants.
La prestation universelle pour la garde d’enfants annoncée dans le budget de l’an dernier procure à toutes les familles un montant de 100 $ par mois par enfant de moins de six ans. En plus de cette prestation, un soutien au revenu est également accordé aux familles avec enfants par le truchement des deux principaux volets de la Prestation fiscale canadienne pour enfants, à savoir la prestation de base, qui s’adresse aux familles à faible et à moyen revenu, et le supplément de la prestation nationale pour enfants, qui accorde une aide additionnelle aux familles à faible revenu.
Avec l’entrée en vigueur de la prestation universelle pour la garde d’enfants annoncée dans le budget de 2006, le soutien fédéral direct aux familles totalisera près de 12 milliards de dollars en 2007. La prestation universelle pour la garde d’enfants aide toutes les familles, y compris celles qui sont nouvellement arrivées dans notre pays. Le gouvernement a également aidé les néo-Canadiens en coupant de moitié les frais relatifs au droit de résidence permanente, réduisant ainsi le fardeau économique que les libéraux avaient imposé aux gens qui viennent s’établir au Canada dans l’espoir d’y refaire leur vie.
Malheureusement, le NPD veut supprimer certains de ces avantages. Le député néo-démocrate de et la députée néo-démocrate de ont tenté de faire adopter au comité des motions qui auraient eu pour effet de sabrer le budget de fonctionnement de la prestation universelle pour la garde d’enfants, privant ainsi des parents canadiens d’un soutien. Heureusement pour les familles canadiennes, le nouveau gouvernement conservateur ne permettra pas que cela se produise.
Notre gouvernement n’entend pas non plus fermer les yeux devant la situation critique de nos compatriotes des collectivités autochtones et ne cherchera pas à réconforter ces Canadiens avec des promesses vides porteuses de faux espoirs. En effet, le nouveau gouvernement du Canada reconnaît que les membres de nos Premières nations sont confrontés à des problèmes uniques, et nous sommes déterminés à aider ces collectivités à répondre à leurs besoins.
C’est en gardant cet objectif à l’esprit que nous avons prévu dans notre budget de 2006 un montant de 450 millions de dollars pour des mesures comme celles visant à garantir un approvisionnement sûr en eau potable, à fournir aux populations des réserves des logements adéquats et à améliorer l’accessibilité des études et les conditions socioéconomiques des femmes, enfants et familles autochtones. En outre, le budget a confirmé qu’un montant pouvant atteindre 300 millions de dollars sera alloué aux provinces pour leur permettre de répondre aux demandes pressantes de logements pour les Autochtones vivant hors-réserve. Ces initiatives constituent des mesures concrètes et non de vagues promesses.
Le budget de 2006 et notre plan d'équité fiscale représentaient des mesures importantes pour remettre le Canada sur la bonne voie. Ils ont créé des avantages propres à engendrer la prospérité, ce qui donne un coup de pouce à tous les Canadiens. Je suis heureux de dire que le marché du travail du Canada est fort et solide sous le gouvernement conservateur. Notre taux de chômage est à son plus bas niveau en près de 32 ans, mais nous devons faire davantage. Nous devons bâtir une économie qui favorisera la création de meilleurs emplois pour encore plus de Canadiens au cours des années à venir.
C'est pourquoi le a présenté Avantage Canada, un nouveau programme économique énergique pour le Canada. Je signale la promesse du budget de 2007 d'offrir une prestation fiscale pour le revenu gagné aux Canadiens à faible et moyen revenu, afin de les aider à progresser. C'est un élément clé de ce programme économique. Je prendrai un moment pour exposer cette importante initiative.
Pour trop de Canadiens à faible revenu, occuper un emploi signifie empirer sa situation. Par exemple, un parent seul avec un enfant qui a un emploi à faible salaire pourrait verser près de 80 ¢ de chaque dollar gagné en impôts et en cotisations aux programmes gouvernementaux. En outre, ce parent pourrait aussi perdre des avantages comme le logement subventionné et les médicaments d'ordonnance gratuits. Il pourrait aussi avoir des dépenses liées à son emploi. C'est ce que certains appellent le piège de l'aide sociale. C'est une situation qui dissuade beaucoup de Canadiens à faible ou moyen revenu d'accepter l'emploi qu'il leur faudrait pour eux et leur famille.
Cet avantage augmenterait l'aide au revenu tout en incitant davantage les gens à travailler. En raison des pénuries de main-d’oeuvre déjà perceptibles partout au pays ainsi que du vieillissement de la population, tous les gouvernements se doivent de prendre des mesures pour inciter les Canadiens à revenu faible ou modeste à travailler.
La motion d'aujourdhui demande au gouvernement de prendre des mesures pour régler les problèmes des Canadiens à faible revenu. C'est exactement ce que fait le nouveau gouvernement du Canada. Nous en avons fait une priorité dans notre premier budget. Nous avons offert de l'aide dont les Canadiens à faible revenu avaient bien besoin, et le gouvernement conservateur continuera à bâtir sur ces assises.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
En tant que Canadiens, nous avons des attentes envers nous-mêmes et envers les autres; nous avons aussi des attentes pour nous-mêmes et pour les autres. Historiquement, comme nous étions confrontés à un climat rigoureux et imprévisible sur une terre pouvant être inhospitalière et exigeante, nous savions que nous ne pouvions nous en sortir seuls. Nous avions besoin de nos voisins et nos voisins avaient besoin de nous. Et c'est encore le cas.
Nous savons également que les politiques économiques et sociales font partie d'un tout. Une économie prospère constitue le meilleur instrument pour élaborer des politiques sociales. La prospérité engendre non seulement davantage d'argent pouvant être investi dans les programmes sociaux, mais elle permet également à davantage de gens de subvenir à leurs besoins sans recourir aux programmes sociaux, ce qui veut dire qu'il reste plus d'argent pour les gens qui sont forcés de compter sur ces programmes. Les politiques économiques et les politiques sociales sont interdépendantes.
On conçoit généralement les programmes sociaux comme des filets de sécurité, comme des mesures passives, mais dans un numéro de trapèze au cirque, le filet de sécurité incite les artistes à tenter ce qu'ils ne sont pas certains de réussir parce qu'ils savent qu'en cas de problème ils vont tomber dans le filet. Ensuite, ils essaient de nouveau, pour apprendre, pour s'améliorer, pour développer des compétences. Le filet de sécurité n'a rien de passif. C'est un moyen de s'améliorer, un instrument qui favorise l'élargissement graduel des ambitions. Il permet de prendre des risques. Il donne l'occasion de s'améliorer.
Les Canadiens considèrent leur pays comme un pays accueillant où les différences entre les gens sont appréciées et ne constituent pas un problème et où les plus démunis ont une chance de s'en sortir. Nous avons fait du bon travail à cet égard jusqu'à maintenant, mais nous devons faire mieux.
Lorsque des enfants sont témoins d'une injustice, comme ils n'ont pas encore eu l'occasion dans leur courte vie d'entendre toute une litanie d'explications creuses et d'excuses, ils n'hésitent pas à crier à l'injustice. Aucune explication ou excuse ne peut réduire leur indignation. C'est dans cet esprit que nous comptons mettre en oeuvre notre stratégie nationale anti-pauvreté.
Dans cette optique, nous devons nous fixer des objectifs, sans viser l'éradication. Éradication signifie suppression totale. Nous ne pourrons jamais faire disparaître entièrement la pauvreté. Aucun pays n'y est jamais arrivé. Lorsque nous nous fixons un objectif que nous ne pouvons pas atteindre, nous nous exposons à éprouver un sentiment d'échec, à faire l'objet de critiques et à subir les contrecoups de l'échec qui se traduisent souvent par un manque d'énergie. Nous avons besoin de toute l'énergie possible.
Pour pouvoir fixer des objectifs réalisables, nous devons d'abord nous entendre sur une définition commune, une définition que le public peut accepter et reconnaître comme exprimant la nature de la pauvreté. À l'heure actuelle, nous avons trois ou quatre définitions, des définitions que nous utilisons tous de manière sélective selon ce qui nous semble le plus favorable pour nous ou le plus défavorable pour les autres. Ce sont des définitions qui ne sont pas nécessairement acceptées par le public ou reconnues comme étant une représentation fidèle de la pauvreté.
Je crois que nous en sommes maintenant arrivés à un point où nous sommes en mesure de trouver une définition commune, et donc de fixer un objectif réalisable. Nous devrons par la suite tenter d'atteindre cet objectif de diverses façons, en offrant de l'aide aux plus démunis, les mères célibataires, les handicapés, les nouveaux immigrants, les personnes âgées, les enfants et les autochtones.
Pour ce qui est de l'objectif lui-même, j'avais proposé au cours de la campagne à la direction de notre parti que nous nous fixions un objectif de réduction de la pauvreté chez les enfants de 25 p. 100 au cours des cinq prochaines années et de 50 p. 100 pour les dix années suivantes. Ce sont des objectifs difficiles que nous pourrons toutefois atteindre en aidant ceux qui ont le plus besoin d'aide, en bonifiant la Prestation fiscale canadienne pour enfants, en remettant en vigueur un véritable programme d'éducation préscolaire et de garde d'enfants à l'échelle du pays, en remettant en oeuvre l'accord de Kelowna et en facilitant la vie et l'intégration des personnes handicapées.
Augmenter le salaire minimum, comme le propose la motion, serait bénéfique, mais cela demeurerait une mesure très limitée. La motion ne s'applique qu'aux travailleurs des secteurs réglementés par le gouvernement fédéral, comme les banques, les télécommunications et les chemins de fer, ce qui ne représente qu'environ 5 p. 100 de la main-d'oeuvre du Canada. De ces 5 p. 100, seulement 2 p. 100 gagnent moins de 10 $ l'heure. La motion ne toucherait donc qu'un dixième pour cent de la main-d'oeuvre du Canada.
En effet, la motion du NPD a quelque chose de malhonnête. Lorsque nous étions au pouvoir, nous allions mettre en place un système national d'éducation préscolaire et de garde des enfants. Les intervenants le savaient, le public le savait et les parents le savaient. Nous étions également sur le point de mettre en oeuvre l'accord de Kelowna. Le public le savait et les Autochtones le savaient. Puis, le NPD a aidé à renverser le gouvernement et a ainsi mis fin au programme de garderies et à l'accord de Kelowna, qui sont des aspects essentiels de la lutte contre la pauvreté. Le NPD aura beau mettre de l'avant toutes les motions qu'il veut, aucune ne pourra réparer les torts qu'il a causés.
Les Canadiens ont un problème. Pour nous doter d'une véritable stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, nous devons pouvoir y croire. C'est la même chose avec les changements climatiques, avec les questions autochtones et avec les services de garde des enfants. C'est difficile et cela prendra beaucoup de temps. Cela exige de croire profondément que la politique est au service des gens. Lorsque les choses vont mal dans la vie de quelqu'un, les gouvernements doivent faire ce qu'ils peuvent pour améliorer les choses. C'est ce que nous faisons tous. Ils ne doivent pas chercher des façons de se défiler, chercher à attribuer le blâme aux autres et jouer la carte de l'idéologie. C'est difficile. Il y aura des moments de déception et de frustration.
Nous ne pourrons obtenir de véritables résultats relativement à la pauvreté que si le gouvernement a vraiment la cause à coeur, si le croit que le la politique n'est pas une fin en soi, s'il prend de véritables engagements et s'il fait preuve de leadership.
Comment devrions-nous nous y prendre? Nous ne pouvons pas nous contenter de faire semblant, de faire des voeux pieux et d'espérer que l'esprit de décision est synonyme de leadership, car c'est faux. Ce n'est que du style.
J'appuie la motion, mais je crois sincèrement que la lutte contre la pauvreté ne mènera à rien tant et aussi longtemps que le gouvernement actuel sera au pouvoir.
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Monsieur le Président, les Canadiens qui suivent le présent débat à la télévision s'attendent à ce que, en tant que parlementaires, nous leur donnions un peu d'espoir, à ce que nous leur donnions l'occasion de réaliser leurs rêves, à ce que nous veillions à ce qu'ils disposent des outils et des ressources dont ils ont besoin pour sortir de la pauvreté.
Les Canadiens veulent un gouvernement et une classe politique qui font passer l'intérêt collectif avant l'intérêt personnel afin que tous ensemble, en tant que Canadiens, nous continuions à faire l'envie du monde.
Il est malheureux que, depuis son accession au pouvoir, le gouvernement conservateur soit resté sourd aux plaintes de nombre de familles canadiennes et des membres les plus vulnérables de la société, voire qu'il les ait trahis. Avec leur idéologie de droite, les conservateurs ont à eux seuls créé une situation qui se traduira par une aggravation de la pauvreté dans notre pays.
Dans ma circonscription, celle de Brampton—Springdale, j'ai entendu parler de femmes, de personnes âgées, d'enfants, de membres des groupes culturels et de groupes jeunesse qui ont fait les frais des compressions apportées par le gouvernement à d'importants programmes sociaux.
La stratégie antipauvreté préconisée par le NPD est nécessaire parce que le gouvernement conservateur minoritaire a adopté une politique du « chacun pour soi » en ce qui concerne les Canadiens.
Parlons de la garde des enfants. Si une personne âgée, un jeune ou une famille a besoin de services de garde, il doit avoir de la chance s’il veut profiter de la politique du gouvernement. Le régime conservateur fait en sorte que ceux qui ont cette chance, ce sont les familles où les deux parents ont les moyens de rester à la maison. Toutefois, comme les mères de 70 p. 100 des enfants de moins de six ans travaillent, ces familles n’ont pas de veine, car le régime du gouvernement n’est avantageux que pour les nantis.
Le gouvernement néo-conservateur ne comprend pas les besoins des familles canadiennes. Celles qui profiteront le moins de cette prétendue prestation universelle pour la garde d’enfants sont en fait celles qui en ont le plus besoin.
Prenons un exemple. Un couple dont l’homme et la femme gagnent chacun 40 000 $ perdra environ le tiers de la prestation mensuelle. Il devra se contenter de 60 $ par mois et par enfant. Si on considère le coût des services de garde, cela n’aidera certainement les parents à donner à leurs enfants le meilleur départ possible dans la vie.
Comparons ce montant avec ce que l’ancien ministre des Ressources humaines et du Développement social a dépensé en transport par limousine au cours des trois derniers jours: plus de 1 800 $. Autant d’argent dont auraient pu se servir bien des parents et des familles qui vivent dans la pauvreté.
Les groupes de promotion des garderies ainsi que des parents et des familles ont évalué le rendement du et du nouveau gouvernement conservateur. Pour ce qui est des programmes destinés aux enfants qui vivent dans la pauvreté au Canada, c’est l’échec.
La situation est sur le point d’empirer, car le financement débloqué sous l’ancien gouvernement libéral pour les initiatives d’éducation préscolaire et de garde des jeunes enfants prendra fin le mois prochain, et une nouvelle crise éclatera au Canada. Nous aurons une autre crise parce que le gouvernement conservateur n’a pas honoré sa promesse de créer 125 000 places en garderie. Il n’en a créé aucune.
Il a également trahi les Canadiens et contribué à aggraver la pauvreté en annulant des programmes qui aidaient les éléments les plus vulnérables de notre société, en réduisant sa participation financière et en ne tenant pas compte de priorités qui sont importantes pour les Canadiens. On dirait que le gouvernement conservateur cherche à déchirer le tissu social.
D’autres politiques conservatrices ont frappé de plein fouet les Canadiens à faible revenu. Les conservateurs ont fait passer le taux d’imposition le plus faible de 15 à 15,5 p. 100. Au lieu d’alléger les impôts de ceux qui ont le plus besoin d’un répit, ils les ont alourdis. En abaissant l’exemption personnelle de base de 400 $, ils ont ramené 200 000 Canadiens à faible revenu sur le rôle d’imposition. Ils ont éliminé le supplément pour jeunes enfants de la Prestation fiscale pour enfants. Ils ont annulé l’accord de Kelowna, qui aurait permis de lutter contre la pauvreté chez les Autochtones.
Une autre catégorie de personnes durement touchée par la politique du Parti conservateur est celle des jeunes. Les étudiants qui comptaient sur leur emploi d'été afin de payer leurs frais de scolarité, voire sortir de la pauvreté, vont avoir la vie dure sous le régime conservateur, le gouvernement ayant sabré 55 millions de dollars dans le programme Placement carrière-été.
J'ai mentionné les collectivités autochtones. La pauvreté dans la population autochtone est un autre grave problème. Les conservateurs ont promis, pendant la campagne électorale, de respecter l'engagement du gouvernement du Canada envers les collectivités autochtones et des Premières nations, mais sitôt au pouvoir ils ont annulé l'accord de Kelowna et les 5 milliards de dollars qu'il prévoyait, somme qui était destinée aux enfants, aux soins de santé et à des programmes d'enseignement dans nos collectivités autochtones.
Par dessus-le marché, les conservateurs ont amputé le budget de programmes d'une importance vitale pour les autochtones. Les Premières nations ont donc vu fondre le financement destiné aux services de garde d'enfants, au programme de lutte contre le tabagisme et à l'Initiative des langues autochtones. Il est regrettable que le gouvernement conservateur ait si clairement démontré, par ces compressions, que les Autochtones canadiens ne font pas partie de ses priorités.
Permettez-moi de citer Phil Fontaine, chef national de l'Assemblée des Premières Nations, qui a été forcé de conclure ceci: « Notre collectivité est la seule à être ciblée de la sorte. » Il a ajouté: « On se demande si ce gouvernement s'intéresse vraiment aux collectivités des Premières nations. » L'Assemblée des Premières Nations, sous la direction de Phil Fontaine, a donc été obligée de lancer sa propre campagne de lutte contre la pauvreté dans les collectivités des Premières nations.
Mentionnons également les sans-abri et le fait que le gouvernement n'a pas jugé bon d'accorder de financement transitoire pour que les éléments les plus vulnérables de notre société aient accès à des fonds dans le cadre de l'IPAC, l'Initiative de partenariats en action communautaire, afin de disposer des ressources et des outils dont ils ont besoin pour vivre dans des logements abordables.
Pis encore, en annulant l'IPAC, le gouvernement a fait disparaître des fonds transitoires nécessaires, ce qui fait que les sans-abri et des centaines de responsables de refuges vivent maintenant dans l'attente, ces derniers devant composer avec l'idée qu'ils pourraient devoir fermer leurs portes et laisser les sans-abri dehors dans le froid à cause de cette nouvelle idéologie du gouvernement conservateur.
Si le gouvernement attachait vraiment de l'importance aux programmes sociaux de notre pays, il se serait assuré de mettre en oeuvre un programme de transition pour les sans-abri. Jetons un coup d'oeil à la plate-forme électorale de 2006 des conservateurs. J'ai été assez surprise lorsque j'en ai pris connaissance. Elle est absolument muette en ce qui a trait à la réduction de la pauvreté ou au salaire minimum.
Jetons un coup d'oeil au bilan du Parti libéral. Nous adhérons au principe de la justice sociale, c'est-à-dire à une juste redistribution des richesses. Les politiques et les programmes établis pendant les mandats des gouvernements libéraux ont fait du filet de sécurité sociale du Canada canadien le meilleur au monde. Nous y avons veillé en collaborant avec les provinces et les territoires, pour que notre pays soit encore plus fort.
C'est pourquoi nous appuyons la motion d'aujourd'hui visant à nous doter d'une stratégie nationale anti-pauvreté et à augmenter le salaire minimum pour qu'il atteigne 10 $.
Pour conclure, je trouve que les députés du NDP font preuve d'hypocrisie en présentant cette motion, puisque c'est en raison de leur alliance avec les conservateurs que le gouvernement libéral a dû se soumettre à des élections et n'a pas pu faire ce qu'il voulait pour les enfants, c'est-à-dire créer des places en garderie, et n'a pas pu faire ce qu'il voulait non plus pour les gens âgés, les femmes et les personnes les plus vulnérables au pays.
De ce côté-ci de la Chambre, nous souscrivons entièrement à l'idée d'une stratégie nationale anti-pauvreté. Notre parti a l'intention de défendre les plus vulnérables de notre société. Nous voulons nous attaquer aux causes profondes de la pauvreté par une approche globale, qui repose et sur la justice sociale, et sur la prospérité économique.
Nous formons une équipe dynamique, passionnée, dévouée et déterminée à s'assurer que l'approche libérale intègre les principes de la tolérance et de l'égalité et qu'elle ouvre des horizons, parce qu'il s'agit de valeurs centrales que chérissent un très grand nombre de Canadiens de partout au pays. Je suis certaine qu'en unissant leurs efforts, tous les parlementaires parviendront à mettre sur pied une stratégie nationale anti-pauvreté. Nous devons tous y croire le plus sincèrement qui soit.
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Monsieur le Président, d'abord et avant tout, mes premiers mots iront au député de pour le féliciter et le remercier d'avoir soulevé aujourd'hui en cette Chambre le débat sur la pauvreté. Il y a longtemps que cette Chambre n'en a pas parlé de façon aussi sérieuse. Je constate que les prémisses de mon collègue de Sault Ste. Marie sont bonnes, et qu'il établit exactement les causes, les effets et les conséquences de la pauvreté au Canada et au Québec.
Par ailleurs, je voudrais rappeler qu'en 1990, en cette Chambre, une motion avait été adoptée de façon unanime par les parlementaires, promettant d'éliminer la pauvreté des enfants en 10 ans. C'était en 1990 et la promesse devait s'accomplir en l'an 2000. Or, en 2007, la situation est encore plus navrante qu'auparavant.
Encore une fois, je tiens à remercier le député de pour ce débat sur la pauvreté et sur les conditions de travail dont je parlerai. Comme je l'ai dit, les prémisses du NPD sont bonnes. Je crois qu'il établit les bonnes causes et fait une bonne analyse. Le député de Sault Ste. Marie fait une excellente analyse. Il a raison: les démunis, les vulnérables sont laissés à eux-même, surtout par ce gouvernement conservateur, surtout par ce gouvernement de droite dont la principale idéologie se base sur le « chacun pour soi », sur le « au plus fort la poche ».
On l'a vu plus tôt avec le député d', dont les analyses ne reposent pas sur la compassion ou l'empathie, mais sur une froide analyse économique. Par ailleurs, il faut le dire, ce gouvernement n'agit pas ainsi par maladresse, il ne fait pas d'erreur. C'est une idéologie à laquelle il croit. Il a de la compassion pour les pétrolières de l'Alberta. En effet, on le voit et on le sent.
Ce gouvernement dit qu'il agit. Bien sûr qu'il agit. Il a réduit de un point la TPS. Encore faut-il avoir de l'argent pour s'acheter des choses. C'est peut-être vrai pour les travailleurs à faible revenu, c'est peut-être vrai pour les jeunes qui veulent réussir, comme le député d' le disait. C'est vrai qu'il faut leur donner la chance. Toutefois, il y a des gens dont la chance est passée tout droit et qu'on doit aider. Il y a des gens inaptes au travail — des handicapés, des analphabètes, des aînés, de jeunes familles, des sans-abri et des itinérants — qui ont besoin de ce coup de pouce.
Or il ne suffit pas de dire à ces gens qu'on donnera des millions de dollars aux pétrolières de l'Alberta pour que ces personnes puissent se pencher pour ramasser les miettes. Il faut vraiment aider d'autres catégories de personnes qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Je parle du gouvernement conservateur actuel, mais le gouvernement libéral n'était pas plus fin. Effectivement, il a fait subir de grosses coupes, particulièrement à l'assurance-chômage. Il a changé totalement le programme pour en faire une taxe déguisée plutôt que d'en faire un programme d'aide aux chômeurs.
Actuellement, le gouvernement conservateur est un va-t-en guerre. Il investit des milliards de dollars dans des équipements guerriers et des dépenses militaires, et il coupe les subventions aux plus démunis. J'en donnerai des exemples. Ce gouvernement base son idéologie sur la répression plutôt que sur l'aide aux gens ou la prévention. C'est un shérif de Nottingham plutôt qu'un Robin des Bois.
Ce gouvernement n'a pas les mêmes valeurs que les Québécois, puisque nous, au Québec, nous avons développé une véritable stratégie pour contrer la pauvreté, pour mettre sur pied un filet social qui vienne en aide aux démunis. Nous avons de la compassion, de l'empathie et de la sympathie. Nous comprenons la détresse et l'angoisse des gens qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Nous tentons de les aider à s'en sortir par tous les moyens possibles, par une économie la plus forte possible, mais nous tentons aussi d'aider les gens qui ne peuvent pas s'en sortir seuls.
Le Bloc défend avec acharnement les intérêts des chômeurs, des travailleurs âgés, des femmes, des groupes minoritaires et de l'ensemble des Québécoises et des Québécois, alors que le gouvernement fédéral, libéral ou conservateur, a aboli ou restreint des programmes destinés expressément aux personnes à faible revenu.
Le Bloc québécois convient de l'importance d'une stratégie nationale en matière de pauvreté. Lorsque nous disons le mot « nationale », nous entendons la nation du Québec. Nous reconnaissons donc la stratégie de la nation québécoise. La responsabilité du gouvernement fédéral est d'appuyer adéquatement et temporairement par de l'aide financière — soit des transferts au Québec — le travail des gouvernements, des provinces et du Québec dans la lutte contre la pauvreté.
Le Bloc québécois estime d'ailleurs qu'une stratégie pancanadienne mise sur pied par le fédéral, loin d'apporter une solution, vient redoubler ce qui se fait déjà au Québec et dans certaines provinces.
Quant au salaire minimum, le Bloc québécois croit fermement qu'il ne doit pas être le seul critère. Des mesures, comme les garderies à 7 $, les prestations pour les familles à revenu modeste, les frais aussi bas que possible pour l'éducation, sont autant d'avenues qui ont été prises en compte par le gouvernement du Québec et qui donnent des résultats véritables dans la lutte à la pauvreté.
En ce qui a trait au salaire minimum, le Bloc québécois exhorte plutôt le gouvernement fédéral a prendre les quelques mesures qu'il s'est trop longtemps refusé à mettre en oeuvre, c'est-à-dire une bonification du programme d'assurance-emploi, le financement du programme pour les travailleurs âgés, l'utilisation des énormes surplus de la SCHL pour financer la construction d'habitations abordables, et la fin des compressions dans le financement des groupes de femmes et des groupes d'alphabétisation.
Enfin, le Bloc québécois demande au gouvernement fédéral de prendre sans tarder des mesures pour venir en aide aux peuples autochtones qui vivent de réels problèmes de pauvreté. Effectivement, la pauvreté est non seulement dans la société, mais elle se trouve aussi au travail. Parfois, notre travail ne suffit pas à nous sortir de notre pauvreté.
C'est pour cela que le Bloc québécois prend en compte les besoins des travailleurs. C'est en ce sens que nous avons déjà déposé — et que nous déposerons encore — un projet de loi sur le retrait préventif pour qu'il n'y ait pas deux catégories de travailleuses au Québec. Certaines n'ont droit qu'à un retrait de cinq mois à 55 p. 100 de leur salaire brut pour pallier à un milieu de travail malsain, et aussi pour vivre les joies de la grossesse et d'un nouveau bébé. D'autres travailleuses du Québec ont droit à un véritable programme de retrait préventif qui leur permet, lorsqu'elles sont dans un milieu inadéquat pour leur grossesse, de se retirer de leur milieu de travail avec 90 p. 100 de leur salaire net. C'est cela qu'il faut également instaurer pour les travailleuses régies par le Code canadien du travail.
Un autre programme aurait dû être instauré par ce gouvernement. En fait, c'était une initiative du NPD, reprise par le gouvernement libéral, et que le gouvernement conservateur aurait dû déposer en décembre dernier. Je parle du projet de loi , un programme de protection des salariés en cas de faillite. Il est temps que ce gouvernement conservateur dépose à nouveau ce projet de loi en Chambre pour que nous nous dépêchions d'adopter cette protection pour les salariés lorsque l'entreprise où ils travaillent fait faillite.
Le projet de loi aiderait aussi les travailleurs. Actuellement, on voit que des travailleurs sont en grève au CN . Or le CN passe plus de temps à contester la légalité de leur grève, à embaucher des briseurs de grève provenant des États-Unis ou encore à créer de la dissension au sein des nouveaux travailleurs en engageant des retraités, à prendre toutes sortes de mesures dilatoires, qu'à s'asseoir véritablement avec ses syndiqués et à négocier des conditions correctes et équilibrées. Pendant ce temps, les briseurs de grève se mêlent à un conflit qui, normalement, devrait se jouer sans eux. C'est inadmissible et il est temps que cette Chambre adopte le projet de loi antibriseurs de grève.
Quant au salaire minimum proprement dit, l'article 178 du Code canadien du travail se lit ainsi: « [...] le salaire horaire minimum au taux fixé et éventuellement modifié en vertu de la loi de la province où l’employé exerce habituellement ses fonctions, [...] ». Actuellement, c'est donc la province, le Québec, qui décide du salaire minimum. Le Bloc québécois croit que c'est très bien ainsi. Nous ne voyons pas pourquoi nous changerions, pourquoi nous donnerions au gouvernement fédéral une autre chance de s'ingérer dans les compétences du Québec.
Le Québec établit le salaire minimum, et il le fait bien. Lorsqu'il y a désaccord, au Québec, un débat se fait entre nous, avec les différentes centrales syndicales, la FTQ, la CSN, les groupes sociaux et le gouvernement. Ensemble, nous décidons du salaire minimum. Cela évite de créer deux catégories de travailleurs, ceux qui auraient, par exemple, 8 $ de l'heure en vertu du Code du travail du Québec et ceux qui en auraient plus ou moins en vertu du Code canadien du travail.
Comme ça, il n'y a aucun problème. Tout le monde est sujet au même salaire minimum.
Par ailleurs, en plus de créer deux catégories de travailleurs, il n'y a malheureusement pas beaucoup de personnes qui pourraient en profiter. On sait que partout au Canada, 267 000 employés sont régis par le Code canadien du travail et que seulement 1 p. 100 des travailleurs seraient touchés par la mesure du NPD, soit 18 000 personnes. Bien sûr, cette mesure en aiderait plusieurs, mais je pense qu'il faut effectuer le travail province par province.
En ce qui a trait à la pauvreté dans la société, parlons de l'assurance-emploi. Si ce gouvernement veut faire quelque chose, il doit restaurer le programme d'assurance-emploi, il doit mettre un terme au fait que ce soit une taxe déguisée et il doit remettre la quarantaine de milliards de dollars aux travailleurs.
Le Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées a formulé 28 recommandations. Le gouvernement n'a qu'à les suivre une à une. De cette façon, on pourra dire que le gouvernement a vraiment agi pour contrer la pauvreté.
Parlons aussi du Programme d'adaptation des travailleurs âgés, le PATA. C'est de plus en plus pathétique — je ne veux pas faire un mauvais jeu de mots. La situation est de plus en plus pathétique pour les travailleurs âgés. Dans un contexte de mondialisation, on sait que de plus en plus de travailleurs perdent leur emploi parce que de plus en plus d'entreprises manufacturières ferment leurs portes.
Les travailleurs âgés, pour qui il n'est pas toujours facile de retrouver du travail, doivent avoir un pont entre le moment où leur entreprise fait faillite, c'est-à-dire à peu près lorsqu'ils atteignent l'âge de 55 ans ou plus, et le moment où ils toucheront leur Régime de rentes.
Parlons aussi des garderies. Ce que le gouvernement a fait au sujet des garderies est un véritable scandale. Sur le plan fédéral, il existe une déduction pour les frais de garde. Les Canadiens qui paient le plein tarif en bénéficient pleinement. Inversement, puisque 200 000 enfants québécois fréquentent les centres de la petite enfance en ne payant que le cinquième du prix — 7 $ par jour —, les parents québécois ne peuvent toucher que le cinquième du crédit d'impôt fédéral.
Par son refus d'adapter sa fiscalité au programme québécois de garderie à 7 $, le gouvernement fédéral a confisqué aux parents près de 1,5 milliard de dollars depuis 1998. Cette somme, prise aux parents québécois, le gouvernement du Québec la compense en assumant 80 p. 100 des coûts des garderies abordables. En ce qui a trait aux services de garde, Québec paie et Ottawa empoche. Année après année, le gouvernement fédéral confisque ainsi 250 millions de dollars aux parents québécois, soit une moyenne de 1 316 $ par enfant. C'est plus que le montant de 1 200 $, imposable de surcroît, que le gouvernement propose dans son dernier budget de leur remettre. Il s'agit d'une perte nette de 116 $ par enfant par famille. Le gouvernement conservateur dit qu'il veut donner aux parents la liberté de choisir.
La première chose à faire serait de cesser de pénaliser les parents québécois pour avoir choisi de se doter d'un service de garde abordable. Les politiques fiscales du gouvernement fédéral doivent cesser de pénaliser le Québec d'avoir mis sur pied un programme de garderie unique en Amérique du Nord. D'ailleurs, l'OCDE dit que ce programme est le meilleur au Canada et l'un des meilleurs au monde.
Depuis des années, le Bloc québécois demande au gouvernement fédéral de transférer au gouvernement du Québec les sommes qu'il économise au détriment des familles québécoises. Ce transfert permettrait notamment au gouvernement du Québec d'investir dans sa politique familiale. Lorsque le gouvernement fédéral inclura le financement des services de garde dans le règlement du déséquilibre fiscal, comme le s'y est engagé en février 2006, il devra aussi tenir compte des effets punitifs de sa fiscalité sur les parents québécois. Le règlement du déséquilibre fiscal devra être global; mais pour être juste, il ne devra pas être uniforme.
Examinons maintenant un autre élément: le Supplément de revenu garanti à l'endroit des personnes âgées. Voilà un autre scandale du gouvernement libéral. Le gouvernement conservateur poursuit dans la même veine.
En 2001, le Comité permanent des ressources humaines, du développement social et de la condition des personnes handicapées a identifié, remarqué et souligné que 68 000 personnes au Québec ne recevaient pas leur Supplément de revenu garanti. Les personnes les plus démunies de la société reçoivent une pension minimum et minimaliste. Le gouvernement fédéral — libéral autant que conservateur —, par sa façon de gérer ce programme, fait en sorte que plusieurs dizaines de milliers de personnes ne reçoivent pas encore le Supplément de revenu garanti auquel elles ont droit. C'est un véritable scandale.
Le Bloc québécois — plus particulièrement grâce à notre ancien député de Mauricie — a fait une grande campagne partout au Québec pour tenter de rejoindre les personnes les plus démunies, les personnes isolées, les personnes malades, les personnes incapables de lire et qui ne parlaient aucune des deux langues officielles.
Ce sont les personnes les plus vulnérables de notre société. C'est grâce au Bloc québécois si elles reçoivent aujourd'hui les 6 600 $ du Supplément de revenu de garanti.
Ce gouvernement conservateur devra leur remettre l'argent qu'il leur doit, parce qu'il ne le leur a pas payé à cause de ces mesures dilatoires.
Si ce gouvernement conservateur veut faire quelque chose pour les personnes les plus démunies, qu'il donne la rétroactivité aux personnes âgées qui ont besoin de ce Supplément de revenu garanti, car il la leur doit.
Comme vous vous levez, monsieur le Président, je présume qu'il ne me reste pas beaucoup de temps pour parler. Cependant, je n'ai pas encore parlé des logements sociaux.
Des voix: Il reste quatre minutes.
Mme Carole Lavallée: Puiqu'on me dit qu'il me reste quatre minutes, j'ai le temps de vous parler des logements sociaux.
Voilà un autre scandale où la SCHL aura accumulé près de 4 milliards de dollars en 2008. Pendant ce temps, elle construit peu de logements abordables et se conduit davantage en Bill Gates qu'en Mère Teresa. C'est inadmissible.
Il faut absolument donner un logement abordable aux familles qui en ont le plus besoin, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Il faut aider ces personnes. C'est une des façons de le faire. En effet, quand une personne a un logement abordable qu'elle peut payer avec ses propres revenus, elle se sent digne de faire partie de cette société et elle se comporte en conséquence.
Le 25 septembre 2006 était une triste journée parce que le gouvernement conservateur a annoncé des surplus de 13 milliards de dollars, mais une coupe de 1 milliard de dollars parmi les organismes qui en avaient le plus besoin, comme les organismes de promotion de la condition féminine. On sait que les femmes font souvent partie des plus démunis. Il y a aussi des organismes en alphabétisation. Cela n'a aucun sens de couper dans de tels organismes. Que peut-on faire avec des citoyens qui ne sont même pas suffisamment équipés pour participer à notre société? C'est une façon inadmissible de gérer un pays. Ce n'est pas une stratégie canadienne pour contrer la pauvreté.
En conclusion, le NPD fait une excellente et fine analyse. Il voit bien les causes et les conséquences. Malheureusement, ses conclusions ne peuvent pas être appliquées. Il faudrait absolument que le gouvernement conservateur fasse des transferts aux provinces, qu'il fasse un transfert financier au gouvernement du Québec qui a la compétence au regard du domaine d'application, mais aussi la compétence en ce qui a trait à la connaissance du know-how, et de l'expérience pour poursuivre son excellente stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, jusqu'à ce que les Québécois se donnent un seul code du travail et une seule stratégie pour contrer la pauvreté.
:
Monsieur le Président, la pauvreté est une terrible honte dans notre pays. Elle prive les gens non seulement de leur liberté et de leurs espoirs, mais de leur dignité même, comme personnes et comme citoyens à part entière.
À mesure que, comme nous pouvons le constater, le fossé s’élargit entre les divers segments de la population en ce qui touche la prospérité au Canada, il en résulte que de plus en plus de familles de travailleurs et de la classe moyenne, qui arrivent à peine à s’en tirer, sont menacées de connaître la pauvreté. Pendant ce temps, nous voyons les dirigeants des mégaentreprises se payer des salaires faramineux, toucher des revenus exorbitants. Même quand ces dirigeants perdent leur emploi, on leur verse des primes de départ colossales. Pourtant, les familles de travailleurs et de la classe moyenne ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
[Français]
Joindre les deux bouts est de plus en plus difficile pour M. et Mme Tout-le-Monde. Tel est le grand problème. Il y a une augmentation de la pauvreté partout au Canada, à cause de cela.
Les profits des grandes entreprises, des grandes banques et des grandes pétrolières sont absolument incroyables. Les banques ont réalisé l'an dernier des profits de l'ordre de 19 milliards de dollars et les grandes pétrolières, de 21 milliards de dollars. On a donc une prospérité. Mais pour qui? Ce n'est pas pour tout le monde.
[Traduction]
Dans un récent sondage mené par le Centre canadien de politiques alternatives, près de la moitié de tous les répondants ont avoué qu’ils étaient à un ou deux chèques de paie de la pauvreté. Les deux tiers ont dit qu’ils ne profitaient pas de la croissance économique que connaît notre pays.
Nombreux sont les pauvres qui travaillent à plein temps. Le quart des familles pauvres au Canada comptent un membre qui travaille à plein temps. Il y a quelque chose qui ne tourne vraiment pas rond dans une économie quand des travailleurs à temps plein vivent dans la pauvreté.
Je me souviens d’une conversation que j’ai eue avec un employé dans un hôtel, un néo-Canadien qui y travaillait comme serveur. Je lui ai demandé comment ça allait, et il m’a dit qu’il se débrouillait bien. Il m’a expliqué qu’il avait un emploi à temps plein à l’hôtel, qu’il y travaillait 40 heures par semaine, ce qui lui rapportait suffisamment pour payer son loyer, et que son second emploi lui permettait de nourrir sa famille. Je me suis dit que c’était tristement révélateur.
Si, dans notre économie, on ne peut que payer son loyer avec un emploi à temps plein, la situation est très tragique, mais nous pouvons faire quelque chose pour y remédier. Nous n’avons pas à accepter un tel état de choses. Naturellement, il y a des groupes dans notre société qui profitent considérablement moins que d’autres de la prospérité, à savoir les femmes, les Autochtones, les personnes handicapées et les néo-Canadiens, c’est-à-dire les immigrants.
Pour ce qui est de la situation des femmes, elles gagnent 71 p. 100 de ce que gagnent les hommes. Il y a plus de femmes que d’hommes qui occupent deux emplois. Plus précisément, 6,1 p. 100 des femmes qui travaillent doivent avoir plus d’un emploi pour pouvoir joindre les deux bouts, alors que c’est seulement les deux tiers de ce pourcentage dans le cas des hommes. Une femme sur cinq au Canada vit dans la pauvreté, soit quelque 2,8 millions de femmes, et n’oublions pas que leurs enfants vivent eux aussi dans la pauvreté.
Pour ce qui est des immigrants, au cours de leur première année ici, les néo-Canadiens sont 3,5 fois plus susceptibles que les Canadiens nés au pays de se retrouver dans un groupe économiquement faible. Même après la première année, les immigrants sont encore 2,5 fois plus susceptibles que les personnes nées au Canada de se retrouver dans une situation chronique de faible revenu. Tout cela est évidemment en partie attribuable au fait que nous invitons ces gens à venir chez nous, en se fondant sur leur expérience et leurs titres de compétences, pour occuper de bons emplois, mais une fois qu'ils sont ici, toutes les portes leur sont fermées et ils doivent se résigner à accepter des emplois peu rémunérateurs, parfois même des emplois rémunérés au salaire minimum. C'est pour cette raison que notre parti propose, comme première mesure contre la pauvreté, de fixer le salaire minimum à 10 $.
Monsieur le Président, j'ai oublié de mentionner au début de mon intervention que, avec votre permission, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
En ce qui a trait aux Autochtones, 40 p. 100 des enfants autochtones hors-réserve vivent dans la pauvreté. Cette situation est une honte nationale et, en outre, elle attire l'attention des groupes de défense internationaux, qui disent qu'ils vont devoir venir au Canada afin d'aider notre pays à s'occuper du dossier de la pauvreté.
Les étudiants sont déjà aux prises avec un endettement sans précédent. Nous leur avons refilé notre dette nationale. Ceux-ci doivent maintenant travailler au salaire minimum pour payer leur loyer, leur nourriture et les frais de scolarité qui grimpent en flèche. Franchement, lorsqu'on regarde la performance des gouvernements conservateurs et libéraux depuis un certain temps, on constate que rien n'a été fait pour corriger cette situation. Bien au contraire. Les frais de scolarité augmentent très rapidement et les familles n'ont pas les moyens d'envoyer leurs enfants au collège.
[Français]
En ce qui a trait aux garderies, pendant des années, les libéraux et les conservateurs ont fait des promesses qu'ils ont brisées. On dit que le fait de donner 100 $ par mois aux parents constitue une politique pour les garderies. Ce n'est pas juste.
[Traduction]
La plupart des travailleurs sans emploi ne sont même pas admissibles aux prestations d'assurance-emploi en vertu des règles adoptées par le gouvernement libéral. Même s'ils doivent contribuer au régime, ils ne peuvent pas obtenir d'aide lorsque leurs familles sont exposées à la pauvreté et sont au bord du gouffre.
Cela n'est pas juste pour les travailleurs. Pas étonnant qu'un nombre si impressionnant de travailleurs vivent de plus en plus dans l'angoisse.
Il nous faut une stratégie canadienne pour réduire l'écart de prospérité. Nous devons élaborer un plan qui inclut de nombreux éléments. La plupart des solutions sont bien connues; ce sont, par exemple, des garderies abordables, des logements abordables, une stratégie industrielle pour créer et conserver de bons emplois, qui disparaissent du pays à un rythme hallucinant. Que ce soit dans le secteur des ressources, ressources que nous bradons, comme nous l'avons vu avec l'accord sur le bois d'oeuvre, ou dans le secteur manufacturier, nos gouvernements s'obstinent à nier que des centaines de milliers d'emplois disparaissent.
Nous croyons que le point de départ d'une stratégie nationale consisterait à fixer un salaire minimum pour les secteurs réglementés par le gouvernement fédéral.
Les libéraux ont éliminé ce salaire minimum en 1996, ce qui a causé bien des tourments aux petits salariés. Des gagne-petit et des familles de travailleurs se sont retrouvés dans la pauvreté en raison de cette décision du gouvernement libéral. Honte sur le Parti libéral pour avoir fait cela.
Le salaire minimum fédéral avait un effet d'entraînement. Cela pouvait peut-être embarrasser des provinces et les pousser à agir. Cela gardait les salaires minimums dans les différentes provinces et les secteurs qu'elles réglementent sensiblement au même niveau.
Mais maintenant que le gouvernement fédéral a renoncé à sa responsabilité de faire preuve de leadership, nous avons vu des écarts se creuser entre les provinces, et le salaire minimum va de 6,50 $ l'heure au Nouveau-Brunswick à 8,50 $ l'heure au Nunavut, soit une différence de 2 $ l'heure, ou de 25 p. 100, ce qui est tout à fait inacceptable.
Le chef actuel du Parti libéral, M. Dion, était ministre dans le Cabinet qui a adopté le décret...
:
Monsieur le Président, je suis ravie de participer au débat d'aujourd'hui sur la motion néo-démocrate qui demande à la Chambre de mettre en oeuvre une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.
Dans un pays riche comme le nôtre, il est tout simplement injuste que tant de gens soient forcés de constamment se battre pour survivre. Un Canadien sur six vit actuellement dans la pauvreté et ils vont à l'encontre des vieux stéréotypes concernant la pauvreté. Environ 1,2 million de ces Canadiens démunis sont des enfants. Bon nombre d'autres sont des adultes confrontés à des obstacles de taille en matière d'emploi et dans un quart des familles pauvres, une personne occupe un emploi à temps plein mal rémunéré.
Lors d'un récent sondage, la moitié des familles de travailleurs ont déclaré qu'elles n'étaient qu'à deux chèques de paie de la pauvreté. La pauvreté enlève la liberté et l'espoir et constitue le plus grand facteur contribuant aux problèmes de santé.
Lorsque nous du Nouveau Parti démocratique, nous réclamons des emplois bien rémunérés et une formation abordable, nous défendons la liberté des gens ordinaires de se développer et d'être en bonne santé. Lorsque nous du Nouveau Parti démocratique, nous faisons la promotion du logement abordable, nous défendons les intérêts des deux millions de familles canadiennes qui n'arrivent pas à trouver un logement à la portée de leurs moyens et qui doivent soit sacrifier d'autres besoins essentiels, soit se retrouver sans abri. Nous prônons des mesures de sécurité sociale justes pour les familles vulnérables, notamment des pensions sûres et des prestations d'assurance-emploi adéquates et une aide sociale décente.
À l'heure actuelle, même les familles à revenu moyen se sentent coincées. Les néo-démocrates s'efforcent de leur rendre la vie plus facile, ce qui implique des mesures comme assurer des services de garde d'enfants qui soient abordables ou mettre un terme aux frais injustes d'utilisation des guichets automatiques. Si nous n'étions pas à la Chambre pour aborder ces questions, qui se lèverait pour dénoncer la pauvreté?
La lutte contre la pauvreté ne cadre manifestement pas avec l'idéologie conservatrice. Toutefois, si le problème vient des conservateurs, la réponse ne vient pas des libéraux. Pendant leurs dix années au pouvoir, lorsque la situation s'est détériorée, les libéraux ont réduit l'impôt des sociétés et laissé notre filet de sécurité sociale tomber en ruine. Ils ont aboli le rôle du gouvernement fédéral dans l'aide sociale en annulant le Régime d'assistance publique du Canada à frais partagés. Ils ont charcuté l'assurance-emploi, ce qui fait que les deux tiers des travailleurs ne sont plus admissibles aux prestations, et ils ont mis la hache dans le programme de logement abordable reconnu à l'échelle mondiale que les néo-démocrates avaient aidé à créer.
De plus, les libéraux ont sabré des milliards de dollars dans les paiements de transfert en éducation, tout en gaspillant des milliards de dollars sous forme de réductions de l'impôt des sociétés. Ces réductions ont appauvri tant les étudiants que l'économie canadienne.
La prospérité du Canada dépend de la manière dont nous outillons les jeunes d'aujourd'hui en leur fournissant les compétences nécessaires pour évoluer dans l'économie de demain. Il est à la fois injuste et insensé de laisser des frais de scolarité qui montent en flèche empêcher de nombreuses familles ordinaires d'accéder à des études et à de la formation.
L'éducation postsecondaire peut ouvrir des portes, mais elle peut également être comme une sentence de dettes. L'an dernier, la dette moyenne d'un étudiant universitaire au moment de l'obtention de son diplôme était de 24 047 $. Hier, j'ai rencontré deux étudiants en médecine de l'Université McMaster qui m'ont dit que la dette moyenne parmi leurs pairs dépassait 100 000 $.
Ce genre de dette peut étouffer le désir d'un jeune de s'acheter une première maison, de fonder une famille ou de suivre une formation spécialisée. Même la perspective d'une dette accablante peut dissuader des étudiants de poursuivre des études avancées. Nos enfants ne devraient pas avoir à hypothéquer leur avenir pour acquérir les compétences nécessaires pour obtenir un emploi offrant un salaire décent.
Les solutions sont là. Nous devons créer un système de subventions en fonction des besoins pour contrebalancer les prêts étudiants. Ce système remplacerait l'assemblage hétéroclite actuel de crédits d'impôt et de programmes d'épargne qui profitent de manière disproportionnée aux plus riches. Il faut réformer le Programme canadien de prêts aux étudiants pour avoir un programme souple et équitable qui répond mieux aux besoins des étudiants ordinaires.
Nous devons assurer des paiements de transfert fédéraux stables et adéquats pour l'éducation et la formation. Pour cela, nous devons adopter le projet de loi du NPD en matière d'éducation postsecondaire afin que chaque province puisse baisser les frais de scolarité et investir pour améliorer l'éducation.
Il s'agit de mesures concrètes pour garantir que les étudiants ordinaires ne sont pas constamment étouffés par les difficultés cumulées que représentent les frais de scolarité croissants et les emplois au salaire minimum inadéquat.
Le gouvernement actuel n'est pas reconnu pour savoir prendre des mesures concrètes. Il est toujours prêt à promettre toutes sortes de choses pour venir en aide aux Canadiens les plus démunis, mais ces belles promesses ne se concrétisent pas.
Je suis donc persuadée qu'à la fin du présent débat, tous les partis appuieront notre motion visant à mettre en oeuvre une stratégie nationale anti-pauvreté, de la même façon que tous les partis avaient appuyé en 1989 une motion proposée par l'ancien chef du NPD, Ed Broadbent, qui exigeait l'éradication de la pauvreté chez les enfants au Canada avant l'an 2000.
Toutefois, il y a encore aujourd'hui 1,2 million d'enfants qui ont besoin de plus que de belles paroles de la part du gouvernement. Dans ma propre ville, Hamilton, un enfant sur quatre vit dans la pauvreté. C'est énorme.
De même, la Chambre a adopté en juin dernier la charte des aînés que j'ai proposée et qui promettait entre autres la sécurité du revenu pour les aînés. Cependant, un aîné sur quatre vit toujours dans la pauvreté à Hamilton. Là encore, le gouvernement n'a pas donné suite à ses belles paroles.
Le gouvernement conservateur choisit ceux auxquels il veut venir en aide en appliquant ses propres critères de mérite dans une optique électorale. Cela ne suffit pas. La lutte contre la pauvreté n'est pas facultative. Elle représente la reconnaissance essentielle de la dignité en chacun des êtres humains.
Le NPD a proposé certaines mesures concrètes en vue de combler l'écart de prospérité qui s'élargit au Canada et rendre ainsi la vie plus abordable pour les Canadiens à faible et à moyen revenu.
Pour ce faire, nous devons tout d'abord réparer le filet de sécurité sociale pour les familles les plus démunies, notamment en offrant un plus grand nombre de logements abordables et un programme d'aide sociale plus juste. Nous devons également revoir le programme d'assurance-emploi pour qu'il puisse de nouveau venir en aide aux familles de travailleurs. Nous devons préserver et améliorer le système de soins de santé offert aux familles. Nous devons établir des bases solides en vue de l'établissement de services de garde d'enfants à prix abordable. Nous devons également nous assurer que nous ne soumettrons pas les étudiants à une vie de pauvreté en allégeant l'endettement des étudiants et en rendant l'instruction et la formation plus abordables pour les étudiants ordinaires. Nous devons mettre un terme à l'imposition de frais exorbitants d'utilisation des guichets automatiques et nous pencher sur la question des taux d'intérêts élevés sur les cartes de crédit. Nous devons rétablir le salaire minimum fédéral.
Je sais qu'il ne me reste que quelques minutes pour parler de la motion générale dont nous sommes saisis aujourd'hui, mais dans le peu de temps qu'il me reste, j'aimerais me pencher sur un dernier point, c'est-à-dire le rétablissement du salaire minimum fédéral.
Il est absurde qu'il y ait des travailleurs à faible revenu dans un pays aussi solide et dynamique que le Canada. Aucun travailleur à temps plein ne devrait vivre dans la pauvreté. Pour vivre au-dessus du seuil de la pauvreté à Hamilton, il faut avoir un salaire horaire supérieur à 12 $. Pourtant, il y a des gens qui refusent d'établir le salaire minimum à 10 $ l'heure. L'économie canadienne est solide. Pourtant, sur le plan mondial, nous sommes considérés comme un pays à bas-salaires où le taux de pauvreté est élevé. Il est temps que le gouvernement fédéral fasse preuve de leadership.
Le salaire minimum fédéral a été éliminé en 1996 sous les libéraux. À l'époque, comme aujourd'hui, on disait qu'une hausse du salaire minimum serait néfaste pour l'économie et nous ferait perdre des emplois. En fait, de nombreuses études ont prouvé qu'il n'y a aucun lien entre la perte d'emplois et la hausse du salaire minimum et aucun effet négatif sur l'économie.
Des études telles que « Myth and Measurement: The New Economics of the Minimum Wages » de David Card et Alan Kreuger, et « Raising the Floor: The Social and Economic Benefits of Minimun Wages in Canada » de Goldberg et Green le prouvent.
Robert Solow, gagnant du prix Nobel, a confirmé que:
la principale leçon tirée des études est que le lien avec la perte d'emplois est faible. [...] Le fait que ce lien soit faible laisse croire que l'impact sur l'emploi est minime.
Nous pouvons également nous tourner du côté de l'Australie, où le salaire minimum est de 13 $, de la France, de l'Angleterre ou de l'Irlande pour prouver que la hausse du salaire minimum est bénéfique, et non nuisible, pour l'économie. Il a été prouvé à maintes et maintes reprises que la pauvreté appauvrit les pays et les provinces, tant sur le plan économique que sur le plan moral.
Cela nous mène à l'ultime raison d'augmenter le salaire minimum: c'est une question d'éthique et de morale. Nous savons que la pauvreté est associée à une espérance de vie moindre, à une santé fragile, à de moins bonnes perspectives d'avancement et à la criminalité et à la violence dans nos collectivités. Tout cela est extrêmement nuisible pour notre économie et pour nos enfants.
Des études ont montré que nous pouvons nous permettre de hausser le salaire minimum. La véritable question est: pouvons-nous nous permettre de ne pas le faire?
La qualité de vie au Canada est exceptionnelle. Notre économie est solide, notre fonction publique est respectée et nos organisations caritatives sont remarquablement diversifiées et actives. Le Canada compte sur une des sociétés multiculturelles les plus solides du monde. Nous sommes considérés à l'échelle mondiale comme un pays bon, inclusif et progressiste. Il est temps de faire honneur à notre réputation et de s'engager à éliminer la pauvreté au Canada.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis ravi de réagir à la motion du député de . Je suis persuadé que tous les députés partagent l'empathie du député pour les familles de travailleurs et la classe moyenne. À la Chambre, nous ne ménageons pas nos efforts pour mettre en oeuvre des programmes et des politiques visant à empêcher que les Canadiens ne prennent du retard financièrement et permettant d'aider ceux à qui cela arrive. Comme je siège au comité avec le député de Sault Ste. Marie, je peux attester qu'il soulève régulièrement cette question. Je sais que ses pensées et ses intentions sont parfaitement sincères et que cette question le préoccupe depuis un certain temps.
Je rappelle également aux députés que, depuis qu'il a pris le pouvoir, le gouvernement a diminué la TPS pour augmenter le revenu que les Canadiens peuvent gagner sans payer d'impôt fédéral, mais il a aussi réduit de façon permanente les taux d'imposition les plus bas. Par conséquent, plus de 655 000 Canadiens à faible revenu seront rayés du rôle d'imposition à la suite des mesures fiscales du gouvernement.
Ces initiatives auront un impact important sur les conditions de vie des familles de travailleurs et des familles de la classe moyenne. Elles ont en fait un impact plus immédiat que les mesures que propose le parti du député, du fait qu'elles nécessiteraient un accroissement de l'intervention du gouvernement et, en conséquence, des impôts plus élevés.
Je me réjouis également de cette occasion de parler de certaines autres mesures que le nouveau gouvernement du Canada prend en grand nombre pour promouvoir le bien-être économique des Canadiens. Comme le député, les conservateurs veulent éliminer la pauvreté au Canada. Pour ce faire, nous croyons que le gouvernement doit d'abord investir dans la sécurité financière du Canada et de ses citoyens. C'est ce que nous faisons.
Les mesures que nous avons mises en oeuvre ont pour but de promouvoir l'économie actuelle et de préparer un avenir prospère pour tous les Canadiens. Avant d'examiner ces mesures, prenons le temps de jeter un rapide coup d'oeil sur l'ensemble de l'économie du Canada et l'état du marché du travail.
Notre économie a le vent dans les voiles. Par conséquent, les taux d'emploi augmentent. Selon les dernières données de l'Enquête sur la population active de Statistique Canada, le nombre de personnes au travail a augmenté de quelque 22 000 en avril et de pratiquement 1 p. 100 cette année, soit le double de la cadence observée pour les quatre premiers mois de l'an dernier. Le taux de chômage n'a jamais été si bas depuis 30 ans. Plus de Canadiens que jamais sont au travail. Tout cela donne lieu à une augmentation des possibilités d'emploi partout au pays, et je ne connais aucune mesure anti-pauvreté plus valable qu'un emploi.
Nous reconnaissons néanmoins que tous ne sont pas bien préparés à participer à une économie en plein essor. C'est la raison pour laquelle le nouveau gouvernement consent d'importants investissements qui tiennent compte de l'importance de favoriser le développement des compétences et l'acquisition du savoir, de l'apprentissage à l'enseignement postsecondaire, de l'infrastructure universitaire à la recherche et au développement, de la garde d'enfants aux programmes visant les jeunes, sans oublier les programmes destinés aux travailleurs âgés et aux nouveaux Canadiens. Ces mesures vont aider à faire en sorte que les Canadiens s'adaptent à une économie du savoir en expansion constante, ce qui est la meilleure façon d'obtenir un emploi rémunérateur.
Nous reconnaissons toutefois que certains membres vulnérables de notre société ont besoin d'être soutenus davantage et le méritent. Même en période de prospérité, certaines personnes ont besoin d'une aide financière temporaire durant la transition entre deux emplois.
C'est pour eux que l'assurance-emploi existe. L'assurance-emploi soutient également les travailleurs qui doivent s'absenter du travail parce qu'ils sont malades ou parce qu'ils s'occupent d'un membre de leur famille gravement malade. Les prestations de maternité et les prestations parentales sont disponibles pour permettre aux parents de s'absenter du travail pour s'occuper d'un nouveau-né durant une période pouvant aller jusqu'à un an.
L'assurance-emploi peut également servir aux travailleurs âgés. Dans le monde du travail, ce sont souvent eux les plus vulnérables. C'est la raison pour laquelle nous agissons, dans le cadre du programme d'assurance-emploi, pour affecter un total de 1,4 milliard de dollars à l'appui de quelque 230 000 travailleurs âgés en chômage chaque année.
Dans le cadre de programmes d'emploi financés aux termes de la partie II du programme d'assurance-emploi, plus de 80 000 travailleurs âgés de 50 ans et plus en chômage ont reçu de l'aide pour obtenir et garder un emploi grâce à la formation, l'expérience de travail et l'aide pour le lancement d'une nouvelle entreprise. Ce chiffre représente 12 p. 100 de l'ensemble des travailleurs auxquels ces programmes ont bénéficié. Il s'agit là de mesures de soutien concrètes que souhaitent les travailleurs âgés pour être en mesure de rester actifs et de continuer à contribuer à la population active.
Nous continuons de chercher des façons d'aider les travailleurs âgés. Nous amorçons une stratégie ciblant les travailleurs âgés pour le recyclage. L'évolution de l'économie mondiale peut nous toucher ici, au Canada. Nous comprenons la nécessité de nous y préparer.
Il est honteux que, au cours de la dernière décennie, les libéraux n'aient rien fait pour les travailleurs âgés, sinon étudier un problème que tout le monde anticipait. Il est assez révélateur que le député libéral de s'en soit pris récemment à notre programme visant les travailleurs âgés et que le chef libéral n'ait rien dit à ce sujet.
Qu'en est-il de la reconnaissance des titres de compétence étrangers? Les nouveaux arrivants au Canada ont souvent de la difficulté à trouver un emploi. Le nouveau gouvernement du Canada est en train d'élaborer un programme de reconnaissance des titres de compétence étrangers afin de permettre aux immigrants d'intégrer plus rapidement le marché du travail et la société. Pendant que les libéraux discutent de la question et que les néo-démocrates tiennent des conférences de presse, le nouveau gouvernement agit.
Je vais donner un exemple. L'Institut de technologie de la Colombie-Britannique, Campus Canada et la United Chinese Community Enrichment Services Society recevront du financement pour forger les partenariats nécessaires pour offrir des services d'information à l'étranger, des services d'évaluation, des activités de perfectionnement des compétences, de l'information sur les occasions d'emplois au Canada et des mesures de soutien à l'établissement des immigrants qualifiés. Cette aide sera offerte aux immigrants avant leur arrivée au Canada et au moment de leur entrée au pays.
Non seulement ces projets contribuent à la lutte contre la pauvreté chez les immigrants, mais ils aident également les Canadiens à tirer parti et à bénéficier du savoir-faire des immigrants.
La motion d'aujourd'hui du NPD ne parle pas des immigrants. Toutefois, les conservateurs savaient que les immigrants perdaient du terrain sous le gouvernement libéral précédent. Le et le gouvernement ont fait preuve de vrai leadership en reconnaissant le problème et en s'y attaquant. Nous avons réduit de moitié le droit de résidence permanente que les libéraux imposaient aux nouveaux arrivants. Nous avons mis fin au gel d'une décennie appliqué par les libéraux au financement offert aux organismes communautaires qui aident les nouveaux arrivants à s'adapter et à s'intégrer au Canada.
Les néo-démocrates et les libéraux étaient défavorables aux mesures relatives à l'immigration que nous avons annoncées dans notre budget, mais les Canadiens et les immigrants les ont approuvées. Ces derniers savent que les conservateurs, en plus d'appuyer l'immigration, veulent offrir aux immigrants les outils nécessaires pour réussir et contribuer à la prospérité du Canada.
Qu'en est-il des personnes âgées? Le nouveau gouvernement prend des mesures pour garantir qu'elles puissent jouir de leur retraite et d'une sécurité financière. Le nouveau gouvernement écoute les personnes âgées et les soutient. La motion du NPD dénature la réussite du Canada en ce qui concerne les personnes âgées.
Depuis 25 ans, la pauvreté recule chez les personnes âgées du Canada. La proportion d'aînés vivant sous le seuil de faible revenu de Statistique Canada est passée de 21,3 p. 100 en 1980 à 5,6 p. 100 en 2004. Ce taux n'a jamais été aussi bas. Cette tendance est attribuable en grande partie aux programmes de sécurité du revenu, au Programme de la sécurité de la vieillesse et au Régime de pensions du Canada. Nous avons présenté un projet de loi visant à modifier ces programmes pour simplifier l'accès aux prestations ainsi que leur versement. L'une des modifications permettrait aux Canadiens qui font une déclaration de revenus de demander le Supplément de revenu garanti une seule fois. Après la demande initiale, c'est principalement la déclaration de revenus annuelle qui servirait à déterminer si la personne est admissible ou non au SRG. Les gens n'auraient jamais à présenter de nouvelle demande.
Nous poursuivons en outre nos efforts soutenus pour rejoindre les personnes âgées qui pourraient être admissibles au Supplément de revenu garanti, mais qui ne produisent pas de déclaration de revenus. Depuis 2002, grâce à l'envoi de demandes préimprimées aux personnes âgées susceptibles d'être admissibles, 250 000 personnes âgées de plus reçoivent le supplément, s'ajoutant aux 560 000 personnes âgées qui ont demandé le SRG dans leur formulaire de Sécurité de la vieillesse.
Pendant que le NPD parle de plans d'action, le nouveau gouvernement passe à l'action. Nous avons nommé une secrétaire d'État aux Aînés et pris l'engagement d'instituer un conseil national des aînés. Ce conseil sera un organisme consultatif qui s'emploiera, au moyen d'une approche intégrée, à améliorer le bien-être des personnes âgées au Canada. Il tentera de relever les défis que présente le vieillissement de la population canadienne.
La nouvelle Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance constitue notre façon de combattre l'itinérance et d'aider ceux qui risquent de devenir des itinérants. L'approche des conservateurs en matière de logement s'articule autour de l'idée de partenariats. Elle invite les collectivités à s'intéresser à la vie de ses membres. Le NPD veut créer une bureaucratie. Nous voulons construire des logements.
Nous avons travaillé avec les provinces et les territoires pour trouver la meilleure façon de répondre aux besoins des régions et des collectivités. Qui plus est, nous avons travaillé avec eux pour construire plus de logements abordables. Grâce à la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance, nous donnons de l'espoir aux itinérants en leur offrant des solutions durables pour qu'ils puissent devenir des membres actifs de la société canadienne.
Comme la commissaire de l'Armée du salut l'a dit: « Nous sommes extrêmement reconnaissants au gouvernement fédéral de son généreux soutien et nous apprécions ce partenariat et l'engagement du gouvernement fédéral à soutenir les Canadiens vulnérables. »
La commissaire de l'Armée du salut avait raison. Nous sommes déterminés à soutenir les Canadiens vulnérables. Nous sommes déterminés à soutenir tous les Canadiens pour qu'ils assurent leur sécurité financière. Les mesures que j'ai décrites ne sont que quelques exemples des nombreuses dispositions que prend le gouvernement pour veiller à ce que tous les Canadiens profitent de la prospérité et du bien-être.
Je puis également assurer à la Chambre que nous ne voulons pas agir de manière indépendante. Nous sommes en communication constante avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec une multitude d'intervenants partout au Canada.
J'estime que notre approche est la bonne. La réalité économique le montre bien. Par conséquent, bien que je comprenne les préoccupations du député, je ne puis appuyer la motion dans son libellé actuel.
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Monsieur le Président, je suis ravi de parler de la motion qu'a présentée le député de . Mon allocution portera sur la santé et le bien-être des Canadiens, notamment des femmes.
Le gouvernement comprend qu'une bonne santé physique et mentale aide tous les Canadiens à apporter une contribution à leur collectivité, à y prospérer et à veiller à ce que leur collectivité demeure prospère. Autrement dit, des économies et des collectivités fortes et prospères ont besoin de gens en santé. Des gens et des collectivités en santé et prospères contribueront beaucoup à enrayer la pauvreté.
En ce qui concerne la santé, notre gouvernement a fait davantage en 13 mois que le gouvernement précédent n'a fait en 13 ans. C'est sous l'ancien gouvernement libéral que les Canadiens ont vu les délais d'attente augmenter constamment. Les libéraux essaient de s'imposer comme un parti de la justice sociale. Les provinces, qui offrent les programmes de santé, d'éducation, d'alphabétisation et d'aide sociale, ont vu leurs budgets réduits de 25 milliards de dollars lorsque le gouvernement libéral précédent a effectué des compressions dans les transferts. Parlons-en d'un programme de justice sociale.
Une chose que notre gouvernement ne fera pas, c'est effectuer des compressions de 25 milliards de dollars dans les transferts au titre de la santé et des programmes sociaux sur lesquels les provinces comptent pour financer des services à l'intention des nombreux Canadiens vulnérables et à faible revenu.
Comme les Canadiens sont en quête de leadership, ils ont demandé à notre gouvernement de faire les choses différemment. Nous effectuons des investissements importants et efficaces dans le bien-être des Canadiens afin de les aider à réaliser pleinement leur potentiel.
En ce qui concerne les soins de santé, le gouvernement s'était engagé pendant la campagne électorale à offrir une garantie nationale relativement aux délais d'attente. Or, dans les limites des compétences fédérales, dans les réserves et dans des projets pilotes ailleurs, nous avons réalisé des progrès importants relativement à cet engagement. Nous sommes passés à l'action.
En janvier, le gouvernement a annoncé l'entrée en vigueur d'une troisième garantie de délai d'attente maximal. Nous avons annoncé un projet pilote de 15 mois visant à garantir un délai d'attente maximal et comprenant un investissement de 2,6 millions de dollars pour les enfants qui ont besoin d'une intervention chirurgicale. Ce projet comprend la mise sur pied du premier système d'information pancanadien sur les délais d'attente en vue de mesurer l'effet des délais d'attente sur les enfants ayant besoin d'une intervention chirurgicale.
Le gouvernement veut essentiellement faire des investissements qui ont des répercussions positives sur les vies des Canadiens et qui les aident à améliorer leur sort.
Nous comprenons comment la pauvreté peut s'incruster dans certaines familles et comment il est essentiel d'améliorer leurs perspectives à long terme grâce à la formation, à l'emploi et à des politiques judicieuses qui les aident à gravir les échelons économiques.
Lorsqu'on jette un coup d'oeil aux statistiques concernant les femmes sur le marché du travail canadien, au cours de la dernière décennie, on s'aperçoit que ces statistiques sont encourageantes. Nombre de femmes canadiennes ont pu saisir les nouvelles occasions qui se présentaient sur le marché du travail et ont ainsi vu leur revenu et leur richesse s'accroître. Le taux de participation des femmes est passé de 57 p. 100 en 1996 à 62 p. 100 en 2006. Le taux des Canadiennes à faible revenu est passé de 16,5 p. 100 en 1997 à 11,7 p. 100 en 2004. Par conséquent, il y avait 587 000 femmes de moins à faible revenu en 2004, comparativement à 1996.
En dépit de ces progrès, il reste des catégories de la population féminine qui ont encore un plus haut taux de personnes à faible revenu que les catégories masculines équivalentes. Ce retard est attribuable et aux circonstances, et aux décisions qui ont été prises.
Le taux de pauvreté parmi les personnes âgées a considérablement diminué au cours des 25 dernières années, parmi les hommes, les femmes, les personnes seules et les couples. En 1980, il était de 21,3 p. 100 alors qu'il n'était plus que de 5,6 p. 100 en 2004. Voilà en soi une belle réussite canadienne.
Malgré ce progrès impressionnant, la proportion de personnes à faible revenu est toujours plus élevée parmi les femmes âgées que parmi les hommes âgés. Par exemple, 17,6 p. 100 des femmes âgées seules ne disposaient que d'un faible revenu en 2004, comparativement à 11,6 p. 100 des hommes âgés seuls. Dans l'ensemble, en 2004, 72 p. 100 des personnes âgées à faible revenu étaient des femmes.
Pourquoi est-ce le cas? Les femmes âgées avaient moins de chances que les jeunes femmes d'aujourd'hui de trouver un emploi bien rémunéré à l'extérieur de la maison. C'est pourquoi ces femmes ont moins cotisé au Régime de pensions du Canada et à des régimes de retraite privés. Dans le cas des plus jeunes générations de femmes, la retraite sera bien différente. En fait, leur revenu de retraite devrait ressembler davantage à celui des hommes de leur génération qu'à celui des femmes âgées d'aujourd'hui.
En 2006, la présence des femmes sur le marché du travail pendant les principales années d'activité de 40 à 44 ans s'élevait à 80 p. 100, et 71 p. 100 d'entre elles cotisaient au RPC. Ces chiffres sont environ le double de ce qu'ils étaient pour les femmes qui ont maintenant dans les 70 ans. La protection offerte par les régimes de retraite privés est également presque deux fois plus élevée pour les femmes jeunes.
Malgré cet avenir positif côté retraite, il n'en demeure pas moins que les jeunes femmes, comme celles de toutes les générations, doivent encore relever des défis importants, car ce sont toujours les femmes qui ont les enfants et qui sont souvent le principal pourvoyeur de soins. Les jeunes parents doivent relever des défis, en particulier les jeunes mères qui doivent concilier carrière et responsabilités familiales. De moins longues périodes sur le marché du travail, les frais de garderie et d'autres dépenses liées aux enfants peuvent entrer en concurrence avec d'autres besoins financiers essentiels, dont l'épargne en vue de la retraite.
En 2001, une famille sur cinq avec enfants avait à sa tête une femme seule, ce qui est deux fois plus qu'en 1971. Les familles monoparentales courent cinq fois plus de risques d'être à faible revenu que les familles ayant deux parents. Plus de 80 p. 100 des familles monoparentales ont une femme à leur tête.
Sur une note positive, le pourcentage de mères seules qui ont un faible revenu a considérablement diminué ces dernières années, passant de 52,7 p. 100, en 1996, à 35,6 p. 100, en 2004. Les femmes sont également plus susceptibles que les hommes de conserver longtemps des emplois peu rémunérateurs. De 1999 à 2004, 6,3 p. 100 des femmes avaient un faible revenu depuis au moins quatre ans, par rapport à 4,6 p. 100 des hommes.
Il y a aussi des groupes particuliers de femmes plus susceptibles d'avoir toujours un revenu faible.Ces groupes comprennent les femmes handicapées, les immigrantes et les Autochtones. Les femmes handicapées représentent 55 p. 100 des adultes handicapés, pourcentage qui s'accroît avec l'âge. Leur revenu médian est sensiblement inférieur à celui des hommes: 15 500 $, en comparaison de 28 157 $ chez les hommes handicapés.
Les immigrantes sont également confrontées à des défis. En 2000, 23 p. 100 des femmes nées à l'étranger touchaient un revenu faible, pourcentage considérablement plus élevé que chez les femmes nées au Canada. Et ce, en dépit du fait qu'une proportion plus élevée des femmes nées à l'étranger détiennent un diplôme universitaire.
Le taux de chômage chez les femmes a beaucoup reculé au fil des ans et se situe actuellement à son plus bas niveau depuis 30 ans, soit 6,1 p. 100 en 2006. Les femmes sont davantage représentées que les hommes dans des emplois peu rémunérateurs, particulièrement dans des emplois à temps partiel et temporaires, dans une proportion de 30 p. 100 comparativement à 34 p. 100 dans le cas des hommes, toujours en 2006. Cela a des incidences sur le revenu, la rémunération et les taux de prestation des régimes privés de retraite.
Les femmes ont également fait des avancées appréciables dans le domaine de l'éducation. L'Enquête nationale auprès des diplômés révèle qu'en 2003, les femmes représentaient 60 p. 100 des diplômés universitaires, ce qui est un signe encourageant.
Pour relever les défis que j'ai mentionnés, il faudra le concours de tous les secteurs de la société, y compris de la part des provinces et des territoires, ainsi que des employeurs, des employés et du mouvement syndical. Le gouvernement du Canada joue un rôle clé dans ce domaine, principalement par l'intermédiaire de programmes de soutien du revenu, d'avantages fiscaux et de transferts aux provinces et à d'autres partenaires. Par souci de brièveté, je n'entrerai pas dans le détail de ces programmes, mais j'aimerais souligner l'importance d'aider les femmes à occuper une plus grande place sur le marché du travail, comme elles l'ont fait ces dernières années.
Je formule une dernière observation pour terminer. Contrairement au député de , je crois que nous devrions reconnaître que les femmes nous ont aidés à améliorer progressivement notre situation économique.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue de Victoria.
Je constate avec plaisir que l’on prend un peu acte du sort des femmes dans ce pays. J’aimerais simplement que l’on reconnaisse l’impact d’accords commerciaux iniques, qu’ils aient été signés sous le gouvernement Mulroney ou sous celui de Chrétien, sur la pauvreté et sur ceux et celles qui essaient de s’en sortir.
Le salaire minimum fédéral a été éliminé en 1996 sous le gouvernement libéral. Ce fut loin d’être une bonne chose pour un très grand nombre de Canadiens. Le Congrès du travail du Canada a constaté qu’une personne seule travaillant à temps plein au Canada a besoin d’au moins 10 $ de l’heure pour franchir le seuil de la pauvreté.
À l’origine, le salaire minimum était destiné à s’assurer qu’aucun travailleur n’aurait à vivre dans la pauvreté. Malheureusement, le salaire minimum est tellement bas dans la plupart des provinces que même ceux et celles qui travaillent à temps plein durant toute l’année sont bien en dessous du seuil de la pauvreté. Ces salaires minimums bas expliquent en grande partie les taux élevés de pauvreté au Canada et la persistance des fortes inégalités économiques.
À en croire les dernières données du Conseil national du bien-être social, près de 5 millions de Canadiens, dont 1,2 million d’enfants, vivaient dans la pauvreté en 2003. Peu de choses ont changé depuis.
Je me propose de vous entretenir de deux grandes questions concernant la pauvreté et les revenus. D’abord, j’avancerai que l’augmentation du salaire minimum permettra tout particulièrement d’aider un grand nombre de femmes dans notre grand pays. Deuxièmement, je vous entretiendrai de l’importance du logement qui est rendu plus abordable par l’augmentation du salaire minimum.
L’augmentation du salaire minimum aura d’importantes répercussions pour de nombreuses Canadiennes. En 2004, elles étaient 394 800 à travailler pour le salaire minimum. Soixante-quatre pour cent des travailleurs percevant le salaire minimum au Canada sont des femmes. Le taux de pauvreté des femmes vivant seules atteint le niveau effarant de 42 p. 100 et la situation est encore pire pour les mères seules qui sont 48 p. 100 à connaître la pauvreté. Le salaire moyen pour un travailleur à temps plein qui vit dans la pauvreté et de 9 522 $. Imaginez! C’est moins que ce que gagnent les députés en un mois. Personne ne peut vivre avec 9 522 $ par an. C’est moins que 800 $ par mois, soit à peine assez pour couvrir un loyer dans la plupart de nos villes et cela, c’est sans mentionner la nourriture. Nous savons d’ailleurs qu’il y a des Canadiens qui ont du mal à avoir de quoi manger. Comment peut-on élever une famille avec un tel revenu? Il demeure qu’un grand nombre de mères seules n’ont d’autre choix que de se débrouiller avec un revenu de misère.
Le plus triste dans tout ça, c’est que ce sont les femmes appartenant à des minorités visibles qui ont le plus de difficultés. Le rapport de Statistique Canada intitulé Les femmes au Canada, publié en 2005, nous apprend que les taux de pauvreté sont ahurissants. Il y a 38,3 p. 100 des femmes de moins de 15 ans appartenant à une minorité visible qui vivent dans la pauvreté, comparativement à 15,9 p. 100 pour leurs consoeurs de la population en général, soit deux fois plus. Le taux de pauvreté des femmes de couleur est donc le double de celui des autres femmes canadiennes.
Dans le groupe des 25 à 44 ans, la proportion de femmes appartenant à une minorité visible qui vivent dans la pauvreté est de 29 p. 100, contre 14 p. 100 pour la population en général. Là encore, c’est le double. En tout, 28,8 p. 100 des femmes appartenant à une minorité visible visent dans la pauvreté au Canada. C’est inacceptable! C’est de l’abus, et ça doit cesser.
Je me dois, en ma qualité de porte-parole de la situation de la femme au NPD et de vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine, d’intervenir auprès de mes collègues et de veiller à ce que l’on respecte effectivement les droits des femmes.
Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a formulé 26 recommandations en vue d’améliorer les droits des femmes dans le monde. Pour se conformer à leurs obligations internationales, les gouvernements doivent allouer des fonds à la recherche, légiférer et mettre en oeuvre des programmes pour promouvoir le respect des droits des femmes. Il est essentiel que nous nous efforcions d’assurer l’égalité hommes-femmes, et ce, pour le bien de nos mères, de nos filles et de nous-mêmes. Malheureusement, malgré tous les beaux discours, nous ne jouissons pas de l’égalité ici au Canada.
Le YWCA a publié en juin dernier un rapport faisant état de la criante nécessité de trouver une solution au problème des mauvais traitements infligés aux femmes. Un trop grand nombre de femmes sont victimes de violence conjugale et un trop grand nombre de femmes meurent des mains de leur conjoint ou d’un partenaire sexuel.
Parce que les ressources ne sont pas disponibles, beaucoup de femmes sont placées devant un choix horrifiant: vivre dans la pauvreté ou poursuivre leur relation de violence. C’est un choix que personne ne devrait avoir à faire dans notre pays. C’est un choix qui se solde chez nous par la mort de plus de 100 femmes chaque année.
En haussant le salaire minimum, nous pourrions faire un pas dans la bonne direction. Ainsi, une femme victime de violence conjugale n’aurait pas à choisir entre être pauvre ou être maltraitée. Elle pourrait partir, travailler et assurer sa subsistance et celle de ses enfants sans devoir compter sur un partenaire violent pour subvenir à ses besoins de base.
Les femmes de tous les coins de notre grand pays méritent mieux. Elles méritent qu’on respecte leurs droits fondamentaux, qu’on leur permette de vivre en sécurité et d’être protégées.
Personne ne devrait être privé de la jouissance de ces droits, surtout pas nos grands-mères. Beaucoup de femmes âgées se retrouvent dans la misère à leur retraite. Le taux de pauvreté chez les femmes âgées est presque le double de celui des hommes âgés.
Le tiers des Canadiens de 45 à 59 ans estiment qu’ils ne sont pas financièrement prêts pour la retraite. C’est chez les femmes que ces appréhensions face à la retraite se manifestent le plus, chez celles qui sont veuves, séparées ou divorcées, chez celles qui ont récemment immigré au Canada et qui sont locataires, chez celles qui n’ont pas de régime de retraite privé et, ce qui n’a rien de bien étonnant, chez celles qui ont de faibles revenus.
Comment nos mères et nos grands-mères finissent-elles par vivre dans la pauvreté? Il y a bien des raisons à cela. Le travail non rémunéré des femmes les rend plus à risque de connaître la pauvreté et limite leur accès à des régimes de retraite privés. Les femmes âgées ont généralement de plus faibles revenus parce qu’elles vivent plus vieilles, de sorte qu’elles risquent davantage d’épuiser leurs épargnes avec le temps.
Les femmes immigrantes sont particulièrement vulnérables. Chez les plus de 65 ans qui ont vécu au Canada moins de 10 ans, nombreuses sont celles qui se retrouvent sans aucun revenu.
Les femmes âgées ont de moins grosses prestations de retraite à cause de l’écart de revenus entre les hommes et les femmes.
La plupart des femmes divorcées ne réclament pas leur portion de la pension de leur ex-conjoint même si elles y ont droit.
Étant donné que beaucoup de régimes de retraite ne prévoient pas d’indemnisation pour les périodes d’absence afin d’élever des enfants ou de prendre soin d’un parent malade et que ce sont généralement les femmes qui s’absentent du travail pour de telles raisons, ces femmes sont désavantagées.
Il est très important d’insister ici pour dire que les femmes âgées qui vivent dans la pauvreté n’en sont pas venues là le jour où elles ont pris leur retraite. C’est la pauvreté ou la quasi-pauvreté qu’elles ont connue pendant leur jeunesse qui les a empêchées de mettre de l’argent de côté pour leur retraite. C’est là la véritable source et la genèse du problème.
En haussant le salaire minimum, nous pouvons faire un énorme pas en avant pour prévenir la pauvreté dans l’avenir.
Après une douzaine d'années de compressions faites par les libéraux dans notre filet de sécurité sociale, les petits salariés risquent de se retrouver dans la pauvreté au moment de leur retraite, et nous voyons de plus en plus de retraités démunis.
En reconnaissant les droits des femmes et en leur donnant les outils dont elles ont besoin pour participer pleinement à la société, comme un salaire de subsistance, nous pourrions faire le premier pas vers l'éradication de la pauvreté au Canada.
Je veux maintenant parler de logement. Il est pratiquement impossible pour la personne sans domicile de trouver un emploi ou de toucher des prestations d'aide sociale afin d'assurer sa survie. Je ne peux pas traiter ce sujet dans le détail, mais nous savons que les logements insalubres créent des risques pour la santé et que cela constitue un véritable problème social.
Je dirai qu'il y a un cycle. Une personne a besoin d'un domicile pour trouver un emploi; mais une personne n'a pas les moyens de payer un logement avec un faible revenu. C'est un cercle vicieux. Il est essentiel d'augmenter le salaire minimum pour s'assurer que moins de gens tombent dans l'itinérance, car il est très difficile d'en sortir.
Plus de 1,7 million de ménages vivent avec moins de 20 000 $ par année. Ces gens ne possèdent pas de maison et doivent consacrer plus de 30 p. 100 de leurs revenus à leur logement.
En ce moment, le financement fédéral du programme pour les sans-abri est menacé. Je sais qu'il y a eu beaucoup de discours sur le financement transitoire, mais rien n'a été mis par écrit. Des organisations qui s'occupent des sans-abri sont menacées. Les défenseurs des sans-abri, qui comptent sur des fonds fédéraux, ne peuvent pas sortir des gens de la rue sans aide.
Il faut appuyer la motion. J'espère que tous les députés comprendront l'importance du salaire minimum et du logement abordable et décent, et qu'ils comprendront qu'une stratégie nationale sur le logement est nécessaire pour s'occuper des sans-abri et atténuer la crainte de se retrouver sans abri. Il nous faut agir. Tous les députés doivent appuyer la motion. Il y a une crise. Nous devons agir.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'intervenir au sujet de cette motion et de parler de l'importance d'une stratégie globale pour lutter contre la pauvreté au Canada.
J'aborderai la question du point de vue de ma propre circonscription, Victoria. Tous ceux qui visitent Victoria savent que c'est une très belle ville, mais ils ne trouveront pas les histoires que je vais décrire aujourd'hui dans des revues touristiques.
Une productrice de la chaîne Vision TV a récemment observé la pauvreté dans la ville. Après une absence de plusieurs années, elle a été surprise de constater comment les choses avaient changé à Victoria. Elle a vu des gens fouiller dans les poubelles derrière les hôtels de luxe.
Pas plus tard que ce matin, je lisais un article sur une personne qui vit dans un appartement à Victoria où on peut voir le jour derrière la cuisinière coincée sur le registre d'air chaud brisé.
Le conseiller municipal Dean Fortin parle d'un homme qu'il a rencontré dernièrement et qui vit dans une remise en métal, car c'est tout ce qu'il a pu trouver pour 325 $, l'allocation-logement des célibataires bénéficiaires de l'aide sociale. L'association communautaire de Dean reçoit 50 nouvelles familles sans-abri par mois. C'est honteux.
J'ai assisté récemment à un souper organisé par des bénévoles dévoués de l'Église Unie Metropolitan où 250 repas ont été servis. D'après les commentaires des bénévoles et mes propres observations, je dirais qu'au moins 80 p. 100 des personnes servies souffraient d'une déficience quelconque.
Comment expliquer l'écart entre ces images et les propos des conservateurs ce matin, à savoir qu'une forte croissance économique profite à tous? Il semblerait que ce ne soit pas le cas.
Depuis vingt ans, les gouvernements se sont surtout préoccupés de l'économie mondiale. Ils ont chercher à répondre d'abord aux demandes des marchés mondiaux. Les intérêts des citoyens ordinaires passent après l'intérêt d'assurer des profits plus élevés aux entreprises.
Les gouvernements ont procédé à une déréglementation pour donner une plus grande marge de manoeuvre aux entreprises, sous le prétexte que ces dernières nous feraient profiter de la richesse ainsi créée. Ils ont conclu des accords de libre-échange qui ne sont pas fondés sur l'emploi et qui n'ont pas protégé nos normes environnementales. Dans bien des cas, ces accords ont diminué le pouvoir des gouvernements d'intervenir au nom de leurs propres citoyens.
Ursula Franklin nous recommande judicieusement de suivre la trace de l'argent pour déterminer qui tire vraiment avantage des décisions stratégiques des divers gouvernements. Un rapport publié au début de l'année démontre que, depuis 1999, les 20 p. 100 des Canadiens les mieux nantis ont profité de plus de 70 p. 100 de l'augmentation de la richesse au Canada. En 2005, le salaire minimum a augmenté de 4,2 p. 100, alors que le salaire moyen des PDG a augmenté de 39 p. 100.
Et on ne parle pas seulement des PDG. L'écart entre les riches et les pauvres continue de s'élargir au Canada. Selon la dernière édition du rapport de Statistique Canada intitulé Le revenu au Canada, depuis le milieu des années 1990, entre 1995 et 2004, autrement dit pendant les années libérales, le revenu moyen après impôt du cinquième des Canadiens les plus pauvres a augmenté de 400 $. En dix ans, c'est peu, compte tenu de l'inflation et de l'augmentation du coût de la vie. Par comparaison, le revenu moyen après impôt du cinquième des Canadiens les mieux nantis n'a pas augmenté de 400 $, mais bien de 20 000 $, soit 50 fois plus que le cinquième le plus pauvre.
À Victoria, ma propre ville, le revenu moyen était d'environ 55 000 $ et 60 p. 100 des ménages gagnaient moins. Un quart de la population vit sous le seuil de la pauvreté et 12 p. 100 des ménages gagnent plus de 100 000 $. Comment peut-il y avoir autant d'injustice dans un marché qui est censé fonctionner?
En tant qu'adepte de la social-démocratie, je crois que l'économie doit en fin de compte être jugée sur la façon dont elle répond aux besoins de l'ensemble de la population. Le rendement mirobolant de l'économie et les excédents massifs du gouvernement fédéral se sont traduits au fil des ans par des réductions de l'impôt des sociétés, et non pas par une réduction de l'impôt des particuliers. Cela continue.
Au moment du plus gros boom de la construction de l'histoire du pays, le gouvernement du Canada, des années libérales jusqu'à maintenant, n'a pas élaboré de politique nationale du logement, malgré le rapport de la Fédération canadienne des municipalités sur la nécessité d'une telle politique. Comme le secteur privé n'a aucune motivation à construire des logements abordables, à défaut d'une politique du logement, ils construisent des condominiums de luxe et un grand nombre de particuliers et de familles sont toujours sans logement décent. Comment pouvons-nous dire que le marché fonctionne pour les Canadiens ordinaires?
Récemment, le gouvernement canadien a sabré le financement des programmes sociaux pour augmenter ses dépenses dans le secteur de la défense. Nous devrions nous demander ce que nous sacrifions dans notre société en consacrant nos ressources à la construction d'un arsenal militaire. Où donc est la volonté politique de réduire le stress des familles qui se débattent pour joindre les deux bouts, pour fournir des logements décents, pour fournir des prêts non remboursables aux étudiants et pour assurer un transfert plus adéquat pour l'éducation postsecondaire?
Nous avons vu, à Victoria, les répercussions de cette absence de volonté politique. Au Canada, une personne sur six vit dans la pauvreté. À Victoria, c'est le cas d'une personne sur quatre. Selon nos dernières statistiques, celles de l'an 2000, pratiquement 18 000 personnes vivent sous le seuil de faible revenu à Victoria. Parmi elles, 57,6 p. 100 sont des femmes et pratiquement 2 000 sont des enfants, soit deux sur sept.
On pense à la monoparentalité, mais pratiquement 4 000 familles biparentales de la région de Victoria avaient des revenus inférieurs au seuil de faible revenu. De fait, on constate avec stupéfaction que 24 p. 100 des ménages de Victoria ont désespérément besoin d'un logement. Ce qui veut dire que les personnes concernées n'arrivent pas à trouver pour leur ménage un logement assez spacieux et en assez bonne condition sans avoir à dépenser plus que 30 p. 100 de leur revenu. C'est honteux.
En 2004, on constatait à Victoria une augmentation de 23 p. 100 du recours aux banques d'alimentation depuis 1997. Pourtant, la collectivité de Victoria n'a pas ménagé l'énergie et les ressources pour résoudre ces problèmes. Nous avons créé une fiducie du logement abordable, mais il nous faut la participation du gouvernement fédéral et des paliers supérieurs de gouvernement dans une optique de partenariat. Or ce n'est pas ce qui se passe à l'heure actuelle.
Le Conseil national du bien-être social, dans son rapport le plus récent, propose qu'il existe une solution pratique à la pauvreté au Canada. Cette solution est à notre portée et le Canada est en mesure de réussir à cet égard comme d'autres pays le font. C'est un enjeu qui transcende les partis mais qui exige de la volonté politique.
Le rapport du Conseil national du bien-être social propose pour le Canada une stratégie nationale fondée sur quatre pierres angulaires, y compris une stratégie nationale anti-pauvreté comportant des objectifs et des échéances. C'est de cette stratégie dont il est question dans la motion d'aujourd'hui. Le président du Conseil national du bien-être social, John Murphy, estime que:
[...] la plupart des Canadiens et Canadiennes comprennent qu'il s'agit d'une approche pratique. Nous le faisons dans notre vie quotidienne: si vous vous fixez sérieusement un objectif, vous élaborez un plan pour l'atteindre, vous le mettez en place et vous évaluez ses résultats. [...] Il y a eu des pertes bouleversantes des taux d'aide sociale dans le pays et tous les revenus d'aide sociale sont tombés sous le seuil de la pauvreté. [...] Nos nombreux programmes sont maintenant des mesures disparates qui présentent bien des lacunes.
Je terminerai en disant que nous proposons aujourd'hui un point de départ, du fait qu'il existe au Canada un écart entre riches et pauvres. Plus précisément, le PIB augmente mais les salaires n'augmentent pas et 13 p. 100 de tous les emplois au Canada donnent une rémunération inférieure à 8 $ l'heure. Le temps est venu de parler moins et d'agir plus, et la motion à l'étude déclare la lutte à la pauvreté dans l'impatience de vaincre.
Allons-y donc et j'espère que mes collègues vont l'appuyer dans le même esprit qu'elle a été présentée pour montrer à quel point cet ordre de gouvernement peut prendre l'initiative.
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Monsieur le Président, je vais partager le temps de parole qui m'est accordé avec le député de .
J'attendais avec impatience le débat d'aujourd'hui concernant cette conversation extrêmement importante sur la façon dont, au Canada, nous traitons certaines des personnes les plus vulnérables parmi la population, ceux qui sont qualifiés de pauvres.
Nous savons que les pauvres ne vivent pas aussi longtemps que les autres citoyens. Nous savons qu'ils sont plus malades. Toutefois, j'espère que nous élargirons le débat d'aujourd'hui afin de nous assurer qu'il ne s'agit pas simplement de qualifier les gens, d'utiliser la définition de pauvreté et de se quereller au sujet de cette définition, mais qu'il s'agit plutôt de faire en sorte que tous les Canadiens soient capables d'envisager l'avenir avec un certain degré de sécurité économique et de qualité de vie.
Il est intéressant de noter qu'en Amérique latine, là où la sécurité du revenu a diminué, la pauvreté s'est accrue. Les gens doivent savoir qu'ils pourront bénéficier d'un revenu au besoin, mais aussi que nous serons en mesure de nous occuper de toutes les autres questions concernant la qualité de vie, le logement, la sécurité et les soutiens et services qui sont nécessaires si l'on veut avoir de vrais choix dans la vie.
Havi Echenberg a toujours dit que la pauvreté était en fait l'absence de choix: pas de choix en matière alimentaire, pas de choix en matière de logement. C'est pourquoi nous, députés libéraux, espérons pouvoir en venir à des programmes de sécurité du revenu grâce auxquels les gens sauront que leur revenu est garanti. Nous espérons aussi pouvoir travailler à la réalisation de nos objectifs en matière de santé publique, à la mise en oeuvre d'une véritable approche comportant des indicateurs et des balises de ce que l'on considère comme la qualité de vie.
Il importe donc de toujours avoir de vraies stratégies comportant des objectifs réalistes en ce qui concerne l'ensemble des variables qui touchent la sécurité du revenu des Canadiens aussi bien que leur qualité de vie.
Je pense que nous devons admettre que, de ce côté-ci, nous avons des progrès notables en ce qui concerne ces questions avec nos anciens combattants. Nous avons fait des progrès notables avec nos personnes âgées. Nous avons fait des progrès raisonnables avec nos enfants.
Il y a un groupe qui est particulièrement vulnérable maintenant, et il s'agit des personnes handicapées. Les personnes handicapées du pays font l'objet d'une double discrimination du fait qu'elles sont des mères seules, des membres d'une minorité visible ou d'un peuple autochtone.
Je suppose qu'aujourd'hui nous devrions exprimer notre déception et notre dégoût face à l'annulation de l'accord de Kelowna il y a un an, car cela a fait perdre des possibilités aux peuples autochtones tout en brisant leurs espoirs. Les gens n'ont pas vraiment compris les besoins des peuples autochtones en ce qui concerne l'éducation, le logement et la santé. Ceux-ci veulent contribuer pleinement à la société d'une manière juste et digne.
La pauvreté est une chose intéressante, car elle nous a appris des choses, notamment chez les peuples autochtones. Les personnes handicapées au Canada luttent maintenant contre la pauvreté, et celle-ci diffère selon que l'on souffre d'un handicap physique, d'un handicap lié au développement, d'un handicap cognitif ou d'un handicap lié à une maladie mentale. Certains groupes souffrent d'une plus grande pauvreté; par conséquent, certains groupes nécessitent une stratégie différente.
J'estime que nous avons beaucoup progressé comparativement à ce que disait David Smith dans son rapport sur les obstacles présenté au groupe de travail du député de et aux travaux amorcés sous la direction du ministre libéral du Développement social de l'époque. Cela nous a permis de comprendre que les gens veulent qu'on respecte leur dignité et veulent être des citoyens à part entière. Suivant l'excellent exemple de la province de Québec, il faut évoluer vers une économie sociale.
Il y a un tampon de caoutchouc que j'aurais aimé avoir à mon bureau pour tous les formulaires que j'ai remplis comme médecin de famille. Ce timbre en caoutchouc aurait dit: « Très motivé; préférerait travailler ».
Nous savons que beaucoup de Canadiens ont dû faire face à des obstacles réels qui les ont empêchés d'accéder au marché du travail, de faire du bénévolat et de siéger à des comités. Ces obstacles existent encore dans notre société. Nous savons qu'ils portent atteinte à la dignité des gens et que l'exclusion sociale a un effet complètement nuisible sur la santé et le bien-être des citoyens.
Les taux d'emploi sont liés de très près à la pauvreté. Les personnes handicapées se heurtent à des obstacles importants qui les empêchent d'entrer ou de demeurer sur le marché du travail. Les accords actuels permettent aux provinces de choisir les éléments qui leur plaisent et d'établir des objectifs qui se révèlent discriminatoires envers les handicapés. Il faut remédier à la situation.
Il faut informer les employeurs pour qu'ils comprennent l'avantage d'une main-d'oeuvre aux compétences variées. Nous devons donc faire mieux en matière de sensibilisation et de formation. Comme nous le savons, la sensibilisation et l'acquisition de nouvelles compétences sont des facteurs déterminants très importants de la pauvreté.
Il faut écouter les organismes qui offrent des possibilités d'information et de formation aux handicapés. Ces organismes doivent unir leurs efforts pour améliorer leur capacité d'aider les personnes qui ont des besoins particuliers ou l'accessibilité de ces dernières à cette aide.
Sherri Torjman, dans l'ouvrage intitulé Survival-of-the-Fittest Employment Policy, décrit la perte éventuelle de prestations de maladie et de soutien du revenu. Elle explique que, souvent, le soutien offert aux personnes handicapées ne permet pas aux bénéficiaires d'avoir un revenu et de conserver un niveau de soutien de base.
Le Sous-comité de la condition des personnes handicapées s'est penché sur les prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada. Nous avons découvert que le manque de souplesse pour permettre aux gens de revenir sur le marché du travail lorsqu'ils se sentent mieux ou qu'ils sont capables de participer sérieusement à la population active nuisait à leur niveau de revenu et à leur sécurité financière. Le soutien gouvernemental ne permet habituellement pas aux gens de dépasser le seuil de la pauvreté. Il est nécessaire d'offrir à ces personnes une couverture pour leurs médicaments ainsi que d'autres soutiens médicaux. Ce besoin, combiné à d'autres, peut les dissuader d'entrer sur le marché du travail.
Dans le cas des femmes, les choses se compliquent davantage. La vie des femmes handicapées est très différente de celle des autres femmes. Les femmes handicapées qui sont mères sont plus susceptibles d'être à la tête de familles monoparentales que les femmes non handicapées. Les parents qui sont le seul soutien de famille forment l'un des groupes les plus susceptibles de vivre dans la pauvreté.
La situation des femmes handicapées diffère de celle des hommes handicapés. Pour ces femmes, faire partie de la population active n'est pas une garantie de sécurité financière. En général, les femmes handicapées gagnent moins que les hommes handicapés ou que les femmes non handicapées, et elles risquent plus de subir des interruptions d'emploi. Par conséquent, les préoccupations liées au maintien de la couverture des frais médicaux sont peut-être plus grandes chez les femmes handicapées que chez les hommes handicapés.
Je reviens à la question de la sécurité du revenu. Le Sous-comité sur la condition des personnes handicapées s'est fait dire très clairement que, à moins de faire partie de la population active, les gens n'avaient absolument pas de soutien, de services et de sécurité du revenu.
Les personnes handicapées ne devraient pas être contraintes de recourir à de modestes programmes d'assistance sociale qui ont été conçus expressément pour les urgences. J'aimerais bien que l'on mette en place un système digne de ce nom. Par exemple, lorsque nous demandons si une personne peut travailler, ou si elle peut travailler après des études ou une formation adéquates, et que la réponse est non dans les deux cas, il faut trouver une pension appropriée pour cette personne, une pension qui soit flexible. Nous devons pouvoir faire preuve de créativité et d'innovation dans le cas des personnes les plus vulnérables. Nous devons permettre aux provinces de prendre l'argent dans un programme fédéral et leurs propres économies, et de se servir de ces fonds pour fournir directement le soutien et les services dont ont besoin les personnes handicapées pour apporter leur contribution.
Qu'il s'agisse des auxiliaires familiales, des soins à domicile, des traitements, du matériel, du transport ou des médicaments, tous ces services sont extrêmement importants afin que les personnes handicapées puissent participer pleinement à la société et se sortir du cycle de la pauvreté.
Le gouvernement doit absolument rendre le crédit d'impôt pour personnes handicapées remboursable, afin d'aider un peu les gens qui en ont le plus besoin. Le montant de 100 millions de dollars que le gouvernement libéral avait investi dans l'économie sociale pour aider les collectivités à créer de tels programmes n'était qu'un premier pas. Il faut faire beaucoup plus.
Une bonne politique économique est une bonne politique sociale. Toutefois, les collectivités qui se développent à partir de la base auront besoin de ressources pour favoriser la pleine participation de tous. Telle est la meilleure façon de s'occuper de la sécurité du revenu et de la qualité de vie, et d'ainsi ne plus avoir à parler de pauvreté.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre part au débat sur la motion dont la Chambre est aujourd'hui saisie.
Tout d'abord, permettez-moi de dire que j'appuie entièrement l'objectif qui vise à offrir à tous les Canadiens la meilleure qualité de vie possible. J'appuie également sans réserve l'idée noble voulant que les travailleurs soient rémunérés équitablement pour leur travail et que leur salaire soit suffisant pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et pour leur donner la qualité de vie qu'ils méritent.
Je dois avouer que je suis quelque peu intrigué par la proposition de mes collègues du Nouveau Parti démocratique d'augmenter le salaire minimum fédéral. Bien que le principe mérite notre appui, il est important de connaître tous les faits. Autrement, bon nombre de téléspectateurs pourraient croire que les travailleurs assujettis à la réglementation fédérale sont mal rémunérés en l'absence d'un salaire minimum fédéral.
Comme la plupart des députés le savent, le salaire minimum fédéral a été éliminé en 1996. À l'époque, le salaire minimum était équivalent à celui de chaque province et territoire du Canada.
Ce sont des faits évidents dont nous sommes tous conscients. Par contre, les députés néo-démocrates font preuve soit de malhonnêteté, soit d'ignorance lorsqu'ils reprochent à l'ancien gouvernement libéral d'avoir éliminé le salaire minimum fédéral.
Environ 840 000 employés sont couverts par les lois fédérales au Canada. Combien d'entre eux sont vraiment payés au salaire minimum? Au total, environ 557. De plus, si le salaire minimum fédéral devait passer à 10 $ l'heure dans toutes les provinces, environ 18 000 employés pourraient être touchés. En réalité, la grande majorité des travailleurs assujettis à la réglementation fédérale gagnent beaucoup plus que le salaire minimum en vigueur dans leur province de résidence et beaucoup plus que 10 $ l'heure.
La nature même de la plupart des emplois assujettis à la réglementation fédérale fait que les salaires sont bien supérieurs à 10 $ l'heure. Cependant, je me rallie à la conclusion de la Commission sur l'examen des normes fédérales du travail, dirigée par Harry Arthurs. L'excellent rapport de M. Arthurs aborde la question du salaire minimum et recommande que ce salaire soit établi à 10 $ l'heure. Cela semble raisonnable dans la mesure où nous voulons assurer une qualité de vie décente pour les employés assujettis à la réglementation fédérale.
Beaucoup d’observateurs dont je ne fais pas partie pourraient soutenir qu’une augmentation du salaire minimum fédéral aura une incidence négative sur notre économie. Le professeur Arthurs mentionne une situation semblable au Royaume-Uni. Eh bien, même si d’aucuns affirmaient le contraire, il n’y a pas eu de répercussions négatives mesurables sur l’économie britannique après l’augmentation du salaire minimum qui est passé à environ 11 $CAN l’heure.
Étant donné que la plupart des employés assujettis à la réglementation fédérale gagnent déjà plus de 10 $ l’heure, on peut affirmer, sans risquer de se tromper, qu’à quelques exceptions près l’objectif de cette résolution a été atteint il y a un certain temps déjà.
Je me dois cependant d’indiquer que, si mes collègues néo-démocrates sont à ce point préoccupés par le salaire minimum, ils devraient peut-être en toucher deux mots à leurs pendants provinciaux, comme le gouvernement néo-démocrate du Manitoba où le salaire minimum est de 7,66 $ l’heure, ou encore le gouvernement néo-démocrate de la Saskatchewan où il est de 7,55 $ l’heure, soit bien moins que les 10 $ qu'ils recommandent.
Il est drôle que cette motion émane du NPD après sa décision, en novembre 2005, de voter aux côtés des conservateurs et des bloquistes pour faire tomber le gouvernement libéral. Par exemple, la motion que le NPD propose aujourd’hui contient une référence aux peuples autochtones. Je suis certain que mes collègues du NPD n’ont pas oublié l’accord de Kelowna qui avait été négocié par les provinces et l’ancien gouvernement libéral.
En novembre 2005, le premier ministre de l’époque, le député de , avait signé une entente de 5 milliards de dollars précisément destinée à combler l’écart entre les Premières nations et le reste du Canada. Or, à leur arrivée aux commandes, les conservateurs ont annulé cette entente et l’engagement de verser les 5 milliards de dollars, brisant ainsi le rêve des Autochtones.
Comme les députés peuvent l’imaginer, je suis assez surpris de voir que la motion du NPD parle d’écart de prospérité, puisque les députés néo-démocrates eux-mêmes ont contribué à entretenir ce phénomène en décidant de faire front commun avec les conservateurs et les bloquistes pour renverser le gouvernement libéral de l’époque.
Je tiens aussi à rappeler à mes collègues députés que, dans sa mise à jour économique et financière de novembre 2005, l’ancien ministre des Finances libéral, le député de , avait prévu tout un train de mesures destinées à aider les Canadiens les plus démunis. Il y avait notamment la prestation fiscale pour le revenu gagné qui devait réduire les obstacles auxquels se heurtent les Canadiens à faible revenu quand ils veulent retourner sur le marché du travail. Cette mesure devait prendre effet en 2008. Il y avait aussi une hausse immédiate du montant personnel de base de 500 $ que les Canadiens auraient pu déduire dans leurs déclarations d’impôt sur le revenu. Il était aussi prévu de réduire le taux le plus bas d’impôt sur le revenu des particuliers, année après année jusqu’en 2010.
Un montant de 2,2 milliards de dollars sur cinq ans avait aussi été budgété pour améliorer l’aide financière aux étudiants. Cet avantage aussi a bien sûr été perdu à cause de la décision du Nouveau Parti démocratique de faire tomber le gouvernement libéral précédent.
Je tiens aussi à préciser que la défaite du gouvernement précédent, à cause de l’alliance NPD-Parti conservateur-Bloc québécois, a sonné le glas du programme national de garderies du gouvernement libéral, un programme historique auquel, je suppose, la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui fait allusion en regard des besoins des enfants.
Il serait juste de reconnaître que les plus grands progrès accomplis au fil des ans pour les Canadiens ont été réalisés sous le gouvernement libéral. Nous sommes conscients de la nécessité d’aider les Canadiens à mener la meilleure vie possible et à leur permettre de s’occuper de leurs familles en leur donnant des conditions de vie décentes grâce à des salaires équitables. Avouons-le, si l’on voulait paraphraser la motion des néo-démocrates, on pourrait dire que la meilleure stratégie nationale anti-pauvreté consisterait à ramener les libéraux au pouvoir.